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"Au bonheur d'Elise"
19 avril 2013

Au sujet de la scolarisation des enfants handicapés

Sénat, 27 mars 2013

Dans un Compte-Rendu de la commission de la culture, communication, éducation, la madame Gillot, sénatrice, s’exprime sur la scolarisation des enfants handicapés.

« Attention à ne pas transformer l’éducation nationale en structure spécialisée, ni les enseignants en éducateurs spécialisés. Les enfants handicapés ont, pour une partie d’entre eux, besoin d’un accompagnement spécifique. Je crains que certains parents d’enfants handicapés n’aient placé trop d’espoirs dans la loi de 2005, qui leur permet théoriquement de scolariser leur enfant dans l’école du quartier. Les bienfaits tirés de la scolarisation en milieu ordinaire doivent être évalués sérieusement ; ce n’est pas une fin en soi. Il faut préserver la capacité de l’école à assurer ses missions premières. »

Un discours qui me donne envie de vomir…

Désolée, c’est mon premier ressenti…

En tout cas, Madame Gillot, elle-même ancienne enseignante, a le mérite d’exprimer tout haut ce que bon nombre de professionnels de l’Education Nationale et du médico-social pensent tout bas, à savoir : le milieu ordinaire pour les enfants ordinaires, et le milieu spécialisé pour les enfants non ordinaires.

Une façon de penser typiquement française : élitisme et conformisme. Préserver un programme éducatif de qualité dans les écoles, sinon les enfants « normaux » risqueraient d’être tirés vers le bas par ces enfants anormaux.
La scolarisation en milieu ordinaire des enfants handicapés n’est pas une fin en soi ? Donc si je suis son raisonnement, leur inclusion en société aussi. Allez ouste, dégagez-nous ces enfants, ils n’ont rien à faire dans notre société.
La fin en soi pour Madame Gillot, c’est peut-être l’institution à vie, sans chance d’insertion dans leur vie future, sans chance de progression en côtoyant des enfants ordinaires. Quels sont leurs chances de s’ouvrir aux autres,  leurs chances de devenir plus autonomes, si on les enferme dans un endroit quelque part ?

 

L’éducation séparée, obstacle à l’inclusion

C’est sur que les enfants handicapés ont des besoins spécifiques, mais de là à ne leur laisser aucune chance de participer à la société et de progresser grâce aux autres… Pourquoi ne pas adapter l’école à ces enfants, en faisant des aménagements ? Pourquoi ne pas faire en sorte que ces enfants reçoivent leur soins dans l’école ? Parce que l’éducation spécialisée dépend du médico-social, et que ce secteur représente toute une économie. Les grosses associations gestionnaires gagnent leur vie en créant des établissements spécialisés : elles ne font pas cela bénévolement, elles veulent s’étendre sur le marché de l’emploi. Il y a de l’argent en jeu, celui de l’État. Beaucoup de personnes travaillent dans ce secteur, ont leurs habitudes, et changer les habitudes, c’est pas du gâteau en France…

 

Bref, cette éducation séparée est une entrave au processus d’inclusion, comme le mentionne l’agence européenne pour le développement des besoins d’éducation spéciale, dans un rapport publié en 2003, à la  page 14.
 
Le gros soucis, c’est que la plupart des établissements spécialisés, institutions, sont initialement créés et gérés par des associations de parents, qui n’ont pas eu d’autre choix que de faire cela…
Parce que la loi sur la scolarisation ne date que de 2005, et que même maintenant elle est extrêmement difficile à être effective : donc il faut bien mettre les enfants quelque part.

Parce que les parents d’adultes doivent créer eux-mêmes des structures, puisque presque rien n’existe à l’âge adulte. Parce qu’un enfant handicapé grandit, comme tous les autres enfants : il deviendra adolescent, puis adulte, et qu’il faut pouvoir anticiper son avenir.Mais son avenir, il aurait pu être autre, si il avait pu bénéficier d’un accompagnement adapté dans une école ordinaire.

Comme c’est le cas dans les autres pays développés, où l’éducation spécialisée dépend de l’Éducation Nationale.
Pour autant, madame la sénatrice, est-ce que le niveau d’éducation des enfants de ces autres pays est moins élevé que le notre ? Est-ce que la France peut se vanter de la qualité de son instruction scolaire par rapport à ces  pays qui eux, mettent en pratique l’inclusion scolaire ?

 

Enfant handicapé en France : enfant surhandicapé…
J’en veux énormément à ce genre de personnes, qui par leur raisonnement et ce que cela implique, privent mon fils de fréquenter des enfants de son âge et le privent d’une énorme possibilité de faire des progrès.
Les seuls moments où il peut voir des enfants typiques, c’est  le mercredi après-midi en centre aéré… Quand je l’y emmène je vois son regard briller. Quand il y est, je le vois si heureux d’être parmi eux, je le vois interagir, je vois les animateurs sidérés, ébahis par ses progrès sur le plan relationnel.
Je me dis que ces progrès pourraient être fabuleux si on lui donnait la chance de fréquenter des enfants typiques tous les jours, avec des aménagements…
Mais non…
La politique ségrégationniste de ce pays handicape davantage mon enfant.
Quand je pense que j’étais enseignante… Je suis bien contente d’avoir démissionné de l’Education Nationale, comment aurais-je pu continuer à enseigner à des enfants alors que le mien est privé de ce droit fondamental ? Honte à ce ministère. Honte.
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