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"Au bonheur d'Elise"
29 mai 2011

article publié dans la-Croix.com le 26 mai 2011

La scolarisation des enfants handicapés connaît encore des ratés

Cinq ans après la loi de février 2005, qui imposait une obligation d’accueil scolaire pour les enfants handicapés, le bilan est mitigé.

Chaque lundi, treize élèves de l’Institut médico-éducatif de Montaudin se rend...

(ADRIEN MATTON)

Chaque lundi, treize élèves de l’Institut médico-éducatif de Montaudin se rendent au lycée Rochefeuille à Mayenne pour passer la journée dans une classe d’insertion sociale.

Si le nombre d’enfants scolarisés en milieu ordinaire a augmenté, les associations dénoncent un manque de moyens et une formation insuffisante des enseignants.

C’était en juin 2007 à Tours. Tout juste auréolé de son accession à l’Élysée, Nicolas Sarkozy avait tenu un discours mobilisateur lors du congrès de l’Union nationale des associations de parents de personnes handicapées mentales et de leurs amis (Unapei).

« La moitié des enfants handicapés n’a pas accès à la même école que les autres enfants. Nous ne pouvons accepter ce qui n’est rien d’autre qu’une injustice », avait affirmé le chef de l’État. Il disait alors vouloir rendre « opposable » ce droit à la scolarité et donner ainsi la possibilité aux parents d’un enfant handicapé n’ayant pu être accueilli dans l’école de son quartier de saisir la justice.

L’obligation de scolarisation des élèves handicapés

En fait, cette obligation scolaire figure déjà dans la loi du 11 février 2005, qui impose à chaque école, collège, lycée, publics ou privés sous contrat, d’accueillir sans discrimination les élèves handicapés. 

Le principe est que l’élève est, de droit, inscrit dans l’établissement le plus proche de son domicile. Ensuite, il est bien sûr tenu compte de son niveau de handicap. Si ses besoins le nécessitent, l’enfant peut être orienté vers d’autres modes de scolarisation.

Alors que cette question de la scolarisation sera au cœur de la conférence nationale du handicap le 8 juin prochain, le bilan de la loi du 11 février 2005 apparaît en demi-teinte. « Des choses ont été faites mais on est bien obligé de constater que, aujourd’hui, 13 000 enfants restent sans aucune solution éducative et ne sont accueillis ni en milieu ordinaire, ni en milieu adapté », constate Christel Prado, la présidente de l’Unapei.

Au sein du gouvernement, on met en avant le fait que, en cinq ans, le nombre d’enfants handicapés scolarisés est passé de 145 000 à 197 000. En avril, à l’Assemblée nationale, Luc Chatel soulignait que, malgré un contexte budgétaire « difficile », les crédits alloués à l’accueil de ces élèves avaient augmenté de 13 % cette année. 

« Nous allons également créer 500 postes supplémentaires pour accueillir les enfants handicapés, et ouvrir 72 nouvelles classes dans le premier degré, 200 dans le second », ajoutait le ministre de l’éducation nationale.

Moins d’enfants handicapés scolarisés dans le supérieur

Dans une délibération adoptée le mois dernier, la Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité (Halde) reconnaît que la loi de février 2005 a contribué à augmenter de « manière significative » la scolarisation des enfants handicapés, tout en constatant que celle-ci diminue fortement au fur à mesure de l’avancée dans le cursus scolaire.

La Halde relève ainsi que, parmi les élèves accueillis en milieu ordinaire, seuls 6 % sont scolarisés en lycée, et que moins de 5 % d’étudiants handicapés sont accueillis dans les universités. 

« Les chiffres du ministère montrent une amélioration mais ne donnent qu’une vision partielle de la réalité car ils ne prennent pas en compte le temps de présence effective à l’école », souligne Christel Prado. « Un enfant qui, par manque de moyens, n’est accueilli que deux ou trois heures par semaine à l’école sera comptabilisé comme un enfant scolarisé au même titre qu’un enfant accueilli à plein-temps, ajoute-t-elle. Pourtant, dans le premier cas, on peut difficilement parler d’une véritable scolarisation. »

Un manque d’auxiliaires de vie scolaire

L’Unapei constate aussi que de nombreux enfants se voient refuser leur entrée faute de pouvoir disposer d’une auxiliaire de vie scolaire (AVS) pour les accompagner. « Il y a un problème de professionnalisation de ce métier dont le statut reste précaire. Même si elles peuvent être motivées, certaines AVS jettent l’éponge quand elles trouvent un “vrai boulot” », constate Christel Prado. 

Même constat à  l’Association des paralysés de France (APF), où l’on constate que, depuis la rentrée 2010, des centaines d’enfants n’ont pas eu d’AVS. « Mais, dans certains cas, le problème réside surtout dans le manque de formation des enseignants au handicap », explique Bénédicte Kail, responsable du pôle enfance-famille à l’APF. 

« Aujourd’hui, dans beaucoup d’écoles, on refuse systématiquement tous les élèves qui n’ont pas d’AVS alors que, dans certains cas, leur niveau d’autonomie leur permettrait d’aller en cours sans problème. Par exemple, nous avons eu le cas d’une maman dont la fille a fait toute sa scolarité sans avoir eu besoin d’un accompagnement particulier. Et là, le lycée vient de lui dire que sa fille ne pourra pas être accueillie à la rentrée prochaine en terminale si elle n’a pas d’AVS. »

Pour Bénédicte Kail, c’est tout le problème de l’adaptation de l’école qui se trouve posé. « Aujourd’hui, que ce soit au niveau de la formation initiale ou continue, les enseignants n’entendent jamais parler de l’accueil d’un élève handicapé, souligne-t-elle. Rendre l’école accessible, c’est bien sûr augmenter le nombre des AVS mais aussi mener une réflexion plus large sur l’adaptation des méthodes et des outils pédagogiques à la réalité du handicap. »

PIERRE BIENVAULT

http://www.la-croix.com/Actualite/S-informer/France/La-scolarisation-des-enfants-handicapes-connait-encore-des-rates-_NP_-2011-05-26-619088

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20 mai 2011

article publié sur le site de vaincre l'autisme

"AFFAIRE SAMY : UN COMBAT POUR LA SCOLARISATION"

Samy est un jeune homme autiste de 20 ans scolarisé en classe ULIS d’un lycée Professionnel. Son parcours est une longue suite de péripéties orchestrée par le désengagement de l’Etat concernant la prise en charge adaptée des enfants autistes.

Pour VAINCRE L’AUTISME, une « prise en charge adaptée » consiste en l’intégration en milieu scolaire traditionnel. Cette intégration représente d’une part un stimulant vital pour la socialisation et d’autre part l’accès indéniable à l’éducation. Néanmoins, Samy, comme beaucoup d’autres personnes autistes, a subi de nombreux revers tels que des périodes de déscolarisation, l’incompréhension récurrente de beaucoup de représentants de l’Education Nationale ou même des tentatives d’exclusion du milieu scolaire.

Nous choisissons de citer le cas de Samy, car malheureusement, les difficultés qu’il rencontre sont le lot commun d’une majorité d’autistes aspirant à une éducation –certes adaptée à leur trouble- mais digne de ce nom !

Voici le récapitulatif du dernier revers en date enduré par Samy :

  • Le 13 janvier 2011, Samy porte des coups à sa professeure de sport, du fait d’une frustration accumulée et mal gérée par cette dernière. Elle avait refusé auparavant l’aide d’une intervenante FuturoSchool pour pallier à son manque de formation sur l’autisme. De plus, malgré les demandes incessantes de ses parents, Samy n’avait pas d’AVS.
  • Suite à cette agression (qui s’est révélée physiquement sans gravité) le Proviseur a interdit (par courrier) l’accès de l’établissement à Samy, afin « de préserver le fonctionnement du service public ». Or, cette décision ne prévoyant aucun délai, échéance, ni voie de recours, elle avait pour but mal déguisé d’exclure Samy définitivement du Lycée.
  •  Devant un tel abus et l’urgence de la situation, le père de Samy a saisi le Juge Administratif en référé par requête du 24 mars 2011 sur les moyens suivants :
    - Seul le Conseil de Discipline avait la compétence pour prononcer une sanction aussi lourde.
    - Une exclusion temporaire prononcée par un chef d’établissement ne peut pas excéder 8 jours.
    - Décision ni datée, ni motivée en référence au règlement intérieur et n’informant pas des voies et délais de recours.
  • Par ordonnance prise en référé du 14 avril, le Juge administratif a reconnu qu’il y avait un doute sur la légalité de la décision du Proviseur. En conséquence, il a suspendu cette décision et a enjoint au recteur « de réintégrer sans délai Samy » dans son lycée. Cette décision intervenant durant les vacances, il a été fait le nécessaire pour que l’Etablissement soit au courant de la prochaine réintégration de Samy. De plus un dispositif d’accompagnement de Samy a été mis en place.
  • Cependant, lors de la rentrée du 26 avril, alors que Samy et sa famille pensaient enfin voir le bout du tunnel, Samy n’est pas retourné en classe, mais s’est vu confiné avec son intervenante (à noter : toujours pas d’AVS) au CDI… Détournement tout à fait illégal de la lettre de l’ordonnance, car si l’accès à son établissement ne lui a pas été refusé, l’accès à sa salle de cours lui a été interdit ! Cette situation perdure jusqu’à ce jour. Les mises en demeures restent inefficaces.
  • Pour sa défense, le Proviseur a invoqué la tenue d’une CDAPH le 3 mai devant statuer sur la scolarisation de Samy, et donc traiter de la réintégration ou pas de Samy. Bien que cette opinion ai parut scandaleuse, au regard de l’ordonnance du 14 avril ainsi que de la décision de l’Inspection Académique du 1er septembre 2010 autorisant Samy à poursuivre sa scolarité pour l’année 2010/2011, nous nous attendions légitimement à ce que ce sujet soit abordé !
  • Entre temps, le 2 mai, le père de Samy a voulu porter plainte au commissariat, pour discrimination du fait de son trouble autistique et en raison de son âge. Cependant, le gardien de la paix a refusé –sur ordre de ses supérieurs- de prendre sa plainte, il a expliqué que la tenue de la Commission le 3 mai faisait obstacle au dépôt de la plainte du père de Samy, étant donné que celle-ci devait statuer sur la scolarisation de Samy. Il n’a pu faire qu’une main courante.
  •  Devant cette illégalité supplémentaire (l’article 15-3 du Code de Procédure Pénale faisant obligation à la police judiciaire de recevoir les plaintes des victimes d'infractions) le père de Samy a déposé plainte devant le Procureur de la République. Il y dénonce, d’une part la non-application de l’ordonnance et d’autre part, le refus de dépôt de plainte.
  • Le 3 mai, malgré les prévisions du proviseur et celle –incongrue- d’un gardien de la paix, il n’en fut rien : la présidente de la CDAPH nous annonça dès le début que le débat serait cantonné à des questions d’allocations et à son orientation future, sans que l’incident de janvier qui avait provoqué une déscolarisation de 3 mois, ne soit discuté. Alors même que ce sujet était justement le plus urgent.
  • Le 11 mai, la notification de la CDAPH vient porter un comble à la situation de Samy ! En effet, celle-ci décide de mettre un terme à son plan de scolarisation, sur la justification que la Commission lui a accordé une Prestation de Compensation du Handicap (PCH). La volonté de la CDAPH est claire : Samy ne retournera plus jamais au lycée.

Pourtant, il faut que les parents de jeunes autistes sachent que selon l’article L122-1 du Code de l’Education : « Tout élève qui, à l'issue de la scolarité obligatoire, n'a pas atteint un niveau de formation reconnu doit pouvoir poursuivre des études afin d'atteindre un tel niveau. L'Etat prévoit les moyens nécessaires, dans l'exercice de ses compétences, à la prolongation de scolarité qui en découle… »

Ainsi l’obligation de scolarisation ne s’arrête pas à 16 ans et la prise en charge éducative doit être possible tant que le jeune adulte n’a pas acquis un niveau de formation apte à l’insérer dans la vie sociale et professionnelle.

On observe ici la carence de l’Etat en la matière, qui au-delà de 20 ans ne veut plus assurer aucune scolarisation adaptée aux jeunes autistes et les envoient vers les CAT pour effectuer des activités d’échantillonnage, de comptage, de conditionnement…souvent peu épanouissantes. En effet, dans cette « affaire Samy » c'est la première fois que l'éducation nationale est confrontée à la problématique de la continuité de scolarisation des jeunes autistes après 20 ans. Alors que le fameux article L 122-1 du Code de l’Education garanti pourtant le droit à la scolarisation sans limite d’âge.

 

Vaincre l’Autisme, consciente de l’urgence d’offrir aux jeunes autistes, les moyens de leur intégration, de leur épanouissement et de leur réussite, agira dans l’esprit de cet article L 122-1 afin qu'une politique de suivi de scolarité soit mise en place par le Ministère de l’Education Nationale pour remplir son devoir selon les textes qui le lui imposent.

CONCLUSION :

Dans l’état actuel des choses, un référé liberté est en cours visant à faire reconnaitre :

  • l’atteinte à l’égalité et à l’égalité des chances dont est victime Samy, car celui-ci est privé de la possibilité de gagner en autonomie et de s’intégrer socialement comme il l’est permis aux autres personnes.
  • la violation du principe de non-discrimination du fait de l’état autistique et de l’âge de Samy.
  • l’atteinte au droit à l’éducation et au droit à la scolarisation car il ne peut aller en classe.
  • l’atteinte à la dignité de la personne humaine parce qu’en tant que personne vulnérable il ressent une souffrance et une détresse encore plus grande qu’une personne « normale » lorsqu’on lui assène chaque jour qu’il doit quitter le lycée, ce sous les yeux de ses camarades. Cette situation est constitutive d’un harcèlement et d’une atteinte à son intégrité psychique.

Ce Référé demande la réintégration au Lycée, au Recteur et à l’Etat de Samy, sous astreinte.

Une fois la requête déposée, la décision du Juge sera normalement connue sous 48 heures…

http://www.vaincrelautisme.org/content/affaire-samy-un-combat-pour-la-scolarisation

19 mai 2011

article publié dans La Voix du Nord le 7 mai 2011

 Accueil » Edition Villeneuve d'Ascq » Actualité Villeneuve »

Luna interroge la société sur la prise en charge du handicap


mardi 17.05.2011, 05:26 - La Voix du Nord

 Luna parle peu mais a développé avec son orthophoniste un langage par signes pour communiquer. Luna parle peu mais a développé avec son orthophoniste un langage par signes pour communiquer.

|  LE VISAGE DE L'ACTUALITÉ |

Mercredi, les parents de la petite Villeneuvoise trisomique de deux ans et demi sont passés devant le tribunal du contentieux de l'incapacité, à Lille, pour contester une aide de la Maison départementale des personnes handicapées qu'ils jugent insuffisante. Décision renvoyée en juin. Un dédale de plus dans ce parcours du combattant que Sylvie et Pascal Cardinael mènent depuis deux ans pour faire reconnaître les droits de leur fille.

PAR MARIE VANDEKERKHOVE

villeneuvedascq@lavoixdunord.fr PHOTO « LA VOIX »

« Nous avons quatre dossiers en cours à la MDPH et cinq interlocuteurs différents », lâche Sylvie. Et toujours pas de décision définitive. Papiers perdus, prise en charge trop partielle, courriers à la ministre Nadine Morano, cela fait deux ans qu'elle oscille entre fatalisme et exaspération, sans jamais renoncer à se battre pour sa fille (notre édition du 28 mars 2011). « Des épreuves supplémentaires qui se rajoutent au traumatisme de l'annonce du handicap », déplore une salariée des Papillons blancs de Lille, qui suit la famille Cardinael.

Luna est née aveugle, avec une audition défaillante. Elle a déjà été opérée lourdement des yeux, des oreilles. « Elle n'a pas pu être accueillie dans un centre d'action médico-sociale précoce, qui prend en charge les tout petits, alors qu'il en existe une juste à côté de chez nous », regrette Sylvie. Faute de places. Les rares sont réservées à des enfants plus déficients. Alors Luna est suivie en libéral : « Il a fallu que je trouve seule des professionnels qui soient compétents pour la trisomie. Elle a quatre rendez-vous par semaine, deux avec l'orthophoniste, remboursé par la Sécu, et deux autres avec une psychomotricienne, non remboursée ».

Sylvie a chiffré : le coût handicap de Luna s'élève à 451 E mensuels. Sans compter qu'elle a dû arrêter de travailler, donc ne perçoit plus de salaire.

Un complément sous-évalué

« La MDPH me proposait un complément de 344 E par mois, inadapté à mes besoins ! ». Pour l'instant, la maman perçoit une allocation journalière de présence (pour enfant handicapé), financée par la CAF, à hauteur de 900 E par mois. « Mais elle ne peut pas excéder 310 jours... ». Alors elle table sur une autre aide : la PCH, ou plan de compensation du handicap, financé par le conseil général, soit environ 700 E par mois. La demande est en cours depuis décembre 2010... Impossible, comme à Pôle emploi, de disposer d'un interlocuteur unique à la MDPH : « Je dois me débrouiller toute seule pour chercher les aides ! », peste Sylvie, qui envisage de créer « un réseau de parents pour capitaliser les informations ».

Scolarisée ou pas ?

Autre point d'interrogation : la scolarisation de Luna à la rentrée prochaine. « La loi de 2005 prévoit l'accessibilité aux personnes handicapées à la culture à l'éducation... Mais dans les faits, c'est plus compliqué », expose-t-on chez les Papillons blancs. « L'État a fait voter des lois qu'il est incapable de faire appliquer, faute de moyens », peste Sylvie. Car la directrice de l'école a posé un préambule : il faut que Luna soit suivie par une AVS, une auxiliaire de vie scolaire. Autre dossier en cours... En attendant, Sylvie et Pascal, qui vient de retrouver un emploi, se serrent les coudes « pour élever Luna comme nos trois autres grands enfants », en ferraillant quotidiennement contre l'administration. D'autres auraient pu baisser les bras. Le sourire et la vitalité de Luna leur montrent qu'ils ont raison de s'accrocher.

http://www.lavoixdunord.fr/Locales/Villeneuve_d_Ascq/actualite/Secteur_Villeneuve_d_Ascq/2011/05/17/article_luna-interroge-la-societe-sur-la-prise-e.shtml

18 mai 2011

article publié dans La Dépêche.fr le 17 mai 2011

Handicap : trop d'enfants sans école

colère

Une partie des membres du collectif handicap 81 qui samedi sera à Toulouse devant le rectorat./ Photo DDM, J-M.Lamboley.
Une partie des membres du collectif handicap 81 qui samedi sera à Toulouse devant le rectorat./ Photo DDM, J-M.Lamboley.
Une partie des membres du collectif handicap 81 qui samedi sera à Toulouse devant le rectorat./ Photo DDM, J-M.Lamboley.

Le collectif handicap 81 part en guerre contre l'Etat qui ne tient pas ses engagements en matière d'accompagnement des élèves scolarisés handicapés. Manif samedi.

Le collectif handicap 81 qui regroupe 15 associations tournées vers les diverses formes d'invalidité, n'est pas content. Il le fera savoir samedi 21 mai à 14 heures devant le rectorat à Toulouse, répondant ainsi un appel national pour la défense de la scolarité des enfants handicapés. Deux raisons poussent les membres du collectif à sortir du bois. Explication du président Jacques Mathieu : « Nous voulons simplement que la loi sur le handicap de 2005 soit respectée, à savoir que pour chaque élève handicapé scolarisé, un(e) auxiliaire de vie scolaire l'accompagne. Nous demandons également le respect du temps d'accompagnement préconisé par la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH) ».

Régression

Selon le collectif handicap 81, dans le Tarn, 479 enfants handicapés ont obtenu une notification de la MDPH, mais 47 l'attendent toujours. « Où est le respect de la loi ? », s'indigne Sandrine Reynès, maman d'un enfant handicapé. Vanessa Tiplie, une autre maman ajoute : « Depuis 2005 on constate chaque année que les contrats d'assistants d'éducation (AED) régressent et sont peu à peu remplacés par des personnes en contrat unique d'insertion (CUI). Ce n'est pas du tout le même profil, d'un côté l'AED qui a une démarche qualifiante, de l'autre le CUI qui est en grande difficulté d'insertion, en fait l'État se sert des enfants handicapés pour faire baisser le chômage ». « Certains parents sont obligés d'arrêter de travailler, conclut Charlette Fraysse-Anglès, également maman d'un enfant hadicapé, on ne lâchera pas, il faut quel'Etat respecte les lois qu'il fait lui même voter ».


le chiffre

Le chiffre : 47

places > Attente. Selon le collectif Handicap 81, dans le Tarn, 47 enfants handicapés attendent toujours une place dans un établissement scolaire. « Et quand un candidat est retenu, affirme Jacques Mathieu, il faut encore attendre plusieurs semaines pour qu'il soit définitivement validé. Pendant ce temps, que font les parents de leurs enfants » ? Et après une entrevue avec l'inspecteur d'académie du Tarn, les membres du collectif 81 ne sont guère rassurés puisqu'ils estiment que sur les 59 emplois équivalents temps plein, une diminution de 30 % est prévue.

http://www.ladepeche.fr/article/2011/05/17/1083827-Handicap-trop-d-enfants-sans-ecole.html
18 mai 2011

article publié dans cyberpresse.ca le 17 mai 2011

Élèves handicapés ou en difficulté: une pression pour les enseignants

Gilles Couture, enseignant de cinquième année à l'école... (Photo Marco Campanozzi, La Presse.)

Gilles Couture, enseignant de cinquième année à l'école des Sources, à Varennes.

Photo Marco Campanozzi, La Presse.

Pascale Breton
La Presse

La proportion d'élèves handicapés ou en difficulté est telle au Québec qu'ils constituent près du tiers des élèves dans certaines commissions scolaires, révèlent de récentes statistiques du ministère de l'Éducation. Un défi considérable pour le milieu scolaire.

Audrey Fortin, toute jeune enseignante de sixième année à l'école Christ-Roi, à Longueuil, peut en témoigner. De ses 28 élèves, 16 font l'objet d'un plan d'intervention pour troubles de comportement ou difficultés d'apprentissage. «À ma première semaine d'enseignement, j'ai pensé tout lâcher. Je n'avais pas de bagage, je n'étais pas nécessairement préparée à cela. Heureusement, j'ai eu de l'aide d'une collègue», avoue Mme Fortin, qui a pris sa classe en février.

Certains de ses élèves sont du niveau de la troisième ou quatrième année; d'autres sont suivis par la Direction de la protection de la jeunesse. Dans ces conditions, difficile de se concentrer sur l'enseignement. «Ce n'est pas évident de donner la matière», raconte Mme Fortin. Elle doit constamment l'adapter pour ceux qui ne sont pas du même niveau. «Pour mon élève de troisième année, je me base sur les compétences à évaluer à son niveau. Si j'enseigne les fractions, par exemple, je dois lui donner d'autres exercices adaptés à son cycle.»

La dynamique d'une telle classe est difficile. Des élèves se lèvent sans raison, d'autres parlent constamment. Il suffit parfois d'un petit regard de connivence entre deux élèves pour que l'enseignante perde l'attention de tout le groupe.

Un élève sur cinq en difficulté

Le nombre d'élèves handicapés ou en difficulté d'adaptation ou d'apprentissage (EHDAA) est en progression. Un élève sur cinq fait désormais partie de cette catégorie au Québec.

Mais dans certaines commissions scolaires, c'est pire, révèlent de récentes statistiques du ministère de l'Éducation, qui tiennent compte de toute la clientèle, y compris les élèves à risque, avec ou sans plan d'intervention.

Près du tiers sont considérés comme handicapés ou en difficulté. La commission scolaire des Hauts-Bois-de-l'Outaouais en compte 33,8% pour l'année 2010-2011.

Dans la région métropolitaine, les taux sont également élevés, notamment aux commissions scolaires Marie-Victorin (30,9%) et Marguerite-Bourgeoys (27,2%) ainsi qu'à la Commission scolaire de Montréal (26,1%).

D'autres régions ont connu des hausses plus marquées qu'ailleurs au cours des dernières années. La commission scolaire des Appalaches a vu le pourcentage d'EHDAA passer de 6,6% il y a 6 ans à 22,2% cette année. À la Commission scolaire des Laurentides, ils sont passés de 20,5 à 30% pendant la même période.

Le milieu familial, le fait d'habiter une région défavorisée et même la crise économique peuvent accentuer le phénomène. Un taux de chômage élevé entraîne une pauvreté accrue qui se répercute à l'école, explique la présidente de la Fédération des commissions scolaires du Québec, Josée Bouchard.

«C'est inquiétant et les enseignants se sentent de plus en plus démunis», relate Mme Bouchard.

Difficile d'enseigner pour tous les élèves

Enseignant depuis une douzaine d'années, Gilles Couture lance qu'il n'a «que» cinq plans d'intervention cette année pour des élèves handicapés ou en difficulté.

Dans sa classe de cinquième année de l'école Des Sources, à Varennes, il doit composer avec des enfants dyslexiques, atteints de troubles envahissants du développement (TED) ou de troubles de comportement, ou encore des redoublants...

«Il faut s'adapter», dit-il. Dans l'évaluation des capacités de lecture d'un enfant dyslexique, il réduira ainsi la longueur du texte. Pour un enfant qui est plus lent, il retirera quelques questions de l'examen, quitte à évaluer le reste de la matière une autre fois.

«Le problème avec des élèves plus lents, c'est qu'ils finissent toujours après les autres et que ça les décourage. Ils ne se sentent pas bons. En retirant une ou deux questions, j'ai quand même l'information dont j'ai besoin pour l'évaluer et ça permet à l'élève de finir en même temps que les autres», explique M. Couture.

L'intégration des élèves en difficulté dans les classes ordinaires accentue la pression sur l'enseignant. Il doit en même temps s'occuper des élèves plus forts, qui s'ennuient parce qu'ils ont vite compris, ou des plus discrets, qui ne dérangent jamais mais qui ont peut-être besoin d'aide.

«On reste quand même des généralistes. Si trop d'enfants demandent un suivi individuel, on est toujours arrêté dans nos actions. C'est très difficile d'avancer en tant que groupe», reconnaît l'enseignant.

Malgré l'ajout de ressources depuis quelques années, l'aide n'est pas suffisante. Les orthophonistes, orthopédagogues, psychologues et autres professionnels sont débordés. Ils ne peuvent aider chaque élève plus de quelques heures par semaine.

http://www.cyberpresse.ca/actualites/quebec-canada/education/201105/16/01-4400108-eleves-handicapes-ou-en-difficulte-une-pression-pour-les-enseignants.php
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18 mai 2011

article publié sur le blog handimobility le 17 mai 2011

(J'ai mis en rouge la partie de la circulaire qui pose problème à priori ... jjdupuis)

La circulaire du Ministère de l’Education nationale relative à la scolarisation des élèves handicapés pour la rentrée 2011 vient d’être publiée. Les autorités mettent en avant l’amélioration de la scolarisation des élèves handicapés dans les établissement ordinaires, l’accents mis sur l’AVSI (auxiliaire de vie scolaire individuel) pour faciliter l’accès aux enseignements et le développement des ULIS (Unités localisées pour l’inclusion scolaire).

Voici donc le contenu de la Circulaire 2011-071 du 2 mai 2011 (BOEN n°18 du 5.05.2011) en ce qui concerne spécifiquement la scolarisation des élèves en situation de handicap et la personnalisation des parcours de formation.

 » La scolarisation des élèves en situation de handicap s’est considérablement développée, à tous les niveaux d’enseignement, grâce à la loi n° 2005-102 du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées.

Les élèves scolarisés en lycée sont en effet de plus en plus nombreux à poursuivre leurs études.

Il s’agit aujourd’hui d’améliorer l’enseignement dispensé aux élèves handicapés. La formation initiale et continue, l’accompagnement par des équipes expérimentées, notamment pour les professeurs non spécialisés, restent de ce point de vue les meilleurs outils.

La personnalisation des parcours de formation nécessite des aménagements pédagogiques fondés sur une évaluation précise des acquis de chaque élève. Ces dispositions concernent également les processus d’évaluation et de certification dont les modalités d’organisation doivent être facilitées.

Les aménagements peuvent nécessiter, en tant que de besoin et sur notification de la maison départementale des personnes handicapées (MDPH), un accompagnement apporté par un auxiliaire de vie scolaire individuel. Cette aide, qui répond aux besoins spécifiques de certains élèves handicapés, permet une meilleure accessibilité aux enseignements dispensés par les professeurs.

Il est nécessaire que les autorités académiques se rapprochent des responsables des MDPH afin de mettre en place les outils de régulation des prescriptions, de suivi et d’évaluation des activités des AVSi.

Pour assurer la fluidité des parcours de formation, et compte tenu du nombre croissant d’élèves handicapés scolarisés dans le second degré, il est nécessaire de poursuivre le développement des unités localisées pour l’inclusion scolaire (Ulis), notamment en lycée professionnel.

La dynamique d’accès à l’enseignement supérieur doit être encouragée, en lien avec l’université. L’élève handicapé doit pouvoir bénéficier des attestations de compétences qu’il a acquises au cours de sa scolarité. Pour les élèves dont le projet personnalisé de scolarisation (PPS) prévoit une insertion sociale et professionnelle avec un accompagnement spécifique, en milieu protégé ou ordinaire, il convient d’associer l’ensemble des professionnels qui œuvrent à la mise en place du PPS.

La création des pôles pour l’accompagnement à la scolarisation des jeunes sourds (Pass), l’organisation des unités d’enseignement (UE) et la collaboration entre les services médico-sociaux et les établissements scolaires constituent des priorités. »

Les textes de référence sont :

- Arrêté du 2 avril 2009 relatif aux modalités de création et d’organisation d’unités d’enseignement dans les établissements et services médico-sociaux ou de santé pris en l’application des articles D. 351-17 à D. 351-20 du code de l’Éducation
- Circulaire n° 2010-088 du 18 juin 2010 relative aux dispositifs collectifs au sein d’un établissement du second degré : unité localisée pour l’inclusion scolaire (Ulis)
- Circulaire n° 2010-068 du 28 mai 2010 relative à l’organisation des « Pôles pour l’accompagnement à la scolarisation des jeunes sourds » (Pass)
- Circulaire n° 2006-126 du 17 août 2006 relative à la mise en œuvre et au suivi du projet personnalisé de scolarisation

Vous pouvez également prendre connaissance de l’ensemble des dispositions relatives à la préparation de la rentrée scolaire 2011 ainsi qu’au sujet de la scolarisation des élèves handicapés sur le site officiel de l’Education Nationale

http://www.handimobility.org/blog/?p=14553

17 mai 2011

article publié dans le FEMINA du 15 mai 2011

L'actualité relatif à l'autisme chez nos amis suisses :

Retrouvez l’article de Marlyse Tschui paru dans le FEMINA du 15.05.2011 : Enfants autistes, pourquoi l’Etat les néglige

http://www.autisme.ch/portail/attachments/article/469/Femina15052011.pdf

14 mai 2011

article publié dans passeportsanté.net le 17 avril 2011

Les autistes auraient une acuité hors du commun

Les autistes auraient une acuité hors du commun 

 

Le 17 avril 2011

MONTRÉAL - On savait que la plupart des autistes percevaient toute information visuelle avec une acuité hors du commun. Une nouvelle publication scientifique vient confirmer ces observations comportementales en montrant que les autistes activent beaucoup plus que les personnes typiques les régions du cerveau responsables de la perception et du traitement des stimuli visuels lorsqu'ils accomplissent des tâches impliquant du matériel visuel.

Cette publication qui paraissait récemment dans la revue Human Brain Mapping est une méta-analyse des données obtenues dans le cadre de 26 études indépendantes d'imagerie cérébrale fonctionnelle qui avaient pour but de voir comment le cerveau des autistes fonctionne lorsqu'il doit analyser des visages, des caractères imprimés ou des objets pour résoudre un problème. « Malgré la variabilité des populations d'autistes examinées, des tâches effectuées et de conception des différentes études, nous avons observé une hyperactivation massive des aires visuelles [situées dans les régions temporale, occipitale et pariétale] chez les autistes. Qui plus est, les zones du cerveau qu'ils mobilisent ne sont pas seulement celles dédiées à la perception visuelle de bas niveau, mais plutôt des aires d'expertise qui servent à reconnaître des familles de formes, comme les visages, les caractères imprimés et les objets », a précisé, en entrevue au Devoir, l'un des auteurs de l'article, le Dr Laurent Mottron, directeur scientifique du Centre d'excellence en troubles envahissants du développement de l'Université de Montréal (CETEDUM).

L'hyperactivation observée dans les trois régions associées respectivement au traitement des visages, des caractères imprimés et des objets est même apparue plus marquée dans les zones spécialisées dans la reconnaissance des visages et des objets. « Ces résultats sont complètement subversifs par rapport à l'idée que l'on se fait des autistes, car ils montrent que ces derniers traitent les visages plus que nous, et probablement de façon très rapide. On ne peut donc pas affirmer qu'ils ont un déficit du traitement des visages. Ces résultats confirment aussi que les autistes sont meilleurs que nous dans la manipulation et la détection de formes », ajoute le Dr Mottron tout en indiquant que son équipe publie justement un autre article dans lequel elle démontre la supériorité des autistes dans des tâches de rotation mentale, où les autistes arrivent à voir mentalement une figure tourner sur elle-même et ainsi à la reconnaître sur le papier alors qu'elle a subi une rotation.

Alors qu'ils mobilisent davantage les régions temporale et occipitale - qui assurent la perception et le traitement des informations visuelles - que les personnes typiques, les autistes sollicitent par contre moins le cortex frontal qui intervient dans le raisonnement, la prise de décision et la planification. « Nos résultats ne nous permettent toutefois pas d'affirmer que l'hyperactivation des régions dédiées à la perception visuelle compense pour des fonctions frontales qui ne fonctionnent pas bien », affirme la première auteure de l'article, Fabienne Samson du CETEDUM. « Notre hypothèse est que le traitement perceptif effectué par les autistes suffit à la tâche. Les autistes excellent en perception et arrivent aux mêmes résultats que les non-autistes en n'utilisant que les processus visuo-perceptifs, au lieu d'avoir recours aux fonctions du cortex frontal, telles que le raisonnement, la planification, la prise de décision, comme le font les non-autistes. Ces dernières fonctions se réalisent au sein des régions perceptives chez les autistes. »

En d'autres termes, les autistes réussissent aussi bien que les non-autistes dans des tâches impliquant la perception des visages, ou la lecture de mots, voire dans des tâches plus complexes de raisonnement et de perception d'objets, mais « le chemin pour y arriver est différent », fait remarquer la chercheuse avant d'ajouter que nous devrions davantage prendre en considération ces observations dans nos interventions auprès des autistes. « Plutôt que de s'obstiner à forcer les autistes à fonctionner comme nous, alors que cette manière de faire ne leur est pas naturelle, il faudrait plutôt miser sur leurs forces, se concentrer sur ce qu'ils font bien. Nos résultats montrent que les autistes traitent l'information d'une manière différente, ce qui suppose qu'ils apprennent d'une façon différente », déclare-t-elle tout en proposant de procéder par « une plus grande exposition à des informations visuelles pour leur permettre d'extraire les concepts qui s'y cachent. Les jeunes autistes vont feuilleter des encyclopédies, regarder divers matériels écrits, et ainsi arriver à une maîtrise de la lecture qui est supérieure à celle des non-autistes. »

Pour le Dr Mottron, ces résultats nous obligent aussi à revoir la définition actuelle de l'autisme. « L'autisme n'est pas un déficit, mais une expertise. Au lieu de caractériser l'autisme comme un déficit social, il nous faudrait plutôt le présenter comme un surfonctionnement perceptif », estime le chercheur.

http://www.passeportsante.net/fr/Actualites/Nouvelles/Fiche.aspx?doc=les-autistes-auraient-une-acuite-hors-du-commun-20110417

14 mai 2011

article publié dans l'Ardennais le 14 mai 2011

Trigny / Les auxiliaires de vie scolaire Handicap : la réalité du terrain

Publié le samedi 14 mai 2011 à 11H00

Geoffroy faisant des mathématiques avec l'aide de Candice.

Geoffroy faisant des mathématiques avec l'aide de Candice.

Geoffroy, lourdement handicapé, a pu intégrer l'école à la rentrée de Pâques 2010 grâce à la nomination d'un AVS-i (auxiliaires de vie scolaire individuelle) qui lui était attribué. A la rentrée de septembre, c'est Candice Touret qui est nommée, mais quelque temps après, les parents de Geoffroy, l'institutrice et Candice apprennent que son contrat est précaire et s'arrêtera au 10 novembre. Après des démarches des parents auprès de Pôle emploi dont dépend Candice, de l'Éducation nationale et de la direction territoriale qui a appuyé le dossier auprès de l'Éducation nationale, son contrat fut finalement prolongé jusqu'au 10 mai.
Pôle emploi a ensuite fait miroiter à Candice que son contrat serait prolongé jusque là fin de l'année scolaire, mais oralement, et Candice a cru en leur parole. Les parents et l'équipe pédagogique se sont ensuite adressés à Mme Vautrin, députée, pour appuyer le dossier à l'échelon national, mais, malgré ses efforts, cela n'a pas abouti.
Il y a un mois, Pôle emploi a encore dit à Candice que son contrat serait probablement prolongé jusqu'au 1er juillet, évidemment, le « probablement » était de trop puisqu'il ne l'a pas été, et Pôle emploi a confirmé que Melle Touret était en fin de contrat et que celui-ci ne serait pas prolongé.
Les AVS-i sont malheureusement dévalorisées, mal considérés et très mal rémunérées pour un travail difficile, exigeant beaucoup de patience et de psychologie. Candice a fait un bien énorme à Geoffroy qui a beaucoup évolué grâce à l'école. Ceci n'étant d'ailleurs pas à sens unique, Geoffroy sensibilise ses copains de classe au handicap et sa joie de vivre rayonne autour de lui. Il est donc dommage d'arrêter tout ceci un mois et demi avant la fin de l'année scolaire ce qui marginalisera Geoffroy un peu plus, même s'il a eu la chance d'en profiter jusqu'ici.
Il est aussi inadmissible, en 2011, que des parents doivent se battre pour faire reconnaître et accepter leur enfant handicapé, encore une fois, le décret de 2005 qui prévoit l'intégration de tous les enfants handicapés à l'école est bafoué, alors qu'une jeune fille se retrouve au chômage, on a l'impression de marcher sur la tête.
Colmatage de dernière minute au moment où l'on écrit ces lignes, l'Éducation nationale prévient que Geoffroy aurait une remplaçante du 13 au 20 mai.

http://www.lunion.presse.fr/article/autres-actus/trigny-les-auxiliaires-de-vie-scolaire-handicap-la-realite-du-terrain

14 mai 2011

article publié dans Midi Libre le 14 mai 2011

 

Nîmes L’annonce du handicap, un diplôme à la fac de médecine

RICHARD BOUDES
14/05/2011, 06 h 00
Le docteur Bernard Quatelas initiateur du projet
Le docteur Bernard Quatelas initiateur du projet (Photo FABRICE ANDRÈS)

C’est un moment très délicat mais aussi extrêmement fondateur dans l’appréhension, le vécu et le suivi d’une maladie grave ou d’un handicap. Pour le patient et sa famille évidemment, mais aussi pour celui qui porte le message douloureux : le médecin. L’annonce du handicap, d’une déficience, d’un diagnostic lourd est un virage qui doit être négocié au mieux. Une mauvaise transmission par l’homme de science peut avoir des conséquences dramatiques : dans l’instant-même bien sûr, mais aussi à plus long terme, pouvant engendrer notamment une défiance durable du malade et de ses proches à l’égard du milieu médical.

Il reste beaucoup de chemin à parcourir de la part du corps médical afin de formaliser cette communication essentielle : la rendre plus humaine et plus compréhensible afin de donner d’emblée des clés pour se projeter dans l’avenir plus ou moins incertain (évolution de la maladie ou du handicap, progrès de la médecine à venir ou pas...). Cette thématique, qui concerne finalement tout un chacun, a fait l’objet d’un débat jeudi à Nîmes. À cette occasion, le professeur Pierre Marès et le docteur en psychologie au CHU Carémeau Bernard Quatelas ont annoncé la création d’un tout nouveau diplôme universitaire à la fac de médecine de Nîmes : “Annonce et suivi du handicap”. Un DU en un an ouvert, à partir de début 2012, aux professionnels du soin (médecins, infirmiers...) et aux étudiants en fin de cycle.

"Il faut combler un trou, un besoin énorme : il faut que les médecins aient accès à un autre discours que le discours scientifique", estime le docteur Quatelas, initiateur du projet qu’il nourrit par sa réflexion depuis des années et qui a reçu récemment l’aval de l’université de Montpellier 1. Au cœur de la formation : des rencontres avec des handicapés et des associations. "Il y a une demande énorme", assure le psychologue.

http://www.midilibre.fr/2011/05/13/l-annonce-du-handicap-un-diplome-a-la-fac-de-medecine,318620.php

14 mai 2011

article publié dans Sud Ouest le 11 mai 2011

Aider les autistes


 Les membres du bureau autour de la petite Bérénice. photo michel yvonnet

Les membres du bureau autour de la petite Bérénice. photo michel yvonnet

Une nouvelle association est née récemment à Mirambeau et plus précisément à Petit-Niort : ABA 17, Au bonheur des autistes.

Tout allait bien chez Pascal et Eloïse Néreaud jusqu'au jour où est née la petite Bérénice. Ce deuxième enfant aurait dû apporter joie et bonheur. Malheureusement, les parents ont très vite découvert que la petite Bérénice était autiste léger.

Un enfant autiste demande une présence constante, car il n'a pas conscience des dangers qui l'entourent. De plus, les acquisitions de base : langage, motricité, propreté… se font beaucoup plus lentement que chez un autre enfant du même âge. Tout devient vite problématique comme l'entrée à l'école maternelle qui ne pourra se faire en septembre pour Bérénice que si les parents obtiennent l'aide d'une auxiliaire de vie scolaire.

Des thérapies

Aux États-Unis et en Angleterre notamment, il existe des méthodes permettant de remédier aux troubles du comportement. De nombreuses études scientifiques ont démontré leur efficacité depuis plus de vingt ans. Elles permettent à une grande partie de ces enfants, pris en charge de manière précoce et adaptée, de poursuivre ou réintégrer, après plusieurs années de traitement, un parcours ordinaire. Ces modes de traitement arrivent en France mais pas encore jusqu'en Charente-Maritime. De plus, ils ne sont pas reconnus par la Sécurité sociale donc coûtent très chers aux familles.

D'où l'idée de créer une nouvelle association.

Une naissance sur 150

M. et Mme Néreaud, aidés de leurs amis et voisins Karine, Guy et Corentin Mimaud, ont décidé de créer une association afin de faire connaître un handicap qui concerne actuellement une naissance sur 150, d'obtenir l'accès à un système de soins appropriés et de rompre l'isolement dans lequel ils se retrouvent.

D'autres familles dans un rayon de 30 km sont dans la même situation. Afin de s'entraider, M. et Mme Néreaud aménagent une pièce de leur logement susceptible d'accueillir cinq à six enfants autistes et autant d'encadrants afin de pratiquer, sous le contrôle d'une psychothérapeute agréée, les méthodes évoquées plus haut.

Les enfants seraient ainsi suivis plusieurs heures par semaine. Les parents pourraient en profiter pour se retrouver entre eux et comparer leurs problèmes autour d'un point café installé dans une pièce voisine.

Le bureau. Président : Pascal Néreaud. Secrétaire : Karine Mimeaud. Secrétaire adjoint : Corentin Mimeaud. Trésorière : Eloïse Néreaud.

Pour de plus amples informations, appeler Eloïse Néreaud au             06 99 59 76 16       ou Karine Mimaud au             06 99 57 11 74

  

http://www.sudouest.fr/2011/05/11/aider-les-autistes-394425-1451.php    .

12 mai 2011

article publié dans ledauphine.com

valence/handicap

Ils craignent "l’absorption" par l’hôpital psychiatrique

Les IME de Lorient et du Château de Milan à Montélimar accueillent 46 % des enfants déficients intellectuels pris en charge dans la Drôme, soit 250. Photo Le DL/Aurélia DUMTÉ

Les IME de Lorient et du Château de Milan à Montélimar accueillent 46 % des enfants déficients intellectuels pris en charge dans la Drôme, soit 250. Photo Le DL/Aurélia DUMTÉ

Devant l’antenne de l’Agence régionale de santé d’abord, puis devant les grilles du Conseil général de la Drôme ensuite, le personnel des IME (Institut médico éducatifs) de Lorient et du Château de Milan à Montélimar, auquel s’étaient joints des parents d’enfants accueillis, a manifesté son opposition à un projet de fusion de leurs établissements avec l’hôpital, celui psychiatrique du Valmont pour l’IME de Lorient. Un projet qui, s’il était finalisé, serait pilote.

Pour le personnel des IME, ce serait plutôt « une régression sociétale » puisqu’avant 1973, date de création des IME, les enfants déficients intellectuels étaient pris en charge par la psychiatrie asilaire. Or, la déficience mentale est un handicap et non une maladie mentale. « On n’est pas dans la pathologie psychiatrique. »

Ce dont convient Jean-François Jacquemet, délégué départemental de l’ARS. Le conseil général de la Drôme ayant souhaité se dégager de la gestion des IME, établissements dont le financement est assuré par l’Assurance maladie, l’ARS propose de la confier à un établissement public de santé, l’hôpital. « Il y aura absorption juridique mais les IME continueront d’exister en tant que tels », précise Jean-François Jacquemet.

http://www.ledauphine.com/drome/2011/04/15/ils-craignent-l-absorption-par-l-hopital-psychiatrique

11 mai 2011

article publié sur le blog de la Délégation départementale APF de Vendée (85) le 9 mai 2011

AVS : 11 mois de combat pour Dylan et Kilian

Onze mois d'un combat tenace et déterminé contre l'administration qui a une bien drôle de façon de concevoir sa responsabilité envers les élèves en situation de handicap.Onze mois durant lesquels Sandrine L., la maman, a dépensé une énergie folle pour qu'un droit fondamental, celui à l'éducation, soit respecté pour ses deux enfants.

Voilà plus de 11 mois, le 1er juin 2010, la Commission des Droits et de l'Autonomie (CDAPH) reconnaissait un besoin d'accompagnement par un AVS (Auxiliaire de Vie Scolaire) pour Dylan et Kilian, âgés de 11 et 9 ans.

Dès le mois de septembre, en l'absence d'AVS, nous avons aidé Sandrine L. à saisir le tribunal en déposant une requête en référé liberté. Cette requête a été rejétée par le tribunal administratif.

En décembre, Sandrine L. écrivait au Président de la République pour lui indiquer son désarroi (cliquez ici).

groupe grave.JPGEn janvier, Sandrine L. se joint au mouvement organisé par la Délégation APF devant la Préfecture de Vendée (cliquez ici et ici). Elle exprime sa colère de voir ses enfants sacrifiés pour cause de "budget" (cliquez ici et ici). Rapidement la situation se débloque, et un AVS est recruté pour accompagner partiellement les enfants. Leurs droits ne sont toujours pas respectés...

En février, Sandrine L. met en demeure l'Inspection d'Académie de respecter la notification de la CDAPH. Cela ne change en rien la décision de l'Inspecteur d'Académie qui n'autorise qu'un accompagnement partiel des enfants, dans le déni complet des besoins évalués par la MDPH et les droits notifiés par la CDAPH. Rebelote en mars : une nouvelle mise en demeure est adressée à l'Inspecteur d'Académie. Elle reste elle aussi sans effet. L'administration compterait-elle sur l'épuisement et le découragement des familles ?

En Avril, Sandrine L. saisit le Tribunal en déposant une requête en référé suspension. Dans les jours qui suivent, elle reçoit la confirmation de l'enregistrement de sa requête, ainsi que la date à laquelle sa demande sera étudiée. L'audience se tiendra le 24 mai prochain devant le Tribunal Administratif de Nantes.

Parrallèlement, nous avons alerté à deux reprises le Ministre de l'Education Nationale sur cette situation innacceptable. Nous rappelions également la situation des 44 élèves Vendéens qui n'ont toujours pas leur AVS, et de tous ceux qui ne bénéficient que d'un accompagnement partiel. Nous avons reçu aujourd'hui une réponse du Directeur de Cabinet de Luc CHATEL, Ministre de l'Education Nationale.

Ce dernier nous informe "qu'un AVS a été recruté afin de permettre un accompagnement à hauteur du besoin notifié pour chacun des deux enfants Dylan et Kilian à compter de ce lundi 9 mai 2011"

Renseignement pris auprès de la maman cet après-midi : elle n'est au courant de rien ! Personne ne l'a prévenue... Elle s'est donc rendue ce soir à l'école, et effectivement, il y a bien un deuxième AVS qui a débuté sa mission ce matin. Seulement, pour cet AVS qui travaille habituellement auprès d'un autre enfant, aucune notification écrite n'est adressée à la famille par l'Inspection d'Académie...

Victoire serait-on tenté de se réjouir ?  Comment pourrait-on se réjouir d'avoir du attendre plus de 11 mois, d'avoir du adresser deux mises en demeure à l'Inspecteur d'Académie, saisir à deux reprises le tribunal, adresser nombre de courriers au Préfet de Vendée, au Ministre de l'Education Nationale, au Ministre du Travail, au Président de la République ? L'année scolaire se termine dans un mois et demi. Non, ce n'est pas une victoire. C'est triste.

Cela nous rappelle juste (s'il en était besoin) qu'il faut être tenace, persévérant, et ne jamais renoncer.

Sandrine nous confiait cet après-midi la période de doute qu'elle vient de traverser. Comment gagner face à l'Education Nationale ? Comment faire entendre les besoins de ses enfants, les faire respecter ? Certains bien-pensants lui ont même reproché de ne pas se satisfaire de ce qu'elle a, alors que d'autres ont moins encore...

Non : demander le respect des droits de ses enfants ne signifie pas qu'on prive d'autres enfants des leurs !

Si la situation se règle, que la famille a la certitude que cet AVS sera bien présente dans l'école jusqu'à la fin de l'année, nous vous tiendrons informés via le blog. Dans le cas contraire, nous vous donnerons rendez-vous le 24 mai prochain à Nantes pour soutenir Sandrine devant le tribunal administratif.

http://dd85.blogs.apf.asso.fr/archive/2011/05/09/avs-11-mois-d-attente-et-de-combat-pour-la-famille-de-dylan.html

11 mai 2011

article publié dans Le Figaro.fr le 9 mai 2011

La fréquence de l'autisme sous-estimée

AFP
09/05/2011 | Mise à jour : 19:08
Réactions (5)

La fréquence de l'autisme serait sous-estimée, révèle une étude menée en Corée du Sud et publiée aujourd'hui aux Etats-Unis, qui se fonde pour la première fois sur un échantillon représentatif de l'ensemble de la population infantile scolarisée d'un pays.

Ainsi en Corée du Sud, un enfant sur 38 serait atteint de ce syndrome, selon cette étude. Ce taux est actuellement estimé à un enfant sur 110 aux Etats-Unis. L'étude sud-coréenne, parue dans la version en ligne de l'American Journal of Psychiatry, a porté sur environ 55.000 enfants âgés de 7 à 12 ans et a été menée par une équipe internationale de chercheurs américains, canadiens et sud-coréens. "Les résultats de cette étude conduisent à penser que l'autisme est sous-diagnostiqué et qu'une détection rigoureuse ainsi que des études portant sur de larges échantillons de population pourraient être nécessaires pour obtenir des estimations plus exactes de la fréquence de ce trouble du développement", souligne le Dr Geraldine Dawson, de l'organisation Autism Speak qui a financé une partie de cette recherche.

Variations des critères pour établir le diagnostic

Le désaccord entre les experts sur les causes et la fréquence de l'autisme s'explique par les variations des critères pour établir le diagnostic, et aussi du fait que les études épidémiologiques sont incomplètes, selon le Dr Young-Shin Kim, du Centre de recherche sur l'enfant de l'Université de Yale (Connecticut, est), principal auteur de cette communication. "Nous avons pu, dans l'étude coréenne, détecter plus d'enfants atteints d'autisme et décrire tout l'éventail des caractéristiques cliniques de ce syndrome", souligne la chercheuse. "Des recherches récentes révèlent qu'une partie de l'accroissement du nombre de cas d'autisme semble être attribuable à une plus grande prise de conscience de ce syndrome dans le public ainsi qu'à l'élargissement des critères de diagnostic", précise-t-elle.
Cette recherche menée en Corée du Sud semble indiquer qu'une meilleure approche de la détection pourrait résulter en une réévaluation de la fréquence de l'autisme. "Ce projet de recherche en Corée du Sud, qui ne s'est pas penché sur les facteurs de risque potentiel dans cette population en particulier, a ouvert des horizons à des travaux déjà en cours qui examinent les facteurs génétiques et environnementaux contribuant au risque d'autisme", explique le Dr Young-Shin Kim. Cette étude vient aussi conforter le fait que l'autisme transcende les barrières culturelles, ethniques et géographiques en montrant que cette maladie est un problème de santé mondial qui n'est pas limité au monde occidental, relèvent les auteurs de l'étude.

A ce jour, il n'y a aucune différence dans la manière dont l'autisme se manifeste chez les enfants dans le monde, mais il est néanmoins possible que des facteurs culturels puissent influencer le diagnostic et les estimations de la fréquence des cas. Conscients de ce problème, les auteurs de l'étude sud-coréenne ont adopté une approche très ouverte pour éviter des préjugés culturels potentiels, explique Richard Grinker, anthropologue à l'Université George Washington ayant participé à cette recherche. Cette étude n'indique pas que la fréquence de l'autisme est supérieure chez les enfants coréens qu'ailleurs dans le monde mais montre que ce syndrome est plus commun qu'estimé jusqu'ici, soulignent les chercheurs.

http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2011/05/09/97001-20110509FILWWW00631-la-frequence-de-l-autisme-sous-estimee.php

10 mai 2011

article publié sur le site Autisme Infantile le 10 mai 2011

Never Ending Story, une histoire (pas drôle) de scolarisation d’un enfant autiste avec en guest stars la MDPH de l’Oise et l’IEN60

La scolarisation d’un enfant autiste en France, dans des conditions correctes d’accompagnement, pour faire en sorte qu’il ait un accès égal à celui d’un enfant neurotypique à l’Education Nationale, est un tonneau de Sisyphe, une Never Ending Story, un cauchemar sans fin, qui touche parfois au grotesque, parfois simplement à l’insupportable.

Je vais vous raconter notre parcours, je vais bien le documenter, et j’y reviendrai souvent, car je veux que cette expérience personnelle soit utile à d’autres familles. Ne vous gênez pas, pillez mes modèles de lettre, allez piller les modèles de procédures de Handik. Ce n’est plus admissible, ce n’est plus supportable! Nous devons, tous autant que nous sommes, ne plus rien laisser passer, et unir nos forces et nos talents pour garantir l’accès de nos enfants à l’éducation scolaire qui leur est due.

Vous vous en souvenez sans doute, nous étions passés en automne 2010 devant la CDAPH (une commission de 40 personnes environ, représentantes des différentes parties du domaine du handicap) afin de contester la notification d’AVS de la MDPH de l’Oise. Le déroulement de cette comparution avait été terrible, et le résultat consternant.

Nous n’avons pas rendu les armes, avons à nouveau contesté cette décision et sommes à nouveau passés devant cette même commission en avril dernier. Nouvelle tentative, nouveau Président de la MDPH, présent en personne, nouvelle attitude (Autisme Infantile est visiblement très lu…). Chacun se présente, la présence de l’enfant n’est plus obligatoire, le débat prend son temps, je peux faire une présentation pour étayer ma contestation, un échange s’instaure, et je sens bien qu’enfin nous sommes écoutés.

Le résultat ne se fait pas attendre: dès le 14 Avril, la MDPH rend sa décision et nous octroie immédiatement et jusqu’à la fin de l’année scolaire prochaine une AVS (j’insiste) à temps complet de scolarisation (je précise que nous n’avions qu’une EVS pour 12 heures jusqu’à présent, dont la moitié du temps sur les après-midi-de sieste).

Comme vous l’imaginez, nous avons immédiatement mis le Champomy au frais, gonflé les baudruches, et mis Yvette Horner à fond les ballons sur la mini chaine…

C’était sans compter avec l’Education Nationale et notamment l’Inspection de l’Éducation Nationale de l’Oise, qui considère globalement, en résumé, qu’elle peut joyeusement s’asseoir sur les notifications de la MDPH, remplacer allègrement les contrats d’AVS par des contrats d’EVS (et confondre les abréviations dans les courriers au cas où les parents seraient suffisamment bêtes pour être dupe), ne pas donner le nombre d’heure notifié et envoyer ce genre de justification par mail (un coup de fil leur écorcherait probablement la bouche) dont je livre ici un extrait tant il m’a interloquée:

La modification de la notification d’AVS pour votre enfant est intervenue en cours d’année. L’augmentation du temps de Madame X auprès de Stanislas, n’était pas envisageable car elle signifiait l’interruption de l’action de cette personne auprès d’un autre enfant. En tant que mère d’un enfant handicapé, je pense que vous comprendrez aisément les raisons de notre décision.

Non, Monsieur l’Inspecteur, je ne comprends pas les raisons de votre décision, parce que moi, j’ai une solution simple: vous embauchez illico presto une AVS pour les 24 heures notifiées, au lieu de me refiler deux EVS, pour 15 heures seulement au final.

Vos problèmes d’organisation ne me concernent pas, et ma vision de mon statut de mère d’enfant handicapé est différente de la vôtre: je vais vous coller une procédure de mise en demeure administrative que je mènerai jusqu’au bout, à la fois sur la qualification d’AVS de l’accompagnement notifié, et sur le nombre d’heures décidées. Je ne vous lâcherai pas, parce qu’il est juste scandaleux que ce soient nous, parents, qui devions nous montrer compréhensifs.

Voici la marche à suivre s’il vous arrive la même aventure…

D’abord, rappeler gentiment à l’ordre, au cas où votre interlocuteur soit un peu plus avisé que le mien et donc envoyer un courrier rappelant que:

  • L’éducation Nationale a une obligation de résultat, c’est indiqué sur son site internet et c’est rappelé dans la circulaire du ministère de l’Éducation nationale n°2009-135 du 5 octobre 2009: « L’État a, en matière de réponse aux besoin d’accompagnement scolaire des enfants handicapés, une obligation de résultat ». Cela signifie que l’Éducation nationale doit respecter stricto sensu, et immédiatement les notifications MDPH.
  • Les procédures entreprises par Handik ont amené le tribunal de Pau à ordonner que les AVS spécifiquement notifiées par la MDPH ne soient pas remplacées par l’Éducation Nationale par des Emplois de Vie Scolaire (EVS). Le jugement sur le fond fait jurisprudence (ça veut dire qu’il s’applique à tous partout sur le territoire).

Ensuite, si comme moi, on vous prend pour une gourde, blonde de surcroît, passez à la vitesse supérieure, très vite, sans délai. Allez sur le site de Handik précité, et téléchargez le courrier de mise en demeure administrative que vous enverrez en courrier recommandé avec accusé de réception.

Ne lâchons rien! L’État ne lâche rien, lui, et recommande même dans une circulaire inique de rentrée scolaire sortie le 5 mai dernier:

Il est nécessaire que les autorités académiques se rapprochent des responsables des MDPH afin de mettre en place les outils de régulation des prescriptions, de suivi et d’évaluation des activités des AVS.

En termes moins administratifs, l’État demande aux MDPH de ne plus notifier d’AVS mais seulement un personnel d’accompagnement scolaire, et de limiter les heures notifiées. En clair, c’est l’État qui explique, sans gêne, de quelle manière ses administrations vont organiser le contournement de la loi de 2005.

Jusqu’à quand allons-nous nous laisser « manger la laine sur le dos »? N’hésitons plus, attaquons personnellement et systématiquement, à chaque fois que les droits de nos enfants ne sont pas intégralement respectés!

Et surtout, joignons-nous à la manifestation organisée par Handik, collectif en pointe pour la protection des droits à la scolarisation de nos enfants, qui est à l’origine de toutes les récentes décisions en notre faveur, le 21 Mai, à 14 heures devant chaque rectorat. Vous trouverez toutes les infos sur le site d’Handik.

Cette histoire aura une fin. Une fin positive.

http://autismeinfantile.com/prise-en-charge/scolarite/never-ending-story-une-histoire-pas-drole-de-scolarisation-dun-enfant-autiste-avec-en-guest-stars-la-mdph-de-loise-et-lien60/?utm_source=feedburner&utm_medium=feed&utm_campaign=Feed%3A+AutismeInfantile+%28Autisme+Infantile%29

10 mai 2011

article publié sur le site Intégration scolaire & partenariat

Un IME-ABA à Angoulême (16)

 

Les dispositifs éducatifs ABA se développent.
De différents côtés, des associations de parents d'enfants autistes, parfois rattachées à une association nationale, parfois au départ simple regroupement local, s'efforcent d'ouvrir des dispositifs d'accueil pour les enfants autistes. Il peut s’agir d'accueils de loisirs, comme l'ALEPA de Poitiers (voir Alepa). Il peut s'agir de projets centrés sur la rééducation, comme le lieu d'accueil éducatif de l'association Cap sur Handicap, de Chanay (01) qui met en œuvre la méthode ABA de lutte contre l’autisme ou comme l'IME-ABA ouvert à Angoulême en septembre 2010 par des parents regroupés dans le cadre de l'association
"Agir et Vaincre l'Autisme" et que nous présentons ici. .

 

Ouvert à la rentrée de septembre 2010, l'IME-ABA d'Angoulême accueille 10 enfants de 5 à 12 ans et demi. L’objet premier de l’IME est de permettre aux enfants de bénéficier de la méthode ABA  de lutte contre l’autisme  (Applied Behavioral Analysis ou analyse appliquée du comportement)
L'ouverture de l'IME-ABA


Agir et Vaincre l'Autisme
67 rue Archereau
75019 PARIS
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http://www.fondation-autisme.org

L'ouverture de l'IME-ABA s'inscrit dans la plan de lutte 2008-2011 contre l'autisme lancé par le Ministère de la Santé. Ce plan accordait la priorité à l'innovation et prévoyait la création d'établissements médico-sociaux comportementalistes expérimentaux. A ce jour - février 2011 - quatre établissements ont été ouverts, à Chambourcy (76), Paris 19°, Suresnes (92) et Angoulême.
Voir http://www.fondation-autisme.org
La dotation nationale est portée par la Fondation de France, elle s'élève à 4 M. d'Euros pour 60 enfants. Les établissements sont gérés et pilotés au niveau national, par l'association Agir et Vaincre l'Autisme.
 
L'association "Agir et Vaincre l'Autisme" est distincte de l'association "Vaincre l'Autisme".
:
Les parents d'Angoulême se sont constitués en association locale, antenne de Vaincre l'autisme. Leurs démarches ont duré environ deux années et demi. Les parents avaient pris soin, avant le passage en CROSMS (Comité Régional d'Organisation Sanitaire et Médico-Sociale, qui délivre les agréments), de veiller à informer individuellement chacun des membres du CROSMS. Un véritable lobbing ! mais il est nécessaire que les membres du CROSMS aient compris la nature du projet qui leur est soumis.
IME ABA
18 rue Louise Michel - 16000 Angoulëme
Tél :             05 45 65 27 08      
ime.aba@gmail.com
Directrice : Véronique Hubert
Responsables administratifs : Daniel Gonzalez
et Shannon Murray
 
Installation
L'IME-ABA est installé à Ma Campagne, banlieue d'Angoulême, dans les anciens locaux de l'école Georges-Brassens. La mise à disposition de ces locaux par la mairie d'Angoulême a considérablement aidé l'association. Une convention a été signée entre « Agir et vaincre l’autisme » et la municipalité d’Angoulême en juillet 2010.
Ces locaux sont spacieux (1000 m2). Ils comprennent trois salles de classes, une salle de repos, une salle de pause pour les éducateurs, un bureau pour les psychologues, un pour la chef de service et un grand espace dédié à un parcours de motricité.
 
Budget
L’IME-ABA s’inscrit dans le cadre de l’enveloppe budgétaire pour l'aménagement de 31 établissements sociaux et médico-sociaux à caractère innovant débloquée par la secrétaire d'État Nadine Morano en charge des familles et de la solidarité.
La dotation de l'Etat est assurée pour 10 places pendant 5 ans. Elle s'élève à 72000 Euros par enfant et par an, pour 210 jours. Le prix de journée est facile à calculer !
Outre l'aide de la commune, l'IME a été très soutenu par le Département et par la Région. D'autres aides sont venues aussi du Lions Club et des entreprises locales (équipement de la laverie, matériels divers, jeux, peinture...).
La prise en charge s'effectue durant 32 heures par semaine et ne coûte rien aux parents
 
Encadrement
L'association "Vaincre l'autisme" se montre particulièrement exigeante en ce qui concerne la qualité de l'encadrement de ses établissements. La règle est : un adulte (éducateur) pour un enfant et un psychologue, formé spécialement à la technique ABA, pour en superviser cinq. L'IME d'Angoulême a donc embauché deux psychologues diplômées de l'université de Lille 3, le seul établissement à enseigner en France la méthode ABA. Ces psychologues sont les directrices pédagogiques de l'établissement. Dix éducateurs-thérapeutes les accompagnent pour suivre les dix enfants. Une directrice administrative, titulaire du CAFDES (Certificat d'aptitude aux fonctions de directeur d'établissement ou de service d'intervention sociale), a également été embauchée.
Auprès de chaque enfant, les éducateurs tournent au rythme d'au moins trois par jour, pour éviter des effets d'attachement et pour croiser les regards.
 
Fonctionnement
Les enfants sont pris en charge 4 jours et demi par semaine, de 9 h 30 à 16 h 30. Ils sont à l'IME à temps plein. Le mercredi matin est réservé au travail d'équipe
Le déjeuner de midi est compris et constitue un temps d'apprentissage.. Les éducateurs accompagnent les enfants à la cantine d'un collège voisin, ouverte d'ailleurs à d'autres personnels ; les trajets à pied, qui demandent 7 minutes, sont aussi un temps d'apprentissage de la vie en ville.

 

Une "chirurgie du comportement"

ABA

un diplôme universitaire interprofessionnel s’intitulant « Analyse du Comportement Appliquée aux Troubles du Développement et du Comportement » a été créé à l’université Charles de Gaule de Lille 3 en septembre 2005 sous la responsabilité du Pr Jean-Claude DARCHEVILLE et du Dr Vinca RIVIERE.
http://psycho.formation.univ-lille3.fr/master/psychoenfance/index.php

Vinca Rivière a également créé l'association Pas à Pas, qui intervient auprès d'enfants autistes à la demande des familles .
http://membres.multimania.fr/enfantado/

La méthode ABA, mise en place aux États-Unis, consiste à stimuler les enfants autistes de manière intensive, pour réduire les troubles du comportement et faciliter leur insertion. Elle est basée sur l’analyse du comportement et elle s'appuie sur des diagnostics individualisés, sur des observations continues, sur des évaluations régulières. 
L'ABA est une méthode scientifique où l'on note les progrès de l'enfant au jour le jour. Un programme est rédigé pour chacun, au cas par cas. Un programme qui sera ensuite suivi à la maison avec les parents qui rencontrent régulièrement les psychologues de l'établissement.
"Il faut sans cesse aller chercher l'enfant", dit la psychologue. L'enfant est constamment accompagné et sollicité. La technique est essentiellement basée sur la communication avec pour but de réinsérer l'enfant dans le milieu ordinaire via une stimulation intensive menée par le biais de jeux, d'activités motrices ou de travail sur table. Chaque réussite est l'objet d'une récompense ou d'une valorisation, d'un bravo, d'un compliment. L'un des principes de base de la méthode est qu'il faut valoriser tout ce qui est positif.
 
  Ce principe de la méthode ABA a parfois été source de malentendus, surtout après une émission de télé qui pouvait laisser croire qu'on offrait des bonbons aux enfants du matin au soir ! En fait, observe la psychologue, on lui donne une récompense après un exercice réussi c'est vrai, d'où le terme de carotte. Mais c'était pareil pour nous au CP, on avait droit à une image ! » Et le plus souvent la récompense consiste en une appréciation positive, un compliment, de la part de l'éducateur.
  De ce point de vue, on a peut-être pris à Angoulême une certaine distance par rapport à Vinca Rivière et on s'inspire plus directement des méthodes pratiquées aux Etats-Unis.
La méthode ABA, en tout cas, n'est pas une méthode figée. Chaque semaine on s'interroge sur le programme de l'enfant, sur les exercices à lui proposer, en fonction de ses centres d'intérêt et de son évolution. C'est l'objectif premier des réunions des équipes. "Nous sommes des chirurgiens du comportement." dit une psychologue.
L'apprentissage est poursuivi à la maison. Les éducateurs cherchent à rencontrer les parents le plus souvent possible. n utilise aussi un cahier de liaison. L'établissement propose aussi des réunions d'information / formations aux familles.
 
Contrôles
L'ARS a habilité un pédopsychiatre, le Dr Pastureau, pour évaluer le travail effectué dans l'IME et ses résultats. L'association Vaincre l'Autisme assure aussi une supervision nationale, son psychologue visite régulièrement les établissements.
 
Intégration scolaire

L'intégration scolaire est l'un des soucis de l'établissement. Elle sera mise en oeuvre progressivement dans les écoles voisines réceptives, de manière sans doute au début très partielle pour chaque enfant concerné. Des accords sont déjà passés avec l'Inspection académique. Il est notamment convenu que les enfants autistes ne seront pas accompagnés par des AVS non préparés, mais par l'éducateur spécialisé de l'établissement.

Une salle de l'établissement est habillée en salle de classe pour une préparation à la scolarisation. La méthode ABA peut être appliquée aux apprentissages scolaires. Mais quelques-uns des enfants n'ont pas encore acquis une capacité de communication suffisante pour que leur scolarisation soit envisageable.
 
Avenir
Pour les années à venir, l'IME envisage de recevoir de préférence des enfants de 3 à 8 ans, pour mettre l'accent sur la prise en charge précoce. Cet objectif exige toutefois qu'on dispose des diagnostics suffisamment tôt.
Notes recueillies auprès de MM Murray et Gonzalez et de Mme Hugeux, sous la responsabilité de Pierre Baligand
Nous avons utilisé aussi un article de Sud-Ouest du 23 nov embre 2010
http://www.sudouest.fr/2010/11/23/une-ecole-pas-si-differente-247093-813.php
7 février 2011
9 mai 2011

article publié dans le parisien.fr le 15 avril 2011

La justice donne raison aux parents de Mila

Hervé Sénamaud | Publié le 15.04.2011, 07h00

Les juges d’Amiens ont donné raison aux parents de Mila. L’enfant trisomique aurait dû avoir une auxiliaire de vie scolaire à ses côtés, ce que la commission départementale pour les personnes handicapées lui a refusé par deux fois.

Les juges d’Amiens ont donné raison aux parents de Mila. L’enfant trisomique aurait dû avoir une auxiliaire de vie scolaire à ses côtés, ce que la commission départementale pour les personnes handicapées lui a refusé par deux fois. | (LP/H.S.) Zoom


Mila, la petite trisomique âgée de 10 ans et élève de l’école du Centre de Senlis, a réellement besoin d’une auxiliaire de vie scolaire (AVS) et aurait dû en bénéficier durant l’année scolaire. Saisi par les parents de Mila après le refus de la maison départementale des personnes handicapées (MDPH) de renouveler l’AVS qui suivait l’enfant l’année dernière, le tribunal du contentieux de l’incapacité d’Amiens, (qui règle les litiges relatifs à l’incapacité) vient de rendre une décision conforme aux attentes des parents.

 « Le tribunal estime qu’il n’a pas à statuer sur l’orientation de Mila, ce que demandait la MDPH de l’Oise, et que Mila aurait dû bénéficier de la présence d’une auxiliaire de vie scolaire depuis le 10 septembre 2010 à raison de quinze heures par semaine, résume David Beck, le père de Mila. C’est une décision qui nous donne totalement raison, et qui donne à Mila le droit de bénéficier d’une AVS jusqu’au 2 juillet 2011 à raison de quinze heures par semaine. Nous allons nous mettre en rapport avec les responsables de l’inspection d’académie afin que Mila puisse réellement et dans les plus brefs délais bénéficier de cette aide. »


«  Faire changer les mentalités »

Un jugement qui résonne comme un double désaveu pour la commission départementale statuant sur l’attribution des AVS, qui par deux fois avait rejeté les demandes de la famille Beck pour que leur fille continue à bénéficier de cette aide dans sa scolarité. Deux fois où cette commission n’avait pas écouté les enseignants de l’école du Centre, les spécialistes suivant Mila, et bien sûr ses parents, en soutenant que la fillette n’avait pas besoin d’une AVS mais devait être scolarisée en classe pour l’inclusion scolaire (Clis). Avec cette décision, les parents de Mila affichent une légitime satisfaction… mais aussi des regrets. « Nous sommes contents sur le principe d’avoir eu gain de cause, relève David Beck. Mais il a fallu se battre toute l’année et pendant ce temps Mila n’a pas pu bénéficier de l’aide à laquelle elle avait droit. Et pour la fin de l’année scolaire, nous sommes conscients qu’il sera difficile d’avoir une AVS, compte tenu des modalités de recrutement. Nous espérons que cette décision pourra faire changer les mentalités et surtout la manière de fonctionner de la MDPH, pour qu’ils soient davantage à l’écoute de l’école et des parents. Ce serait bien que ce jugement puisse servir à d’autres familles et d’autres enfants. »
Mais les parents de Mila savent qu’ils ne doivent pas s’endormir sur leurs lauriers car dans les semaines à venir des réunions et des rencontres vont s’enchaîner pour décider de la scolarité de leur enfant l’année prochaine. En espérant ne pas revivre le même scénario que cette année.

Le Parisien

http://www.leparisien.fr/senlis-60300/la-justice-donne-raison-aux-parents-de-mila-15-04-2011-1408131.php

8 mai 2011

article publié sur le site AQUI! le 7 mai 2011

Au congrès de l'Association des paralysés de France, à Bordeaux, la ministre, Roselyne Bachelot, a été sifflée par les personnes handicapées

A gauche, Jean-Marie Barbier, président de l'APF et la ministre Roselyne Bachelot La ministre des Solidarités et de la cohésion sociale, Roselyne Bachelot, était très attendue au congrès de l'APF (Association des paralysés de France) à Bordeaux ce vendredi 6 mai. Car, dans les rangs des personnes handicapées, la colère est vive. "L'Etat ne cesse de se désengager et notre situation s'est dégradée depuis 2007", explique Jean-Marie Barbier, président de l'APF. Et, à en croire les sifflets qui ont accompagné le discours de Roselyne Bachelot, les choses ne vont pas s'arranger de suite.

"La politique du handicap en France est aujourd'hui bien mal en point pour ne pas dire en faillite"', a lâché Jean-Marie Barbier, président de l'APF dans son discours de clôture du congrès. Il n'a pas mâché ses mots devant la ministre, présente à ses côtés, Roselyne Bachelot. Il a dressé un bilan sans concession de l'application de la loi handicap de 2005. "L'écart s'est creusé et se creuse", a-t-il alerté. "Je ne partage pas cette vision même si beaucoup reste à faire", a de son côté répondu la ministre, lors d'une conférence de presse. Selon elle, des progrès considérables ont été enregistrés depuis l'adoption de la loi de 2005.

Roselyne Bachelot copieusement sifflée
"L'engagement de Nicolas Sarkozy de revaloriser l'allocation adulte handicapés de 25% entre 2007 et 2012 a été tenu", a rappelé la ministre devant un millier de personnes. "La situation de l'emploi des personnes handicapées s'est sensiblement améliorée ces derniers années. 49% des entreprises dépassent le taux de 6% de travailleurs handicapés et le nombre des enfants handicapés scolarisés a doublé en cinq ans", a martelé Roselyne Bachelot. Les 1 100 personnes handicapées présentes l'ont sifflée et huée à plusieurs reprises, estimant qu'il s'agissait là "d'effets d'annonces", de la "poudre aux yeux". "Nous sommes dans le quantitatif et on ne regarde jamais le qualitatif. C'est ça le problème du politique aujourd'hui", analyse Jean-Marie Barbier. "Bien sûr il ne s'agit pas de nier les difficultés encore existantes, le chemin à parcourir est peut-être long ", a reconnu Roselyne Bachelot. "Mais ce qui compte c'est que notre mobilisation ne faiblisse pas", a-t-elle poursuivi. Or, les personnes handicapées attendent désormais des actes et non plus seulement de "belles paroles". "Notre détermination ne faiblira pas", prévient Jean-Marie Barbier.

                                                                                                                         Nicolas César

http://www.aqui.fr/politiques/au-congres-de-l-association-des-paralyses-de-france-a-bordeaux-la-ministre-roselyne-bachelot-a-ete-sifflee-par-les-personnes-handicapees,4704.html

5 mai 2011

article publié sur le site Autisme Infantile le 5 mai 2011

Elle s’appelle Sabine

Elle s'appelle SabineCes jours-ci, j’ai rattrapé mon retard dans toutes ces émissions que je n’ai pas eu l’occasion de regarder à la télévision et dont je vous entends parler à longueur d’année.

J’ai regardé Autisme, l’espoir mais aussi Elle s’appelle Sabine, le film de Sandrine Bonnaire sur sa soeur autiste qui, après avoir passé cinq ans enfermée dans un hôpital psychiatrique, a subi un profond changement et une profonde régression.

Comment exprimer la fureur, l’angoisse, le désespoir que j’ai ressenti en regardant cette vidéo? Cette jeune femme, presque fonctionnelle malgré ses incompréhensions et bizarreries, qui devient une personne obsessive, légèrement violente, tremblottante, bavante, enfermée dans ses craintes et se mordant à chaque angoisse.

Matthieu semble avoir un radar pour détecter quand je regarde un film ou un reportage qui parle d’autisme, car il me rejoint toujours pour le voir. Sait-il? Veut-il en savoir plus? Difficile à dire, la communication ne passe pas. Je ne sais pas à quel point il a compris, il a juste six ans après tout, je ne sais pas à quel point il a pu être angoissé. Les larmes aux yeux, j’ai promis à Matthieu que je ne laisserais pas ça lui arriver, que je lutterai de toutes mes forces pour que ce qui est arrivé à Sabine ne lui arrive pas à lui.

Le pire des moments, pour moi, c’est à la fin, quand Sandrine lui montre le film de leurs vacances en Amérique. Une Sabine, jeune, pleine de joie et les yeux grands ouverts, curieuse, bien là. Sur le canapé, une Sabine plus âgée, la bouche ouverte, le regard presque vide, qui se met soudainement à pleurer en voyant ces images.

Qu’est-il passé dans sa tête à ce moment-là? Est-ce que je me fais des idées quand j’imagine qu’elle pleure sur ce qu’elle a été, et qu’elle n’est plus? Ou bien, pire à mon sens, cela n’a-t-il rien à voir? Le cerveau de Sabine est-il encore capable de faire la distinction? Cela m’a fortement fait penser à une lecture de quand j’étais plus jeune, Des fleurs pour Algernon, que je vous recommande.

Quelques jours plus tard, je n’arrive toujours pas à me débarrasser de la rage que j’éprouve en repensant à cette jeune fille et à son avenir – même différent – perdu. Faisons en sorte que ça n’arrive pas à nos enfants.

Elle s’appelle Sabine

De juin 2006 à février 2007, Sandrine Bonnaire a séjourné épisodiquement en Charente, à Montmoreau, pour tourner son premier long métrage: Elle s’appelle Sabine. Un documentaire qui témoigne de l’intérêt prononcé de la comédienne pour les questions sociales, où elle aborde la question de la prise en charge de l’autisme, et plus généralement des troubles mentaux.

Un portrait sensible de Sabine Bonnaire, autiste de 38 ans, réalisé par sa soeur la plus proche. Récit de son histoire à travers des archives personnelles, filmées par la comédienne sur une période de 25 ans, et témoignage de sa vie aujourd’hui dans une structure adaptée. Le documentaire évoque une personnalité attachante, dont le développement et les dons multiples ont été broyés par un système de prise en charge défaillant. Après un passage tragique de cinq longues années en hôpital psychiatrique, Sabine reprend goût à la vie même si ses capacités restent altérées – dans un foyer d’accueil en Charente. Démonstration par l’exemple de la pénurie de centres spécialisés et ses conséquences dramatiques. Au delà du sujet, Elle s’appelle Sabine est un vrai film cinématographique. Sensible, la réalisation est aussi originale dans sa forme.

http://autismeinfantile.com/ressources/videos/reportages/elle-sappelle-sabine/?utm_source=feedburner&utm_medium=feed&utm_campaign=Feed%3A+AutismeInfantile+%28Autisme+Infantile%29

5 mai 2011

article publié sur yahoo actualités le 4 mai 2011

Handicap: bilan "contrasté" de la loi de 2005

  • Six ans après la loi de 2005, destinée à aider les handicapés à s'intégrer dans la société, la situation est "contrastée", a déclaré la secrétaire d'Etat aux Solidarités Marie-Anne Montchamp mercredi à Bordeaux, à l'ouverture du congrès de l'Association des paralysés de France.

Six ans après la loi de 2005, destinée à aider les handicapés à s'intégrer dans la société, la situation est "contrastée", a déclaré la secrétaire d'Etat aux Solidarités Marie-Anne Montchamp mercredi à Bordeaux, à l'ouverture du congrès de l'Association des paralysés de France.

"Force est de constater que l'esprit d'inclusion sociale porté par la loi du 11 février 2005 n'a pas encore pénétré toutes les strates de notre société", a-t-elle déploré lors de ce 41e congrès de l'APF qui se tient jusqu'à vendredi centré, selon son président Jean-Marie Barbier, sur "le choix d'une société inclusive pour tous".

"Six ans après la loi", a dit Mme Montchamp, qui avait "porté" cette loi sous l'impulsion de Jacques Chirac, la situation est "à vrai dire contrastée, marquée par des progrès, dont certains sont majeurs, mais elle est aussi entachée par la persistance de difficultés que les avancées mettent paradoxalement en lumière".

Elle a parlé en particulier de "réels obstacles" en matière d'accessibilité et des "réticences et crispations du milieu scolaire et des familles d'autres élèves" face à l'accueil réservé à l'école aux enfants handicapés.

"L'accès à l'emploi et la promotion professionnelle sont freinés par le faible nombre de personnes handicapées qui bénéficient réellement des dispositifs de formation", a ajouté la secrétaire d'Etat : à peine 1% des contrats en alternance, 0,7% des contrats d'apprentissage, 1,8% des contrats de professionnalisation sont passés avec ces handicapés.

Elle s'est en revanche réjouie que "certains paris" de la loi aient été relevés en matière d'emploi. Le nombre d'entreprises n'employant aucun travailleur handicapé a chuté de 78% depuis 2005, a-t-elle dit.

Elle s'est également félicitée que près de 200.000 enfants handicapés aient été inscrits à l'école à la rentrée 2010, soit deux fois plus qu'en 2005.

Elle a souligné que le président Sarkozy avait "tenu son engagement de revaloriser" l'allocation adulte handicapés de 25% en quatre ans.

Concernant une modification du mode d'attribution de cette allocation, qui provoque la protestation des syndicats et d'associations de personnes handicapées, Mme Montchamp a indiqué que "rien n'est définitif" sur cette question et que "tout reste à faire".

Le président de l'APF, Jean-Marie Barbier, a souligné devant la presse "le sens de ce congrès sur le choix d'une société inclusive pour tous".

"Notre société est excluante pour beaucoup de catégories de population et le handicap est en ce sens exemplaire", a-t-il estimé, précisant que l'APF voulait "bouger les lignes" et être "un accélérateur" pour que "les choses changent".

Il a annoncé qu'un "pacte 2012" comprenant 12 engagements serait dressé par les congressistes et proposé à la signature des candidats à la présidentielle et aux législatives.

L'APF réclame notamment un "revenu d'existence incontournable" sinon "les personnes handicapées qui ne peuvent pas travailler sont condamnées à vivre toute leur vie 25% au dessous du seuil de pauvreté", a ajouté M. Barbier.

http://fr.news.yahoo.com/handicap-bilan-contrast%C3%A9-loi-2005-132528729.html
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