Eglantine Eméyé : - Le jour où je me suis arrachée à mon fils autiste.
Avertissement : Je relaie un article de cette mère très médiatique ... charmante et séduisante au demeurant en précisant qu'elle ne saurait à elle seule représenter les familles de personnes avec autisme.
Son parcours et celui de son fils sont extrêmement difficiles et touchants. Il n'en reste pas moins que son propos est, à chaque intervention, plus ou moins ambigüe et ne saurait servir l'évolution extrêmement positive des prises en charge ou accompagnement sur la base des reccommandations de la HAS (Haute Autorité de Santé) qui précise (page 27) :
"L'absence de données sur leur efficacité et la divergence des avis exprimés ne permettent pas de conclure à la pertinence des interventions fondées sur :
- les approches psychanalytiques ;
- la psychothérapie institutionnelle."
Je pense qu'il est utile de le rappeler ...
(Jean-Jacques Dupuis)
Paris Match | Publié le 04/08/2016 à 07h00 |Mis à jour le 04/08/2016 à 07h32
Je me bats depuis plusieurs années contre la maladie de Samy. Après une énième visite médicale, je me rends compte que je fais fausse route…
Samy est né en 2005. Du plus loin que je me souvienne, il a toujours été différent. Bébé, il ne souriait jamais. Il ne regardait personne dans les yeux. Je guettais sa moindre réaction. Mais rien. Plus tard, à l’âge où certains commencent à marcher et à parler, Samy, lui, ne montre aucune évolution. Ses membres sont flasques... Lorsque les médecins m’annoncent qu’il souffre d’autisme et de polyhandicap – probablement causés par un AVC –, je pense naïvement qu’il sera tout de même autonome et en mesure de se diriger vers un métier manuel.
Pour mieux l’accompagner, je crée en 2008 Un pas vers la vie, une association qui, au travers d’une école, aide les enfants autistes. Les élèves font beaucoup de progrès. Pas Samy. Les mois passent et son mal-être empire. Les crises se multiplient. Malgré mon dévouement, la culpabilité me ronge : qu’est-ce que je fais de mal ? Un médecin me répond un jour : « Vous savez, pour mieux s’aimer, il faut parfois se séparer. » C’est le déclic. J’ai beau tout mettre en œuvre pour le sauver, je n’emploie pas la bonne méthode. Courir de visite en visite, entre l’école, les hôpitaux, les psychologues : j’en demande trop à Samy. Ses crises ne sont que le résultat de son stress, de ses frustrations. Les jours qui suivent, je ne dors pas. Je me pose mille questions. Me séparer de mon enfant est inconcevable. Je n’aurai plus mon tout petit auprès de moi. Cette perspective me terrifie. Mais c’est la seule solution.
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En juin 2013, je décide de sauter le pas. Nous arrivons à l’hôpital San Salvadour à Hyères, où il avait déjà séjourné pendant les vacances. Etrangement, Samy est calme, il reconnaît même sa chambre. Je m’allonge à ses côtés dans son lit. Je le câline. Il se détend. Nous passons la journée ensemble. Je lui promets de revenir dans quinze jours. Au moment de partir, je suis déchirée. Les larmes et les sanglots me submergent. Pourtant, les jours qui suivent vont balayer mes doutes : Samy trouve peu à peu son équilibre. Ses crises ont presque disparu. Il est presque serein… et moi aussi.
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« Pour faire patienter Samy, je lui donne une brosse à dents, ça l’apaise. J’en achète en moyenne dix par mois. »
« A l’heure des repas, pour éviter qu’il ne se blesse ou ne se salisse, je le mets dans une piscine gonflable vide au milieu du salon. Cette installation incongrue fait beaucoup rire mon fils aîné ! »