Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
"Au bonheur d'Elise"
31 mars 2014

Congrès AUTISME : Conférence inaugurale le 9 avril - CHRU de Tours

article publié dans santé blog - "le blog des professionnels de santé"


CONFÉRENCE INAUGURALE
PAR LE PROFESSEUR CATHERINE BARTHÉLÉMY

L’autisme au XXIème siècle, retours sur images et perspectives

Hôtel de Ville de Tours – 18 heures

De grands pas viennent d’être franchis ces dernières années pour détecter l’autisme au plus vite chez le jeune enfant et pour en connaître les causes. Serions-nous à l’aube de découvertes qui permettraient, un jour, de guérir l’autisme ?

L’actualité de la recherche est riche en résultats, certains font débat : le risque d’autisme pourrait être décelé avant six mois, le cerveau de la sociabilité serait différent chez les personnes avec autisme, certains déséquilibres dans les contacts entre les cellules cérébrales pourraient être corrigés par les médicaments.

Dès à présent, il est montré que les rééducations précoces de la communication font progresser les enfants avec autisme et améliorent le fonctionnement de leur cerveau.

Nombre de ces recherches ont germé à Tours dans notre CHRU, à l’Université François Rabelais. A l’occasion de ces Journées Nationales des CRA organisées dans notre ville, j’en retracerai quelques histoires et ouvrirai avec vous l’album de famille. Vous y reconnaîtrez un fameux trio de grands médecins qui ont ensemble transformé le paysage de la recherche sur l’autisme en France : Gilbert Lelord, Jean-Pierre Müh, Léandre Pourcelot, de véritables pionniers. Vous y verrez aussi les amis qui, du monde entier, sont venus nous donner un coup de main au bon moment : Temple Grandin étaient de ceux-là…

Ces retours sur images sont aussi l’occasion de rendre hommage aux familles qui nous ont, pas à pas, encouragés et soutenus. Un grand merci !

Pr Catherine BARTHELEMY
Centre Universitaire de Pédopsychiatrie
INSERM U.930
CHRU de Tours

NB : Les Journées nationales des CRA se tiennent les 10 et 11 avril 2014 au Centre des Congrès Vinci de Tours

Publicité
Publicité
30 mars 2014

12 avril 2014 : Grande soirée spectacles tout public au profit de Résilienfance

Venez découvrir



D
eux Spectacles

 

Véritable musée de la magie, 576 boites contenant chacune un tour de magie.
Sur l'étiquette le titre du tour, le nom du magicien qui l'a inventé et l'année de création.

Deux assistants aident le spectateur à choisir son tour de magie, puis en historien et en artiste,
le magicien de la Grosse Collection réalise le tour à quelques centimètres des yeux du spectateur !

_________

puis découvrez

La rencontre improbable d'une chanteuse lyrique, d'un musicien électro, d'une danseuse et d'une marionnettiste...

Un nouvel univers prend vie... poétique, drôle et... électro-lyrique...!

_________

 

30 mars 2014

Notes de terrain sur les effets secondaires des neuroleptiques chez les personnes avec autisme

Par Jean-Pierre MALEN, Psychiatre, IME Cour de Venise à Paris et SESSAD Les Comètes dans le Val de Marne (Autisme 75 Ile de France) et FAM Le Cèdre Bleu à Chaville (APEI Sèvres, Chaville et Ville d'Avray).

publiée dans le Bulletin Scientifique de l'ARAPI - N° 31 - Printemps 2013 :

tiret vert vivrefm tophttp://www.sesame-mp.fr/uploads/458/article%20ARAPI%20JP%20Malen%202014.pdf

 

30 mars 2014

Médicaments : intervention du Professeur Manuel Bouvard - CRA Aquitaine

Vidéo publiée sur le site du CREAHI d'Aquitaine

Le CREAHI d'Aquitaine est fier de vous présenter gratuitement les actes vidéos des journées de formation et d'informations qu'il organise en Aquitaine (pôle animation).

Observatoire et centre de ressources pour le secteur social et médico-social, le CREAHI d’Aquitaine participe à la coordination d’acteurs divers (élus, responsables associatifs, décideurs publics) dans leurs stratégies de développement et leurs efforts d’adaptation de l’offre de service au profit des personnes en situation de vulnérabilité.

29 mars 2014

Message du Secrétaire général de l'ONU -> 2 avril journée mondiale de la sensibilisation à l'autisme

Message du Secrétaire général de l'ONU, M. Ban Ki-moon

logo nations unies

Journée 2014

La Journée mondiale de sensibilisation à l’autisme est l’occasion, cette année, de célébrer la créativité des personnes touchées par des troubles du spectre autistique et de renouveler notre engagement à les aider à réaliser leur riche potentiel.

J’adore ces rencontres avec des personnes touchées par l’autisme, qu’elles soient des parents, des enfants, des enseignants ou des amis. Leur force est une source d’inspiration. Ces personnes méritent d’avoir accès à toutes les possibilités en matière d’éducation, d’emploi et d’intégration.

Pour mesurer les succès remportés par nos sociétés, nous devrions examiner comment ceux qui ont différents handicaps, dont les autistes, sont bien intégrés et respectés en tant que membres à part entière.

L’éducation et l’emploi revêtent une importance déterminante. L’école rattache l’enfant à son groupe. L’emploi rattache l’adulte à la société. Les autistes méritent de suivre la même voie. En intégrant des enfants ayant des capacités d’apprentissage différentes dans les écoles générales et spécialisées, nous pouvons modifier les comportements et promouvoir le respect. En créant des emplois adaptés pour les adultes autistes, nous intégrons ceux-ci dans la société.

En cette époque marquée par des contraintes économiques, les gouvernements devraient continuer d’investir dans les services destinés aux autistes. Lorsque nous renforçons les moyens d’action de ces derniers, ce sont les générations actuelles et futures qui en bénéficient.

Malheureusement, dans beaucoup d’endroits du monde, les autistes se voient privés de leurs droits humains fondamentaux. Ils sont en butte à la discrimination et à l’exclusion. Même là où leurs droits sont garantis, ils doivent encore trop souvent se battre pour avoir accès aux services de base.

La Convention relative aux droits des personnes handicapées offre un cadre solide pour créer un monde meilleur pour tous.

La Journée mondiale de la sensibilisation à l’autisme ne se limite pas à encourager l’entente; c’est un appel à l’action. J’invite instamment tous les acteurs concernés à favoriser la réalisation de progrès en soutenant des programmes d’éducation, la création de débouchés et d’autres mesures qui contribuent à la réalisation de notre projet commun consistant à bâtir un monde dont les bienfaits sont plus largement partagés.

Publicité
Publicité
29 mars 2014

Le message est clair !

fiers parents d'un enfant différent

29 mars 2014

Autisme : une association conteste une décision de l'Agence Régionale de Santé d'Ile de France

article publié sur Agoravox

par EgaliTED (son site) samedi 29 mars 2014

La gestion par les Agences Régionales de Santé de l'argent public pour l'autisme fait depuis quelques mois l'objet de polémiques grandissantes de la part des associations d'usagers. Nous avions ainsi constaté le peu d'adéquation des appels à projets des ARS pour des structures autisme, aux recommandations officielles (lire notre article). La polémique prend une nouvelle tournure avec le recours en justice que viens de déposer l'association Toupi  contre une décision de l'ARS d'Ile de France qui attribue un service d'éducation spéciale pour autistes à une association jugée "quasi-exclusivement psychanalytique". L'association Toupi n'est pas directement partie prenante à l'appel à projets, mais a choisi de déposer un recours dans l'intéret des usagers de ce futur service éducatif.

Nous publions ci-dessous le communiqué de presse de l'association Toupi.

Communiqué de presse :

TouPI dépose une requête au tribunal contre la décision de l’ARS de confier le futur SESSAD autisme du Val de Marne à l’association ARISSE

 L’ARS Ile-de-France a décidé en janvier de confer l’ouverture d’un nouveau SESSAD autisme dans le Val-de-Marne à l’association gestionnaire ARISSE. L’association d'usagers TouPI, conseillée par Maître David Taron, dépose aujourd’hui une requête au Tribunal Administratif de Paris pour demander l’annulation de cette décision. Deux mères d’enfants autistes du Val-de-Marne, Mouna Goubet et Thérèse Rousselot, se joignent à cette requête.

 Par cette action, TouPI, Mouna Goubet et Thérèse Rousselot souhaitent faire entendre la voix des usagers, qui n’a visiblement pas été prise en compte dans le processus d’appel à projets qui a conduit à cette décision. Les familles du Val-de-Marne demandent un SESSAD qui soit en mesure d’assurer l'accompagnement éducatif de leurs enfants. Elles atiendent de l’association gestionnaire qu’elle respecte la mission d’un SESSAD : intervenir sur les lieux de vie (établissement scolaire, lieux de loisirs, domicile) pour accompagner l’inclusion scolaire et sociale des enfants et adolescents autistes qu’il accompagnera. ARISSE n’a pas démontré que son orientation était de nature à répondre aux besoins des familles et de leurs enfants.

 D’une part, l’accompagnement proposé par les SESSAD actuellement gérés par ARISSE est peu inclusif et n’associe guère les parents à leur intervention : l’intervention sur les lieux de vie de l’enfant est extrêmement limitée et la notion de co-construction du projet individualisé d’accompagnement avec les parents n’est pas acquise. Cela est loin des recommandations de bonnes pratiques de l’ANESM de 2011 concernant les SESSAD. D’autre part, l’orientation de l’association ARISSE est aux antipodes des exigences du cahier des charges de l’appel à projets. Ce cahier des charges prévoit que le fonctionnement du futur SESSAD s’appuie sur les recommandations de bonnes pratiques HAS/ANESM de 2012, concernant les interventions auprès des enfants autistes. Rappelons que ces recommandations précisent que « l’absence de données sur leur efficacité et la divergence des avis exprimés ne permetent pas de conclure à la pertinence des approches psychanalytiques ». Or ARISSE affiche une orientation quasi-exclusivement psychanalytique, et le Vice-Président d’ARISSE a témoigné son hostilité aux recommandations de bonnes pratiques de 2012 en signant l’Appel des Mille, qui demande le retrait de ces recommandations et du 3ème Plan Autisme.
 
 La requête déposée aujourd’hui permettra de faire la lumière sur la manière dont a été menée la procédure d’appel à projets. Nous espérons que, dans le souci de permettre aux familles du Val-de-Marne de bénéficier au plus vite d’un SESSAD correspondant aux orientations voulues par le 3ème plan Autisme, l’ARS Ile-de-France constatera rapidement son erreur d’appréciation et retirera sa décision. Nous espérons que, dans l’avenir, ce genre d’action juridique ne sera plus nécessaire pour que les usagers soient pleinement entendus. Il est indispensable que les familles soient associées à toutes les étapes des appels à projets. Elles doivent être partie prenante dans la conception des projets par les associations gestionnaires. Elles doivent être entendues lors de la mise en œuvre de ces appels à projets par les ARS : au moment de l’élaboration du cahier des charges, puis lors de la sélection des candidats, via leur participation, au moins de manière consultative, aux commissions de sélection. Enfin, comme le prescrit la loi, il est nécessaire que les familles soient associées au fonctionnement quotidien des SESSAD, notamment par leur participation effective à l’élaboration du projet individualisé d’accompagnement de leur enfant.

29 mars 2014

Autismes, ralentir le monde extérieur, calmer le monde intérieur

 entretien sur France info

le Mardi 18 Mars 2014 à 13:15
Lecture
Partager

Bruno Gepner est pédopsychiatre et psychiatre, spécialiste de l'autisme auprès d'enfants et d'adultes, chercheur au CNRS et enseignant à l'Université d'Aix-Marseille. Il est l'auteur de Autismes, ralentir le monde extérieur, calmer le monde intérieur, chez Odile Jacob.

© Odile Jacob

 

Dans ce livre, le professeur Bruno Gepner propose une approche prometteuse de l'autisme en s'appuyant sur l'évolution des connaissances en génétique et en neurosciences, et sur l'essor de nouvelles applications thérapeutiques.

"Il est possible en ralentissant les informations de l'univers extérieur et en ralentissant le rythme intérieur des personnes autistes qui sont souvent très stressées et qui ont des signes de stress qui peuvent être atténuées considérablement," explique Bruno Gepner, pédopsychiatre et psychiatre, spécialiste de l'autisme auprès d'enfants et d'adultes, chercheur au CNRS et enseignant à l'Université d'Aix Marseille.

Il y a plusieurs formes d'autisme avec de multiples facteurs neurologiques ou somatiques associés. "Cela rend très complexe la compréhension des autismes en général, avec une certaine confusion de certains syndromes. Les points communs sont des troubles de la communication sociale, de l'interaction sociale, de l'incompréhension des signaux sociaux émotionnels."

Et si présenter les images et les sons au ralenti via un ordinateur, parler lentement et décomposer les gestes permettaient des améliorations notables du développement et du comportement chez certains enfants autistes ? C'est ce que croit Bruno Gepner qui a, avec d'autres scientifiques, développé LOGIRAL qui permet de ralentir simultanément l'image et le son sans déformer la voix de la personne qui parle. Après plusieurs tests avec des enfants et dans différents contextes, les résultats sont encourageants.

29 mars 2014

A cheval sur les soins

article publié sur Sud Ouest

Publié le 22/03/2014 à 06h00 par

À cheval sur les soins Fanny Cailley au milieu de ses chevaux Honey, Perle et Flora. © Photo

Photo I. L.
Fanny Cailley est une passionnée de chevaux. Avec sa formation d'éducatrice spécialisée et une solide expérience dans ces deux domaines, elle a décidé de s'installer en tant qu'équithérapeute dans un petit coin de paradis vayrais, avec ses trois chevaux : Honey, Perle et Flora.

« J'ai suivi une formation pendant deux ans à Paris et j'ai obtenu le diplôme de la Société Française d'Équithérapie » explique t-elle, avec en tête ce projet de s'installer à son compte, d'avoir son espace personnel, qu'elle a appelé Caval Sens.

« En tant qu'éducatrice, j'ai toujours amené le cheval dans les activités, j'ai vu le contact avec les jeunes et c'est une source de communication, le cheval est un être social comme nous. Je peux accueillir des enfants à partir de 6 ans, des adolescents ou des adultes en situation de handicap physique ou mental, ou des personnes qui manquent d'estime en elles-mêmes. Avec un cheval, le contact est direct, simple et naturel et une relation de confiance et sécurisante peut s'installer ». Les trois chevaux qui gambadent dans le pré sont de tailles différentes et peuvent s'adapter aux partenaires.

« Démarche thérapeutique »

Fanny Cailley, qui précise que « l'équithérapie n'est ni un sport, ni un loisir mais bien une démarche thérapeutique », accueille les personnes une première fois « pour évaluer les besoins et présenter la structure. Monter sur le cheval n'est pas systématique, le patient peut monter ou être à côté de lui, à pied, et avant il y a le temps du pansage pendant lequel le brossage crée un lien ».

« Je vois des enfants qui touchent le cheval, le caressent : il y a une attirance. L'équithérapie apporte apaisement, sécurisation, bien-être, lâcher prise, concentration, équilibre, confiance. De plus, la respiration du cheval crée un balancement qui rappelle les expériences de la petite enfance ».

Isabelle Leparoux

Cabal Sens, 34 route de Toulouse, tél : 06 75 37 25 15. mail : cavalsens@sfr.fr et le site : www.cavalsens.fr I. Leparoux

28 mars 2014

Un enfant américain sur 68 est autiste, soit 30 % de plus qu'en 2012

Le Monde.fr avec AFP | 27.03.2014 à 20h54 • Mis à jour le 27.03.2014 à 21h03

Un enfant sur 68 est autiste aux Etats-Unis, selon la dernière estimation des autorités sanitaires.


Selon la dernière estimation des autorités sanitaires, rendue publique jeudi 27 mars, 1 enfant sur 68 est autiste aux Etats-Unis, un chiffre qui a augmenté de 30 % par rapport à 2012.

Il y a deux ans, 1 enfant sur 88 souffrait de troubles du spectre autistique (TSA), rappelle le rapport des Centres fédéraux de contrôle et de prévention des maladies (CDC). L'estimation de jeudi fait état de 14,7 enfants de 8 ans atteints de ce syndrome pour 1 000 enfants, précisent les CDC.

CINQ FOIS PLUS FRÉQUENT CHEZ LES GARÇONS

La répartition géographique du nombre d'enfants autistes est irrégulière, allant de 1 enfant sur 175 en Alabama (sud), à 1 sur 45 dans le New Jersey (nord-est). Ces chiffres continuent à montrer que l'autisme est près de cinq fois plus fréquent chez les garçons que chez les filles, avec 1 garçon sur 42, contre 1 fille sur 189. Il y a également plus d'enfants blancs que d'enfants noirs ou hispaniques atteints d'autisme, dit le rapport des CDC.

Les capacités intellectuelles sont très variables parmi ces enfants, allant d'un handicap lourd à une intelligence moyenne et au-delà. L'étude montre que la proportion d'enfants autistes avec un quotient intellectuel plus élevé augmente.

LA DÉTECTION PRÉCOCE FAIT LA DIFFÉRENCE

Ainsi, près de 50 % des jeunes autistes ont un quotient intellectuel moyen (85) ou au-dessus. Ils n'étaient que 30 % il y a dix ans. Le rapport révèle aussi que la plupart des enfants autistes sont diagnostiqués après l'âge de 4 ans, et ce malgré le fait que ce syndrome peut être détecté dès 2 ans.

« Nous devons faire davantage pour diagnostiquer les enfants plus tôt », a souligné Dr Coleen Boyle, directrice du Centre national des défauts de naissance et des handicaps du développement des CDC. « Une détection précoce de l'autisme est l'outil le plus efficace dont nous disposons actuellement pour faire une différence dans la vie de ces enfants », a-t-elle insisté.

27 mars 2014

le gouvernement dépose une plainte visant la gestion d'un institut pour handicapés dans le Gers

article publié dans 20 Minutes

Créé le 27/03/2014 à 13h46 -- Mis à jour le 27/03/2014 à 13h51
Le symbole de la justice

Le symbole de la justice Damien Meyer AFP

JUSTICE - L’établissement qui accueille 70 enfants et jeunes handicapés a déjà été placé sous l’autorité d’un administrateur provisoire...

Le ministère en charge des Personnes handicapées vient de déposer une plainte visant la gestion d'un institut pour enfants et jeunes lourdement handicapés dans le Gers où il soupçonne un détournement de fonds destinés à la prise en charge des pensionnaires, a-t-on appris de sources ministérielle et judiciaire.

L'institut médico-éducatif (IME) de Condom est depuis plusieurs mois déjà au cœur d'une vive et douloureuse controverse sur les conditions dans lesquelles sont accueillis et traités environ 70 enfants, adolescents et jeunes majeurs atteints de déficience intellectuelle ou de multiples handicaps.

Abus de bien social et abus de confiance

Cet IME, la «Maison d'enfants de Moussaron», s'est retrouvé le 6 décembre placé sous l'autorité d'un administrateur provisoire sur décision de la ministre Marie-Arlette Carlotti, en raison de «graves dysfonctionnements dans les conditions d'installation et de fonctionnement» constatés par l'Agence régionale de santé (ARS).

A la demande de la ministre déléguée chargée des personnes handicapées, le ministère porte à présent plainte contre X pour abus de bien social et abus de confiance dans la gestion de la société «les Enfants de Moussaron», gestionnaire de l'IME, a indiqué son ministère dans un communiqué.

Des éléments en possession de la ministre «laissent entrevoir que les fonds qui étaient à l'origine destinés à la prise en charge des mineurs de cet IME pourraient ne pas avoir été intégralement utilisés à l'usage auxquels ils étaient destinés», dit le ministère.

Accusations de traitements indignes

La plainte est parvenue mercredi au procureur d'Auch, Pierre Aurignac, qui a saisi sans attendre la brigade de recherches et la section de recherches de la gendarmerie, a-t-il indiqué. Les éléments en la possession de la ministre seraient remontés jusqu'à elle à la faveur du placement de l'IME sous le contrôle d'un administrateur.

Jusqu'alors, l'IME vivait surtout dans les déchirements entre la direction, le personnel et les familles à cause des accusations de traitements indignes qui s'y pratiqueraient. Des parents et des employés les dénoncent, d'autres se joignent à la direction pour les réfuter.

La justice dit ne jamais avoir été saisie de faits présumés de maltraitance. Trois plaintes pour d'autres faits présumés donnent toujours lieu à enquête: une pour harcèlement de la part d'un employé, deux autres de la part de parents en colère parce que l'état de leur enfant aurait empiré au lieu de s'améliorer au cours de son séjour, indique le parquet.

27 mars 2014

Autisme, polyhandicap : création d'un collectif d'avocats pour nous aider à défendre nos droits

La France est un État de droit : concernant le handicap, il y a la loi du 2 janvier 2002 visant à rénover les établissements médico-sociaux pour en faire entre autre des lieux de bientraitance ; il y a la loi du 4 mars 2002, pour tout ce qui relève du médical ; il y a la loi du 11 février 2005 pour l’égalité des chances concernant les personnes handicapées. Elles ont été suivies de décrets, arrêtés, circulaires…

Outre les lois, il y a les recommandations de bonnes pratiques en matière d’autisme pour les enfants et adolescents, qui définissent ce que peut être une prise en charge adaptée.

Malgré tout cela, les droits des personnes autistes sont piétinés en permanence. Et pourquoi ? Simplement parce que nous sommes trop fatigués pour les faire respecter, trop fatigués de nous battre seuls. Nous avons besoin de prendre conscience que nous avons des droits (parce que parfois on en doute !), puis une fois cette prise de conscience, besoin d’être guidés, conseillés pour les défendre.

Bref, la France, comme le décrit ce communiqué du Collectif autisme, c’est la terre des droits de l’homme, mais pas des autistes.

Pourtant, comme le souligne Hugo Horiot dans son article l’Etat a des obligations : à nous de les lui faire appliquer, par voie juridictionnelle afin de faire changer ses pratiques. Sinon, il continuera dans sa lancée, à financer des prises en charge non adaptées, et rien ne changera en France.

Aujourd’hui, deux avocates militantes, Sophie Janois et Coline Bied-Charreton, qui sont de vraies amies pour moi, des sœurs de combat, ont réussi à mettre en place un collectif d’avocats (description ci-dessous) pour nous aider à utiliser cette voie.

J’encourage donc personnellement toutes les familles concernées par ce qui suit à engager un recours contre l’Etat pour l’obliger à appliquer l’article L246-1 du Code de l’action sociale et des familles.( voir ci-dessous)

« Le droit à la différence, ce n’est pas la différence des droits. » Féline Bubuta

Collectif d’avocats agissant dans l’intérêt des familles concernées par l’autisme

Au regard de la violation répétée des droits des personnes avec autisme et à la demande de nombreuses familles, nous avons, avec plusieurs de nos confrères, réuni un collectif d’avocats impliqués dans le domaine de l’autisme, issus de divers Barreau français (Lille, Paris, Lyon, Lozère, Montpellier), qui souhaitent, par leur engagement professionnel, favoriser une prise de conscience nationale.

Vous êtes concernés si vous remplissez les conditions suivantes, ou les avez remplies au cours des quatre années précédentes :

- Vous détenez un diagnostic d’autisme, TED, TSA, ou de polyhandicap

Et

- Vous détenez une notification d’orientation MDPH qui n’est pas concrétisée ou qui n’est que partiellement concrétisée

          faute de place en établissement (liste d’attente

         faute d’établissement adapté à proximité géographique du domicile de la personne avec autisme

 

Si lesdites conditions sont remplies, vous êtes en droit d’obtenir réparation de l’Etat, sur le fondement de l’article L246-1 du Code de l’action sociale et des familles, issu de la Loi Chossy, qui dispose que :

« Toute personne atteinte du handicap résultant du syndrome autistique et des troubles qui lui sont apparentés bénéficie, quel que soit son âge, d’une prise en charge pluridisciplinaire qui tient compte de ses besoins et difficultés spécifiques. Adaptée à l’état et à l’âge de la personne, cette prise en charge peut être d’ordre éducatif, pédagogique, thérapeutique et social.

Il en est de même des personnes atteintes de polyhandicap. »

 

Le collectif d’avocats se structure sur les principes éthiques suivants :

- Modération des honoraires pour rester en adéquation avec les moyens souvent modestes des familles ;

- Prudence, et notamment, informer les familles concernées si leur dossier présente des lacunes, afin de ne pas entretenir de fausses illusions sur la réussite potentielle d’un dossier ;

- Transparence, lorsque le dossier présente des particularités, nos avocats ne prendront aucun dossier sur lequel ils estiment ne pas avoir les compétences requises, et feront tout pour orienter les familles vers un confrère présentant des garanties de compétences adaptées au dossier ;

- Esprit collaboratif, par la mise en commun de nos connaissances, décisions, et bonnes pratiques ;

- Pédagogie, par la diffusion de nos savoirs auprès du grand public, mais aussi de tout confrère intéressé.

 

En outre, ce collectif se tient à la disposition de tout avocat de votre choix pour lui transmettre toute matière juridique qui lui serait nécessaire afin d’obtenir gain de cause.

 

Pour nous joindre, envoyez-nous un email à l’adresse suivante : collectif.avocats.autisme@gmail.com, nous vous répondrons dans les plus brefs délais.

Me GOUSSEAU – Avocat au Barreau de Lozère

Me Sophie JANOIS – Avocat au Barreau de Paris

Me Coline BIED-CHARRETON – Avocat au Barreau de Paris

Me Stefan SQUILLACI – Avocat au Barreau de Lille

 

Liens mentionnés :

Dossier de presse de la campagne du collectif autisme en faveur du respect des droits des personnes autistes.

Société des Droits des Autistes : Article L246-1

Article de Hugo Horiot dans le nouvel obs : Autisme

27 mars 2014

Enfants, parents et familles concernées par l'autisme, savez-vous que vous avez la possibilité de faire valoir vos droits ?

article publié dans le Nouvel Observateur

Autisme : l'État a beau vous mépriser, la loi est avec vous. Faîtes valoir vos droits.

LE PLUS. En France, l'autisme touche environ 440.000 personnes. Alors que la journée mondiale de sensibilisation à ce troubles neurodéveloppemental se tiendra le 2 avril prochain, le Collectif Autisme tire la sonnette d'alarme. Les droits des personnes autistes ne seraient pas suffisamment respectés. Explications d'Hugo Horiot, autiste devenu comédien.

Publié le 27-03-2014 à 13h07 - Modifié à 13h07

Édité par Louise Auvitu  Auteur parrainé par Rozenn Le Carboulec

 Un enfant autiste et sa maman lors de l'inauguration du centre Albert Camus à Villeneuve d'Ascq en 2088. (F. DURAND/SIPA) 

Enfants, parents et familles concernées par l’autisme, savez-vous qu’entre vos mains vous avez la possibilité de faire trembler l’État ?

Oui, je parle bien de ce même État, qui, depuis près d’un demi-siècle, foule au pied vos droits fondamentaux. Je parle de cette machine à broyer les vies, les chances et les destins de ceux qui sont jugés coupables d’être différents. Je parle de ce monstre froid qui fait de vous les oubliés de la République.

En France, combien de personnes diagnostiquées autistes ont-elles bénéficié d’une prise en charge adaptée en accord avec les recommandations de la HAS (Haute autorité de santé) ? Le mot "recommandation" est d’ailleurs bien mal approprié : sachez que celles-ci ont juridiquement valeur d’obligation pour l’État depuis 2012 !

Combien, donc, d’enfants privés d’éducation, de scolarité, de méthodes comportementales ? Combien d’adultes condamnés à mourir dans des centres spécialisés devenus des zones de non-droit de notre république?

77 % des enfants autistes n’ont pas accès à un accompagnement adapté

Il suffit d’ouvrir les yeux pour se rendre à l’évidence : vous êtes nombreux.

Campagne "La France, terre des Droits de l'homme, pas des autistes". (YouTube)

Les statistiques émises par le collectif autisme, lors de sa récente campagne "France, terre des droits de l’Homme et pas des autistes", sont sans appel :

- 50,9 % des adultes avec autisme déclarent ne pas avoir accès, ou seulement de manière partielle, à leur dossier médical.

- 77 % des enfants autistes n’ont pas accès à un accompagnement adapté.

- 69,8 % des parents déclarent financer tout ou partie de l’éducation adaptée de leur enfant autiste.

- 66,9 % d’entre eux doivent supporter entre 40 et 100 % du coût de l’accompagnement adapté de leur enfant autiste.

- 43,8 % des personnes autistes ont été, à des degrés divers, victimes de mauvais traitements ou de carences en matière de soins.

- 66,9 % des parents d’enfants menacés d’un enfermement injustifié déclarent avoir subi des pressions en raison de leur refus de voir des traitements inadaptés appliqués à leurs enfants.

- 82,4 % des personnes autistes déclarent ne pas travailler à l’âge adulte.

- 43,7 % des adultes avec autisme n’ont pas eu accès à une formation professionnelle correspondant à leurs goûts.

- 65,1 % des adultes avec autisme ne reçoivent pas, ou seulement de manière partielle, de salaire à même de combler leurs besoins vitaux.

De trop nombreuses familles se retrouvent sans solution

Cependant, las de combattre l’exclusion et les discriminations dont vous êtes victimes, peu d’entre vous connaissent leurs droits. Paradoxe étrange : l’État a beau vous mépriser, la loi est avec vous.

Tout ce qu’il vous reste à faire, c’est agir. Agir en tant que citoyens opprimés par un État hors-la-loi auquel il est temps de faire rendre gorge. Le couteau est à votre portée, il ne vous reste qu’à le saisir pour saigner votre bourreau.

Cette action en justice se base sur l’article L. 246-1 du code de l’action sociale et des familles, issu de la loi Chossy, qui a servi de fondement à la jurisprudence Beaufils.

Il s’agissait d’une mère qui a obtenu, pour elle et son enfant autiste, son droit à réparation devant le Conseil d’État. Ce dernier a reconnu l’État débiteur de l’obligation législative de prise en charge adaptée, et sinon de dommages et intérêts. Cet arrêt reconnaît que l’État a non seulement une obligation de moyens mais de résultat en matière de prise en charge de l’autisme.

Cette action part du constat que de nombreuses familles se retrouvent sans solution, avec un enfant autiste à domicile sans soins, ou nécessitant des prises en charges libérales très coûteuses.

Des établissement peu nombreux et inadaptés

Peut obtenir gain de cause en particulier, toute personne diagnostiquée autiste ayant reçu une notification MDPH d’orientation vers un établissement depuis moins de 4 ans. Or cette orientation ne peut que rarement être mise en œuvre, faute de places.

En effet les établissements dédiés à l’autisme sont trop peu nombreux et inadaptés, ce qui constitue à la fois l’exception et la honte française. Dans de nombreux cas, une prise en charge adaptée est le lien fondamental vers une inclusion scolaire réussie. Or, l’archaïsme français en la matière prive de nombreux enfants autistes de ce droit fondamental qu’est censé être l’accès à l’éducation.

C’est pourquoi je vous informe que vous avez la possibilité de demander réparation devant le tribunal administratif. En plus de vous faire indemniser compte tenu de ces années d’existence broyées, de ces chances et de ces vies gâchées, cette action vous permettra de faire pression sur l’État en le mettant face à ses responsabilités en matière de prise en charge de l’autisme, responsabilités dont il s’évertue à être l’éternel démissionnaire.

La justice comme seule arme qu'il vous reste

Pour vous accompagner dans cette démarche, un collectif d’avocats présent dans de nombreuses villes de France est prêt à étudier le dossier de chaque personne qui en fera la demande. Si vous avez déjà un avocat, ce collectif se tient prêt à l’accompagner dans votre action. 

Parce qu’il est temps que vos droits fondamentaux de citoyens soient respectés, il est urgent d’agir. Il est temps d’enfoncer les portes des écoles avec la seule arme qu’il vous reste : celle de la justice.

Dans la France de 2014, vous avez également le droit à l’accès aux soins et aux méthodes reconnues par la communauté scientifique internationale. Citoyens, levez-vous, battez-vous et défendez-vous! Un État est un monstre froid. Il convient donc d’agir froidement.

27 mars 2014

L'autisme résulterait d'anomalies dans la formation cérébrale du foetus

Par lefigaro.fr avec AFP
Mis à jour le 26/03/2014 à 23:04
Publié le 26/03/2014 à 23:02

L'autisme résulterait d'anomalies dans le développement de certaines structures cérébrales du foetus, révèlent aujourd'hui des neurologues américains, une découverte qui pourrait contribuer à détecter ce syndrome de façon bien plus précoce.

L'étude montre une désorganisation de l'architecture cérébrale chez des enfants autistes. Si elle est confirmée par d'autres recherches, "on pourra en déduire que cela reflète un processus qui se produit longtemps avant la naissance", explique le Dr Thomas Insel, directeur de l'Institut américain de la santé mentale (NIMH) qui a financé ces travaux publiés dans la revue New England Journal of Medicine. "Ces résultats montrent l'importance d'une intervention précoce" pour traiter l'autisme, qui toucherait jusqu'à un enfant sur 88 aux Etats-Unis.

"L'autisme est généralement considéré comme un trouble du développement du cerveau, mais la recherche n'a pas encore identifié de lésion qui en serait responsable", souligne le chercheur. "Le développement du cerveau d'un foetus pendant la grossesse comprend la création d'un cortex -ou écorce cérébrale- formé de six couches distinctes de neurones", détaille le Dr Eric Courchesne, directeur de l'Autism Center of Excellence à l'Université de Californie à San Diego, principal co-auteur de cette recherche. "Nous avons découvert, par endroits seulement, des anomalies dans le développement de ces couches corticales chez la majorité des enfants autistes", dit-il.

Les médecins ont analysé des échantillons de tissu cérébral post-mortem provenant de 11 enfants autistes âgés de 2 à 15 ans au moment de leur décès. Ils les ont comparés à des prélèvements sur un groupe témoin de 11 autres enfants qui n'étaient pas autistes. Les chercheurs ont analysé une série de 25 gènes qui servent de biomarqueurs pour certains types de cellules cérébrales formant les six différentes couches du cortex.
Ils ont constaté que ces biomarqueurs étaient absents dans 91% des cerveaux des enfants autistes contre 9% dans le groupe témoin.

"Découverte très prometteuse"

Les signes de désorganisation des cellules cérébrales apparaissaient sous forme de tâches de 5 à 7 millimètres de longueur à divers endroits dans les différents couches du lobe frontal et temporal du cerveau, explique le Dr Courchesne à l'AFP.
Ces régions cérébrales sont le siège des fonctions sociales, des émotions, de la communication et du langage qui connaissent des dysfonctionnements chez les autistes, souligne-t-il. Selon ce neurologue, cette découverte "a le potentiel non seulement d'identifier quand et où ces anomalies se développent mais aussi leur cause, ouvrant peut-être la voie à une détection beaucoup plus précoce de l'autisme".

En outre, le fait que ces anomalies soient clairsemées et n'affectent pas l'ensemble des couches du cortex devrait permettre au cerveau de reconstituer ces branchements défectueux en utilisant des tissus corticaux sains. Le Dr Courchesne suppute que le mécanisme responsable de cette désorganisation des structures corticales est un dysfonctionnement des réseaux de gènes qui contrôlent la production de cellules cérébrales et la formation des six différentes couches du cortex. Il rappelle avoir récemment découvert, dans une recherche publiée il y a deux ans dans le Journal of the American Medical Association (JAMA), une surabondance de neurones dans le cortex préfrontal des autistes, un excès de 67% par rapport aux enfants qui ne sont pas autistes.

Pour le Dr Lisa Gilotty, spécialiste de l'autisme à l'Institut américain de la Santé mentale, "cette découverte est très prometteuse avec un grand potentiel" pour avancer dans la compréhension et le traitement de l'autisme. "Pour la première fois, ces travaux semblent indiquer ce qui se passe dans le cerveau et où dans le cerveau, mais sans encore pour autant en expliquer le mécanisme", a dit à l'AFP cette chercheuse.

26 mars 2014

Projet IMPACT : vers la MDPH du futur

article publié dans la lettre de la Caisse Nationale de la Solidarité pour l'Autonomie (CNSA) de MARS 2014

Annoncé en fin d’année dernière lors du Comité interministériel pour la modernisation de l’action publique, le projet baptisé IMPACT (Innover et moderniser les processus MDPH pour l’accès à la compensation sur les territoires) a officiellement démarré le 4 février 2014.

Conduit par le Secrétariat général pour la modernisation de l’action publique (SGMAP) avec la CNSA et la Direction générale de la cohésion sociale, en collaboration avec l’Assemblée des départements de France, il a pour objectif, après une phase d’analyse, d’expérimenter de nouveaux processus de traitement des demandes dans les maisons départementales des personnes handicapées (MDPH), en vue d’améliorer le service rendu aux usagers. Une démarche similaire est développée par le SGMAP dans d’autres services publics. Actuellement, plus d’un tiers des personnes handicapées jugent complexes les démarches administratives liées à la prise en charge de leur handicap, et les délais de traitement de leurs demandes dépassent souvent les quatre mois prévus par la loi. Les principales difficultés sont identifiées : formulaire de demande complexe, certificat médical mal rempli, dossiers incomplets, manque d’information sur l’avancement du dossier.

Améliorer le service rendu aux usagers des MDPH, tel est l’objectif du projet IMPACT.

Le projet IMPACT vise donc à élaborer puis à tester des outils et des procédures renouvelés, en ayant une approche adaptée au profil de l’usager. L’ensemble des innovations proposées permettra de renforcer le traitement personnalisé des demandes, tout en diminuant les délais de réponse et en facilitant le travail des agents. Les MDPH du Calvados et du Nord ont été retenues pour participer à la construction des nouveaux outils et process et les tester en grandeur nature.

Cette expérimentation rejoint une autre démarche conduite par la CNSA sur la qualité du service rendu par les MDPH, initiée en 2012 avec les directeurs des MDPH. En 2014, la Caisse réunira des MDPH volontaires pour définir des référentiels de missions et de niveaux de service à cibler, des indicateurs de pilotage pour les mesurer et les moyens à mobiliser pour atteindre le degré de qualité visé.

26 mars 2014

Montgaillard. Un autre regard sur l'autisme

article publié dans la Dépêche du Midi

Publié le 26/03/2014 à 03:52, Mis à jour le 26/03/2014 à 09:13

Josef Schovanec parle avec une franchise mordante de notre société individualiste. /Photo DDM.

Josef Schovanec parle avec une franchise mordante de notre société individualiste. /Photo DDM.

Josef Schovanec, auteur de «Je suis né à l'est», est diplômé de Sciences po et docteur en philosophie, un palmarès impressionnant qui casse l'image préconçue de l'autisme. Il a profité de la conférence organisée par la PEP de l'Ariège pour sensibiliser un auditoire attentif et nombreux. Si l'autisme est reconnu comme un handicap depuis 1996, le chemin est encore long pour ceux qui le vivent au quotidien. En effet, des générations ont dû subir l'obstination de ceux qui voulaient guérir une pseudo-maladie à force d'anxiolytiques. Pour illustrer ces dires, il dépeint le portrait d'autistes qui ont marqué l'histoire : Kim Peek, qui a inspiré les scénaristes du film «Rain Man» ; Bill Gates, JK Rollings, Sophie M., parfaite inconnue, virtuose des mathématiques, Temple Grandin. Les bien-pensants diront probablement que les autistes ne sont pas normaux, il faudrait simplement rappeler que la normalité est déjà loin d'être parfaite dans le monde des gens dits «normaux». Statistiquement, les autistes représenteraient 1 % de la population et 25 % des enfants seraient scolarisés pour une heure de cours journalière. Au collège, seuls trois élèves poursuivent leurs études. On décrit souvent l'autisme par l'intolérance de la luminosité et du bruit, mais on oublie l'application du respect des lois et l'adaptation sociale qui se fait grâce à l'apprentissage, même si celui-ci n'est pas admis dans l'ordre ; un autiste peut devenir prix Nobel mais ne saura jamais faire ses lacets. Josef souligne qu'il faut encourager son enfant à s'investir dans son domaine de prédilection, c'est un autodidacte qu'il faut guider dans ses choix. Quand l'âge de travailler arrive, trouver un emploi reste un obstacle. Le leader européen des logiciels d'entreprise SAP a compris que, malgré le contact difficile avec le monde, les autistes compensent ce manque par une capacité de concentration et de mémorisation nécessaire à l'entreprise : il a créé 1 000 postes.

Josef Schovanec est un personnage attachant, bourré de sincérité et de dérision, qui parle simplement d'un sujet peu connu et décrit la triste réalité des clichés. Durant cette conférence, il donne une belle leçon d'humilité et de vie.

La Dépêche du Midi

26 mars 2014

L'autisme avec humour : le spectacle à ne pas rater !

article publié sur handicap.fr

 

Résumé : 20 000 spectateurs ont déjà applaudi " Le bal des pompiers ". Un one-man-show hilarant sur le quotidien de Gabin, enfant autiste. Laurent Savard, son papa, est en tournée en France au printemps 2014. A ne rater sous aucun prétexte !
 
Par le 25-03-2014

Le spectacle de Laurent Savard continue son petit bonhomme de chemin. Et ce bonhomme-là s'appelle Gabin. Un p'tit gars de bientôt onze ans. Gabin est autiste et hyperactif. La vie, avec lui, c'est parfois un peu compliqué. Mais son papa a choisi d'en rire, ou plutôt d'en faire rire. Depuis plus de trois ans, il balade sa belle énergie dans toute la France avec son one-man-show, « Le bal des pompiers ». Parce que Gabin est né un 13 juillet. Avec lui ce n'est pas toujours flonflons et accordéons mais un feu d'artifice permanent…

Un show déroutant

Le 21 mars 2014, une maman d'enfant autiste montait sur une grue dans le centre de ville de Toulouse pour faire entendre ses revendications ; Laurent lui préfère monter sur scène et pourquoi pas au créneau. Différents modes d'expression pour un même objectif : dire le quotidien d'une famille qui vit avec un enfant autiste ! Sur ses affiches, il scande : « Fils autiste et hyperactif, papa artiste et actif. Vous y voyez une différence ? ». Laurent propose un show déroutant, débridé, déridant. Pas une caricature mais du vécu, du petit matin au bout de la nuit. Il parle de tous ceux, psy, directrice d'école, amis de la famille, qui ont croisé leur chemin. Une petite comédie de la vie, inspiré par des faits réels, le quotidien d'un enfant pas tout à fait comme les autres.

20 000 spectateurs

Laurent est accompagné au piano par la talentueuse Anaïs Blin. Parfois aussi par des interprètes qui, sur scène, à destination du public sourd, traduisent le spectacle en langues des signes. Plus 20 000 spectateurs à ce jour sont venus l'applaudir ! Le spectacle est encensé par la critique mais peu visible sur les plateaux de télévision. Récemment, Laurent invite une journaliste de la presse féminine. Elle assiste à son spectacle, rit, rit même de bon cœur. Mais pas le cœur pour autant à faire un article, l'autisme ça fait peur ! Le rire est pourtant le propre de l'Homme, à méditer !

Tournée de printemps avec un Zénith à Pau

En 2014, avec son « Bal des pompiers », Laurent Savard est en tournée de printemps, dans toute la France. Elle débute le 22 mars 2014 à Saint-Brieuc et se poursuit jusqu'au 18 mai avec une apothéose à La Pommeraie (Anjou). Une étape à Paris le 5 avril au théâtre Déjazet. Et rien de moins qu'un Zénith à Pau le 2 avril, dans le cadre de la journée internationalisme de l'autisme. Les spectacles de Saint-Brieuc et de Nantes sont traduits en langue des signes française. Le 7 octobre, Laurent remonte sur scène à Versailles à l'occasion du Festival Orphée (à la Royale factory) qui promeut des spectacles ayant un lien fort avec le handicap. Ce n'est qu'un préambule car la saison 2014-2015 s'en va au-delà des frontières, en Belgique, au Maroc, au Québec…

Au programme de 2014…

29 mars : Nantes (Festival Handiclap / traduction LSF avec Jean-Luc Gaudin)
2 avril : Pau (Le Zénith)
5 avril : Paris (Théâtre Déjazet)
28 avril : Mulhouse (Théâtre de la Sinne - Le Mois du Cerveau)
18 mai : La Pommeraye (Aux Jardins de l'Anjou)
D'autres dates à suivre sur le site de Laurent Savard

Crédit photos : Fred Forêt et CCT38

LES LEGOS from Laurent savard on Vimeo.

25 mars 2014

Plan Autisme : la volonté politique face aux sabotages

article publié sur AGORA VOX

par EgaliTED (son site) mardi 25 mars 2014 -  Ecouter en mp3 (Synthèse vocale par ReadSpeaker)

Lancé début mai 2013, le 3è Plan Autisme est porté depuis à bout de bras par Marie-Arlette Carlotti, Ministre Déléguée aux Personnes Handicapées. Ce plan a fait dès son lancement l’objet de nombreuses critiques de tous bords. Il entre maintenant dans sa phase de croisière avec le lancement imminent de structures dédiées pour accompagner les enfants autistes à l’école.

En raison du choix assumé de se baser sur les recommandations de prise en charge émises par la Haute Autorité de Santé en 2012, les premières critiques étaient venues des professionnels encore attachés à l’approche psychanalytique. Cette approche est désavouée en raison de son absence de résultats. En raison de moyens jugés très insuffisants et de son caractère encore non-contraignant envers lesdits professionnels, d’autres critiques sont venues d’une association de parents connue pour son franc-parler, Vaincre l’Autisme, qui a publiquement rejeté ce plan.

Nous-mêmes constations dans nos récents articles la persistance des situations révoltantes dénoncées par les familles depuis 40 ans : diagnostics obsolètes, cahier des charges de structures autisme ne prenant pas en compte les recommandations, attributions de structures autisme à des associations gestionnaires se réclamant ouvertement de la psychanalyse. Malgré tout, avec d’autres associations, nous avions choisi de soutenir les orientations de ce plan, car la volonté politique de faire bouger les choses semblait enfin présente.

 

Or, une récente instruction interministérielle vient de démontrer la réalité de cette volonté politique. Elle concerne la mise en œuvre concrète de deux mesures très importantes : l’ouverture de 850 places de service d’accompagnement spécialisé (SESSAD) destiné aux enfants autistes scolarisés, et la création de 30 unités d’enseignement en maternelle. Cette circulaire est émise par les Ministères de la Santé et, ce qui est nouveau, par l’Education Nationale. Celle-ci se tenait jusqu’à présent très soigneusement à l’écart des divers plans autisme et ne manifestait aucun empressement à accueillir les enfants autistes dans ses écoles, collèges et lycées – malgré la loi de 2005 qui en théorie l’y oblige.

 Le contenu de la circulaire est remarquablement précis, à un niveau jamais vu, sur le contenu concret des cahiers de charges et des exigences d’accompagnement. On y exige la mise en place concrète et effective des prises en charges comportementales et développementales recommandées par la HAS, en demandant par exemple aux ARS, lors du choix des associations gestionnaires : « Vous devez ainsi, dans la rédaction des cahiers des charges et dans tout le processus conduisant à la notation et à la sélection des projets, veiller à bien prendre en compte les conséquences de la mise en oeuvre des recommandations en vigueur d’un point de vue organisationnel, managérial, en termes de projets associatif et d’établissement. » On exclut ainsi de fait les associations revendiquant l’orientation psychanalytique de leurs prises en charge, comme il en existe beaucoup. Certaines ont encore récemment remporté des appels à projets « autisme », à la grande fureur des associations de familles. On y donne des directives claires de notation des projets permettant, enfin, de privilégier la qualité et la conformité aux recommandations des prises en charges.

 

Outre l’association de l’Education Nationale, on trouve une bonne surprise dès le début du document, s’agissant des « plans d’actions régionaux » : « Il est primordial de s’assurer de la mobilisation de l’ensemble des acteurs concernés, notamment les structures de psychiatrie (infanto-juvénile et générale) dont le rôle dans le suivi des personnes avec autisme ou autres TED doit être soutenu et dont l’évolution doit également être accompagnée. » C’est la première fois qu’on demande, même à mots couverts, aux ARS, de faire bouger les mentalités et les pratiques souvent sclérosées dans les hôpitaux de jour, dont une forte majorité reste influencé par les idées, théories et méthodes psychanalytiques. Ils proposent encore ainsi des « ateliers conte », des « ateliers pataugeoire » ou du « packing » décriés par les associations de familles et non conformes aux recommandations de la HAS, ni aux pratiques internationales.

Le cahier des charges des Unités d’Enseignement en maternelle, quant à lui, semble avoir tenu compte des critiques virulentes que certaines associations ont pu formuler. La principale crainte des familles est qu’on en fasse un « ghetto à autistes », destiné à y évacuer dès la maternelle ces élèves par trop dérangeants, qui poursuivraient par la suite une voie toute tracée en CLIS puis en IME, loin, très loin de l’école ordinaire. On y trouve en effet la phrase suivante, soulignée : « Le projet de l’UE visera la scolarisation des élèves en milieu scolaire ordinaire à l’issue des trois années d’accompagnement, ou en cours. Le projet comprendra par conséquent des temps de décloisonnement en classe ordinaire, accompagnés par un membre de l’équipe (…). Ces temps seront progressivement augmentés et ajustés aux possibilités et besoins de l’élève. » Le projet se positionne donc clairement dans le sens des attentes des familles : un accompagnement précoce et inclusif dans une école, destiné à permettre à leur enfant à terme de suivre une scolarisation ordinaire (éventuellement avec un soutien par une AVS et un SESSAD).

D’un point de vue budgétaire, là encore c’est une bonne surprise : pour les unités d’enseignement en maternelle, on alloue 280.000€ par classe de 7 places, soit 40000€/an par place. Pour les structures médico-sociales dédiées aux autistes, on trouve 807 places de SESSAD à 30000€ par place, et 1425 places en foyer pour adultes à 45000€ la place. Ces budgets sont nettement plus conséquents qu’à l’accoutumée : un SESSAD « généraliste » se voit ainsi en général attribuer 15 à 20 k€ par place, alors qu’on estime qu’une prise en charge éducative précoce et intensive pour un enfant autiste nécessite 40 à 45k€ la place. Pour la première fois, on voit des budgets cohérents avec les besoins spécifiques des personnes autistes.

 Il est vrai qu’il était temps, alors que la France vient d’être condamnée une 5è fois par le Conseil de l’Europe en février dernier, pour « violation de l’article 15§1 de la Charte Sociale Européenne en ce qui concerne le droit des enfants et adolescents autistes à la scolarisation en priorité dans les établissements de droit commun » et également « en ce qui concerne l’absence de prédominance d’un caractère éducatif au sein des institutions spécialisées prenant en charge les enfants et les adolescents autistes ». L’apartheid bien français qui veut qu’on évacue les enfants handicapés en institutions où ils passeront le restant de leur vie, au lieu de leur donner une chance par l’inclusion scolaire et sociale, est donc vigoureusement dénoncé. C’est tout un système et les mentalités qu’il va falloir changer.

 

Face à cette volonté politique clairement établie, on constate avec effarement des résistances généralisées sur le terrain. Au-delà des attaques en règle dans la presse par les adversaires du Plan Autisme, notamment nombre de psychiatres « Mandarins » de renom, officiant dans de célèbres hôpitaux parisiens et provinciaux, diverses manœuvres ont lieu pour saboter ce plan et préserver le « désordre établi ».

 

La base de ce plan, ce qui aujourd’hui donne la force aux familles de lutter, ce sont les recommandations de prise en charge de la HAS émises en 2012. On y privilégie les approches développementales et comportementales largement éprouvées depuis 40 ans à l’étranger et on y désavoue l’approche psychanalytique qui perdure en France et en Argentine. Refusant de voir les résultats des nombreuses études internationales (800 articles sont référencés dans le documents de la HAS), l’ALI (Association Lacanienne Internationale) a entamé un recours auprès du Conseil d’Etat en mai 2012 pour tenter d’obtenir le retrait de ces recommandations. Leur volonté est de couper l’herbe sous le pied à toutes les demandes des familles et à l’ensemble du Plan Autisme ; on reviendrait en arrière de 5 ans. La décision du Conseil d’Etat est attendue en avril prochain. En cas de victoire de l’ALI, l’association Vaincre l’Autisme a d’ores et déjà annoncé son intention de faire « tierce opposition » à la décision. Cette voie de recours est juridiquement possible mais rarement utilisée ; ce serait la seule restante. Elle n’est généralement pas suspensive, et le temps que la procédure aboutisse, il est donc possible que les recommandations de la HAS doivent de toute manière être retirées…

Un deuxième axe d’attaque de ce que les familles ont désormais coutume d’appeler « le côté obscur » cible un autre prérequis à la mise en œuvre du plan autisme : l’existence de professionnels formés aux prises en charges éducatives comportementales et développementales. Du fait de la mainmise de l’approche psychanalytique sur la plupart des UFR de psychologie, seules deux Universités proposent des filières avec diplôme d’Etat (type Master) permettant de former des psychologues aux approches TEACCH et ABA recommandées par la HAS. Ce sont le Master d’Analyse Appliquée du Comportement de Lille 3, qui forme à l’ABA, et le Master « Psychologie des Troubles Neuro-Développementaux » à Toulouse 2, qui forme aux approches TEACCH et ABA en particulier.

Or, le Master ABA de Lille 3 est menacé de suppression. La Présidente de l’Université de Lille 3 aurait déjà quasiment entériné la décision de ne plus reconduire cette formation, pourtant reconnue et qui commençait à prendre suffisamment d’ampleur pour fournir les professionnels aptes à répondre aux besoins des familles. Un psychologue qui en sort aujourd’hui met en moyenne 3 mois à trouver du travail, alors que d’une manière générale le taux de chômage des psychologues est de 50% à l’issue de leur formation… Cherchez l’erreur ! Du coup, dans un bel ensemble, toutes les grandes associations et collectifs se sont associés pour protester contre cette décision, dans un courrier envoyé à l’Université de Lille, au Rectorat et au Ministère de l’Enseignement Supérieur. 

Si cette formation devait disparaitre, ce serait dramatique pour les familles qui perdraient ainsi un des rares viviers de professionnels formés, mais ce serait aussi un coup très dur porté au Plan Autisme. S’il n’y a pas assez de professionnels formés à l’ABA ou aux autres approches recommandées, qui pourra-t’on recruter pour faire fonctionner les structures prévues par le plan ?

Le troisième front concerne les Centre Ressource Autisme. Les associations réclament avec insistance qu’on les rende statutairement indépendants des CHU auxquels beaucoup sont rattachés budgétairement et hiérarchiquement, surtout depuis le scandale de l’éviction du Dr Lemonnier du CRA de Brest. Elles demandent aussi à être étroitement associées à la gouvernance des CRA afin de s’assurer qu’ils remplissent bien leur rôle dans le respect des recommandations de la HAS, ce qui est loin d’être le cas partout aujourd’hui. Un projet de décret est en préparation depuis des mois mais les réunions de concertation relèvent de l’accouchement dans la douleur. Les professionnels représentant les CRA lors de ces réunions refusent catégoriquement l’indépendance des CRA et font tout pour limiter la place laissée aux familles ; en face, le Gouvernement tente de résister. Ainsi le projet actuel relève du compromis ne satisfaisant personne et surtout pas les familles.

Le quatrième front concerne les Agences Régionales de Santé, qui sont responsables de l’attribution des budgets de structures pour autistes. Plusieurs attributions jugées inacceptables ont été dénoncées par diverses associations de familles. Par exemple, l’association Tous Pour l’Inclusion (TouPI) vient de déposer un recours au tribunal administratif contre l’ARS d’Ile de France. Elle souhaite faire annuler une décision d’attribution d’un SESSAD autisme à l’association Arisse, dont l’orientation et les pratiques sont notoirement très psychanalytiques. On a aussi vu le directeur de l’ARS de Corse vigoureusement pris a parti par les associations pour des propos jugés pro-psychanalyse. Suite aux protestations officielles des associations il a été convoqué à Paris par Marie-Arlette Carlotti afin de « lever le malentendu ». Même les toutes nouvelles unités d’enseignement en maternelle, un des points clés du plan autisme, font l’objet d’attributions « à la hussarde » par certaines ARS à des organismes gestionnaires pas forcément les mieux formés à l’ABA ou au TEACCH, pour des raisons difficilement compréhensibles et avec peu de transparence. Les habitudes, le « business as usual » entre les ARS et les gestionnaires déjà bien connus des « bonnes personnes », tout cela est difficile à faire évoluer.

Finalement, un cinquième front concerne les adultes autistes, souvent les grands oubliés des plans successifs. Si des recommandations de diagnostic ont bien été émises par la HAS en 2011, rien n’existe encore concernant la prise en charge, même si les recommandations pour enfants peuvent s’appliquer au moins partiellement. Dans certaines régions on relève des cas d’inspections « surprise » par l’ARS de structures pour adultes utilisant des approches comportementales et développementales, tournant assez rapidement à l’acharnement. Peut-être du fait d’une ignorance certaine des ARS des besoins des autistes. Quoi qu’il en soit, il serait bon que ces recommandations existent rapidement pour clarifier ce genre de situations, et éviter aussi la création de nouvelles structures pour adultes mettant toujours en œuvre des approches dépassées. Or, justement, la HAS a été échaudée par la polémique ayant suivi la sortie des recommandations pour les enfants, et ne fera rien tant que le recours au Conseil d’Etat par l’ALI n’aura pas été jugé…

 

La bataille se joue donc sur tous les fronts à la fois, pied à pied, entre les associations de familles et les professionnels d’obédience psychanalytique et leurs réseaux. Il est sidérant de voir une communauté de « professionnels soignants » s’opposer de manière aussi frontale à la communauté des « patients » et refuser ainsi les résultats de la science. Cette bataille est très inégale, les bénévoles des associations étant en permanence au bord de l’épuisement. La volonté désespérée de laisser à leurs enfants autistes des perspectives d’avenir décentes et dignes les soutient, la science aussi par la voix de la Haute Autorité de Santé. Face à eux, c’est l’idéologie et le corporatisme de trop de professionnels de santé qu’il faut combattre, sans parler des intérêts financiers considérables du « business du handicap ».

L’espoir des familles, tient aussi à l’émergence au sein de la classe politique de droite comme de gauche d’une prise de conscience qui a débuté avec Mme Simone Veil et le Député Jean-François Chossy et qui se poursuit aujourd’hui avec des personnalités comme Valérie Létard, Marie-Arlette Carlotti, Gwendal Rouillard et Daniel Fasquelle.

La France est un pays difficile à réformer, espérons que dans le domaine de l’autisme on y parviendra enfin dans un avenir proche. Par humanité – et par simple bon sens.

 


Sur le même thème

L’argent public de l’autisme est-il bien employé ?
ARS et Autisme, la force des (mauvaises) habitudes
Autisme : comment cacher un éléphant
Autisme : réponse ouverte à PsychoMedia Magazine… et à d’autres
La Psychanalyse à l’épreuve de l’Autisme

25 mars 2014

L'obscurautisme : courant français d'opposition à la diffusion du savoir-faire en matière d'autisme

article publié dans l'Express


Qu’est-ce que l’obscurautisme ?

L’obscurautisme est une attitude d’opposition à la diffusion du savoir en matière d’autisme. Ce mouvement prend sa source en France vers les années 1970 et est bien présent encore aujourd’hui car il  est bien propagé par les médias et encouragé par l’Etat français au travers de ses divers services publics (MDPH, ARS, certains CRA, centres médicaux, hôpitaux, établissement médico-éducatifs, universités) et ministères (santé, éducation, justice, culture…).

Il imprègne tous les français, et ceci dès l’enfance,  mais il est davantage présent dans les milieux intellectuels, de l’audiovisuel et de l’édition.

Un obscurautiste prône et défend une attitude de négation du savoir. Il refuse de reconnaître pour vraies des choses démontrées. Il pose des restrictions dans la diffusion de connaissances. C’est ainsi que les obscurautistes ont réussi à garder et utiliser la classification française des maladies mentales pour diagnostiquer l’autisme, classification  obsolète en la matière, tandis que ce sont des classifications standardisées internationales qui sont utilisées dans les autres pays.

Ils sont parmi vous !

Quelles sont les convictions des obscurautistes ?

Ce courant considère l’autisme comme une psychose majeure provoquée par une relation maternelle défaillante. Les enfants autistes sont considérés comme psychotiques, ayant donc une maladie mentale, psychique et donc nécessitant avant-tout du soin psychique. Dans cette croyance, il faut soigner la mère pour pouvoir soigner l’enfant, et il est conseillé pour les professionnels d’effectuer un travail de séparation entre l’enfant et la mère psychogène.

Cette interprétation est tout à fait incompatible avec les avancées scientifiques.

Quelle est la raison de l’obscurautisme ?

L’obscurautiste n’agit pas au hasard : il vit pour garder sa façon de faire des temps passés. Dans les temps passés, on attendait simplement l’émergence du désir de l’enfant autiste de sortir de son autisme, ce qui était très avantageux en termes de travail pour les obscurantistes : en effet, ils étaient rémunérés par l’Etat sans que rien d’autre ne leur soit demandé que d’attendre.

Les avancées scientifiques et dans le domaine de l’éducation mettent en péril l’existence de ce courant  car elles sont en contradiction avec ce qu’il prône. C’est comme cela qu’il a cessé d’exister dans les pays développés, mais pas en France et pays voisins francophones, où il demeure ultra-majoritaire en matière de professionnels reconnus par l’Etat, qui détiennent le pouvoir de coordonner les interventions. Les enfants sont donc, comme dans les temps passés, placés à l’écart de la société et on attend patiemment que quelque chose se passe dans leur cerveau.

Quels sont leurs moyens d’action ?

Pour continuer à imposer ce mouvement, les obscurantistes emploient plusieurs méthodes.

1- L’alliance avec le pouvoir, ce qui permet :

- d’avoir un pouvoir d’influence tel que les multiples condamnations de la France en matière d’autisme restent sans pratiquement aucune conséquence.

-  l’entrave à la liberté d’expression ;  notamment tout récemment la censure d’un film qui compromettait très sérieusement ce mouvement.

-  de faire régner la peur chez les parents, en les culpabilisant, les mettant ainsi à leur merci.  Ils ont pour cela un allié très efficace : il s’agit du service public nommé Action de Séparation de l’Enfant (ASE), particulièrement bien imprégné par les idées des obscurautistes et dôté par l’Etat d’un budget conséquent. L’ASE a le pouvoir, avec le concours du ministère de la justice, également infiltré par les obscurantistes, d’enlever l’enfant aux parents qui ne se plient pas à leurs demandes et recherchent d’autres façons d’accompagner leur enfant, notamment en le mettant à l’école.

2- Etre omniprésent dans les médias et tout récemment par un film de propagande repris par les MDPH, les mutuelles et les villes de France. Une omniprésence également dans les formations initiales et continues des professionnels de santé et d’éducation, malgré des apparences trompeuses.

3- Jeter le discrédit des découvertes scientifiques et dans le domaine de l’éducation.

Leur argument principal est que les approches modernes nient l’individu et sa singularité, le voyant comme une machine à formater, ils considèrent en conséquence les apprentissages et l’éducation comme du dressage. Véritables maître dans l’art de noyer le poisson, ils retournent la situation en  se posant volontiers en victimes d’une dictature totalitaire qui voudrait leur imposer un mode de pensée unique, alors même qu’ils contrôlent depuis des dizaines d’années les hauts-fonctionnaires au gouvernement et ont infiltré de manière notable les administrations françaises. De la même manière, ils se voient comme des penseurs éclairés, clairvoyants, uniques détenteurs de l’humanisme, indispensables dans leur rôle de limiter les conséquences néfastes des avancées scientifiques qui, dans un but purement commercial, pourraient réduire à néant la singularité de l’être humain. 

4- Se rendre présentable et au fait des découvertes des neurosciences.

Une 4ème méthode beaucoup plus efficace que celle-ci-dessus consiste à rendre présentable l’obscurantisme parmi les nombreuses avancées dans le domaine des neurosciences : c’est ainsi qu’ils ont inventé un nouveau mouvement : le neuro-osbcurantisme qui fait illusion parmi beaucoup de chercheurs scientifiques qui prennent leur apparente ouverture d’esprit comme réelle.

D’où vient les principaux dangers ?

Un grand ennemi des obscurantistes est l’existence  d’associations de parents et d’internet, qui permet aux parents l’accès à l’information, de se passer le mot, et donc de limiter leur pouvoir de désinformation et de culpabilisation : car ces parents informés deviennent en conséquence moins influençables et donc présentent le risque de sortir de leur emprise pour trouver des solutions ailleurs et autrement.

Ces parents, qui se regroupent en réseaux d’entraide sont vus comme des parents réfractaires. Pour limiter cela, les obscurantistes conseillent aux parents qui découvrent l’autisme de leur enfant de ne surtout pas aller sur internet, et bien entendu ne parlent pas des associations de parents, car un parent isolé est bien plus malléable qu’un parent averti.

Un autre danger est venu récemment de l’Etat lui-même qui allait publier des recommandations de bonnes pratiques dans lesquelles leur pratique n’était pas recommandée. Les obscurautistes ont pu limiter les conséquences potentiellement néfastes pour eux grâce à leur pouvoir d’action dans les médias, en faisant publier un article dans un quotidien acquis à leur mouvement un peu avant la publication des recommandations. Ils ont ensuite usé de leur pouvoir d’influence pour faire pression sur la Haute autorité de santé qui a alors changé les recommandations à leur demande, passant de « non recommandées » à « non consensuelles« . Cela est resté quand même un danger, mais il a pu être écarté puisque au final ces recommandations n’ont aucune conséquence sur leur quotidien et sur celui des enfants, bien que les apparences puissent laisser penser qu’elles ont été prises en compte dans leur pratique.

25 mars 2014

Millau : le projet d'Autisme Larzac de plus en plus concret


HUGUES CAYRADE
24/03/2014, 18 h 51 | Mis à jour le 24/03/2014, 18 h 55
Marielle Frayssinet et Cédric Boulouis qui suit le dossier à la communauté.
Marielle Frayssinet et Cédric Boulouis qui suit le dossier à la communauté. (Photo ÉVA TISSOT)

La création d’un centre d’accueil temporaire pour ados et adultes est cohérent avec les objectifs du nouveau plan national.

Ça s’est passé vendredi, à Toulouse. La maman d’un enfant autiste de 8 ans est montée en haut d’une grue dans le centre-ville pour dénoncer la précarité de l’accompagnement de son fils en milieu scolaire. Le 2 avril, journée mondiale de sensibilisation à l’autisme, le collectif Citoyen Handicap a prévu de manifester dans tous les rectorats de France avec pour revendication “l’école pour tous”...

Cette actualité, qui illustre une nouvelle fois les difficultés de prise en charge des personnes autistes à tous les stades de leur vie, vient souligner le bien-fondé du projet de centre d’accueil temporaire porté par l’association Autisme Larzac à Millau.

"Il y a trop peu d’appuis pour les familles et professionnels qui œuvrent au quotidien." Marielle Frayssinet, psychologue clinicienne

"Au cours de mes vingt années de pratique avec des enfants, adolescents et adultes autistes, j’ai pu constater un réel problème de sous-diagnostic, note Marielle Frayssinet, psychologue clinicienne diplômée et auteur d’une thèse de doctorat intitulée Autisme et schizophrénie, à l’origine du projet. Trop peu d’alternatives à l’hospitalisation sont pensées. Il n’existe pas, par exemple, de lieux de vacances spécialisés pour autistes, et il y a trop peu d’appuis pour les familles et professionnels qui œuvrent au quotidien."

Le projet de centre d’accueil temporaire s’inscrit pleinement dans les objectifs du 3e plan national autisme (2014-2017), et la ministre déléguée au Handicap, Marie-Arlette Carlotti, a récemment indiqué par courrier à ses promoteurs qu’il avait retenu toute son attention. "Il pourrait s’inscrire dans la programmation de l’Agence régionale de santé Midi-Pyrénées, et (...) nécessite également une sollicitation de l’ARS Languedoc-Roussillon dans l’éventualité d’un appel à projet interrégional", écrit la ministre.

750 établissements interrogés

Les perspectives sont donc encourageantes, mais, pour en arriver là, l’association, créée en 2011, a beaucoup travaillé. Avec le soutien de la communauté de communes, elle a bénéficié d’un dispositif local d’accompagnement (DLA) qui lui a permis d’affiner son projet et de réaliser une étude de besoins auprès de 750 établissements situés à 2 h 30 de route de Millau, en Midi-Pyrénées, Auvergne, Languedoc-Roussillon et même en région Paca. "Plus de 80 ont répondu à notre questionnaire et se sont dit prêts à travailler avec nous, précise Marielle Frayssinet. À partir de 30, le projet est viable."

Le DLA a également permis d’impliquer la plupart des acteurs sud-aveyronnais qui œuvrent dans le champ social, médico-social et sanitaire (*).

"L’association n’a pas vocation à devenir gestionnaire de structure, mais bien de fédérer les associations gestionnaires reconnues", insiste encore la fondatrice d’Autisme Larzac.

[INT]Une capacité de douze places
Une capacité de douze places
 
La capacité du centre d’hébergement temporaire serait de douze places et une quinzaine de postes en équivalents temps plein, d’éducateurs notamment, pourrait être créée pour assurer des formes d’accueil différenciées en fonction des problématiques spécifiques des autistes qui y seront reçus. "Les usagers de la structure seront des adolescents en provenance d’IME ou des adultes issus d’établissements spécialisés, d’un externat ou sans prise en charge institutionnelle, résume l’association. Le projet vise l’amélioration globale de l’accompagnement des personnes autistes et entend faciliter leur parcours de vie et de soins." Pour chacun, le ou les séjours cumulés ne devraient pas excéder 90 jours par an.
 
Millau-plage, terre d'accueil
 
La création de cet établissement est aujourd’hui pressentie dans le secteur de Millau-plage, où la communauté de communes est en train d’acquérir terrains et bâtiments. "L’un des principes, c’est qu’il y ait de la vie, des échanges, qu’on puisse faire venir à l’intérieur des intervenants, comme par exemple des artisans ou des artistes, et que les autistes puissent profiter des activités extérieures, des sports et loisirs de pleine nature en particulier. De ce point de vue, l’emplacement est idéal", indiquent les promoteurs du projet.

Reste maintenant à affiner le budget pour cet établissement et à se positionner auprès des ARS dans le cadre de leurs appels à projets...

Publicité
Publicité
1 2 3 4 5 > >>
Publicité
"Au bonheur d'Elise"
Visiteurs
Depuis la création 2 397 860
Newsletter
"Au bonheur d'Elise"
Archives
Publicité