Autisme : jusqu'à trois ans d’attente pour un diagnostic !
article publié sur Brest ma ville
Jeudi 05 juillet 2018 14:44
Autisme : jusqu'à trois ans d’attente pour un diagnostic !
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Lucie Bougaran, directrice du Centre ressources autisme (CRA)à Brest (à gauche) et Aurélie Favé, pédopsychiatre.© OUEST-FRANCE
« Aujourd’hui, une personne sur 100 peut être concernée par un trouble de l’autisme. Avant, c’était une sur 150 », explique Dominique Penhoët, directeur adjoint à l’Agence régionale de santé (ARS). Selon les estimations, il y a plus de 1 200 demandes en attente en Bretagne. Un délai d’attente de trois ans ! Le dispositif de prise en charge doit donc être revu.
Plusieurs facteurs contribuent à expliquer la hausse de la prévalence de ce trouble neuro-développemental du développement : critères de diagnostic revus et élargis, information plus diffusée, dépistage plus précoce, etc. Autre nouveauté : de plus en plus de demandes d’adultes. « Des personnes qui consultent à 25 ou 40 ans, on n’en rencontrait pas il y a dix ans », rappelle Aurélie Favé, pédopsychiatre au Centre ressources autisme (CRA) de Bretagne.
Depuis 1999, le Centre ressources autisme (CRA) de Bretagne est basé à Brest. C’est une unité de coordination et d’appui. Depuis deux ans, il est géré par une association (les Genêts d’Or) et ne relève plus du pôle de pédopsychiatrie de l’hôpital de Brest. Pour les enfants, le dispositif comprend aussi trois unités d’évaluation et de diagnostics (UED) animés par le centre hospitalier Régnier à Rennes pour l’Ille-et-Vilaine, l’établissement de santé mentale du Morbihan à Vannes et le CHRU de Brest pour le Finistère. Manquaient les Côtes-d’Armor. « Une nouvelle antenne pour enfants va se déployer, cet automne, à Saint-Brieuc », explique Lucie Bougaran, directrice du CRA. Pour les adultes, la seule unité de diagnostic se trouve à Brest
L’ARS déploie aussi le « niveau 2 ». Dans les structures de proximité, qui suivent déjà des enfants (centres d’action médico-sociale précoce, hôpitaux, centres médico-psycho-pédagogiques), un vaste plan de formation est lancé. Des médecins, infirmières, psychologues, et autres médecins libéraux, pourront délivrer des diagnostics simples. Les UED et le CRA retrouveront leur mission de diagnostics complexes. « Cette année, trente et une équipes seront labellisées, soit 250 professionnels. On relancera un appel d’offres en fin d’année », ajoute Julie Valadou, chargée de mission autisme à l’ARS.
In fine, dans le cadre du 4e plan autisme, l’objectif est de développer les diagnostics précoces (avant trois ans), et le « niveau 1 » qui consiste à sensibiliser les médecins libéraux, la protection maternelle et infantile et l’Éducation nationale. En lien avec une trentaine d’associations de familles.
Laurence GUILMO. Ouest-France