Mon enfant veut faire de l’équitation qu’est ce que je fais ?
par Brigitte Tixier - 27 octobre 2010 Mettre en favoris
Actuellement Lisou pratique l'équitation un fois par semaine avec ses camarades du foyer "Moi la Vie" de l'ILVM Saint Mandé et chaque week-end avec l'association Trott'Autrement
Photo: B. MALHET UCPA
Fasciné par le feuilleton « Grand galop », votre enfant vous bassine parce qu’il veut faire du cheval. Avec vos vieux souvenirs de moniteur style militaire vous n’êtes pas très très chaude. Benoît Malhet, directeur du centre équestre UCPA de Saint Priest nous éclaire sur cette discipline.
A partir de quel âge un enfant peut il pratiquer ce sport ?
Un enfant peut commencer dès 3 ans, par le baby poney. A cet âge-là, c’est davantage une activité ludique et de découverte que du sport à proprement parler : l’enfant découvre l’animal et découvre son corps avec l’animal en mouvement, au travers de mises en situations adaptées à son âge.
A partir de 6 ans, c’est véritablement une activité sportive, qui demande autonomie et responsabilisation.
Quelles qualités physiques et psychologiques sont requises ?
Photo : Vincent Colin
Aucunes en particulier. Les enfants introvertis et même les enfants phobiques peuvent se révéler avec cette activité.
L’enfant n’est pas dans la même relation avec l’animal qu’avec les humains et peut être beaucoup plus à l’aise avec lui. Il peut arriver que certains enfants soient très réticents au contact des chevaux ou poneys : si un premier essai ne les convainc pas, il n’est jamais bon de les forcer coûte que coûte.
Quels sont les bienfaits de cette pratique ?
Au niveau physique, ce sport apporte une très bonne coordination et contrairement aux idées reçues, lorsque la posture est bonne, il est bon pour le dos, qu’il muscle et tonifie. Il assouplit adducteurs, bassin, haut du corps, améliore l’équilibre et permet d’acquérir une certaine endurance à l’effort.
Au niveau relationnel, il s’instaure souvent un lien privilégié avec le moniteur (ou la monitrice) que l’enfant perçoit comme un détenteur de savoir différent de ses parents ou de ses enseignants. Le moniteur lui donne des conseils techniques sur un registre ludique.
Pour les jeunes en rupture sociale ou scolaire, avec parfois des problèmes d’agressivité ou de refus de l’autorité, la nécessité d’un rapport respectueux à l’animal, à la sécurité, à une activité de groupe, sous l’égide d’un référent autre que le parent ou le professeur, peut vraiment changer leur comportement (à l’UCPA par exemple, c’est un des objectifs des Ateliers de Remobilisation Par l’Equitation – l’ARPE).
Combien de temps faut-il pour apprendre à monter ?
Toute une vie ! Mais disons qu’au bout d’un an à raison d’1h par semaine, l’enfant peut conduire de manière autonome son équidé sur des exercices simples (avancer aux trois allures, tourner, s’arrêter en manège) . Il faudra quelques années supplémentaires pour maîtriser sa monture à l’obstacle, sur des exercices de plus en plus précis et techniques (déplacements latéraux, transitions rapprochées etc.).
Enfin, après une maîtrise correcte d’un cheval dressé, l’équitation devient un sport où, tout en continuant à améliorer sa propre technique, il s’agira de travailler avec un jeune cheval et de parfaire son dressage.
Que faire si l’enfant appréhende cette pratique ou s’il veut arrêter ?
Toute appréhension ou souhait d’arrêter a une cause qu’il faut essayer d’identifier : peur de la chute ? Mal à l’aise face à l’animal, qui reste un être vivant parfois imprévisible ? Sensation de ne pas toujours tout contrôler ? Quelque chose qu’il n’a pas compris ? On essaie de rassurer l’enfant, de relativiser sa peur, de reprendre ce qui pose problème, de l’accompagner un peu plus sur les premières étapes d’apprentissage, afin qu’il regagne de la confiance.
Quelle tenue adopter pour débuter ?
Au tout début on investit au minimum. Il faut un pantalon souple, pour les filles : un caleçon est idéal. Pour les chaussures, une paire de bottes de pluie ou des chaussures avec un talon afin que le pied ne glisse pas dans l’étrier et pour le haut quelque chose qui ne craint rien. Certains centres équestres prêtent des bombes ou casques. Pas de problème d’hygiène, ils doivent tenir un « registre des casques » où sont notifiées les dates de mise en service et de désinfection.
On peut responsabiliser l’enfant et lui faire plaisir en lui achetant une petite trousse avec le matériel nécessaire pour s’occuper de son cheval. Pour 7/8 € environ, elle contient une étrille, une brosse et un cure-pied (dans tous les magasins de sport).
Que peut-on emporter à grignoter pendant les cours ?
Photo : Paul Villecourt
Rien ! Une séance d’équitation (1 heure en général) ne nécessite pas de se restaurer pendant le cours et puis, il ne serait pas facile d’attraper un en-cas, le déballer et le manger tout en restant à cheval ! En été lorsqu’il fait très chaud, le moniteur peut prévoir des bouteilles pour faire boire les enfants.
A faire / à ne pas faire quand on débute
Une habitude que les enfants doivent vite intégrer, c’est de respecter les consignes du moniteur, comme celle de respecter le matériel : on ne pose pas sa selle n’importe où et n’importe comment, car elle peut s’abîmer et être alors source d’accident ; de même on ne laisse pas traîner d’objets dans l’aire de pratique pour les mêmes raisons etc.
Pour ne pas se tromper de cours ou de stage
A priori, aucune crainte que vos enfants se retrouvent avec un enseignement à l’ancienne, purement directif et technique. Depuis une quinzaine d’années, la formation à l’enseignement a progressivement évolué et permet aujourd’hui au moniteur d’adapter sa pédagogie en fonction des publics auxquels il s’adresse : une approche ludique et animée avec les plus jeunes, davantage technique et semi-directive pour les plus grands.
Le meilleur moyen de savoir si un club ou un prof est bon ou pas, c’est encore de visiter les lieux, d’observer un cours et d’essayer une séance ! De manière générale, le « feeling » passe bien avec les moniteurs, chaque enfant a même son préféré ! Et bien sûr on évite les clubs dont la mauvaise réputation est avérée.
Les conseils du coach : la sécurité avant tout
Photo : Vincent Colin
De manière générale, il faut toujours respecter les consignes que donne le moniteur. Elles sont faites pour apprendre à connaître les chevaux, à bien monter mais aussi à veiller à la sécurité des cavaliers :
- Le port du casque ou de la bombe est obligatoire.
- A pied lors de la préparation du cheval, ne pas avoir de gestes brusques, ne pas passer derrière lui…
- En séance, il faut respecter les distances entre les chevaux, car on peut percuter un autre cavalier, provoquer un accident ou prendre un coup de pied.
- En ballade : Si l’enfant souhaite faire une balade en groupe, avec ses parents par exemple et sans moniteur, il doit avoir le niveau requis pour maîtriser son poney ou son cheval en milieu extérieur. L’accompagnant le plus expérimenté doit connaître les règles de sécurité de base (se mettre en tête, évoluer en file indienne sur 2 rangs maximum, communiquer les informations de la tête du groupe vers l’arrière, adapter la durée de la ballade au cavalier le moins expérimenté, emporter un téléphone portable etc.).
Le coach recommande :
- Le site de la Fédération Française d’Équitation qui présente toutes les disciplines possibles, les clubs où l’on peut pratiquer, les agendas,… www.ffe.com.
- Les magazines spécialisés. Les kiosques regorgent de nombreux magazines pour les enfants et de quelques magazines plus techniques pour les plus expérimentés (L’Eperon, Grand prix…).
- Le salon Equita à Lyon (parc Eurexpo), du 28 octobre au 01 novembre 2010, le grand rendez-vous des amoureux des chevaux. Pour y voir des spectacles équestres, faire des ballades à dos de poney, assister à des démonstration de dressage, des compétitions western, de sauts d’obstacles… les meilleurs cavaliers du monde entier viennent y concourir ,www.equitalyon.com.
Equithérapie et handicap : les bienfaits du cheval
Grâce à la médiation du cheval, différentes formes d’accompagnement et/ou de soins peuvent être apportées aux personnes en souffrance. Selon la nature et le degré du handicap ainsi que les objectifs que l’on se fixe, on parlera graduellement d’équitation adaptée, d’hippothérapie, voire d’équithérapie à visée thérapeutique pure (www.handicheval.asso.fr, http://sfequitherapie.free.fr, www.equitherapie.net).
Certains centres équestres reçoivent les enfants handicapés, d’autres sont spécialisés. Avec la récente arrivée de la Fédération Française Handisport au conseil d’administration de l’UCPA, nous menons actuellement une réflexion globale sur la pratique sportive des personnes handicapées dans nos centres et comment progresser sur ce sujet.
Article publié sur :
http://www.mafamillezen.com/mon-enfant-veut-faire-de-l%E2%80%99equitation-qu%E2%80%99est-ce-que-je-fais/