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"Au bonheur d'Elise"

10 février 2017

Autisme : quand les parents prennent la plume

Par Stéphanie Benz, publié le 10/02/2017 à 09:30 , mis à jour à 23:12

Les témoignages de parents d'enfants autistes se multiplient.

Les témoignages de parents d'enfants autistes se multiplient.

Avec émotion, humour, ou dans une démarche plus revendicative, des parents d'enfants autistes témoignent.

Faire avancer la cause des autistes, c'est d'abord parler d'eux. Cet hiver, plusieurs témoignages de parents figurent en bonne place sur les étals des librairies. Avec Comme d'habitude (Calmann-Lévy), la journaliste Cécile Pivot adresse une longue lettre émouvante à son fils Antoine, 22 ans.  

Elle lui parle de ses angoisses, de sa colère face au regard des autres, de ses batailles pour lui trouver une prise en charge adaptée. Lui raconte comment il l'a changée, son sentiment de culpabilité, à peine apaisé par les découvertes sur les causes génétiques de l'autisme. Elle lui dit encore sa volonté de continuer à travailler, ses erreurs, sa lassitude et son amour. Elle mesure aussi les progrès réalisés depuis vingt ans: "Le grand public connaît un peu mieux l'autisme, et davantage d'enfants sont accueillis en milieu scolaire."  

L'humoriste Laurent Savard publie, lui, Gabin sans limites (Payot), où il ose, dans la droite ligne de son spectacle du même nom, un pari risqué: faire rire avec la maladie de son fils. Quant au journaliste américain Ron Suskind, prix Pulitzer, il a trouvé un chemin original pour communiquer avec son fils Owen: les dessins animés de Walt Disney. Grâce à eux, il a pu ramener - paradoxalement - son garçon "dans le monde réel" (Une vie animée, éd. Saint-Simon).  

Ces livres complètent l'ouvrage choc de Sophie Le Callennec et Florent Chapel, père d'un garçon autiste, qui dénonçait l'an dernier les défaillances françaises face à cette maladie: Autisme. La grande enquête (éd. des Arènes). 

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10 février 2017

Bergerac : l'Institut Médico-Educatif qui n'éduque pas

article publié sur le site de France 3 Régions


Le manque de professeurs à l'IME de Bergerac

 

L'Institut Médico-Educatif Rosette-Regain de Bergerac accueille 131 enfants, adolescents et jeunes adultes handicapés mentaux de 3 à 20 ans. Des enfants suivis médicalement, à qui on dispense un enseignement... en théorie. Car la partie éducation n'est pas totalement assurée, faute de professeurs !

Par Pascal FaiseauxPublié le 07/02/2017 à 14:44Mis à jour le 07/02/2017 à 18:17

L'Institut Médico-Educatif Rosette-Regain "les Papillons Blancs" a été créé en 1965. Plus de 130 enfants, adolescents et jeunes adultes handicapés mentaux de 3 à 20 ans y sont accueillis. Des enfants souffrant de déficiences intellectuelles légères, moyennes ou profondes causées par une pathologie mentale, des maladies génétiques, ou des psychoses. Des enfants autistes également, toute sorte de jeunes personnes souffrant de troubles du développement qui nécessitent une prise en charge et un suivi médical adapté à leur pathologie.

Mais la destination de l'IME est aussi de prodiguer un enseignement, une scolarité leur permettant de progresser. Et c'est là que le bât blesse, car depuis une dizaine d'années, l'IME "les Papillons Blancs" de Bergerac souffre d'un manque chronique d'enseignant. Ils ne sont que 3 pour 131 inscrits. Car qui signifie qu'ils seraient censés prendre en charge 44 enfants chacun. Une mission délicate avec des enfants en pleine possession de leurs capacités, impossible avec les enfants de l'IME. Il faudrait au moins trois professeurs supplémentaires pour assurer le minimum éducatif nécessaire. 

Alors en attendant, l'IME assure ce qu'il peut. Seule un peu plus de la moitié des enfants bénéficie aujourd'hui d'une "scolarisation". 75 d'entre eux ont droit à deux petites heures d'enseignement par semaine. 55 autres enfants (dont certains ne leu peuvent pas) ne sont pas du tout scolarisés, ce qui scandalise les parents. Une pétition qu'ils ont lancée a déjà recueilli plus de 1700 signatures.

Et pour l'instant, la pétition est restée lettre morte, comme l'ont été depuis des années les demandes de renfort répétées de l'IME auprès des services départementaux de l'Education Nationale, la DSDEN. A chaque fois la même réponse : un manque de moyens et de personnels qui ne permettent pas d'augmenter les effectifs. La DSDEN avait expliqué jusqu'alors qu'elle serait obligée de supprimer des postes dans d'autres établissements pour pourvoir ceux de l'IME.
Pourtant certains parents savent que leurs enfants peuvent progresser s'ils sont correctement encadrés. Ils pourraient apprendre à lire, à compter. De quoi être plus en harmonie avec l'extérieur, et plus autonomes.
Avec cette pétition, qui tombe en pleine période de tractations sur la carte scolaire, les parents comptent bien peser dans le débat. Et ils semblent avoir déjà un accueil attentif de la part de l'Education Nationale, apparemment sensible au caractère "urgent" de la situation. Et ce d'autant plus que le nombre d'enfants accueillis dans l'Institut est en hausse. Reste à savoir si l'éducation, censée être obligatoire pour tous, l'est aussi pour ces enfants à part...
9 février 2017

Le cap des 600 000 visiteurs est franchi pour le blog

Et vous êtes de plus en plus nombreux !
Les premières publications en février 2006 et 5666 articles partagés au compteur ...

Merci de votre fidélité et de votre soutien !

9 février 2017

Le psychiatre Jacques Constant décrit les différences de perceptions sensorielles des autistes - 2014

Le psychiatre Jacques Constant décrit les différences de perceptions sensorielles des autistes, et retrace l’évolution historique de la question de l’autisme : comment les définitions ont évolué, comment les perceptions ont changé, et ce que cela a impliqué en terme de prises en charge.

Crédit : Julio Le Parc - © ADAGP Paris 2014

9 février 2017

Autisme : le quotidien de Jean 16 ans. France 3

Ajoutée le 1 févr. 2017

Reportage de Florence Mathieux, Guillaume le Goff et Océan Grenier.

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9 février 2017

Autisme : Le combat de Cécile Pivot - C à vous - 03/02/2017

7 février 2017

ARTE - L'énigme de l'autisme - La piste bactérienne. Fausses pistes ? 1/2

6 févr. 2017
Par Jean Vinçot
Blog : Le blog de Jean Vinçot

Cela va être le week-end de la fausse science. Vendredi, c'est la projection de VAXXED au Parlement Européen. Et dimanche la énième rediffusion de "L'énigme de l'autisme - La piste bactérienne" sur ARTE. Certains charlatans sont de retour. Des pistes de recherche sont mélangées à des études peu concluantes.

"L'énigme de l'autisme - La piste bactérienne"

C'est le titre du "documentaire" qu'ARTE rediffuse encore une fois depuis 5 ans.

  • Diffusion : Dimanche 12 février à 07h05
  • En ligne du 12 février au 20 février 2017
  • Visible sur youtube : https://www.youtube.com/watch?v=UnXEGRBuVDw

Jamais ces diffusions n'ont été suivies de débat. La présentation sur le site d'ARTE accumule les raccourcis et contre-vérités. Dès 2012, il était possible d'en savoir plus.

Extrait de la présentation en 2012

  • "L’autisme serait d’origine intestinale ? MacFabe cite plusieurs indices à l’appui de sa thèse : tout d’abord, il constate que les cas d’autisme chez les enfants d’immigrés somaliens au Canada sont plus nombreux que chez les enfants restés en Somalie, sans doute parce qu’ils sont exposés à une nourriture et à des bactéries occidentales."

J'ai repris les articles publiés par le site "SFARI" soutenu par la Simons Foundation (qui finance 80% de la recherche privée sur l'autisme aux USA). Actuellement, c'est le site SpectrumNews.


Scientists probe reports of Somali autism 'cluster' - 17/09/2008

Un rapport de neurologues suédois, publié le 1er Août [2008], dit que la prévalence des troubles du spectre autistique chez les enfants somaliens âgés de 7 à 17 ans à Stockholm est près de quatre fois plus éleveé que chez les enfants non-somaliens.


À Minneapolis, les Somaliens comptent pour 6 % de la population scolaire publique de la ville, mais représentent 17 % des élèves d'éducation spécialisée de la petite enfance qui ont été étiquetés comme ayant l'autisme, selon les données agrégées par les écoles publiques de Minneapolis.

Les épidémiologistes sont généralement sceptiques quant à des groupes de maladies, et celui-ci ne fait pas exception. (...)


Beaucoup d'autres hypothèses pourraient expliquer une différence dans les taux d'autisme entre les Somaliens et les autres, s'il en existe un. Les Somaliens ont tendance à se marier entre proches, ce qui conduit à un risque beaucoup plus grand de maladies génétiques et de retard mental. Les cliniciens dans le Minnesota et le groupe de Fernell [Suède] ont tous les deux constaté que les enfants somaliens souffrant d'autisme tendent à montrer un retard mental sévère.


Surexposition à la vitamine D ?
Par Virginia Hughes - 10 mai 2010

Depuis quelques d'années, ds chercheurs en Suède et au Minnesota ont indépendamment annoncé la même observation surprenante: les enfants d'immigrés somaliens ont des taux plus élevés d'autisme que les enfants d'autres ethnies.

Une étude de suivi par le groupe suédois, publié le 5 Mars [2010] dans Acta Paediatrica, bouleverse la notion controversée que ces groupes sont le résultat de faibles niveaux de vitamine D.

La théorie va comme ceci: les femmes en Somalie sont exposées à des tonnes de lumière du soleil - la principale source pour l'organisme de vitamine D - et par conséquent fabriquent de la vitamine D plus lentement que ne le font les femmes à peau claire. Lorsque les femmes somaliennes immigrent aux latitudes septentrionales, ils voient beaucoup moins de lumière du soleil. Si elles font beaucoup moins de vitamine D pendant la grossesse, alors leurs enfants pourraient se retrouver avec un autisme.

Certains éléments de preuve circonstancielle renforcent cette idée. Des études chez le rat ont montré que si un animal en gestation n'obtient pas assez de vitamine D, la carence provoque une croissance augmentée des cellules dans son cerveau de petit. Les enfants autistes sont aussi connus pour avoir têtes anormalement grandes.

Les chercheurs suédois ont voulu trouver un lien plus direct entre la vitamine D et l'autisme. Dans la nouvelle étude, ils ont recueilli le sang d'environ 60 femmes vivant en Suède, une fois à l'automne et de nouveau au printemps.

Ils ont constaté que les niveaux de vitamine D au printemps chez les mères somaliennes d'enfants autistes sont, en moyenne, environ 30 % inférieurs à ceux des mères somaliennes d'enfants en bonne santé. En raison de la petite taille des échantillons, cependant, cette différence n'est pas statistiquement significative.

Même si la différence était réelle, elle ne ferait que fournir un lien faible à l'autisme des enfants. Ces enfants avaient environ 7 ans lorsque leurs mères ont commencé l'étude, bien au-delà de l'apparition des symptômes d'autisme.

Les chercheurs ne sont pas prêts à renoncer à l'hypothèse de la vitamine D, même si, font-ils valoir, que la tendance devrait d'abord être analysée dans un échantillon plus large.

Les données ont soulevé une autre préoccupation. Selon la saison, entre 62 et 86 % des femmes somaliennes ont moins de 25 nanomolars par litre de vitamine D, un tiers du niveau qui est considéré comme suffisant. En revanche, seulement une femme d'origine suédoise a montré une telle carence sévère. Ce sont des chiffres inquiétants, et devraient être mis en lumière.

Source de l'article : Serum levels of 25-hydroxyvitamin D in mothers of Swedish and of Somali origin who have children with and without autism

Une étude suédoise dissèque le risque d'autisme chez les immigrants
Emily Singer – 01/03/2012 - site Simons Foundation (SFARI)

Immigration suédoise: seuls des groupes spécifiques d'immigrants - ceux des pays à faible revenu et ceux qui ont émigré peu avant ou pendant la grossesse - ont un risque accru d'autisme, suggère une nouvelle étude. Immigration suédoise: seuls des groupes spécifiques d'immigrants - ceux des pays à faible revenu et ceux qui ont émigré peu avant ou pendant la grossesse - ont un risque accru d'autisme, suggère une nouvelle étude.

Extrait :
Dans cette nouvelle étude, les chercheurs ont utilisé les dossiers médicaux et autres, y compris ceux des services de l'éducation et d'ergothérapie, afin de déterminer le diagnostic d'autisme, le pays d'origine des parents et le calendrier de l'immigration, ainsi que si les enfants autistes ont également une déficience intellectuelle. Parce que l'éducation et les soins de santé en Suède sont financés par l'État, les dossiers riches en informations des différents organismes peuvent être facilement synthétisés en utilisant les numéros d'identification nationaux.

Environ 20 % des enfants de l'étude avaient des parents nés à l'extérieur de la Suède, le plus souvent dans des pays d'Afrique de l'Est, de l'Europe du Nord et de l' Asie de l'Ouest et du Sud. Près de 800 des 5000 enfants atteints d'autisme sont nés chez des immigrants.

"La taille de l'échantillon signifie que nous avons pu faire une analyse statistique plus robuste que les études précédentes avaient pu le faire," dit Dheeraj Rai , conférencière clinique à l'Université de Bristol au Royaume-Uni et scientifique principale de l'étude.

Les enfants dont les mères ont immigré pendant la grossesse ont eu un risque multiplié par 2 d'avoir un autisme de bas niveau par rapport à ceux dont les mères avaient immigré 15 ans ou plus avant la naissance. Ni l'âge des parents ni des complications obstétricales n'ont expliqué la différence.

L'augmentation est demeurée peu importe le pays d'origine et l'indice de développement humain, ce qui plaide contre l'ethnicité comme la seule explication du risque accru chez les immigrants, dit Rai. "Si c'était juste lié à l'appartenance ethnique, il ne devrait pas y avoir de changement dans le risque au fil du temps."

Bien que les chercheurs n'ont pas suffisamment d'informations pour étudier les facteurs de migration associés qui pourraient prédisposer un enfant à l'autisme, ils pensent que le stress maternel peut jouer un rôle.

Des études chez l'animal montrent que le stress prénatal peut altérer le développement du cerveau , y compris dans des façons qui imitent certains aspects de l'autisme. Mais la recherche sur les effets du stress pendant la grossesse chez l'être humain est limitée.

"Nous avons vraiment besoin de mieux comprendre le contexte de la migration pour les familles», explique Catherine Rice, qui dirige l' Autism and Developmental Disabilities Monitoring Network au US Centers for Disease Control and Prevention et n'a pas été impliquée dans l'étude. "Y a-t-il des événements stressants à ce moment? Y a-t-il d'autres facteurs de risque dans ces familles? Des maladies ou des expositions qui peuvent être suivies? "

Il n'est également pas encore clair si les profils de risque sont les mêmes chez les enfants présentant une déficience intellectuelle, mais pas l'autisme.

Articles non repris sur Spectrum News

http://sfari.org/news-and-opinion/blog/curious-clusters 8/12/2010
Effet de proximité (l'autisme est appelé « la maladie suédoise » dans l'immigration somalienne)

http://sfari.org/news-and-opinion/blog/out-of-africa 06/09/2011
Les recensements en Afrique ne concernent que les personnes autistes les plus sévèrement touchées.

PS : changement du titre et de l'introduction.

7 février 2017

Le complexe d'Oedipe : (3) Faits observés & conséquences psychosociales

6 févr. 2017
Par Jacques Van Rillaer
Blog : Le blog de Jacques Van Rillaer


Freud affirmait que ses théories reposaient sur d’abondantes observations. En fait, il décodait ses pensées et les propos de ses patients à l’aide de quelques concepts théoriques. Il ignorait des principes élémentaires de la recherche scientifique en psychologie. Sa doctrine du complexe d’Œdipe, clairement infirmée, demeure largement répandue. Les conséquences sont parfois désastreuses.

Les deux précédents articles sur le complexe d’Œdipe ont montré les contradictions difficilement conciliables entre des théories psychanalytiques, toutes produites par des analystes utilisant la méthode de Freud (interprétations de paroles, plus ou moins “libres” de patients). Pour vérifier la validité d’une théorie, il est indispensable de procéder à des observations méthodiques d’implications concrètes en tenant compte, honnêtement, des observations qui infirment l’hypothèse.

La rhétorique empiriste de Freud

Freud s’est toujours présenté comme un chercheur “scientifique”, “empirique”, “positiviste”. Dès la fin des années 1890, des confrères et estimaient qu’il suggérait à ses patients des idées bien arrêtées. Aussi Freud se défendait-il sans cesse par ce type d’affirmation: “Je puis assurer que je me suis mis à l'étude des phénomènes révélés par l’observation des psychonévrosés sans être tributaire d'un système psychologique déterminé, et que j'ai ensuite réajusté mes vues jusqu'à ce qu'elles me semblent aptes à rendre compte de l'ensemble des éléments observés. Je ne mets aucune fierté dans le fait d'avoir évité la spéculation” [1].

En fait, Freud n’était pas un observateur patient, soucieux de recueillir avec soin beaucoup de faits permettant de confirmer ou d’infirmer des hypothèses. Ses lettres à Fliess montrent que, dès le début de sa pratique, il a systématiquement interprété en fonction de sa théorie. Quand des patients refusaient ses interprétations, il menaçait d’arrêter le traitement [2]. Fliess l’a mis en garde, écrivant notamment : “Le liseur de pensées ne fait que lire chez les autres ses propres pensées” [3].

Cette mise en garde et les critiques de confrères n’ont guère servi. Ainsi, on peut lire dans les notes de Freud sur l’analyse de l’Homme aux loups : “Le patient est sûr de n’avoir jamais pensé qu’il put souhaiter la mort de son père. Après ces paroles prononcées avec une vigueur accrue, je crois nécessaire de lui donner un fragment de théorie. La théorie affirme que, puisque toute angoisse correspond à un ancien souhait refoulé, on doit supposer exactement le contraire. Il est certain aussi que l’inconscient est alors juste le contraire du conscient. — Il est très ébranlé, très incrédule” [4]. Au cours de sa rédaction de Totem et Tabou, Freud écrivait à Jung : “Avec mon travail sur le totem et le reste cela ne va pas bien. [...] L'intérêt est affaibli par la conviction de posséder déjà à l'avance les résultats que l’on s’efforce de prouver. [...] Je vois aux difficultés de ce travail que je ne suis absolument pas organisé comme un chercheur inductif, mais entièrement en vue de l'intuitif” [5]. Jung a dit plusieurs fois que Freud avait pour principe “Je l’ai pensé — ça doit donc être vrai” [6].

Freud ignorait la notion de groupe contrôle. Il généralisait à une catégorie psychopathologique ou à l’Humanité ses interprétations de quelques-unes de ses pensées ou de paroles de quelques patients, sans jamais prendre la peine de mener une enquête méthodique auprès de personnes non atteintes de troubles mentaux. (Rappelons que son dévoué biographe, E. Jones, écrit que Freud lui-même a souffert d’une “psychonévrose fort grave”, d’états dépressifs, de phobies et de troubles cardiaques d’origine psychosomatique [7]). Par exemple, il affirmait que toutes les neurasthénies sont causées par la masturbation parce que des patients souffrant de neurasthénie, en réponse à ses questions insistantes, lui avaient avoué se masturber [8]. Il ne lui venait pas à l’esprit de vérifier si des personnes ne souffrant pas de neurasthénie pratiquaient également la masturbation.

Freud n’a guère compris l’importance de la quantification en psychologie. Il semble n’y avoir songé qu’une fois : lorsqu’il mettait en doute la théorie de Rank selon laquelle quasi tous les troubles psychologiques trouvent leur source dans le traumatisme de la naissance et non dans le complexe d’Œdipe. Jones rapporte : “À ma connaissance, ce fut la seule occasion où Freud se montra favorable aux statistiques en relation avec la psychanalyse ; habituellement, il les considérait comme hors de propos ou inapplicables. Ne voilà-t-il pas qu’il disait à Ferenczi que s’il avait été à la place de Rank, il n’aurait jamais imaginé publier une théorie aussi révolutionnaire sans au préalable avoir amassé des données statistiques comparant les caractères des premiers-nés, des enfants dont la naissance fut particulièrement difficile et de ceux qui virent le jour par césarienne” [9].

Les observations méthodiques du “complexe d’Œdipe”

Les interprétations freudiennes, qui font référence à un Inconscient que seul le freudien peut décoder, sont, comme l’a bien expliqué Karl Popper, “irréfutables” : l’“expert” peut toujours prétendre “expliquer” une objection et la désamorcer. Si vous n’acceptez pas une interprétation, c’est que vous “résistez”, que vous “refoulez”, comme ces Adler, Jung, Rank, Ferenczi et tant d’autres cliniciens, qui cependant analysaient autant de patients que Freud, sinon plus, mais qui n’observaient pas du tout ce que Freud affirmait.

Ceci dit, on peut tout de même opérationnaliser certains énoncés théoriques de Freud en vue de les tester. Ces énoncés, sous peine d’être considérés comme “irréfutables” et donc non scientifiques, doivent être formulés de façon à pouvoir être éventuellement réfutés par des faits d’observation. Dès les années 1930, essentiellement aux États-Unis, des psychologues scientifiques ont ainsi testé convenablement des “lois” comportementales formulées par Freud, p. ex. que le caractère “anal” (avarice, entêtement, goût de l’ordre et de la propreté) est causé par la sévérité de l’éducation sphinctérienne [10].

Un des premiers ouvrages de synthèse est paru en 1943: Survey of objective studies of psychoanalytic concepts, de Robert Sears, professeur à l’université de l’État de l’Iowa [11]. Concernant l’Œdipe, Sears écrit, évidemment: “Tout effort pour obtenir des faits concernant les relations œdipiennes se heurte d’emblée à la question de la définition” (p. 42). Si l’on parle simplement d’attachement, la conclusion des recherches est que les enfants entre 3 et 5 ans préfèrent plus souvent le parent de sexe opposé, mais ceci est loin d’être une règle absolue. Cette préférence dépend pour une large part de la structure familiale et d’attitudes parentales. Quant à l’universalité du complexe d’Œdipe tel que Freud l’a défini (désir de relations sexuelles avec la mère et meurtre le père), Sears conclut au vu des observations que c’est une “conception grotesque” (p. 136).

Plusieurs chercheurs ont encore répliqué des enquêtes sur l’Œdipe au sens “dur” et au sens “mou” [12]. Les conclusions sont identiques. Fisher et Greenberg, qui ont passé en revue les nombreuses recherches scientifiques sur les relations entre la psychopathologie et le complexe d'Œdipe, concluent : “Il n'y a pas d'étude qui ait pu établir une corrélation, même faible, entre la perturbation des relations œdipiennes et une symptomatologie névrotique dans la suite de l'existence” [13]. Un enfant peut être traumatisé par des conduites de ses parents, par la disparition de l'un d'eux, par la dysharmonie conjugale... mais ces effets s'expliquent fort bien sans la théorie freudienne.

Notons que plusieurs psychanalystes — notamment les “culturalistes” Karen Horney et Clara Thomson, ou encore George Devereux, fondateur de l’ethnopsychiatrie — ont estimé que la présence de sentiments “œdipiens” sont l’effet de comportements parentaux et sont loin de s’observer dans toutes les cultures [14].

Rappelons que dans le mythe, c’est Laïos qui a l’initiative de la volonté d’éliminer le rival. Dans l’histoire humaine, l’infanticide est infiniment plus fréquent que le parricide. Très peu de mères ont été violées par leur fils, mais beaucoup d’enfants ont subi des sévices sexuels de la part de leurs parents, et ces enfants, loin de jouir de la réalisation d’un soi-disant “désir fondamental”, sont très généralement choqués et traumatisés.

Des conséquences humaines désastreuses

Dans les pays latins, beaucoup plus que dans les pays anglo-saxons, le complexe d’Œdipe demeure une théorie adoptée par beaucoup de psys, mais aussi des travailleurs sociaux, des enseignants, des journalistes, des magistrats et, finalement, une grande partie de la population. C’est en Argentine que la croyance en cette doctrine semble être la plus forte. L’historien argentin Mariano Plotkin constate que “quiconque, en société, dans une grande ville d'Argentine, oserait mettre en doute l'existence de l'inconscient ou du complexe d'Œdipe se trouverait dans la même position que s'il niait la virginité de la Vierge Marie face à un synode d'évêques catholiques” [15].

Quelle que soit la version — freudienne orthodoxe, lacanienne, populaire — elle entraîne des dégâts très importants, surtout du fait de la non-assistance efficace à des enfants, des adolescents et même des adultes [16].

À titre d’exemple : au lieu de remédier à des difficultés d’apprentissages scolaires par des méthodes pédagogiques aujourd’hui éprouvées, nombreux sont encore les psys endoctrinés par le freudisme qui se contentent du baratin œdipien, notamment sous le patronage de Françoise Dolto. La psy d’enfants la plus encensée de France déclarait — sans avoir jamais mené une quelconque enquête méthodique : “Sur le plan de toutes les activités intellectuelles et sociales, le complexe de castration entrera en jeu ; l'intérêt de l'enfant découle de sa curiosité sexuelle et de son ambition à égaler son père, curiosité et ambition coupables tant que le complexe d'Œdipe n'est pas liquidé. Dans le domaine scolaire surtout, on verra des inhibitions au travail ; le garçon deviendra incapable de fixer son attention. C'est l'instabilité de l'écolier, si fréquente, et source pour lui de tant de remontrances. Le calcul, particulièrement, lui paraîtra difficile ; le calcul étant associé dans l'inconscient aux ‘rapports’ (ressemblance, différence, supériorité, égalité, infériorité) — aux problèmes quels qu'ils soient — et l'orthographe associée à ‘l’observation”, grâce à laquelle on ‘voit clair’”. Relisez bien : Toutes les activités intellectuelles et sociales dépendent de quelques homonomies [17].

Même discours chez Mélanie Klein, dont des freudiens disent qu’elle est “le personnage le plus célèbre, après Freud lui-même, de la psychanalyse” [18] : “Nous devons faire remonter la formation de toutes les inhibitions qui affectent l'étude et le développement ultérieur, à l'époque du premier épanouissement de la sexualité infantile, celle où l'on assiste à l'apparition du complexe d'Œdipe et qui donne sa plus grande intensité à la peur de la castration ; cela se passe entre trois et quatre ans. C'est le refoulement des composantes masculines actives, né de cette peur, qui constitue chez les garçons comme chez les filles la base principale des inhibitions à l'égard de l'étude” [19].

Didier Pleux a décrit les ravages des dogmes freudiens dans le milieu des éducateurs, milieu qui était le sien dans les années 1970 [20]. Chacun peut constater aujourd’hui que les dégâts ont peu diminué, et cela dans les milieux les plus divers de La France freudienne [21].

Pour d’autres publications de J. Van Rillaer :

www.pseudo-sciences.org

1° Taper dans Google : Moodle + Rillaer + EDPH

2° Cliquer sur : EDPH – Apprentissage et modification du comportement

3° Cliquer “Oui” à la page suivante : Règlement

Références

[1] Fragment d’une analyse d’hystérie (1905) Trad., Œuvres complètes, PUF,VI 291s.

[2] Cf. P.ex. Lettres à Wilhelm Fliess. Édition établie par J. Masson. Trad., PUF, 2006. Lettre du 3-1-1897.

[3] Ibidem, lettre du 7-8-1901. Freud reprend cette phrase écrite par Fliess et réplique : “Si je suis celui-là, il ne te reste plus qu'à jeter dans la corbeille à papier, sans la lire, ma Vie quotidienne” (il s’agit du livre Psychopathologie de la vie quotidienne).

[4] L’Homme aux rats. Journal d’une analyse. Trad., PUF, 1994 (4e éd.), p. 77.

[5] Lettre du 17-12-1911. In Freud, S. & Jung, C. G. (1975) Correspondance. Trad., Gallimard.

[6] Cité in Borch-Jacobsen, M. & Shamdasani, S. (2006) Le dossier Freud. Enquête sur l’histoire de la psychanalyse. Les Empêcheurs de penser en rond, p. 234s.

[7] La vie et l'œuvre de Sigmund Freud. Vol. 1, Trad., PUF, 1958, p. 335-343.

[8] “Loi” présentée sans nuance dans “La sexualité dans l’étiologie des névroses” (Œuvres complètes, III 215-240). Freud y déclare avoir observé cette loi dans plus de 200 cas. Les lettres à Fliess montrent que ce nombre est un mensonge. Pour des détails :

http://www.pseudo-sciences.org/spip.php?article2347

[9] La vie et l'œuvre de Sigmund Freud. Vol. 3, Trad., PUF, 1969, p. 76.

[10] Paul Kline, qui a examiné une dizaine d'études de ce genre et mené lui-même des investigations empiriques, conclut: “Il y a des données qui confirment l’existence de dimensions de la personnalité qui ressemblent aux caractères anal et oral, mais ces caractères n'ont pas pu être mis en rapport avec l'érotisme prégénital, ni avec des procédures éducatives” (Fact and Fiction in Freudian Theory. Methuen, 1972, p. 94).

[11] Social Science Research Council, N° 51. Rééd., 1951, éd. Edwards Brothers, 156 p.

[12] Je reprends l’expression de J.-P. Sartre, qui déclarait en se référant précisément au complexe d’Œdipe : “Un analyste peut dire une chose, puis, aussitôt après, le contraire, sans se soucier le moins du monde de manquer de logique, puisque, après tout, ‘les opposés s'interpénètrent’. Un phénomène peut avoir telle signification, mais son contraire peut aussi signifier la même chose. La théorie psychanalytique est donc une pensée ‘molle’”. (Cité in Freud. Jugements et témoignages. Textes présentés par Roland Jaccard. PUF, 1976, p. 244).

[13] Fisher, S. & Greenberg, R. (1977) The scientific credibility of Freud's theories and therapy. Basic Books, p. 218.

[14] Devereux, G. (1953) Why Œdipe killed Laïus. Journal of Psycho-Analysis, 34 : 132-141.

[15] Mariano Ben (2010) Histoire de la psychanalyse en Argentine. Une réussite singulière. Paris : CampagnePremière, 370 p. p. 13.

[16] P.ex. sur Youtube un gynécologue affirme que des conflits conjugaux sont causés par la non-résolution du complexe d’ Œdipe :

https://www.youtube.com/watch?v=BQdHpwm2f5k

[17] Psychanalyse et pédiatrie. Seuil, 1971, p. 99. Italiques de Dolto.

[18] Perron, R. (1988) Histoire de la psychanalyse. PUF, Que Sais-je?, 1988, p. 83.

[19] Essais de psychanalyse (1921-1945). Trad., Payot, 1976, p. 106. Je souligne “toutes”.

[20] La révolution du divan. Pour une psychothérapie existentielle. Odile Jacob, 2015, chap. 1.

[21] La France freudienne est le titre d’un livre de la sociologue américaine Sherry Turkle, venue en France étudier les raisons pour lesquelles, comme elle dit, “toute la France est passée à la psychanalyse” après mai 68. Elle écrit : “Le vocabulaire psychanalytique a envahi la vie et le langage, transformant la manière dont les gens pensent en politique, discutent de littérature, parlent à leurs enfants. Les métaphores psychanalytiques ont infiltré la vie sociale française à un point qui est sans doute unique dans l'histoire du mouvement psychanalytique. Même aux États-Unis les choses ne sont jamais allées aussi loin” (éd. Grasset, 1982, p. 25).

6 février 2017

Dimanche après-midi : Equitation avec l'association Trott'Autrement

5 février 2017

Autisme : l'importance du diagnostic précoce - la Maison des Maternelles - France 5

logo_france5

Ajoutée le 30 janv. 2017

8 000 enfants autistes naissent chaque année en France. Depuis 1995, l'autisme est reconnu comme un handicap. Ce trouble du développement reste souvent mal compris et pourrait être diagnostiqué encore plus tôt. Comment repérer les signes précoces ? Où s'adresser pour une prise en charge adaptée ? À quelles difficultés s'attendre ? Nos invités et Dr Catherine Barthélémy, pédopsychiatre font le point.

5 février 2017

6 conseils pour obtenir une décision favorable et éviter un recours

article publié sur le site de Toupi

6 conseils pour obtenir une décision favorable et éviter un recours

Scolarisation et orientation : comment obtenir une décision favorable sans devoir faire un recours ? 1) Essayez de trouver des alliés qui soutiendront votre projet lors de la réunion d'ESS ( Equipe de Suivi de la Scolarisation) : professionnels qui suivent votre enfant, enseignant, AVS.

http://toupi.fr

 

5 février 2017

Présentation de l'AEPEA par Bernard GOLSE

Ajoutée le 10 janv. 2017

Le Pr Bernard Golse, président de l'Association Européenne de Psychopathologie de l'Enfant et de l'Adolescent présente l'association.

5 février 2017

La grue, nouveau symbole de l'autisme en France

article publié sur Devenir capable autrement
Grues-CP Karim TATAI Strasbourg

Bien sûr, il y a la journée de l’autisme, le 2 avril, où Tout est bleu pour l’autisme, les rubans, les vêtements, les chaussettes, certains monuments se parent de bleu, certains visages se maquillent en bleu …  L’autisme a aussi pour symbole les pièces de puzzles emboitées… Autant de signes qui nous rappellent joliment la cause de l’autisme, mais il me semble que la grue est en train de devenir en France le vrai symbole de la détresse des parents d’enfants autistes…

grue lille Meryem autisme

Au pied de la grue où est montée Meryem

Cette semaine, Meryem, la maman de deux enfants autistes, au bout de l’impasse et de solutions pour ses enfants a effectué la grande ascension…. alors là, bien sûr, tous les médias lèvent les yeux, il y a les pompiers, la police, la psychiatre… et avec eux, la France entière, pendant quelques heures entre le divorce de Brad Pitt et les primaires….. avec le suspens du grand saut dans le vide… Car ce n’est pas la première fois que des mamans au bout du rouleau en arrivent à cette extrémité. En octobre, encore, une maman s’est jeté du 8 ème étage

Pour monter en haut d’une grue, il faut déjà être à bout… de toutes les solutions, devant les administrations sourdes. Il y a eu Estelle pour Allan à Toulouse, il y a eu le papa de Romain à Barcelonette, le père d’Emilien à Strasbourg, il y a maintenant Meryem pour ses deux enfants.... Faut-il que tous les parents d’enfants autistes escaladent les grues pour que leurs revendications, juste pour le respect des droits de leurs enfants, soient entendues.

Autisme, quelques chiffres

C’est bien joli, toutes les belles paroles des politiques, les plans autistes qui n’apportent que la moitié des solutions, ou des solutions que pour la moitié des intéressés….L’autisme en France, c’est 600 000 personnes, enfants, adolescents, adultes et vieillards aussi.... L’autisme en France, ce sont 6000 bébés qui naissent chaque année. Ces 600 000 personnes, ces 6000 bébés ont des parents, des frères et sœurs, des familles qui eux aussi sont affectés par l’autisme dans leur quotidien. Alors combien de personnes sont touchées de près ou de loin par l’autisme en France, 2 millions ? 3 millions ?

Estelle grue autisme Toulon

Estelle Ast à Toulouse

Le troisième plan autiste prévoit la création de 700 places en maternelle entre 2013 et 2017 quand dans cet intervalle vont naître 30000 enfants autistes. Cherchez l’erreur…. 1500 places pour adultes, quand forcément dans le même laps de temps près de 20000 adolescents vont devenir adultes, car dans le secteur du handicap, on passe dans la catégorie adulte à 20 ans (sauf amendement Creton).

Et puis, faut-il vraiment ouvrir des places dans le secteur médico-social ? En France, seuls 20 % des enfants autistes sont scolarisés, contre 80 % dans les pays anglo-saxons. Ne parlons pas de l’Italie et du Portugal qui ont su prendre le grand virage… Pas besoin de toujours regarder vers le nord de l’Europe pour trouver mieux que chez nous.

Comme le dit Joseph Schovanec, autiste voyageur et philosophe : « Quand un homme politique parle d’autisme, presque toujours on lui demande combien de places vous allez créer. La question quasi provocatrice qu’on pourrait poser,  ce serait combien de place vous comptez fermer. »

L’autisme, ce n’est pas une maladie qu’on guérit. C’est une neurodiversité représentée dans 1 % de la population française. Ce n’est pas, non plus, forcément un handicap, mais le traitement qu’on en fait ici le rend handicapant. Aux difficultés quotidiennes qu’entraînent l’autisme et avec lesquelles on finit « par apprendre à faire avec » s’ajoutent l’exclusion, scolaire et sociale, les mauvaises prises en charges et leurs effets aggravants, la non-écoute, l’absence de perspectives d’avenir... quand on ne parle pas de neuroleptiques, d’internement, de contention et d’isolement… Combien de personnes autistes dans les hôpitaux psychiatriques ? La France pour cela est régulièrement pointée du doigt par les experts de l’ONU.

Grue autisme Strasbourg Emilien

A strasbourg, le papa d’Emilien est monté sur une grue

Voici un petit texte des parents d’Emilien posté sur Facebook et transcrit ici avec leur permission.

On disait de nous que nous prenions de mauvaises décisions pour notre enfant
On disait de nous que nous étions incapables de nous entendre avec ses intervenants.
On disait de nous que notre enfant ne pouvait pas être scolarisé en classe ordinaire.
On disait de nous que nous pensions tout savoir, que nous mettions notre fils en danger à force de ne rien écouter.
Quand Émilien a été en moyenne section de maternelle nous avons, une fois de plus à contre courant décidé qu’il irait au cp en classe ordinaire.
A ce moment là nous savions déjà qu’il faudrait passer par la grue. Nous avons fait semblant de jouer le jeu du système : ess, dossier mdph, commission…. On connaissait l issue depuis le tout début. On avait entendu parler d Estelle Ast Verly et on avait déjà décidé…..
Après la grue ils ont dit que c’était provisoire, que de toute façon ça n irait pas l école ordinaire…..
On a dit de nous qu’on était fous……
Émilien aujourd’hui est scolarisé au ce1, il évolue si bien que lors de la dernière ess il a été décidé à l unanimité qu’il irait au ce2 l année prochaine….
Que ceux qui ont un cerveau fassent le lien avec  » l actualité  »
Bref les amis, je vous aime car « ensemble nous sommes, ensemble nous ferons! »

autisme halte au massacre

autisme, arrêtez le massacre

Parce que les parents ne se voilent pas forcément la face, comme aiment à le dire bon nombre de professionnels.

Nous, parents, ressentons profondément les capacités de notre enfant, mais nous ne savons pas forcément comment faire… Il n’y a rien sur l’autisme dans « J’élève mon enfant ». Nous n’avons pas,non plus, fait d’études sur l’autisme (d’ailleurs, combien d’heures de formation sur l’autisme les professionnels qui s’occupent de nos enfants ont-ils eu ?)… On apprend sur le tas, à l’écoute de notre enfant. Et nous y passons des années.  Alors, oui, on a l’air butés, obstinés, et chiants, il faut le dire… Mais quand nous voyons les écarts qui se creusent, faute de bonne prise en charge, bien sûr qu’on panique, bien sûr qu’on se pose des questions, bien sûr qu’on vous pose des questions, bien sûr qu’on secoue les cocotiers et que parfois on monte en haut des grues. Que va devenir notre enfant quand il sera adolescent, quant il sera adulte ?

Oui, c’est dur, c’est épuisant de nager à contre courant, de se battre pour qu’il ait accès à l’école, de faire la tournée des intervenants, en plus de souvent laisser entre parenthèse nos vies professionnelles, mais les petites et les grandes victoires de nos enfants sont nos récompenses. Si on ne faisait rien, si on ne s’était pas battu depuis l’annonce du diagnostic et parfois déjà avant, pour obtenir le diagnostic, cela aurait été la chronique d’un destin annoncé, celui de l’hôpital psychiatrique. Et ce serait encore plus dur de vivre avec la culpabilité de n’avoir rien fait.

Les politiques et les professionnels passent et nous, nous restons. Epuisés, souvent à bout, isolés, avec la plupart des temps des revenus insuffisants pour payer dans le privé ce que le secteur public refuse à notre enfant : le meilleur pour qu’il puisse un jour être un adulte indépendant et qui sait le nouvel Einstein, le nouveau Bill Gates, le nouveau Marc Zukerberg…pour ne citer qu’eux… Eh oui, les personnes autistes peuvent aussi amener leurs contributions au progrès de la société et du monde. (et la relativité, Microsoft et Facebook, ce ne sont pas de maigres contributions !!!)

Pourquoi ne pas devenir le pays où, pour les enfants autistes (et tous les autres d’ailleurs), le meilleur serait possible ?
5 février 2017

Mère d'un garçon autiste, Elodie se sent abandonnée

article publié dans Var Matin

Tom et sa mère Élodie, devant le collège André-Léotard.

Tom et sa mère Élodie, devant le collège André-Léotard.
Adeline Lebel

Tom, âgé de 13 ans, étudie en cinquième au collège Léotard. Pour sa maman, l'adolescent est laissé pour compte par l'établissement… alors qu'il était encensé l'année dernière.

Avenant et souriant, Tom est un enfant qui aime aller à l'école. Lors de son entrée en 6e Ulis(1), l'année dernière, Élodie Marche, sa maman, craint les répercussions de ce passage de la primaire au collège. Un bouleversement considérable dans la vie de ce garçon atteint d'autisme et donc sensible aux moindres pertes de repères.

Mais il n'en est rien. Et contre toute attente, l'adolescent s'épanouit pleinement dans son nouveau cadre. Il demande même à ne plus être accompagné de l'auxiliaire de vie scolaire individuelle (AVSI) qui le suit partout depuis plusieurs années.

Tom gagne en indépendance, son enseignante écrit alors dans son bulletin scolaire qu'il est "beaucoup plus serein et plus autonome depuis que son accompagnante est moins avec lui".

Revirement de situation

Pourtant, depuis cette année, rien ne va plus. Quelques jours après la rentrée, la maman de Tom est convoquée pour une réunion pendant laquelle elle apprend que Tom a des problèmes comportementaux.

Élodie tombe des nues: "Tom n'a eu que très peu de temps pour reprendre ses repères… et l'enseignante m'annonce que sans AVS, elle ne le ferait pas travailler. Qu'il faut prendre rendez-vous avec un IMPro (Institut médico-professionnel)."

Mais les déboires de cette maman ne s'arrêtent pas là: "Par la suite, j'ai appris que l'enseignante de Tom n'avait pas pu évaluer ses compétences. Qu'il n'était possible de l'inclure dans aucune classe ("normale"). Pourtant, l'année passée, il était inclus en sport, en musique, en arts plastiques et en anglais".

Élodie raconte avoir dû saisir l'inspecteur académique pour que son fils soit finalement admis en anglais. Une bien maigre consolation vis-à-vis de tous ces litiges déjà vécus… et de ceux à venir.

Accès refusé

Le dernier volet, et le plus éprouvant, de cette histoire, survient début janvier.

"On m'a appelée pour me dire qu'il n'y avait pas de permanence pour accueillir Tom, en l'absence de son enseignante. J'ai donc dû le garder à la maison. Mais peu après, lorsque j'en ai discuté avec la personne en charge du transport scolaire, j'ai appris que seul Tom n'avait pas été accueilli ce jour-là. Qu'une permanence avait été effectuée au CDI pour accueillir tous les autres enfants de la classe Ulis."

La goutte d'eau pour Élodie, qui lance aujourd'hui un cri d'alarme: "Chaque enfant a le droit d'aller à l'école! La MDPH fait des notifications, il y a des diagnostics effectués par des médecins… Pourtant, je suis laissée à l'abandon et personne ne me soutient. Je ne comprends pas, l'enseignement auprès du handicap n'est-ce pas une vocation?" 

La jeune femme s'interroge, alors que son fils se trouve dans un état qui l'attriste. "Les nuits de Tom sont très compliquées ces derniers temps. Et il lui est arrivé de ne pas vouloir aller au collège. Lui qui a pourtant toujours aimé l'école… Mais visiblement pas dans ces conditions. Je l'ai aussi vu se remettre à toucher les murs, un comportement qui vise à le rassurer et qu'il avait abandonné depuis longtemps." 

Sa voix se trouble de désespoir, elle lâche: "Tom n'a que 13 ans, il a encore la possibilité d'apprendre des choses. Je me doute bien qu'il ne passera pas le Bac, mais tout ce qu'il peut apprendre, c'est du bonus. Il a déjà acquis tellement à l'école. Il écrit, il lit grâce à l'école. Je sais qu'il a du potentiel, il a toujours évolué… jusqu'à cette année."


(1) Unité locale pour l’inclusion scolaire: dispositifs pour la scolarisation des élèves en situation de handicap dans le premier et le second degré.

Plus d'informations dans notre édition Var-Matin de Fréjus-Saint-Raphaël d'aujourd"hui.

5 février 2017

Catherine Barthélémy, défricheuse de l'autisme

Longtemps critiquée par les psychiatres-psychanalystes pour avoir soutenu l’idée d’une origine neurobiologique de l’autisme, cette pédopsychiatre tourangelle vient de recevoir le prix d’honneur de l’Inserm pour sa carrière de médecin-chercheur.

La pédopsychiatre Catherine Barthélémy inscrit son travail auprès des autistes dans la continuité des travaux de toute une équipe.

La pédopsychiatre Catherine Barthélémy inscrit son travail auprès des autistes dans la continuité des travaux de toute une équipe. / Cyril Chigot pour La Croix

Sa maison de Tours est un lieu chaleureux et ouvert. Un peu à son image. Des gens vont et viennent, comme ce pianiste du conservatoire, qui joue quelques morceaux sur son piano. Elle nous reçoit à l’étage, dans son petit bureau « un peu en désordre », prévient-elle, empli de livres et de documents.

Signe qu’à 70 ans, Catherine Barthélémy n’a pas totalement pris sa retraite… Elle a cédé sa place à l’hôpital, mais elle continue à enseigner à la faculté de médecine, et est restée vice-présidente de l’Association pour la recherche sur l’autisme et la prévention des inadaptations (Arapi).

Le travail d’une équipe

Elle n’aime pas parler d’elle. Alors, elle commence par parler des autres. Du professeur Gilbert Lelord, dont la disparition récente l’a beaucoup affectée. C’est lui qui l’a conduite à s’aventurer sur ces terres alors inconnues de l’autisme. Elle a eu « la chance » d’être « pilotée » par lui, avant de prendre sa succession à la tête du service de pédopsychiatrie du CHU de Tours et de l’unité de recherche Inserm qu’il a créée.

Elle parle aussi de celle qu’elle a formée et qui a repris son flambeau en 2012 : le professeur Frédérique Bonnet-Brilhault. Elle veut inscrire sa carrière et le prix qu’elle vient de recevoir dans « la continuité des travaux de toute une équipe ». Elle montre des photos de ses collègues, médecins, infirmières, comme on montre des photos de sa famille. « Je n’existe pas sans ceux-là. »

à lire : L’Inserm distingue une spécialiste de l’autisme

Sa « vraie » famille, elle en parle avec pudeur, car elle n’aime pas « se raconter ». Elle est née après la guerre, de parents instituteurs. Dès l’âge de 6 ans, elle rêve de devenir pédiatre « pour ressembler au docteur Arinal, une grande dame généreuse, qui travaillait dans les écoles ». Son père tente en vain de la dissuader. « Les études sont longues et tu n’auras pas de vacances ! »

« Un fonctionnement cérébral différent »

Quand elle est admise à la faculté de médecine de Tours, elle a à peine 20 ans. « C’est là que ma carrière a commencé, dit-elle, sur les bancs de l’amphi Charcot, où le professeur Lelord enseignait la neurologie. » Elle y découvre « le fonctionnement du corps humain, de son cerveau ». Le professeur l’emmène aussi voir ces enfants qu’on disait à l’époque « arriérés ». Ils vivaient alors « parqués » dans des salles dédiées du « quartier des femmes » de l’hôpital Bretonneau (Tours). Elle nous montre un petit film qu’il avait pris à la fin des années 1960 : on y voit des enfants enfermés dans des locaux délabrés, et des infirmières débordées, qui s’efforcent de fermer les portes à clé pour éviter qu’ils ne s’échappent.

« Le professeur Lelord a alors l’idée de génie de leur faire passer des électroencéphalogrammes, explique-t-elle. Il a pu montrer pour la première fois que ces enfants, qu’on croyait “psychotiques”, avaient un fonctionnement cérébral différent, et que leurs difficultés à nouer des relations avec les autres étaient liées à des anomalies neurophysiologiques. »

Aux États-Unis, Leo Kanner avait, dès les années 1940, décrit l’autisme de l’enfant comme une « incapacité innée à établir le contact affectif avec les personnes, biologiquement prévu ». Mais on l’avait oublié.

Une démarche d’étude très critiquée

Catherine Barthélémy passe alors son concours de pédiatrie, puis de psychiatrie, et rejoint officiellement l’équipe du professeur Lelord. Les enfants « arriérés » sont installés dans un baraquement à l’entrée de l’hôpital, qui s’appelle désormais le « service des enfants ». Des infirmières s’occupent d’eux, les observent. Les parents sont « écoutés », alors qu’ils étaient jusque-là tenus à l’écart. « On a commencé à accomplir un travail d’équipe fantastique pour tenter de comprendre ce qu’est l’autisme », souligne Catherine Barthélémy.

Elle rassemble sur des fiches bristol les informations récoltées : enfants qui jouent seuls dans leur coin, ne s’efforcent pas de communiquer, ne regardent pas l’autre. Avec l’aide d’ingénieurs, elle traite ces données, met au point des questionnaires, des « outils de mesure cliniques ».

interview : « Il faut sortir des polémiques et des querelles idéologiques »

« C’est là qu’on a commencé à déplaire, dit-elle. Cette approche scientifique des syndromes a beaucoup choqué les psychiatres de l’époque. » Elle se rappelle avoir été « très bousculée » au moment où elle a remis le rapport qui émanait de ses travaux. « On ouvrait un nouveau monde de la médecine, une démarche d’objectivation, dans la lignée de la psychiatrie biologique, et du comportementalisme… Alors qu’à l’époque, la psychiatrie en France était dominée par une seule école : la psychanalyse. » Elle se souvient s’être fait huer lors de ce congrès à Tours car elle osait avancer des explications neurobiologiques à l’autisme, alors que les psychiatres accusaient les « mères frigidaires ».

Le CHU de Tours, un « centre de ressources »

Si elle dérange les psychiatres, les parents eux s’enthousiasment. « Ils étaient au courant de ce qui se passait ailleurs (aux États-Unis, au Royaume-Uni…) et réclamaient qu’on renonce définitivement à l’idée que l’autisme est une psychose. » Avec la création d’une unité Inserm (en 1988) adossée au service, l’équipe intensifie ses recherches sur le cerveau des enfants autistes, étudie la façon dont ils perçoivent les sons, leur difficulté à se mettre dans la peau de l’autre, leur intolérance au changement…

Mais aussi les effets d’éventuels « médicaments » (comme la vitamine B6), en lien avec d’autres spécialistes en Angleterre et aux États-Unis. Parallèlement, de nombreux enfants, suivis par des neurologues, orthophonistes, psychomotriciens, et « rééduqués » par des thérapies « cognitivo-comportementales » sortent peu à peu du silence.

À la suite d’une émission diffusée en 1995, les parents se ruent vers Tours. L’équipe monte en deux jours une consultation nationale, qui deviendra en l’an 2000 un « centre de ressources » pilote.

reportage : À l’écoute des besoins des autistes adultes

« Une interaction entre les gènes et l’environnement »

Pourquoi a-t-elle eu tant de mal à se faire entendre en France ? Cette question l’embarrasse. Elle est « provinciale », sourit-elle, « à l’abri des débats parisiens de scientifiques jaloux de leur territoire ». Elle parle de « l’emprise de la psychanalyse sur les psychiatres, qui ont mis un couvercle sur un mouvement qui allait contre leurs pratiques, leurs convictions, leur pouvoir ».

Elle soulève la question de « la formation des médecins », et celle des psychologues, « qui reçoivent encore aujourd’hui des cours sur l’autisme, basés sur des connaissances du début du siècle dernier ». Elle déplore « une perte de chance énorme pour des générations d’enfants et de familles, qui n’ont pas eu accès à ces stratégies pour les éduquer et les soigner mieux ».

Elle reconnaît modestement qu’elle n’a pas réussi à percer tous les mystères de l’autisme. « On sait qu’il s’agit d’un trouble fonctionnel de l’ensemble des cellules du cerveau, probablement lié, comme pour d’autres maladies (tel le diabète), à une interaction entre les gènes et l’environnement : l’alimentation ? un virus ? un vaccin ? »

Faire participer les autistes « au progrès de la science »

Elle espère que les recherches en épigénétique, en plein essor, fourniront de nouvelles clés. Mais elle se réjouit d’avoir pu modestement « contribuer à ce que ces enfants (et leurs familles) puissent être le plus heureux possible ». « Il y a vingt-cinq ans, les deux tiers n’accédaient pas au langage, et un tiers arrivait à suivre une scolarité. En un quart de siècle on a inversé la proportion. Certains ont passé leur bac, vont à l’université… » Elle les a « fait participer aux progrès de la science ». Avec beaucoup d’humanité.

Et les jeunes autistes continuent à faire partie de sa vie. Comme ils font partie de la vie de ses propres enfants. « Je les ai toujours associés à mon travail. Ils ont été mêlés très tôt à ce monde de la différence. » Ils n’ont pas choisi la même voie qu’elle : sa fille (30 ans) est devenue danseuse ; son fils (28 ans) percussionniste…

Mais elle a pour eux « une grande admiration ». « Ils ont pris de cette vie un peu austère le meilleur : ils sont tous les deux rigoureux, exigeants, et en même temps très libres, très ouverts, tournés vers les autres. » Et elle organise avec eux des « événements » associant artistes et autistes. D’ailleurs, si elle a « beaucoup travaillé », sa vie n’a pas été « austère », corrige-t-elle, « elle a été aussi très joyeuse ! J’aime la vie, comme j’aime la musique. Et je sais qu’il me reste encore du bon temps. »

–––––––––––––

bio express

21 mars 1946. Naissance à Adriers (Vienne).

1963. Entame ses études de médecine.

1966-1969. Externe des hôpitaux de Tours, rejoint l’équipe du Pr Lelord.

1971. Docteur en médecine, médecin attaché au service de pédopsychiatrie du Pr Lelord au CHU de Tours.

1974-77. Reçue aux concours de pédiatrie puis de psychiatrie.

1983. Fonde avec le Pr Lelord l’Arapi (Association pour la recherche sur l’autisme et la prévention.

1988. Fondation par le Pr Lelord de la première équipe Inserm consacrée à l’autisme, dont elle est membre.

1992. Professeur à la faculté de médecine de Tours. Succède au Pr Lelord, à la tête du service de pédopsychiatrie du CHU de Tours et de l’équipe Inserm.

2007. Chevalier de la Légion d’honneur.

2015. Membre de l’Académie de médecine. Officier de la Légion d’honneur.

2016. Prix d’honneur de l’Inserm pour l’ensemble de sa carrière.

Christine Legrand
La pédopsychiatre Catherine Barthélémy a reçu le prix d’honneur de l’Inserm pour...

à suivre : L’Inserm distingue une spécialiste de l’autisme

4 février 2017

ABA : Principes et Applications - Site d'Olivier Bourgueil

 

ABA : Principes et Applications

Bienvenue sur ce site dédié à la présentation des principes de l' ABA (analyse appliquée du comportement) et à ses applications, notamment auprès des personnes avec autisme.

http://aba-sd.info

 

3 février 2017

PCH : minuter l'aide humaine n'est plus à l'ordre du jour !

article publié sur Handicap.fr

Résumé : Un guide définissant un minutage précis des actes d'aide humaine pour les personnes handicapées édité par la CNSA avait provoqué un tollé ; elle vient de revoir sa copie et propose une nouvelle version, à la satisfaction des associations. Mais...

Par , le 01-02-2017

2 minutes pour couper les aliments, 5 pour manger, 24 pour s'habiller… Dans un guide pratique d'évaluation des besoins des personnes handicapées , la CNSA (Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie) avait prévu un calculateur Excel pour minuter très précisément les besoins en aide humaine. Le décorticage minutieux proposé dans ce guide « Accès à l'aide humaine de la prestation de compensation du handicap », à destination des MDPH, visait, en théorie, à favoriser une égalité de traitement sur tout le territoire. Mais, dans la pratique, ces estimations avaient pu conduire, dans certains cas, à une baisse de la PCH (prestation de compensation du handicap). Sorti en décembre 2013, il avait suscité le mécontentement de certaines associations de personnes handicapées. Face à la fronde qui s'en était suivie, la CNSA avait alors été sommée de revoir sa copie, les associations ayant trouvé auprès de ses services un interlocuteur attentif. C'est chose faite…

Une nouvelle version

Le 27 janvier 2017, la CNSA, reconnaissant dans un communiqué « certains défauts de l'outil » initial, a réuni un grand nombre d'associations du champ du handicap pour leur présenter une nouvelle mouture censée désormais tenir compte des observations formulées. La nouvelle version du guide insiste davantage sur l'appréciation globale des besoins en lien avec le projet de vie, conformément aux principes de la loi de 2005. L'outil excel et le fichier qui minutait le temps de chaque intervention ne figurent plus en annexe. La version définitive du guide devrait être diffusée aux MDPH au début du mois de mars 2017.

Une première victoire mais…

La Coordination handicap et autonomie (CHA), qui a milité ardemment contre ce guide, se félicite de cette « première victoire » mais assure cependant « rester sur le pont » puisqu'une proposition de version définitive de ce guide d'appui refondu doit être faite aux associations en février, avant sa validation. Elle dit être en train de finaliser sa critique de la version présentée le 27 janvier et ses propositions. Par ailleurs, elle réaffirme qu'il « reste à retrouver et à identifier toutes ces personnes qui ont vu leur plan d'aide diminué, victimes de méthodes d'évaluation déshumanisantes » pour qu'elles puissent « obtenir en urgence une nouvelle évaluation respectueuse de leurs besoins et de leur projet de vie. »

Pour une équité des demandes

L'APF (Association des paralysés de France), comme toutes les associations qui se sont exprimées, souligne l'intérêt d'avoir un outil national de référence sur la PCH aide humaine afin d'assurer l'équité de traitement des demandes sur tout le territoire et d'accompagner les équipes MDPH dans leurs pratiques, ceci afin d'éviter tout outil « local » qui serait utilisé sans contrôle. Mais ce collectif assure qu'il restera très vigilent sur la prise en compte des dernières modifications proposées puis lors de sa mise en œuvre de cette nouvelle version ; il a, pour ce faire, demandé la mise en place d'un groupe de travail chargé d'assurer le suivi de son application. L'APF insiste par ailleurs sur la nécessité d'abandonner sans délai sa version précédente et d'en informer toutes les équipes des MDPH qui s'y référaient.

Un problème de fond ?

Enfin, de son côté, Handi-Social, s'interroge sur un « problème de fond » : pourquoi la CNSA veut-elle imposer des pratiques uniformes qui sont à l'opposé de l'individualisation pourtant prévue par le cadre réglementaire ? Cet outil de standardisation des réponses ne risque-t-il pas d'engendrer un nivellement, forcément par le bas ? « Coïncidant ainsi avec la volonté des départements de réduire les allocations de solidarité… », selon Handi-Social.

3 février 2017

Développement atypique des premiers circuits corticaux dans un modèle de souris du trouble du spectre de l'autisme

Article publié sur le blog Autisme Information Science

03 février 2017

Traduction partielle : G.M.
 
Cell Rep. 2017 Jan 31;18(5):1100-1108. doi: 10.1016/j.celrep.2017.01.006.

Abnormal Development of the Earliest Cortical Circuits in a Mouse Model of Autism Spectrum Disorder

Author information

  • 1Department of Biology, University of Maryland, College Park, MD 20742, USA.
  • 2Center for Biomedical Engineering and Technology, and Department of Physiology, University of Maryland School of Medicine, Baltimore, MD 21201, USA.
  • 3Department of Biology, University of Maryland, College Park, MD 20742, USA. Electronic address: pkanold@umd.edu

Abstract

Le trouble du spectre de l'autisme (TSA) implique des déficits dans le traitement de la parole et du son. Les changements de circuit corticaux au cours du développement précoce contribuent probablement à de tels déficits. Les neurones sous plaques (SPN) forment les premiers microcircuits corticaux et sont nécessaires au développement typique des circuits thalamocorticaux et intracorticaux. L'acide valproïque prénatal (VPA) augmente le risque de TSA, en particulier lorsqu'il est présent pendant une période de temps critique coïncidant avec la genèse de SPN.
 Autism spectrum disorder (ASD) involves deficits in speech and sound processing. Cortical circuit changes during early development likely contribute to such deficits. Subplate neurons (SPNs) form the earliest cortical microcircuits and are required for normal development of thalamocortical and intracortical circuits. Prenatal valproic acid (VPA) increases ASD risk, especially when present during a critical time window coinciding with SPN genesis. 
Using optical circuit mapping in mouse auditory cortex, we find that VPA exposure on E12 altered the functional excitatory and inhibitory connectivity of SPNs. Circuit changes manifested as "patches" of mostly increased connection probability or strength in the first postnatal week and as general hyper-connectivity after P10, shortly after ear opening. 
Ces résultats suggèrent que l'exposition prénatale au VPA affecte gravement la trajectoire du développement des circuits corticaux et que l'activité sensorielle peut exacerber les déficits antérieurs et subtils de la connectivité. Nos résultats identifient la sous-plaque comme un éventuel substrat pathophysiologique commun des déficits dans le TSA.
These results suggest that prenatal VPA exposure severely affects the developmental trajectory of cortical circuits and that sensory-driven activity may exacerbate earlier, subtle connectivity deficits. Our findings identify the subplate as a possible common pathophysiological substrate of deficits in ASD.
 

 

3 février 2017

Annuaire francophone des professionnels de l'ABA - par Laurent Keser

2 février 2017

Pierre Delion et son combat pour une psychiatrie humaine

Ajoutée le 27 janv. 2017

Que faire contre la maladie ? Comment les livres peuvent-ils aider à traverser sereinement cette épreuve ? Les écrivains Pascal Quignard, auteur de «Performances de ténèbres» et Rosa Montero, qui publie «La Chair», apportent leurs réponses, optimistes, à cette douloureuse question. Egalement invité de la Grande Librairie, Christophe André explique comment la méditation peut changer une vie. À leurs côtés sur le plateau, le professeur Pierre Delion, qui milite pour une psychiatrie humaine, et Patrizia Paterlini-Bréchot, auteur de «Tuer le cancer», participent au débat.

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