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"Au bonheur d'Elise"
cra
2 avril 2020

GNCRA -> Soutien aux Personnes Autistes Isolées

 

Soutien aux Personnes Autistes Isolées

Dans les 24h (sauf weekend), nous reprenons contact avec vous pour un échange avec un professionnel de CRA. Un suivi sera proposé, si nécessaire, pour accompagner au mieux les personnes autistes adultes isolées durant le confinement.

https://gncra.fr

 

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25 mars 2020

Covid-19 : Les Fiches du GNCRA -> Anticiper et gérer les comportements problèmes pendant le confinement

 

Covid-19 : Les Fiches du GNCRA

Anticiper et gérer les comportements problèmes pendant le confinement Au regard de la situation de confinement et des changements de rythme et de routine qu'elle engendre pour vos enfants, la fréquence d'apparition des comportements défis peut augmenter de façon significative.

https://gncra.fr

 

21 mars 2020

Coronavirus : aides et idées | Craif - Centre de Ressources Autisme Ile-de-France

 

Coronavirus : aides et idées | Craif - Centre de Ressources Autisme Ile-de-France

(MAJ : 19/03/2020) Retrouvez sur cette page, toutes les aides, idées, initiatives et outils qui pourront vous aider dans le quotidien avec des personnes autistes. N'hésitez pas à nous faire partager vos idées, trucs et astuces en envoyant vos messages à doc@craif.org Cette page sera mise à jour régulièrement.

https://www.craif.org

 

30 janvier 2020

Trois ans d'attente pour obtenir un diagnostic au Centre de ressources autismes à Lille : Inacceptable

 

- Trois ans d'attente pour obtenir un diagnostic au Centre de ressources autismes à Lille : " Inacceptable "

Difficultés de recrutement et de formation, 114 enfants en liste d'attente, près de 400 adultes... Obtenir un rendez-vous de diagnostic au Centre ressources autismes (CRA) de Lille, situé au CHU, relève de la mission impossible. " Inacceptable ", admet sa directrice.

https://www.lavoixdunord.fr

 

20 décembre 2019

CREAI PACA et Corse -> Les jeunes adultes bénéficiant de l'amendement Creton en PACA en 2019

 

CREAI PACA et Corse (Centre interRégional d'Etude, d'Action et d'Information Provence-Alpes-Côte d'Azur et Corse en faveur des personnes en situation de handicap et/ou d'inadaptation)

accueil > Études et publications > Détail d'une publication Éditeur : CREAI PACA et Corse Date de parution : octobre 2019 La transformation de l'offre médico-sociale, souhaitée par le Premier ministre, devrait permettre de diminuer le nombre des personnes bénéficiant de l'amendement Creton de 20% par an, sur la durée du PRS.

http://www.creai-pacacorse.com

 

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12 décembre 2019

CRA Aquitaine - TSA, Guide explicatif pour les familles

 

CRA Aquitaine - TSA, Guide explicatif pour les familles

Ce guide du CRA Aquitaine s'adresse aux parents qui ont un enfant ayant reçu le diagnostic de TSA. Il a pour objectif de soutenir les parents, de les informer, de leur apporter un éclairage sur leurs droits et les aides administratives et de les conseiller.

https://gncra.fr

 

5 décembre 2019

14 décembre au CRAIF, Apte organise un café des parents

1 décembre 2019

Enquête Asperansa - Besoins des adultes autistes

article publié sur Médiapart

1 déc. 2019
Par Blog : Le blog de Jean Vinçot

L'analyse approfondie des résultats d'une enquête renseignée par des adultes autistes.

 

Après avoir mené une enquête sous forme d'entretiens en 2016 (rapport), Asperansa - association regroupant des familles et des personnes autistes - a recueilli sur Internet à des réponses par questionnaire. 573 personnes y ont participé.

Certains des résultats ont été présentés dans le cadre du groupe de travail adultes pour la préparation du 4ème plan autisme.

Asperansa a confié l'analyse du questionnaire à Amélie Tsaag Varlen, personne autiste ayant des compétences en la matière.

Son analyse a été diffusée lors de la dernière Université d'Automne de l'ARAPI.

 Elle est en ligne sur le site d'Asperansa (version PDF 98 pages).


1.Méthode, échantillon et recrutement

 © Blequin https://blequin.blog4ever.com/quelques-dessins-sur-l-autisme-et-le-handicap © Blequin https://blequin.blog4ever.com/quelques-dessins-sur-l-autisme-et-le-handicap

Ce questionnaire fait suite à l’enquête menée sur les besoins des adultes autistes, publiée le 16 octobre 2016, également par l’association Asperansa, et en particulier Guillaume Alemany.

Il a été proposé prioritairement aux membres du forum de cette association, âgés de plus de 16 ans, à partir du 6 avril 2017. Il est resté ouvert jusqu’au 13 avril 2018. Durant ce laps de temps, des membres du forum ont proposé à d’autres personnes concernées d’y répondre, notamment via les réseaux sociaux.

Si la méthode présente des faiblesses communes aux questionnaires longs auto-administrés et aux questionnaires à recrutement associatif (manque de diversité des répondants, partage d’éléments de culture communs, marge d’erreur plus grande que sur les questionnaires administrés par un tiers, possibilité pour une même personne de répondre deux fois), la taille de l’échantillon des répondants permet de s’en affranchir en partie, puisque 573 personnes ont participé, dont 415 ont fourni des réponses complètes.

De par l’objet de l’association et l’accès via son forum, les répondants sont principalement des personnes diagnostiquées ou auto-diagnostiquées avec un syndrome d’Asperger1.

Cette enquête, après la caractérisation des besoins des adultes autistes effectuée en 2016, permet de quantifier plus précisément les besoins spécifiques, et d’obtenir un panorama plus précis quant aux habitudes de vie, aux besoins d’aides à l’autonomie, à la scolarité, ou encore à l’emploi, des adultes autistes en France.

Elle peut, à ce titre, s’articuler avec l’enquête du CRAIF consacrée à la qualité de vie des adultes autistes, publiée en avril 20182 ; à la différence majeure que l’enquête du CRAIF fut très majoritairement remplie par des aidants, et ne part pas directement des besoins exprimés par les adultes autistes.

A suivre sur le site d'Asperansa

L'enquête est illustrée par Blequin.

 © Blequin https://blequin.blog4ever.com/quelques-dessins-sur-l-autisme-et-le-handicap © Blequin https://blequin.blog4ever.com/quelques-dessins-sur-l-autisme-et-le-handicap

 

15 octobre 2019

Université ARAPI : Autisme et troubles mentaux à l'âge adulte 3

 

Université ARAPI : Autisme et troubles mentaux à l'âge adulte 3

Mercredi matin 9 octobre, le Dr Hélène Vulser, psychiatre, responsable du centre de diagnostic et d'évaluation adultes à l'hôpital de la Pitié Salpêtrière (Paris) a planché sur " autisme et troubles mentaux à l'âge adulte". Elle mène également des travaux de recherche en Allemagne.

https://blogs.mediapart.fr

 

14 octobre 2019

Brest -> Hors normes, le film, provoque l'émotion du public - Sortie nationale le 23 octobre

article publié sur Ouest France

Brest. Le film « Hors normes » provoque l’émotion du public

Sébastien Mirault, psychologue au CRA, a répondu aux nombreuses questions du public.
Sébastien Mirault, psychologue au CRA, a répondu aux nombreuses questions du public. | OUEST-FRANCE


Le film « Hors normes », d’Olivier Nakache et Éric Toledano, était projeté en avant-première, vendredi 11 octobre, au multiplexe Liberté, à Brest. En présence de Sébastien Mirault, psychologue du Centre de ressources Autisme Bretagne.

La salle était comble et l’émotion palpable. Difficile en effet de ne pas être touché par ce film choral sur l’autisme. Vincent Cassel et Reda Kateb incarnent Bruno et Malik, des encadrants hors pair pour des jeunes hors normes. Mais on n’oublie pas non plus tous ceux qui, des deux côtés du miroir, donnent de l’épaisseur à ce récit sans pathos et réellement documenté.

« Au début, c’est un combat »

On a retenu deux phrases. « Je pense aux jeunes parents. Au début, c’est un combat. Après, il y a ceux qui vous regardent et ceux qui ne vous regardent plus. » « Plus vous êtes considéré comme un cas complexe, et plus vous avez de chance de rester cloîtré chez vous. »

C’est d’ailleurs ce sentiment d’abandon, évoqué par des parents, des professionnels de l’Education nationale, des accompagnants, des autistes eux-mêmes, qui est ressorti lors de l’échange avec Sébastien Mirault, le psychologue du Centre de ressources Autisme Bretagne (CRA). On se souviendra qu’il faut parler « d’un trouble du spectre de l’autisme, pour bien rendre compte de la diversité des situations », comme le rappelle ce dernier. En effet, chaque cas est différent.

« Hors normes », un film d’Eric Toledano et Olivier Nakache, avec Reda Kateb et Vincent Cassel. | CAROLE BETHUEL

« Un vrai savoir des encadrants »

À noter également, poursuit le psychologue, que « ce qui est proprement thérapeutique dans l’autisme, c’est l’éducatif. Un ensemble de stratégies éducatives qui ne reposent pas que sur les bonnes volontés, mais sur un vrai savoir des encadrants, capables de mettre en place des protocoles et possédant une compréhension des différents enfants qui leur sont confiés. Mais on a aussi besoin du médical parce qu’il y a un trouble du développement cérébral organique dans l’autisme, qui est souvent associé à d’autres troubles ».

Une exposition sur les actions du Centre de ressources Autisme Bretagne est visible jusqu’à la fin du mois au Liberté.

Sortie nationale de Hors Normes, mercredi 23 octobre .

21 septembre 2019

Brest - L'Europe - Centre de ressources autisme de Bretagne. Inauguration des nouveaux locaux

 

Brest - L'Europe - Centre de ressources autisme de Bretagne. Inauguration des nouveaux locaux

L'inauguration du pôle Services du domicile et des nouveaux locaux de l'UAC (Unité d'appui et de coordination) du Centre ressources autisme Bretagne (CRA) a eu lieu ce vendredi au 3, rue Édouard-Belin. Le CRA est un dispositif composé de six unités travaillant en étroite collaboration.

https://www.letelegramme.fr

 

23 juillet 2019

Communiqué de presse - Autisme en Limousin : Le diagnostic et les interventions précoces pérennisés et renforcés

Communiqué de presse de l'ARS Nouvelle Aquitaine
23 juillet 2019

Image communiqué de presse
L’ARS Nouvelle-Aquitaine tient à réagir aux propos diffamatoires tenus par l’association Autisme Limousin. Les allégations fausses émises par cette association sont de nature à inquiéter les familles alors même que l’accès au diagnostic et aux interventions précoces pour les jeunes enfants présentant un trouble du spectre de l’autisme (TSA) est bien assuré.
Corps de texte

Comme annoncé en 2018, l’ARS Nouvelle-Aquitaine a pérennisé et renforcé l’activité de diagnostic et de prise en charge précoces des troubles du spectre de l’autisme (TSA) en Limousin.

Concernant le diagnostic des enfants de moins de 6 ans, les familles continuent de s’adresser au CHU de Limoges (service du Dr Eric Lemonnier) et, depuis le 1er juillet 2019, le CHU a également la responsabilité de structurer l’accès au diagnostic pour les enfants de plus de 6 ans (jusque-là assuré par une autre structure).

Depuis le 1er juillet également, la prise en charge précoce est assurée par des Services d'éducation spécialisée et de soins à domicile (SESSAD).
Ces évolutions permettent aujourd’hui d’étendre cet accompagnement aux familles de la Corrèze et de la Creuse qui n’y avaient auparavant que très peu accès.

Les familles du Limousin qui souhaitent faire évaluer leur enfant, dès leur naissance, afin de poser un éventuel diagnostic des TSA peuvent s’adresser au Centre Ressources Autisme (CRA) du Limousin, porté par le CHU de Limoges. L’objectif du CRA est de poser un diagnostic le plus tôt possible afin de maximiser les chances d’évolution du pronostic de l’enfant et de permettre une prise en charge précoce.

Le CRA Limousin, c’est :

  • 65 enfants de 0 à 6 ans qui ont été accueillis par le CRA depuis le début de l’année 2019,
  • 930 000 € de dotations de l’ARS.

Depuis le 1er juillet 2019, les enfants avec autisme diagnostiqué sont pris en charge par les Services d'éducation spécialisée et de soins à domicile (SESSAD) portés par les PEP 87, l’ALDP et la Fondation Jacques Chirac.

Comme le préconise la Haute Autorité de Santé, les interventions doivent se faire précocement, soit avant 4 ans et pour une durée pouvant aller de 18 mois minimum à 2 ans, soit jusqu’à l’âge de 6 ans. L’efficacité de ces interventions avant 4 ans est attribuée notamment au fait que le cerveau de l’enfant bénéficie avant cet âge d’une grande plasticité permettant un potentiel de développement neurologique important.

Les SESSAD d’intervention intensive précoce en Limousin c’est :

  • 107 places au total (contre 43 places avant le 1er juillet),
  • 66 places en Haute-Vienne, 36 en Corrèze et 5 en Creuse (avant le 1er juillet, cette activité concernait essentiellement les enfants de la Haute-Vienne),
  • Près de 4 millions d’euros alloués par l’ARS (37 500 € par place) auxquels s’ajoutent des moyens redéployés par les gestionnaires.

Les PEP 87 accompagnent actuellement les 15 enfants qui avaient déjà entamé un parcours d’intervention précoce avant le 1er juillet et 11 nouvelles admissions sont prévues pour septembre, tous âgés entre 0 et 6 ans,

L’ALDP accompagne actuellement 21 enfants dont 14 qui avaient démarré un parcours d’intervention précoce avant le 1er juillet. 16 de ces enfants ont plus de 4 ans.

Une durée d’autorisation de fonctionnement de 15 ans renouvelables comme pour tout autre service médico-social (ce qui n’était pas le cas avant le 1er juillet durant la période d’expérimentation).

L’ARS a tenu ses engagements en garantissant la continuité des prises en charge débutées avant le 1er juillet 2019.

Elle a également augmenté significativement le nombre de places pour permettre aux enfants de la Corrèze et de la Creuse de bénéficier d’une prise en charge précoce.

Enfin, l’ARS a conforté le CHU de Limoges dans sa responsabilité médicale et universitaire en matière de diagnostic et de prise en charge des TSA en Limousin.

23 juillet 2019

Documentation - Hand-AURA (anciennement Réseau de santé AURA 77)

 

Documentation - Hand-AURA (anciennement Réseau de santé AURA 77)

L'accès aux soins somatiques est un droit pour tous (loi du 11 février 2005) Plan Autisme 2008 - 2010 : la mesure 14 renforce l'accès au soin Plan Autisme 2013 - 2017: la fiche action n°16 " améliorer l'accès aux soins somatiques " Stratégie Nationale 2018 - 2022 pour l'Autisme

https://www.hand-aura.org

 

26 juin 2019

La stimulation, thérapeutique pour les personnes autistes, mérite d'être acceptée.

25 juin 2019
Par Blog : Le blog de Jean Vinçot

Les comportements rythmiques et répétitifs sont une caractéristique de l'autisme. Des experts ont considéré que cela entravait l'apprentissage. Ces comportements apparaissent efficaces, et une étude chez des adultes autistes le confirme.

 

Lessive d'autiste © Luna TMG
Lessive d'autiste © Luna TMG

spectrumnews.org  Traduction de "Stimming, therapeutic for autistic people, deserves acceptance"
par Steven Kapp / 25 juin 2019

Steven Kapp © Spectrum News Steven Kapp © Spectrum News

Expert : Steven Kapp - Chercheur associé, Université d'Exeter

Les comportements rythmiques et répétitifs sont une caractéristique de l'autisme. Les battements de mains, les mouvements circulaires, le balancement du corps, les vocalisations comme les grognements et les marmonnements, et d'autres habitudes peuvent être inquiétants pour les personnes qui ne les connaissent pas bien. Les scientifiques et les cliniciens s'interrogent depuis longtemps sur la signification de ces comportements et sur la façon d'y réagir.

Pendant de nombreuses années, les experts ont pensé que les mouvements répétitifs résultaient de privations, voire de traumatismes, et qu'ils entravaient l'apprentissage. Le psychologue Ole Ivar Lovaas, un des premiers spécialistes de l'autisme, les aurait qualifiés de " comportement poubelle ".1 Il a fait de la suppression de ces habitudes une priorité. Lovaas et ses disciples ont soumis à des chocs électriques, crié, secoué et giflé des enfants autistes 2. D'autres ont prescrit des antipsychotiques et d'autres stupéfiants. Même dans les paradigmes de traitement parfois plus doux d'aujourd'hui, les thérapeutes forment souvent les enfants à avoir des " mains tranquilles " plutôt que des mains qui battent librement des ailes 3.

Mais de plus en plus de preuves suggèrent que les comportements répétitifs ont été mal compris - et qu'ils peuvent en fait être incroyablement utiles. Mes collègues et moi avons constaté que ces comportements donnent aux personnes autistes un sentiment de contrôle, les aidant à faire face à des stimuli externes écrasants, et une façon de calmer et de communiquer leur humeur. D'un autre côté, de nombreuses personnes autistes disent que le fait d'adopter des comportements répétitifs leur donne l'impression d'être des parias sociaux.

Les adultes autistes ont défendu leur droit à ces comportements. Réclamant le terme technique " comportements d'auto-stimulation " comme " stimming ", ils ont des blogs, des vlogs (journaux vidéo) et des livres qu'ils publient eux-mêmes et qui révèlent comment cela les aide à faire face 4. La société doit prendre les devants et accepter ces comportements en comprenant leurs avantages.

Une émotion incontrôlable

Les débats théoriques tournent autour de la raison pour laquelle les personnes autistes sont stimulées, de nombreux experts estimant que ces comportements sont sans but. Dans une étude publiée plus tôt cette année, mes collègues et moi avons interviewé 31 adultes autistes au sujet de leur comportement en matière de stimming 5. Il s'agit du premier article révisé par des pairs dont j'ai connaissance qui a permis de recueillir des données approfondies sur l'agitation directement auprès de personnes autistes.

L'une de nos constatations les plus remarquables est que même si de nombreux participants ont dit que leurs stimuli sont automatiques et incontrôlables, aucun ne les déteste de façon constante. La plupart des gens ont décrit les comportements comme calmants, et personne n'a contredit ce fait pour les stimuli qui ne causent pas de blessures.

Une autre conclusion clé est que les stimuli sont une réaction à une surcharge sensorielle (comme une pièce bruyante) ou à des pensées dominantes (comme l'anxiété au travail). Que la source soit le monde extérieur ou l'esprit d'une personne, le résultat est un état que nous appelons " émotion incontrôlable ". Les personnes autistes peuvent être submergées par les sensations, les nouvelles informations et leurs propres pensées. Les participants à l'étude nous ont dit que l'agitation apaise ces sentiments intenses et les aide à retrouver un sentiment de contrôle.

"Cela métamorphose en quelque sorte tout ce qui est dans votre corps pour aller à cette vitesse ", a dit un participant masculin, " alors ça aide en quelque sorte à tout réprimer ".

Le stimming sert aussi parfois de moyen pour les gens de communiquer leurs humeurs. Les participants ont dit qu'ils stimulent parfois par joie ou excitation et d'autres fois par anxiété ou ennui, mais que l'émotion colore le comportement. Par exemple, un battement des mains qui reflète un état émotionnel positif implique souvent de tendre les bras vers l'extérieur et de faire un mouvement d'agitation, alors qu'en raison de la détresse, les personnes autistes ont tendance à garder leurs mains et leurs bras près du torse.

Les participants ont rapporté que certains membres perspicaces de la famille et des amis proches savaient "lire" leurs émotions en observant les nuances de leurs comportements stimulants. Il est évident qu'une telle compréhension est la clé de l'acceptation sociale de l'agitation.

Briser les règles

Enfin, la plupart des participants ont dit avoir été confrontés au jugement social et au rejet en raison de leurs agitations. Beaucoup d'entre eux se sentaient régulièrement exclus de la société et pensaient qu'ils étaient perçus comme bizarres ou immatures.

En réponse au rejet, les participants ont caché leurs stimuli (par exemple, sous un bureau), les ont remodelés (par exemple, en remplaçant les battements de mains par des activités comme le tennis et les échecs qui engagent les mains et les bras) et les ont réprimés (en se remuant seulement quand ils étaient seuls ou autour des gens qui les acceptaient).

L'une des participantes à notre étude s'est souvenue qu'enfant, elle aimait faire des pirouettes et des balançoires, mais qu'elle s'est rendu compte plus tard que ces comportements sont inacceptables. "En fait, c'est encore merveilleux s'il n'y a personne et que je peux sauter, ou si je peux tourner, et c'est comme si j'enfreignais les règles ", dit-elle.

La suppression des stimuli est loin d'être bénéfique, a montré notre étude. L'effort demande beaucoup d'énergie et donne aux gens l'impression, selon les mots d'une autre participante, d'être "plus sur les nerfs". Les éducateurs ont souvent considéré les stimuli comme une distraction, mais de nombreuses personnes autistes disent que c'est le contraire.

Les stimulations sont l'équivalent du griffonnage, disent-ils, libérant l'esprit pour qu'il puisse se concentrer sur d'autres choses.

Néanmoins, les tentatives thérapeutiques visant à éliminer l'agitation demeurent courantes. L'approche est malavisée parce qu'elle prive les gens d'un moyen essentiel d'adaptation. Une mise en garde : certaines formes d'agitation, comme les coups à la tête, sont nocives et justifient un traitement délicat et concerté. Aucun participant ne voulait s'infliger des stigmates d'automutilation, qui étaient involontaires.

Les mains bruyantes

J'espère qu'une plus grande sensibilisation aux expériences des personnes autistes en matière d'agitation rendra plus acceptés les comportements répétitifs tels que le claquement de doigts ou le couinement - non seulement dans les salles de classe mais aussi dans les supermarchés, les cinémas et tous les lieux publics.

Le mouvement de la neurodiversité, qui célèbre l'autisme à la fois comme une façon d'être et un handicap à accepter et à soutenir, a adopté la stimming. Le cri de ralliement provocateur est " mains bruyantes"4 . Stimtastic, qui vend des jouets stimulants et des bijoux à croquer, et Stim Your Heart Out, un projet de danse qui encourage l'agitation dans la société en général, font partie des ressources de Stimming.

La façon d'aider les personnes autistes n'est pas de les décourager de remuer, mais de s'attaquer à certaines raisons de leur stimulation : la surcharge ou la détresse sensorielle. Nos participants ont mentionné plusieurs modifications environnementales, y compris des bouchons d'oreilles et des chapeaux à bord pour réduire l'apport sensoriel, des milieux qui répondent aux besoins des personnes autistes ou des horaires qui comprennent des pauses. Des données empiriques suggèrent que lorsque l'agitation n'est pas suffisante pour soulager le stress, les personnes autistes pourraient souhaiter prendre des médicaments calmants ou suivre une formation sur l'autorégulation émotionnelle.

Les recherches préliminaires que j'ai faites suggèrent qu'il y a despoints communs entre l'agitation et la " bougeotte " [fidgeting] que font les personnes neurotypiques. En fin de compte, il se peut que tout le monde remue, d'une façon ou d'une autre. Reconnaître ce fait pourrait faciliter l'acceptation.

Steven Kapp est chercheur universitaire en autisme et neurodiversité à l'Université d'Exeter au Royaume-Uni.

Références:

  1. Silberman S. (2015) Neurotribes: The legacy of autism and the future of neurodiversity. New York, NY: Penguin
  2. Grant A. (1965) Screams, slaps, and love. Life (pp. 87–97) Full text
  3. Richter Z.A. (2017) Melting down the family unit: A neuroqueer critique of table-readiness. In M. Rembis (Ed.), Disabling domesticity (pp. 335-348) New York, NY: Palgrave Macmillan
  4. Bascom J. (2012) Loud hands: Autistic people, speaking. Washington, D.C.: Autistic Self Advocacy Network
  5. Kapp S.K. et al. Autism Epub ahead of print (2019) PubMed

Que vient faire le fil à linge dans l'illustration de ce texte ?. Vous ne serez pas étonnés d'apprendre qu'il s'agit de la lessive de mon voisin autiste, soigneusement alignée, et immortalisée par Luna TMG.

Quand il était petit, il ne faisait pas de flapping (battement de mains). Il se bagarrait beaucoup dans la cour de récréation. C'était simple, il suffisait de lui susurrer un mot se terminant par "erb" pour qu'il parte en vrille.

Arrivé en 6ème, il était bien décidé à ne pas se se faire remarquer et à ne pas enclencher la "dynamique" destructrice qu'il avait connu quand il était en CLIS (ULIS) ou en classe ordinaire. Mais il s'est mis à faire du flapping. Il en avait bien évidemment besoin pour tenir pendant la journée de collège. Mais, pour ne pas se faire repérer, il allait dans les toilettes.

Depuis que je suis tombé dans l'autisme, en 2004, avec le diagnostic de ma fille, j'ai souvent entendu le Dr Eric Lemonnier, dans les groupes de paroles mensuels qu'il animait au CRA, expliquer que ces comportements répétitifs n'étaient pas à réprimer, seulement à les rendre socialement plus acceptables parfois.

Il a été ensuite remplacé par un professeur de pédopsychiatrie (je ne comprends pas pourquoi le gouvernement veut en augmenter le nombre, quand on voit le style de certains qui sont nommés). Voilà-t-il pas que notre cher homme vient assister à la première séance de la formation des aidants familiaux (mesure du 3ème plan autisme). Une participante demande ce qu'il faut faire en cas de flapping. Je donne cet exemple de notre lascar de 6ème. Je précise ensuite qu'il est donc utile qu'un collégien autiste puisse s'isoler, et que cela peut être bien sûr aux toilettes, mais aussi dans une autre pièce, comme un local derrière le bureau du CPE, une petite pièce au CDI ou à l'infirmerie.

Mais pour notre professeur, l'important, c'est que le flapping se déroule dans un "lieu où on expulse". Et il précise : "le lieu du caca".

Quel soulagement qu'il n'ait plus jamais mis les pieds dans ses formations pour aidants familiaux !

Un autre exemple concerne une personne autiste embauchée dans un CRA (centre de ressources autisme). Les locaux du CRA sont malheureusement dans un hôpital psychiatrique.

Cette personne a l'habitude de sortir en trombe du restaurant du personnel de l'HP. Mauvaise pioche ! On risque de la confondre avec les clients. Le cadre supérieur de santé va donc recadrer.

C'est une chose de ne pas sortir en trombe. L'effort doit porter sur un petit moment.

Il y a des pelouses et des arbres dans l'HP. Pour récupérer, la personne autiste aura besoin de courir dans le parc d'une certaine façon, de tourner autour des arbres.

Cela, c'était impossible à l'enlever à la personne autiste. Tant pis si elle peut être confondue avec les clients ... Ce n'était pas évident pour des personnels de l'HP de travailler avec des personnes qui étaient considérées comme étant de l'autre côté de la barrière.

Mais c'était possible pour des membres du CRA d'accepter ce comportement atypique de leur collègue autiste. Ce qui est acceptable dans un CRA doit aussi être acceptable dans la société.

20 mai 2019

ESAT et autisme - mission IGF/IGAS - 4ème plan

20 mai 2019
Par
Les Ministères ont lancé une mission d'inspection pour faire évoluer les ESAT. Sans poser la question de la place de l'autisme dans les ESAT. Le 4ème plan autisme est également plutôt léger sur la question, malgré le nombre de personnes concernées. Remarques et propositions.

 

Les ministères ont confié à l'Inspection Générale des Finances (IGF) et à l'IGAS (Inspection générale des Affaires Sociales) – ordre de préséance :)  ? - une mission concernant les ESAT.

The Little Workshop © Luna TMG
The Little Workshop © Luna TMG

La lettre de mission fait référence à l'évolution des publics accompagnés, avec la progression du handicap psychique.

Extrait lettre de mission à l'IGF et à l'IGAS © Ministères Solidarités et Santé, Travail, Action et Comptes publics, secrétariat d'2Etat PH
Extrait lettre de mission à l'IGF et à l'IGAS © Ministères Solidarités et Santé, Travail, Action et Comptes publics, secrétariat d'2Etat PH

Il n'est pas étonnant qu’elle ne fasse pas référence à l'autisme, parce que cette question a été mal identifiée – à mon avis - dans le cadre du 4ème plan autisme (appelé stratégie nationale de l'autisme au sein des troubles neurodéveloppementaux – TND).

Les ESAT dans le 4ème plan autisme

Certes la mesure 41 « Évolution de l'offre d'ESAT pour soutenir la politique inclusive d'emploi des personnes handicapées » existe, avec un indicateur : «  Nombre de travailleurs en ESAT hors les murs ». Page 102, il sera fait seulement référence à des exemples issus de la concertation [préparatoire au 4ème plan] de dispositifs « hors les murs » notamment en Hauts-de-France.

La Fiche de consensus ARS/DIRECCTE Bretagne, Hauts-de-France et Martinique « Accompagnement vers et dans l’emploi, maintien dans l’emploi des personnes avec TSA » indiquait notamment

4) ESAT hors les murs : les 3 bonniers (Orchies, 59) et le Chalet (Guidel, 56)

  • Les 3 bonniers : ESAT hors les murs accompagnant 14 travailleurs avec TSA au sein d’un atelier de l’usine Leroux à Orchies. L’objectif est d’apporter une réponse spécifique aux attentes de ce public sur leur lieu de travail : difficultés de communication, particularités sensorielles, besoin d’accompagnement rapproché, difficultés dans les interactions sociales
  • Le chalet : prestations similaires en direction de 9 adultes avec TSA travaillant au sein du parc animalier de Pont Scorff

Conditions de réussite :

  • Un accompagnement à la carte tenant compte des spécificités de chaque individu et de sa capacité de travail,
  • Un accompagnement global, prenant en compte tous les aspects de la vie sociale, vie quotidienne, formation

    Pour l'expérience du Chalet, voir l'intervention de Katy Bardouil :
Kathy Bardouil - Le Chalet - zoo de Pont-Scorff © chaîne youtube d'Asperansa

Le même rapport ARS/DIRECCTE proposait :

  • Développement et adaptation des services et structures spécialisées

Propositions :

  • Développer avec les collectivités territoriales des places de SAVS et de SAMSAH afin d’accompagner les personnes qui le nécessitent dans les différents aspects de leur vie

  • Développer les capacités d’accueil en ESAT pour ce public en adaptant les modalités de travail (ateliers adaptés aux profils sensoriels, séquençage des taches) et les locaux aux spécificités liées aux TSA,

  • Diversifier l’offre d’accompagnement des ESAT en proposant des modalités d’intervention hors les murs afin de favoriser la transition vers le milieu ordinaire,

  • Les ESMS peuvent être un support approprié pour développer des groupes d’apprentissages des habiletés sociales ou la pratique du job coaching (cf. exemple du service tremplin porté par les genêts d’or à Brest)

Document de travail sur l'emploi de 3 ARS/DIRECCTE pour la préparation du 4ème plan (pdf, 123.9 kB)

J'ai trouvé que les mesures du 4ème plan étaient insatisfaisantes sur cette question des ESAT.

L'autisme dans les ESAT

La question des ESAT concerne d'abord une partie des TND, les personnes déficientes intellectuelles et les personnes autistes. Le premier problème des ESAT, me semble-t-il, c'est qu'ils ont été créés en fonction du déficit intellectuel, et pas de l'autisme.

Il y a bien quelques ESAT spécialisés dans l'autisme (je connais ceux de Sésame Autisme ou le Chalet au zoo de Pont-Scorff, issu d'un dispositif original financé au départ par l'AGFIPH – qui en avait abandonné le financement parce que les autistes Asperger étaient trop lon de l'emploi. Voir Pierre Le Hunsec 2005).

Mais la plupart des ESAT sont susceptibles de rejeter des personnes autistes au motif qu'ils ne s'intègrent pas au groupe (en 15 jours de stage ...!!!!). Il y aurait des troubles d'inter-actions sociales chez les personnes autistes que çà ne m'étonnerait pas :). Un moniteur ou un éducateur peut aussi rendre définitivement mutique un adulte Asperger par une remarque inappropriée.

D'autre part, des adultes autistes orientés vers des ESAT peuvent les rejeter car le travail est inintéressant, que les échanges avec les collègues ne correspondent pas à leurs intérêts spécifiques, que le groupe est oppressant pour eux,  qu'il y a une surcharge sensorielle etc ...

Entre parenthèses, je voudrais mettre en garde contre les arguments marketing de nos associations et des dispositifs de l'emploi autism'friendly. Les personnes autistes aimeraient le travail répétitif. Mais un travail de con peut rester un travail peu intéressant (ou vice-versa). Un élément essentiel est que le travail puisse se relier aux intérêts spécifiques de la personne autiste : ainsi, à l'ESAT Le Chalet à Pont-Scorff, l'élément de stabilité est l'intérêt pour les animaux.

Statistiques

 Mais un tableau présenté dans le rapport de la Cour des comptes sur l'autisme est significatif. 43%  des adultes autistes sont en ESAT

© Cour des Comptes

Il est question de 21 500 personnes. C'est la catégorie identifiée la plus importante d'adultes autistes. « Identifiée », car en rapport avec établissement ou service médico-social (ESMS) ou un établissement sanitaire., à l'exclusion des personnes vivant en milieu ordinaire n'ayant aucun accompagnement (mais pouvant bénéficier d'une RQTH et/ou de l'AAH) « Identifiée » dans le sens d'avoir un diagnostic.

La Cour des Comptes a fait le choix de cumuler, dans ses statistiques, les items « autisme » et « psychose infantile » des enquêtes (dites ES-2010, ES-2014, actuellement ES-2018

C'est la seule solution pratique tant que n'aura pas été menée à son terme la mesure 37 du 4ème plan, visant à réévaluer les diagnostics dans les ESMS et le secteur sanitaire.

C'est ce qu'a fait aussi l'ARS de Bretagne et le CREAI Ile-de-France.

A cet égard, il est dommage que les CRA qui ont pratiqué ces réévaluations n'aient pas comparé le résultat de leurs investigations avec les données transmises dans le cadre de ces enquêtes statistiques. Cela aurait permis d'interroger la pertinence de ce cumul.

Les adultes autistes (dont une partie avec déficience intellectuelle associée) sont donc une partie importante des « usagers » d'ESAT – et une partie importante des personnes concernées dans le secteur médico-social et/ou sanitaire.

Inclusion ? Quelle horreur !

Parler d'inclusion ?  Horreur pour les représentants de l'association des directeurs d'ESAT (ANDECAT), qui réagissent à cette mission IGF-IGAS ou lorsqu'ils dénoncent la rapporteuse de l'ONU instrumentalisée par de petites associations de familles souffrantes ou par ke gouvernement qui joue un jeu dangereux.

En n'hésitant pas d'ailleurs à invoquer au passage l'avis des usagers d'ESAT pour lutter contre la politique intégriste d'inclusion de Sophie Cluzel (sic). Une bonne idée au passage, alors que les usagers d'ESAT ne sont pas reconnus comme des travailleurs comme les autres. Le code du travail ne les concerne que pour la partie hygiène et sécurité. Pas de délégués du personnel !

« Les espaces ordinaires ne peuvent pas intégrer des pathologies complexes, on court ici un risque d’exclusion. » Qui vise-t-on ? La déficience intellectuelle ? L'autisme ? Le handicap psychique ? Toutes « populations » se retrouvant dans les ESAT.

Mais si on veut bien se pencher sur l'expérience de l'entreprise Andros, on voit qu'une « pathologie complexe » comme l'autisme (seul un des ouvriers concernés est Asperger et s'exprime donc dans la vidéo sur le sujet) peut intégrer un « espace ordinaire », avec les aménagements adéquats. Cette expérience, commencée avec des dispositifs un peu dérogatoires, continue dans des dispositifs de droit commun, avec un travail en milieu ordinaire à mi-temps et un SAMSAH.

Le milieu ordinaire peut être adapté, mais aussi les ESAT. Or, la plupart du temps, ils n'ont pas de politique d'aménagement en fonction des capacités cognitives, sociales et sensorielles des personnes autistes.

Cela pose le problème éternel de l'importance relative de la spécialisation (en fonction des caractéristiques du handicap) et de la proximité. Si – et à la condition que [« dans la mesure où » disent les sénateurs] – des établissements « polyvalents »/ »généralistes » adaptent leur fonctionnement et leurs locaux aux caractéristiques des adultes autistes, il est possible d'assurer leur accueil et d'éviter l'usure.

A noter : cette réaction des directeurs d'ESAT est assez représentative de l'auto-justification des filières du médico-social, qui amène aussi à ne pas se poser la question de l'emploi pour les personnes orientées vers un foyer de vie (ou "occupationnel", en FAM ou même MAS*). Quand vous avez été orienté à 20 ans ...

Diversifier les métiers

Le groupe de travail n*2 sur les adultes autistes pour la préparation du 4ème plan avait préconisé :

Mesure 5 : Dédier des places en ESAT aux personnes autistes et encourager le développement des Entreprises Adaptées dans les secteurs d’activité porteurs et particulièrement adaptés aux profils et aux compétences des personnes autistes notamment :

  •  Les métiers liés à l'armée et/ou aux forces de l'ordre
  • Traduction-rédaction
  • Animaux-végétaux-nature
  • Art et artisanat : bois, cire, chocolat, tissus
  • Métiers liés à la mécanique : voitures, bateaux, avions, serrures...
  • Métiers des bibliothèques
  • Métiers liés à l’économie numérique et aux nouvelles technologies
  • Métiers de la restauration-hôtellerie
  • Métiers liés au développement durable
  • Métiers liés au secteur de l’autisme

Cette liste de divers métiers a été élaborée à partir des propositions du rapport de Josef Schovanec sur l'emploi des personnes autistes. Si elle a été faite d'abord dans l'idée d'emplois en milieu ordinaire (dont les entreprises adaptées), on peut s'en inspirer aussi pour des ESAT correspondant aux capacités cognitives et aux intérêts des personnes autistes.

Cette proposition n'a pas été retenue dans le cadre du 4ème plan. Il n'est question que d'emploi accompagné [= en milieu ordinaire]. Or, cette proposition correspondait à une première étape pour permettre l'emploi dans des entreprises classiques. Il s'agit de valoriser les compétences possibles des adultes autistes, pour diversifier leurs possibilités d'emploi.

A cet égard, le dispositif mis en place par le Ministère des Armées avec l'association AFG Autisme va permettre cette valorisation**.

Un levier pour faire évoluer les pratiques

La « fiche de consensus » mentionnait une mission assurée par le CRA Nord Pas de Calais et financée par l'ARS (financement reconduit depuis) :

Développement d’une mission de coordination régionale pour l’insertion professionnelle des adultes avec TSA par le CRA NdPC

Dans le cadre du programme autisme régional de l’ex-région Nord Pas de Calais, une mission de coordination régionale pour l’insertion professionnelle des personnes avec autisme a été confiée au CRA. Une chargée de mission insertion professionnelle, financée par l’ARS, a été recrutée, dans le cadre d’une expérimentation de 3 ans qui s’achèvera en mars 2018. Ce poste requiert une double expertise : sur l’autisme et sur la connaissance des réseaux de la formation, de l’insertion et du soutien à l’emploi dans les milieux ordinaires et spécialisés.

Les objectifs de cette mission sont de :

  • Repérer et valoriser les solutions d’accès à l’emploi (notamment en réalisant une cartographie/base de données),
  • Accompagner les projets innovants (appui technique, mise en lien des partenaires…)
  • Coordonner les parcours (60 personnes actuellement en suivi, en file active)
  • Animer les réseaux du milieu ordinaire et spécialisé (groupes de travail, conférences…)
  • Information, sensibilisation et formation (autisme et emploi, job coaching) à destination des milieux spécialisés ou ordinaires.

Certes, le 4ème plan (mesure 23) prévoit le « doublement »*** des crédits de l'emploi accompagné. Des postes de ce type devraient être généralisés dans chaque région, à mon avis (que je ne suis pas seul à partager), et ils pourraient être financés au titre de l'emploi accompagné. Mais l'intérêt du financement dans les Hauts-de-France, c'est qu'il s'intéresse aussi à l'emploi en milieu spécialisé (ESAT donc) et à l'insertion professionnelle (comme le dispositif Pass P'As). Qu'un CRA en soit porteur est un atout.

Pour résumer

  • il y a beaucoup d'adultes autistes dans les ESAT ;
  • il est nécessaire de les identifier pour améliorer leur accompagnement ;
  • les ESAT doivent apprendre à s'adapter aux capacités cognitives, sociales et sensorielles de leurs usagers autistes ;
  • les emplois peuvent être diversifiés ;
  • il y a des possibilités d'évolution vers le milieu ordinaire ;
  • il faut créer un dispositif pour impulser l'évolution des emplois proposés, tant en milieu ordinaire qu'en milieu spécialisé.

Bibliographie du CRA de Bretagne sur l'emploi

Insertion professionnelle - rapport du groupe de travail (CRA de Bretagne)

* je sais que c'est exceptionnel, mais je pense à mysterio qui au bout de 10 ans d'errance n'avait trouvé de lieu d'accueil qu'à la MAS de Saint-Sétiers en Corrèze. Après avoir exercé des activités de type professionnel dans une boucherie (intrépide le boucher) et dans le dépôt de pain du village, il sert les cliens aujourd'hui dans un ESAT "hors les murs" et vient d'avoir son permis de conduire.

** Il ne faut pas trop se fixer sur l'étiquette Asperger, car les compétences des adultes autistes ne sont pas réservées à ce diagnostic.

*** c'est un affichage : comme il n'y avait pas de crédits d'emploi accompagné spécifiquement orientés vers les personnes autistes, c'est un doublement à partir de rien. Ce qui ne veut pas dire qu'il ne s'agisse pas d'un effort significatif.

16 mai 2019

Retour sur le Forum des associations de familles et/ou de personnes autistes organisé par le CRAIF - 16.5.2019

Logo-CRAIFSaluons l'appui de la mairie du 12ème arrondissement qui accueillait l'évènement au sein de la Maison de la Vie Associative et Citoyenne du 12ème.

Les associations présentes venaient de toute l'Ile-de-France.

Merci au CRAIF pour son organisation sans faille qui a permis à tous les participants d'échanger sur un mode convivial et de partager leurs expériences.

Pour les stands l'après-midi le soleil était de la partie ...
L'évènement avait été annoncé ici.logo envol loisirs

Marie-Françoise tu nous as manqué mais j'ai présenté les activités proposées par Envol Loisirs en rappelant l'actualité de samedi prochain

 

Samedi 18 mai - Initiation Piscine à Fontenay sous bois

Brigitte nous a fait une présentation très intéressante de Trott'Autrement (voir ci-dessous)

Un succès à renouveler !

Merci à tous
Jean-Jacques Dupuis

28 avril 2019

Conférence Hand-AURA 28 mai 2019 -> Autisme : Particularités de la douleur ... Saint Thibault des Vignes

 

Particularités de la douleur, de la sensorialité et de la communication chez la personne autiste : impacts sur le comportement - Hand-AURA (anciennement Réseau de santé AURA 77)

Téléchargez le Programme de la Conférence Programme de la matinée : 8h45 à 9h15: Accueil des participants 9h15 à 9h30 : Ouverture de la conférence - Sébastien PAUTASSO-CHADOUTAUD (Directeur de l'Association Hand-AURA) 9h30 à 10h30 : Soins et douleur : Focus sur l'épilepsie - Dr Djéa SARAVANE (Centre Régional Douleur et Santé Mentale) 10h30 à 10h45 : Pause 10h45...

https://www.hand-aura.org



conférence AURA 77 conséquences de la douleur programme

28 avril 2019

Le Pôle de Compétences et de Prestations Externalisées - PCPE 77 - de Seine et Marne

 

PCPE 77 - Hand-AURA (anciennement Réseau de santé AURA 77)

D'améliorer la qualité des services et de permettre une plus grande accessibilité, continuité et efficacité : les personnes en situation de handicap n'ont plus à connaître par elles-mêmes l'organisation complexe du secteur du handicap pour accéder aux services répondant à leurs besoins et attentes;

https://www.hand-aura.org

 

10 avril 2019

Feu sur Sophie Cluzel : concours de communiqués !

10 avr. 2019
Par Blog : Le blog de Jean Vinçot


Efforts dérisoires des organisations de la psychiatrie pour faire monter la mayonnaise, en passant à côté des vrais sujets.

Samedi soir, la Chaîne Parlementaire PUBLIC SENAT projetait le documentaire "Rachel, l'autisme à l'épreuve de la justice".

copie d'écran Télérama
copie d'écran Télérama

Il doit être rediffusé. Toujours en replay sur Télérama..

Je me serai attendu devant ce documentaire très factuel à ce que les organisations représentatives des professions concernées s'expriment pour que çà s'arrête, pour que les "signalements" injustifiés s'arrêtent, que les personnes concernées bénéficient enfin d'un diagnostic précoce, que les experts arrêtent de fantasmer sur un syndrome de Münchhausen by proxy.

Non, c'est sur deux bouts de phrase sorties de leur contexte que les organisations de psychiatres font un concours de communiqué, du plus lèche-cul * (avec Claire Compagnon, c'est si bien - c'est pas sympa pour elle de la compromettre ainsi) à la plus radicale.

Voici donc les Dr Mathieu Bellahsen, Dr Alain Abrieu, Dr Parviz Denis, Dr Patrick Chemla, Dr Pierre Paresys, médecins responsables d’un pôle de psychiatrie adulte de service public qui déclarent que "toute nouvelle personne avec autisme qui sera hospitalisée dans le service devrait donc être transférée immédiatement au secrétariat d’État au handicap".

Après les 343 "salopes" qui ont lutté pour la liberté de l'avortement, faudra-t-il parler des 5 "salauds" qui refusent d'hospitaliser les personnes autistes ? A cause de deux bouts de phrase d'une ministre à la radio ?

C'est déontologique, çà ?

Ils me rappellent le Pr Botbol, qui lors d'un comité technique régional autisme à Rennes, avait déclaré, devant les représentants de l'association nationale des Centres de Ressources Autisme (ANCRA), qu'il ne prendrait pas en charge les enfants autistes des associations qui défendaient le Dr Eric Lemonnier ! **

Et le serment d'Hippocrate, bordel ?

Curieusement, ces  médecins responsables n'ont pas décidé de refuser les personnes autistes qui viennent aux urgences suite à une tentative de suicide. Cela aurait eu de la gueule !

On dirait cependant que c'est parce qu'ils n'y ont pas pensé, tellement les personnes autistes restent sous le radar de la psychiatrie, et que le fait qu'elles ont autant de risque de mourir suite à un suicide que les personnes schizophrènes n'est pas pris en compte.

La démarche pseudo-radicale de ces médecins responsables est identique à celle des gynécologues du SYNGOF menaçant de ne plus pratiquer l'IVG pour une question de prise en charge par l’État d'une assurance.

Par contre, pas le moindre début de réflexion sur les deux sujets en lien avec la psychiatrie dans l'interview de Sophie Cluzel :

  • comment assurer un diagnostic précoce de l'autisme ?
  • comment éviter des hospitalisations de longue durée*** des personnes autistes ?

* Les organisations signataires du communiqué soulignent néanmoins l'"esprit de co-construction, de confiance et de respect mutuels" qui préside au "travail mis en place depuis plusieurs mois grâce aux efforts conjugués de la déléguée interministérielle à la stratégie nationale pour l'autisme (Claire Compagnon, NDLR]) et du comité national de pilotage de la psychiatrie". Parmi les signataires, la Fédération nationale des associations d’usagers en psychiatrie (Fnapsy) ...Une association que je respecte, mais qui n'a pas de titre à se mêler du rôle de la psychiatrie dans l'autisme. Quel mépris ont ces associations de psychiatres pour prétendre s'appuyer sur les usagers ! Voir déjà communiqué du 13/09/2018. Mais n'imaginez pas qu'il y ait des représentants des personnes autistes et de leurs familles dans le comité national de pilotage de la psychiatrie.

** J'avais préféré lui demander ironiquement la liste des associations concernées, pour nous éviter des démarches inutiles dans son CRA. cool Mais un médecin présent avait parlé de "honte de la profession".

*** Admirez quand même la délicatesse : "personnes autistes sans solution du fait de troubles du comportement importants, de difficultés avec l’entourage familial et avec les institutions "

7 avril 2019

Autisme - Soutien à Sophie Cluzel

6 avr. 2019
Par Blog : Le blog de Jean Vinçot

Quand Sophie Cluzel définit quelques objectifs de bon sens concernant l'autisme, les associations de la corporation se dressent pour demander des excuses ! Mais sans le moindre retour critique sur les pratiques nuisibles aux personnes autistes et à leurs familles.

 

Certains se diront que j'ai viré ma cuti.

Aurais-je changé de bord depuis mes remarques critiques sur la mise en œuvre des mesures des plates-formes diagnostic et intervention précoce dans les troubles neurodéveloppementaux ?

Non, mais Sophie Cluzel a déclaré le 1er avril au micro de RMC, suivant Eric Favereau de Libération : "Avec notre plan, il s’agit de ne plus placer des enfants autistes devant des psychiatres.» (...) «Face à un spectre de l’autisme très large, il faut que l’on arrête de parler de psychiatrie.» Mettre «l’accent sur la détection et la prise en charge précoce des enfants autistes» et en finir avec «des prises en charge inadéquates dans des hôpitaux psychiatriques où ils n’ont rien à faire».

sophie-cluzel

Avec un sens de la nuance que nous ne lui connaissions pas, notre journaliste a titré : "Autisme, quand la secrétaire d'Etat déclare illégale la psychiatrie ".

Il s'agissait d'une interview radiophonique. Avec les inconvénients de l'exercice, qui ne favorise pas l'expression des nuances.

Je me permets de reproduire les messages sur Facebook de Danièle Langloys, présidente d'Autisme France :

  • "Il y avait longtemps que M. Favereau n'avait pas sorti d'âneries. S'il n'y a pas de raison de montrer du doigt les bons pédopsychiatres ou psychiatres qui posent les bons diagnostics et aident nos enfants, il reste que les enfants et adultes n'ont rien à faire dans les services de psychiatrie, surtout au long cours, et qu'il appartient aux généralistes et pédiatres de s'inscrire dans les parcours diagnostiques.
  • "Merci, Sophie, de dire haut et fort que nos enfants n'ont rien à faire dans les services de psychiatrie au long cours où l'argent public est gaspillé.
    Mais je ne dirai jamais assez merci aux courageux psychiatres qui font bien leur travail et nous défendent contre la secte obscurantiste qui sévit partout en France, à quelques exceptions près."

Aujourd'hui, c'est le bouquet. Le CNPP (11 syndicats et sociétés savantes) dénonce les "propos irresponsables" de la ministre.Apparemment incapable de contextualiser ces propos, et faisant semblant de se sentir collectivement attaqué.

N'ayant pas pris la peine de critiquer les mesures de la "stratégie nationale de l'autisme au sein des troubles neurodéveloppementaux", ces messieurs-dames se permettent à tête reposée et à l'unanimité de ciseler un communiqué pour exiger des excuses !

Des excuses, Léo Kanner les a présentées publiquement aux parents d'enfants autistes. Nous attendons qu'il en soit de même des organisations professionnelles de la psychiatrie française.

Cet après-midi, café-rencontre mensuel d'Asperansa. Les nouveaux parents présents ont tous décrit plusieurs années d'errance dans les CAMSP, CMPP, hôpitaux de jour, avant le diagnostic et la mise en œuvre en dehors de ces structures (l'un vient de récolter un signalement) ou à l'intérieur (proposition d'un groupe d'entraînement aux habiletés sociales) d'un accompagnement. Ils sont venus vers les associations, dont la nôtre, grâce à Internet, mais aussi conseillés par des psychologues, le CRA ou des pédopsychiatres. Y compris des pédopsychiatres longtemps hostiles au CRA, et à Asperansa qui le défendait.

J'ai décrit mes rapports plutôt chanceux avec la psychiatrie en ce qui concerne une de mes filles, autiste "Asperger". Ma (brève) culpabilisation par Bernard Golse, et ma révolte devant son double langage.

Dans le cadre du 4ème plan, doit se mettre en place un groupe de travail pour les sorties de la psychiatrie. Est-ce que ces sociétés savantes pensent que l’hôpital psychiatrique est un lieu de vie pour les personnes autistes ? Suivant un rapport de l'IGAS, plus de 60% des hospitalisations en isolement - souvent sous contention - de plus de 30 jours concernent des adultes autistes. Les hospitalisations au long cours les concernent beaucoup également, parce que le secteur médico-social n'arrive pas à assumer leur accueil. Les associations professionnelles trouvent-elles satisfaisantes cet état de fait ?  C'est pourtant ce que Sophie Cluzel dénonçait, à juste titre. Et sans jeter l'opprobre sur les psychiatres.

La politique de Sophie Cluzel n'exclut pas la psychiatrie. Je rappelle que j'ai critiqué, comme d'autres, le fait que les plate-formes de diagnostic et d'intervention précoces s'appuient sur les CAMSP et CMPP, alors que nous ne pouvons pas leur faire confiance dans leur majorité. Quand il y a des études systématiques, on arrive à une proportion de 6/7ème des structures qui ne respectent pas - volontairement ou par absence de formation - les recommandations de bonnes pratiques sur le diagnostic des enfants établies par la Fédération Française de Psychiatrie en 2005. Commencez par balayer devant votre porte avant d'aller aboyer contre la ministre dans l'unanimité corporatiste !

Le 13 septembre 2018, il y avait eu un beau communiqué unanimiste du même genre :

"À l’occasion de l’annonce par le Président de la République le 18 septembre 2018 de la stratégie de transformation du système de santé, les usagers patients, familles et professionnels de la psychiatrie veulent l’alerter solennellement sur la situation d’une gravité sans précédent à laquelle cette discipline est actuellement confrontée (...)

Des actions résultant de ses travaux sont d’ores et déjà engagées notamment des actions régionales dans le cadre de la mise en place d’un observatoire des soins sans consentement, postes universitaires en pédopsychiatrie, déploiement national du dispositif VIGILANS, soins de réhabilitation psycho-sociale, psychiatrie périnatale, prise en charge thérapeutique des personnes avec autisme, psychotraumatisme, modalités de financement … (...)

la psychiatrie doit pouvoir adosser son action sur ce travail sérieux de co-construction s’inscrivant dans la durée soucieux de fédérer l’ensemble des acteurs et se gardant des parasitages d’intérêts personnels ou de postures idéologiques."

Les usagers patients sont représentés dans ce communiqué par la FNAPSY, les familles par l'UNAFAM. Il n'y a personne pour représenter les personnes autistes et leurs familles. Aucune co-construction ! De plus, est-ce que ce n'est pas "idéologique" de considérer que les personnes avec autisme doivent avoir une prise en charge thérapeutique ? Est-ce que le dispositif VIGILANS (prévention de la récidive de la tentative de suicide) prend en compte les particularités de l'autisme ?

Comment pouvons-nous travailler avec ces gens-là qui excluent si violemment les personnes autistes et leurs familles ? Faut être maso.

Mais on ne demande pas mieux que de travailler avec des professionnels qui ne considèrent pas que les associations sont sectaires, que les parents sont contaminés par l'autisme de leurs enfants et obsédés par le fantasme du vol d'enfants ...

Comme Danièle Langloys l'a indiqué dans ses messages, nous nous réjouissons d'avoir des psychiatres compétents et respectueux des personnes autistes et de leurs familles, en commençant par ceux de l'ARAPI.

La séparation de la neurologie et de la psychiatrie française en 1968 explique en partie la situation actuelle. Une bonne partie des internes en psychiatrie souhaite toujours faire une spécialisation en psychanalyse : ce n'est pas étonnant pour des raisons culturelles, mais ce n'est pas un bon signe en faveur des personnes autistes. Ensuite, dans la pratique professionnelle et l'idéologie, il n'y aura pas photo entre un pédopsychiatre ouvert qui travaillera avec des enfants autistes et un prof de psychologie qui en verra deux dans sa pratique thérapeutique libérale (qui ne marche pas, dixit Jean-Claude Maleval).

Les troubles neurodéveloppementaux concernent 5 à 10% des enfants. La pédopsychiatrie est hors d'état de les diagnostiquer et de les accompagner. Il faut compter d'abord sur les pédiatres et les médecins généralistes. Pour les cas plus complexes, les pédopsychiatres resteront utiles - s'ils appliquent les RBPP de la HAS - pour faire un diagnostic différentiel.

Actuellement, en France, le diagnostic se fait par un médecin. Au Québec, par exemple, les diagnostics peuvent être faits par un psychologue. Compte tenu de la formation souvent inadéquate des psychologues en France, ce serait une mauvaise idée de leur confier cette mission. Mais les entretiens standardisés pour le diagnostic de l'autisme, l'ADI-R et l'ADOS, n'ont pas besoin d'être passés par un médecin. Il serait peut-être temps de former d'autres professionnels. Confier systématiquement ces entretiens à des médecins est le meilleur moyen de maintenir des goulots d'étranglement pour le diagnostic.

L'ADI-R (entretien avec les parents) dure une heure 30, jusqu'à 3 heures. Est-il raisonnable de rémunérer 60 € un médecin généraliste ou pédiatre pour faire cela, en analysant aussi les autres tests faits par des professionnels ?

Bien que nous ne soyons pas toujours d'accord, je rejoins Gilles Bouquerel, pédopsychiatre émérite de CMPP, pour dire que ce n'est quand même pas sorcier de diagnostiquer un enfant autiste.

Si le diagnostic n'a pas été fait dans l'enfance, cela peut-être plus compliqué ensuite. Le diagnostic doit se faire en tenant compte des comorbidités possibles, qui ne sont pas exactement celles de l'enfance. Les psychiatres sont bien placés pour le faire - s'ils sont bien formés au trouble du spectre de l'autisme. Voir cette présentation succincte faite par un CRA, qui permet de distinguer la problématique dans l'enfance, celle des troubles du neurodéveloppement, avec l'âge adulte, où l'exclusion, le harcèlement génèrent d'autres troubles.

Présentation CRA (pdf, 141.3 kB)

L'essentiel de l'accompagnement des personnes autistes, suivant les recommandations de la HAS, consiste en des interventions éducatives. Les intervenants/éducateurs seront autant que possible supervisés par des psychologues. Les orthophonistes sont les professionnels de santé qui participent massivement (80%) à la formation continue sur l'autisme : ils doivent intervenir le plus précocement possible, et, comme ils sont remboursés par l’assurance maladie, cela fonctionne assez bien. Il faut aussi trouver un accès et un financement aux intervenants/éducateurs.

A l'âge adulte, groupes d'entraînement aux habiletés sociales, éducation thérapeutique du patient, remédiation cognitive seront aussi utiles.

Et de temps en temps, pour certains, de la psychothérapie, pourquoi pas ?

Mais les psychiatres sont-ils en chômage technique pour vouloir récupérer à tout prix des patients à qu'ils offriraient des soins non basés sur des preuves ?

Agnès Buzyn devra peut-être offrir un café et des petits gâteaux à ces messieurs dames du CNPP. Mais j'espère que Sophie Cluzel ne sera pas contrainte à aller à Canossa, à leur lécher les pieds.

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