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"Au bonheur d'Elise"
28 février 2018

Averton : Kylian, ado handicapé primé au festival de BD d’Angoulême

article publié dans Ouest France

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Kylian Lalouze, 17 ans, originaire d’Averton, a reçu le 1er prix dans la catégorie « handicap psychique 13 - 20 ans » au festival de bande dessinée d’Angoulême (Charente), du 25 au 28 janvier 2018. | Jean-Loïc GUÉRIN.

L’Institut thérapeutique éducatif et pédagogique (Itep pro Félix-Jean Marchais), à Andouillé, accompagne une trentaine d’adolescents « qui présentent des difficultés psychologiques s’exprimant par des troubles du comportement perturbant gravement leur socialisation et leur accès à la scolarité et à l’apprentissage ». Dont un adolescent de 17 ans, qui a reçu un prix au festival de bande dessinée d'Angoulême, du 25 au 28 janvier 2018.

Accueilli à l’Institut thérapeutique éducatif et pédagogique d'Andouillé (Itep pro Félix-Jean Marchais), le Mayennais Kylian, 17 ans, a reçu le 1er prix dans la catégorie « handicap psychique 13-20 ans » du festival de bande dessinée d’Angoulême, fin janvier. Un prix qu’il est allé chercher en Charente, accompagné de trois jeunes de l’institut et de deux encadrants.

« Toujours partant pour agir »

«  Kylian est un enfant qui a beaucoup d’idées. Il est même parfois dépassé par son imagination débordante. Mais, contrairement à beaucoup d’autres jeunes de l’Institut thérapeutique éducatif et pédagogique (ITEP) de Laval, il est toujours partant pour agir  », selon Emmanuelle Mouraud, enseignante spécialisée à l'Itep.

Trois mois de travail sur le scénario

Il y a quatre mois, Kylian Lalouze, 17 ans, originaire d’Averton, s’est mis en tête de réaliser une bande dessinée. Une occasion trop belle pour ne pas l’utiliser d’un point de vue pédagogique. « L’association Hippocampe ouvrait un concours jeunes talents en vue du festival d’Angoulême », relate l’enseignante.

Banco. Le binôme va travailler trois mois sur le scénario, le dessin, et faire des recherches sur Internet. « L’histoire et le dialogue sont de Kylian. Je l’ai juste aidé à structurer tout ça et à dessiner. »

La boîte de Pandore est ouverte : Kylian imagine un Sans domicile fixe qui trouve dans la forêt un chaudron magique appartenant à un lutin. « Les gens qui n’ont pas de maison, ça me touche. Je voulais en parler », détaille l’adolescent.

« Il a dû accepter la frustration »

Le chaudron à souhaits, c’est le titre, prend la forme de deux planches BD (bande dessinée) format A4 et d’une version audio. « C’était un projet lourd pour un jeune comme Kylian. Il a dû accepter la frustration. »

La récompense a été à la hauteur : Kylian a reçu le 1er prix dans la catégorie « handicap psychique 13 - 20 ans ». Prix qu’il est allé chercher à Angoulême (Charente), accompagné de trois jeunes de l’Itep et de deux encadrants. Avec une immense fierté.

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27 février 2018

Viry-Châtillon : le garage Renault initie les autistes à la mécanique

article publié dans Le Parisien

Île-de-France & Oise>Essonne|Laurent Degradi| 27 février 2018, 19h17 |0
VIRY-CHATILLON, 27 février 2018. Franck, mécanicien, encadre un groupe d’adultes autistes pour une séance d’insertion au travail en atelier. LP/L.D.

Chaque semaine, les ateliers du concessionnaire Come et Bardon ouvrent leurs portes aux pensionnaires d’un foyer de vie de Vigneux-sur-Seine.

Ils ont serré des boulons, regonflé des pneus, ajouté du liquide lave-glace et même aidé au changement d’un filtre à air. Quatre pensionnaires de la Maison Jeanne d’Arc de Vigneux-sur-Seine sont venus épauler ce mardi matin les mécaniciens de la concession Renault Come et Bardon de Viry-Châtillon. En situation de handicap mental ou souffrant d’autisme, les membres du petit groupe ont profité du partenariat mis en place pour un an entre le garage et ce foyer de vie.

LIRE AUSSI >Viry-Châtillon : des garagistes se mobilisent pour un enfant malade

« Cet établissement nous a sollicités et nous avons immédiatement accepté, confie Gaëtan Morat, chef d’atelier. Nous accueillons chaque semaine un groupe de quatre ou cinq adultes. Cela leur permet de participer de manière active aux activités de nos ateliers. C’est enrichissant pour eux mais aussi pour nos collaborateurs, qui transmettent un savoir à ces personnes qui font preuve à chaque fois d’un grand enthousiasme. »

Autour de Franck, mécano aux petits soins, les quatre jeunes hommes n’ont pas hésité à mettre les mains dans le cambouis et à manier quelques outils. Le tout dans une bonne humeur communicative. « On les sent très intéressés par la mécanique, sourit Franck. Pour eux c’est une vraie découverte de ce qu’il se passe dans un atelier automobile. »

 

« Nous sommes les seuls dans notre zone à accepter ce genre de partenariat »

A quelques mètres de là, Laëtitia, leur accompagnatrice, assiste très satisfaite à la sortie de ses quatre protégés. « Pour eux, c’est très valorisant, souligne-t-elle. Il ne s’agit pas d’une formation professionnelle car ces garçons sont frappés de troubles qui ne leur permettent pas d’être indépendants et d’occuper un emploi un jour. Cette expérience leur offre au moins l’occasion de voir des gens en dehors du foyer et cela crée du lien social, apprécie la jeune femme. Ce sont des fous de voiture et de mécanique c’est pour cette raison que le foyer a sollicité des concessionnaires automobiles pour accueillir ces ateliers. Ils ont acheté eux-mêmes leurs salopettes de travail et leurs chaussures de sécurité pour pouvoir y participer. »

La réussite de la démarche pourrait encourager d’autres garages du secteur à ouvrir leur atelier afin d’accueillir davantage de ces volontaires. « Nous sommes les seuls dans notre zone à accepter ce genre de partenariat, regrette Gaëtan Morat. Pourtant, ça ne représente pas grand-chose pour un garage de consacrer une heure dans la semaine à ces personnes. »

 

27 février 2018

CERA. 10 mars 2018 – Paris – Autisme & Parentalité - Journée organisée par un organisme créé par l'Ecole de la Cause freudienne

A l'heure où l'on parle de réforme des organismes de formation !
Celle-ci est-elle conforme aux recommandations de la HAS & de l'ANESM ?!?!

Notons qu'elle est remboursée par l'employeur !
Jean-Jacques Dupuis

"Le Centre d’études et de recherches sur l’autisme (CERA) tient sa première journée d’étude à Paris samedi 10 mars sur le thème « Autisme & Parentalité ». Un moment rare et fort d’échanges et de témoignages par des sujets autistes, des parents, des psychanalystes et des écrivains. 

Créé fin 2017 par l’Ecole de la Cause freudienne, le CERA a pour vocation l’enseignement et la recherche sur l’accueil et  l’accompagnement des sujets autistes. Il vise à mettre en lumière les perspectives nouvelles qui, plutôt que d’imposer des conduites hypernormatives et homogénéisantes, font une place aux sujets autistes et accueillent leur singularité. Les psychanalystes y témoignent de l’enseignement unique issu de leurs rencontres avec des enfants ou des adultes autistes dont ils entendent contribuer utilement à l’accueil.
Chaque mois, le CERA propose un enseignement et un échange clinique sur un samedi matin, à l’ECF (le programme est ici). La première journée d’études du 10 mars marque un temps fort autour du thème crucial « Autisme & Parentalité »"

 

CERA. 10 mars - Paris - Autisme & Parentalité

Le Centre d'études et de recherches sur l'autisme (CERA) tient sa première journée d'étude à Paris samedi 10 mars sur le thème "Autisme & Parentalité". Un moment rare et fort d'échanges et de témoignages par des sujets autistes, des parents, des psychanalystes et des écrivains.

http://psychanalyse-map.org

formattion CERA

27 février 2018

Deux minutes pour mieux vivre l'autisme - Vidéos d'information pratique pour mieux accompagner l'autisme d'un enfant

 

Deux minutes pour mieux vivre l'autisme - Vidéos d'information pratique pour mieux accompagner l'autisme d'un enfant

Sam, Emy et Tim sont de jeunes enfants autistes. Leurs familles, leurs enseignants et leurs rééducateurs, sont parfois déstabilisés face à leur comportement, leur façon de communiquer et d'apprendre. Les vidéos de ce site mettent en scène des situations de la vie quotidienne. Elles apportent des astuces et conseils pratiques pour soutenir les aidants d'enfants autistes.

https://deux-minutes-pour.org

 

27 février 2018

Autisme : de nouvelles recommandations pour le dépistage et la prise en charge

 

Autisme : de nouvelles recommandations pour le dépistage et la prise en charge

Diagnostic plus précoce, mobilisation des personnels des crèches, des écoles et du médecin pour les enfants, inclusion en milieu ordinaire, mise en œuvre de leurs droits pour les adultes... la Haute autorité de santé (HAS) a émis le 19 février 2018 un ensemble de recommandations concernant les malades autistes.

https://www.service-public.fr

 

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27 février 2018

Interview vidéo - Docteur Magali Lavielle-Guida sur France info sur le danger des écrans pour les enfants

Ajoutée le 26 févr. 2018

Interview réalisée sur FranceinfoTV le vendredi 26 janvier sur l'utilisation des écrans. Cela faisait suite à l'émission Envoyé Spécial particulièrement alarmiste. Or alerter n'est pas désinformer...

26 février 2018

Handicap et inclusion : la France peut s'inspirer de l'Espagne

Par Camille Guil | Publié le 25/02/2018 à 19:24 | Mis à jour le 26/02/2018 à 10:09
Photo : © Camille GUIL lepetitjournal.com
sophie cluzel

Premier déplacement, la semaine dernière à Madrid, pour la Secrétaire d’Etat auprès du Premier Ministre chargée des Personnes handicapées, qui devrait être suivie d’une succession de visites en Europe pour discuter de la question de l’inclusion scolaire et l’accessibilité des enfants handicapés, mais aussi de la formation et l’emploi des personnes en situation de handicap.

 
En fin de semaine dernière, Sophie Cluzel a rencontré la ministre espagnole de la Santé, des Services Sociaux et de l’Egalité, Dolors Montserrat à Madrid pour discuter de l’école inclusive et de l’insertion des personnes handicapées dans le monde du travail et dans la vie quotidienne. Au cours de son déplacement, plusieurs visites étaient prévues dans des établissements de référence en la matière (CEAPAT, CERMI, établissement scolaire) ainsi que des échanges avec les représentants des gouvernements régionaux de la Communauté de Madrid et du Pays Basque autour des thèmes de l’école inclusive, l’autisme ou encore la dépendance. La Secrétaire d’Etat a terminé son voyage en Espagne avec une visite de la ONCE (Organizacion Nacional de Ciegos Espagnoles), l'institution d’aide aux personnes aveugles qui constitue un véritable référent pour son travail inclusif en Espagne. Cette visite s’inscrit dans un tour d’Europe pour recueillir des témoignages et des expériences en vue d’un projet de loi en France sur l’insertion sociale, professionnelle et politique des personnes handicapées.

"La ONCE, l'institution d’aide aux personnes aveugles qui constitue un véritable référent pour son travail inclusif en Espagne"

Pour Sophie Cluzel, qui s'est exprimée à la Résidence de France en conférence de presse, les axes prioritaires pour l’insertion des personnes en situation de handicap sont constituées par le parcours vers l'emploi -éducation, apprentissage et débouchés dans le monde de l'entreprise- mais aussi par des questions plus pratiques liées à la vie quotidienne, comme l'accessibilité. La Secrétaire d'Etat a souligné que l’Espagne a une culture de l’école inclusive bien ancrée et plus avancée, à la différence de la France, où persiste un problème de qualifications, beaucoup de ruptures de parcours et où sont finalement recensés seulement 0,8% d’étudiants handicapés. Il faut instaurer une relation de confiance entre les parents et le corps médicosocial, estime-t-elle. L’apprentissage des jeunes handicapés est également essentiel : seulement 1% des jeunes handicapés sont apprentis, une expérience qui dans 70% des cas débouche sur une embauche.

"Ni la France ni l’Espagne ne sont au niveau concernant l'accès à l'emploi"

Ni la France ni l’Espagne ne sont au niveau concernant l'accès à l'emploi, juge Sophie Cluzel. Les deux pays fonctionnent à peu près de la même manière, via les quotas : en France, la loi exige qu’il y ait 6% de personnes handicapées dans une entreprise de plus de 20 salariés. Un système de pénalisation avec des amendes est prévu, si les quotas ne sont pas atteints. En Espagne, le quota est de 2% dans les entreprises privées et de 7% dans la fonction publique (dont 2% destinés au handicap mental). Un système d’incitation fiscale est en place pour que les entreprises recrutent plus de personnes handicapées mais les pénalisations qui ont cours en France n'existent pas dans le pays. Une nouvelle loi a cependant été mise en place, permettant de s'assurer que les entreprises qui répondent aux appels d’offres sont à jour de leurs quotas. En France, le projet de loi sur lequel travaille la Secrétaire d’Etat veut simplifier l’embauche des personnes handicapées qui s'avère aujourd’hui trop long et nécessite trop de procédures administratives.

Il y a plus d’ascenseur dans le métro de Madrid que dans les métros de New-York, Paris et Londres réunis

Enfin, pour Sophie Cluzel il faut travailler sur l’insertion des personnes en situation de handicap dans la vie quotidienne. Toujours en avance sur la France en la matière, l'Espagne à l'inistiative de Dolors Montserrat, la ministre de la Santé, est en train d'établir un rapport sur la violence faite aux femmes handicapées, un problème bien présent dont on commence seulement à prendre conscience. En ce qui concerne l’accessibilité pour les handicapés dans les transports, c’est encore Madrid qui est en tête avec 80% de son réseau métro qui est accessible : il y a plus d’ascenseur dans le métro de Madrid que dans les métros de New-York, Paris et Londres réunis ! Un exemple dont compte bien s’inspirer Sophie Cluzel. La Secrétaire d’Etat doit continuer sa visite en Europe dans les prochains jours pour mettre à bien son projet de loi et compte organiser un séminaire européen sur l’école inclusive.

26 février 2018

Handicap : le droit de vote pour tous, défendu par Sophie Cluzel, la secrétaire d’État chargée des personnes handicapées

Jeudi 22 février 2018 à 14:28

Sophie Cluzel, la secrétaire d’État chargée des personnes handicapées, veut un même droit de vote pour tous les Français. Personnes handicapées mentales ou psychiques, sous tutelle, inclues.

Par Laure-Anne Elkabbach @LaureAnneElka

Depuis 2009 et la modification de l’article 5 du code électoral, les personnes handicapées mentales ou psychiques, sous tutelle, peuvent voter, sauf avis contraire d’un juge. Sophie Cluzel, la secrétaire d’État chargée des personnes handicapées, souhaite que le droit de vote ne puisse plus être retiré aux handicapés, « quelque soit le degré » de handicap : « Tout le monde nous dit « Remettez dans leur plein droit, les personnes handicapées » (…) Il suffirait peut-être d’abroger cet article L5 pour permettre aux personnes handicapées de retrouver toute leur dignité d’êtres humains (…) avec leurs droits civiques, c'est-à-dire le droit de vote. »

Sur ce sujet, Sophie Cluzel dit avoir le soutien de ses collègues du gouvernement : « ça leur paraît élémentaire. »

 

on va plus loin sophie cluzel

À la question de savoir comment s’assurer que le vote de ces personnes ne sera pas influencé par leur tuteur ou leur auxiliaire, Sophie Cluzel répond : « L’influençabilité, c’est ce qu’on a opposé pour que les droits des femmes ne soient réels qu’en 1944. »

Pour la secrétaire d’État chargée des personnes handicapées, il s’agit surtout « d’accompagner ces personnes » : « Mettre en « Facile à Lire à Comprendre » (FALC). C’est un langage qui existe depuis très longtemps (…) C'est-à-dire qu'on puisse expliquer des  concepts compliqués dans un langage simple, avec des pictogrammes, par exemple (…) Il faut qu’on amplifie cette mise en accessibilité universelle de tous nos programmes électoraux pour que les personnes puissent vraiment être dans leur plein droit de citoyen. »

Le 8 mars sera dévoilé le quatrième plan autisme, lancé à l’Elysée en juillet dernier. Un « vrai enjeu de société » pour Sophie Cluzel : « Il y a plusieurs problèmes. D’abord, il y a plusieurs formes d’autisme. On ne peut parler d’un autisme (…) Il y a 600 000 adultes qui souffrent d’autismes variés (…) Ils sont mal accompagnés, parce que mal diagnostiqués. Donc les solutions ne sont pas adaptées à leur projet de vie (…) [Il y a] 100 000 enfants. Il faut qu’on travaille aussi sur le dépistage précoce, un vrai accompagnement éducatif, pour  leur permettre d’accéder à l’école (…) Il est absolument intolérable qu’une famille puisse attendre des mois et des mois pour avoir un diagnostic (…) Il faut que les médecins généralistes puissent être formés pour détecter les signes précurseurs, les signes qui peuvent interpeller, qu’on puisse tout de suite mettre une prise en charge précoce. »

Mais quand on lui parle budget, Sophie Cluzel considère que « les moyens sont déjà sur la table » mais « sont très mal utilisés » : « C’est absolument incroyable que nous n’arrivions pas à mobiliser les différents financements qui existent (…)  Oui, nous aurons des moyens, certes, mais c’est surtout que nous allons utiliser beaucoup mieux les moyens qui sont aujourd’hui à disposition » assure-t-elle.

Le gouvernement a lancé mi-février, et pour quatre mois, une concertation sur la réforme de la politique de l’emploi des personnes handicapées : « On a mis 30 ans pour arriver à 3% du fameux quota, qui normalement est à 6%. Les personnes n’ont pas envie d’attendre encore 30 ans pour arriver à 6% (…)   Il faut donner de la visibilité à cette politique qui est hyper complexe. C’est un cauchemar pour les entreprises de pouvoir remplir aujourd’hui leur déclaration d’obligation d’emploi : 85 items, quelques fois ils mettent six mois d’un salarié pour pouvoir le remplir. Il faut qu’on simplifie tout ça » assure-t-elle.

Changer de regard sur les personnes handicapées, c’est le message que martèle Sophie Cluzel : « Il faut arrêter de voir le handicap comme une charge (…) Ce sont des personnes qui ont des talents, qui ont des aspirations et qui ont des projets, qui peuvent apporter quelque chose à l’entreprise, réellement. Et à notre société. »

25 février 2018

Université Rennes 2 - 6 avril 2018 - Conférence "L'approche scientifique de l'autisme avec Eric LEMONNIER

conférence Eric LEMONNIER

25 février 2018

Travail à pied avec Kalina - séance d'équitation avec Trott'Autrement

Plaisir toujours au rendez-vous dans le cadre bucolique du centre équestre de Neuilly-sur-Marne
Voir aussi la page Facebook de Trott'

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25 février 2018

Autisme virtuel : écran de fumée

Paris, le samedi 24 février 2018 – Le constat est ancestral : tout discours médical ou scientifique peut être concurrencé par des théories au mieux fantaisistes, mais inoffensives, au pire dangereuses et autoritaires. La nouvelle donne vient de la tribune offerte par les médias et notamment internet à ces fausses informations et à l’utilisation par ceux qui en sont à l’origine d’outils dont la force de persuasion dépasse très fortement les conversations privées d’antan. Si tout sujet peut être concerné, certains domaines peuvent être plus particulièrement propices à l’infiltration du doute, en raison des zones d’ombre de la science, de la méconnaissance du grand public et tout en même temps du sentiment de proximité avec la question de la confrontation entre de multiples acteurs et de la coexistence d’intérêts sanitaires, sociaux et politiques. L’autisme est ainsi un terreau idéal. Or si l’on confronte l’autisme à l’omniprésence des écrans dans nos vies (ce qui permet de faire entrer dans le débat le spectre de l’industrie), on dispose des éléments parfaits pour un cocktail explosif.

Rien de virtuel dans l’autisme, hélas !

Exemple non isolé, depuis plusieurs mois, le Docteur Anne-Lise Ducanda est la coqueluche des réseaux sociaux et des médias traditionnels en raison de ses déclarations souvent ambiguës sur le lien entre troubles évocateurs de l’autisme et surexposition aux écrans. Le praticien affirme que l’on constate de plus en plus souvent, chez de très jeunes enfants, des troubles pouvant être assimilés à l’autisme et qui semblent directement liés à une surconsommation des tablettes et smartphones. Anne-Lise Ducanda sait, dans nombre de ses interventions, se montrer prudente en précisant que « les troubles qu’elle décrit ressemblent à de l’autisme, mais ne sont pas de l’autisme », comme le reconnaît le pourtant très remonté auteur du blog Les baobabs, hébergé par France 3, le dessinateur de presse Peter Patfaw. Cependant, ce dernier met en garde contre le fait que ses propos sont suffisants pour conduire « certains télespectateurs » à faire « l’amalgame "Ecran" = "Autisme", surtout en surfant sur le nouveau concept qu’elle a inventée "Autisme Virtuel"… Qui si on l’étudie de plus près ne veut rien dire car il n’y a rien de virtuel dans l’autisme (…) Je répète donc ici encore et encore, les écrans ne provoquent pas l’autisme », insiste ce beau-père d’un enfant atteint de troubles du spectre autistique (TSA). Ne cachant pas sa colère, il remarque encore : « Qu’une spécialiste en mal de reconnaissance nous fasse sa salade pour nous expliquer que les écrans, c’est polisson, cela ne me dérange pas. Allez, on peut admettre que regarder la télévision ou une tablette peut faire mal aux yeux ou nous coupe de la relation avec l’autre ! Pas besoin de sortir de médecine pour comprendre ça ! Par contre dès qu’elle affirme qu’il existe une relation entre les troubles autistiques et le trop d’écran, là… (…) mes yeux sortent de mes orbites. Parce que, comme chacun sait (…) l’autisme est une différence neurobiologique (…). Ce n’est ni la faute des parents, ni la faute des écrans, ni de la faute des parents qui laissent leurs enfants devant les écrans ! Il y a des tas de neuroscientifiques qui travaillent sur la recherche des causes de l’autisme (environnementales, génétiques…), c’est pas pour se faire doubler par une allumée et ses théories fumantes », fustige-t-il.

Le mythe des "faux" autistes qui auraient juste trop regardé la télé !

Peter Patfaw n’est pas le seul que la médiatisation d’Anne-Lise Ducanda et de son étrange concept d’"autisme virtuel" irrite considérablement. Sur Agora Vox, Estelle Ast, mère d’un petit garçon autiste évoque sa volonté de porter plainte contre le praticien. « Le Dr Ducanda n'imagine pas à quel point elle porte préjudice aux familles en comparant les enfants surexposés aux écrans avec les enfants autistes. Comprenez que la situation de l'autisme en France est catastrophique. (…) Le Dr Ducanda ne fait qu'aggraver cette difficulté. Car en plus de créer un énorme amalgame, elle se permet de remettre en question des centaines de milliers de diagnostics déjà posés par des professionnels de l'autisme en affirmant qu'il y a parmi eux des "vrais" et des "faux autistes". Sur quelles études, sur quelles preuves scientifiques se base t-elle pour affirmer une chose pareille ? Aucune. Je suggère à Mme Ducanda de poursuive son combat des écrans (certes honorable) sans y mêler l'autisme qui n'a strictement aucun rapport. Les mères sont déjà suffisamment culpabilisées à tort. Il est inacceptable qu'un médecin cherche à faire le buzz au mépris de la vérité scientifique et cette pratique est condamnable de par l'article 13 (article R4127-13 du Code de la santé publique », écrit Estelle Ast. L’article d’Agora Vox étaye encore ces propos en revenant sur les déclarations choc d’Anne-Lise Ducanda remarquant que dans une des premières vidéos postées sur YouTube ou elle apparaît elle « ne cesse d'utiliser les termes "autisme", "autiste", "troubles envahissant du développement"… pour désigner ces enfants. Plus inquiétant encore, elle affirme que "l'augmentation exponentielle des troubles du spectre autistique touche tous les pays riches et uniquement les pays riches". Encore plus grave, une membre de son collectif COSE, Sabine Duflo, relaye sur son site internet les publications d'une orthophoniste algérienne à l'origine du mouvement "Thérapie Andaloussia – pour anéantir l'autisme" qui n'hésite pas à employer les termes de "privation maternelle" au profit des écrans, pour expliquer tous les cas d'autisme dans le monde », s’inquiète le post.

Disparition de toute rigueur scientifique

Les parents d’enfants autistes sont aujourd’hui soutenus dans leur combat pour signaler la dangerosité des déclarations d’Anne-Lise Ducanda par de nombreux médecins. Ainsi, le docteur Patrick Pelloux, comme nous le rappelle AgoraVox, n’a pas hésité « à utiliser le terme de "Fake News"» pour évoquer ces théories, tandis que « Le chercheur Yehezhel Ben-Ari en Neurobiologie, spécialiste de l'autisme, affirme qu'il n'y a rien comme données qui peut attester le moindre lien. Quant aux célèbres spécialistes Franck Ramus (directeur de recherche au CNRS et professeur attaché à l'Ecole normale supérieure) et Hugo Peyre (pédopsychiatre à l'hôpital Robert Debré et chercheur à l'Ecole normale supérieure), tous deux considèrent les propos du Dr Ducanda comme une diabolisation trop générale et pas assez étayée des écrans ». Plus récemment encore, alors que l’évocation des liens entre symptômes évoquant l’autisme et écrans ont été l’objet d’une présentation sans nuance et sans recul dans un reportage présenté par Envoyé Spécial sur France 2 en janvier, un collectif de professionnels de santé et de chercheurs a dénoncé dans Le Monde la diffusion de ces informations « à caractère sensationnel ». « Depuis quelque temps, des vidéos circulent sur le Net : des signes d’autisme surviendraient chez des tout-petits très exposés à la télévision. Des chiffres effrayants sont avancés : un enfant sur vingt, dans chaque classe d’âge, dans une ville donnée. Des chiffres cinq fois supérieurs aux statistiques communément citées sur la prévalence des troubles du spectre autistique ! Enfin, affirmation tout aussi fantaisiste, il nous est assuré que la suppression des écrans conduit dans la majorité des cas à la disparition des symptômes en un mois », commentent les auteurs qui poursuivent : « Ces vidéos évoquent de très nombreux enfants exposés aux écrans 6 à 12 heures par jour, ceci même en l’absence de problématique sociale ou familiale, précise-t-on. Or un enfant laissé de façon aussi importante devant un récepteur est de facto victime d’une carence éducative et/ou affective grave. Si la régulation de cette consommation est indispensable, elle ne suffira en aucun cas à compenser l’ensemble des effets du défaut de soins sur le développement de l’enfant. A l’évidence de telles situations requièrent une prise en charge pluridisciplinaire rapide et conséquente ». Visiblement inquiets, les membres du collectif estiment que ce type de discours alimente une « panique morale exploitée par certains médias, en dehors de toute rigueur scientifique ». De nombreux risques existent : une diabolisation telle des écrans qu’elle les ferait disparaître du circuit éducatif où ils ont pourtant toute leur place (comme le prônent d’autres spécialistes dans une tribune également publiée dans Le Monde) et pour les enfants réellement atteints d’autisme un défaut de prise en charge et/ou un retard de diagnostic.

Usage raisonné

Dans cette tribune, ces auteurs font le parallèle entre la dangerosité des discours autour de "l’autisme virtuel" et ceux tendant à assimiler brutalement les écrans à des "drogues". Si un tel raccourci ferait également probablement sourciller le docteur Bruno Rocher (psychiatre addictologue, CHU de Nantes, Institut fédératif des addictions comportementales) et Jean-Pierre Couteron, président de la Fédération addiction, ces deux spécialistes considèrent néanmoins important de contribuer, notamment chez les plus jeunes, au « bon usage » des écrans et des jeux vidéos. Ils font à cet égard remarquer que de la même manière que certains jeux à gratter ont un profil favorisant plus certainement le développement d’une addiction ou que les boissons alcoolisées « fortes, sucrées et aromatisées » conduisent plus facilement aux excès, certains types de jeux vidéos doivent probablement inciter à une plus grande surveillance. D’une manière générale, ces auteurs invitent à soutenir les initiatives visant à permettre aux utilisateurs d’« organiser une pratique régulée » et à « aider les familles, l’école et le milieu associatif à garder leurs rôles éducatifs dans une rencontre plus progressive et accompagnée des mondes numériques ».

Face à ces questions qui peuvent donc dépasser le caricatural (et néanmoins dangereux) buzz médiatique pour offrir des réflexions plus mesurées et raisonnées sur nos rapports aux écrans, si vos yeux ne sont pas trop fatigués (et votre affectivité pas trop malmenée) par ce long moment consacré à internet, vous pouvez lire de plus amples développements sur :

Le blog de Peter Patfaw (partagé avec la journaliste Jennifer Alberts), Les Baobabs
Le site d’Agora Vox qui publie le texte d’Estelle Ast:
Le blog du docteur Jean-Yves Nau qui relaie la tribune d’un collectif de professionnels de santé et de chercheurs
Le Monde qui publie la tribune de Bruno Rocher et Jean-Pierre Couteron (accès payant)

Aurélie Haroche

24 février 2018

Lamballe. Malgré leur handicap, ils trouvent leur place

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Sabrina, 23 ans, sert le hachis à Yvette, stagiaire, Fabienne, résidente d’Athéol, et Gosia, aide médico-psychologique. | Ouest-France

 

Sabrina, Fabienne et Patrick, en situation de handicap, vivront dans le même appartement, début mars, à Pommeret. Une expérience d’habitat partagé portée par l’association Athéol. Reportage.

Midi pluvieux sous le ciel de Pommeret, mais regards heureux pour Sabrina, 23 ans, et Fabienne, 49 ans. Les deux résidentes de l’association Athéol, qui accueille des personnes en situation de handicap, sourient à leurs accompagnantes du jour. Depuis l’automne dernier, elles viennent régulièrement déjeuner dans un appartement, qui sera bientôt « leur » maison. Le 5 mars, elles y emménageront avec un autre résident d’Athéol, Patrick, âgé de 59 ans. Ce jour-là, il est absent.

Trousseau de clés en main, l’aide médico-psychologique, Gosia Piechowiak, ouvre la porte du logement, situé au premier étage d’un petit collectif. Yvette Aoustin, stagiaire dans le social, donne le bras à Fabienne pour monter les marches.

« Son chez-soi »

Dès le seuil franchi, elle pousse le fauteuil bleu de l’autre côté du séjour. « Elle se sent chez elle », sourit Gosia, devant la baie vitrée traversée par un rayon de soleil. « Les premières fois, Patrick était émerveillé, se souvient l’intervenante. Il n’attendait que ça, avoir son chez-soi. » Les trois locataires ont des parcours différents : famille d’accueil, institut médico-éducatif, hôpital… Partager un habitat commun sera une première pour eux, grâce à Athéol.

Sabrina file dans sa chambre, où ses sacs l’attendent, et fait le tour du propriétaire. Spacieux et lumineux, l’appartement respire déjà la vie. Les meubles sont installés. Certains viennent de la ressourcerie. « Les résidents les ont choisis ensemble. »

Comportement différent

Une douce musique s’échappe du poste de radio. C’est l’heure de déjeuner. Sabrina sort les couverts du buffet et dispose les assiettes sur la table. La jeune adulte connaît déjà bien l’endroit. « Mais j’ai un peu peur », avoue-t-elle. « C’est un grand changement. C’est nouveau tout ça », la rassure Gosia. Fabienne, qui ne verbalise pas, s’assoit. « Ici, leur comportement est différent. Ils sont plus calmes, observe la professionnelle. Ils peuvent sortir des grands établissements et vivre dans des milieux ordinaires. » Aujourd’hui, c’est plats préparés. Yvette les sort de la glacière.

« Quand ils commenceront à vivre ici, ce sera comme à la maison. Ils aideront à cuisiner, participeront aux courses à tour de rôle… », explique Gosia. Cinq intervenants (aide médico-psychologique, aide-soignante…) du centre communal d’action sociale (CCAS) de Pommeret se relaieront, en permanence, pour les aider dans les tâches de la vie quotidienne. « Il y aura toujours quelqu’un avec eux. »

« C’est ma copine ! »

« Pendant la prochaine quinzaine, les intervenants du CCAS vont venir à Athéol et ici pour apprendre à connaître les résidents », résume Gosia. Les jalons de la transition vont se poser en douceur. Le programme des activités se construira au gré des envies.

Pas à pas, l’histoire s’écrit. Le pain à la boulangerie, un café au bourg… Les résidents découvrent leur nouvel environnement. Sabrina sert le hachis. « Ça sent bon ! » Moment serein dans ce cocon rempli d’humanité, où chacun trouve sa place. « Fabienne, c’est ma copine ! » lance Sabrina. « Je veux manger chez moi », a-t-elle dit un midi, la semaine dernière.

« Patrick est très actif aussi. Il participe, range… », note Gosia, qui encourage Fabienne à sortir sa tasse du placard. Petit café, avant de débarrasser et faire la vaisselle. Yvette lave, Sabrina essuie et range. Fabienne, elle, se dirige vers la radio. Signe qu’il faut l’éteindre. « Elle sait que le repas est fini. » Dans quelques jours, ce scénario se répétera au quotidien. Ici, dans leur nouvelle maison.

« Une quinzaine de familles attend et agit depuis dix ans »

« C’est long, mais les projets avancent ! » Coûte que coûte, Pierrette Brazier, présidente d’Athéol, affiche un optimisme à toute épreuve. En 2010, l’association a porté le premier projet d’habitat partagé dans les Côtes-d’Armor. Depuis, trois personnes en situation de handicap vivent sous le même toit à Lamballe.

« On a un peu essuyé les plâtres. On accueille les personnes de tout âge et tout type de handicap », insiste la présidente. Les projets se sont multipliés. Depuis 2012, trois autres personnes vivent dans un habitat regroupé (NDLR, logements indépendants situés dans le même bâtiment ou à proximité), à Trégueux.

« Une quinzaine de familles attend depuis dix ans pour avoir une place dans un projet d’habitat inclusif. Même une personne de grande dépendance peut vivre à domicile, clame Pierrette Brazier. Il faut être patient et persévérant. Quand on ne peut pas rentrer par la porte, on passe par la fenêtre ! » Le directeur d’Athéol, Thierry Duhamel, enchérit : « Il ne faut pas s’arrêter au premier non ! »

Pour le projet de Pommeret, dont le logement dépend du bailleur social BSB, « il a fallu plusieurs mois, retrace le directeur. On a travaillé avec l’architecte et la Maison départementale des personnes handicapées, qui attribue les prestations de compensation du handicap et finance les interventions d’aide à domicile ».

Un projet à Saint-Aaron

Fin 2019-début 2020, un nouveau projet sortira de terre rue du Pont-Cren, derrière la clinique vétérinaire, à Saint-Aaron. La Ville met un terrain à disposition. « Ce projet mûrit depuis dix ans, rappelle Pierrette Brazier. Il a été déterminé avec les familles et Côtes-d’Armor Habitat. »

Douze personnes sont concernées (deux habitats partagés de quatre et deux places, et un habitat regroupé de six places). Le permis sera déposé l’été prochain.

D’autres dossiers sont en cours à Plouha (pour fin 2019) et Kermaria-Sulard, près de Lannion (courant 2019). Dans les deux cas, ce sont des habitats partagés pour trois personnes dans des lotissements seniors. Des projets sont aussi sur les rails à Fougères et Saint-Malo. « Nous avons également des échanges avec la mairie de Loudéac. »

24 février 2018

Comprendre l’autisme

article publié sur le site d'Autisme Europe

L'autisme est un handicap complexe permanent.


Les personnes autistes ont des difficultés persistantes en lien avec la communication et les interactions sociales, ainsi que des centres d’intérêts restreints et des comportements répétitifs depuis la petite enfance, ce qui les handicape au quotidien. Actuellement, environ une personne sur 100 dans l’Union européenne est autiste.

Les principaux symptômes de l’autisme sont :

  • Déficits dans les interactions sociales réciproques
  • Déficits dans la communication verbale et non verbale et dans l’imagination
  • Activités et intérêts limités
L’autisme est un handicap grave. Bien qu’on ait cru dans le passé que l’autisme était rare, des études cliniques ont démontré depuis que la prévalence de l’autisme et des Troubles du Spectre Autistique (TSA) est de 1/100.
 
L’autisme est parfois associé à d’autres handicaps comme le syndrome de Down (trisomie), l’épilepsie, le syndrome de Rett ou la sclérose tubéreuse. Aujourd’hui encore, en raison du manque de diagnostic adéquat et de services adaptés, de nombreuses personnes atteintes d’autisme ne bénéficient pas d’une prise en charge adaptée à leurs besoins.
 

L’expérience a pourtant démontré que le meilleur traitement pour les personnes autistes est une éducation précoce et spécialisée qui vise à rendre l’environnement plus accessible à la personne autiste et à combler les déficits particuliers de chacune d’elles.

Les données scientifiques confirment aujourd’hui que les TSA sont des troubles envahissants et durables, affectant le développement cérébral et se manifestant à partir de la petite enfance. Les TSA se caractérisent par une triade de symptômes : déficiences dans les interactions sociales, déficiences en matière de communication, intérêts restreints et comportements répétitifs. 

Les manifestations autistiques couvrent un large spectre et concernent des personnes ayant un handicap intellectuel sévère ainsi que celles ayant un quotient intellectuel (QI) dans, ou au-dessus, de la moyenne.

Les facteurs héréditaires sont importants même si la génétique des TSA est complexe et loin d’être totalement comprise. Il est de plus en plus manifeste que les TSA résultent d’interactions multigéniques ou de mutations spontanées de gènes ayant des conséquences majeures. Néanmoins, la compréhension de l’interaction entre facteurs génétiques et environnementaux exige encore des recherches plus intensives.

Le but d’Autisme-Europe est de fournir des informations de grande qualité permettant une réelle avancée dans la compréhension des TSA mais aussi de rendre ces informations accessibles à un large public, y compris aux personnes avec TSA – grâce aux versions faciles-à-lire. 

Plus d’informations (en anglais) 

Vidéo (anglais seulement) :

 

Publications connexes

Sensibilisation à l’autisme – dépliant

Le personnes atteintes d’autisme : Identification, Compréhension, Intervention

24 février 2018

Les Percujam, le 31 mars 2018 à Andrézieux

 

Les Percujam, le 31 mars 2018 à Andrézieux

Nous organisons le 31 mars et le 1er avril 2018, pour la journée mondiale de sensibilisation à l'autisme et à l'occasion des 10 ans de l'association, des évènements sur 3 sites à Andrézieux-Bouthéon (salle des Bullieux), à Saint-Just Saint-Rambert (au Family cinéma) et à Saint-Etienne (au cinéma le Méliès)

http://autistesdanslacite.org

 

24 février 2018

Handicapés mentaux : vers la fin de la suppression du droit de vote

Paris, le jeudi 22 février 2018 – Les recommandations concernant la prise en charge des adultes présentant un trouble du spectre autistique (TSA) publiées lundi préconisent : « Les interventions proposées à l’adulte autiste doivent permettre la mise en œuvre au quotidien de ses droits, comme pour tout citoyen, notamment : (…) le droit à l’exercice de ses droits civiques (notamment le droit de vote) ». Bien qu’entre parenthèses, la mention des droits électoraux de ces personnes n’est pas anodine et s’inscrit dans une volonté plus large. Début février en effet, et une nouvelle fois hier invitée de Public Sénat, le secrétaire d’État aux personnes handicapées, Sophie Cluzel, a en effet clairement signalé son intention de revenir sur les dispositions permettant encore aujourd’hui en France de retirer le droit de vote aux personnes souffrant d’un handicap mental. Un travail de concertation a ainsi été engagé avec les ministres de la Justice et de l’Intérieur, Nicole Belloubet et Gérard Collomb. 

Un juge pour interdire plus pour autoriser

Si « l’accès aux droits fondamentaux reconnus à tous les citoyens ainsi que le plein exercice de sa souveraineté » a été officiellement reconnu aux personnes handicapées par la loi de 2005, dans les faits, jusqu’à la révision de la loi sur la protection juridique des majeurs entrée en vigueur en 2009, le droit de vote des personnes sous tutelle était soumis à l’autorisation du juge. Avec la réforme, impulsée par l’action menée par les associations de défense des personnes handicapées et notamment l’Union des associations de personnes handicapées mentales (UNAPEI), la situation a été inversée : seule une décision du juge des tutelles peut retirer le droit de vote à un adulte sous tutelle. Ainsi, aujourd’hui, on estime qu’entre un tiers et un quart des 385 000 personnes placées sous tutelle ne peuvent exercer leurs droits civiques.

Que veut dire "être capable de voter" et qui peut en juger ?

Alors que les associations de défense des personnes handicapées militent pour cette disposition du code électoral (article L5), le Défenseur des droits en 2016 et la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) l’année dernière avaient soutenu leur combat. La présidente de la CNCDH, Christine Lazerges, avait notamment fait observer : « L’acte de voter ne saurait être réduit au simple fait de choisir une personne, un parti, un projet. C’est la reconnaissance de la possibilité pour chaque personne de participer à la construction de notre société et un gage important de la dignité ». La CNCDH avait par ailleurs fait remarquer que les décisions de suppression du droit de vote ne reposent sur « aucun critère objectif, clairement défini pour apprécier la capacité électorale. Le retrait du droit de vote par le juge n’est qu’une décision solitaire, guidée principalement par la conception personnelle du magistral de l’acte électoral. La CNCDH considère par ailleurs que cette évaluation est discriminatoire. Si l’on devait établir un système électoral qui soit ainsi capacitaire, il faudrait, pour respecter le principe d’égalité, soumettre l’ensemble des Français à un "permis de voter" ».

Votes sous influence et votes volés

S’inscrivant sur cette même ligne, Sophie Cluzel a constaté : « On ne peut pas d’un côté affirmer que les personnes handicapées sont des citoyens comme les autres et, de l’autre, leur retirer l’attribut le plus emblématique de la citoyenneté ». Reste cependant à déterminer quelle voie empruntera le gouvernement : abrogation totale de l’article ou modification. « Ces questions juridiques restent à instruire. Je n’ai pas encore la réponse sur le moyen, mais j’ai une vision très claire de l’objectif » a répondu Sophie Cluzel interrogée par LCI. Cependant, elle sera peut-être contrainte de limiter ses ambitions en raison de la réticence marquée depuis toujours de l’Association nationale des juges d’instance (ANJI). Cette dernière met en garde contre le risque « qu’un individu présentant un handicap mental lourd » voit « son suffrage dévoyé », avait-elle fait notamment remarquer l’année dernière au moment de l’avis de la CNCDH. « L’autre jour, dans mon bureau, une jeune femme insistait pour que je rétablisse le droit de vote de sa maman qui ne se sentait aucunement concernée. Elle voulait clairement s’arroger la voix de sa mère. Cela pose quand même problème » avait de son côté témoigné dans les colonnes de La Croix, Vanessa Lepeu, juge à Montreuil. Aussi, les magistrats seraient-ils davantage favorables à l’établissement d’une liste de critères objectifs.

Accessibilité

Telle ne semble pas être la voie privilégiée par Sophie Cluzel qui fait remarquer que « L’influençabilité est par nature un élément de la démocratie » et ajoute encore que c’est en s’appuyant sur des arguments semblables que l’on a longtemps privé les femmes du droit de vote. Pour le secrétaire d’État aux personnes handicapées, afin que le droit de vote des personnes handicapées ne soit pas "détourné", il est davantage nécessaire de s’intéresser à son effectivité. Elle plaide ainsi notamment pour que les candidats aillent à leur rencontre, une plus grande dématérialisation et accessibilité des programmes et le développement de l’utilisation du langage "Facile à lire et à comprendre" qui « existe depuis longtemps » a-t-elle rappelé. Ces pistes étaient également celles préconisées l’année dernière par la CNCDH.

La France pas isolée

Si le chantier est à suivre, on soulignera que la France n’est pas le seul pays à faire face à ces interrogations. L’organisation Human Rights Watch qui salue les récentes annonces du gouvernement français relève ainsi que « peu de pays autorisent la participation politique sans restriction des personnes avec des handicaps psychosociaux ou intellectuels ».

Aurélie Haroche

24 février 2018

Adultes avec autisme et demande d’aide

Formuler une demande d’aide, pour la personne avec autisme et quel que soit son « niveau de fonctionnement », n’est bien souvent pas quelque chose de spontané ou de facile. On l’enseigne aux enfant, par exemple en passant par ce type de procédure.

Mais qu’en est-il des adultes qui n’ont pas pu bénéficier de prises en charge et à qui cette compétence n’a pas été enseignée, puisqu’il y a quelques décennies, il n’y avait pas vraiment de travail fait dans ce sens? Ces personnes qui ont du se conformer à ce qu’on leur demande depuis toujours, et donner l’illusion en société qu’elles étaient « capables de », alors que de retour chez-elles, elles se retrouvent seules face à leur(s) difficulté(s)?

Je vais vous parler ici surtout des personnes avec autisme dit « de haut niveau » / asperger qui sont « à peu près » incluses dans la société et font illusion, parce qu’elles sont de celles pour qui  le besoin d’aide peut être le difficile à remarquer. Il se peut également qu’elles n’ en aient pas toujours conscience elles-mêmes ou que la tâche leur soit particulièrement difficile en raison de mauvaises expériences antérieures, ou encore du fait d’une vision trop globale et non découpée en sous-étapes, ce qui entraîne la perspective d’être face à une tâche irréalisable.

Il va de soi que nous attendons tous d’une personne visiblement adaptée qu’elle nous demande de l’aide si elle en a besoin. Or, le fait d’être confronté à une difficulté peut mener la personne à des comportements que vous ne comprendrez pas. Ils ne sont pas volontaires. Ils ne sont pas dirigés contre vous mais contre le problème qui, probablement, deviendra envahissant au point que la personne sera potentiellement « figée » et empêtrée dans cette difficulté qui prendra des proportions inhabituelles.

 

On peut, par exemple, observer:

-un repli sur soi

-des symptômes dépressifs

-une forte anxiété

-de l’agacement

-des crises/pleurs

-une rupture de la communication

-des tentatives maladroites d’attirer l’attention

-des conversations qui tournent massivement autour du problème

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Tout l’enjeu ici est de « débloquer » la personne, de la détourner de ses pensées envahissantes et d’obtenir son adhésion pour qu’elle continue d’avancer.

Imaginons que sa pensée envahissante soit un rouage… il s’agira alors de mettre un caillou dedans pour stopper la machine, mais attention:

Ce caillou doit être bienveillant.

Il ne doit pas être infantilisant.

Il convient d’aider la personne à identifier qu’elle a besoin d’aide en lui disant par message clair: « tu as besoin d’aide pour… » plutôt que de lui demander « Que puis-je faire pour t’aider? ». Ceci risquerait de l’angoisser davantage, si elle ne connait pas la réponse.

Il convient de ne pas juger ses comportements, mais plutôt d’être présent pour la personne et de lui montrer comment faire pour régler son problème.

Il suffit parfois d’une action simple pour détourner la personne de ses pensées envahissantes et d’obtenir son adhésion, ce qui lui permettra de se relancer.

Par la suite, quand la personne parviendra à demander de l’aide, il conviendra d’y répondre -dans la mesure de nos possibilités, bien entendu- mais aussi d’utiliser le renforcement positif afin de lui donner envie de recommencer à le faire. Rappelons nous que si une tâche est associée à une conséquence négative, alors la personne n’aura pas envie de réitérer l’expérience.

Je posterai un article ultérieurement sur la demande d’aide concernant un ado / adulte avec une forme d’autisme plus typique.

❤ Je dédie cet article à F.  J. et B.

Angélique

24 février 2018

6 & 7 avril 2018 -> Rencontres Internationales de l'Autisme

23 février 2018

Six enfants handicapés dans une campagne de pub

article publié sur handicap.fr

Résumé : River Island, une marque de prêt-à-porter britannique, a choisi, pour fêter son trentenaire, de faire poser des enfants handicapés dans sa dernière campagne. Son credo : les étiquettes sont pour les vêtements, pas pour les enfants !

Par , le 23-02-2018

 

Le message pour plus de diversité dans les publicités semble peu à peu être entendu par les grandes marques. Dernièrement, c'est River Island, une enseigne anglaise de prêt-à-porter, qui a décidé de faire sauter un vrai tabou. Pour fêter ses trente ans, elle a choisi des enfants en situation de handicap dans sa dernière campagne de pub. Âgés de 2 à 11 ans, les apprentis mannequins posent sur des fonds colorés et, tout sourire, prouvent que le handicap n'est pas un frein à leur bonheur. Si depuis quelques années, de plus en plus de marques optent pour la différence, c'est souvent en mettant en images des enfants porteurs de trisomie 21 ; River Island a fait un autre choix...

Le style pour tous

Ils sont six, porteurs d'un handicap différent. Gariel, 4 ans, et Cora, 6 ans, ont une trisomie 21 ; Lois est née avec une pathologie rare entraînant une surdité ; Miley souffre d'un trouble visuel ; Mia, 3 ans, est épileptique et a une paralysie cérébrale et, enfin, Teddy, 5 ans, est lui aussi épileptique et souffre d'une paralysie partielle. En prenant la pause, ils comptent faire savoir qu'être à la mode les concerne aussi ! « Les modèles ont été choisis pour cette campagne pour refléter la diversité de nos clients et célébrer une éthique qui résonne autant dans notre société que dans notre dressing, celle qui dit qu'être différent est normal », expliquait l'une des porte-parole de la marque au Daily Mail. Pour la mère de Teddy, cette expérience est l'occasion de montrer que « son handicap n'est pas une étiquette et qu'il est une personne à part entière ».

Une agence de mannequin spécial handicap

C'est par le biais de l'agence Zeebedee management que les enfants ont été sélectionnés. Cette agence de mannequins travaille uniquement avec des personnes handicapées et lutte pour une plus grande inclusion dans le milieu de la mode et de la publicité. Elle s'est dite très heureuse de voir qu'une marque aussi connue saute le pas et fait ce choix encore trop rare. « Nous espérons que d'autres enseignes suivront l'exemple de River Island et qu'elles feront en sorte de mettre en place des campagnes plus représentatives de notre société et de toute sa diversité », a déclaré l'agence. L'initiative de la marque de prêt-à-porter anglaise a été saluée par de nombreuses personnes à travers le monde, notamment sur les réseaux sociaux.

Les étiquettes sont pour les vêtements

Ce n'est pas la première fois que l'enseigne fait parler d'elle pour des actions similaires. En octobre 2017, Joseph Hale, un petit Britannique de 11 ans, prenait déjà la pose pour la campagne « River Island kids squad ». Diagnostiqué avec une dyspraxie, un retard de développement global et une trisomie, il s'était montré très à l'aise face à l'objectif. Ce printemps, River Island souhaite aller encore plus loin en lançant une campagne « Labels are for clothes » (en français, Les étiquettes sont pour les vêtements), qui a pour but de mettre à l'honneur l'individualité, en explorant le thème de l'identité et en mettant un « stop » aux stéréotypes (vidéo ci-dessous).

D'autres s'y mettent

Il semblerait que le thème de l'inclusion soit au goût du jour, puisque d'autres marques ont elles aussi choisi de faire poser des enfants en situation de handicap. Ainsi, très récemment, Gerber, la marque mondialement connu de petits pots pour bébés, a choisi un enfant porteur de trisomie 21 pour être son égérie pendant une année (article en lien ci-dessous). En 2015, Target, une chaîne de supermarché américaine, avait fait le choix de mettre en avant des enfants handicapés dans l'un de ses catalogues.

© River Island

Handicap.fr vous suggère les liens suivants :

Sur Handicap.fr

 

23 février 2018

Le potentiel des enfants autistes

article publié sur Le Devoir

Si certains enfants autistes présentent des retards de langage, ils vont généralement développer d’autres forces. Photo: Maria Dubova Getty Images Si certains enfants autistes présentent des retards de langage, ils vont généralement développer d’autres forces.

Marilyse Hamelin

Collaboration spéciale

10 février 2018

Ce texte fait partie d'un cahier spécial.

« Justine, raconte-moi ton week-end. » Voilà un lundi matin typique dans n’importe quelle classe d’école primaire au Québec. Mais pour une enfant autiste, une question aussi imprécise de la part de son professeur peut générer du désarroi. Idem pour les problèmes de mathématiques sous forme de longues questions avec moult détails pour les mettre en situation.

« L’enfant autiste a de la difficulté à faire le tri dans une masse d’information, résume Isabelle Soulières, neuropsychologue, titulaire de la nouvelle Chaire de recherche sur l’optimisation du potentiel cognitif des personnes autistes et professeure au Département de psychologie de l’UQAM. C’est beaucoup plus simple pour lui de se faire demander combien font deux plus deux multipliés par trois.

Comment alors favoriser leur réussite scolaire ? « En fait, les profs adaptent déjà beaucoup leur enseignement aux enfants autistes, en développant des outils personnalisés, ne serait-ce qu’en simplifiant les choses, en enlevant des détails inutiles », indique-t-elle.

Le véritable problème se situe ailleurs, de l’avis de la spécialiste, plutôt dans l’évaluation. « Quand arrive l’épreuve uniforme du ministère, l’enfant ne peut plus utiliser les outils particuliers développés avec son professeur. On se retrouve alors avec des élèves qui ont acquis la compétence, mais qui ne peuvent pas passer au niveau supérieur. »

La neuropsychologue est donc en lien avec des commissions scolaires et des conseillers pédagogiques pour faire le pont, elle qui mène des études cliniques sur les meilleures manières d’enseigner à ces enfants. L’idée est de travailler avec les forces et les faiblesses des autistes en cherchant à comprendre avec quelles méthodes et dans quelles situations ils apprennent le mieux en vue de les reproduire à l’école.

« On sait qu’il y a environ 10 % des enfants autistes qui apprennent à lire par eux-mêmes ; ils sont capables de décoder les règles sous-jacentes et réussissent très bien les tests de raisonnement, même mieux que ce qui serait attendu d’eux en fonction de leurs résultats aux tests de QI », souligne-t-elle.

Si certains enfants autistes présentent des retards de langage, ils vont généralement développer d’autres forces en ce qui a trait à la perception visuelle et auditive. « Ils vont par exemple être doués au jeu des différences », illustre Mme Soulières.

D’autres ne présentent pas de retard et ont un très bon niveau verbal. Pour ces derniers, il est beaucoup plus aisé de s’adapter en société. Ce sont ceux qu’on appelait autrefois les « Asperger », avant que le syndrome ne soit retiré du manuel diagnostique des troubles mentaux, le fameux DSM.

« Mais tous les autistes ont en commun le fait d’être très systématiques au niveau de l’analyse, rationnels, rigoureux, capables de détecter les patterns et règles sous-jacentes, bien sûr chacun à son niveau », indique la chercheuse.

Société mal adaptée

Isabelle Soulières affirme que la détection de l’autisme est bien meilleure aujourd’hui qu’il y a 25 ans. « Les médecins, les éducatrices en garderie et les enseignants reconnaissent davantage les signes, se réjouit-elle. On ne peut plus parler de sous-diagnostic avec des seuils de prévalence d’au minimum 1 %. Aux États-Unis, on est rendus à 1 sur 68. »

Si parler de « trouble » du spectre de l’autisme ou, pire, d’enfant qui « souffre » d’autisme est désormais considéré comme péjoratif, il demeure que la société ne s’est pas suffisamment adaptée à cette différence neurologique, selon la chercheuse, ce qui entraîne encore une forme de handicap.

« Si je dis à un parent que son enfant autiste est tout simplement différent des enfants dits typiques, il ne va peut-être pas l’accepter, parce que son enfant fait des crises et que c’est effectivement très difficile, explique Mme Soulières. Mais pourquoi fait-il des crises ? Car il n’arrive pas à communiquer ses besoins. Or si je prends un enfant francophone et que je l’envoie dans une famille qui parle l’arabe ou le mandarin et qu’il n’arrive plus à se faire comprendre, il est fort probable qu’il piquera une crise lui aussi. »

La chercheuse prévoit à avoir du travail pour des années encore, tant il y a du pain sur la planche pour bien comprendre les enfants autistes et optimiser leur plein potentiel cognitif.

23 février 2018

Lyon: La zoothérapie pour améliorer les sens cognitifs des personnes handicapées

article publié dans 20 Minutes

HANDICAP Ils sont de plus en plus nombreux comme Sébastien Poulard, à tester la médiation animale sur les personnes en situation de handicap. Reportage dans une Maison d'accueil spécialisée à Lyon…

Dylan Munoz

Publié le 22/02/18 à 15h28 — Mis à jour le 22/02/18 à 17h03

Érable et Écureuil, les deux ânes de la MAS Robert Ramel.

Érable et Écureuil, les deux ânes de la MAS Robert Ramel. — Dylan Munoz

  • La zoothérapie permet d’éveiller les sens cognitifs d’une personne handicapée et de provoquer une réaction chez elle.
  • La Maison d’accueil spécialisée Robert Ramel près de Lyon, a recours depuis peu à cette méthode.
  • Rencontre avec Sébastien Poulard, aide médico-psychologique, qui est à l’origine du projet.

La Zoothérapie ou médiation animale, est une thérapie développée au Canada. Elle permet d’éveiller les sens cognitifs de personnes en situation de handicap. L’intervenant, accompagné d’animaux, tente de créer un contact, un lien, entre la bête et l’homme. Que ce soit par le toucher et les caresses ou simplement par une connexion affective, l’objectif de la thérapie est d’essayer de diminuer les peurs, les angoisses ou encore apaiser les patients.

La Maison d’Accueil Spécialisée (MAS) de Montanay, près de Lyon, accueille cinquante résidents permanents, polyhandicapés. Sébastien Poulard, aide médico-psychologique de formation, y travaille depuis sept ans. C’est lui qui a proposé au centre d’avoir recours à la médiation animale, après s’être entiché d’Érable et Écureuil, les deux ânes de l’établissement.

>> A lire aussi : La zoothérapie: Les chiens donnent un coup de patte aux médecins

Des animaux médiateurs à dresser

« Il faut réussir à les dresser maintenant », explique le trentenaire en riant au vu de la tâche qui l’attend. Avant de poursuivre : « Il faut qu’ils apprennent à sortir de leur enclos, qu’ils se laissent mettre la longe. Puis bien sûr, qu’ils s’habituent aux fauteuils roulants autour d’eux et qu’ils se laissent caresser ». Ce qui peut prendre plusieurs mois selon le principal intéressé au vu des deux têtes de mules qui se présentent devant lui.

Sébastien Poulard et l'âne Érable pour un projet de zoothérapie avec des personnes en situation de handicap.

Sébastien Poulard et l'âne Érable pour un projet de zoothérapie avec des personnes en situation de handicap. - Dylan Munoz

« Il faudrait que je consacre mon temps plein à leur dressage », explique Sébastien, qui a été formé par François Beiger, créateur de l’ Institut Français de Zoothérapie. Le but sera plus tard de leur apprendre à tirer une calèche pour emmener les patients en promenade.

 

>> A lire aussi : Quand les animaux apaisent les troubles autistiques

« Développer la médiation animale dans différentes MAS »

En attendant, Sébastien prépare les résidents à se familiariser aux animaux. Il leur apprend pour cela à canaliser leur agressivité si besoin ou à réagir sereinement en présence d’un groupe ou d’une autre personne. Histoire de ne pas effrayer les deux bourricots, craintifs de nature.

« Il y a trois séances d’observation. Si je sens que ça peut le faire entre l’animal et le patient, on partira sur des séances régulières. Le programme peut durer un à deux ans », précise-il, prenant l’exemple de Lionel, un bénéficiaire du centre qui, « en ce moment agrippe de façon assez forte le bras de ceux qui l’entourent ». « Lorsqu’il a la longe dans la main, il arrive à se calmer ».

>> A lire aussi : Toulouse: Des animaux pour stimuler les personnes en situation de handicap

1.400 euros à l’année pour les soins

Au même titre que les séances Snozélenes , de musicothérapies et d’art plastique, la zoothérapie ne soigne pas mais offre une alternative aux professionnels pour stimuler des « réactions psychosociales et cognitives des patients » selon Sébastien Poulard, qui aimerait étendre cette thérapie à d’autres établissements, encore réticents.

« Les centres prennent peur quand on leur dit ce qu’il faut construire et acheter. Par exemple, ici c’est 1.400 euros à l’année pour la nourriture, le foin, les vaccins, les vermifuges. Sans compter les travaux », conclut-il.

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