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"Au bonheur d'Elise"
9 novembre 2017

AUTISME X FRAGILE : Un nouveau traitement prometteur sur les symptômes

Actualité publiée il y a 2 heures 59 min 39 sec
Scientific Reports

Chez les patients « X fragile », le gène FMR1, présent sur le chromosome X, est complètement désactivé

Cette nouvelle molécule, un inhibiteur sélectif de PDE4D, une protéine  clé dans la cognition et une cible thérapeutique déjà évoquée, montre ses promesses dans la prise en charge des troubles du spectre autistique (TSA) liés à l’X fragile. Dans les Scientific Reports, les chercheurs de l'Université de Washington (St. Louis) montrent qu’un traitement quotidien par ce candidat permet chez la souris modèle de X fragile une réduction de l'hyperactivité, des interactions sociales et des comportements naturels améliorés, ainsi que des modifications positives de la structure des dendrites neuronales.

Le syndrome de l'X fragile est une cause héréditaire de l'autisme. Chez les patients « X fragile », le gène FMR1, présent sur le chromosome X, est complètement désactivé, ce qui prive le cerveau d'une protéine clé, FMRP qui régule des signaux électriques dans le cerveau. Cette anomalie entraîne un grand nombre de symptômes comportementaux, neurologiques et physiques. Ainsi, la perte de ce seul gène peut conduire à toute une série de symptômes différents. Certains patients sont profondément handicapés mentaux, incapables de communiquer. D'autres ne sont que légèrement touchés. Les patients éprouvent souvent des convulsions, l'anxiété et une impulsivité. Le syndrome entraine également des symptômes physiques dont la tête élargie, les pieds plats et des traits du visage bien particuliers. Enfin, près d'un tiers des patients atteints de syndrome X fragile présentent également des symptômes de troubles du spectre autistique (TSA).

Le candidat, BPN14770, développé par la biotech Tetra Discovery Partners est toujours en cours de développement pour le traitement des troubles cognitifs et de la mémoire associés à la maladie d'Alzheimer, le syndrome du X fragile et d'autres troubles du spectre autistique fait ici ses preuves d’efficacité chez la souris modèle de X fragile.

Des preuves d’efficacité chez la souris modèle : un traitement quotidien durant 14 jours permet en effet de réduire les troubles de l’interaction sociale et de rétablir les comportements naturels, vs placebo. De plus ces avantages comportementaux chez les souris modèles et traitées perdurent durant 2 semaines après la fin du traitement.

Aucun effet secondaire : il n’est constaté aucun effet délétère sur les comportements de souris normales traitées également avec BPN14770. De plus, une précédente étude avait déjà démontré l'innocuité et la tolérabilité de BPN14770 chez des volontaires jeunes et âgés en bonne santé et suggéré également son intérêt dans le traitement de l’X fragile. Enfin, si d'autres classes de médicaments étudiés comme traitements possibles du syndrome du X fragile ont entrainé des problèmes de tolérance, aucun problème de ce type n’est observé dans les études menées sur BPN14770.

Une amélioration de la structure des dendrites neuronales : l'analyse microscopique des neurones dans le cortex préfrontal de souris modèles et traitées constate une amélioration de la morphologie de la colonne vertébrale dendritique.

Cette étude préclinique soutient donc fortement PDE4D en tant que cible thérapeutique pour le traitement de l’X fragile et les promesses de ce candidat BPN14770. « L'inhibition de PDE4 a été validée comme une stratégie de traitement par de nombreux groupes de recherche sur l’X fragile. Notre étude démontre le potentiel thérapeutique de l'inhibition de PDE4D par BPN14770 », confirme le Dr Michael Tranfaglia, directeur médical et scientifique de la FRAXA Research Foundation.

On retiendra donc l’efficacité -à ce stade chez l’animal- d’un traitement quotidien par BPN14770 sur la réduction de l'hyperactivité, l’amélioration des interactions sociales et des comportements naturels et des changements bénéfiques dans la structure des dendrites neuronales, avec un bénéfice persistant ainsi qu’une innocuité et une tolérance humaine. 

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Source: Scientific Reports 07 November 2017 doi:10.1038/s41598-017-15028-x Multiple Behavior Phenotypes of the Fragile-X Syndrome Mouse Model Respond to Chronic Inhibition of Phosphodiesterase-4D (PDE4D)

Plus d’études sur l’Autisme et X Fragile sur Neuro Blog

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9 novembre 2017

TOC TOC, la pièce de Laurent BAFFIE, à Bry-sur-Marne - 18 novembre 2017 - Semaine du Handicap

affiche TOC TOC Laurent Baffie Bry

8 novembre 2017

LES RENDEZ-VOUS DU HANDICAP à Bry-sur-Marne du 13 au 25 novembre 2017 - Le programme

8 novembre 2017

CDCA : le boycott républicain d'asso du Val de Marne !

Résumé : Un collectif d'associations du 94 boycotte la prochaine mise en place du Conseil départemental de la citoyenneté et de l'autonomie au motif qu'il ne sera plus piloté par le préfet. Une co-présidence État-département est, selon eux, "indispensable"

Par , le 02-11-2017

Le CDCA (Conseil départemental de la citoyenneté et de l'autonomie) du Val de Marne devait voir le jour le 13 novembre 2017 mais son installation sera compromise par une action menée par le Comité inter-associatif (CIA) 94. À l'origine de cette grogne, 18 associations locales du champ du handicap dénoncent l'absence de co-présidence du préfet aux côtés du département. Rappels des faits...

CDCA, c'est quoi ?

Décidé par la loi du 28 décembre 2015 relative à l'adaptation de la société au vieillissement, dite loi ASV, le CDCA résulte de la fusion du Comité départemental des retraités et des personnes âgées (Coderpa) et du Conseil départemental consultatif des personnes handicapées (CDCPH) (article en lien ci-dessous). Sur l'ensemble du territoire, cette nouvelle instance est chargée, dans chaque département, de participer à l'élaboration et la mise en œuvre des politiques liées à l'autonomie et la citoyenneté de ces deux publics. Elle est compétente en matière de prévention de la perte d'autonomie, d'accompagnement médico-social et d'accès aux soins et aux aides humaines ou techniques. Elle a toutefois un champ d'intervention élargi par rapport au Coderpa et au CDCPH puisqu'elle est également compétente en matière d'accessibilité, de logement, d'habitat collectif, d'urbanisme, de transport, de scolarisation, d'intégration sociale et professionnelle et d'accès à l'activité physique, aux loisirs, à la vie associative, à la culture et au tourisme.

Exit le préfet

Le hic, c'est que ce, selon le décret (N° 2016-1206 du 7 septembre 2016) et contrairement à ce qui était prévu à l'origine de la création des CDCPH, le CDCA ne sera plus piloté conjointement par le préfet et le président du Conseil départemental mais uniquement par ce dernier. Le CIA 94 considère pourtant comme « primordial, quelles que puissent être les réformes à venir sur l'évolution des périmètres des territoires que les champs de compétences du CDCA demeurent renforcés par ce copilotage ». Il prend en exemple l'accessibilité : « Comment pourront "ruisseler" jusqu'aux instances locales, où se prennent des décisions, les orientations, textes de lois, décrets d'application si la co-présidence des futurs CDCA n'assure pas la continuité du respect des droits de chacun à pouvoir vivre parmi les autres, en totale inclusion ?»

Foncer tête baissée

Ce copilotage serait donc, selon lui, la seule garantie pour permettre à cet organe de consultation locale et départementale de conserver son influence ; c'est en effet la responsabilité du préfet qui est engagée dans l'application des politiques publiques locales, c'est-à-dire des décisions gouvernementales. Pour ces raisons, le 31 octobre 2017, le CIA 94 a donc décidé collectivement de s'opposer à la future installation du CDCA et demande la modification du décret à la secrétaire d'État en charge du Handicap, Sophie Cluzel. Il déplore que d'autres départements, confortés par l'avis positif du CNCPH (Conseil national consultatif des personnes handicapées), foncent « tête baissée » vers cette absence de copilotage, qui pourrait illustrer une forme de désengagement. Face à cette situation, la vice-présidente du Conseil départemental du Val de Marne a adressé le 2 novembre une lettre au préfet de son département.

 

Handicap.fr vous suggère les liens suivants :

Sur Handicap.fr

 

8 novembre 2017

Les représentations de l'autisme à la télévision ne présentent pas tout le spectre

logo club de mediapartarticle publié sur Médiapart

7 nov. 2017
Par Blog : Le blog de Jean Vinçot

Utile rappel de la diversité de l'autisme : ce n'est pas dans les séries TV qui cette diversité est montrée. Un point de vue d'Alison Singer.

Un point de vue utile à rappeler alors que la version française d'Atypical par exemple est disponible chez nous sur la plate-forme Netflix.

Dans aucune de ces séries TV, les personnages autistes n'ont besoin d'un accompagnement professionnel (encore que Sam rencontre régulièrement sa psychologue).

Il est vrai que la conscience de son fonctionnement, les explications de l'entourage et des aménagements de l'environnement peuvent, pour une partie de ceux qui sont dans le "haut" du spectre du trouble de l'autisme, être suffisants la plupart du temps. Il ne faut pas pour autant négliger le besoin d'aide (critère du Trouble du spectre de l'autisme niveau 1) et les besoins plus importants en fonction du niveau/degré à établir par les professionnels.


 Traduction de Portrayals of autism on television don’t showcase full spectrum

Si vous êtes fan de l'une ou l'autre des deux nouvelles séries télévisées qui ont fait leurs débuts aux États-Unis en septembre dernier - "Atypical" sur le service de streaming Netflix ou "The Good Doctor" sur ABC - j'ai des nouvelles pour vous.Vous regardez une représentation trop positive de l'autisme qui ne reflète pas la réalité pour la majorité des gens sur le spectre

 

Atypical Atypical

.

Pour le public qui regarde la télévision, l'autisme est devenu synonyme de l'extrémité verbale, plus qualifiée et savante du spectre, parce que les individus à cette fin font des personnages intéressants.

Dans «Atypical», l'autisme du protagoniste Sam complique les luttes typiques auxquelles font face les lycéens, de la recherche d'une petite amie à l'adaptation aux adolescents populaires. Mais Sam ne semble jamais passer de temps dans une classe d'éducation spéciale, encore moins dans une école spécialisée.

Dans "The Good Doctor", Shaun, le docteur éponyme, lutte avec le stress d'être un brillant chirurgien; C'est un personnage fascinant, mais loin de la plupart des adultes non-verbaux et intellectuellement handicapés autistes qui ont du mal à trouver du travail.

Et dans "The Big Bang Theory", une comédie très populaire qui a été diffusée pendant 10 ans, l'un des personnages principaux, Sheldon, est un génie scientifique avec des tendances similaires au syndrome d'Asperger. Mais contrairement à de nombreux adultes atteints d'autisme, Sheldon vit avec ses amis et est fiancé. Son habitude de frapper trois fois sur la porte de son voisin Penny est considérée comme mignonne et attachante; Dans la vraie vie, les stéréotypes que de nombreux adultes atteints d'autisme ont sont autodestructeurs et carrément dangereux.

Ces énormes disparités reflètent un défi plus large: le mot «autisme» est appliqué si largement qu'il est pratiquement dénué de sens. Dans la version précédente du «Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux» (DSM-IV), le «trouble autistique» était défini comme un ensemble spécifique de caractéristiques, y compris une interaction sociale et une communication anormales et un répertoire restreint d'activités et d'intérêts.

Le manuel incluait des diagnostics distincts pour le syndrome d'Asperger et le trouble envahissant du développement - non spécifié [TED-NS]- qui étaient typiquement donnés aux personnes du côté le plus doux du spectre.

Mais dans la version actuelle du manuel de diagnostic, le DSM-5, ces diagnostics ont disparu . Depuis 2013, lorsque cette version a débuté, les personnes ayant un large éventail de caractéristiques de l'autisme ont toutes reçu le diagnostic de «trouble du spectre autistique».

Réunis ensemble

De nos jours, une personne atteinte d'autisme peut avoir un quotient intellectuel de génie ou avoir une déficience intellectuelle et un score bien inférieur à la moyenne. Cela peut inclure une personne qui n'a pas de langage, un langage minimal ou un langage intact. Cela peut s'appliquer à une personne qui a un comportement agressif ou qui s'automutilait ou qui a de la difficulté à naviguer sur la scène sociale de la cafétéria de l'école. Cela peut décrire une personne diplômée de la Harvard Law School ou une personne qui a quitté l'école secondaire avec un "certificat de participation".

Grâce à des années de recherche, nous savons que l'autisme englobe les principales caractéristiques de chaque personne diagnostiquée. Toute personne atteinte d'autisme doit avoir des capacités de communication sociale altérées et des comportements restreints ou répétitifs pour mériter un diagnostic. Mais au-delà de cela, les capacités de ces personnes sont très différentes. Dire que quelqu'un est autiste ne fournit presque aucune information sur le type de traitement dont il a besoin; c'est le contraire de la médecine personnalisée.

La communauté de l'autisme doit trouver de nouveaux termes à appliquer aux sous-types de la condition afin que le diagnostic soit significatif et mène à un ensemble spécifique de traitements appropriés. Le développement d'un langage plus spécifique autour de l'autisme permettra aux cliniciens et aux autres de personnaliser leur approche en matière de soins et d'offrir des avantages à toutes les personnes sur le spectre.

Le DSM-5 était censé faire cela; il était censé fournir une plus grande spécificité afin qu'un diagnostic d'autisme pointe vers des services potentiels. Mais presqu'aucun clinicien n'applique les critères de la manière prévue. Par exemple, les cliniciens sont censés utiliser une table pour indiquer le niveau de gravité. Mais presque personne ne le fait. Au lieu de cela, tout le monde est regroupé comme ayant un diagnostic 299.0: trouble du spectre autistique.

Laissés derrière

L'utilisation de ce terme est un mauvais service aux individus des deux extrémités du spectre, et à ceux du milieu. Il peut, involontairement, priver de nombreuses personnes de l'attention et du soutien dont elles ont besoin, car à la télévision, l'autisme n'est pas si mal. À l'autre extrémité du spectre, plusieurs auto-représentants qui ont discuté de cette question avec moi ont raconté à quel point il était difficile d'accéder aux services parce qu'ils ne correspondaient pas au moule de l'autisme grave et «ne semblaient pas handicapés».

La recherche a révélé à quel point l'autisme est incroyablement hétérogène. Utiliser un seul terme pour le décrire est une contradiction avec les connaissances que nous avons acquises et un revers pour les gens que nous aimons.

Nous devons commencer à voir des personnages à la télévision et dans les films qui reflètent l'ampleur des expériences des autistes - pas seulement le chirurgien brillant, mais l'enfant qui se frappe la tête sur le sol si fort et si souvent que sa rétine se détache; et pas seulement le lycéen qui se démène aujourd'huir, mais celui qui est tellement fasciné par la couleur jaune qu'il reste seul à la maison à regarder "SpongeBob SquarePants" toute la journée. Sinon, les personnes qui sont très contestées et luttent tous les jours risquent de devenir invisibles.

L'angle mort d'Hollywood - ou peut-être un œil aveugle - témoigne de l'aversion de notre société à faire face aux réalités de l'autisme. Mais à la fin, ce n'est pas la faute d'Hollywood que l'autisme soit présenté de manière irréaliste.

La réalité de l'autisme sévère peut être inquiétante. Ce que nous voyons à la télévision et dans les films reflète notre propre réticence à faire face aux énormes fardeaux sévères que l'autisme fait peser sur les individus et leurs familles. Et donc, en mettant en lumière les projecteurs hollywoodiens sur les Sams, Shauns et Sheldons, les individus les plus vulnérables restent dans l'ombre.

Alison Singer est présidente d'Autism Science Foundation.

image de l'invité

Sur Alison Singer

Autism's fight for facts: A voice for science
Combattre pour les faits sur l’autisme : une voix pour la science
Convaincue par les preuves que les vaccins ne causent pas l'autisme, Alison Singer a lancé une fondation de recherche qui s'engage à mettre la science en premier.
Meredith Wadman est journaliste pour "Nature", à Washington DC

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8 novembre 2017

Hélène de Fouge­rolles (Mention parti­cu­lière) : son combat pour sa fille Shana atteinte de troubles « dys »

article publié dans Gala

« Ma fille ne rentrait pas dans le système »

Anne-Yasmine MachetAnne-Yasmine Machet | lundi 6 novembre 2017 à 20:30

helene-de-fougerolles

Hélène de Fouge­rolles a poussé un cri d'alarme dans les pages du Pari­sien le 25 octobre : l'Ecole Plus, dans laquelle s'épanouit sa fille Shana depuis trois ans, est mena­cée de ferme­ture, au grand dam de l'actrice.

Cela fait trois ans désor­mais que Shana souffre de troubles « dys » : dyspraxie (trouble du déve­lop­pe­ment moteur et de l'écri­ture), dyspha­sie (trouble du langage oral), dyslexie (trouble spéci­fique de la lecture), ou encore dyscal­cu­lie (trouble des acti­vi­tés numé­riques). Agée de 14 ans, la fille d'Hélène de Fouge­rolles est scola­ri­sée à l’Ecole Plus à Paris, située dans le XIe arron­dis­se­ment. Et si aujourd'hui l'actrice accepte d'évoquer les troubles de son adoles­cente, c'est parce que l'établis­se­ment dans lequel elle s'épanouit est en danger : cette école asso­cia­tive créée en 1989 est en effet mena­cée de ferme­ture, n'ayant pas assez d'élèves inscrits.

L'inter­prète de Fanny, mère d’une jeune fille triso­mique dans Mention parti­cu­lière, ce lundi 6 novembre sur TF1, a poussé un cri d'alarme dans Le Pari­sien le 25 octobre. « Avec ses parti­cu­la­ri­tés, ma fille ne rentrait pas dans le système et elle n’avait pas le niveau pour aller en Ulis (NDLR : unités loca­li­sées pour l’in­clu­sion scolaire). A l’Ecole Plus, les élèves s’épa­nouissent à leur rythme, guidés tranquille­ment par deux maîtresses. Ils font aussi beau­coup de sorties au cinéma, dans les musées… Ma fille est très heureuse », a confié Hélène de Fouge­rolles.

Un véri­table cri du coeur pour l'actrice et mère de 44 ans, qui n'aime pour­tant pas, d'ordi­naire, évoquer sa fille dans la presse. Elle confiait ainsi dans les pages de Gala en 2015 : « J’es­­time que c’est ma vie privée. Et j’ai beau­­coup de mal à en parler. L'intru­­sion des médias peut-être très violente », jugeait Hélène de Fouge­rolles.

8 novembre 2017

Réforme de l'AAH : le gouvernement droit dans ses bottes

 

Réforme de l'AAH : le gouvernement droit dans ses bottes

Interrogées par les députés sur les ressources des personnes handicapées et de leurs aidants, Sophie Cluzel et Agnès Buzyn ont apporté des précisions. Sans pour autant lâcher grand-chose sur le fond des mesures contestées. Bougera ? Ne bougera pas ? Le gouvernement défend, depuis début octobre, son projet de loi de finances devant le Parlement.

http://www.faire-face.fr

 

7 novembre 2017

Risques de suicide chez les personnes autistes

Pour une partie des personnes autistes, notamment dans le syndrome d'Asperger, il y a des risques importants de suicide. Revue de plusieurs enquêtes, et réponses au sondage d'Asperansa.

L'article d'Amélie Tsaag Varlen a analysé la question de la mortalité chez les personnes autistes, dont la question des risques suicidaires.

Cette question a été abordée dans le sondage lancé par Asperansa. Les résultats (provisoires car il est toujours possible de répondre) figurent sur le site d'Asperansa.

Questions 62 et 63 du sondage Asperansa
Questions 62 et 63 du sondage Asperansa

La question 64 était : 

Avez-vous déjà connu des épisodes dépressifs ?

Question 64 du sondage Asperansa
Question 64 du sondage Asperansa

Ont eu des épisodes dépressifs, des idées suicidaires ou ont fait des tentatives de suicide :

  • 66,26% de l'ensemble
  • 52,6% des personnes se considérant hétérosexuelles
  • 56,1% pour le genre masculin

mais

  • 70,3% pour le genre féminin
  • 82,5% des personnes se considérant bisexuelles/homosexuelles
  • 91,3% pour les personnes déclarant « autre genre »

Amélie Tsaag Varlen avait fait référence à juste titre aux facteurs d'intersectionnalité dans son document :

« Les études déjà menées n’explorent pas les facteurs d’intersectionnalité. Par exemple, nous savons que les personnes homosexuelles, particulièrement à l’adolescence, ont entre 4 et 7 fois plus de risques de tenter de se suicider que les hétérosexuelles. On peut être autiste et homosexuel. On peut même être autiste, homosexuel, épileptique, et issu d’une minorité ethnique. Les parcours de vie des personnes se situant à l'intersection d'une pluralité de minorités doivent être étudiés et mis en lumière, ainsi que les facteurs de risque du suicide. » 

Statistiques de la question 64 sur la dépression (pdf, 137.9 kB)

Etude sur des personnes récemment diagnostiquées avec syndrome d'Asperger (2014)

Lancet Psychiatry. 2014 Jul;1(2):142-7. doi: 10.1016/S2215-0366(14)70248-2. Epub 2014 Jun 25.

Suicidal ideation and suicide plans or attempts in adults with Asperger's syndrome attending a specialist diagnostic clinic: a clinical cohort study.

Cassidy SBradley PRobinson JAllison CMcHugh MBaron-Cohen S.

Idées suicidaires et plans de suicide ou tentatives chez des adultes Asperger fréquentant une clinique de diagnostic spécialisée: une étude clinique de cohorte.

Cette étude analyse les réponses à un questionnaire de 373 adultes ayant reçu un diagnostic de syndrome d'Asperger sur une période de 18 mis (2003-2004).

Extraits :  Nos résultats d'une expérience au cours de la vie d'idées suicidaires pour 66% et d'une tentative de suicide pour 35%  soutiennent l'affirmation que ces événements sont fréquents chez les personnes atteintes du syndrome d'Asperger. Dans notre échantillon, l'expérience de l'idéation suicidaire au cours de la vie était plus de neuf fois plus élevée que dans la population générale en Angleterre  et significativement plus élevée que les taux précédemment rapportés dans d'autres groupes cliniques avec des maladies médicales et psychotiques (panel). Les personnes Asperger étaient significativement plus susceptibles de déclarer des idées suicidaires ou des plans ou des tentatives de suicide si elles souffraient également de dépression. Les personnes qui ont planifié ou tenté de se suicider avaient aussi un niveau significativement plus élevé de traits autistiques déclarés que ceux qui n'en avaient pas. Bien que la détermination du lien de causalité pour cette augmentation du risque ne soit pas possible, le fait que plus de gens dans cet échantillon ont rapporté une expérience suicidaire (66%) que ceux était déprimés (31%) est déroutant et pourrait suggérer un processus différent pour les idées suicidaires dans le syndrome d'Asperger que pour les autres groupes cliniques. Alternativement, cette constatation pourrait résulter d'une sous-déclaration de la dépression, peut-être à cause de l'alexithymie (difficultés à décrire verbalement une expérience émotionnelle subjective). (...)

L'expérience d'idéation suicidaire rapportée dans notre échantillon clinique était plus élevée que celle observée dans un petit échantillon précédent d'adultes atteints du syndrome d'Asperger vivant dans la communauté (40%)  et dans un petit échantillon de 26 patients psychiatriques adultes diagnostiqués autistes. Cette différence pourrait s'expliquer par le fait que les membres de notre cohorte n'avaient pas été diagnostiqués avec le syndrome d'Asperger jusqu'à la fin de l'âge adulte, avec un âge moyen au diagnostic de 31 ans par rapport à l'âge moyen habituel de 11 ans. Ainsi, beaucoup de ces personnes ont eu des difficultés telles que l'exclusion sociale, le potentiel éducatif non atteint, les difficultés à obtenir ou à conserver un emploi ou à être promues et les difficultés à développer des relations étroites qui auraient pu être exacerbées. Un diagnostic tardif à l'âge adulte pourrait être un autre facteur de risque pour les idées suicidaires et les plans ou tentatives chez les personnes atteintes du syndrome d'Asperger.
Des études plus détaillées sont nécessaires sur les déclencheurs et l'expérience des idées suicidaires, les facteurs de risque et de protection pour les plans de suicide et les tentatives chez les adultes Asperger (comme l'âge au diagnostic) et les antécédents familiaux de suicide et d'agression. En plus des facteurs sociaux connus pour prédisposer à la dépression, le profil cognitif des personnes atteintes du syndrome d'Asperger pourrait encore augmenter le taux et le risque de suicidabilité. Par exemple, la flexibilité cognitive peut être altérée, et pourrait être responsable de certaines des tendances suicidaires accrues. Sur la base de nos conclusions, les services doivent être alertés du risque élevé d'idées suicidaires et de tentatives de suicide, en particulier chez les personnes recevant un diagnostic tardif de syndrome d'Asperger, compte tenu du risque important dans ce groupe.

A noter que dans cette enquête, il n'y a pas de différences significatives entre hommes et femmes, alors qu’elle est très nette dans le sondage d'Asperansa.1 

Le point le plus important est qu'elle soulève la question du retard dans le diagnostic comme facteur aggravant d'idées suicidaires.

Les délais extravagants des diagnostics des adultes (souvent 3 ans annoncés) accroissent les difficultés des personnes qui recherchent une explication à leur fonctionnement. Il en est de même lorsque le processus de diagnostic n'est pas fiable. Dans les associations, nous sommes témoins de comportements suicidaires dans ce contexte. Il est temps qu'il soit possible sur tout le territoire d'accéder à un diagnostic de qualité.

Rapport épidémiologique au Québec (2017)

L'Institut National de Santé Publique au Québec vient de publier un rapport de surveillance du trouble du spectre de l'autisme concernant les jeunes de 1 à 24 ans. La surmortalité est impressionnante, et le risque de suicide multiplié par 2.

Risques de mortalité dans l'autisme © INSPQ Risques de mortalité dans l'autisme © INSPQ

Surveillance du trouble du spectre de l’autisme au Québec (Institut National de Santé Publique du Québec) p.21

Dans l'état actuel de l'épidémiologie de l'autisme en France, aucun risque que ces informations alarmantes paraissent.

Etude sur les certificats de décès en France (2017)

Mortalité des personnes souffrant de troubles mentaux. Analyse en causes multiples des certificats de décès en France, 2000-2013 – Ha Catherine, Decool Elsa, Chan Chee Christine

  • De 2000 à 2013, 783 403 décès avec mention de TM [trouble mental] ont été enregistrés, représentant en moyenne 55 957 décès annuels et 10,3 % de l’ensemble des décès survenus sur cette période. Les taux de décès avec TM standardisés sur l’âge ont baissé globalement (-15,1 %) sur l’ensemble de la période. Pour les hommes comme pour les femmes, l’âge moyen au décès était particulièrement bas pour la schizophrénie (respectivement 55,9 ans et 67,6 ans) et pour les TM liés à l’alcool (respectivement 59,4 et 60,7 ans). Les CI [Cause Immédiate] de décès se répartissaient ainsi : pour les décès avec mention de TM, le suicide (11,1 %) se situait en 3e position, derrière les causes cardiovasculaires (27,3 %) et les cancers (18,1 %), alors que pour les décès sans mention de TM, le suicide (1,3 %) se plaçait loin derrière les cancers (31,0 %) et le cardiovasculaire (28,9 %). Editions BEH, 2017, n° 23, pp.500-508 – Texte intégral

L'étude a isolé des sous-ensembles dont : "– les TM non-organiques, c’est-à-dire l’ensemble du chapitre F à l’exception des TM organiques et des retards mentaux (codés en F70-F79), soit les codes F10-F69 et F80-F99 " Les TED (troubles envahissants du développement) [F84] sont donc répertoriés comme troubles "non-organiques", avec les troubles dys !

L'étude analyse la cause immédiate de décès, et l'autre cause mentionnée, comme la dépression. Cependant, l'autre cause est sous-estimée 2.

Compte tenu du sous-diagnostic massif de l'autisme à l'âge adulte, cette étude, qui n'a pas pris la peine de les isoler, serait évidemment passée à côté de l'immense majorité. Mais cependant, elle aurait pu, pour la population diagnostiquée avec TED, identifier les causes de décès.

La conclusion est d'une généralité .... : "Ces résultats soulignent toute l’importance, chez les personnes souffrant de TM, de prendre soin de leur santé aussi bien mentale que physique, ainsi que de la nécessité de développer auprès d’elles des actions de prévention, en particulier du suicide mais portant aussi sur les facteurs de risque notamment cardiovasculaire, respiratoire et métabolique (tabac, alcool et autres addictions, sédentarité, facteurs nutritionnels, etc.)" Elle s'applique à toute la population, à part sans doute pour le risque de suicide - sauf dans une région comme la mienne (Bretagne). Elle s'applique donc aussi aux personnes autistes, qui ont des risques plus élevés dans toutes les causes de décès.

Les actions de prévention supposent de créer un environnement propice, des lieux de répit, des Groupes d'Entraide Mutuelle, des accompagnements comme des SAVS (services d'accompagnement à la vie sociale), de lutter contre le harcèlement dans tous les milieux et à tous âges etc...

55% des personnes hospitalisées en HP jugent négativement leur séjour (voir réponse à la question 63). Ce n'est pas là qu'elles retourneront chercher une aide ou un répit.

Sondage Asperansa

Résultats provisoires (novembre 2017)

Enquête et rapport Asperansa (octobre 2016) pp.51-53

1Compte tenu des hypothèses de cette étude britannique sur les impacts du diagnostic tardif, une analyse sera faite sur l'âge dui diagnsotic dans le sondage Asperansa.

2 "Par exemple, un TM est ici signalé dans 40% des cas de décès par suicide, quand une méta-analyse des études par autopsie psychologique montre que le taux de troubles psychiatriques atteindrait presque  90% des cas."

7 novembre 2017

Handicap : les associations veulent que le préfet reste copilote du CDCA dans le Val-de-Marne

 

Handicap : les assos veulent que le préfet reste copilote | 94 Citoyens

Alors qu'une loi de 2015 a fusionné les comités départementaux consultatifs des personnes handicapés (CDCPH) et des personnes âgées (Coderpa) dans une nouvelle instance (le CDCA), les associations d'accompagnement au handicap dans le Val-de-Marne se rebellent contre l'absence du préfet, représentant de l'Etat, dans cette nouvelle instance, et s'apprêtent à boycotter l'installation de ce CDCA, Conseil...

https://94.citoyens.com

 

6 novembre 2017

Sophie Cluzel. «Le handicap est l'affaire de tous»

Publié le 06 novembre 2017 à 00h00
Modifié le 06 novembre 2017 à 04h54
« Il faut changer le quotidien des personnes handicapées et c'est l'affaire de tous », souligne la secrétaire d'État.
« Il faut changer le quotidien des personnes handicapées et c'est l'affaire de tous », souligne la secrétaire d'État.

Sophie Cluzel, secrétaire d'État chargée des Personnes handicapées, est en déplacement ce lundi à Lorient. Dans une interview accordée au Télégramme, elle détaille ses ambitions : faciliter le maintien à domicile et l'employabilité, en valorisant les initiatives locales les plus pertinentes.


Le gouvernement place la politique en faveur des personnes handicapées parmi ses priorités. En quoi votre manière d'envisager votre action diffère-t-elle de celle de vos prédécesseurs ?

Le levier majeur qui traduit l'ambition affichée, c'est mon rattachement au Premier ministre et pas au ministère de la Santé, comme c'était précédemment le cas, avec le risque de réduire le prisme. Il faut changer le quotidien des personnes handicapées et c'est l'affaire de tous, de la santé comme du logement, de l'emploi, de l'éducation, du sport, de la culture, etc.

Vous serez aujourd'hui à Lorient pour le lancement de la chaire Maintien@domicile, portée par l'Université de Bretagne Sud. Pourquoi votre intérêt pour cette initiative ?

Elle va nous permettre de prolonger la réflexion et l'expérimentation sur un sujet essentiel à mes yeux : répondre à l'attente des personnes handicapées qui demandent à être maintenues à domicile. Comment ? Avec la domotique et les nouvelles technologies, pour adapter leurs logements à la perte de mobilité et d'autonomie qui évolue avec l'âge. La méthodologie de ce projet de recherche est aussi pertinente en ce qu'il va disposer de deux appartements laboratoires et en ce qu'il est issu d'un partenariat public-privé. Ma conviction est qu'il faut essaimer les bonnes pratiques, en partant des besoins de la personne et en faisant évoluer les outils. Nous ne voulons plus devoir dire à la personne : vous n'avez plus le choix, vous devez aller dans un établissement spécialisé, isolé de tout. C'est en cela que notre politique est différente.

Vous visiterez également le Centre de rééducation et de réadaptation fonctionnelle de Kerpape, à Ploemeur (56). En quoi est-il exemplaire ?

C'est une plate-forme évolutive selon les besoins de rééducation, afin que les personnes puissent retrouver leur domicile. Ces deux exemples sont en lien direct avec notre démarche. C'est une société inclusive que nous appelons de nos voeux. C'est donc l'environnement que nous devons travailler pour qu'il s'adapte à la personne. Pour cela, nos efforts doivent aussi porter sur le travail et sur l'employabilité des personnes handicapées dans les entreprises classiques. Réfléchir au vivre ensemble, avec les personnes handicapées, au coeur de la cité. C'est la volonté du président de la République et du Premier ministre et c'est l'affaire de tous. Le 13 novembre marquera le début de la Semaine européenne pour l'emploi des personnes handicapées. Et le 30 novembre, ce sera la journée nationale de l'habitat inclusif. J'ai demandé aux Agences régionales de santé qu'elles repèrent les initiatives intéressantes à cet égard. Des crédits ont été mobilisés à leur intention, parce que nous préférons financer les services plutôt que les murs. Nous voulons changer de modèle. C'est en désinstitutionnalisant le handicap que nous renforcerons l'efficience des politiques publiques.


6 novembre 2017

Le cerveau est capable de fabriquer des neurones tout au long de sa vie explique le neurologue Pierre-Marie Lledo

article publié sur le site de Sciences & Avenir

Cerveau et neurones : "L'Etincelle" de Pierre-Marie Lledo

Les neurones peuvent "pousser" tout au long de la vie ! C'est ce que confie le chercheur Pierre-Marie Lledo dans cette "Etincelle". Voici la séquence diffusée par France 3 et sa version longue, d'environ 7 mn.

Pierre-Marie Lledo

Le neurologue Pierre-Marie Lledo dans la série "L'Etincelle".

© Heliox Films / France 3

Le professeur Pierre-Marie Lledo (CNRS-Institut Pasteur) est l'un des scientifiques ayant confié son "Etincelle" pour l'émission de France 3, et dont Sciences et Avenir est partenaire. Il profite de cette occasion pour battre en brèche un dogme : non, la disparition des neurones n'est pas une fatalité, et oui, il est capable d'en fabriquer tout au long de sa vie. "Les découvertes les plus récentes en neurobiologie montrent en effet que quelque soit notre âge, notre statut social ou professionnel, notre cerveau garde la possibilité de régénérer tout au long de sa vie certains de ses circuits. Mon étincelle a été de dénicher dans certaines régions du cerveau une véritable fontaine de Jouvence d'où migrent de nouveaux neurones pour venir rajeunir des circuits nerveux. Le cerveau n'est donc pas un organe figé ; au contraire c'est un chantier permanent, jamais achevé". La suite, c'est Pierre-Marie Lledo qui le raconte dans ce nouvel épisode de la série "L'Etincelle".

La version longue de "L'Etincelle" de Pierre-Marie Lledo

L'émission L'Etincelle a été diffusée quotidiennement sur France 3 à l'occasion de la fête de la science 2017. Sciences et Avenir est partenaire de ce programme produit par Linda Dehbi et Pierre-François Decouflé pour Héliox Films et réalisé par Jean-Christophe de Revière. L'Etincelle est conçue sur une idée originale de Gilles Moisset ; elle est co-écrite par Olivier Lascar, rédacteur en chef du pôle digital de Sciences et Avenir. Tous les épisodes de "L'Etincelle", comme leurs versions longues, sont désormais disponibles sur le site de Sciences et Avenir.

6 novembre 2017

Saint-Avold: Aider les autistes à se construire

article publié dans Le Républicain Lorrain

santé premier samsah pour adultes souffrant de tsa à saint-avold

Le 05/11/2017 à 18:00

Photo HD Une partie de l’équipe pluridisciplinaire du Samsah placée sous la responsabilité de Patrick Varraso, directeur, et son adjoint Daniel Letscher. Photo RL

Diagnostiqué tardivement autiste à l’âge de 26 ans, ce jeune homme, domicilié dans un petit village mosellan, a dû attendre ses 30 ans pour être entendu, guidé et aidé dans ses projets de vie privée et professionnelle. « Depuis juin dernier, je suis suivi par le Samsah de Saint-Avold. Il m’aide à utiliser un agenda, à planifier mes rendez-vous et les petits travaux avec mon père, les courses avec ma mère, les balades. Il m’aide à trouver un stage dans une cuisine de collectivité. Par la suite, j’aimerais avoir une vie de couple et fonder une famille. »

Cet autre jeune homme a rejoint le Service d’accompagnement médico-social pour adultes handicapés, deux mois après son ouverture, en octobre 2016. « Avant, une mauvaise gestion de mon temps, mon manque d’attention et le manque d’alimentation équilibrée handicapaient ma journée, raconte-t-il. Grâce au Samsah et à l’élaboration du projet personnalisé d’accompagnement, mes difficultés ont été un peu atténuées. J’arrive à mieux communiquer avec ma famille, j’améliore ma coordination manuelle grâce à l’ergothérapeute, j’apprends à gérer mes émotions grâce au neuropsychologue. »

Ces deux témoignages confortent Michèle Franoz, présidente d’Envol Lorraine, et Patrick Varraso, directeur du Samsah et du Sessad de Saint-Avold, dans leur volonté de développer ce service, le seul en Moselle à accueillir les adultes de 20 à 60 ans souffrant de troubles du spectre autistique. « La plupart des personnes que nous suivons actuellement n’avaient jamais été diagnostiquées, situe Michèle Franoz. C’est dire si cela a été un choc pour certains parents comme cela a été un soulagement pour d’autres qui, enfin, pouvaient mettre un nom sur les souffrances de leur enfant. » Actuellement, l’équipe pluridisciplinaire (infirmier, neuropsychologue, orthophoniste, ergothérapeute, aide-soignant, éducateur, etc.) suit quinze adultes (treize hommes) dont la moyenne d’âge est de 23 ans. « Sept sont atteints du syndrome d’Asperger, quatre sont qualifiés de "haut-niveau", trois souffrent d’un autisme modéré et un, plus sévère », détaille Patrick Varraso qui aimerait faire taire les a priori sur les personnes souffrant de TSA. « Elles sont particulièrement douées dans un domaine très précis comme le dessin ou les jeux vidéo. Elles ont suivi des études en milieu ordinaire et ont obtenu qui un CAP vente, qui un BTS électronique. Elles ont un gros potentiel mais sont maladroites, parfois ont subi des brimades à l’école, se sont isolées, renfermées et n’arrivent pas à interagir socialement et à être autonomes ».

Le but du Samsah est de les remettre à niveau dans leurs études, de construire un projet avec elles selon leurs objectifs et leurs intérêts, de les conduire vers un stage de professionnalisation, de leur redonner confiance pour aller vers les autres, peut-être nouer une relation amoureuse et gagner en indépendance. Si le service d’accompagnement peut compter sur le soutien financier de l’Agence régionale de santé et du conseil départemental de la Moselle, du partenariat avec Cap emploi, l’Alpha de Plappeville ou encore le Dirpha, dispositifs d’intégration des personnes handicapées, « tout ne se règle pas d’un coup de baguette magique », admet Michèle Franoz, habituée à faire preuve de patience dans son combat pour l’accueil précoce des enfants autistes afin d’en faire, plus tard, des adultes autonomes et épanouis.

Le Samsah de Saint-Avold a ouvert ses portes il y a un an. Aujourd’hui, il accompagne quinze adultes souffrant de troubles du spectre autistique dont sept atteints du syndrome d’Asperger. Le point, à quelques jours de l’inauguration des bureaux de la place Paqué.

« Sur les quinze adultes que nous suivons, sept sont atteints du syndrome d’Asperger »

O.Bo.

4 novembre 2017

Yerville : l’école pour autistes est bientôt prête

Publié 02/11/2017 22:12 Mise à jour 02/11/2017 22:12

Yerville. Cela fait bientôt un an que les travaux ont commencé. La nouvelle école pour enfants autistes est enfin sortie de terre et ouvrira ses portes en janvier prochain.

La fierté de Sébastien Blot, fondateur de l’école, se lit sur son visage lorsqu’on entre sur le chantier de la nouvelle école pour enfants autistes à Yerville. Cela fait un an que les travaux ont démarré mais, depuis 2012, le projet est lancé. Dans quelques semaines, Sébastien Blot et les enfants prendront possession des lieux. Actuellement, l’école BF Skinner accueille 10 enfants âgés de moins de 7 ans, atteints de ce que le Centre de ressource autisme appelle un diagnostic d’autisme de type moyen à sévère avec ou sans troubles associés.

Une école centrée sur les enfants

Ouverte depuis 2010, l’école actuelle, située en face de la poste de Yerville, n’est pas en mesure d’accueillir plus de 10 enfants. Un agrandissement se serait avéré plus coûteux que de construire un établissement neuf. En effet, la politique étant « un pour un », c’est-à-dire un éducateur pour un enfant, ce qui fait vingt personnes au total, l’école ne pouvait élargir sa capacité d’accueil. Sébastien Blot s’est donc lancé dans la construction d’une nouvelle école qui pourra accueillir jusqu’à vingt enfants et leurs éducateurs mais également un orthophoniste, quatre psychologues et les bureaux administratifs de l’association Bébé bulle 76 qui gère l’école.

Si Sébastien Blot et sa femme ont choisi de se lancer dans cette aventure en 2010 avec la première école, c’est pour aider leur fils, Antonin, âgé aujourd’hui de 12 ans, qui a été diagnostiqué autiste très jeune. « Soit on le remettait à la société, soit on se battait pour lui. Le choix a été vite fait », explique Sébastien Blot.

« On naît autiste et on meurt autiste mais on peut contrôler le comportement autistique et permettre à des familles de vivre mieux », poursuit-il. Le but de l’école n’est pas de soigner l’autisme car ce n’est pas une maladie. Depuis 1996, l’autisme est reconnu en tant que handicap. « Qui dit handicap, dit éducation et rééducation », précise le directeur de l’école. Les missions principales de l’école sont donc de favoriser le développement et les apprentissages des enfants par la mise en place d’une pédagogie individualisée et éducative selon la théorie ABA/VB (Applied Behavior Analysis/Verbal Behavior, en français, analyse appliquée du comportement/comportement verbal) mais également soutenir et guider les familles dans cette action éducative auprès de l’enfant et prévoir son orientation à la fin du séjour dans l’établissement.

L’école disposera donc de quatre salles de classe au rez-de-chaussée, accueillant cinq enfants par classe mais également de deux salles de psychomotricité et de bureaux à l’étage. Également, les quatre psychologues auront leur bureau et un espace individuel pour recevoir les familles. Deux salles individuelles de travail seront aussi à la disposition des éducateurs afin de travailler loin du groupe. À l’extérieur, une cour de récréation et un parc à jeux.

Sébastien Blot a aussi l’ambition que l’école devienne « le centre pilote de la région ». Bientôt, il demandera l’agrément pour être un centre de formation afin d’enseigner au mieux l’expérience de ce mode de fonctionnement spécifique qu’il a accumulé au fil des années. En attendant, l’école ouvrira ses portes en janvier prochain et bientôt, à la place du bruit des engins, les rires des enfants se feront entendre.

4 novembre 2017

Elise sur les bords de Marne ce matin ...

 

Elise bords de marne 2

4 novembre 2017

PLFSS 2018: l’ANESM transférée au sein de la HAS !

PLFSS 2018
Publication : mardi 3 octobre 2017

PLFSS 2018: l’ANESM transférée au sein de la HAS !

La ministre des Solidarités et de la Santé vient de présenter le PLFSS 2018 (projet de loi de financement de la sécurité sociale 2018).

On apprend notamment dans ce document que l'ANESM sera transférée au sein de la Haute Autorité de Santé (on se souviendra qu'en mars dernier, l'ANESM avait été prorogée pour un an jusqu'en avril 2018).

2020, année de l’équilibre des comptes de la sécurité sociale ?

Ce projet de loi de financement se donne pour objectif de permettre d’équilibrer les comptes de la sécurité sociale d’ici 2020. Selon le ministère, la maîtrise des dépenses en 2017 devrait améliorer la situation des différentes branches (respect de l’ONDAM 2017,…).

L’année 2017 verra le déficit cumulé du régime général et du fonds de solidarité vieillesse passer de 7,8 milliards en 2016 à 5,2 milliards. L’année 2018 devrait voir les déficits diminuer d’encore 3 milliards d’euros.

La feuille de route prévoit ainsi que l’ensemble des comptes de la sécurité sociale devrait être à l’équilibre en 2020 et la dette apurée d’ici 2024.

Le PLFSS 2018 a également, selon le ministère, l’objectif de soutenir le pouvoir d’achat des actifs. Ceux-ci devraient en effet voir baisser leurs cotisations sociales, en contrepartie d’une augmentation de la CSG.

La baisse des cotisations sociales devrait être l’équivalent d’un gain de pouvoir d’achat correspondant à 1,45 % de la rémunération brute .

Ce montant correspond d’une part à une baisse de 3,15 % des cotisations salariales (0,75 % d’assurance maladie, et 2,4 % d’assurance chômage), et d’autre part à une hausse de 1,7 point de la CSG). Ces mesures s’appliqueront en 2 étapes au cours de l’année 2018.

Parmi les autres mesures, on peut noter que le minimum vieillesse sera revalorisé de 100 € en 2018, que l’allocation adulte handicapé sera portée à 900 €, et l’aide destinée à la garde des enfants pour les familles monoparentales sera en hausse.

Un volet à destination des entrepreneurs et indépendants

PLFSS 2018

Les entrepreneurs et les professionnels libéraux seront également concernés.

Selon le ministère, les ¾ d’entre eux, dont le revenu annuel est inférieur à 43 k €, verront une baisse de leurs prélèvements équivalente à celle des salariés.

Le projet de loi de finance de la sécurité sociale a également pour objectif de soutenir les entrepreneurs.

Il prévoit ainsi une année blanche de cotisation sociale lors de la reprise ou la création d’entreprise, sous conditions de ressources.

Le PLF et le PLFSS envisagent également une suppression du CICE (crédit d’impôts pour la compétitivité et l’emploi), et du CITS (crédit d’impôt de taxe sur les salaires). Une exonération renforcée des cotisations sociales remplacera ces deux crédits d’impôts.

Un nouveau dispositif de protection sociale concernera les travailleurs indépendants. Nombre de dysfonctionnements ont marqué le RSI (régime social des indépendants) depuis sa création en 2006.

A compter du 1er janvier 2018, la protection sociale des travailleurs indépendants basculera sur le régime général. A terme, les prestations dont ils bénéficient seront rapprochées de celle des salariés (congé maternité, …). Les taux de cotisations des travailleurs indépendants ne devraient en revanche pas évoluer.

Une période transitoire de deux ans permettra le basculement progressif des missions du RSI vers les caisses du régime général (liquidation des retraites, recouvrement des cotisations, …). L’effectivité du dispositif est ainsi prévue pour le 1er janvier 2020.

+ 2,2 % pour les établissements de santé

L’ONDAM (objectif national de dépenses d’assurance maladie) devrait croitre de + 2,3 % en 2018.

Le solde de l’assurance maladie devrait passer de -4,1 milliards d’euros en 2017 à -0,8 milliards en 2018.

Les ressources des établissements de santé augmenteront de 2,2%. Rappelons également qu’ils bénéficieront notamment d’une hausse de 2 € du forfait journalier hospitalier (1,5 € pour les séjours en psychiatrie).

Parallèlement sera réalisé un effort de maîtrise des dépenses de santé, s’appuyant notamment sur la structuration de l’offre de soins, la pertinence et l’efficience des produits de santé, la pertinence et la qualité des actes, la pertinence et l’efficience des prescriptions d’arrêts de travail et de transport, et le contrôle et la lutte contre la fraude.

Le PLFSS 2018 veut aussi décliner la stratégie du gouvernement en matière de prévention, avec la mise en œuvre des mesures concernant l’extension des obligations vaccinales pour les jeunes enfants, et la hausse du prix du tabac.

Le PLFSS veut également favoriser l’innovation : innovation du système de santé, déploiement de la télémédecine, inscription de nouveaux actes au remboursement.

Il prévoit par exemple de lancer, sur une durée de 5 ans, des expérimentations concernant l’organisation et la rémunération des séjours ou actes (soins de ville, hôpital, secteur médico social).

La mise en œuvre d’un programme de transformation numérique en santé bénéficiera également d’un soutient marqué.

+ 2,6 % pour les ESMS

Les établissements et services qui accueillent des personnes en situation de handicap ou des personnes âgées en perte d’autonomie bénéficieront d’une hausse de leur financement de 2,6 % (+ 515 millions €).

Pour ce qui concerne le champ du handicap, les crédits permettront d’améliorer l’accompagnement des personnes handicapées, pour faciliter leur inclusion dans la cité. L'accélération de la transformation de l'offre et le développement de nouveaux services inclusifs se réaliseront au travers de la contractualisation (généralisation des CPOM).

4 525 places supplémentaires seront créées en EHPAD, 693 places en accueil de jour, et 482 places en hébergement temporaire.

La réponse aux besoins spécifiques des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer sera également améliorée : + 206 places de PASA, + 272 places en UHR,+ 30 équipes spécialisées Alzheimer,…

Des moyens seront également dédiés pour faciliter l’accès aux soins et la prise en charge en établissement de soins des patients précaires.

Transfert de l’ANESM vers la HAS au 1er avril 2018

On peut enfin noter que le PLFSS 2018 prévoit que l’ANESM (Agence nationale de l’évaluation et de la qualité des établissements sociaux et médicosociaux) soit transférée au sein de la HAS (Haute Autorité de Santé).

Ce transfert devrait être effectif au 1er avril 2018.

Ce transfert permettra, selon le ministère, un renforcement de la transversalité entre les secteurs sanitaire, social et médico social, concernant la politique d’évaluation de la qualité.

Les préconisations de la mission IGAS concernant l’évaluation interne et externe seront portées par la HAS.

 

Pour en savoir plus : Projet de loi de financement de la sécurité sociale 2018

3 novembre 2017

Le monde de l’autisme, divisé, s’accorde sur la nécessité d’études sur le sommeil

logo club de mediapartarticle publié dans Médiapart

3 nov. 2017
Par Blog : Le blog de Jean Vinçot

Un point d'accord entre les associations de parents et celles de personnes autistes : les troubles du sommeil. Un point de vue des USA.

Aujourd'hui, le CIRCADIN (médicament à effet retard de la mélatonine) est remboursé par la Sécurité Sociale pour les enfants (moins de 18 ans) avec un diagnostic de TED, grâce à une ATU (autorisation temporaire d'utilisation).. 

Mais les troubles du sommeil ne disparaissent pas miraculeusement à 18 ans.

Le cycle circadien se met en place à 9/12 mois, avec un pic de sécrétion de la mélatonine qui prédispose à l'endormissement. Il y a un déficit dans ce pic pour les personnes autistes, et d'ailleurs pour certains de leurs parents.

Rétablir un cycle d'endormissement est essentiel pour avoir une vie normale dans le monde NT. C'est ce que défend cette personne autiste.

Voir aussi  Mélatonine - Est-il sûr de prendre de la mélatonine pour le décalage horaire ?  en complément de Mélatonine - Remboursement ou non pour les personnes autistes  et de  Mélatonine - La prison circadienne - Michelle Dawson

Le monde de l’autisme, pourtant divisé, s’accorde sur la nécessité d’études sur le sommeil

Par Sara Luterman  /  17 Octobre 2017

Chez Spectrum, nous préférons parler de « personnes avec autisme » plutôt que d’ « autistes » mais nous avons fait une exception pour cet article dans la mesure où l’auteur est très attaché au fait que l’autisme est une partie à part entière d’elle-même. 

Le monde de l’autisme se divise autour de nombreux sujets tels que décrire l’autisme comme une simple différence ou un trouble, préférer dire « autiste » plutôt que « personne avec autisme » ou la façon dont la génétique et l’environnement contribuent à l’autisme, pour n’en citer que quelques uns. Mais il y a un point sur lequel nous nous rejoignons : il faut plus d’études sur le sommeil.

Le 4 mai, j’ai participé à une commission au siège de la Food and Drug Administration (FDA) américaine à Rockville, Maryland. Lors de cette rencontre, des représentants de l’industrie, des militants (dont je fais partie) et des parents d’enfants autistes ont échangé sur la question des traitements préconisés pour l’autisme.

Comme lors de la plupart des réunions sur l’autisme, les tensions ont parfois été importantes : les adultes autistes, les militants comme moi et les parents d’enfants autistes n’ont souvent pas la même opinion. J’ai levé les yeux au ciel en entendant une mère affirmer avec conviction que l’autisme est une maladie auto-immune et que des doses élevées de vitamines avaient permis de guérir son fils. Et je suis certaine que certains parents ont du eux aussi lever les yeux au ciel quand j’intervenais : après tout j’ai fait des études supérieures, comment pourrais-je savoir ce qu’est le « vrai » autisme ?

Mais quelque chose d’étonnant a eu lieu lors de la prise de parole libre en fin de réunion. La pièce a semblé s’éclairer lorsque les parents et les militants ont parlé d’une même voix au sujet de l’autisme et des problèmes de sommeil. C’est quelque chose qui nous pose problème à tous.

Encore plus étonnant : l’absence totale de recherche sur l’autisme et le sommeil. Une simple recherche sur PubMed montre qu’il n’y a eu que neuf essais cliniques sur l’autisme et le sommeil ces cinq dernières années. Si l’on compare avec les 400 essais cliniques publiés sur la même période concernant le traitement des principales caractéristiques de l’autisme tels que les habiletés sociales, c’est insensé quand on sait le besoin cruel de solutions pour les troubles du sommeil chez les personnes autistes. Les troubles du sommeil sont au moins deux fois plus élevés chez les autistes que chez l’ensemble de la population.

Si le but de la recherche sur l’autisme est d’améliorer le quotidien de ceux d’entre nous qui sont concernés par les TSA, les scientifiques qui travaillent sur le sujet devraient se focaliser sur les troubles du sommeil et leurs conséquences multiples sur la santé, l’humeur et le comportement.

Une nation privée de sommeil

Les autistes sont concernées par des troubles du sommeil divers. Une amie d’université a un trouble du rythme circadien du sommeil si important (un cycle du sommeil irrégulier ou inversé) qu’elle est incapable de garder un emploi stable bien qu’elle soit excessivement intelligente. Un autre ami a décidé de vivre dans sa camionnette afin d’essayer de réguler son cycle de sommeil grâce à la lumière du jour.

En ce qui me concerne, je n’ai jamais réussi à passer une bonne nuit de sommeil. J’ai souvent du mal à m’endormir. J’ai des sueurs nocturnes si importantes que j’ai du acheter un protège-matelas. Mon bruxisme nocturne est si prononcé que j’en ai fait tomber un plombage.

Les problèmes de sommeil touchent aussi les parents et soignants d’autistes, en particulier lorsque ceux-ci nécessitent un accompagnement important. Si l’un d’eux doit être surveillé et qu’il est encore réveillé à 3 heures du matin, son aidant devra forcément rester éveillé lui aussi. Je suis convaincue que les parents neurotypiques d’enfants autistes souffrent d’un manque cruel de sommeil. Nous sommes tous épuisés.

Lors de la réunion au FDA, les parents ont décrit les problèmes de sommeils de leurs enfants et les représentants autistes ont parlé des leurs. Nous avons donc logiquement réclamé d’une seule voix de meilleurs traitements pharmaceutiques possibles pour traiter les troubles du sommeil.

J’ai essayé une longue liste de traitements qui vont de compléments en vente libre tels que la mélatonine à des somnifères plus forts tels que le Stilnox. La mélatonine me faisait l’effet d’une gueule de bois. Le Stilnox me faisait faire des choses complètement farfelues dont je ne me souvenais plus le lendemain. Un matin, quand je me suis réveillée, je me suis rendu compte que j’avais créé une adresse email pour le chien que j’avais lorsque j’étais petite. C’est la dernière fois que j’ai essayé de prendre un médicament sur ordonnance pour dormir.

J’ai fait une thérapie cognitivo-comportementale qui s’est révélée efficace pour m’endormir mais n’a pas amélioré la qualité de mon sommeil. Et elle ne peut rien faire pour les personnes qui se réveillent plusieurs fois par nuit ou qui ont un cycle de sommeil anormal. J’utilise une couverture lestée qui m’aide un peu, bien que l’unique étude pour savoir si c’est une aide efficace au sommeil pour les autistes ait conclu qu’elle ne servait à rien. Ma couverture lestée n’est peut-être que mon placebo préféré.

Des questions sans réponses

Il y a fort probablement une différence entre les troubles du sommeil chez les autistes et chez les personnes neurotypiques mais nous n’en savons pas beaucoup plus. Nous avons besoin de comprendre pourquoi les autistes métabolisent différemment la plupart des médicaments.

Chez les personnes non autistes, les troubles du sommeil sont fréquemment associés à des troubles de l’humeur tels que la dépression et l’anxiété, et ces troubles sont encore plus courants chez les autistes. Nous devons donc savoir si les perturbations du sommeil contribuent aux taux élevés de dépression et d’anxiété chez les autistes ou si elles sont une conséquence de ces pathologies.

Il n’y a aucun doute sur le fait que le manque de sommeil nous rend encore plus irritables. De ce fait, un sommeil de mauvaise qualité pourrait-il contribuer à augmenter les problèmes sensoriels ou les difficultés d’attention ?

Ce sont autant de questions sans réponses, alors je lance un appel aux scientifiques et aux organisations qui financent leurs recherches : s’il-vous-plait, faites votre maximum pour trouver des réponses.

Sara Luterman est la créatrice de NOS Magazine, le premier site en ligne de culture et d’information par et pour les partisans de la neurodiversité.

Traduction par Isabelle Besnier-Pachot

3 novembre 2017

Un haut fonctionnaire handicap dans chaque ministère

article publié dans Handicap.fr

Résumé : Avant le 10 novembre 2017, chaque ministre devra désigner un haut fonctionnaire en charge du handicap et de l'inclusion. Ainsi en a décidé Edouard Philippe qui réaffirme vouloir faire du handicap une priorité.

Par , le 03-11-2017

Parce que le gouvernement réaffirme que le handicap est l'une des priorités de son quinquennat, il organisait dès le 20 septembre 2017 son premier Comité interministériel du handicap (article en lien ci-dessous). Edouard Philippe lançait à l'occasion un travail approfondi qui doit déboucher sur des plans d'action ministériels d'ici le début de l'année 2018. Il affirme vouloir en assurer le suivi en « réunissant le CIH chaque année et en évaluant l'impact des actions sur les indicateurs d'inclusion des personnes en situation de handicap ». Il a demandé à Sophie Cluzel, secrétaire d'État chargée des Personnes handicapées, de coordonner la préparation du plan d'action interministériel pour 2018-2022.

Un haut fonctionnaire dans chaque ministère

Pour ce faire, le Premier ministre, via une circulaire datée du 23 octobre 2017 (en lien ci-dessous), demande à chaque ministre de désigner au sein de son secrétariat général un « haut fonctionnaire en charge du handicap et de l'inclusion », qui aura pour responsabilité de définir et de mettre en œuvre la politique en matière d'accessibilité universelle et de handicap. Il « doit être en mesure d'animer des échanges au sein du comité des directeurs de votre ministère et de vous rendre compte personnellement », précise Édouard Philippe à l'intention de Sophie Cluzel. Pour l'exercice de cette mission, « doivent être privilégiés les fonctionnaires dont l'autorité et la compétence seront reconnues, et notamment les membres relevant des corps d'inspection ».

Avant le 10 novembre 2017

Ce haut fonctionnaire coordonnera les travaux permettant de dresser l'état des lieux en matière de prise en compte du handicap dans l'ensemble des politiques, et, au sein de son propre ministère, la préparation et le suivi des décisions des comités interministériels du handicap. Il sera également chargé, pour chaque projet de loi, de réaliser de manière systématique la fiche « diagnostic-handicap » prévue par une circulaire de 2012. Le Premier ministre fixe un délai pour cette désignation : avant le vendredi 10 novembre 2017.

Les élus se mobilisent

Il répond ainsi en partie à la demande de l'Association nationale pour la prise en compte du handicap dans les politiques publiques et privées (APHPP) qui réclamait, entre autres, pour assurer l'inter ministérialité effective sur cette question, de nommer un référent handicap-accessibilité dans chaque ministère ou collectivité territoriale (article en lien ci-dessous). Créée en septembre 2017, elle réunit élus et membres de la société civile sensibilisés à cette question avec l'objectif de faire bouger les lignes...

 

Handicap.fr vous suggère les liens suivants :

Sur Handicap.fr

Sur le web

 

3 novembre 2017

Aix : le prédateur sexuel évoluait au milieu des handicapées

Mardi 31/10/2017 à 10H30 Aix-en-Provence

Alain Chanssez, 47 ans, ancien moniteur d'atelier dans le centre d'aide au travail de Bouc-Bel-Air, est accusé de viols sur personnes vulnérables

Faits divers - Justice - Aix : le prédateur sexuel évoluait au milieu des handicapées
Les avocats des parties civiles, Me Samuel Katz et Me Marc Bréard, hier à l'ouverture du procès. Photo cyril sollier

On est à des années-lumière des étoiles oscarisées de Hollywood et des hashtags "dénonce ton porc". On est à Bouc-Bel-Air, dans un établissement d'aide par le travail, les Ormeaux, du réseau Chrysalide. Les ouvrières qui passent leurs journées à empaqueter différents produits qu'elles placent ensuite sur des palettes sont toutes handicapées. Certaines ont un âge mental qui ne dépasse pas dix ans et ont appris "à obéir au chef". C'est là, dans cet univers particulier où s'additionnent les fragilités, qu'Alain Chanssez, 47 ans, moniteur d'atelier "exubérant", jouant volontiers au "bon copain", s'est transformé en prédateur sexuel pendant plusieurs années, jusqu'à ce que des SMS tombent entre les mains des parents d'une victime particulièrement vulnérable, le 16 septembre 2015.

"Oui, bien entendu, je reconnais", répond-il sobrement et sans tergiverser au président Guichard soucieux de connaître sa position sur les faits. La plainte des parents de Floriane, 24 ans, handicapée à 80 %, incapable de parler de façon audible, avait entraîné l'ouverture d'une enquête et l'arrestation du père de famille trois semaines plus tard. Une autre ouvrière, Véronique, 40 ans, se mettra aussi à raconter, avec beaucoup de difficultés, son viol dans un camion, puis dans une chambre d'hôtel, à Marseille... "Les familles étaient dévastées, rapportent les enquêteurs de Bouc-Bel-Air qui avaient dû faire appel à la brigade des mineurs, plus rompue à faire face à de grandes vulnérabilités. Floriane avait toujours des larmes sur le visage. Elle était complètement perdue dans ses sentiments ambivalents avec Alain Chanssez. Elle l'aimait beaucoup mais était très en colère. Elle se rendait compte que ce qu'elle avait subi était très grave." Pour Véronique, élevée dans un milieu d'hommes après le décès de sa mère, il a fallu vaincre la peur d'être mal jugée ou tout simplement pas crue. "Puis, elle nous a décrit clairement sa douleur et sa sensation d'étouffement jusqu'à la nausée lors des fellations imposées, poursuit une enquêtrice. Elle nous disait qu'elle ne voulait pas faire ce qu'il imposait mais ne savait pas comment dire non. Car elle avait appris qu'il fallait faire tout ce qu'un moniteur demandait... " Dans le box, le moniteur a la tête basse et la larme facile. "Au début de sa garde à vue, il a été étonné. Il ne pensait pas avoir commis d'infraction, note le directeur d'enquête. Puis, quand il a compris, il a été abattu, concédant avoir fait'une grosse bêtise.'"

Un secret de polichinelle

"Pourquoi tu es arrivée à faire ce qu'il te demandait ?", se lance doucement le président Guichard. A la barre, Floriane, épaulée par trois interprètes en langue des signes et par sa soeur, bouleversée par toute cette souffrance endurée. "Je voulais lui faire plaisir, c'était le chef", traduit sa soeur, en larmes. "Vous souffrez ?", insiste le magistrat. "Oui, parvient-elle à articuler clairement en montrant sa tête du doigt. "Elle dit que tous les jours, elle y pense et qu'elle veut qu'il reste en prison longtemps pour ne plus lui faire de mal. Ni à elle, ni aux autres." Véronique, tout aussi tremblante et terrifiée, vient ensuite raconter comment elle s'est retrouvée piégée dans ce camion de livraison, puis dans cette sordide chambre d'hôtel qu'elle est encore capable de décrire dans les moindres détails. "J'avais peur, le coeur qui battait. Je tremblais. Je n'avais plus de force. Il m'a écarté les jambes, puis il m'a caressé les fesses. Il était content. Il m'a dit :'C'est bien'. J'avais mal. Je voulais lui dire arrête-toi. J'ai pas eu le courage."

Aux Ormeaux, le comportement libidineux du moniteur d'atelier envers les femmes était un secret de polichinelle. Deux simples lettres de mise en garde lui avaient été envoyées... L'affaire Weinstein n'était encore pas passée par là.

3 novembre 2017

Est-ce qu’il y a un problème de détection ?

article publié dans l'Est Républicain

Emylie Clavier Directrice de l’IME Jean-Louis Beaudouin


Le 03/11/2017 à 05:00

Photo HD Ph D. ROQUELET

Quel est le bilan de l’UEMA (Unité d’enseignement maternelle pour autistes) après sa deuxième rentrée scolaire à l’école du Stade ?

Sept places sont financées par l’État pour seulement deux enfants accueillis. J’en suis la première surprise. Aucun autre enfant n’y a été orienté. Ce n’est pourtant pas le nombre d’enfants atteints de troubles autistiques qui manque. En France, il y a un taux de prévalence d’une naissance sur 150 où l’on diagnostique un trouble du spectre autistique. Il en est de même en Haute-Saône. À Besançon, Dijon ou dans l’Aire urbaine, il y a des listes d’attente pour ce type d’école. La Haute-Saône en était dépourvue jusqu’à l’ouverture de cette UEMA en 2016. C’est une vraie opportunité pour les enfants du département. Est-ce un manque de communication, d’information ou de détection ?

Pourquoi les familles ne saisissent-elles pas cette opportunité ?

Les familles ont préféré rester comme elles étaient. La plupart bénéficient de quelques journées en hôpital de jour, en pédopsychiatrie, et pour certaines, de quelques heures de scolarité en milieu ordinaire. Les familles imaginent qu’en arrivant dans cette école, elles ne vont plus bénéficier de soins. Mais dans cette école, justement, il y a tout sur place. Des soins d’orthophonie, de neuropsychiatrie, de psychomotricité, tous des professionnels spécialisés dans les troubles autistiques. Il y a même un temps d’infirmière. Les parents n’ont plus besoin d’aller consulter à l’extérieur.

Les progrès sont-ils réels à l’UEMA ?

Le rapport de supervision, réalisé par un psychologue spécialisé dans l’autisme montre que les progrès sont fulgurants. Les enfants arrivent à communiquer davantage, à faire des choses avec leurs parents qu’ils ne faisaient pas avant, acquièrent la propreté… La maîtresse arrive même à enseigner.

Quelle méthode utilise l’UEMA ?

L’UEMA et l’ensemble du personnel utilisent un panel de méthodes. Les méthodes comportementales ont fait leur preuve. Ce ne sont pas forcément celles qui sont utilisées en pédopsychiatrie. Ce sont deux cultures qui pourraient se rejoindre. Quand le diagnostic tombe, les familles sont souvent face à un choix complexe et sont un peu perdues.

À quel âge l’enfant peut-il intégrer la maternelle pour autistes ?

L’enfant peut arriver à 3 ans et jusqu’à 6 ans. Il peut y avoir une dérogation si l’enfant intègre l’école à 5 ans. Il faut que le diagnostic du trouble autistique soit fait. Il y a jusqu’à cet âge une vraie plasticité intellectuelle qui permet de stimuler, d’éveiller et d’amener l’enfant vers de réels progrès cognitifs et plus d’autonomie.

Comment cela se passe-t-il durant les vacances ?

L’école assure des temps de périscolaire y compris pendant les vacances. Les professionnels se déplacent également dans les familles pour faire de la guidance, de manière à ce que les parents utilisent aussi les mêmes méthodes.

Y a-t-il un risque de fermeture ?

L’ARS, le principal financeur, n’a jamais dit que l’unité allait fermer. Par contre, on a fait des réunions très régulièrement avec l’ensemble des partenaires, susceptibles d’orienter des enfants vers cette unité, pour qu’ils jouent le jeu. Si à la rentrée 2018, il y a toujours que deux enfants, qu’adviendra-t-il une fois qu’ils seront passés au CP ?

Propos recueillis par Catherine HENRY

2 novembre 2017

Une révision de données confirme la prédominance génétique dans le risque d’autisme

Des chercheurs suédois ont révisé leur vaste étude sur l'héritabilité de l'autisme, qu'ils font passer de 50% à 85%.

Data do-over backs dominance of genetics in autism risk

SpectrumNews Par Ciara Curtin  /  19 Octobre 2017

Une nouvelle analyse de données concernant plus de 2 millions d’enfants en Suède suggère que les facteurs génétiques héréditaires sont responsables à 83% du risque d’autisme.

Une étude de 2014 qui se basait sur les mêmes données concluait que la génétique et l’environnement y contribuaient à part égale, mais les experts dans le domaine avaient critiqué les conclusions de cette étude et pointaient des failles dans la méthode d’analyse.

À leur plus grande surprise, les chercheurs ont trouvé une estimation d’héritabilité de 85% en recoupant les données de près de 800 000 enfants suédois. Ce résultat les a incités à réexaminer leur étude précédente.

Dans les deux études, les facteurs génétiques non héréditaires appelés mutations « de novo » sont inclus dans les 17% de risques d’autisme étiquetés comme « environnementaux ». Les mutations « de novo » sont considérées comme jouant un rôle majeur dans l’autisme.

« Nous avons travaillé sur ce point en utilisant des données plus récentes, et ce faisant, nous avons alors constaté que l’héritabilité était plus importante que ce que nous pensions auparavant », confirme le chercheur principal de l’étude, Sven Sandin, professeur assistant de psychiatrie à l’école de médecine Icahan de Mont Sinai, New York.

Ces nouvelles estimations concordent avec les résultats d’une étude de 2010 qui évaluait la contribution des facteurs génétiques héréditaires dans le risque d’autisme à 80%. Cette étude incluait elle aussi les mutations « de novo » dans la catégorie environnementale.

Des similitudes dans les fratries

Dans leur étude de 2014, Sandin et son équipe avaient analysé les données de 2,6 millions paires de frères ou soeurs qui n’étaient pas jumeaux, 37 570 paires de frères ou soeurs jumeaux et 877812 paires de demi-frères et sœurs, tous nés en Suède entre 1982 et 2006. 14 516 d’entre eux avaient un diagnostic d’autisme. Les données provenaient des registres du service de santé publique suédois.

Les chercheurs cherchaient des fratries « concordant » avec l’autisme, dans le sens où chacun des deux enfants était autiste. Ils avaient suivi un des enfants de chaque paire de la naissance jusqu’au diagnostic ou jusqu’à la fin de l’étude en 2009 (celui des deux événements qui arrivait en premier). Si l’enfant était diagnostiqué, ils vérifiaient alors si son frère ou sa sœur avait aussi reçu un diagnostic.

Or, cette façon de faire passait à côté des enfants qui ne recevaient un diagnostic qu’une fois que le frère ou la sœur suivis par les chercheurs avait été diagnostiqué.

« Des frères et sœurs « concordants » pouvaient être considérés comme non « concordants » lors de la première analyse des données par les chercheurs », admet Qian (Kenny) Ye, professeur associé d’épidémiologie et de santé publique à l’université de médecine Albert Einstein, New York, qui n’a pas participé à l’étude.

Dans la seconde analyse, les chercheurs ont étudié les données des deux membres de la fratrie jusqu’en 2009. A ce moment-là, les enfants les plus jeunes avaient 4 ans et étaient donc assez vieux pour recevoir un diagnostic d’autisme. Si les deux membres de la fratrie avaient reçu un diagnostic d’autisme, quelque soit le moment de l’étude, les chercheurs les considéraient « concordants ».

Des chiffres doublés

En utilisant cette approche, les chercheurs ont quasiment doublé le nombre de fratries “concordantes” dans leur étude. Ils ont aussi fait monter leur estimation d’héritabilité de l’autisme de 50% à 83%. Les résultats ont été publiés en septembre dans le « Journal of the American Medical Association ».

« Je trouve que c’est tout à l’honneur de cette équipe de chercheurs d’avoir pris la peine de reconnaître publiquement que leur précédente publication pouvait être sous-optimale », dit Dorret Boomsma, professeur de psychologie biologique à Vrije Universiteit, Amsterdam, qui n’a pas participé à l’étude.

Dans leur autre étude, publiée en septembre dans « Biological Psychiatry », les chercheurs se sont de nouveau appuyés sur les données du registre de santé suédois, mais se sont concentrés cette fois-ci sur une période comprise entre 1998 et 2007. Cet échantillon inclut 776 212 enfants dont 11 231déjà diagnostiqués autistes. Ils se sont aussi intéressés aux diagnostics d’autisme dans la famille des enfants concernés, incluant les frères ou sœurs et les cousins.

Ils ont utilisé des modèles statistiques qui comptabilisent les liens de parenté pour estimer l’héritabilité de l’autisme. Les chiffres ont montré que la génétique contribue pour 84.8% au risque d’autisme.

Cela a été répété plusieurs fois maintenant et nous convergeons toujours vers ce nombre », dit Sandin.

Ses collègues et lui utilisent aussi les registres suédois pour étudier la récurrence de l’autisme dans les familles, c’est-à-dire la probabilité que le frère ou la sœur d’un enfant autiste soit lui aussi concerné.

References:

  1. Sandin S. et al. JAMA 318, 1182-1184 (2017) PubMed
  2. Yip B. et al. Biol. Psychiatry Epub ahead of print (2017) Full text
  3. Lichtenstein P. et al. Am. J. Psychiatry 167, 1357-1363 (2010) PubMed

Traduction par Isabelle Besnier-Pachot

Lors de l'Université d’Automne de l'ARAPI, le 2 octobre, le Pr Jean-Louis Mandel (Strasbourg) a fait un vaste tour sur le thème "Les troubles neuro-développementaux : la génétique explique-t-elle tout ?". Parmi les informations intéressantes : actuellement, il est possible d'identifier un gène responsable dans 40 à 60% des cas d'autisme avec épilepsie et/ou déficience intellectuelle, alors que ce n'est le cas que dans moins de 5% dans les autres cas d'autisme. Il est important d'identifier un gène, car cela permet d'identifier un sous-type d'autisme avec des caractéristiques particulières (par exemple une sensibilité aux sons).

Le fait de ne pas avoir identifié un gène actuellement ne veut pas dire que l'origine n'est pas génétique -héréditaire ou non (mutations de novo). Il est possible que ce soit la combinaison de plusieurs gènes qui provoque des modifications du fonctionnement cérébral.

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