Bernadette Rogé, professeur en psychopathologie développementale à l'Université de Toulouse et directrice de l'association CERESA, s'est vue remettre hier la Légion d'honneur par Geneviève Fioraso, secrétaire d'Etat chargée de l'enseignement et de la recherche. Reçue à la préfecture de Haute Garonne, Bernadette Rogé a reçu la plus haute décoration honorifique française pour l'ensemble de ses travaux sur l'autisme. Depuis plus de 30 ans, cette spécialiste de l'autisme, formée aux États Unis, lutte pour la reconnaissance de l'approche pédagogique au détriment de l'approche psychanalytique traditionnelle. «Faire face aux traditions a été difficile mais à force de recherches et de persévérance les choses finissent par changer», a déclaré Bernadette Rogé, très heureuse de la venue de Geneviève Fioraso. Ses recherches incluent notamment un dépistage de l'autisme dès l'âge de 24 mois et le développement de méthodes éducatives qui mettent l'accent sur la communication et la socialisation pour les enfants qui sont par ailleurs scolarisés en milieu ordinaire. La remise de cette médaille s'est faite en présence des membres de l'association CERESA qui travaillent au quotidien avec Bernadette Rogé mais aussi de parents dont les enfants avec autisme sont pris en charge par l'association. «Cette récompense est une reconnaissance de notre travail mais c'est aussi un symbole fort et porteur d'espoir pour l'orientation des prises en charge des enfants autistes dans notre région et partout en France», a conclu Bernadette Rogé.
Bernadette Rogé décorée de la Légion d'honneur pour son action en faveur des autistes
article publié dans la Dépêche
Récompensée pour son action en faveur des autistes
Publié le 15/04/2014 à 03:51, Mis à jour le 15/04/2014 à 08:39
Légion d'honneur
Bernadette Rogé décorée hier soir par Geneviève Fioraso, secrétaire d'état chargée de l'enseignement./ Photo DDM, Michel Labonne
Paul Courtois
Hyperactivité : une technique qui retient l'attention
article publié dans Sciences et avenir
Le neurofeedback pourrait être un traitement prometteur chez les enfants et adolescents atteints d'un trouble déficitaire de l'attention avec hyperactivité.
A lire aussi : TDAH : l'origine neurobiologique confirmée
La technique : l'activité cérébrale de l'enfant est enregistrée puis retransmise en temps réel sur un écran en une représentation graphique ludique qu'il devra apprendre à maîtriser.
TEST. Dans une étude menée au CHU d'Amiens (Neuroscience & Medicine, 2011), les effets du neurofeedback ont été comparés à ceux du médicaments standard, le méthylphénidate, sur des enfants de 7 à 12 ans souffrant d'un trouble du déficit de l'attention avec hyperactivité (TDAH). Ces derniers visionnaient un film, qui était interrompu lorsque leur attention diminuait. Ils devaient alors se concentrer à nouveau pour que la vidéo reprenne.
La difficulté à se concentrer est due à une immaturité du cerveau
Résultat, bien que moins efficace que le médicament, la technique a tout de même permis d'améliorer les symptômes. Le Dr Alain de Broca, neuropédiatre au CHU d'Amiens et coauteur de l'étude, explique : "La difficulté à se concentrer est due à une immaturité du cerveau. Apprendre à se focaliser sur une tâche permet d'améliorer sa capacité de concentration". Ce qui laisse entrevoir des bénéfices à long terme.
Reste que l'enfant doit être impliqué dans le processus, ce qui demande une certaine maturité, et surtout de la volonté. "Le neurofeedback n'est pas adapté aux enfants trop jeunes ou grandement éprouvés par leurs troubles", souligne Alain de Broca. Finalement, il s'agit d'une méthode efficace pour apprendre à maîtriser son attention, comme la méditation ou la relaxation.
Ministère de la Santé : les coulisses d'un non changement
Paris, le vendredi 11 avril 2014 – Nous le soulignions de nouveau hier, le maintien de Marisol Touraine au ministère de la Santé en a surpris (sinon agacé) plus d’un. Beaucoup y ont vu un signe du mépris des deux têtes de l’exécutif, qui par cette absence de changement semblaient faire peu de cas de la colère et de l’inimité des professionnels de santé à l’égard de Marisol Touraine. L’amertume a été d’autant plus vive que pendant une semaine la « Santé » ne figurait même plus dans les attributions de Marisol Touraine, ce qui pouvait laisser croire à une disparition pure et simple du ministère.
Un énarque médecin aux petits soins de François Hollande
Comme certains l’avaient suggéré (espéré) l’éclipse de la Santé cachait la volonté de François Hollande et de Manuel Valls de confier l’Avenue de Ségur à une personnalité différente. Mais, comme le révèle aujourd’hui le Point, les deux têtes de l’exécutif avaient chacun leur candidat. Le favori de François Hollande était le docteur Aquilino Morelle, qui fut sa plume préférée pendant la campagne présidentielle. Cet énarque et médecin qui est actuellement le chef du pôle communication de l’Elysée a longtemps été inspecteur général des affaires sociales. Il a ainsi pu mettre sa sagacité au service de l’élucidation de plusieurs grands scandales sanitaires de ces dernières décennies : le sang contaminé (il fut l’auteur d’un rapport révélant l’existence de collectes de produits sanguins en prison) et l’affaire Mediator. Le nom d’Aquilino Morelle pour prendre la tête du ministère de la Santé avait déjà été évoqué après la victoire de François Hollande, mais ce dernier semblait à l’époque avoir préféré le conserver dans son giron. Avec la nomination de Jean-Pierre Jouyet comme secrétaire général de l’Elysée, certains dont la journaliste politique du Point, Sihem Souid, considéraient qu’Aquilino Morelle risquait de jouir d’une aura moins importante ; changement qui n’aurait pas échappé à François Hollande qui aurait alors de nouveau songé à la Santé pour son compagnon d’arme.
Jean-Marie Le Guen, un mauvais signal
Cependant, bien qu’il soit comme lui un fils d’immigrés espagnols, Manuel Valls préférait à Aquilino Morelle un autre candidat : Jean-Marie Le Guen. Médecin également, l’actuel président du conseil de surveillance de l’Assistance publique des hôpitaux de Paris (AP-HP) a été pressenti à plusieurs reprises pour le poste de ministre (ou secrétaire d’Etat) à la Santé. Il est en effet un parfait connaisseur des dossiers intéressant cette sphère. Mais choisir le strauss-khanien qui passa quelques temps à la Mutuelle nationale des étudiants français (MNEF) déplaisait à François Hollande qui selon Sihem Souid redoutait que cette nomination soit un mauvais signal envoyé aux médecins. Jean-Marie Le Guen ne jouit pas en effet d’une réputation parfaite auprès de ses confrères. Il est en effet connu comme le défenseur de la réduction des coûts dans les hôpitaux et sa position en faveur de la transformation de l’Hôtel Dieu lui a valu bien des inimitiés chez certains praticiens de l’AP-HP.
Alors que l’ambition du gouvernement est justement une recherche d’économies, en particulier à l’hôpital, François Hollande a peut-être considéré que Jean-Marie Le Guen serait trop immédiatement perçu comme une menace.
Marisol Touraine pour départager le Président et le Ministre
Ainsi, à l’instar de ce qui a prévalu pour le ministère de l’Intérieur, les deux têtes de l’exécutif ont chacun renoncé à leur candidat pour la Santé (Jean-Marie Le Guen a gagné le secrétariat d’état aux relations avec le Parlement et Aquilino Morelle est resté à l’Elysée) et se sont tournés vers un troisième homme, ou plutôt une femme, Marisol Touraine. L’histoire ne dit pas en effet si, l’objectif auto-imposé de la parité n’a pas été un atout pour Marisol Touraine. Le ministère de la Santé est peu de choses.
Aurélie Haroche
Lettre aux doyens sur l'autisme à l'Université
Le 4 mars 2014,
A M. Christian Berthou et M. Mathieu Gallou
Au-delà de la provocation inqualifiable qu'a constitué l'interview de M. Melman dans "Le Télégramme", le rôle de l'Université de Bretagne Occidentale face aux personnes concernées par l'autisme nous interroge.
Sous la direction du Pr Lazartigues, le Service Universitaire de Psychiatrie de l'Enfant et de l'Adolescent a organisé de nombreuses journées scientifiques, sous la forme de "Regards Croisés". Les personnes autistes ou leur famille pouvaient y assister, participer aux débats. Depuis 2011, la fermeture est progressive : tarif payant réduit, absence de tarif réduit, puis interdiction de participation.
Lors de la conférence du 27 février, Mme Laznik a fait état d'un prétexte technique : elle n'avait pas demandé l’autorisation aux parents du bébé pour la projection de la vidéo à des non-professionnels. Mais le chef de service a ensuite indiqué, quand nous étions sortis, que dorénavant, les colloques seraient réservés aux professionnels.
Pourtant, « L’autisme est unique parmi tous les domaines de la médecine par les contributions majeures que les parents y ont apportée » - Mary Coleman (cité dans « A History of Autism. Conversations with the Pioneers » Adam Feinstein) Bulletin scientifique de l’Arapi – n°31 – printemps 2013 – p.74
On peut ajouter que les témoignages et analyses des personnes autistes elles-mêmes sont décisives : Temple Grandin, mais aussi Georges Huard, de l'Université de Montréal, qui a participé à plusieurs conférences à l'Université de Bretagne Occidentale. Des personnes autistes sont intervenues dans le DU autisme qui avait été mis en place. Emmanuel Dubrulle a travaillé avec le Pr Lazartigues et le Dr Lemonnier sur le profil sensoriel et cognitif des personnes autistes. Josef Schovanec témoigne dans de nombreuses conférences et dans son livre "Je suis à l'Est" (Presses-Pocket).
L'autisme n'est pas un domaine de la vie où les professionnels peuvent se passer des usagers. Les usagers ne veulent pas se passer des professionnels, mais un - lourd :) - passé continue à peser toujours.
Nous ressentons donc vivement l'exclusion organisée actuellement envers les usagers. Cette exclusion n'est pas anecdotique et semble destinée à devenir systématique.
De même, des étudiants nous rapportent fréquemment que les cours en psychologie continuent à définir l'autisme comme une psychose infantile, ce qui témoigne d'un retard dans la mise à jour des connaissances particulièrement flagrant. La Société Française de Psychiatrie, sous l'égide de la Haute Autorité de Santé, recommande depuis 2005 d'utiliser la CIM-10 (classification internationale des maladies).
La loi précise également : "Article L246-1 du Code de l'action Sociale et des Familles - Toute personne atteinte du handicap résultant du syndrome autistique et des troubles qui lui sont apparentés bénéficie, quel que soit son âge, d'une prise en charge pluridisciplinaire qui tient compte de ses besoins et difficultés spécifiques.
Adaptée à l'état et à l'âge de la personne, cette prise en charge peut être d'ordre éducatif, pédagogique, thérapeutique et social.
Il en est de même des personnes atteintes de polyhandicap."
Le développement à l'Université de théories identiques aux propos de M. Melman, complètement obsolètes (au point que Mme Laznik et M. Botbol les ont désavoués publiquement, parlant de plus de 30 ans de retard) augure mal d'une prise en charge pluridisciplinaire adaptée.
Bien des responsables d'établissements médico-sociaux font état d'un aveuglement idéologique des jeunes professionnels sortant de l'Université (intervention à la conférence à Lorient de l’Ecole de la Cause Freudienne du 26 janvier 2013, débats sur le 4ème schéma finistérien pour les personnes handicapées), mais aussi des professionnels plus âgés dont la formation initiale obsolète n’a pas été réactualisée sur la base des découvertes scientifiques récentes ni sur les recommandations de bonnes pratiques professionnelles ou le plan autisme.
Dans une étude en cours de publication commanditée par l'ARS et les 4 conseils généraux de Bretagne sur la prise en charge des personnes autistes dans les établissements médico-sociaux, la résistance au changement des jeunes en sortie de formation initiale est relevée.
Le 3ème plan autisme (période 2013-2017) prévoit le développement de formations pour améliorer la prise en compte des personnes autistes, sur la base des cinq recommandations de bonnes pratiques diffusées depuis 2005 par la HAS et l'ANESM.
Les Universités bretonnes - au sens large, et pas spécifiquement votre Université - sont pleinement responsables dans la diffusion de connaissances non actualisées. Cela nous porte préjudice, en tant qu'usagers, mais cela portera également préjudice aux étudiants à leur sortie de formation.
Le samedi 1er février 2014, a eu lieu à la fac de lettres une autre conférence intitulée « DSM, Plan Autisme…Imposer une clinique sans sujet dans les institutions » et présentée ainsi : "Nous avons choisi d’interroger la présence de la psychanalyse dans la cité en ces deux lieux, l’institution et l’université, la présence encore possible d’une pratique et d’un discours.(...)." Cette conférence était destinée à un certain nombre d'étudiants, qui devaient attester de leur présence. Encore une fois, cela a été l'occasion de promouvoir la théorie des mères froides comme origines de l'autisme, de critiquer le diagnostic précoce, le recours à l'orthophonie, de refuser l'accès à des soins adaptés (comme la mélatonine en cas de difficulté d’endormissement). Il est paradoxal de prétendre investir "la cité" en prônant des méthodes qui conduisent à l'exclusion d'une fraction non négligeable de la population (une personne sur 150).
Le site de la fac dans son programme de manifestations scientifiques [sic] prévoit le 21 mars une journée d'étude intitulée Psychanalyse, institution et prise en compte du sujet : quels enjeux pour le psychologue clinicien ? : "la question de l’intérêt de la psychanalyse comme orientation pour le psychologue clinicien dans sa mission d’aide au sujet souffrant dans un contexte institutionnel se verra confronter au quotidien d’une pratique clinique." Encore une conférence pour lutter contre la mise en œuvre du 3ème plan autisme, comme toutes les conférences organisées à l'université de Bretagne Occidentale depuis quelques mois !
L'ignorance conduit à l'incompétence, et en matière d'autisme, elle provoque la mal-traitance.
Il suffit de lire les témoignages de maltraitance rassemblés par une association de parents et remis cette semaine à Mr Gautron , directeur de l’ARS et à Madame Carlotti, ministre, pour se rendre compte que cette emprise de la psychanalyse sur les professionnels du médico-social est responsable de nombreux cas de maltraitance.
La progression de la scolarisation en milieu ordinaire, comme un meilleur diagnostic des jeunes adultes ont été favorisés par l'action du CRA (Centre de Ressources Autisme) de Bohars, action qui a été particulièrement sensible dans la population finistérienne [46% des personnes autistes recensées en Bretagne seraient dans le Finistère]. De ce fait, il y a et il y aura de plus en plus de jeunes étudiants autistes. La mission Handicap de l'Université assure sa fonction d'accueil.
Mais l'Université devrait également assurer un environnement favorable, qui passe par la lutte contre les préjugés et les idées reçues sur l'autisme. Ces préjugés se sont déjà traduits par l’exclusion à Brest d’un étudiant soupçonné d’autisme. Il y a 40 ans, les psychiatres américains, sous la pression des militants gays, décidait que l’homosexualité n’était plus une perversion sexuelle. Penseriez-vous que l’université serait accueillante à des étudiants homosexuels si l’enseignement dispensé niait le droit à la différence sexuelle et s’appuierait sur l’édition antérieure du DSM ? La diffusion des théories assimilant l’autisme à une psychose, alors qu’il s’agit d’un trouble neurodéveloppemental, dont les bases génétiques et épigénétiques sont de plus en plus connues, est une violence morale envers les étudiants autistes.
Nous vous proposons donc d’organiser avec vous une ou des conférences sur l'autisme. Nous faisons intervenir Josef Schovanec à Quimper le 22 avril, et il serait disponible pour des conférences à Brest le 18 ou 19 avril. Il captive son auditoire, en donnant beaucoup d'exemples concrets et avec humour. Une information scientifique actualisée sur l'autisme pourrait être faite en même temps.
Nous sommes prêts à vous donner plus d'explications sur ces différents points. Veuillez agréer, Messieurs les doyens, l'expression de nos sentiments distingués.
Pour le Collectif Bretagne Autisme :
Audrey Piaux et Jean Vinçot (Asperansa) Bérengère Guénanen (Autisme Breizh Autonomie), Noëlle Chevance et Nathalie Jamier (Autisme Cornouaille), Carine Gloanec et Christelle Le Mérour (Lud’Autisme).
Professeur Eric Schopler, 1984, extrait d’une intervention lors d’un congrès au sujet du rôle des parents. Créateur du dispositif TEACCH, en Caroline du Nord (depuis 1972)
"Ils ont été les meilleurs enseignants que j’ai connus.
Ils avaient suivi eux-mêmes un cours accéléré sur l’autisme pendant des jours, des nuits, des semaines et des années.
Si leur enfant ne parlait pas et ne comprenait pas, certains de ces parents-professeurs ont soulevé le fardeau d’anticiper ce que l’enfant cherchait à communiquer.
Lorsque l’enfant ne savait exprimer son amour ou son attachement, ils ont appris à s’en occuper sans attendre le partage
Ils ont adapté les habitudes alimentaires de la famille pour tenir compte de ses préférences bizarres
Ils ont poursuivi l’apprentissage de la propreté de longues années bien au-delà du temps nécessaire pour leurs autres enfants et ont lavé patiemment les traces de ce lent apprentissage dans des lessives sans fin.
Ils ont appris à leurs autres enfants à protéger leurs possessions des ravages de leur frère ou sœur handicapé.
Ils leur ont appris, par l’exemple, à prendre plus que leur part de responsabilité pour cet enfant et ils leur ont montré la compassion même lorsqu’ils étaient à court de patience.
Leurs études se poursuivaient tous les jours bien au-delà de l’heure du coucher et ils ont consacré bien des nuits sans sommeil à la compréhension de l’autisme.
Ils m’ont appris à remettre en cause ma conception de l’évaluation et de la psychothérapie, à évoluer de l’expression des sentiments à la résolution de problèmes.
Contrairement aux chercheurs, ces parents ne pouvaient pas laisser de côté des questions pour lesquelles aucune méthodologie n’avait été établie.
Contrairement aux cliniciens, ils ne pouvaient pas transférer l’enfant ailleurs parce qu’ils n’étaient pas formés pour gérer de tels problèmes
C’est parce qu’ils ont poursuivi leurs études malgré leurs échecs, leurs frustrations et leurs défaites qu’ils sont devenus de si bons enseignants.
Les parents m’ont appris qu’il est possible qu’une attente ordinaire (comme de faire venir au monde un enfant et de l’élever) soit contrariée sans raison apparente et qu’il est possible de vivre au quotidien avec cette déception.
Qu’il n’existe pas une façon unique d’élever convenablement un enfant, même avec un handicap sévère, mais toute une palette de différences
Celles-ci dépendent de la nature et de la sévérité du handicap de l’enfant, des ressources et des aspirations de la famille où il est né.
Il y a de la place pour d’importantes variations individuelles dans l’éducation des enfants.
Ces leçons sont précieuses pour nous tous qui n’avons pas d’enfant handicapé.
A tous les parents qui me les ont données, je serai éternellement reconnaissant."
Traduit et présenté par Sophie Biette (ARAPI) lors de la journée régionale du 10 mai 2012 à Rennes, organisée par Autisme France Bretagne Pays de Loire.
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Le cerveau autiste, couvert de plaques de neurones anormaux
article publié dans le quotidien du médecin
31 mars 2014
Déterminer l’étiologie exacte de l’autisme pose depuis longtemps un gros problème aux chercheurs qui n’avaient jusqu’à présent réalisé des études post mortem que chez des adultes. Ce manque a été résolu par Rich Stoner de l’université de Californie à San Diego et ses collègues, qui sont parvenus à rassembler les coupes de tissus prélevés sur 22 enfants de 2 à 12 enfants, et à en décrire le phénotype à l’aide d’hybridation ARN in situ ciblant 63 gènes, y compris des gènes impliqués dans la pathogénie de l’autisme. Leurs résultats viennent d’être publiés dans le « New England Journal of Medicine ».
Le bon neurone pour la bonne couche corticale
Ils ont observé que des portions de cortex, de cinq à sept millimètres de long traversant plusieurs couches corticales présentaient une déstructuration de leur organisation laminaire habituelle. Chacune des six couches corticales présente en effet des types cellulaires particuliers, or les marqueurs exprimés par les cellules retrouvées dans ces plaques ne correspondaient pas à la couche où elles se trouvaient. Cette désorganisation touchait les neurones, mais pas les cellules gliales, et était présente chez 10 des 11 enfants autistes de l’étude, et chez un seul des 11 enfants non autistes. S’il n’y avait pas de schéma qui se répétait d’un enfant à l’autre, les auteurs précisent toutefois que le degré de désorganisation était cohérent avec la sévérité des symptômes autistiques.
Contourner les zones anormales
De telles anormalités étaient présentes dans des tissus provenant du cortex préfrontal dorsolatéral et dans le lobe temporal, impliqués dans le dans les émotions, la communication et le langage, mais pas dans le lobe occipital. En outre, seuls les neurones étaient touchés, et pas les cellules gliales. Selon les auteurs, de tels résultats permettent de tracer l’origine de l’autisme jusque dans la vie fœtale, ce qui serait un argument supplémentaire en faveur de diagnostics et d’interventions précoces. Ces troubles de l’organisation ne touchant pas l’ensemble du cortex, il serrait donc théoriquement possible de contourner les régions anormales et de forcer les zones alentours à assumer un rôle accru dans les fonctions cognitives liées au langage et aux comportements sociaux.
Damien Coulomb
Rich Stoner et al, Patches of Disorganization on the Neocortex of Children with Autism, The New England journal of Medicine, 27 mars 2014.
Présentation du documentaire Quelque chose en plus de Sophie Robert à Paris en présence de nombreuses personnalités
PARIS : vendredi 11 avril, à l'initiative de l'association Agir et Vivre l'autisme, présidée par Vincent Dennery, projection à 19H30 à l'hôtel de région Ile de France, salle Paul Delouvier, 35 Bd des Invalides, Paris 7ème. En présence de Sophie Robert, du Collectif Autisme, de Jean-Paul Huchon, Président de la Région île de France et de M. Guillaume Blanco, chef de projet du troisième Plan autisme 2013-2017
Sophie Robert & Bertrand Jacques
Superbe présentation du film "Quelque chose en plus" de la réalisatrice Sophie Robert toute émue et fière de présenter son film devant un public nombreux. Bertrand Jacques de la Fondation Autisme anime la soirée à son côté.
Jean Paul Huchon, président du conseil régional Ile de France soutien avec enthousiasme une prise en charge efficace qui répond aux recommandations de la HAS (Haute Autorité de Santé).
L'occasion pour Guillaume Blanco de rappeler le travail du fond qu'il mène avec les associations du Collectif Autisme et autres acteurs du terrain pour déployer un vrai plan de changement. Le travail est long et la détresse des familles encore énorme, dur d'essayer de rattraper 40 ans de retard !
Réouverture du zoo de Vincennes vu par Plantu
Vivre avec un autisme - Fontenay-sous-Bois et sur facebook !
https://www.facebook.com/pages/Vivre-avec-un-autisme/1408463582748369?fref=photo
J'y étais ... (jjd)
LOGEMENT & DEPENDANCES -> Le choc de simplification dans le handicap : fausse bonne idée !
09/04/2014 | par Arnaud Delannay | Actualités
©Jérôme Rommé - Fotolia.com |
Pour beaucoup, la norme handicap est trop coûteuse et freine l’effort de construction. Faut-il pour autant l’abandonner ? Fausse bonne idée, car elle ne répond à aucun des problèmes réels qui sont posés. |
Nous entendons, depuis plusieurs années mais avec une pression plus forte ces derniers mois, une petite musique insistante sur la réduction des normes en matière de construction de logements. L’idée est la suivante : empiler des normes bloque ladite construction et vient réduire la capacité à produire ou à acheter des biens immobiliers en raison de l’inflation du coût. Pourquoi pas, et c’est sans doute vrai dans bon nombre de paramètres de l’économie de la construction. Pour autant, quitte à être à contre-courant d’idées défendues par certaines fédérations professionnelles, il est souhaitable de ne pas céder sur le handicap.
Qui ne s’est pas étonné en visitant un logement conçu dans les dernières normes, que les pièces d’eau aient pris de l’importance ? Ridicule peut-être quand ces surfaces sont construites au détriment d’autres. Il est vrai que l’inflation des prix immobiliers a entraîné une réduction des capacités d’achat et donc de restrictions de surfaces. Mais cette réflexion est une vision court-termiste, basée sur une approche décalée de la vision à long terme qui devrait animer la société tout entière sur la place du handicap au sens large du terme.
Premier postulat : nous sommes tous des handicapés potentiels
Nous sommes tous des handicapés potentiels, tout simplement parce que notre regard sur le handicap n’est pas le bon : nous voyons, dans nos schémas mentaux, le handicapé comme celui qui se déplace en chaise roulante. C’est une version tronquée et étriquée. Il existe en effet plusieurs formes de handicaps et le premier d’entre eux est celui de la perte d’autonomie liée à l’âge. Avec le vieillissement de la population et la volonté de maintien à domicile, c’est sans doute un des principaux risques. Renoncer aux normes handicapés, c’est renoncer à cette volonté de savoir vivre ensemble dans la durée, en permettant à des personnes âgées de vieillir dans leur logement sans devoir faire des travaux d’adaptation.
Le premier des handicaps est celui de la perte d’autonomie liée à l’âge.
Ensuite, il convient de préciser que les décrets sur l’accessibilité (17 mai 2006) ne visaient pas que les occupants du logement : « Est considéré comme accessible aux personnes handicapées tout bâtiment d’habitation collectif ou tout aménagement lié à un bâtiment permettant à un habitant ou à un visiteur handicapé, avec la plus grande autonomie possible, de circuler, d’accéder aux locaux et équipements, d’utiliser les équipements, de se repérer et de communiquer. Les conditions d’accès des personnes handicapées doivent être les mêmes que celles des autres publics ou, à défaut, présenter une qualité d’usage équivalente ». C’est donc une vision globale que de considérer que le visiteur a également sa place dans le logement, voire même, dans un contexte de familles mouvantes (décohabitations, retour des enfants, etc.), qu’il faille penser à une mutation régulière du parc (10 % du patrimoine change de mains chaque année).
Deuxième postulat : est-ce réellement une économie que de réduire la norme ?
L’abandon de la norme handicap dans les logements est une mauvaise idée parce que cette norme a un coût qui a été depuis longtemps intégré dans les prix de revient. On se pose moins la question de l’inflation foncière, de la surenchère sur les opérations entre les promoteurs (qu’ils soient sociaux ou de promotion privée), que de la norme handicap. Il est exact que c’est plutôt l’empilement des normes qui pose problème, mais celle-ci est peut-être absorbable par la réflexion sur l’industrialisation de la construction. On constate d’ailleurs que dans la composition du prix d’un logement, ce qui a le plus augmenté ces dernières années, c’est la multiplication des diagnostics et attestations en tous genres (sismique, acoustique, pour ne citer que les dernières).
Renoncer à la norme handicap, c’est se priver de l’émergence d’un parc adapté alors que le parc ancien n’est pas toujours prévu pour cela. Un seul exemple : il n’est pas rare qu’on ne puisse pas adapter les parties communes d’immeubles collectifs car les réservations d’ascenseurs sont trop petites, les portes sont trop étroites, ou parce que les logements ont des murs porteurs inadaptés. Dès lors, ces logements ne pourront jamais être mis aux normes, alors qu’ils peuvent répondre à des besoins réels de la population. Renoncer à la norme handicap en renvoyant les habitants atteints de handicap, ou réserver une partie de logements aux handicapés, peut être un choix jugé pragmatique mais il n’est pas nécessairement une solution, en tout cas « la » solution.
Il faut d’ailleurs reconnaître que la norme handicap de 2006 n’est pas d’une contrainte énorme en termes d’équipements. Elle vise à prévenir plus qu’à traiter une réelle adaptation du logement. C’est peut-être une partie d’hypocrisie dans les propositions actuelles : cela permet de vendre des plus petites surfaces et donc de retrouver une clientèle (d’investisseurs et de propriétaires occupants) dont on comprend la logique et elle est parfaitement légitime ; chaque mètre carré a un prix, réduire les surfaces, c’est revenir avec des prix moins élevés (ou une pièce en plus pour les spécialistes de la construction de cages à lapin !).
Renoncer à la norme handicap, c’est se priver de l’émergence d’un parc adapté.
Troisième postulat : faire reculer la norme, c’est faire payer le contribuable
La politique de construction des logements adaptés est aujourd’hui payée par l’acheteur (bénéficiaire handicapé ou non) ou le locataire. C’est exact que cela constitue une charge. Mais finalement, ce n’est pas au détriment de l’occupant qui peut bénéficier certes de toilettes XL, mais en même temps de pièces de vie plus grandes, d’une chambre dans laquelle il peut mettre un lit autour duquel il peut tourner etc. C’est donc un élément de confort dont il profite.
En réduisant la capacité de construire des logements adaptés ou pour le moins adaptables, on va développer les projets d’adaptation des logements et, pour le coup, il faudra trouver les moyens de financer ces travaux d’adaptation : cela peut être fait par l’occupant quand il en a les moyens et qu’il est propriétaire, mais dans certaines situations, c’est la collectivité qui paye l’addition. Et on ouvre le bal du millefeuille : intervention de la maison départementale pour le handicap, des mutuelles complémentaires, de l’Agence nationale pour l’amélioration de l’habitat, des collecteurs 1 % logement etc. Au-delà des questions financières, c’est une vraie artillerie administrative qui intervient !
Le contribuable est donc sollicité et l’exemple vaut également pour les logements locatifs sociaux : les travaux reconnus comme étant des travaux d’adaptation des logements en faveur des handicapés ou des personnes vieillissantes peuvent donner lieu à des dégrèvements sur les taxes foncières sur les propriétés bâties, sur l’immeuble considéré. C’est donc, dans le cas d’interventions d’adaptation, la collectivité qui finance les travaux. Est-ce normal ? Cette stratégie est-elle durable ? Il y a fort à parier que, compte tenu des restrictions budgétaires, ceci ne peut pas perdurer. Cette question est saillante pour le parc collectif et elle l’est aussi pour le parc individuel. On se souvient de la proposition de loi adoptée autorisant les propriétaires à faire modifier des pièces de leur logement (garage) en surface habitable pour répondre à un besoin d’adaptation.
Enfin, cette question est réellement cruciale à l’échelle de la collectivité et, dans ce domaine, nous avons assisté ces derniers mois à un report de décisions prises par la loi handicap de 2005. Le report pour les établissements recevant du public est un signal désagréable pour l’insertion du handicap dans la société. Ne soyons pas naïfs : le tout-handicap est peut-être excessif, mais n’oublions pas que « nous sommes tous des handicapés potentiels ». Une société qui laisse une place pour le handicap respecte au sens large une partie de sa population, âgée ou pas, dépendante ou pas, mais pour laquelle l’inclusion dans la vie de la cité reste prioritaire. Protestons contre les normes handicap, voyons en elles un facteur bloquant du marché immobilier, mais encore une fois, changeons d’angle de vue, élargissons le spectre de réflexion !
CE QU’IL FAUT FAIRE
Plutôt que de critiquer la norme handicap, il vaut mieux…
• Parler de logements adaptés et adaptables
Le logement adapté est celui qui permet de s’adapter au handicap précis. Le logement adaptable c’est celui qui, au cours de la vie, permettra une adaptation lors de l’apparition du handicap.
• Mettre en place une véritable prospective
À l’échelle des territoires sur le vieillissement cela permet de mesurer le besoin en termes de logements adaptés et adaptables, avec la collaboration des Clic.
• Engager des opérations de mixité et de spécialisation
Le handicap peut parfaitement s’intégrer dans des opérations dédiées : exemple des logements pour autistes autonomes.
• Flécher un parc adapté et rendre les attributions réservées dans le parc locatif
Les logements adaptés doivent profiter prioritairement aux personnes réellement handicapées. Cette solution est valable dans le parc social comme dans le parc privé locatif avec, pourquoi pas, une petite adaptation de défiscalisation contre une location de bien adapté.
• Permettre des travaux dans les PLU
À savoir permettre des transformations de surfaces pour des personnes handicapées, avec possibilité de dépasser le COS.
L'origine neurobiologique du trouble du déficit de l'attention confirmée
PARIS, 10 avril 2014
Une étude vient de confirmer, chez la souris, l'origine neurobiologique du trouble du déficit de l'attention (TDA), un syndrome dont les causes restent mal connues. Des chercheurs du CNRS, de l'université de Strasbourg et de l'Inserm1 ont identifié une structure cérébrale, le colliculus supérieur, dont l'hyperstimulation entraine des modifications de comportement similaires à celles de certains patients souffrant de TDA. Leurs travaux montrent aussi une accumulation de noradrénaline dans la zone concernée, mettant en lumière un rôle de ce médiateur chimique dans les troubles de l'attention. Ces résultats sont publiés dans la revue Brain Structure and Function.
Le trouble du déficit de l'attention touche entre 4 et 8% des enfants. Il se manifeste principalement par une perturbation de l'attention, une impulsivité verbale et motrice, parfois accompagnés d'hyperactivité. Environ 60% de ces enfants présenteront encore des symptômes à l'âge adulte. Il n'existe à ce jour aucun traitement curatif. Seule l'administration de psychostimulants améliore l'état des patients, avec cependant des effets secondaires importants tels que la dépendance. Une controverse persistante autour de l'origine neurobiologique de ce trouble a freiné le développement de nouveaux traitements.
L'étude strasbourgeoise s'intéresse au comportement de souris transgéniques présentant un défaut développemental au niveau du colliculus supérieur. Cette structure, située dans le cerveau moyen, est une plaque tournante sensorielle impliquée dans le contrôle de l'attention et de l'orientation visuelle et spatiale. Les souris étudiées sont caractérisées par une duplication des projections neuronales entre le colliculus supérieur et la rétine. Cette anomalie provoque une hyperstimulation visuelle du colliculus supérieur, dans lequel on trouve également un excès de noradrénaline. Les effets de ce neurotransmetteur, qui varient chez différentes espèces, sont encore mal connus. Cependant, ce déséquilibre en noradrénaline est associé à des changements comportementaux significatifs chez les souris porteuses de la mutation génétique. En les étudiant, les chercheurs ont observé une perte de l'inhibition : les souris hésitent par exemple moins à pénétrer dans un environnement hostile. Elles ont en fait des difficultés à prendre en compte les informations pertinentes et font preuve d'une forme d'impulsivité. Ces symptômes rappellent ceux des patients adultes souffrant d'une des formes du TDA.
Actuellement, les travaux fondamentaux sur le TDA utilisent surtout des modèles animaux obtenus par des mutations perturbant les voies de production et de transmission de la dopamine. Chez les souris au colliculus supérieur malformé, ces voies sont intactes. Les modifications interviennent ailleurs, au niveau des réseaux de neurones du cerveau moyen. Utiliser ces nouveaux modèles permettrait de développer une approche plus globale du TDA, en élargissant le périmètre classique des recherches sur ses causes. Caractériser plus précisément les effets de la noradrénaline sur le colliculus supérieur pourrait donc ouvrir la voie à des stratégies thérapeutiques innovantes.
© Michael Reber / Institut des neurosciences cellulaires et intégratives
Sur cette image un marquage permet de voir les axones des neurones de la rétine (en rouge) qui innervent le colliculus supérieur (en bleu) chez une souris « normale ».
Notes :
(1) Du Laboratoire de neurosciences cognitives et adaptatives (CNRS/Université de Strasbourg) et de l'Institut des neurosciences cellulaires et intégratives (CNRS)
Références :
Defective response inhibition and collicular noradrenaline enrichment in mice with duplicated retinotopic map in the superior colliculus. Mathis C, Savier E, Bott JB, Clesse D, Bevins N, Sage-Ciocca D, Geiger K, Gilet A, Laux-Biehlman A, Goumon Y, Lacaud A, Lelievre V, Kelche C, Cassel JC, Pfrieger FW and Reber M. Brain Struct. Func. Publié en ligne le 20 mars 2014
DOI: 10.1007/s00429-014-0745-5
Contacts :
Chercheur CNRS l Chantal Mathis l T 03 68 85 18 76 l chantal.mathis@unistra.fr
Chercheur Inserm l Michael Reber l T 03 88 45 66 46 l michael.reber@inserm.fr
Presse CNRS l Lucie Debroux l T 01 44 96 43 09 l lucie.debroux@cnrs-dir.fr
A l'occasion de la journée de l'autisme, une maman résidant dans le canton d'Eu témoigne
article publié dans l'informateur-eclaireur
"La France a 40 ans de retard"
A l’occasion de la journée de l’autisme, une maman résidant dans le canton d’Eu a souhaité témoigner de ses difficultés.
Dernière mise à jour : 04/04/2014 à 11:37
Esteban et sa mère. Celle-ci témoigne des difficultés rencontrés par les parents d’enfants autistes.
Le 2 avril avait lieu la journée mondiale de l’autisme. Un handicap peu ou mal connu. Habitant dans le canton d’Eu, Esteban, 6 ans, a été diagnostiqué “autiste typique sévère”. Sa mère a souhaité alerter sur les difficultés que rencontrent les parents. “Beaucoup d’entre eux rencontrent les mêmes problématiques mais d’autant plus dans notre région”. Et elle affirme : “Nous parents, nous aimerions informer et sensibiliser un maximum de personnes à la situation de l’autisme, la France ayant 40 ans de retard dans ce domaine par rapport à certains pays étrangers notamment la Belgique et le Canada”.
Un diagnostic tardif
L’autisme est un trouble sévère et précoce du développement de l’enfant. Les conséquences sont importantes : l’isolement de l’enfant, une perturbation des interactions sociales, des troubles du langage, de la communication non verbale et un besoin de routine, d’activités stéréotypées.
“Le diagnostic a été tardif et difficile à obtenir. C’est un vrai parcours du combattant. Sans compter la lourdeur administrative pour obtenir des aides humaines, techniques ou matérielles, liées au handicap. On se sent démunis, pas impliqués et pas assez informés“.
La famille compte trois enfants. ”Nous avons évidemment beaucoup de bons moments. Mais la vie de famille est forcément chamboulée. J’ai dû réduire mon contrat de travail. Car il faut s’occuper d’Esteban mais il faut aussi l’accompagner aux différents soins“. Le manque de soutien, le regard des autres sont d’autres difficultés.
La scolarisation
Mais le principal point noir reste la scolarisation. Sans compter la grande difficulté pour intégrer les enfants à des clubs sportifs, des centres aérés ou à tout atelier.
”La prise en charge n’est pas adaptée. Il n’existe que trop peu d’intervenants pratiquant des méthodes d’apprentissage efficaces comme PECS, ABA ou TEACCH“. Ces méthodes développées dans les pays anglo-saxons ne font pas l’unanimité en France. Les structures sont souvent portées par des associations de parents.
Esteban est actuellement scolarisé en grande section de maternelle, dans une école de la vallée de l’Yères, avec la présence d’une auxiliaire de vie scolaire. Mais se pose le problème de la rentrée prochaine. ”Le CP n’est pas adapté“, explique sa maman. ”Et là nous sommes devant une impasse. Il n’existe que très peu de structures spécialisées. Nous avons fait une demande pour l’Institut Médico Educatif (IME) d’Arques-la-Bataille“. Cet IME a une section dédiée à l’autisme mais le nombre de places est limité. Une autre solution est l’hôpital de jour pour enfants (pédopsychiatrie). ”Mais nous sommes contre cette solution. Esteban a besoin d’être scolarisé, pour continuer à progresser“.
La famille espère donc que la situation va pouvoir se débloquer rapidement. ”Nous ne sommes pas les seuls à rencontrer ces difficultés. Je sais qu’Esteban peut encore progresser. Il nous surprend tous les jours“.
Le bleu est la couleur choisie pour la journée mondiale de l’autisme. Une sensibilisation a été faite au sein de l’école où est scolarisé Esteban pour que les élèves arborent cette couleur, jeudi matin. “Je remercie sincèrement les enseignants, parents et enfants du groupe scolaire de Canehan, Saint-Martin-le-Gaillard, Touffreville-sur-Eu pour leur participation et implication lors de cette journée”, souligne la mère d’Esteban.
Eu, 76Le spectacle Le Bal des Pompiers
Depuis la naissance de son fils Gabin (un 13 juillet, date du bal des pompiers), autiste et hyperactif, la vie de Laurent Savard est un “feu d’artifice permanent”. Et un combat quotidien contre les préjugés. Mais plutôt que de s’apitoyer sur son sort, ce comédien a choisi de bousculer, par l’humour, notre regard sur la différence. Le temps d’un one-man show, il nous immisce dans le parcours du combattant de parent d’enfant différent. Les portraits qu’il croque sont décapants : la directrice d’école qui n’a pas fait ce métier pour “s’occuper d’enfants handicapés”, la psy freudienne, la mère de famille scandalisée de voir Gabin se déshabiller dans un square... Toujours drôle, ne tombant jamais dans le pathos, ce spectacle est une vraie déclaration d’humour salutaire. Et une très belle déclaration d’amour à son fils.
Le Bal des pompiers, avec Laurent Savard (interprète) et Anaïs Blin (au piano). Mise en scène : Bruno Delahaye. Pour connaître la date des prochaines représentations : laurentsavard.com
Autisme & éducation : Quand va-t-on changer ce système ?
Extrait du rapport du Comité Consultatif National d'Ethique (2007) ; "En Belgique c’est le Ministère de l’Education nationale qui est le maître d’œuvre de la prise en charge des enfants atteints de syndromes autistiques. Les médecins, au même titre que d’autres spécialistes, complémentent cette prise en charge.
En France ce sont les médecins psychiatres qui sont les maîtres d’œuvre de la prise en charge, et l’accès à l’éducation est souvent considérée comme accessoire"
Quand va-t-on changer ce système ?
Page 19 :
Avis n°102 du Comité National d'Ethique novembre 2007
Pour aller plus loin :
Autisme et pédagogie
Question : n'est-ce pas le bon choix ? et cette mesure ne devrait-elle pas être généralisée ?
C’est désormais l’ARS qui dicte le bien et le mal en thérapeutique et en formation.
LE PIRE ETAIT ANNONCE: NOUS Y SOMMES . C’EST désormais l’ARS qui dicte le bien et le mal en thérapeutique et en formation.
merci de faire circuler le plus largement possible cette lettre
Direction de la santé et de la prévention
BP 90054 – 94311 ORLY CEDEX
Centre médico-psycho-pédagogique (Cmpp)
4, rue du docteur Calmette
94310 Orly
Tél : 01 48 84 11 68 – Fax : 01 48 84 49 53
Réf : FP/JPD.0314 Affaire suivie par Dr Jean-Pierre Drapier
Objet : Compte administratif 2012 –
Date : 4 avril 2014
AGENCE REGIONALE DE SANTE
D’ILE DE FRANCE
25 Chemin des Bassins
Lettre recommandée avec AR CS 80030
94010 CRETEIL CEDEX
A l’attention de Madame MAROUZE
Madame,
J’ai bien reçu votre rapport relatif au Compte Administratif 2012 du C.M.P.P. et vous en remercie.
Je prends bonne note que vous validez globalement les résultats que nous avons proposés.
Ceci étant, je ne saurais laisser passer sans réagir une mesure symbolique (80 €) et des propos d’une gravité sans précédent dans l’histoire du C.M.P.P., des établissements médico-sociaux et de la liberté de formation des psychologues.
En effet, vous écrivez : « Vous indiquez que Mme V. et M. DE D. ont participé à une formation de l’Ecole de psychanalyse des Forums du Champ Lacanien le 29 septembre 2012 intitulée « Le psychanalyste et l’autiste ». Tel que mes services vous l’ont indiqué lors de la rencontre du 13 novembre 2013, je vous rappelle que les recommandations de la Haute Autorité de la Santé relatives aux interventions auprès des enfants avec TED et autisme de mars 2012 ont classé comme non consensuelles les interventions fondées sur les approches psychanalytiques et la psychothérapie institutionnelle. Sont recommandés auprès de l’enfant avec autisme ou TED les interventions personnalisées, globales et coordonnées fondées sur une approche éducative, comportementale et développementale. De ce fait, je rejette la dépense de formation d’un montant de 80 €. Conformément aux recommandations de la Haute Autorité de la Santé, cette dépense ne peut être considérée comme justifiée par les nécessités de gestion normale de l’établissement. »
D’un point de vue strict du droit, je vous renverrai au texte même de la H.A.S. : il s’agit d’une recommandation et non pas d’une obligation de fonctionnement. On peut donc estimer que vous sur- interprétez ce texte, déjà grave dans son parti pris.
De plus, les orientations cliniques et thérapeutiques peuvent donner lieu à débats, controverses, etc… entre cliniciens et théoriciens mais ne peuvent en aucun cas, sauf à rappeler de sinistres époques, donner lieu à une décision administrative qui se substituerait à la responsabilité des cliniciens.
Enfin, je vous rappellerai que, sous l’autorité du médecin-directeur, les enfants atteints de troubles autistiques sont effectivement traités par « des interventions personnalisées, globales et coordonnées » comme recommandé par la H.A.S., incluant psychiatres, psychologues, psychanalystes, orthophonistes, psychomotricienne, groupe relationnel comprenant une éducatrice, maintien à l’école tant que possible et recours au bilan dans les centres de référence si nécessaire.
Sur un autre plan, ce refus de financement de ces formations équivaut à une immixtion dans les choix des formations des psychologues, choix qui, encore une fois, relève d’un compromis entre leur désir et les besoins de l’établissement.
Je vous demande, en conséquence, de bien vouloir revenir sur ce rejet ou bien d’en expliciter les attendus administratifs, une « recommandation » ne pouvant en tenir lieu.
Je vous prie de croire, Madame, à l’assurance de ma considération distinguée.
Dr J.P. DRAPIER
Médecin-Directeur
Chers collègues,
je vous remercie de vos trés nombreuses réactions de soutien par mail et télephone ,me confortant dans le désir de ne rien lâcher ; d’autant que beaucoup diffusent largement cette lettre et leur indignation et demandent des actions/réactions associant le plus grand nombre de collègues et/ou d’associations dans leur diversité;visiblement la dimension du précédent pernicieux créé par cette mesure a été bien saisie de même que la nécessaire mobilisation.
Profitant du relâchement relatif des emplois du temps lié aux vacances de Paques je vous propose une rencontre LUNDI 14 AVRIL DE 11H à 13H ; l’EPFCL a accepté de nous accueillir dans son local ,situé en plein centre de Paris : 118 rue d’Assas (6ème) ,métro Port-Royal .
merci de bien vouloir diffuser cette information autour de vous
bien à vous,
Jean-Pierre DRAPIER
Etre adulte et autiste : des parcours de vie à construire -> interventions en ligne
Les diaporamas des différentes interventions des journées d'étude "Etre adulte et autiste : des parcours de vie à construire" organisées par le CRAIF les 7 et 8 mars 2014 sont en ligne sur le site du CRAIF
Etre adulte et autiste : des parcours de vie à construire, les 7 et 8 mars 2014
Présentations des intervenants aux journées organisées par le CRAIF les 7 et 8 mars 2014 : "Etre adulte et autiste : des parcours de vie à construire"
Vendredi 7 mars 2014
Diagnostiquer l'autisme à l'âge adulte
Dr KRIEGER, psychiatre, Mme SOUMET-LEMAN, psychologue au Centre de diagnostic et d'évaluation de l'autisme adultes, Groupe hospitalier de la Pitié Salpêtrière, Paris (75) - Procédure et annonce du diagnostic (pdf)
Dr VEDERINE, Fondation Fondamental, Réseau de coopération scientifique en santé mentale, Créteil (94) - Diagnostic différentiel (pdf)
De l'adolescence à l'âge adulte
Dr PERISSE, psychiatre, Centre de diagnostic et d'évaluation de l'autisme, Groupe hospitalier de la Pitié Salpêtrière, Paris (75) - Troubles du spectre autistique : impact de la puberté (pdf)
Mme ROOS, psychologue, Mme MARIONNEAU, éducatrice spécialisée au Service d'éducation spécialisée et de soins à domicile "Service Autisme Solidarité", Paris (75) - Expérience d'une équipe sur les risques de rupture (pdf)
Préparer l'avenir
Mme LECA, coordonnatrice Unité 2, formation et insertion professionnelle, Dr PEYRAUD, conseiller technique médical, Maison départementale des personnes handicapées de Paris (75) - Projet de vie (pas de powerpoint)
Mme GREVIN, avocat à la Cour, droit du handicap (75) - La protection juridique du jeune majeur (pdf)
Un logement à soi
M. MONTGUILLET, président de l’association Autisme en Yvelines - Création d'un SAMSAH pour jeunes adultes autistes, en habitat regroupé (powerpoint bientôt en ligne)
Mme BARRES, médecin de santé publique - Le logement accompagné pour des personnes handicapées : quelques modèles (pas de powerpoint)
M. HERBIN, urbaniste-architecte-ingénieur, Centre de recherche pour l'intégration des différences dans les espaces de vie, Grenoble (38) :
Présentation de la démarche H.Q.U. (Haute Qualité d'Usage) : accessibilité et convenance des espaces de vie pour tous (pdf)
Présentation de la démarche H.Q.U. et de la mission d'A.M.U. (Assistance à maîtrise d'usage) (pdf)
Fiche pratique de l'Agence nationale de l'habitat (ANAH) : adaptation du logement aux besoins des personnes handicapées mentales, cognitives ou psychiques (pdf)
Plaquette de présentation du CRIDEV - Centre de recherche pour l'intégration des différences dans les espaces de vie (pdf)
Samedi 8 mars 2014
Participer à la vie de la cité
M. WILLAYE, docteur en psychologie, Service universitaire spécialisé pour personnes avec autisme (SUSA), Mons (Belgique) - Valorisation des rôles sociaux (pdf)
Mme DELIVRY, monitrice-éducatrice, Centre d’activités de Jour, FAM La Montagne à Cormeilles en Parisis (95) - Témoignage (pas de powerpoint)
Travailler
Mme MASSET, directrice adjointe, Plateforme d'évaluation, d'orientation et d'insertion sociale et professionnelle, ADAPT Evry (91) - Insertion professionnelle et job coaching en ESAT Hors les murs
(pdf)
M. BERTHOU, auxiliaire de vie professionnelle - Les missions de l'auxiliaire de vie professionnelle (pdf)
M. VINTZEL, père d'une adulte avec autisme, Cachan (94) - Témoignage (pas de powerpoint)
Vie amoureuse et affective
Dr Régis BRUNOD, pédiatre et pédopsychiatre, Centre de ressources autisme Ile-de-France, Paris (75) - Combien de temps faut-il tenir la main d'une fille ? (pdf)
Mme JALWAN-CORDAHI, psychologue au Foyer d'accueil médicalisé Le Cèdre Bleu, Chaville (92) - La sexualité en structure d'accueil (pdf)
M. CHICA, psychologue et Mme LAURENT, psychologue, association Asperger Amitié au Plessis Bouchard (95) - Vie de couple et parentalité (pdf)
Vieillissement
Dr FERREY, psychiatre, Hôpital S. Veil, Eaubonne (95) - Psychopathologie du vieillissement (pas de powerpoint)
Mme PINILO, psychologue, Foyer d’accueil médicalisé Le Bois des Saules à Plaisir (78) - Présentation d'une étude sur le vieillissement de la personne avec autisme dans deux Foyers d'accueil médicalisé (pdf)
Le programme : Etre adulte et autiste : des parcours de vie à construire (pdf)
Le livret du participant avec les résumés des interventions (pdf)
La bibliographie (pdf)
Laurence Rossignol et Ségolène Neuville nommées secrétaires d'Etat auprès de Marison Touraine
Monsieur Pierre-René Lemas, Sécrétaire général de l’Elysée, a annoncé aujourd’hui la nomination de deux secrétaires d’Etat auprès de Madame Marisol Touraine : Madame Laurence Rossignol, secrétaire d’Etat chargée de la Famille, des Personnes âgées et de l’Autonomie, et Madame Ségolène Neuville, secrétaire d’Etat chargée des Personnes handicapées et de la Lutte contre l’Exclusion.
Retrouvez la liste des secrétaires d’Etat du Gouvernement sur le site de l’Elysée en cliquant ici.
Ségolène Neuville au gouvernement : une médecin en charge du handicap et de l'exclusion
REMANIEMENT - Elle figure parmi les nominations surprises de la session de rattrapage du remaniement. La députée socialiste Ségolène Neuville a été désignée ce mercredi 9 avril secrétaire d'Etat en charge du Handicap et de l'exclusion où elle succède à la marseillaise Marie-Arlette Carlotti.
Née le 21 juin 1970 à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), médecin au service de maladies infectieuses et tropicales de l'hôpital de Perpignan, Ségolène Neuville a été élue députée PS en juin 2012 dans la troisième circonscription des Pyrénées-Orientales. Elle est également membre du Conseil général du département dans un canton de Perpignan et une proche du sénateur et président de la région Languedoc-Roussillon, Christian Bourquin (PS).
LIRE AUSSI - Revivez la folle journée de nomination des secrétaires d'Etat
Invitée sur BFMTV en fin de journée, la nouvelle secrétaire d'État en charge du Handicap et de l'exclusion a révélé sa surprise et ne pas avoir été prévenue de sa nomination avant mercredi. "Le premier ministre m'a proposé cette nomination aujourd'hui", a-t-elle assuré tout en précisant être très fière "de prendre le relais de Marie-Arlette Carlotti".
Jeune femme blonde et énergique, militante féministe (elle était membre de la Délégation aux Droits des Femmes de l’Assemblée nationale), Ségolène Neuville était vice-présidente de la commission des Affaires sociales de l'Assemblée nationale avant d'être nommée au gouvernement. La députée avait notamment défendu la loi pénalisant les clients des prostituées.
» Retrouvez le portrait de Ségolène Neuville, réalisé par LCP
Le Député du Jour : Ségolène Neuville, députée... par LCP
Dominique Baudis est mort
Le Défenseur des droits, ex-maire de Toulouse, ex-député, ex-député européen, est décédé jeudi des suites d’une longue maladie.
L’ancien maire de Toulouse Dominique Baudis est mort. Il a succombé à une longue maladie, contre laquelle il luttait depuis plusieurs années. Il allait avoir 67 ans le 14 avril prochain.
Maire de Toulouse pendant 18 ans. Celui qui était depuis juin 2011 Défenseur des droits a occupé au cours de sa carrière politique un grand nombre de fonctions. Il fut ainsi député européen à trois reprises, entre 1984 et 1988, entre 1994 et 1997 et enfin entre 2009 et 2011. Dominique Baudis a également été élu député à deux reprises, entre 1988 et 1994 d’abord, entre 1997 et 2001 ensuite. Mais c’est surtout comme maire de Toulouse qu’il restera dans les mémoires. Il a dirigé la Ville Rose pendant 18 ans, entre 1983 et 2001.
article publié dans le Huffingtonpost
Le HuffPost avec AFP | Publication: 09/04/2014 17h52 CEST | Mis à jour: 09/04/2014 20h05 CEST