Depuis les années 2000, le centre mène une politique visant à intégrer ses protégés dans le milieu dit "ordinaire". La grande majorité d’entre eux fréquente désormais le groupe scolaire de la commune à proximité ainsi que le collège de Vermenton. La même commune qui ouvre donc son école aux derniers enfants restés à plein-temps à l’IME de Vincelles.
"Ce mouvement peut créer des inquiétudes chez les parents, reconnaît Carole Le Bianic, accompagnante éducatif et social pour la structure. Mais la plupart d’entre eux se montrent content de l’inclusion."
"Ce n'est pas parce qu'on est différent, qu'on doit grandir et apprendre entre les murs d'un château, et rester sous cloche. Quand on parle d'externalisation, il y a des questions, et elles sont légitimes. Notamment en raison d'une grande méconnaissance du handicap. Vivre avec les autres, c'est s'intégrer, acquérir les limites sociales, les codes."
Géraldine Lacan Chef de service à l'IME de Vincelles
"Le regard est plutôt positif", confirme la chef de service, Géraldine Lacan. "Les parents ne sont pas contre l'accompagnement spécialisé, mais bien souvent, contre cette idée "d'exclusion" du droit commun. Dans les années 50, la prise en charge des enfants en situation de handicap se faisait plutôt dans le sens de l'éloignement. Aujourd'hui, on détricote tout ça pour leur permettre de ne pas grandir dans un univers clos, de vivre avec les autres."
Dans l'Yonne, plus de 600 enfants en situation de handicap bénéficient d'un accompagnement en classe
Côté transport, rien ne doit changer pour les familles de ces enfants et adolescents atteints de handicap mental. Le point de ralliement se fera au château, d’où "nous nous occuperons du transport vers l’école", poursuit la responsable. À l’image de ce qui se pratique déjà pour les membres du centre fréquentant des établissements scolaires.
À l’avenir, il restera une poignée de jeunes à Vincelles. "Ceux qui ne sont pas encore prêts pour rejoindre une école et qui doivent être intégrés progressivement", explique Carole Le Bianic. Un éducateur continuera de les accompagner sur place. "Il ne faut jamais perdre de vue que pour les enfants, il est nécessaire d'avoir des espaces de repli si à un moment donné, la présence en "milieu ordinaire" est trop difficile", confirme Géraldine Lacan.
Le château reste la "base arrière" de cet IME, pour reprendre les termes de la responsable : l’internat et les services administratifs ne doivent pas se délocaliser. Même si, à l’avenir, pourrait se poser la question de la pertinence de conserver l’édifice du XVIIIe siècle, coûteux à entretenir.
Julien Pépinot et Caroline Girard
reporters.yr@centrefrance.com