4 500 postes sauvés
L'amendement sur l'éducation présenté par la députée PS de Gironde, Martine Faure, a été voté à l'unanimité.
La députée Martine Faure. Photo A. M.-R.
« Sud Ouest ». Vous aviez présenté un amendement concernant les
emplois et assistants de vie scolaire en commission élargie, à
l'Assemblée nationale. Qu'est-il devenu lors du vote du budget ?
Martine
Faure. Après avoir été adopté à l'unanimité lors de la commission
élargie du 2 novembre, il a été repris, à ma grande surprise, par les
collègues de la majorité présidentielle dans son intégralité et présenté
le 15 novembre à minuit passé. Devant l'indélicatesse des deux
corapporteurs qui ont présenté cet amendement au nom de la commission
affaires culturelles et éducation, je suis donc intervenue brièvement -
malgré le règlement - pour rétablir la vérité et rappeler que je suis à
l'origine de cet amendement, avec certains de mes collègues du groupe
socialiste, radical, citoyen.
Et quel a été le vote ?
Le
vote s'est fait à l'unanimité dans l'hémicycle, en l'absence de Luc
Chatel (NDLR : ministre de l'Éducation) et après que François Baroin, le
ministre du Budget, a déclaré s'en remettre à « la sagesse de
l'Assemblée ».
Concrètement, qu'avez-vous donc obtenu pour les AVS et les EVS ?
Les
4 500 postes d'AVS et EVS qui devaient être supprimés à la rentrée
prochaine ne le seront pas. Ces postes permettent l'accompagnement
d'élèves en très grande difficulté ou d'élèves handicapés et pour
lesquels beaucoup de parents nous avaient sollicités. Mais, comme le
veut le principe d'un amendement, il fallait parvenir à l'équilibre
budgétaire. Il a été facile de trouver une ligne budgétaire dans ce qui
est le second budget de la nation, établi à 60 milliards d'euros.
Nous
avons donc trouvé à financer les 20 millions d'euros de ces AVS et EVS
en rognant dans le budget des heures supplémentaires des collèges,
chiffré à 1 milliard d'euros. Ce d'autant que ce budget est tout juste
consommé à hauteur de 50 %.
N'avez-vous pas craint que, comme beaucoup d'autres, cet amendement soit annulé par la suite ?
Si.
Mais, comme François Baroin n'a annulé que ceux contre lesquels la
majorité s'était opposée… il reste maintenant à attendre le vote du
Sénat.
Vous vous êtes également saisie du dossier de l'enseignement agricole. Quelles sont les avancées ?
J'ai
rencontré les syndicats en amont pour avoir une meilleure compréhension
du budget. On se rend compte qu'il y a un glissement cynique des
financements de l'enseignement agricole vers l'enseignement privé. On
annonce que plus de 200 postes d'enseignants, contractuels et
administratifs seront supprimés à la rentrée. Mais cela va bien au-delà
si l'on regarde sur ces deux dernières années.
Ainsi, à Bazas par
exemple, on refuse des élèves au motif que les effectifs dépasseraient
le quota. En d'autres termes, on empêche le développement des filières
agricoles. 30 à 40 % d'élèves seraient ainsi refoulés des lycées
agricoles publics. In fine, on aboutit à la fermeture des établissements
; en moyenne deux par an. C'est un non-sens. Sauf à penser qu'on ne
veut plus d'agriculteurs en France.
Nous avons donc demandé un rendez-vous au ministère avant d'envisager la question orale et la question au gouvernement.
http://www.sudouest.fr/2010/11/27/4-500-postes-sauves-250395-2757.ph