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"Au bonheur d'Elise"
19 octobre 2012

Antécédents psychiatriques dans la famille, un facteur de risque d'autisme.

article publié dans le blog de chronimed le 19 octobre 2012

Bien qu’ils soient désormais considérés comme des affections distinctes, les troubles du spectre autistique et la schizophrénie se chevauchent parfois.

Historiquement, l’autisme apparaissait d’ailleurs comme une sorte de « schizophrénie infantile », en raison des difficultés de socialisation et des bizarreries du comportement partagées par l’autisme et la schizophrénie.

Bleuler lui-même (le psychiatre suisse qui proposa le terme ‘‘schizophrénie’’ en 1911) tenait l’autisme pour un « important signe distinctif de schizophrénie » (un signe « secondaire », toutefois)  par lequel le sujet tendrait à s’écarter activement de la réalité extérieure (an active turning away from the external world).

Vers 1980, les statuts nosologiques de l’autisme et de la schizophrénie ont cependant divergé, cette séparation étant influencée par leurs « trajectoires de développement » respectives : alors que l’autisme survient très tôt dans l’existence, les symptômes de schizophrénie s’installent plus tardivement, après une « longue période de développement normal ou quasi-normal. »

Mais quelles que soient les options nosographiques dominantes, autisme et schizophrénie n’en demeurent pas moins des affections, sinon identiques ou proches (comme on l’envisageait au début du XXème siècle), du moins assez apparentées pour susciter une réflexion épidémiologique sur une origine voisine.

Dans ce contexte d’évaluation du « degré selon lequel ces troubles partageraient une même base étiologique », une étude internationale (impliquant des chercheurs de Caroline du Nord, de Grande-Bretagne, d’Israël et de Suède) a été conduite pour préciser si « une histoire familiale » émaillée par une schizophrénie ou/et une maladie bipolaire peut se révéler un facteur de risque significatif pour l’autisme à la génération suivante.

Menée dans la population suédoise, cette étude confirme cette parenté nosographique, puisque la présence de schizophrénie chez le père ou la mère multiplie environ par 3 le risque d’autisme pour l’enfant (odds ratio [OR] : 2,9 ; intervalle de confiance 95 % [IC] :2,5–3,4). Quand la schizophrénie affecte un frère ou une sœur, cet accroissement du risque est à peine moins élevé (OR : 2,6 ; IC : 2,0–3,2).

Le risque d’autisme chez l’enfant est multiplié par 2 (OR : 1,9 ; IC : 1,7–2,1) quand un parent est touché par une maladie bipolaire et par 2,5 (OR : 1,9 ; IC : 2,1–3,0) quand c’est un frère ou une sœur. Pour les auteurs, ces données suggèrent que ces trois affections (troubles du spectre autistique, schizophrénie et troubles bipolaires) « partagent des facteurs étiologiques communs. »                           

Dr Alain Cohen Publié le 19/10/2012

 

Sullivan PF et coll.: Family history of schizophrenia and bipolar disorder as risk factors for autism. Arch Gen Psychiatry, 2012 ; publication avancée en ligne le 2 juillet. doi: 10.1001/archgenpsychiatry.2012.730.

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