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"Au bonheur d'Elise"
3 juillet 2014

Les hôpitaux de jour, les CMP et la psychanalyse

Ne faites pas la même erreur que moi.......

Par le collectif   ... 

Ce terme politiquement correct désigne des hopitaux psychiatriques pour enfants où ils sont admis en journées. Ici on accueille en principe les enfants autistes les plus gravement atteints. Les « soins » qu'ils y reçoivent sont basés sur les théories psychodynamiques, inspirées des thèses de psychanalystes tels que Freud, Lacan, Tustin, Bettelheim, Klein ou Mannoni. Il s’agit de « guérir » le psychisme de l’enfant qu’on suppose malade. On va donc tenter d’agir sur l’évolution « dynamique » du psychisme dans son environnement (notamment familial et social) ; le travail est centré essentiellement sur «la relation à l'autre», à travers des activités dites d’échange (autocollant, dessin, ateliers de théâtre, psycho-drame, contes) et malheureusement aussi à l’aide de thérapies dites « corporelles ». Ainsi l’atelier « pataugeoire », qui consiste à mettre un enfant en maillot de bain dans une petite baignoire, où deux voire trois «thérapeutes» observent et interprètent son comportement dans l'eau : se touche-t’il les parties intimes ou non, quels sont ses gestes, ses expressions, et on en tire des conclusions savantes sur son psychisme. Il importe « d’accueillir toutes les productions de l’enfant quelles qu’elles soient », ainsi on en dira rien à un enfant qui défèquera dans la pataugeoire (au contraire cette « production » sera prise en compte dans l’analyse). Dans le cadre de cet exemple, le revers est que l’enfant pourra en déduire qu’il est normal et acceptable de déféquer en public, ce qui n’ira pas dans le sens d’aider son intégration sociale.

Pire encore est le «
packing », destiné en principe aux enfants présentant « des troubles graves du comportement » (crises aiguës, auto-mutilation). Cette « thérapie » consiste à déshabiller l’enfant et une fois presque nu, l’emmailloter bien serré dans des draps mouillés préalablement placés au réfrigérateur à une température d’environ 10°C. Seul le visage est libre afin d’empêcher la suffocation. L'objectif est de générer un choc thermique et ainsi de permettre de « recréer le moi-peau psychique » censément défaillant chez ces enfants. Évidemment ce "traitement" n'a pas été validé par l'Organisation mondiale de la Santé, aucune étude scientifique n’a encore été menée à bien (l'unique étude en cours depuis 3 ans est menée par ceux-là mêmes qui ont introduit la pratique en France et qui la propagent aujourd'hui). Malgré cela, le packing est couramment pratiqué dans de nombreux hopitaux de jour et instituts spécialisés qui s'occupent d'enfants autistes, sans supervision et sans méthodologie claire. Les associations de parents s’en sont plaint plusieurs fois auprès du ministère de la Santé,sans résultat, le packing ayant été jugé « sans danger pour la santé » sans que les questions d’éthique et de possibilité de maltraitance aient été examinées.

D’une manière générale, bien que les hôpitaux de jour soient financés par la Sécurité Sociale, la plupart mettent en œuvre des prises en charge sur lesquelles il n’existe que très peu d’études d’efficacité. Face à la levée de bouclier des associations de familles, les hôpitaux de jour et centres spécialisés ont trouvé la parade : l’approche dite « intégrative » se targuant d’intégrer les approches comportementales ayant fait leurs preuves partout dans le monde . En réalité l’apport cognitivo comportemental se réduit bien souvent à peau de chagrin , pour la forme: quelques pictogrammes et quelques ateliers individuels de quelques minutes par semaine, et seulement si l’enfant est bien disposé. La plupart du temps il est très difficile aux familles des enfants qui y sont pris en charge de savoir exactement quelles activités sont menées avec leurs enfants, dans quels buts et pour quels résultats. Il est fréquent que de par leur formation psychanalytique, les professionnels de ces centres voient dans les difficultés de l’enfant un symptôme d’un trouble relationnel entre l’enfant et ses parents, ce qui les conduit à privilégier une psychothérapie psychanalytique sur toute la famille plutôt que de réellement stimuler l'enfant autiste. Parce qu'il y a peu (ou pas) de supervision réelle sur le terrain par le Ministère de la Santé ou par les Agences Régionales de Santé, ces équipes font en réalité ce qu'elles veulent.

Il est donc conseillé aux parents de ne jamais se précipiter vers ce type de structures. Il faut demander à aller voir, être reçu par l'équipe, que l'on explique le contenu et les buts de la prise en charge. Celle-ci correspond-elle aux bonnes pratiques internationales, avec ABA, TEACCH, PECS, orthophonie ? Ou bien est-elle d'inspiration psychanalytique, auquel cas mieux vaut aller voir ailleurs ? La prise en charge est-elle basée sur une évaluation régulière des compétences de l'enfant ? Le programme éducatif est-il élaboré avec consultation et participation active des parents ? Telles sont les bonnes questions à poser avant de décider de confier son enfant à une telle structure.

Les autres centres type CMP, CMPP, CATTP ont des statuts parfois différents mais travaillent souvent dans une optique similaire, il faut donc appliquer la même démarche prudente. Attention à ne pas se laisser endormir ou berner par des discours consensuels du type "ici nous n'avons pas d'a-priori, nous mélangeons toutes les approches", c'est un faux-nez pour dissimuler des pratiques psychanalytiques obsolètes sous un vernis éducatif bien mince dans les faits.

Il faut aussi garder en tête qu'un CMP, un CATTP ou un hopital de jour est avant tout une structure hospitalière psychiatrique et que de ce fait le médecin psychiatre a tout pouvoir une fois qu'on lui a confié l'enfant. Les parents qui changeraient d'avis peuvent risquer un signalement aux services sociaux pour défaut de soins; c'est arrivé et cela arrive encore aujourd'hui. Le constat général des familles d'autistes, c'est qu'il est facile d'entrer dans un hopital de jour, mais beaucoup plus difficile d'en sortir.

La "psychophanie" ou "communication facilitée"(ne pas confondre avec les outils tels que Pecs ou  macaton).

Il s'agit d'une technique disqualifiée par plusieurs études scientifiques sérieuses mais que beaucoup de psychanalystes essaient de remettre au gout du jour. Vous trouverez sur ce site (pseudo-science.org un article fort interessant démasquant la "communication facilitée".

  lien de l'article   linkhttp://www.egalited.org/PsyKK.html

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Commentaires
7
Je suis d'accord avec vous, mais le souci c'est que rien d'autre n'est proposé aux familles, et je ne vous parle même pas des familles d'accueil, une amie accueille un petit garçon qui montre des troubles autistiques et il est déjà orienté en CMP a 2 ans, orientation psychanalitique ++++ (ici au Havre il n'y a que ça)
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T
Article qu'il faudrait largement diffuser à l'intention des parents qui font leur "entrée" dans le monde de l'autisme.<br /> <br /> Parce que lors du diagnostic, les parents novices ne peuvent qu rarement poser les bonnes questions très bien énumérées dans ces lignes...L'annonce les a déjà assez sonnés pour qu'ils se sentent la force de se documenter immédiatement. <br /> <br /> <br /> <br /> C'est aux médecins d'apporter les informations en rapports avec les recommandations de la HAS, pas aux parents de les chercher a posteriori. C'est pourtant le contraire qui se passe la plupart du temps !<br /> <br /> <br /> <br /> Un seul conseil peut-être: se rapprocher d'abord des associations qui, elles pour la plupart, diffusent le plus souvent des informations pertinentes.<br /> <br /> <br /> <br /> ValérieJ
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