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"Au bonheur d'Elise"

29 juillet 2017

Moselle : une famille porte plainte pour non assistance à personne en danger contre l'établissement qui héberge son fils

article publié sur France Bleu

Par Chloé Gandolfo, France Bleu Lorraine Nord et France Bleu jeudi 27 juillet 2017 à 18:29

Photo Google Street de la maison d'accueil spécialisée Photo Google Street de la maison d'accueil spécialisée - Google Street

Les parents d'Alexandre, un garçon handicapé de 28 ans, portent plainte pour non-assistance à personne en danger contre la maison d'accueil spécialisée de Rohrbach-lès-Bitche. Le 8 mai, ils ont retrouvé leur fils couvert de bleus dans sa chambre.

Des bleus sur le visage et sur les jambes, le visage défiguré : quand la maman d'Alexandre retrouve son fils dans sa chambre à Rohrbach, après la nuit du 8 mai, elle ne le reconnaît pas : "Il ne tenait plus sur ses jambes. Il était méconnaissable". Ce jeune homme de 28 ans souffre d'une maladie génétique rare. Il est hébergé dans une MAS, une maison d'accueil spécialisée de Rohrbach-lès-Bitche.

Le père d'Alexandre ne comprend pas pourquoi le personnel a décidé de prévenir les parents avant d'alerter les secours. Quand la mère est arrivée à 7h du matin, elle a immédiatement appelé les pompiers et emmené son fils aux urgences : "Les infirmières n'ont même pas appelé les pompiers ou le SAMU !" s'énerve le père. "Elles ont attendu l'arrivée de ma femme et ont risqué la vie de mon fils".

Sa situation ne passera pas sous silence" - la mère d'Alexandre

Quand les médecins voient l'enfant, ils craignent une hémorragie cérébrale et lui font passer un scanner. Finalement, pas d'hémorragie, mais de nombreuses blessures. Personne ne sait ce qu'il s'est réellement passé cette nuit-là. Comment le jeune a-t-il fini défiguré, ni pourquoi personne n'a alerté les secours. Alexandre 28 ans, ne peut s'exprimer à cause de son handicap, "mais sa situation ne passera pas sous silence", promet la mère.

Le personnel a pris toutes les dispositions nécessaires" - Régis Poitreau, directeur régional de l'Association des paralysés de France

De son côté, la direction de l'établissement affirme que le jeune a pu se donner des coups tout seul. Pour Régis Poitreau, directeur régional de l'Association des Paralysés de France, qui gère la maison spécialisée de Rohrbach-lès-Bitche "le personnel a pris toutes les dispositions nécessaires". Il ne précise pas si cela inclut d'appeler les urgences.

La famille ne croit pas à cette version car Alexandre mesure moins d'1,50 m et peut difficilement se servir de ses bras. En attendant, Patricia refuse d'envoyer de nouveau son fils à la MAS de Rohrbach-lès-Bitche. Elle a dû quitter son poste à l'usine pour s'occuper elle-même d'Alexandre.

Photo fournie par la famille. - Aucun(e)
Photo fournie par la famille. - La famille d'Alexandre

Rohrbach-lès-Bitche, France

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29 juillet 2017

Lucy, mère de Dominique, 36 ans : « Il n’y a pas de retraite pour un parent d’autiste »

article publié dans Elle

Publié le 28 juillet 2017 à 16h42

  Lucy, mère de Dominique, 36 ans : « Il n’y a pas de retraite pour un parent d’autiste »

Dominique et Lucy © Document personnel

Dominique a 36 ans et sa mère se bat depuis des années pour lui offrir le meilleur. Suite à l’annonce du 4e plan autisme, Lucy Brillié nous a écrit pour nous raconter son combat et celui d’autres parents pour ouvrir un foyer pour douze autistes adultes, à Paris. Et leur permettre un avenir serein quand ceux qui les ont toujours protégés ne seront plus là. Lisez sa lettre, elle est très forte.

« "Ce n’est pas un sprint mais un marathon", disait en 1987 Catherine Milcent pour décrire le chemin qui attendait le parent d’un enfant autiste. Trente ans plus tard, je constate qu’elle avait raison ou presque car, si la route est longue, elle est aussi semée d’embûches et relève plus du parcours d’obstacles.

J’ai rencontré Catherine, psychiatre et mère d’autiste, au moment où elle était sur le point d’ouvrir, au sein d’une école publique, une des toutes premières classes de France pour enfants autistes. Pas une mince affaire puisqu’il y a 30 ans, ici, on n’envisageait pas de prodiguer, aux autistes, une quelconque éducation. On attendait "que leur désir émerge" et s’il n’émergeait pas, ils se retrouvaient à l'hôpital psychiatrique lorsqu’ils devenaient trop ingérables, trop violents ou trop vieux et n’avaient plus de famille pour s’occuper d’eux.
Les classes intégrées étaient inexistantes, dans ce pays et, 30 ans après, elles demeurent une exception.

 
« Le mot "autiste" n’était pas encore entré dans le vocabulaire et utilisé à toutes les sauces. »

 
À la naissance de mon fils, en 1981, le mot "autiste" n’était pas encore entré dans le vocabulaire et utilisé à toutes les sauces. Je me souviens de l’avoir cherché, dans un dictionnaire, à la lettre "o", lorsque ce diagnostic fut prononcé devant moi. Par mes origines américaines et ma curiosité de journaliste, j’avais décidé de voir s’il existait un autre avenir pour Dominique que celui des établissements dépotoirs où les enfants autistes étaient laissés à eux-mêmes, des heures durant, dans des bacs à sable, les portes fermées à clef, et où l’on me disait que mon fils jouait avec les lumières "car il se nommait Brillié ". Un univers où les parents n’entraient pas, où leur rôle, dans la vie de leur enfant, était de venir parler de la "difficulté d’être parent d’autiste".

À force de recherches, j'apprenais qu’aux États-Unis, depuis 1971, on éduquait les autistes et que, grâce à cela, 80% d’entre eux pouvaient, à l’âge adulte, vivre dans la communauté et non à l’hôpital psychiatrique. C’est cela que je voulais pour mon fils mais, où le trouver en France ? La réponse m'est venue par Catherine Milcent, fondatrice de l’association APPEDIA. En 1987, elle venait d'ouvrir la première classe pour autistes intégrée à l’école élémentaire Ferdinand Buisson (Meudon). Mon fils a eu l’immense chance d'en faire partie ainsi qu'à celle, qu'elle a ouverte en 1994, au collège Jean Moulin (Meudon-la-Forêt).
Pendant treize ans, Dominique a bénéficié d’une situation idéale : un enseignement ciblé sur son handicap dans un environnement normal, où le comportement des enfants non autistes était un exemple positif, qui le tirait vers le haut.
 

« Je connais nombre de parents qui, faute de solution, ont leur enfant de 20 ans à la maison. »

 
Ma bulle a éclaté lorsque Dominique a eu 19 ans. La directrice du collège m’a contactée pour dire que mon fils avait atteint l’âge limite pour l’établissement.
Il fallait faire de la place aux jeunes autistes de la classe élémentaire. Hélas, comme treize auparavant, personne ne m’a proposé de voie à suivre. Je me suis, de nouveau, trouvée seule pour la chercher. Malgré des progrès considérables, l’autisme de Dominique était trop sévère pour qu’il poursuive une scolarité normale, même accompagné d’un auxiliaire de vie scolaire (AVS) Je me suis donc lancée à la recherche d’un établissement qui pratiquerait une prise en charge éducative, comme celle des classes intégrées. Mais, ils étaient fort peu nombreux et comptaient des listes d’attente d’une cinquantaine d’autistes.
Paniquée, je m’en suis ouverte à la directrice du collège. Je lui ai dit espérer que Dominique ne serait pas congédié tant que je n’aurais pas une solution pour lui. Sa réponse, je me souviendrai toujours : "Je connais nombre de parents qui, faute de solution, ont leur enfant de 20 ans à la maison", m’avait-elle dit.

 

« Mon fils en revenait couvert de bleus et, parfois, les vêtements déchirés. »

 
Par désespoir, j’ai fini par opter pour ce qui me semblait la moins mauvaise solution et qui s’est avérée être un enfer. Le centre était situé en Val de Marne.
Mon fils en revenait couvert de bleus et, parfois, les vêtements déchirés. Lorsque je l’y conduisais, le matin, il refusait de descendre de la voiture.
L’endroit était un univers de bruit, de cris et de tension où les conflits entre direction et éducateurs retombaient sur les jeunes. Heureusement, au bout de six longs mois, une place s’est ouverte sur la liste d’attente d’un établissement parisien réputé. Dominique y a passé quelques années très satisfaisantes mais le vrai salut et venu, encore une fois, de Catherine Milcent.

Nos routes se sont à nouveau croisées en 2007, alors qu’elle allait ouvrir un centre d’activités de jour pour dix adultes autistes. Avec son fils, Ulysse, elle avait séjourné quelques années au Canada pour apprendre les techniques les plus innovantes et prometteuses pour rééduquer les autismes sévères.
De retour en France, elle avait fondée, en 2005, l’association ASAP - Les Petites Victoires pour prendre le relais des classes intégrées. Aujourd'hui, l'établissement accueille vingt enfants en institut médico éducatif, douze jeunes adultes en centre d’accueil de jour médicalisé et six adultes en résidence hebdomadaire, du lundi au vendredi après-midi, 210 jours par an. En 2007, lorsque Dominique a passé les tests d’admission aux Petites Victoires j’ai pu mesurer les lacunes de sa prise en charge depuis son départ du collège. Il avait bien de choses à rattraper et a pu le faire.

Lucy et Dominique

© Document personnel

 
« Il y a trente ans je n’aurais jamais cru que mon enfant sévèrement autiste, qui hurlait si on changeait la couleur de son pyjama, hyperactif et anorexique, chez qui la vue d’une orange sur la table provoquait des hauts le cœur  pourrait participer à la préparation d’un repas »

 
Il y a trente ans je n’aurais jamais cru que mon enfant sévèrement autiste, qui hurlait si on changeait la couleur de son pyjama, hyperactif et anorexique, chez qui la vue d’une orange sur la table provoquait des hauts le cœur  pourrait participer à la préparation d’un repas, passer avec mention le concours de musique Léopold Bellan*, assister à un opéra, faire la queue dans un supermarché, taper ses recherches YouTube sur une tablette.

Si, pour l’heure, on ne sait pas guérir ou prévenir l’autisme, depuis quelques années, certains gènes responsables ont pu être identifiés. Les autistes des Petites Victoires font partie de la recherche d’un diagnostic génétique mené par le Pr Arnold Munnich de l’hôpital Necker. Connaître l’origine de l’autisme de son enfant ouvre, déjà, l’espoir de pouvoir y remédier par une thérapie efficace.

Le choix de petits modules qui s'intègrent à la cité a toujours été une priorité pour le Dr Milcent. Son approche est d’adapter l’autiste à la société et non l’inverse sans, pour autant, n’inclure que des autistes de haut niveau aux Petites Victoires.
Et, puisqu’il s’agit d’un marathon, voilà une nouvelle étape de notre route : créer pour nos autistes, maintenant quadragénaires, un foyer de vie pour quand nous, parents, ne serons plus là. C’est une étape charnière car nous voulons leur garantir la qualité de vie qu’ils ont connue jusqu’ici, afin qu'ils puissent continuer à apprendre, évoluer et s’épanouir.

 

« Si, pendant de longues années, nous nous sommes battus, pour tirer nos enfants vers le haut ce n’est pas pour les condamner à ces ghettos. »

 
Le gouvernement vient d’annoncer un 4ème plan autisme. Hélas, il s’adresse surtout aux autistes de haut niveau: ceux qui peuvent suivre une scolarité normale avec l’aide d’un AVS. Ce n’est pas le cas de mon fils ni de la grande majorité des autistes français. Autre facteur d’inquiétude : une floraison de projets de "foyers XXL" regroupant 30, 60 voire 158 autistes ! (Tribune de l’association Sésame autisme) Le but affiché : tenir la promesse de campagne d’ Emmanuel Macron : "plus de départs d’autistes français pour la Belgique". Il est vrai qu’en France, faute de structures, des milliers d’autistes adultes partent en Belgique, mais "Zéro autiste sans solution" ne doit pas ouvrir la voie à cela !
Ces structures de masse représentent un danger de régression et de violence. Si, pendant de longues années, nous nous sommes battus, pour tirer nos enfants vers le haut ce n’est pas pour les condamner à ces ghettos.

 

« Nous voulons pour eux, une vie de qualité, la plus normale possible. »

 
Nous voulons pour eux, une vie de qualité, la plus normale possible, dans leur ville, qu’ils connaissent, et dont ils aiment fréquenter les musées, cinémas, salles de concerts, magasins, gymnases et piscines et où vivent leurs parents. Notre projet de lieu de vie est conçu pour douze adultes autistes. Il a obtenu l’agrément de la DASES* mais, malgré nos efforts, nous ne trouvons pas les murs pour l’installer. Les bailleurs sociaux disent ne pas avoir de locaux à nous proposer et les bailleurs privés nous opposent un refus dès qu’ils entendent le mot "autistes". Nous avons tapé à toutes les portes mais, jusqu’ici, sans réponse. Nous avons contacté l’équipe de Sophie Cluzel, d’Anne Hidalgo et d’Agnès Buzyn. Le maire du onzième arrondissement, qui nous a toujours soutenus, est intervenu auprès des bailleurs sociaux.
 
Après 42 ans de travail en tant que journaliste, de longues journées stressantes, doublées de mon autre métier de mère d’autiste, me voilà arrivée à la retraite.
Je réalise, maintenant, qu’il n’y a pas de retraite pour un parent d’autiste. Ou bien, peut-être, si : quand je réussirai à bâtir pour Dominique, l’avenir que je souhaite pour lui, là, oui, je pourrai prendre ma retraite.
L’année dernière, j’ai frôlé la mort d’un peu trop près. C’était la deuxième fois en vingt ans. Or, comme vous l’aurez compris, disparaître avant de "prendre ma retraite" ne m’est vraiment pas permis. »
 

Lucy Brillié

* Un concours de musique et d’art dramatique créé en 26 et ouvert aux élèves non-inscrits en conservatoire.
**Direction de l'action sociale, de l'enfance et de la santé

28 juillet 2017

Drame à l’hôpital où un enfant naît malgré une interruption médicale de grossesse

Les parents sont dans la plus grande détresse depuis quelques jours.
Les parents sont dans la plus grande détresse depuis quelques jours.

La famille Delage vit depuis lundi une situation de détresse alarmante. Alors qu’elle est enceinte de huit mois, la jeune femme, suivie au centre hospitalier de Boulogne est envoyée à Lille pour subir une IRM.

 

Un premier choc psychologique

Le résultat est vécu comme un drame par la famille : «  On nous a expliqué que notre enfant avait 80   % du cerveau qui ne fonctionnait pas. Les médecins ont dit que le bébé serait paralysé et qu’il ne pourrait ni boire ni manger.  » Après concertation entre les équipes médicales et avec l’accord de la famille, une interruption médicale de grossesse (IMG) est programmée dix jours plus tard. L’attente est difficile pour le couple qui décide de prévenir la famille et d’organiser les funérailles de l’enfant. Le jour de l’opération, lundi, une piqûre à double dose est injectée via le cordon ombilical. Le corps médical constate l’arrêt du cœur et informe la famille du décès de l’enfant.

L’enfant mort est finalement vivant

Le soir, lors de l’accouchement, surprise, l’enfant se met à crier. «  Le bébé est vivant. Il pleure, mange et bouge. On ne comprend pas ce qui a pu se passer et on n’a pas d’explications de la part de l’hôpital  », souligne Jérôme Delage, le père. Du côté des médecins, on évoque un cas et des circonstances exceptionnelles. «  Nous avons vérifié le déroulé de l’opération et il n’y a pas eu d’erreurs médicales commises par les praticiens qui ont pratiqué l’opération. Nous sommes face à un échec de l’IMG. C’est rare mais ça arrive  », insiste le Dr Pierre Ducq, président de la commission médicale de l’hôpital Duchenne. Depuis, le dialogue est rompu entre la famille et l’hôpital, la tension est à son paroxysme et une altercation a eu lieu. «  Nous devons être dans l’accompagnement de la famille car ils sont dans une situation de détresse psychologique et nous devons les soutenir mais la tension nous en empêche pour l’instant  », précise Yves Marlier, directeur de l’hôpital de Boulogne.

Pour le couple, il reste de nombreuses questions et il faut se préparer à une vie avec cet enfant. La famille avait rendez-vous jeudi au CHRU de Lille pour passer des examens et évaluer la situation du nourrisson. Une enquête interne a été ouverte et l’agence régionale de santé a été alertée.

28 juillet 2017

La fin du financement des nouveaux départs de Français en Belgique

article publié sur Des mots grattent

Publié par à 12:32:00

vendredi 28 juillet 2017

La fumeuse « réponse accompagnée pour tous » en vedette, c’est-à-dire du bricolage en saupoudrage à la place de solutions adéquates.
Extrait de l’article de la Gazette des communes :
[Comme annoncée], « La Réponse accompagnée pour tous est à 5 mois de la généralisation.
 
Afin de permettre à tous les enfants et adultes handicapés de bénéficier d’un accompagnement adapté, la démarche « Réponse accompagnée pour tous » a été mise en œuvre à la suite du rapport « Zéro sans solution » de Denis Piveteau. Il s’agit de :
·        Passer d’une logique de place à une logique de réponse coordonnée
·        Apporter une réponse à toutes les situations, même les plus complexes
·        Recentrer le rôle des MDPH sur l’accompagnement avec la mise en place d’un dispositif d’orientation permanent et la formalisation de « plans d’accompagnement globaux » (PAG)
Dès fin 2015, 24 départements se sont portés volontaires pour expérimenter la réponse accompagnée pour tous.

La Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA) a publié le 24 juillet un rapport « de capitalisation » issu de leur expérience et qui se veut aussi un guide pour tous les départements.

Il en ressort qu’un lien étroit a pu être noué avec les professionnels et les structures qui accompagnent la personne handicapée permettant aux MDPH engagées de mieux anticiper les blocages ou les ruptures de parcours et de proposer des réponses « modulaires ». Dans certains cas, ce lien a été formalisé par une convention territoriale (Agence régionale de santé, département, MDPH, Éducation nationale, CPAM, CAF…) en matière de partage des données, d’amélioration de la planification de la réponse, d’organisation des réponses aux situations d’urgence, de meilleure coordination des ressources, ou bien encore en matière d’accompagnement de l’évolution des pratiques.

En 2017, 66 autres départements ont rejoint les 24 pionniers. C’est donc, en tout, 90 départements qui ont choisi d’anticiper la date limite de généralisation du dispositif fixée au 1er janvier 2018. »

Lire l’article intégral de la gazette des communes à propos des chantiers prioritaires de Mme Sophie Cluzel, Secrétaire d’État au handicap.

Notre analyse :

Outre que nous relevons d’abord l’objet du rapport : la capitalisation (Devos et le Chat de Geluck auraient trouvé un jeu de mots facile), nous déplorons que le gouvernement actuel continue allègrement de distribuer la même poudre aux yeux que celle de son prédécesseur en ce qui concerne le handicap.

C’est-à-dire l’arrêt quasi-effectif des financements des nouveaux départs en Belgique contre des solutions ridicules en France :

·        Quelques heures par-ci par-là, réparties entre plusieurs services et/ou plusieurs établissements),

·        Des Franciliens qu’on envoie dans le sud-ouest de la France,

·        Le bataillon d’adultes et même d’enfants handicapés qu’on place en hôpital psychiatrique, voire en Unités pour malades difficiles, voire parfois des mois en isolement et contention

·        Voire « tel organisme est chargé de suivre le dossier »

·        Voire un GROS RIEN DU TOUT

Ces solutions sont donc, selon Sophie Cluzel, Secrétaire d’État auprès du Premier ministre, en charge des personnes handicapées, bien plus éthiques qu’une place en Belgique, dans une école pour un enfant ou dans une institution pour personnes handicapées pour un adulte.

Il est vrai que Mme Cluzel, avant d’être présidente de la Fnaseph qui prônait l’inclusion pour tous les élèves… (vœu pieux), était administratrice à l’UNAPEI, association qui a milité contre l’exil en Belgique. Toutes les associations sont contre cet exil. Mais celles qui connaissent vraiment le terrain demandaient un calendrier de 5 ans afin de pouvoir proposer des solutions valables en France.
Promesse qui fut faite par le candidat Emmanuel Macron lors de sa carte blanche du débat d’entre-deux tours, où il avait choisi comme sujet le handicap. Il avait promis d’étaler cet arrêt sur son quinquennat.

Il faut croire que sa Secrétaire d’État s’assoit sur cette promesse et nous vend de la poudre de Perlimpinpin. Le Président est-il au courant ? La 1ère Dame, dont la cause du handicap lui tient particulièrement à coeur ? Le 1er ministre ?
28 juillet 2017

Handicap : les chantiers prioritaires de Sophie Cluzel

article publié dans la gazette des communes

Publié le 27/07/2017 • Par Catherine Maisonneuve • dans : France

handicap

Flickr/ cc by WayTru

Autisme, rentrée scolaire et revalorisation de l'Allocation adulte handicapé, Sophie Cluzel, secrétaire d'Etat aux personnes handicapées a présenté ses trois chantiers prioritaires à la commission des affaires sociales de l'Assemblée nationale. Elle a profité de l'occasion pour annoncer que le comité interministériel du handicap serait réuni à la fin du mois de septembre.

Sophie Cluzel, secrétaire d’Etat aux personnes handicapées a été auditionnée par la commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale le 25 juillet.

Elle a annoncé la réunion du Comité interministériel du handicap dès fin septembre « pour alimenter et acter les feuilles de route » des différents ministres et « pour pouvoir dérouler sur la quinquennat les objectifs que nous avons en commun ». Ce comité est, rappelons-le, « chargé de définir, coordonner et évaluer les politiques conduites par l’Etat en direction des personnes handicapées ». Le dernier s’est tenu le 2 décembre 2016.

« Mon action aura une boussole, a déclaré la ministre : partir des besoins individuels des personnes en situation de handicap pour bâtir des solutions collectives, en décloisonnant et simplifiant ». Elle a aussi parlé d’un « fil rouge » : s’appuyer sur l’expertise des personnes handicapées elles-mêmes.

Un quatrième Plan Autisme

A son agenda immédiat, trois dossiers urgents : le 4e Plan Autisme, la rentrée scolaire, et la revalorisation de l’allocation aux adultes handicapés (AAH). La préparation du 4e plan autisme a été lancée le 6 juillet à l’Elysée. « On ne part pas de rien, mais la France a beaucoup de retard » a souligné la secrétaire d’Etat. La concertation, pilotée par un comité national, « partira du terrain » et se déroulera jusqu’à la fin de l’année avec cinq axes de travail  :

  • la prise en charge précoce et l’inclusion scolaire
  • l’inclusion sociale des adultes
  • l’appui aux familles
  • la recherche
  • la formation des professionnels et l’accompagnement au changement

Vers une amélioration de la scolarité des élèves handicapés

Sophie Cluzel a mis en place un comité de pilotage avec son collègue de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer, pour résoudre les problèmes rencontrés par les élèves handicapés : manque de places dans les dispositifs collectifs et surtout d’auxiliaires de vie scolaire, un grand classique « qui embolise » chaque rentrée scolaire. 40 à 45% des élèves handicapés ont besoin d’être accompagnés mais « beaucoup sont à l’école sans accompagnants, un sujet qui inquiète les parents ». Les maisons départementales des personnes handicapées (MDPH) ont été mobilisées ainsi que Pôle emploi « pour recruter les emplois aidés en temps et en heure ».

S’il s’agit de parer au plus pressé, la secrétaire d’Etat compte aussi ouvrir le chantier de la professionnalisation de cet accompagnement : statut, pérennisation de l’emploi… « Il est temps de tout remettre à plat » juge Sophie Cluzel pour éviter aux enfants les ruptures d’accompagnement d’une année sur l’autre, et les « frontières » entre école et vie quotidienne et en particulier les loisirs. Leur accueil en centres de loisirs est d’ailleurs «  une grande préoccupation des collectivités locales », constate l’ancienne responsable associative…

Et la revalorisation de l’AAH ?

« La promesse du Président est réaffirmée dans ma feuille de route » a-t-elle déclaré aux députés. Aujourd’hui l’AAH est à 810 euros mensuels, « un montant en-dessous du seuil de pauvreté »,  et « notre engagement est de la porter à 900 euros ». Mais la secrétaire d’Etat n’a toutefois pas été en mesure de préciser un calendrier. Il y a quelques semaines, elle avait pourtant déclaré que le président de la République avait « donné consigne au ministre en charge des Comptes publics  de faire en sorte qu’il y ait une traduction « concrète, massive » de cet engagement dès le projet de loi de finances 2018 ».

Lors de son discours de politique générale le 4 juillet devant l’Assemblée nationale, le Premier ministre avait d’ailleurs évoqué une revalorisation « dès 2018 ». Les associations attendent donc avec impatience. L’AAH est perçue par un million de personnes handicapées majoritairement sans emploi et le seuil de pauvreté est de 1000 euros environ.

Sophie Cluzel compte ouvrir rapidement d’autres chantiers pour développer l’emploi des personnes en situation de handicap, favoriser l’accès à la santé, au logement, aux transports et à la ville mais aussi à la culture, aux sports, aux loisirs … La ministre a déclaré attendre beaucoup aussi du changement du système d’information commun des MDPH pour avoir « une vraie visibilité sur la politique du handicap ».

Enfin  « transformer l’offre médico-sociale » sera un enjeu majeur. Pour la secrétaire d’Etat, il faut arrêter « de raisonner en termes de places, pour le faire en terme de parcours possible : la « Réponse accompagnée pour tous » est un levier important, notamment pour trouver des solutions pour les personnes qui n’en ont pas».

Focus

La Réponse accompagnée pour tous à cinq mois de la généralisation

Afin de permettre à tous les enfants et adultes handicapés de bénéficier d’un accompagnement adapté, la démarche « Réponse accompagnée pour tous » a été mise en œuvre à la suite du rapport « Zéro sans solution » de Denis Piveteau. Il s’agit de

  • passer d’une logique de place à une logique de réponse coordonnée
  • apporter une réponse à toutes les situations, même les plus complexes
  • recentrer le rôle des MDPH sur l’accompagnement avec la mise en place d’un dispositif d’orientation permanent et la formalisation de « plans d’ccompagnement globaux » -PAG

Dès fin 2015, 24 départements se sont portés volontaires pour expérimenter la réponse accompagnée pour tous.

La Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA) a publié le 24 juillet un rapport « de capitalisation » issu de leur expérience et qui se veut aussi un guide pour tous les départements.

Il en ressort qu’un lien étroit a pu être noué avec les professionnels et les structures qui accompagnent la personne handicapée permettant aux MDPH engagées de mieux anticiper les blocages ou les ruptures de parcours et de proposer des réponses « modulaires ». Dans ertains cas, ce lien a été formalisé par une convention territoriale (agence régionale de santé, département, MDPH, Éducation nationale, CPAM, CAF…) en matière de partage des données, d’amélioration de la planification de la réponse, d’organisation des réponses aux situations d’urgence, de meilleure coordination des ressources, ou bien encore en matière d’accompagnement de l’évolution des pratiques.

En 2017, 66 autres départements ont rejoint les 24 pionniers. C’est donc, en tout, 90 départements qui ont choisi d’anticiper la date limite de généralisation du dispositif fixée au 1er janvier 2018.

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27 juillet 2017

Sénatoriales : Patrick Toulmet tête de liste LREM

article publié dans Le Parisien

26 juillet 2017, 18h48|0

Patrick Toulmet, un des premiers soutiens d’Emnanuel Macron, vient dêtre « récompensé » en étant choisi tête de liste LREM pour la sénatoriale. Olivier Corsan / Le Parisien LP / Olivier Corsan

Dès le début, il a fait partie de l’équipe d’Emmanuel Macron. Patrick Toulmet tient aujourd’hui son graal : il est choisi comme tête de liste LREM pour les élections sénatoriales. Le patron du campus des Métiers à Bobigny est loin d’être un novice en politique puisqu’il a été militant au RPR puis à l’UMP sous les couleurs desquelles il a été élu conseiller régional, avant de rallier l’UDI en 2012.

En 2016, il rejoint les équipes d’En Marche. C’est dans son campus qu’Emmanuel Macron avait officiellement annoncé sa candidature à la présidence de la République. Si les élections législatives n’étaient pas vraiment sa priorité, il n’aurait pas été contre un portefeuille ministériel. Finalement il tentera donc sa chance pour rentrer au Sénat.

 

  leparisien.fr
27 juillet 2017

QUESTIONS/RÉPONSES avec le Pr Christophe LANÇON - Chef de service - Pôle Psychiatrie Sud

Ajoutée le 4 déc. 2016

SOIRÉE DE L'ÉCHO - 11 mai 2016 - Pôle Psychiatrie Centre - Marseille.

27 juillet 2017

Vidéo -> Estelle Malherbe présidente d'Autistes sans Frontières - journée de lancement de la concertation du 4 ème plan autisme

Retour en image au côté la présidente d'Autistes sans Frontières Estelle Malherbe lors de la journée de lancement de la concertation du 4 ème plan autisme ! "Autistes sans Frontières s'engage"

 

Retour en image au côté la présidente d'Autistes sans Frontières Estelle Malherbe lors de la journée de lancement de la concertation du 4 ème plan autisme ! "Autistes sans Frontières s'engage"

Publié par Autistes Sans Frontières Officiel sur mardi 11 juillet 2017
27 juillet 2017

Vidéo -> Voulue par la personne handicapée ou souhaitée par la famille, la vie en foyer adapté

article publié sur Tévi.tv

Voulue par la personne handicapée ou souhaitée par la famille, la vie en foyer adapté ne dresse pas de barrière entre eux. Exemple à l'APAEI de Caen, dans le Calvados.

27 juillet 2017

Autisme - Quand le sexe est une langue étrangère

logo club de mediapart

article publié dans Médiapart

15 mai 2017

Par Blog : Le blog de Jean Vinçot

Les personnes avec autisme tombent amoureuses. Elles se marient. Elles ont même, ô surprise, des relations sexuelles. Pourtant, ces besoins profondément humains ont largement été ignorés par les scientifiques.

Sex and other foreign words par Ann Griswold - le 3 mai 2017

https://spectrumnews.org/features/deep-dive/sex-foreign-words/

 

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La plus grande part de ce que Stephen Shore sait sur l’amour, il l’a appris dans le rayon développement personnel d’une librairie proche du campus d'Amherst, à l’université du Massachusetts.

À l’université, Shore, qui est autiste, a commencé à se demander si les femmes s’exprimaient dans une langue qu’il ne comprenait pas. Peut-être serait-ce là l’explication du comportement étrange de cette étudiante en massage, avec laquelle il avait partagé des séances de shiatsu, qui a fini par lui dire qu’elle avait espéré un peu plus que ce massage. Ou cette femme rencontrée dans une classe d’été, qui avait décidé qu’elle était sa petite amie parce qu’ils passaient la plupart des nuits à cuisiner, et partageaient souvent un lit. Avec le recul, les signes d’un intérêt amoureux d’autres personnes ont toujours semblé se perdre en chemin.

Shore s’est appuyé sur les rayonnages de développement personnel pour apprendre le langage informulé de l’amour : il s’est plongé dans des textes sur le langage corporel, les expressions faciales et la communication non-verbale.

Jusqu’à sa rencontre avec Yi Liu, une jeune femme de son cours de troisième cycle de théorie musicale à l’université de Boston. Il était mieux préparé. Un jour d’été en 1989, comme ils étaient assis côte à côte sur la plage, Liu s’est penchée vers lui et l’a embrassé sur la bouche. Elle l’a enlacé et lui a tenu la main. Ils ont regardé la mer.

« Selon mes recherches, » dit-il, « je savais que si une femme vous enlace, vous embrasse et vous tient la main en même temps, elle veut être votre petite amie ; vous avez intérêt à avoir une réponse prête. »

Le couple s’est marié un an plus tard, une belle après-midi de juin 1990.

État des relations

Shore a été diagnostiqué autiste vers l’âge de trois ans, un an après avoir perdu son rare vocabulaire et commencé à faire des crises. Les médecins ont conseillé à ses parents de le placer dans une institution. Ils l’ont plutôt immergé dans la musique et des activités physiques, ils ont imité ses sons et son comportement pour l’aider à prendre conscience de lui-même et des autres. Il a recommencé à parler à l’âge de quatre ans et a finalement récupéré certaines des compétences sociales perdues.

Shore, qui a aujourd’hui 55 ans, se souvient des soirées avec ses camarades de classe au collège et au lycée. Mais à l’époque il ne comprenait pas les signes de la séduction. « Je ne pouvais vraiment pas les comprendre, » dit-il.

Dès le plus jeune âge, la société enseigne aux personnes avec autisme qu’ils sont incapables d’aimer, dit Jessica Penwell Barnett, professeur assistant d’études de la sexualité dans le programme d’études Femmes, Genre et Sexualité, à l’université d’État de Wright, à Dayton, dans l’Ohio. Barnett mène des séances d’éducation sexuelle à destination d’étudiants avec autisme. « Le stéréotype de l’enfant avec autisme présenté comme un robot froid et sans émotions est douloureux, généralisé et entièrement faux, » dit-elle. « Certains d’entre eux sont parfaitement conscients de cette représentation sociale — c’est comme un nuage qui recouvre toute leur pensée sur la possibilité d’entretenir une relation ou qu’une autre personne puisse vouloir d’eux. »

En fait, de nombreuses personnes avec autisme espèrent ou connaissent des relations durables. «  Il n’y a pas d’incompatibilité entre être dans le spectre et connaître une relation amoureuse, être amoureux, être engagé dans une relation stable, » dit Barnett. Comme Shore, on estime que 47% des adultes dans le spectre partagent leur domicile — et leur vie — avec un conjoint.

Cela ne veut pas nécessairement dire que les relations sont faciles pour les personnes dans le spectre. Quelques caractéristiques de l’autisme, comme l’inflexibilité, l’anxiété, les surcharges sensorielles, la difficulté à énoncer ses propres besoins et limites personnels — et reconnaître ceux des autres —, semblent se prêter à des désastres relationnels. Mais cette affirmation est presque entièrement basée sur des suppositions. Les scientifiques ont été bien lents à étudier comment et pourquoi les personnes avec autisme forment des relations satisfaisantes. Jusqu’à ces dix dernières années, de nombreux adultes avec autisme restaient non diagnostiqués. Ceux qui réalisaient l’exploit social de connaître des liaisons amoureuses étaient considérés comme « extrêmement rares » dit Matthew Lerner, professeur assistant de psychologie, psychiatrie et pédiatrie à l’université Stony Brook de New York.

Comme ce stéréotype s’éloigne, les chercheurs ont bien du mal à assembler un portrait réaliste de l’amour et de la sexualité des personnes avec autisme. Par de petites études et des preuves anecdotiques, ils ont connaissance maintenant de maigres faits : bien plus de personnes avec autisme espèrent une relation amoureuse qu’ils n’y parviennent ; les caractéristiques de l’autisme comme la pensée rigide, l’anxiété et la bizarrerie sociale peuvent créer des barrières aux rencontres, au sexe et aux relations ; que les variances de genre, dont les genres non-binaires et la bisexualité, sont plus communes chez les personnes avec autisme que dans la population générale.

Ayant identifié quelques problèmes, les chercheurs sont toujours aux prises avec la meilleure façon d’aider les personnes avec autisme à parvenir à des relations durables. « C’est devenu une sorte de priorité criante, » dit Lerner. « C’est l’un des domaines avec peut-être le plus grand écart — Je pourrais aller jusqu’à dire que c’est le domaine avec le plus grand écart — entre l’intérêt, les besoins de la communauté et la recherche empirique. »

Les dilemmes de la rencontre

Pour la plupart des gens, une vie amoureuse saine s’appuie sur la santé psychologique et un sens général de bien-être. La dépression et l’anxiété tendent à se réduire chez les femmes avec des relations satisfaisantes.

Les scientifiques disent que les mêmes avantages s’appliquent aux personnes avec autisme — et quand les relations amoureuses manquent, une pièce centrale de la santé sociale et émotionnelle manque elle aussi. Cela peut causer un sens d’isolement : la dépression et l’anxiété sont plus de trois fois plus courantes chez les adultes avec autisme que chez les personnes sans le trouble. « Il y a un grave problème de solitude dans cette population, » dit Katherine Gotham, psychologue clinique du Medical Center de l’université Vanderbilt de Nashville, Tennessee.

Le premier pas pour la résolution de ce problème : la rencontre.

Les complexités de la rencontre — engager une conversation avec un étranger ou essayer d’attirer l’intérêt d’une autre personne par le langage corporel ou les expressions faciales, par exemple — ne sont pas spécifiques aux personnes avec autisme, mais elles sont plus difficiles à traverser pour elles. « Nous avons tous les mêmes sortes de difficultés, mais les personnes avec autisme en ont encore plus, » dit Barnett. « La différence est dans le niveau, pas dans la nature. »

Des facteurs culturels peuvent compliquer la séduction. Aux États-Unis, par exemple, les rencontres se passent typiquement dans des bars bruyants, des restaurants bondés ou des salles de cinéma assourdissantes. Ces environnements peuvent aggraver l’anxiété et leur fréquentation peut même être douloureuse pour les personnes avec des sensibilités sensorielles.

Une autre complication est que la plupart des gens tendent à avoir un certain ‘type’, les hommes barbus, par exemple, ou les grandes femmes. Mais les personnes avec autisme sont parfois fermés au compromis, dit Gotham. « Je pense à cinq personnes précises qui sont frustrées parce qu’elles n’obtiennent pas ce qu’elles veulent, » dit-elle. Le problème est que ces personnes ne veulent pas seulement quelqu’un avec qui ils pourraient s’entendre, mais quelqu’un avec une liste précise d’attributs. Cette rigidité peut limiter les possibilités de rencontres.

Dave, un célibataire vivant à Nashville, Tennessee, dit que pendant longtemps il s’est senti anxieux dans l’interaction avec les femmes. (Dave a demandé que son nom de famille ne soit pas publié.) Il a connu quelques relations amoureuses — mais ce qu’il voulait vraiment c’était une copine qui ressemble à Jennifer Aniston ; il ne voulait rien de moins. Il pensait que parce qu’il n’avait pas de petite amie correspondant à cette description, il avait dû rater quelque chose.

Dave attribuait ses difficultés à un problème de surdité, à son apparence physique et à l’insuffisance de sosies d’Aniston dans son quartier. Jusqu’à son diagnostic à l’âge de 45 ans, dit-il, « je n’ai jamais pensé que ça pouvait être l’autisme. » Après son diagnostic, son thérapeute l’a aidé à affiner ses compétences sociales. Avant longtemps, il avait appris quelques règles de base de la conversation quotidienne, comme la prise de parole et le choix de sujets intéressant les deux personnes.

Les nuances et les subtilités de la séduction peuvent être particulièrement troublantes pour les personnes ayant des difficultés à reconnaître les indices sociaux. C’est l’une des expériences sociales les plus exigeantes auxquelles font face les personnes avec autisme : « La séduction implique le flirt, c’est basé sur beaucoup de comportements non-verbaux, » dit Barnett. « Vous ne dites pas ce que vous pensez de la façon dont vous le pensez. »

L’année dernière, une équipe de recherche de l’University College de Londres a indiqué que les femmes avec autisme tendent à négliger les indices subtils qui signalent l’intérêt d’un homme et renvoient inconsciemment le comportement de séduction des hommes. Un tiers des femmes de l’étude ont dit qu’elles ne remarquaient pas l’escalade des interactions platoniques vers quelque chose de plus chargé sexuellement. Elles se sont souvent trouvées à devoir repousser des avances non désirées.

Pour Shore aussi, la difficulté à reconnaître les indices sociaux l’a mené à sa première rencontre amoureuse avant même qu’il ne réalise ce qui lui arrivait.

Après sa première année d’université, Shore a commencé à passer beaucoup de temps avec une femme rencontrée pendant les cours d’été — à parler, cuisiner, regarder des films. « Alors un jour elle m’a dit qu’elle aimait vraiment les embrassades et les massages, » se rappelle-t-il. « Je me souviens d’avoir dormi chez elle, partagé le lit, et c’était exactement ce que nous faisions. Alors elle a paru vraiment s’énerver. »

Au cours d’une longue conversation, Shore a réalisé qu’elle voulait devenir sa petite amie. Il n’était pas intéressé par l’offre, alors le couple s’est séparé. Mais cette expérience a agité la curiosité de Shore pour les indices sociaux. « Cela m’a indiqué qu’il y avait ce domaine entier de la communication que l’on qualifie de non-verbale, qui a commencé à me fasciner, » dit-il. Il a commencé à passer de longues heures dans les librairies et les bibliothèques.

Le guide de l’amour pour les petites amies

Alors que Shore lisait des livres pour apprendre à détecter une histoire d’amour naissant, Amy Gravino regardait essentiellement les films d’Hollywood pour décoder les règles des relations durables.

Comme beaucoup de femmes avec autisme, Gravino masquait souvent ses difficultés sociales par l’adoption des maniérismes des femmes neurotypiques. Quand elle a débuté sa première relation à 19 ans, elle imitait les petites amies vues à la télévision ou dans des films. « Je ne savais vraiment pas ce que je faisais, » dit-elle. « La seule chose que je savais faire était de jouer le rôle de la petite amie — ce que je supposais qu’une petite amie devait faire : je suis supposée rire à ses blagues même quand elles ne sont pas drôles ; je suis supposée rencontrer ses parents. » Avec le recul, dit-elle, « je ne réalisais pas qu’il me fallait juste être moi-même. »

Gravino dit qu’elle trouve difficile de se lier profondément avec un partenaire, en partie parce qu’elle ne se sent pas à l’aise avec elle-même. La relation a été difficile pendant quelques mois, avant qu’il ne la rompe finalement.

Son expérience n’est pas inhabituelle, disent les chercheurs. Pour les personnes avec autisme, développer une connexion émotionnelle profonde et durable est souvent plus difficile que d’attirer un compagnon. Cela pourrait être dû au fait qu’une relation solide s’appuie sur la conscience de soi et des autres des deux partenaires, le maintien d’une stabilité émotionnelle et la capacité à apprendre des expériences passées — trois domaines qui se révèlent difficiles pour quelques personnes avec autisme, dit Lerner.

Le trouble n’empêche pas nécessairement les enfants de former des amitiés profondes, comme l’a montré l’équipe de Lerner après une analyse de la littérature — un ensemble de 18 études — sur les amitiés des garçons avec autisme. Mais il peut limiter la profondeur et la proximité de ces amitiés — une découverte qui n’augure vraiment rien de bon pour les relations amoureuses futures.

Les relations entre une personne avec autisme et une personne neurotypique vacillent souvent devant un problème spécifique : le ‘capablisme’, (‘able-ism’) un biais inconscient et manifeste vers les personnes réputées socialement et physiquement ‘capables’. Il peut être difficile pour un partenaire neurotypique de « comprendre ce que c’est d’exister dans le monde comme une personne dans le spectre, et le respecter et de considérer [leur partenaire] comme une personne à part entière, » dit Barnett.

Sans surprise, les relations de long terme sont parfois plus faciles à traverser quand les deux partenaires ont un autisme. La recherche de Barnett suggère que les personnes dans le spectre sont souvent tolérants pour les excentricités de chacun — un besoin de pressions profondes, disons, ou pour l’absence de toute pression. « Ils avaient le sentiment que leurs relations étaient de meilleure qualité quand leur partenaire était dans le spectre ; ils avaient le sentiment que leur partenaire les comprenait mieux, » dit-elle. Ces observations collent à celles d’une étude suédoise de 26 000 adultes avec autisme et 130 000 contrôles, qui a trouvé que la majorité des personnes avec autisme préfère un partenaire dans le spectre.

Les personnes avec autisme qui forment des relations durables réussies sont ceux ayant appris à négocier des arrangements respectant leurs besoins — que ce soit une période de tranquillité après le travail, une relation avec des caresses mais pas de sexe, ou même une maison peu décorée, limitant les surcharges sensorielles.

La première liaison de Shore a duré un peu plus de deux ans. Sa seconde s’est achevée après seulement six mois, quand il a découvert que son amie aimait s’endormir en écoutant du rock. Shore, qui avait étudié la musique à l’université, trouvait la musique trop gênante. Les préférences de sommeil incompatibles du couple ont brisé leur relation.

Des sujets délicats

Au delà de la séduction et l’amour, la satisfaction sexuelle — seul ou avec un partenaire — est importante pour le bien-être. Mais seulement une poignée d’études se sont penchées sur la nature des expériences sexuelles des personnes dans le spectre. « La sexualité n’est pas tabou dans la communauté de la recherche, mais ça reste toujours le dernier sujet sur la table — ce qui n’est pas vraiment juste, parce que ça peut être la clef pour comprendre la qualité de vie et la santé émotionnelle chez les personnes avec autisme, » dit Gotham.

Shore dit que, dans son expérience, il y a deux obstacles à la sexualité pour une personne dans le spectre. La première est de remarquer l’intérêt d’un partenaire. Quand on lui faisait des avances sexuelles, il les ratait souvent. Une fois celui-ci passé, un second obstacle se présente : il appréciait le sexe mais il a trouvé les sensations écrasantes. Souvent sa compagne devait rester immobile pendant qu’il attendait que les sensations passent.

Les sons et les sensations de l’intimité physique peuvent écraser certaines personnes avec autisme. Dans une étude de 2015, Barnett a découvert que pour certaines femmes avec autisme, ces sensibilités se manifestent par des spasmes musculaires vaginaux, le vaginisme, qui rendent la pénétration douloureuse ou impossible. « Comme [la pénétration] est considérée comme la norme pour le sexe hétérosexuel dans notre population, certaines d’entre elles se sentaient l’obligation de donner un plaisir sexuel à leur partenaire, mais elles souffraient aussi de ce coït, » dit Barnett.

Quelques femmes avec autisme ne réalisent pas que le vaginisme est un problème courant et peuvent le considérer comme un échec personnel. Elles ont plutôt besoin, dit-elle d’utiliser un langage explicite pour décrire leur gêne. « Parfois, il suffit de dire, ‘le sexe vaginal, ce ne sera pas pour notre truc,’ et négocier d’autres activités pouvant être pratiquées pour le plaisir sexuel et la jouissance. »

Ça pourrait être plus facile à dire qu’à faire, toutefois. Dans l’étude de l’University College de Londres, les chercheurs ont trouvé que de nombreuses femmes avaient des difficultés à exprimer leurs désirs et leurs limites sexuelles. La moitié des femmes dirent qu’elles avaient accepté des relations sexuelles non consenties parce qu’elles voulaient se sentir acceptées, pour recevoir de l’affection ou parce qu’elles pensaient y être obligées dans une relation. Ces modèles sont aussi vrais pour les femmes neurotypiques, mais les femmes dans le spectre pourraient être moins susceptibles de se défendre.

Une sexualité saine se fonde sur trois facteurs — une fonction physique et psychologique positive, une opinion de soi favorable et une solide base de connaissances — dit Shana Nichols, directrice de ASPIRE Center for Learning and Development de Long Island, New York. Le premier facteur arrive naturellement aux personnes avec autisme qui se sentent à l’aise avec leur fonction sexuelle. Et les hommes avec les caractéristiques les plus atténuées de l’autisme présentent les niveaux les plus élevés de désir sexuel, de performance, de satisfaction et de confiance en soi, particulièrement quand ils sont dans une relation.

Le deuxième a à voir avec l’acceptation de soi et l’amour-propre : pour certaines personnes avec autisme, l’amour peut promouvoir cette vision positive de soi ; pour d’autres, il peut amener à conclure qu’il vaut mieux vivre seul. Il y a cinq ans, Dave s’est inscrit à des cours de danse de salon et a commencé à pratiquer l’interaction avec des femmes. Maintenant, il dit qu’il se sent à l’aise avec ses partenaires de danse, qu’il apprécie de socialiser avec elles. « La clef est de ne pas tant se soucier de la façon dont les autres me répondent, mais d’être d’accord avec la façon dont moi je leur réponds, » dit-il. « Les autres voient que je me sens bien avec moi-même, ils viennent à moi. »

Dave insiste sur le fait qu’il ne recherche plus activement l’amour — il dit qu’il préfère conserver ses partenaires de danse à une sage distance platonique. « Je pense qu’une des erreurs que font les gens, dont moi, est de penser qu’ils doivent trouver quelqu’un pour être satisfaits, » dit-il. « La relation à vous est vraiment tout. »

Pour ce qui est du troisième facteur — la connaissance du sexe — les personnes avec autisme ont souvent peu d’informations sur les maladies sexuellement transmissibles, la contraception et les comportements sexuels. Le peu qu’ils en savent tend à avoir été glané principalement par la télévision, la pornographie ou l’Internet. Les personnes neurotypiques, par contraste, apprennent généralement les choses du sexe par des amis, des parents ou des enseignants.

Dave dit qu’il pensait que le sexe définissait une liaison, et qu’il n’était pas particulièrement disposé à transiger sur ce point. « Quand vous n’avez pas beaucoup d’expérience sexuelle, vous tendez à lui accorder plus de valeur que vous ne le devriez, » dit-il. « Je pensais qu’à moins d’avoir cette expérience, je ne retirerais rien d’une relation. » Après un travail avec son thérapeute, il comprend que les relations amoureuses peuvent avoir plusieurs sens, selon les intérêts, attentes et besoins de chacun des partenaires.

La face noire

De nombreux parents se sentent forcés à former à la sexualité leurs adolescents dans le spectre, mais, selon une étude de 2016, ils ont besoin des conseils d’un expert. L’année dernière, les chercheurs de l’université de Cardiff, au pays de Galles, ont découvert une source de cette délicatesse : bien que les études sur la sexualité saine soient peu nombreuses et loin derrière les plus de 5 000 études publiées reliant l’autisme à des comportements inappropriés comme le harcèlement, les attouchements, ou les obsessions sexuelles. Un regard plus attentif à 42 de ces études révèle que ces problèmes se présentent souvent chez les personnes avec un autisme sévère, peut-être du fait de leur difficulté à reconnaître quand les autres personnes sont mal à l’aise.

Les comportements problématiques tendent aussi à se développer chez les enfants surpris par les modifications physiques de la puberté, menant les chercheurs à proposer que l’éducation sexuelle pourrait aider à limiter les mauvaises conduites. Pourtant, les cours d’éducation sexuelle normaux ne peuvent pas correspondre aux besoins des élèves avec autisme.

Aux Pays-Bas, un programme appelé Tackling Teenage Training, personnalise l’éducation sexuelle des jeunes gens avec autisme. Les adolescents inscrits suivent des séances de conseil personnel chaque semaine pendant six mois, se concentrant sur des sujets comme le sexe protégé, le respect des limites, et les préférences sexuelles. Cette année, un modeste essai clinique a montré que ce programme aide les adolescents avec autisme à améliorer leur savoir sexuel, prendre de la confiance et à prévenir les comportements inappropriés. Un an après avoir achevé le programme, les adolescents montraient encore des améliorations de leur savoir sexuel, de leur comportement social et des comportements sexuels problématiques.

Les programmes d’éducation sexuelle pourraient aussi aider à réduire les taux alarmants d’exploitation sexuelle des personnes avec autisme.

Les chercheurs de l’University College de Londres ont découvert une « incidence scandaleusement élevée » de vulnérabilité sexuelle : ils ont trouvé que 9 des 14 femmes de leur étude avaient connu des abus sexuels et trois d’entre elles avaient été violées par un inconnu. Plus de la moitié des femmes s’étaient senties enfermées dans une relation abusive à un moment de leur vie. Les femmes ont aussi formulé une incertitude sur les normes sociales et des difficultés à identifier les ’canailleries’ ou les drapeaux rouges les rendant vulnérables à l’exploitation sexuelle.

Au-delà de la protection des faibles et de la dissuasion des comportements déviants, ces programmes ambitionnent de guider les personnes avec autisme vers des relations solides et satisfaisantes.

Parfois l’amour fleurit sans formation formelle, dit Nichols, particulièrement pour les personnes comme Shore, qui sont naturellement motivées à noter les indices sociaux subtils. « C’est la plus grande conscience — cette conscience sociale des autres et aussi d’eux-mêmes — qui est vraiment importante, » dit Nichols. « Et l’adéquation du partenaire a une importance énorme. »

Shore se souvient du moment où il a réalisé que Liu était cette partenaire. Alors qu’il la conduisait dans la ville, un matin de printemps de 1989, Liu l’a regardé et dit qu’elle se sentait comme si ils étaient déjà mariés. « J’y ai pensé. Et réalisé qu’elle avait raison, » dit-il. À ce moment, ils se sont fiancés — sans bague, genou plié ou autres fantaisies d’une demande en mariage traditionnelle. « C’était nouveau, ça portait notre relation à un autre niveau, » se souvient Shore. « C’était très excitant. »

Shore a épousé une musicienne, une chose qu’il s’était toujours attendu à faire. Mais Liu avait grandi en Chine, ce qui contredisait son ancienne supposition d’un mariage à une personne partageant ses traditions et coutumes de la Nouvelle Angleterre. Il a compris que ça n’avait pas d’importance que ce ne soit pas le cas.

L’après-midi du 10 juin 1990, quelques 150 amis et membres de la famille se sont réunis à Cape Cod, Massachusetts, pour célébrer le mariage de Shore et Liu. Le couple a prêté serment à moins de 65 kilomètres de l’endroit où ils avaient partagé leur premier baiser.

26 juillet 2017

Autisme : un nouveau marqueur pour mesurer la gravité des troubles

Autisme

Les troubles autistiques font partie d'un spectre large en fonction de la gravité des symptômes. Des chercheurs ont découvert qu'un test cérébral permettrait de distinguer ces variabilités dans le cerveau.

Des chercheurs de l'université de Californie à Los Angeles aux Etats-Unis ont découvert que les enfants atteints d'autisme ont une différence dans les tests cérébraux par rapport aux autres enfants. Plus spécifiquement, c'est la fréquence du pic d'ondes alpha, des ondes qui traversent le cerveau, qui a intéressé les scientifiques. Plus elle est basse, plus le quotient intellectuel (QI) non-verbal est faible.

Cette découverte pourrait aider à distinguer les enfants atteints de troubles du spectre autistique des autres enfants, mais aussi d'établir des variabilités dans les fonctions cognitives à l'intérieur de ce spectre très vaste.

Un lien entre les ondes du cerveau et la sévérité des troubles

Les troubles du spectre autistique affectent un enfant sur 68 aux Etats-Unis et se traduisent par des symptômes comme le manque d'interactions sociales, la répétition de gestes, ou des troubles du comportement. Certains enfants atteints ont des capacités de raisonnement, de mémoire, d'attention et de langage dans la moyenne ou au-dessus, tandis que d'autres ont de réelles déficiences. Les chercheurs ont donc travaillé sur l'origine de ces disparités.

Ils ont fait passer un électroencéphalogramme (EEG) à 97 enfants âgés de 2 à 11 ans, dont 59 étaient diagnostiqués autistes. Les participants étaient installés dans une pièce au calme, dans la pénombre, dans un état éveillé et relaxé. Grâce à des électrodes posées sur le crâne, l'EEG a mesuré différents aspects de l'activité cérébrale, dont la fréquence du pic d'ondes alpha. Celle-ci a été mise en relation avec l'âge de l'enfant, et le QI verbal et non-verbal. Les scientifiques concluent que les ondes alpha sont directement liées au QI non-verbal, ce qui traduirait un lien entre le fonctionnement du cerveau et la sévérité de l'atteinte autistique. Ces ondes pourraient donc être utilisées dans le futur comme biomarqueur pour vérifier si un traitement contre l'autisme restaure les ondes alpha au bon niveau, et donc améliore les troubles.

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26 juillet 2017

Handicap, les enfants qui en ont besoin seront aidés à la rentrée

ENTRETIEN. Dès la rentrée, Sophie Cluzel entend être en mesure de fournir un assistant de vie scolaire à tous les enfants dont les familles en ont fait la demande.

La secrétaire d’État chargée des personnes handicapées indique vouloir tout mettre en œuvre pour que l’Allocation adulte handicapé augmente significativement dès 2018.

La secrétaire d’État en charge des personnes handicapées, Sophie Cluzel.

La secrétaire d’État en charge des personnes handicapées, Sophie Cluzel. / Bertrand Guay/AFP

La Croix : Avant même d’être élu, Emmanuel Macron a promis qu’il ferait du handicap une priorité. Comment allez-vous la porter dans un contexte de restrictions budgétaires ?

Sophie Cluzel : Le président de la République l’a réaffirmé, le handicap sera bien l’une des priorités du quinquennat. Nous allons lancer un comité interministériel sur le sujet fin septembre – début octobre. Il faut en effet que la politique du handicap irrigue tous les ministères. Mon fil rouge à moi, ce sera de partir de l’expertise des personnes pour simplifier l’accès aux droits. Il faut absolument qu’on arrive à réduire les délais de réponse pour tout. Notre objectif est de progresser vers une société vraiment inclusive, où l’on part du choix de vie de la personne pour inventer des solutions qui lui permettent d’avoir sa place tant à l’école que dans le logement, l’emploi, la ville, les transports… Nous allons aussi lancer un chantier pour mieux accompagner les 4,5 millions d’aidants qui sont au côté des personnes handicapées.

Quand aura lieu la revalorisation de l’Allocation adulte handicapé ?

S.C. : Cette AAH est actuellement à 810 €, bien en dessous du seuil de pauvreté. Le président de la République s’est engagé à la porter à 900 €. Le calendrier reste à négocier, mais nous faisons tout pour que cette allocation augmente significativement dès 2018. Les décisions seront rendues d’ici à début septembre. Le contexte budgétaire est compliqué. L’enveloppe pour l’AAH avait été sous-budgétisée par le précédent gouvernement. Nous avons mis un point d’honneur à sanctuariser ce budget en 2017.

Emmanuel Macron a promis que tout élève qui en a besoin aurait accès à un auxiliaire de vie scolaire (AVS). Est-ce que cela va se faire dès la rentrée ?

S.C. : On peut d’ores et déjà dire qu’il y aura, en septembre, le nombre de contrats suffisants pour accompagner les enfants dont les familles en auront fait la demande. En l’absence d’accompagnant le jour J, ou si l’accompagnant n’est pas là le jour J, l’enfant pourra faire sa rentrée quand même. De façon habituelle, entre mai et septembre, il y a toujours 10 000 dossiers en cours d’instruction. Toutes ces situations vont trouver une solution.

LIRE : Comment mieux accueillir les élèves handicapés à l’école

Parallèlement, nous allons moderniser, professionnaliser et pérenniser les emplois d’AVS. Nous sommes convaincus que l’accompagnement est primordial si nous voulons réellement inclure les enfants handicapés à l’école, mais aussi au centre de loisirs puis, un jour, en stage dans une entreprise. Nous voulons éviter les ruptures d’accompagnement.

Actuellement, faute de places en établissements, 4 600 adultes et 1 500 enfants sont obligés d’aller en Belgique. Qu’allez-vous faire pour améliorer les choses ?

S.C. : L’exil forcé a cessé depuis 2016 grâce à un gros travail mené depuis la Conférence nationale du handicap. Des fonds ont été débloqués et de nouvelles méthodes de travail ont vu le jour. Désormais, pour chaque demande de placement restée sans solution, tous les acteurs se réunissent autour de la table afin de trouver une réponse de proximité. Nous allons aller plus loin, avec une réforme de la tarification des établissements qui permettra de servir plus de monde.

Nous souhaitons aussi favoriser l’habitat inclusif comme alternative au placement en établissement. L’idée est de permettre aux personnes en situation de handicap de vivre ensemble autour d’un projet qu’elles ont choisi, en partageant par exemple une maison ou un appartement. Ce sont des concepts très nouveaux qui remettent le handicap au cœur de la ville.

Le plan pour mettre les bâtiments publics en situation d’accessibilité a pris énormément de retard. Comment accélérer les choses ?

S.C. : Ce sujet sera au programme du comité interministériel. Il faut en effet donner un coup d’accélérateur puisque 1,5 million d’établissements accueillant du public ne sont toujours pas accessibles. Nous allons donc relancer le déploiement d’ambassadeurs de l’accessibilité qui aideront les communes dans leurs démarches.

Je voudrais aussi insister sur la notion d’accessibilité universelle : l’accessibilité profite à tous, notamment aux personnes âgées ou aux parents avec une poussette ! De la même façon, il nous faut travailler à l’accessibilité numérique des sites, des accueils, dans les services publics. Pour les transports, il reste à faire connaître ce qui est déjà fait mais pas encore connu. Il existe déjà des applications sur téléphone, il y a gros effort d’information à faire. Là encore, cela peut servir aux parents et aux personnes âgées…

Comment comptez-vous agir contre le chômage des personnes en situation de handicap qui demeure toujours deux fois plus haut que la moyenne ?

S.C. : La politique de l’emploi a fait des progrès mais ce n’est toujours pas satisfaisant. L’obligation d’employer 6 % de personnes handicapées n’est pas atteinte mais elle progresse : aujourd’hui, le taux d’emploi est de 3,3 % dans les entreprises privées assujetties contre 5,1 % dans le secteur public. De moins en moins d’employeurs paient donc la pénalité due quand ils n’atteignent pas les 6 %. Il ne faut pas s’en plaindre. Mais de fait, les fonds diminuent alors qu’on a toujours des besoins insatisfaits.

LIRE AUSSI : « Le niveau de maintien dans l’emploi des travailleurs en situation de handicap augmente »

Pour progresser encore, il va donc falloir trouver de nouvelles façons de faire. Une mission d’inspection est en cours et une concertation démarrera à l’automne. Nous disposons déjà de nouveaux leviers intéressants comme l’emploi accompagné, décidé sous le précédent quinquennat. Cet outil vise à aider les travailleurs handicapés à accéder et à se maintenir dans l’emploi et à soutenir les entreprises. En 2017, une enveloppe de 7,5 millions d’euros est déjà prévue, ce qui va permettre de faire près de 1 000 accompagnements. Nous voulons aussi développer l’alternance, avec l’objectif que les personnes handicapées y soient autant représentées que dans la population.

En juin, vous avez annoncé le quatrième plan autisme. Pouvez-vous assurer les familles que celui-ci fera avancer vraiment les choses ?

S.C. : C’est un plan novateur car il sera bâti dans les territoires, puisque ceux-ci seront ensuite responsables de sa mise en œuvre. Quelques axes de réflexion émergent : la prise en charge précoce, la scolarisation, la recherche afin de mieux former les personnels et l’emploi des adultes avec autisme. Là aussi, il faudra ouvrir le chantier de la transformation de l’offre médico-sociale. Il faudra se poser la question de savoir comment mieux accompagner en milieu ordinaire et non plus systématiquement en établissement. De telles interrogations permettront d’irriguer une réflexion valable pour tous types de handicap.

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REPÈRES

Le handicap en 2015

École : 278 978 enfants sont scolarisés en milieu ordinaire, dans l’enseignement primaire et secondaire, soit une hausse de 33 % depuis la rentrée 2011. Le nombre total d’enfants
handicapés scolarisés est de 330 247. Selon le Conseil de l’Europe, il y avait en 2014 en France 20 000 enfants handicapés non scolarisés.

Formation : 25 % des personnes handicapées ont un niveau d’études supérieur ou égal
au bac
(contre 44 % pour l’ensemble des publics), un chiffre en progression de 2 points
en trois ans.

Emploi : plus de 80 % des travailleurs handicapés en emploi exercent leur activité dans
un cadre d’emploi ordinaire.
Par ailleurs, environ 120 000 travailleurs handicapés exercent dans les établissements et services d’aide par le travail (Esat) et 31 000 dans des entreprises adaptées.

Chômage : 470 000 demandeurs d’emploi sont en situation de handicap, soit un taux de 18 % de chômage. Plus de la moitié d’entre eux sont des chômeurs de longue durée.

Source : Ministère des affaires sociales
et de la santé

Recueilli par Nathalie Birchem et Emmanuelle Lucas
26 juillet 2017

28 octobre à Pontault Combault Tibz participe au gala du Hérisson -> le clip Nation

"We Are The Nation" 🎶🎶
Tibz rejoint la grande famille du Hérisson et sera présent avec nous le 28 octobre à Pontault-Combault !
Billets --> http://bit.ly/billetsherisson
#GalaDuHerisson

 

26 juillet 2017

Scolarisation, autisme et AAH : 3 urgences du gouvernement !

article publié sur handicap.fr

Résumé : Scolarisation, allocation adulte handicapé et lancement du 4e plan autisme : voici les 3 chantiers urgents en matière de handicap. Sophie Cluzel s'est exprimée devant l'Assemblée nationale. Le 1er comité interministériel du handicap est annoncé.

Par , le 25-07-2017

Interrogée par la Commission aux affaires sociales de l'Assemblée nationale le 25 juillet 2017, Sophie Cluzel, la secrétaire d'État aux Personnes handicapées, a détaillé les chantiers "urgents" en matière de handicap, l'une des "priorités du quinquennat" (lien vers vidéo ci-dessous).

AAH à 900 euros

Sophie Cluzel a dit avoir "commencé à travailler" à la revalorisation de l'allocation adulte handicapé (AAH), l'une des promesses de campagne d'Emmanuel Macron. "Il faut un minimum de ressources qui soit digne et respectueux des besoins. Aujourd'hui, l'AAH est à 810 euros mensuels, en-dessous du seuil de pauvreté, l'engagement c'est de le porter à 900 euros", a-t-elle dit aux députés, sans préciser le calendrier. Cette allocation concerne un million de personnes en situation de handicap, majoritairement sans emploi (article en lien ci-dessous). Le seuil de pauvreté, en France, se situe autour de 1 000 euros.

En matière de scolarité

Concernant la scolarisation des enfants en situation de handicap, un "comité de pilotage" a été mis en place avec le ministre de l'Éducation, Jean-Michel Blanquer, "pour essayer de résoudre tous les problèmes des élèves handicapés avant la rentrée : le manque de places dans les dispositifs collectifs de scolarisation ou les problèmes d'accompagnants", a annoncé Mme Cluzel. Selon elle, "40 à 45% des élèves ont besoin d'être accompagnés" et "beaucoup sont à l'école sans accompagnants, un sujet qui inquiète les parents". Pour cette ancienne présidente de la Fédération nationale des associations au service des élèves présentant une situation de handicap (Fnaseph), il faudra en outre, "dès la rentrée passée", "ouvrir le chantier de rénovation de la professionnalisation des accompagnants" d'enfants handicapés.

En matière d'autisme

Enfin, concernant la prise en charge des troubles du spectre autistique (TSA), qui touchent 650 000 enfants et adultes, Mme Cluzel a estimé que la France avait "encore du retard". Le 4e plan autisme, dont la concertation été lancée en juillet à l'Élysée (article en lien ci-dessous), doit être annoncé début 2018. Ce nouveau plan s'articulera en cinq axes : la prise en charge précoce de ce trouble neuro-développemental, la scolarisation des enfants atteints d'autisme, la prise en compte des besoins des personnes adultes dans leur vie sociale et professionnelle, la prise en compte des parcours des familles et le besoin de recherche sur ce trouble, a-t-elle développé. Mme Cluzel s'est engagée à "revenir à l'automne" devant les députés pour "faire un point de la concertation".


Le premier comité interministériel du handicap (CIH) du quinquennat se réunira "fin septembre-début octobre", a-t-elle en outre annoncé.

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Sur le web

 

26 juillet 2017

Commission des affaires sociales : audition de Mme SOPHIE CLUZEL, Ministre - Mardi 25 juillet 2017

26 juillet 2017

Des professionnels du droit sensibilisés au handicap

article publié sur handicap.fr

Résumé : L'association "Droit pluriel" propose aux avocats et autres professionnels du droit une formation au handicap, pour faciliter l'accès à la justice pour tous. Un projet pertinent, soutenu par le Défenseur des droits et qui attire de nombreux pros.

Par , le 24-07-2017

« La justice, tout le monde doit y avoir droit ». Voici le credo de Droit pluriel et sa mission « Professionnels du droit et handicap », coordonnée par le Défenseur des droits. Née en 2014, cette association dresse un état des lieux des relations entre professionnels de la justice et citoyens en situation de handicap, à l'issue d'une enquête nationale. Résultat ? « Le handicap constitue un vrai frein à l'accès aux droits et à la justice », constate Anne-Sarah Kertudo, juriste sourde et appareillée, à l'origine du projet. « La connaissance du handicap qu'ont les professionnels du droit est insuffisante […]. Ce qui manque, c'est savoir ce que c'est que d'être en situation de handicap, et les conséquences que cela induit sur la vie de la personne  », remarque Patrick Gohet, adjoint au Défenseur des droits.

Se mettre à la place de la personne

Pour ces raisons, Droit pluriel propose une formation adaptée et plaide pour qu'un module de trois heures, consacré au handicap, soit intégré aux programmes de toutes les écoles de professionnels de la justice. Une formation est également disponible pour les avocats, juristes et autres magistrats exerçant déjà leur profession, afin de permettre à tous un accès libre et gratuit à l'information juridique. « Nous souhaitons que les professionnels se mettent à la place des gens et comprennent les difficultés ressenties pour trouver en eux-mêmes les solutions », précise Anne-Sarah Kertudo.

Une formation qui suscite l'intérêt

Des avocats qui communiquent en langue des signes, des informations visuelles à transmettre à un justiciable aveugle en audience… Les solutions sont là. « Nous rencontrons beaucoup de candidats ; il y a un réel intérêt pour ce genre de formation et une très forte demande des professionnels de la justice », poursuit Mme Kertudo, qui a travaillé en amont avec eux. L'association met à disposition de tous un rapport intitulé Profession du droit et handicap, en version accessible sur Internet. Ce projet innovant a été récompensé le 29 juin 2017 lors de la 10e édition des prix Ocirp handicap dans la catégorie « Citoyenneté » (article en lien ci-dessous).

© Ocirp

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26 juillet 2017

Dans l’autisme, le rôle de l’hérédité est prépondérant

25 juillet 2017, 22:22 CEST

Une mère tenant la main de son fils autiste. Dans certains pays, le port d'un bracelet est recommandé pour que ces enfants puissent recevoir de l'aide en cas de problème. Zahraa Saleh/Shutterstock

Plusieurs dizaines de familles mettent en accusation la vaccination dans l’autisme de leurs enfants. Elles ont décidé de déposer plainte contre quatre laboratoires pharmaceutiques, comme annoncé le 24 juillet dans Le Parisien.

Leur action laisse entendre qu’il pourrait exister un lien de cause à effet entre les vaccins de la petite enfance et la survenue d’un trouble du spectre de l’autisme (TSA). Celui-ci se caractérise par des déficits persistants dans la communication sociale et les interactions sociales, et par des comportements, intérêts et activités restreints et répétitifs. De nombreuses études scientifiques ont été consacrées aux causes de l’autisme à travers le monde. Or elles n’apportent aucun élément permettant d’incriminer les vaccins.

Par contre, ces travaux permettent de mesurer le poids des différents facteurs ayant une responsabilité avérée, à ce jour, dans l’apparition du trouble. Certains sont liés à l’environnement, au sens large. Il peut s’agir aussi bien de l’environnement biochimique dès le stade du foetus, par exemple la composition du liquide amniotique, que de l’environnement social, par exemple l’éducation reçue pendant l’enfance. Cependant, l’hérédité et plus largement les gènes restent le facteur prépondérant, expliquant au moins 60 % de l’autisme.

La composante génétique, connue depuis longtemps

L’autisme touche environ 1 % de la population. Il est la conséquence d’un ensemble de facteurs, variables selon les individus. Si beaucoup de ces facteurs restent ignorés ou controversés, la composante génétique, elle, est connue depuis longtemps. Et de nouvelles études, rendues possibles par le décryptage du génome humain, sont venues préciser le rôle des gènes dans ce trouble.

Les chercheurs parlent « d’héritabilité », désignant ainsi la part du trouble liée à la génétique. Une héritabilité de 50 %, par exemple, signifie que les prédispositions génétiques joueront à 50 % dans l’autisme d’un individu, d’autres facteurs liés à l’environnement dans lequel il évolue venant compléter ce déclencheur. Parmi les facteurs génétiques qui participent à cette héritabilité, certains sont hérités des parents, alors que d’autres sont des mutations survenues seulement chez l’enfant porteur du trouble.

Historiquement, les premiers indices du facteur héréditaire dans l’autisme sont venus de l’observation d’une récurrence accrue de ce trouble chez les apparentés à une personne autiste. La probabilité d’être autiste est en effet multipliée par 3 chez les demi-frères et sœurs, par 10 chez les frères et sœurs, par 150 chez les jumeaux monozygotes, également appelés vrais jumeaux.

Des travaux menés sur des vrais et faux jumeaux

Par la suite, des études de jumeaux ont comparé la concordance du diagnostic d’autisme entre jumeaux monozygotes (génétiquement identiques) et jumeaux dizygotes (génétiquement similaires à 50 %, également appelés faux jumeaux). Ces travaux ont fourni les premières estimations de l’héritabilité de l’autisme.

Dans les années 1980-1990, les études convergeaient vers une héritabilité de 90 % pour l’autisme, c’est-à-dire une grande prédominance des facteurs génétiques. Néanmoins, ces études étaient basées sur des nombres relativement faibles de paires de jumeaux, la combinaison de l’autisme et de la gémellité étant nécessairement un évènement rare. De ce fait, l’estimation de 90 % était assortie de larges marges d’erreur.

En 2011, une étude californienne a jeté le trouble en annonçant une héritabilité de 35 % pour l’autisme, et donc une prédominance (65 %) de facteurs environnementaux. Certains commentateurs ont crié victoire un peu vite, soit pour ressusciter les hypothèses psychanalytiques incriminant le comportement des parents, soit pour dénoncer des facteurs environnementaux dans la supposée « épidémie » d’autisme. En fait, cette étude était elle aussi basée sur un faible nombre de jumeaux (90 paires) et entachée de larges marges d’erreur.

Les enseignements de deux études suédoises

Dès l’année suivante, une étude suédoise basée sur 11 500 jumeaux dont 100 avec autisme annonçait une héritabilité de 59 %. En 2014, une nouvelle étude basée sur les 2 millions d’enfants suédois nés entre 1982 et 2006 (dont 14 500 avec TSA), et analysant tous les liens de parenté plutôt que la seule gémellité, a donné une héritabilité de 50 %.

En 2015, une étude britannique basée sur 6 400 jumeaux dont 200 avec TSA a fourni des estimations d’héritabilité variant de 56 % à 95 %, selon la méthode diagnostique retenue. Dans cette étude, l’héritabilité de l’autisme était de 56 % selon l’ADI-R (un instrument diagnostique basé sur un entretien avec les parents), 76 % selon l’ADOS (un instrument diagnostique basé sur une observation de l’enfant), et de 95 % selon une méthode diagnostique compilant les données de l’ADI, de l’ADOS et de deux autres échelles de symptômes autistiques. Enfin, une récente méta-analyse de toutes les études de jumeaux estime l’héritabilité de l’autisme dans une fourchette comprise entre 64 et 91 %.

On voit à travers ces différentes études qu’il n’y a pas nécessairement de valeur vraie et définitive de l’héritabilité. Celle-ci dépend inévitablement de la manière de définir le trouble, et de la population étudiée. C’est-à-dire à la fois de l’ensemble des génomes que porte cette population et de l’ensemble des facteurs environnementaux auxquels elle est exposée. Mais globalement, toutes ces études convergent vers l’idée que les facteurs génétiques expliquent au minimum 50 % de l’autisme.

La révolution du séquençage du génome humain

Depuis les années 2000, l’estimation des facteurs génétiques dans l’autisme a été totalement révolutionnée, comme pour d’autres troubles ou maladies, par les progrès de la génétique moléculaire et par le séquençage du génome humain. Il est maintenant possible, non seulement de se demander si des facteurs génétiques sont impliqués, et dans quelle proportion, mais aussi d’identifier directement des gènes dont des variations sont impliquées dans la susceptibilité à l’autisme.

C’est ainsi que l’équipe du généticien Thomas Bourgeron à l’Institut Pasteur a identifié toute une série de gènes dont des mutations sont impliquées dans l’autisme. Par exemple, cette équipe a pu détecter une mutation du gène Shank3 chez le fils autiste du comédien Laurent Savard, comme il le raconte dans son livre Gabin sans limites (éditions Payot). Néanmoins, de telles mutations sont très rares, et ne sont détectées que chez une minorité de personnes avec TSA.

Pour les autres personnes, on pense que ce sont des combinaisons de variations génétiques fréquentes qui constituent la susceptibilité génétique à l’autisme. Cette hypothèse a été récemment mise à l’épreuve d’études consistant à sonder plusieurs centaines de milliers de polymorphismes (c’est-à-dire de lettres variant dans la séquence d’ADN) dans le génome de personnes porteuses ou pas de TSA. Ces études permettent de quantifier la part de la susceptibilité à l’autisme qui est directement explicable par l’ensemble de ces polymorphismes. Les études récentes convergent vers une estimation de 50 % d'héritabilité attribuable aux variations génétiques à la fois fréquentes et héritées des parents.

Part de la susceptibilité aux troubles du spectre autistique (TSA) expliquée par des variations génétiques fréquentes héritées des parents, rares héritées, rares survenues chez l’enfant seulement, et par des variations génétiques non additives. La part de susceptibilité inexpliquée par ces facteurs est constituée de facteurs génétiques non mesurés et de facteurs non génétiques. Franck Ramus

Comme l’indique la figure ci-dessus, une dizaine de pourcents supplémentaires de la susceptibilité aux TSA sont expliqués par des mutations rares, soit héritées des parents, soit survenues chez l’enfant seulement (de novo), et par des interactions entre différentes variations génétiques (variations dites non additives). Il reste 41 % de la susceptibilité à l’autisme inexpliqués par les facteurs génétiques mesurés dans ces études, incluant donc à la fois des facteurs génétiques non encore identifiés et des facteurs environnementaux.

Ce genre d’études complète donc les études de jumeaux et d’apparentés, qui avaient été critiquées pour de plus ou moins bonnes raisons, en fournissant cette fois des estimations de l’héritabilité mesurée directement au niveau moléculaire. Les deux types d’estimation donnent des résultats cohérents, aux alentours de 60 %.

Infections de la mère pendant la grossesse, prématurité

Il est utile de revenir sur que l’on appelle les facteurs environnementaux, recensés à travers une revue exhaustive de la littérature scientifique publiée au mois de mars par une équipe américaine. Le terme englobe en fait tous les facteurs non génétiques, c’est-à-dire non seulement l’environnement affectif, familial et social auquel on pense spontanément, mais aussi tous les facteurs biologiques qui peuvent affecter le développement cérébral et cognitif de l’enfant. Cela inclut notamment les facteurs prénataux (infections et expositions à des toxiques dans l’utérus de la mère) et périnataux (prématurité, manque d’oxygène ou hémorragie cérébrale à la naissance), qui ont une importance particulière dans l’autisme.

Par exemple, une étude toute récente réalisée sur des dossiers médicaux en Norvège a montré un lien entre la survenue de fièvre chez la mère durant la grossesse, et l’augmentation du risque de ce trouble neurodéveloppemental chez l’enfant. Les chercheurs s’interrogent donc à nouveau sur le rôle des infections prénatales : on savait déjà que l’exposition prénatale aux virus de la rubéole et du cytomégalovirus augmentaient la susceptibilité à l’autisme, mais d’autres virus ou bactéries à l’origine de ces fièvres restent sans doute à identifier.

D’autres facteurs environnementaux qui augmentent de manière prouvée la susceptibilité à l’autisme incluent l’exposition prénatale à la thalidomide (un médicament qui fut utilisé notamment comme anti-nauséux chez la femme enceinte), à l’acide valproïque (dont la fameuse dépakine, un anti-épileptique dont les conséquences néfastes sur le fœtus sont maintenant bien démontrées), ou encore la prématurité, l’obésité ou le diabète maternel.

Parmi les hypothèses récentes figurent l’exposition prénatale aux antidépresseurs administrés à la femme enceinte, l’exposition prénatale aux organophosphates (pesticides), l’exposition à la pollution atmosphérique, ou encore les perturbateurs endocriniens. Pour ces différentes hypothèses, des données publiées récemment suggèrent qu’il pourrait y avoir un lien, mais toutes les études ne concordent pas. Ces résultats demandent donc à être plus largement confirmés par des études indépendantes avant d’être définitivement validés.

L’implication controversée des perturbateurs endocriniens

Le rôle éventuel des perturbateurs endocriniens, par exemple, a été examiné dans deux cohortes d’enfants suivis depuis la gestation. Sur les deux études, une seule a suggéré un lien. Cette question a également été analysée dans trois études comparant des enfants autistes avec des enfants non autistes. Sur les trois, deux ont suggéré un lien. Toutes ces études portent sur des effectifs faibles et présentent diverses limites. L’étude ayant la meilleure qualité méthodologique et le plus grand effectif ne trouve aucun lien entre l’exposition aux perturbateurs endocriniens et les symptômes autistiques. C’est dire que les résultats actuels sont loin d’être clairs.

Sur la base de ces études, on constate que, même s’il y avait un lien de causalité entre l’exposition aux perturbateurs endocriniens et l’autisme, celui-ci ne pourrait être que faible et sans portée sanitaire majeure. Par exemple, une augmentation de 20 % du risque d’autisme, si elle était avérée, ferait passer ce risque de 1 % par naissance à 1,2 %. Une telle augmentation ne serait pas négligeable, mais ne justifierait pas de paniquer.

Par ailleurs, divers facteurs environnementaux qui ont pu être évoqués n’ont jamais pu être prouvés ou ont même été réfutés. Cela inclut notamment les hypothèses psychanalytiques concernant l’attitude des parents, la dépression maternelle, le gluten, la caséine, les infections microbiennes, et bien d’autres, parmi lesquels les vaccins.

La recherche des causes de l’autisme n’est évidemment pas achevée. Il est fort possible que d’autres causes soient identifiées dans le futur, ou que de nouvelles données conduisent à réévaluer le rôle de certains facteurs connus.


Cet article est une version actualisée d’un post du blog de Franck Ramus, Ramus méninges.

25 juillet 2017

Autisme: "Le danger n'est pas le vaccin, mais l'absence de vaccination"

article publié dans l'Express
Par , publié le 25/07/2017 à 15:15 , mis à jour à 16:35

Selon l'Organisation mondiale de la santé, il n'y a pas de relation causale entre vaccinations et autisme. (Photo d'illustration: vaccination d'un nourrisson)

Selon l'Organisation mondiale de la santé, il n'y a pas de relation causale entre vaccinations et autisme. (Photo d'illustration: vaccination d'un nourrisson)

REUTERS/Ina Fassbender

Des familles persuadées que l'autisme de leurs enfants a été causé par la vaccination lanceront une action de groupe en septembre. Toutes les études disent pourtant le contraire.

"On ne doit pas mettre de sels d'aluminium ou de mercure dans le système sanguin des bébés. Ils ont une immunité encore fragile, cela peut avoir de lourdes conséquences sur leur développement neurologique," s'insurge Martine Ferguson-André, présidente de l'association Autisme et Vaccinations et ex-directrice générale de la Fondation Autisme.  

Cette mère de famille soupçonne le vaccin que son fils a reçu bébé d'être à l'origine de ses troubles autistiques. Elle envisage à présent de lancer une action de groupe -la seconde en France après celle du scandale de la Dépakine- conjointement à une centaine d'autres familles, afin de poursuivre plusieurs laboratoires pharmaceutiques. "Nous demandons réparation et justice pour nos enfants. Il faut une reconnaissance symbolique, pour que cette épidémie s'arrête," martèle la militante. 

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Convaincus par la légitimité de leur combat, ces parents en espèrent une issue positive. Pourtant, rien n'est moins sûr. Malgré la multitude d'études réalisées à ce sujet, aucun lien de cause à effet n'a été établi entre autisme et vaccin.  

"Mon fils a développé des troubles autistiques après un vaccin"

"Les études à ce sujet manquent en France. Nous ne connaissons pas tous les effets des adjuvants contenus dans les vaccins," note l'avocate Me Marie-Odile Bertalla-Geffroy, potentielle conseillère dans ce dossier, qui reste prudente sur cette procédure juridique qui n'a pas encore été lancée. 

Mais pour Martine Ferguson-André, la causalité est évidente. Elle estime que l'expérience de son fils le démontre. Vacciné à Pentacoq (coqueluche, hépatite B, diphtérie, tétanos et poliomyélite, retiré du marché en 2005 avant d'être remplacé) et au ROR (rougeole, oreillons, rubéole) à l'âge de 10 mois, Tom a mal réagit. "Deux heures après l'injection, j'ai découvert mon fils en train de mourir sur le sol de la cuisine. Il n'arrivait plus à respirer correctement, sa température est montée à 41,5°C", raconte sa mère. 

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A l'hôpital, les médecins annoncent une épiglottite aiguë (forme rare et grave de laryngite) et une encéphalite (inflammation du cerveau), nécessitant une courte hospitalisation. Mais de retour à la maison, le nourrisson n'est plus comme avant. "Tom n'avait plus de contact oculaire et avait développé des stéréotypies envahissantes [reproduction des mêmes mots, sons ou gestes]. Il hurlait en permanence et tombait tout le temps malade." Des symptômes que Martine Ferguson-André impute au thimérosal (retiré par précaution des vaccins en 2000), dont le mercure contenu pourrait avoir des conséquences sur le développement neurologique de l'enfant. 

"Aucun lien", selon les études menées ces 15 dernières années

Franck Ramus, directeur de recherches au CNRS et professeur attaché à l'École normale supérieure, nuance. "Nous connaissons les effets du mercure sur le développement neurologique, mais sous la forme contenue dans les vaccins, le mercure n'est pas biologiquement disponible," indique-t-il. 

L'Académie de médecine française et l'Organisation mondiale de la santé rejettent également la relation causale entre vaccinations et autisme en s'appuyant sur une étude danoise faite à partir de l'analyse de 400 000 enfants sur une période de 30 ans (1971-2000). "L'analyse n'a pas montré d'augmentation de l'incidence de l'autisme pendant la période où des vaccins contenant du thimérosal étaient utilisés," indique l'auteur du rapport de l'académie de médecine, Luc Hessel. 

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Quant à la dangerosité du ROR, qui ne contient pas cette substance, même constat: "Pas de preuves d'une implication de ce vaccin dans la survenue de TED [troubles envahissants du développement]," indiquait en 2010 la Haute autorité de la Santé. Fait confirmé par une étude sur 95 727 enfants vaccinés, menée par l'association médicale américaine (AMA) en 2015 qui ne montre "aucun lien entre le vaccin ROR et le développement de troubles autistiques", mais une autre conséquence: "Ces croyances ont conduit à une baisse du taux de vaccination". 

Une augmentation de la prévalence?

"Là est le véritable danger", selon Catherine Barthémy, pédiatre et psychiatre: "Il y a une collusion entre les observations, les recherches et la campagne de vaccination", note la docteure. "Nous ne pouvons pas prendre le risque de ne pas protéger les enfants de maladies graves à cause de cas isolés dont nous ne parvenons même pas à dénombrer la quantité." 

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Un argument revient pourtant régulièrement dans le débat: l'augmentation indéniable du nombre de personnes diagnostiquées autistes. Entre 1975 et 2010, la prévalence est passée de 1 sur 5000 à 1 sur 68. Des chiffres largement réutilisés pour soutenir les travaux du chercheur britannique Andrew Wakefiels, premier à évoquer une causalité entre vaccination ROR et autisme en 1998 -avant d'être condamné pour fraude scientifique et radié de l'ordre des médecins pour avoir manipulé ses données. 

Franck Ramus remet ces taux en perspective: "Il n'y a pas d'augmentation réelle de personnes concernées, seulement une augmentation du nombre de diagnostics," tranche-t-il. "Dans les nouvelles définitions de l'autisme, les critères d'inclusion sont plus larges. De plus, les spécialistes ont une détection plus fine que par le passé," rappelle Catherine Barthémy qui évoque également un "facteur de confusion".  

"Une pathologique du développement prénatal"

En effet, certaines formes d'autisme apparaissent dans la première ou la deuxième année de vie, soit au moment où est fait le vaccin ROR. "Elles arrivent de manière différée. On parle alors de régression autistique. Mais ça ne veut pas dire que les troubles autistiques n'étaient déjà présents à la naissance." 

La pédiatre n'exclut pas non plus "la possibilité d'un facteur extérieur" -comme les perturbateurs endocriniens- pouvant faire augmenter cette prévalence. Mais, dans ce cas, "il serait question de l'influence des substances pendant la croissance foetale", comme la Dépakine, puisque "l'autisme est une pathologie du développement prénatal". 

L'issue de cette action de groupe est-elle pliée avant même d'avoir commencé? Le professeur Franck Ramus ne peut l'assurer. "Cette procédure risque de déplacer un débat scientifique et médical sur un terrain juridique." Le risque, selon lui, est qu'une décision "absurde" en découle. "Nous n'avons pas de preuves, comme pour le Mediator. Il peut donc en ressortir une décision de justice qui conforte les plaignants malgré l'absence de cause à effet." 

25 juillet 2017

Pétition en ligne -> Placement abusif : justice pour Rachel !

Adressée à Président de la République Emmanuel MACRON et 3 autres

Pétition lancée à l'initiative d'ENVOL ISERE AUTISME

Je suis Danièle Langloys, présidente d'Autisme France, association dont Rachel est membre. Je lance cette pétition pour demander justice pour Rachel !

Rachel est une jeune mère de trois enfants. La Justice a placé ses enfants au motif qu’elle avait d’eux une vision alarmiste en disant qu’ils étaient autistes. Deux d’entre eux ont désormais été clairement diagnostiqués mais l’Aide sociale à l’enfance continue de lui reprocher de majorer leurs troubles, ce sans plus de raison. Le placement des enfants vient d’être renouvelé pour la troisième année consécutive.

Le drame de Rachel est emblématique de ce que subissent, en France, des centaines de familles avec autisme. En France, demander un diagnostic d’autisme peut valoir un signalement, surtout aux mères seules : cette violence frappe des centaines de familles. Beaucoup de services d’aide sociale à l’enfance voient dans ces mères des femmes perverses dont il faut éloigner les enfants : de nombreux juges des enfants suivent aveuglément les délires de ces services. Autant de familles détruites, d’enfances saccagées, de mères salies et brisées.

Nous demandons pour Rachel, victime emblématique de cette violence institutionnelle, une délocalisation de l’affaire, un procès équitable et le respect des droits de la défense, ainsi que le respect des droits de ses enfants, privés de leur mère, séparés et privés des soins que leurs troubles justifient.

 En résumé :

Rachel est une maman que nous connaissons depuis 3 ans. Depuis 3 ans, l’Aide Sociale à l’Enfance et la Justice s’acharnent contre elle. En 2014, on reprochait à Rachel un nomadisme médical car elle cherchait un diagnostic précis pour ses enfants.

Une expertise psychiatrique est réalisée par une pédopsychiatre. Pour cette dernière, les enfants ne sont pas autistes, c’est la mère qui invente les symptômes. Elle la déclare, en 2015, souffrant d'un syndrome de Münchhausen par procuration (Rachel voudrait des enfants autistes pour se sentir exister, voire pour  toucher des allocations) : le Juge des Enfants ordonne le placement des enfants en juillet 2015.

Les centres de ressources autisme de Lyon et Grenoble ont diagnostiqué autistes les deux aînés, le dernier a des signes d'hyper activité avec troubles de l'attention. Rachel est également diagnostiquée autiste asperger. La Cour d'appel confirme néanmoins le placement en expliquant que la question désormais est : "Comment Rachel va-t-elle se saisir des diagnostics ?" Le placement est renouvelé en juin 2016.

Me Janois interjette appel mais au bout d'un an, aucune convocation n’est intervenue. Le comportement de Rachel, lors des visites à ses enfants, est salué par les professionnels. Les enfants vont néanmoins très mal, les deux cadets développent des troubles du comportement très inquiétants.

Le lundi 3 juillet  a eu lieu une nouvelle audience avant même que le dernier jugement soit passé en appel. L’ASE déclare que Rachel continue d'avoir une vision invalidante de sa fille.  On reproche toujours à Rachel de ne pas avoir fait le travail sur "les causes du placement" ce qui l'empêcherait de pouvoir les récupérer. Pourtant le juge les a placés parce que la mère avait inventé leurs troubles et leurs troubles sont désormais reconnus.

Le jugement tombe : le juge reconnaît enfin le diagnostic d’autisme des deux aînés mais reproche à la mère de majorer le handicap de ses enfants (sur la base d’un rdv de la mère au directeur de l’école) ce qui justifie le renouvellement du placement pour un an. Il ordonne également une expertise psychiatrique et nomme un médecin lacanien non spécialisé en autisme. Il devient urgent et fondamental que cette affaire ubuesque soit délocalisée et qu’un nouveau regard, juste et approprié, soit porté sur l’affaire « Rachel », de rendre justice à une mère aimante et injustement privée de ses enfants.

195 associations signataires dont : 

Autisme France
Envol Isère autisme
UNAPEI
EgaliTED
FNATH
Fédération Française Sésame Autisme

 

Cette pétition sera remise à:
  • Président de la République
    Emmanuel MACRON
  • Ministre de la Justice
    Nicole Belloubet
  • Ministre de la Santé
    AGNES BUZYN

25 juillet 2017

« Si Freud n’était pas déjà mort, je le tuerais »

article publié sur France TV Info

Lee Thomas

« Pendant 15 ans, j’ai consulté un psychanalyste dont la pratique s’appuyait sur la théorie de Sigmund Freud que je ne vous présente plus. Durant mes 5 premières années d’analyse, la fréquence des consultations était fixée à une fois par semaine, soit un total d’environ 240 séances. Les 10 années suivantes, nous sommes passés (avec mon accord) à une fréquence de 2 séances par semaine, soit un total d’environ 960 consultations.

En 15 ans, je me suis donc allongé environ 1200 fois et chaque séance me revenait à 40 euros (mon psychanalyste avait cette souplesse de me proposer un tarif en fonction de mon pouvoir d’achat). Mes 15 années d’analyse m’ont ainsi coûtées 48 000 euros. Bien-sûr, je n’ai bénéficié d’aucune prise en charge de la part de la sécurité sociale, car en France le titre de psychanalyste ne bénéficie d'aucun encadrement légal1 (contrairement à toutes les autres professions en santé mentale) et ne peut donc être couvert par l’assurance maladie.

Aujourd’hui, je vais mieux. Néanmoins, quelque chose me dérange : il existe en effet un certain nombre d’arguments solides2 qui tendent à me faire penser que le seul effet de ce millier de séances sur ma santé mentale ne serait qu’un effet placebo. Pour le dire autrement, il se pourrait bien que tout l’arsenal théorique de Freud ne soit qu'une vaste imposture3Cette investissement financier conséquent aurait donc été largement disproportionné par rapport au bénéfice reçu et j’éprouverais alors une rancune sauvage à l’égard de la pratique de mon psychanalyste ».

1. En France, n'importe qui peut légalement exercer en tant que psychanalyste sans diplôme, ni formation, ni expériences spécifiques. Les patients peuvent néanmoins trouver un professionnel dont le nom est enregistré dans les annuaires des associations de psychanalystes.

2. Nous disposons aujourd’hui d’une quantité de documents historiques et scientifiques qui nous amènent à remettre en question la validité de la théorie psychanalytique et donc à interroger l’éthique de cette pratique. En voici une liste non exhaustive :

Borch-Jacobsen, M. (1998). Souvenirs d'Anna O. : une mystification centenaire. Editions Aubier.

Borch-Jacobsen, M. (2011). Les patients de Freud. Sciences Humaines Editions.

Gauvrit, N. et Van Rillaer, J. (2010). Les psychanalyses : Des mythologies du XXe siècle ?

Lézé, S. (2010). L'autorité des psychanalystes. Paris : PUF.

Onfray, M. (2010). Le Crépuscule d'une idole. Grasset.

Stern, N. (1999). La fiction psychanalytique. Mardaga.

La polémique autour du rapport de l'INSERM (2004) sur l'évaluation de trois approches thérapeutiques différentes (psychanalytiques, cognitivo-comportementale, et familiale et de couple).

https://blogs.mediapart.fr/jacques-van-rillaer/blog/110617/psychanalyste-un-job-facile-pas-complique

http://www.scilogs.fr/ramus-meninges/en-marche-arriere-psychiatrie-psychologie/

3. Il s’avère que sur le divan, lorsque des patients observent un mieux-être, ces améliorations de leur état général seraient plus liées à des facteurs dits « non spécifiques », comme le fait de parler, de se savoir écouté, de croire que l’on va aller mieux, et moins à des facteurs spécifiques à la psychanalyse, comme « l’association libre » par exemple.

Pour conclure

Comparée aux autres pays du monde, l’influence psychanalytique est encore très importante en France. Les idées freudiennes persistent, notamment dans les milieux universitaires et les lieux d’enseignement. De même, les prises en charge psychothérapeutiques réalisées par les psychologues ou les médecins psychiatres s’appuient majoritairement sur les théories construites par Freud. La psychanalyse fait partie de notre patrimoine culturel, elle jouit d’un certain pouvoir social et d’une grande reconnaissance intellectuelle. De nombreux psychanalystes interviennent régulièrement en radio, télévision, on peut lire leurs articles dans la presse, leurs idées dans des ouvrages, etc. Dans notre pays, nous croyons en la psychanalyse et il est tout à fait naturel et admis que cette pratique puisse nous aider.

Comme le dit Samuel Lézé dans son ouvrage L'autorité des psychanalystes (2010), on peut se demander pourquoi les acteurs de ces pratiques (psychanalytiques) ne finissent pas par se rendre compte de leur inefficacité. Pourquoi la magie se maintient-elle sans preuves et n’aboutit-elle pas à sa critique ? Bref, pourquoi avons-nous encore foi en la psychanalyse ?

Publié par Jérome Lichtle / Catégories : Actu / Étiquettes : Freud, psychanalyse, psychanalystes

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