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"Au bonheur d'Elise"
7 décembre 2011

article publié dans El Watan.com le 7 décembre 2011

La double solitude des autistes

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le 05.12.11 | 01h00 3 réactions

 

Amener le gouvernement à prendre sérieusement en charge les personnes autistes : tel est le combat de Samira Khaled, une brillante orthophoniste qui travaille au service pédiatrie du CHU de Sétif, où elle s’est mise entièrement à la disposition des enfants autistes. «J’ai constaté qu’il y avait beaucoup de personnes qui venaient consulter pour des troubles du langage.

La majorité de mes patients sont des autistes. Mais comme il n’y a pas assez de professionnels et pas assez de structures spécialisées pour les prendre en charge, j’ai décidé de me consacrer à l’autisme et de me spécialiser dans cette pathologie», explique Samira Khaled. Notre interlocutrice a lancé depuis peu une pétition intitulée : «Pour que l’autisme soit reconnu par le gouvernement algérien» (voir encadré). La pétition a recueilli jusqu’à présent (samedi 3 décembre, ndlr) 700 signatures. Interrogée sur la spécificité des troubles liés à l’autisme, Samira Khaled dira : «L’autisme est une pathologie dont les causes ne sont pas bien cernées. Cela touche trois domaines : les interactions sociales, la communication et le comportement. Elle fait partie des troubles envahissants du développement.

Cela affecte les différents domaines du développement (imitation, perception, motricité globale et fine, cognition, socialisation). Mais l’autisme, c’est des degrés : léger, moyen et sévère. Il y a des autistes qui, avec une prise en charge précoce et intensive peuvent même améliorer leurs capacités, contrairement aux retardés mentaux, et cela peut aboutir à leur scolarisation.» Quid des symptômes de l’autisme ? «Pour détecter l’autisme, il faut une fine observation, en plusieurs séances. Exemple : l’enfant ne parle pas. Ajouté à cela, il ne manifeste aucun intérêt pour la communication, il est comme renfermé dans un autre monde propre à lui. Il a parfois des comportements bizarres, stéréotypés. Il ne s’intéresse pas aux autres, même pas à ses parents. A la différence des retardés mentaux, on sent qu’il ne veut pas parler, pas qu’il ne peut pas parler. Les autistes ne sont pas sociables. Ils sont irritables aux moindres signaux du monde extérieur.»


Un déficit criant en formation


A partir de son expérience de praticienne, l’orthophoniste dresse un état des lieux peu reluisant des moyens thérapeutiques disponibles : «Il y a quelques centres, mais cela ne suffit pas. La carence principale se situe au niveau de la formation», dit-elle. Une carence qui a pour conséquence un manque flagrant de personnel qualifié sachant qu’on «ne peut pas confier plus de 8 autistes par jour à un orthophoniste». «A travers mes consultations, j’ai commencé à recevoir beaucoup d’enfants autistes», poursuit Samira Khaled. «Je me trouve seule à Sétif à m’occuper de ces enfants. Certes, il y a le centre de Aïn Abassa, mais comme il est loin, tout le monde préfère venir chez moi, alors que je n’ai qu’un simple bureau et pas assez de matériel. Je suis la seule formée par rapport à mes collègues. Donc la charge est lourde.»  Samira insiste sur l’attention dont doivent faire l’objet en priorité «les cas lourds qui présentent de graves troubles du comportement».

«Ceux-là, il faut les suivre en permanence pendant au moins trois ans, à raison de deux à trois fois par semaine», préconise-t-elle. Elle avertit contre les risques d’aggravation de ce handicap, si les choses ne sont pas traitées à temps. «Sachez qu’un autiste qu’on n’éduque pas, qu’on ne stimule pas, régresse et devient violent», prévient-elle. Une situation qui a peu de chances de s’améliorer faute d’établissements dédiés aux personnes autistes : «Il n’y a pas suffisamment de centres pour prendre en charge tous ces enfants qui s’accroissent de jour en jour, ce qui attise la souffrance des parents. C’est vrai qu’il existe quelques centres à Alger, à Blida, à Annaba, à Oran, à Constantine, un nouveau centre à Sétif. Ils fonctionnement souvent en forme d’association. Mais qu’en est-il des villes du Sud ? Qu’en est-il de Biskra, de M’sila, de Ouargla, de Béchar, de Tébessa ? Ce n’est pas du tout suffisant. Il y a peu de structures adaptées à ce genre de patients, ce qui suppose de grands espaces, un matériel éducatif adéquat. Il n’existe pas non plus de tests pour évaluer ces enfants.»


Scolarité compromise


Parmi les structures de référence en la matière, elle cite le service du professeur Mahmoud Ould Taleb, un de nos meilleurs pédopsychiatres, chef de service de la clinique de pédopsychiatrie Garidi II de l’EHS Drid Hocine. «C’est là que j’ai effectué mon stage», précise-t-elle. Auteur d’un ouvrage fort pertinent pour notre sujet : Le Spectre de l’autisme. Pour une meilleure orientation des parents, le professeur Ould Taleb a lui-même alerté à maintes reprises les pouvoirs publics sur l’ampleur qu’est en train de prendre cette pathologie et l’urgence d’y remédier. Dans une interview au site www.setif.info, le professeur indique que «l’autisme constitue le motif essentiel des consultations et d’hospitalisation en pédopsychiatrie». «En Algérie, la prise en charge est actuellement très insuffisante et les parents vivent un véritable calvaire du fait de l’absence de structures adaptées à la prise en charge scolaire, éducative, sociale et thérapeutique de leurs enfants». 

C’est un peu pour provoquer un électrochoc au sein de l’opinion et donner un coup de pied dans la fourmilière que Samira Khaled a décidé donc de lancer sa pétition. «Les familles m’ont demandé de créer une association en m’assurant de leur soutien. Comme j’étais très affectée par leur douleur, et voyant que rien ne se fait concrètement pour améliorer les choses, j’ai pensé à rédiger une pétition», confie la jeune orthophoniste, avant d’ajouter : «Je l’ai lancée exactement le 28 octobre 2011 et l’ai adressée directement au gouvernement, en ciblant en priorité les ministères de la Santé, de la Solidarité et de l’Education nationale, car il est important de donner à ces enfants une chance pour être scolarisés. Il a fallu que j’écrive des lettres aux écoles pour accepter ces enfants autistes. C’est toujours nous les professionnels qui nous battons pour leur scolarisation.»

39 000 cas recensés

Selon un chiffre rendu public par l’ex-ministre de la Solidarité nationale, Djamel Ould Abbès, (aujourd’hui ministre de la Santé), le nombre de personnes autistes était de 39 000 en 2010. «Nous avons recensé 39 000 autistes à l’échelle nationale. Cette maladie a été occultée pendant longtemps, c’est pour cette raison que nous avons décidé que l’année 2010 soit l’année de l’autisme», avouait Djamel Ould Abbès dans une déclaration reprise par l’APS. Dans le texte de la pétition qu’elle a initiée, Samira Khaled revoie le chiffre officiel à la hausse : «Certaines statistiques font état de 65 000 adolescents atteints par l’autisme. Cela touche 3 à 4 fois plus les garçons que les filles», rapporte l’orthophoniste.

Le désarroi des parents

Selon les observations faites par Samira Khaled, les familles ayant un enfant autiste sont le plus souvent désemparées et complètement livrées à elles-mêmes en l’absence de centres spécialisés proches de leur lieu d’habitation, le maillage en structures adéquates étant loin de couvrir l’ensemble du territoire national. Témoin de l’angoisse des parents, l’orthophoniste nous fait part des questions lancinantes qui les taraudent : «Les questions qui reviennent souvent sont : qu’est-ce qu’il a mon enfant ? C’est quoi l’autisme ? Quel sera le devenir de mon enfant ? Pourra-t-il aller à l’école ? Où dois-je mettre mon enfant ? Pourquoi il n’existe pas de centres pour autistes ? On est marginalisés, on prend nos enfants pour des fous alors qu’ils ne le sont pas. Où sont les droits de nos enfants ? Pourquoi l’Etat ne fait rien pour nous ? Je ne trouve pas de spécialiste pour prendre en charge mon enfant autiste.» Autant de questions souvent sans réponses…

Des autistes artistes

C’est l’un des clichés les plus répandus sur les autistes : on leur prête des dons exceptionnels. Une image que le cinéma a largement contribué à populariser, notamment le film Rain Man de Barry Levinson (1988) avec Tom Cruise et Dustin Hoffman, ce dernier campant le rôle d’un autiste génial.
Les autistes sont souvent présentés comme des artistes, des surdoués dotés de talents insoupçonnés, une manière de compenser leur handicap. «Ce sont des degrés», tempère Samira Khaled. «Il y a des autistes qui ont un bagage langagier riche, mais qui ne savent pas l’utiliser convenablement dans des conversations. Le côté pragmatique du langage qui permet de transmettre le message se trouve altéré.» Elle confirme cependant que certains d’entre eux sont réellement doués : «Les autistes peuvent témoigner d’une habileté dans un domaine précis, avec un centre d’intérêt particulier. Il y a ceux qui aiment la musique, ceux qui aiment dessiner, ceux qui aiment construire… Il y a aussi les autistes de haut niveau. Ceux-là ne présentent pas de retard du langage ni dans les capacités cognitives. Ils excellent toujours dans un domaine spécifique : les mathématiques, l’informatique, la littérature ou autre. Il n’empêche qu’ils souffrent beaucoup dans les interactions sociales.»

Pétition. Pour que l’autisme soit reconnu par le gouvernement algérien :

A l’attention du gouvernement,
L’autisme est reconnu, au niveau international, comme une pathologie neurologique d’origine génétique qui constitue un handicap cognitif sévère.

En Algérie, la prévalence de cette pathologie est estimée à 4 cas pour 1000 naissances. Certaines statistiques font état de 65 000 adolescents atteints par l’autisme. Elle touche 3 à 4 fois plus les garçons que les filles.
Mais la prise en charge dans notre pays est actuellement très insuffisante, et les parents vivent un véritable calvaire du fait de l’absence de structures adaptées à la prise en charge scolaire, éducative, sociale et thérapeutique de leurs enfants.

Sachant que les meilleurs résultats sont obtenus lorsque l’enfant bénéficie d’une prise en charge éducative et comportementale dès ses 2 ans, ainsi que les enfants qui présentent un autisme moyen à léger, ils pourraient bénéficier d’une scolarisation tout comme leur pairs (non-autistes).

Il est temps que l’autisme soit enfin reconnu conformément aux critères de l’OMS et de faire de cette cause, une cause nationale, que cette année soit une année de lutte active contre l’autisme avec la mobilisation des autorités responsables, à savoir le ministère de la Santé, de la Solidarité et de l’Education nationale, ainsi que la sensibilisation de la société civile.

Cependant, il serait indispensable d’effectuer des formations pour l’ensemble des spécialistes de l’équipe pluridisciplinaire (psychologues, orthophonistes, pédiatres, éducateurs, psychomotriciens, ergothérapeutes…). Qu’ils soient tous formés aux différentes méthodes : ABA «analyse appliquée du comportement», TEACCH «Treatment and Education of Autistic and related Communication handicaped Children», qui ont fait leurs preuves depuis des années à l’étranger, et qui restent inconnues en Algérie.

Nous n’accepterons plus désormais que vous laissiez les personnes autistes et leurs proches dans cette situation intolérable, et vous exigeons que la répartition des budgets permette dorénavant une prise en charge adaptée pour les personnes atteintes d’autisme.
Sachez qu’un autiste qu’on n’éduque pas, qu’on ne stimule pas, régresse et devient violent. Leur refuser les soins, l’éducation est aussi maltraitant que de refuser l’insuline à un diabétique.


Cordialement Mlle Samira Khaled, orthophoniste

Pour signer la pétition

http://www.mesopinions.com/Pour-que-l-autisme-soit-reconnu-par-le-gouvernement-algerien--petition-petitions-03a361f40ad00d843a74fed69a7232d5.html

Mustapha Benfodil

http://www.elwatan.dz/actualite/la-double-solitude-des-autistes-05-12-2011-149777_109.php

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7 décembre 2011

article publié sur le site d'Autisme Infantile le 7 décembre 2009

Les méthodes révolutionnaires, miraculeuses, à la mode

Le costume sur mesure et à la mesure des uns et des autres: avec l’autisme, adieu la « fashion victim attitude ».

Nos filles adolescentes, presque chaque matin, devant leur armoire pleine à craquer, se heurtent au même drame: elles n’ont plus rien à se mettre! Nos hommes politiques retournent sans cesse leur veste, c’est sans doute cela le changement! Le torréro revêt ses habits de lumière pour entrer dans l’arène. Les actrices mettent de belles robes d’autrefois, ou se promènent carrément nues sur la pellicule, artistiquement habillées par le regard du réalisateur. Certains se travestissent pour chercher l’amour dans le monde de la nuit.

À Halloween, on croise des monstres dans les rues. À Carnaval, ce sont des princesses, des arlequins, des super-héros, des indiens qui viennent réclamer des bonbons à nos portes. Les petites annonces et les faits divers du canard quotidien isolent les clochards du froid des trottoirs. Il paraît que le Mascara habille le regard d’une femme et que les nouvelles combinaisons font une seconde peau aux nageurs olympiques. Depuis Cro-Magnon, la peau de bête, puis les vêtements,  habits,  fringues,  frusques,  sapes… les accoutrements, les effets, les défroques et les uniformes. Du haut jusqu’en bas, on peut en faire toute une Histoire.

Alors, deux questions en passant: « L’habit fait-il le moine? »… « L’armure habille-t-elle le chevalier? ». Et tant que nous y sommes, un souvenir aussi, celui de ce vendeur dans une boutique m’assurant onctueusement « Oh ! Madame, un rien vous habille! ». Introduction certes, un peu longue – disons que la broderie met en évidence ce qu’il faut montrer!

Un enfant autiste, même s’il « en tient une bonne couche », selon certains,  ne se retrouve jamais « rhabillé pour l’hiver »: il est nu pour affronter le froid et le regard des autres.

Nous avons dû nous lancer dans la couture pour notre fils, car le prêt-à-porter ne lui allait pas. Le sketch « Le tailleur » de Fernand Reynaud se rejouait chaque jour à la maison. Le « costard » ne tombait pas si mal mais il y avait comme un défaut. On nous disait que la coupe pouvait surprendre mais qu’Antoine pourrait s’y faire s’il apprenait à se tenir contre sa nature. C’était dit avec tant d’assurance que nous avons failli déclarer comme Fernand Reynaud « Merci, Monsieur le Tailleur, nous avons de la chance que vous ayez réussi un si beau costume sur un garçon aussi mal foutu! »

Antoine a eu chaud! Nous avons repris le patron initial, coupé, ajusté, assemblé, essayé, réajusté pour que que le costume en question convienne mieux à notre mannequin aux mensurations et exigences uniques.

Ce vêtement doit le protéger du regard des autres. Il doit être confortable, un reflet de ce qu’Antoine veut bien dévoiler de lui même, un passeport social.

Les recettes TEACH, PECS, communication facilitée, Makaton, ABA, ne sont rien sans la collaboration entre les parents et les professionnels, sans tenir compte de l’histoire personnelle de chaque famille et de son environnement. Aucune méthode ne peut-être imposée à tous. Tout doit être essayé pour un seul, avec cohérence, humilité, respect et empathie.

Parents: si, sur Internet, vous lisez une étude affirmant que telle méthode décrite est efficace à 100%, méfiez-vous des marchands de miracles… et des campagnes publicitaires!

Si vous songez à déménager, vous déraciner pour aller voir ailleurs, dans une grande ville par exemple, rappelez-vous du vieil adage « l’herbe paraît toujours plus verte dans le champ du voisin ».

Si vous êtes tentés de baisser les bras, de laisser courir, soyez sûrs que votre enfant n’ira pas loin, que personne ne sera prêt à aller jusqu’au bout pour le chercher à votre place.

Les méthodes ou les protocoles sont souvent appliqués de manière trop empirique et dépersonnalisée. L’enfant doit trouver du plaisir dans son apprentissage pour qu’une stratégie puisse fonctionner.

Tout doit être aux mesures de votre enfant et à la mesure de ce que vous et les professionnels pouvez mettre en marche. Mesurez ce qui doit être changé, ne touchez pas à ce qui ne peut l’être.

http://autismeinfantile.com/prise-en-charge/a-la-maison/suggestions-aux-parents/les-methodes-revolutionnaires-miraculeuses-a-la-mode/

7 décembre 2011

article publié sur le site de l'association CeRESA le 7 décembre 2011

Point de vue du Pr Bernadette Rogé concernant le Film "LE MUR"

Le_Mur_RogeJ’ai visionné le film intitulé « Le mur » et j’y ai relevé des propos totalement erronés d’un point de vue scientifique et relevant d’une prise de position idéologique en opposition avec l’intérêt des personnes atteintes d’autisme et de leurs familles :

L’autisme y est encore considéré comme une psychose, un refus de communiquer. L’organisation mondiale de la santé considère l’autisme comme un trouble neurodéveloppemental et la haute Autorité de santé a adopté ce point de vue dans les recommandations pour le diagnostic de l’autisme.

La dépression maternelle serait responsable de l’autisme : aucune donnée ne vient étayer cette affirmation. Cette déclaration concernant la responsabilité de la mère est pourtant assortie de considérations telles que « le symptôme qu’il lui est imparti d’avoir par le lien maternel », « une partie des gènes vient de la mère, une partie vient du père et la mère rejette cette partie, je ne reconnais pas ce bébé, je veux l’éjecter ». La mère est incriminée : «  la folie maternelle est à l’origine de l’autisme », « l’enfant est aliéné à la mère », « il pense qu’il est le phallus de la mère », «la mère est trop chaude ou trop froide », « la mère est du côté animal, le père est du côté de la culture ».Le père quant à lui serait là « pour interdire, protéger l’enfant du désir incestueux de la mère ».  Le père « a fait l’enfant, la mère nie son existence. Il est comme un figurant. Quand la mère considère la parole du père, l’enfant parle, si le père ne porte pas la fonction symbolique, il y a carence ». L’autisme proviendrait d’un état de fusion avec la mère.

 

Si l’on en croit ces affirmations, l’autisme s’installerait donc par un mécanisme psychologique. Tous les travaux de recherche montrent au contraire que l’origine de ce désordre est neuro-développementale. Là encore on relève des propos dogmatiques : « tant qu’on est fusionné dans l’autre on ne peut pas parler », « le cerveau… cette façon de concevoir la causalité de l’autisme est réductrice, les autistes sont malades du langage, ils ont une façon de se défendre de la langue ».

Les mères déjà tellement mises à mal par la difficulté qu’elles ont à élever un enfant différent n’ont pas à subir ce genre de jugements dénués de tout fondement et pourtant si destructeurs.

Lorsque les traitements sont abordés, on y entend que sont préconisés l’attitude d’observation, le retrait, l’absence de volonté éducative. Tout ceci est en contradiction flagrante avec ce que la communauté scientifique internationale préconise. Enfin, on apprend que la psychanalyse est en combat contre les techniques cognitivo-comportementales pour maintenir la subjectivité et que les résultats scientifiques ne changent pas la pratique des psychanalystes. Pourtant, des travaux scientifiques démontrent l’efficacité des techniques cognitivo-comportementales pour aider l’enfant à se développer et pour améliorer la qualité de vie des enfants et des parents.Lorsque l’on demande sur quoi reposent toutes ces affirmations, la réponse est « çà vient des écrits psychanalytiques », ce qui confirme l’absence de fondements scientifiques et la référence à des textes qui sont des élaborations intellectuelles dénuées de base empirique.

Les propos tenus traduisent une méconnaissance de l’autisme, une volonté de ne pas prendre en compte l’évolution des connaissances en termes de causes de l’autisme et de traitements.Il s’agit d’une attitude contraire à l’éthique et qui doit être dénoncée. Elle contribue largement à la détresse des parents et à la stagnation d’enfants dont le développement est entravé sévèrement si les interventions adaptées (qui font consensus au niveau international) ne sont pas appliquées.

Professeur Bernadette Rogé
Bernadette Rogé est professeur des Universités, psychologue, spécialiste de l’autisme. Elle travaille dans ce domaine depuis les années 80. Elle a effectué des formations spécialisées à l’Université  de Californie à Los Angeles, à l’Université de Chapel Hill en Caroline du Nord, à l’institut de psychiatrie de Londres, et plus récemment (cet été) au M.I.N.D. Institute à Sacramento (USA).Elle est présidente du Comité scientifique de l’arapi (association pour la recherche sur l’autisme et la prévention des inadaptations).  Elle a  été vice-présidente de l’aftcc (association française de thérapie comportementale et cognitive). Elle a participé au Consortium International de génétique moléculaire de l’autisme et au consortium international AGP (Autism Genome project). Elle a participé à de nombreux programmes de recherche européens sur l’autisme (Educautisme, Depistautisme, MOLGEN et en cours COST). Elle est donc au contact de la communauté scientifique internationale et  se  tient régulièrement informée  des avancées dans le domaine de l’autisme. Elle assure des enseignements dans le cadre du l’université de Toulouse le Mirail mais aussi à l’Université de Mons en Belgique et de Fribourg en Suisse. Elle a été professeure invitée à l’Université du Québec à Montréal (UQAM).Par ailleurs, elle travaille avec le CERESA (Centre Régional d’Education et de Services pour l’Autisme) où elle dirige un SESSAD (Service d’éducation et de soins à domicile) et une plateforme associative à Toulouse, et une structure expérimentale à Martel dans le lot.

http://ceresa.fr/actualites/autisme/128-point-de-vue-du-pr-bernadette-roge-concernant-le-film-qle-murq?mid=5489

7 décembre 2011

Rapport de l'Académie Nationale de Médecine

Rapport adopté le 8 novembre 2011

L’enfant handicapé mental

Son présent, son avenir
 
 
   Henry HAMARD au nom de la Commission XIII (Handicaps)

L’enfant handicapé mental

Son présent, son avenir

http://www.academie-medecine.fr/detailPublication.cfm?idRub=26&idLigne=2246


6 décembre 2011

information publiée sur le site d'Autisme France

Mercredi 12 janvier 2012 de 9h à 18h
à l’Assemblée nationale - Salle Victor Hugo
126 rue de l’Université 75007 Paris

 

Les rencontres parlementaires auront bien lieu le 12 janvier et non le 4 janvier comme indiqué sur la plaquette à télécharger.

> Pré-programme à télécharger

 

http://www.autisme-france.fr/offres/gestion/actus_577_12209-781/1eres-rencontres-parlementaires-sur-l-autisme-faire-de-l-autisme-une-priorite-nationale.html?mid=538865

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6 décembre 2011

Âmes sensibles s'abstenir ....

6 décembre 2011

article publié sur le blog autiste en france le 4 décembre 2011

Journal " De standaard" - Samedi 3, dimanche 4 décembre 2011, p. 21-22.

 

La psychanalyse est-elle une pseudoscience dangereuse ?

Le front antifreudien

Joël De Ceulaer

 

En France, une violente bataille juridique s’est engagée autour d’un documentaire dans lequel un certain nombre de psychanalystes de renom parlent avec assurance. Dans notre pays aussi, la lutte concernant l’héritage de Freud n’est pas encore tout à fait terminée.

Ce sont des journées de haute tension pour Sophie Robert. Jeudi prochain, la journaliste française entendra du juge à Lille si son documentaire Le Mur sera oui ou non interdit. Trois des psychanalystes qu’elle a interviewés, exigent cette interdiction parce qu’ils estiment que Robert a découpé et composé leurs propos de façon à les rendre ridicules. Robert réfute ces accusations et dit que toutes ces déclarations sont représentatives de la psychiatrie française d’aujourd’hui. « J’ai tout simplement fait mon travail » dit Robert. « Si le juge me condamne, c’est la fin de la liberté de la presse. Alors il ne m’est plus possible de travailler. Et du coup ce sera aussi la fin du débat sur la psychanalyse. Car c’est, bien entendu, ce que veulent ces psychiatres : rendre le débat impossible ».

Le Mur dure cinquante minutes et est actuellement facile à trouver — depuis dailymotion.com à youtube.com. Le documentaire est entièrement consacré à l’autisme, plus précisément à la façon dont les psychiatres français le traitent. Selon Robert, ceux-ci sont en retard de quarante ans. Elle est soutenue dans cette thèse par l’Association Autistes sans Frontières, qui proteste déjà depuis longtemps contre la manière dont les psychanalystes conçoivent l’autisme. « L’interdiction du documentaire est “une fatwa” », dit la présidente Delphine Piloquet. « La grande force du Mur est que toutes ces affirmations révoltantes sont faites par des psychanalystes eux-mêmes ».

Les psychiatres qui apparaissent dans Le Mur, parmi lesquels aussi le Belge francophone Alexandre Stevens, semblent ignorer totalement ce que la recherche scientifique a montré : l’autisme est un trouble du développement qui est l’objet d’études de recherches neurologiques. Même un non-expert voyant ce documentaire ne peut qu’être ébahi devant la vision nébuleuse, brumeuse, que présentent des psychanalystes de renom — une vision qui renvoie au penseur légendaire Jacques Lacan.

Résumé brièvement : l’autisme est, selon eux, une psychose qui apparaît chez un nourrisson qui se referme sur lui-même pour se protéger contre l’invasion du monde extérieur. C’est surtout la mère qui porte une lourde responsabilité : l’enfant court un risque important de devenir autiste si elle est trop froide ou trop distante, ou si elle souhaite la mort de son bébé au cours de la grossesse. Ou encore des choses de ce genre. « Bah, dit en riant le psychologue belge Jacques Van Rillaer, professeur émérite à l’UCL, n’essayez pas de comprendre, c’est inutile. J’ai moi-même été lacanien et j’ai passé des milliers d’heures à chercher à comprendre. Et cela ne m’a pas réussi. En définitive c’est très triste. Je me souviens encore du temps où je voyais les parents d’enfants autistes quasi comme des malfaiteurs. Quant à ce que j’avais appris à cette époque de gens comme Lacan, c’était pour moi le catéchisme.

 

Un enfant dénié

Selon Jacques Van Rillaer, le film de Sophie Robert est assurément représentatif de l’état de la santé mentale en France. « Il y a dans ce pays encore plus de cinq mille analystes lacaniens, parmi lesquels des centaines ont été formés par Lacan lui-même. Mais une bonne partie d’entre eux n’a même jamais étudié la médecine ou la psychologie. En Belgique aussi l’influence de Lacan est encore très forte. Il y a une série de psychiatres et de psychologues qui ont reçu une formation à Paris, à L’Ecole de la Cause Freudienne, dirigée par le gendre de Lacan ». Van Rillaer trouve que ces psychanalystes forment une sorte de secte. « Je les compare à des Musulmans fondamentalistes. Bien évidemment ils ne sont pas aussi dangereux, mais ils sont presque aussi fanatiques. Et ils continuent à raconter les choses les plus folles. Les théories de Lacan sont basées sur le langage. Lacan disait que les jeux de mots sont “la clé de la psychanalyse”. J’ai connu un lacanien qui a dit à une femme qu’il n’était pas étonné que son fils avait des problèmes : elle l’avait appelé Denis. Selon cet analyste, en lui donnant ce nom, elle avait laissé entendre inconsciemment qu’elle n’avait pas désiré son fils, qu’elle l’avait déni-é. Si vous allez en thérapie chez des gens comme cela et que vous souffrez d’un véritable problème, vous courez assurément le risque de voir votre problème se compliquer.

Le psychanalyste Alexandre Stevens qui, avec deux collègues français, a introduit une plainte contre Sophie Robert, dirige dans le Hainaut un Centre résidentiel pour des enfants ayant des problèmes psychosociaux : Le Courtil. Hélas, malgré des tentatives répétées, il nous a été impossible d’obtenir de lui une réaction pour le présent article. Nous avons réussi à avoir deux fois en ligne, longuement, la psychologue flamande Nathalie Laceur, qui travaille au Courtil et qui connaît donc très bien Stevens. Mais elle aussi refuse de réagir : elle ne veut rien dire sur Le mur, ni sur le procès, ni même sur les critiques générales faites depuis longtemps à la psychanalyse.

En fait, ce conflit fait rage depuis longtemps. Au cours du XXe siècle, la psychanalyse, élaborée par Sigmund Freud il y a cent ans, a éclaté en une diversité d’Ecoles. Chacune avec son maître à penser — les noms les plus importants étant Alfred Adler, Carl Gustav Jung, Mélanie Klein et bien sûr : Jacques Lacan.

Que ces penseurs aient aujourd’hui encore tellement d’impact dans des cercles académiques, exaspère des gens comme Griet Vandermassen, philosophe et membre de Skepp, le Cercle d’étude pour l’évaluation critique des pseudosciences et du paranormal. Récemment encore, dans la revue de la pensée laïque De Geus, elle a publié un article très critique sur Freud et ses disciples. Elle y évoquait un sujet de discorde au sein de l’université de Gand. Il y a d’un côté des philosophes comme Vandermassen, Johan Braeckman et Maarten Boudry. Se trouve de l’autre côté notamment l’auteur et professeur Paul Verhaeghe, qui dirige une unité de psychanalyse et de consultation psychologique à la faculté de psychologie.

 

Conflits entre professeurs

Le débat est actuel. Un de ces jours doit paraître dans le Moniteur une offre d’emploi de chercheur pour l’unité de Verhaeghe. On cherche explicitement quelqu’un qui a l’expérience de la recherche empirique dans le domaine de la psychothérapie. Ceci suscite des résistances chez les sceptiques. « La psychanalyse était dès le départ une pseudoscience, écrit Vandermassen dans le numéro de septembre de De Geus. S’en tenir à ce cadre de pensée apparaît de plus en plus absurde lorsqu’on est informé de la croissance rapide des connaissances scientifiques sur le fonctionnement mental des humains et que l’on sait, par ailleurs, ce que la critique historique a dévoilé sur la manière dont Freud a travaillé. Freud a des mérites. C’était un excellent raconteur d’histoires et un écrivain doué. Il a contribué à répandre l’idée que nous ne sommes pas aussi rationnels que nous le croyons et il a fait de la sexualité un sujet moins tabou. Il a popularisé la thérapie verbale — mais ce n’est pas lui qui l’a inventée — et il a un grand impact culturel. Tout ceci ne signifie pas que sa théorie est valide. »

D’ailleurs ce n’était guère possible, écrit Vandermassen : « Le manque d’intégrité scientifique de Freud est saisissant. Il ne modifiait jamais ses théories en fonction de critiques ou de réfutations, mais seulement quand bon lui semblait. Les disputes internes n’étaient pas résolues par des débats, mais par des scissions. Aujourd’hui encore, la psychanalyse se caractérise par des luttes internes et des divisions ». Et du point de vue scientifique, elle laisse à désirer : « Il n’y a pas de développement d’hypothèses, pas de mises à l’épreuve expérimentale, pas d’utilisation de groupes de contrôles ».

Les psychologues, mais aussi les philosophes et les autres universitaires qui continuent à prendre au sérieux la psychanalyse doivent prendre la peine de réfléchir à ceci, conclut Vandermassen : « Une formation universitaire doit apprendre aux étudiants comment se défendre contre la pensée pseudoscientifique au lieu de l’encourager. Il faut enseigner aux étudiants comment démasquer les pseudosciences au lieu de les y plonger avec insistance ».

Paul Verhaeghe, connu notamment pour son livre, récemment paru, Het einde van de psychotherpie [La fin de la psychothérapie], a répondu par un article dans le numéro de novembre de De Geus, qu’il a signé avec deux jeunes collègues : « Les critiques formulées à l’encontre de la psychanalyse sont de l’ordre d’un préjugé et non de l’ordre de la critique scientifique ». Verhaeghe estime que des sceptiques comme Vandermassen forment un chœur de personnes prévisibles et mal informées : « Ce qui n’est pas clair, c’est si les membres de ce chœur ont une quelconque expérience clinique et/ou s’ils ont eux-mêmes réalisé des recherches empiriques. Le degré de simplisme et d’arguments bancals qu’avancent les critiques flamands de la psychanalyse ne nous rendent pas nostalgiques des cours de logique de leurs prédécesseurs, mais nous font retourner avec bonheur à l’œuvre de Leo Apostel et à la façon dont il a pu réserver une place à la psychanalyse dans la philosophie d’aujourd’hui ».

 

« Efficacité démontrée »

Renseignements pris, on apprend que Paul Verhaeghe n’est pas combattu au sein de la faculté de psychologie. Hors enregistrement, on vous fait tout de même cette critique qu’un psychanalyste parmi des psychologues est comme un astrologue parmi des astronomes. Mais personne ne vous le dit tout haut. Et l’estime paraît plus importante que la critique. Ceux qui travaillent dans l’unité de Verhaeghe doivent — comme tout universitaire — être capables de mener des recherches empiriques qui répondent aux critères de la méthode scientifique. Celui qui ne parvient pas à publier dans des revues de haut niveau n’est plus pris au sérieux. Verhaeghe est considéré comme l’homme qui a réussi, à l’université de Gand, à faire de la psychanalyse une discipline empirique.

Autrefois, dans les années septante et quatre-vingts, les tensions entre les psychologues gantois étaient parfois très vives, se rappelle le professeur émérite André Vandierendonck. « Le professeur Julien Quackelbeen était un vrai lacanien », raconte-t-il. « A cause de lui, la psychanalyse est restée longtemps le cadre de pensée dominant à Gand. Je partage les critiques de philosophes comme Griet Vandermassen. Du point de vue scientifique elle a parfaitement raison : la psychanalyse est une pseudoscience. Pendant longtemps, il n’était pas permis de tester les idées de Freud. Le maître avait toujours raison. Avec Lacan, c’était encore bien pire. L’homme racontait du pur non-sens, ses théories étaient réellement néfastes. Ceci a donné lieu, dans les années septante et quatre-vingts, à beaucoup de tensions au sein de la faculté ».

Aujourd’hui ce n’est plus le cas, dit Vandierendonck. « Je comprends parfaitement que des personnes se demandent si la psychanalyse a encore sa place dans une faculté de psychologie. En même temps, je suis convaincu que la faculté a toujours le souci de voir si l’on fait correctement du travail scientifique. Verhaeghe est l’homme qui a mis ce processus en route. Son unité a beaucoup évolué ».

Tout de même, c’est un bien petit monde que celui de la psychanalyse. Ainsi Nathalie Laceur ne travaille pas seulement chez Alexandre Stevens au Courtil, elle est également assistante pour des travaux pratiques dans l’unité de Paul Verhaeghe — mais sur ce point elle préfère ne rien dire au téléphone.

Paul Verhaeghe veut bien nous recevoir. Il ne veut pas réagir au film « Le Mur » (« Je n’ai pas vu le film »), il ne veut pas davantage parler du traitement de l’autisme (« ce n’est pas ma spécialité »), mais il veut bien encore réagir aux critiques incessantes des sceptiques. « Pour commencer, dit-il, “la” psychanalyse ça n’existe pas. De plus, je pense pouvoir faire moi-même de meilleures critiques à Freud que celles que font des gens comme Vandermassen. Dans mon unité, on fait des recherches qui paraissent dans des revues de haut niveau. L’efficacité de la psychanalyse a déjà été plusieurs fois démontrée. Malgré tout, il y a encore des personnes qui attaquent Freud de façon infantile. C’est une tarte à la crème ».

Selon Verhaeghe, un glissement de paradigme s’est opéré en psychologie au cours de la décennie passée : « Le modèle de la psychologie clinique a été remplacé par le modèle des sciences du comportement ». Avec toute une série de conséquences, dit-il : on utilise à tort et à travers des étiquettes — songez seulement à l’épidémie du trouble déficit de l’attention avec hyperactivité — et l’impact de l’industrie pharmaceutique sur la santé mentale est énorme. « Je propose que ces philosophes moralistes protestent plutôt contre cela », dit-il en ricanant. « En fin de compte, c’est ça leur mission ».

 

Du divan au prozac

Autrefois tout le monde passait par le divan. Aujourd’hui tout se monde se met au prozac. Sur ce point, Walter Vandereycken, psychiatre et professeur à l’université de Leuven [université de Louvain flamande], donne raison à Verhaegen sur un point. « Depuis des années, il y a en effet une lutte entre le courant psychanalytique et les sciences cognitives du comportement », dit l’auteur de Psychiaters te koop [Psychiatres à vendre], le livre dans lequel il dénonce l’impact de l’industrie pharmaceutique. « Mais en Flandre cette lutte appartient en grande partie à des temps révolus. Les sciences du comportement sont surtout une tradition anglo-saxonne. Cela explique que c’est surtout le monde francophone qui se cramponne à la tradition psychanalytique. En France, on n’a pas été capable ou on n’a pas voulu suivre ces chercheurs anglophones. »

« A cela il faut ajouter, dit Vandereycken, que la psychanalyse séduit fort les jeunes, parce qu’elle fournit un cadre de référence attrayant. Elle donne à penser, et pas seulement au psychologue. Vous trouvez chez des auteurs comme Freud et Lacan comme toute une vision du monde. Vous entendez parfois des étudiants dire que la thérapie comportementale a moins de profondeur ».

Selon Vandereycken, les parents flamands ne courent plus le risque d’entendre des psychiatres leur faire endosser la responsabilité de l’autisme de leur enfant. « Chez nous, fort heureusement, c’est devenu impensable. »

Si la France est prête à un renouvellement et à des formes de psychothérapie fondées scientifiquement, c’est ce que l’on le verra après le jeudi 8 décembre à Lille, quand le juge aura prononcé son jugement sur Le Mur de Sophie Robert. Comme il est absurde qu’un juge semble devoir prendre parti, indirectement, dans une dispute scientifique : en plus de la question de la liberté de la presse, toute une vision du monde est en jeu.

Traduction : Jacques Van Rillaer

http://autisteenfrance.over-blog.com/article-article-dans-le-meilleur-journal-belge-de-standaard-91162000.html

5 décembre 2011

article publié sur le site d'Autisme Infantile le 4 décembre 2011

L’incompréhension du handicap

Muriel en parlait dans son article L’autisme de Léonard, et c’est un sujet qui me touche tout particulièrement. Je veux parler de l’incompréhension, de la part de très nombreuses personnes, du principe de « handicap ».

Entre autres, on s’attend à ce que mon fils fasse comme les autres, et ce malgré son handicap. Cela peut être louable dans certains cas, quand on ne le laisse pas de côté à cause de son handicap, et qu’on fait de son mieux pour l’intégrer, mais c’est irréaliste quand on lui demande de surmonter son handicap.

À chaque fois, on trouve que j’exagère, mais je trouve que les exagérations permettent de bien comprendre mon point de vue:

  • Demande-t-on à un enfant né sans bras d’en faire repousser un pour pouvoir écrire?
  • Demande-t-on à un enfant aveugle de se débrouiller pour retrouver la vue, afin de pouvoir lire comme les autres?
  • Demande-t-on à un enfant handicapé moteur de courir comme les autres autour de la piste?

L’autisme est un handicap invisible, mais ça n’en est pas moins un HANDICAP que les handicaps physiques. Ça veut dire que mon enfant va se retrouver dans l’impossibilité de faire telle ou telle activité, ou bien avoir de très grosses difficultés à l’appréhender.

Il ne va pas pouvoir facilement rester assis au regroupement, ou dans une salle d’attente. Il va avoir du mal à comprendre les consignes qu’on lui donne, et il va falloir avoir beaucoup de patience pour lui apprendre de nouvelles choses. Il y a une multitude de points sur lesquels il va être impossible ou très dur de le faire avancer, notamment la parole.

Et pourtant, on arrive bien à aider les enfants handicapés physiques, non?

  • Il existe des logiciels pour écrire avec une caméra qui enregistre les mouvements de l’oeil, ou tout simplement la dictée de sons sur ordinateur par un logiciel de reconnaissance vocale, pour ceux qui n’ont pas la possibilité physique d’écrire.
  • On a inventé le braille pour que les personnes aveugles puissent lire et écrire comme les autres.
  • Les handicapés de toutes sortes montrent chaque année que, malgré leur handicap, ils sont incroyables et se dépassent aux handisports et Paralympiques.

Pourquoi? Parce qu’on leur a donné les moyens de dépasser leur handicap. Il est toujours présent, bien sûr, mais il ne définit entièrement plus leur vie. On a utilisé les bons outils avec eux, on leur a permis d’apprendre, de persévérer, de continuer là où beaucoup auraient baissé les bras.

En refusant de les laisser seuls, abattus, sans aide, les personnes qui les ont soutenus tout au long de leur vie ont été les leviers, les treuils qui les ont sorti des sables mouvants du handicap.

Je ne sais pas à quel point Matthieu pourra être indépendant plus tard, s’assumer financièrement, ou ne serait-ce que parler ou écrire, mais ce que je sais c’est qu’il faut lui donner les bons outils et persévérer, car en n’abandonnant pas aux premières difficultés, on lui permettra d’utiliser ces outils si son handicap le permet un jour.

Quand nous insistons pour que certains outils soient employés, ce n’est pas pour pénibiliser les gens autour de nous, c’est pour donner une chance à notre enfant handicapé de faire un pas de plus dans la direction de son autonomie future.

http://autismeinfantile.com/observation/reflexion-sur-lautisme/lincomprehension-du-handicap/

5 décembre 2011

Pierre DEBRAY-RITZEN "La scolastique freudienne" - 1973

Interview de Pierre DEBRAY-RITZEN pour la parution de son livre publié chez Fayard "la Scolastique freudienne" dénonçant l'obscurantisme de Freud et son utilisation systématique d'une symbolique extravagante. L'auteur explique les raisons pour lesquelles il accorde peu de crédit au vocabulaire freudien ...

5 décembre 2011

article publié sur le blog de Franck Ramus FRblog le 20 novembre 2011

Réflexions sur le documentaire le Mur

(CV Franck Ramus)

 
Ci-dessous les quelques réflexions que je peux apporter en soutien de la réalisatrice Sophie Robert du documentaire "Le Mur". (cf. précédent post)
Considérant mon expertise de la recherche scientifique sur le développement cognitif et cérébral de l'enfant et sur ses pathologies (y compris l'autisme), je pense être en mesure de témoigner sur les points suivants:
1)      La psychanalyse, en tant que théorie du psychisme humain, n'est pas parvenue en plus d'un siècle d'existence à rassembler de preuves suffisantes ni de la validité de ses concepts théoriques, ni de la validité de ses explications des causes des troubles du développement psychologique. En parallèle, des théories différentes basées sur la psychologie cognitive, les neurosciences, et la génétique, ont été formulées, testées scientifiquement, et ont apporté la preuve de leur bien-fondé.
2)      La psychanalyse, en tant que pratique à visée thérapeutique, n'est pas parvenue en plus d'un siècle d'existence à démontrer une efficacité supérieure au placebo pour la quasi-totalité des troubles du développement. En parallèle, d'autres types de thérapies ont été développés et certaines ont prouvé une efficacité significativement supérieure au placebo et aux thérapies analytiques. Les données sur l'autisme ont été passés en revue et résumés notamment par la Haute Autorité de Santé en 2010.
3)      En conséquence, dans la plupart des pays du monde (hormis la France, la Suisse, l'Argentine, le Brésil...), la psychanalyse ne bénéficie plus d'aucun crédit ni scientifique ni médical. Elle n'est plus enseignée à l'Université, ni dans les départements de psychologie, ni dans les départements de psychiatrie. Elle reste fréquemment enseignée dans des départements de philosophie ou de littérature, où on l'apprécie peut-être pour ses qualités philosophiques ou littéraires, mais où l'on ne se préoccupe pas de validation scientifique des théories, ni d'évaluation des thérapies.
Dans ce contexte de l'évolution des connaissances scientifiques et médicales sur l'autisme, ses causes, et les différentes formes de thérapies possibles, le documentaire de Mme Sophie Robert présente un état des lieux tout à fait honnête, confrontant aux connaissances actuelles le discours de psychanalystes qui prennent fréquemment en charge des enfants autistes en France. Le documentaire met notamment en évidence l'absence totale d'ambition et d'efficacité thérapeutique et l'absence totale de projet éducatif de la part des intervenants pratiquant des thérapies analytiques de l'autisme. Il permet donc de comprendre précisément pourquoi la France a été condamnée par le Conseil de l'Europe (résolution ResChS(2004)1 du 10 mars 2004) pour violation notamment de l'article 15.1 de la Charte sociale européenne, relative à l'éducation des personnes handicapées. Ce documentaire apporte donc des éléments essentiels au débat public qui doit avoir lieu en France sur la prise en charge des enfants autistes (et qui a largement été amorcé par le plan Autisme). Il serait par conséquent absolument inconcevable de vouloir en interdire la diffusion.
Pour en venir au fond de la plainte, la réalisatrice a-t-elle utilisé des procédés déloyaux pour déformer le discours des intervenants, notamment par l'extraction de propos hors de leur contexte au cours du montage? Cette accusation me parait peu plausible pour les raisons suivantes:
1)      Le discours affiché par les intervenants dans le documentaire est fidèle à ce qui est écrit dans au moins une partie de la littérature psychanalytique, par exemple les livres de Jacques Lacan, de Bruno Bettelheim et de nombre de leurs successeurs. On peut retrouver des propos similaires sur les sites et forums sur internet sur lesquels s'expriment certaines associations psychanalytiques.
2)      La réalisatrice n'a visiblement pas caché aux intervenants son attitude critique, leur opposant de manière répétée des interrogations sur les bases cérébrales de l'autisme, sur les facteurs intervenant in utero, et sur les thérapies non psychanalytiques.
3)      Le montage ne semble pas faire un usage excessif du découpage: la plupart du temps les plans sont longs et contiennent plusieurs phrases de chaque intervenant, sans coupure.
4)      Quand bien même certains propos auraient été coupés de leur contexte, ils sont tellement clairs et édifiants qu'on ne voit pas quel contexte pourrait en modifier le sens. Notamment les propos minimisant l'inceste paternel, tout comme les propos exposant l'absence d'objectifs, de méthodes, et de résultats des thérapies analytiques, sont sans aucune ambigüité et inexcusables, quels que puissent être les contextes dans lesquels ils ont été énoncés.
A l'appui de la bonne foi de la réalisatrice, je note également qu'on ne peut pas l'accuser d'avoir sciemment choisi de mauvais intervenants, faiblement qualifiés ou marginaux dans leur domaine, qui seraient de piètres représentants de leur discipline, afin de mieux se moquer de leur discours et discréditer ainsi injustement l'ensemble de la discipline. En effet elle a pris soin de choisir des intervenants faisant incontestablement autorité dans leur domaine, notamment trois chefs de service (actuels ou anciens) de pédopsychiatrie dans des centres hospitaliers universitaires prestigieux (les Pr. Golse, Delion et Widlöcher), un professeur des universités (Pr. Danon-Boileau), et le pédiatre le plus médiatique et le plus influent de France (Dr. Aldo Naouri). La sélection des intervenants me semble donc refléter un souci particulier de donner toutes leurs chances aux partisans de la psychanalyse d'exposer le meilleur de leur discipline.
Pour conclure, le documentaire de Mme Sophie Robert est une pièce clé d'un débat public important. On ne peut pas le censurer sous prétexte que certains intervenants ont des remords sur ce qu'ils ont dit. Mme Robert a usé pour la réalisation de son documentaire de procédés tout à fait usuels dans ce métier. Quand bien même le montage final serait discutable, il n'y aurait pas là de motif suffisant pour en interdire la diffusion. Si l'on devait interdire le documentaire de Mme Robert pour ce motif, on devrait alors interdire pour le même motif tous les documentaires et reportages télévisés diffusés quotidiennement en France.
Dans mon activité de chercheur, j'ai eu à maintes reprises l'occasion d'être interrogé par la presse écrite ou par la télévision, et j'ai parfois été mécontent des citations qui m'étaient attribuées ou du montage effectué. Je n'ai jamais envisagé de demander l'interdiction de la diffusion des articles ou reportages en question. Lorsque c'était nécessaire, j'ai simplement fait usage de mon droit de réponse. C'est ainsi que les débats peuvent avoir lieu tout en respectant la liberté d'expression. Que les plaignants exigent un droit de réponse auprès des médias diffusant le documentaire, plutôt que de porter le débat sur un terrain juridique totalement inapproprié. Les controverses scientifiques et médicales ne se résolvent pas dans les tribunaux, mais par la libre expression et le débat public sans aucune censure.
3 décembre 2011

article publié sur le site de Michel Balat le 2 décembre 2012

"Le mur" : un honteux montage. Témoignages.

vendredi 2 décembre 2011, par Michel Balat

 

Un film "le mur : autisme et psychanalyse" réalisé par Sophie Robert, circule sur le net actuellement depuis quelques semaines. Ce document résulte d’une série d’interviews effectués auprès de plusieurs d’entre nous sur un sujet complexe et difficile à traiter en quelques mots. Le montage se révèle une entreprise de disqualification de la psychanalyse et présente une version pervertie des positions des personnes interrogées. Devant cet abus de confiance manifeste, certains psychanalystes ont réagi en portant plainte contre la réalisatrice. La CIPPA (coordination internationale des psychanalystes psychothérapeutes de personnes autistes) fondée par Geneviève Haag et présidée par Dominique Amy, nous a proposé de réunir un dossier regroupant un certain nombre d’informations parmi lesquelles figurent les témoignages de Beranrd Golse, Laurent Danon Boileau et Pierre Delion, membres de la CIPPA et de Christine Loisel, sur les circonstances dans lesquelles nous avons été piégés. Plutôt que de répondre par la polémique, nous préférons diffuser largement les pièces du dossier afin que les personnes intéressées puissent avoir des éléments sur ce que les psychanalystes peuvent apporter aux enfants autistes, et à leurs parents, et juger par elles-mêmes du niveau des attaques dont nous sommes, pour beaucoup d’autres, les cibles actuelles.

Pierre Delion

http://www.balat.fr/Le-mur-un-honteux-montage.html

3 décembre 2011

article publié dans RUE89 le 2 décembre 2011

Autisme : la Belgique, fin de l'errance pour des familles françaisesPartager l'article sur Facebook

Sophie Verney-Caillat | Journaliste Rue89
Audrey Cerdan | Photographe Rue89

Dans cette école belge, plus de la moitié des autistes sont Français. Grâce à des méthodes éducatives, ils deviennent « d'autres gamins ». Reportage.


Maël en classe dans son école à Mons, le 17 novembre 2011 (Audrey Cerdan/Rue89)

(De Mons) « Quand ils parleront, ils auront l'accent belge. » Sophie Carlier, institutrice spécialisée pour les autistes, n'a pas renoncé à faire parler ses élèves. Ils ne sont que quatre dans sa classe de maternelle intégrée dans le programme « Teacch », sont tous français et ont 6 ou 7 ans.

Assistée d'une puéricultrice et d'une stagiaire, elle applique cette méthode dite « comportementale », que leurs parents ont désespérément cherchée dans leur pays, avant de trouver leur eldorado chez notre voisin belge.

Au Clair Logis, école spécialisée nichée dans les bois en périphérie de Mons, Sophie tente d'« apprendre » à ces enfants entrés très tard à l'école. Apprendre à s'occuper seul, à écouter l'autre, à le regarder, apprendre des interactions simples comme « bonjour » ou « merci »… « On doit tout leur apprendre ! », sourit-elle, sans une once de découragement. Tout tient en un mot : autonomie.

A 5 ans, Maël a le développement d'un enfant de 18 mois

Maël, 7 ans, est autiste sévère : il ne parle pas, ne mange pas seul, grince des dents sans arrêt, porte des couches… mais sait nager, chanter et rire aux éclats. Comme tous les autistes, il a des capacités, mais ne les montrera pas s'il n'est pas stimulé. Et elles sont bien cachées.

Maël est arrivé au Clair Logis en mars, après une longue errance. Sa mère, Coralie Le Mor, s'était rendu compte dès ses neuf mois que la prématurité de Maël n'expliquait pas seule son comportement anormal :

« Au début, je me suis dit qu'il était peut-être sourd, puis je suis allée sur Internet et j'ai compris que son regard vide, son trop grand calme… c'était de l'autisme. »

A 3 ans, Maël n'entre pas à l'école, mais à l'hôpital de jour. Trois demi-journées par semaine. Le reste du temps, il est gardé par sa grand-mère. A 5 ans, « il a le développement d'un enfant de 18 mois », selon les pédopsychiatres. Ceux-ci conseillent aux parents d'attendre, car l'état de Maël peut s'améliorer… Mais comment ? La mère ne le voit pas.


Maël et sa mère Coralie (Audrey Cerdan/Rue89)

« Que les autres parents ne vivent pas ce que j'ai vécu »

Surtout lorsque Maël, aiguillé par la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH) atterrit dans un Institut médico-éducatif (IME), « là où tous les handicaps sont confondus », résume sa mère. Dans le minibus qui l'emmène chaque matin, Maël tape sans cesse à l'arrière du siège du chauffeur :

« Il refait des crises, me tape, je ne dors plus… Il ne va pas bien du tout du tout. »

Coralie décide de le sortir de là. C'est alors qu'elle entend parler des écoles publiques de la Communauté française de Belgique.

Au Clair Logis, la scolarité est gratuite, la Sécurité sociale française ne prend en charge que les allers-retours en taxi (57 km pour relier Mons à Valenciennes), qui se chiffrent à 2 500 euros par mois. « Ce n'est rien à côté de ce que coûte une place en IME : 950 euros par jour », dénonce Amandine Weaver, maman de Maxence, 13 ans, aussi élève au Clair Logis.

Désormais investie à temps plein dans son association, Le Monde de Maxence, cette jeune femme se définit d'emblée comme « militante extrême », et consacre toute son énergie à ce que « les autres parents d'autistes ne vivent pas ce que j'ai vécu », à savoir la culpabilisation par la psychanalyse, l'enfermement en HP de son fils, les neuroleptiques, l'impossibilité de trouver une assistante de vie scolaire faute de budget… et, finalement, la Belgique comme seul « avenir ».


Maxence en classe, le 17 novembre 2011 (Audrey Cerdan/Rue89)

« Parfois, ça peut virer au conditionnement »

La salle de classe est organisée en zones de travail afin que Maël et les autres aient plus de repères. Chaque enfant dispose d'un espace bien défini : à sa gauche, une étagère avec les paniers des activités qu'il doit faire, et à sa droite, une « finish box ». « Ça évite qu'ils recommencent toujours la même chose », remarque l'institutrice.

Ils apprennent déjà à jouer, mais sont-ils contents ? « Ça, on ne sait pas », reconnaît Sophie.

Après les activités individuelles, Maël se trouve assis à la table face à la maîtresse. La consigne : trier des photos représentant soit des chaussures, soit des bouteilles. On dirait que Maël fait exprès de se tromper pour provoquer l'adulte et faire durer le plaisir. Quand l'institutrice obtient ce qu'elle veut, elle le félicite : « Tu as fini ton travail, bravo ! »

Ce système de récompense est au cœur des pédagogies comportementalistes Teacch ou ABA, mais Sophie l'a adapté à sa manière :

« Parfois, ça peut virer au conditionnement, c'est un peu comme avec un chien à qui on donne un sucre. Moi, je préfère récompenser avec un sourire, un “bravo” ou une caresse plutôt que de la nourriture. »

S'intégrer « sans déranger les autres »

Maël a une ultra-sensibilité à la paume des mains, il est très réactif aux odeurs, il est chétif et a l'air fatigué. Mais à l'intérieur de cette coquille, bien caché, il semble y avoir un autre Maël. Un enfant qui sollicite l'attention, qui veut bien faire, qui hésite à dévoiler son intelligence, qui a besoin d'un contexte pour faire plaisir à l'adulte… Mais soudain, il peut sortir de son monde et partir dans un bref élan quand se noue une complicité.

Depuis qu'il est scolarisé au Clair Logis, « c'est un autre gamin. Il progresse à son niveau », selon sa mère. Maël peut espérer passer d'autiste sévère à autiste léger, « s'intégrer » selon sa maîtresse. C'est-à-dire qu'il n'ira pas dans le système « ordinaire », comme disent les Belges, mais pourra sortir au cinéma, au restaurant, à la plage avec ses parents sans « déranger les autres ».

Et c'est énorme. Beaucoup ne retournent plus au supermarché avec leur enfant s'il risque de se rouler par terre en public. C'est ainsi que nombre de parents d'autistes ne sortent pratiquement plus et finissent repliés sur la seule cellule familiale (ce qui explique l'explosion de nombreux couples).


Maël avec son institutrice (Audrey Cerdan/Rue89)

« Une journée sans crise, c'est une bonne journée »

Les parents d'autistes français qui se sont tournés vers ces techniques comportementales vantent leur efficacité, qui serait à les entendre scientifiquement prouvée. Au Clair Logis, plus de la moitié des élèves sont des Français, un chiffre en constante augmentation. Modestes, les institutrices qui utilisent ABA ou Teacch n'avancent aucune statistique.

Selon Françoise Zinque, institutrice dans l'une des classes de primaire, l'autisme n'est pas un « handicap », mais une « différence » :

« Ce qui veut dire qu'il y a une place pour tout le monde dans la société, c'est juste que pour eux, il faut plus de moyens. »

Dans le cahier de liaison, elle rend compte de tous les mini-événements de la journée. « Une journée sans crise, c'est une bonne journée », nous confie-t-elle. Elle ne se permet pas de remarques aux parents, même si elle trouve que certains sont « trop protecteurs, ils font tout à la place de leur enfant, ce qui n'est pas leur rendre service. »

La moitié parlera, un quart lira

Sophie Dieu, la directrice du Clair Logis, a découvert récemment qu'en France, l'autisme était souvent traité comme une « psychose infantile » dont la solution se trouvait dans la psychanalyse des parents, en particulier de la mère. Même si elle qualifie certaines mères de « trop fusionnelles », elle ne trouve « pas utile » de les culpabiliser, alors que ces parents sont surtout à ses yeux des gens « très courageux ».

Elle a été choquée quand elle a entendu parler du « packing », l'enveloppement de l'autiste dans des draps humides et froids censés l'aider à reconstituer sa personnalité fragmentée, qui se pratique en France mais est controversée.

Elle n'a qu'une idée en tête : qu'à l'issue de l'école primaire, la plupart des enfants sachent manger et s'habiller seuls, soient propres et jouent… qu'ils sachent gérer ce « trouble envahissant du développement » (TED) qu'est l'autisme et dont ils ne guériront pas. Si possible, qu'ils se mettent à parler (la moitié environ) et à lire (un quart).

Alors, ils pourront intégrer un collège spécialisé, faire des incursions dans des établissements ordinaires, et à leur majorité, rejoindre des ateliers protégés, où ils travailleront un peu. Au moins les parents seront-ils enfin soulagés.

Amandine, la mère de Maxence, n'a pas l'intention de s'affranchir de l'« épée de Damoclès » qui pèse au-dessus de la tête de son fils : elle veut lui faire intégrer un collège spécialisé en Belgique, ce qui n'est pour l'instant pas possible. Elle attend déjà que le Défenseur des droits (ex-Halde) se prononce sur la plainte qu'elle a déposée pour « discrimination » contre l'Etat français, qui n'avait pas pu scolariser son fils. Réponse attendue en janvier.

 

GIF : autoportrait de Maxence.

GIF : autoportrait de Maxence
2 décembre 2011

article publié dans lamontagne.fr le 1er décembre 2011

Une intégration réussie mise en péril

l'école Lucie-Aubrac, Sébastien Aumaître accueille dans sa classe des enfants malades grâce à l'aide d'un auxiliaire de vie scolaire. Un accompagnement qui risque de prendre fin en janvier.

 

Élisabeth Coursol et Virginie Belin sont les mères de Valentin et Arthur, enfants extraordinaires, qui doivent se battre plus fort que les autres pour faire partie du tourbillon de la vie. Un combat quotidien derrière chaque pas, chaque progrès ou chaque chute. Pour les soutenir un peu plus, elles ont redynamisé le conseil de la vie sociale (CVS) de l’IME Le Moulin de Presles, où sont accueillis leurs garçons.

Un long parcours. Virginie est la maman d’Arthur, un garçon plein de vie, atteint d’une maladie orpheline baptisée syndrome d’Angelman, qui provoque des retards moteurs et mentaux. Depuis son plus jeune âge, il a croisé la route du fils d’Élisabeth, Valentin, porteur du syndrome de West, une épilepsie grave.

On avait dit à ces mamans que leurs bambins ne feraient rien, ne seraient rien. Un deuil à faire à l’orée de la vie qu’elles n’ont jamais accepté : « Ils ont une énergie incroyable, il n’y a jamais de pause avec eux. Comment pourrions-nous baisser les bras alors qu’eux se battent autant ? », expliquent-elles. Devenues amies, les deux femmes ont alors commencé le long combat dit de l’intégration, pas pour que leurs enfants soient comme les autres, mais pour qu’ils trouvent une place qui leur convienne.

Créer du lien. Il y a deux ans, en étroite collaboration avec Didier Boulanger, directeur de l’IME Le Moulin de Presles, et toute son équipe, elles remettent sur pied un CVS un peu abandonné. Élisabeth Coursol est élue présidente, Virginie Belin vice-présidente. Elles y représentent tous les enfants et leurs parents, et défendent leurs intérêts. « Les parents sont soucieux de l’évolution de leurs enfants et de faire changer le regard porté sur le handicap. Nous avons des enfants handicapés, nous ne le sommes pas, notre voix doit compter ! », témoigne Virginie Belin. Alors, avant chaque conseil officiel, le bureau du CVS convie les parents à une réunion où chacun peut dire ce qu’il veut, afin de coller au mieux aux attentes et inquiétudes. Une réussite avec une augmentation croissante des parents présents.

Inquiétudes. Au coeur de toutes les préoccupations : l’intégration d’une quinzaine d’enfants dans la classe de Sébastien Aumaître, instituteur spécialisé de l’école Lucie-Aubrac, qui risque de se trouver bien seul dans sa classe, sans aide extérieure.

Depuis septembre 1994, selon la volonté de M. Petitcolin, alors directeur de La Vernière (rebaptisée IME Le Moulin de Presles), des enfants en capacité et en âge d’être scolarisés sont accueillis dans l’école du quartier de Presles.

Une quinzaine d’enfants intégrés à Lucie-aubrac

Un accueil qui fait partie de la vie de l’école. Pour en être convaincu, il suffit d’observer une récré ou un temps de cantine. Ici, rien de plus normal que de demander du pain en signe Makaton (langue des signes simplifiée), de pousser un enfant à aller plus vite à l’épervier ou de l’aider à manger. Même les crises et difficultés induites par les maladies sont accueillies calmement par les enfants, qui s’étonnent souvent que les autres écoles n’aient pas des « copains de l’IME ».

Des apports réciproques sans crainte ni préjugé, un modèle de réussite. Un juste équilibre qui s’est construit au fil du temps, mais sur lequel se pose aujourd’hui un voile d’incertitude. Avec huit élèves le matin et autant l’après-midi, Sébastien Aumaître a de quoi faire. Pour continuer sereinement à faire progresser les enfants, ce maître a besoin d’un auxiliaire de vie scolaire (AVS). Mais depuis septembre, ce n’est plus le cas.

« La ville de Cusset et le Programme de réussite éducative (PRE) ont mis à disposition Laurent, un AVS formidable, pour aider le maître. C’est une grande chance, mais ce n’est pas le rôle de la mairie. Et puis cet arrangement est provisoire. En janvier, Laurent partira », s’inquiète Virginie Belin. « Nous avons une grande admiration pour le travail de notre enseignant et nous ne doutons pas une seconde de ses compétences, mais nous sommes très inquiets quant à la gestion du quotidien et la mise en sécurité de nos enfants », s’alarme la présidente.

Au coeur du problème, l’Agence régionale de la santé (ARS), « qui devrait, mais ne finance pas ce poste ». Il y a quelques jours, les deux mamans sont allées se battre pour leurs enfants, une fois de plus, auprès de l’inspecteur de l’ARS. Se battre pour donner une place à leurs enfants. 

Prochain rendez-vous du CVS, le 25 janvier, à 17 h 30, à l’IME. Contact : cvsimecusset@gmail.com

2 décembre 2011

article publié sur le site Mise en Abyme - Tribune de Genève - le 30 novembre 2011

Le reportage 36.9° de la TSR traitant de l’autisme primé !

Le reportage 36.9° de la TSR traitant de l’autisme (15 septembre 2010)) vient d’être primé par la Fondation Eben-Hézer!

A cette occasion, ne manquez pas l’interview de Christophe Ungar (journaliste du reportage de 36.9°) et Filippo Passardi (parent ayant participé au reportage) dans l’émission Médialogues de la RSR.

A entendre sur: http://www.rsr.ch/#/la-1ere/programmes/medialogues/?date=...

.

Encore toutes nos félicitations à Christophe Ungar et à son équipe pour ce magnifique reportage !!!!

 

ou : http://www.tsr.ch/video/emissions/36-9/2470221-au-coeur-du-cerveau-autiste.html

2 décembre 2011

article publié dans la Tribune de Genève - Mise en abyme le 1er décembre 2011

Parents, étudiants, professionnels: INDIGNEZ-VOUS !

Lors de notre Journée du 26 novembre dernier, des vérités ont énoncées, les positions de chacun sont maintenant un peu plus claires. Il reste encore toutefois encore un long chemin à parcourir pour que chacun assume vraiment, face aux parents et aux professionnels, ses propres choix théoriques et donc pratiques.

Dans le public, il y a eu à un moment donné  la prise de parole d'une étudiante qui suit actuellement des cours à l'Université de Lausanne, en Faculté de psychologie.... Son intervention a été abasourdissante : AUJOURD'HUI SUR LES BANCS DE L'UNIVERSITE DE LAUSANNE ON APPREND A DES JEUNES QUI  SE FORMENT ET QUI BIENTÔT SUIVRONT NOS ENFANTS  SUR LE TERRAIN QUE L'AUTISME EST UNE PSYCHOSE !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! INCROYABLE MAIS VRAI !!

Cette étudiante n'avait JAMAIS entendu parler d'autres approches que celles d'ordre psychanalytique !!!!!

Vous ne me croyez pas ? Audio bientôt disponible sur notre site: www.autisme-ge.ch.... à entendre absolument !

Parents, étudiants et professionnels : INDIGNEZ-VOUS !!!!!!

C'est précisément ce que nous condamnons : le monopole de la pensée, l'endoctrinement qui ne respecte ni la différenciation critique, base de tout travail scientifique, ni les conclusions d'études publiées dans le plus importantes revues scientifiques au niveau international.

L'Université de Lausanne pratique de la désinformation. Qu'en est-il des autres Universités ? Qui diligentera enfin une enquête à ce sujet ????? Que font nos autorités ? Sont-elles sous le joug d'un intérêt particulier, lequel  ?

C'est grave ! Nous dénonçons cet état de fait ! Nous voulons que l'information scientifique soit prodiguée à nos étudiants  dans le circuit officiel de la formation ! Qu'ils reçoivent un enseignement qui fasse le point  réel de la situation : il y a DES approches et non UNE approche de l'autisme.

A bas les monopoles, vraie source de toutes les tensions ! A bas la pensée unique !

Nous nous indignons !! Quel sera le premier politique à s'indigner autant que nous et avec nous ???? Qui nous aidera le premier ?

Faut-il planter sa tente dans un parc public pour être entendu ?

http://miseenabyme.blog.tdg.ch/archive/2011/12/01/parents-etudiants-professionnels-indignez-vous1.html 

 

 

2 décembre 2011

Journée rencontre Norm'handicaps le 3 décembre 2011 avec l'association Meuphine

2 décembre 2011

Envol Loisirs accueille les familles sur le spectacle "Ecoute ta mère et mange ton short" 11 décembre 2011

Les Aventuriers à Fontenay sous bois, Festival Rock, Electro, Pop

Bal Rock jeune public - dimanche 11 décembre 2011 - 16 heures

Le Festival des Aventuriers a mis en place des aménagements pour accueillir le public handicapé. voir la charte de l'accueil du public handicapé.

cliquez sur l'image pour vérifier que le spectacle est visible par votre enfant

Envol Loisirs accueille les familles sur le spectacle "Ecoute ta mère et mange ton short". 

Ce bal  Rock se déroule debout pour permettre à tous de danser. Les familles qui le souhaitent pourront s'assoir sur des coussins. Les bénévoles seront présents sur place comme pour les séances ciné-ma différence. Des bouchons pour les oreilles seront fournis à l'accueil pour ceux qui sont hyperaccoustiques. Installation de nos jeunes 1/2 heures avant le spectacle.

Toutes les infos http://www.envol-loisirs.org/ev%C3%A8nements/

 

 

 

1 décembre 2011

article publié sur le site d'Autisme Infantile le 27 novembre 2011

Donnons une suite au Mur!

Souscription pour la création d’une série documentaire en 3 volets sur la psychanalyse

Depuis le 7 septembre 2011, Autistes Sans Frontières diffuse sur son site le film « Le MUR ou la psychanalyse à l’épreuve de l’autisme » créé en partenariat avec la société Océan Invisible Productions. Le choix de diffuser largement ce documentaire sur Internet a permis à toutes les personnes concernées par la problématique d’y avoir un accès libre et gratuit. Ce film s’inscrit dans le cadre d’une série documentaire que je réalise, dédiée au décryptage de la psychanalyse à l’intention du grand public.

Cette souscription a pour objectif de finaliser cette série audiovisuelle, provisoirement intitulée « Voyage dans l’inconscient », en exploitant les images inédites déjà tournées, et d’autres images, afin de conclure le travail amorcé avec le MUR. Le caractère exceptionnel des images réalisées, les enjeux de société considérables qu’elles soulèvent, et depuis peu la procédure qui m’est intentée par trois psychanalystes, contrecarrent ou ralentissent considérablement le schéma de production classique de cette série documentaire. C’est pour ça que j’ai besoin de votre aide, afin que ces images, que certains aimeraient voir disparaître, soient offertes au plus vite au débat public et démocratique qui doit avoir lieu dans notre pays.

Le but de cette série est d’informer l’opinion publique sur la réalité du message de la psychanalyse exprimée par les psychanalystes eux-mêmes, en approfondissant le travail de décryptage entrepris avec le MUR. Elle permettra de montrer, qu’au-delà même de la problématique de l’autisme, tous les Français sont concernés directement par le message de la psychanalyse, et donc de poser les enjeux d’un débat de société urgent qui nous concerne tous: journalistes, politiques, parents, patients, hommes, femmes, citoyens…

Sophie Robert besoin de votre soutien !

Cet appel à souscription a pour objectif d’aider:

    • à la production de cette série en 3 volets d’environ 90 minutes et à sa diffusion télévisuelle, cinématographique ou à défaut sur Internet
    • à la fabrication des DVD
    • Comment faire ?

Deux possibilités (personnes, associations, institutions, entreprises…):

      • La souscription de soutien permet d’aider à la fabrication de cette série en tant que donateur. Il suffit de remplir le formulaire, accompagné d’un chèque du montant de votre choix, libellé à l’ordre de Océan Invisible Productions, et de le retourner à la société Océan Invisible Productions, 2 place aux Bleuets, 59000 Lille.
      • Devenir contributeur financier de la série, au-delà de 250 euros de don. Vous avez la possibilité de devenir contributeur financier de la série. En cas d’exploitation commerciale, ceci vous offre la perspective d’un remboursement de la somme investie en contribution, voire même d’un retour sur investissement. Dans ce cas, précisez le montant que vous désirez investir en contribution. Un contrat vous sera alors proposé.

Merci de diffuser cet appel à souscription très largement autour de vous.

Série en trois volets sur la psychanalyse

Les psychanalystes, l’inconscient et la sexualité

Le premier volet est consacré à la nature de l’inconscient et sa relation avec la conscience: la dynamique du transfert et du contre transfert et leur maniement dans la cure. Pourquoi parler de psychosexualité? Comment les psychanalystes appréhendent-ils la sexualité, en particulier féminine? Que signifient les concepts de phallus, et le concept de castration? Quel est le rapport entre le phallus et l’inconscient? Comment appréhender le complexe d’Oedipe aujourd’hui, et l’évolution depuis Freud des névroses qui composent l’essentiel de la clientèle des psychanalystes en cabinet.

La psychanalyste dans l’institution psychiatrique

Le deuxième volet traitera de la place de la psychanalyse dans l’institution psychiatrique, à travers l’exploration des troubles envahissants du développement, notamment la psychose et l’autisme; l’interprétation psychanalytique de l’origine et de la dynamique de ces troubles, la façon dont la psychanalyse agit sur ces troubles graves, auprès des adultes et des enfants; peut-on exercer la psychanalyse en institution? Quelles sont les perspectives de guérison ou d’amélioration? Puis nous aborderons la question des rapports entre la psychanalyse et les neurosciences; enfin, nous chercherons à savoir si le contact avec des enfants psychotiques et autistes impacte le regard du psychanalyste pédopsychiatre sur le monde qui l’entoure. Ce deuxième olet développera les séquences du MUR agrémentées de nombreuses séquences inédites.

La psychanalyse dans la cité

La troisième partie sera consacrée aux liens entre la psychanalyse et l’anthropologie, notamment à travers l’oeuvre de Claude Lévi-Strauss sur les structures élémentaires de la parenté; puis nous aborderons les ponts entre psychanalystes et religions du livre, leurs communautés de valeurs aussi bien que leurs divergences; enfin, nous chercherons à savoir comment les psychanalystes se situent en tant que mouvement de pensée par rapport à l’évolution de la société depuis Freud et Lacan. La psychanalyse évolue-t-elle? Quelles sont les questions qui l’agitent de l’intérieur? Quel regard les psychanalystes portent-ils sur leur propre mouvement et comment voient-ils leur avenir dans un monde qui risque d’être dominé par les neurosciences?

http://autismeinfantile.com/informations/actualites/donnons-une-suite-au-mur/?utm_source=feedburner&utm_medium=feed&utm_campaign=Feed%3A+AutismeInfantile+%28Autisme+Infantile%29&utm_content=Yahoo!+Mail

1 décembre 2011

Message de M. Ban Ki-Moon secrétaire général des Nations Unies

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Secrétaire général
SG/SM/13983
OBV/1059

Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

 

M. BAN KI-MOON INVITE LES ÉTATS, LA SOCIÉTÉ CIVILE ET LES INDIVIDUS À ŒUVRER EN FAVEUR DES HANDICAPÉS EN VUE D’UN DÉVELOPPEMENT VIABLE ET ÉQUITABLE

 

On trouvera, ci-après, le message du Secrétaire général des Nations Unies, M. Ban Ki-moon, publié à l’occasion de la Journée internationale des personnes handicapées, célébrée le 3 décembre 2011:

Il y a 30 ans, l’ONU observait pour la première fois la Journée internationale des personnes handicapées, qui avait pour thème la pleine participation et l’égalité.  Des progrès remarquables ont été faits au cours des trois décennies écoulées, tant en ce qui concerne la sensibilisation aux droits des personnes handicapées que la consolidation du cadre normatif international visant à faire appliquer ces droits – du Programme d’action mondial de 1982 à la Convention de 2006 relative aux droits des personnes handicapées.

De plus en plus de pays s’emploient à protéger et à promouvoir les droits des personnes handicapées, mais les problèmes demeurent néanmoins nombreux.  En effet, le nombre de pauvres et de défavorisés est plus élevé parmi les personnes handicapées, qui risquent deux fois plus que les autres de ne pas recevoir les soins de santé dont elles ont besoin.  Dans certains pays, leur taux d’emploi représente seulement un tiers de celui de l’ensemble de la population.  Dans les pays en développement, on constate un écart de 10 à 60 % entre le taux de scolarisation des enfants handicapés et celui des autres enfants dans le primaire.

Cette exclusion sous de multiples formes a un coût élevé, non seulement pour les personnes handicapées mais aussi pour le reste de la société.  Cette année, la Journée internationale des personnes handicapées vient nous rappeler que le développement, pour être durable, doit être équitable, accessible à tous et favoriser l’intégration.  Il importe donc d’associer les personnes handicapées à toutes les étapes des processus de développement, de la conception au suivi et à l’évaluation.

La lutte contre les attitudes négatives, l’insuffisance des services, les difficultés d’accès et autres barrières sociales, économiques et culturelles profitera à la société tout entière.

À l’occasion de cette journée, j’invite les gouvernements, la société civile et tout un chacun, partout dans le monde, à œuvrer en faveur et aux côtés des personnes handicapées, dans la perspective d’un développement qui n’exclue personne et qui soit viable et équitable à l’échelle du monde.

http://www.un.org/News/fr-press/docs/2011/SGSM13983.doc.htm

1 décembre 2011

Article sur le film qui fait scandale : "canard enchainé" 30/11/11

canard-enchaine-30-novembre

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