HYPERSENSIBILITÉ. La conférence annuelle de la Société Internationale de la Recherche sur l’Autisme (INSAR) s’est ouverte hier mercredi 14 mai à Atlanta en Géorgie. Cette conférence internationale qui doit se poursuivre jusqu’au samedi 17 mai constitue pour les chercheurs et professionnels de l’autisme du monde entier l’opportunité de partager des informations et d’en apprendre davantage sur ce domaine de recherche en plein essor.
À cette occasion, les résultats d'une petite étude réalisée par des chercheurs de l'Université californienne de Los Angeles (UCLA) ont été dévoilé. De faible envergure, ces travaux sont néanmoins très intéressants en ce qu'ils éclairent l'origine cérébrale de l'hypersensibilité sensorielle chez les enfants atteints d'autisme.
En effet, un des symptômes fréquents de l'autisme est une sensibilité exacerbée de sens comme l'ouïe, la vue ou le toucher. Une particularité qui peut être à l'origine de crises lorsque l'autiste est confronté à un environnement où l'information sensorielle est trop importante (lieux bruyants, certains types de lumières ou le contact avec certaines matières). Cette hypersensibilité les empêche de faire abstraction de ces sensations pourtant très légères pour la majorité des personnes non autistes.
Des études ont déjà montré que le cerveau des enfants autistes a davantage de connexions nerveuses que celui des autres enfants. Une forte connectivité qui pourrait expliquer l’hypersensibilité des autistes.
Les travaux présentés à la conférence annuelle de l'INSAR a pu constater grâce à des examens IRM que certaines régions cérébrales d'enfants atteints d'autisme réagissent de manière excessive aux stimulus sensoriels, comme le contact d'un pull-over ou des sons un peu forts.
Une observation qui expliquerait que les examens auditif et/ou sensoriel classiques ne révèlent pas d'anomalie dans les systèmes auditifs et visuels.
Les deux zones qui ont semblé être les plus hyperactives étaient le cortex sensoriel primaire, qui est traite les informations sensorielles et le complexe amygdalien, impliqué dans dans l’attribution d’une valeur émotionnelle aux stimulations environnementales.
Pour faire cette observation, les chercheurs ont fait passer des examens IRM à 33 enfants atteints d'autisme en les soumettant à divers types de stimulus. Les résultats ont ensuite été comparés à ceux d'un groupe témoin de 32 enfants "normaux".
La recherche en imagerie cérébrale contribue aujourd'hui à faire progresser la connaissance des atteintes cérébrales liées aux maladies dites "mentales". L'IRM avait ainsi déjà montré que plus de 40 % des enfants autistes présentent des anomalies cérébrales.