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"Au bonheur d'Elise"

10 mars 2012

Réponse à Mireille Battut concernant son article publié le collectif des 39

Je veux tout d'abord vous remercier pour votre témoignage. Vous êtes sensible à la beauté, la poésie, la musique et votre publication montre une admiration sans bornes pour la culture en général.

"Moi j’ai choisi, sans hésitation. Plutôt idiot cultivé que singe savant." écrivez-vous en final.

Pourquoi pas ... C'est le choix que vous faites pour lui ... et bien entendu il est respectable.

Cependant, votre article laisse à penser que le singe pourrait parvenir à la même éducation qu'un homme si on l'y encourageait, le cas échéant par des méthodes contraignantes.

Je ne le pense pas.

Les capacités du cerveau humain, son adaptation possible et/ou souhaitable ne sont plus à démontrer et il nous faut bien faire le constat que les connaissances de l'individu moyen actuel dépasse largement celles des générations précédentes.

La faute sans doute à l'éducation obligatoire.

De même les outils dont l'homme s'est doté sont assez considérables et nous tous n'avons plus vraiment conscience des apports, des avancées, des progrès parfois imposés avec difficulté que la science nous a apporté avec bien entendu son lot d'effets pervers. Mais, reconnaissons-le, en général nous vivons mieux qu'au Moyen Âge ... que l'on peut bien-sûr considérer avec une certaine nostalgie je vous l'accorde surtout si l'on s'attribue de nobles origines.

La culpabilité dont vous faites état à propos de vos enfants est le fruit de notre culture judéo-chrétienne ... là encore, l'homme se différencie du singe ! Notons à ce propos que toutes les femmes savent maintenant - la science l'a démontré et dans ce domaine ne finit pas de nous étonner - comment sont conçus les bébés ... sans pour autant se sentir coupables ... Mais chacun son approche.

Pour ma part, je suis assez cartésien et philosophe. Je respecte le droit à la différence.

Permettez-moi d'imaginer un instant que votre choix soit le même pour votre deuxième enfant qui si j'ai bien compris est "neurotypique" : pas d'éducation ? pas d'école ? pas de socialisation ? et sans doute un petit sauvage très certainement merveilleux ...

Mais je suis sûr que vous ferez un choix différent et que, quelles que soient ses difficultés, vous l'aiderez à les surmonter pour lui permettre d'atteindre le meilleur niveau possible pour affronter la vie.

C'est quelque part ce que demandent la très grande majorité des parents pour leur enfant qui nait avec un handicap plus ou moins sévère ... et oui ils osent !

Sourd, aveugle, autiste .... ce sont des handicaps reconnus. Qui aurait parié que les aveugles seraient pour la plupart sortis des établissements il y a quelques années ? On peut sans doute parler d'une révolution grâce aux progrès de la science.

La HAS, ce jeudi 8 mars 2012, a tracé les perspectives, donné ses recommandations.... Mais l'effort qui reste à accomplir est immense en matière de révolution dans les esprits : au sein des équipes, dans la société en général et pour finir sur le terrain. Cela suppose un effort de formation sans précédent.

La connaissance s'élabore contre une connaissance antérieure. [Gaston Bachelard] Cette citation illustre parfaitement les débats passionnés autour de l'autisme ... C'est la citation que j'affiche sur mon blog. Elle n'a jamais été autant d'actualité.

Notez que les familles plutôt que de désespérer préfèrent pour la plupart un accompagnement de qualité ... peut-être un jour nous rejoindrez vous ?

La difficulté vient très largement du fait que les possibilités sont extrêmement restreintes faute de moyen et/ou d'idéologie. Ceci expliquant sans doute cela ...

Rassurez-vous, l'éducation, fut-elle basée sur des méthodes comportementales, n'empêche en rien le développement des goûts artistiques & l'accès à la culture. Mais votre vision globalement négative sur cette approche me paraît relever d'un certain conditionnement ... Je vous prie de m'excusez de ce terme mais je n'en vois pas d'autre.

Brillant article donc mais assez stigmatisant ... je me suis permis de souligner en "gras" certains passages.

Par ailleurs, concernant le coût des différentes méthodes d'accompagnement, je connais certaines structures dites "innovantes" qui fonctionnent avec un accompagnement type "un pour un" avec un prix de journée bien inférieur à celui des hôpitaux de jour ou autres structures du type. Comme vous le savez sans doute, le 12 octobre 2011, le Président de l'Assemblée Nationale, Monsieur Bernard Accoyer, a saisi le Conseil économique social et environnemental sur le sujet de l'autisme ... la publication des résultats est attendu dans le courant du second semestre 2012.

Je vous propose un lien à titre d'exemple vers une approche différente de la vôtre : http://www.autistessansfrontieres.com/sos_parents.php

Et pour finir voici comment j'en suis arrivé à partager mes convictions :
http://dupuiselise.canalblog.com/archives/2012/02/20/23525181.html

Bien à vous

Jean-Jacques Dupuis
Père d'une jeune femme autiste
Absolument non coupable

Ci-après l'article publié dans le collectif des 39 :

"Mère d’enfant autiste : plutôt coupable qu’ABA

3 mars 2012
Par Collectif des 39

Une connaissance professionnelle, dont j’apprends qu’elle a un fils autiste de 28 ans me dit : toi, au moins, tu auras plus de chance pour la prise en charge de ton enfant de 4 ans. Je lui demande pourquoi. Parce que toi, on ne te dira plus que c’est ta faute, et ton enfant bénéficiera d’une prise en charge adaptée. Pour elle, c’est une évidence. Je n’en peux douter. Elle l’a vécu. C’était son premier enfant, et elle me dit qu’il lui a fallu quinze ans pour oser en mettre un autre en route. Voilà une cause entendue : on dit aux mères que c’est de leur faute. J’essaie, avec délicatesse d’en savoir plus.

Mais qui, et comment te l’a-t-on dit ? Oh, me répond-elle, une mère est forcément coupable. C’est vrai. Voilà une chose à quoi l’on n’échappe pas. Et il n’est pas besoin qu’on nous le dise ; nous le savons bien. Je suis coupable pour chacun de mes deux enfants. Pourquoi ne le serais-je pas pour celui des deux qui est autiste ?

Cependant, notre interrogation cruelle, lancinante de parent d’enfant autiste se situe au-delà de la culpabilité, au lieu de la Faute. La chance a voulu, dans mon cas, qu’une hospitalisation néonatale dramatique vienne prendre place en ce lieu, pour que je sois un tant soit peu allégée d’un tel fardeau. Mais je vois bien que ce bricolage vaut pour moi seule. Je n’ose imaginer dans quel état je serais si aucun candidat de nature extérieure ne s’y était présenté.
Heureusement pour toutes les familles en perdition, depuis quelque temps, des associations de défense des parents d’autistes (je ne peux en aucune façon les considérer comme des associations de défense des personnes autistes) ont lancé une grande campagne pour nous rassurer, nous parents, et peut être, aussi, rassurer l’ensemble de la société sur le fait que ce n’est pas de notre faute. Ouf !
Mais s’il n’y a pas de faute, il y a forcément une cause. Bien sûr, nous dit-on. La cause est génétique, sans aucun doute. Ah ! Et la génétique ça n’est pas de notre faute ?
Et, puisque la cause est génétique, le traitement est forcément comportementaliste. Ah bon ? Là, j’ai beaucoup plus de mal à suivre la logique du raisonnement, sauf à lui ajouter un renforçateur (c’est comme ça qu’on appelle la cerise sur le gâteau en langage comportementaliste) : il y a bien un fautif, c’est la psychanalyse.

En matière d’autisme, par la force des choses, j’en connais un rayon, et la recherche vaine et épuisante de la cause m’apparaît surtout comme une impasse. Je ne parle pas de la cause médicale, qui intéresse les chercheurs, mais plutôt de cette croyance fausse que si l’on trouve la cause on a automatiquement le remède. Hier, ma mère m’appelle en urgence, comme chaque fois qu’on parle de l’autisme à la télévision. Vite, sur la 3… un enfant, soigné par antibiothérapie de sa maladie, a vu son autisme régresser et disparaître. Encore la 3 ! La dernière fois, aux infos régionales, on nous avait annoncé la naissance d’une structure scolaire spécialisée, nouvel espoir pour les familles en région parisienne… en fait, 8 enfants accueillis dans un hangar prêté par la mairie, avec un psychologue et des parents bénévoles. Depuis que l’autisme est une grande cause nationale, toutes les bonnes volontés sont bienvenues. Toutes, sauf ces méchants psychiatres et psychanalystes, qui culpabilisent les mères. Eux, au contraire, il faut les fuir, et fuir tous les lieux où il risque d’y en avoir, même et a fortiori s’ils sont cachés au sein d’équipes pluridisciplinaires. Heureusement, l’association Autistes sans frontières est là pour nous indiquer la voie « ne mettez surtout pas votre enfant en Hôpital de jour, ni en IME », sauf s’il est débile profond.
 
Offrez-lui ABA, car il le vaut bien.
Contrairement aux zozos du hangar, les tenants de l’ABA, eux, ne sont pas des amateurs. Ils le disent et le clament sans ambages. Pas de doute : à raison de 40 heures par semaine, pendant 3 ans, nos enfants, pris en charge, pourront réduire leur handicap, au point de devenir quasiment « indécelables » dans un collectif d’autres enfants. On ne nous dit pas si c’est de loin ou de près.
 
La méthode ABA est pratiquée par des praticiens certifiés BCBA©. On imagine bien que ça coûte cher, malgré la mobilisation d’un nombre impressionnant de bénévoles et de parents. Les sites français sont très discrets sur ces questions. Aucun chiffre n’est fourni. Sur les sites américains et canadiens, en revanche, l’information est disponible : 50 000$ par enfant. Bigre ! Même en coupant les vivres à toutes les institutions psychiatriques et médico-sociales pour les réorienter exclusivement vers ABA, on voit mal la collectivité prendre en charge un tel coût. Mais moi, parent Ni coupable, NI responsable (c’est garanti par l’association Autistes sans frontières) je me dois d’offrir cette chance, SA chance à mon enfant. Malheur à ceux qui n’ont NI temps NI argent, NI l’énergie, NI la capacité d’engagement sans borne pour atteindre le graal : l’entrée de l’enfant à l’école, comme tous les enfants normaux. Mais il ne suffit pas d’entrer à l’école ; encore faut-il y rester. Pour quelques rares réussites, qui se seraient de toutes façons passées de l’ABA, combien d’échecs amers ? En tout état de cause, tous les témoignages d’autistes ayant eu un parcours scolaire et académique démontrent que l’intégration scolaire repose sur des ressorts de volonté intérieure du sujet, dont les autistes sont plus que tous autres capables, et non sur l’induction d’un comportement.
 
Quant à Louis, il pourrait être accepté à l’école maternelle avec une AVS, uniquement à temps partiel, dans une classe normale avec un enseignant pour 27 élèves. Sans garantie sur ce qu’il en tirerait. Aujourd’hui, j’ai choisi, en concertation avec le CMP de mon secteur, d’obtenir une admission de Louis à temps plein à l’hôpital de jour. Il y suivra une scolarité adaptée, avec deux éducateurs permanents pour 8 enfants, et le soutien de toute une équipe pluridisciplinaire. Cette intégration a été précédée d’une période d’observation et d’évaluation, assez éprouvante par sa longueur, qui permet néanmoins d’espérer que le projet sera le plus ajusté possible à ses capacités d’évolution.
 
Il paraît que si nous résistons à l’ABA, c’est que nous sommes arriérés, et dépravés par la psychanalyse. C’est vrai. Chez nous, ABA ne fait que commencer de nuire. Nous sommes un nouveau marché à conquérir. La fédération ABA France annonce sur son site (www.aba-france.com) que « l’ABA est une approche scientifique qui a pour objectif la modification du comportement par la manipulation » et qu’elle vise un « champ d’action aussi varié que l’éducation, les troubles du développement, la psychiatrie, les milieux professionnels, les troubles du comportement, la prévention routière, les addictions, l’autisme, l’hyperactivité, les phobies, le handicap, la dépression, la violence, la gériatrie, le domaine sécuritaire, l’aide à la parentalité, la déficience mentale, les troubles obsessionnels compulsifs, la communication, etc ». Un vrai programme de privatisation du soin et de la sécurité, et de constitution d’une industrie du « Care Service », comme elle fleurit aux Etats-Unis.


ABA a besoin de nous car, aux Etats-Unis, le conditionnement comportementaliste est déjà totalement Has-been, réservé à ces familles désespérées qui n’ont pas les ressources sociales leur permettant de s’acheter les services d’un Coach développementaliste évolué (Voir le « JumpStart Learning to Learn Program » de Bryna Siegel - www.autismjumpstart.org ), qui va leur concocter un mix sur mesure des méthodes existantes après un diagnostic élaboré des compétences de l’enfant (c'est-à-dire, l’équivalent de ce que nous avons gratuitement en France auprès des CMP et des centres d’évaluation).
 
Dans le monde anglo-saxon, il y a aussi une vraie communauté Autiste/Asperger, qui revendique de savoir pertinemment ce qui est bon pour elle, et qui vomit aussi bien les comportementalistes que les développementalistes. Merci à vous, Jim Sinclair, fondateur, avec Donna Williams du « Autism Network International » et du « Autistic Self Advocacy Network » (voir www.autreat.com) ; merci à vous Michelle Dawson, qui avez plaidé en 2004 devant la cour canadienne sur la non éthique de l’ABA, les empêchant de capter les fonds publics pour leur opération de malfaisance. Vous êtes mes héros, comme on dit pompeusement chez vous.


ABA les pattes !
●La première étape de la méthode ABA consiste à réduire les stéréotypes dont l’enfant est affecté. On peut voir sur internet des séquences qui me font l’effet d’un cérémonial barbare, proche du sacrifice. L’enfant pénètre dans une pièce où se trouvent une table et une chaise.
 
On l’assoit, les deux mains paumes ouvertes sur la table. Un adulte est devant, et un autre est derrière lui. L’adulte devant émet des demandes, tandis que celui qui est derrière veille à lui interdire toute échappée belle. Voilà, tout est en place. Ce que l’on va maintenant extraire, pour l’éradiquer, ce sont ces petits riens, ces signes, ces connivences, qui font notre communication, notre miel, notre langage, notre univers partagé.
On ne se bouche pas les oreilles. Quand Louis porte ses mains aux oreilles, ce n’est pas pour les boucher. Si l’on veut se boucher les oreilles, on presse dessus avec ses paumes. Louis place ses pouces sous les lobes et les remonte vers le pavillon. Il garde ainsi les paumes de ses mains libres pour orienter soit vers l’intérieur, pour s’entendre lui-même, comme le font les chanteurs, soit vers l’extérieur, ce qui lui permet une attention directionnelle et ciblée.
 
On ne court pas dans tous les sens en agitant frénétiquement les mains. L’écriture de Louis s’inscrit dans l’espace, qu’il parcourt joyeusement en courant en tous sens, décrivant différents tracés, lignes d’erre[1], transversales légèrement courbes, tours serrés ou plus lâches autour d’un point, lignes brisées et brusques changements sous l’emprise d’une inspiration nouvelle, bras levés, mains tendues vers le ciel, agitant un tambourin imaginaire. Chanson de geste. Litturaterre. Véritable proto-écriture, que d’aucuns qualifient d’hyperactivité. La délicatesse et la gaucherie mêlées qui émanent de sa personne le rendent profondément attachant.
 
On n’attrape pas la main de l’adulte mais on pointe le doigt pour désigner ce que l’on veut. Il est vrai que Louis ne connaît pas la politesse quand il conduit fermement ma main vers le frigidaire pour attraper son dixième yaourt de la journée. Ce même geste peut pourtant révéler une émouvante subtilité. Voici une anecdote pour l’illustrer. De retour après deux ans dans une maison de vacances, nous retrouvons dans la salle de bains la tortue Tomy que nous y avions laissée. J’avais coutume de tenir Maman tortue sur le bord de la baignoire ; Louis tirait bien fort bébé tortue, et quand je lâchais, les deux tombaient dans le bain en faisant plouf. J’arrive donc toute heureuse : « Louis, regarde, Maman et bébé tortue ». Dans un premier mouvement il tend la main pour tirer le bébé tortue, mais il a alors une réaction inattendue, il se ravise et va chercher ma main pour que je le fasse. Il semble quêter mon approbation pour s’autoriser à utiliser sa propre main. Cette même main dans la main lui sert d’accrochage pour affronter les transitions vers des lieux inconnus, et il sait maintenant la lâcher, de sa propre initiative quand il est rassuré.
 
Quand mon fils, solidement installé dans mes bras, se jette en arrière avec jouissance et délectation, je repense à Donna Williams, cette merveilleuse dame autiste, cette femme d’une intelligence et d’une sensibilité hors du commun qui a « bénéficié » dans sa plus tendre enfance de la plus grave maltraitance maternelle. Mon arbre préféré appartenait au parc. J’y grimpais et me suspendais par les genoux la tête en bas, en me balançant sur la plus haute branche que je pouvais trouver[2]. Il ne me déplait pas de penser que mes bras sont, pour mon fils, cette plus haute branche d’où il peut se suspendre. Jamais je ne trahirai la confiance inconditionnelle qu’il me témoigne, à tous les moments de sa vie, pour le livrer à des tortionnaires, fussent t’ils animés des meilleures intentions pour un meilleur des mondes social.
 
●La deuxième étape de la méthode ABA, consiste à introduire des apprentissages par la répétition à l’infini de chaque particule élémentaire d’une opération, sans aucune considération pour une finalité quelconque. J’imagine que s’ils devaient faire aimer Haendel à une petite fille[3], ils passeraient d’abord chaque note de la première mesure pendant un mois, puis la deuxième le mois suivant, sans jamais faire écouter l’air en entier. Elle aurait droit à un yaourt en récompense pour avoir supporté ce massacre.
 
Louis, comme beaucoup d’autistes, adore, depuis le berceau, la musique, surtout baroque, musique très complexe et élaborée, très construite. Cela ne m’a empêchée de le croire sourd, un moment, jusqu’au jour où il a donné – sans signe précurseur – son premier concert vocal à 20 mois, un répertoire impressionnant, au beau milieu d’une salle d’attente d’hôpital. Le spectacle était saisissant : il chantait avec aplomb, justesse et rythme, une main collée à l’oreille comme le font les muezzins, au point que le brouhaha ambiant sembla s’estomper.
 
Une intense beauté se dégageait de cette scène.
 
Merci Scarlett et Philippe Reliquet, parents de la petite Garance, vous pensez comme moi qu’il importe peu de savoir si c’est notre cerveau gauche ou notre cerveau droit qui nous ouvre à la culture, à la beauté, à la poésie.

Quand je lis les poésies ironiques, décalées, acérées, ébouriffantes, des au(ar)tistes du Papotin[4], je me dis seulement que j’aimerais atteindre leur degré d’idiotie. Moi j’ai choisi, sans hésitation. Plutôt idiot cultivé que singe savant.
 
Mireille Battut"


(Article publié sur Lacan quotidien : version d'origine)


[1] Hommage à Deligny

[2] Si on me touche je n’existe plus – Donna Williams

[3] Ecouter Haendel – Scarlett et Philippe Reliquet. – Editions Gallimard. A lire absolument.

[4] Toi et moi, on s’appelle par nos prénoms – Le Papotin, livre atypique – Marc Lavoine, Driss El Kesri – fayard

L'Analyse Appliquée du Comportement est développée depuis les années 1930, elle est issue de l’analyse expérimentale du comportement (EAB : experimental analysis of behavior) qui est une approche scientifique visant à découvrir les relations entre comportements et différents types de variables environnementales. Elle a pour objectif la modification du comportement par la manipulation des conséquences de celui ci dans l'environnement. Elle définit un ensemble de procédures qui permettent, notamment, à un enfant d’apprendre des comportements qui l’amèneront à une meilleure adaptation. Cette approche est reconnue efficace à tous les âges de la vie et dans de très nombreux domaines, aussi bien sur un plan préventif que curatif. Selon le service des départements de santé américain http://www.aba-france.com/index.php?option=com_content&view=article&id=2&Itemid=113
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10 mars 2012

Publications sur le site du CRAIF (Centre de Ressources Autisme Ile-de-France)

10 mars 2012

article publié sur le site Soutenons Le Mur le 3 mars 2012

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La rubrique « Allo Docteurs » du Magazine de la Santé sur France 5 du 8 mars 2012 était consacré aux recommandations de la HAS et avaient pour invité le Dr Cédric Grouchka, membre du collège de la Haute autorité de santé, ainsi que le Pr. Bernard Golse, chef de service de pédopsychiatrie à l’Hôpital Necker.

Le Dr Cédric Grouchka est très embarrassé et d’une langue de bois totale. Il essaie d’éviter de dire que la HAS désapprouve la psychanalyse. Il parle des caractéristique de l’autisme, des cause de l’autisme et des recommandations, en évitant le sujet de comportemental et psychanalyse, malgré l’insistance répétée de Marina Carrère d’Encausse et de Michel Cymès. A peine reconnait-il qu’ « il s’agit d’un tournant » mais indique que l’ »on ne peut pas avoir une approche exclusive« , ce qui laisse la porte ouverte au maintien des psychanalystes.

Le professeur Bernard Golse déclare : « La HAS est normalement une instance scientifique, et que là on a bien vu au cour des dernières semaines et les derniers mois, cela a été très difficile qu’elle échappe à jouer le rôle de caisse de résonance d’un certain nombre de pression  d’opinion. Alors ce que je veux rajouter c’est que, alors que la méthode ABA n’est pas du tout validée plus qu’autre chose, il y a en France une procédure en France sous l’égide de l’INSERM et sous l’égide de la fédération française de psychiatrie, une étude de validation des approches psychothérapiques individuelles chez les enfants autistes, qui est très prometteuse, qui a des outils quantitatifs et qualitatifs nouveaux, qui revoit les enfants très régulièrement tous les trois mois et on ne peux pas dire que les psychothérapeutes ou les psychanalystes d’enfant ne fasse pas un effort de validation. Personnellement,  j’attendrais que les partisans des approches ABA, TEACCH ou autre fasse les mêmes efforts dans leur domaine. »

Le Dr Cédric Grouchka prend Bernard Golse en défaut : « Sur les méthodes ABA ou TEACCH, elles sont évaluées. » Il justifie alors le « travail monumental de la Haute Autorité de Santé, avec 800 articles internationaux et 300 articles français, qui ont été analysés. » Il s’exclame « il y a des preuves d’efficacité des méthodes ABA et TEACCH dans la littérature internationale » et « la rigueur scientifique cela protège des pressions« . Il affirme que « les experts n’ont pas été influencés. » « Les recommandations ont été publiées exactement dans les mêmes termes que s’il n’y avait pas eu ce débat médiatique ces dernières semaines.«   Il est très clair. « Sur les 1000 articles analysés, pas un seul ne correspond à une évaluation de l’efficacité des approches analytiques dans le cadre de l’autisme« , mais il explique qu’il n’y a pas eu consensus des experts et que par conséquent la HAS a été dans l’impossibilité de recommander ou de ne pas recommander l’approche analytique et la psychothérapie institutionnelle.

Concernant le packing, « c’est pareil, on a aucune évaluation« . « Sur le packing en revanche, on demande une évaluation« , mais il explique qu’en l’absence d’évaluation ou de consensus d’expert, comme « le Haut Conseil de Santé Publique nous dit qu’il y a une présomption de risque, on ne peut pas exclure des risques pour la sécurité de l’enfant, et donc pour cette raison là, nous disons que nous somme formellement opposés à la mise en place du packing comme méthode, mais pas bien sûr dans le cadre de la recherche clinique. »

Marina Carrère d’Encausse rappelle en conclusion que « ces recommandations ne sont pas des obligations ni des interdictions, mais qu’elles influent le milieu médical« . Cédric Grouchka dit « bien sûr » et sourit et hausse les épaules à l’idée que les associations ait pu vouloir l’interdiction de la psychanalyse et de la psychothérapie institutionnelle.

Voir la vidéo sur le site de allodocteurs

http://www.soutenonslemur.org/2012/03/09/france-5-allo-docteurs-cedric-grouchka-membre-de-la-has-prend-bernard-golse-en-defaut/

9 mars 2012

article publié sur le site d'Autisme Infantile le 9 mars 2012

Autisme Infantile met le paquet!

Hier sont sorties les recommandations de la HAS. 58 pages, ni très claires, ni très nettes, que vous pouvez lire ici:

Autisme et autres troubles envahissants du développement: interventions éducatives et thérapeutiques coordonnées chez l’enfant et l’adolescent

Vous l’avez déjà noté, sans doute: je ne saute pas de joie.

Oui, bien sûr, l’idée d’un Pierre Delion se fâchant tout rouge en apprenant que le packing a été sacrifié – pour permettre à la psychanalyse et à la psychothérapie institutionnelle de survivre – m’arrache un sourire. Bien sûr, voir les traitements éducatifs, comportementaux et développementaux en tête des recommandations est une avancée historique. Évidemment, je me réjouis de voir écrit noir sur blanc que quatre ans est un âge charnière dans l’efficacité d’une prise en charge.

Cependant, outre la persistance criminelle à laisser subsister la psychanalyse et la psychothérapie institutionnelle dans le traitement de l’autisme, au gré d’une catégorie providentielle « non consensuelle »,  le paragraphe traitant de la formation des professionnels m’affole. J’aurais imaginé que ce paragraphe soit le reflet de tout ce que j’avais lu dans les précédentes 45 pages…

Non. Les 145 professionnels réunis autour de ces recommandations ont oublié de mentionner la nécessité de créer des formations universitaires niveau Licence pro, Master, spécialisés dans les approches éducatives et comportementales et développementales. Que le modèle de Denver soit recommandé, c’est formidable, mais qui peut me citer le nom d’un ou deux professionnels capables de le mettre en oeuvre en France? Dois-je une fois de plus rappeler ici combien de psys ABA sortent chaque année de Lille 3?

Yaka-faukon prenne en considération la situation familiale et financière des familles.

Yaka-faukon privilégie l’intégration scolaire.

Yaka-faukon, mais commentkonfait?

On zigouille toute la clique psykk qui verrouille MDPH, CRA, universités, psychologie scolaire, milieux de l’enseignement , écoles de psychomotricité, etc.? Est-ce une nouvelle fois aux parents de prendre leur bâton de pèlerin et d’aller au combat?

Et puis, pour finir, je suis un peu enragée de relever le nom notre ami le roi de la bulle, Laurent Danon-Boileau, dans la liste des spécialistes qui se sont penchés sur le berceau de ces recommandations. Comment un type admettant  poser ses fesses à terre et parfois somnoler en séance avec un enfant autiste peut-il avoir un mot à dire à propos des recommandations de bonnes pratiques de prise en charge de l’enfant et l’adolescent TED/TSA?!

Je partage l’indignation de Danièle Langloys, bien plus que la joie d’autres parties prenantes. (lire ici l’échange vif entre le directeur de la HAS et Mme Langloys: « Vous allez encourager les psychanalystes à évaluer leurs âneries! »).

Je me dis que, pour tous les parents d’enfants autistes qui ne peuvent accéder à ce que recommande la HAS, ce doit être une torture de lire ce document, de lire que les pratiques recommandées ne leur sont pas accessibles. C’est juste infect. Bernard Golse, dans un récent entretien à Libération, nous a donné la solution:

« Dans l’autisme, rien n’est validé, tout marche si on met le paquet. »

Alors, Mr Harousseau (Directeur de la HAS), nous n’allons pas prendre les paris, et attendre un an de plus pour voir ce qui se passe, comme vous recommandez à Mme Langloys de le faire.

Nous allons mettre le paquet! Il parait que ça marche! À tous les coups!

Mettons-y le paquet!

Chers parents, nous vous invitons à envoyer un paquet – petit, grand, moyen, à votre convenance (vide et en version colis normal, car on en va pas non plus se ruiner) – à Monsieur Harousseau. Ça ne sera pas compliqué de prendre une boite à chaussures vide, ou une grande enveloppe si vous n’avez pas de paquet sous la main.

Voici l’étiquette d’expédition à télécharger avec l’adresse de la HAS:

Autisme Infantile met le paquet!Collez-la sur votre paquet ou votre grosse enveloppe.

Vous pouvez glisser à l’intérieur du paquet un ou plusiuers de ces messages à télécharger puis imprimer à votre convenance:

Messages loufoques à télécharger

Autisme Infantile met le paquet!

Autisme Infantile met le paquet!

Autisme Infantile met le paquet!

Autisme Infantile met le paquet!

Messages sérieux à télécharger

Autisme Infantile met le paquet!

Autisme Infantile met le paquet!

Autisme Infantile met le paquet!

Autisme Infantile met le paquet!

Voilà. Vous ne pouvez pas toujours vous déplacer pour manifester, alors manifestez votre volonté de voir s’appliquer les recommandations formulées en fonçant à la Poste. Pour que les actes suivent – parce qu’on n’a plus une année à perdren n’en déplaise à Monsieur Harousseau – et parce que, de toutes façons, ce sera toujours aux parents de se mobiliser et qu’il n’est plus temps de se laisser bercer d’illusions.

C’est l’année de l’autisme! Passons aux actes!

http://autismeinfantile.com/informations/actualites/autisme-infantile-met-le-paquet/

9 mars 2012

article publié dans Kollectif 7 janvier

Science et liberté d'expression : historique des évènements 2002 - 2012

2002

Jacques Bénesteau publie Mensonges freudiens : histoire d'une désinformation séculaire en Belgique suite au refus de 14 éditeurs français. Ce résultat d'un travail de recherche colossal qui s'appuie sur plus de 730 éléments de référence est ignoré par la grande presse littéraire française mais recevra pourtant en mars 2003 le prix de la société française d'histoire de la médecine (SFHM). Cet évènement sera suivi de plusieurs critiques d'Elisabeth Roudinesco, notamment une sous la forme d'un article dans «  les Temps Modernes » intitulé "Le club de l'Horloge et la psychanalyse : chronique d'un antisémitisme masqué" pour lequel Bénesteau lui intentera un procès en diffamation. Les juges ne sauront pas se prononcer sur le fond en raison de propos de l'accusée qu'ils jugeront insuffisamment précis : la procédure sera alors considérée comme juridiquement nulle. Cependant, les psychanalystes continueront à proclamer qu’ils ont gagné le procès.

 

2003, le 8 octobre

L'amendement proposé par le député et médecin Bernard Accoyer est adopté à l'unanimité par l'Assemblée Nationale. Celui-ci vise à réglementer l'usage du titre de psychothérapeute, et notamment à le limiter aux médecins et aux psychologues. Après plusieurs révisions, cet amendement devient la loi du 9 août 2004 qui dispose que la liste des personnes habilitées est étendue aux psychanalystes, alors que le titre de psychanalyste n'est protégé par aucun diplôme. Le décret ne paraîtra que le 9 Juin 2010,

Soit : 7 ans plus tard et permettra l'inscription au registre national des psychothérapeutes sous condition d'une formation théorique et pratique de psychopathologie. De cette formation seront partiellement dispensés les psychanalystes, à condition d’être inscrits dans une société de psychanalyse et d’avoir un master de psychologie ou l’équivalent, et ce malgré la non réglementation de leur titre.

 

2004, le 26 février

L'expertise collective de l'INSERM intitulée "Psychothérapies : trois approches évaluées" est rendue publique, trois ans après avoir été demandée par la Direction Générale de la Santé et deux associations de patients (UNAFAM et FNAPSY). Les résultats sont en défaveur de la psychanalyse dont l'efficacité se révèle notamment inférieure à celle des thérapies cognitives et comportementales. Invité par Jacques-Alain Miller au septième forum des psys qui se tient le 5 février 2005, le Ministre de la Santé Philippe Douste-Blazy annonce que le rapport sera retiré du site officiel du Ministère de la Santé et que les psychanalystes n'en entendront plus parler. En fait, les portes ont claqué au ministère de la santé : le directeur de la santé William Dab a démissionné. Le directeur de l’INSERM a maintenu le rapport sur le site de l’INSERM, il a été traduit en anglais et a connu une publicité inespérée. Ce rapport a aussi pavé la voie au Livre Noir de la psychanalyse. Rétrospectivement Philippe Douste-Blazy a été une attachée de presse de premier plan et Jacques Alain Miller s’est tiré une balle dans le pied.

 

2005, le 1er Septembre

Un collectif de spécialistes de la psychanalyse (historiens, philosophes, psychiatres etc.) dirigés par Catherine Meyer publie Le livre noir de la psychanalyse : vivre, penser et aller mieux sans Freud, un ouvrage critique destiné au grand public et dont les récits sont solidement étayés par des démonstrations et des preuves vérifiables. Le jour même de sa sortie, Le Nouvel Observateur propose un dossier intitulé "Faut-il en finir avec la psychanalyse ?". Son rédacteur en chef François Joffrin déclarera par la suite qu'Elisabeth Roudinesco l'avait encouragé à "passer sous silence cet ouvrage", à "remplacer les extraits prévus par un long entretien avec elle", qu'elle avait refusé de débattre avec un quelconque auteur de ce livre qu'elle considérait comme "politiquement louche" et "à la limite de l'antisémitisme". Devant la levée de boucliers, Elisabeth Roudinesco a fini par dire que ce livre : «  n’avait aucune trace d’antisémitisme et qu’il pouvait aller au débat » . Le livre noir sera un best-seller (environ 40 000 exemplaires) et sera traduit en Chinois, Espagnol, Grec et Italien. Il fera scandale en Argentine où la communauté lacanienne est tout autant dominante que détestée des psychologues qui pratiquent les TCC.

 

2010, avril

Michel Onfray publie Le crépuscule d'une idole, l'affabulation freudienne, un ouvrage critique rigoureux dans lequel il expose la religiosité psychanalytique et l'échec de Freud à constituer la science "dure" à laquelle il aspirait. L'auteur affirmera avoir été la cible d'insultes plus ou moins directes proférés dans les médias par les principaux représentants du mouvement psychanalytique : nazi, vichyste, pétainiste, compagnon de route des négationnistes, révisionniste, antisémite, défenseur de l'idéologie de l'extrême droite française… fils d’une femme de ménage racontant des ragots de femme de ménage sur la vie privée de Freud. Il accusera par ailleurs publiquement Elisabeth Roudinesco d’avoir passé un coup de fil au Président de la Région Normandie afin qu'il réduise, voire qu'il supprime les subventions du Conseil Régional à l’Université Populaire de Caen, créée et animée par le philosophe. Quelque mois plus tard, par l'intermédiaire d'une lettre ouverte adressée aux responsable de France Culture, un collectif de psychanalystes et d'enseignants demande l'interruption de la diffusion des conférences de Michel Onfray et qu'il soit mis fin au contrat qui le lie à la radio. Heureusement cette intervention sera sans effet et le livre d’Onfray, boosté par ce buzz,  sera un best-seller (environ 100 000 exemplaires vendus)

 

2011, Septembre

Après 4 ans d'enquête (45 interviews dont 27 filmées), Sophie Robert dévoile son documentaire Le Mur : la psychanalyse à l'épreuve de l'autisme dans lequel les psychanalystes sont invités à expliquer leurs théories et leurs pratiques en matière d'autisme. Estimant que leurs propos et leurs pensées ont été dénaturés, trois d'entre eux demanderont et obtiendront la saisie des rushes du film avant d'assigner Sophie Robert en justice et de réclamer l'interdiction du film ainsi que des dommages et intérêts s'élevant à 290 000 euro. Le 26 janvier 2012, Sophie Robert sera condamnée par le tribunal de grande instance de Lille pour "atteinte à l'image et à la réputation" de ces trois psychanalystes. Elle devra retirer du film les interviews incriminées et payer 36 000 euro aux plaignants ainsi qu'une astreinte de 100 euro par jour. Cependant le film sera un succès international présenté dans un congrès ABA à Philadelphie. Sophie Robert a fait appel et l’on attend la suite.

 

2012, le 13 février

Un journaliste de Libération se procure le rapport à paraître de la Haute Autorité de Santé sur les recommandations de bonne pratique dans la prise en charge de l'autisme. Le journal dévoile que les interventions fondées sur les approches psychanalytiques et la psychothérapie institutionnelle sont classées dans la catégorie des "interventions non recommandées ou non consensuelles". Quelques semaines plus tard, après des négociations entre la HAS et des psychanalystes, la version définitive du rapport considère seulement ces approches comme "non consensuelles". Les médias considèrent que les psychanalystes ont perdu la bataille, mais les associations de parents continuent la guerre pour que les pratiques de TCC en particulier l’ABA soient mises en place dans le milieu scolaire et les psychanalystes définitivement écartés du soin de leurs enfants.

 

Romina Bianco et Esteve Freixa i Baqué. "Elisabeth Roudinesco ou comment utiliser les médias pour discréditer les opposants à la théorie freudienne". Les cahiers psychologie politique [En ligne], numéro 11, Juillet 2007. URL : http://lodel.irevues.inist.fr/cahierspsychologiepolitique/index.php?id=622

 

Esteve Freixa i Baqué. "Le pouvoir (pas le moins du monde occulte) des psychanalystes". Science & pseudo-sciences [En ligne], n° 293, hors-série Psychanalyse, décembre 2010. URL : http://www.pseudo-sciences.org/spip.php?article1540

 

Michel Onfray. "Roudinesco sur Onfray". Les ressorts du divan, 17 avril 2010. URL : http://onfray.over-blog.com/article-roudinesco-sur-onfray-48805922.html

 

Michel Onfray. La bêtise ne prend pas de vacances. Les ressorts du divan, 21 juillet 2010. URL : http://onfray.over-blog.com/article-la-betise-ne-prend-pas-de-vacances-54264098.html

 

Tribunal de grande instance de Lille. Ordonnance du jugement du 26 janvier 2012 condamnant Sophie Robert. URL : http://www.autistessansfrontieres.com/lemur-site-officiel.php

 

Eric Favereau. Autisme : les psys réduits au silence. Libération, 13 février 2012, URL : http://www.liberation.fr/societe/01012389570-autisme-les-psys-reduits-au-silence

 

Aude Lorriaux. Autisme : le packing condamné par la Haute Autorité de la santé. Le Huffington Post, le 08 mars 2012. URL : http://www.huffingtonpost.fr/2012/03/07/autisme-le-packing-interdit_n_1327493.html

Les scientifiques peuvent ils s'exprimer librement en France ?

https://www.facebook.com/notes/pour-une-psychiatrie-et-une-psychologie-bas%C3%A9es-sur-des-preuves/science-et-libert%C3%A9-dexpression-historique-des-%C3%A9v%C3%A8nements-2002-2012/105126596284509

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9 mars 2012

article publié dans le nouvel observateur le 8 mars 2012

Autisme et psychanalyse : le scandale enfin mis à jour

Créé le 08-03-2012 à 18h30 - Mis à jour le 09-03-2012 à 08h59      4 réactions

Jacqueline de Linares
 
Par Jacqueline de Linares

Dans son rapport, publié le 8 mars, la Haute autorité de santé préconise l'approche comportementale et désavoue la psychanalyse.

 
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 autisme enfant autiste (AFP PHOTO/JOEL SAGET)

autisme enfant autiste (AFP PHOTO/JOEL SAGET)

Les familles d’autistes n’ont peut être pas gagné la guerre, elles ont en tout cas emporté une bataille importante dans le combat qu’elles mènent contre le recours à la psychanalyse pour traiter le trouble de leurs enfants. Hier, la Haute autorité de santé a formulé ses recommandations le 8 mars pour la prise en charge de l’autisme. Le débat sur la psychanalyse, qui s’est emballé ces dernier jours, a eu le mérite de faire éclater le scandale de l’abandon en France des deux tiers des enfants atteints d’autisme.

La psychanalyse désavouée

Les parents obtiennent enfin gain de cause car la Haute autorité de santé (HAS) recommande formellement un diagnostic précoce, et les approches éducatives et comportementales réclamées par eux depuis des années. Ces méthodes sont basées sur la répétition, l’élaboration de méthode de communication avec l’enfant par d’autres techniques que le langage (images, gestes…), les récompenses etc... La psychanalyse est quant à elle considérée comme "non pertinente" pour l’autisme. Cependant, la Haute autorité de santé n’est pas allée jusqu’au bout de ce que demandaient les familles. La psychanalyse est classée dans les pratiques "non consensuelles" mais pas dans les approches "non recommandées".

Dans les associations, on pense que l’intense lobbying dans lequel se sont lancés quelques cercles psychiatriques et psychanalytiques a atteint son objectif. Mais l’essentiel est dit par la HAS, et comme l’a expliqué le président du collège de la HAS "rien ne sera plus comme avant". D’autant que la HAS, insiste, tout au long du rapport pour que l’enfant soit au centre du processus, que les parents soient sans cesse étroitement associés au traitement. C’est très important. Pour certains parents, écartés de la prise en charge de leur enfant, le diagnostic a été porté à l’âge de huit ans, de dix ans. Certains psychiatres-psychanalystes revendiquaient même de ne pas formuler le diagnostic d’autisme aux parents, pour ne pas les fragiliser, ou ne pas figer la situation…

L’affaire du "packing"

Le "packing" est une vieille technique utilisée en psychiatrie pour calmer les malades en très grande agitation. Elle consiste à les envelopper dans des draps froids (10 degrés) pour les réchauffer progressivement avec des couvertures. Cette pratique révoltait les parents d’autistes. Elle n’est plus recommandée par la Haute Autorité de Santé, sauf dans le cas d’"essais cliniques autorisés".

Les progrès doivent être évalués

En tout cas, pour des milliers de familles qui ont galéré pendant des mois, voire des années avec leurs enfants dans des hôpitaux psychiatriques ou des psychiatres, tendances freudiennes, leur expliquaient en que leurs enfants avaient une "psychose", sans pour autant leur apprendre à communiquer, c’est un énorme soulagement. Tout comme pour ceux qui refusant l’établissement psychiatrique pour leur enfant, se voyaient poursuivre en justice pour défauts de soins.

L’important pour les parents, c’est d’avoir entendu de la bouche du professeur Harousseau, président du collège de la HAS, que les "psychiatres devaient se remettre en question". Par psychiatre, il faut entendre "de tendance psychanalytique", qui refusent toute évaluation de leurs actions. Or comme l’a expliqué Joelle André Vert, chef de projet qui a participé à l’élaboration des recommandations, des évaluations des progrès d’enfants autistes sont possibles. On ne guérira pas l’enfant autiste , mais on pourra mesurer l’évolution de son QI, de son langage, de sa communication verbale ou non verbale, l’autonomie dans sa vie quotidienne.

Le vrai scandale : deux tiers des autistes abandonnés

En présentant les recommandations de la Haute autorité de santé sur les bonnes pratiques en la matière, le professeur Philippe Evrard, neuropédiatre, du Comité de pilotage de ces recommandations l’a dit "Un tiers seulement des personnes autistes et leurs familles reçoivent l’aide personnalisée qui leur est nécessaire. Tout le reste est du bla-bla… La solidarité nationale française est gravement déficiente (à l’égard des autistes)". Il a parlé de "scandale … qui devrait faire mettre en cause l’Etat français" (si la situation ne change pas).

Et de raconter l’émotion du médecin qui sait "qu’il faudra deux ans dans un tiers des cas pour trouver une solution acceptable [pour l’enfant autiste NDLR] dont vous venez de poser le diagnostic". Deux ans, minimum dans le meilleur des cas. Le débat qui enflamme la blogosphère et le quartier latin à Paris – certes légitime mais terriblement français avec multiplication de pétitions pour et contre - sur la légitimité de la psychanalyse à traiter l’autisme aura eu au moins cet immense mérite : faire éclater le vrai scandale sur l’immense état d’abandon dans lequel se trouvent une majorité d’autistes en France. Une honte nationale.

http://tempsreel.nouvelobs.com/societe/20120308.OBS3336/autisme-et-psychanalyse-le-scandale-enfin-mis-a-jour.html

9 mars 2012

information publiée sur le site du CRAIF - Nouveau

Couverture du guide des Centres de diagnostic et d'évaluation de l'autisme et des TED en Ile-de-France  Guide sur les Centres de Diagnostic et d'Evaluation de l'autisme et des troubles envahissants du développement (TED) en Ile-de-France

A noter en bas de la page 6 :

"Un centre dédié pour le diagnostic des personnes autistes adultes en Ile-de-France est en cours de création."

9 mars 2012

information publiée sur le site du CRAIF

Le Centre de Ressources Autisme Ile-de-France (CRAIF), l'Association Nationale des Centres de Ressources Autisme (ANCRA) et la délégation ANCREAI Ile-de-France vous informent qu'une réunion de restitution de la recherche-action conduite dans le cadre de la Mesure 28 du plan Autisme 2008 – 2010 concernant les « modalités d’accompagnement des personnes avec troubles envahissants du développement (TED) dans trois régions françaises » aura lieu en SEINE-ET-MARNE.

Cette restitution se tiendra le :

29 mars 2012 de 9h30 à 13h
Université de Marne-la-Vallée,
Amphithéâtre COPERNIC Cité Descartes,
5 bd Descartes - 77454 Champs-sur-Marne


En savoir plus sur la recherche-action : http://www.craif.org/73-mesure-28-plan-autisme.html


Renseignements et inscription sur le site du CRAIF : http://www.craif.org/

9 mars 2012

article publié dans le quotidien du médecin le 9 mars 2012

VIDÉO - Autisme : la HAS demande aux psychiatres d’évoluer

Dans le cadre de la présentation des nouvelles recommandations de bonne pratique de la HAS et de l’ANESM sur l’autisme et les autres TED chez l’enfant et l’adolescent, le Pr Jean-Luc Harousseau président du collège de la HAS est revenu sur la polémique soulevée par le député Daniel Fasquelle à propos de « pressions » subies par la Haute Autorité autour de la question des pratiques psychanalytiques. Le Pr Harousseau interpelle par ailleurs les psychiatres sur les modes de prise en charge décriés dans l’autisme.

http://www.lequotidiendumedecin.fr/information/video-autisme-la-has-demande-aux-psychiatres-d-evoluer?ku=7aBax56B-vBEA-9x8v-58D8-CEC6Ba58w5az#utm_source%3Dlequotidiendumedecin&utm_medium=email&utm_campaign=news_derniere_heure_qdm

9 mars 2012

article publié sur le blog de Michel Balat, Psychanalyse, Sémiotique, Eveil du coma

jeudi 8 mars 2012, par Michel Balat

PRISE DE POSITION DE Pierre DELION A LA SUITE DES RECOMMANDATIONS DE L’HAS SUR LES PRISES EN CHARGE DES TED/TSA

L’HAS s’oppose formellement à toute pratique d’enveloppement humide (packing), même à titre exceptionnel, à l’exception de la recherche entreprise (PHRC Lille). La sortie des recommandations de l’HAS est une catastrophe pour les enfants autistes qui bénéficient du packing et leurs parents. Cette décision prise par une autorité scientifique est contraire à la réalité scientifique, clinique et thérapeutique.

En effet, les éléments en présence sont les suivants :

— d’un côté,

— un soin pratiqué par des dizaines d’équipes de pédopsychiatrie françaises pour traiter notamment les automutilations de certains enfants autistes, en accord avec les parents des enfants concernés (je rappelle que le packing ne prétend pas guérir l’autisme, tout juste soigner des comportements-problèmes),

— une recherche menée dans le cadre d’un Programme Hospitalier de Recherche Clinique validé par des experts habilités et financés par le ministère de la Santé portant sur l’efficacité du packing dans les troubles graves du comportement des enfants TED/TSA,

— un avis favorable du Haut Conseil de la Santé Publique indiquant l’absence de risques de la technique et

— un avis favorable du Comité de Protection des Personnes sur les aspects éthiques de la technique,

— des articles référencés (encore peu nombreux) sur l’efficacité du packing.

— De l’autre,

— une campagne calomnieuse et diffamatoire, nationale et internationale, orchestrée par des associations de parents d’enfants autistes à partir de fantasmes (aucune plainte de parents n’est reçue à ce jour) et s’en prenant, bien au-delà du packing à la psychanalyse et à la psychothérapie institutionnelle, aboutissant à la publication dans le Journal of American Academy of Child and Adolescent Psychiatry d’une lettre d’opinion, "Against the packing", dénonçant cette technique sans aucun argument scientifique à l’appui, signée par plusieurs grands scientifiques,

— une reprise de ces désinformations par des politiques pressés d’en découdre avec la pédopsychiatrie, et

— une médiatisation trop partisane des éléments en présence.

L’HAS, en prenant cette décision contraire à ses objectifs scientifiques affichés, se disqualifie gravement et met les praticiens concernés par cette technique dans une difficulté supplémentaire vis-à-vis des parents des enfants actuellement pris en charge par la technique du packing qui en réclament la prorogation.

Elle empêche gravement la réalisation de la recherche entreprise en soumettant les chercheurs concernés à un paradoxe difficile à dépasser, puisqu’il les oblige à demander à des parents l’autorisation d’inclure leur enfant dans une recherche visant à prouver l’efficacité d’une technique qu’elle interdit par ailleurs.

Au-delà de l’indignation que ces recommandations soulèvent dans les milieux professionnels et chez les parents des enfants concernés qui n’ont pas eu leur mot à dire, contrairement aux détracteurs qui ont confisqué le débat, c’est toute la chaîne des décisions scientifiques qui est remise en question dans notre démocratie contemporaine. Cet état de fait ne pourra rester sans effets ni sans suites.

Pierre Delion, Lille, le 7 Mars 2012

http://www.balat.fr/PRISE-DE-POSITION-A-LA-SUITE-DES.html

9 mars 2012

article publié dans RUE89 le 8 mars 2012

Autisme : entre psys et antipsys, un rapport qui ne tranche rien

Sophie Verney-Caillat | Journaliste Rue89print pdf

Manifestation à Paris contre la pratique du « packing » pour soigner l'autisme, en avril 2009 (Facelly/Sipa)

La Haute autorité de santé (HAS) jouait sa crédibilité sur cette affaire : appelée à se prononcer sur les bonnes pratiques à adopter face à l'autisme, grande cause nationale 2012 et objet d'une bataille effrénée, elle a rendu un rapport [PDF] qui tente un impossible compromis.

Il n'y a qu'à lire les interprétations dans la presse : « arrêt de mort » de la psychanalyse, estime Le Monde, « un sursis », juge au contraire Le Figaro.

Voir le document

(Fichier PDF)

Depuis la fuite, dans Libération le 13 février, d'une version quasi définitive de ce rapport, c'est l'ébullition chez les associations de parents d'autistes (qui veulent, avec le député Fasquelle, faire interdire la psychanalyse dans le traitement de ce handicap) et chez les psychanalystes, notamment lacaniens, qui ont organisé une conférence de trois heures, dimanche à l'hôtel Lutetia (Paris).

La tension entre les deux camps s'est exacerbée depuis la polémique autour du documentaire Le Mur, qui a été condamné par la justice le 26 janvier.

Le rapport publié ce jeudi est légèrement différent de la version qui a circulé : la psychanalyse était classée dans la catégorie « non recommandée ou non consensuelle » , elle n'est finalement plus que « non consensuelle ».

Sur ce premier sujet, les psys ont gagné. Mais ils ont perdu sur un autre point de crispation : la pratique du « packing » qui consiste à envelopper l'autiste dans un drap humide et froid.

« En dehors de protocoles de recherche autorisés respectant la totalité des conditions définies par le Haut Conseil de la santé publique (HCSP), la HAS et l »Anesm sont formellement opposées à l'utilisation de cette pratique. »

Selon la Haute autorité, il n'est en effet pas possible de conclure à la pertinence de telles méthodes « même restreintes à un recours ultime et exceptionnel » (page 32).

« Freud et Lacan n'ont rien à voir là-dedans »

Ce rapport mi-chèvre mi-chou, fait déjà dire à chacun des deux camps que la HAS a cédé au lobby adverse. En réalité, en deux ans d'un travail qui a mobilisé 145 experts, aucun consensus n'a pu se dégager. Ces recommandations sont pourtant censées être « des synthèses rigoureuses de l'état de l'art et des données de la science à un temps donné ».

D'ici fin mars, les membres du groupe de travail qui ont refusé de signer le rapport feront savoir publiquement leur désaccord.

Isabelle Resplendino, mère d'enfant autiste installée en Belgique pour que son fils souffrant d'Asperger y bénéficie des méthodes comportementales bien plus développées qu'en France, est de tous les réseaux associatifs dans ce pays :

« La psychanalyse a sauvé les meubles. Dire “non consensuel” ne veut pas dire “mauvais”, donc on va se retrouver avec 10% de méthode comportementale et 90% de méthodes psychanalytiques. »

Comme nombre de parents, elle ne rejette pas l'accompagnement psychiatrique ni le soutien psychologique, mais ne voit pas leur utilité :

« Freud et Lacan n'ont rien à voir là-dedans, l'enfant ne fait pas exprès de ne pas communiquer, même de manière inconsciente, les causes de l'autisme sont biologiques. »

Pour les psy, la HAS « se décrédibilise »

De son côté, Paul Machto, psychiatre et l'un des fondateurs du Collectif des 39 contre la nuit sécuritaire, regrette que la HAS interdise le « packing » en dehors des protocoles de recherche :

« C'est une pratique qui a des bienfaits thérapeutiques, qui apaise, permet de ressentir des éléments de son corps, d'établir un lien avec les soignants.

La HAS ne s'appuie pas sur des éléments scientifiques, elle se décrédibilise totalement en prenant ses positions sous la pression de certaines associations de parents. »

Le pédopsychiatre de l'hôpital Necker, Bernard Golse, assure qu'il ne changera rien dans ses pratiques :

« La HAS s'est déconsidérée car elle n'a fait que sentir le vent d'un coté ou de l'autre et ne remplit pas son rôle d'instance scientifique objective. Je m'étonne que les autorités ne s'intéressent pas à nos protocoles de recherche, menés avec l'Inserm et la Fédération française de psychiatrie. »

http://www.rue89.com/2012/03/08/autisme-les-autorites-incapables-de-trancher-le-debat-sur-la-psychanalyse-230027

9 mars 2012

article publié dans l'express.fr le 8 mars 2012

Autisme: "Vous allez encourager les psychanalystes à évaluer leurs âneries!"

Par Estelle Saget, publié le 08/03/2012 à 19:04

 
Autisme: "Vous allez encourager les psychanalystes à évaluer leurs âneries!"

La Haute autorité de santé désavoue, à mots prudents, le recours à la psychanalyse dans l'autisme.

REUTERS/Ali Jarekji

La Haute autorité de santé désavoue, à mots prudents, le recours à la psychanalyse dans l'autisme. L'Express a laissé traîner ses oreilles dans les coulisses, à la fin de la conférence de presse. 

Il est 13h passés, en ce 8 mars, au siège de la Haute autorité de santé (HAS), voisin du stade de France, à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). La conférence de presse consacrée aux traitements recommandés dans l'autisme vient de se terminer. Elle a mis fin au suspense entretenu depuis plusieurs semaines autour d'un sujet très polémique: faut-il continuer à recourir à la psychanalyse dans ce trouble précoce de la communication? La HAS s'est abstenue de trancher dans le vif. Elle n'a classé la psychanalyse ni dans la catégorie des interventions "non recommandées", ni dans celle des "recommandées", mais l'a placée, seule, dans une troisième rubrique, celle des interventions "non consensuelles". 

Les journalistes s'éclipsent pour préparer leurs sujets, les orateurs descendent de leur tribune. La présidente de l'association Autisme France, Danièle Langloys, remonte l'allée centrale à la rencontre du président de la HAS, le Pr Jean-Luc Harousseau. L'infatigable militante de la cause des enfants autistes -son fils de 27 ans est touché par ce trouble- fait partie du groupe de pilotage qui, depuis deux ans, travaillait à l'élaboration de cette recommandation. Elle croise pour la première fois l'hématologue et homme politique (centriste) nommé il y a un an à la tête de la HAS, à la suite du scandale du Mediator. S'ensuit un dialogue courtois, mais incisif, que nous retranscrivons ici. 

La psychanalyse ne figure pas dans les interventions recommandées, point 

Danièle Langloys, sévère: "Ce que les associations vous avaient demandé, monsieur, c'est de mettre: pas recommandé [NDLR : concernant l'approche psychanalytique]. 

Jean-Luc Harousseau, protestant: La phrase concernant la psychanalyse n'a pas été modifiée d'un iota! 

D.L.: Mais le chapeau [le titre de la rubrique] a été modifié. Il est passé de non consensuel ou non recommandé, à non consensuel. 

JL. H.: On est revenu une dernière fois vers les experts avant de finaliser la recommandation et ils nous ont dit: on ne peut pas écrire ça! Ecoutez, entre nous, je comprends votre émotion. 

D.L.: Ce n'est pas de l'émotion, c'est la nausée, juste de penser qu'on ne peut pas arriver à une position claire. 

JL.H.: C'est à vous [les associations] de jouer, maintenant. 

D.L.: Mais s'il n'y a pas de volonté politique derrière, on peut toujours râler et appeler à la vigilance, ça ne changera rien. On le fait depuis trente ans! 

JL.H.: Je ne sais pas comment les télés et les radios vont transmettre le message, mais pour moi, il est clair. La psychanalyse ne figure pas dans les interventions recommandées, point. 

D.L.: Vous savez que j'ai du me battre pour obtenir qu'elles n'y soient pas! Parce que derrière, il y a la question du financement des structures. 

JL.H.: On espère que les politiques vont s'appuyer sur nos recommandations quand ils devront faire des choix de financement. 

D.L.: Mais qui va dire aux établissements psychanalytiques qu'ils ne sont pas aux normes? C'est nous? 

Une méthode qui fait peur, c'est une méthode à laquelle il faut renoncer 

JL.H.: Nos recommandations sont incitatives. On ne va pas contrôler, ni sanctionner. La médecine relève de la responsabilité individuelle des médecins qui la pratique. Mais ils ne peuvent pas faire n'importe quoi. 

D.L.: Les psychanalystes ont noyauté toutes les facs de psychologie! 

JL.H.: On en est conscient, on a mis un chapitre sur la formation dans la recommandation. On a posé la première pierre. J'espère comme vous que nous serons écoutés. C'est déjà beaucoup, d'avoir donné une liste des interventions recommandées. 

D.L.: C'est un message difficile à faire passer auprès des parents, vous savez. J'essaie de contenir mes troupes, monsieur. 

JL.H.: Ils [les défenseurs de la psychanalyse] ont quand même accepté le qualificatif "non pertinent". Et pour le packing [une technique défendue par les psychanalystes: l'enfant autiste en crise est enveloppé dans des draps mouillés froids pour le calmer], je me suis permis de dire, tout à l'heure, qu'il y avait très peu d'adhésion de la part des parents. Une méthode qui fait peur, c'est une méthode à laquelle il faut renoncer. Je l'ai vu dans le cancer [sa spécialité]. Un traitement qui fiche la trouille au patient ne pourra jamais s'imposer. 

D.L.: Mais monsieur, vous allez vraiment encourager les psychanalystes à évaluer leurs âneries [le rapport recommande de faire des essais cliniques dans la psychanalyse, alors que la communauté scientifique internationale a abandonné ce champ de recherche]? Vous, un homme de sciences ? Vous me décevez. 

JL.H.: Mais je vous parie qu'ils ne le feront pas! Allez, dans un an, on fait le point ensemble. Et si les pratiques n'ont pas évolué sur le terrain, alors on en reparle ". 

http://www.lexpress.fr/actualite/societe/autisme-vous-allez-encourager-les-psychanalystes-a-evaluer-leurs-aneries_1091368.html

9 mars 2012

article publié dans le monde.fr le 8 mars 2012

Entre inquiétudes et félicitations : réactions après le rapport sur l'autisme de la Haute autorité de santé

LEMONDE.FR | 08.03.12 | 19h48

Recours intensif aux méthodes éducatives et comportementales "recommandé", approches psychanalytiques et psychothérapie institutionnelle "non consensuelles", "opposition formelle" à la technique des enveloppements humides (packing), à l'exception des essais cliniques autorisés. Les recommandations de bonnes pratiques sur la prise en charge des enfants et adolescents souffrant de troubles envahissants du développement (TED), publiées jeudi 8 mars,par la Haute Autorité de santé (HAS) et l'Agence nationale de l'évaluation et de la qualité des établissements et services sociaux et médico-sociaux (Anesm), suscitent des réactions dans le milieu associatif, politique et psychiatrique.

  • Le Collectif Autisme, qui rassemble les six fédérations d'associations de parents d'enfants autistes les plus représentatives en France (Asperger Aide France, Autisme France, Autistes sans frontières, Sésame Autisme, Pro Aid Autisme et La Fondation Autisme), note que "seules sont recommandées par la HAS dans le cadre de l'accompagnement des personnes autistes les approches éducatives ayant fait la preuve de leur efficacité". Il regrette cependant "que les approches psychanalytiques soient seulement qualifiées de 'non consensuelles', alors qu'aucune étude scientifique ne valide ces pratiques et qu'elles ne correspondent en rien aux besoins des usagers, pourtant un pilier de la construction des recommandations". Le Collectif précise qu'il sera "particulièrement attentif à ce que des approches dites 'intégratives', sans aucun contenu, ne servent pas à imposer indirectement la psychanalyse ou la psychothérapie institutionnelle, qui ne figurent pas dans les pratiques recommandées".
  • L'association Vaincre l'autisme, qui a fait de l'interdiction du packing son cheval de bataille, "félicite la HAS pour la sortie de son rapport". Elle estime que celui-ci, "respectueux des droits et besoins des personnes atteintes et, surtout, tenant compte des dernières avancées scientifiques, médicales et pédagogiques internationales, doit désormais être diffusé à large échelle pour ne pas rester lettre morte". Et appelle les pouvoirs publics à en tirer "les conclusions qui s'imposent, à commencer par donner une suite à notre demande de moratoire contre le packing".
  • Daniel Fasquelle, député (UMP) du Pas-de-Calais, auteur d'une proposition de loi visant à interdire l'approche psychanalytique dans le champ de l'autisme, constate que la HAS "donne enfin raison aux parents, qui revendiquent depuis de nombreuses années la possibilité de recourir à des stratégies éducatives ou comportementales". Il déplore cependant "que la HAS ait reculé sous les pressions corporatistes du lobby psychanalytique, puisqu'elle a simplement choisi de classer les pratiques d'inspiration psychanalytique dans les 'interventions globales non consensuelles'". L'absence de données sur leur efficacité, à la différence des méthodes éducatives et comportementales, aurait dû, selon lui, "les faire figurer dans les pratiques non recommandées, au même titre que les régimes sans gluten, certains sédatifs et d'autres méthodes n'ayant pas fait la preuve scientifique de leur utilité".
  • La Fédération française de psychiatrie (FFP-CNPP), "dans le contexte actuel de mise en cause de la pédopsychiatrie et de la psychanalyse", rappelle "l'importance, dans le processus médical, de la remise en question constante des connaissances et leur fragilité". Elle précise que "toute affirmation concernant des thérapies, quelles qu'elles soient, même présentées comme ayant une efficacité prouvée ou réfutée a priori, demande à être confrontée à la pratique sur la durée et à de nouvelles études envisageant l'ensemble de la complexité de la question".
  • Le professeur Pierre Delion, chef du service de psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent du CHRU de Lille et principal promoteur français du packing, estime que le rapport de l'HAS est "une catastrophe pour les enfants autistes qui bénéficient du packing et leurs parents". Considérant cette décision "contraire à la réalité scientifique, clinique et thérapeutique", il précise que l'HAS "se disqualifie gravement", et empêche la réalisation de la recherche entreprise pour évaluer l'efficacité de cette technique, "en soumettant les chercheurs concernés à un paradoxe difficile à dépasser, puisqu'il les oblige à demander à des parents l'autorisation d'inclure leur enfant dans une recherche visant à prouver l'efficacité d'une technique qu'elle interdit par ailleurs".

Catherine Vincent

http://www.lemonde.fr/societe/article/2012/03/08/inquietudes-et-felicitations-apres-le-rapport-sur-l-autisme_1655077_3224.html

8 mars 2012

magazine de la santé sur france 5 - 8 mars 2012

Dr Cédric Grouchka, membre du collège de la Haute Autorité de Santé (HAS)

http://www.france5.fr/sante/le-magazine-de-la-sante/emission/2012-03-08

(Placer le curseur à 2 minutes 30) .... superbe !!!  jjdupuis

8 mars 2012

communiqué de presse de la HAS (Haute Autorité de Santé) - 8 mars 2012

8 mars 2012 | Communiqué de Presse

Autisme : la HAS et l’Anesm recommandent un projet personnalisé d’interventions pour chaque enfant

La Haute Autorité de Santé (HAS) et l’Agence nationale de l’évaluation et de la qualité des établissements et services sociaux et médico-sociaux (Anesm) publient ce jour des recommandations de bonne pratique sur les interventions éducatives et thérapeutiques coordonnées chez l’enfant et l’adolescent avec autisme ou autres troubles envahissants du développement (TED). Ces recommandations ont pour objectif de donner aux professionnels des repères susceptibles d’améliorer et d’harmoniser leurs pratiques et de favoriser l’épanouissement personnel, la participation à la vie sociale et l’autonomie de l’enfant et de l’adolescent. Face à un sujet complexe et sensible la HAS et l’Anesm entendent, comme elles s’y sont tenues depuis le début de ces travaux engagés il y a plus de deux ans, permettre à tous les acteurs concernés de travailler ensemble autour d’un projet personnalisé d’interventions initiées rapidement, globales et coordonnées au bénéfice des enfants et adolescents accompagnés.


Les recommandations élaborées conjointement par l’Agence nationale de l’évaluation et de la qualité des établissements et services sociaux et médico-sociaux (Anesm) et la Haute Autorité de Santé couvrent les interventions éducatives et thérapeutiques à mettre en place pour les enfants et les adolescents avec autisme ou autres TED. Elles succèdent à d’autres travaux consacrés à l’autisme et aux TED déjà publiés par les deux institutions : l’« État des connaissances » publié par la HAS en janvier 2010, la recommandation « Pour un accompagnement de qualité des personnes avec autisme ou autres TED » publiée en janvier 2010 par l’Anesm centrée sur le respect, la dignité et les droits des personnes avec TED et les deux recommandations relatives au diagnostic, chez l’enfant (Fédération française de psychiatrie/HAS en 2005) et chez l’adulte (HAS en 2011).

Dialogue et concertation

Pour élaborer ces recommandations, la HAS et l’Anesm ont opté pour la méthode du consensus formalisé avec la volonté, sur un sujet complexe, sensible et où les données scientifiques manquent parfois, de s’appuyer sur les nombreux points de convergence entre les différents acteurs : associations de personnes présentant des TED elles-mêmes, associations de famille et professionnels. Ces recommandations sont le fruit d’un travail de deux ans ayant mobilisé 145 experts, complété par une consultation publique à laquelle ont répondu plus de 180 organisations. Elles se déclinent autour d’un axe fort : la mise en place précoce, par des professionnels formés, d’un projet personnalisé d’interventions adapté et réévalué régulièrement pour chaque enfant ou adolescent avec TED.

Un diagnostic et une évaluation précoces : pré-requis indispensables aux interventions

L’hétérogénéité des profils cliniques et de l’évolution des enfants/adolescents avec TED impose une évaluation régulière au minimum une fois par an par l’équipe d’interventions, afin d’ajuster les interventions proposées. Cette évaluation vise à mettre en avant les potentialités et les capacités adaptatives de l’enfant et à déterminer ses besoins. Elle explore l’ensemble des « domaines de vie » de l’enfant : domaines de la communication et du langage, des interactions sociales, des émotions et du comportement, domaines cognitif, sensoriel et moteur, somatique, ainsi que l’autonomie dans les activités quotidiennes et les apprentissages, notamment scolaires et préprofessionnels.

Proposer un projet personnalisé d’interventions précoces, globales et coordonnées

La HAS et l’Anesm recommandent que le projet personnalisé d’interventions couvre tous ces domaines et soit élaboré en partenariat avec les parents et leur enfant. Des interventions globales et coordonnées sont recommandées particulièrement si elles sont débutées avant 4 ans et dans les 3 mois suivant le diagnostic. Les interventions seront fondées sur une approche éducative, comportementale et développementale qu’il y ait ou non retard mental associé. Les familles et les enfants pourront par exemple adopter, avec l’ensemble des professionnels concernés, des interventions fondées sur l’analyse appliquée du comportement dites ABA, des interventions développementales telles que mises en œuvre dans les programmes TEACCH ou des prises en charge intégratives, type thérapie d’échange et de développement.

Donner une vraie place à l’enfant et à sa famille

L’attention portée à la place et à la singularité de la famille et de l’enfant dans l’accompagnement est le message fort de ces recommandations. Il est essentiel de proposer à l’enfant, même en l’absence de développement de la langue orale, des interventions spécifiques visant la communication, éventuellement à l’aide d’outils de communication dite alternative ou augmentée. Pour assurer le succès de la mise en place du projet personnalisé d’interventions, il est important que la famille soit associée, puisse participer aux séances si elle le souhaite ou bénéficier d’un accompagnement spécifique et formateur.

Par ailleurs, il est recommandé aux parents d’être particulièrement prudents vis-à-vis d’interventions présentées comme permettant de supprimer complètement les manifestations des TED, voire de guérir totalement leur enfant car aucun élément probant ne permet d’envisager une telle efficacité. Ils doivent être également vigilants vis-à-vis des méthodes exigeant une exclusivité de l’accompagnement, car l’abandon d’interventions peut présenter un danger ou induire une perte de chances pour l’enfant ou l’adolescent suivi.

Haute Autorité de Santé

Florence Gaudin Responsable du service presse

Claire Syndique Attachée de presse

Audrey Salfati Attachée de presse

contact.presse@has-sante.fr

Tél : 01 55 93 73 18
01 55 93 73 52

Agence nationale de l’évaluation et de la qualité des établissements et services sociaux et médico-sociaux

Yaba Bouesse Chargée de communication

yaba.bouesse@sante.gouv.fr

Tél : 01 48 13 91 15

8 mars 2012

article publié dans le monde.fr le 8 mars 2012

Autisme : l’approche psychanalytique mise hors jeu

LEMONDE | 08.03.12 | 11h43   •  Mis à jour le 08.03.12 | 12h48

 

La position de la HAS augure sans doute une ère nouvelle dans la prise en charge de l'autisme.

La position de la HAS augure sans doute une ère nouvelle dans la prise en charge de l'autisme.AFP

La psychanalyse a perdu le combat. Dans leurs recommandations de bonne pratique sur la prise en charge des enfants et adolescents souffrant de troubles envahissants du développement (TED), publiées jeudi 8 mars, la Haute Autorité de Santé (HAS) et l'Agence nationale de l'évaluation et de la qualité des établissements et services sociaux et médico-sociaux (Anesm) estiment impossible de conclure à "la pertinence" des interventions fondées sur les approches psychanalytiques et la psychothérapie institutionnelle, qu'elles considèrent comme "non consensuelles".

Ce point avait fait ces dernières semaines l'objet d'une intense agitation médiatique, après la publication par Libération, le 13 février, d'un article faisant état d'une version non définitive de ce rapport. A un détail près, la position de la HAS est restée inchangée, augurant sans doute une ère nouvelle dans la prise en charge de l'autisme.

 

Très attendu des professionnels comme des associations de familles, ce rapport, fruit d'un travail de deux ans, a mobilisé 145 experts, et a été complété par une consultation publique à laquelle ont répondu plus de 180 organisations. Définis comme un groupe hétérogène de troubles se caractérisant tous par des altérations des interactions sociales, de la communication et du langage, les TED concernaient en 2009 une personne de moins de 20 ans sur 150, soit entre 92 000 et 107 500 jeunes. Une population à laquelle répond depuis des décennies un manque criant de diagnostic et de structures d'accueil, notamment dans le domaine éducatif.

CHANGEMENT DIPLOMATIQUE

Les recommandations de la HAS et de l'Anesm se déclinent autour d'un axe fort : "La mise en place précoce, par des professionnels formés, d'un projet personnalisé d'interventions adapté et réévalué régulièrement" pour les enfants souffrant de TED. Particulièrement préconisées "si elles sont débutées avant 4 ans et dans les trois mois suivant le diagnostic", ces interventions seront fondées "sur une approche éducative, comportementale et développementale, en respectant des conditions de mise en œuvre ayant fait preuve de leur efficacité: utilisation d'un mode commun de communication et d'interactions avec l'enfant, équipes formées et supervisées, taux d'encadrement d'un adulte pour un enfant, rythme hebdomadaire d'au moins 20-25 heures par semaine".

Pour la première fois en France dans le champ de la pédopsychiatrie, un texte recommande officiellement le recours intensif aux méthodes éducatives et comportementales, dont les résultats prometteurs ont été actés de longue date dans plusieurs pays occidentaux.

Autre point essentiel : l'attention portée à la place et à la singularité de la famille et de l'enfant dans l'accompagnement. Les rapporteurs recommandent par ailleurs aux parents d'être "particulièrement prudents vis-à-vis d'interventions présentées comme permettant de supprimer complètement les manifestations des TED" : aucun traitement ne permet de guérir l'autisme, ni d'en supprimer totalement les troubles.

Si l'approche éducative et comportementale (type ABA ou Teacch), basée sur des apprentissages répétés, fait donc désormais partie des "interventions recommandées", il n'en va pas de même pour les approches psychanalytiques. "L'absence de données sur leur efficacité et la divergence des avis exprimés ne permettent pas de conclure à la pertinence des interventions fondées sur les approches psychanalytiques et la psychothérapie institutionnelle", lit-on au chapitre des "Interventions globales non consensuelles". Un changement diplomatique mais minime au regard de la version de février, qui ajoutait à l'appréciation "non consensuelles" celle de "non recommandées".

"RÉACTIONS EXTRÊMEMENT PASSIONNELLES"

Face au tollé déclenché par cette version provisoire, la HAS a-t-elle tenté de ménager le milieu pédo-psychiatrique en adoucissant son propos ? "Notre objectif n'était pas d'apaiser le jeu. Nous avons pris bonne note des réactions extrêmement passionnelles qui se sont exprimées, mais nous avons décidé de ne pas modifier notre calendrier ni notre procédure", affirme le professeur Jean-Luc Harousseau, président du collège de la HAS. Constatant que "plus de trente ans après leur introduction, ces méthodes n'ont pas fait la preuve ni de leur efficacité ni de leur absence d'efficacité", il estime qu'il est temps que les psychiatres se remettent en question, et "acceptent une évaluation de leurs actions en fonction de critères d'efficacité sur le comportement des enfants, définis par eux et avec la coopération et l'accord des parents".

Reste le packing, technique d'enveloppements humides réservés aux cas d'autisme les plus sévères, contre laquelle la plupart des associations de parents s'élèvent violemment depuis des années. Sans grande surprise, la HAS et l'Anesm, "en l'absence de données relatives à son efficacité ou à sa sécurité", se déclarent "formellement opposées à l'utilisation de cette pratique". A l'exception des essais cliniques autorisés et "respectant la totalité des conditions définies par le Haut Conseil de la santé publique", dont l'un est en cours au CHRU de Lille.

http://www.lemonde.fr/societe/article/2012/03/08/autisme-l-approche-psychanalytique-hors-jeu_1653854_3224.html

8 mars 2012

article publié dans Le Figaro.fr le 8 mars 2012

Autisme : encore un sursis pour la psychanalyse

Par figaro icon damien Mascret - le 08/03/2012
La Haute autorité de santé s'est refusée à condamner l'approche psychanalytique dans le traitement de l'autisme, bien qu'elle soit fortement discréditée par la neurobiologie.

Finalement, la psychanalyse ne sera pas définitivement interdite de séjour dans le traitement de l'autisme. La Haute autorité de santé (HAS) aura donc fait machine arrière dans ses nouvelles recommandations sur l'autisme et autre troubles envahissants du développement. Il y a un mois, la version qui circulait classait les approches psychanalytiques et la psychothérapie institutionnelle dans les «interventions non recommandées ou non consensuelles». Dans la version présentée jeudi 8 mars, elle n'est plus qu'une «intervention non consensuelle».

Que s'est-il passé? Les données scientifiques internationales n'ont pourtant pas changé entre temps. D'ailleurs, en 2010, la HAS avait récapitulé les quatre recommandations professionnelles internationales récentes qui existaient sur le sujet. Dès 2008, le ministère de la Santé néo-zélandais rangeait la psychanalyse avec les «interventions non recommandées», comme d'ailleurs son homologue espagnol deux ans plus tôt. Sans ambiguïté, les Espagnols ajoutaient même: «Cette technique part d'une interprétation obsolète de l'autisme, comme provenant de la réaction psychologique défensive d'un garçon ou d'une fille sains face à des parents pathologiques». Les deux dernières recommandations (américaine et écossaise) ne citaient même plus la psychanalyse.

Le «packing» davantage encadré

Autre point polémique, les procédés d'aversion physique, défendus par quelques équipes en France, comme le packing, qui consiste à envelopper les enfants pendant 45 mn dans des serviettes froides et mouillées. «Ils ne doivent plus être utilisés», conclut sobrement le ministère de la Santé néo-zélandais. Aucun autre pays ne le recommande. La HAS reconnaît: «(qu')en l'absence de données relatives à son efficacité ou à sa sécurité, du fait des questions éthiques soulevées par cette pratique et de l'indécision des experts en raison d'une extrême divergence de leurs avis, il n'est pas possible de conclure à la pertinence d'éventuelles indications des enveloppements corporels humides (dit packing), même restreintes à un recours ultime et exceptionnel». En gros, la HAS considère que la méthode n'a pas fait ses preuves mais qu'il faut lui laisser sa chance! C'est au nom du même principe qu'avait été autorisée aux Etats-Unis dans les années 70 la méthode consistant à envoyer une décharge électrique aux enfants autistes quand ils commençaient à s'automutiler. Là aussi, des rapports ponctuels rapportaient une certaine efficacité de la technique. La HAS laisse encore une petite place au packing mais uniquement dans le cadre «de protocoles de recherche organisés».

Mais même cette concession inexplicable à une méthode abandonnée ailleurs ne satisfait pas l'un des partisans du packing, le Pr Pierre Delion, du CHU de Lille. Il estimait sur un blog le matin même de la nouvelle recommandation de la HAS qu'il s'agissait: «(d')une ingérence inadmissible dans le soin sous la pression des lobbies». Sans mettre en doute la bienveillance de cet expert des psychoses, on rappellera tout de même qu'il est désormais admis que l'autisme n'en est pas une.

http://sante.lefigaro.fr/actualite/2012/03/08/17695-autisme-encore-sursis-pour-psychanalyse

8 mars 2012

Autisme - recommandation de bonne pratique publiée par la HAS et l'ANESM 6 mars 2012

RECOMMANDATION DE BONNE PRATIQUE
Autisme et autres troubles envahissants du
développement :
interventions éducatives et thérapeutiques coordonnées
chez l’enfant et l’adolescent

Pour en prendre connaissance cliquez sur le lien suivant :

http://www.has-sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/2012-03/recommandations_autisme_ted_enfant_adolescent_interventions.pdf

8 mars 2012

article publié dans l'AFP le 7 mars 2012

Autisme et recherche : pistes multiples pour troubles complexes

PARIS — Imagerie cérébrale, études génétiques, facteurs d'environnements: la recherche se diversifie pour avancer dans la compréhension du vaste et complexe domaine de l'autisme, allant des formes intelligentes à celles avec retard mental.

La prise en charge de l'autisme fait l'objet de violents débats, et d'une guerre de pétitions, dans un contexte de manque criant de places d'accueil, à la veille de la publication, jeudi, des recommandations de la Haute autorité de santé (HAS).

L'autisme et le syndrome autistique ont en commun un trouble handicapant de la communication cérébrale, selon le professeur Catherine Barthélemy (Inserm, Tours). Les deux grandes pathologies associées sont l'épilepsie et la déficience intellectuelle, ajoute-t-elle.

Un enfant sur 150 est concerné par ces troubles envahissant du développement (TED), notait l'HAS dans un rapport de 2010.

Mais la fréquence de l'autisme fait aussi débat, comme l'a souligné la revue scientifique Nature en novembre dernier, citant une proportion d'un cas sur 110.

L'autisme, quatre fois plus fréquent chez les garçons, apparaît comme une pathologie du développement cérébral multifactoriel, qui justifie une recherche diversifiée.

Les chercheurs se sont lancés dans l'analyse du génome des patients pour tenter de mieux comprendre les facteurs de vulnérabilité - hérités ou non - impliqués. Des centaines de variations génétiques ont été mises en évidence, mais leur interprétation n'est pas aisée.

"L'autisme est un trouble très complexe résultant de nombreuses variables qui impliquent des centaines de gènes", selon le Dr Scott Selleck, biologiste moléculaire (Université de Pennsylvanie, Etats-Unis). Il s'agit notamment de déterminer si certaines substances "altèrent l'expression génétique de certains sujets vulnérables au stade de leur développement", selon ce chercheur.

Il y a en effet une "période critique" du développement cérébral entre la fin de la grossesse et l'âge de 4 ans : "les connexions nerveuses se font par milliards" en particulier à cette période de la vie, relève le Pr Barthélemy. Même si, ajoute-t-elle "le cerveau n'est jamais fini".

Des modèles animaux et cellulaires ont été développés pour explorer ces hypothèses voire tester des médicaments.

Ainsi, des expériences sur des souris génétiquement prédisposées au syndrome de Rett, trouble associé à l'autisme, ont montré que leur exposition pendant la vie foetale à un produit antifeu courant aboutissait à des effets similaires à ceux de l'autisme sur le développement cérébral.

Allant dans le sens d'un début prénatal des troubles, des chercheurs ont récemment mis en évidence un excès de neurones dans le cortex préfrontal des autistes (+ 67% en moyenne).

Des travaux importants sont également conduits dans le domaine de l'imagerie cérébrale.

Les chercheurs travaillent sur l'utilisation de l'imagerie (IRM, etc.) ou plutôt sur la "mise en image" (incluant diverses techniques : cartographie du cortex cérébral, l'électrophysiologie qui mesure à la milliseconde près l'influx nerveux...) pour éclairer les fonctionnements cérébraux en cause et pouvoir évaluer l'effet de thérapies, explique à l'AFP le Pr Barthélémy.

Les différences observées dans le cerveau de l'enfant autiste concernent des zones impliquées dans la perception du regard, des mouvements du visage ou du corps, qui sont à la base de l'interaction sociale, selon les chercheurs.

Chez des enfants autistes, des cas lourds avec déficience intellectuelle modérée, au bout de deux ans de thérapie, basée sur la rééducation (stimulation) des réseaux cérébraux de la communication sociale, on obtient des résultats se rapprochant des enfants ordinaires en matière de reconnaissance faciale, se réjouit prudemment le Pr Barthélémy.

D'autres chercheurs, parmi lesquels le professeur Luc Montagnier, s'intéressent à la piste bactérienne.

http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5jh4OmdbxFHBh8Mys4Yh5OdZxs4PQ?docId=CNG.1f692e350aacb44d2e5a7d8a18febfa7.251

8 mars 2012

article publié sur le site d'Autisme Infantile le 7 mars 2012

Attention DANGER: le nouveau consensus à la française entre psychanalyse et méthodes comportementales

Guest-post par Magali Denneulin

Attention DANGER: le nouveau consensus à la française entre psychanalyse et méthodes comportementales

Maman d’un petit garçon autiste Asperger qui a la chance d’avoir intégré depuis deux ans le SESSAD ACCES CeRESA à Toulouse dirigé par le Professeur Bernadette Rogé, je me suis arrêtée de travailler cette année, car je n’arrivais pas à faire face à ma vie professionnelle et à l’emploi du temps de mon fils.

Le peu de temps que j’ai, je le consacre à mon rôle au sein du conseil d’administration de l’association, et je suis également membre de la commission de scolarisation Midi-Pyrénées.

Dans ce cadre, je suis en train de dresser une carte précise et détaillée de l’ensemble des CLIS et ULIS TED et classes intégrées de France, pour pouvoir renseigner au mieux les familles en recherche de prise en charge adaptées.

J’ai donc contacté plusieurs SESSAD et autres associations rattachées aux classes, pour connaître le mode de prise en charge associé.

Ma conclusion est inquiétante.

Depuis que la Haute Autorité de Santé a écarté, en 2010, la psychose infantile comme définition de l’autisme, beaucoup d’établissements SESSAD et autres hôpitaux de jour essaient de berner les familles en proposant des prises en charges « pseudo-comportementales ».

Un peu de PECS par-ci… de TEACCH par là… et vous reprendrez bien un peu de psychanalyse, de culpabilisation parentale et pourquoi pas un peu de packing?

J’ai eu des entretiens avec plusieurs SESSAD qui me parlaient de  « méthodes contenantes nord-américaines » combinées « à la carte » avec des soins psychanalytiques.

La perversion est de mise, il sera encore plus difficile en tant que parent non averti de dissocier la bonne de la mauvaise prise en charge, car on ne parlera plus, pour ne pas froisser « le sujet », des choses qui fâchent, et surtout qui ne sont plus d’actualité dans les autres pays civilisés.

Nous restons, pour le moment, le petit village gaulois isolé sous l’apprise sectaire des adeptes de Lacan et de Freud.

Alors, si je peux donner un humble conseil aux autres parents en quête de prise en charge pour leur enfant autiste, certains mots trahissent des pratiques inadaptées: « soins », « sujet », « méthodes contenantes ».

Si vous avez des questions pratiques, je vous conseille de lire goulument les conseils prodigués sur le site de mamans formidables, Autisme Infantile, ou bien encore sur des sites tels que Autisme France ou Asperger Aide pour le syndrome d’Asperger.

Enfin, pour conclure, je dirais qu’il ne faudra jamais se sentir coupable, même si cela peut sembler dur parfois, surtout au début, à l’annonce du diagnostic, quand on ne sait pas encore bien là où l’on va.

Et surtout ne jamais oublié que, malgré ce que vous dirons les hôpitaux de jour et autre structures « à priori » bienveillante type CMP ou CATTP, non, 70% des autistes ne sont pas déficients mentaux, c’est tout l’inverse. La déficience est créé par notre société, qui fait de ces personnes aux talents « extra-ordinaires » des dépendants aux psychotropes placés, au mieux, à l’age adulte dans des ESAT, et au pire internés sans avenir ni perspective de bonheur.

Je conclurais donc en citant une phrase d’Anne-Claire Damaggio, autiste Asperger, étudiante en master de sciences politiques: « La normalité n’est pas le summum de ce qui peux s’atteindre. »

http://autismeinfantile.com/observation/reflexion-sur-lautisme/attention-danger-le-nouveau-consensus-a-la-francaise-entre-psychanalyse-et-methodes-comportementales/?utm_source=feedburner&utm_medium=feed&utm_campaign=Feed%3A+AutismeInfantile+%28Autisme+Infantile%29

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