information publiée sur le site EgaliTED-Autisme
Prises en charge
L'autisme ne se guérit pas, mais on peut néanmoins aider la personne à améliorer son autonomie et sa qualité de vie à l'aide de prises en charge adaptées. Cette page a pour but de vous aider à vous y retrouver parmis la multitude de prises en charge existantes. 1- La prise en charge de l'autisme
D'une manière générale, la prise en charge en libéral à recommander pour un enfant autiste ou TED comprend : La France attend encore des recommandations officielles de bonnes pratiques de prise en charge. La Haute Autorité de Santé les élabore courant 2011 et la publication est attendue en 2012, dans le cadre du plan Autisme en cours. En attendant, on dispose de guides étrangers, donnés ci-après ; le premier guide (Espagne, 2006) est traduit en Français:
2- Les prises en charge psycho-éducatives et développementales Mises au point à partir des années 1970, principalement aux Etats-Unis, ce type de prises en charge est plus conforme à l'état ds connaissances scientifiques sur l'autisme. L'idée de départ est que, comme par exemple pour la dyslexie, un TED est avant tout une anomalie neurologique que l'on peut au moins en partie rééduquer par une éducation adaptée visant à restaurer les fonctions cognitives déficientes.
Toutes ces méthodes se basent sur une évaluation détaillée et régulièrement mise à jour des compétences de la personne, afin de mettre en oeuvre un programme éducatif fortement individualisé. Cette sorte de prise en charge est aujourd'hui recommandée en première intention par les guides de bonnes pratiques internationaux. Les prises en charge de type développementales sont assez peu connues en France, ce qui est regrettable, vu les résulats probants qu'elles donnent également.
On se reportera aux pages détaillées (voir menu ci-contre) pour la description de ces approches, qu'on appelle aussi "éducation structurée":
Certaines structures médico-sociales et même quelques hôpitaux de jour utilisent ces approches avec succès, mais en règle générale, en France en 2011 on ne peut les trouver qu'auprès de professionnels travaillant en libéral, non remboursés par la Sécurité Sociale, donc à faire prendre en compte par la MDPH dans le cadre de l'AEEH ou la PCH (voir la page "administratif" de notre site).
Ces prises en charge sont utilement complétées par de l'orthophonie et de la psychomotricité, selon les besoins de l'enfant, découlant du bilan diagnostic et des évaluations régulières qui doivent suivre. Attention à privilégier des professionnels utilisant une approche développementale et pas psychanalytique ; par exemple le packing (voir ci-dessous) peut être pratiqué par des psychomotriciens, selon leur orientation théorique 3- Les prises en charge psychodynamiques, psychanalytiques, "institutionnelles" En France, pour des raisons historiques liées à la prédominance en psychiatrie de la vision psychanalytique de l'autisme et des autres TEDs, on trouve encore majoritairement en secteur sanitaire (hopitaux de jour, CMP, CATTP) et médico-social (CMPP, CAMSP, certains SESSAD et IME/IMP) des prises en charge qui tentent d'agir par le "soin psychique" sur le "psychisme" de la personne. Il s'agit selon les tenants de cette approche, de restaurer les fonctions défaillantes du psychisme, qui sont vues comme pouvant être:
- une relation mère-enfant déficiente (approche de Bruno Bettelheim ou de Maud Mannoni)
- une non-existence de "moi-peau" ou de "contenant psychique" (Frances Tustin, Anzieu).
On va ainsi proposer, souvent sans le dire explicitement aux parents:
- une psychothérapie mère-enfant, censée restaurer le lien affectif déficient
- une psychanalyse de la mère, censée être, par son inaptitude, à la base des troubles de l'enfant
- divers "ateliers" censés permettre "l'émergence du désir de communiquer" en "milieu favorable" (l'hopital de jour évidemment; noter que implicitement le milieu familial est jugé non favorable...); par exemple un atelier conte, ou atelier poterie, ou atelier peinture...
- dans la même veine, du poney pompeusement rebaptisé "équithérapie"
- des "psychodrames de groupe" censés par la symbolisation permettre à l'autiste de vivre ses émotions
- des "ateliers pataugeoire"; sous cette appellation en apparence anodine se cache en fait un type de prise en charge potentiellement contre-productif, comme l'explique très bien cet article sur le sujet: Critique de l'atelier pataugeoire
- le pire étant le "packing" censé permettre à l'autiste de se reconstruire "une seconde peau", la théorie étant qu'il ne connait pas la différence entre l'intérieur et l'extérieur de son corps. Cette pratique se dissimule parfois sous des appellations anodines pour ne pas effrayer les parents (on peut ainsi parler de "balnéothérapie" par exemple, ou "d'enveloppements thérapeutiques"...). Vous trouverez des détails sur notre page "actualités". Voici également quelques liens instructifs:
Et voici comment les psychiatres psychanalystes, dans une magistrale démonstration d'auto-aveuglement, voient les "soins" qu'ils pratiquent avec cette technique du packing: Site psy-cause, article packing Une autre dérive qui commence à se répandre est la "communication facilitée" également appelée "psychophanie". Voir cet article: Article sur les dérives de certaines prises en charge de l'autisme
A noter qu'il y a très peu voir pas d'évaluation scientifique de l'efficacité de ce type de prises en charge malgré leur ancienneté. Seule la communication facilitée a été évaluée, ce qui a permis de conclure qu'elle n'était pas efficace et qu'il s'agissait de la part des "soignants" au mieux d'un auto-aveuglement, au pire d'une possible escroquerie... Divers traitements médicamenteux ont été essayés dans l'autisme et donnent des résultats variables. Il convient de garder en tête que l'autisme ne se "soigne" pas et qu'un traitement médicamenteux ne peut au mieux qu'être un complément à une prise en charge globale. On se réfèrera plus haut au guide de bonnes pratiques espagnol qui a fait une revue détaillée du sujet. On pourra aussi lire utilement l'article suivant:
Citons pour mémoire:
- la mélatonine, encore peu connue et très utile dans le cas de troubles du sommeil fréquemment associés aux TEDs: Avis de la Haute Autorité de Santé pour l'utilisation de la mélatonine chez l'enfant
- la Rispéridone (Risperdal): il s'agit d'un neuroleptique fréquemment prescrit en France pour juguler les troubles du comportement chez l'enfant; il peut permettre de passer un cap difficile mais ne doit pas en principe être utilisé plus de quelques mois en raison de ses effets sur le cerveau à long terme
- le méthylphénidate (Ritaline, Concerta...): ce médicament est utilisé pour le traitement du Trouble de Déficit d'Attention avec ou sans Hyperactivité (TDA/H). Chez certains autistes manifestant une hyperactivité et/ou un gros déficit de concentration qui les handicape pour leurs apprentissages, ce traitement peut être utile. Il peut aussi augmenter l'hyperactivité au lieu de la diminuer; ainsi un essai thérapeutique sous la supervision d'un neuropédiatre ou pédopsychiatre compétent est indispensable.
La prescription de ces médicaments est très strictement encadrée et doit être effectuée par un spécialiste (pédopsychiatre ou neuropédiatre).
On constate en France une sur-prescription de neuroleptiques et d'anti-dépresseurs chez les autistes, notamment en cas de troubles de comportement. Il importe d'être vigilant à ce sujet, en particulier chez les autistes non verbaux: une douleur dentaire ou digestive va se traduire par une agitation accrue; si on donne des neuroleptiques sans réfléchir, la personne souffre toujours mais reste calme en apparence. |