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"Au bonheur d'Elise"
26 mai 2017

L'enfer à la place de l'exil

article publié dans "Des mots grattent"

Jeudi 25 mai 2017

Voici un beau projet yvelinois que nous offre la France afin d'être politiquement correct et d'arrêter les départs "non souhaités" en Belgique.
Un foyer d’accueil médicalisé de 116 places (UNE USINE !)
Des pôles de compétences et prestations externalisées pour les enfants, adolescents et adultes = DU BRICOLAGE
C’EST HONTEUX !
On échange l’exil en Belgique contre l’enfer et la poudre aux yeux en France. Ça pue la bonne conscience à bas prix.
Extrait :
"Ce projet implanté sur le territoire des Yvelines s’inscrit dans le cadre du rapport « Zéro sans solutions », de la démarche « Une réponse accompagnée pour tous » et du plan de prévention des départs non souhaités de personnes handicapées vers la Belgique.

Il propose des modalités d’accompagnement diversifiées et adaptées dans une démarche de parcours.

Contexte 

Le constat, partagé par les Départements des Hauts-de-Seine et des Yvelines, est l'exclusion des établissements franciliens, de personnes en situation de handicaps lourds et complexes tels que l'autisme ou les personnes avec un handicap psychique. Ainsi, 367 adultes (205 du 92 et 162 du 78) sont accueillis actuellement dans des établissements belges.
Ce constat motive la décision des deux départements et de l'Agence régionale de santé (ARS) de créer une plateforme d'hébergement et de services afin d'apporter une réponse de proximité adaptée, dans une logique de parcours, pour les adultes avec TSA et pour les adultes avec handicap psychique. En augmentant l'offre interdépartementale, elle a pour ambition de :

·         réduire les départs non souhaités vers la Belgique ;

·         réduire le nombre des jeunes adultes, maintenus dans un établissement pour enfants au titre de l'amendement Creton ;

·         répondre aux besoins de personnes actuellement sans solutions (maintien à domicile par défaut) ou sans solutions adaptées.

Présentation du projet

Compte tenu des besoins recensés et de l'optimisation des moyens souhaitée, la plateforme sera constituée de :

·                            - un foyer d'accueil médicalisé (FAM) composé de 66 places à destination du public autiste dont 4 places d’unité renforcée et 50 places pour le public avec troubles psychiques ;

·                            - un service d'accompagnement médico-social pour adulte handicapés (SAMSAH) de 42 places qui visera les adultes TSA ayant une aptitude au travail et ou à l'autonomie ;

·                            - deux pôles de compétences et prestations externalisées (PCPE) un dans chaque département. Celui-ci accompagnera de manière transitoire des enfants, adolescents et adultes actuellement sans solution pérenne."
 
 
 
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25 mai 2017

Le guide : "Qualité de vie : handicap, les problèmes somatiques et les phénomènes douloureux

24 mai 2017

Autisme : un appel à projets pour créer une structure aux Mureaux - Yvelines Infos

 

Autisme : un appel à projets pour créer une structure aux Mureaux - Yvelines Infos

Les Départements des Yvelines et des Hauts-de-Seine et l'Agence Régionale de Santé d'Ile-de-France ont lancé un appel à projets pour créer une plateforme interdépartementale d'hébergement et de services pour adultes avec troubles du spectre autistique et pour adultes avec handicap psychique.

https://www.yvelines-infos.fr

 

24 mai 2017

Sophie CLUZEL : Entretien avec Jean-Michel BLANQUER, ministre de l’Éducation nationale.

24 mai 2017

Découverte de 40 gènes impliqués dans l'intelligence

Une vaste étude portant sur plus de 78.000 individus a permis de découvrir 40 gènes associés à l'intelligence. Une avancée majeure vers la compréhension des bases génétiques du quotient intellectuel.

Découverte de 40 gènes impliqués dans l'intelligence

Il pourrait exister 800 à 1.200 gènes impliqués dans l'intelligence.

© FERNANDO DA CUNHA / BSIP / AFP

Quarante nouveaux gènes associés à l'intelligence ont été identifiés, révèle une étude publiée le 22 mai 2017 dans Nature Genetics. Un pas de plus vers la compréhension des fondements génétiques du quotient intellectuel (QI). "Pour la première fois, nous détectons un nombre important de gènes qui prennent part à l'intelligence", a expliqué à l'AFP Danielle Posthuma de l'université libre d'Amsterdam aux Pays-Bas et coauteur de l'étude.

"À l'heure actuelle, on mesure bien mieux l'intelligence avec un test sur papier qu'en regardant nos gènes"

De précédents travaux avaient permis de mettre en évidence 12 variations génétiques associées à l'intelligence. Cette nouvelle étude, la plus vaste menée jusqu'à maintenant sur le sujet, se base sur plus de 78.000 individus de souche européenne, adultes et enfants. Étudiant le lien entre leur génome et leurs résultats à des tests d´intelligence, Danielle Posthuma et ses collègues ont cette fois débusqué 52 gènes associés au QI dont 40 jusqu'ici inconnus. La plupart de ces gènes ont une fonction dans le cerveau et plus particulièrement dans la régulation du développement cellulaire.

TESTS QI. Dans cette étude, "l'intelligence" des participants a été mesurée grâce à différents tests QI, mais ces derniers restent très discutés et ne peuvent prétendre à l'universalité. De plus, comme le rappelle Danielle Posthuma, les gènes ne déterminent pas tout dans l'intelligence, et de nombreux facteurs environnementaux entrent en jeu.

"Ces résultats fournissent pour la première fois des indices clairs sur les mécanismes biologiques sous-jacents de l'intelligence", a déclaré Danielle Posthuma. L'étude a également montré que les variations de ces gènes étaient également en lien avec d'autres traits, tels que la réussite scolaire, la maladie d'Alzheimer, la schizophrénie, les symptômes dépressifs, la taille ou encore l'autisme. Par exemple, "une variante associée à une augmentation de l'intelligence est également associée à un risque accru du trouble du spectre autistique", explique Danielle Posthuma. Une autre peut être reliée à une diminution de l'indice de masse corporelle ou encore une autre à un risque réduit de schizophrénie.

Mais le travail est loin d'être terminé. D'autres études, encore plus vastes, seront nécessaires pour identifier la totalité des gènes qui prennent part à l'intelligence car la famille pourrait être nombreuse. Selon la chercheuse, ces gènes pourraient être 800 à 1.200. "À l'heure actuelle, on mesure bien mieux l'intelligence avec un test sur papier qu'en regardant nos gènes", s'amuse Danielle Posthuma.

LL avec AFP

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23 mai 2017

Autisme : des chercheurs lyonnais inventent un test de dépistage précoce

article publié dans Le Progrès

Ce test très simple sur tablette numérique doit être évalué sur de nombreux enfants autistes.


Le 23/05/2017 à 11:05
mis à jour à 11:08
Photo d’illustration  Kara - FotoliaPhoto d’illustration Kara - Fotolia

Un bébé normal cherche toujours le contact avec le visage et les yeux de la personne en face de lui. À l’inverse, un bébé souffrant de Troubles du spectre autistique (TSA) fuit systématiquement le regard. Analyser les mouvements oculaires d’un enfant pourrait donc permettre un diagnostic précoce, estiment des chercheurs. C’est ce que permet la technique de “l’eye-tracking”, qui consiste à projeter des images devant un sujet puis à étudier la direction de son regard grâce à une caméra à infrarouge. Elle a déjà été utilisée dans quelques études avec des enfants souffrant de TSA.

Un doigt pour explorer une image

À l’Institut des Sciences cognitives du CNRS à Lyon, Angela Sirigu, Guillaume Lio et Jean-René Duhamel ont mis au point un outil reprenant les performances de “l’eye-tracking” mais d’utilisation bien plus simple puisqu’il s’agit d’une application utilisable sur une tablette tactile (1 ). Une image apparaît sur l’écran et le sujet doit alors l’explorer avec le doigt.

L’enregistrement des mouvements du doigt et l’analyse des différentes stratégies d’exploration vont permettre de comprendre de quelle manière le sujet appréhende l’information visuelle. Ainsi, à l’issue du test, un algorithme reconstruit l’ensemble des mouvements et des “cartes de chaleur” apparaissent sur l’image avec un dégradé de couleurs, les zones rouges indiquant les zones où le regard du sujet s’est le plus attardé.

Ce test pourra aider au diagnostic

Comme attendu, les premiers tests réalisés sur 20 personnes ne souffrant d’aucun trouble ont confirmé l’attrait des sujets “sains” pour les visages et en particulier le regard. Tandis que les tests réalisés sur 20 patients autistes – dont l’atteinte était variable – ont montré que ceux-ci, soit contournaient de manière flagrante les visages, soit lorsqu’ils s’arrêtaient sur un visage, privilégiaient certains détails qui n’étaient pas dans la région des yeux.

« Ces performances corrèlent avec les tests de diagnostic de l’autisme, ADI et ADOS », précise Angela Sirigu. Simple, rapide, « à la portée de tous les enfants, ce test pourra aider au diagnostic et pourra à terme être utilisé pour faire du diagnostic différentiel dès lors qu’un vaste échantillon d’enfants sera examiné », estime Angela Sirigu. C’est le but de l’étude clinique qui va démarrer prochainement avec de nombreux établissements de soins.

(1) Le Progrès a pu assister à une présentation du logiciel mais dans l’attente de la publication scientifique de cette étude, nous ne pouvons pas le décrire de manière précise ni en diffuser une image.


 

A noter

Conférence sur l’autisme

Le laboratoire d’excellence Cortex organise une soirée de conférence sur le thème “Nouveaux regards sur l’autisme”, ce mardi, au cours de laquelle la chercheuse en neurosciences Angela Sirigu présentera ce nouvel outil d’aide au diagnostic. L’autre conférence, donnée par Anna Galiano, psychologue, portera sur les ressemblances entre enfant autiste et enfant aveugle.

Pratique Conférence mardi 23 mai, de 18 h 30 à 20 h 30 à l’Université de Lyon, 90 rue Pasteur, Lyon 7e. Entrée libre et gratuite. Renseignements : www.cortex-mag.net/conference-nouveaux-regards-lautisme

Deux brevets

Deux brevets ont été déposés par Pulsalys, la société d’accélération du transfert de technologies de Lyon Saint-Etienne associée au CNRS, qui a investi 350 000 € pour protéger et développer les algorithmes du logiciel. Viendra ensuite la recherche d’investisseurs et d’entrepreneurs pour lancer la start-up qui développera l’application dont l’usage devrait être réservé aux professionnels de santé. Au-delà de l’autisme, cette application pourrait être utilisée pour le dépistage d’autres troubles marqués par des difficultés dans les interactions sociales.

Sylvie Montaron

23 mai 2017

Sophie Cluzel veut « rapatrier décemment » les enfants handicapés accueillis en Belgique

Sophie Cluzel veut « rapatrier décemment » les enfants handicapés accueillis en Belgique
Sophie Cluzel était interviewée par Jean-Jacques Bourdin, sur RMC dans la matinale du mardi 23 mai.

Publié le 23 mai 2017

Première interview de la nouvelle secrétaire d’État chargée des personnes handicapées, ce matin, sur RMC. Sophie Cluzel a fait le point sur ses priorités : la scolarisation, l’exil des enfants handicapés en Belgique ou bien encore l’emploi accompagné.

Tous les élèves handicapés qui en ont besoin auront-ils une auxiliaire de vie scolaire (AVS) à la prochaine rentrée scolaire ? Sophie Cluzel, la secrétaire d’État chargée des personnes handicapées, n’a pas pu s’y engager, au micro de RMC, ce matin. « C’est une responsabilité du ministre de l’Éducation nationale », a-t-elle expliqué à Jean-Jacques Bourdin, qui l’interviewait.

Sophie Cluzel veut éviter « les ruptures de parcours » des élèves handicapés .

Combien manque-t-il d’AVS et où ?

Mais elle a rencontré Jean-Michel Blanquer, lundi 22 mai, pour « travailler vraiment activement pour préparer cette rentrée scolaire ». Ils vont commencer par dresser un état des lieux afin de savoir combien il manque d’AVS et dans quelles écoles.

Sophie Cluzel veillera également à ce que les élèves en situation de handicap puissent accéder à la cantine et aux centres de loisirs. Elle veut qu’il n’y ait « pas de rupture de parcours ».

« Il faut qu’on invente des solutions innovantes. »

Autre sujet abordé par Jean-Jacques Bourdin : la promesse d’Emmanuel Macron de créer « les postes et les structures pour que les enfants n’aient plus à aller à l’étranger ». 1 451 enfants étaient ainsi accueillis en Belgique, en 2015.

« C’est une priorité de rapatrier ces enfants décemment, a insisté Sophie Cluzel. Il va falloir créer des structures certes mais aussi on peut réfléchir différemment : on peut créer des vrais services d’accompagnement. (…) Il faut qu’on invente des solutions innovantes. »

Sophie Cluzel veut développer l’emploi accompagné

Sophie Cluzel a également annoncé qu’elle allait lancer le quatrième plan autisme avant la fin de l’année. Elle veut, par ailleurs, développer l’emploi accompagné, « un levier magnifique ». Mais aussi que les bailleurs sociaux « flèchent » mieux les logements adaptés.

« Les attentes et les besoins des personnes en situation de handicap et de leurs familles sont immenses, a conclu la secrétaire d’État, qui présidait, jusqu’à sa nomination, la Fnaseph, une fédération d’associations au service des élèves en situation de handicap. Je pense les connaître assez bien. Donc, je vais me bagarrer. » Signalé par Franck Seuret

À réécouter sur RMC, en replay (à partir de 37.30).

22 mai 2017

Participation recommandations adultes avec autisme - Consultation HAS & ANESM

 

Autisme à l'âge adulte : participez à la consultation publique

Tout organisme, association ou institution souhaitant participer pourra télécharger la version préliminaire des recommandations, en discuter en son sein et répondre au questionnaire en ligne. A l'issue de cette phase de consultation publique les commentaires reçus seront transmis aux membres du groupe de travail en charge de rédiger la version finale des recommandations.

https://trailer.web-view.net

 

22 mai 2017

Injugeable

article publié sur Maître Mô

21 mai 2017 à 18 h04 min Billet n° 222

"PUTAIN MAIS C'EST PAS VRAI, PAS ENCORE UNE FOIS !"

Je vois ma (nouvelle) greffière sursauter et je comprends qu'elle croit que je lui reproche quelque chose, puisqu'elle vient de me déposer la pile de nouvelles requêtes en assistance éducative qui m'attendait à mon retour de vacances.

Elle se détend rapidement en me voyant me ruer dans le bureau de Marina, ma binôme juge des enfants, la collègue qui par définition connaît autant mes dossiers que moi les siens - c'est-à-dire suffisamment pour se remplacer l'une l'autre sans trop de difficultés et se consulter efficacement en cas de besoin.

"Non mais sérieux, Julien, il est con ou il est con ?

- Qu'est-ce qu'il t'arrive ?

- Il me fait ENCORE une saisine pour Cyril ! Tous les ans, quoi qu'on fasse !

- Oh merde. Ça veut dire que je peux m'attendre à en avoir une nouvelle pour Jérôme et Mathieu, tu crois ?"

Elle sait bien qui est "mon Cyril", et je sais bien qui sont "ses" Jérôme et Mathieu, qui souffrent des mêmes difficultés. Et on espérait toutes les deux que Julien, notre parquetier mineurs titulaire, avait fini par l'intégrer aussi. Ce n'est pas faute de lui en avoir parlé.

La première fois que j'ai rencontré Cyril (puisque malheureusement, il y en a eu un certain nombre d'autres), il avait trois ans. J'avais reçu une requête en AE1 plus ou moins apocalyptique du Parquet, qui m'évoquait un enfant autiste, une mère, disons, compliquée et un père absent.

A l'époque, je ne savais pas grand-chose de l'autisme. Je n'étais pas médecin, encore moins psychiatre. J'avais juste la notion qu'il s'agissait d'un trouble plus ou moins envahissant du développement de l'enfant, avec divers degrés de gravité, qui compromettait la communication et les interactions avec l'extérieur et avec les tiers. Je supposais aussi qu'en souffrir exposait davantage à de multiples visites des services socio-médico-éducatifs qu'à voir débarquer Tom Cruise pour aller faire un tour au casino et compter les cartes du blackjack.

J'avais donc convoqué Cyril et ses parents, Mme VanV (nom flamand à rallonge globalement imprononçable, que nous avons réduit à "VanVé" pour aller plus vite) et M. Reynaud, manifestement séparés puisque résidant à deux adresses différentes2.

Au jour de l'audience, je m'étais aperçue avant même d'entrer dans la salle d'attente que le niveau sonore qui y régnait était inhabituellement élevé, même à l'échelle d'un Tribunal pour enfants où plusieurs cabinets fonctionnent chaque jour simultanément. J'ai appelé le dossier de Cyril et vu fondre sur moi Mme VanVé, immense Walkyrie ébouriffée dépassant largement et le mètre 80, et le quintal, fendant le groupe des justiciables en attente comme une étrave de paquebot et traînant à sa remorque un tout petit garçon littéralement enfoui sous son manteau.

J'ai tendu la main à Mme VanVé, qui l'a broyée et secouée avec énergie en me hurlant un "BONJOUR MADAME LE JUGE !" qui m'a instantanément fait penser au centurion du "Combat des chefs" qui engage Aplusbégalix pour vaincre Abraracourcix3 . En bien plus impressionnant. Je n'ai pas tendu la main à Cyril, contrairement à mon habitude, parce qu'il ne fallait pas être grand clerc pour réaliser que cet enfant était en proie à un stress prononcé et qu'un contact direct avec une inconnue n'arrangerait certainement pas les choses.

Mme VanVé était extrêmement mécontente de cette convocation, qu'elle ne comprenait pas, et a immédiatement tenu à me faire savoir, toujours au même volume, qu'elle ne voyait pas ce qu'on lui voulait et pourquoi on lui collait un juge des enfants sur le dos et c'était encore un coup de cette salope de Mme Courcel qui lui en voulait et qu'elle avait bien l'intention d'aller la voir AUJOURD'HUI MÊME et de lui en coller une qui lui ferait passer l'envie de l'emmerder surtout que ça l'occuperait bien de compter ses dents à la place et

"...Mme Courcel ?

- Ouais, l'assistante sociale du secteur, me faites pas croire que vous la connaissez pas, elle passe son temps à me faire chier ! Elle vous a raconté des conneries, Cyril il va au CMP4 toutes les semaines, j'ai jamais rien refusé, moi je voudrais qu'ils le prennent encore plus mais y a pas de place, et après ils viennent vous dire que je m'oppose et ils font vraiment de la merde, connasses d'assistantes sociales, sans compter celle de la PMI, je veux plus les voir ceux-là, et d'abord Cyril il voit MON médecin et c'est beaucoup mieux, et..."

Normalement, je recadre les parents qui débordent trop en leur expliquant que mon bureau n'est pas une foire à la saucisse et qu'on va se causer tranquillement et poliment. Mais là, j'avoue que j'étais hypnotisée par Cyril. Cyril qui courait à travers mon bureau, se cognait aux murs, grimpait sur une chaise, en sautait, tombait à terre, lançait ses chaussures, enlevait son pantalon et son t-shirt, se les faisait remettre de force par sa mère, remontait sur une chaise, ouvrait un placard et s'envoyait la porte dans la figure, courait encore, se remettait à moitié à poil, tentait de sortir, le tout rythmé par de petits couinements bizarres et les hurlements de stentore de sa mère ("CY-RIL-EUH !") toutes les huit secondes environ. Une tornade de moins d'un mètre.

En même temps que je contemplais Cyril en me demandant distraitement si un pandémonium pouvait se concevoir avec un seul démon ou si on devait plutôt dire "monodémonium", j'essayais de reprendre pied dans cette audience sous les yeux de mon greffier, bouche bée et mains dansant frénétiquement sur le clavier pour tenter de transformer en notes d'audience la litanie de récriminations braillée par Mme VanVé. J'ai tenté d'appliquer la méthode miracle des JE calmes (parler de plus en plus doucement pour forcer l'autre à baisser de plusieurs tons et écouter), en pure perte puisque Mme VanVé n'avait aucune intention d'écouter qui que ce soit. J'ai fini par crier aussi fort qu'elle, en me disant qu'il fallait bien que j'arrive à lui faire entendre, à un moment donné, que le Parquet me demandait de placer son enfant  parce qu'elle le faisait vivre dans un appartement crasseux et insalubre où les voisins les entendaient tous deux hurler jour et nuit, sans le faire suivre par les organismes appropriés à son état psychique.

Bien évidemment, l'annonce en question a été accueillie par les cris redoublés de Mme VanVé : "ME PRENDRE MON ENFANT ALORS QUE C'EST TOUTE MA VIE ?! JAMAIS, PLUTÔT CREVER, JE TUERAI VOS ASSISTANTES SOCIALES DE MERDE AVANT DE LE LAISSER PARTIR, Z'AVEZ QU'A BIEN LES PRÉVENIR !"

Je lui ai expliqué sur le même ton que c'était à moi de décider et plus à elle, et que si c'était tout ce qu'elle avait d'intéressant à me dire, elle pouvait partir. Mme VanVé a bondi de sa chaise, l'envoyant valdinguer au fond de la pièce5 , a attrapé Cyril au passage, non sans douceur ai-je remarqué, et a majestueusement et bruyamment pris la porte en la claquant évidemment au passage et en marmonnant (autant que faire se pouvait) un "salope !" bien senti.

Le temps qu'on échange trois mots (à volume enfin normal), mon greffier et moi, Mme VanVé est revenue s'encadrer sur mon pas de porte, Cyril toujours agrippé à ses jupes.

"Vous allez me le placer, c'est ça ?

- Non Madame. C'est la demande du Procureur mais je ne vais pas la suivre aujourd'hui.

- (Radoucie mais méfiante) Ah ouais ? Et pourquoi ?

- Parce que j'ai l'impression que vous contestez pas mal d'éléments de danger que j'ai dans mon dossier, par exemple sur les soins de Cyril, et que je préférerais faire une enquête avec mon service éducatif à moi pour être fixée.

- VOUS ALLEZ M'ENVOYER ENCORE LES ASSISTANTES SOCIALES ?!

- Pas les mêmes, celles-là vous ne les connaissez pas.

- (Re-radoucie) Et si j'accepte votre enquête, on me foutra la paix après ?

- Pas forcément, parce que le résultat de l'enquête peut aussi être une proposition de placement. Je vous reconvoquerai avec eux pour qu'on en parle si c'est le cas, mais je serai peut-être amenée à ordonner le placement de votre fils un jour, je ne peux pas vous garantir le contraire.

- Non, non c'est pas possible, NON, VOUS POUVEZ PAS FAIRE CA, vous imaginez pas, VOUS ALLER LE TUER, mettez-vous à ma place et à la sienne ! Je suis seule à m'en occuper, personne ne m'aide décidément."

L'audience s'est plus ou moins terminée comme ça ce jour-là. Enfin presque : plus d'une heure après le départ de Mme VanVé, M. Reynaud, père de Cyril, est venu errer dans la salle d'attente, se souvenant vaguement d'un rendez-vous avec un juge pour Cyril mais guère plus. J'ai essayé de lui résumer l'audience et ma décision, sans être sûre qu'il comprenne réellement ce que je lui racontais - il était environné d'un nuage de vapeurs d'alcool quasi-compact, mais sa façon de parler et son regard qui changeait constamment de cible me laissaient supposer l'existence de difficultés au-delà de la dépendance alcoolique.

Il y a des audiences comme ça qui donnent immédiatement envie d'aller se recoucher pour récupérer un peu. A la place, j'ai rendu une décision ordonnant une mesure judiciaire d'investigation éducative6 pour six mois, soit une enquête comportant un volet social, un volet éducatif et un volet psychologique.

Six mois plus tard, le rapport m'est parvenu, confirmant plus ou moins la réalité des éléments signalés par le Procureur mais les éclairant, au moins pour certains, d'une autre lumière. Mme VanVé et Cyril vivaient en effet dans un logement très dégradé, mais dont l'état s'expliquait essentiellement par le comportement du petit garçon qui crayonnait sur les murs, arrachait les papiers peints, lançait des objets dans les vitres, dégradait les meubles avec tout ce qui lui tombait sous la main, enfonçait de petits objets dans les évacuations d'évier et de baignoire, et par l'épuisement maternel chronique qu'on pouvait humainement comprendre. Mme VanVé précisait qu'elle ne pouvait pas laisser Cyril seul ne serait-ce que le temps de descendre la poubelle, faute de quoi l'enfant tentait d'ouvrir les fenêtres ou s'échappait de l'appartement.

Les cris existaient bien aussi, bien sûr. Ceux de Mme VanVé ("CY-RIL-EUH !"), ceux de Cyril qui n'avait pas encore acquis le langage. Les relations détestables entre Mme VanVé et la plupart des services sociaux aussi, structure de soin exceptée. Mais le service soulignait aussi la grande solitude de cette mère, qui recevait au mieux une ou deux fois par an la visite de M. Reynaud sans qu'il ne lui vienne en aide de quelque manière que ce soit, l'acceptation effective de chaque nouvelle possibilité de prise en charge thérapeutique pour l'enfant par Mme VanVé, l'attachement mutuel bien palpable entre la mère et l'enfant, et l'absence de tout acte de violence envers Cyril de la part de son imposante maman.

J'ai reconvoqué Cyril et ses parents (M. Reynaud n'est pas venu) avec le service éducatif qui avait enquêté, et pouvait exercer la mesure d'assistance éducative (AEMO) qu'il me recommandait d'ordonner, dans le but essentiellement d'accompagner Mme VanVé dans les démarches administratives nécessaires à la mise en oeuvre de toute prise en charge envisageable pour Cyril, histoire que l'irascibilité maternelle et son sentiment de persécution ne préjudicient pas à l'enfant.

Mme VanVé, bien que toujours méfiante, a quasiment réussi à me faire confiance ce jour-là (non sans que j'aie dû lui assurer à de multiples reprises que la mesure éducative n'avait pas pour but de placer son fils) et à parler à un volume normal, sans traiter quiconque de connasse. J'ai trouvé qu'on progressait.

La chance a voulu que Cyril puisse bénéficier de l'intervention de l'une des SuperEducs du service désigné, de celles qui parviennent à se faire entendre même des gens les plus hostiles et à ne jamais oublier qu'on ne devrait pas exiger des familles que nous suivons qu'elles soient cent fois plus parfaites que les autres. Mme VanVé a bien accroché avec la dame en question.

Au bout d'un an, SuperEduc m'a expliqué que Mme VanVé donnait le maximum pour son fils, même si cela pouvait paraître imparfait vu de l'extérieur (pour peu que l'extérieur puisse se targuer de sa propre perfection). Gros point noir dans la situation de Cyril : il n'était scolarisé que quelques heures par semaine et pris en charge autant que possible en hôpital de jour, aucun établissement de type Institut Médico-Educatif (IME) ne disposant de place à lui offrir. Les demandes étaient faites, les listes d'attente longues. On ne pouvait rien reprocher à Mme VanVé, qui se tenait prête à scolariser son fils dans tout établissement qu'on lui indiquerait et se chargeait de courir toute la semaine entre l'école et l'hôpital de jour pour l'accompagner où on l'attendait.

J'aimerais pouvoir dire que l'histoire s'est arrêtée là, mais vous savez déjà que non.

Un an plus tard, j'ai de nouveau été saisie de la situation de Cyril par le Parquet, qui me demandait son placement car Mme VanVé osait avoir l'exigence que son fils, à qui la société ne proposait au demeurant aucune scolarité permanente et adaptée, rentre chez elle le soir plutôt que d'être accueilli en internat lorsqu'un établissement l'accepterait. Elle se disait prête à déménager n'importe où, Lille, Marseille, Toulouse, Strasbourg, pour être à proximité de son enfant et le voir rentrer à la maison chaque soir. Le Conseil général demandait donc qu'on place Cyril d'ores et déjà. Logique, non ?

J'ai reçu une Mme VanVé passablement énervée, accompagnée d'un Cyril sensiblement plus calme, qui a même réussi à me dire bonjour en entrant dans mon bureau et à y rester relativement tranquille en jouant dans un coin avec le sac de jeux apporté par sa mère. Il arrivait à prononcer quelques mots lorsqu'il parlait à sa mère. J'ai expliqué à Mme VanVé que non, je n'allais toujours pas placer son enfant. Elle est repartie apaisée, me gratifiant même d'un sourire (et d'un quasi-plaquage au mur en passant la porte). J'ai notifié mon jugement de non-lieu au Procureur.

Une nouvelle demande de placement m'est parvenue aux alentours des 7 ans de Cyril, fondée sur les mêmes motifs. J'ai retrouvé Mme VanVé, presque résignée désormais à ces rencontres quasi-annuelles mais finalement pas mécontente de me donner des nouvelles de son fils : un peu plus de temps scolaire (avec le soutien d'un auxiliaire de vie scolaire - AVS), des prises en charge en groupe thérapeutique et en individuel, de la psychomotricité, des éducateurs spécialisés, un père désormais tout à fait absent et des conflits de voisinage qui perdurent. "Bah oui, je vous avoue que souvent, je parle fort et que ça plaît pas, vous savez."7 . J'ai prononcé un nouveau non-lieu à assistance éducative et suis allée m'en entretenir avec mon nouveau collègue parquetier, lui expliquant que oui, Mme VanVé était pénible quand elle le voulait, oui le gamin était autiste et pas qu'un peu, mais que je ne comprenais pas qu'un tas de gens estiment que la meilleure chose à faire pour cet enfant était de l'éloigner d'une mère qui lui assurait des conditions d'éducation dont n'importe quelle famille d'accueil ou foyer peinerait à lui offrir la moitié. Il a accepté de bien noter le nom de Cyril (et celui des Jérôme et Mathieu de ma collègue Marina, qui vivaient un peu le même genre de saisines successives cycliques) en gros et en évidence dans son dossier "assistance éducative" afin de pouvoir renvoyer le Conseil départemental dans ses 22 en cas de future saisine, s'il n'y avait pas d'autres éléments de danger invoqués.

Ce qui nous amène à mes propres débordements verbaux du début de ce billet, il y a quelques semaines.

Une nouvelle demande de placement pour Cyril, qui à huit ans est à peu près scolarisé à mi-temps, toujours avec l'aide de son AVS, toujours au CMP pour l'autre moitié de son temps, mais dont la mère ferait l'objet d'une procédure d'expulsion et le ferait vivre dans des conditions matérielles innommables.

Mme VanVé se repointe donc dans mon bureau, sans Cyril qui est au CMP ("Ils avaient un genre d'évaluation avec lui aujourd'hui, j'ai pas voulu reporter, et puis de toute façon, on s'explique entre nous souvent, vous et moi") et qui a peut-être une chance d'intégrer un IME voisin. Comme à chaque fois, l'évocation de la demande de placement la fait bondir. Elle me jure ses grands dieux que la procédure d'expulsion est en cours d'abandon, car le propriétaire avait voulu la virer pour dégradation de l'appartement et qu'elle a depuis réalisé les travaux nécessaires. Je lui montre les photos de son logement que j'ai dans le dossier : selon elle, tout est réparé.

"Vous pouvez me le prouver ? Par exemple en m'envoyant des photos de votre appartement aujourd'hui ?

- Oui. Je rentre chez moi et je vous les envoie direct.

- D'accord. Notez donc notre e-mail, j'attends les photos d'ici deux heures."

Mme VanVé repart ventre à terre de mon bureau. Je profite des deux heures pour appeler le CMP (suivi toujours en cours, progrès constatés sans aucune période de régression) puis l'IME qui pourrait accueillir Cyril à la rentrée et me confirme qu'il fait bien partie de leur listing.

1 h 30 après la fin de l'audience, je reçois de Mme VanVé les photos de son appartement qui me prouvent qu'elle a dit vrai. Ce n'est pas Versailles, bien entendu, mais c'est correct. Elle s'est même appliquée à prendre les photos sous le même angle que celles que je lui ai montrées, dans chaque pièce, pour que je fasse bien la comparaison.

Je commence à rédiger un nouveau jugement de non-lieu, et je me réénerve finalement moi-même : parce qu'après tout, quand bien même ne m'aurait-elle pas communiqué ces photos, aurais-je pour autant placé son enfant ? Non, bien sûr que non. Comment peut-on ne pas imaginer que placer ce gamin (parce qu'il vit dans la crasse, au moins de temps à autre, parce qu'il n'est pas intégralement scolarisé, parce que sa mère est chiante et agressive, etc et rayez la mention inutile) constituerait vraisemblablement une maltraitance institutionnelle bien plus grave et lourde de conséquences que le laisser avec sa mère qui représente son unique repère affectif depuis toujours et lui offre une prise en charge attentive, certes à la mesure de ses moyens mais plus soutenue que n'importe quel lieu de placement non thérapeutique ?

Juger en assistance éducative, c'est trouver la meilleure (ou la moins pire) solution d'aide pour un enfant en se mettant tour à tour à la place de chacune des parties en cause.

Je me mets à la place des services sociaux, et je comprends qu'on s'inquiète de la situation de cet enfant autiste qui vit dans un logement en plus ou moins bon état, avec une mère célibataire souvent épuisée mais braillarde, et qui tirerait probablement bénéfice d'une prise en charge à temps complet - ce qui ne signifie pas nécessairement une obligation d'internat et de séparation mère-fils pour autant, à mes yeux.

Je me mets à la place de Mme VanVé, et je comprends qu'elle puisse en avoir marre de ces demandes annuelles de placement de Cyril, alors même qu'il n'a à aucun moment régressé auprès d'elle et que tout ce qu'elle demande, c'est que son fils aille à l'école, voie ses soignants et rentre chez elle chaque soir. Ce n'est pas démesuré, comme exigence.

Je me mets à la place de Cyril, et j'ai l'impression qu'il ne pourra que devenir fou si j'essaye de le séparer de sa mère. Surtout que la société n'a rien de mieux à lui proposer que ce que Mme VanVé lui offre.

Je ne suis toujours pas médecin, encore moins psychiatre.

Et comme c'est finalement à ma place que je suis, je rends un énième non-lieu à assistance éducative et le notifie au Parquet. Ce n'est peut-être pas la bonne décision, mais c'est la mienne.

A l'an prochain, Cyril.

  1. Assistance éducative []
  2. Oui, mon sens de la déduction m'a facilité l'entrée à l'ENM, qu'est-ce que vous croyez ? []
  3. Oui, mes lettres m'ont aussi bien aidée à réussir le concours, je crois. []
  4. Centre médico-psychologique []
  5. Et ceux qui me connaissent bien savent à quel point je suis sensible au sort et à l'alignement de mes chaises... []
  6. MJIE pour les habitués. []
  7. Oui, j'avais remarqué, tu parles d'un scoop. []
22 mai 2017

Autisme : les patients adultes sont les grands oubliés du 3e Plan

Rapport d’évaluation

Le 3e Plan Autisme s'achève avec un bilan négatif. Malgré les objectifs ambitieux, la prise en charge des enfants et adultes reste inégale et éclatée.

Autisme : les patients adultes sont les grands oubliés du 3e Plan
Dubova/epictura
Publié le 05.05.2017 à 18h16

Les combats idéologiques continuent de ralentir la prise en charge de l’autisme en France. Le 3e Plan Autisme, qui arrive à son terme, avait pourtant projeté d’y mettre fin. Ce sera resté un vœu pieux. Si une partie des objectifs a été atteinte, le bilan français reste mauvais. Le rapport d’évaluation du plan, rendu public ce 5 mai, ne laisse aucun doute à ce sujet.

Au rang des observations positives, la création d’instances de suivi de la prise en charge de l’autisme, aux niveaux national et local. Depuis 2013, la politique publique s’est structurée, soulignent les rapporteurs. Avec un financement de 205 millions d’euros, le programme orientait le cap vers 5 axes : le diagnostic précoce, l’accompagnement des malades, le soutien des familles, les efforts de recherche et la formation des différents acteurs. Ambitieux, mais imparfait.

L'école à la carte

En quatre ans, le Plan Autisme n’a pas réussi à coordonner le parcours des personnes autistes. On estime que 91 000 à 106 000 jeunes souffrent de ce trouble envahissant du développement en France. Leur prise en charge est cruellement inégale. A tel point que le rapport évoque un parcours éducatif, sanitaire, social et médico-social « éclaté ».

Le grand coupable, c’est le cloisonnement des différents secteurs impliqués dans le suivi des patients. Les listes d’attente ont également tendance à perturber l’orientation des jeunes.

Deux points noirs sont particulièrement pointés du doigt : les soins médicaux et la scolarisation. Difficile, pour un jeune autiste, d’accéder aux soins sans obstacles. L’école, quant à elle, est suivie à temps partiel, quand elle est possible.

Et pourtant, les enfants ne sont pas les grands oubliés du Plan Autisme. Les adultes, eux, sont toujours aussi isolés qu’en 2013. Le plan avait pourtant demandé un développement du diagnostic après 18 ans. C’est un échec. L’insertion professionnelle n’a pas eu plus de succès. Emplois accompagnés et logement inclusif n’ont pas été améliorés au cours des quatre ans.

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Tirer les leçons de l'échec

La situation des adultes souffrant d’autisme est dramatique. Non seulement leur nombre n’est pas connu, mais on ne sait pas non plus combien d’entre eux sont au chômage. Un trou noir qu’a sévèrement épinglé Josef Schovanec dans un rapport récent.

Dernier écueil, et pas des moindres, l’évaluation de la prise en charge des personnes autistes. Le rôle des familles dans cette fonction a été mal pensé, souligne le rapport. Aucun outil n’a été développé pour assurer la transparence des mesures. Pas qu’une mesure d'appréciation des approches n’a été mise en place.

Le constat est simple : le 3e Plan Autisme a échoué à provoquer une impulsion nationale et à sortir l’autisme du secteur médico-social. Le retard français s’accumule toujours et la prise en charge pluridisciplinaire peine à s’organiser.

Le 4e Plan devra tirer les leçons de cet échec. Inclure les familles et les autres troubles neurodéveloppementaux : voilà les objectifs. Prévu pour le 1er janvier 2018, le plan aura tout intérêt à replacer l’autisme dans le domaine plus large du handicap. Pas sûr que cela suffise.

22 mai 2017

Handicap: Sophie Cluzel au gouvernement, l'espoir que les choses «bougent»

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Sophie Cluzel, secrétaire d'Etat chargée des personnes handicapées, avant son premier conseil des ministres, le 18 mai 2017 à Paris. REUTERS/Charles Platiau

Issue du monde associatif, elle fait partie des expertes de ce gouvernement. La nomination de Sophie Cluzel au tout nouveau poste de secrétaire d’Etat chargée des Personnes handicapées suscite une lueur d’espoir parmi les associations, alors que la France est régulièrement accusée d’être en retard. Mais les attentes des 12 millions de personnes en situation de handicap sont énormes.

Si elle est une novice en politique, son nom était déjà bien connu dans le milieu des associations liées au handicap. Sophie Cluzel fait partie des onze membres du gouvernement issus de la société civile, conformément au souhait d’Emmanuel Macron.

« C’est un honneur. Je sais la tâche immense qui m’attend et je sais l’attente, les besoins, les aspirations des personnes handicapées, de leurs familles et de leurs proches », a réagi la nouvelle secrétaire d’Etat chargée des Personnes handicapées après sa nomination dans un communiqué à l’AFP. Avant de lancer un appel à « toutes les associations et toutes les bonnes volontés pour accomplir cette mutation vers une société plus inclusive ».

Ce dimanche matin, Sophie Cluzel et Edouard Philippe ont d'ailleurs visité la « Maison partagée pour adultes handicapés et valides », dans le sud de Paris, note Alain Rochon, président de l'Association des paralysés de France. « C'est ça l'inclusivité », pointe-t-il.

Une militante associative

L’« inclusivité », le maître-mot pour toutes les associations qui traitent du handicap, c'est plus de 20 ans de combat pour Sophie Cluzel, mère de quatre enfants dont Julia, une jeune femme trisomique. A 56 ans, la secrétaire d'Etat a créé plusieurs associations œuvrant pour la scolarisation des enfants touchés par le handicap, comme Grandir à l’école, qui s’occupe spécifiquement de la trisomie 21 et le collectif SAIS 92, qui regroupe les parents d’enfants handicapés du département des Hauts-de-Seine. Depuis 2011, elle est présidente de la Fédération nationale des associations au service des élèves présentant une situation de handicap (FNASEPH). Elle a aussi été administratrice de l’Unapei, une fédération d’associations françaises de représentation et de défense des intérêts des personnes handicapées mentales et de leurs familles.

Le CV d'une experte. De nature à rassurer les associations, qui se réjouissent de la nomination d’une des leurs. « Dans le monde du handicap, nous connaissons Sophie Cluzel depuis longtemps. Pour une fois, ce n’est pas une politique qu’il faudra former de A à Z, c’est quelqu’un qui a déjà roulé sa bosse », se félicite Danièle Langloys, présidente d’Autisme France.

« On est particulièrement contents de cette nomination, renchérit Servane Chauvel, déléguée générale de l’Arpejeh, qui accompagne la réalisation des projets d’études de jeunes élèves et étudiants handicapés. D’abord parce qu’on la connaît, elle a notamment contribué à élaborer le Livre blanc ["Pour un accès effectif des jeunes en situation de handicap aux études supérieures et à l'emploi", ndlr] que nous avons adressé aux candidats. Et parce que c’est vraiment quelqu’un qui a l’expérience et surtout l’engagement. »

La Fédération des aveugles de France, par la voix de son président, Vincent Michel, s'enthousiasme également.

« Nous sommes prêts à nous engager avec cette équipe »

Des associations qui ont entendu l'appel lancé par la ministre à toutes les bonnes volontés.

« C’est confiants dans la détermination, l’engagement et la capacité d’indignation de la toute nouvelle ministre que nous répondrons à son appel », assure Cécile Dupas, présidente de Trisomie 21 France, en Une du site de l’association.

L'association des accidentés de la vie (FNATH) estime elle que le parcours de la secrétaire d’Etat est de « nature à permettre un travail constructif avec les associations de personnes handicapées, qui demandent une véritable co-construction de la politique du handicap. »

« Ce quinquennat part bien et nous sommes prêts à nous engager avec cette équipe », estime Alain Rochon de l'APF.

A (RE)LIRE → Le handicap, grand absent de la campagne présidentielle française

Seul son de cloche discordant, le Collectif Citoyen Handicap, qui a exprimé sa « vive inquiétude » dans un communiqué sur son compte Facebook. Elle dénonce un « conflit d’intérêts » de la nouvelle ministre.

Une première promesse tenue

Lors du débat de l’entre-deux-tours face à Marine Le Pen, Emmanuel Macron avait consacré sa carte blanche au handicap. « Je veux, pour toutes [les personnes] qui vivent en situation de handicap, avoir des solutions pragmatiques », avait-il déclaré. Il s’était ainsi engagé à créer « tous les postes d’auxiliaire de vie scolaire pour que les jeunes enfants en situation de handicap puissent aller à l’école » et « les postes et les structures pour que les enfants, en particulier les jeunes autistes, n’aient plus à aller à l’étranger pour pouvoir être en centre, lorsqu’ils sont obligés de l’être ». Le candidat d’En marche ! avait aussi réitérer son intention de revaloriser le montant de l’allocation aux adultes handicapés (AAH) de plus de 100 euros par mois. En conclusion, il avait dit vouloir faire du handicap « une des priorités de son quinquennat ».

Sophie Cluzel incarne désormais cette ambition. Formée à l’école supérieure de commerce de Marseille, depuis quelques années, Sophie Cluzel était devenue une interlocutrice privilégiée des pouvoirs publics sur ces questions. Elle a participé à l’élaboration de la loi pour l’égalité des droits et des chances, pour la participation et pour la citoyenneté des personnes handicapées de 2005. Et c’est à elle qu’avait été confiée en 2012 l’organisation du premier Grenelle de l’intégration des jeunes handicapées dans la société. L’occasion pour la cinquantaine d’associations réunies de saluer les progrès accomplis après la loi de 2005. Mais aussi de pointer les obstacles encore immenses.

Enfin une approche transversale ?

Et avec ce secrétariat d’Etat entièrement consacré au handicap, la majorité des associations saluent la concrétisation d’une première promesse de campagne. Même si elle regrette comme d’autres qu’il ne s’agisse pas d’un ministère (les secrétariats d’Etat sont moins autonomes, ils n’ont pas de budget propre et ne sont pas systématiquement conviés au Conseil des ministres hebdomadaire) Danièle Langloys, de France Autisme, comme les autres associations, se réjouit que ce ministère soit désormais rattaché au Premier ministre et plus au ministère de la Santé. Ce qui montre la volonté d’en finir avec une approche « centrée sur le sanitaire et le médical » et d’une volonté d’aller vers une politique transversale, globale.

La secrétaire d'Etat l'a d'ailleurs rappelé : le handicap « est un sujet transverse qui touche tous les domaines de la vie publique et l'engagement du président de la République de porter le secrétariat aux Personnes handicapées auprès du Premier ministre est le gage réel de cette transversalité », a d'ailleurs rappelé la nouvelle ministre.

Beaucoup d'urgences

Sophie Cluzel aura donc la tâche de mettre en œuvre les mesures qu’elle préconise depuis de longues années. Et il n'y a pas de temps à perdre. Taux de chômage deux fois plus élevés que chez les valides, allocation sous le seuil de pauvreté, retard dans l'accessibilité... L’Association des paralysés de France (APF) propose une « feuille de route » pour les 100 premiers jours du quinquennat : « Prise en compte des situations de handicap dans les réformes à venir dès cet été sur l’emploi, l’éducation et la santé ; mais aussi augmentation de l’AAH et réflexion sur le revenu d’existence ; élargissement du périmètre de la prestation de compensation du handicap et présentation d’une stratégie pour une accessibilité universelle », est-il écrit dans un communiqué. « On aimerait avoir des états généraux du handicap pour faire le bilan de la loi 2005 », ajoute le président de l'association.

Pas de blanc-seing des associations qui ne cachent pas leur frustration. « On est trop échaudé », avoue Danièle Langloys. Le dossier de l’autisme en France est explosif. Il n’y a jamais eu de volonté politique. On compte sur Mme Cluzel pour lancer le 4e plan autisme. »

Et de lister les priorités : « Première urgence, la formation. Tant qu’on n’aura pas ça, on n’avancera pas. Deuxième urgence : l’évolution de la politique de l’autisme. Il faut plus de contrôle de la mise en œuvre des "plans autisme". » Elle dénonce le « gaspillage d’argent public ». « La troisième urgence, poursuit-elle, c’est que l'on se donne les moyens de diagnostiquer les personnes autistes. La quatrième urgence, c’est de mettre l’argent du sanitaire dans l’Education nationale. Nos enfants doivent être scolarisés de façon spécifique. Dans les autres pays, les enseignants sont formés au handicap. On compte sur Mme Cluzel, qui a beaucoup investi sur l’éducation inclusive afin qu’elle plaide pour que l’éducation nationale fasse son travail et ne se défausse plus. »

A (RE)ECOUTER → Comment définir l'autisme ?

Rita Tataï aussi est partagée entre espoir et désillusions. « On a quarante ans de retard dans l’autisme ! », se désole la mère de Karim, 30 ans et autiste. Bien sûr, elle espère que les choses vont enfin « bouger ». Elle pointe, comme toutes les associations, les AESH (Accompagnants des élèves en situation de handicap, ex-AVS), mal payés et mal formés. Ce qu’elle espère de cette secrétaire d’Etat ? « Qu’elle va regarder dans les autres pays comment cela fonctionne et prendre le meilleur. En Italie, explique-t-elle, s’il y a 25 enfants par classe et que l’on intègre un enfant handicapé, l’effectif est abaissé à 20. Et l’enfant est accompagné par une institutrice, formée par l’Education nationale au handicap. Si l’on pouvait arriver à un tel système, ce serait super. Ici, les parents sont obligés de monter en haut d’une grue à la rentrée pour obtenir une AESH ! »

Mais elle craint les blocages. « En haut, ils donnent les impulsions, c’est comme le capitaine d’un bateau. Mais si à chaque étage, les mécaniciens ne réagissent pas vite, le bateau va mettre du temps à virer de bord. » Et le paquebot-administration est « très lourd », pointe-t-elle. Il faut parfois plusieurs mois pour obtenir une AESH.

« Avec Marie-Arlette Carlotti et Ségolène Neuville, les prédécesseurs de Sophie Cluzel, on a eu la chance d’avoir des ministres très engagées, acquiesce la présidente de France Autisme, mais elles n’étaient pas soutenues par leurs ministres de tutelle. Notre crainte, c’est que ça recommence : que Sophie Cluzel n’ait pas les moyens de faire des choses. »

Même si elle est consciente de l'ampleur des défis, Servane Chauvel de l’Arpejeh est optimiste. D'autant qu'une autre personnalité à l'Elysée pourrait mettre un coup de projecteur sur le handicap : Brigitte Macron. La première dame s’est en effet dite sensible à la question, et notamment à l’autisme.

A (RE)ECOUTER → La scolarisation des enfants handicapés

22 mai 2017

Autisme : ce que veulent les familles - Extrait JT de 20 heures du dimanche 21 mai 2017

Quelles sont les attentes des familles autistes ? France 2 a recueilli plusieurs témoignages.

 


Autisme : ce que veulent les familles

France 2

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France 2France Télévisions

Mis à jour le 21/05/2017 | 21:05
publié le 21/05/2017 | 21:05

L'autisme, un trouble du développement du cerveau qui touche un enfant sur 100. C'est le cas de Paul, huit ans, le fils de Thomas et d'Aurélie. Et Arnaud, 11 ans, le fils d'Anne-Sophie. Très souvent, le handicap isole, épuise et déstabilise l'équilibre familial. "C'est une bataille de tous les jours et de toutes les nuits. Forcément, il y a de jolis moments, car c'est votre enfant, mais ça bouleverse tout", explique Aurélie.

Prise en charge très tôt  

Quelles sont les mesures prioritaires pour ces familles ? "Prendre en compte qu'un enfant autiste doit être pris très tôt en charge dans le milieu ordinaire, mais accompagné avec quelqu'un d'extrêmement bien formé", souligne Anne-Sophie. Grâce à leur acharnement, ces deux familles ont réussi à faire progresser leur enfant. Aujourd'hui, elles attendent un geste de l'État pour ne plus se battre seules.

21 mai 2017

Psychanalyse et maternophobie

17 mai 2017
Par Pierre Laroche
Blog : Le blog de Pierre Laroche

Sophie Robert travaille sur un nouveau reportage concernant les placements abusifs (d'enfants autistes). L'objet concerne bien évidemment la psychanalyse.

Sophie Robert est l'auteure du célèbre reportage Le Mur à l'épreuve de l'autisme :

http://www.dragonbleutv.com/documentaires/2-le-mur-ou-la-psychanalyse-a-l-epreuve-de-l-autisme

Sophie Robert  doit aussi sa célébrité au fait que 4 des psychanalystes interviewés dans Le Mur ont voulu faire censurer le film afin que leur pratique odieuse et tendancieuse de la psychiatrie ne soit pas révélée au grand-public. Sophie Robert a perdu en première instance. Elle a gagné en appel. Les médias se sont passionnés pour cette affaire : David terrassant Goliath... Aujourd'hui, Le Mur a été rendu public.

Elle dénonce frontalement les mêmes escrocs contre les quels de nombreuses associations (parents d'enfants autistes, parents d'enfants souffrant du TDA/H, associations de parents d'élèves, associations de parents d'enfants post-divorce, associations de lutte contre les placements abusifs, etc.) luttent depuis des décennies.

Le sujet est grave, mais on peut aussi en rire ! Voir cet exemple tiré d'un de ses reportages La Théorie Sexuelle :

https://www.youtube.com/watch?v=j0Ye5mX4vUs&feature=youtu.be&t=1m43s

Sophie Robert travaille en ce moment sur un nouveau reportage bien plus grave concernant les placements abusifs (d'enfants autistes).

Tout ce qui peut nuire à la psychanalyse ne peut que profiter aux enfants, aux mères, aux pères et aux familles. La psychanalyse c'est le cancer des familles. C'est le cancer des pères, des mères et surtout celui des enfants. Oeuvrer contre la psychanalyse est un devoir civique.

Sophie Robert recherche une aide financière pour son prochain reportage. A ce titre, elle a ouvert une tirelire sur kisskissbankbank (voir ci-dessous).

Sophie Robert : "Aujourd'hui j'ai le plaisir de vous solliciter pour le lancement de la nouvelle campagne de financement participatif d'un de mes projets, par l'intermédiaire de l'association NINSUN PROJECT : Maternophobie.

Ce programme vidéo est destiné à dénoncer les placements abusifs et les conséquences désastreuses de théories psychanalytiques "maternophobes" sur un certain nombre de familles avec autisme.

Maître Janois y parlera - entre autres - de l'affaire Rachel. Il s'agit de dénoncer les pressions scandaleuses sur les familles et la manière insidieuse sont les théories psychanalytiques d'un autre âge sont utilisées pour maintenir l'enfant autistes exclu du monde réel, de l'école, et le maintenir prisonnier d'institutions au fonctionnement obsolète.

Comme les autres films produits par Ninsun Project, cette émission sera mise à la disposition gratuite du public sur le net.

Il sera également édité un DVD pour faciliter sa projection en réunion publique.

L'objectif est d'ouvrir les yeux des pouvoirs publics - et des politiques - pour que ça change!"

Pour plus d'information, cliquez ci-dessous :

https://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/maternophobie

21 mai 2017

TDAH : l'activité physique en guise de traitement ?

article publié sur Handicap.fr

Résumé : L'activité physique adaptée (APA) est-elle bénéfique aux jeunes avec un Trouble déficitaire de l'attention et hyperactivité (TDAH) ? Des étudiantes se sont penchées sur la question. Leur réponse est sans appel : que du positif !

Par , le 20-05-2017

Vous avez ou prenez en charge des enfants avec une attitude inadaptée : rebelle, impulsive, turbulente, violente, agressive, qui ont des difficultés de concentration... Cet article est pour vous ! Quatre étudiantes en Master 2 de «Réhabilitation par les activités physiques adaptées» de la Faculté de Montpellier se sont penchées sur les effets que pourraient avoir une activité physique adaptée (APA) sur les jeunes avec un trouble déficitaire de l'attention / hyperactivité (TDAH).

Une vraie réflexion pédagogique

Selon elles, « ce sujet dépasse la simple pratique d'un sport pour s'attacher à une réflexion pédagogique sur les finalités et les objectifs de cette mise en mouvement ». Même s'il en existe plusieurs types, le TDAH se caractérise globalement par une instabilité motrice, une impulsivité et des difficultés de concentration. Il fait partie des troubles les plus fréquents puisqu'il touche 3 à 6% des enfants d'âge scolaire (DSM-V, 2013*). Alors, le sport, bénéfique ou pas ? Avant de livrer leurs conclusions sur un sujet peu connu du grand public, les auteures dressent un état des lieux…

TDAH, quelles manifestations ?

D'un point de vue moteur, les enfants TDAH ont des difficultés de coordination et de planification du mouvement, ainsi qu'un problème de fonctionnement au niveau des neuromédiateurs provenant essentiellement du système dopaminergique et d'une baisse de sérotonine (qui contrôle l'agressivité). Sur le plan cognitif, on constate un faible niveau d'attention et une difficulté du contrôle émotionnel entraînant l'impatience et des difficultés d'organisation, de planification, d'exécution, de concentration et de mémoire. Néanmoins, les capacités intellectuelles sont rarement atteintes. L'ensemble de ces troubles engendre un rejet et un manque d'interactions qui ont un impact sur l'insertion sociale. Les comportements inattendus perturbent parfois les rapports et entraînent des conflits ainsi qu'une image négative des personnes atteintes de TDAH, perçues comme bruyantes et agressives.

Quels sont les troubles associés ?

Dans 70% des cas, le TDAH est associé à d'autres troubles, généralement impacté par la complexité de la situation familiale, le faible contexte socio-économique et le degré du TDAH. Les difficultés académiques et les troubles de l'apprentissage (dyslexie, dysorthographie, dyscalculie, etc.) sont fréquemment rencontrés. Les personnes atteintes présentent également des troubles émotionnels et comportementaux, ainsi que des difficultés sociales, exécutives et développementales. Ces problèmes évoluent souvent de manière exponentielle lors du passage de l'enfance à l'adolescence, où environ 25% des enfants avec un TDAH souffrent de dépression ou d'anxiété.

Quels traitements ?

Il existe des prises en charge pluridimensionnelles comportant des traitements médicamenteux et psychologiques, des interventions psychosociales ou encore des approches cognitivo-comportementales. Les psychostimulants telle que la Ritaline sont fréquemment utilisés en raison de leur action rapide et des habitudes des prescripteurs. En effet, l'excès de transporteur de dopamine peut jouer un rôle régulateur de la motivation, de la conscience émotionnelle (plaisir, jugement...) ou attentionnelle. Alors que les médicaments ont fait leur preuve dans ce traitement, un nombre important de parents et de médecins s'interrogent sur leurs effets secondaires et leurs coûts. Même si la Ritaline est le psychostimulant le plus utilisé, les enfants traités ne représentent qu'un pourcentage inférieur à 1%.

Et pourquoi pas de l'activité physique adaptée ?

Face à ce constat, que faire ? De plus en plus d'études menées depuis quelques années dans différents pays (USA, Brésil…) tendent à démontrer que l'APA peut constituer un traitement non médicamenteux efficace pour ces jeunes. L'activité améliore particulièrement les symptômes d'inattention, d'hyperactivité et d'impulsivité. Cette prise en charge contribue au bon développement du corps et de l'esprit. Elle impacte de manière favorable le physique, améliorant la motricité et la préhension des objets mais également la dimension psychologique avec une meilleure estime de soi, une diminution du stress et un sentiment plus grand de bien-être.

Des effets très bénéfiques… pour tous !

Sur le plan cognitif, l'activité physique accroit la sécrétion de dopamine et de noradrénaline dans les fentes synaptiques du système nerveux central ce qui a des effets positifs sur les capacités d'attention. Enfin, d'un point  de vue social, elle engage l'enfant dans un processus actif et stimulant qui entraîne la modification de son comportement et la valorisation des rapports sociaux. Elle contribue également à canaliser et à lutter contre les multiples désaccords, encourage le respect et entraîne une baisse des attitudes provocatrices. Il suffirait, selon certaines études, de peu : 15 minutes de marche par jour. Et débuter la journée de classe par des exercices serait même un excellent moyen d'être davantage à l'écoute. Pour tous les élèves !

APA, mode d'emploi

Le contexte de la pratique est à prendre en compte. En effet, pour les enfants atteints de TDAH, choisir un espace extérieur à leur quotidien est à privilégier. Ce milieu doit être sécurisant et stimulant afin qu'ils puissent bouger et déborder d'énergie dans un environnement cadré. L'exercice de type aérobie régulier associé à une dépense énergétique élevée présente des résultats favorables aux symptômes d'inattention, d'hyperactivité et d'impulsivité. Il atténue également l'anxiété et les troubles sociaux. La plupart des travaux proposent des séances d'APA de 50 à 75% de la fréquence cardiaque maximale. La durée moyenne d'un cycle est d'environ 5 semaines avec 2 à 3 séances d'APA de 50 minutes par semaine.

Des règles précises

Concernant la pédagogie et la didactique, il est préférable d'énoncer des règles claires, précises, courtes et non discutables. Il peut être judicieux de mettre en place des situations de coopérations entre les enfants (par exemple imposer un nombre de passes avant d'atteindre la cage de but). Toutes les activités avec un objet à tenir, comme le hockey, ou le tennis, sont à privilégier de même celles activités se pratiquant en petit groupe. Il faut éviter les périodes de transition et d'attente trop longue, qui peuvent engendrer un débordement, et toujours s'appuyer sur le fonctionnement du plaisir immédiat.

© kolotype/Fotolia

Auteures : Noémie Alvarez, Sara El Hassani, Fanny Rampon et Maxie Robin, étudiantes en Master 2 « Réhabilitation par l'Activité physique adaptée » à l'UFR STAPS de Montpellier.

21 mai 2017

GAD ELMALEH, un parrain engagé - Association Le silence des Justes

article publié sur le site de l'association "Le silence des Justes"

gad-elmaleh
C’est grâce à l’amitié d’Eric Toledano et Olivier Nakache qu’une rencontre entre Gad Elmaleh et Ohalei Yaacov a pu se faire en 1999. L’association n’avait alors que 3 ans. Elle subsistait difficilement et uniquement par la générosité de ses adhérents et donateurs. Son Centre d’accueil de jour fonctionnait à plein temps et ses activités se diversifiaient activement. Mais, avec des finances parfois dans le rouge, les lendemains n’étaient pas toujours certains…

Gad Elmaleh a immédiatement été sensible à la cause et à la souffrance des personnes autistes et leur famille : son engagement aux côtés de Stéphane Benhamou a aidé à la diffusion d’un message fort auprès de chacun.
Gad Elmaleh est un artiste mais c’est aussi un homme au grand cœur ; il n’a pas hésité à utiliser son image et sa notoriété pour ce combat de tous les jours. Depuis, il s’associe aux événements de l’association : dernièrement lors de la pose de la première pierre des futurs établissements de Sarcelles, mais aussi à chacune de ses tournées il dédie un one-man shows pour Ohalei Yaacov.

 

Au nom des enfants, adolescents, adultes autistes, et leur famille, un éternel merci à Gad Elmaleh.

20 mai 2017

Autisme : un décret précise le fonctionnement des centres ressources

decret CRA

Un décret du 5 mai 2017 a été publié (au JO le 7 mai) concerne les conditions techniques minimales d’organisation et de fonctionnement des centres de ressources autisme (CRA). Il met en place une nouvelle donne juridique et « définit les règles de fonctionnement des CRA qui exercent leur mission aurpès des enfants, des adolescents et des adultes présentant un trouble du spectre de l’autisme, de leur entourage, des professionnels qui assurent leur suivi et de toute personne intéressée ». Jusqu’ici, les CRA avaient peu évolué et le statut de ces centres étaient uniquement définit par des circulaires. Le décret indique que les centres ont pour mission :

- D'accueillir, d'écouter, d'informer, de conseiller et d'orienter les publics, sans préjudice des compétences des maisons départementales des personnes handicapées
- De promouvoir et de contribuer à la diffusion, auprès des personnes intéressées et de l'ensemble du réseau régional des acteurs
- Avec le concours des équipes pluridisciplinaires, d'apporter leur appui et leur expertise à la réalisation de bilans diagnostiques et fonctionnels ; de réaliser des évaluations et des diagnostics fondés sur les données acquises de la science pour des situations et des cas complexes de trouble du spectre de l'autisme ;
- De participer au développement des compétences des aidants familiaux et des professionnels œuvrant au diagnostic et à l'évaluation, aux soins, à l'accompagnement, à l'éducation et à la scolarisation des personnes avec un trouble du spectre de l'autisme, en promouvant des actions de sensibilisation ou de formation ;
- D'apporter, en tant que de besoin et à sa demande, son concours à l'équipe pluridisciplinaire
- De contribuer à la veille et à la réflexion sur les pratiques de diagnostic, d'évaluation, de soins, de pédagogie et d'accompagnement des personnes avec un trouble du spectre de l'autisme.
- De participer au développement d'études et de projets de recherche notamment épidémiologique en lien avec des équipes ou des unités de recherche, dans le domaine des troubles du spectre de l'autisme.
- De participer à l'animation d'un réseau régional des acteurs intervenant dans le diagnostic et l'évaluation, le soin, l'éducation, l'accompagnement et la pédagogie et le parcours des personnes présentant un trouble du spectre de l'autisme.
- D'apporter leur expertise et leur conseil, à leur demande, à l'agence régionale de santé, aux services territoriaux de l'Etat et aux collectivités territoriales.
- D'apporter leur expertise et leur conseil, à leur demande, aux instances nationales et internationales intervenant dans le domaine des troubles du spectre de l'autisme.

Ce décret permet de faire entrer les CRA dans la législation. Il prévoit un CRA par région, ouvert à tous (enfants, adolescents et adultes présentant un trouble du spectre de l’autisme, à leur entourrage, aux professionnels concernés ou à toute personne interéssée). Le changement apporté est aussi au niveau de la gouvernance de ces centres. Ils disposent maintenant d’un conseil d’orientation stratégique et peuvent désormais être autonomes ou rattachés à des établissements et service sociaux médico-sociaux ou des structures de santé.

19 mai 2017

Autisme : le gouvernement ontarien offrira un financement direct aux familles

article publié sur le site de Radio Canada

Publié le jeudi 18 mai 2017 à 11 h 27 | Mis à jour le 18 mai 2017 à 19 h 53

Le ministre des Services à l'enfance et à la jeunesse Michael Coteau
Le ministre des Services à l'enfance et à la jeunesse Michael Coteau Photo : Radio-Canada//CBC

Les familles ontariennes d'enfants atteints d'autisme auront le choix de recevoir des services publics ou de recevoir un financement direct pour payer une thérapie privée.

Le gouvernement libéral a annoncé jeudi que le Programme ontarien des services en matière d'autisme, dont le budget se chiffre à 533 millions de dollars, comprendra d'ici la fin de l'année une option de financement direct.

Les nouvelles mesures devraient aussi permettre de créer 16 000 nouvelles places en cinq ans « afin qu'un plus grand nombre d'enfants et de jeunes autistes puissent recevoir les services dont ils ont besoin plus tôt », dit la province dans un communiqué.

Plusieurs groupes de parents demandent l'option du financement direct depuis longtemps.

« Ça fait 12 ans qu’on demande des options de financement direct », selon le président de l’Ontario Autism Coalition, Bruce McIntosh. « Nous savons que c’est l’option la plus flexible. Le coût par enfant pour le gouvernement est plus bas de cette manière. Tout le monde gagne à utiliser cette approche. »

Si certaines familles préfèrent utiliser les services publics, parce qu’elles ne veulent pas avoir à faire la gestion qui vient avec un service privé, d’autres veulent la flexibilité du financement direct, selon M. McIntosh.

« Les thérapeutes peuvent venir à la maison », selon lui.

Le service public est restreint à un horaire de 9 à 5, lundi au vendredi. Les fournisseurs de services privés travaillent aussi le soir et les fins de semaine. 

Bruce McIntosh, Ontario Autism Coalition
On voit seulement les mains et les jambes de l'enfant derrière le jouet.
Un enfant autiste joue avec des blocs à la maison. Photo : Radio-Canada/Bernard Lebel

Volte-face

Lorsque le gouvernement libéral a annoncé un nouveau programme de services en matière d’autisme l'an dernier, il a ajouté que les distinctions entre « intervention comportementale intensive » et « analyse du comportement appliqué » devaient disparaître, préférant offrir un service au cas par cas.

Ce programme ne devait pas entrer en vigueur avant 2018. En attendant, le gouvernement avait déclaré qu’il ne donnerait plus de fonds pour les enfants de plus de quatre ans en « intervention comportementale intensive ». Le gouvernement avait annoncé que les parents de ces enfants recevraient 8000 $ pour payer pour des thérapeutes privés pendant la transition.

Cette annonce avait suscité une levée de boucliers de la part de familles, qui affirmaient que cette somme ne paierait que pour quelques mois de traitement.

La première ministre Kathleen Wynne avait ensuite assigné un nouveau ministre au dossier, qui avait immédiatement annoncé que les parents recevraient plusieurs paiements jusqu’à ce que le nouveau programme entre en vigueur. Le début du programme est prévu pour juin 2017.

Les familles qui reçoivent déjà les paiements de 10 000 $ pour des thérapies privées continueront de les recevoir jusqu’à ce que le nouveau programme de fonds directs entre en vigueur, avant la fin de l'année.

17 mai 2017

Regards sur Le Regain, hôpital de jour voué à l’autisme

collage Regain

Placé sous la responsabilité de Samuel Venel, cadre de santé, le Regain accueille 28 enfants de 3 à 9 ans répartis en deux groupes : les petits le matin et les plus grands l’après-midi.

Orientés vers le Regain par des centres médicaux psychologiques, ils sont reçus par une équipe qui, pour jauger leurs compétences, pratique différentes évaluations s’appuyant sur des outils recommandés par la haute autorité de la santé. Chacun d’entre eux bénéficie d’une prise en charge personnalisée par un référent qui l’accueille à son arrivée et structure sa journée à l’aide d’images. «  Les enfants auristes rencontrent des difficultés dans trois domaines : les troubles d’interactions sociales réciproques (ne pas vous regarder, ne pas réagir à son prénom), le trouble de la communication (absence de langage) et les troubles du comportement (peur du changement, d’être touché)  », explique Patricia Do Dang, pédopsychiatre.

Pour mieux l’aider à se représenter le temps et l’espace, chaque enfant dispose d’une boîte qui contient des pictogrammes symbolisant chaque moment de la journée. Pour faciliter la communication avec l’équipe, il reçoit un classeur rempli de pictogrammes qu’il porte en bandoulière.

L’équipe est composée d’infirmières, d’éducateurs, d’un enseignant, d’une psychomotricienne, d’une psychologue, de médecins et d’une maîtresse de maison, tous voués au bien-être de ces enfants. Nous vous proposons de les découvrir à travers quatre témoignages.

Émilie Parent, infirmière : « Ici, il n’y a que des victoires »

 

Émilie Parent, infirmière, devant les emploi du temps des enfants.Émilie Parent, infirmière, devant les emploi du temps des enfants.

« Les enfants ont besoin de beaucoup de répétitions pour apprendre et ça demande de l’énergie, de la patience. Mais quand un enfant m’appelle par mon prénom, ça me fait un bien énorme, ça prouve que pour lui j’existe. Ma plus grande joie ? À un retour de vacances, quand un enfant a posé sa main sur moi et m’a fait un grand sourire, c’était énorme. C’est ça qui vous permet de continuer. Ici, il n’y a pas d’échecs, il n’y a que des victoires. »

Stéphane Colombani, enseignant : « En maternelle, le regard sur l’autisme ne pose aucun problème »

 

Stéphane Colombani, dans sa classe.Stéphane Colombani, dans sa classe.

« Du lundi au jeudi, je fais la classe au Regain, et le vendredi, je vais voir les enfants scolarisés dans les écoles où je travaille avec les enseignants et les auxiliaires de vie scolaire. En maternelle, le regard que portent les enfants sur les autistes ne pose aucun problème. C’est un peu plus compliqué en primaire et ça reste problématique au collège, où les regards sont plus violents. Ma plus grande joie, ce sont les enfants que j’ai accueillis à 3 ans et que jamais je n’aurais imaginé suivre une scolarité normale. Des enfants capables de mettre des mots sur des émotions. »

Maryse, maîtresse de maison : « Je console »

 

Maryse dans son univers : la cuisine.Maryse dans son univers : la cuisine.

« Je m’occupe de l’intendance. Je console. L’enfant ne me voit pas comme une soignante mais plus comme une maman. Les enfants qui ne parlent pas aux soignants viennent se confier à moi. Je les connais tels qu’ils sont. Mon meilleur souvenir : ce petit qui avait décidé de ne plus parler et qui, dans ma cuisine, après avoir bien regardé qu’il n’y avait personne autour de nous, se confiait. Il y a aussi ceux qui me livrent des secrets, parfois très lourds, que je suis obligée de révéler aux soignants pour leur bien. »

Fanny Vasseur, psychomotricienne : « Le Regain, c’est une prise en charge totale »

 

Fanny Vasseur, dans sa salle de psychomotricité.Fanny Vasseur, dans sa salle de psychomotricité.

« Je m’occupe des difficultés corporelles des enfants. Des enfants qui n’ont pas intégré qu’ils avaient des jambes, des bras, une tête. Je veille à ce qu’ils apprennent à connaître leur corps pour mieux vivre face à leur environnement. Quand l’enfant vient sans avoir été sollicité, quand il est auteur, quand il a envie de vivre des choses, c’est merveilleux. Le Regain, c’est une prise en charge globale, on a tous le souci de soigner. Tout est complémentaire. Si on est en difficulté, on travaille tous ensemble pour avoir la même réponse. C’est l’enveloppe institutionnelle qui fait que l’enfant progresse. »

Portes ouvertes au Regain, jeudi 18 mai, 217, rue de Général-Leclerc, à Saint-André. Informations : 03 20 63 76 10

17 mai 2017

Pourquoi les thérapies psychanalytiques se disent « dynamiques »

article publié dans SCIENCE... et pseudo-sciences

par Jacques Van Rillaer - SPS n°319, janvier 2017

Les thérapies psychanalytiques se définissent souvent comme des thérapies psycho-dynamiques. Le substantif « dynamique » est dérivé du grec « dunamis », force. Il apparaît chez Leibniz à la fin du XVIIe siècle pour désigner la science des forces dans leur rapport avec les corps en mouvement. À partir du XIXe, il est utilisé dans diverses disciplines : sociologie, médecine, etc. Aujourd’hui, on peut le définir comme « l’ensemble des forces en interaction et en opposition » ([1] p. 634).

La « psychologie dynamique » de Herbart

Johann Herbart (1776-1841), professeur de philosophie à l’université de Königsberg, fut l’un des premiers à chercher à faire de la psychologie une science objective. Il a développé une théorie « dynamique » des processus mentaux inconscients. Selon lui, des représentations entrent en conflit avec d’autres de sorte que certaines sont refoulées (verdrängt). Celles-ci deviennent alors des forces (Vorstellungen werden Kräften) qui demeurent actives dans l’inconscient et tentent d’émerger à la conscience.

Ses ouvrages Lehrbuch zur Psychologie (1816) et Psychologie als Wissenschaft (1824) ont été largement utilisés au XIXe siècle. Freud, dans sa dernière année au lycée, a étudié un manuel de psychologie basé sur son enseignement ([2] p. 61). Edwig Boring, dans son histoire de la psychologie, appelle Herbart « un psychologue dynamique, qui se situe dans la lignée de succession allant de Leibniz à Freud » ([3] p. 255).

La « méthode cathartique » de Breuer

Les émotions actives, comme la peur, la colère ou l’excitation sexuelle, donnent une impression d’envahissement par une énergie difficile à contenir. Déjà au XVIIIe siècle, des médecins affirmaient que des affects non extériorisés peuvent rendre malade. L’un d’eux écrivait : « Lorsque le chagrin n’est pas évacué dans les lamentations et les pleurs, mais demeure au contraire fermement logé à l’intérieur et est pendant longtemps refoulé, le corps pas moins que l’esprit est dévoré et détruit » (cité dans [4] p. 127). Cette conception s’est diffusée au XIXe siècle, lorsque la machine à vapeur – une invention qui a alors révolutionné la vie économique – servit de métaphore pour expliquer des aspects de la vie mentale. Des physiologistes comme Carpenter, des philosophes comme Nietzsche et des psychiatres comme Griesinger expliquèrent que des forces physiologiques ou psychologiques (énergies, excitations, pulsions, désirs) sont comparables à la vapeur dans une machine et doivent, sous peine de troubles, être régulées par une instance dirigeante (le moi, la volonté, d’autres forces).

Cette conception a inspiré le médecin viennois Joseph Breuer, mentor de Freud, quand il tenta de traiter une jeune fille, Anna O., souffrant d’une toux qualifiée d’« hystérique ». Il imagina que les symptômes étaient des « conversions somatiques » d’émotions qui n’avaient pu s’éliminer par la voie normale de l’action. Son traitement consistait à se remémorer des événements oubliés et à « décharger (Entladen) les affects bloqués » qui s’y rattachaient. Il a baptisé son procédé « méthode cathartique ».

Henri Ellenberger, célèbre psychiatre et historien de la psychothérapie, a découvert des documents qui prouvent que Breuer soulagea Anna O. de quelques symptômes, mais que l’état de la patiente se détériora tout au long du traitement. Finalement, Breuer la fit entrer dans un institut psychiatrique [6]. Freud savait que ce traitement avait été un fiasco. Aussi utilisa-t-il plutôt une hypnose très directive, qui visait à ramener des souvenirs à la conscience non pour les analyser, mais pour les effacer par une suggestion autoritaire ([7] p. 287-301). Ensuite, il a inventé une technique qui consiste à inviter les patients à dire tout ce qui leur passe par la tête (« méthode des associations libres ») et à leur donner des interprétations. Il écrit en 1905 : « Depuis les “Études sur l’hystérie”, la technique psychanalytique a connu un bouleversement fondamental. […] J’ai depuis lors abandonné cette technique, parce que j’ai trouvé qu’elle était totalement inadéquate à la structure si fine de la névrose. […] La nouvelle technique est largement supérieure à l’ancienne, elle est sans conteste la seule possible » ([8] p. 192).

L’inconscient « dynamique » de Freud

Malgré l’abandon par Freud du procédé cathartique, l’idée des bienfaits de l’expression émotionnelle est devenue du sens commun. Il est vrai que Freud a continué à comparer ce qu’il appelle « l’appareil psychique » à une marmite (Kessel) remplie de l’énergie émanant des pulsions (voir par exemple en 1933 dans [9] p. 156 et suivantes). Il a maintenu que les troubles mentaux sont en quelque sorte de la vapeur qui s’échappe par une soupape. Modifier des comportements, sans réduire la tension à l’intérieur du système, serait boucher la soupape, augmenter la tension intérieure et provoquer dès lors des « symptômes de substitution », comparables à de la vapeur qui sort par un autre trou.

L’index général des œuvres complètes de Freud [10] montre qu’il a très peu utilisé le mot « dynamique ». Une de ses premières utilisations apparaît en 1909 lorsqu’il précise que sa conception du trouble mental s’oppose à celle de Janet. Alors que celui-ci invoque une déficience de la force psychique, Freud déclare : « nous l’expliquons [le trouble] dynamiquement par le conflit de forces d’âme antagonistes, nous reconnaissons en lui le résultat d’un affrontement actif de deux groupements psychiques l’un contre l’autre » ([11] p. 22).

La seule publication où le terme apparaît dans le titre est « Sur la dynamique de transfert » (1912). Freud y explique que le transfert – le report sur l’analyste de sentiments éprouvés dans le passé pour quelqu’un d’autre – est tantôt « le porteur de l’action curative » (transfert positif), tantôt « la plus forte résistance contre le traitement » (transfert négatif ou hostile). Il écrit : « Nous admettons volontiers que les résultats de la psychanalyse reposent sur la suggestion ; à condition toutefois d’entendre par suggestion ce que nous y trouvons avec Ferenczi : l’influence exercée sur un être humain au moyen des phénomènes de transfert qui sont chez lui possibles » ([12] p. 114).

Notons enfin que Freud, tout en accordant une place primordiale à la recherche de significations inconscientes, invoque régulièrement des « forces pulsionnelles » quand il explique les échecs de sa méthode. Ainsi, à la fin de sa vie : « En cas de force pulsionnelle excessivement grande, le moi mûri et soutenu par l’analyse échoue dans sa tâche, tout comme autrefois le moi démuni ; la domination sur les pulsions s’améliore, mais elle demeure imparfaite parce que la transformation du mécanisme de défense n’est qu’incomplète. Rien d’étonnant à cela, car l’analyse ne travaille pas avec des pouvoirs illimités, mais avec des pouvoirs restreints, et le résultat final dépend toujours du rapport de forces relatif des instances qui luttent entre elles » ([13] p. 31).

La « psychiatrie dynamique » de Henri Ellenberger

Ellenberger reste à ce jour l’auteur de la meilleure histoire de la psychothérapie de l’Antiquité à la fin des années 1960. De 1953 à 1959, il a enseigné cette matière à la Fondation Menninger, à l’époque la plus grande institution psychiatrique du monde (située à Topeka, Kansas). Il a alors commencé la rédaction de son monumental ouvrage The Discovery of the Unconscious. The History and Evolution of Dynamic Psychiatry, qui paraîtra en 1970 (Basic Books, 932 p.). L’ouvrage a été traduit en plusieurs langues. En français, il est paru en 1974, chez Simep, avec des ajouts : À la découverte de l’inconscient. Histoire de la psychiatrie dynamique.

Ellenberger a utilisé indifféremment les expressions « psychiatrie dynamique » et « psychothérapie dynamique » pour désigner des thérapies fondées sur l’idée que les troubles mentaux résultent de forces psychiques inconscientes, souvent en opposition. Pour lui, cette conception remonte à l’Antiquité et a pris des tournants décisifs notamment avec Mesmer et Janet. Il a montré que Freud n’est qu’un des nombreux auteurs qui s’inscrivent dans cette tradition. Bien qu’il ait été psychanalyste freudien (analysé par Oscar Pfister), il estimait que Freud et ses disciples avaient produit des légendes, par exemple celle de la grande originalité de Freud. Sa pratique clinique se basait sur une conception éclectique, dans laquelle les idées d’Adler et de Rogers ont progressivement occupé une place importante. À la fin de sa vie, il a également pratiqué des thérapies comportementales (pour une biographie de cet homme exceptionnel, voir [14]).

Les « thérapies psychodynamiques »

Dès le début du mouvement freudien, différentes façons de théoriser et de pratiquer sont apparues : des cures plus actives, plus courtes, en « face à face », avec davantage d’empathie, avec des « expériences affectives correctrices » (Alexander) et même des gestes d’affection (Ferenczi). Des analystes ont utilisé des techniques « comportementales », comme l’affrontement progressif de situations phobogènes (Herzberg). Anne Millet, qui a étudié les réactions des freudiens à ces innovations, écrit : « L’histoire montre que c’est autour de leur pratique (davantage que de leurs théories) que les psychanalystes se sont déchirés de la façon la plus violente et la plus meurtrière » [15,16].

Aux États-Unis, les pratiques et les théories sont devenues un capharnaüm. Déjà en 1920, Jones signalait au Comité secret (destiné à veiller à l’orthodoxie freudienne et composé de cinq disciples fiables, réunis autour de Freud) : « Sur la base de divers rapports que j’ai eus dernièrement d’Amérique et de la lecture de la littérature récente, je suis au regret de dire que j’ai une très mauvaise impression de la situation là-bas. Tout et n’importe quoi passe pour de la psychanalyse, pas seulement l’adlérisme et le jungisme, mais n’importe quelle sorte de psychologie populaire ou intuitive » (cité dans [17] p. 435).

Depuis les années 1960, les critiques envers la psychanalyse se sont accentuées alors que se développaient d’autres traitements (pharmacologiques, comportementaux, etc.). Bon nombre de praticiens ont alors préféré l’étiquette « psychodynamique », qui permet de se distancier de l’orthodoxie freudienne et qui connote un « dynamisme » que n’évoque pas le mot « analyse ». Des auteurs représentatifs de ce courant écrivent : « Bien que la psychothérapie psychodynamique soit largement pratiquée, sa définition est vague. Typiquement, elle est considérée comme plus efficace que la psychanalyse, quoiqu’elle en soit une forme diluée [water-down]. On la voit habituellement comme se situant le long d’un continuum allant de la psychanalyse à la psychothérapie de soutien » ([18] p. 10).

Un qualificatif facilement trompeur

Le Petit Robert (1993) donne trois significations pour l’adjectif « dynamique » : 1. Relatif aux forces, à la notion de force. 2. Qui considère les choses dans leur mouvement, leur devenir. 3. Qui manifeste une grande vitalité, de la décision et de l’entrain.

L’expression « thérapie psychodynamique » se justifie si l’on se réfère au premier sens. Malheureusement, beaucoup de personnes entendent naïvement le troisième : ces thérapies seraient particulièrement aptes à vitaliser les patients, à les dynamiser, à les transformer. En fait, lorsqu’elles se limitent à rappeler des souvenirs, à les analyser et les ressasser, le qualificatif est fallacieux. Son usage rappelle celui de « profondeur ». Dans une lettre à Freud du 14 février 1910, Jones montrait ce qu’il en est : « Mon article sur la psychanalyse a été bien accueilli. Je crois bon de prendre de la hauteur scientifique et d’enrober le tout de mots tels que “profond”, “à fond”, “pénétrant” ! » ([19] p. 94). À regarder de près, les thérapies « profondes » ramènent toutes les conduites problématiques à quelques pulsions et complexes élémentaires (pour l’explicitation, voir [20] p. 216-233).

Des thérapeutes fidèles à Freud, mais qui prennent du recul vis-à-vis de sa technique ou de certains concepts, utilisent les expressions « Psychothérapie d’orientation psychanalytique » (POP) ou « d’inspiration psychanalytique » (PIP) (voir [21] p.208). Ces expressions suscitent moins d’ambiguïtés et d’illusions. Encore importe-t-il de préciser si la référence est Freud, Reich, Klein, Lacan ou un autre. Jones avait beau dire en 1926 : « Quand tant de choses circulent sous le nom de psychanalyse, notre grande réponse aux enquêteurs est “la psychanalyse, c’est Freud” » ([19] p. 684), l’usage en a décidé autrement.

Références

[1] Rey A., Dictionnaire historique de la langue française. Dictionnaires Le Robert, 1992, p. 634.
[2] Dorer M., Historische Grundlagen der Psychoanalyse. Meiner, 1932, p. 106 & Sulloway F., Freud, biologiste de l’esprit. Fayard, 1981, p. 61.
[3] Boring E., A History of Experimental Psychology,Appleton, 1957.
[4] Webster R., Le Freud inconnu. Trad., Exergue, 1998.
[5] Breuer J. et Freud S., Studien über Hysterie, Leipzig & Vienne, 1895.
[6] Borch-Jacobsen M., Souvenirs d’Anna O. Une mystification centenaire, Aubier, 1995.
[7] Freud S., L’hypnose. Textes, (1886-1893), L’Iconoclaste, 2015.
[8] Freud S., « Fragment d’une analyse d’hystérie » (1905), Œuvres complètes. Psychanalyse, PUF, Volume VI.
[9] Freud S., « Nouvelle suite des leçons d’introduction à la psychanalyse », Œuvres complètes. Psychanalyse, PUF, Volume XIX.
[10] Index général des œuvres complètes de Freud. Gesammelte Werke, Gesamtregister, Fischer, Œuvres complètes. Psychanalyse, PUF, Volume XVIII.
[11] Freud S., Conférence à l’université Clark (Worchester) « De la psychanalyse » (1910), Œuvres complètes. Psychanalyse, PUF, Volume X.
[12] Freud S., « Sur la dynamique du transfert » (1912). Œuvres complètes. Psychanalyse, PUF, Volume XI.
[13] Freud S., « L’analyse finie et l’analyse infinie » (1937). Œuvres complètes. Psychanalyse, PUF, Volume XX.
[14] Yanacopoulo A., Henri F. Ellenberger. Une vie, Liber, 2009. Voir la note de lecture.
[15] « L’analyse pour comprendre ou pour soigner ? » In Marmion, J.-Fr. (éd.) Freud et la psychanalyse, Editions Sciences Humaines, 2015.
[16] Millet A., Psychanalystes, qu’avons-nous fait de la psychanalyse ? Seuil, 2010.
[17] Borch-Jacobsen M. et Shamdasani S., Le dossier Freud. Enquête sur l’histoire de la psychanalyse, Les Empêcheurs de penser en rond, 2006.
[18] Summers R. et Barber J., Psychodynamic Therapy, Guilford, 2013.
[19] Freud S. et Jones E. Correspondance complète, PUF, 1998.
[20] Van Rillaer J., « La mythologie de la thérapie en profondeur ». In Meyer,C. et al., Le livre noir de la psychanalyse, Les Arènes, 2005.
[21] Dupont S., L’autodestruction du mouvement psychanalytique, Gallimard, 2014.

17 mai 2017

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Travaux de la Commission scientifique internationale sur l’autisme & conférence internationale du 3 avril 2017. Avant de commencer l’élaboration du plan 4, Mme Neuville a voulu faire établir par la communauté scientifique internationale les points de consensus sur l’autisme en matière de diagnostic, d’interventions, de recherche, de société inclusive.

Commission scientifique internationale sur l'autisme du 3 avril 2017

 

Evaluation du 3ème plan autisme par l’IGAS dans la perspective de l’élaboration d’un 4ème plan : Le troisième plan Autisme n'a pas établi un cadre solide d'action pour les adultes et les familles. Le bilan du troisième plan Autisme remis à Ségolène Neuville par les inspecteurs des affaires sociales et de l'éducation nationale est plutôt contrasté. C'est encore un "peu mieux faire" qu'obtient le Gouvernement en matière de prise en charge de l'autisme. Près de cinquante recommandations sont évoquées pour le prochain volet.

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Assemblée Générale d’Autisme Europe 2017 à Zagreb : Rappel : Autisme France est membre d’Autisme Europe.

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Deux enseignantes racontent leur parcours d’enseignement auprès de jeunes atteints de troubles de la sphère autistique. Autisme France  et Autisme-Pau Béarn sont  mentionnés dans l'article

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Tribune de Danièle Langloys dans le Huffington Post. Faut-il vraiment une conférence internationale pour faire enfin ce qu'il faudrait faire pour les personnes autistes ?

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Autisme : au zoo de Pont-Scorff, le chemin de l'insertion. Dans le Morbihan, le zoo de Pont-Scorff emploie plusieurs personnes atteintes de troubles autistiques. Un projet exemplaire mais encore rare, mis en place dans le cadre d'une convention entre un ESAT et le parc animalier

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3 articles parus dans la revue Mutualiste à l’occasion du mois de L’autisme

• Autisme : Quelle prise en charge aujourd’hui en France ? Geneviève Macé (fondatrice du centre expert autisme du Limousin et ancienne présidente d'Autisme France) et Danièle Langloys (Présidente d'Autisme France) interviewées.

• Quid des adultes autistes ? Extrait : Dans un rapport récent, l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) dénonce «  un retard considérable tant dans le diagnostic que dans la prise en charge  » des autistes adultes, parlant même de «  génération sacrifiée  ».

• Placements abusifs d’enfants autistes : la France épinglée par l’ONU Extrait :"Toutes les semaines, nous avons des familles qui nous alertent sur des placements abusifs d’enfants autistes par l’Aide sociale à l’enfance (ASE)", constate Danièle Langloys, présidente d’Autisme France et auteur d’un rapport sur la question remis il y a deux ans au Comité des droits de l’enfant de l’ONU.

 

Laval. Contre l’autisme, la méthode de Denver séduit : L’équipe de pédopsychiatrie de l’hôpital de Laval se forme à la méthode anglo-saxonne d'intervention précoce de DENVER, "Early Start Denver Model" (ESDM).

Lire l'article de Ouest France

 

Ecolalies, une association partenaire d'Autisme France, voit son projet de structure innovante bloqué par l’ARS Ile de France.

45 associations soutiennent le président d’Écolalies dans sa grève de la faim  Stéphane BRUZZI est père d’un enfant autiste et président d’Écolalies, association dans le 91 ayant pour objectif de favoriser l’inclusion sociale et scolaire des personnes autistes.

Ris-Orangis : la maison d’accueil pour enfants autistes verra bien le jour Après une grève de la faim de cinq jours, le président de l’association Ecolalies a obtenu l’ouverture d’une structure pour enfants autistes.

 

Le Défenseur des droits intervient pour permettre à Thomas, enfant autiste âgé de 4 ans, de déjeuner avec les autres enfants. Dans sa décision n° 2017-025, le Défenseur des droits conclut que les faits portés à sa connaissance sont constitutifs d’une discrimination fondée sur le handicap au sens des articles 225-1 et 432-7 du Code pénal  et qu’ils sont constitutifs d’une atteinte aux droits et à l’intérêt supérieur de l’enfant.

Discrimination d’un enfant autiste au sein d’une cantine scolaire

 

Le suivi des trajectoires de l’autisme pourrait aider à la compréhension de sa diversité. C'est l'objet d'une étude présentée sur le site de Spectrum News. En France, la cohorte Elena travaille aussi sur le sujet.

Trajectoires de l’autisme et compréhension de sa diversité

 

  • Scolarisation

Préparer la rentrée 2017

À l’occasion de la publication de la circulaire de rentrée qui fixe les grandes priorités dévolues aux établissements d’enseignement pour l’année scolaire 2017-2018, Najat Vallaud-Belkacem a présenté les grands axes et principales mesures qui entreront en vigueur la rentrée prochaine et mobiliseront comme chaque année tous les acteurs de l'École pour une année scolaire réussie.

- Lire l'article sur le site education.gouv.fr

- Dossier de Presse de l’Education Nationale

 

  • Écouter, lire et voir

Vidéo : Autisme - La vie en entreprise

Ce reportage tourné en usine propose des témoignages des employés autistes ainsi que du personnel accompagnant. Le film offre un regard sur la vie en entreprise et sur l’inclusion des personnes autistes dans la vie professionnelle.

Voir les vidéos

 

Une vidéo pour expliquer l’autisme aux enfants. Elle explique aux enfants que chacun d’entre nous a un cerveau qui fonctionne à sa manière et que, face aux nombreuses informations que le cerveau doit traiter quotidiennement, tout le monde ne réagit pas de façon identique.

La vidéo “Créer des choses merveilleuses” a été réalisée par Alex Amelines.

 

Sesame street, une fillette autiste dans la célèbre série US. Aux États-Unis, l'émission pour enfants "Sesame Street", qui met en scène des marionnettes, intègre un personnage à son casting, Julia, 4 ans, autiste. Une nouveauté qui s'inscrit dans une "démarche pédagogique", selon l'équipe de production.

Un article de handicap.fr

Un premier personnage autiste dans «Sesame Street» : La vidéo

 

Colloque 2016 « Autisme : quel chez-soi à l’âge adulte? » organisé par Autisme Genève. Vous pouvez désormais accéder aux enregistrements filmés des présentations.

Accès aux vidéos

 

Congrès Autisme France 2016 Les vidéos prises durant cette journée sont disponibles à la vente au tarif de 15€ pour toutes les conférences filmées.

Pour ceux qui ont assisté à ce congrès, merci de contacter le secrétariat d’Autisme France pour connaître les modalités. Téléphone : 04 93 46 01 77 – e-mail : autisme.france@wanadoo.fr

 

Enquêtes et Rapports :

Projet "çATED pour tes dents". Le rapport final -çATED pour tes dents est paru.

Prospection et analyse documentaire autour de travaux sur la santé bucco-dentaire des personnes avec autisme"

Lire le rapport

 

Une étude sur les SAAD combinés et intégrés à des SAVS-SAMSAH.

L’Observatoire national des aides humaines, porté par Handéo, s’est intéressé aux freins et leviers de coopération entre les Services d’Aide et d’Accompagnement à Domicile (SAAD) et les autres structures sociales, médico-sociales et sanitaires. L’étude rendue publique aujourd’hui analyse plus particulièrement les coopérations avec les Services d’Accompagnement à la Vie Sociale (SAVS) et les Services d’Accompagnement Médico-Social pour Adulte Handicapé (SAMSAH), et leurs effets pour leurs bénéficiaires."

Lire l'article d'Handéo

 

Normandie : Amendement Creton : enquête sur les freins et les leviers à la sortie des établissements pour enfants, des jeunes relevant de l'amendement Creton.

Synthèse

 

Newsletters du CRAIF : (Voir conférences en l’Ile de France dans ces lettres)

• N° 457

• N° 458

• N° 459

 

Newsletter d’AFD

 

Newsletter d’EDI-Formation

 

FLASH - HANDICAP

n° 9 du 5 mai 2017

 

  • Utile 

L’App Store d’Apple met en avant des applications pour faciliter la vie des autistes. Avril est le mois de l’autisme. Et pour marquer cela, Apple facilite maintenant sur l’App Store et dans les Apple Store l’accès aux applications censées rendre plus agréable la vie des autistes.

Lire l'article

 

PCH : la CNSA publie le guide destiné aux MDPH pour l'attribution des aides humaines.

Son ambition première est d'aider les professionnels des MDPH "à identifier les temps d'aide nécessaires en fonction des besoins des personnes puis de déterminer les temps d'aide pouvant être financés au titre de ce volet, par l'apport de repères" et non pas de "normes", se défend la CNSA dans ce guide, qui aborde les actes essentiels, les frais liés à une activité professionnelle ou encore les besoins éducatifs couverts par la PCH, en lien avec les autres prestations existantes, à domicile ou en établissement.

Le guide sur l’accès à l’aide humaine de la PCH

 

  • Appels à projets et à contributions

Enquête sur les besoins des adultes autistes. Appel à témoignages.

En 2016, Josef Schovanec a été chargé par la secrétaire d’État, Ségolène Neuville, d’une mission sur l’emploi des personnes autistes, en préparation du 4ème plan autisme. Asperansa s’est saisie de cette occasion pour enquêter auprès d’adultes autistes sur leurs besoins et souhaits.

Le résultat de ces entretiens (document PDF) auprès d’une vingtaine d’adultes a été transmis à Josef et à différents interlocuteurs.

Aujourd’hui, Asperansa, en collaboration avec d’autres associations, lance une large enquête pour vérifier et approfondir les résultats précédents. Cette enquête est anonyme. Les résultats seront publiés sur le site d’Asperansa. De premiers résultats seront établis le 30 avril 2017 : mais l’enquête continue jusqu’à l’université d’automne de l’ARAPI, en octobre 2017.

Accès au questionnaire

 

La CNSA lance un appel à projets pour encourager des équipes de professionnels et de chercheurs français à étudier comment nos voisins européens accompagnent les personnes en situation de handicap ou de perte d’autonomie. Cet appel à projets contribue à la stratégie quinquennale d’évolution de l’offre médico-sociale, dans ses volets polyhandicap et handicap psychique.

Et nos voisins européens, comment font-ils ?

 

L’appel à candidatures pour la deuxième enquête de coûts Serafin-PH, sur les données 2016, et qui sera réalisée en 2017, vient d’être publié sur le site de l’ATIH :

Enquête de coûts Serafin-PH  2016

 

La CNSA, la Drees et l'Iresp lancent un appel à projets de recherche sur les dispositifs d'accompagnement des personnes handicapées

Dispositifs et modalités d’accompagnement des personnes handicapées dans les établissements et services médico-sociaux

 

Appel à projet de la Fondation de France

Recherche sur l’autisme et le développement de l’enfant

 

  • Recherche

Autisme et déficiences intellectuelles : la communication entre les neurones mise en cause.

Une étude collaborative internationale, coordonnée par Frédéric Laumonnier (Unité 930 « Imagerie et Cerveau » Inserm/ Université de Tours) et Yann Hérault de l’Institut de génétique et de biologie moléculaire et cellulaire (Inserm/ CNRS/ Université de Strasbourg), apporte des données nouvelles et originales sur le rôle physiopathologique des zones de contact entre les neurones dans certains troubles cérébraux. L’étude révèle que la mutation d’un des gènes impliqués dans les déficiences intellectuelles et l’autisme entraine un dysfonctionnement au niveau des synapses, structures essentielles pour la communication neuronale. Les travaux sont parus le 18 avril 2017 dans la revue Molecular Psychiatry.

Lire l'article de Presse Inserm

Blog Santelog

Nombreux cas de rougeoles dans le Minnesota : Des activistes anti-vaccins ont rencontré à plusieurs reprises des familles d’origine somalienne au Minnesota (USA), dans le but de les convaincre des risques de la vaccination. Résultat : une montée en flèche des cas de rougeole chez les enfants de la communauté. Parmi ces activistes : Andrew Wakefield, l'auteur de la fable de 1998 sur un lien entre vaccin et autisme. Avec près de 50 cas de rougeole jusqu’ici recensés en moins de six semaines, il s’agirait de la pire éclosion de rougeole dans cet État du Nord des États-Unis, depuis trois décennies.

Victoire des anti-vaccins : 50 cas de rougeole d'un seul coup

 

Dépakine : entre 2.000 et 4.000 cas de malformations majeures. Les troubles neuro-développementaux sont plus fréquents, comme l'autisme "qui va entraîner une dépendance et nécessiter l'aide d'une tierce personne à vie", souligne Marine Martin, présidente de l'APESAC, association de victimes.

Dépakine : entre 2.000 et 4.000 cas de malformations majeures

 

Les antidépresseurs en début de grossesse pas liés à un risque accru d'autisme. Les femmes traitées avec des antidépresseurs pendant le premier trimestre de grossesse ne voient pas augmenter le risque que leurs enfants souffrent d'autisme, d'hyperactivité ou du trouble du déficit d'attention (TDA) contrairement à ce que de précédentes recherches suggéraient, selon une vaste étude publiée mardi.

Article de sciences et avenir

 

Des probiotiques pour traiter l'autisme ?

Michel Neunlist, Directeur de recherche à l’Institut des Maladies de l’Appareil Digestif (CHU de Nantes) nous parle des dernières avancées scientifiques concernant les relations entre intestin et cerveau, microbiote (flore intestinale) et maladies neurodégénératives. Il évoque aussi les perspectives thérapeutiques révolutionnaires liées à une meilleure connaissance des bactéries nichées au creux de notre ventre.

Article sur Arte Tv

 

Autisme Information Science : Blog d'information et de nouvelles scientifiques sur l'autisme.

http://autisme-info.blogspot.fr/

 

  • Actualités du handicap 

Guide pratique sur l'attribution de l'AAH

Outil d'aide à la décision – 2017

 

Le handicap, priorité pour Macron : les handicapés français en Belgique vont-ils partir? Il en a fait une des priorités de son quinquennat. Le nouveau président français Emmanuel Macron veut faire du handicap une thématique centrale de son mandat.

Article de RTBF

 

Les mesures visant à stopper les départs "forcés" de personnes handicapées vers des établissements en Belgique devront continuer à faire l'objet de crédits dédiés "pendant plusieurs années" pour avoir un effet, selon un rapport publié mardi.

Handicap: besoin de nouveaux crédits dédiés pour enrayer les départs en Belgique (Igas)

 

Les pistes de l'IGAS pour le dispositif de lutte contre les départs contraints en Belgique. Suivre et évaluer, au fil du temps, la mise en oeuvre du dispositif visant à mettre un terme aux "départs forcés" de personnes handicapées en Belgique. C'est l'objectif du rapport établi par l'inspection générale des affaires sociales et remis mardi 28 mars à Ségolène Neuville, et qui constate que la politique des départs a continué d'être forte début 2016. L'IGAS formule donc dix recommandations visant à améliorer l'efficacité de la politique engagée.

Lire le rapport

 

Choc de simplification : 11 nouvelles mesures "handicap". Reste à savoir si ces intentions seront suivies d'effet. A nouvelle élection, nouvelle majorité, nouvelles promesses et nouveaux renoncements !

Handicap.fr

 

Handeo’scope : la diversité des fonctionnements des Maisons Départementales des Personnes Handicapées (MDPH).

Le Conseil de l'Europe appelle à fermer les structures de handicap, jugées "ségrégatives". La nouvelle stratégie handicap 2017-2023 du Conseil de l'Europe  a été publiée. Présentée officiellement à Nicosie (Chypre) le 27 mars dernier après adoption fin novembre 2016, elle entend "encourager tous les citoyens à œuvrer ensemble afin d’améliorer la qualité de vie des personnes handicapées". Un cap que les États membres souhaitent atteindre en axant l'effort sur la capacité plutôt que sur le handicap.

Droits de l’homme: Une réalité pour tous

 

Formation Travail social et autisme - un audit ravageur. Une instruction ministérielle vient de publier les résultats d'un audit des contenus des formations dans le travail social concernant l'autisme : 14% seulement des organismes dispensent une formation basée sur les recommandations de bonnes pratiques professionnelles. Un résultat atterrant, mais pas vraiment étonnant.

Formation Travail social et autisme - un audit ravageur

 

La région devient l'interlocuteur unique des établissements de formation au travail social : On saura vers qui protester contre les 75% d’organismes qui enseignent n’importe quoi sur l’autisme.

Décret relatif à l'agrément des établissements de formation pour dispenser une formation préparant à un diplôme de travail social

 

Macron candidat : Lettre ouverte d'Emmanuel Macron sur le Handicap. Cette lettre a été envoyée aux personnes qui ont répondu au questionnaire sur le handicap de « En Marche ».

Lettre ouverte sur le handicap

 

Macron président : 1ères pistes sur sa politique handicap. Au nom d'En Marche!, Marie-Anne Montchamp dévoile l'état d'esprit et les intentions du président élu sur sa politique handicap. Hausse de l'AAH, recrutement d'AVS... Elle affirme que ces objectifs sont "atteignables".

1ères pistes sur sa politique handicap

 

25 milliards pour la CNSA en 2017 : ça sert à quoi ? : Le Conseil de la CNSA approuve les comptes 2016 mais se préoccupe de l'avenir malgré un budget en hausse en 2017. Malgré le coup de pouce prévu en 2017, le Conseil de la CNSA a dit son inquiétude sur les ponctions opérées sur ses fonds propres. Des chantiers importants mobilisent les ressources, notamment, dans le champ du handicap, celui d'une "réponse accompagnée pour tous".

Handicap.fr

 

PCH et RSA : Un Conseil Départemental condamné à verser plus de 7000 € de RSA à une mère d’enfants handicapés. L'association TOUPi a accompagné les familles pour les aider dans la procédure judiciaire.

Jurisprudence/RSA - Toupi

 

  • Documents administratifs

Arrêtés, décrets et questions parlementaires. (MSSH)

Le décret sur les dispositifs ITEP vient d’être publié. Notre avis : Maintenant, il n’est plus besoin de passer par la MDPH pour sortir un enfant de l'école et l'envoyer en internat ITEP, sans aucun cadrage ni aucun garde-fou.  Il y a un nombre important d'enfants en ITEP qui dépendent de l'ASE et qui n'auront aucune protection. Comme le montre l'étude menée en Bretagne, 35% des enfants en ITEP ont un diagnostic de psychose infantile. On ne fait sauf exception que de la psychanalyse en ITEP. L'article de la loi santé sur le dispositif ITEP ne mentionne absolument pas de handicap psychique mais des difficultés psychologiques pouvant entraîner des difficultés d'apprentissage, à cause entre autres de problèmes de comportement. L'ANESM a publié un guide sur les comportements-problèmes et pourtant le décret n'y fait pas référence. C'est par la prévention qu'on répond aux comportements-problèmes, pas par l'enfermement et l'exclusion qui sont discriminatoires et maltraitantes.

Décret no 2017-620 du 24 avril 2017 relatif au fonctionnement des établissements et services médico-sociaux (…) relative à la modernisation de notre système de santé

 

Projet de décret relatif à la nomenclature des établissements et services sociaux et médico-sociaux accompagnant des personnes handicapées ou malades chroniques.

"Juridiquement pas définies", les autorisations délivrées aux établissements et services sociaux et médico-sociaux pour personnes handicapées peuvent, par leur complexité, générer des refus de prise en charge. Pour lever tout obstacle à la fluidité des parcours, la DGOS a donc élaboré une nomenclature simplifiée et opposable.

Le rapport de présentation de projet de décret

Le projet de décret

 

Décret sur les critères d'éligibilité à la PCH.

Décret n° 2017-708 du 2 mai 2017 modifiant le référentiel d'accès à la prestation de compensation fixé à l'annexe 2-5 du code de l'action sociale et des familles

Ce décret devra être réécrit. Selon les critères d'exclusion de l'éligibilité à la PCH, une personne avec une communication non verbale n'est pas éligible.

Autre critère d'exclusion :

Gérer sa sécurité

« Définition : Effectuer les actions, simples ou complexes, et coordonnées, qu'une personne doit accomplir pour réagir comme il le faut en présence d'un danger.

« Inclusion : Eviter un danger, l'anticiper, réagir, s'en soustraire, ne pas se mettre en danger.

« Exclusion : Prendre soin de sa santé (assurer son confort physique, son bien-être physique et mental, avoir un régime approprié, avoir un niveau d'activité physique approprié, se tenir au chaud ou au frais, avoir des rapports sexuels protégés …)."

 

Décret du 5 mai 2017 relatif aux conditions techniques minimales d'organisation et de fonctionnement des centres de ressources autisme (CRA)

Décret n° 2017-815 du 5 mai 2017

 

La circulaire concernant les missions des AVS vient de paraître

Missions et activités des personnels chargés de l'accompagnement des élèves en situation de handicap

 

 

 

Isabelle RESPLENDINO

Danièle LANGLOYS

Anne FREULON

Christian SOTTOU

 

 

 

Autisme France Association  loi 1901 reconnue d’utilité publique.  1175 avenue de la République - 06550 LA ROQUETTE SUR SIAGNE e-mail : autisme.france@wanadoo.fr Tél : 04 93 46 01 77 - Fax : 04 93 46 01 14


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