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"Au bonheur d'Elise"
avs
16 novembre 2018

Une école de Dieppe expérimente la scolarisation d’enfants autistes

article publié sur France 3

Melvynn va être suivi dans cette classe, pour rejoindre au fur et à mesure une classe "ordinaire" de CE2. / © France 3 NormandieMelvynn va être suivi dans cette classe, pour rejoindre au fur et à mesure une classe "ordinaire" de CE2. / © France 3 Normandie

Par Véronique ArnouldPublié le 09/11/2018 à 17:54

Le nom technique de cette nouveauté : une Unité d'Enseignement en Elémentaire Autisme (UEEA). Il s'agit d'intégrer des enfants autistes au sein d'une école mais dans une classe dédiée, avant de pouvoir intégrer au fur et à mesure une classe ordinaire.

5 villes en France vont expérimenter ces Unités : Toulouse, Versailles, Vaux-en-Velin, Amiens et Dieppe. Testées pendant 3 ans, ces unités pourraient ensuite être développés, il y aurait à terme 45 unités en France

L'UEEA : Mode d' emploi

A Dieppe, les vacances de la Toussaint ont permis de préparer deux classes pour accueillir une dizaine enfants autistes. Ils sont encadrés depuis le 5 novembre par 4 adultes. Melvynn, par exemple, a 8 ans, il est inscrit en classe de CE2. Pour l'instant, il est dans cette classe avant de pouvoir ensuite rejoindre d'autres élèves dans une classe dite "ordinaire".

Cette unité normande est financée par l'ARS ( à hauteur de 100 000 euros), la Ville, l'Education Nationale et l'association Apajh.

Avec les interviews de
Emilie Fournier - Enseignante spécialisée
Rebecca Lietard - Mère de Melvynn
rachel Mangeot : Directrice des établissements 76, fédération APAJH 76

40% des enfants autistes scolarisés


Selon le ministère de l'éducation nationale et de la jeunesse, seulement 30 % des enfants autistes sont scolarisés en maternelle et 40 % en élémentaire. Cette scolarisation partielle pénalise les parents, "les empêchant de travailler et de mener une vie comme tout le monde."

Ces UEEA vont contribuer à une scolarisation plus pérenne des enfants. Cette expérience vient compléter d'autres axes forts développés jusqu'en 2022. Il s'agit par exemple d'accélérer le plan de conversion des AVS, augmenter le nombre d'enfants atteints du trouble du spectre de l'autisme scolarisés dans les classes ULIS, renforcer la formation des enseignants et faciliter l'accès à l'enseignement supérieur.

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14 novembre 2018

En Haute-Garonne, plus de 1.000 élèves handicapés étaient sans auxiliaire à la rentrée scolaire

 

En Haute-Garonne, plus de 1.000 élèves handicapés étaient sans auxiliaire à la rentrée scolaire

Selon le syndicat d'enseignants Snuipp-FSU et le collectif d'auxiliaires de vie scolaire (AVS) de Haute-Garonne, plus de 1.000 élèves handicapés n'avaient pas d'AVS à la rentrée scolaire 2018. La faute à une augmentation des demandes et à un manque de candidats.

https://www.francebleu.fr

 

14 novembre 2018

Pour rappel -> Handicap, il est urgent d'agir !

12 novembre 2018

Vidéo LCI -> Le Bihan se confie sur l'autisme de sa fille : Partie 2

article publié sur LCI

Screenshot_2018-11-12 Le Bihan se confie sur l'autisme de sa fille Partie 2

CONSULTATION PRIVÉE - Samuel Le Bihan, père d'une petite fille autiste, raconte son quotidien à travers son roman intitulé "Un bonheur que je ne souhaite à personne".

"Un bonheur que je ne souhaite à personne", c'est le titre du roman de Samuel Le Bihan chez Flammarion. A travers ce livre, il se confie sur l'autisme de sa fille de sept ans. Face à cette maladie, il n'a pas eu l’énergie de créer des associations ou des structures d'accueil. Par contre, il travaille sur une plateforme d'écoutes et de conseils qui sera lancé en avril prochain. A savoir que l'autisme est une maladie très courante. Dans le pays, un enfant sur 100 en souffre. Que faut-il savoir sur l'autisme ? Où en est la France concernant l'accompagnement des enfants autistes ? Comment les aider à mieux communiquer avec les autres ?

8 novembre 2018

Trousse à outils de l’AVS -> accompagnement des élèves en situation de handicap

BOURNAS Nathalie, EGLIN Emmanuelle. Trousse à outils de l’AVS pour la prise de poste des
personnels en charge de l’accompagnement des élèves en situation de handicap. Académie de
Lyon – Direction des services départementaux de l’éducation nationale Rhône, 2016-2017. 44p.
http://www2.ac-lyon.fr/etab/ien/ain/ash01/IMG/pdf/livretoutilsavs2016-2017.pdf

 

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31 octobre 2018

Une association pour que les enfants autistes aillent à l'école

article publié dans Le Figaro

Par  Coline Vazquez Mis à jour le 27/10/2018 à 18:07
Publié le 27/10/2018 à 06:00

article figaro autistes sans frontièresLouis, 8 ans, est en classe de CE2. Autisme Sans Frontières

 

FIGARO DEMAIN - L'association Autistes sans frontières, spécialisée dans la scolarisation des enfants atteints de cette maladie, aide les familles à trouver des intervenants formés pour accompagner les élèves en classe.

«Trouver sa place dans la vie, c'est d'abord trouver sa place à l'école», défend Peggy Leroy, reprenant le slogan d'Autistes sans frontières (ASF). Depuis 2006, elle fait partie de cette association, créée deux ans plus tôt, qui aide à la scolarisation des enfants atteints de troubles du spectre autistique (TSA). Selon l'Inserm, ils touchent 700 000 personnes en France dont 100 000 ont moins de 20 ans, soit un enfant sur 150 (en moyenne un par école) et se traduisent par une altération des interactions sociales et de la communication, des centres d'intérêt restreints et des comportements répétitifs.

» LIRE AUSSI - Troubles de l'apprentissage: au Cerene, un accompagnement scolaire adapté avec l'autonomie pour objectif

Des symptômes qui se conjuguent mal avec une école pas encore assez inclusive. Seuls 20% des enfants touchés par l'autisme ont la chance de fréquenter ses bancs. Autistes sans frontières est spécialisé dans la scolarisation de ces élèves dans l'enseignement classique. Pour cela, la présence d'une auxiliaire de vie scolaire (AVS) dans la classe est, le plus souvent, nécessaire. Cette dernière doit également être formée à l'autisme pour comprendre les besoins et réactions de l'enfant, l'aider à se concentrer et à suivre le programme. «Le plus difficile, c'est de trouver des intervenants pour chaque élève et qu'ils soient formés», regrette Peggy Leroy. Pour pallier le manque d'AVS proposées par l'Éducation nationale, Autistes sans frontières aide les familles à trouver des intervenants privés et sensibilisés aux problématiques des TSA, dans des délais raisonnables. Ils sont formés par l'association et travaillent en lien avec des psychologues. Si la personne est souvent à la charge des familles, ASF soutient financièrement celles qui sont dans le besoin.

Mille familles sur toute la France

Autistes sans frontières rassemble 1000 familles dans un réseau de 34 associations à travers la France. Toutes sont supervisées par un président qui peut signer des conventions avec les académies de l'Éducation nationale. «En signant cette convention, les académies acceptent que les intervenants qui accompagnent les enfants entrent dans la salle de classe», explique Estelle Malherbe, présidente de l'association et maman de Chloé, une adolescente de 14 ans autiste. Elle poursuit: «Il y a des endroits où ça se passe très bien comme dans les Hauts-de-Seine. D'autres où tout est bloqué et où ils refusent l'intervenant. Or un enfant qui a de grosses difficultés d'apprentissage a besoin d'une personne pour le guider», soupire-t-elle. C'est le cas de Paul, un petit garçon atteint d'autisme et de surdité qu'Autistes sans frontières a aidé. Maintenant âgé de 9 ans, il est en classe de CE2 et a fait d'énormes progrès grâce à son intervenante et sa psychologue. Il peut fêter son anniversaire entouré de ses camarades et jouer dans la cour de récréation. Les élèves de sa classe se sont pris d'affection pour le blondinet et l'aident tout au long de l'année, ce qui ne surprend pas Peggy Leroy: «Ces enfants-là auront un regard différent sur le handicap. Ils seront d'autant plus citoyens», se réjouit-elle. En France, la loi de février 2005 pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées impose d'offrir à tous les enfants en situation de handicap une scolarisation en milieu ordinaire. Malgré des avancées, elle n'est pas toujours appliquée. Et pour Peggy Leroy, «c'est le rôle de la société d'intégrer, dès le plus jeune âge, les plus faibles».

Un message qu'elle veut partager. C'est elle qui sera sur scène le 12 novembre pour la Nuit du Bien Commun. Cette soirée caritative rassemble des initiateurs de projets et des donateurs. Peggy Leroy y présentera l'association et son ambition. Les fonds récoltés lors de cet événement - les besoins de l'association s'élèvent à 100 000 euros — serviront à l'accompagnement des enfants par des professionnels et à leur formation. «Cet accompagnement ne se fait pas qu'à l'école, explique Estelle Malherbe. Il se fait dans tous les lieux de vie, dans la classe, mais aussi au domicile, sur les lieux de loisirs, permettant ainsi à l'enfant d'accéder au champ des possibles».

____________________________________________________________________________________________________________________

Autistes sans frontières fait partie des 13 associations sélectionnées pour participer à la deuxième édition de la Nuit du Bien commun, dont Le Figaro est partenaire. Au cours de cette soirée caritative qui aura lieu le 12 novembre prochain au théâtre Mogador, leurs représentants, invités à pitcher devant un parterre de 1500 donateurs, recueilleront des fonds en direct. Au cours de la première édition 2018, les associations ont récolté près de 600 000 euros de dons en une soirée.

=» LA NUIT DU BIEN COMMUN, LE 12 NOVEMBRE AU THÉÂTRE MOGADOR




Société, santé, environnement, éducation, énergie

» Découvrez les acteurs et initiatives du changement



17 octobre 2018

20h Médias : polémique autour du coup de gueule de François Ruffin

Vidéo publiée sur My TF1

François ruffinA l’Assemblée nationale, le député France Insoumise François Ruffin a poussé un virulent coup de gueule contre les députés de la majorité qui s’apprêtent à voter le rejet préalable d’un projet de loi visant à améliorer l’accompagnement des élèves handicapés. Depuis, les LREM l’accuse de faire de la « politique spectacle », « sur le dos des enfants handicapés ».

En savoir plus : Yann Barthes
17 octobre 2018

PAP ou PPS : choisir le meilleur dispositif d'accompagnement pour son enfant (1/2) - Ecole et Handicap

 

PAP ou PPS : choisir le meilleur dispositif d'accompagnement pour son enfant (1/2) - Ecole et Handicap

Le PPS - Projet Personnalisé de Scolarisation - a été mis en place par la loi de 2005. Dix ans plus tard, le PAP - Plan d'Accompagnement Personnalisé - était créé à la demande des associations de parents d'enfants dyslexiques , relayée par la (Fédération Française des Dys).

https://ecole-et-handicap.fr

 

16 octobre 2018

Marseille : des enfants déscolarisés faute d'AVS

Des centaines d'élèves de l'académie restent à la maison à cause du manque d'auxiliaires de vie scolaire

Par Michaël Levy

Les AVS ou AESH viennent en aide, de manière collective ou individuelle, aux enfants atteints de handicap. Mais leur recrutement n'est pas toujours simple... Les AVS ou AESH viennent en aide, de manière collective ou individuelle, aux enfants atteints de handicap. Mais leur recrutement n'est pas toujours simple... Photos georges robert

Ils sont nombreux à leur devoir une fière chandelle car leur réussite scolaire et/ou professionnelle est en partie leur réussite. Car pendant des années, ces enfants en situation de handicap ont bénéficié de leur soutien à l'école, histoire d'avoir une scolarité la plus banale possible. Et depuis la loi du 11 février 2005 pour l'égalité des droits et des chances, le nombre d'Auxiliaires de vie scolaire (AVS) augmente considérablement chaque année. Une bonne nouvelle pour l'inclusion de ces enfants mais un véritable parcours du combattant pour les parents qui, bien souvent, doivent attendre six mois environ pour obtenir une AVS ou un Accompagnant des élèves en situation de handicap (AESH).

Et aussi Alexandre, autiste, privé d'école et d'AVS à Allauch

Et à chaque rentrée scolaire, les cas d'enfants privés d'AVS ou d'AESH pullulent et ne sont réglés que plusieurs semaines plus tard. La faute à un fonctionnement complexe, où plusieurs interlocuteurs (Éducation nationale, médecins, MDPH, familles...) doivent s'accorder, d'autant que le prescripteur (MDPH) n'est pas le payeur (l'État)... La faute aussi à des AVS dont les contrats, bien souvent précaires, ne sont pas renouvelés alors que les fichiers ne sont pas forcément mis à jour. C'est ainsi qu'en septembre, le petit Alexandre s'est retrouvé au coeur d'un imbroglio improbable avec une AVS désespérément absente alors qu'elle était bel et bien prévue pour la rentrée. Sauf que l'AVS en question avait notifié son désir de ne pas renouveler l'expérience... Conséquence : plus de 15 jours de latence et l'obligation pour la maman de rester à la maison avec son fils atteint d'autisme. À quelques jours des vacances de la Toussaint plusieurs centaines de cas ne sont toujours pas réglées au sein de l'académie qui compte pourtant près de 8 000 AVS ou AESH. "C'est avant tout une difficulté conjoncturelle et non structurelle, se défend Vincent Lassalle, secrétaire général de la Directions des services départementaux de l'Éducation nationale (DSDEN) dans les Bouches-du-Rhône. L'an dernier, nous avons recruté 800 AESH et nous en aurons 1 000 de plus dans le département en 2018. Mais il faut bien comprendre que nous ne pouvons pas recruter n'importe qui..."

Et aussi Aubagne : Mathys, autiste de 3 ans, non scolarisé faute d'AVS

Difficile d'attirer quand les contrats, payés au Smic, ne dépassent pas les 20 heures en moyenne  

Le recrutement, voilà où le bât blesse justement. Le vivier demeure faible et difficile d'attirer de nouvelles personnes, rémunérées au Smic et dont les contrats ne dépassent pas les 20 heures en moyenne. Cette semaine, le député LR Aurélien Pradié a pourtant déposé un projet de loi pour améliorer la rémunération des accompagnateurs d'élèves handicapés, idée retoquée par l'Assemblée nationale, ce qui a eu le don de provoquer l'ire du député LFI François Ruffin. L'inclusion est pourtant une priorité du gouvernement qui entend régler ce problème sans passer par un vote.

Lorsque les postes sont pourvus, les formations laissent parfois à désirer... "Nous multiplions les formations spécifiques, que ce soit pour les AESH ou les professeurs des écoles, en proposant notamment un travail pour que le binôme fonctionne de la meilleure des manières", certifie Dominique Beck, inspecteur d'académie.

Objectif affiché : "Aller vers plus de professionnalisation" tout en se posant les bonnes questions. "L'AVS doit être l'élément facilitateur. Mais cette compensation est-elle la bonne solution dans tous les cas ?", se demande Dominique Beck. Sous-entendu : certains élèves dont le handicap est reconnu sont davantage en détresse scolaire et devraient être pris en charge par les services pédagogiques... En attendant la solution idéale, l'inspection académique assure que toutes les situations - 200 cas seraient encore en souffrance - seront réglées début novembre. Soit deux mois de perdus et un véritable casse-tête pour les parents. Mais le jeu en vaut probablement la chandelle...

"Diminuer les délais légaux"  

Pour obtenir un Accompagnant des élèves en situation de handicap (AESH), le processus peut parfois paraître complexe. Parmi tous les interlocuteurs concernés, la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH) est un pion essentiel. Thi Kim Dung N'guyen, directrice de la MDPH 13, nous éclaire.

Quelles sont les conditions pour déposer un dossier auprès de la MDPH ?
Thi Kim Dung N'guyen :
Nous enregistrons tous les dossiers de demande d'aide pour des personnes en situation de handicap, que ce soit des aides matérielles et/ou physiques. La paperasse administrative est assez complexe et nous avons pour objectif de la réduire au maximum afin d'aider les parents. Le diagnostic médical est évidemment très important mais il faut également tenir compte des conditions sociologiques qui peuvent parfois aggraver la situation. Notre rôle est de voir comment on peut compenser ces besoins. Pour les enfants, une fois le dossier enregistré, le document Geva-Sco permet de partager les informations avec les responsables de l'Éducation nationale, les parents et la MDPH. Ensuite, une équipe pluridisciplinaire, composée de référents scolarité, de psychiatres, psychologues, médecins, membres de la MDPH... définit un plan de compensation adapté à l'enfant.

Combien de dossiers recevez-vous chaque année ?
Thi Kim Dung N'guyen :
En 2017, nous avons enregistré 33 328 demandes, ce qui représente 11 100 dossiers, soit une augmentation de 7 % en un an !

Avez-vous les moyens de répondre favorablement à toutes les sollicitations ?
Thi Kim Dung N'guyen :
Quand le handicap de l'enfant est reconnu, il n'y a évidemment aucun refus. L'Éducation nationale finance les AESH et, malgré les restrictions budgétaires, il existe une réelle volonté de répondre à toutes les demandes liées à l'inclusion.

Mais les délais de mise en oeuvre sont pourtant très longs...
Thi Kim Dung N'guyen :
Je connais la souffrance des familles et notre objectif est de diminuer ces délais car actuellement la commission des droits de l'autonomie a 4 mois pour valider le dossier. Entre juin et septembre, nous avons reçu pas moins de 1 300 dossiers qu'il a fallu traiter au plus vite. Il n'y a ni satisfaction ni méprise de notre part.

"En tant que parents, on se sent davantage soutenus"  

Elle n'avait pas forcément prévu de passer quelques minutes avec lui. Mais quand Nahel a exprimé le besoin de quitter la classe, Ornella, éducatrice spécialisée, a évidemment modifié son emploi du temps pour s'occuper de ce jeune autiste, lui proposant des jeux adaptés, avec une méthode de communication alternative, basée notamment sur l'image. C'est l'un des nombreux avantages que proposent les Services d'éducation spéciale et de soins à domicile (Sessad) dont un, spécialisé dans les Troubles du spectre de l'autisme (TSA), vient d'ouvrir dans les locaux de l'école primaire de Coin-Joli à Marseille (9e).

À l'école marseillaise Coin Joli, le Sessad Serena permet aux enfants de bénéficier d'un programme spécifique et personnalisé.À l'école marseillaise Coin Joli, le Sessad Serena permet aux enfants de bénéficier d'un programme spécifique et personnalisé.

Un lieu de vie pas comme les autres où chaque enfant atteint d'autisme peut venir se ressourcer auprès des éducatrices spécialisées, psychologues, assistantes sociales, infirmières ou chef de service, dans un établissement qui comporte déjà une classe Ulis (Unité localisée pour l'inclusion scolaire). "Nous sommes basés dans 4 établissements marseillais : l'école et le collège de Coin-Joli (9e), le groupe scolaire du Rouet (8e) et celui de Fraissinet (5e). Nous y accueillons maximum six enfants par site car c'est un projet qui demande un certain équilibre", détaille Coline Marchand, chef de service du Sessad Serena. Concrètement, l'équipe du Sessad propose un accompagnement "sur mesure" pour mêler les différents "lieux de vie" de l'enfant, afin d'apporter le meilleur projet de soin possible, en se rendant par exemple au domicile des familles pour "donner des clés de compétence" et "construire le projet avec les parents à qui il faut donner des outils pour les aider au quotidien". Et tous les jours, les éducatrices spécialisées sont en contact avec l'équipe pédagogique, intervenant notamment dans les classes pour un travail spécifique avec l'élève. "Ces enfants souffrant de trouble du spectre de l'autisme craignent parfois l'environnement. Ainsi, en classe, les bureaux sont tournés vers le mur et les consignes sont avant tout visuelles. Et on s'est rendu compte que cet accompagnement spécifique bénéficie également aux autres enfants", explique Hélène Laboissette, éducatrice spécialisée au collège Coin-Joli.

S'il est encore trop tôt pour dresser un bilan de ce Sessad, les premières impressions semblent être largement positives. "La communauté scolaire apprécie beaucoup notre présence. Certaines actions facilitent leur travail. Il n'y a pas de rivalité entre nous car nous ne faisons pas le même travail", promet Coline Marchand. "Le fait de réunir sur un seul site plusieurs spécialistes rassure les parents, car cela fatigue moins les enfants", renchérit Catherine Gibon, psychologue coordinatrice du Sessad. "Nous avons un suivi personnalisé avec une prise en charge médicale globale. Le tout au sein même de l'école, ce qui est important pour la socialisation de l'enfant, l'aider dans son inclusion", assure Olivier Colarullo, dont le fils, Louis, a intégré le Sessad TSA en septembre dernier. "C'est super ! En tant que parents, on se sent davantage soutenus. Ici, les professeurs et les AESH ont une interlocutrice dédiée ; on n'a pas forcément besoin d'expliquer l'autisme aux enseignants ou aux autres enfants", sourit Hella, la mère d'Haykel, scolarisé dans un CM2 ordinaire, mais bénéficiaire du dispositif mis en place par le Sessad de l'association Serena.

L'exemple concret de l'efficacité d'un tel dispositif...

3 octobre 2018

Handicap au collège : si seulement nous pouvions accueillir ces élèves correctement…

Un fauteuil roulant debout entre les autres chaises

L’inclusion est la solution idéale pour les enfants souffrant de handicap, allant de la grave dyslexie aux troubles moteurs ou mentaux. Mais elle doit comprendre un accompagnement sérieux et stable. Ce qui est loin d’être toujours le cas...

Je m’interroge sur un sujet sensible.

Tous les ans, nous accueillons au collège des élèves en situation de handicap. Ce terme de « handicap » regroupe des difficultés très diverses, de la très grave dyslexie au trouble moteur en passant par la surdité, le handicap mental léger ou non…

On entend beaucoup parler d’une école inclusive, on nous dit qu’il faut accueillir ces enfants, qu’ils ont droit à la même scolarité que les autres, que c’est positif pour eux de se trouver dans un environnement normal, avec des camarades de leur âge. On sous-entend un peu que nous n’en voulons pas, de ces élèves. Qu’ils ne nous facilitent pas la vie, qu’il faut leur prêter une attention particulière, leur préparer un environnement adapté.

C’est difficile de répondre à cela. C’est difficile de dire qu’on doute de la pertinence de leur présence dans la classe. L’institution vous foudroie. Vous êtes odieux, élitiste, vous avez un problème avec le handicap, vous ne vous rendez pas compte de la souffrance de la famille. Non, certes, je ne me rends pas compte de la souffrance de la famille. J’ai cette chance, aucun de mes enfants ne souffre d’un handicap. Mais je m’interroge, quand même.

Il y a des cas où cela se passe bien

Il me semble que ce serait possible, pourtant, que cela se passe bien, voire très bien. Que cela soit bénéfique pour tout le monde : l’enfant en situation de handicap, les autres élèves, les enseignants aussi. Il y a des cas où cela se passe bien.

Il y a par exemple dans certains collèges les classes Ulis, Unités localisées pour l’inclusion scolaire. C’est une classe qui fonctionne au sein du collège et qui accueille des élèves handicapés, avec un handicap mental léger le plus souvent d’après ce que j’entends. Un professeur spécialisé a la classe en charge, l’effectif est réduit à moins de vingt élèves. Les élèves suivent leurs principaux cours dans cette classe mais sont intégrés lors de certains cours dans les autres classes du collège : deux élèves vont assister à un cours de sciences de la vie et de la terre, deux autres suivent le cours d’EPS des 5es B, etc. Ils participent à certaines activités avec les élèves de l’établissement, mangent à la cantine, jouent dans la cour. Si l’effectif reste réduit, si l’enseignant spécialisé a des AVS (auxiliaire de vie scolaire) pour l’aider dans sa mission, alors oui, cela se passe bien. Et c’est réellement bénéfique pour tout le monde.

Certains élèves sont aussi totalement intégrés en classe avec leur propre auxiliaire de vie scolaire. Il s’agit d’un adulte qui accompagne l’enfant en classe, reste près de lui, l’aide dans son travail. Cela se traduit de façons très variées : canaliser un enfant hyperactif et l’aider à se concentrer, traduire les propos de l’enseignant en langue des signes à un élève sourd, aider et rassurer un enfant atteint d’une certaine forme d’autisme… Les AVS que j’ai rencontrés étaient toujours des gens compétents, qui s’intégraient parfaitement à la classe et qui représentaient pour l’enfant qu’ils suivaient une aide précieuse et bienfaitrice.

Ces situations existent, et je pense que c’est ce que l’institution « vend » aux parents d’enfants atteints de handicap. Il y a un ascenseur pour le fauteuil roulant. On va faire une demande d’AVS. Votre enfant a sa place dans l’institution, comme tous les enfants. Je peux imaginer que ces parents sont heureux et rassurés d’entendre cela. Je comprends que c’est totalement naturel et humain.

Les conditions d’inclusion se dégradent

Mais je crois qu’on ne leur dit pas la vérité. Enfin, que cette vérité existe, mais de plus en plus rarement. Je crois que les conditions d’inclusion des enfants en situation de handicap se dégradent. Et je crois que ces enfants en sont les premières victimes.

En collège, les effectifs augmentent. Ce n’est un secret pour personne je crois, et le Ministère veut accentuer cela. Je vous entends vous écrier « Ah ! voilà, tout ce dont elle voulait parler, ce sont les deux mille six cents postes supprimés ! » Figurez-vous que non, que j’avais l’intention d’évoquer le sujet de l’inclusion avant ces annonces catastrophiques, et que hélas elles ne font que renforcer mes craintes. Le principe de la classe Ulis, c’est aussi d’intégrer les enfants aux autres cours. Seulement, dans des classes de trente élèves, ce n’est plus possible : il n’y a plus de tables. Ni de chaises. Plus de place pour eux, pour leur AVS. On tasse, on ajoute une table, on met leur AVS dans l’allée. Ah ! ils vont se sentir bien accueillis, c’est sûr…

Une importante dyslexie, on peut aider l’élève, pas de problème. Imprimer dans une autre police de caractère, faire un agrandissement, donner moins d’exercices, noter différemment. Mais quand, sur une classe de trente élèves, on a trois élèves dyslexiques, deux dyscalculiques ou autre, cela devient sportif. La famille arrive avec le PAP, « plan d’accompagnement personnalisé », qui fait quatre ou cinq pages et que nous sommes priés de suivre à la lettre. Alors lui, il faut lui imprimer en Arial 16. Elle, en Verdana 18. Elle, agrandir en A3. Lui, ne noter que l’oral. Lui, autoriser la calculatrice. Elle, autoriser des fiches. Et j’en passe.

Chez nous les AVS se relaient

Pour rappel, j’ai six classes différentes cette année. Mes collègues de sciences, de langue, d’art, en ont beaucoup plus. Même avec la meilleure des volontés, c’est intenable. D’autant que si vous ne respectez pas ces recommandations, si par malheur vous ne les respectez pas, les parents vous haïssent, car leur enfant souffre et c’est de votre faute. C’est de votre faute parce qu’on lui a promis, à cette famille, que les professeurs allaient le faire et que cela réglerait les problèmes. Leur enfant allait être accueilli en classe, il aurait un PAP, il aurait une loupe spéciale, un ascenseur qui fonctionne, il aurait tout un tas de choses merveilleuses qui serait une solution, enfin.

Les AVS, dans mon académie, on en réduit le nombre. Par économie. Un assistant de vie scolaire par élève, j’ai connu cela. Quelqu’un qui assistait à tous les cours avec l’élève, qui connaissait sa pathologie, qui avait le temps de tisser un lien avec l’enfant. Qui assurait un vrai suivi et faisait également le lien avec la famille. Ce n’est plus le cas. Chez nous les AVS se relaient, un élève peut en avoir trois ou quatre différents en une semaine, ils sont sur plusieurs établissements parfois, pas remplacés, mal formés. Plein de bonne volonté mais souvent aussi désemparés que nous. J’en ai connu qui ont démissionné en réalisant qu’ils étaient incapables d’assumer la fonction, qu’on ne leur avait pas donné le temps et la formation pour gérer des élèves parfois avec des pathologies très compliquées, de la violence.

Les classes Ulis et les Itep (Instituts thérapeutiques éducatifs et pédagogiques) sont en petit nombre, disposent de peu de places (et pour cause). Les listes d’attente sont longues. Où mettre les élèves en attente ? Dans les collèges lambda. Balancés dans une classe où on ne peut bien les accueillir, où les autres élèves peuvent se trouver totalement démunis face à des pathologies mentales parfois très lourdes et déstabilisantes.

Prévenir, former, soutenir

Ne m’accusez pas de vouloir rejeter ces enfants et les parquer dans des institutions (même s’il y en a de très bien). Ma situation idéale n’est pas celle-là. Ma situation idéale c’est que nous, enseignants, soyons prévenus, formés, soutenus. Que ces enfants aient des AVS, qu’on ouvre davantage de classes Ulis, qu’on allège les effectifs pour qu’ils puissent trouver leur place en cours, pour qu’on ait le temps de s’asseoir près d’eux et d’individualiser la relation et les apprentissages.

C’est la situation idéale, mais nous en sommes loin et, pire, nous nous en éloignons. J’ai la très, très désagréable impression que le discours actuel de l’institution pour l’école inclusive fait vibrer la corde sensible de familles en détresse en leur murmurant que oui, leur enfant a sa place avec les autres. Oui, ce sera bénéfique pour lui. Oui, leur enfant est presque, presque comme les autres. Quel parent ne voudrait pas entendre cela ?

On prétend que l’enfant est capable, il n’a pas besoin d’AVS. On supprime des AVS. On prétend que c’est aux enseignants de s’adapter. Alors on met ces enfants dans des classes avec des effectifs normaux, donc bien trop élevés. Par économie, encore une fois. Le nerf de la guerre…

Pour le moment, je n’ai constaté aucun changement

Nous avons déjà accueilli certains élèves dans des conditions qui me font hurler que non, ce n’est pas bénéfique. Que je suis totalement incompétente et démunie. Que les autres élèves de la classe sont déstabilisés et que leurs cours se passent dans de terribles conditions, et surtout, surtout, que le pauvre enfant qui se retrouve au centre de tout cela n’en profite pas. Il en pâtit, parfois gravement.

L’actuel Président voulait faire de l’inclusion des élèves en situation de handicap une priorité. J’attends de voir. Pour le moment, je n’ai constaté aucun changement, et l’alourdissement annoncé des effectifs en secondaire est un frein majeur à toute amélioration de l’accueil d’élèves à besoins particuliers.

Pour finir, je voudrais vous faire part d’une constatation. Elle ne concerne que mon microcosme personnel et ne peut en aucun cas être érigée en généralité. Mais je remarque que les enseignants que j’ai rencontrés, et qui étaient eux-mêmes parents d’un enfant handicapé, ne demandaient pas que leur enfant soit intégré dans une classe normale. Ceux parmi eux avec lesquels j’en ai discuté m’ont dit que c’était parce que, étant enseignants eux-mêmes, ils étaient conscients de l’impossibilité qui est la nôtre d’aider leur enfant, dans l’état actuel des choses. Terrible constat.

21 septembre 2018

Prise en charge des enfants handicapés : "Ce n'est pas en montant en haut des grues qu’on se fait entendre"

La secrétaire d'Etat chargée des Personnes handicapées Sophie Cluzel reconnaît des difficultés dans l'accompagnement des enfants handicapés à l'école mais assure sur Europe 1 qu'"il y a beaucoup de réponses très individualisées".

INTERVIEW

Trois mères d'enfants handicapés étaient mercredi en haut d'une grue, deux à Lille et une à Strasbourg, pour réclamer au gouvernement davantage de moyens pour les personnes en situation de handicap. Elles dénoncent notamment "le manque d'auxiliaires de vie scolaire" (AVS) et "la grande précarité des aidants familiaux". "Il y a encore des difficultés, on ne va pas le nier", reconnaît Sophie Cluzel, secrétaire d'Etat chargée des Personnes handicapées, au micro de Matthieu Belliard sur Europe 1.

"Encore des ajustements de recrutement" d'accompagnants. "Pour les familles qui ont besoin d'un accompagnement, (...) tous les moyens sont là pour répondre à toutes les notifications d'accompagnants qu'on avait", assure Sophie Cluzel. Mais, "une partie de ces accompagnants est en contrat aidé" : "Il y a encore des ajustements de recrutement, je ne vais pas le nier."

"Mais on a une vraie amélioration", tient-elle à souligner, appelant les parents d'enfants handicapés à ne pas monter en haut des grues pour se faire entendre. "Ce n'est pas en montant en haut des grues qu'il faut le faire, c'est en dialoguant avec l'Education nationale", prévient Sophie Cluzel.

Un numéro d'aide pour les familles. Et pour cela, il y a "un numéro qui s'appelle le Aide handicap école : 0 800 730 123. C'est une cellule qui écoute les familles et 80% des cas sont résolus dans les 48 heures", explique la secrétaire d'Etat, avant d'ajouter : "C'est comme ça qu'on va résoudre les problèmes, ce n'est pas en montant en haut des grues."

"Un vrai mouvement vers l'école". Sophie Cluzel a également évoqué la scolarisation des enfants handicapés."340.000 élèves handicapés ont fait leur rentrée. Ils représentent 2,5% de la totalité des élèves. C'est un vrai mouvement vers l'école. Il y a des parcours scolaires qui se mettent en place, des élèves qui progressent", affirme-t-elle avant d'ajouter : "On a aussi 20.000 étudiants handicapés qui accèdent aux études supérieures."

Parmi ces 340.000 élèves, "seulement la moitié d'entre eux a besoin d'être accompagné" : "D'autres sont en parcours individuels ou dans des dispositifs collectifs. Il y a beaucoup de réponses très individualisées pour chacun de ces élèves, de la maternelle au BTS et aussi en enseignement supérieur."

19 septembre 2018

Macron An I : le handicap, priorité oubliée ?

article publié dans Faire-Face

Lors de son élection en 2017, Emmanuel Macron s'était engagé à faire du handicap une priorité. Un an après, les espoirs sont déçus, voire bafoués. © Présidence de la République

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Le bilan de la première année du quinquennat Macron est décevant pour les personnes handicapées. Certaines mesures vont même à l’encontre de leurs besoins. Alors, heureusement que le président de la République a fait du handicap une priorité de son mandat. Sinon…

Les Français l’ont entendu sur tous les tons : le handicap sera « une priorité du quinquennat ». « Le président de la République a voulu que la politique du handicap constitue la priorité du quinquennat », a même précisé Édouard Philippe, lors du premier Comité interministériel du handicap, le 20 septembre 2017.

De quoi susciter beaucoup d’espoirs. Un an après l’élection d’Emmanuel Macron à la tête du pays, les attentes sont globalement déçues. Voire bafouées.

Emmanuel Macron au tennis-fauteuilEmmanuel Macron a joué au tennis-fauteuil, en juin 2017, pour soutenir la candidature de Paris aux Jeux olympiques 2024.

Ressources : une hausse, oui…

C’est le nerf de la guerre pour les personnes dont le handicap restreint les possibilités de travailler. Plus d’un million touchent l’allocation adulte handicapé (AAH). Et près d’un million perçoivent une pension d’invalidité.

Emmanuel Macron s’était engagé, durant la campagne présidentielle, à faire passer l’allocation adulte handicapé, de 810 € à « au-delà de 900 € ». La promesse sera tenue. Un plan de revalorisation a été annoncé : le montant sera porté à 860 €, en novembre 2018, puis à 900 € un an plus tard. Les traditionnels coups de pouce annuels, calés sur l’inflation de l’année précédente, permettront effectivement de dépasser la barre des 900 € d’ici la fin du quinquennat.

… mais pas pour tous

Mais tous les allocataires ne bénéficieront pas d’un gain de pouvoir d’achat de 90 €. Car cette augmentation s’accompagne de deux mesures qui en restreignent la portée. Pour les quelque 250 000 allocataires de l’AAH en couple, notamment. Le plafond de ressources ouvrant droit à l’AAH pour les personnes mariées, concubines ou pacsées va en effet être gelé. Mécaniquement, 20 000 d’entre elles verront donc le montant de leur AAH inchangé. Et 80 000 ne bénéficieront que d’une revalorisation partielle.

De plus, les deux allocations complémentaires à l’AAH vont être fusionnées. 65 000 personnes, les plus sévèrement handicapées, bénéficient, sous conditions, du complément de ressources (179,31 €) ou de la majoration pour la vie autonome (104,77 €). En 2019, seule devrait subsister la moins élevée des deux. Soit une perte de 75 €.

Le gouvernement a certes assuré que les actuels bénéficiaires du complément de ressources continueront à le percevoir. Mais jusqu’à quand ? Et il n’y aura plus de nouveaux entrants.

Quant aux pensions d’invalidité, elles n’ont augmenté que d’1 % en avril. Un gain minime plus qu’absorbé par la hausse de la CSG – +1,7 point – pour les pensionnés y étant soumis.

 

Les associations de personnes handicapées demandent au gouvernement « d’abandonner toute notion de quota de logements accessibles ».

Accessibilité : dynamitage en vue

Difficile de faire pire. La seule mesure envisagée par le gouvernement sur ce dossier aboutirait à faire reculer l’accessibilité. Des logements en l’occurrence. Le projet de loi Élan prévoit d’abaisser de 100 % à 10 % la part de logements accessibles aux personnes handicapées dans les immeubles neufs. Les autres 90% devront simplement être évolutifs. C’est-à-dire qu’ils pourront être rendus accessibles en déplaçant une cloison, par exemple.

Objectif affiché : contribuer à faire baisser le prix de la construction. Contestable pour certains experts. Et surtout inacceptable pour les associations de personnes handicapées. Elles demandent le retrait de cet article. « Les dispositions actuelles du projet de loi remettent en cause le principe d’accessibilité universelle (…) inscrit dans la loi », estime d’ailleurs le Défenseur des droits.

 

École : faire mieux plus vite

Pas encore les félicitations, mais au moins les encouragements. Malgré les promesses, la rentrée a connu son lot de ratés : tous les enfants dont le besoin d’assistance avait été reconnu par la Maison départementale des personnes handicapées n’avaient pas leur auxiliaire de vie scolaire (AVS) début septembre 2017. Mais, tant que l’accompagnement des élèves en situation de handicap reposera sur des contrats aidés, il continuera à y avoir des milliers d’enfants sans AVS le jour J.

La transformation de ces 50 000 contrats précaires en emplois durables avait été engagée sous le mandat de François Hollande. Le gouvernement d’Édouard Philippe a décidé d’accélérer franchement le mouvement, avec 11 000 créations de postes au lieu des 6 400 programmés.

 

Emploi : des premières mesures insuffisantes

Le nombre de demandeurs d’emploi en situation de handicap continue de battre des records. Pôle Emploi en comptait plus de 510 000 en décembre 2017. En un an, leur nombre a augmenté deux fois plus vite que celui de l’ensemble des chômeurs.

Le gouvernement a engagé une réforme de l’obligation d’emploi des travailleurs handicapés. Le quota de 6 %, applicable dans tous les établissements d’au moins 20 salariés, demeure. Mais le dispositif réglementaire va être simplifié. Cela ne suffira toutefois pas à inverser la tendance. D’autres mesures sont nécessaires et attendues. Notamment pour pérenniser les ressources, en chute libre, des fonds chargés de l’insertion des personnes handicapées.

 

 

 

 

Sophie Cluzel : « Il faut arrêter de financer, par exemple, des murs qui coûtent très cher et financer des services d’accompagnement. »

Compensation du handicap : cruciale mais oubliée

C’est la grande absente de cette première année de mandat. Pas un mot, ou si peu, sur la compensation du handicap. Pour vivre de manière autonome à domicile, de nombreuses personnes handicapées ont besoin d’aide humaine, d’aides techniques, etc. Près de 300 000 perçoivent ainsi une prestation de compensation du handicap. Mais cette PCH est loin de couvrir l’intégralité de leurs besoins. Or, aucune mesure corrective n’a été mise en œuvre ou n’est même envisagée. « Les droits accordés par les Maisons départementales des personnes handicapées ont tendance à diminuer », a même souligné le Défenseur des droits, dans un entretien accordé à Faire-face.fr.

En revanche, Sophie Cluzel, la secrétaire d’État chargée des personnes handicapées, s’est montrée plus prolixe sur la nécessité de faire évoluer l’offre médico-sociale. Elle veut moins d’établissements dans lesquels les résidents vivent à l’écart de la société et davantage de services qui les aident à vivre au milieu des autres. Un objectif louable. Mais il n’est réalisable que si les moyens dédiés à la compensation augmentent. Le prix du respect des droits humains.

16 septembre 2018

Un dispositif pilote pour les jeunes autistes

Agathe Simeon et son fils Paul, lundi matin, à l'école élémentaire Pierre-Menanteau.
Agathe Simeon et son fils Paul, lundi matin, à l'école élémentaire Pierre-Menanteau. | 

 

Depuis la rentrée, l'école élémentaire Pierre-Menanteau accueille une « classe » d'autorégulation pour les autistes. Un dispositif unique dans les Pays de la Loire.

L'initiative

Il est 8 h 30, ce lundi matin. Suzanne Trepté dépose son fils James à l'école. Il y a quelques jours, ce petit garçon, âgé de 9 ans et autiste, a fait sa rentrée, en CE1. Un scénario inespéré pour sa mère. Déscolarisé en avril 2017, James a ensuite suivi durant quelques mois des cours à la maison.

Une solution de repli, faute de mieux. « Il a besoin d'avoir des copains, comme tous les enfants de son âge. Depuis qu'il est à Pierre-Menanteau, il est heureux de venir en classe », explique cette trentenaire, présidente de l'association Autistes sans frontières Vendée.

Un soulagement partagé par Agathe Simeon, 34 ans. Son fils, Paul, 6 ans et demi, est également autiste et élève dans l'établissement. « Avant, il avait une assistante de vie scolaire (AVS). Mais il a fini par se sentir stigmatisé et par refuser d'aller en cours ». Des jours sombres, qui font désormais partie du passé. « Aujourd'hui, il parle à tout le monde de sa nouvelle école. »

Une inclusion totale

Depuis la rentrée scolaire, l'école élémentaire publique dompierroise a été choisie pour accueillir un dispositif peu répandu dans le pays et unique dans la région (voir ci-dessous). L'idée ? Apporter une solution aux familles, pour qui réussir à scolariser un enfant autiste relève trop souvent du casse-tête.

« Dans la plupart des Ulis (Unités localisées pour l'inclusion scolaire), les écoliers ne suivent les cours avec leurs camarades que pour certaines matières, comme la musique et le dessin. L'inclusion n'est pas totale », observe Bruno Lezeau, directeur adjoint du SESSAD (Service d'éducation spéciale et de soins à domicile) de l'AREAMS, l'Association ressources pour l'accompagnement médico-social et social, qui pilote le système.

Autre possibilité : faire appel à une AVS. « Mais il faut avoir une notification de la Maison départementale des personnes handicapées, et trouver une personne formée. Il existe aussi un risque de dépendance, à terme, par rapport à l'adulte. »

Dix enfants en 2021

L'autorégulation constitue désormais une troisième piste, en Vendée. « Le but, c'est de permettre à l'enfant de suivre la totalité des matières, au sein d'une classe normale, en adéquation avec son âge. Lorsqu'il a du mal à comprendre ou que son comportement pose souci, il peut se mettre à l'écart au sein d'un petit groupe », précise Bruno Lezeau. Une parenthèse et un « sas émotionnel », qui lui permet d'apprendre à gérer au mieux ses crises et son stress.

Une enseignante, une éducatrice spécialisée, une psychomotricienne et une psychologue interviennent également au sein de l'établissement. « Leur lieu de travail, c'est l'école, ce qui favorise les échanges et évite les déplacements aux enfants. »

Trois jeunes autistes bénéficient aujourd'hui du dispositif, en CE1 et CM2, à Dompierre. La formule devrait bientôt être mise en place, à l'école primaire Rémondet, à Chantonnay. « L'idée, c'est d'accueillir dix élèves du CP au CM2 à Pierre-Menanteau, d'ici la rentrée 2021. On espère également que l'initiative fera tache d'huile, dans d'autres élémentaires, et au collège et lycée. »

13 septembre 2018

Rentrée sous tension pour des milliers d'élèves handicapés

article publié sur handicap.fr

Résumé : "Les mardis et jeudis, qui va leur couper la viande ?"A la rentrée, des centaines voire des milliers d'enfants handicapés ne sont pas accueillis correctement à l'école selon des associations de parents en colère que le gouvernement tente de rassurer.

Par , le 10-09-2018

Par Jessica Lopez, Arnaud Bouvier

Les difficultés surviennent quand les élèves "n'ont pas eu d'accompagnement adapté en cette rentrée, qu'ils ne bénéficient que de quelques heures hebdomadaires de scolarisation, ou qu'ils sont placés sur les interminables listes d'attente des établissements spécialisés", dénonce l'Unapei, qui regroupe des parents d'enfants porteurs d'un handicap mental.

1 400 cas toujours bloqués

Marie, 6 ans et polyhandicapée, doit en principe quitter bientôt la crèche pour intégrer un institut médico-éducatif (IME), mais n'a pas obtenu de place, comme environ 500 enfants sur liste d'attente dans son département de Loire-Atlantique. "Je n'ai aucune solution. Je vais devoir rester à la maison avec elle", enrage sa mère, Louise Compain. "Je ne comprends pas qu'on soit confronté à des problématiques comme ça dans un pays comme la France".  "A la date du 6 septembre, on nous avait signalé les cas d'environ 1 400 enfants dont la situation était toujours bloquée", a indiqué à l'AFP Jean-Louis Garcia, président de la Fédération APAJH (Association pour adultes et jeunes handicapés). Il évoque des cas où les accompagnants promis "se désistent au dernier moment", ou dont le contrat "n'a pas été signé à temps".

La douche froide

Des familles considèrent insuffisant l'accompagnement octroyé à leur enfant. C'est le cas d'Angélique, 39 ans, dont les jumeaux Gabriel et Raphaël, tous deux autistes, viennent de rentrer en CE2 dans une école rurale du Cantal. Le jour de la rentrée, c'était "la douche froide" pour leur maman : "On a appris par leur accompagnante qu'elle ne pourrait être avec eux que 12 heures par semaine", alors que l'an dernier elle était présente à temps plein. "Les mardis et jeudis, qui va leur couper la viande ? Qui va les aider à se concentrer ? Leur dire d'aller faire pipi car ils n'y pensent pas ?", s'alarme la mère, "en colère". Angélique a appelé la ligne téléphonique non-surtaxée (0800 730 123) mise en place par le gouvernement pour recenser les situations problématiques, mais "attend toujours qu'ils rappellent". "Nous n'avons pas beaucoup d'espoir, on sait bien qu'on va nous répondre qu'ils ne peuvent pas recruter".

Quelques tensions

Cette ligne a reçu quasiment deux fois moins d'appel en ces premiers jours de rentrée que l'an dernier à la même époque, se sont félicités dans un communiqué la secrétaire d'Etat chargée des personnes handicapées Sophie Cluzel et le ministre de l'Education nationale Jean-Michel Blanquer. Mme Cluzel affirme y voir le signe que le gouvernement "répond au mieux aux besoins" des 341 500 enfants handicapés scolarisés cette année, dont 175 000 qui ont besoin d'un accompagnement. "J'entends les attentes et les impatiences des familles", a assuré la ministre, qui reconnaît quelques "tensions" dans le recrutement des accompagnants pendant la rentrée, mais assure que l'échéance a été "anticipée au maximum". Cette année, 3 584 postes supplémentaires d'accompagnants d'enfant en situation de handicap (AESH) en équivalent temps-plein ont été créés, et au total quelque 110 000 accompagnants - certains à temps partiel, mutualisés entre plusieurs élèves - sont prévus dans les établissements.

Un problème tout au long de l'année

Malgré tout, les difficultés d'accès à l'école sont "dans les mêmes proportions que l'an dernier", voire même "se sont encore accrues un peu", indique à l'AFP Marion Aubry, vice-présidente de l'association TouPI, qui défend les droits des personnes handicapées. Sur la page Facebook de l'association, sur les 1 591 parents ayant pris part à une consultation, 539 parents ont déclaré que l'accompagnant promis n'était pas présent le jour J, et parmi eux, 99 ont précisé que cela avait "empêché leur enfant d'aller à l'école". Si ces chiffres ne sont pas "statistiquement représentatifs", ils "donnent une idée des manques, partout en France", déplore Mme Aubry, pour qui le manque d'accompagnants ne se pose d'ailleurs pas qu'à la rentrée, mais "toute l'année".

 

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Sur Handicap.fr

12 septembre 2018

A Poses (27), une classe réservée aux enfants autistes fait sa rentrée

article publié sur France 3 Normandie

Thomas, Elyes et Cheyenne en plein jeu avec leurs accompagnants / © France 3 Normandie / Emmanuelle PartoucheThomas, Elyes et Cheyenne en plein jeu avec leurs accompagnants / © France 3 Normandie / Emmanuelle Partouche

Par Emmanuelle PartouchePublié le 11/09/2018 à 16:58

Manon, Thomas, Cheyenne et Elyes ont entre 7 et 10 ans. Tous sont réunis dans cette classe unique en France, qui a ouvert ses portes ce lundi 3 septembre.

Crée par l'association l'Oiseau bleu, cette structure est réservée aux enfants autistes avec des déficiences intellectuelles associées. Les quatre élèves éprouvent tous des difficultés à parler.

Nos équipes ont pu passer une journée dans cette classe pas comme les autres. Voyez leur reportage. 

"Dès qu'on est arrivé, les équipes m'ont parlé des capacités de Thomas, de ce qu'il savait faire. En milieu ordinaire, c'est l'inverse."

Karine Harnish, maman de Thomas, 10 ans, scolarisé en milieu ordinaire auparavant. Le garçon a eu 7 AVS en 6 ans.

A Poses (27), une classe réservée aux enfants autistes fait sa rentrée

Au delà de l'école

Structure privée, les Nids bleus - c'est le nom de la classe- n'ont pour l'heure pas de contrat avec l'Education nationale. Mais la classe est actuellement hébergée gratuitement par la municipalité de Poses (27) dans l'école communale. Elle peut accueillir jusqu'à 6 enfants.

Enseignant, éducateur spécialisé, AVS, aide médico-psychologiques... les professionnels sont nombreux aux côtés des enfants. Car l'objectif fixé va bien au-delà de l'enseignement.

Les temps pédagogiques le matin sont suivis de temps d'apprentissage pour acquérir davantage d'autonomie. Plusieurs matinées par semaine, les élèves sont aussi accompagnés par une orthophoniste et une psychologue formée à la méthode ABA. L'intérêt est d'éviter aux enfants de passer leurs journées sur les routes entre l'école et les établissements de soins.

Un financement pluriel

Le budget annuel de la classe s'élève à 110 000 euros.

Seule la communauté d'agglomération Seine-Eure, à laquelle appartient Poses, a accepté de participer au financement à hauteur de 40%. Le reste est financé par des actions de solidarité menées par l'association l'Oiseau bleu.

Pour les parents, le coût mensuel s'élève à 220 euros, cantine incluse. Un dossier peut être monté auprès de la Maison Départementale des Personnes Handicapées pour prendre en charge une partie de ce coût.

Si le projet fonctionne, Georgio Loiseau, le président de l'association l'Oiseau bleu et le directeur des Nids bleus, espère ouvrir d'autres classes de ce type en France. Et pourquoi pas tisser davantage de lien avec l'Education nationale.
 

6 septembre 2018

Élèves handicapés : l'accompagnement mutualisé divise

 

Élèves handicapés : l'accompagnement mutualisé divise

L'accompagnement mutualisé des élèves handicapés à l'école tend à remplacer le suivi individualisé. Le nombre d'heures nécessaires à chacun n'est alors pas précisé par la MDPH. Cette souplesse fait l'affaire du ministère de l'Éducation nationale mais pas forcément des enfants.

https://www.faire-face.fr

 

5 septembre 2018

Élèves handicapés : une rentrée sous haute précarité

article publié dans Faire-Face

Les 110 000 auxiliaires de vie scolaire qui accompagnent 175 000 élèves en situation de handicap sont soumis à des conditions extrêmement précaires.

Le gouvernement a assoupli les critères de recrutement des auxiliaires de vie scolaire pour faciliter les embauches. Mais le problème majeur demeure : la précarité de ces 110 000 salariés, pourtant indispensables à de nombreux élèves handicapés.

Plus de 12 millions d’élèves, 880 000 enseignants… mais aussi 110 000 auxiliaires de vie scolaire. Des AVS aux profils plus variés que l’an passé. Durant l’été, le gouvernement a en effet élargi les conditions d’embauche de ces salariés chargés d’accompagner 175 000 élèves en situation de handicap parmi les 321 000 scolarisés en milieu ordinaire. Ou, plus précisément, les conditions d’embauche de ceux recrutés avec le statut accompagnant d’élève en situation de handicap (AESH), plus nombreux que les contrats aidés.

Effectifs à géométrie variable

Cette année, l’Éducation nationale disposera de 45 600 postes d’AESH équivalent temps plein* et de 29 000 emplois aidés (des contrats uniques d’insertion ou des parcours emplois compétences, de six à douze mois). Soit 74 600 postes d’auxiliaires de vie scolaire au total, occupés par quelque 110 000 salariés, beaucoup travaillant à temps partiel.

C’est un peu moins que l’an passé (80 000). Mais la répartition était différente avec 30 000 AESH et 50 000 emplois aidés. Le temps de travail des premiers étant supérieur à celui des seconds, le ministère assure que cela se traduit par un volume d’équivalent temps plein supérieur. « À la rentrée 2018, il y a 3 584 ETP d’accompagnants supplémentaires », précise le dossier de presse. Un décompte trop optimiste, selon APF France handicap qui craint que le compte n’y soit pas.

* Dont 2 600 en Ulis, des classes pour élèves handicapés au sein des écoles ordinaires.

Avant, au moins deux ans d’expérience

Jusqu’à présent, seuls pouvaient être recrutés comme AESH les titulaires d’un diplôme professionnel de l’aide à la personne. Ou les candidats justifiant d’une expérience professionnelle de deux années dans le domaine de l’accompagnement des élèves ou des étudiants en situation de handicap.

Maintenant, neuf mois ou le bac suffisent

Le décret du 27 juillet a abaissé la durée de l’expérience demandée à neuf mois. Il l’a aussi élargie aux professionnels ayant travaillé dans l’accompagnement de toute personne en situation de handicap. Y compris donc en dehors du milieu scolaire.

Les candidats ayant au moins le bac peuvent aussi postuler. Même s’ils n’ont aucune expérience. Enfin, la durée minimum de la formation, qui était déjà obligatoire mais restait souvent théorique, est fixée à soixante heures.

Difficultés de recrutement dans les académies

Le but de l’opération ? « Élargir le vivier de recrutement (…) en assouplissant les conditions de recrutement », précise le texte officiel. La secrétaire d’État chargée des personnes handicapées a en effet souvent expliqué que certaines académies rencontraient des difficultés de recrutement.

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« À chaque rentrée scolaire, et tout au long de l’année, des élèves restent en attente d’un accompagnement », répondait ainsi Sophie Cluzel à une députée, en janvier. En cause, entre autres, « les contraintes d’éligibilité aux deux statuts d’accompagnant ». Ce décret vise à y remédier.

Temps partiels imposés, faible rémunération

Mais il ne suffira pas à régler le problème. Si l’Éducation nationale a du mal à recruter, et/ou à conserver ses recrues, c’est aussi et surtout parce que que « les CDD AESH sont des contrats précaires et peu attractifs », souligne le collectif AESH en action !

Temps partiels imposés payés au Smic, un salaire de 700 euros par mois en moyenne, six CDD d’un an renouvelables pour pouvoir prétendre à un CDI, l’incertitude du renouvellement, etc. : la liste des doléances est longue.

Grande concertation à partir du 10 septembre

Sophie Cluzel en a bien conscience. Dans sa réponse à la parlementaire, elle ajoutait « la faible attractivité de ces emplois » comme explication aux délais d’attente que doivent endurer certains élèves avant de se voir affecter un AVS.

Avec le ministre de l’Éducation nationale, elle va lancer, le 10 septembre, une grande concertation. Objectif : rénover le dispositif d’accompagnement des élèves en situation de handicap à partir de la rentrée 2019. Un engagement d’Emmanuel Macron durant la campagne présidentielle. Il a promis de  « pérenniser ces emplois, les stabiliser ». Y a plus qu’à.

3 septembre 2018

Rentrée 2018 : avec ou sans AVS ?

 

 

2 septembre 2018

Le clip Autisme Basique Simple par Aspie-rations et Parents Unis TSA 02

Ajoutée le 31 août 2018

Le clip Autisme Basique Simple par Aspie-rations et Parents Unis TSA 02

C’est parti comme une boutade sur un mur Facebook, au partage du clip des soignants de la CGT du CHU de Toulouse : « Et si on faisait le nôtre ? ». Quelques parents d’enfants autistes, amis de Véronique ont tout de suite rebondi à la boutade, Elody a soutenu l’idée qui semblait un peu folle.
Une amie a relayé dans son réseau de musiciens la recherche d’un magicien du son, Michel Seillier a répondu tout de suite à l’appel. Le projet était dorénavant sur les rails, il n’était plus possible de faire marche arrière ! En une heure les paroles de la chanson d’Orelsan étaient réécrites, sa maison de disques contactée (à 2 reprises, sans succès, qui ne dit mot consent…), les auteurs du clip des soignants de Toulouse informés du projet et l’encourageant. En 15 jours à peine, la partie son était enregistrée dans la maison de Véronique convertie en studio, parents et enfants ont potassé leurs paroles et se sont présentés devant le micro. Pour certains enfants ce fut trop difficile, mais l’essentiel est qu’ils ont essayé et pour eux, Cléa et Tiphenn ont donné leur voix.
Le clip a été tourné à Laon au pied des remparts de la montagne couronnée par un joli 14 juillet. 38 adultes et enfants ont répondu à l’appel pour soutenir la réalisation de ce clip revendiquant un meilleur accompagnement et des aides à la scolarisation pour leurs enfants autistes.
Aaron, Adrien, Enzo, Hugo, Mohammed, Stan, Tarik, Valentine et Zoé ont rejoint Cléa et Tiphenn. Agés entre 5 et 16 ans, ils ont même parfois choisi eux-mêmes le panneau portant une revendication qui leur correspondait. Beaucoup des enfants ont choisi des panneaux à propos de l’école, déjà conscients qu’elle est la clef de leur avenir « je suis autiste et je veux aller à l’école » « je suis autiste et j’ai besoin d’une AVS à la rentrée ». Car oui quand certains enfants ont pour principale préoccupation la couleur de leur cartable ou de l’imprimé de leur trousse, eux s’inquiètent de savoir s’ils auront une AVS à la rentrée... car sans cette AVS, leur scolarité est mise en danger.
Certains ont dû dompter leur peur d’être filmés, canaliser leur énergie débordante, tous heureux de participer à ce tournage. Ils étaient accompagnés pour certains de leurs frères et sœurs, porteurs eux aussi de message forts « mon frère est autiste, offrez-lui un avenir » et de leurs parents, inquiets mais combatifs ainsi que de quelques professionnels en libéral (psychomotricienne et éducatrice spécialisée) et de membres de l’Education Nationale.
Les parents ont répondu à l’appel car tous autant qu’ils sont et quelles que soient les difficultés de leur enfant et le degré d’impact sur leurs vies, sont confrontés aux mêmes angoisses liées à l’accompagnement de leur enfant :
- manque de structure adaptée,
- absence de remboursement des soins par la CPAM bien que préconisés par la Haute Autorité de Santé,
- insuffisance des aides pour payer ces accompagnements nécessaires à l’autonomisation (qui bien que s’élevant entre 1000 et 3000€ mensuels sont tout de même beaucoup moins coûteux qu’une place en structure).
- manque de connaissance / formation concernant l’autisme tant dans l’opinion publique (regard des autres parfois lourd) que dans l’enseignement et même chez les personnels médicaux.
- difficultés pour la scolarisation qui s’intensifient au fil des années (1 enfant autiste sur 20 serait scolarisé)
- manque d’AVS, manque de moyens humains de l’éducation nationale
- peur de l’avenir
- etc la liste est longue

Ensuite une fois, la canicule passée, la magie du montage son opérée par Michel, puis de l’image par Véronique, le clip « intégralement pas financé et produit par personne » a enfin été présenté aux parents et enfants y ayant participé le 31/08/2018 pour un lancement sur les réseaux sociaux le 1er septembre.
Avec ce clip, ils espèrent faire entendre leur voix en musique, afin de montrer aux autres parents qu’ils ne sont pas seuls et de sensibiliser l’opinion publique à leur cause. Le parti pris de mettre en avant les enfants a pour but de montrer qu’au-delà de l’autisme, il s’agit d’enfants, vifs, curieux, drôles, intéressants et attachants qui comptent sur une société plus ouverte, plus inclusive et plus accueillante pour qu’ils puissent révéler l’étendue de leurs compétences.
Aaron, Adrien, Cléa, Enzo, Hugo, Mohammed, Stan, Tarik, Tiphenn, Valentine et Zoé comptent sur vous pour avoir un joli avenir et c’est en chantant qu’ils réclament à faire partie de ce monde….


crédit musique : Orelsan

31 août 2018

Témoignage d'une mère inquiète: son fils autiste fera sa rentrée sans auxiliaire de vie scolaire

article publié sur France 3

© Stéphane L'hôte© Stéphane L'hôte

Par ADVPublié le 30/08/2018 à 18:33Mis à jour le 30/08/2018 à 18:46

Djibril a 4 ans et il est atteint d'un trouble du spectre autistique.
En février dernier, sa maman Cindy entreprend des démarches auprès de la Maison Départementale des Personnes Handicapées du Havre pour que son fils puisse bénéficier d'un auxiliaire de vie scolaire pour l'aider dans son apprentissage et sa socialisation à l'école.

Depuis, cette maman n'a eu aucune nouvelle du rectorat et craint que son petit garçon ne fasse sa rentrée scolaire sans AVS. L'école dans lequel il est inscrit ne prendra en charge Djibril qu'une heure par jour.
Sa maman a dû renoncer à reprendre une activité professionnelle pour s'occuper de son enfant.

A la rentrée dernière, 3500 enfants français ont commencé l'école sans auxiliaire de vie scolaire.
Il y a quelques semaines, Sophie Cluzel, secrétaire d'Etat aux Personnes Handicapées a déclaré "qu'aucun enfant ne serait laissé sur le bord du chemin."

Témoignage dans ce reportage de Paul Thiry, Stéphane L'hôte
 

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