Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
"Au bonheur d'Elise"
26 novembre 2011

article publié dans l'usine nouvelle le 18 novembre 2011

"Il faut banaliser le handicap"

Le 18 novembre 2011 par Christophe Bys

Handicap
© Pascal Guittet - L'Usine Nouvelle

  A l’occasion de la Semaine du handicap, Patrick Danet, délégué handicap et diversité chez GrDF, détaille la politique que mène l’entreprise. Pour lui, une intégration réussie exige que la personne handicapée soit à la fois acceptée dans sa singularité et traitée comme tout le monde.

L'Usine Nouvelle - Quelle est la politique de GrDF en matière d’insertion des handicapés ?
Patrick Danet - Nous sommes convaincus qu’il faut recruter des compétences, pas un handicap. Nous créons les conditions d'une intégration réussie. Il ne faut pas que l’embauche d’une personne handicapée soit une contrainte pour l’équipe, ni pour elle. Nous devons en quelque sorte banaliser le handicap. Pour cela, les performances des uns et des autres doivent être les mêmes. La personne handicapée est comme chacun d’entre nous : elle veut être reconnue pour ce qu’elle fait. Elle ne veut pas d’un travail au rabais.

Concrètement, comment faites vous ? Notamment pour recruter des compétences, alors qu’il existe un vrai problème de formation des personnes handicapées ?
C’est vrai qu’il n’est pas toujours facile de recruter les personnes qui correspondent aux profils que nous recherchons. Nous nous sommes adaptés. D’abord en ouvrant les critères d’âge. Nous pouvons embaucher une personne avec une expérience professionnelle passée, qui sera rapidement capable d’intégrer nos processus. En outre, nous avons mis en place des actions de formation spécifique. L’alternance est pour nous la voie royale pour l’embauche de salariés avec un handicap. Nous avons signé un partenariat avec le CFA Jean-Baptiste de la Salle (93), pour former au baccalauréat professionnel "maintenance des équipements industriels". Les promotions sont mixtes ; elles mélangent valides et non-valides. Actuellement nous formons 5 handicapés, dont une personne de 46 ans.

Comment faites vous pour que tout le monde obtienne les mêmes performances ?
Nous avons signé un accord pour la période 2009-2012. Notre objectif est d’avoir 3,47 % de travailleurs handicapés, fin 2010 nous étions déjà arrivés à 3.21 %. Cet accord prévoit un budget pour adapter les postes. Cela consiste aussi bien à revoir l’organisation du travail de l’équipe, l’organisation des lieux de travail, mais aussi d’adapter les outils. A ce sujet, je suis très confiant dans les possibilités offertes par les technologies de l’information.

A quoi pensez-vous ?
Nous avons un partenariat avec Essilor pour développer une lunette à réalité renforcée. Une petite caméra est fixée sur la branche de la lunette. Il est alors possible de projeter l’image sur la rétine. Le premier prototype coûtera 17 000 euros. Nous avons une salariée intéressée qui a une maladie génétique de la rétine, qui devrait pouvoir continuer à travailler grâce à cet outil innovant.

Quel est le principal obstacle ?
Nous travaillons beaucoup avec les managers, les RH sur les stéréotypes. Nous en avons tous et nous continuerons d’en avoir. Je travaille à rassurer les managers. C’est normal qu’ils soient inquiets quand on leur parle de salariés handicapés. Ils ont des contraintes d’objectifs à assurer. Le handicap est un sujet que les personnes connaissent mal : 80 % des handicaps sont invisibles. La solution pour rassurer tout le monde passe par le dialogue. Une autre difficulté vient du fait qu’il faut comme je vous l’ai dit banaliser le handicap et en même temps ne pas l’oublier. Un mal-entendant ne comprend pas ce qu’on lui dit si on parle dans son dos.


http://www.usinenouvelle.com/article/il-faut-banaliser-le-handicap.N163186

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité
"Au bonheur d'Elise"
Visiteurs
Depuis la création 2 397 779
Newsletter
"Au bonheur d'Elise"
Archives
Publicité