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"Au bonheur d'Elise"

28 novembre 2012

Enquête sur les conditions du diagnostic de l'autisme sur le site Autisme Infantile

Enquête IntegraGen auprès de parents d’enfant atteint d’autisme: les résultats

Bernard CourtieuVous avez été plusieurs centaines à répondre à l’appel de Nathalie et à participer à une enquête relative aux conditions du diagnostic de l’autisme chez votre enfant et sur votre perception du rôle et de l’intérêt d’outils de diagnostic génétique précoce.

Pour ne rien vous cacher, une équipe de trois américains sur le terrain pendant un mois avait ramené 172 réponses à un questionnaire comparable, alors quand Nathalie s’est permis de sourire en disant qu’elle et ses crocobics pouvaient faire mieux en un week-end, nous avons aussi un peu souri.

Quand on a fait le compte, nos amis américains ont simplement baissé la tête et ont dit « où l’avez-vous trouvée? » – un immense merci à Nathalie, à ses camarades Jean-Louis Chapellier, Lionel Chamussy, Stéphane Bruzzi, et tous ceux qui l’ont relayée.

Les résultats

Vous trouverez les résultats complets sur le site.

Pour ceux qui n’ont pas envie de rentrer dans le détail des 25 pages, de résultats, voila ce que j’en retire de plus marquant:

  • Tout d’abord, les résultats sont quasi identiques entre les francophones (dont 470 français et 40 Québécois) et les américains. Ensuite le délai: entre le moment où les parents s’aperçoivent que l’enfant ne se développe pas comme les autres et le diagnostic définitif, il se passe près de deux ans et demi. On dit que les choses avancent, que les professionnels sont mieux formés, que le diagnostic est plus précoce… certes, mais quand on vous interroge, vous nous dites qu’il s’est passé plus de deux années pendant lesquelles le diagnostic n’a pas été confirmé, alors qu’il y avait des premiers signes.
  • Deuxième point, vous êtes plus de 60% à répondre qu’un examen génétique a été réalisé, ce qui est énorme, beaucoup plus important qu’aux USA et qu’au Québec (où ils sont seulement 18%). C’est surprenant compte tenu du peu d’outils existants mais très encourageant quant aux perspectives d’utilisation de la génétique dans l’ensemble de l’arsenal disponible pour contribuer à un diagnostic clinique précoce.
  • Et, par conséquent, troisième point, vous êtes près de 70% à dire que vous souhaiteriez réaliser un test qui puisse prédire le risque d’autisme chez un enfant dont un frère ou une soeur est atteint, parce que vous pensez que cela permettrait d’accélérer le diagnostic et la prise en charge, et d’améliorer le suivi. Pour les 30% qui ne l’auraient pas souhaité, les raisons sont plutôt « qu’est-ce que cela aurait changé » ou « cela aurait majoré mon anxiété ».

                                     - voir ce tableau sur le site Autisme Infantile -

enquête IntegraGen

Et maintenant?

Bien sur cette enquête ne résout pas d’un coup le problème du diagnostic encore trop tardif, mais on en retire que vous pensez:

  • Qu’une période de plus de deux ans s’écoule entre premiers signes et diagnostic définitif, et que c’est probablement là qu’on peut agir et avoir un impact considérable.
  • Qu’un outil qui permettrait de réduire ce délai, et par conséquent d’accélérer la prise en charge, non seulement ne vous fait pas particulièrement peur, mais surtout vous permettrait – ou vous aurait permis – de réduire ce délai, de mettre en place plus tôt les outils de prise en charge. Quand on connait le bénéfice de la prise en charge précoce et les difficultés que vous rencontrez pour mettre en place les AVS, l’ABA, et toutes ces choses en trois lettres qui permettent d’accompagner vos enfants, c’est clair et parfaitement compréhensible.

Il y a encore beaucoup de travail pour permettre à ces outils de trouver leur place mais vous avoir écouté et comprendre mieux ce dont vous pourriez bénéficier nous permet de travailler en ce sens. Un immense merci encore une fois et à très bientôt.

Et surtout, ne lâchez rien!
- Bernard Courtieu

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28 novembre 2012

Autisme : France 2 se félicite du succès de sa soirée spéciale.

article publié sur le blog TV NEWS

CERVEAUDHUGOLE_preview.jpg

 

TVNEWS audiences En proposant une soirée continue avec la diffusion du CERVEAU D’HUGO suivi d’un débat sur l’autisme, à une heure de grande écoute, France 2 a souhaité sensibiliser les téléspectateurs à ce handicap et changer le regard et le comportement de la société sur l’autisme. Hier, mardi 27 novembre à partir de 20h45, le très beau docu-fiction LE CERVEAU D’HUGO de Sophie Révil a réalisé une très belle performance en réunissant en moyenne 3,7 millions de téléspectateurs et 13,5% de part d’audience selon Médiamat-Médiamétrie.

Face à une concurrence particulièrement difficile, dixit le communiqué de France télévisions, France 2 se félicite d’avoir réuni les téléspectateurs "au travers d'un programme documentaire de création originale, qui s'articule sur des valeurs humanistes. Cela conforte le statut et la mission de France 2, chaîne de l'événement, de la différence et de la création au service de tous".

Après la diffusion du docu-fiction, à partir de 22h25 le débat « Autisme : le scandale français », présenté par Benoît Duquesne, a réuni en moyenne 2,5 millions de téléspectateurs et 12,7% de part d’audience.

Le site du docu-fiction a généré 19 000 visites et totalisé 63 000 pages vues pour la seule soirée d'hier, mardi 27 novembre 2012. 742 messages ont été enregistrés sur le forum, où les témoins du film répondaient en direct aux internautes après la diffusion sur France 2. Les internautes ont été nombreux à suivre LE CERVEAU D’HUGO sur les sites francetv pluzz, avec 4 700 sessions de direct vidéo recensées. L'aventure du CERVEAU D’HUGO se poursuit sur le site du docu-fiction où les internautes peuvent encore voir la vidéo de rattrapage pendant 7 jours, découvrir des témoignages inédits, visionner les scènes coupées et celles commentées par la réalisatrice et l'acteur principal, et bien sûr, continuer de débattre sur le forum. Pour retrouver tous les contenus additionnels du CERVEAU D’HUGO, rendez-vous sur le site : http://www.france2.fr/emissions/le-cerveau-dhugo 

 

Rappel :

Hugo est une énigme vivante. Si vous le croisez dans la rue, vous penserez qu’il est un simple d’esprit. Pourtant, il est d’une intelligence remarquable, c’est même un génie dans son domaine, le piano. Hugo est né avec un handicap étrange et mystérieux : l’autisme. Il aime se décrire comme un martien au pays des "neurotypiques", les êtres humains qu’on dit normaux. Le Cerveau d’Hugo, diffusé mardi à 20h45 sur France 2, raconte l’histoire mouvementée et bouleversante d’Hugo depuis sa naissance jusqu’à l’âge de 22 ans, grâce à des acteurs de différents âges. La fiction est enrichie par des témoignages d’autistes, enfants, adolescents ou adultes, et leurs parents. Ils nous donnent une extraordinaire leçon de courage car être né avec un cerveau autiste au pays des neurotypiques est une épreuve et un combat de chaque jour. Le film retrace aussi l’histoire de l’autisme grâce à d’émouvantes images d’archives, et nous fait voyager à l’intérieur du cerveau humain à partir des dernières découvertes scientifiques.

 

Un docu-fiction écrit et réalisé par Sophie Révil. Collaboratrice scientifique Nouchine Hadjikhani. Avec la voix de Sophie Marceau.

Produit par ELZEVIR FILMS et ESCAZAL FILMS. Avec la participation de France Télévisions.

Avec Thomas Coumans (Hugo), Arly Jover (maman d'Hugo), Christine Murillo, Charles Fresse, Kilyann Lefevre et Paolo Martinelli.

 

Avant d’interpréter Hugo, le comédien belge Thomas Coumans (photo) dit qu'il ne savait presque rien de l'autisme. "“C’est un vrai autiste” est une remarque que j’avais entendue dire pour désigner une personne renfermée, peu sociable. Voilà tout ce que je savais de ce handicap. Mais, en lisant le scénario, j’ai appris énormément. Comme, par exemple, que ça touche beaucoup plus de personnes qu’on ne croit et qu’il y a de nombreuses formes d’autisme. Face à une émotion, les personnes autistes ne sauront pas se dominer, alors que les neurotypiques auront les connexions cérébrales nécessaires pour gérer la situation. Une phrase du film m’a marqué. Elle expliquait que nous ne sommes pas égaux biologiquement face au bonheur. Sans entrer dans les détails du fonctionnement cérébral, nous ne produisons pas tous les bonnes hormones en quantité suffisante. Chaque humain a sa manière d’appréhender le monde. Soit sept milliards de visions différentes, dont celles des personnes autistes…"

 

Interrogé par Diane Ermal à propos des difficultés rencontrées pour créer Hugo, Thomas Coumans souligne que la première était le piano ! "Je n’en avais jamais joué avant et même si je fais semblant dans le film, il a fallu que je répète le placement des mains. Ce n’est pas du tout évident. Pour composer le personnage, j’ai visionné des témoignages de personnes autistes. Puis, j’ai essayé de créer Hugo par moi-même. La difficulté consistait surtout à trouver le juste équilibre entre l’étrangeté, le décalage exprimé par le corps et une certaine normalité. Il ne s’agissait pas de faire le “neuneu”, le débile, mais de traduire la subtilité de l’autisme qui peut avoir l’apparence d’une psychose ou de la folie, mais n’en est pas une. La plupart des personnes autistes sont intelligentes et parlent normalement, mais peuvent aussi tout d’un coup changer de comportement : une tête un peu trop penchée ou une manière de regarder particulière. J’ai travaillé ces attitudes dans mon jeu, accentuées au maquillage par un grain de beauté ici, des cernes là, des marques de lunettes sur le nez."

 

Sur le tournage :

 

Crédit photo © Gilles Scarella - France télévisions.

28 novembre 2012

Autisme : le cerveau d'Hugo & débat ... signez la pétition si vous voulez que les choses changent

Une pétition pour changer les plans du plan autisme.

Conclusion du  débat télévisé : « Autisme, le scandale français »

 Aux parents qui veulent des prises en charge recommandées par la Haute Autorité de Santé, les ministres répondent  « La société n’est pas prête » : que vaut une personne autiste ?

Aucun gouvernement ne prendra « le taureau par les cornes ». Ils n’en voient pas l’intérêt  car, il faut bien le reconnaître, tout le monde se fiche bien pas mal des autistes même si ils sont 600 000, et donc le problème n’est pas un danger pour les gouvernements qui ne pensent qu’en terme d’électorat.

 

 

 

Pétition

Le prochain plan autisme est en cours de préparation : il s’annonce très mal pour les familles.

Dans ce plan, les recommandations de bonnes pratiques, on s’en tape, elles seront probablement ignorées, quant à l’inclusion, n’en parlons pas… Mais le plus alarmant dans tout cela, c’est que le gouvernement évite soigneusement d’y faire participer les familles, sauf pour recevoir leurs plaintes…

Qu’est-ce qui me conforte dans mes inquiétudes ? Et bien, par exemple, le fait que des articles sur le site du gouvernement,  en faveur de thérapies recommandées, soient brusquement retirés. Bon, malgré cette censure, on peut les consulter ici :  « École innovante »(sans doute trop ?) et  « Apprendre à apprendre » par Karina Alt, justement invitée au débat d’hier, sympa de lui retirer son interview !

 

Parce que je ne veux pas rester impuissante, j’ai créé une pétition, qui sera présentée au Sénat, le jeudi 06 décembre à l’occasion d’un colloque sur le plan autisme, colloque qui promet une belle animation de la part des parents, ça va chauffer !

http://www.petitions24.net/autismele_gouvernement_doit_changer_ses_pratiques

28 novembre 2012

Revoir "Le cerveau d'Hugo" sur France 2 du mardi 27 novembre & le débat "Autisme : le scandale français"

logo france 2

Quelques images à retenir. Cliquez sur n'importe laquelle pour accéder au film en replay.

Lien vers le débat animé par Benoît Duquesne ICI "Autisme : le scandale français"

cerveau hugo image 1

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27 novembre 2012

Dimanche 16 décembre 2012 - Concert avec "We are ENFANT TERRIBLE"

 

 
 
Le festival des Aventuriers - Fontenay sous bois
 
dimanche 16 décembre 2012 - Concert avec "We are ENFANT TERRIBLE"
 
Espace Gérard Philipe - rue Gérard Philipe - 94120 Fontenay sous bois - 16 heures

Concert jeune public à partir de 7 ans

Jouissive explosion dénergies positives, les délices musicaux du trio lillois We Are Enfant Terrible se positionnent clairement sur le territoire des sonorités tribales du brillant groupe canadien Crystal Castles.

Mais, encore plus électronique que le crew de Toronto, nos chérubins balancent avec malice mélodies 8-bits éclatantes et beats hyperpuissants. Cette musique euphorisante, qui agit directement sur l’activation du plaisir de nos neurones, redonne au genre humain le sens de la fête. Leurs concerts suscitent des moments uniques d’épanouissement et de liberté. Au programme de ce concert jeune public à partir de 7 ans : un concentré de bonne humeur qui sera l’occasion de danser, sauter, et hurler de rire sans modération pour petits (et grands) !

Un accueil attentif sera réservé aux familles d’ enfants présentant un handicap. Ainsi toutes les émotions, tous les mouvements et toutes les agitations y seront tolérés !

Des bénévoles seront sur place.

 

L'Espace Gérard Philipe est accessible aux personnes en fauteuil. Concert debout (on peut s'assoir par terre). Bouchons d'oreilles disponibles à l'acceuil. les familles ayant un enfant handicapé entrent en 1er. Les tarifs voir le site internet à "Billeterie". Réductions pour les personnes handicapées.

Inscriptions sur le site d'Envol Loisirs : http://www.envol-loisirs.org/actualit%C3%A9s-ev%C3%A9nements/

 

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27 novembre 2012

communication de l'association "Autisme Besoin d'Apprendre Isère"



Voici une information qui pourrait vous intéresser :

Le 12 décembre à 19h. aura lieu à Seyssinet dans notre centre éducatif le tremplin situé au 44 avenue de la République une conférence sur les méthodes comportementales et l’autisme.

Sur réservation au 06 13 64 41 18 (ou à fgalletti@orange.fr)

Cordialement

Françoise  Galletti



Autisme Besoin d’Apprendre Isère
(Anciennement ABA Apprendre Autrement Isère)
12 bis place de la Liberté
38400 Saint-Martin d’Hères
04 76 44 65 58 et 06 13 64 41 18
www.aba-isere.org

 

27 novembre 2012

Sophie Marceau fait entendre la différence

article publié dans Paris Match

Sophie Marceau fait entendre la différence

Sophie Marceau | Photo Jean-Paul Pelissier / Reuters



Elle est la voix du très beau docu-fiction « Le cerveau d’Hugo », un film sur l’autisme. La comédienne a accepté de nous en parler en exclusivité.

Paris Match. Pourquoi avoir accepté ce projet ?
Sophie Marceau. C’est le sujet de l’autisme qui m’a touchée et c’était aussi une manière de rendre hommage à Alain Nesme, décédé il y a quatre ans. Il était le fondateur d’Arc-en-ciel, l’association dont je m’occupe, et rêvait de créer une aide à l’autisme. Il pensait que c’était une maladie peu connue, peu identifiée et très intéressante à observer. Le film de Sophie Révil va dans ce sens-là.

A part “Rain Man” ou “Shine”, l’autisme est un sujet peu souvent traité au cinéma.
C’est une maladie particulière, on ne la détecte pas tout de suite. Quand on la remarque, on se contente de dire “il est fou”. Cela n’a pas empêché certains de devenir de grands artistes ou de grands chercheurs. Je ne savais pas, par exemple, que Glenn Gould était autiste. L’autiste est compliqué parce qu’il faut trouver le chemin pour entrer dans son monde, souvent hermétique. J’y ai été confrontée, et j’ai vu qu’on pouvait y parvenir.

Pourriez-vous jouer une autiste ?
Oui, ce serait génial. Nous sommes parfois confrontés à des symptômes comme l’isolement, l’enfermement. Je peux m’identifier dans cette façon différente de voir la réalité. Certains artistes vont peindre toute leur vie la même toile… Sont-ils fous pour autant ? On a tous des formes d’esprit spécifiques, il y a des gens très analytiques, d’autres très synthétiques. Je m’en rends compte avec ma fille. Elle voit d’abord le plan large, la vision globale puis entre dans le détail. Moi, c’est l’inverse, je pars du détail avant de m’intéresser à ce qu’il y a autour. Quand je joue un personnage, j’ai besoin de connaître tout de la personne, quelle est son histoire, son environnement, son héritage génétique…

« Si mon nom donne plus de poids au film, tant mieux ! »

Pourquoi est-ce si rare de vous voir dans des projets télévisuels ?
Là, j’ai donné mon accord parce que je n’étais que la voix. Si ça peut donner un poids supplémentaire à un sujet qui m’intéresse, tant mieux. Et en plus on est débarrassé du problème du physique et de l’apparence !

Quel est l’argument qui vous convainc alors ?
L’histoire. Quand je lis un scénario, je me vois parfaitement jouer tel ou tel personnage. Ce n’est pas toujours facile de choisir… Le point de vue du metteur en scène est aussi très important. Il faut le rencontrer, discuter avec lui de la manière dont il imagine le rôle. J’ai besoin d’être convaincue par la personne en face de moi.

Que manque-t-il à votre carrière de comédienne ?
Tous les projets qui sont à venir. Puisque forcément ce seront des choses que je n’ai pas encore faites. Le 6 février, je serai à l’affiche d’“Arrêtez-moi”, un thriller psychologique avec Miou-Miou, dont je suis très fière.

Etre égérie Chaumet et à la fois défendre un film sur l’autisme, n’est-ce pas contradictoire ?
Chaumet, c’est pour faire voyager mon image. C’est une marque française, la seule que je défends dans le monde. Je m’interdis d’être l’égérie d’un parfum. C’est difficile de dire non, parce que je serais beaucoup plus riche aujourd’hui ! Mais, du coup, je devrais payer énormément d’impôts…

Avez-vous été interpellée par la proposition de François Hollande de taxer les très hauts revenus à 75 % ?
Je ne suis pas dans ce problème des gens très riches qui doivent quitter la France. La proposition de Hollande de 75 % de taxation m’a fait réfléchir. Je n’ai pas envie de dire au gouvernement vous avez raison. Mais, d’un autre côté, je pense que les riches doivent donner plus. C’est normal, c’est bien dans les moments de crise que l’on se mobilise et que les gens riches fassent un effort. Si c’est sur un temps limité et que cela aide à sortir de la récession, pourquoi pas ? En tout cas, je ne quitterai pas la France pour ça…Point final

26 novembre 2012

Johanne Leduc, mère de deux enfants autistes , lance un appel à la tolérance

article publié sur le site de télé Québec

Émission du 15 novembre 2012

Voir le segment

Johanne Leduc et son conjoint ont deux fils autistes. Dans un témoignage bouleversant, elle nous ouvre la porte de son quotidien, tout en lançant un cri du cœur et un appel à la tolérance.

Un quotidien sans répit

Cris, hurlements, agressivité, automutilation : dans le quotidien de la famille de Johanne Leduc, il n’y a jamais vraiment de répit. « Il faut que les gens rentrent dans des maisons où il y a des enfants autistes pour vraiment comprendre que c’est beaucoup plus difficile que ce que les gens s’imaginent, témoigne Johanne Leduc. C’est 24 heures sur 24. »

Dans le cas de son aîné, Simon, les manifestations de l’autisme sont extrêmement intenses puisqu’il pleure et crie énormément, sans compter qu’il a étendu ses excréments dans la maison pendant des années. Pour son plus jeune, les comportements sont un peu moins intenses, ce qui ne l’empêche toutefois pas d’émettre des sons extrêmement dérangeants, parfois pendant plusieurs heures de suite.

« Les gens n’ont aucune idée de ce qu’on vit comme enfer à la maison, soutient Johanne Leduc. C’est comme une secte : on ne vit plus, on ne mange plus, on ne dort plus… Ça gruge la patience, c’est incroyable. C’est invivable pour les parents. Ce qu’on voit souvent de l’autisme, ce sont les exploits des génies, mais ce n’est pas la réalité de la plupart des parents. »

Avoir un enfant autiste, c’est aussi faire le deuil d’une réelle communication avec son enfant : « Notre plus grande peine, c’est de ne jamais savoir pourquoi il crie ou pourquoi il pleure. Ça, c’est terrible. Tu ne reçois jamais de cet enfant-là. Des “maman, je t’aime”, on n’en entend jamais. Jamais de bec, jamais de câlin. On a plutôt des coups de poing sur la gueule, des cassages de lunettes et des cassages de dents – comme c’est déjà arrivé à quelqu’un qui est venu garder mes enfants. »

Transformer la tristesse

Les premières années de la vie de son fils aîné, Simon, ont été une véritable torture pour Johanne Leduc. Elle se souvient avoir passé 7 ou 8 années à pleurer constamment, comme si quelqu’un était décédé : « On dirait que ça vient des tripes, que ça fait mal, et un moment donné, tu n’es plus capable de pleurer tout le temps. » Lorsqu’il a commencé à s’automutiler, elle a dû se résigner à l’hospitaliser pendant quatre longs mois.

Après avoir vidé toutes les larmes de son corps, Johanne Leduc a finalement trouvé le courage de transformer sa souffrance, par la rédaction d’un livre-témoignage. Initialement publié à compte d’auteur, La souffrance des envahis lui a permis de joindre de nombreux parents eux aussi aux prises avec le même drame. Plusieurs d’entre eux l’ont d’ailleurs contactée pour lui partager leurs souffrances.

« C’est sûr que je vais toujours vouloir aider mes enfants, mais maintenant je veux aussi aider d’autres parents. Je veux éviter à d’autres parents de faire les mêmes erreurs que moi. »

Appel à la tolérance

« Comme il n’y a pas de services, il va falloir que les parents s’aident entre eux, soutient Johanne Leduc avec conviction. Il va falloir que les parents sortent de leur cour arrière pour aller vraiment faire comme les autres font, mais encore faut-il qu’on nous laisse sortir, qu’on nous accepte dans les centres d’achats. »

Johanne Leduc s’indigne tout spécialement du traitement qu’elle reçoit au quotidien dans les lieux publics, au parc ou au centre d’achats par exemple : « On dérange, on nous dit “madame veuillez sortir parce que votre fils, en se frappant, traumatise les autres enfants.” Mais on va aller où? » Dans les parcs, également, c’est extrêmement difficile pour elle de laisser ses enfants s’amuser librement, puisqu’ils se heurtent constamment à l’intolérance des autres familles.

« C’est difficile à expliquer la colère qu’on peut ressentir en tant que parents, parce que c’est partout. Tu ne peux plus aller au dépanneur. Tu ne peux plus aller nulle part. » Johanne Leduc s’inquiète d’ailleurs de voir cette intolérance augmenter partout dans la société, plus qu’avant, soutient-elle.

« On peut-tu arrêter de se juger continuellement en voyant l’autre 30 secondes? Et ça, c’est gratuit. Avoir un sourire, plutôt qu’un regard avec les yeux en l’air. Et ça, ça enlèverait tellement un poids aux parents et ça ferait qu’on sortirait et qu’on irait au parc, au magasin. Et ça, c’est tout le monde qui doit faire son effort pour arrêter de juger : pas seulement les enfants autistes, mais on peut-tu arrêter de juger le monde? »

Référence

La souffrance des envahis, Johanne Leduc, Béliveau Éditeur, 2012

Données supplémentaires

Une étude menée par des chercheurs de l'Université de Californie sur 664 enfants de moins de trois ans et publiée par la revue Pediatrics a évalué que la probabilité qu’un enfant soit atteint d’un trouble du spectre autistique (TSA) atteindrait 18,7% en cas d’antécédent chez un de ses frères ou sœurs, et non 3 à 10 % comme indiqué précédemment.

Dans les familles ayant un enfant autiste, le taux serait de 20,1% chez ses frères et sœurs plus jeunes. Ce risque atteindrait 26% chez les garçons et 32,2% si deux ou plus de leurs aînés ont un TSA.

Selon Sally Ozonoff, l’une des auteurs de cette recherche "Aucune autre étude n'avait jusqu'ici mis en évidence un risque aussi élevé d'autisme pour ces enfants".

Sur le site de l'Hôpital de Montréal pour Enfants, on parle d'un risque de 5 à 10 pour cent qu’une famille qui a un enfant autiste ait un autre enfant atteint d’autisme et de 80% la probabilité que chez des jumeaux identiques si l'un est autiste, l'autre le soit aussi.

Sources :
http://pediatrics.aappublications.org/content/early/2011/08/11/peds.2010-2825.abstract
http://lesenfantsavanttout.com/fr/sante/pathologies.aspx?iID=64

26 novembre 2012

Le cerveau d'Hugo, docu-fiction sensible sur l'autisme Asperger, mardi soir sur France

article publié dans le Nouvel Observateur

Créé le 26-11-2012 à 16h20 - Mis à jour à 16h31

PARIS (Sipa) - Subtil entrelacs de fiction, d'archives et de témoignages porté par la voix de l'actrice Sophie Marceau, le docu-fiction Le cerveau d'Hugo, diffusé mardi à 20h45 sur France 2, retrace le parcours chaotique d'un jeune homme, de la naissance à l'âge adulte, qui est autiste de type Asperger, ou autiste "de haut niveau".

Deux ans après son premier docu-fiction Un coeur qui bat, consacré à la greffe du coeur, la réalisatrice Sophie Révil livre un film sensible qui aborde le handicap avec gravité mais aussi avec humour. La diffusion du Cerveau d'Hugo sera suivie d'un débat animé par Benoît Duquesne.

Hugo, 22 ans, doté d'une intelligence exceptionnelle, est un musicien virtuose. Fondu de Glenn Gould, il se présente à un grand concours de piano international. Hugo est un autiste dit Asperger, et vit enfermé dans sa chambre, prisonnier de lourds handicaps émotionnels et sociaux. Petit garçon, il était un véritable mystère pour ses parents comme pour les soignants, qui le pensaient condamné à ne jamais parler. Hugo, "personnage fictif inspiré de tous les autistes rencontrés pour le tournage", explique Sophie Révil, est incarné à travers les âges par plusieurs acteurs et admirablement, à l'âge adulte, par le jeune acteur belge Thomas Coumans.

Sophie Révil a rencontré de nombreux autistes enfants et adultes dont les témoignages tant poignants que cocasses viennent ponctuer le film. Tous racontent sans tabou le lourd regard des neurotypiques, les "gens normaux", la violence des rapports sociaux, les déboires sentimentaux, ou encore l'échec du diagnostic et le manque de réponse d'une médecine trop prompte à recourir à l'hôpital psychiatrique. Les archives et animations scientifiques retracent habilement l'historique de la prise en charge des autistes, longtemps considérés comme débiles mentaux.

Josef, Asperger et docteur en philosophie

Josef Schovanec est l'un de ces témoins. A 31 ans, cet autiste Asperger est chercheur en philosophie et en sciences sociales, capable de parler sept langues. Valentin, lycéen, joue du violon depuis qu'il a quatre ans. Oreille absolue, il a rapidement dépassé le niveau technique de son professeur. Quant à Luna, photographe, elle tire parti de sa spécificité en captant le monde avec un sens esthétique saisissant.

Avec brio, ce docu-fiction multiplie les points de vue, rendant compte de la complexité des situations. "On parle souvent des enfants autistes, mais je me suis demandée ce qu'ils deviennent une fois adultes", explique la réalisatrice. La parole est aussi laissée aux parents, qui racontent les "tocs" et les "crises", la perte du regard, l'incapacité des enfants à manifester une quelconque affection, et la dépression qui guette, face à des psychiatres culpabilisants.

Lors de la projection à la presse, Josef Schovanec s'est dit "impressionné par le travail de documentation", jugeant le film "particulièrement réaliste". "C'est un film qui prend le temps d'expliquer ce qu'est l'autisme", a commenté le psychiatre François Pinabel, spécialiste de l'autisme conseiller scientifique sur le projet. Le docu-fiction peut-il faire évoluer le regard des autres? "J'espère que ce film pourra initier un tel mouvement, mais c'est un travail de longue haleine qui nous attend", a jugé Josef Schovanec.

Un débat pour faire le point sur l'autisme en France

Le cerveau d'Hugo sera suivi à 22h25 du débat Autisme: Le scandale français, animé par Benoît Duquesne. Le journaliste recevra entre autres Marie-Arlette Carlotti, ministre déléguée auprès de la ministre des Affaires sociales et de la Santé, Frédérique Bonnet-Brilhault, chef de service du Centre Universitaire de Pédopsychiatrie du CHRU de Tours, mais aussi des parents d'autistes et Valentin Merou, diagnostiqué Asperger à l'âge de 15 ans.

L'autisme a été déclaré Grande cause nationale en 2012. En tout 600.000 personnes sont concernées en France, dont 100.000 enfants, indique un communiqué de France 2.

mhs/sbo/vvd/

26 novembre 2012

Nouvelles pistes de recherche sur les troubles du spectre autistique (Canada)

article publié sur le site de l'université de Montréal

Mercredi, 21 Novembre 2012 13:00 Communiqué

 

Des chercheurs de l'Université McGill et de l'Université de Montréal ont identifié un lien crucial entre la protéinogénèse et les troubles du spectre autistique (TSA), lequel pourrait faciliter la mise au point de nouveaux traitements. La protéinogénèse, aussi appelée traduction de l'ARN messager, est le processus par lequel les cellules produisent les protéines. Ce mécanisme influe sur tous les aspects du fonctionnement de la cellule et de l'organisme. Une nouvelle étude menée sur des souris a démontré que la production anormalement élevée d'un groupe de protéines neuronales, les neuroligines, entraîne des symptômes similaires à ceux observés chez les personnes souffrant de TSA. L'étude révèle également qu'il est possible de corriger les manifestations autistiques à l'aide de composés qui freinent la protéinogénèse ou de thérapies géniques ciblant les neuroligines. Les résultats de ces recherches sont publiés dans la revue Nature.

Les TSA englobent un vaste ensemble de troubles du développement neurologiques caractérisés par trois critères : troubles au niveau des interactions sociales, troubles de communication et gestes répétitifs ou stéréotypés. Selon les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies des États-Unis, 1 enfant sur 88 est atteint de TSA, des troubles qui sont signalés au sein de tous les groupes ethniques et socioéconomiques. Par ailleurs, les TSA sont cinq fois plus répandus chez les garçons (1 sur 54) que chez les filles (1 sur 252).

« Mon laboratoire est axé sur l'étude du rôle de la dérégulation de la protéinogénèse dans l'étiologie du cancer. Mon équipe a été surprise de découvrir que des mécanismes similaires intervenaient possiblement dans le développement des TSA, explique le professeur Nahum Sonenberg, du Département de biochimie de la Faculté de médecine de l'Université McGill et du Centre de recherche sur le cancer Goodman. Nous avons utilisé un modèle murin dans lequel un gène contrôlant l'initiation de la protéinogénèse avait été supprimé. La production de neuroligines a augmenté chez les souris étudiées. Les neuroligines jouent un rôle important dans la formation et la régulation des jonctions synaptiques établies entre les cellules neuronales et le cerveau, en plus d'être essentielles au maintien de l'équilibre de la transmission d'informations d'un neurone à l'autre. »

« Depuis la découverte des mutations de neuroligines chez les personnes souffrant de TSA, en 2003, le mécanisme moléculaire qui est en la source exacte demeure inconnu, affirme Christos Gkogkas, boursier postdoctoral et auteur principal. Nous sommes les premiers à établir une corrélation entre le contrôle traductionnel des neuroligines et la fonction synaptique altérée en lien avec les comportements autistiques chez les souris. L'élément clé est que nous avons réussi à inverser les symptômes similaires aux TSA chez les souris adultes. Dans un premier temps, nous avons réduit la protéinogénèse en utilisant des composés conçus au départ pour traiter le cancer. Ensuite, nous avons utilisé des virus ne pouvant se répliquer pour freiner la synthèse excessive de neuroligines. »

La modélisation informatique a contribué de façon importante aux recherches. « Nous avons conçu un algorithme informatique expressément pour répondre aux questions de M. Sonenberg et nous avons ainsi identifié les structures uniques des ARN messagers des neuroligines qui pourraient causer leur régulation spécifique », soutient François Major, chercheur à l'Institut de recherche en immunologie et en cancérologie et professeur au Département d'informatique et de recherche opérationnelle de l'Université de Montréal.

Les chercheurs ont découvert que la synthèse anormale de neuroligines provoque une hausse de l'activité synaptique, ce qui affecte l'équilibre entre l'excitation et l'inhibition synaptique des cellules cérébrales. Ces travaux ouvrent la voie à de nouvelles pistes de recherche qui pourraient dévoiler les secrets de l'autisme.

« Nous avons prévenu les comportements autistiques chez les souris en diminuant la production d'un type de neuroligine en particulier et en empêchant les changements d'excitation des cellules, indique Jean-Claude Lacaille, chercheur au Groupe de recherche sur le système nerveux centralet professeur au Département de physiologie de l'Université de Montréal. En somme, nous avons manipulé les mécanismes régissant les cellules cérébrales et avons étudié l'influence de ceux-ci sur le comportement de l'animal. » Les chercheurs ont également été en mesure d'entraver les changements d'inhibition et d'accroître les comportements typiquement autistiques en modifiant une autre neuroligine. « Le fait que l'équilibre synaptique puisse être perturbé permet de croire que l'autisme pourrait être traité par des thérapies pharmacologiques ciblant les mécanismes étudiés », conclut M. Lacaille.

À propos de cette étude :
Ces travaux ont été financés par les Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC), l'organisme Autism Speaks et le Fonds de la recherche du Québec – Santé. M. Lacaille est titulaire de la chaire de recherche du Canada en neurophysiologie cellulaire et moléculaire.

26 novembre 2012

Gray : suspicion de maltraitance sur enfants autistes

 article publié dans l'Est républicain

24.11.12 à 10h31

Manifestation lundi devant le siège de l’Adapei. Motif : une suspicion de maltraitance sur enfant à Gray, dénoncée par la direction et contestée par les salariés incriminés.

C’est à l’IME de Gray que se sont déroulés les faitsreprochés à quatre salariés. Photo ER

C’est à l’IME de Gray que se sont déroulés les faitsreprochés à quatre salariés. Photo ER

Quatre salariés de l’IME (Institut médico-éducatif) de Gray sont accusés de maltraitance par la direction de l’Adapei 70 dont dépend la structure. Ce que rend public le syndicat CGT de l’Association départementale des parents et amis de personnes handicapées mentales ainsi que « CFDT Santé sociaux Haute-Saône ». Les deux syndicats disent « Non aux sanctions à l’encontre» de ces collègues de Gray ». Dans un communiqué, ils appellent à la grève lundi 26 novembre et à venir manifester devant le siège social de l’Adapei (*). C’est début octobre que les faits ont été dénoncés au cours d’une réunion. À la suite de quoi les quatre ont retrouvé leur poste.

Lundi, une des salariés a été convoquée à un entretien. A l’issue, elle a subi «une mise à pied conservatoire». Elle a reçu sa lettre de licenciement hier. Que lui a-t-il été reproché ? D’avoir entre autre, selon Olivier Messey, délégué syndical CGT, « jeté le contenu d’un fond de verre d’eau sur un enfant. Ce que la personne en question nie catégoriquement». Ou d’avoir privé un enfant d’un célèbre assaisonnement liquide aromatisé à la viande. Il s’agit, explique le délégué syndical, « d’un travail éducatif qui consistait à amener un enfant à retrouver le goût de la nourriture en utilisant moins de cette sauce. Ce qui avait commencé à porter ses fruits ».

Un autre salarié avait rendez-vous hier pour un entretien préalable à sanction pouvant aller jusqu’au licenciement.

« La direction porte des accusations en terme général sans donner de faits et de dates précis », dénonce le communiqué de la CGT. « Après des démarches bâclées et à charge contre eux, l’association a entamé une procédure qui peut aboutir à leur licenciement sans même attendre une décision de justice. Les démentis des principaux intéressés ne sont pas entendus par la direction ». Le délégué évoque par ailleurs un « climat délétère qui s’est installé petit à petit entre les salariés ». Le directeur de l’IME de Gray a d’ailleurs été licencié cette semaine. Ce que confirme M e Rousselin, l’avocat de l’Adapei 70.

Lequel assure qu’il n’y a pas eu de dépôt de plainte mais « un signalement à l’autorité de tutelle, en l’occurrence l’Agence régionale de santé, conformément à la réglementation en matière sanitaire et médico-sociale ».

Dans un communiqué de presse, cosigné par la présidente de l’Adapei et le directeur général, M e Rousselin fait savoir que « l’Adapei de Haute-Saône a été amenée à engager des procédures disciplinaires au sujet de faits qui se sont déroulés à l’IME de GRAY et mettent en cause des pratiques professionnelles d’un nombre très restreint de ses salariés lors de la prise en charge d’enfants présentant des troubles envahissants du développement (exemple : autisme)».

L’Agence Régionale de Santé de Franche-Comté, autorité de tutelle de l’établissement, «a été avisée de ces faits et partage l’analyse de l’association sur leur gravité ». Ajoutant que l’Adapei de Haute-Saône «a pour mission première d’assurer la protection des personnes déficientes qui lui sont confiées».

Si elle n’entend pas commenter l’exercice du droit de grève qui relève d’une liberté constitutionnelle garantie, l’Adapei de Haute-Saône « ne peut pas admettre qu’il faille faire prévaloir la solidarité d’une équipe sur la protection des personnes qui lui sont confiées ».

Catherine GAVAND

(*)Ancien site de l’hôpital, entrée rue Baron-Bouvier.

26 novembre 2012

document audio très intéressant sur le site de la MGEN

25 novembre 2012

congrès d'Autisme France : discours d'ouverture de la présidente Danièle Langloys

En préambule, je me dois de rappeler mon opinion que j'ai déjà développée dans un article ici.

Quelque part Danièle Langloys, présidente d'Autisme France, est devenue ma référence compte tenu de ses prises de positions qui s'appuient sur une connaissances non seulement des textes réglementaires mais aussi du terrain. Quand elle s'exprime c'est toujours sur la base de situations constatées et avec une argumentation solide. Et le discours est clair.
Pas une seul des éléments qu'elle souligne ne peut être contesté.

La connaissance, nous l'avons
Les outils, nous les avons.

Je voudrais souligner que :

L'avis n° 102 du CCNE du 6 décembre 2007 dont Jean-Claude Ameisen était le rapporteur est très intéressant.

Il vient d'être nommé président du CCNE et j'ai rappelé dans un article récent ses prises de positions novatrices.

Reste la volonté politique de passer à l'action en faisant du mieux possible sur la base des connaissances actuelles assez bien définies par les recommandations de la HAS & de l'ANESM.
La préparation du troisième plan autisme est en cours.

Et Danièle Langloys nous apprend que les usagers via les associations sont considérés comme des parents pauvres ou de pauvres parents c'est selon ...  consultés à la marge si j'ai bien compris.

Peut-on considérer cela comme un fonctionnement normal ?

Jean-Jacques Dupuis


 

publié sur le site d'Autisme France

Discours d'ouverture de Danièle Langloys

Extrait

"Alors cette situation doit cesser. La France doit cesser d’être la honte internationale en matière d’autisme. En France aussi, on peut et on sait accompagner une personne autiste : pour cela, il faut des moyens, certes, mais il faut surtout la volonté de former les professionnels, et d’utiliser l’argent disponible à mettre en oeuvre les programmes éducatifs demandés par les familles, qui ont le droit faut-il le rappeler au libre choix des prestations.
Avec le même argent, on pourrait faire tellement plus et tellement mieux : les familles attendent donc du prochain plan autisme que nos tutelles prennent le taureau par les cornes, qu’elles aient enfin un minimum de courage, pour bousculer hiérarchies et lobbies, dans un pays à tant d’égards ringard et verrouillé, et hisser la France au rang des pays exemplaires en matière d’autisme ; les associations ne sont pas dans les groupes de travail de ce plan autisme, elles ont droit à des pseudo-concertations de 2h, c’est très dommageable, alors que les anciens comités autisme nous mobilisaient toute une journée de travail. Nous vous prions vivement, madame la Secrétaire, de laisser toute leur place aux usagers, car c’est d’eux qu’il s’agit, et pas de l’intérêt des administrations ou des différents lobbies de santé."

http://www.autisme-france.fr/offres/file_inline_src/577/577_A_15249_1.pdf

24 novembre 2012

Autiste : un tabou

article publié sur le site autisme infantile

Un tabou

Un tabou

207/365 – Drumming away (photo: Ramiro Ramirez)

Près de chez moi, il y a un centre socioculturel qui propose des activités aux habitants du quartier. En passant devant par hasard, j’ai découvert qu’il y avait un cours de percussions djembé pour les 11/15 ans, un soir où Léonard est disponible.

Je suis entrée et j’ai parlé avec la directrice: il y avait encore de la place, je pouvais y inscrire Léo. J’ai alors expliqué qu’il s’agit d’un enfant avec autisme.

J’étais presque certaine que cela ne poserait pas de problème, mais j’aime autant avertir les personnes susceptibles d’être en contact avec Léo, au cas où il pourrait semble « particulier » ou mal élevé. ;)

Elle me confirme que ce n’est pas un souci, et m’invite même à proposer à Léonard un cours d’essai pour voir si ça lui plait, et de l’inscrire ensuite. C’est ce que nous décidons de faire, et ce matin j’y suis retournée afin de procéder à l’inscription.

La directrice était occupée, alors j’ai été reçue par une autre dame, qui a rempli la fiche d’inscription. Elle m’a demandé si Léo avait déjà eu la rubéole, la rougeole, s’il a des allergies, s’il est asthmatique, etc. À la fin, elle m’a demandé s’il a des problèmes de santé particuliers. Sans hésiter, j’ai répondu: « Il est autiste ».

Stupeur. La dame m’a regardée et m’a dit: « Je ne vais pas l’écrire. Je vais en parler à ma responsable ». Cette fois, c’est moi qui ai été stupéfaite, et je lui ai dit: « Bah si, il faut l’écrire! »

La réponse de la dame a été encore plus stupéfiante. Elle m’a répondu: « Mais c’est de l’ordre du privé! »

Euh… Oui, bien sûr que c’est de l’ordre du privé. Mais tout le questionnaire était très privé: elle m’avait quand même demandé mes revenus, puisque le tarif des cours est calculé selon le coefficient familial de la CAF. Elle m’avait aussi demandé ma nationalité, ma situation familiale, mon adresse, et même si j’avais un suivi social!

Je lui ai répondu: « Oui, mais pas plus que l’asthme ou les allergies! »

Et là, la dame a fini par lâcher: « Certains parents ne veulent pas que nous l’écrivions. » Aussi sec, j’ai répondu: « Ah bon? Pas moi! Je n’ai aucun problème avec l’autisme de mon fils. »

Et aussitôt, je me suis demandé: mais comment ces enfants peuvent vivre au mieux leur situation si leurs parents ont honte de leur autisme, ou si pour eux c’est un tabou dont il faut taire le nom?

24 novembre 2012

Concert à Saint Maur sous la présidence de Sandrine Bonnaire le samedi 15 décembre 2012

concert saint maur

au profit de l'association A l'école de T.E.D. & ses Amis

Organisation à but non lucratif
Pour des enfants du 94 atteints de PLURI HANDICAP dont TED AUTISME
But : creation de structures associant ABA TEACCH PECS

sandrine bonnaire marraine ted

 

23 novembre 2012

Excellente présentation des actions possibles en matière d'accompagnement de la personne autiste

Une conférence débat organisée par la Fondation Autisme et la Mairie de Paris

a eu lieu le 15 novembre 2012

Pour tous ceux qui n'ont pu y assister => voir la présentation : ICI

Autisme
et troubles envahissants du développement
des solutions pour aujourd'hui

Trame de la conférence

1 L'autisme, un problème juste "pour les autres" ?
2 Nature des troubles autistiques et derniers progrès de la recherche
3 Détection et diagnostic
4 Suivi médical
5 Prise en charge éducative
6 L'action des pouvoirs publics

23 novembre 2012

Autisme : le bras de fer entre pro et anti-psychanalyse continue

article publié dans Viva

Un collectif a publié une « liste noire des formations sur l’autisme », dans laquelle il pointe du doigt celles qui font référence à la psychanalyse. Les tenants de l’approche psychanalytique n’apprécient pas la méthode.


Le terme fait bondir les acteurs visés. Le Kollectif du 7 janvier a dressé et diffusé, au mois de septembre dernier, une « liste noire » des formations sur l’autisme. Ce groupe de réflexion sur les pratiques thérapeutiques dédiées aux enfants autistes a recensé les formations destinées aux professionnels qui ne sont pas conformes aux recommandations de la Haute autorité de santé (Has). En l’occurrence, il s’agit de formations faisant appel à la psychanalyse.
Le Kollectif entend faire appliquer la position de la Has, parue en mars dernier, qui estimait que les pratiques d’inspiration psychanalytique étaient « non consensuelles » dans la prise en charge de l’autisme. Non consensuelles, donc à écarter, selon le Kollectif.
Dans le domaine de l’autisme, l’opposition entre pro et anti-psychanalyse fait rage depuis des années. Mais le grand public l’a réellement découverte en novembre 2011, lorsque le film "le Mur", de Sophie Robert, a été diffusé. Ce documentaire donnait la parole à des pédopsychiatres et psychanalystes qui associaient l’autisme à une psychose infantile, causée par une mère « psychogène », aux désirs incestueux. Une interprétation – extrêmement culpabilisante – infirmée depuis longtemps par la communauté scientifique [1].

Financements publics
« On parle de formations de professionnels de santé à la prise en charge d’enfants autistes. Il y a des conséquences sur ces enfants, alerte Franck Ramus, directeur de recherche au Cnrs et membre du Kollectif du 7 janvier à l’origine de la liste noire. Ce que l’on trouve surtout anormal, ce sont les formations [basées sur la psychanalyse, ndlr] subventionnées par l’argent public. Il est limité, donc il faut bien réfléchir à ce que l’on finance, comment et pourquoi ».
Dans sa recommandation du mois de mars, la Has a jugé que l’absence de données et de consensus sur l’efficacité des approches psychanalytiques ne permettait pas de les classer dans les pratiques recommandées. Ce qui a fait dire aux psychanalystes que la Haute autorité avait cédé face à la pression d’« une minorité » de parents. Mais la Has n’a pas non plus classé les approches psychanalytiques dans les interventions non recommandées. Ce qui a fait dire au camp adverse que la Has avait plié face au lobby psychanalytique. Bref, personne n’est ressorti réellement satisfait.

« Chasse aux sorcières »
« Je ne suis pas contre le fait que l’on fasse des recherches pour évaluer les pratiques psychanalytiques. Ça fait bien longtemps qu’on aurait dû les faire, et mieux vaut tard que jamais, assure Franck Ramus. On peut encore présenter une diversité d’approches, mais des formations qui ont un contenu uniquement psychanalytique, ce n’est quand même pas acceptable ».
« C’est la chasse aux sorcières ! On n’a pas le droit de couper la parole comme ça aux gens qui ne sont pas du même avis », rétorque Françoise Rollux. Son mari, président d’une antenne locale de l’association Sésame Autisme, est récemment intervenu lors d’un colloque organisé par l’Ecole de la cause freudienne, mentionné dans la liste des formations non conformes du Kollectif du 7 janvier.
Leur fils de 24 ans est autiste et voit un psychanalyste depuis des années. « Ça a beaucoup marché. Et les résultats ont été obtenus avec douceur et en le respectant », affirme Françoise Rollux, taclant au passage les méthodes éducatives et comportementales, comme la célèbre ABA, qu’elle accuse de matraquer les enfants à longueur de journées en essayant de les faire évoluer au forcing dans l’espoir d’avoir un enfant un peu plus "normal".

Composantes génétiques
Du côté de l’Ecole de la cause freudienne (Ecf), épinglée par la liste noire, on défend mordicus l’intérêt de la psychnanalyse. « L’autisme n’a pas qu’une causalité biologique. Il faut comprendre pourquoi l’enfant a choisi cette voie, on peut trouver des butées dans son existence », estime Jean-Daniel Matet, président de l’Ecf.
Les causes de l’autisme restent floues. « On sait depuis trente ans que l’autisme a de fortes composantes génétiques », affirmait dans la Croix le Dr Eric Fombonne, directeur du Programme clinique et de recherche sur l’autisme à l’hôpital pour enfants de Montréal. Mais au-delà de ça, on en est au stade de la recherche et des hypothèses.
Françoise Rollux défend d’autant plus la psychanalyse qu’elle n’écarte pas une responsabilité familiale dans l’apparition de l’autisme. Sans considérer qu’il s’agit du fruit d’une mauvaise éducation – « la caricature qui consiste à dire que la mère ou le père est responsable est une absurdité », dit de son côté Jean-Daniel Matet – elle se demande si son passé, celui de son mari ou de leurs aînés n’a pas impacté leur fils. Elle s’interroge d’autant plus que des chercheurs ont montré qu’un traumatisme – en l’occurrence des abus sexuels – pouvait modifier des marques épigénétiques sur l’Adn de la victime et de ses descendants. Et de se demander si un mécanisme semblable n’interviendrait pas dans le domaine de l’autisme, auquel cas son origine en partie génétique ne serait pas remise en cause.

Pas de méthode universelle
Même si chaque camp accuse l’autre d’être motivé par des intérêts financiers, chacun se dit ouvert au dialogue, à la remise en question. « Quand on voit les progrès que certains peuvent faire avec des méthodes éducatives et comportementales, c’est vraiment anormal de les en priver, souligne Franck Ramus. Mais ces méthodes ne font pas non plus des miracles et ne marchent pas forcément sur tous les enfants. » « On ne veut pas se substituer aux éducateurs ou aux psychiatres, on n’a pas de volonté hégémonique. La psychanalyse, c’est seulement pour ceux qui le souhaitent, on ne défend pas une méthode pour tous », renchérit Jean-Daniel Matet.
Finalement, tous sont au moins d’accord sur un point : il faut investir dans la recherche, pour enfin trouver les causes de ce handicap et pouvoir le prendre en charge correctement.

 

-  [15.11.12]   Elsa Maudet

[1] La réalisatrice a depuis été condamnée en première instance pour avoir volontairement dénaturé les propos de trois psychanalystes. Elle a fait appel.

A lire aussi :
Francis et Gersende Perrin : leur combat pour leur fils autiste
Autisme, le parcours d’obstacles des familles

Une liste qui fait bouger les choses
Avec cette liste, Franck Ramus a espoir que « ça pousse les organisateurs de formations à faire évoluer leurs contenus progressivement ». Au Cerf, spécialisé dans la formation pour les secteurs médicaux, médico-sociaux, sociaux, éducatifs et des collectivités, à qui Viva a appris qu’une de leur formation était "blacklistée", ça semble être le cas.
Les responsables ont décidé de changer le contenu de leur formation à l’autisme, en concertation avec le formateur, un « docteur en psychologie d’obédience psychanalytique ». Aurore Bureau, la directrice de la formation, l’assure : « On va prendre le temps de se conformer aux recommandations de bonne pratique, afin que ce soit fait correctement, pas dans la précipitation. »
23 novembre 2012

Autisme : la révolte des familles est à son comble écrivait Danièle Langloys début 2012 ...

Le mot de la présidente

Chers adhérents et partenaires d’Autisme France,

 

Danièle Langloys

L’actualité de l’autisme, grande cause nationale s’est retrouvée mise un peu en veilleuse, à cause des élections. Nous espérons que la nouvelle majorité sera attentive à l’urgence des problèmes non résolus et des monstrueux retards accumulés depuis plusieurs dizaines d’années.

Des promesses fortes en tout cas ont été faites sur l’inclusion scolaire et l’élaboration pour novembre d’un 3ème plan autisme en partenariat avec le comité national autisme réuni en mars, puis à nouveau en juillet.

Notre souci pour l’heure est double : la rentrée à venir et le sort des adultes.

 

Nombreuses sont les familles qui font remonter jusqu’à notre secrétariat des situations dramatiques : refus d’AVS, refus de redoublement, absence de PPS, exclusion d’ULIS au motif que l’adolescent ne s’est pas adapté alors qu’aucun aménagement n’a jamais été mis en œuvre pour lui, sabotage des rares expériences de scolarisation partagée IME/classe ordinaire ou IME/CLIS, faible place du mot inclusion dans les CLISet ULIS censées pourtant la rendre effective, absence totale de scolarisation dans l’immense majorité des IME, déjà rejetés par les familles pour leur projet éducatif non conforme aux recommandations HAS/ANESM de mars 2012, scandaleux gâchis pour les enfants autistes Asperger et tous ceux susceptibles de faire des apprentissages scolaires à peu près selon les exigences scolaires mais avec 2 ou 3 ans de retard : ce sont la majorité des enfants à qui sont fermées à peu près toutes les portes jusqu’à l’exclusion en IME, ce qui leur vaut d’être rayés des listes de l’Education Nationale, au mépris de la loi de 2005. La fin du parcours, c’est pour certains l’exclusion illégale de l’IME qui ne saurait bien sûr prendre en compte leur spécificité et leurs éventuelles difficultés de comportement largement nées de la méconnaissance de leur handicap, et parfois l’enfermement hospitalier.

La révolte des familles est à son comble* devant tant de violence faite aux enfants, tant d’incompétence et de discrimination.

Pourtant, il est possible de faire autrement et d’accompagner de manière novatrice et efficace des enfantsTED : aussi avons-nous choisi dans ce numéro de vous donner trois exemples, en forme d’espoir pour tous.

 

Nous avons déjà tout dit sur le sort dramatique des adultes : Autisme France a demandé à la HAS d’élaborer des recommandations de bonnes pratiques pour eux. Madame Létard a reconnu dans son rapport que tout restait à faire pour eux : il ne suffit pas de le faire, il faut passer à l’acte : diagnostiquer les adultes là où ils sont, réparer les années de maltraitance, contrôler les établissements qui les accueillent, leur donner les moyens de former leurs personnels et augmenter le taux d’encadrement, les sortir de l’hôpital où ils alimentent majoritairement les statistiques de contention et d’isolement, et subissent de lourdes médicamentations, parfois jusqu’au coma. Leur souffrance est inacceptable.

L’année 2012 a commencé avec de grands espoirs : il reste encore quelques mois pour les concrétiser. Nous attendons.

 

Danièle Langloys, Présidente
et le conseil d’administration d’Autisme France

* mis en gras par mes soins (jjdupuis)

 

23 novembre 2012

Un autre regard sur le handicap autistique : le cas des Etats-Unis

Une comparaison édifiante France - Etats-Unis présentée au congrès d'Autisme France
En gros 30 ans de retard du côté français et un coût économique et social incroyable :

http://www.autisme-france.fr/offres/file_inline_src/577/577_A_15249_3.pdf

23 novembre 2012

Autisme : les premiers espoirs d'une thérapie ultra-précoce

Autisme: les premiers espoirs d’une thérapie ultra-précoce LDD tangle_eye/morguefile
 
Une étude américaine originale laisse entrevoir de nouvelles possibilités d’actions thérapeutiques. A condition de pouvoir agir très tôt et que les parents collaborent.

L’autisme (ou plus précisément les troubles du spectre autistique – TSA) est une entité éminemment complexe. Elle fait l’objet de multiples débats et controverses quant à sa définition, ses origines et ce que doit être sa prise en charge thérapeutique. Il n’y a pas si longtemps (disons jusque dans les années 1980), une conception psychanalytique prévalait, du moins parmi les pays où la psychanalyse occupait encore une place importante dans le champ de la psychiatrie. Elle laissait entendre, schématiquement, que l’autisme (on ne parlait pas encore des TSA) était une des conséquences de trouble relationnels très précoces ayant existés entre la mère et l’enfant malade. Outre qu’elle ne fournissait aucune thérapeutique efficace cette approche avait pour conséquence notable de culpabiliser durablement les mères concernées et, plus généralement, les parents.

De nouveaux espoirs

Le développement d’un regard plus «biologique» sur les causes premières de ces pathologies a eu pour effet de bouleverser les conceptions des techniques thérapeutiques qui pouvaient être mises en œuvre pour aider les enfants atteints et, par voie de conséquence, leur entourage. C’est dans ce contexte que s’inscrit la publication des résultats préliminaires obtenus par une équipe de chercheurs de la Yale Child Study Center, Yale University, et du Koegel Autism Center, Santa Barbara (Californie). Leurs travaux sont exposés dans le Journal of Developmental Disorders Autisme. Ils fournissent, après d’autres développés dans le même esprit, de nouveaux et solides espoirs.    

Ces chercheurs ont travaillé sur un programme de traitement très précoce des TSA; un programme comportant à la fois des activités ludiques ciblées en fonction des troubles des enfants mais qui, aussi, a pour particularité  d’impliquer les parents. Dirigée par Fred R. Volkmar et Pamela Ventola les chercheurs expliquent que leur programme entraîne des modifications cérébrales chez les enfants concernés et qu’il permet d’obtenir chez ces derniers des améliorations significatives dans le comportement, la communication et la fonction cérébrale. Ils soulignent aussi de ce fait la nécessité d’une prise charge précoce des TSA.

Les résultats suggèrent que les systèmes cérébraux contrôlant la perception d’autrui et de l’extérieur répondent bien à ce type de thérapie comportementale précoce. Cette thérapie a été développée à l'Université de Californie. Elle a trois particularités principales : elle nécessite la formation des parents, utilise le jeu à des fins de motivation et a été adaptée pour être mise en œuvre auprès de très jeunes enfants, à partir de l’âge de deux ans. En pratique cette approche soulève donc la délicate question de l’opportunité d’un diagnostic précoce ; le plus souvent (et au mieux)  ce diagnostic n’est en effet porté qu’entre l’âge de trois à cinq ans.

Des images pour prouver les avancées

Les chercheurs américains ont, de manière originale, eu recours à l’IRM pour objectiver les évolutions dans l'activité cérébrale des deux enfants et qui avaient  suivi cette approche thérapeutique. Le Dr Pamela Ventola avait pour sa part préalablement identifié les objectifs comportementaux distincts pour chaque enfant. Puis elle avait  travaillé à renforcer leurs compétences de manière à la fois ciblée et ludique. Les chercheurs expliquent que ces enfants montrent des améliorations dans le comportement et qu’ils sont aujourd’hui capables de parler à d'autres personnes. De manière objective les examens par IRM et électroencéphalographie révèlent une activité cérébrale accrue dans les régions du système nerveux central connues pour être directement impliquées dans la  perception et la communication avec autrui.

On observera (avec raison) que ces résultats n’ont été obtenus que sur deux enfants, ce qui limite bien évidemment les extrapolations que l’on peut en faire. Pour autant ils fournissent des bases crédibles justifiant leur développement. Les chercheurs américains poursuivent ainsi leur recherche à plus grande échelle, et ce auprès de soixante enfants. Leur approche est certes fondée sur une conception homogène de cette pathologie;  mais elle nécessite toutefois une prise en charge adaptée et bien spécifique de chaque enfant. C’est dire que les TSA sont bien des pathologies particulières. Elles peuvent être perçues comme ayant des manifestations plus ou moins similaires mais elles ont pour origine une somme de dysfonctionnements multiples touchant les perceptions que ces enfants ont du monde extérieur à eux.

C’est dire aussi que loin d’être standardisée (ce que les tenants de la psychanalyse lui reprochent généralement), cette nouvelle approche thérapeutique des TSA se doit impérativement de prendre en compte les particularités individuelles. Elle doit aussi, autre considérable défi, parvenir à trouver les moyens de porter un diagnostic le plus précoce possible, ce afin d’augmenter les chances de succès. Il faut enfin impliquer au mieux les parents des enfants concernés pour qu’ils participent eux aussi directement à ce programme thérapeutique. On peut imaginer que ceci ne constituera pas le plus grand obstacle à vaincre pour que ces enfants parviennent à mieux s’ouvrir au monde qui les entoure.

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