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"Au bonheur d'Elise"
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18 mai 2017

Sophie Cluzel, une militante nommée secrétaire d’État aux personnes handicapées

Sophie Cluzel, une militante nommée secrétaire d’État aux personnes handicapées
Sophie Cluzel est la première secrétaire d'État chargée des personnes handicapées du quinquennat Macron.
Publié le 17 mai 2017

Sophie Cluzel est la nouvelle secrétaire d’État chargée des personnes handicapées. La présidente de la Fnaseph, une fédération d’associations au service des élèves handicapés, aura la responsabilité de mettre en œuvre les promesses d’Emmanuel Macron.

Voilà un membre du gouvernement qui n’aura pas besoin de potasser ses dossiers. Et pas seulement parce qu’elle est mère d’une jeune femme trisomique.

Sophie Cluzel, nommée ce mercredi 17 mai secrétaire d’État chargée des personnes handicapées, préside depuis 2011 la Fnaseph, la Fédération nationale des associations au service des élèves présentant une situation de handicap.

Un rôle moteur dans la reconnaissance des AVS

Son association a joué un rôle moteur dans la reconnaissance par l’État du besoin de recruter des auxiliaires de vie scolaire, à la fin des années 90, comme elle le racontait dans un entretien accordé à faire-face.fr.

Puis dans l’évolution du statut de ces salariés chargés d’accompagner les élèves en situation de handicap. Un processus inabouti : le nombre d’AVS reste insuffisant et leur situation précaire.

Un AVS pour chaque enfant en ayant besoin

Emmanuel Macron a d’ailleurs fait de ce sujet une de ses priorités pour le quinquennat.  Il s’est engagé à « donner accès à un(e) AVS à tous les enfants en situation de handicap qui en ont besoin ». De plus, il veut « pérenniser ces emplois, les stabiliser ».

Sophie Cluzel sera donc chargée de mettre en musique les mesures qu’elle réclamait depuis des années. Elle devra toutefois compter sur la bonne volonté du ministère de l’Éducation nationale, un acteur-clé.

Les engagements de Macron pour feuille de route

La secrétaire d’État n’a pas que cette réforme à mener à bien. Les engagements de campagne d’Emmanuel Macron lui serviront de feuille de route : améliorer l’accès à l’emploi, ne plus laisser aucune personne en situation de handicap sans solution d’accompagnement ou bien encore aider les aidants. Quelques-unes des ces promesses aux personnes handicapées recensées par faire-face.fr.

Quand la Fnaseph faisait des propositions aux candidats

La Fnaseph avait publié, durant la campagne, son catalogue de propositions aux candidats. L’association présidée par la nouvelle secrétaire d’État leur demandait notamment de faire évoluer la prestation de compensation du handicap enfant pour qu’elle « soit réellement adaptée à leurs spécificités ».

Elle réclamait plus de moyens pour les Maisons départementales des personnes handicapées. Parmi ses revendications figurait également en bonne place l’évolution du secteur médico-social vers le milieu ordinaire de vie.

Un cadre budgétaire contraint

Sophie Cluzel devra toutefois composer avec le cadre budgétaire imposé par Emmanuel Macron. Il a en effet affiché son intention de réduire les dépenses publiques de 60 milliards d’euros en cinq ans. Et le nombre de fonctionnaires devrait diminuer de 120 000. De quoi freiner quelques ardeurs. Franck Seuret

Un secrétariat d’État rattaché au premier ministre

« C’est l’une des nôtres. » Alain Rochon, le président de l’APF, se félicite de la nomination comme secrétaire d’État d’une militante des droits des personnes handicapées. Autre motif de satisfaction : son rattachement auprès du premier ministre, et non, comme c’était le cas jusqu’alors, au ministre des Affaires sociales et de la santé.

« On sort enfin du champ médical, commente Alain Rochon. Le gouvernement affiche ainsi sa volonté de mener une politique transversale du handicap. De plus, son rattachement au premier ministre donne plus de poids à ce secrétariat d’État. Cela peut avoir son importance dans les discussions avec le ministères des Finances et de la santé ou d’autres poids lourds. Mais nous jugerons sur pièces. »

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16 mai 2017

Handicap. Une classe de maternelle pour les enfants autistes a ouvert au Havre

article publié sur Normandie 76 actu

Depuis le 3 novembre 2016, sept enfants atteints de troubles autistiques sont accueillis au sein d’une unité pédagogique spécifique, à l’école Ancelot au Havre (Seine-Maritime).

Publié le 23 Jan 17 à 13:32
La convention actant ka création d'une unité d'enseignement spécialisée autisme a été signée, jeudi 19 janvier 2017.La convention actant la création d'une unité d'enseignement spécialisée autisme à l'école Ancelot, au Havre (Seine-Maritime) a été signée jeudi 19 janvier 2017. (Photo : DR)

Depuis le 3 novembre 2016, sept enfants âgés de 3 et 4 ans sont accueillis à l’école maternelle Ancelot, au Havre (Seine-Maritime), dans une classe maternelle adaptée et spécialisée autisme.

Sixième classe en Normandie, et deuxième en Seine-Maritime, après celle ouverte à Rouen, en 2014, cette unité pédagogique adaptée est le fruit d’un travail collectif, réunissant la Ville, l’Académie, des associations dédiées au handicap et l’Agence régionale de santé. Les interventions pédagogiques, éducatives et thérapeutiques sont menées par une équipe associant enseignant et professionnels médico-sociaux.

> LIRE AUSSI : Une première unité d’enseignement pour enfants autistes, à l’école Graindor de Rouen

Sept enfants âgés de 3 et 4 ans

Cette unité pédagogique d’accueil, implantée au sein de l’école maternelle Ancelot, permet à des enfants porteurs d’un trouble autistique ou autres troubles envahissants du développement d’être accueillis dans une unité d’enseignement en maternelle.

Sept enfants âgés de 3 et 4 ans bénéficient d’une pédagogie adaptée. Ils sont présents à l’école sur le même temps que les autres élèves pour les temps consacrés aux apprentissages et à l’accompagnement médico-social.

Un espace dédié à cette unité a été spécialement aménagé dans l’école, permettant ainsi aux jeunes enfants de s’inscrire dans l’établissement scolaire. Les récréations et la restauration sont partagées avec les autres élèves. La ligue havraise espère « un monde où l’inclusion sera banale » et se félicite que « l’école de la République s’ouvre à des enfants différents ».

>LIRE AUSSI : Son enfant autiste privé de sortie scolaire : le combat d’une mère

Les différents partenaires soulignent l’importance de la sensibilisation au handicap et de scolariser des élèves souffrant d’un handicap dans une école ordinaire, permettant d’ouvrir les horizons et de découvrir des univers nouveaux. Édouard Philippe, maire du Havre, insiste sur la prise en compte des doutes et inquiétudes.

"C’est facile de faire une loi, mais c’est plus difficile de l’appliquer. Des questions pratiques se posent. Il faut faire face aux doutes et aux inquiétudes. Cela exige de la dentelle, du cas par cas. La Ville a fait en sorte que ça se passe dans les meilleures conditions. C’est une première étape. Il faut que ça se développe et qu’on soit en mesure de répondre à la demande croissante qui sera formulée."

Cette deuxième unité pédagogique d’accueil innovante a été créée au sein de l’académie de Rouen, dans le cadre du troisième plan autisme 2013-2017. « La volonté nationale est d’en créer 30 par an, pendant trois ans, sur le territoire français, à destination d’enfants âgés de 3 ans, atteints de troubles autistiques », précise à Normandie-Actu Laurent Maire, inspecteur en charge de l’adaptation des élèves en situation de handicap (ASH) en Seine-Maritime.

École et handicap en Seine-Maritime
Pour l’année 2015-2016, la Seine-Maritime comptait au total 5 806 enfants en situation de handicap scolarisés. En milieu ordinaire : 2 597 dans le premier degré, 1 778 dans le second degré. En établissement médico-social et en hôpital : 1 431 tous âges confondus. « On peut noter par ailleurs un accroissement constant et important du nombre d’élèves dont le handicap est reconnu. Sur les dix dernières années (de 2006 à 2015), l’accroissement moyen est de 10 % par an dans l’académie de Rouen (9,6 % au niveau national) », indique le rectorat de l’Académie de Rouen.

Des outils adaptés

L’objectif de ce dispositif est d’accompagner des enfants, qui ne peuvent actuellement être scolarisés en milieu scolaire ordinaire, vers une inclusion dans une classe, avec l’accompagnement éventuel d’une assistante de vie scolaire.

"Il s’agit de faire de ces enfants des élèves, ce qu’ils ne sont pas à leur arrivée au sein de l’unité pédagogique."

Les enfants travaillent sur les mêmes compétences et ont un emploi du temps similaire à leurs autres camarades, scolarisés à Ancelot.

Seules les méthodes de travail de l’enseignante sont quelque peu modifiées, afin de répondre aux besoins propres aux enfants atteints de troubles autistiques : « Il est important de varier les rituels, de ne pas les enfermer dans une trop grande routine, d’instaurer et/ou de développer une communication », souligne Laurent Maire.

Des outils initiés pour favoriser un développement continu
Des pratiques spécifiques seront proposées à destination de l’équipe de l’unité pédagogique d’accueil, grâce à une supervision d’un personnel de Formavision, société spécialisée dans le domaine de l’autisme. De nombreux outils vont être initiés, suivant les préconisations de la Haute autorité de santé (HAS), tels que la méthode ABA (Analyse appliquée du comportement), qui permet un développement mesurable et continu chez les personnes relevant du spectre autistique, ou encore un outil de communication par échanges d’images, dans le but de développer une communication alternative.

14 mai 2017

Handicap - Le programme d'Emmanuel MACRON publié sur la page d'En Marche !

Programme publié sur la page d'En Marche

Nous avons trop longtemps pensé que l’on pourrait parler des personnes en situation de handicap sans parler aux personnes en situation de handicap.

Nous avons trop longtemps pensé que l’on pourrait parler des personnes en situation de handicap sans parler aux personnes en situation de handicap.

Plusieurs lois successives sont venues renforcer le droit à l’égalité formelle pour les personnes porteuses d'un handicap, et ce quelle que soit la nature de ce handicap. Mais cela ne suffit pas. Dans la vie réelle, les personnes porteuses de handicap rencontrent encore des difficultés pour suivre un parcours scolaire, pour accéder aux lieux publics, pour faire entendre leur voix, pour accéder aux biens essentiels que sont la santé, le sport, le logement, les loisirs, ainsi qu’à l’emploi.

Pour faire face à cette situation, nous avons trop longtemps pensé que l’on pourrait parler des personnes handicapées sans parler aux personnes handicapées. Nous avons pensé que l’on pourrait décider à leur place ce qui serait bon pour elles.

Notre conviction, c’est qu’il faut avancer non seulement pour les personnes handicapées, mais avec elles, comme membres à part entière et égale de notre société. C’est l’honneur de la France que de promouvoir ainsi une société plus inclusive, fraternelle et solidaire.

DIAGNOSTIC


  • Le handicap touche un grand nombre de Français.
  • Sur 100 Français : 20 ont un handicap, visible ou invisible, petit ou grand. 5 sont à mobilité réduite, 1 se déplace en fauteuil, 1 souffre d’un handicap mental, cognitif et psychique.
  • Le handicap change profondément la vie de toute une famille. Les personnes et leurs familles peuvent parfois se sentir exclues par la collectivité.
  • Si l’accès aux droits fondamentaux a été reconnu à tous, il n’est pas garanti dans les faits pour les personnes en situation de handicap.

L’accompagnement est encore insuffisant :

    • Une place dans la cité et en milieu ordinaire difficile à trouver.
    • Une accessibilité encore théorique : 40% des établissements publics sont en retard dans les travaux d’accessibilité.
    • Un chômage endémique : une personne avec un handicap a deux fois plus de risque d’être au chômage qu’une personne qui ne l’est pas. Et le nombre de chômeurs handicapés a doublé les 5 dernières années.
    • Une scolarisation compliquée : environ 20 000 enfants seraient non scolarisés.

PROPOSITIONS


  • Objectif 1 : Accroître la participation des personnes en situation de handicap à la vie sociale.
« J'ai peur pour mon petit garçon autiste. Que sa prise en charge soit difficile (manque de professionnels et de moyens), et que la société (emploi, relations sociales) le rejette quand il sera adulte. »

– Pauline, 25 ans, Eure et Loire – La Grande Marche

Nous organiserons l’accessibilité autour de la personne, plutôt que des structures.

L’objectif d’accessibilité, affirmé par la loi de 2005, est sans cesse repoussé, et seuls 40% des bâtiments qui devraient l’être sont aujourd’hui accessibles.

-> Nous donnerons la priorité à l’accessibilité des transports publics et de la voirie.

-> Nous accompagnerons les collectivités locales pour qu’elles fournissent une solution d’accessibilité à leurs habitants.

-> Nous investirons pour faciliter l’accessibilité numérique. Nous créerons une plateforme numérique collaborative pour généraliser des bonnes pratiques locales.

 

Nous changerons le regard sur le handicap.

-> ‘Changer de regard’ sur le handicap commence par ‘mieux connaître’ le handicap : nous instaurerons une sensibilisation systématique au handicap dans les écoles primaires et les collèges, en favorisant l’intervention de personnes concernées dans les classes.

-> Nous encouragerons la tenue d’actions collectives autour du handicap dans les administrations, les grandes entreprises publiques et les collectivités (séminaires, mécénat de compétence, collectes, partenariats, programmes d’aide).

-> Nous favoriserons des binômes entre personnes valides et handicapées dans les différents lieux de vie (école, travail, ville) fondés sur l’échange et la contribution effective de chacun. L’aide ne doit pas seulement passer par un professionnel ou la famille.

 

Nous simplifierons les démarches pour les personnes en situation de handicap.

-> Nous identifierons un référent facilement accessible pour chaque personne, qui permettra de renforcer l’accompagnement aux démarches.

-> Nous améliorerons la protection juridique des majeurs sous tutelle afin de répondre aux recommandations récentes du Défenseur des droits. Nous développerons les moyens des services des tutelles afin de permettre un encadrement individualisé de qualité de ces personnes.

 

  • Objectif 2 : Améliorer la vie au quotidien pour chacun.

Nous réduirons la pauvreté des personnes en situation de handicap.

« Une cousine s'est battue pour la création d'une structure adaptée au handicap de son fils. Je suis touché dans mon entourage par plusieurs cas d'enfants atteints par la maladie et je vois à quel point c'est compliqué de changer les choses ! »

– Aubin, 34 ans, Crespin – La Grande Marche

-> L'allocation aux adultes handicapés (AAH), pour une personne seule, est aujourd'hui d'environ 800€ par mois : nous la porterons au-delà de 900 par mois.

 

Nous adapterons le fonctionnement des établissements et services médico-sociaux aux besoins exprimés.

-> Nous instaurerons des évaluations systématiques de la satisfaction dans les établissements médico-sociaux.

-> Nous adapterons les règles de tarification des établissements et services médico-sociaux pour permettre une réponse individualisée et le maintien du lien avec les familles.

 

Nous faciliterons l’accès au logement social ou inclusif.

-> Les bailleurs sociaux devront identifier les logements adaptés pour les personnes handicapées et les personnes vieillissantes de leur parc (logements en rez-de-chaussée accessibles sans marche depuis le trottoir par exemple) et rendre cette liste transparente.

-> Les bailleurs sociaux devront proposer des solutions de relogement aux personnes handicapées et vieillissantes dont le logement social n'est plus adapté, ou bien faire des travaux dans ces logements (par exemple changer une baignoire en douche, adapter le mobilier de la cuisine,...).

 

Nous faciliterons la scolarisation des enfants handicapés.

-> Nous continuerons à encourager la scolarisation en milieu ordinaire des nombreux enfants aujourd’hui sans solution scolaire.

-> Nous donnerons accès à un(e) auxiliaire de vie scolaire à tous les enfants en situation de handicap qui en ont besoin pour avoir une scolarité comme les autres.

-> Nous améliorerons le parcours des jeunes permettant l’accès aux diplômes, notamment au travers des adaptations numériques.

-> Nous améliorerons la vie des personnes handicapées autour de l’école, par exemple en assurant une meilleure accessibilité des activités de loisirs péri-scolaires, en organisant des séjours de vacances dédiés ou mixtes.

 

  • Objectif 3 : Nous améliorerons l’accès à l’emploi des personnes en situation de handicap.

En France, il y a 130 000 travailleurs handicapés et 500 000 personnes avec un handicap sont inscrites à Pôle emploi.

-> Nous ferons de la lutte contre la discrimination une priorité nationale. Nous développerons des opérations de contrôles aléatoires et imprévus à grande échelle. Nous désignerons les entreprises fautives. Les partenaires sociaux seront également mobilisés.

-> Nous prévoirons un abondement public pour le compte personnel d'activité des personnes handicapées et introduirons une labellisation spécifique pour les formations qui leur sont destinées, tenant compte des débouchés professionnels des formations.

-> Nous développerons et encouragerons les initiatives de tutorat dans l’entreprise.

-> Nous encouragerons les expérimentations tripartites (Pôle Emploi/associations/organismes de formation) pour favoriser l'insertion et la reinsertion des travailleurs handicapés.

 

  • Objectif 4 : Engager un effort particulier sur la prévention, les soins primaires ainsi que la recherche.

-> Nous poursuivrons et amplifierons les actions incitatives en faveur de l’accessibilité des cabinets médicaux, de la formation des médecins aux spécificités de l’examen de la personne handicapée. Nous poursuivrons l’inventaire pour la revalorisation des actes longs.

-> Nous financerons des appels à projet pour le développement d’appareils médicaux (mammographies, scanners...) adaptés et innovants.

-> Nous lancerons un plan d’évaluation des techniques et méthodes de prise en charge des handicaps (rééducation, réadaptation, réhabilitation cognitive et/ou comportementale) par des travaux encadrés par des enseignants chercheurs.

Ce plan visera à ne plus proposer que les techniques les plus efficientes. Nous soutiendrons également le développement de structures de recherche (écoles universitaires favorisant la collaboration de professeurs de Médecine Physique et de Réadaptation, en lien avec d’autres spécialités - par exemple l'ingénierie ou la physiologie.

 

  • Objectif 5: Aider les aidants.

Nous favoriserons les périodes de répit pour les aidants.

-> Nous permettrons le don de RTT entre collègues pour les personnes aidantes dans les entreprises

-> Nous prendrons en compte la situation des personnes aidantes dans le calcul de l’âge de départ à la retraite dans la réforme que nous conduirons.

-> Nous permettrons aux aidants de mieux se former ou d’être accompagnés, au moment de l’annonce du handicap d'un proche et de manière régulière.

Un « chèque bilan santé/social » leur sera proposé au moment de la découverte du handicap, et à période régulière. Un accompagnement psychologique pourra leur être proposé.

 

  • Objectif 6 : Le handicap au centre de notre action.

-> Définir de façon systématique des indicateurs d’inclusion pour chacune des politiques publiques menées. Il s’agit de partager, en amont, des objectifs clairs et précis dans tous les domaines pour mieux évaluer, en aval, l’impact des politiques publiques décidées.

Ainsi, tout projet de loi (par exemple dans le domaine des transports, de l’emploi et de la formation, des sports, etc.) fixerait des indicateurs d’inclusion en matière de handicap. Il en serait ainsi pour chacune des décisions prises, législatives ou réglementaires.

Il s’agit, en réalité, de repenser nos politiques publiques en se fixant des objectifs chiffrés, partout et systématiquement, afin d’entrer dans une culture de l’efficacité et du résultat pour renforcer notre cohésion sociale. Et pour faire de l’égalité des personnes en situation de handicap une réalité et un réflexe.

11 mai 2017

Discrimination d’un enfant autiste au sein d’une cantine scolaire

Le Défenseur des droits intervient pour permettre à Thomas, enfant autiste âgé de 4 ans, de déjeuner avec les autres enfants. Thomas présente des troubles du spectre de l’autisme (TSA). Ces troubles le conduisent à trier ses aliments : choix des aliments, couleurs, consistance…Il apporte donc son panier-repas tous les jours et déjeune, comme tous les enfants de la commune bénéficiant d’un projet d’accueil individualisé (P.A.I), séparément des autres enfants derrière une cloison avec un animateur dédié à leur table.

Les professionnels qui entourent Thomas s’accordent à dire que cet isolement et ce traitement différencié lui sont préjudiciables et vont même « à l’encontre des préconisations et de sa prise en charge ».

Le maire de la commune justifie cette séparation physique des enfants par le fait qu’elle est fixée par une délibération municipale concernant les enfants atteints d’allergies alimentaires ou de troubles de la santé. Il présente, par ailleurs, cette séparation physique comme : « une simple question de sécurité ». Or, si la sécurité peut effectivement constituer un motif légitime, le maire, malgré plusieurs demandes, ne fournit aucun élément précis quant au danger qui serait encouru par les élèves, de sorte que cet argument ne saurait être retenu.

Dans sa décision n° 2017-025, le Défenseur des droits conclut que les faits portés à sa connaissance sont constitutifs d’une discrimination fondée sur le handicap au sens des articles 225-1 et 432-7 du Code pénal  et qu’ils sont constitutifs d’une atteinte aux droits et à l’intérêt supérieur de l’enfant. Il recommande, notamment, au maire de proposer la modification de la délibération municipale afin de la rendre conforme au droit en vigueur, ainsi que de procéder à l’accueil de l’enfant dans le restaurant scolaire, au même titre que tous les autres, avec son panier-repas. En réponse, le maire de la commune a informé le Défenseur des droits que Thomas pourra s’installer comme bon lui semble « dans la salle de restauration scolaire comme tous les autres enfants ».

11 mai 2017

La beauté de la Neurodiversité au Travail

 

La Beauté de la Neurodiversité au Travail

Coeur du projet : un reportage sur les neuro-atypiques heureux au travailNous souhaitons réaliser un reportage photo et vidéo de 5 personnes neuro-atypiques (personnes autistes, personnes surdouées, personnes hypersensibles, personnes dylexiques, dyscalculiques, dyspraxiques, trouble de l'attention, hyperactivité...)

https://www.helloasso.com

 

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10 mai 2017

Autisme : une vidéo aide les enfants à comprendre ce trouble

article publié dans Santé Magazine

Autisme : une vidéo aide les enfants à comprendre ce trouble
Autisme : une vidéo aide les enfants à comprendre ce trouble

L’autisme touche un enfant sur 100. Il est important de faire comprendre à tous que les autistes ne sont pas malades, mais simplement différents, afin qu’ils soient mieux acceptés dans la société.

Il y a environ 500.000 personnes souffrant d’autisme en France, et ce sont 8.000 enfants autistes qui naissent chaque année. L’autisme touche essentiellement les garçons : trois à quatre d'entre eux pour une fille.

Quelles sont les caractéristiques ?

L’autisme se développe dans la petite enfance (avant l’âge de 30 mois) et perdure à l’âge adulte. Les enfants qui en souffrent ont des altérations dans leurs interactions sociales, dans la communication en général (verbale et non verbale). Ils ont tendance à avoir des activités restreintes, stéréotypées, répétitives.

Une vidéo à voir 

La vidéo “Créer des choses merveilleuses” a été réalisée par Alex Amelines.

Créer des choses merveilleuses

Elle explique aux enfants que chacun d’entre nous a un cerveau qui fonctionne à sa manière et que, face aux nombreuses informations que le cerveau doit traiter quotidiennement, tout le monde ne réagit pas de façon identique. Chez certaines personnes, cela génère une sensation d’oppression, de stress, pouvant conduire à des comportements spécifiques. Ce n’est pas, pour autant, qu’il faut se moquer de cette personne ou l’ignorer. Au contraire, en s’y intéressant, on peut partager des choses différentes, en apprendre de nouvelles.

10 mai 2017

Périscolaire et AVS - Le Ministère persiste à ignorer la loi

10 mai 2017
Par Jean Vinçot
Blog : Le blog de Jean Vinçot

Malgré les décisions des juridictions administratives, le Ministère de l’Éducation Nationale persiste à reporter sur les communes le financement de l'aide humaine lors des TAP (temps d'activités périscolaires)

Le Conseil d’Etat avait considéré, dans un litige concernant la commune de Plabennec (décision du 20 avril 2011), que c’était à l’Etat de financer l’auxiliaire de vie scolaire nécessaire à la scolarisation d’un enfant handicapé, y compris en dehors du temps scolaire. La question concernait l’accompagnement nécessaire à la cantine.

Le besoin d’accompagnement en péri-scolaire fait l’objet d’une décision de la CDAPH. Malheureusement, bien des CDAPH refusent de statuer sur ce point. Il leur appartient pourtant de faire figurer dans le Plan Personnalisé de Compensation les mesures nécessaires à compenser le handicap, qu'elles relèvent ou non d'une décision de la commission. Ce n'est pas non plus à la commission de rentrer dans les considérations de savoir qui est le financeur des mesures prescrites.

C'est important que l'équipe de suivi de la scolarisation mentionne explicitement le besoin dans son compte-rendu.

Cette décision du Conseil d’État n'a pas été appliquée partout. Elle est fréquemment ignorée dans les discussions sur le sujet.

La question est devenue plus cruciale et d’actualité avec la réforme des rythmes scolaires, et la création – facultative – des TAP (temps d’activité péri-scolaire).

Dans un premier temps, l’article L.916-2 du code de l’éducation a été créé. Le Conseil Constitutionnel (décision du 24 avril 2003) a considéré que cela ne créait pas une nouvelle charge pour les communes, dans la mesure où les missions prévues à l’article L.916-1 n’étaient pas modifiées. En effet, le transfert de charges à une collectivité doit être compensée financièrement.Mais, dans un deuxième temps, la loi de finances pour 2014 a supprimé dans l’article L.916-1 du code de l’éducation les mots : « y compris en dehors du temps scolaire », ce qui conduisait à vider de son sens la décision du Conseil Constitutionnel.Le Ministère de l’Education Nationale a donc donné des consignes aux Inspections d’Académie, qui prenait en charge le temps d’accompagnement en péri-scolaire (que ce soit la cantine ou les TAP) en application de la décision du Conseil d’Etat. Désormais, sauf pour les contrats en cours, l’Education Nationale demanderait aux communes de payer le temps d’accompagnement péri-scolaire.

Cela représente un obstacle supplémentaire pour la scolarisation des enfants autistes : en effet, les parents sont contraints à un certain nomadisme scolaire pour trouver une école – publique ou privée – qui scolarise avec de la bonne volonté un enfant autiste.

Faire supporter la charge de l’accompagnement par une commune autre que de celle de résidence ne peut qu’engendrer des conflits.

Le Ministère a négocié avec la CNAF (Caisse nationale des allocations familiales) le financement de la prise en charge des élèves handicapés pendant le temps des activités péri-scolaires. Les communes peuvent obtenir une aide du fonds « publics et territoires » (circulaire CNAF n° 2015-004).

Mais, comme l'a rappelé le tribunal administratif de Rennes dans une décision du 30 juin 2016, l’article L. 917-1 dispose que : « Des accompagnants des élèves en situation de handicap peuvent être recrutés pour exercer des fonctions d’aide à l’inclusion scolaire de ces élèves, y compris en dehors du temps scolaire» . Il en déduit que cela « implique la prise en charge par l’Etat des mesures propres à assurer l’accès de ces enfants aux activités périscolaires, alors même qu’elles ne relèveraient pas, en tant que telles, de sa compétence, dès lors que ces mesures apparaissent comme une composante nécessaire à la scolarisation de l’enfant et qu’elles sont préconisées par la CDAPH « .

Dans sa circulaire du 3 mai 2017 sur les AVS, le Ministère de l'Education Nationale persiste. Il propose benoîtement aux collectivités territoriales de se rapprocher de l'Education Nationale pour avoir accès au « vivier des AESH ». La plupart des accompagnements étant le fait de personnes en contrat aidé, le « vivier » est déjà asséché par cette volonté d'ignorer la loi.


 Extraits du jugement du TA de Rennes – 30 juin 2016

Considérant qu’il ressort des pièces du dossier que le 23 juillet 2015, la Commission des droits et de l’autonomie des personnes handicapées (CDAPH) d’Ille et-Vilaine a accordé à l’enfant S , scolarisée depuis le mois de septembre 2015 à l’école Jacques Prévert de Bruz, une aide individuelle par une auxiliaire de vie scolaire (AVS) du 1er septembre 2015 au 31 juillet 2016 sur le temps scolaire et périscolaire en précisant qu’il fallait tenir compte de la fatigabilité de l’enfant ; qu’en exécution de cette décision, le recteur de l’académie de Rennes a recruté Mme B. pour assister et accompagner S tout le temps scolaire et pendant les pauses méridiennes ; que M. B n’étant pas satisfait des conditions de prise en charge de sa fille, il a notamment demandé au recteur de l’académie et ce en exécution de la décision de la CDAPH du 23 juillet 2015, que l’auxiliaire de vie scolaire assiste également S pendant les temps de garderie, le matin entre 8h et 8h30 et l’après-midi entre 16h30 et 18h30, et pendant le temps d’activités périscolaires, ces dernières étant regroupées, à Bruz, le jeudi après-midi ; que, le 11 janvier 2016, le directeur académique des services de l’éducation nationale lui a indiqué que les temps d’activités périscolaires étant un service public facultatif mis en place par les communes, il incombait à la mairie de Bruz d’organiser la prise en charge de S au cours de ces périodes, à l’exception toutefois des pauses méridiennes, lesquelles sont financièrement prises en charge par les services de l’éducation nationale, dès lors qu’elles font un lien entre deux périodes scolaires ; que la requête de M. B doit être regardée comme tendant à titre principal à l’annulation pour excès de pouvoir de cette décision ; qu’en effet, si le requérant semble contester également, dans son mémoire introductif d’instance, une décision portant « refus d’apporter l’aide individualisée dont [sa] fille a besoin durant la récréation », l’existence d’une telle décision, contredite par l’administration en défense, n’est pas démontrée par le requérant ni ne ressort des pièces du dossier, et M. B , qui ne formule d’ailleurs dans ses écritures ultérieures aucune demande expresse d’annulation d’une telle décision, a abandonné dans son mémoire enregistré le 14 avril 2016 ses conclusions tendant à ce qu’il soit enjoint à l’administration d’assurer que S soit aidée en cour de récréation ;

Sur les conclusions à fin d’annulation :

Sans qu’il soit besoin d’examiner les autres moyens de la requête :

2. Considérant qu’aux termes de l’article L. 112-1 du code de l’éducation : « Pour satisfaire aux obligations qui lui incombent (…), le service public de l’éducation assure une formation scolaire, professionnelle ou supérieure aux enfants, aux adolescents et aux adultes présentant un handicap ou un trouble de santé invalidant. Dans ses domaines de compétence, l’Etat met en place les moyens financiers et humains nécessaires à la scolarisation en milieu ordinaire des enfants, adolescents ou adultes handicapés (…) » ; qu’aux termes de l’article L. 351-3 du même code : « Lorsque la commission mentionnée à l’article L. 146-9 du code de l’action sociale et des familles constate qu’un enfant peut être scolarisé dans une classe de l’enseignement public ou d’un établissement visé au 3° de l’article L. 351-1 du présent code à condition de bénéficier d’une aide individuelle dont elle détermine la quotité horaire, cette aide peut être apportée par un accompagnant des élèves en situation de handicap recruté conformément aux modalités définies à l’article L. 917-1. (…) » ; que l’article L. 917-1 dispose que : « Des accompagnants des élèves en situation de handicap peuvent être recrutés pour exercer des fonctions d’aide à l’inclusion scolaire de ces élèves, y compris en dehors du temps scolaire. Ils sont recrutés par l'Etat, par les établissements d'enseignement mentionnés au chapitre II du titre Ier et au titre II du livre IV de la deuxième partie ou par les établissements mentionnés à l'article L. 442-1. Lorsqu'ils sont recrutés par ces établissements, leur recrutement intervient après accord du directeur académique des services de l'éducation nationale. » ;

3. Considérant qu’il résulte des dispositions précitées des articles L. 351-3 et L. 917-1 du code de l’éducation que les missions des assistants d’éducation affectés à l’accueil et à l’intégration scolaires des enfants handicapés s’étendent au-delà du seul temps scolaire ;

4. Considérant qu’il incombe à l’Etat, au titre de sa mission d’organisation générale du service public de l’éducation, de prendre l’ensemble des mesures et de mettre en œuvre les moyens nécessaires pour que le droit à l’éducation et l’obligation scolaire aient, pour les enfants handicapés, un caractère effectif ; que cette obligation implique la prise en charge par l’Etat des mesures propres à assurer l’accès de ces enfants aux activités périscolaires, alors même qu’elles ne relèveraient pas, en tant que telles, de sa compétence, dès lors que ces mesures apparaissent comme une composante nécessaire à la scolarisation de l’enfant et qu’elles sont préconisées par la CDAPH ; que le requérant est, par suite, fondé à soutenir que l’autorité administrative a commis une erreur de droit en considérant que la compétence de la seule commune de Bruz sur la création et l’organisation des activités périscolaires faisait obstacle à toute prise en charge par l’Etat d’un accompagnant pour l’enfant S afin de permettre à celle-ci de suivre ces activités ; que la décision litigieuse doit, par suite, être annulée ;

Sur les conclusions à fin d’injonction :

5. Considérant qu’aux termes de l’article L. 911-1 du code de justice administrative : « Lorsque sa décision implique nécessairement qu'une personne morale de droit public ou un organisme de droit privé chargé de la gestion d'un service public prenne une mesure d'exécution dans un sens déterminé, la juridiction, saisie de conclusions en ce sens, prescrit, par la même décision, cette mesure assortie, le cas échéant, d'un délai d'exécution » ;

6. Considérant, en premier lieu, que l’annulation, au point 4 du présent jugement, de la décision litigieuse, pour erreur de droit, si elle implique nécessairement un nouvel examen de la demande de M. B par l’autorité compétente, n’implique pas nécessairement qu’il soit enjoint à celle-ci, ainsi que le demande le requérant, d’accorder à sa fille une durée d’aide individualisée lui permettant « de participer à toutes les activités scolaires et périscolaires », incluant selon lui les heures de garderie ou d’accueil de loisirs périscolaire, ainsi qu’ « aux activités mentionnées à l’article L. 212-15 [du code de l’éducation] » ;

7. Considérant, sur ce point, qu’il n’est pas établi et qu’il ne ressort pas des pièces du dossier que la CDAPH ait entendu prescrire, dans sa décision du 23 juillet 2015, une assistance de la jeune S par un accompagnant non seulement durant le temps scolaire proprement dit et durant les activités périscolaires prévues à l’article L. 551-1 du code de l’éducation, qui en sont le prolongement, mais aussi durant les heures d’accueil périscolaire de loisirs et de halte-garderie ; qu’en tout état de cause, l’accueil en halte-garderie, dont l’objet principal est d’assurer la garde d’enfants que leurs parents ne peuvent emmener et reprendre à l’école à l’heure d’ouverture de leur classe et immédiatement après la fin des activités scolaires, ne peut être regardée comme une composante nécessaire à la scolarisation d’un enfant, même lorsque celui-ci est handicapé et requiert à ce titre un traitement particulier ; qu’il ne peut être considéré, dès lors, que la mise à disposition d’une personne pour accompagner un enfant scolarisé handicapé durant les périodes de garderie serait au nombre des moyens nécessaires pour que le droit à l’éducation et l’obligation scolaire aient, pour cet enfant, un caractère effectif ;

8. Considérant qu’il résulte des points 5 à 7 que les conclusions à fin d’injonction de M. Brahime ne peuvent être accueillies ;

(...)

D E C I D E :

Article 1er : La décision du 11 janvier 2016 de l’inspecteur d’académie, directeur académique des services de l’Education nationale d’Ille-et-Vilaine est annulée.

Article 2 : L’Etat versera à M. B une somme de 100 euros au titre de l'article L. 761-1 du code de justice administrative.

Texte complet : https://forum.asperansa.org/viewtopic.php?p=306109#p306109

Article L916-1 (version antérieure au 29/12/2013)

Des assistants d'éducation peuvent être recrutés par les établissements d'enseignement mentionnés au chapitre II du titre Ier et au titre II du livre IV pour exercer des fonctions d'assistance à l'équipe éducative en lien avec le projet d'établissement, notamment pour l'encadrement et la surveillance des élèves. Lorsqu'ils sont recrutés pour l'aide à l'inclusion scolaire des élèves handicapés, y compris en dehors du temps scolaire, leur recrutement intervient après accord de l'inspecteur d'académie. Ils peuvent également être recrutés par les établissements mentionnés à l'article L. 442-1, après accord de l'inspecteur d'académie, pour exercer des fonctions d'aide à l'inclusion scolaire des élèves handicapés, y compris en dehors du temps scolaire.

Les assistants d'éducation qui remplissent des missions d'aide à l'inclusion scolaire des élèves handicapés bénéficient d'une formation spécifique pour l'accomplissement de leurs fonctions, mise en oeuvre en collaboration avec les associations d'aide aux familles d'enfants handicapés. A l'issue de leur contrat, les assistants d'éducation peuvent demander à faire valider l'expérience acquise dans les conditions définies par les articles L. 2323-33, L. 6111-1, L. 6311-1, L. 6411-1 et L. 6422-1 du code du travail.

Les assistants d'éducation peuvent exercer leurs fonctions dans l'établissement qui les a recrutés, dans un ou plusieurs autres établissements ainsi que, compte tenu des besoins appréciés par l'autorité administrative, dans une ou plusieurs écoles. Dans ce dernier cas, les directeurs d'école peuvent participer à la procédure de recrutement.

Les assistants d'éducation sont recrutés par des contrats d'une durée maximale de trois ans, renouvelables dans la limite d'une période d'engagement totale de six ans.

Le dispositif des assistants d'éducation est destiné à bénéficier en priorité à des étudiants boursiers.

Par dérogation au premier alinéa, des assistants d'éducation peuvent être recrutés par l'Etat pour exercer des fonctions d'aide à l'inclusion scolaire des élèves handicapés dans les conditions prévues à l'article L. 351-3, ainsi que pour exercer des fonctions d'accompagnement auprès des étudiants handicapés inscrits dans les établissements d'enseignement supérieur mentionnés aux titres Ier, II, IV et V du livre VII du présent code et pour lesquels une aide a été reconnue nécessaire par la commission mentionnée au premier alinéa de l'article L. 146-9 du code de l'action sociale et des familles.

Les conditions d'application du présent article sont fixées par décret pris après avis du comité technique ministériel du ministère chargé de l'éducation. Ce décret précise les conditions dans lesquelles est aménagé le temps de travail des assistants d'éducation, en particulier pour ceux qui sont astreints à un service de nuit. Il précise également les droits reconnus à ces agents au titre des articles L. 970-1 et suivants du code du travail. Il peut déroger, dans la mesure justifiée par la nature de leurs missions, aux dispositions générales prises pour l'application de l'article 7 de la loi n° 84-16 du 11 janvier 1984 portant dispositions statutaires relatives à la fonction publique de l'Etat


Conseil d'État 
 
N° 345434 
Inédit au recueil Lebon 
4ème et 5ème sous-sections réunies 
M. Stirn, président 
M. Bruno Bachini, rapporteur 
M. Keller Rémi, rapporteur public
 
Lecture du mercredi 20 avril 2011

REPUBLIQUE FRANCAISE  -  AU NOM DU PEUPLE FRANCAIS

Vu le pourvoi, enregistré le 30 décembre 2010 au secrétariat du contentieux du Conseil d'Etat, présenté par le MINISTRE DE L'EDUCATION NATIONALE, DE LA JEUNESSE ET DE LA VIE ASSOCIATIVE ; le ministre demande au Conseil d'Etat :  
 
1°) d'annuler l'ordonnance n° 1004766 du 16 décembre 2010 par laquelle le juge des référés du tribunal administratif de Rennes, statuant sur le fondement de l'article L. 521-1 du code de justice administrative, a, d'une part, ordonné la suspension de l'exécution des décisions implicites par lesquelles l'inspecteur d'académie du Finistère a refusé de mettre à la disposition de l'enfant de M. et Mme Mikaël A un auxiliaire de vie scolaire pour des activités périscolaires à raison de 6 heures par semaine en application de la décision de la commission des droits et de l'autonomie des personnes handicapées du 29 juillet 2010, et, d'autre part, a enjoint à l'inspecteur d'académie du Finistère de réexaminer la situation d'Hannah A et de prendre une nouvelle décision dans le délai de quinze jours à compter de la notification de l'ordonnance ;  
 
2°) de rejeter la demande de suspension d'exécution présentée par M. et Mme A et la commune de
Plabennec
  
Vu les autres pièces du dossier ; 
 Vu le code de l'éducation ; 
 Vu le code de justice administrative ; 
 
Après avoir entendu en séance publique : 
- le rapport de M. Bruno Bachini, Maître des Requêtes,  
 - les conclusions de M. Rémi Keller, rapporteur public ; 
 
 Considérant qu'aux termes de l'article L. 521-1 du code de justice administrative : Quand une décision administrative, même de rejet, fait l'objet d'une requête en annulation ou en réformation, le juge des référés, saisi d'une demande en ce sens, peut ordonner la suspension de l'exécution de cette décision, ou de certains de ses effets, lorsque l'urgence le justifie et qu'il est fait état d'un moyen propre à créer, en l'état de l'instruction, un doute sérieux quant à la légalité de la décision. (...) ;  
 
Considérant qu'il ressort des pièces du dossier soumis au juge des référés que, par une décision du 29 juillet 2010, la commission des droits et de l'autonomie des personnes handicapées a fait droit à la demande présentée par M. et Mme A tendant à l'accompagnement de leur fille Hannah par un auxiliaire de vie scolaire, en leur accordant une durée d'intervention hebdomadaire de 18 heures, à raison de 12 heures au titre du temps scolaire et de 6 heures au titre du temps périscolaire, pour la période allant du 1er septembre 2010 au 31 août 2012 ; que, par une décision implicite de rejet, l'inspecteur d'académie du Finistère a refusé de mettre en oeuvre cette décision en tant qu'elle prévoyait la prise en charge des 6 heures d'intervention hebdomadaire correspondant à la partie périscolaire de la mission de l'auxiliaire ;  
 
Considérant qu'aux termes de l'article L. 112-1 du code de l'éducation : Pour satisfaire aux obligations qui lui incombent (...), le service public de l'éducation assure une formation scolaire, professionnelle ou supérieure aux enfants, aux adolescents et aux adultes présentant un handicap ou un trouble de santé invalidant. Dans ses domaines de compétence, l'Etat met en place les moyens financiers et humains nécessaires à la scolarisation en milieu ordinaire des enfants, adolescents ou adultes handicapés (...) ; qu'aux termes de l'article L. 351-3 du même code : Lorsque la commission mentionnée à l'article L. 146-9 du code de l'action sociale et des familles constate qu'un enfant peut être scolarisé dans une classe de l'enseignement public ou d'un établissement visé au 3° de l'article L. 351-1 du présent code à condition de bénéficier d'une aide individuelle dont elle détermine la quotité horaire, cette aide peut être apportée par un assistant d'éducation recruté conformément au sixième alinéa de l'article L. 916-1. / Les assistants d'éducation affectés aux missions d'aide à l'accueil et à l'intégration scolaire des enfants handicapés sont recrutés par l'inspecteur d'académie, directeur des services départementaux de l'éducation nationale (...) ; qu'aux termes du premier alinéa de l'article L. 916-1 du même code : Des assistants d'éducation peuvent être recrutés par les établissements d'enseignement mentionnés au chapitre II du titre Ier et au titre II du livre IV pour exercer des fonctions d'assistance à l'équipe éducative, fonctions en lien avec le projet d'établissement, notamment pour l'encadrement et la surveillance des élèves et l'aide à l'accueil et à l'intégration scolaires des élèves handicapés
, y compris en dehors du temps scolaire (...) et qu'aux termes du sixième alinéa de ce même article : Par dérogation au premier alinéa, des assistants d'éducation peuvent être recrutés par l'Etat pour exercer des fonctions d'aide à l'accueil et à l'intégration des élèves handicapés dans les conditions prévues à l'article L. 351-3 (...) ; 
 
Considérant qu'il résulte des dispositions précitées des articles L. 351-3 et
L. 916-1 du code de l'éducationque les missions des assistants d'éducation affectés à l'accueil et à l'intégration scolaires des enfants handicapés s'étendent au-delà du seul temps scolaire ;  
 
Considérant qu'il incombe à l'Etat, au titre de sa mission d'organisation générale du service public de l'éducation, de prendre l'ensemble des mesures et de mettre en oeuvre les moyens nécessaires pour que le droit à l'éducation et l'obligation scolaire aient, pour les enfants handicapés, un caractère effectif ; qu'à cette fin, la prise en charge par celui-ci du financement des emplois des assistants d'éducation qu'il recrute pour l'aide à l'accueil et à l'intégration scolaires des enfants handicapés en milieu ordinaire n'est pas limitée aux interventions pendant le temps scolaire ;  
 
Considérant qu'il résulte de ce qui précède que le juge des référés du tribunal administratif de Rennes n'a pas commis d'erreur de droit en retenant comme étant propre à créer, en l'état de l'instruction, un doute sérieux sur la légalité de la décision litigieuse le moyen tiré de ce que l'inspecteur d'académie avait commis une erreur de droit en refusant à M et Mme A l'octroi des heures d'accompagnement périscolaire de leur enfant reconnues par la commission des droits et de l'autonomie des personnes handicapées au motif que ces activités ne relevaient pas du service public de l'éducation ; que, par suite, le MINISTRE DE L'EDUCATION NATIONALE, DE LA JEUNESSE ET DE LA VIE ASSOCIATIVE n'est pas fondé à demander l'annulation de l'ordonnance attaquée ; 
 
D E C I D E : 
--------------
Article 1er : Le pourvoi du MINISTRE DE L'EDUCATION NATIONALE, DE LA JEUNESSE ET DE LA VIE ASSOCIATIVE est rejeté. 
 
Article 2 : La présente décision sera notifiée au MINISTRE DE L'EDUCATION NATIONALE, DE LA JEUNESSE ET DE LA VIE ASSOCIATIVE, à M. et Mme Mikaël A et à la commune de
Plabennec.  


Article L916-2

Les assistants d'éducation peuvent être mis à la disposition des collectivités territoriales pour participer aux activités complémentaires prévues à l'article L. 216-1 ou aux activités organisées en dehors du temps scolaire dans les écoles et les établissements d'enseignement conformément à l'article L. 212-15.

Une convention conclue entre la collectivité intéressée et l'établissement employeur dans les conditions prévues à l'article L. 216-1 précise les conditions de cette mise à disposition.

Article 72-2 de la Constitution

Les collectivités territoriales bénéficient de ressources dont elles peuvent disposer librement dans les conditions fixées par la loi.

Elles peuvent recevoir tout ou partie du produit des impositions de toutes natures. La loi peut les autoriser à en fixer l'assiette et le taux dans les limites qu'elle détermine.

Les recettes fiscales et les autres ressources propres des collectivités territoriales représentent, pour chaque catégorie de collectivités, une part déterminante de l'ensemble de leurs ressources. La loi organique fixe les conditions dans lesquelles cette règle est mise en oeuvre.

Tout transfert de compétences entre l'Etat et les collectivités territoriales s'accompagne de l'attribution de ressources équivalentes à celles qui étaient consacrées à leur exercice. Toute création ou extension de compétences ayant pour conséquence d'augmenter les dépenses des collectivités territoriales est accompagnée de ressources déterminées par la loi.

La loi prévoit des dispositifs de péréquation destinés à favoriser l'égalité entre les collectivités territoriales.

Conseil constitutionnel - Décision n° 2003-471 DC du 24 avril 2003 (Loi relative aux assistants d´éducation)

« 6. Considérant, en second lieu, que le nouvel article L. 916-2 dispose : « Les assistants  d´éducation peuvent être mis à la disposition des collectivités territoriales pour participer aux  activités complémentaires prévues à l´article L. 216-1 ou aux activités organisées en dehors du temps scolaire dans les écoles et les établissements d´enseignement conformément à l´article L. 212-5 » ; qu´il résulte de ses termes mêmes que cet article se borne à permettre aux assistants d´éducation de participer, en dehors des missions pour lesquelles ils ont été recrutés, à des activités  organisées par les collectivités territoriales, qu´il s´agisse des activités éducatives, sportives et  culturelles complémentaires prévues, dans le cadre du temps scolaire, par l´article L. 216-1 ou des activités à caractère culturel, sportif, social ou socio-éducatif organisées, en dehors du temps scolaire, dans les conditions prévues par l´article L. 212-15 ; que cet article n´a ainsi ni pour objet ni pour effet de permettre aux collectivités territoriales de financer des emplois d´assistants d´éducation pour exercer les missions incombant à l´Etat prévues à l´article L. 916-1 ; »

LOI n° 2013-1278 du 29 décembre 2013 de finances pour 2014 (1)

Article 124

I. ― Le code de l'éducation est ainsi modifié :
1° L'article L. 351-3 est ainsi modifié :
a) A la fin du premier alinéa, les mots : « assistant d'éducation recruté conformément aux modalités définies à l'avant-dernier alinéa de l'article L. 916-1 » sont remplacés par les mots : « accompagnant des élèves en situation de handicap recruté conformément aux modalités définies à l'article L. 917-1 » ;
b) A la seconde phrase du deuxième alinéa, les mots : « assistant d'éducation recruté dans les conditions fixées au premier alinéa de l'article L. 916-1 » sont remplacés par les mots : « accompagnant des élèves en situation de handicap recruté dans les conditions fixées à l'article L. 917-1 » ;
c) Les troisième et quatrième alinéas sont supprimés ;
2° Les deux dernières phrases du premier alinéa, la première phrase du deuxième alinéa et l'avant-dernier alinéa de l'article L. 916-1 sont supprimés ;
3° Le titre Ier du livre IX de la quatrième partie est complété par un chapitre VII ainsi rédigé :

« Chapitre VII

« Dispositions spécifiques relatives aux accompagnants des élèves en situation de handicap

 « Art. L. 917-1.-Des accompagnants des élèves en situation de handicap peuvent être recrutés pour exercer des fonctions d'aide à l'inclusion scolaire de ces élèves, y compris en dehors du temps scolaire. Ils sont recrutés par l'Etat, par les établissements d'enseignement mentionnés au chapitre II du titre Ier et au titre II du livre IV de la deuxième partie ou par les établissements mentionnés à l'article L. 442-1. Lorsqu'ils sont recrutés par ces établissements, leur recrutement intervient après accord du directeur académique des services de l'éducation nationale.
« Des accompagnants des élèves en situation de handicap peuvent également être recrutés pour exercer des fonctions d'accompagnement auprès des étudiants en situation de handicap inscrits dans les établissements d'enseignement supérieur mentionnés aux titres Ier, II, IV et V du livre VII de la troisième partie du présent code et pour lesquels une aide a été reconnue nécessaire par la commission mentionnée à l'
article L. 146-9 du code de l'action sociale et des familles.
« Ils peuvent exercer leurs fonctions dans l'établissement qui les a recrutés, dans un ou plusieurs autres établissements ainsi que, compte tenu des besoins appréciés par l'autorité administrative, dans une ou plusieurs écoles. Dans ce dernier cas, les directeurs d'école peuvent participer à la procédure de recrutement.
« Ils peuvent être mis à la disposition des collectivités territoriales dans les conditions prévues à l'article L. 916-2 du présent code.
« Les accompagnants des élèves en situation de handicap bénéficient d'une formation spécifique pour l'accomplissement de leurs fonctions, mise en œuvre en collaboration avec les associations d'aide aux familles d'enfants en situation de handicap. Ils peuvent demander à faire valider l'expérience acquise dans les conditions définies aux articles
L. 2323-33, L. 6111-1, L. 6311-1, L. 6411-1 et L. 6422-1 du code du travail.
« Ils sont recrutés par contrat d'une durée maximale de trois ans, renouvelable dans la limite maximale de six ans. Lorsque l'Etat conclut un nouveau contrat avec une personne ayant exercé pendant six ans en qualité d'accompagnant des élèves en situation de handicap en vue de poursuivre ces missions le contrat est à durée indéterminée. Pour l'appréciation de la durée des six ans, les services accomplis à temps incomplet et à temps partiel sont assimilés à des services à temps complet. Les services accomplis de manière discontinue sont pris en compte, sous réserve que la durée des interruptions n'excède pas quatre mois.
« Les services accomplis en qualité d'assistant d'éducation pour exercer des fonctions d'aide à l'inclusion scolaire des élèves en situation de handicap sont assimilés à des services accomplis en qualité d'accompagnant des élèves en situation de handicap.
« Les accompagnants des élèves en situation de handicap sont régis par les dispositions réglementaires générales applicables aux agents contractuels de l'Etat prises pour l'application de l'
article 7 de la loi n° 84-16 du 11 janvier 1984 portant dispositions statutaires relatives à la fonction publique de l'Etat, sous réserve de dérogations prévues par le décret mentionné au dernier alinéa du présent article.
« Les conditions d'application du présent article sont fixées par décret, pris après avis du comité technique ministériel du ministère chargé de l'éducation nationale. »
II. ― Jusqu'à l'entrée en vigueur du décret mentionné au dernier alinéa de l'article L. 917-1 du code de l'éducation, les assistants d'éducation exerçant des missions d'aide à l'inclusion scolaire des élèves en situation de handicap demeurent régis par le
décret n° 2003-484 du 6 juin 2003 fixant les conditions de recrutement et d'emploi des assistants d'éducation.
L'Etat peut proposer un contrat à durée indéterminée aux assistants d'éducation parvenus, à compter du 1er janvier 2013, au terme de six années d'engagement pour exercer des missions d'aide à l'inclusion scolaire des élèves en situation de handicap. Cette proposition est faite au plus tard au terme du contrat en cours des personnels concernés, qu'ils soient en fonction ou en congé prévu par les dispositions réglementaires qui leur sont applicables à la date d'entrée en vigueur de la présente loi.
Le contrat à durée indéterminée proposé en application du deuxième alinéa du présent II est régi par l'article L. 917-1 du code de l'éducation. Il prévoit une quotité de temps de travail au moins égale à celle prévue par le précédent contrat. Il peut prévoir de modifier les clauses relatives aux établissements d'enseignement où l'agent est susceptible d'exercer.
Lorsque l'agent refuse le contrat proposé, il est maintenu en fonction jusqu'au terme de son contrat en cours.

Article L916-1

Des assistants d'éducation peuvent être recrutés par les établissements d'enseignement mentionnés au chapitre II du titre Ier et au titre II du livre IV pour exercer des fonctions d'assistance à l'équipe éducative en lien avec le projet d'établissement, notamment pour l'encadrement et la surveillance des élèves. [Phrases supprimées]

A l'issue de leur contrat, les assistants d'éducation peuvent demander à faire valider l'expérience acquise dans les conditions définies par les articles L. 2323-33, L. 6111-1, L. 6311-1, L. 6411-1 et L. 6422-1 du code du travail

Les assistants d'éducation peuvent exercer leurs fonctions dans l'établissement qui les a recrutés, dans un ou plusieurs autres établissements ainsi que, compte tenu des besoins appréciés par l'autorité administrative, dans une ou plusieurs écoles. Dans ce dernier cas, les directeurs d'école peuvent participer à la procédure de recrutement.

Les assistants d'éducation sont recrutés par des contrats d'une durée maximale de trois ans, renouvelables dans la limite d'une période d'engagement totale de six ans.

Le dispositif des assistants d'éducation est destiné à bénéficier en priorité à des étudiants boursiers.

Les conditions d'application du présent article sont fixées par décret pris après avis du comité technique ministériel du ministère chargé de l'éducation. Ce décret précise les conditions dans lesquelles est aménagé le temps de travail des assistants d'éducation, en particulier pour ceux qui sont astreints à un service de nuit. Il précise également les droits reconnus à ces agents au titre des articles L. 970-1 et suivants du code du travail. Il peut déroger, dans la mesure justifiée par la nature de leurs missions, aux dispositions générales prises pour l'application de l'article 7 de la loi n° 84-16 du 11 janvier 1984 portant dispositions statutaires relatives à la fonction publique de l'Etat.

9 mai 2017

Vidéo -> Barbara POMPILI à propos l'école inclusive sur LCP

7 mai 2017

Circulaire du 3 mai 2017 sur les missions des AVS

logo Toupi

article publié sur le site de Toupi

Une nouvelle circulaire vient de sortir pour préciser les missions des personnels chargés de l’accompagnement des élèves en situation de handicap (par commodité, nous dirons AVS ou Auxiliaires de Vie Scolaire dans la suite de cet article). Que faut-il en retenir ?

Au rang des points positifs, nous relevons deux points utiles :

  • Il est indiqué que « sous l’autorité de l’enseignant et avec son accord, [les AVS] peuvent échanger avec la famille de l‘élève, dans la limite de leurs prérogatives et dans le respect de l’obligation de discrétion professionnelle. ». Cette phrase est la bienvenue dans un contexte où il était parfois demandé aux AVS de ne pas communiquer avec la famille ou de ne le faire qu’en présence de l’enseignant. La circulaire réaffirme que la communication avec la famille est normale et souhaitable.
  • Il est rappelé que «la présence d’un personnel chargé de l’accompagnement n’est ni un préalable ni une condition à la scolarisation de l’élève.». Ceci signifie en clair que la présence de l’AVS n’est pas un pré-requis pour que l’élève aille en classe et que son absence ne peut justifier d’exclure l’élève de la classe.

Malheureusement, de nombreux points nous alertent également.

Institutionnalisation du contrat aidé CUI comme une voie normale de recrutement des AVS

La circulaire normalise une situation qui n’aurait dû être que transitoire : l’embauche d’AVS en contrat aidé, celles-ci représentant aujourd’hui plus de 50% des AVS en poste.

Ainsi, il est indiqué que « les missions d’accompagnement des élèves en situation de handicap sont confiées à des personnels qui relèvent de deux statuts différents : les accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH) recrutés sous contrat de droit public et les agents engagés par contrat unique d’insertion-contrat d’accompagnement dans l’emploi (CUI-CAE) recrutés sous contrat de droit privé régi par le code du travail. »

Ceci nous pose question sachant que les AVS en CUI sont recrutées pour 2 ans maximum, et n’ont qu’une formation très courte, en cours de contrat. Les fins de contrats à l’échéance des deux ans, en cours d’année, provoquent des ruptures d’accompagnement des élèves et l’impossibilité de prolongement les contrats se traduit actuellement par l’épuisement du bassin de candidats éligibles au CUI (il faut être chômeur longue durée, titulaire des minima sociaux, senior ou handicapé pour postuler). C’est ce qui provoque aujourd’hui la pénurie d’AVS qui fait que par exemple, à Paris, 11% des élèves ayant une notification MDPH n’ont pas leur accompagnant.

Nous trouvons donc cette normalisation de l’embauche en CUI totalement contradictoire avec la promesse du Président lors de la Conférence Nationale du Handicap de transformer tous les contrats CUI en contrat d’AESH à l’horizon de 5 ans.

Les AVS individuelles sont presque toutes des AVS recrutées en CUI

La circulaire mentionne que « les missions d’aide mutualisée ont vocation à être exclusivement du ressort des AESH ». Or, il y a actuellement environ la moitié des élèves qui sont accompagnés par des AVS mutualisées et environ la moitié des AVS qui sont des AESH. Cela signifie qu’en l’état actuel des effectifs, les AVS individuelles sont et seront quasi-exclusivement des AVS en CUI.

Les AVS individuelles sont destinées aux élèves qui ont « besoin d’un accompagnement soutenu et continu, pour une quotité horaire déterminée. » Cela signifie donc que ce sont les élèves qui ont les handicaps les plus complexes et les besoins d’accompagnement les plus soutenus qui seront accompagnés par les AVS ayant le moins de formation (pas de pré-requis de diplôme) et d’expérience (entre 0 et 2 ans).

Ce choix est assez incompréhensible selon nous.

L’accompagnement à la cantine et au périscolaire

Les AVS rémunérées par l’Education Nationales n’auront plus vocation à accompagner à la cantine et au périscolaire, sauf si elles sont recrutées par les collectivités locales pour cette mission.

Jusque-là, la circulaire précédente et la  jurisprudence voulaient que l’AVS de l’Education Nationale couvre aussi le temps de cantine et de TAP quand c’était nécessaire pour que l’enfant puisse être scolarisé (cf. circulaire du 11/06/2003 que cette nouvelle circulaire du 05/05/2017 abroge : “Les auxiliaires de vie scolaire interviennent à titre principal pendant le temps scolaire, mais aussi dans les activités périscolaires (cantine, garderie, …) qui sont une condition de possibilité de la scolarité.).

De plus, la nouvelle circulaire instaure une contrainte supplémentaire : la nécessité d’une notification MDPH pour l’accompagnement à la cantine et sur les temps périscolaires. Auparavant, pour les collectivités locales qui prévoyaient des animateurs supplémentaires, nulle nécessité de notification : la notification n’était nécessaire que pour obtenir que l’AVS rémunérée par l’Education Nationale accompagne sur ces temps. Cette obligation de notification est d’autant plus étrange qu’il n’est pas dans les prérogatives de la MDPH de prendre des décisions concernant l’accompagnement sur les temps périscolaires.

Il est donc probable qu’on s’achemine vers beaucoup plus de difficultés : les AVS rémunérées par l’Education Nationale n’accompagneront plus sur ces temps périscolaires et les collectivités locales risquent de refuser de mettre en place un accompagnement si celui-ci n’est pas notifié.

Les sorties

La circulaire entérine que les AVS en CUI ne peuvent pas accompagner lors des voyages avec nuitées parce que l’administration ne veut pas gérer les obligations légales qui y sont liées, comme l’avait relevé le SNUipp-FSU 62.

Cela est vrai aussi pour l’accompagnement lors d’éventuels stages : « Seuls les AESH peuvent exercer, dans le cadre de la durée réglementaire du temps de travail, l’accompagnement lors des sorties ou voyages scolaires avec nuitée et des stages. »

Il est dit que « les services responsables du recrutement des personnels chargés de l’aide humaine devront privilégier un accompagnement par un AESH pour les élèves devant effectuer un stage durant l’année scolaire ou susceptibles de bénéficier d’une sortie ou d’un voyage scolaire avec nuitée afin de garantir la continuité de l’accompagnement par un même personnel. ». Mais comment coordinatrice AVS peut-elle avoir l’information qu’il y aura un voyage, et ce au moment où elle affecte l’AVS (avant la rentrée scolaire) ? Cette recommandation semble inapplicable et il est fort probable que de nombreux élèves rencontreront des difficultés, notamment ceux accompagnés par une AVS individuelle, qui sera très probablement sous contrat CUI comme on l’a vu plus haut.

On semble entériner l’idée que si les moyens ne sont pas réunis, l’élève doit être privé de voyage scolaire.

Les non-dits 

Rien n’est prévu pour les remplacements des AVS, notamment quand elles sont en formation.

6 mai 2017

Championnat de France Equitation Sport adapté du 10 au 12 mai à La Courneuve

article publié dans le Magazine de la Seine-Saint-Denis

Handisport La Courneuve Parcs - Loisirs

Handicap mental et psychique

Un championnat de France ouvert au plus grand nombre

Du 10 au 12 mai, le Centre équestre départemental Georges-Valbon La Courneuve, accueille pour la 4ème année le Championnat de France d’Équitation Sport Adapté dédié aux cavaliers en situation de handicap mental ou psychique.

Six disciplines sont organisées par catégories d’âge :

- Le dressage
- Le saut d’obstacles
- Le cross
- L’attelage
- L’équi-fun
- Le pony-games.

Ces épreuves sont ouvertes à trois divisions sportives réparties en fonction de l’autonomie des cavaliers.

Le sport adapté permet d’offrir à toute personne handicapée mentale ou psychique, quels que soient ses désirs, ses capacités et ses besoins, la possibilité de pratiquer la discipline de son choix.

L’édition 2017 est organisée conjointement par le Comité départemental, la Ligue du Sport Adapté d’Ile-de-France et l’UCPA, soutenus par le Conseil Départemental de la Seine-Saint-Denis.

- Quand : Mardi 10 mai de 15h00 à 19h00, Jeudi de 9h00 à 20h00, et le Vendredi 12 mai de 9h00 à 14h00
-  : 55 Avenue Waldeck Rochet, 93120 La Courneuve
- Tél : 01 43 11 13 00
- lacourneuve.ucpa.com

4 mai 2017

Débat TV : la carte blanche de Macron sur le handicap

article publié sur handicap.fr

Résumé : A la fin du débat TV de l'entre-deux tours face à Marine Le Pen, Emmanuel Macron consacre sa "carte blanche", deux minutes sur un sujet de son choix, aux personnes handicapées. Il dit vouloir faire du handicap l'une des priorités de son quinquennat.

Par , le 04-05-2017

Emmanuel Macron a carte blanche pour achever le débat de l'entre deux tours qui l'oppose à Marine Le Pen le 3 mai 2017. Il choisit de s'adresser aux personnes handicapées. « Moi je veux, pour toutes celles qui vivent en situation de handicap, avoir des solutions pragmatiques. » Et de rappeler que la loi Travail qui fait l'objet de tant de critiques de la part de Marine Le Pen et qu'elle souhaite abroger a « proposé d'avoir dans l'entreprise quelqu'un qui vous aide à pouvoir intégrer une vie normale, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui ». Allusion au dispositif d'emploi accompagné mis en place en juillet 2016. Le candidat d'En Marche ! réitère par ailleurs son engagement à « revaloriser  le montant de l'AAH, qui est aujourd'hui sous le seuil de pauvreté, » de plus de 100 euros par mois, soit environ 900 euros. Marine Le Pen lui fait alors remarquer, à juste titre, « qu'il le restera » puisque ce seuil est fixé à 1 008 euros en France, quand elle-même propose une revalorisation à 1 000 euros.

« L'une des priorités de mon quinquennat »

Emmanuel Macron déclare ensuite « ne plus vouloir de personnes vivant en situation de handicap qui soient sans solution » ; il s'engage à créer « tous les postes d'auxiliaires de vie scolaire pour que les jeunes enfants en situation de handicap puissent aller à l'école » et « les postes et les structures pour que les enfants, en particulier les jeunes autistes n'aient plus à aller à l'étranger pour pouvoir être en centres, lorsqu'ils sont obligés de l'être ». Et de conclure : « Ce sera l'une des priorités de mon quinquennat parce qu'aujourd'hui il y a des dizaines de milliers de nos concitoyens, au-delà des millions de personnes vivant en situation de handicap et leur famille, qui sont sans solution, livrés à eux-mêmes, à un quotidien auquel on n'apporte aucune réponse. Aucune ! »

La riposte de Marine Le Pen

Ce à quoi Marine Le Pen répond : « Si vous êtes tellement attaché au handicap, vous devriez regarder notre projet car, avec Nicolas Dupont-Aignan, je crois que nous avons le projet le plus complet, qui tient compte de l'intégralité des problématiques puisque j'ai intégré la proposition d'intégrer une part fiscale pleine pour un enfant en situation de handicap. Il y a ce qu'on promet et ce qu'on ne respecte pas, et notamment la loi de 2005 qui n'a jamais été appliquée par aucun gouvernement, même celui auquel vous avez participé et qui est une attente des personnes en situation de handicap. Vous dites qu'il faut des structures pour les enfants autistes, pour éviter de les voir partir à l'étranger, c'est une évidence. » À ce moment, le journaliste-modérateur du débat interroge la candidate : « C'est aussi votre carte blanche ? ». Marine Le Pen poursuit : « Aujourd'hui, les Socialistes ont donné beaucoup de leçons de générosité » mais « laissent bien souvent ces enfants en dehors de l'école parce qu'on nous explique qu'il n'y a pas assez de moyens. » Et la candidate d'embrayer aussitôt sur ses thèmes de prédilection en déplorant que l'argent soit consacré au financement de l'immigration massive, à l'aide médicale d'Etat pour les clandestins…

Pourquoi ce choix ?

Pourquoi Emmanuel Macron a-t-il choisi ce thème ? Interrogée par handicap.fr, Marie-Anne Montchamp, ex-secrétaire d'Etat en charge du handicap, qui a rallié en mars 2017 l'équipe de campagne En Marche ! explique que le handicap « est un axe politique qui est dans la cohérence de son programme, un sujet sur lequel Emmanuel Macron ne cesse de réfléchir. La vision d'une société qui se réconcilie avec elle-même, avec une dimension très forte de fraternité. »

Mais sur le fond ?

Tout au long de cette campagne, les personnes concernées ont regretté que leur situation n'ait été que trop rarement évoquée dans les débats télévisés. Ce point d'orgue des prises de parole, devant 15 millions de téléspectateurs, saura-t-il les rassurer, les satisfaire ? Première à réagir officiellement, la Fnath, association des accidentés de la vie, dit avoir « accueilli avec intérêt et satisfaction les déclarations du candidat Emmanuel Macron » et, sans donner de consigne de vote, encourage « toutes les personnes en situation de handicap et leur famille à ne pas abandonner les urnes ». Sur les réseaux sociaux, c'est le fond qui est mis en cause ; les internautes ne se bercent pas d'illusions et appellent à la vigilance…

 

Handicap.fr vous suggère les liens suivants :

Sur Handicap.fr

 

1 mai 2017

Se préparer à prendre l’avion avec des enfants autistes

logo club de mediapart1 mai 2017

Par Jean Vinçot
Blog : Le blog de Jean Vinçot


"Wings for Autism" aide les enfants à se familiariser avec les aéroports, leurs procédures et la sécurité. Ils ont assisté 2 000 familles depuis leur création, il y a six ans.

Signalé par la page Wikipedia "autism friendy"

  • Autism friendly (en français : amical envers l'autisme) est un concept ainsi qu'une indication de prise en compte des personnes autistes. Un lieu autism friendly est aménagé en termes d’accueil, d'architecture ou encore d'horaires d'ouverture, afin d'être plus accessible pour ces personnes, souvent affectées d'hypersensibilités sensorielles et d'anxiété. Ce concept vise la suppression des agressions sensorielles perçues par les personnes autistes, en particulier en matière de son, de lumière, de foule, et de communication.
  • La notion d′autism friendly concerne essentiellement les pays anglo-saxons. Ces expériences d’inclusion sociale ont été menées dans le domaine de l'éducation, des transports, de la justice, du divertissement et de la consommation.

Preparing to fly with kids with autism


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par Joseph Netto, CNN
le 19 avril 2017

L’attente aux portiques de sécurité des aéroports est désormais devenue une routine, même si elle reste stressante, pour la plupart des voyageurs.
« Chaussures et ceintures dans la corbeille ! » crient les agents de la TSA. « Ordinateurs portables dans une autre corbeille ! » Les files d’attente s’étirent dans le terminal. Les passagers impatients consultent anxieusement leur montre alors qu’ils progressent lentement vers les scanners de verre et de métal.

Ça peut être difficile, même pour un voyageur expérimenté, mais pour les personnes affectées de handicaps du développement, dont l’autisme, l’expérience peut devenir écrasante.

C’est pourquoi The Arc, une association américaine qui se consacre à la fourniture d’une assistance aux personnes avec des handicaps intellectuels et du développement, parraine un programme pour les parents et leurs enfants qui s’est récemment déroulé, pour la seconde année, à l’aéroport international Hartsfield-Jackson d’Atlanta.

Les organisateurs de Wings for Autism ont conçu le programme pour permettre aux enfants avec autisme de se familiariser, en prévision d’un voyage en famille, avec les aéroports, les procédures aéroportuaires et la TSA. Depuis 2011, 44 aéroports ont participé au programme dans le pays, avec la coopération de différentes compagnies aériennes.

Le Center for Disease Control and Prevention estime que l’autisme affecte un enfant sur 68, que près d’un enfant sur six était affecté d’un « handicap du développement entre 2006 et 2008, allant des handicaps bénins, comme des troubles de la parole et de la communication, à des handicaps du développement sévères, comme les déficiences intellectuelles, la paralysie cérébrale ou l’autisme. »

Sarah Bal, la directrice des relations publiques de The Arc, nous explique que le programme est conçu pour accoutumer les enfants de tous les points du spectre de l’autisme aux aéroports, à leurs procédures, à leurs ambiances sonores et à la confusion (qui y règne). À Atlanta, ce besoin devient évident1 quand les familles participant à Wings for Autism descendent du train à la gare du Terminal E, alors que des centaines de passagers sillonnent les halls, se dirigent vers les escaliers roulants et les ascenseurs.

Bal dit que le programme a aidé 2 000 familles depuis sa création, il y a six ans, au Charles River Center de Needham, dans le Massachusetts. Le programme accompagne les familles dans l’expérience d’arriver à l’aéroport, d’obtenir des cartes d’embarquement, de franchir les contrôles de sécurité et d’embarquer à bord de l’avion.

Daniel Williams a dix ans, il joue au baseball, aime les avions. Il vit avec l’autisme. Il énumère les modèles d’avions Boeing, la quantité de carburant que peut emporter le 777. Il est impatient de monter dans l’avion qui attend au bout de la passerelle.

La routine est tout, explique sa mère, Daria Williams. Chaque soir, il étend ses vêtements, chaque matin il se lève, prend un petit-déjeuner avec ses frères, prend le bus scolaire avec son petit frère. La sécurité aéroportuaire, comme toute autre perturbation de cet emploi du temps, peut causer des problèmes. Daria dit que cette expérience est inestimable et a hâte de (pouvoir) voyager cet été grâce à elle.

Transformer la date du voyage en un événement souligné sur le calendrier est un conseil que le capitaine Erich Ries donne aux familles. Il parle à bord de l’Airbus A330 qu’ils ont investi. Ries, un capitaine de la compagnie Delta, pilote un Boeing 717 et il aime voyager avec son fils de dix ans, Drew, qui a lui aussi un autisme.

Dans les conseils de Ries : bien s’assurer que l’enfant a avec lui un sac contenant ce petit goût de la maison, répéter à l’avance les procédures du jour du voyage pour réduire au minimum les surprises.

À quelques rangs de Ries, le Daniel de 10 ans boucle sa ceinture, montre à son petit frère comment faire la même chose, commence à ajuster le store. « L’aile est si grande, » dit-il à sa famille qui l’entoure.

Non loin de là, Nathaniel Underwood, cinq ans, se prépare pour le voyage familial du mois de juin à Hartford, dans le Connecticut, où sa mère, Sonya Underwood, poursuivra sa formation en mécanique de moteurs d’avions.



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Sandy Rice a passé la matinée à tenir la main des enfants, à répondre aux questions des parents, à s’assurer que tout se passe bien. Elle travaille pour la TSA, connait les procédures aéroportuaires et a une autorité naturelle.

Son fils de vingt ans est autiste et non-verbal. Rice a travaillé avec Wings for Autism depuis 2016. Elle connait les épreuves traversées par de nombreux parents d’enfants avec autisme, celles que nombre d’entre eux vont traverser. Elle conseille aux parents l’utilisation du programme TSA Cares, dans lequel un agent de la TSA accompagne une famille du seuil de l’aéroport à la porte du terminal, pour les assister et rendre le transport aérien aussi facile que possible.

Les agents de bord accueillent les participants dans l’avion, comme ils le feraient pour un vol normal. Les enfants embarquent, trouvent un siège et écoutent les consignes de sécurité. Les bruits de l’avion se répercutent dans la cabine : les haut-parleurs, l’air conditionné, les moteurs ronronnent… L’avion ne bouge jamais.

Daniel Williams et Nathaniel Underwood sont parmi les derniers enfants à quitter le bord. La mère de Nathaniel mentionne combien cela a été une bonne expérience — Nathaniel a été fasciné par l’écran interactif devant son siège.

Les deux garçons ont été intéressés par le cockpit high-tech. La visite de Daniel à l’aéroport a renforcé son amour des avions et son rêve de devenir pilote de ligne. Sa mère dit que si cette expérience l’a rendue elle moins anxieuse à l’idée de voyager, elle a aussi apporté à son fils plus d’inspiration.

« Ça va le pousser… il s’en souviendra toujours, » dit-elle.
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1 anagramme ;-)

 

21 avril 2017

Autisme - La chute libre des jeunes adultes

21 avr. 2017
Par Jean Vinçot

Blog : Le blog de Jean Vinçot


Les jeunes adultes avec autisme sont confrontés à de nombreuses attentes et difficultés nouvelles — sans plus bénéficier du soutien disponible au lycée. Un constat aux USA, mais reproductible en France

 Voir le rapport de Josef Schovanec et l'enquête d'Asperansa (sondage en cours).

Partiellement reproductible, bien sûr. On lit des chiffres qui laissent rêveurs, tant pour les adultes que pour les adolescents.

  • "Pendant le lycée, 97% des jeunes personnes dans le spectre reçoivent une aide financée par l’État, selon le rapport Drexel, qui se base sur les statistiques du gouvernement. Par exemple, à l’âge de 17 ans, à peu-près 66% des personnes avec autisme reçoivent des services d’orthophonie ; après le lycée, le pourcentage tombe à 10%. De la même façon, la proportion de ceux recevant des soins d’ergothérapie ou de séances d’habiletés sociales passe de plus de la moitié à moins d’un tiers."

Artic le du site SpectrumNews - par Deborah Rudacille

29 mars 2017 - Traduction par PY

https://spectrumnews.org/features/deep-dive/twenty-something-free-fall/

Isaac Law passe le plus clair de son temps devant son ordinateur, à regarder des films sur Netflix, à éplucher des messages Facebook ou à travailler sur son dernier projet, une bande dessinée Internet, Aimless, qui raconte les aventures de deux amis, Ike et Lexis, quittant la Terre pour rejoindre un groupe de pirates de l’espace.

Law a 24 ans, mais il n’a pas d’emploi et ne suis pas de cours. Il a brièvement travaillé en tant que bénévole, remplir les étagères dans un magasin de bandes-dessinées, mais ça ne s’est pas concrétisé. « C’était un endroit très mal organisé, » dit-il. Il s’est aussi inscrit dans une école d’art. Ça n’a pas marché non plus. « J’ai de gros problèmes avec l’autorité, » dit le jeune homme.

De bien des façons, Law semble être un millenial typique — ne désirant pas occuper un emploi barbant pour payer les factures, préférant consacrer du temps à ses intérêts créatifs. Mais la voie de Law vers un rôle adulte et les responsabilités est compliquée par le fait qu’il a un autisme et un trouble bipolaire.

Sa mère, Kiely Law, est déçue qu’il ait, comme elle le perçoit, « plafonné » depuis l’obtention de son diplôme de fin d’études secondaires, à 20 ans. Mais en tant que directrice de recherche au Interactive Autism Network, un registre pour les études sur l’autisme, elle sait aussi que de nombreux jeunes adultes dans le spectre partagent les difficultés de son fils au passage vers la vie adulte.

« Je pense qu’une de ses difficultés est que, comme beaucoup d’adultes avec autisme, il a des intérêts extrêmement restreints, » dit-elle. « Les opportunités existantes ne correspondent pas à ce qui l’intéresse. Et si vous avez des difficultés à interagir avec les autres, dans les compétences sociales, comme dans l’utilisation des transports en commun, il y a un effet boule de neige. »

Une vague géante d’enfants diagnostiqués d’autisme dans les années 90 atteignent maintenant l’âge adulte. Les chercheurs estiment qu’à peu près 50 000 jeunes gens avec autisme atteignent l’âge de 18 ans chaque année. Il est évident que c’est une période dangereuse pour nombre d’entre eux, avec au moins trois fois plus d’isolement social et des taux de chômage bien plus élevés en comparaison de jeunes avec d’autres handicaps. Alors que la majorité des jeunes gens avec des difficulté de langage ou des handicaps de l’apprentissage vivent indépendamment, moins d’un quart des jeunes adultes avec autisme le font.

« Il y a beaucoup d’assez bonnes études décrivant bien les difficultés rencontrées par les jeunes adultes avec autisme, en termes d’emploi et de sous-emploi, de comorbidités de santé mentale, de ne pas recevoir les services dont ils ont besoin, » dit Julie Lounds Taylor, professeur assistante de pédiatrie à l’université Vanderbilt de Nashville, Tennessee.

Jusqu’à maintenant toutefois, il y a eu peu de recherche pour déterminer la forme du soutien et de services dont ont besoin ces jeunes gens. Au lieu de recevoir une aide supplémentaire à cet âge vulnérable, ils font face à un obstacle important : une baisse soudaine du soutien au moment de l’obtention du diplôme de fin d’études, quand les services d’assistance fédéraux prennent abruptement fin — un phénomène que les chercheurs appellent ‘la falaise des services’.

Il se pourrait que, avec suffisamment d’aide, quelques jeunes gens dans le spectre puissent reprendre pied tout en continuant à se développer. Les militants et les parents incitent les scientifiques à étudier des questions pratiques qui améliorent les perspectives souvent sombres pour ces jeunes adultes. Bien que les problèmes qu’ils rencontrent soient bien documentés, les causes et les solutions potentielles ne sont pas claires. Quelques chercheurs en autisme rassemblent des données dont ils espèrent qu’elles vont éclairer la raison pour laquelle tant de jeunes adultes dans le spectre ont des difficultés — et ce qu’il leur faudrait pour passer cette transition. « Nous devons connaître ce qui remet les gens sur une voie de mobilité ascendante, » dit Taylor.

Passer la falaise

La période entre 18 et 28 ans est d’une importance critique dans l’établissement des fondations d’une vie adulte. Pour les jeunes gens avec autisme, ces années tendent à être particulièrement difficiles. Plus de 66% des jeunes adultes dans le spectre ne sont pas assurés d’un emploi ou d’une inscription dans des études complémentaires pendant les deux premières années suivant le lycée. Même deux à quatre ans plus tard, près de la moitié ne travaillent toujours pas ni ne sont scolarisés, selon le rapport National Autism Indicators de 2015, produit par la A.J. Drexel Autism Institute de Philadelphie. Et ils ont d’autres difficultés : un jeune adulte dans le spectre sur quatre est isolé socialement, selon le rapport ; un seul sur cinq a vécu indépendamment au début de la vingtaine. Ils sont nombreux à être aussi affectés de deux ou plusieurs maladies physiques ou de santé mentale en plus de l’autisme, ce qui rend difficile le passage de ces étapes de l’âge adulte.

En fait, le nombre limité d’études sur les jeunes adultes avec autisme montrent que nombreux sont ceux qui perdent pied après avoir quitté l’école. Alors que les adolescents avec autisme sont au lycée, leurs traits autistiques tendent généralement à s’améliorer au fil du temps, mais les progrès ralentissent dramatiquement après le diplôme. Dans une étude de 2010, les chercheurs ont découvert qu’une fois que les adolescents ont quitté l’école, toutes les améliorations obtenues dans les comportements répétitifs, les interactions sociales réciproques et la communication stagnent. Pendant ce temps, ceux ayant fait des progrès dans des problèmes de comportement comme les auto-mutilations et l’agressivité régressent. « Nous avons trouvé que, quand ils quittent le lycée, ces améliorations ralentissent beaucoup, voire stoppent dans certains cas, » dit Taylor, qui a dirigé l’étude.

La raison probable, disent Taylor et les autres chercheurs, est que le soutien aux adolescents s’évanouit après l’obtention du diplôme.

Pendant le lycée, 97% des jeunes personnes dans le spectre reçoivent une aide financée par l’État, selon le rapport Drexel, qui se base sur les statistiques du gouvernement. Par exemple, à l’âge de 17 ans, à peu-près 66% des personnes avec autisme reçoivent des services d’orthophonie ; après le lycée, le pourcentage tombe à 10%. De la même façon, la proportion de ceux recevant des soins d’ergothérapie ou de séances d’habiletés sociales passe de plus de la moitié à moins d’un tiers.

Pendant de nombreuses années, ces problèmes n’étaient même pas sous le radar des chercheurs. « Pendant très longtemps, les gens pensaient aux enfants et à la façon d’intervenir pendant l’enfance, » dit Taylor. Ce n’est pas avant ces dix dernières années qu’elle et d’autres chercheurs ont commencé à travailler au comblement de ce manque — et rencontré des obstacles considérables.

Par exemple, l’université Vanderbilt a un programme complet de recherche sur l’autisme, alors quand Taylor a commencé à étudier les jeunes adultes, en 2009, elle pensait qu’il serait facile d’atteindre des participants potentiels à l’étude par le réseau. « Je ne m’attendais pas du tout à ce que ce soit difficile de joindre les familles, » dit-elle. Elle a découvert que, en fait, c’était « incroyablement difficile » et bien plus ardu que de convaincre de jeunes enfants ou leurs familles à participer.

Cela peut être dû au fait que la communauté de l’autisme tend à être plus resserrée parmi les familles avec des enfants plus jeunes. Une fois les enfants plus âgés, les familles peuvent ne pas avoir autant d’incitations à participer à la recherche parce qu’elles n’attendent plus la sorte de ‘solution rapide’ qu’elles peuvent avoir espéré un jour.

Les agences de financement tendent aussi à ne pas être intéressées à encourager des études qui pourraient aider à déterminer pourquoi les années suivant le lycée sont difficiles et confuses, disent les chercheurs. C’est particulièrement vrai des études sur les services destinés à aider les jeunes gens avec autisme à passer vers l’âge adulte.

L’écrasante majorité de la recherche sur l’autisme se concentre sur les enfants. Entre 2008 et 2012, seulement 1% du financement public de la recherche sur l’autisme a été consacré aux difficultés de l’âge adulte, selon le rapport du U.S. Government Accountability Office. « L’accent mis sur le cerveau et la biologie éloigne vraiment de ce type d’études, » dit Catherine Lord, directrice du Center for Autism and the Developing Brain, au New York-Presbyterian Hospital de New York. « Il est très difficile d’obtenir des financements pour une étude qui n’a pas une sorte de marqueur biologique. »

Les agences de financement préfèrent aussi généralement la recherche qui explore les ‘mécanismes’ sous-jacents de l’autisme. Cela implique généralement une approche biologique, ce qui restreint encore le périmètre de la recherche, dit Lord. « La plupart [des scientifiques], quand ils recherchent des mécanismes, recherchent des sujets pouvant être facilement transposés dans les modèles animaux. »

Elle propose que les scientifiques puissent interpréter plus largement l’idée d’un mécanisme, en évaluant des thérapies qui améliorent les compétences conversationnelles ou d’autres aspects de la vie quotidienne. Quelques preuves indiquent que les adultes avec de fortes aptitudes d’adaptation à la vie quotidienne — comme la communication et les compétences sociales, l’hygiène personnelle, la cuisine, le ménage et la capacité à utiliser les moyens de transport collectifs — ont plus de chances d’être employés et d’être mieux intégrés dans leurs communautés que ceux disposant de compétences moins grandes. Mais pour l’heure, peu de recherches ont exploré le fonctionnement adaptatif pendant la transition vers l’âge adulte pour les personnes dans le spectre.

Les jeunes adultes ont participé à de nombreuses études sur l’autisme au fil des ans — de nombreuses études d’images ont scanné leurs cerveaux, par exemple. Mais ces études, bien qu’intéressantes pour les chercheurs, n’ont généralement pas d’impact direct sur la qualité de vie des participants.

Dans certains cas, les jeunes adultes eux-mêmes peuvent être réticents. Isaac Law, pour sa part, ne croit pas qu’il y ait une chose comme l’autisme. « La plupart des personnes catégorisées autistes sont juste de simples excentriques » dit-il. Il rejette le diagnostic et ne trouve aucun intérêt à participer à des études — même si ses deux parents sont des chercheurs en autisme.

Des douleurs grandissantes

En 1990, Lord a commencé à suivre un large groupe d’enfants avec autisme, dès l’âge de deux ans. Sa première intention était de déterminer si il était possible de diagnostiquer aussi tôt l’autisme chez les enfants, d’explorer si le diagnostic restait stable pendant la période de scolarité. Près de 130 personnes, aujourd’hui dans le milieu de leur vingtaine, participent encore à l’étude. « Près de 45 d’entre eux sont verbaux et vraiment capables de parler de ce qui arrive, » dit-elle. Les autres sont intellectuellement handicapés.

Au fil des ans, Lord et ses collègues ont rassemblé des données sur leur comportement, leurs aptitudes d’adaptation à la vie quotidienne, leur réussite scolaire, leurs activités quotidiennes et leurs santés physiques et mentales.

L’équipe a découvert que les aptitudes d’adaptation à la vie quotidienne des personnes ayant à la fois un déficit intellectuel et de l’autisme, continuent à s’améliorer entre 18 et 26 ans. « C’est une des choses qui ont été encourageantes pour nous, » dit-elle. « Ils apprennent encore toutes sortes de choses. » Une des raisons pour cela est que les personnes dans le spectre avec un handicap intellectuel ont accès à une large gamme de services, même après qu’ils aient quitté l’école. « Il existe des endroits où ils peuvent travailler quand ils sortent de l’école, il y a en place des systèmes de services pour les aider à trouver des activités pendant la journée, pour leur trouver des endroits où vivre si ils ne désirent plus résider chez leurs parents ou qu’ils ont besoin d’aide pour pouvoir se déplacer. »

Paradoxalement, l’image est plus sombre pour les jeunes adultes avec autisme d’intelligence moyenne ou supérieure. Certains, qui réussissaient au lycée, semblent s’effondrer en arrivant à l’université, dit Lord. Et ceux qui ne sont pas à l’université ou au travail se débattent pour trouver le moyen de remplir leurs journées soudainement vides. Ces jeunes personnes expriment une plus grande détresse quant à leur situation que ceux affectés d’un handicap intellectuel. Leurs parents sont plus susceptibles de les qualifier d’anxieux ou déprimés en comparaison des parents d’enfants avec à la fois un autisme et une déficience intellectuelle.

« C’est bien plus difficile pour les plus brillants, les plus verbaux avec des problèmes moins graves, » dit Lord. Leurs propres attentes — et celles de leurs parents — sont plus élevées, d’un côté. Mais ils affrontent aussi un changement de style de vie plus abrupt, dit Lord ; ils ne bénéficient plus de la sorte de structure et des soutiens qui ont caractérisé leur années de lycée. Livrés à eux-mêmes pour la première fois de leur vie, nombre d’entre eux sont perdus. Et en dehors de leurs parents, il n’y a personne pour les aider à naviguer cet océan de changements.

 Peu d’études ont enquêté sur le type d’aide qui améliorerait vraiment la qualité de vie des personnes dans le spectre. Une analyse de 2012 a identifié 23 études se concentrant sur l’amélioration des services pour les adultes avec autisme ; dans 12 d’entre-elles, l’âge moyen était de 30 ans ou moins. La plupart de ces études se concentraient exclusivement sur l’emploi, la formation et la recherche des compétences d’employabilité ou le soutien à des personnes disposant déjà d’un emploi. Aucune d’entre-elles n’explorait le groupe de services dont pourraient avoir besoin les personnes avec autisme, des services médicaux et psychiatriques aux déplacements. Les États payaient rarement pour l’encadrement de la gestion de tels services, pour les personnes de plus de 18 ans sans handicap intellectuel.

Lord dit qu’un des grands problèmes avec la recherche sur les jeunes adultes est qu’il est difficile de définir ce qui peut être qualifié de bon résultat pour une jeune personne dans le spectre. Une jeune femme brillante avec autisme pourrait trouver un emploi qui ne correspond pas à ses qualifications universitaires — mais cela devrait-il être automatiquement considéré comme un échec ? Si son travail lui plait ?

« Cela nous gêne parce qu’il semble très arrogant de notre part de dire, ‘C’est une réussite,’ » dit Lord. « C’est une part de la complexité de ce type de recherche. »

Ces jeunes personnes ont leurs propres priorités pour la sorte de recherche qu’ils croient devoir être financée, elles différent souvent largement de ce que penseraient les chercheurs ou les agences de financement. « Pour nos adultes indépendants, une des principales priorités est les services d’emploi : un meilleur système de soutien dans l’environnement de travail, » dit Kiely Law, qui a participé en 2015 à un sondage sur près de 400 adultes avec autisme et leur soignants dans le Interactive Autism Network. Le sondage incluait des personnes entre 18 et 71 ans, la plupart trentenaires, mais tous, à tous âges, étaient d’accord sur ce point.

Une autre priorité était les opportunités de formation après le lycée, et la nécessité d’un soutien spécial dans cet environnement, dit Law. Une étude informelle menée l’année dernière avec un comité consultatif communautaire a mis en évidence des préoccupations identiques. Hormis l’accès à des fournisseurs de santé mentale, les personnes dans le spectre ont identifié leurs priorités de recherche comme étant le travail, l’éducation, le harcèlement et la discrimination, plutôt que la recherche bio-médicale. Mais sans études basées sur les preuves évaluant le coût et l’efficacité de tels programmes, il est peu probable que la puissance publique les finance.

Les participants à l’étude ont aussi mentionné la difficulté à trouver des fournisseurs de santé — particulièrement des spécialistes de santé mentale — compétents pour travailler avec des adultes dans le spectre. Une fois encore, toutefois, il y a peu d’informations sur la façon dont la médication et d’autres traitements pour l’anxiété, la dépression et les troubles du déficit de l’attention — tous courants chez les personnes dans le spectre — devraient être fournis aux adultes avec autisme. « La recherche sur les politiques de santé a plus a offrir à ce groupe de personnes, » dit Law.

Y travailler

Sara et Abby Alexis, deux jumelles de 24 ans, ont toutes deux un autisme. Abby suit un cours au collège communautaire et travaille un jour par semaine dans un salon de coiffure, où elle plie les vêtements, balaye les cheveux et fait la vaisselle. Elle vient de commencer un nouveau travail dans un café. Sara vient de finir une classe d’art en formation continue et a deux emplois à mi-temps : plier les serviettes dans une salle de sports et emballer des savons dans une entreprise de produits de soins personnels. Elles sont deux parmi les rares à avoir trouvé des emplois qui leur conviennent — grâce à un programme lancé par des parents ayant résolu par eux-mêmes le problème de la falaise (des services).

Les soeurs ont obtenu leurs emplois par l’intermédiaire d’Itineris, un programme communautaire créé en 2009 par neuf familles de Baltimore ayant réalisé qu’après l’obtention de leur diplôme de lycée, il n’y aurait plus de services spécialisés disponibles pour assister leurs enfants dans le spectre à devenir plus indépendants. En plus de fournir une formation professionnelle, l’équipe d’Itineris organise des sorties pour les 70 jeunes du programme dans des restaurants, des parcs d’amusement, au cinéma ou au bowling.

Abby et Sara aiment toutes les deux Itineris. « C’est bien de se faire des amis et de se socialiser, » dit Sara. Abby a un petit ami, rencontré à Itineris, et d’autres nombreux amis. Elle espère emménager dans un appartement avec sa plus grande soeur dans un an ou deux et devenir encore plus indépendante. « Je veux que les gens me traitent comme une adulte, pas comme un gosse, » dit-elle. Avoir un emploi payé 9$US de l’heure en fait partie.

Les chercheurs tendent à se concentrer sur l’emploi des jeunes adultes avec autisme pour une raison simple. « Nous trouvons que pour beaucoup de gens, l’emploi n’est pas qu’une (histoire de) paie. C’est des opportunités d’inclusion sociale, la rencontre d’autres personnes, d’une expression personnelle et de formation de l’identité, » dit Paul Shattuck, directeur du programme de recherche the Life Course Outcomes au A.J. Drexel Autism Institute.

Mais sans l’aide d’une association comme Itineris, trouver un travail est difficile — et le conserver encore plus ardu. Bien que près de la moitié des jeunes adultes dans le spectre travaillent pour un salaire à un moment après le lycée, seulement un sur cinq travaille à plein temps, avec un salaire moyen de 8$US de l’heure. Leurs taux d’emploi sont plus bas que ceux des personnes avec des handicaps du langage, des difficultés d’apprentissage ou de seuls déficits intellectuels.

Les jeunes adultes avec autisme sont plus susceptibles de travailler pour un salaire si, comme Abby et Sara, ils sont issus de foyers avec des revenus moyens à supérieurs, ont des capacités de conversation et de fonctionnement correctes. Toutefois, trouver un emploi ou être inscrit dans une école n’est pas la garantie d’un emploi correct ou de l’obtention d’un diplôme. Une étude de 2015 basée sur 73 jeunes adultes a montré que 49 d’entre eux travaillaient ou suivaient une forme d’études supérieures, généralement des cours d’université, à un moment pendant les douze années suivant l’obtention du diplôme de fin d’études secondaires. Toutefois, seulement 18 d’entre eux étaient employés régulièrement ou scolarisés pendant tout cette période. Seulement 3 des 31 personnes diplômées de l’université ont trouvé des emplois dans le champ de leur formation ; la plupart restaient sans emploi ou assuraient des emplois non-qualifiés dans la restauration, le commerce ou la maintenance.

Pour les jeunes gens de la classe ouvrière et des familles pauvres, le chômage n’est pas vraiment une option, ajoute Shattuck. L’année dernière, lui et ses collègues ont lancé un partenariat avec les écoles publiques de Philadelphie et un service social de l’État pour fournir des stages à plein temps et des formations professionnelles à des jeunes avec autisme. Le programme est conçu pour les personnes avec des déficiences intellectuelles ; un participant est non-verbal, dit-il. Toutefois, leurs familles attendent d’eux qu’ils assurent un emploi rémunéré quelconque. La plupart des participants sont afro-américains et sont issus de familles aux moyens modestes, dit Shattuck. Les familles doivent participer au programme. « Plus important, chaque jeune doit exprimer une volonté claire et un intérêt pour le travail et l’apprentissage, » dit-il.

Les participants — seulement 8 jusqu’à maintenant — alternent des stages à la librairie ou dans d’autres services du campus de l’université Drexel, avec l’objectif d’acquérir des compétences qu’ils puissent transférer dans de futurs emplois. « Ce ne sont pas des positions de travail aidé, » dit Shattuck. Bien qu’il soit encore trop tôt pour évaluer la capacité du programme à aider les participants à conserver un emploi, Shattuck dit que les employeurs sont satisfaits pour l’instant. « Nous avons reçu beaucoup de soutien de l’équipe de Drexel et des encadrants. »

Les chercheurs espèrent étendre le programme l’année prochaine. Le financement provient d’agences de l’État et de la ville, qui fournissent déjà des soutiens aux adultes avec des déficiences intellectuelles, ce qui veut dire que « c’est neutre budgétairement pour ces agences, » dit Shattuck. Cela devrait faciliter déploiement du programme dans d’autres villes et États.

La recherche limitée sur les jeunes adultes avec autisme rend difficile la promotion de services supplémentaires pour eux, dit Shattuck. Les législateurs et leurs équipes posent tous la même question : Quelle proportion de jeunes dans le spectre seraient capables de vivre indépendamment, quelle proportion requerra une aide importante pour le reste de leur vie ?

« Nous n’avons pas le bon format, l’infrastructure, les outils pour même répondre à ces questions simples, » dit-il.

De nouveaux départs

Un jour, quand le fils de Renee Gordon a eu 21 ans, il a sauté d’une voiture en marche au milieu de l’autoroute. Pour le maîtriser, la police l’a finalement jeté au sol et menotté. L’incident a été le sommet d’une mauvaise période pour Alex, qui a un autisme, est déficient intellectuel et non-verbal. Son anxiété est devenue particulièrement intense à la suite d’une série de changements importants, dont le départ d’un soignant de longue date et la perte d’amis d’école. Après l’incident, ses parents, approchant de la retraite, ont décidé qu’ils ne pouvaient plus fournir à Alex l’environnement structuré dont il avait besoin à la maison. Ils se préoccupaient du fait qu’il aurait des difficultés à s’adapter, mais cette expérience a révélé que pour les personnes avec autisme, le changement et l’évolution peuvent s’étendre bien au-delà de l’adolescence.

Alex a déménagé dans un foyer collectif en juin 2014, il y vit désormais avec deux autres hommes handicapés et leur soignant. Gordon est étonnée par les changements survenus chez son fils. « Cela a été la transition la plus extraordinaire pour lui, » dit-elle. « Il est bien plus indépendant, bien plus flexible. »

Alex nécessite toujours une assistance constante. Mais il a appris à fermer son manteau et ses pantalons, est bien moins difficile pour la nourriture, est bénévole pour Meals on Wheels et participe à des réunions sociales, avec ses colocataires et d’autres pairs, dont une excursion à la plage et une soirée mensuelle à la League for People With Disabilities. Enfin il a des amis.

« Nous pensons que parce que l’école cesse à 18 ou 21 ans, c’est la fin de l’apprentissage, » dit Gordon. Mais en voyant les changements chez son fils, se souvenant des témoignages entendus d’autres parents pendant des années sur les grands progrès effectués par leurs enfants adultes pendant la vingtaine, elle se demande si le jeune âge adulte ne pourrait pas être la période idéale pour l’apprentissage de nouvelles compétences.

Shattuck dit que lui aussi en a entendu beaucoup de ces témoignages ‘de seconde main’ de parents au sujet de leurs enfants adultes avec autisme dans la vingtaine ou la trentaine. Cela le mène à réfléchir à deux questions fondamentales : Quelles sont les conditions facilitant ces progrès inattendus — que se passe-t-il dans le développement du cerveau qui le permettrait ?

Shattuck ne considère pas la recherche de base et les études de services comme contradictoires. La compréhension de la façon dont la maturation et l’avancée en âge se déroule chez les personnes avec autisme tout au long de la vie, dit-il, améliorera leur santé, leur bien-être et leur qualité de vie, tout en contribuant à la compréhension des mécanismes au niveau biologique. « Cela n’a pas à être l’une ou l’autre, » dit-il. « L’argument que j’essaie de passer quand je parle à des collègues scientifiques est : Oui, il y a clairement un décalage entre ce que la communauté voudrait voir financé et ce qui l’est vraiment. Mais je pense que c’est une erreur de conclure qu’il doit y avoir une différence entre les deux objectifs. »

Gordon, qui est mariée à un neurologue, est d’accord. Les études biologiques sont importantes ; comme l’est la recherche sur les soutiens dont les jeunes adultes comme son fils ont besoin maintenant, dit-elle. « Je voudrais plus de recherche sur la façon d’assurer à ces personnes des vies heureuses et gratifiantes. »

Pour Isaac Law, le bonheur et la réalisation sont représentés par sa bande dessiné Internet, qu’il espère publier en août 2018, à l’ouverture du Museum of Science Fiction, à Washington D.C. Son rêve est d’être rémunéré pour son travail de dessinateur. « Je préférerais ne pas avoir de travail à nouveau, » dit-il. « Je voudrais me concentrer sur ma bande dessinée si possible. »

La bande dessinée est une comédie de potes, centrée sur deux amis inséparables. Law dit qu’il n’a pas lui-même un tel ami. Le personnage de Lexis est basé sur son cousin, mais, admet-il, « nous ne nous parlons aussi souvent que nous le devrions probablement. »

Syndication cet article a été republié dans Slate.

Sur les adultes autistes, page du forum Asperansa

19 avril 2017

Une école fière de la différence

article publié sur Hebdo Rive Nord

Incursion dans les classes TSA à De la Paix

Renée-Claude Doucet renee-claude.doucet@tc.tc
Publié le 16 avril 2017
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Chaque enfant trace son chemin un échelon à la fois.

©Photo TC Media - Stephane Gregoire

SCOLAIRE. Depuis le mois de septembre, l’école primaire De La Paix, à Repentigny, poursuit une vocation particulière. En plus de ses groupes du régulier, elle accueille huit classes TSA, soit 37 élèves présentant un trouble du spectre de l’autisme.

Dans la nouvelle section de l’école De La Paix, les murs peints d’un vert pomme attire le regard. L’aménagement des locaux a été soigneusement pensé afin d’éveiller les sens de ces enfants qui ont leur façon bien personnelle de voir la vie. «L’enfant autiste ne traite pas l’information comme nous, explique Dominique Léveillé, enseignante. Nous, lorsque l’on reçoit l’information, on est capable de la généraliser et de la placer. Chez eux, l’information entre puis ressort éventuellement, mais elle risque d’être dans le désordre. Il faut leur enseigner à la gérer, à la placer et à la traiter.»

Les élèves qui se retrouvent dans les classes TSA à De la Paix sont âgés entre 5 et 10 ans. Ils présentent tous différents besoins particuliers. «Certain ressentent une sensibilité aux bruits, d’autres à la lumière, souligne la directrice de l’école Chantal Drapeau. Des enfants sont non-verbaux tandis que d’autres travaillent sur la propreté. On mise sur l’acquisition de l’autonomie fonctionnelle».

 

Professionnels dévoués

Le programme d’enseignement offert aux classes TSA est celui du Ministère de l’Éducation, soit le même que reçoivent les jeunes du régulier. Il s’agit cependant de classes d’adaptation scolaire, donc l’enseignement est personnalisé à chaque enfant. Les groupes comptent en moyenne cinq élèves par classe. Chaque enseignante est accompagnée d’une éducatrice spécialisée, dont le rôle consiste à maximiser la disponibilité de l’enfant et ainsi faciliter les apprentissages.

«Au préscolaire, on développe le langage, l’habileté sociale, la communication, la motricité fine et la motricité globale, pour laquelle les enfants vivant avec un TSA ont souvent des retards», précise Mme Léveillé. Après la maternelle, ils poursuivent leurs apprentissages ou on cible un objectif d’après leurs besoins, en français, par exemple.»

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L’enseignante Dominique Léveillée est fière de la réussite de ses cocos. Le petit Olivier Dulac compte parmi eux.

©Photo TC Media - Stephane Gregoire

Au niveau primaire, chacun des élèves dispose de son propre espace en classe, où se retrouvent un bureau ainsi qu’une étagère accueillant des paniers dans lesquels les enseignantes peuvent y déposer des tableaux d’exercices, par exemple. La majorité des enfants travaillent également avec des pictogrammes. Des images de leurs tâches quotidiennes sont donc enlignées tout près d’eux, à titre de point de repères.

L’école De La Paix compte sur une équipe de professionnels dévoués, contribuant au développement des enfants autistes; psychologues, psychoéducatrices, techniciennes en langage, orthophoniste et ergothérapeute. «Ce sont des services très bénéfiques», appuie Mme Léveillé.

Le souhait le plus cher que les intervenants de l’école chérissent est que leurs élèves soient aptes à vivre en société. Ils travaillent donc en collaboration avec le Centre de réadaptation La Myriade, qui offre des services spécialisés d’adaptation dans une perspective de participation sociale à des personnes vivant avec un TSA.

Après le préscolaire, les enfants considérés de niveau «académique» sont transférés à l’école primaire Henri-Bourassa, à Repentigny. Cette école accueille des classes TSA, composées d’élèves capables de bien fonctionner dans un contexte de classe semblable au régulier. Puis, au niveau secondaire, les jeunes aux besoins particuliers sont dirigés vers l’école Jean-Claude-Crevier. D’autres sont appelés à aller à Jean-Baptiste-Meilleur, dans les groupes de soutien émotif ou encore à Paul-Arseneau, dans les classes DIM (déficience intellectuelle modérée).

 

AVRIL - MOIS DE L'AUTISME

L’école De la Paix veille à sensibiliser l’ensemble de ses élèves à la différence. En ce mois de l’autisme, elle organisait une journée spéciale où le personnel et les élèves étaient appelés à porter des vêtements bleus, la couleur officielle de l’autisme. Puis, en mai, l’école a convié la Société de l’autisme région de Lanaudière afin de sensibiliser les jeunes à la réalité que vivent leurs voisins de classe.

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Chaque jour, Wendy Jean, Aksil Yacine et Élyane Asselin peuvent compter sur Vanessa Rouillard-Philippe, enseignante, et Mélanie Lacourse, éducatrice spécialisée.

©Photo TC Media - Stephane Gregoire

18 avril 2017

Droits de l'homme : Une réalité pour tous - extrait concernant les lieux de résidence

Extrait de Stratégie du Conseil de l'Europe du Conseil de l'Europe sur le Handicap 2017-2023 (page 15) :

"69. En outre, les lieux de résidence dans lesquels les personnes handicapées vivent dans l’isolement ou à l’écart de la société ne sont pas seulement contraires au droit de vivre dans la société co
nsacré par l’article 19 de la CDPH, mais donnent souvent lieu à des violations des droits de l’homme parmi les plus graves commises en Europe. Les faits de violence et d’abus qui se produisent dans ce type d’hébergement sont largement établis et sont l’une des multiples raisons pour lesquelles il est indispensable de les remplacer progressivement par des services de proximité."

17 avril 2017

Un hôtel à T.-N.-L. aménage des pièces pour les enfants autistes

article publié sur radio-canada.ca

Publié le mardi 11 avril 2017

Une salle décorée d'une murale avec du mobilier mou et un siège suspendu
La salle multisensorielle de l'Hôtel Port aux Basques.   Photo : Contribution : Hôtel Port aux Basques

Un hôtel à Port aux Basques sur la côte ouest de Terre-Neuve a aménagé une chambre destinée aux enfants qui ont un trouble du spectre de l'autisme. C'est le premier établissement touristique au pays à offrir ce type de service.

CBC

Selon la propriétaire, Cathy Lomond, l'idée est née lors d'une rencontre avec des parents qui témoignaient des défis qui se présentent en voyage avec un enfant autiste.

Une des chambres de l'hôtel a subi de légères modifications : les tableaux ont été fixés plus solidement aux murs, les tiroirs et armoires sont munis de crochets pour ranger les objets comme des cafetières, et les chaînes de sécurité ont été vissées plus haut sur les portes pour empêcher un enfant de sortir et déambuler sans être accompagné.

« Il s'agit de détails mineurs, mais qui aident les parents à sentir que leur enfant est en sécurité », précise Mme Lomond.

Salle spéciale aménagée

L'hôtel a aussi fait don d'un espace à un groupe local, Autism Involves Me (AIM, ou "L'autisme me concerne"). La pièce a été transformée en salle multisensorielle, avec un tapis spécial au sol et des lumières tamisées.

« La salle est très colorée, il y a une murale. Un des murs permet d'escalader pour évacuer un trop-plein d'énergie », a expliqué Cathy Lomond en entrevue à CBC.

Un tiroir muni d'un crochet et une chaîne de sécurité vissée en haut d'une porte
La chambre a subi de légères modifications pour prévenir les blessures et éviter que l'enfant sorte sans ses parents.   Photo : Contribution : Hôtel Port aux Basques

La salle est accessible aux clients de l'hôtel et à d'autres personnes, sur demande. « Certains parents de la région y ont amené leur enfant et ça leur a beaucoup plu », indique Mme Lomond.

La propriétaire de l'hôtel avait été approchée par des membres du groupe AIM, qui lui ont demandé de rendre son établissement accessible aux personnes souffrant d'autisme. Elle a rapidement accepté. « Ma soeur est trisomique, précise Mme Lomond. Elle a toujours été incluse dans toutes les activités familiales. Je comprends très bien les défis qui se posent lors des voyages avec des enfants à besoins spéciaux. »

Je souhaitais que les parents en voyage avec un enfant autiste puissent trouver un endroit où se sentir à l'aise et en sécurité.

Cathy Lomond, propriétaire, Hôtel Port aux Basques

Mme Lomond a aussi veillé à faire former son personnel sur les troubles du spectre de l'autisme.

Les clients n'ont pas été les seuls à démontrer de l'intérêt, dit Cathy Lomond. D'autres hôteliers ont demandé à en savoir plus sur les pièces adaptées.

Mme Lomond espère que l'exemple fera boule de neige dans l'industrie touristique. « Qui sait, peut-être que notre province sera une pionnière dans l'accueil adapté aux personnes autistes. »

15 avril 2017

Miser sur les autistes pour performer

article publié dans le journal de Montréal

Sous-employés, les autistes Asperger sont maintenant une main-d’œuvre recherchée par des employeurs

Georges Huard autist Asperger

Georges Huard est autiste Asperger. Il travaille depuis 20 ans comme technicien informatique à l'UQAM dans le département des sciences de la Terre et de l'atmosphère. On le voit ici sur le toit du pavillon Président-Kennedy, avec différents instruments de mesure.


 

Relégués aux files de chômage à cause de leurs comportements étranges, les autistes sont de plus en plus recherchés par des entreprises qui espèrent tirer profit de ces employés souvent plus performants que les autres.

Des compagnies comme Microsoft et SAP ont décidé de renforcer leurs équipes de programmeurs et de développeurs web avec des Asperger et des autistes de haut niveau parce qu’ils ont un grand «souci du détail» et sont plus «ponctuels, rigoureux, créatifs et sérieux» que leurs collègues «normaux», note-t-on.

«Ils pensent out-of-the-box. Ils essaient de trouver la solution la plus efficace à un problème et ils arrivent souvent avec des idées complètement originales», explique l’homme d’affaires et fondateur de l’entreprise web ASPertise, Frédéric Vezon.

Frédéric Vezon présidentd'ASPertise

Photo Ben Pelosse
Frédéric Vezon
Président d’ASPertise

Tabous

L’autisme est en hausse fulgurante partout en Occident, mais demeure relativement mal connu, déplore la directrice de la Fédération québécoise de l’autisme, Jo-Ann Lauzon.

«Il reste encore beaucoup de tabous et de préjugés dans la société», dit-elle.

Un point de vue que partage Georges Huard, autiste Asperger à l’emploi de l’UQAM depuis 20 ans.

Il soutient avoir vu évoluer les mentalités depuis son diagnostic en 1995, mais il reste du travail à faire, selon lui.

M. Vezon estime qu’il est temps de permettre à ces gens d’aller au bout de leur potentiel, d’où l’idée d’ASPertise. «On vise la performance, avec des Asperger», dit-il.

Mais leurs atouts viennent avec des conditions. Ils ont du mal à s’adapter au changement et ont besoin de consignes claires et d’un environnement de travail particulier pour pouvoir performer.

Des échecs

L’ingénieur informatique de 33 ans et autiste Asperger Nicolas Vicenzo a perdu 6 emplois en 5 ans.

«J’ai l’impression qu’il y a un mur dans la structure des entreprises qui me bloque et qui ne me permet pas d’aller au bout de mon potentiel», déplore-t-il, soulignant que les entreprises n’ont pas de réelle volonté d’accommoder les autistes au Québec.

Même histoire pour Mathieu Dubois qui, malgré un parcours académique sans faille et une capacité d’apprentissage exceptionnelle, collectionne les entretiens d’embauche depuis deux ans.

Car l’entrevue est une véritable barrière pour les autistes, soutient M. Vezon.

«L’Asperger qui vient en entrevue, c’est comme un carré dans un rond. Ça ne passe pas. Il a des tics nerveux, il reste bloqué sur des détails. Et il ne sait pas se vendre. Il sous-estime ses talents et croit que tout le monde sait faire la même chose que lui, alors qu’en réalité c’est un génie», explique-t-il.


Qu’est-ce que l’autisme ?

L’autisme est un trouble du développement neurologique qui se caractérise par des difficultés importantes dans les interactions sociales et les comportements. Ses causes sont encore mal connues. Le terme «trouble du spectre de l’autisme» (TSA) est utilisé pour désigner­­ l’ensemble des degrés d’autisme­­, incluant le syndrome d’Asperger­­. Le nombre et le type de symptômes, leur gravité et le moment de leur apparition varient d’une personne à l’autre. Ce n’est pas une maladie, mais bien une manière d’être.

Syndrome d’Asperger et autisme de haut niveau

On qualifie le syndrome d'Asperger (SA) de «handicap invisible». Les personnes Asperger ont souvent une intelligence­­ normale et une grande curiosité­­ intellectuelle, ce qui leur permet­­ de s'adapter à la vie sociale, mais au prix de grands efforts. Le SA ressemble beaucoup à l’autisme de haut niveau. Il est d’ailleurs souvent difficile de trancher entre les deux. L’une des différences notables est l’absence d’un retard dans l’apprentissage du langage chez l’Asperger. Selon le neurobio­logiste Bruno Wicker, ces autistes sont sous-employés dans les pays occi­dentaux. «Ils ont des difficultés d'adaptation, ont des salaires plus bas que leurs homologues et sont beaucoup moins susceptibles d'être employés que d’autres catégories de candidats handicapés», dit le chercheur.

Qu’est-ce qu’un neurotypique ?

Expression utilisée dans la communauté autistique pour qualifier les gens qui ne sont pas atteints par des troubles du spectre de l’autisme.

Une entreprise recrute des Asperger au Québec

Une entreprise informatique qui recrute exclusivement des Asperger espère ouvrir à Montréal un bureau conçu sur mesure pour ces personnes, dont l’intégration dans un milieu de travail «normal» est souvent un défi.

«Il y a des compagnies qui embauchent des autistes par charité, par devoir social, mais nous, on vise la performance, explique Frédéric Vezon, cofondateur d’ASPertise, une boîte de développement web. La majorité des Asperger ont une intelligence égale, sinon supérieure à celle des gens normaux.»

Mais l’environnement professionnel est crucial pour leur permettre de performer au travail, estime-t-il.

Lumières tamisées, aires de repos, horaires personnalisés, consignes claires, service de navette de la maison au bureau pour éviter le transport en commun, ASPertise est prêt à tout pour accommoder ses employés. L’entreprise dit offrir des salaires compétitifs, les mêmes que les autres compagnies dans le domaine des technologies, sans toutefois souhaiter dévoiler les chiffres exacts.

Le projet, lancé en France, compte une dizaine d’employés en Europe et commence maintenant à recruter au Québec. Les patrons recherchent des autistes de haut niveau et des Asperger pour bâtir une entreprise concurrentielle dans le secteur du développement web, du traitement de données et de la cybersécurité.

Besoins particuliers

«Les besoins sont différents d’une personne à l’autre. Certains ne supportent pas le bruit, d’autres les lumières trop fortes. Il y en a qui ne tolèrent pas le travail d’équipe. On doit s’attarder aux besoins spécifiques de chaque employé», explique le cofondateur et neurobiologiste spécialisé dans le syndrome d’Asperger, Bruno Wicker.

Contrairement aux autres employés, l’autiste évitera les discussions autour de la machine à café le matin. Pour lui, les interactions sociales sont un défi quotidien qu’il n’arrive à surmonter qu’au prix d’énormes efforts. Sans compter qu’il est souvent «bizarre», direct et qu’il a horreur des imprévus et des consignes floues.

«On demande aux autistes de s’adapter aux entreprises, alors que leur condition en soi ne le leur permet pas. C’est une grave erreur, lance M. Vezon. Ça devrait plutôt être le contraire.»

Ailleurs dans le monde

Il existe actuellement une quarantaine d’entreprises dans le monde qui embauchent des autistes pour leurs compétences particulières, notamment en Europe et aux États-Unis.

Un projet-pilote

En 2015, le géant informatique américain Microsoft a embauché une dizaine d’autistes à temps plein dans le cadre d’un projet-pilote à son siège social de Redmond, dans l’État de Washington. «Les personnes autistes apportent des forces dont nous avons besoin chez Microsoft­­», avait alors expliqué la vice-présidente Mary Ellen Smith.

1 % des effectifs

L’entreprise européenne SAP a annoncé en 2013 son intention de recruter des autistes pour ses services de recherche et développement. Cent dix-sept d’entre eux travaillent actuellement pour la compagnie à travers le monde, dont 11 au Canada et un dans les bureaux de Montréal. Le spécialiste du logiciel d’entreprise vise l’embauche d’environ 650 autistes d’ici 2020, soit 1 % des effectifs.

Recruteur

L’entreprise danoise Specialisterne se spécialise dans le recrutement de personnes autistes pour les entreprises. De nombreux bureaux ont ouvert dans le monde ces dernières années, dont un au Québec. «On espère trouver du travail à 25 000 personnes au Canada», assure Pam Drekopoulos, vice-présidente aux opérations pour l’Est du Canada. En deux ans, une soixantaine d’autistes ont été placés dans des entreprises aussi­­ diverses que SAP et la Banque CIBC dans les provinces canadiennes.

Chef de file

L’Allemande Auticon est l’une des plus grandes entreprises d’Asperger dans le monde. Depuis 2011, elle embauche presque exclusivement des personnes autistes pour occuper des postes de consultant en informatique. Environ 120 employés travaillent dans les différents bureaux de l’entreprise situés en Allemagne, mais aussi à Paris et à Londres.

Silicon Valley

La mythique vallée de la technologie située en Californie, aux États-Unis, est considérée comme un nid d’autistes. De nombreuses entreprises doivent leur succès à des personnes ayant un TSA. Selon le psychologue spécialiste du syndrome, Tony Attwood, une sommité dans le domaine, une large proportion des ingénieurs de la Silicon Valley seraient Asperger­­.

— Avec l’Agence France-Presse et Le Temps

L’autisme en chiffres

De récentes études révèlent que les diagnostics d’autisme sont en augmentation constante partout dans le monde. Les dernières données disponibles pour le Québec sont toutefois conservatrices, estime la directrice générale de la Fédération québécoise de l’autisme, Jo-Ann Lauzon.

  • 1 sur 100 : Proportion globale de personnes autistes dans le monde
  • 1 sur 68 : Proportion d’enfants âgés de 8 ans touchés par le trouble du spectre de l’autisme aux États-Unis
  • 30 % : Moins de 30 % des personnes autistes ont une déficience intellectuelle
  • 1 sur 100 : Proportion des enfants québécois chez qui on diagnostique un trouble du spectre de l'autisme

Source : Fédération québécoise de l’autisme, Employment and adults with autism spectrum disorders: Challenges and strategies for success, Dawn R. Hendrick (2010)

Six emplois perdus en cinq ans

Photo Benoît Philie
Passionné par l’image, Nicolas Vicenzo mène aussi une carrière de photographe.

Nicolas Vicenzo cumule les pertes d’emploi depuis son entrée sur le marché du travail il y a 5 ans. Alors qu’il s’apprête à commencer un nouveau boulot, il a cette fois-ci préféré avertir ses patrons qu’il était autiste dès l’entretien d’embauche.

«Pour moi, c’est un échec après l’autre. Ça ne marche pas, dit d’emblée l’ingénieur informatique de 33 ans. Parfois, les entreprises me disent qu’ils n’ont plus de travail à me donner. Parfois, c’est l’environnement qui est inconfortable et je n’arrive plus à travailler.»

Depuis sa dernière perte d’emploi, en janvier, il a passé 15 entrevues en 3 mois. Il a reçu récemment une première réponse­­ positive et s’apprête à commencer un nouvel emploi dans une entreprise informatique où il testera les fonctionnalités de certains logiciels.

Contrairement à d’autres expériences passées, il a dit à ses nouveaux patrons qu’il était Asperger lors de l’entretien d’embauche. Il a aussi pris le temps de leur expliquer ce qu’implique sa condition.

«J’ai souvent eu peur de dévoiler que je suis autiste. Mais maintenant, je préfère qu'ils soient conscients de ce que je suis, malgré les préjugés. Parce qu’il y a encore beaucoup de tabous», dit-il.

Nicolas a reçu un diagnostic de syndrome d’Asperger quand il avait 16 ans. Il a reçu de l’assistance durant ses études collégiales et universitaires, notamment pour prendre des notes pendant ses cours. Il avait aussi plus de temps pour faire ses examens.

«Je peux travailler, mais je suis une personne qui prend son temps. Je fais les choses une fois et je les fais très bien», dit le Montréalais.

C’est d’ailleurs le nœud du problème. Dans les différents emplois qu’il a occupés, M. Vicenzo s’est souvent buté à un rythme de travail trop rapide, ce qui est un défi pour une personne Asperger.

Pertes d’emploi

Au total, il dit avoir été embauché et remercié 6 fois entre 2012 et 2017. Certaines expériences n’ont duré qu’un mois ou deux. La dernière fois, il n’a pas eu accès au chômage et a fait de petits contrats de photo pour subvenir à ses besoins.

Selon lui, la majorité des compagnies pour lesquelles il a travaillé n’ont pas la volonté de comprendre la réalité des autistes.

Il rêve de travailler dans un milieu conçu sur mesure pour les personnes comme lui qui lui permettrait d’exploiter au maximum ses compétences en informatique. «Je voudrais aussi que ma présence soit appréciée et qu’on écoute mes idées», soutient-il.

Sa plus longue expérience de travail a duré un peu moins de deux ans, dans une boîte où il faisait du contrôle de qualité sur les logiciels.

Il y a rencontré plusieurs personnes d’origines différentes et s’y plaisait beaucoup. Ses collègues étaient aussi plus compréhensifs, dit-il. Malheureusement, son poste a été supprimé en raison de compressions budgétaires.

Nicolas dit ne pas connaître les raisons exactes de chacun de ses congédiements, mais il se doute bien que son autisme y est pour quelque chose.

«Quand j’ai perdu mon dernier job, on m’a dit qu’il n’y avait plus de travail pour moi. Mais je pense qu’il y avait un motif caché», déplore-t-il.

Il se souvient d’ailleurs d’un contrat où il devait développer, seul, pendant 3 mois, le code pour tester une application web. Il a été laissé à lui-même, sans instructions claires.

«J’étais paniqué, je n’arrivais pas à penser. Ils m’ont mis dans une situation qui était hors de mon contrôle», dit-il.

Il affirme avoir besoin d’un suivi quotidien et d’une liste de tâches sans ambiguïté pour bien faire son travail.

Néanmoins, dans ce cas précis, Nicolas a pris son courage à deux mains et demandé à ses patrons de l’encadrer davantage, ce qui a amélioré le tout.

Indépendance

Malgré ses difficultés professionnelles, Nicolas a quitté la maison fami­liale à l’âge de 29 ans, il y a quatre ans, pour s’installer seul en appartement à Montréal, une fierté pour lui.

«Je suis très content de mon indépendance. Je suis en contrôle de ma propre vie, confie-t-il. J’ai des aspirations comme les autres personnes... je veux trouver une femme, fonder une famille, je veux acheter une maison et mettre de l’argent de côté pour ma retraite. Mais pour ça, j’ai besoin d’un travail.»

Passionné de photo

Passionné de photo et de culture geek depuis l’enfance, Nicolas Vicenzo mène une carrière de photographe cosplay en parallèle de son métier d’ingénieur informatique.

«J’ai commencé en 2014 et mon travail est maintenant publié dans des magazines. Je suis très fier.»

Les cosplayers (costumadiers) sont ces acteurs qui personnifient des super­héros de films d’animation, de bandes dessinées ou de jeux vidéo. Cette passion lui permet de rencontrer et de travailler avec toutes sortes de personnes, ce qui serait autrement difficile pour lui en raison de son autisme.

Ils décrochent les diplômes, mais pas les emplois

photo agence qmi, joël Lemay
Mathieu Dubois (à gauche) a appris qu’il était autiste Asperger il y a deux ans. Son jumeau Martin est en attente d’un diagnostic­­. Les deux frères, hautement qualifiés en informatique, ont de sérieuses lacunes communicationnelles, mais une capacité d’apprentissage hors du commun.

Les jumeaux Mathieu et Martin Dubois­­ sont des nerds avec des parcours académiques à tout casser, mais ils sont aussi autistes Asperger et peinent à trouver un emploi à leur mesure.

«Le psychiatre qui m’a diagnostiqué m’a dit que j’avais une facilité d’apprentissage et une mémoire que lui-même aimerait­­ avoir. Qu’il me manquait juste le social. C’est facile à dire, mais ce n’est pas facile à faire!» dit Mathieu Dubois, avec un petit rictus.

L’homme de 39 ans dit avoir «appris­­» à parler il y a deux ans. Avant, il n’ouvrait presque jamais la bouche en public. Juste quand il le fallait absolument, mais toujours avec difficulté. Sans compter que son ton de voix est extrêmement bas et monotone, un symptôme lié à son autisme.

«Je n’ai jamais compris c’était quoi le but de parler. Mon père nous invitait à souper Martin et moi, avec ses amis, puis on ne disait rien. Je pense qu’il devait trouver ça plate», évoque-t-il.

Mathieu a reçu un diagnostic d’Asperger en juin 2015. Depuis, il est suivi par une éducatrice spécialisée qui l’aide à surmonter ses problèmes de communication et à mieux comprendre les rouages des relations sociales.

Quinzaine d’entrevues

N’empêche, Mathieu Dubois n’a pas d’emploi depuis près de deux ans et cumule les entretiens pour différents postes. Hydro-Québec, banques, universités. «J’ai dû passer une quinzaine d’entrevues­­ cette année, mais on ne me rappelle pas», relate-t-il.

Détenteur d’une maîtrise en sciences appliquées de Polytechnique et actuellement en train de terminer une seconde maîtrise en administration des affaires, il admet être de plus en plus découragé.

«Le problème, c’est vraiment à l’entrevue. Après, j’ai juste besoin de plus de temps pour m’adapter au milieu de travail­­. Je n’ai pas de besoins parti­culiers», assure-t-il.

Son frère Martin maîtrise pour sa part des domaines obscurs de la program­mation. Docteur en informatique depuis 2015, il est actuellement en attente de diagnostic. Mais tout porte à croire qu’il serait lui aussi Asperger.

Un peu plus chanceux que Mathieu, il travaille actuellement comme développeur logiciel senior pour une boîte de jeux vidéo.

«Mais j’ai eu du pushing. J’ai eu l’emploi, parce qu’on a parlé de moi», admet-il. C’est le seul boulot qu’il a réellement occupé au cours de sa vie profession­nelle. Et l’endroit lui convient, pour l’instant­­.

«Je ne parle pas, je fais mon travail. Je ne dérange personne», dit-il.

Selon lui, son salaire plutôt bas ne rend pas justice à ses qualifications.

  • 10 % : Pourcentage d’autistes qui ont un emploi au Québec, selon les estimations de certains chercheurs. Dans cette proportion, les personnes autistes sans déficience intellectuelle ont trois fois moins la possibilité d’avoir une activité quotidienne que ceux ayant un retard intellectuel.
  • 34 % : Taux d’emploi des adultes autistes dans les pays occidentaux, comparé à 54 % pour les adultes handicapés.
  • 83 % : Taux d’emploi des adultes sans handicap dans les pays occidentaux.
  • 50 % à 75 % : Taux de chômage des personnes autistes dans les pays occidentaux.

Source : Fédération québécoise de l’autisme, Employment and adults with autism spectrum disorders: Challenges and strategies for success, Dawn R. Hendrick (2010)

Difficile de trouver un emploi

On estime qu’environ 1 autiste sur 3 occupe un emploi stable dans les pays occidentaux. Au Québec, certains chercheurs disent que cette proportion baisse à 1 autiste sur 10. Même s’il n’existe aucun chiffre officiel sur la question et que la proportion varie selon les études, il n’en demeure pas moins que les personnes avec un TSA sont sous-employées partout dans le monde.

Les autistes de haut niveau et les Asperger, ceux chez qui les symptômes sont moins prononcés et visibles à prime à bord, sont d’ailleurs ceux qui travaillent le moins dans le spectre de l’autisme. Plusieurs d’entre eux n’ont tout simplement jamais reçu de diagnostic et ils sont moins ciblés par les différents organismes qui viennent en aide aux personnes avec un TSA, explique le neuroscientifique spécialisé en autisme Bruno Wicker.

Pour faciliter l’intégration des autistes au travail

  • Établir un horaire détaillé avec des consignes claires
  • Designer des personnes ressources à qui l’employé pourra se référer
  • Être précis, claire et concis dans les demandes à l’employé
  • Vérifier la compréhension des consignes et des attentes auprès de la personne
  • Sensibiliser les autres employés sur les particularités du nouvel employé

Mythes et réalités

Mythe : Les autistes ne peuvent faire que du travail routinier

Réalité : Ils préfèrent connaître l’ordre des tâches à l’avance, mais plusieurs aiment le travail varié.

Mythe : Les autistes n’ont pas d’aptitudes en service à la clientèle

Réalité : C’est une question de tempérament, certains font d’excellents vendeurs. Cela dépend d’où se situe la personne dans le spectre de l’autisme.

Mythe : Les autistes ne peuvent occuper en emploi stressant

Réalité : Aucun type d’emploi n’est et ne devrait être inaccessible aux autistes. Ils devraient pouvoir, comme n’importe quel neurotypique, choisir un métier qui répond à leurs attentes et à leurs compétences.

Source : Emploi Québec

14 avril 2017

Droits de l'homme : Une réalité pour tous. Stratégie du Conseil de l'Europe sur le Handicap 2017-2023

11 avril 2017

Cher monsieur Force63

article publié dans Agoravox

Suite à la découverte de ce tract, à l’initiative de la Fédération de l’enseignement FO du 63 et du Syndicat départemental FO du 63, appelant à une pétition contre la systématisation de l’inclusion scolaire, un membre du Collectif EgaliTED a rédigé cette lettre ouverte que nous vous partageons.

Le tract de FO63 vient en réponse à la signature d’une convention « en faveur de l’école inclusive pour donner plus de chance à des enfants en situation de handicap de réussir leur scolarité » entre l’ARS Auvergne-Rhône-Alpes et les académies de Lyon, Clermont-Ferrand et Grenoble, ce que nous saluons. Pour plus d’informations sur cette convention, c’est ICI.

Nous espérons au plus vite une réaction de la Fédération Nationale de Force Ouvrière mais restons sceptiques au vu de ce texte datant de janvier 2017 et de ce post sur le blog du Syndicat National Unifié des Directeurs, Instituteurs et Professeurs des Ecoles du 35.

Cher Monsieur Force63,

Tu m'en voudras pas de t'appeler par ton pseudo, j'espère, mais dans ton milieu où tout le monde se tape sur l'épaule et manie le 'camarade' à tour de bras, cette familiarité ne devrait pas te choquer outre mesure.

Cher monsieur Force63, donc.

C'est quoi ce torche-cul ?

Quand je suis tombé là-dessus, j'ai failli m'étouffer avec ma Danette. Oui, des fois, je mange des Danette le soir, juste avant de dormir, ce sont mes instants de douceur égoïstes et honteux, et je déteste que ces moments-là soient interrompus (sauf par ma femme qui, parfois, le regard alangui, me fait comprendre qu'il est plus que temps de me glisser sous les draps).

Donc, je te cite : « nous constatons tous les jours les dégâts de l'inclusion scolaire systématique. »

Cher Force63, est ce que tu connais le point commun entre l'inclusion scolaire systématique et les licornes qui clignotent ?

BAH ILS N’EXISTENT PAS.

L'inclusion scolaire systématique est une belle idée sur le papier, tout le monde en rêve, mais on n’y est pas vraiment encore arrivés. A peine aux préliminaires. Et des fois, les préliminaires, c'est long. Plus c'est long, plus c'est bon. Mais pas toujours. Là, pas du tout, en fait.

Bon, contrairement à toi, monsieur Force63, je ne suis pas spécialiste de tous les Handicaps, juste de l'autisme. Enfin, je n’ai pas de diplômes, juste un enfant avec autisme. C'est moyen reconnu par ta hiérarchie, je sais, mais je vais quand même tenter le coup.

En fait, c'est quoi, le problème avec l'inclusion systématique ? 

Normalement, un élève doit être accompagné d'un AVS (enfin, un AESH). Dans l'idéal, elle est formée spécifiquement au handicap du petit bout qu'elle accompagne, suivie et conseillée par les parents afin qu'elle puisse s'adapter aux spécificités du loulou.

Bah revoilà les licornes. Parce que ce n’'est pas comme ça dans la vraie vie.

Actuellement, les AESH ont une qualification proche de zéro, et une résistance aux difficultés de la tâche proche du néant. Oh, ce n’est pas de leur faute. Cet emploi est accessible à quasiment tout le monde, sans formation préalable, sans même souvent avoir l'envie de travailler dans le médico-social. Ces personnes veulent juste bouffer, en fait. Comme toi, comme tout le monde. Alors, quand tu es projeté dans un domaine professionnel avec lequel tu n'as aucune affinité, dans le seul but d'avoir ton paquet de pâtes quotidien, il faut pas s'étonner que tu te contentes du minimum syndical (tiens, jolie expression).

Sauf que, pour nos enfants, c'est là que tout se joue. Les premières années de scolarisation devraient servir à acquérir des compétences scolaires, certes, mais également des compétences sociales. Ils doivent être accompagnés, poussés, sollicités, stimulés, tout le temps. TOUT LE TEMPS. Même quand l'AESH a mal à la tête, ou doit répondre au sexto de son copain.

TOUT LE TEMPS, je te dis.

Donc normalement, la maîtresse (ou le maître, pour l'égalité des sexes) doit diriger la pédagogie, l'AESH doit adapter les exercices au loulou, et l'ATSEM doit aider. Enfin, ça c'est dans le monde des licornes qui clignotent.

Ainsi, donc pour toi, tout le monde est perdant.

- Les enfants eux-mêmes.
Là, je t'avoue que j'ai du mal à suivre. De toute façon, ils ne sont pas moins bien à l'école que dans un institut dit « spécialisé » à augmenter leur « skills » de pâte à modeler jusqu'à l’âge de 25 ans.

- Les enseignants qui ne peuvent plus enseigner et sont souvent culpabilisés.

Alors là, mon con, (désolé, je me laisse aller), on ne va pas être tout à fait d'accord. 

Quand tu signes pour être enseignant, tu sais que tu vas pas au club Med (bah oui, si tu veux aller au club Med, tu signes au club Med). Donc tu sais que tu vas parfois rencontrer des enfants à prob... casse-coui... pénib... handic... bon, pour le parler-propre, on va dire 'à spécificités'. Bah figure-toi qu'un enfant A SPECIFICITES, ça demande un enseignement SPECIFIQUE. Donc ADAPTE. 

Bon, si t'as suivi, je t'ai déjà dit que normalement, l'AESH doit faire cette adaptation, sauf si elle répond au sexto. Bin dans ce cas-là, si tu estimes un minimum ton métier d'enseignant, tu te sors les doigts du derrière et tu rames pour faire avancer le gamin et l’AESH. Sauf que quand tu en as plusieurs, bin tu peux pas être au four, au moulin, au marché et au restaurant. Donc, ça a tendance à tourner assez rapidement à la double dose de Lexomil.

- Les autres élèves, dont les conditions d'apprentissage sont aggravées.

Bin oui, si les maîtresses se voient sucer leur cosmo-énergie par les quelques enfants à spécificités cannibales, elles ont moins de temps et d'énergie pour les autres, c'est logique.

Bon, maintenant, tu as une proposition qui a le mérite d'exister : virez-moi tout ça de là, on les mets dans un coin, là où on les verra pas trop, sous couvert de prêchi-prêcha du genre 'c'est pour leur bien'.

En fait, si tu réfléchis bien, stigmatiser une population spécifique pour les reclure là où on les verra pas, en disant que c'est pour leur bien, ça a déjà été fait, et on n’en garde pas des souvenirs folichons-folichons.

La solution, elle est ailleurs. Enfin, une des solutions. Parce qu'on n’est pas au pays des licornes qui clignotent.

Tu te souviens, l'AESH qui réponds aux sextos et qui a la migraine ? Elle est une des clés, mais genre LA grosse clé. Donc tu la prends. Enfin non, tu la prends pas, justement. Tu l'embauches, tu la sélectionne, tu la formes, et tu l'inclus au sein de la team pluridisciplinaire qui suit l'enfant, au titre de professionnel. Pas au titre de « je recopie, je fais des photocopies, je ramasse et j'aide les autres ».

Donc, un enfant, un AESH, formé, en contact avec les professionnels du suivi de l'enfant, agissant en collaboration étroite avec l'enseignant, et aussi avec l'aide des parents. Payée à sa juste valeur (qui de toute façon, si elle est bien choisie, sera inestimable aux yeux des enfants). Et tu verras que tout roulera déjà mieux.

Ensuite, il faut aussi FORMER les enseignants. Y'a des associations qui font ça très bien, tu n’auras pas besoin de chercher très loin. Et tu verras que le corps enseignant, quand tu ne lui donnes pas l'impression qu'il est le dernier maillon de la chaine et qu'il supporte sur son dos tout le poids d'une hiérarchie millefeuille, bin il est capable de gérer ce genre de chose. Souvent, c'est même pour ça qu'il a choisi ce métier, avant d'avoir eu son énergie sucée jusqu’à la moelle par l'inertie du système scolaire.

Et voilà ! Le tour est joué.

Ah oui, NOUS EXIGEONS blablablablabla...

Déjà, exiger quelque chose, ce n’est pas poli. On dit 'nous aimerions'. C'est plus sympa, et ça fait moins peur.

En plus, tu l'exiges deux fois, dont une fois en gras.

En fait, tu exiges d'un côté une prise en charge la plus adéquate adaptée au handicap, et de l'autre côté, tu ne veux pas d'inclusion. Incohérent.

Alors, attention, je vais faire de la magie.

Suis bien.

Les enfants avec autisme ont un problème très particulier. En fait, c’est un trouble des interactions sociales.

Donc, la prise en charge la plus adaptée, c'est de favoriser ces interactions.
Devinette : dans quel lieu social un enfant a-t-il le plus de chances de tisser ces interactions sociales et de les renforcer ?

Réfléchis...

La normalement, tu commences à comprendre que t'as écrit une grosse connerie, monsieur Force63 : L'ECOLE !

Mind-fucking, isn't it ?

Bon, je t'accorde la possibilité de te corriger, même si je n’y crois pas trop. Histoire de licornes.

Allez, des bisous. Sans rancune.

11 avril 2017

TF1 le JT -> Le restaurant qui fait la différence

Et si finalement la plus grande différence était la bonne humeur et le tutoiement spontané ? Ce restaurant nantais, qui embauche uniquement des personnes, atteintes de trisomie 21 fait la différence. Regardez

 

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