Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
"Au bonheur d'Elise"
8 décembre 2014

Une piste pour soigner l'hypersensibilité des autistes

article publié dans Pour la science

Des biologistes ont identifié la cause de l’hypersensibilité sensorielle qui touche un grand nombre d’autistes et réussi à la corriger chez la souris.

Guillaume Jacquemont

De nombreux autistes réagissent de façon excessive aux stimulus sensoriels,

De nombreux autistes réagissent de façon excessive aux stimulus sensoriels, qui peuvent leur être douloureux.

© milaphotos/Shutterstock.com
© Isabelle Férézou, Guillaume Bony, Andréas Frick

L'hypersensibilité des autistes serait dû à une hyperexcitabilité de leurs aires cérébrales sensorielles. Ces dernières aires s’activent bien plus chez une souris modèle du syndrome de l'X fragile (une forme d'autisme) (à droite) que chez une une souris normale (à gauche), quand on leur touche la moustache.

© Isabelle Férézou, Guillaume Bony, Andréas Frick

Avez-vous déjà été ébloui par des néons de supermarché au point que cela en devienne douloureux ? Le simple fait de porter des vêtements est-il désagréable ? De nombreux autistes sont victimes d’une hypersensibilité sensorielle, susceptible de toucher tous les sens. L’équipe d’Andréas Frick, à l’Inserm, a découvert les mécanismes cérébraux en cause et réussi à résoudre le problème chez la souris.

Les troubles du spectre autistique touchent plus de 650 000 personnes en France, dont 150 000 enfants. Ils se manifestent par divers symptômes, notamment un manque de sociabilité, des difficultés à communiquer et des comportements répétitifs. Près de 90 % des personnes touchées souffrent aussi un défaut de traitement de l’information sensorielle, entraînant une hypersensibilité ou au contraire un manque de sensibilité, voire les deux. Ce défaut peut toucher n’importe quel sens – voire tous à la fois — et se révéler très handicapant au quotidien.

Les chercheurs se sont intéressés à l’un des troubles du spectre autistique, le syndrome du X fragile. Ce trouble est dû à une mutation génétique et entraîne une déficience intellectuelle – c’en est d’ailleurs la première cause héréditaire.

Les biologistes ont travaillé sur des souris qui présentaient les symptômes et la mutation génétique caractéristiques du syndrome de l’X fragile. Ils ont d’abord testé leur réponse à une stimulation tactile (toucher la moustache ou la patte) pendant qu’ils mesuraient l’activité électrique de leur cerveau. Les neurones du cortex somatosensoriel des souris, qui traite les informations tactiles, se sont révélés être hyperexcitables, c’est-à-dire qu’ils s’activent plus souvent et émettaient plus d’influx nerveux que ceux de souris normales. C’est ce qui conduirait à une réponse excessive aux stimulus sensoriels. Cette hyperexcitabilité avait déjà été constatée pour d’autres types de stimulus, notamment auditifs.

Les chercheurs ont ensuite cherché à comprendre pourquoi. Le syndrome de l’X fragile est causé par la mutation du gène codant une protéine nommée FMRP. On savait que cette protéine interagit avec de nombreuses molécules et qu’elle est liée à la plasticité cérébrale, mais des études récentes ont montré qu’elle régule aussi l’activité de certains canaux ioniques. Or ces canaux intégrés aux membranes cellulaires, qui s’ouvrent et se ferment pour réguler les flux d’ions dans la cellule, sont un élément clef de l’activité électrique des neurones. La mutation du gène de la protéine FMRP pourrait-elle en rendre certains dysfonctionnels ?

C’est ce qu’ont vérifié A. Frick et ses collègues. Ils ont identifié deux types de canaux ioniques dont l’activité était perturbée, ce qui conduisait à l’hyperexcitabilité des neurones. En administrant aux souris une substance pharmacologique qui cible certains de ces canaux, les biologistes ont réussi à leur rendre une activité normale et à atténuer l’hypersensibilité des animaux. C’est donc une piste sérieuse pour un nouveau médicament, même si divers paramètres restent à améliorer – notamment la durée pendant laquelle la molécule est efficace. En outre, certains résultats préliminaires suggèrent qu’agir sur ces canaux ioniques pourrait aussi améliorer d’autres symptômes de l’autisme, tels que les déficiences sociales.

Publicité
Publicité
7 décembre 2014

Le foyer d'Elise évolue et devient Foyer d'Accueil Médicalisé - FAM

tiret VIVRE FML'arrêté n° 2014272-0010 en date du 29 septembre 2014

signé par Jean-Pierre ROBELET, Directeur Général Adjoint pour l'Agence Régionale de Santé (ARS)

Et Brigitte JEANVOINE, Vice-Présidente pour le Conseil Général du Val-de-Marne

précise en effet "Cette extension de capacité et médicalisation partielle vaut transformation du foyer de vie "Résidence Moi la Vie" en Foyer d'Accueil Médicalisé.

Une rapide recherche sur le site du Conseil Général apprend par ailleurs qu'avec le Service d'Accueil Temporaire - HANDI-REPIT94
ce sont les deux structures susceptibles d'accueillir "Tous types de handicap"

 

3 décembre 2014

Des centaines de milliers d'autistes privés d'école dans le monde

Publié le 03-12-2014 Modifié le 03-12-2014 à 02:12

media
Des enfants autistes pris en charge par des éducatrices à Paris. AFP PHOTO FRANCK FIFE

À l'occasion de la Journée internationale des personnes handicapées de l'ONU, RFI.fr se penche sur la situation des enfants autistes et des conditions difficiles de leur scolarisation. L'autisme ou trouble envahissant du développement, qui touche des millions de personnes dans le monde, continue d'être largement ignoré. Dans certains pays, des politiques publiques continuent même d'encourager des méthodes dépassées, alors que d'autres procédés permettent de vaincre ce handicap.

L'autisme reste un bien étrange ensemble de pathologies sur lesquelles on ne sait pas encore tout. Elles ont en commun, sans constituer un retard mental, de manifester d'importants troubles du développement qui peuvent prendre la forme de problèmes de communication, de comportements physiques répétitifs (un peu comme des tic) ou encore de blocages sociaux plus ou moins graves (notamment chez les autistes dits aspergers). Pendant une bonne partie du XXe siècle, la médecine voyait dans ces handicaps les signes de problèmes psychiatriques, puisant des références et des pistes dans le traitement de la schizophrénie ou de la psychose.

Il faudra attendre la fin du XXe siècle et le début du XXIe pour voir se répandre une autre logique. Alors que la recherche tend à identifier les sources de l'autisme dans des dysfonctionnements cérébraux, plusieurs pays entament un changement d'approche. On commence à sortir les autistes des institutions médicales pour les réintroduire dans un système éducatif, reposant sur l’utilisation de procédés stimulants le développement. Les résultats de ces méthodes (A.B.A, Teach, notamment) se révèlent souvent spectaculaires.

Aujourd'hui, un nombre conséquent d'organismes s'entendent sur le fait qu'il est important de détecter le plus tôt possible les enfants souffrant d'autisme. C'est au plus jeune âge, jusqu'à 7 ans, qu'ils peuvent faire le plus de progrès, grâce à une éducation encadrée et spécialisée. Certains peuvent poursuivre des efforts conséquents jusque 9-10 ans. Après, les progrès sont plus difficiles à obtenir, estiment les spécialistes. Une logique qui implique de poser des diagnostics très tôt et de proposer des solutions réactives aux familles concernées.

La question de l'autisme est en effet urgente : dans les pays ayant mené de telles études, on constate qu’une à deux personnes sur 1 000 sont touchées. Soit environ 600 000 personnes rien qu'en France. En avril 2014, à l'occasion de la Journée mondiale de sensibilisation à l'autisme, le secrétaire général des Nations unies avait notamment appelé à « inclure les enfants avec différentes capacités d'apprentissage au sein d'écoles classiques ou spécialisées, pour changer les attitudes et promouvoir le respect ». Ban Ki-moon avait cependant regretté que « dans de nombreuses parties du monde, les autistes se voient nier leurs droits humains les plus fondamentaux ». De fait, rien qu'en France, des milliers d'enfants autistes sont exclus du système scolaire. « Sans accompagnement adéquat, ces enfants stagnent et sont condamnés à l'exclusion sociale, alors que les méthodes adaptées permettent à des personnes souffrant de troubles envahissant du développement de mener une vie presque normale à l'âge adulte », confie le père d'une jeune autiste.

Des retards dramatiques, presque systématiques

Dans les faits, rares sont les pays qui font de l'autisme une préoccupation de santé publique. « En Afrique, le handicap est très mal vu, explique Vincent Gerhard, du réseau Autistes sans frontières. On a de temps en temps des gens qui nous appellent, désespérés. Ils pensent que leurs enfants sont autistes, mais ne peuvent même pas le vérifier, faute de pouvoir faire un diagnostic. »

Les initiatives sont en général locales, faute d'un intérêt des pouvoirs publics. « Au Maroc, il y a quelques années, cette pathologie n'était pas connue », explique Fouad Ben el-Kaid. Cet habitant de Casablanca s'est organisé depuis 2003 avec trois autres familles pour faire scolariser leurs enfants dans une classe dédiée à leurs besoins spécifiques. Pas question pour lui de laisser son fils dans l'un des centres spécialisés qui font office de « garderies » pour autistes. À l'échelle nationale, ce sont des familles, en général urbaines, qui entreprennent ce genre de démarches. « Dans les milieux ruraux, c'est plus compliqué, craint Fouad Ben el-Kaid. En ville, les gens savent un peu plus. » Et encore : « Quand vous demandez de l'aide, on ne sait pas de quoi vous parlez lorsque vous évoquez l'autisme : “vous avez mal à l'oreille ?“ Tout cela coûte cher. Le pays a d'autres priorités. »

En Tunisie, dans l'extrême nord du pays, le Dr. Ayari Choukri tente d'organiser les familles. En tout, une centaine d'enfants serait concernée. Ils sont, pour l'instant, suivis à l'hôpital régional, en orthophonie. « En tant que médecin, j'ai décidé de créer une association pour aider les parents. La procédure est en cours, mais il faut du temps à l'administration. » Il se dit pourtant optimiste quant au déblocage de moyens pour aider les enfants.

Les pays en développement sont loin d'être les seuls à avoir du retard sur la question. Parmi les pays de l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), l'Argentine et la France sont considérées comme de très mauvais élèves. « On est au niveau de l'Afrique, estime Florent Chapel, du Collectif-Autisme. Le meilleur endroit pour éduquer, ça reste l'école ! » En France, l’approche psychiatrique reste très répandue, malgré la lutte acharnée des associations et des familles pour imposer les démarches comportementales. Ce parent d'enfant autiste assure de plus que le coût pour la société est totalement démesuré : selon lui, une journée d'école encadrée coûte environ une centaine d'euros... contre un millier pour une journée d'hôpital.

Les pays en pointe

Les bons exemples, on peut aller les chercher ailleurs en Europe. En Grande-Bretagne, où 100 % des enfants autistes sont scolarisés. Ou encore en Suède, citée en exemple par Autistes sans frontières : Stockholm met en œuvre un parcours complet assurant l'accompagnement de l'enfant à l'âge adulte, puis dans les différentes étapes de sa vie. La Belgique fait également partie des bons élèves, au point que de nombreux parents français y scolarisent leurs enfants.

De l'autre côté des océans, l'Australie, le Canada ou les États-Unis sont en pointe. Chez les Américains, c'est notamment la pression des assureurs qui aurait participé à faire sortir les enfants autistes des officines psychiatriques. Aujourd'hui, les techniques restent très différentes et pas toujours idéales. Mais là aussi, on a décidé d'investir principalement dans des méthodes comportementales destinées à stimuler les autistes dès le plus jeune âge.

Autre exemple fin : celui du Québec. Riche d'une expérience associative dans les deux pays, Edith Roy, de Autistes sans frontières, note ainsi que « les enfants ont été sortis des institutions pour les réintroduire à l'école ». « Dès 0 à 5 ans, on met en place des méthodes de stimulation comportementale, poursuit-elle. C'est le meilleur moment pour agir ! » Sans faire l'éloge du Québec, elle admet des difficultés aussi là-bas. Mais elle constate que la prise de conscience et les efforts mis en œuvre sont largement plus avancés que ce qui se fait en France. Elle salue par exemple la mise en place d'un « répit parental ». Il permet aux familles de confier, un week-end, leur enfant à une association. L'occasion de prendre un peu de temps pour soi, son couple et ses autres enfants, avant de reprendre leur éprouvante lutte quotidienne contre le handicap.


« Ces enfants sont nos enfants à tous, collectivement »

Mercredi, Sedef Erken va faire un sit-in devant la Cour européenne des droits de l'homme. Cette mère de famille turque se plaint de ne pas pouvoir faire scolariser son fils de 8 ans, Ozan, au prétexte qu'il est autiste. Un droit pourtant garanti par la Constitution turque.

RFI : Quelle est la situation exacte d'Ozan, votre fils ?

Sedef Erken : Mon fils Ozan a huit ans. Il a un trouble envahissant du développement non spécifié (PDD-NOS). On peut parler d'une forme d' « autisme modéré ». Il fonctionne globalement bien. Les principaux symptômes de l'autisme sont des difficultés dans certains domaines comme le développement linguistique, les interactions sociales, une communication limitée. Il fait des fixations, a des mouvements répétés, ce genre de choses.

Pourquoi l'avez-vous envoyé dans une école privée ?

Nous avons choisi cette école privée parce que c'est la plus proche de chez nous et que nous avons pensé qu'une école publique aurait des classes avec trop d'enfants. La direction de l'école publique nous a dit : « Nous n'acceptons pas d'enfant autiste, nous ne l'avons jamais fait. »

Vous avez entamé une procédure en justice. Quelles réponses avez-vous obtenues par ce biais ?

Au début, tout simplement aucune. Nous avons fait face à un mur bureaucratique. Ni l'école, ni l'État ne se sont expliqués sur la raison pour laquelle notre enfant n'était pas accepté, malgré les lois de l'éducation et selon la Constitution turque qui garantissent l'école. Nous n'avons eu qu'un silence embarrassé. Dans les fichiers de la Cour européenne des droits de l'homme, nous avons découvert que le ministère de la Justice turc défend simplement l'attitude de l'école...

Comment l'autisme est-il pris en compte en Turquie ?

L'éducation spécialisée est un vrai problème pour les familles, dès le départ. Après le diagnostic, vous avez deux sessions de thérapie par semaine en guise de support éducatif. Avant d'être scolarisés, il n'y a aucun soutien public pour nos enfants. Ensuite, à l'école, il reste de gros soucis pour les faire accepter. Dans la plupart des pays d'Europe, aux États-Unis ou au Canada, la norme est de 30 à 40 heures de soutien par semaine !

Existe-t-il malgré tout un moyen de trouver de l'aide ? À travers des réseaux associatifs par exemple ?

Depuis cinq ans, je suis volontaire dans des projets d'éveil. J'aide aussi d'autres familles en ce qui concerne leurs droits à l'éducation. L'année dernière, nous avons mis en place une fédération des associations autiste. Elle regroupe dix organisations de la société civile qui travaillent ensemble. Elle poursuit son activité grâce à 14 membres actifs. Mais en même temps, chacun a ses propres difficultés, a besoin de temps pour sa famille... et il est n'est pas toujours facile de trouver du temps. Nous faisons de notre mieux, mais nous avons besoin d'un support international et de transferts d'expérience.

Voyez-vous, en Turquie ou ailleurs, des signes d'un possible progrès ?

Au Canada, en Australie, aux États-Unis. En Europe, la Suède et le Royaume-Uni ont des systèmes développés pour nos enfants et pour les individus souffrant d'autisme. Ainsi que pour les parents. Si la famille n'est pas soutenue, l'enfant n'est pas soutenu non plus. Ce que je veux dire, c'est que le soutien aux familles est très important. Au-delà de la famille, la société est une grande famille : ces enfants sont nos enfants à tous, collectivement.

3 décembre 2014

Autisme et droits - Document publié par Autisme France - Novembre 2014

3 décembre 2014

La plasticité du cerveau est au coeur des recherches visant à mieux intervenir auprès des autistes

 

La capacité à traiter certains types d'information de façon accrue, observée chez bon nombre d'autistes, résulterait d'un processus de plasticité du cerveau qui les mène à privilégier le contenu qui les intéresse au détriment des données à caractère social.

En fait, cette fonction surdéveloppée du cerveau des autistes serait en compétition avec les ressources cérébrales requises pour la socialisation, ralentissant le développement des relations sociales.

C'est la piste qui se dégage des plus récents travaux du Dr Laurent Mottron et de ses collègues, qui ont élaboré un tout nouveau modèle de compréhension du trouble du spectre de l'autisme (TSA) sur la base d'études antérieurement publiées en génétique, imagerie cérébrale et cognition de l'autisme.

Appelé «déclencheur-seuil-cible», le modèle créé par l'équipe multiuniversitaire qu'a constituée Laurent Mottron stipule que l'autisme résulterait d'une «réaction du cerveau à un facteur génétique, essentiellement des mutations. Chez les personnes dont le seuil de déclenchement d'une réaction plastique est moindre que dans la population en général, ces mutations engendreraient une réaction plastique du cerveau qui ciblerait certaines fonctions, surtout non sociales.»

Un parallèle avec les aveugles et les sourds

La plasticité cérébrale est la capacité du cerveau à s'adapter et à se remodeler dans certaines circonstances. C'est elle qui permet, par exemple, aux gens aveugles depuis la naissance de développer une ouïe plus aiguë.

Et, selon Laurent Mottron, les aptitudes supérieures de certaines personnes atteintes d'un TSA, dans les domaines du langage et de la perception, présentent des ressemblances frappantes avec celles des individus privés d'un sens depuis leur naissance.

En effet, les études en cognition et en imagerie cérébrale révèlent que les régions perceptives du cerveau des autistes ont une activité plus vive, des connexions plus nombreuses ainsi que des modifications structurales (cortex plus épais dans ces régions).

C'est donc la différence entre l'information ciblée par ces processus cérébraux et celle qui ne l'est pas qui expliquerait les forces et les faiblesses de chaque autiste.

«Les troubles de la parole et la mésadaptation sociale de certains jeunes enfants autistes ne sont peut-être pas le résultat d'un dysfonctionnement initial des mécanismes cérébraux liés à ces fonctions, mais plutôt d'une négligence précoce de ces domaines par l'enfant», avance le médecin et chercheur, qui est aussi professeur au Département de psychiatrie de l'UdeM.

Un modèle pour «axer les interventions en bas âge»

Selon M. Mottron, le nouveau modèle devrait permettre d'«axer les interventions en bas âge sur le développement des forces cognitives particulières de l'enfant, au lieu de les concentrer uniquement sur les comportements manquants, ce qui constitue d'ailleurs une pratique qui pourrait bien lui faire manquer une occasion unique dans sa vie».

Aussi estime-t-il que l'intervention précoce auprès des enfants autistes devrait s'inspirer des méthodes utilisées chez les enfants souffrant de surdité congénitale, dont les facultés linguistiques se trouvent grandement améliorées par la familiarisation rapide avec le langage des signes.

«Les traitements devraient se consacrer à cibler et à exploiter les forces de l'enfant autiste, comme le langage écrit», insiste-t-il.

En somme, en montrant que les champs d'intérêt restreints mais fouillés des autistes résultent des processus de plasticité cérébrale, ce modèle laisse penser que ces surfonctionnements ont une valeur adaptative et qu'ils devraient être au cœur des techniques d'intervention pour l'autisme.

Une équipe de chercheurs prolifiques

Laurent Mottron dirige une équipe de chercheurs chevronnés rattachés à quatre universités et réunis au sein du laboratoire des neurosciences cognitives des troubles envahissants du développement, dont les locaux sont situés à l'Hôpital Rivière-des-Prairies.

Ses collègues et lui ont publié plus de 100 études sur l'autisme. On leur attribue, entre autres, la découverte de la notion de surfonctionnements perceptifs, qui sert désormais d'élément de référence dans le domaine de la recherche sur l'autisme.

Les thèmes qui intéressent les chercheurs de ce laboratoire sont variés, allant de la mesure de différents composants de la perception visuelle et de la perception auditive (surtout ceux qui “surfonctionnent”) à l'imagerie par résonance magnétique pour déterminer comment le cerveau autistique s'est réorganisé de manière plastique. Ils étudient également la génétique (les rapports gènes-comportements et gènes-intelligence, notamment) et travaillent à cibler les champs d'intérêt particuliers durant la petite enfance afin d'améliorer les interventions thérapeutiques.

Aussi titulaire de la Chaire Marcel et Rolande Gosselin en neurosciences de la cognition autistique, Laurent Mottron essaie maintenant de transposer les résultats de toutes ces recherches fondamentales en interventions. «Nous souhaitons faire en sorte que les surfonctionnements perceptifs deviennent une voie par laquelle il sera possible de transmettre de l'information et des principes d'éducation aux enfants autistes», conclut-il.

Martin LaSalle

Publicité
Publicité
2 décembre 2014

Autisme -> Gestion des situations critiques

Circulaire N° DGCS/SD3B/CNSA/2013/381 du 22 novembre 2013 relative à la mise en oeuvre d'une procédure de prise en compte des situations individuelles critiques des personnes handicapées enfants et adultes

tiret VIVRE FMhttp://circulaire.legifrance.gouv.fr/pdf/2013/12/cir_37704.pdf

2 décembre 2014

Sur le site de la HAS -> Autisme et autres TED diagnostic et évaluation chez l'adulte

Recommandation de bonne pratique - HAS (Haute Autorité de Santé)

Cette recommandation de bonne pratique a pour objectif d'améliorer le repérage des troubles et le diagnostic des TED chez l'adulte, quelle que soit sa situation : personne vivant à domicile accompagnée ou non par un service, personne accueillie ou hébergée dans un établissement médico-social, personne accueillie et/ou hébergée dans un service ou un établissement sanitaire. Le repérage passe par l’amélioration des connaissances des professionnels, quelle que soit leur qualification et leur lieu de pratique (sanitaire, médico-social ou social). Le but est d'offrir, sur la base d'un diagnostic fiable et d’une évaluation personnalisée, des aides et des services spécifiques à toutes les personnes adultes concernées par l’autisme et autres TED.

Date de validation
juillet 2011

Documents

1 décembre 2014

Edito d'Hugo Horiot sur le site SOUFFRANCES INVISIBLES

C’est un fait : en matière d’autisme, la France accuse un demi siècle de retard

Crédit photo : Merlin Brenot
Crédit photo : Merlin Brenot
L’Etat continue à subventionner grassement des charlatans qui refusent d’appliquer les recommandations de la H.A.S (Haute Autorité de Santé), perpétuant ainsi les approches d’inspiration psychanalytique de l’autisme qui n’on fait que démontrer leur impuissance, pour ne pas dire leur nuisance.
En France, la psychanalyse est la gangrène de l’autisme. Celle-ci assimile l’autisme à une psychose, faisant fit des avancées scientifiques qui pointent une construction neuronale particulière. C’est pourquoi on continue à préconiser l’internement massif et systématique des personnes autistes et de leur fermer les portes des écoles.
Les familles, les mères surtout, sont stigmatisées et culpabilisées. Leurs enfants sont isolés. En France, 20% des enfants autistes sont scolarisés contre plus de 80% dans de nombreux pays européens et dans le monde.
Les personnes avec autisme et leurs familles se battent depuis 50 ans pour que leurs droits fondamentaux cessent d’être bafoués, comme le droit à l’éducation et le droit à l’accès aux méthodes reconnues par la communauté scientifique internationale, à savoir les méthodes comportementales et développementales recommandées par la HAS. Dans une démocratie ou le mot « égalité » fait partie de la devise nationale, est-ce trop demander ?
Si on s’en réfère à ce témoignage, il faut croire que oui…

Hugo Horiot
Publicité
Publicité
<< < 1 2 3
Publicité
"Au bonheur d'Elise"
Visiteurs
Depuis la création 2 398 391
Newsletter
"Au bonheur d'Elise"
Archives
Publicité