Bailleul (Nord) accueille depuis juin un quartier nommé Bel'Attitudes dans lequel une trentaine d'handicapés mentaux habitent aux côtés d'autres locataires. Un accompagnement personnalisé a été mis en place pour ces personnes qui retrouvent petit à petit leur autonomie.
Bailleul (Nord) accueille depuis juin un quartier nommé Bel'Attitudes dans lequel une trentaine d'handicapés mentaux habitent aux côtés d'autres locataires. Un accompagnement personnalisé a été mis en place pour ces personnes qui retrouvent petit à petit leur autonomie. Intervenants : Guy Wallyn, 58 ans, habitant de Bel'Attitudes - Cédric Drocourt, 38 ans, habitant de Bel'Attitudes - Fabrice Bacle, 20 ans, habitant de Bel'Attitudes - Aude Piroux, Aide médico-psychologique - Karine Van-Lierde, Directrice de Bel'Attitudes
Il aura fallu huit années pour mener à bien ce projet unique en France sur la commune de Bailleul (Nord) : Bel'Attitudes est un quartier de 60 logements dont la moitié sont réservés à des personnes souffrant de déficiences intellectuelles. 80 % des vivaient auparavant dans un établissement spécialisé, les autres dans leurs familles.
"C'est une nouvelle vie qui commence. Ça a été dur au début mais maintenant je peux me faire mon café seul ou la vaisselle. Ça me fait plaisir" explique Guy Wallyn, 58 ans, qui n'avait jamais en habité seul auparavant.
Un accompagnement personnalisé
Au milieu de ce quartier de Bailleul, une structure comprenant une trentaine de salariés propose des ateliers pour aider les personnes handicapées à gagner en autonomie.
"Ce qui est très agréable, c'est qu'on voit le changement chez les personnes et la satisfaction qu'elles en retirent aussi" raconte Cédric Drocourt, 38 ans, habitant de Bel'Attitudes.
Tous ces résidents bénéficient également d'un accompagnement à domicile. "Il y a un passage au moins le matin et le soir. Certains sont beaucoup moins autonomes notamment au moment de la toilette ou pour la préparation du repas. Chaque personne a son propre accompagnement" indique Aude Piroux, aide médico-psychologique.
"Si une personne perd en capacité, c'est l'accompagnement qui va s'adapter. La personne va rester dans son domicile et va conserver l'ensemble de ses repères" ajoute Karine Van-Lierde, directrice de Bel'Attitudes
Le projet reste expérimental pour 5 ans, mais une quarantaine de personnes sont déjà sur liste d'attente.
Aidez au financement d'un documentaire : Et si les psychanalystes s'allongeaient sur notre divan pour nous parler de leur vision de la sexualité? => Pour contribuer c'est ici
Présentation détaillée du projet
Le Phallus et le Pas tout est un documentaire de long métrage qui explore la théorie sexuelle des psychanalystes freudo-lacaniens, par la bouche des psychanalystes d’aujourd’hui.
Un film choc tissé de moments de vérités, des propos plus édifiants les uns que les autres, récoltés auprès de 27 psychanalystes, praticiens, essayistes et enseignants de la psychanalyse.
Une matière filmiqueunique au monde, aux antipodes de l’hagiographie freudo-lacanienne et de l’image bling bling très naïve de la psychanalyse véhiculée dans les médias par les people adeptes du divan.
Ce documentaire a pour objectif delever le voile sur une théorie et une pratique occultes, en commençant par le décodage de ce qui, pour un psychanalyste, est le moteur de la psyché humaine :la sexualité.
Bienvenue dans la 5ème dimension !
Ce film a commencé un jour où je me suis énervée toute seule devant mon poste de télévision : assistant à l’énième interview d’un psychanalyste sollicité pour commenter un fait de société sur le plateau d’un journal télévisé.
En France (et en Argentine) les psychanalystes sont très présents dans les médias et les facultés de sciences humaines. Ils sont dominants dans le sanitaire et le médico-social.
Le problème est que les adeptes du « tout dire » ont une pensée et une pratique particulièrement opaques, y compris à l'égard de celles et ceux qui sont sur le divan.
Une fois de plus, j’assistais à un simulacre d’interview, laissant le journaliste sidéré avec ses questions sans réponses.
Or je me posais beaucoup de questions sur les psychanalystes, 20 ans après avoir renoncé à en faire mon métier pour me consacrer entièrement à l’audiovisuel : Ils en sont où les psychanalystes aujourd’hui, de leurs théories et de leur pratique, vis à vis de l’évolution des sciences, des mœurs et de la société en général ?
Ce jour là, je me suis dit qu’au lieu de reprocher au journaliste de ne pas poser les bonnes questions, je ferais mieux d’aller chercher moi-même les réponses :
Et si je réalisais un documentaire sur la psychanalyse ?
Le hasard de la vie a voulu qu’une semaine plus tard, une personne avec qui je travaillais me propose d’assister à un congrès de lacaniens à Lille : tombés du ciel!
C’est ainsi que j’ai rencontré les tous premiers psychanalystes à qui j’ai pu exposer mon projet : réaliser une série documentaire « état des lieux » sur les psychanalystes d’aujourd’hui. Un documentaire qui expliquerait leurs théories et leur pratique, leur vision du monde et de la société, par la bouche des psychanalystes, d’une façon suffisamment claire et intelligible pour être comprises d’un public de profanes. Cela n’avait jamais été fait.
On ne sait plus qui vous êtes !
En effet, les psychanalystes sont victimes de leur succès, de l’opacité de leur discours et de l’absence totale de régulation de leur pratique. De nombreuses personnes sont ainsi persuadées d’être en cure avec un psychanalyste alors qu’ils vont voir un psychothérapeute dont les théories et la pratique n’ont plus rien à voir avec la psychanalyse "pure et dure".
Réaliser ces films impliquait que les interviewés assument la dimension politiquement très incorrecte du discours freudo-lacanien sur l’inconscient et la sexualité.
Les psychanalystes ont adoré le projet, ce qui transparait très clairement dans leur attitude face à la caméra.
Les interviews m’ont laissé pantoise. Au départ, j’étais partie d’un postulat implicite : Les psychanalystes avaient forcément évolué, avec les découvertes de la science, l’évolution des mœurs, et des rapports hommes femmes. Je souhaitais donc faire un documentaire qui témoigne de cette évolution, pour savoir ce qu'ils avaient conservé et ce qu'ils avaient abandonné de l'héritage de Freud et Lacan. Chemin faisant, j’ai compris mon erreur et l’énormité du problème, qui m’a laissée bouche bée à d’innombrables reprises. La situation était très inquiétante, mais en même temps absolument passionnante !
Le paradoxe est que ce sont des psychanalystes eux-mêmes (de rares dissidents) qui, les premiers, m’ont alertée sur les dérives sectaires au sein de leur mouvement : C’est inquiétant. Il y a des choses qui ne vont pas chez nous, mais on n’arrive pas à s’amender.Ces personnes ont malheureusement refusé de témoigner devant la caméra ; mais elles ont orienté mes recherches.
C’est ainsi qu’à l’issue de 4 années de repérages, auprès de 52 psychanalystes, j’ai filmé 27 d’entre eux au cours de longs interviews de 1H30 à 3H chacun. Je crois que personne n’a jamais mené un travail d’enquête aussi approfondit au préalable de la réalisation d’une série documentaire !
En accumulant cette matière première colossale aussi bien en terme de volume que de contenu, j’ai réalisé que ce que j’étais en train de faire allait bien au delà d’un travail documentaire, c’était un témoignage historique.
Le plus inattendu, c’est qu’au lieu de faire un film un peu austère réservé aux intellectuels, j’engrangeais une matière première filmique souvent hilarante, aux purs accents de comédie !
Parce que cette vision abracadabrantesque de la sexualité est le moteur même de la psychanalyse ! Elle est le socle de tout leur édifice théorique.
En effet, les psychanalystes freudo-lacaniens se déchirent sur d’innombrables nuances théoriques, mais ils se reconnaissent entre eux comme psychanalystes par l’adhésion aux concepts fondamentaux de la théorie sexuelle, élaborée par Sigmund Freud et complétée par Jacques Lacan.
C’est pourquoi il est essentiel de comprendre ce qu’elle veut dire.
Parce que ces théories sexuelles ont des conséquences sanitaires et sociales énormes : influence sur la prise en charge psychiatrique du handicap, elles s’immiscent aussi dans les prétoires, à travers les expertises psychiatriques des cas de viols, d’incestes, de violence conjugale, ainsi que dans les familles les plus ordinaires dans les cas de divorces conflictuels.
Ce ne sont donc pas que des concepts, dès lors que ces théories sont mises en pratique par des psychiatres-psychanalystes et des psychologues-psychanalystes dans la vie quotidienne de millions de français!
Or pour s'en défendre, il est indispensable de les comprendre. C’est pourquoi il est d’intérêt général que ce message soit accessible au plus grand nombre.
Parce qu’il n’est pas acceptable qu’une corporation aussi influente dans le sanitaire, le médicosocial et dans les médias, professent des concepts totalement opaques pour le grand public et les pouvoirs publics.
Freud avait le mérite de s’exprimer dans un langage clair et très explicite, mais depuis Lacan les psychanalystes ont pris l’habitude de s’exprimer dans un jargon hermétique qui laisse perdurer toutes les idées reçues, entretenant une distorsion énorme entre le message officiel de la psychanalyse, l’image qu’elle renvoie dans la société et la réalité de ses valeurs.
L’opacité n’est jamais une bonne nouvelle. Je pars du principe que « ce qui se conçoit bien s’énonce clairement » et que lorsqu’on jargonne c’est qu’on a l’esprit confus, ou bien des choses à cacher. L’un n’excluant pas l’autre…
Si la psychanalyse n’était qu’une pratique privée impliquant des adultes bien portants et consentants, ces concepts n’auraient pas tant d’importance, aussi sexistes soient-ils. Après tout chacun est libre d’aller voir un magnétiseur, un rebouteux, un astrologue, pourquoi pas un psychanalyste ?
En revanche ce qui doit s’enseigner dans les facultés et s’exercer dans les hôpitaux, ce qui est financé par l’argent public, doit être une discipline scientifique fondée sur les preuves (donc sur le doute, sur l’expérimentation, sur la recherche d'un bénéfice thérapeutique pour les patients et la mesure objective de ces résultats).
L’opacité du discours analytique explique en grande partie son maintien anachronique à l’hôpital, à l’université, des lieux où, de l’avis même de Freud, les psychanalystes n’ont rien à faire.
Ce travail de pédagogie du discours analytique devrait être fait par les psychanalystes eux mêmes, malheureusement ils en sont incapables, bien que quelques-uns s’inquiètent des dérives de leur mouvement.
Il devrait être celui des intellectuels, mais en France ceux-ci ne jouent pas leur rôle de garde fou vis à vis du mouvement analytique parce qu’ils sont trop nombreux à être embrigadés sur le divan, en conflit de loyauté vis à vis de leur analyste, qui leur parle très peu, et dont ils sont à des années lumière d’imaginer la pensée…
Parce que la sexualité est le message le plus universel, le plus impliquant qui soit.
Et enfin parce que mes interviewés révèlent que l’on peut apprendre en s’amusant : les psychanalystes ont un talent comique inattendu ! Pourquoi s’en priver ?
Le fil narratif du Phallus et le Pas tout va amener le spectateur à décoder la théorie sexuelle des psychanalystes :
-Que raconte cette théorie sexuelle ?
-Comment sont nés ces différents concepts ?
-Que signifie celui de "sexualité infantile"?
-Comment ont–ils évolué dans le temps ?
-Pourquoi les psychanalystes d’aujourd’hui persistent-ils à leur trouver du sens ?
-Avec quels arguments parviennent-ils à les justifier, envers et contre tous, en dépit des découvertes des sciences et de l’évolution des mœurs ?
Parce que dans le jargon lacanien, l'expression « Pas tout » est utilisée pour signifier le sexe féminin.
Le Phallus et le Pas tout signifie donc, comme le dit le psychanalyste Eric Laurent « le zizi et la zézette », d'où le sous titre de ce projet.
Dans l’univers des psychanalystes freudo-lacaniens, le sexe féminin est définit obstinément par ce qu’il n’est pas, raison pour laquelle on se garde de le nommer, comme le personnage de Voldemor dans Harry Potter. Le « non sexe » de « la femme qui n’existe pas » incarne l’impensable, le mal absolu qui fait choir la psyché humaine, générateur de la folie, et de toutes les pathologies mentales... rien de moins!
Le Phallus et le Pas tout est le premier volet d’une trilogie cinéma « la Psychanalyse dévoilée ».
Ce film sera accompagné d’un deuxième long métrage qui révèlera comment les psychanalystes appliquent la théorie sexuelle à la clinique psychiatrique.
« Vous m’avez ouvert les yeux, je ne les refermerai plus jamais »
« Ce film a sauvé la vie de mon fils »
« Il y aura un avant et un après le MUR ».
En septembre 2011, avec l’aide d’Autistes Sans Frontières, une association qui milite pour la scolarisation des enfants autistes, j’ai réalisé un premier film intitulé « Le MUR, la psychanalyse à l’épreuve de l’autisme ». Dans ce documentaire de 52 minutes originellement destiné à la chaîne ARTE, 11 psychanalystes exposaient leur vision édifiante de l’autisme.
Ce film s’est répandu de façon virale dans le monde entier en quelques jours. Un mois plus tard, trois psychanalystes lacaniens (Eric Laurent, Esthela Solano-Suarez, Alexandre Stevens) ont intenté une procédure en urgence pour faire censurer le film. Dans un premier temps, ils ont été suivis dans leur demande par le TGI de Lille.
Deux ans plus tard, la cour d’appel de Douai a totalement réhabilité mon travail, libéré le MUR et débouté les 3 psychanalystes lacaniens de toutes leurs demandes ; les condamnant à me verser une provision de dommages et intérêts à valoir à l’issue d’une nouvelle procédure, pour réparation du préjudice moral et financier. Les trois psychanalystes à l’origine de la tentative de censure du film « Le MUR » ne se sont pas pourvus en cassation.
La censure du film « le MUR » pendant deux ans a stoppé net sa diffusion et surtout l’exploitation de la trilogie documentaire, dont le « Phallus et le Pas tout » est le premier volet, et dont « Le MUR » constituait un produit d'appel. En revanche elle a renforcé l’intérêt des journalistes qui se sont emparés de l’affaire, bien au delà des cercles de l’autisme. Jusqu’au New York Times !
Pour celles et ceux qui souhaiteraient en savoir plus, l’affaire est exposée en détail dans la page du film sur ma chaine Dragon Bleu TV, ainsi que la revue de presse :
Le film « Le MUR » est désormais sous titré en onze langues, et connu dans les réseaux de l’autisme du monde entier. Il est à l’origine d’une prise de conscience et d’une modification en profondeur des politiques publiques concernant l’autisme en France.
Sophie Robert : Réalisatrice et productrice du film.
J'ai commencé mon parcours dans l'audiovisuel comme scénariste de fiction, script doctor et auteur de documentaires. J’ai écrit pour les autres pendant une quinzaine d’années, tout en étudiant en parallèle les sciences humaines en dilettante éclairée.
En 2010, je suis passée à la réalisation de documentaire et la production de films, avec la création d’Océan Invisible Productions.
Mon objectif était de produire de la fiction et de mettre en images mon cheminement à l’intérieur des sciences humaines.
En 2011 j’ai réalisé et produit mon premier film : Le MUR, ou la psychanalyse à l’épreuve de l’autisme.
En 2014, j’ai réalisé et produit Quelque chose en plus, documentaire consacré à l’accompagnement éducatif d’enfants autistes sévères, en partenariat avec le Ministère délégué aux personnes handicapées. Bien qu’il soit destiné à un public très spécialisé, ce documentaire de long métrage a été distribué dans une centaine de salles en France métropolitaine, le Maroc, les DOM-TOM et pays francophones.
En 2016 j’ai réalisé et produit deux nouveaux programmes pédagogiques dédiés à l’inclusion scolaire des enfants autistes en partenariat avec le Ministère de l'Education Nationale « Enfants autistes bienvenue à l’école ! ».
OCEAN INVISIBLE PRODUCTIONS : producteur et distributeur du film
Le Phallus et le Pas tout est produit et distribué en salles par la société Océan Invisible Productions, créée en octobre 2010 par Sophie Robert, et dont elle est aujourd’hui directrice administrative et financière.
Créée pour produire des séries de fiction et les documentaires d’autres réalisateurs, en plus de ceux de Sophie Robert, la société a connu un décollage rapide mais fut stoppée dans son élan par la censure du film Le MUR pendant deux ans et les contraintes économiques énormes que cela a engendré.
Néanmoins nous avons survécu à la tourmente et sommes parvenues à produire 1 long métrage, trois films institutionnels, un clip, deux émissions de plateau, et deux programmes audiovisuels pédagogiques, dans des conditions extrêmes étant donné la censure économique engendrée par les péripéties judiciaires du film Le MUR.
En 2014 nous avons produit et distribué le documentaire de long métrage Quelque chose en plus dans en salles de cinéma, avec l’appui de salles art et essais, de salles municipales et de multiplexes et d’un réseau associatif. Même si ce film parrainé par le Ministère délégué aux personnes handicapées n’était pas un documentaire grand public, il montre qu’en s’appuyant sur un réseau d’énergies tout est possible. A la clef nous avons réussi une très belle distribution dans une centaine de villes en France métropolitaine, dans les DOM-TOM, au Québec, en Belgique, en Suisse et au Maroc.
La nécessité de devoir nous distribuer nous même nous a contraint à apprendre un nouveau métier : distributeur de films. L’exploitation en salles de Quelque chose en plus nous a permis de nouer excellents contacts avec un réseau d’exploitants de salles qui attendent Le Phallus et le Pas tout !
Distribuer un film en salles présente l’énorme avantage de contourner la frilosité des chaines de télévision, et le formatage artistique des œuvres à la télévision. On ne dépend pas d’une personne mais d’individus qui ont chacun leur sensibilité, leur goût et dont le principal objectif est de remplir les salles.
Le taux de remplissage du premier long métrage distribué par Océan Invisible Productions a été exceptionnel, quand bien même son sujet et son traitement n’étaient pas grand public.
Le Phallus et le Pas tout sera un film grand public, un documentaire choc sur un sujet hyper impliquant : la sexualité, les rapports hommes-femmes.
Au cinéma tout peut arriver. Avec la bouche à oreille, la machine peut s’emballer très vite !
La censure du film Le Mur a pris fin le 16 janvier 2014 avec le jugement de la cour d’appel de Douai, réhabilitant le film. Les trois psychanalystes à l’origine de la procédure ont perdus : les magistrats de la cour d’appel les ont débouté de toutes leurs demandes et condamnés à verser aux deux parties (Sophie Robert et Océan Invisibles Productions) des dommages et intérêts pour compenser les dommages créés par cette procédure abusive.
En dépit de cette décision, l’existence même du procès fait peser une censure économique récurrente sur la poursuite du travail documentaire de Sophie Robert consacré à la psychanalyse. Cela porte atteinte à la liberté d’informer.
Aujourd’hui, faire appel au financement participatif est le seul moyen de contourner cette censure récurrente et de mettre à disposition du public une information essentielle pour s’orienter en connaissance de cause.
Cette participation est interactive : il s’agit bien sur de contribuer financièrement à la finalisation du film, mais aussi de participer à son existence par l’intermédiaire de différentes contributions :
- Enregistrer une vidéo de 45 secondes : « les perles des psychanalystes »
- Etre figurant sur le tournage de quelques scènes tournées en extérieurs à Paris.
Les enjeux sociétaux de ce film sont énormes :
Il s’agit de défendre la liberté d’expression et le droit d’informer.
Il s’agit, par la diffusion d’un outil de connaissance, de protéger les personnes en situation de faiblesse d’une corporation hors de tout contrôle.
Le Phallus et le Pas tout : un film prélude à un débat de société urgent qui nous concerne tous.
À quoi servira la collecte ?
Pour faire un film qui porte bien son message, il est indispensable de faire un beau film, et donc de réunir les moyens adéquats.
Aujourd’hui toutes les séquences d’interviews des psychanalystes sont réalisées.
Nous faisons appel au financement participatif pour finaliser ce film : réaliser les séquences d’habillage du film (scènes de fiction, images d’archives, effets spéciaux numériques), et toute la post production (montage image et son, mixage, musique originale, étalonnage, bancs titres, génériques et sorties).
La force du film repose bien entendu sur les propos édifiants des psychanalystes, une matière première d’une grande richesse qui a déjà été récoltée et montée. Mais aussi forts soient ils ces interviews ne suffisent pas à réaliser un film.
Pour que ce message soit accessible au public, Il est très important d’habiller les séquences d’interviews de belles images qui nous racontent une histoire : un récit qui remette du sens, de l’émotion et de la consonance cognitive. Une narration qui nous présente des personnages à qui l’on puisse s’identifier.
Avec Le Phallus et le Pas tout je veux réaliser un film pourvu d’une véritable ambition cinéma : un film qui propose au spectateur une expérience visuelle : des scènes de fiction avec Freud et Lacan, des scènes avec des protagonistes interprétant des analysants aujourd’hui.
Un univers visuel et sonore riche, élégant, et ludique, qui donne envie de voir le film !
Il est essentiel d’avoir les moyens de faire un beau film pour qu’il puisse porter son message auprès du public.
Le film a été budgeté à 251 830 euros, ce qui est un budget minimaliste, compte tenu d’un film de cette ampleur et de cette durée, très en dessous des budgets moyens de la profession (en moyenne deux fois et demie cette somme).
La moitié de ce budget a été autofinancé et provient de diverses collectes (contributions financières participatives).
Il est possible de finaliser ce travail « à minima » mais il est nettement préférable d’avoir plus de confort pour réaliser un film dont l’impact sera d’autant plus fort qu’il aura une véritable ambition artistique.
Une vingtaine de techniciens du spectacle doivent intervenir successivement pour boucler la réalisation et la finalisation de film. Pour profiter de leur talent, il faut pouvoir leur verser un salaire, dont dépendra la qualité finale du projet.
Cela dépend du résultat de la collecte, cela dépend de vous.
IMPORTANT: lorsqu'on dépose un projet sur Kisskissbankbank c'est la règle du "tout ou rien" qui s'applique. Si ce premier pallier de 15 000 euros n'est pas atteint, les contributeurs seront remboursés et la collecte sera perdue. Or 15 000 euros c'est déjà beaucoup par rapport aux objectifs moyens des projets déposés sur un site de financement participatif. Mais cette somme représente le minimum absolu avec lequel nous pouvons nous engager à finaliser ce film. D'où ce premier pallier fixé à 15000 mais pour faire un beau film efficace, nous avons besoin de beaucoup plus. Pour cela parlez du film autour de vous, faites circuler l'information parmi vos proches : les gouttes d'eau forment des ruisseaux qui forment des fleuves!
Premier pallier : 15000 euros
Avec ce premier pallier nous pouvons financer une partie du montage et financer l'achat de quelques images d’archives (de cette somme sera soustrait 3350€ de contreparties et 1200€ de commission KissKissBankBank)
Deuxième pallier : 30 000 euros
Si ce deuxième pallier est atteint, il nous permettra de finaliser le montage et la totalité des images d’archives que nous souhaitons pour réaliser ce film. le début du bonheur!
(Contreparties 5500€ contreparties et 2400€ de commission KKBB)
Troisième Pallier : 50 000 euros
Ce troisième pallier nous permettra de financer les effets spéciaux et de finaliser la post production du film (musique originale, mixage, montage son, étalonnage, bancs titres, encodages et sorties, dont le DCP).
(Contreparties 10200€ et 4800€ de commission KKBB).
Quatrième pallier : 90 000 euros
Ce quatrième pallier nous permettra d’ajouter aux étapes précédentes la réalisation de l’équivalent d’un court métrage qui complète l’habillage du film en proposant une véritable expérience visuelle aux spectateurs.
(Contreparties 12800€ et 6400€ de commission KKBB)
Cinquième pallier : 120 000 euros
Ce cinquième pallier nous permettra d’associer aux étapes précédentes des moyens de distribution pour faciliter la distribution du film en salles: réalisation d’affiches et supports publicitaires, attachée de presse, bibliothèque numérique, site internet, etc.
(Contreparties 20400 euros et 9600 euros de commission KKBB).
Si ce cinquième pallier est atteint, le pot de terre aura vraiment terrassé le pot de fer.
Qui suis je ? Sophie Robert : Scénariste de fiction, script doctor et auteur de documentaires, j’ai écrit pour les autres pendant une quinzaine d’années, tout en étudiant en parallèle les sciences humaines en dilettante éclairée. En 2010, je suis passée à la réalisation de documentaire et la production de films, avec la création d’Océan Invisible... Voir la suite
Une unité d'enseignement maternelle pour autistes vient d'ouvrir au sein de l'école de l'Angelmière, à La Roche-sur-Yon.
À l'Angelmière, cinq élèves ont fait leur rentrée dans la première unité d'enseignement pour les enfants présentant des troubles du spectre autistique.
Une unité d’enseignement maternelle pour autistes vient d’ouvrir au sein de l’école de l’Angelmière, à La Roche-sur-Yon. Une première en Vendée qui doit favoriser l’intégration future de ces élèves dans une classe « ordinaire ».
Cinq enfants, de 3 à 6 ans, ont fait leur rentrée en septembre. « Une scolarisation précoce et structurée augmente l’autonomie des enfants » présentant des troubles du spectre autistique. C’est dans ce but que le 3e plan autisme a été mis en place au niveau national, « avec la création de 110 Unités d’enseignement maternelle pour autistes (UEMA) », rappelle Etienne Le Maigat, délégué territorial de l’Agence régionale de santé (ARS).
En Vendée, l’UEMA de l’Angelmière est rattachée administrativement au SESSAD départemental de l’Adapei-Aria. L’ARS finance la partie médico-sociale à hauteur de 280 000 € par an. « C’est une vraie nouveauté au niveau départemental, se félicite Gilles Fardin, inspecteur de l’Education nationale. Elle va permettre à ces élèves de vivre une première expérience scolaire pour progressivement apprendre le « métier d’élève » ».
Derrière cette prise en charge précoce, l’objectif est « d’amener les élèves à rejoindre la classe ordinaire. Ils vont développer des compétences scolaires et apprendre à vivre avec les autres ».
« La même journée qu’une autre classe »
Le 12 septembre, cinq enfants, âgés de 3 à 6 ans, ont fait leur rentrée. Deux autres élèves pourraient intégrer la classe en cours d’année, l’unité pouvant accueillir sept enfants. La journée type « est sensiblement la même qu’une autre classe de maternelle, souligne Marine Herbreteau, l’enseignante spécialisée de l’UEMA. Les objectifs sont les mêmes que les autres classes, mais déclinés différemment, avec de l’aide et du matériel particulier ».
L’enseignante est épaulée par une équipe pluridisciplinaire (pédopsychiatre, psychologue, psychomotricien, orthophoniste…). Les enfants ne sont pas coupés des autres classes : « Ils partagent beaucoup de temps avec les autres enfants de l’école, à la cantine et pendant les récréations ».
Quelques semaines après l’ouverture, les parents remarquent déjà les premiers effets positifs : « Il est content de venir à l’école, se réjouit un des parents d’élèves. On le sent progresser un peu plus chaque jour ».
Autisme en France, sommes-nous sur le Titanic ? C’est parfois la question que je me pose quand je vois passer les posts sur les réseaux sociaux…. C’est aussi celle que je me pose quand j’entends les responsables politiques nous dire que tout va bien en Autistie….
Comme un lourd paquebot, la France se réveille d’un long voyage dans les eaux calmes de la psychanalyse, accusant ainsi un retard de quarante ans. Mais voici que depuis quelques années, des icebergs traversant l’Atlantique pointent le bout de leur nez. Les sciences cognitives, l’imagerie médicale, les neurosciences apportent un nouveau souffle de connaissances remettant en cause le ronronnement d’une machine bien huilée qui ne se posait plus vraiment de questions.
La cloche sonne sur le paquebot France… Icebergs en vue…. Le temps que l’information remonte à la capitainerie ministérielle…. Le temps de prendre la décision de changer de cap….. Le temps de tourner la roue du gouvernail….. Le lourd navire vire de bord très, très lentement, trop lentement pour les personnes autistes intéressées et leurs familles, en se prenant au passage les écueils placés sur son chemin….
Et là, c’est la panique à bord. Ce n’est pas parce que les décisions sont prises qu’à tous les étages du Titanic elles sont exécutées rapidement… Il faut compter avec ceux qui croient dur comme fer à leurs théories ou qui croient le bateau insubmersible…. Il faut compter avec les rivalités disciplinaires…. avec ceux qui ont peur de perdre leur place ou leur influence, et qui rechignent à suivre les nouvelles recommandations, avec la lutte des théories et des approches….
Panique à bord ! Qui va perdre ? Qui va gagner ? Avant tout, sauver sa peau, sa place, son influence…. Pour les femmes et les enfants, on verra plus tard, même si c’est eux les premiers concernés, eux, les autistes. Enfants et adultes, bien sûr, car comment penser qu’un enfant autiste ne devienne pas un jour un adulte autiste, vu que l’autisme n’est pas une maladie et qu’il ne se guérit pas…
Pour les familles, c’est le branle-bas de combat. Celui de l’espoir. Il y a quelque chose à faire d’autre que d’attendre dans les couloirs alambiqués des administrations.Trouver sur la toile internet les informations et les modes d’emploi, créer des groupes de soutiens ou des associations, comme autant de canots de sauvetages, souvent trop petits pour contenir toutes les demandes. Parfois aussi, c’est l’entre-nous, avec la hiérarchies des premiers arrivés et le va-au-bout des désespérés…
C’est, on ne peut l’ignorer, la course aux subventions d’existence, quitte à vendre au plus offrant ses convictions philanthropes, « pourvu qu’il y ait une place pour mon enfant, et que lui, au moins, ait sa chance !!! »…. Tout n’est pas forcément rose au pays des enfants bleus…
Parce que l’autisme, c’est aussi un gros marché juteux, alimenté par les prix de journée, les prises en charge onéreuses des intervenants privés, le coût excessif du matériel pédagogique, des formations, des outils de diagnostics dont les droits d’auteurs sont détenus par des sociétés anglo-saxonnes sans compter les 100 millions d’euros qui partent vers la Belgique dans des centres privés par toujours conventionnés . Dans les remous provoqués par le tout à tribord du navire français, beaucoup d’enjeux financiers sont remis en cause et sous la bannière tous unis pour l’autisme, c’est aussi la guerre de tranchée pour conserver ou arracher la manne publique indispensable. Le grand virage, bien qu’indispensable, ne va pas faire que des heureux.
Un aussi gros navire à faire virer de bord va mettre des années à trouver son rythme de croisière, laissant derrière lui une multitude de naufragés sur des radeaux de fortune ou accrochés à des épaves flottantes. Combien d’années faudra-t-il pour former à l’autisme, les médecins dans les universités, mais aussi les infirmières, les enseignants, les formateurs, les éducateurs, les professions paramédicales avec des UV initiales et non du rattrapage en formation continue sur la base du volontariat ? Combien de mères à bout de force portant à bout de bras leur enfant pour qu’il surnage suffisamment longtemps dans l’attente d’une prise en charge efficace et adaptée ?
Bon, allez, malgré les avaries, et certains dégâts collatéraux, (c’est plus dur quand le dégât collatéral, c’est nous) on a évité le naufrage, même si pour les moins chanceux, ça y ressemble un peu. Et comme pour toutes les grandes catastrophes évitées de peu, chacun va donner du sien pour rebâtir un Autistan où chacun des 6000 enfants naissant autistes chaque année pourra vivre, s’épanouir, apprendre, grandir et devenir un adulte acteur de son devenir et du futur de sa société.
On peut toujours rêver, non ? Les rêves d’aujourd’hui peuvent devenir la réalité de demain pour peu qu’on se bouge un peu et qu’on ne joue pas trop au chacun pour soi !!!!
– M’hammed Sajidi, président de « Vaincre l’autisme » – Paloma TREJO, psychologue, directrice de FuturoSchool – Hugo Horiot, écrivain, comédien, réalisateur et militant pour la dignité des personnes autistes. Son dernier ouvrage « Carnet d’un imposteur », éditions L’Iconoclaste
Par téléphone :
- Florent CHAPEL, porte parole du collectif autisme – Aurore, autiste Asperger, mère de deux enfants autistes – Odile DE VISMES, Présidente de l’association TouPI «Boulevard des Auditeurs», émission de Radio Orient Edition présentée par François-Xavier de Calonne
Avertissement : Je republie régulièrement l'article. En appelant votre attention sur les pratiques toujours en cours dénoncés dans ce film.
Former son personnel demande plus d'énergie que de distribuer des petites pillules ... Mais les résultats ne sont pas exactement les mêmes. Elise en sait quelque chose !
Cependant, la promotion de la personne handicapée passe par la formation ... n'est-il pas ?
Jean-Jacques Dupuis
Ce film raconte une histoire tragique de la sœur de la réalisatrice atteinte de l'autisme et de la dégradation de ces capacités mentales à cause des traitements pratiqués dans les hôpitaux psychiatriques. Le film est sélectionné pour la Quinzaine de Réalisateurs au Festival de Cannes 2007 et obtient le prix FIPRESCI (Prix de la Critique Internationale). Sandrine Bonnaire est reçue chez le président de la République qui promet d'augmenter les fonds pour la prise en charge des autistes en France. En 2009, le film est nommé aux César dans la catégorie Meilleur Film Documentaire. Il obtient aussi le prix du Meilleur Premier Film 2008 décerné par le Syndicat Français de la Critique de cinéma.
Elle s'appelle Sabine est un film documentaire de Sandrine Bonnaire, qui dans le premier long métrage qu'elle réalise fait le portrait de sa sœur Sabine, atteinte de handicap mental, tardivement diagnostiqué comme une forme d' autisme. Ce film a été projeté au Festival de Cannes en mai 2007 dans la Quinzaine des réalisateurs, puis été diffusé le 14 septembre 2007 sur France 3.
Le 13 octobre dernier, 94 députés ont déposé une « Proposition de résolution invitant le Gouvernement à promouvoir une prise en charge de l’autismebasée sur les recommandations de la Haute Autorité de santé. » Par cette résolution, ils proposent donc de faire voter par l’Assemblée « une résolution encourageant le Gouvernement français à agir dans le sens des conclusions de la HAS afin de promouvoir une prise en charge effective de l’autisme dans le respect des droits fondamentaux des personnes qui en sont atteintes. »
Dans ce cadre, et entre autres, elle invite le Gouvernement français :
à (proposition 10) actualiser d’urgence le contenu de toutes les formations des filières professionnelles et académiques intervenant auprès des personnes autistes afin de les mettre en conformité avec l’état de la science internationale ;
à (proposition 14) faire reconnaître sans aucune réserve et officiellement, par la Fédération française de psychiatrie, les recommandations de bonnes pratiques de la HAS et de l’ANESM afin qu’elle renonce officiellement au packing, à la psychanalyse et à toutes les approches maltraitantes ;
à (proposition 16) fermement condamner et interdire les pratiques psychanalytiques sous toutes leurs formes, dans la prise en charge de l’autisme car n’étant pas recommandées par la HAS.
La FFPP ne peut que réagir au glissement qui s’opère ici incidemment.
Il relève des missions de la HAS de « définir des recommandations de bonne pratique clinique, des recommandations de santé publique, des études médico-économiques, des guides de prise en charge, à destination des professionnels et des patients. » Les recommandations de la HAS concernant l’autisme, publiées en 2012, avaient suscité un débat important au sein de la communauté des psychologues et au-delà, chez tous ceux qui s’intéressent et s’inquiètent de la prise en charge proposée aux enfants souffrant de troubles autistiques. A la lecture de ses conclusions, d’aucun s’était alors interrogé sur le respect de l’impartialité que requiert ses missions.
La défense de la pluralité des approches dans la recherche, l’enseignement et la prise en charge des patients est au cœur des valeurs de la FFPP.
Notamment dans le champ de l’autisme où le spectre psychopathologique et clinique est si large, la seule position déontologique défendable est de conserver une réserve à priori sur ce qui aidera l’enfant. En soutenant, les différentes approches dans leur diversité épistémologique, et dans la manière dont les professionnels, y compris les psychologues, seront formés, et dans les pratiques telles qu’elles seront proposées aux enfants et à leur famille, c’est bien le respect de la question psychique, comme droit inaliénable[1] qui anime la position de la FFPP. C’est en ce sens que la FFPP contribue à l’actualisation du travail de la HAS.
Que des députés envisagent par la loi d’interdire la référence à une orientation théorique et une pratique spécifique inquiète. Mais notons que le Ministère de l’enseignement supérieur a fixé par arrêté du 4 février 2014 la liste des mentions de master de psychologie permettant l’accent au titre réglementé de psychologue. Parmi ces mentions figure « Psychologie : psychopathologie clinique psychanalytique ». L’obtention du titre de psychologue est l’une des voies d’accès au titre de psychothérapeute, lui-aussi réglementé. Interdirait-on par la loi des pratiques professionnelles reconnues par cette même loi ? Cherchez l’erreur.
Au final, que des députés s’appuient sur les recommandations de la HAS pour mettre en danger la liberté académique, le nécessaire débat qui préside à toute élaboration et diffusion de connaissances scientifiques et la diversité des pratiques fondées sur celles-ci, touche aux fondements même de la démocratie.
La FFPP invite toutes les parties qui se reconnaissent dans ces interrogations fondamentales à s’associer à sa dénonciation, de la manière la plus ferme qui soit.
Bonneuil-sur-Marne, rue Pasteur, lundi après-midi. L’école expérimentale de Bonneuil se trouve depuis 1962 dans ce quartier pavillonnaire. LP/DC
C’est une école prestigieuse qui reçoit chaque jour des sollicitations d’étudiants étrangers souhaitant y faire un stage. Un des derniers endroits dans le monde où l’on propose une autre façon de s’occuper des jeunes souffrant de troubles du comportement.
Aujourd’hui, l’école expérimentale de Bonneuil se retrouve confrontée à une grave crise. Selon la direction, l’Agence régionale de santé (ARS), qui la finance, menace le maintien de l’agrément infanto-juvénile en raison d’un taux trop important de jeunes adultes. Neuf familles — sept selon la directrice — doivent donc retirer leur enfant de l’école d’ici le 16 décembre. Et ce n’est pas tout. Toujours selon la direction, l’ARS vient d’indiquer que le foyer thérapeutique de nuit, ouvert depuis 2000, fonctionnait sans autorisation. En clair, d’ici la fin de l’année, plus question pour une quinzaine d’enfants de rester la nuit dans l’établissement.
Pour les parents, c’est évidemment une catastrophe. L’école, persuadée qu’on lui « fait porter le manque de places en France pour les autistes » et « tiraillée par l’ARS », déplore une « décision terrible à prendre ». Et la directrice Pauline Brallon d’avancer : « Notre établissement a toujours gêné. »
Créée en 1962 par Maud Mannoni, une figure de la psychanalyse pour enfants, cette école, qui accueille une quarantaine de jeunes, fonctionne d’une certaine façon à contre-courant de la prise en charge des autistes. Pour vulgariser, ici, on n’essaye pas de les stimuler pour gommer leurs troubles du comportement. On essaye plutôt d’interpréter ces troubles comme autant de messages que l’enfant n’arrive pas à faire passer. Si, par exemple, il martèle qu’il veut se rendre à tel ou tel endroit, on l’y accompagne plutôt que de réprimer cette envie. D’où les nombreuses activités tournées vers l’extérieur.
La mairie de Bonneuil, « propriétaire de la moitié des lieux », s’est associée à la pétition envoyée à l’ARS. Le maire (PCF) Patrick Douet dénonce « la vision comptable » de l’autorité de tutelle à l’encontre de cette « école de grande renommée ».
De son côté, l’ARS réfute avoir sommé l’école d’arrêter la prise en charge des jeunes de plus de 20 ans. Toutefois, en rappelant qu’il « gère un hôpital de jour de pédopsychiatrie », l’établissement « se doit, à l’instar de toutes les structures prenant en charge des enfants, d’organiser les orientations de ses patients devenus adultes et d’aider les familles dans cette période ». Traduisez : on ne leur demande pas de partir mais si l’école continue à les accueillir, elle perdra son agrément.
Les parents veulent « des solutions »
Que vont devenir les jeunes adultes qui devront quitter l’école de Bonneuil d’ici à la fin de l’année ? C’est la question angoissante à laquelle doivent répondre les parents. Cécile Mexandeau en fait partie. Cette habitante du Pré-Saint-Gervais (Seine-Saint-Denis), dont le fils âgé de 22 ans est concerné par l’annonce, est écœurée. « On a l’impression que tout le monde se renvoie la balle. Il n’y a plus pas de places libres pour les autistes en France. C’est pour ça qu’on nous incite à partir en Belgique. Mais c’est très compliqué. Les garder à la maison ? Mais comment vont faire les mamans qui vivent seules et travaillent ? On ne peut pas le laisser seul à la maison. Tous les autistes n’écrivent pas des livres ou jouent du piano. Les autres, en France, on les cache. On veut des solutions pour nos enfants. »
Des parents et des associations ont monté un projet immobilier pour les adultes autistes asperger. Pour le moment il n'existe rien ni dans le département ni dans la région. Le projet "Maison bleue" prévoit onze appartements à la Rochelle.
"C'est une maison bleue adossée à la colline...", tout le monde connait le début des paroles de la chanson de Maxime le Forestier. Pour Christine Marcel, la maison de cette chanson "c'est un peu la maison idéale où chaque jeune pourrait vivre selon son rythme et selon ses besoins". Christine Marcel et son mari ont monté ce projet "Maison Bleue" depuis presque deux ans pour leur fils de 23 ans qui est autiste asperger.
Les personnes qui souffrent de ce syndrome sont brillantes mais elles ont des difficultés à gérer le quotidien et à s'organiser. Il n'existe rien actuellement dans le département ou dans la région pour ces adultes. Conséquence, les adultes autistes asperger vivent donc la plupart du temps chez leurs parents ou avec d'autres membres de leurs familles.
Préparer l'avenir
C'est parce qu'il n'y a rien que Christine Marcel et son mari ont décidé d'inventer et de créer une solution adaptée pour leur fils et pour les autres adultes concernés par le syndrome d'asperger. Christine Marcel veut préparer l'avenir : "On n'est pas éternel et on ne veut pas que ce soit sa sœur qui soit responsable de la vie de son frère, il faut qu'ils puissent vivre chacun leur vie".
Les situations peuvent être "catastrophiques" quand l'avenir n'est pas préparé estime Valérie Coco, psychologue à l'Adapei 17. "Après le décès des parents, ce sont très souvent les frères et les sœurs qui prennent en charge, ou alors l'adulte autiste asperger se débrouille mais face à une difficulté il peut paniquer".
Un immeuble avec des services
Une "maison bleue" ce n'est ni une institution, ni un centre spécialisé. Selon Valérie Coco, "la maison Bleue ce sont environ onze appartements réunis dans un même lieu, un petit immeuble. Ce sont des appartements privés que chaque adulte va louer mais pour les aider à gérer leur logement il y a aussi dans cet immeuble des éducateurs pour les aider soit par exemple à préparer les repas où à faire le ménage dans leur logement". Des ateliers pour apprendre "à être un citoyen" où à gérer d'autres problématiques sont également prévus.
Dans le projet sont prévu un rez de chaussé avec six appartements pour des personnes autistes asperger qui sont autonomes mais qui ont besoin d'une visite une ou deux fois par semaine. A l'étage, cinq appartements avec un "plateau technique", c'est à dire des éducateurs qui viendront aider les personnes au quotidien. Un veilleur de nuit est également prévu dans cet immeuble. Christine Marcel souhaite que la maison soit située à la Rochelle ou dans la petite couronne car il faut que les adultes puissent avoir accès au transport et à la vie de la cité.
Des logements déjà testés à Roncq
Ce concept n'existe pas pour le moment dans la région mais de tels logement existent déjà dans le nord de la France, à Roncq près de Tourcoing. Le projet monté par Christine Marcel et son mari, aidé par Valérie Coco, est aussi aidé par l'Association Emmanuelle qui aide les personnes en situation de handicap mental. Diane Compain, membre de l'association Emmanuelle explique que "très souvent ce sont les parents qui sont à l'origine des structures, l'association Emmanuelle apporte une expérience cela fait 42 ans que nous créons des structures pour les personnes en situation de handicap mental".
Christine Marcel, Diane Compain et Valérie Coco cherchent désormais à évaluer le nombre d'adultes souffrant du syndrome d'asperger qui serait intéressé par cette solution de logement. Quant au projet de maison Bleue, il est terminé sur le papier, il sera présenté à la fin de l'année à l'Agence régionale de Santé et au Conseil départemental pour une validation, un financement pour la construction.
Grâce à deux mamans d’adolescents atteints du syndrome d’Asperger, la Côte dispose désormais d’un Groupe de compétences sociales.
Catherine Pitton (à g.) et Natalie Boudou ne se sont jamais découragées. Image: Vanessa Cardoso
Par Federico CamponovoMis à jour à 07h48
L’appellation est rebutante mais la fonction est primordiale. A l’heure où l’autisme touche une personne sur 100, selon les statistiques de l’OMS, mais plus vraisemblablement une personne sur 70 ou 80, les Groupes de compétences sociales sont une structure qui permet aux participants souffrant de troubles du spectre autistique (TSA) de développer, voire carrément d’acquérir, la capacité d’interagir avec autrui.
Il faut savoir que l’un des principaux problèmes des adolescents atteints du syndrome d’Asperger, également appelé autisme de haut niveau de fonctionnement, est leur incapacité à communiquer avec leur entourage de façon sereine et constante.
Il est donc indispensable de les prendre par la main pour les mettre en confiance, leur apprendre à reconnaître leurs émotions et les conduire sur le chemin de l’échange et de l’amitié. Début novembre, à l’initiative de deux mamans d’adolescents atteints du syndrome d’Asperger, un Groupe de compétences sociales est ainsi né à Nyon.
Diagnostic difficile
Catherine Pitton et Natalie Boudou ne sont pas du genre à se lamenter en attendant que l’on vienne (peut-être) à leur aide. Natalie, l’an dernier, avait révélé dans nos colonnes le chemin de croix enduré par sa fille Elise, livrée à l’impéritie des psychiatres qui ont mis 15 ans à diagnostiquer son autisme (24 heures du 16 mars 2015).
Nous avions alors rencontré Elise à son retour de l’école. Un regard, un bonjour murmuré du bout de lèvres, puis la porte de sa chambre s’était définitivement refermée. A peine plus d’un an plus tard, dans la nouvelle maison des Boudou, à Crans-près-Céligny, Elise rentre une fois encore de l’école, sourire aux lèvres, vous tend la main en disant qu’elle vous reconnaît, puis attaque joyeusement tant un paquet de biscuits au chocolat qu’une belle conversation dans laquelle elle finira par lâcher, avec une pointe de malice, qu’elle se sent réellement beaucoup mieux.
Elise, bientôt 20 ans, fréquente depuis moins d’un an un Groupe de compétences sociales à Lausanne. «Les progrès de notre fille sont absolument considérables, souligne Natalie Boudou. Elle a rencontré des gens qui lui ressemblent, a noué des amitiés et commence même à organiser des sorties. Pour nous, pour la famille, c’est un nouveau jour qui se lève.»
Don généreux
Mais Lausanne n’est pas la porte à côté. Sachant que les besoins sur La Côte sont importants et que toutes les familles n’ont pas la possibilité d’emmener leur enfant à Genève ou à Lausanne, Natalie Boudou et Catherine Pitton, maman d’un garçon souffrant du syndrome d’Asperger diagnostiqué précocement, ont pris le taureau par les cornes en 2015.
En toute logique, elles se sont d’abord adressées au Service de l’enseignement spécialisé et de l’appui à la formation (SESAF), qui dépend du Département de la formation et de la jeunesse. On les a félicitées mais pas aidées, au prétexte que l’argent fait défaut.
Le découragement n’étant pas le genre de la maison, elles ont sonné à d’autres portes et au bout du compte, grâce au soutien de la Fondation de Vernand, qui fournit un appui logistique, et surtout à un don généreux de la Fondation Pélichet, à Nyon, elles ont finalement atteint leur but.
Groupe mis sur place
Jeudi 3 novembre dernier, en fin d’après-midi, un Groupe de compétences sociales a réuni pour la première fois six adolescents entre 14 et 17 ans, tous volontaires, dans les locaux de la Fondation de Vernand, à Nyon. Pendant une année, sous la conduite d’une enseignante spécialisée et d’un psychologue, ils apprendront notamment, une fois par semaine, à se connaître, à interpréter leurs émotions et celles des autres, à comprendre le langage non verbal, le deuxième degré et à gérer leur stress et leurs frustrations. A vivre harmonieusement en société, en somme, en intégrant des codes qui leur sont, au départ, étrangers.
Tout cela à un prix, bien sûr. La mise en œuvre d’un tel groupe coûte de 30 000 à 35 000 francs par an, il faudrait en créer d’autres, pour d’autres tranches d’âge, et les deux mamans ne disposent pour l’heure que d’une seule année de financement.
Qu’à cela ne tienne: avec une volonté et un optimisme roboratifs, elles sont convaincues qu’elles trouveront un ou plusieurs donateurs qui leur permettront de pérenniser leur épatante initiative. Qui pourrait en douter? (24 heures)
(Créé: 07.11.2016, 07h48)
Directrice du Centre cantonal de l’autisme du CHUV depuis 2014, la pédopsychiatre Nadia Chabane ne cache pas son admiration pour l’action de Natalie Boudou et de Catherine Pitton. «Ce que ces deux mamans ont fait est formidable, parce que la création de groupes de compétences sociales fait partie des stratégies phares de notre combat contre l’autisme, souligne celle qui est aussi professeure à l’UNIL, responsable de la chaire Hoffmann dédiée aux troubles du spectre de l’autisme (TAS).
L’un des principaux problèmes des personnes atteintes de ce syndrome est précisément leur incapacité à comprendre leur environnement social et à adopter les codes que nous apprenons intuitivement. Il est donc très important de les prendre en charge, poursuit-elle, d’adapter le groupe au niveau des personnes qui le composent, à leurs besoins et à leur âge, et il n’est jamais trop tard, pour un autiste, pour y participer.»
Natalie Boudou et Catherine Pitton avaient pourtant tenté d’entrer en contact avec le Centre cantonal de l’autisme, qui ne leur avait toutefois jamais répondu. «J’en suis profondément désolée, mais je dois avouer que nous sommes complètement débordés. Le centre, qui a créé un appel d’air considérable dans le canton, ne compte que trois psychologues, un logopédiste et deux médecins, dont moi».
«Il ne peut pas être le seul recours, confie Nadia Chabane. Quand j’ai été nommée, j’ai immédiatement précisé que tous les problèmes ne se régleraient pas d’un coup de baguette magique. Notre mission principale, aujourd’hui, est de former les professionnels à une approche comportementale de l’autisme, et de créer un véritable réseau. Nous avons donc besoin de temps, mais je sais que nous y arriverons.»
Témoignage A la veille de la Journée mondiale de l’autisme, le 2 avril, un couple de parents raconte le chemin de croix de leur fille, 18 ans aujourd’hui, livrée à l’impéritie psychiatrique. Plus...
Cette vidéo est destinée à avoir un regard neuf sur le handicap, qui fais passer un message de plus vers la compréhension et l'intégration. A chacun ses compétences propres, à chacun son talent. Du bonheur à écouter et à regarder...
Dix familles se battent pour permettre à leurs jeunes adultes autistes de continuer à être accueillis par l’école expérimentale de Bonneuil-sur-Marne (EEB) après avoir reçu en septembre un courrier les invitant à trouver une solution alternative dès décembre.
Créée en 1969 par deux psychanalystes, Maud Mannoni et Robert Lefort, l’Ecole expérimentale de Bonneuil accueille une quarantaine de jeunes autistes et est gérée par l’association CERPP (Centre d’études et de recherches pédagogiques et psychanalytiques).
Neuf semaines pour partir
Après 14 ans d’accueil au sein de l’école expérimentale de Bonneuil-sur-Marne, les parents d’Antoine, aujourd’hui âgé de 22 ans, ont reçu fin septembre une courte lettre de l’établissement, les informant que leur fils devait quitter l’établissement pédo-psychiatrique dans le courant du mois de décembre. «Comme j’ai eu l’occasion de vous en parler à plusieurs reprises lors de nos entretiens, nous sommes sommés par I’ARS d’arrêter les prises en charges en Hôpital de Jour des jeunes de plus de 20 ans, puisque nous sommes un établissement de psychiatrie infanto-juvénile. Un travail d’orientation, mis en place depuis plus de deux ans, est en cours. Nous savons que les démarches ne sont pas simples actuellement et nous sommes avertis des difficultés rencontrées par les familles et par notre équipe dans la recherche d’établissements pour adultes. Toutefois comme prévu de longue date par I’ARS, nous sommes aujourd’hui dans l’obligation de notifier une fin de prise en charge pour votre enfant au sein de notre établissement à compter du vendredi 16 décembre 2016», prévenait Laurence Bruyère, la directrice médicale de l’établissement.
«Ce courrier nous a abasourdis, l’école s’était engagée moralement à garder les enfants tant qu’ils n’auraient pas trouvé de place», témoigne Cécile Mexandeau, la maman d’Antoine. Comme elle, neuf autres parents ont reçu une notification similaire leur laissant seulement quelques semaines pour trouver un autre lieu d’accueil. Dans un courrier à l’école, les parents d’Antoine réclament alors des explications, démentant que la question ait été abordée à plusieurs reprises. ‘Nous avons évoqué ce sujet une seule fois lors de notre dernier RDV en juillet et jamais il n’a été dit que la prise en charge d’Antoine se terminerait sans solution d’accueil alternative‘ y rappelaient les parents qui ont aussi écrit à l’ARS.
A qui la faute ?
Interpellée par les parents, l’école expérimentale indique qu’elle ne fait que se soumettre à la volonté de l’Agence régionale de santé. «Lorsque l’ARS a renouvelé l’autorisation de l’établissement en juillet 2016, elle a rappelé que l’accueil de personnes de plus de 18 ans n’était pas conforme avec le règlement. Constatant à la rentrée que nous comptions toujours parmi nous de jeunes adultes, l’ARS a réitéré son opposition verbalement. C’est suite à cela que nous avons envoyé ce courrier aux parents», explique Bruno Lorit, l’avocat de l’école. Depuis, l’école expérimentale a décidé d’agir pour le maintien des jeunes adultes en son sein. L’avocat de l’établissement estime que l’Agence régionale de santé ne s’appuie sur aucune base légale évoquant l’absence de limitation d’âge dans les textes juridique ou réglementaire. «Nous avons adressé un recours gracieux auprès de l’ARS pour qu’elle revienne sur sa décision, nous pensons qu’elle saura faire preuve de sagesse», poursuit l’avocat du centre.
De son côté, l’agence dément toute requête d’exclusion. «L’annonce que l’ARS sommait l’EEB d’arrêter les prises en charge en hôpital de jour des jeunes de plus de 20 ans à compter du 16 décembre 2016 est erronée, pose l’agence. L’ARS n’a pris aucune mesure de retrait de financement à l’encontre de l’Ecole expérimentale de Bonneuil (EEB), association autorisée pour la gestion d’un hôpital de jour de pédopsychiatrie. L’ARS a encore moins pris de dispositions individuelles à l’encontre de tel ou tel patient. Par ailleurs, l’EEB souhaite garder sa vocation de prise en charge des enfants et n’a pas sollicité à être transformée en structure pour handicapés adultes», poursuit l’agence régionale.
Pétition de 2700 signatures et lettre du maire au ministre
En attendant qu’EEB et ARS se mettent au diapason, les familles, paniquées, usent de tous les leviers disponibles pour alerter le ministère de la Santé. Une pétition a été lancée il y a une semaine sur le site change.org, qui a déjà recueilli plus de 2700 signatures. Le maire PCF de la ville, Patrick Douet, a également écrit à Marisol Touraine, indiquant qu’il était irréaliste pour ces parents de trouver une solution en deux mois, et que cette injonction risquait de les contraindre de quitter leur emploi. Voir le courrier.
La galère pour trouver des solutions adultes en France
«Nous cherchons depuis deux ans un autre lieu d’hébergement pour notre fils. Je suis allé visiter des installations à trois reprises en Belgique. En France c’est compliqué, il y a peu de structures proposées et elles ont très peu de places à offrir. Souvent, elles les réservent à des personnes qui habitent dans la région», témoigne Cécile Mexandeau.
Car la situation des familles des usagers de l’EEB n’est qu’un exemple du manque de structures d’accueil et d’accompagnement des 650 000 autistes de France, déploré depuis des années par les associations, en particulier pour les personnes adultes et vieillissantes.
Ségolène Neuville était, hier, en visite à Vannes. Elle est intervenue au congrès de « Nous Aussi », association de personnes handicapées intellectuelles. Elle a visité une unité d'enseignement maternelle pour les enfants autistes et rencontré la direction de la CPAM 56. Lors de sa visite à Vannes, hier, la secrétaire d'État chargée des Personnes handicapées et de la Lutte contre l'exclusion, Ségolène Neuville, a rencontré la direction de la Caisse Primaire d'Assurance Maladie du Morbihan, pour évoquer la question des adultes handicapés qui, faute de place en France, sont placés dans des établissements belges non conventionnés.
124 établissements belges concernés
« Nous payons, alors que nous ne pouvons avoir aucune information sur la réalité de la prise en charge et des soins reçus par nos assurés », a souligné le directeur de la CPAM 56, Mohamed Azgag. « On nous demande aussi régulièrement de payer des soins, sans que nous n'ayons les rapports médicaux : nous n'avons pas de garantie des soins, seulement des factures ». La situation est apparue lorsqu'en 2010, ces dossiers ont été centralisés au Centre National des Soins à l'Étranger, à la CPAM 56. Avant, ces remboursements étaient disséminés dans les différentes caisses et passaient davantage inaperçus. Fin 2013, le bilan faisait apparaître 82 établissements belges non conventionnés pour 1.
452 personnes prises en charge, soit une dépense de 59,1 M € pour des assurés du régime général. À ce jour, ce sont 124 établissements belges concernés, pour près de deux fois plus de personnes (2.732) soit une dépense de 100 millions d'euros.
« Des privés qui font du fric »
La secrétaire d'État a expliqué être en lien avec son homologue belge sur cette question : « Côté wallon, il y a des contrôles pour les établissements conventionnés de grande qualité, mais, en face, des établissements privés font du fric. C'est compliqué parce que de leur côté ça crée de l'emploi mais avec notre argent. Ce qu'il faut c'est pouvoir trouver une solution pour arrêter ce flux. Chaque année, nous créons 4.000 places et pourtant le flux vers la Belgique continue, principalement pour des personnes avec des troubles du comportement ». Ségolène Neuville prône la possibilité pour les familles de se retourner vers les Maisons départementales des personnes handicapées (MDPH). « J'ai créé une ligne de financement pour mettre en place des réponses individuelles et pas que des solutions globales. Mon ambition est que les gens arrêtent d'aller en Belgique ».
En tant que porte parole du CCNAF (Comité Consultatif National d'Autistes de France), j'use ici de mon DROIT DE REPONSE au Pr Bernard Golse, Président de la CIPPA (Coordination Internationale entre Psychothérapeutes Psychanalystes s’occupant de personnes avec Autisme)
Laurent Mottron, professeur de psychiatrie, clinicien et titulaire de la chaire de neurosciences cognitives de l’autisme à l’Université de Montréal, écrivait dans un article du Monde, en mars 2012 : « La psychanalyse n’a rien à dire ni à faire avec l’autisme. La psychanalyse est une croyance, une pratique qui doit rester limitée à un rapport entre adultes consentants. On doit la sortir du soin, des enfants en particulier (et pas seulement de l’autisme). Je suis parti au Canada pour fuir cela il y a vingt ans »
Le 13 octobre 2016, un groupe de parlementaires a déposé une proposition de résolution invitant le Gouvernement français à fermement condamner et interdire les pratiques psychanalytiques sous toutes leurs formes, dans la prise en charge de l’autisme car n’étant pas recommandées par la HAS.
Concernant la question de l’autisme, le Professeur Bernard Golse déclare « prendre acte de la création du conseil national de la santé mentale (…) et espère vivement que les troubles envahissants du développement seront de la compétence de ce nouvel organe de réflexion. » Ce Monsieur semble beaucoup tenir à la notion obsolète et rejetée depuis longtemps par le monde scientifique, d’affilier l’autisme à un problème de « santé mentale », autrement dit, une « psychose ». L’autisme n’est pourtant pas une maladie. On n’en « guérit pas. » C’est une spécificité, une part de la neuro-diversité, une condition pour ne pas dire… un destin. On naît autiste, autiste on le reste toute sa vie et on meurt autiste.
Heureusement, certains ne l’ont pas laissé se préoccuper de leur destin.
C’est le cas, entre autres, de l’acteur Francis Perrin, qui en présence de sa femme Gersende, s’est vu endurer un interrogatoire « culpabilisant » par ce même Professeur, qui, a défaut d’établir un diagnostic, a proposé « une mise en observation durant plusieurs semaines » de son fils en hôpital psychiatrique.
Grâce à un accompagnement adapté et une inclusion en milieu ordinaire, loin des instituions psychiatriques, il évolue aujourd’hui favorablement vers une probable autonomie et, nous ne pouvons que lui souhaiter, vers une vie future d’homme épanoui.
Le Professeur Pierre Delion n’a jamais répondu à ma lettre ouverte. Je n’ai jamais été attaqué pour diffamation.
Quant au professeur Bernard Golse, quand on lui demande, après ses longs doubles discours « d’aller au bout de ses convictions », celui-ci semble briller par son silence.
Est-ce vraiment les personnes autistes qui ont le plus de problèmes de communication ?
Le Sénat a adopté ce 27 octobre le projet de loi prévoyant la création de l'ANSP : la nouvelle agence nationale de santé publique, après un premier feu vert donné par l'Assemblée nationale fin septembre
Mesures de simplification : l’AAH entre autres : les bénéficiaires dont le taux d'incapacité est stable et supérieur à 80% pourront bénéficier de l'allocation pour une durée pouvant aller jusqu'à 20 ans, contre 10 ans actuellement.
L'agence technique de l'information sur l'hospitalisation, 2015 : Les chiffres-clé de la psychiatrie : Données issues du Rim-P 2015, chiffres arrondis au millier près
Décret n°2016-1299 du 30 septembre 2016 portant application du II de l'article 80-1 de la loi n°2002-2 du 2 janvier 2002 créé par l'article 67 de la loi n°2015-1776 du 28 décembre 2015 relative à l'adaptation de la société au vieillissement
Autisme France Association loi 1901 reconnue d’utilité publique. 1175 avenue de la République - 06550 LA ROQUETTE SUR SIAGNE e-mail : autisme.france@wanadoo.fr Tél : 04 93 46 01 77 - Fax : 04 93 46 01 14
LE PLUS. Faudra-t-il créer un parti du Handicap pour se sentir représenté ? C'est ce qu'en vient à se demander Olivia Cattan, présidente de l’association Paroles de femmes et de l'association SOS autisme en France. Une question qu'elle adresse autant aux dirigeants de gauche, qu'aux candidats aux primaires, en ce jour de deuxième débat de la primaire à droite, ce jeudi 3 novembre.
Handicap, fauteuil roulant, à Nantes le 28/04/2010. Image d'illustration. (JS EVRARD/SIPA)
À quelques jours de la primaire à droite, les parents d’enfants handicapés ainsi que de nombreuses personnes handicapées sont indignés et s’interrogent sur leur vote et sur leur place de citoyen dans leur propre pays.
Nous sommes des électeurs comme les autres
Pourquoi, lors des prestations télévisuelles des présidentiables, mes confrères et consœurs journalistes ne posent aucune question sur le handicap, comme s’il s’agissait d’un sujet mineur ?
Pourtant, plus de 9 millions de personnes sont concernées par le handicap en France. Un chiffre que l’on peut multiplier par trois puisqu’il concerne également des millions de familles, des parents, des frères et des sœurs, des conjoints.
Est-ce de la faute des médias et communicants politiques qui ne trouvent pas ce sujet vendeur, préférant toujours les mêmes sujets racoleurs qui fracturent notre société ?
Est-ce un sujet tabou qui inspire la peur et le rejet aux valides ? Ou est-ce plus profondément la vision que l’on a des personnes handicapées en France, une vision vieillotte compassionnelle et victimaire, qui conduit à considérer les personnes handicapées comme des sous-citoyens qui ne comptent pas ?
Pourtant beaucoup d’entre eux, ainsi que leurs familles, iront voter pour les primaires de droite, de gauche, et plus tard pour l’élection présidentielle. Le programme handicap des différents candidats ayant un impact capital sur leurs choix.
Rien de concret, à droite comme à gauche
À part Bruno le Maire et Nathalie Kosciusko-Morizet, qui ont répondu à l’appel de SOS autisme, et qui tentent à chacune de leurs interventions de placer le mot "handicap", rien de la part des autres candidats de la droite.
Mais à gauche, ce n’est pas mieux. Les ministres de François Hollande n’ont rien fait de concret à part quelques annonces médiatiques non suivies de mesures efficaces. Emmanuel Macron, Arnaud Montebourg et les multiples frondeurs de salon restent bien indifférents à la situation dramatique de ces millions de personnes, oubliant que la gauche est censée s’occuper des plus faibles.
Seul Jean-Luc Mélenchon a osé parler de l’autisme et des familles précaires, bousculant la vieille gauche idéologique aux relents psychanalytiques.
Faudra-t-il se suicider comme ces mamans l'ont fait ?
Cette semaine a pourtant été dramatique, avec le suicide de ces mères de familles qui, à force de pression répétée des services sociaux, à bout de leur isolement social et d’aucune solution possible pour leurs enfants, ont commis l’irréparable en se suicidant.
Mais quelques dépêches et articles dans la presse, pour souligner ces actes qualifiés de "faits divers", ne seront pas suffisants pour calmer notre indignation et notre colère.
Faudra-t-il créer un parti du Handicap pour se sentir représenté ?
Faudra-t-il descendre dans la rue et tout casser, monter sur des grues ou se suicider comme ses mamans l’ont fait pour se faire entendre, ou encore quitter notre pays pour que nos enfants espèrent avoir un avenir, comme beaucoup de parents l’ont fait ?!
Le handicap, une cause nationale qui concerne tous les Français
Alors, messieurs et mesdames les élu-e-s, vous qui vous présentez aux primaires et à l’élection présidentielle, vous qui êtes censés occuper cette haute fonction et représenter la parole de tous les Français, voilà ce que nous attendons du prochain président : un programme politique du Handicap d’envergure, composé d’inclusion scolaire et sociale, de gratuité des soins et des prises en charge nécessaires, de formation des accompagnants et de personnel concerné…
Nous avons besoin de médecins spécialisés, de centres suivant les recommandations de la Haute autorité de santé, d’emplois pour nos adultes.
Nous attendons aussi que le handicap ne soit plus tabou et qu’il soit une grande cause nationale qui concerne tous les Français, parce que d’un jour à l’autre, chacun d’entre vous peut être concerné. Nos familles ne s’exileront pas en Belgique et ne seront pas des apatrides invisibles et sans droit.
Mais en attendant l’homme providentiel et le réveil des consciences, sachez que la voix de ces 9 millions de personnes concernées se fera entendre dans les urnes.
par Caroline · Publication 12 avril 2016 · Mis à jour 17 juillet 2016
Les neurones miroirs s’activent aussi bien quand on exécute une action que lorsqu’on regarde quelqu’un exécuter cette même action. Le même réseau de neurones s’activent chez les personnes qui activent une action et chez celles qui les observent.
Les neurones miroirs servent à imiter les actions vues mais ils jouent aussi un rôle dans le déchiffrage des intentions et émotions d’autrui.
Nous avons une tendance naturelle à être en sympathie (forme de fusion entre soi et autrui ) plutôt qu’en empathie (ressentir ce que ressent l’autre tout en gardant une perspective propre). Les neurones miroirs s’activent quand on est en sympathie mais un autre réseau de neurones prend le relais quand on est en empathie : c’est le réseau de la mentalisation qui permet de ressentir ce que l’autre ressent sans se laisser envahir par nos propres émotions. (source : Entre toi et moi, l’empathie – produit par Flair Production)
Les 3 rôles des neurones miroirs
Imitation des actions
Observer un comportement, un mouvement, c’est déjà le réaliser dans notre esprit, et de manière extrêmement précise. Voir un acte et l’accomplir entraîne l’activation des mêmes zones cérébrales.
Les enfants répètent les mots, les gestes, les situations qu’ils ont vécus; ils jouent et miment les scène de la vie quotidienne. Ils apprennent, comprennent et apprivoisent progressivement le monde en rejouant ce qui se déroule autour d’eux.
Déchiffrage des émotions
Des études par IRM ont montré que regarder un film avec des visages heureux, effrayés, maussades, active chez le spectateur les mêmes aires cérébrales, à un moindre degré, que lorsqu’on éprouve réellement ces sentiments. Les images, les photos ou les films ont donc un impact considérable sur notre cerveau.
Les enfants subissent de plein fouet les émotions véhiculées par les images, ils sont littéralement envahis par elles, n’ayant pas encore les moyens de les analyser et de prendre du recul. Ce qu’ils voient peut véritablement les terrifier, entraîner des crises d’angoisse et des cauchemars. – Catherine Gueguen
La contagion émotionnelle
Catherine Gueguen écrit : Quand nous avons le sentiment très agréable d’être en « communion », en parfaite résonance, en synchronie avec l’autre, de partager réellement l’instant présent, il existe alors une traduction biologique : nos neurones miroirs s’activent. Les neurones miroirs constituent une sorte de sixième sens qui rend les émotions contagieuses. Ainsi, quand les adultes crient, s’énervent, ces émotions sont transmises à l’enfant qui ressent ces mêmes émotions de colère.
Que souhaitons-nous transmettre à nos enfants ?
A cause (ou grâce) aux neurones miroirs, toute personne offre un modèle, bon ou mauvais, aux enfants. Les neurones miroirs entraînent des apprentissages implicites.
Aussi étonnant que cela puisse paraitre, l’affection, la tendresse se transmettent et s’apprennent, comme la violence. L’enfant nous imite et nous lui transmettons en priorité ce que nous faisons et ce que nous sommes.
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Source : Pour une enfance heureuse de Catherine Gueguen
La connaissance s'élabore contre une connaissance antérieure.
[Gaston Bachelard]
Cette citation illustre parfaitement les débats passionnés autour de l'autisme ...