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"Au bonheur d'Elise"
maltraitance
16 août 2018

Maltraitance et handicap : ces parents qui portent plainte

article publié sur Handicap.fr

Résumé : En cet été 2018, deux mamans osent briser le silence. Leur enfant handicapé a été victime de " négligences " dans leur établissement : brûlures, fractures... Plutôt que de se taire, ignorant les menaces et les pressions, elles portent plainte...

Par , le 16-08-2018

Des personnes handicapées victimes de maltraitance dans les institutions ? Vraiment ? Fin 2013, l'affaire Moussaron, un IME du Gers, défraye la chronique (article en lien ci-dessous). La presse s'en empare, le gouvernement est contraint de réagir, les langues se délient. Oui, la maltraitance sur personnes vulnérables existe bel et bien. Mais combien de familles osent le faire savoir et porter plainte ? Souvent prises dans un étau, déjà « bien heureuses » d'avoir une place, elles cèdent parfois à la menace de voir leur proche renvoyé si elles se risquent à ébruiter l'affaire. Et puis comment faire la preuve de ce que l'on suspecte lorsque tout se passe derrière des portes closes ?

Arnaud, brûlé au 2ème degré

Certains ne se résignent pourtant pas au silence. Deux affaires très similaires en cet été 2018, deux mamans. La première a 70 ans, s'appelle Hélène Ripolli et alerte les medias pour dénoncer ce qui se passe dans la maison d'accueil spécialisée où est hébergé, depuis 2011, son fils Arnaud, autiste, âgé de 45 ans. Elle déplore plusieurs « négligences » en l'espace d'un mois, jamais expliquées, et surtout une brûlure à la jambe, impressionnante, au deuxième degré, survenue le 24 juillet 2018. Le personnel lui explique que, après s'être souillé, Arnaud, qui présente un retard moteur, mental et ne parle pas, est douché par une aide médico-psychologique. « Elle n'a même pas vérifié la température de l'eau, explique Hélène. On m'a dit qu'Arnaud avait hurlé alors qu'il ne crie jamais. L'équipe a attendu je ne sais combien de temps avant de l'immerger sous l'eau froide pour le soulager et n'a même pas pensé à mettre un pansement de tulle gras pour éviter l'infection alors que ses chairs étaient à vif. » Le médecin du centre lui certifie que la plaie va cicatriser en une semaine mais les urgences dermatologiques de Créteil constatent qu'il est brûlé au second degré et que sa guérison prendra au moins trois semaines, étonnées que la brûlure n'ait pas été protégée. En juin 2018, déjà, un hématome à la main gauche révèle une fracture de l'annulaire. Et puis une fracture de l'humérus en 2013, des griffures sur le dos en 2014. Chaque fois, Hélène s'indigne du temps de latence avant que son fils ne soit soigné ou emmené à l'hôpital. « Jusqu'où ça va aller ? », s'indigne-t-elle, dénonçant le « manque de professionnalisme des équipes médicales ».

La photo publiée

Cette ancienne directrice d'école décide alors de témoigner dans Le Parisien, exigeant que la photo de la brûlure soit publiée (photo ci-dessous). Elle a alerté à plusieurs reprises l'ARS (Agence régionale de santé) d'Ile-de-France, qui assure « suivre ce dossier de près », mais aussi d'autres instances. En l'absence de réponse, elle dépose plainte au commissariat contre la Maison d'accueil spécialisée de l'AIPEI de Pavillons-sous-Bois (93) pour « violences habituelles sur personne vulnérable ». Dans le procès-verbal sont consignés tous les actes de maltraitance qu'Arnaud a enduré depuis son arrivée. Puis elle est auditionnée durant trois heures à la demande de la substitut du procureur de Bobigny et convoquée à l'unité médico-juridique de l'hôpital Jean Verdier où Arnaud est examiné par un médecin qui rédige un rapport circonstancié et attribue plusieurs jours d'ITT. Une enquête est en cours. « En 2018, on traite encore les personnes souffrant de troubles du spectre autistique comme des moins que rien… Dans cette MAS pourtant spécialisée dans l'autisme, il ne semble y avoir aucune connaissance de ce handicap. D'autres familles sont touchées mais se taisent. », poursuit Hélène. Selon la direction de la MAS, il s'agit seulement d'un « accident », un « problème de mécanisme dans l'eau chaude ». Pour le moment, après un séjour de répit, Arnaud est retourné chez sa maman.

Gaétan, brûlure et fracture

L'autre maman, c'est Isabelle Pelaggi, celle de Gaétan, un garçon polyhandicapé de 9 ans et demi qui ne marche pas, ne parle pas. Il a intégré en 2011 l'IME de Féchain (Nord) mais rentre chez ses parents près de Douai le week-end. Tout se passe bien jusqu'en 2015 où il revient chez lui avec une brûlure au bras gauche, sans que le personnel ne soit ne mesure d'en expliquer la cause. En mai 2017, ce sont cette fois-ci des douleurs à la jambe qui sont soignées par l'infirmier du centre à coup de Doliprane. Mais Isabelle s'inquiète et emmène son fils aux urgences. Verdict : l'os du fémur est cassé et déplacé. Ses parents décident alors de le retirer du centre et de porter plainte mais elle est classée sans suite car la faute du personnel ne peut être prouvée. Isabelle refuse d'en rester-là et écrit au procureur, qui procède à de nouvelles investigations. En avril 2018, il lui annonce qu'il compte réouvrir le dossier. Pour rappeler aux établissements médico-sociaux qu'ils ne sont pas au-dessus des lois, Isabelle alerte elle aussi la presse et témoigne sur la chaîne Lille tv. A handicap.fr, elle confie : « Bien sûr que lorsque les problèmes surviennent, on a peur, on se dit 'Que vais-je faire si on renvoie mon fils ?'. Gaétan est resté six mois à la maison mais nous avons fini par retrouver un centre pour lui. Aucune maman ne peut laisser son enfant dans un endroit où il souffre, c'est sa santé avant tout ! ».

Le décès de Bruno Thomas

Ces deux affaires ne sont pas sans rappeler celle de la famille Thomas qui, elle aussi, est allée en justice pour briser l'omerta. Bruno, porteur de trisomie et autiste, était selon son père, victime, comme d'autres résidents, de « sévices graves » au sein de la Maison d'accueil spécialisée de La-Glacerie (50), véritable souffre-douleur d'un des salariés (article en lien ci-dessous). Une plainte est donc déposée en mars 2011. Quelques mois plus tard, en juillet, Bruno décède en s'étouffant avec des morceaux de brioche dans son établissement. En 2015, la Cour d'appel de Rouen reconnait la responsabilité civile du salarié. Depuis 2017, un nouveau procès est en cours afin de reconnaître également la responsabilité morale de l'association en sa qualité d'employeur car « elle était avertie de ses agissements mais n'a jamais rien fait pour les empêcher », assure Michel Thomas. Débouté fin 2017, il décide, sur les conseils de son avocat, de se pourvoir en appel. L'affaire est en cours. Il dit être « dégoûté » et connaître d'autres cas : « Pour l'un d'eux, la direction a dissuadé les parents de porter plainte ; il s'agissait pourtant d'un viol ».

Des lois pour protéger ?

Rappelons que, depuis le 1er janvier 2017, la loi oblige les établissements ainsi que les services sociaux et médico-sociaux à signaler tout événement susceptible de mettre en danger les personnes prises en charge. En mai 2018, c'est au tour des députés d'adopter un amendement pour les obliger à désigner « un référent intégrité physique » parmi les membres de leur personnel afin que les personnes accueillies « soient sensibilisées à ce risque et aient la possibilité de se faire aider en cas d'agression » (articles en lien ci-dessous). Permettront-ils de briser la loi du silence sur cette maltraitance institutionnelle ? Des raisons d'en douter…

© ChenPG/Fotolia

 

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15 août 2018

Autiste, ce petit garçon de 10 ans est menotté à l'école

 

Autiste, ce petit garçon de 10 ans est menotté à l'école

Scandaleux ! Thomas, un petit texan de 10 ans atteint d'autisme s'est vu plaquer au sol par le personnel de l'école avant d'être menotté lors d'une crise. Choqués, ses parents dénoncent la maltraitance dont leur fils a été victime.

https://www.aufeminin.com

 

6 août 2018

Les Pavillons-sous-Bois : soupçons de maltraitance au foyer des handicapés

article publié dans Le Parisien

|Hélène Haus| 06 août 2018, 16h20 | MAJ : 06 août 2018, 16h54 |0
Fontenay-sous-Bois (Val-de-Marne), mercredi 8 août. La plainte d’Hélène regroupe tous les actes de maltraitance dont aurait été victime son fils Arnaud. LP/H.H.

Une mère vient de porter plainte pour «violences habituelles» contre la Maison d’accueil spécialisée qui héberge son fils autiste. Il a notamment été brûlé au second degré le 24 juillet.

« Dans votre article, mettez la photo de la brûlure de mon fils, je veux qu’on voie jusqu’où la négligence peut aller ! En 2018, on traite encore les personnes souffrant de troubles du spectre autistique comme des moins que rien… »

Hélène Ripolli est une maman en colère. A 70 ans, cette ancienne directrice d’école de Fontenay-sous-Bois (Val-de-Marne) vient de déposer plainte contre la Maison d’accueil spécialisée (MAS) de l’AIPEI des Pavillons-sous-Bois — une structure associative hébergeant des patients atteints de troubles envahissants du développement — pour « violences habituelles sur personne vulnérable » envers son fils unique de 45 ans, hébergé depuis 2011 dans cet établissement.

«On m’a dit qu’Arnaud avait hurlé alors qu’il ne crie jamais »

« J’y ai récapitulé tous les actes de maltraitance qu’il a endurés depuis son arrivée », décrit-elle. Le dernier date du 24 juillet. Ce jour-là, Arnaud, qui présente un retard moteur, mental et ne parle pas, est mis sous la douche par une aide médico-psychologique après s’être uriné dessus.

« Elle n’a même pas vérifié la température de l’eau. Je ne sais pas à quel degré elle était, mais on m’a dit qu’Arnaud avait hurlé alors qu’il ne crie jamais. L’équipe a attendu je ne sais combien de temps avant de l’immerger sous l’eau froide pour le soulager. Le médecin du centre a affirmé que ça cicatriserait en une semaine, mais le service des urgences dermatologiques de Créteil, où je me suis rendue par la suite avec lui, m’a expliqué qu’il était brûlé au second degré et que sa guérison nécessiterait au moins trois semaines. »

Une convalescence qu’Arnaud passe dans un autre établissement où il avait prévu de passer des vacances.

Arnaud a été brûlé au second degré
-
DR

Début juin, Hélène avait aussi reçu un coup de fil du centre, car son fils présentait un hématome à la main gauche. « Ils n’ont pas su me dire comment il se l’était fait, critique-t-elle. Il est censé être surveillé. Ils ont totalement sous-estimé sa blessure. »

La retraitée, qui voit son enfant souffrir, se rend à l’hôpital. Le diagnostic tombe : fracture de l’annulaire gauche. « En 2013, il avait déjà eu une fracture de l’humérus droit sans que je sache vraiment pourquoi. En 2014, c’était des griffures dans le dos non expliquées. Jusqu’où ça va aller ? », s’indigne la mère de famille, qui, comme une autre maman parisienne, dénonce le manque de professionnalisme des équipes médicales.

« On ne veut pas prendre le temps de s’occuper de lui pour qu’il progresse »

« Lorsque Arnaud est arrivé dans le centre, il était propre, aujourd’hui, on lui met des couches comme un bébé. Il mange des purées, alors qu’il sait mâcher. On ne veut pas prendre le temps de s’occuper de lui pour qu’il progresse », déplore celle qui a écrit plusieurs courriers à l’Agence régionale de santé (ARS) d’Ile-de-France pour l’avertir.

Si l’ARS refuse de commenter « cette affaire », elle affirme « suivre ce dossier de très près » et a d’ailleurs reçu Hélène vendredi. « Ils ont été à l’écoute, j’espère maintenant qu’ils vont agir rapidement », souffle-t-elle.

De son côté, la MAS réfute toute accusation de maltraitance. « Il s’agit d’un accident. Il y a eu un problème dans le mécanisme d’eau chaude, mais nous avons réagi immédiatement pour aider Arnaud », affirme Clémentine Manekou, la directrice de l’établissement depuis l’été 2017. Elle ajoute que ses personnels « font tout pour améliorer le quotidien » des personnes hébergées.

1 août 2018

Sensibilisation aux violences sexuelles et à leurs conséquences psycho-traumatiques

Conférence de Marie Rabatel, présidente de l’Association Francophone des Femmes Autistes, lors de la journée "Prévention Sexualité" d'Asperansa (30 juin 2018)

Marie Rabatel est intervenue dans cette conférence. Voir son intervention (une heure 21 mn):

Sensibilisation aux violences sexuelles et à leurs conséquences psycho-traumatiques © Asperansa autisme Asperger

La conférence a été annoncée par un reportage de France 3 le 28 juin, avec Virginie et William.

Journée Prévention Sexualité - Jean, Véronique, Marie, Virginie, Thierry, William
Journée Prévention Sexualité - Jean, Véronique, Marie, Virginie, Thierry, William

 

L'AFFA publie beaucoup de documents sur la question des violences faites aux femmes et sur les abus sexuels. Par exemple :

AFFA AFFA

Les violences infligées par des proches à des adultes autistes, une réalité méconnue

Trois recommandations :

  1. En tant qu’individus et en tant que société, il nous faut apprendre à écouter plus attentivement les personnes autistes et à développer de l’empathie face aux souffrances liées à l’autisme.
  2. Les personnes influentes doivent financer et/ou mener des recherches afin d’identifier et de prévenir de telles violences. Il nous faut des données fiables afin de développer notre connaissance des problèmes évoqués dans cet article
  3. Il nous faut ensuite investir les instances compétentes - y compris la police et les services sociaux - du pouvoir de mettre en œuvre une politique et une éducation basées sur les conclusions de ces recherches.

 Dans le 4ème plan (page 47) :

" La prévention des agressions et des violences comprendra notamment les questions d’éducation à la vie affective et sexuelle, en lien avec les initiatives prises par le secrétariat d’Etat à l’égalité femme/homme. Il s’agit de donner les moyens aux personnes de se protéger contre les violences, soit directement ou par la formation des professionnels en charge de les accompagner. Il s’agit aussi de sensibiliser les professionnels en charge du recueil de la parole des victimes, aux spécificités du handicap."

Les hommes aussi

Les témoignages concernant les violences sexuelles envers des garçons ou hommes autistes sont moins fréquents. Le problème existe cependant, comme "Asriel" l'explique :

Asriel Asriel

"Il n’y a pas la même liberté, à parler d’homme, quand on imagine son agresseur de quarante ans, nous forcer à faire certaines choses. Il n’y a pas la même liberté, à parler de sexualité, quand on imagine ces agressions, et qu’elles nous rendent la vie impossible. En fait, il n’y a plus rien à faire, qu’oublier, que rationaliser.
Pourtant, je déteste le mot homme, alors que j’en suis un, et je ne parviens pas à en dissocier l’image. Est-ce pour la même raison que le viol masculin est tellement passé sous silence ?"

https://asriel.atlanti.se/untitled/

"En novembre 2015, j’ai posé par écrit tout ce que je ressentais. J’étais une source de rage alimentée par le chagrin, je ne pensais que du mal de moi. Je pensais être devenu un monstre, parce qu’on m’avait fait quelque chose de monstrueux.

5b178cccde9c2a73d3ac70ddacf4f

Comme sur bien d’autres choses, je me suis trompé."

https://asriel.atlanti.se/2-557-jours-plus-tard/

 

 

29 juillet 2018

Des parents dénoncent le viol de leur fils handicapé

 

Des parents dénoncent le viol de leur fils handicapé

Les parents d'un jeune handicapé victime d'un viol dans un institut médico-éducatif, près de Toulouse, dénoncent "l'inertie des pouvoirs publics" dans la prise en charge de leur enfant. Les maltraitances sur des enfants handicapés, dont les dénonciations au grand jour ont valu des poursuites pour diffamation contre une ancienne salariée de l'institut médico-éducatif (IME) de Moussaron (Gers), sont-elles l'arbre qui cache la forêt ?

https://www.ladepeche.fr

 

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21 juillet 2018

Une ado handicapée de Yerres dénonce des viols au centre La Gabrielle de Claye-Souilly

article publié dans Le Parisien

Florian Loisy (@florianloisy sur Twitter)| 17 juillet 2018, 20h15 | MAJ : 17 juillet 2018, 20h36 |1

Claye-Souilly (Seine-et-Marne). Le centre La Gabrielle qui accueille plus de 100 pensionnaires dont une partie de handicapés, est au cœur d’une affaire de mœurs. Une adolescente de Yerres (Essonne) a déposé plainte pour des viols qu’elle aurait subi de la part d’un autre patient. Et la famille accuse la structure, au courant des faits, de leur avoir caché. LP/F.L.

Une adolescente vivant à Yerres (Essonne) et atteinte d’une maladie rare a déposé plainte pour des viols qu’elle aurait subis dans le centre spécialisé La Gabrielle à Claye-Souilly (Seine-et-Marne).

Sur les photos récentes, Pascale*, 17 ans, n’a plus ce sourire enfantin qui éclairait son visage. Cette jeune fille atteinte d’une maladie rare appelée syndrome de Prader-Willi reste prostrée. « Ce n’est plus la même personne, c’est la déchéance, elle a même régressé au niveau scolaire », soupire sa grande sœur.

LIRE AUSSI >Pantin : un salarié du foyer pour adultes handicapés jugé pour viol

Cette adolescente habitant Yerres (Essonne), en surpoids à cause d’un problème génétique au chromosome 15 créant une attitude compulsive vis-à-vis de la nourriture, vient en effet de déposer plainte pour des viols qu’elle aurait subis au sein d’un centre qu’elle devait fréquenter pour y être encadrée et soignée.

La famille de la victime a aussi déposé plainte, mais à l’encontre de la structure baptisée La Gabrielle et basée à Claye-Souilly (Seine-et-Marne). « Les responsables étaient au courant, ne l’ont pas protégée alors qu’elle est vulnérable et ils ne nous ont rien dit en plus », pestent la grande sœur et la mère de Pascale.

La victime qui souffre de problèmes d’élocution, mais dispose par ailleurs de capacités mentales qui lui permettent d’être une championne d’échec, aurait été agressée une première fois, il y a un an tout juste, en juillet. En marge d’un cours de sport, aux toilettes, un autre pensionnaire, mineur lui aussi, l’aurait violée dans les WC. Les mêmes faits dans les mêmes circonstances se seraient reproduits mi-mars.

 

« On avait constaté ces derniers mois qu’elle avait changé d’attitude, et elle s’énervait quand on cherchait à savoir vraiment ce qu’il se passait », indique la maman de Pascale.

« On prend très au sérieux la parole des usagers. »

Les stages au centre La Gabrielle, prescrits par l’hôpital Necker (Paris XV) se déroulent de manière ponctuelle. Après juillet, Pascale ne retourne à Claye-Souilly qu’en novembre. Mais cette fois son agresseur présumé n’est pas là. En revanche lors de sa troisième thérapie, en mars, le pensionnaire est revenu. Et selon la victime, il aurait récidivé, dans le même contexte.

Enfin, le 26 mars, un lundi, Pascale se serait confiée à une encadrante. Elle lui aurait parlé d’un attouchement, à la piscine survenu quelques heures plus tôt. « Mais on ne m’a pas cru car le garçon a nié », commente l’adolescente dans sa plainte.

Le jeudi, la sœur de Pascale a une entrevue avec la directrice du centre. « Elle m’a dit que ma sœur se posait des questions sur sa sexualité, rien de plus, regrette-t-elle. Ils ne m’ont jamais averti ou parlé d’un viol. » Une version contestée par le centre : « On a relaté ce qu’elle nous avait confié », affirme la hiérarchie de La Gabrielle.

Le lendemain, le vendredi, lorsque la famille de Pascale vient la chercher au centre, celle-ci est en pleurs. Et après trois heures à tenter de savoir ce qu’il se passait, la victime finit par se confier. La famille annonce à la structure que l’adolescente ne reviendra plus et décide de déposer plainte dès la fin du week-end.

« Et comme par hasard, c’est pile le jour où la directrice du centre nous envoie un mail pour nous dire qu’elle a des choses graves à nous dire et nous demande de la recontacter, raille la famille en montrant le courriel. S’ils nous en avaient parlé avant, pourquoi ce mail ? Et surtout pourquoi attendre tant pour agir ? »

« Nous avons fait tout ce qu’il fallait, plaide pour sa part la hiérarchie de La Gabrielle qui accueille plus d’une centaine de pensionnaires. Nous avons enclenché une procédure, mais nous n’avons pas pu entendre la victime puisqu’elle n’est pas revenue, en revanche nous avons auditionné le jeune mis en cause. Nous avons transmis début avril 5 rapports émanant des encadrants et des médecins à la police. On prend très au sérieux la parole des usagers. »

De son côté, l’enquête qui suit son cours a été confiée à la brigade des mineurs. Et le parquet de Meaux s’est dessaisi au profit du parquet de Bobigny (Seine-Saint-Denis) où vit l’auteur présumé des faits.

* Le prénom a été modifié
26 juin 2018

Collégien autiste humilié : ce n'est pas un acte isolé !

Résumé : L'humiliation d'un collégien autiste, diffusée en vidéo sur les réseaux sociaux, a agité le web. Une situation vécue par de nombreuses personnes autistes selon SOS autisme qui réclame une campagne de sensibilisation dans les écoles.

Par , le 25-06-2018

 

Quatre surveillants affectés dans un collège d'Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) ont été suspendus le 21 juin 2018, soupçonnés de s'être moqués d'un élève autiste, d'avoir filmé la scène et de l'avoir diffusée sur les réseaux sociaux. La victime avait empli son sac de pain. Les surveillants ont voulu le punir d'avoir pris du pain et ils se sont moqués de lui. L'un d'eux a filmé la scène qui s'est ensuite retrouvée sur Snapchat mais la vidéo n'était plus visible le lendemain. Acte isolé ou attitude récurrente à l'égard des personnes différentes ?

Un acte pas vraiment isolé

L'association SOS autisme France assure qu'elle est chaque mois alertée par les familles sur des situations de harcèlement ou de moqueries de jeunes autistes, notamment dans les collèges. « L'humiliation subie par ce collégien reflète la situation actuelle des personnes autistes à l'école, et dans la société française en général, explique Olivia Cattan, sa présidente. L'autisme est encore moqué, servant d'insulte, notamment chez les plus jeunes. » Selon elle, la sensibilisation que fait l'association dans les écoles à la seule demande de certains établissements ne suffit pas. L'association avait pourtant demandé au ministère de l'Education nationale de mener de véritables campagnes de sensibilisation à l'échelle nationale, seules à pouvoir mettre fin à ce genre de comportement. Déplorant que les clichés et les préjugés sur l'autisme demeurent, Olivia Cattan juge qu'il « est temps que la politique d'envergure et interministérielle en matière d'autisme promise par le gouvernement se répercute enfin sur le terrain ». Elle demande à être reçue par Jean-Michel Blanquer à ce sujet.

Réaction de Sophie Cluzel

De son côté, sur Twitter, la secrétaire d'Etat en charge du handicap, Sophie Cluzel, s'est déclarée « profondément indignée par cet acte d'humiliation ». « Si avérés, ces faits sont d'une extrême gravité. Je serai très vigilante aux conclusions de l'enquête en cours. L'école doit être un modèle d'ouverture et d'acceptation, au service de l'éducation citoyenne », a-t-elle ajouté. Après 9 mois de concertation, le gouvernement a dévoilé sa Stratégie nationale pour l'autisme 2018-2022 le 6 avril 2018. Parmi ses 20 principales mesures (article en lien ci-dessous), l'objectif de « rattraper notre retard en matière de scolarisation ». Il promet de « garantir à chaque enfant un parcours scolaire fluide et adapté à ses besoins, de l'école élémentaire au lycée » et de « former et accompagner dans leur classe les enseignants accueillant des élèves autistes ». Et les surveillants ?

Enquête en cours

Ces quatre assistants d'éducation ont fait l'objet d'une suspension à titre conservatoire dans l'attente des résultats de l'enquête administrative, a expliqué le rectorat, qui a également émis un signalement en direction du parquet. "L'enfant n'a pas compris qu'on se moquait de lui, il va bien", a ajouté cette source. Selon le rectorat, le principal a tout de suite appelé le père de l'enfant pour l'informer et le recevra lundi.

©  i-picture/Fotolia

 

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Sur Handicap.fr

23 juin 2018

Quatre surveillants suspendus pour avoir humilié un collégien autiste

13h53, le 22 juin 2018, modifié à 13h58, le 22 juin 2018

Quatre surveillants suspendus pour avoir humilié un collégien autiste

Les surveillants sont soupçonnés d'avoir diffusé la scène sur les réseaux sociaux. Image d'illustration. @ AFP

Les quatre employés d'un collège d'Aulnay-sous-Bois sont soupçonnés de s'être moqué d'un élève et d'avoir filmé la scène avant de la diffuser sur Snapchat, a-t-on appris vendredi de sources proches du dossier.  

Quatre surveillants affectés dans un collège d'Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, ont été suspendus jeudi, soupçonnés de s'être moqués d'un élève autiste, d'avoir filmé la scène et de l'avoir diffusée sur les réseaux sociaux, a-t-on appris vendredi de sources concordantes.

Le rectorat a émis un signalement au parquet. Ces quatre assistants d'éducation ont fait l'objet d'une suspension à titre conservatoire dans l'attente des résultats de l'enquête administrative, a expliqué le rectorat, qui a également émis un signalement en direction du parquet.

D'après les premiers éléments, révélés par Le Parisien, les faits se sont produits mercredi après-midi. La victime, un enfant autiste, avait empli son sac de pain. "Les surveillants ont voulu le punir d'avoir pris du pain et ils se sont moqués de lui", a expliqué une source proche du dossier. L'un d'eux a filmé la scène qui s'est ensuite retrouvée sur Snapchat, mais la vidéo n'était plus visible vendredi. 

Le père de l'enfant reçu lundi au collège. "L'enfant n'a pas compris qu'on se moquait de lui, il va bien", a ajouté cette source. Selon le rectorat, le principal a tout de suite appelé le père de l'enfant pour l'informer et le recevra lundi.

7 juin 2018

Saint-Leu : un collégien autiste souffre-douleur d'élèves de sa classe

Un collégien autiste scolarisé à la Pointe-des-Chateaux a vécu un véritable calvaire. Devenu le souffre-douleur de plusieurs élèves de sa classe, il a été molesté, torturé et humilié, nous apprend le Journal de l'Île dans son édition de ce mercredi 6 juin 2018. La gendarmerie est saisie du dossier.

© Google MAps
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Par Fabrice Floch
Publié le 06/06/2018 à 10:58, mis à jour le 06/06/2018 à 13:32


Le père et la mère de la victime sont effondrés, en page 8 du Journal de l'Île, ils révèlent le calvaire de leur fils autiste qui est âgé de 16 ans. L'adolescent était scolarisé dans une classe, classique, du collège de la Pointe-des-Châteaux et tout semblait se passer normalement.

Il y a quelques jours, l'enfant rentre au domicile familial avec les cheveux collés. En examinant, la tête de leur fils, ils découvrent qu'il ne s'agit pas de chewing-gum, comme ils le pensaient, mais de colle à bois.

Des blessures anciennes

À force de questions et avec l'aide d'enseignants du collège, les parents finissent par découvrir la triste réalité. Leur enfant est devenu le souffre-douleur de deux ou trois collégiens de sa classe. Depuis des semaines, ils le torturent, le frappent et l'humilient. Des faits graves confirmés par un médecin qui a délivré une interruption temporaire de travail de cinq jours en constatant les marques de blessures anciennes.
La famille de l'adolescent a déposé une plainte auprès de la justice. Les gendarmes sont en charge de l'enquête et l'un des auteurs des coups a été identifié.

Les conséquences des sévices seront dévastatrices

L'équipe éducative est consternée. Elle vient de découvrir les faits. Le principal du collège souhaite que toute la lumière soit faite dans ce dossier. Il a ouvert ses portes aux enquêteurs.
De leur côté, les parents de la jeune victime sont très inquiets. Ils redoutent les conséquences, à long terme, sur le psychisme de leur enfant autiste. Il a d'ailleurs émis le souhait de quitter La Réunion et de vivre en métropole. Une demande qu'il n'avait jamais faite avant ce triste épisode, précise son père dans les colonnes du JIR.

Le témoignage du père recueilli par Jean-Marc Seguin.

Maltraitance enfant autiste

27 mai 2018

À propos du reportage sur les autistes de la silicon Valley : et si Evan était français ?

article publié dans l'Express

Le parcours du combattant the-autist, publié le 23/05/2018 à 18:09

Je voudrais réagir par rapport au reportage sur ces autistes « nouveaux talents de la Silicon Valley », diffusé au JT de France 2 le 20 mai 2018.

Comment dire ? C’est un reportage que je trouve très intéressant sur deux points.

Le premier, c’est qu’il n’apparaît aucune femme autiste qui travaille.

Mais est-ce que les femmes autistes Asperger existent ? On vient à en douter. Peut-être est-ce parce que selon certains psychanalystes la femme n’existe tout simplement pas (voir cette vidéo à 5min45s). Alors imaginez une femme autiste… Et qui travaille dans l’informatique, qui plus est…

 

Le second point, c’est la différence de traitement constatée entre les autistes en France et aux États-Unis.

Imaginons un reportage similaire en France, tourné par un pays étranger. Voici ce que cela donnerait si Evan, qui apparaît dans le « vrai » reportage, était français :

(commentaire journaliste)

Cet État, la France, crée chaque année plus de places en centres sanitaires (CMP), établissements médico-sociaux et hôpitaux psychiatrique/hôpitaux de jour aux personnes autistes.

Evan, 35 ans, est l’un deux : il quitte chaque matin son domicile avec ses médicaments dans son sac. Il rejoint un hôpital de jour à Lyon, qui l’a débauché il y a 5 ans.

« C’est très facile d’être dans un hôpital de jour ; en fait, dès lors qu’on a un diagnostic d’autisme ou de trouble psychiatrique, on y est poussé naturellement par le système ! »

Dans la vie de tous les jours, il devient de plus en plus dépendant, diminué et soumis, avec l’effet des neuroleptiques. « On a les compétences pour travailler mais c’est juste qu’il faut remplir les structures sanitaires pour justifier le salaire des psychiatres et leur permettre de s’assurer une belle retraite aux frais de l’État », explique-t-il.

Si ces centres sanitaires et hôpitaux psychiatriques accueillent beaucoup d’autistes, c’est parce qu’ils représentent un  investissement rentable. Grâce à eux le directeur de l’hôpital de jour fête l’aval financier du gouvernement pour ouvrir un autre hôpital de jour dans un autre arrondissement de sa ville.

« Quand on a besoin de patients pas trop difficiles à gérer, pourquoi ne pas taper à la porte de cette population ? Actuellement il y a environ 30 000 autistes (diagnostiqués ou non) qui sont accueillis dans 568 structures psychiatriques », explique-t-il.

neuroleptique

Ces structures psychiatriques publiques sont très présentes dans le paysage culturel français et le gouvernement leur confère beaucoup de pouvoir en les finançant généreusement (un patient accueilli une journée et une nuit en Hôpital Psychiatrique coûte environ 500 € à la sécurité sociale), malgré la dette faramineuse de la sécurité sociale (appelée communément « Trou de la Sécu »), sans contre-partie sur l’évolution de l’état du patient :

« Ce qui est très intéressant pour nous, c’est que les évaluations externes des établissements ne prennent pas en compte l’évolution de leur état de santé : nous n’avons de comptes à rendre à personne sur ce plan, et les budgets sont renouvelés sans condition concernant leur évolution. C’est donc dans notre intérêt de les rendre le plus dépendants possible, et les neuroleptiques nous y aident beaucoup. Les autistes, deviennent plus dociles avec ces traitements, leurs facultés intellectuelles sont altérées, ce qui diminue la probabilité qu’ils puissent travailler et donc augmente les chances qu’ils restent dans nos murs, pérennisant ainsi nos emplois. De plus, ces neuroleptiques agissent comme une drogue, de sorte qu’ils en deviennent addicts, et nous sommes un peu comme leur dealer, ils sont obligés de venir pour pouvoir se les procurer et en plus nous sommes payés pour leur en fournir. »

Evan commente les dires du directeur : « C’est flippant de se dire qu’il y a des professionnels de santé payés par la sécurité sociale qui s’intéressent à notre profil, et qui nous éloignent des possibilités de travail et d’autonomie en nous abrutissant de neuroleptiques. »

 

Tous les adultes autistes ne sont pas dans des établissements sanitaires. Il existe une partie qui vivent encore chez leurs parents (sans possibilité de vie sociale/travail dans un environnement adapté). D’autres ont leur indépendance au niveau logement mais sont en grande précarité : au RSA car pas assez handicapés pour toucher l’Allocation Adulte Handicapé, d’autant plus que les critères d’attribution de cette allocation risquent d’être révisés, et sans possibilité de travail dans un environnement adapté. Une dernière partie est SDF. Parmi eux, beaucoup pensent au suicide et certains passent à l’acte.

Une infime minorité réussit cependant à travailler en milieu spécialisé ou ordinaire, mais rares sont les emplois qui leurs sont adaptés.

Des engagements récents de ce gouvernement visent à inclure d’avantage de personnes autistes dans la société, sans (apparemment) pour autant remettre en question le fonctionnement des secteurs du sanitaire (psychiatrie) et du médico-social.

 

 

 

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23 mai 2018

Le projet de loi contre les violences sexuelles prendra en compte les personnes handicapées

 

Le projet de loi contre les violences sexuelles prendra en compte les personnes handicapées

Les personnes handicapées, 1ères victimes de violences sexuelles, seront pris en compte dans le projet de loi renforçant la lutte contre les violences sexuelles et sexistes, avec les applaudissements des députés, malgré l'opposition de Marlène Schiappa, secrétaire d'État de l&#039

http://blogs.lexpress.fr

 

23 mai 2018

Saint-Victor-sur-Rhins -> Deux enfants sèment la terreur ... l'école ferme !

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Débat intéressant à plus d'un titre ... (Jean-Jacques Dupuis)

17 mai 2018

Maltraitance : les personnes handicapées mieux protégées ?

article publié sur Handicap.fr

Résumé : Les députés ont voté un amendement pour obliger les établissements médico-sociaux à désigner "un référent intégrité physique" afin que les personnes accueillies soient sensibilisées à ce risque et puissent se faire aider en cas d'agression.

Par , le 17-05-2018

L'Assemblée a adopté le 16 mai 2018 un amendement LREM pour aggraver les peines en cas de non-assistance ou "non dénonciation d'actes de mauvais traitements, d'agressions ou d'atteintes sexuelles" sur un mineur de moins de quinze ans.

Sur personnes vulnérables

La non-assistance à personne en danger, qui est punissable de cinq ans d'emprisonnement et de 75 000 euros d'amende dans le code pénal, le sera de sept ans et de 100 000 euros pour un mineur de moins de 15 ans, selon l'amendement voté dans le cadre de l'examen en première lecture du projet de loi de lutte contre les violences sexuelles et sexistes. Quant à la non-dénonciation aux autorités "des mauvais traitements, agressions ou atteintes sexuelles infligés à une personne vulnérable", la peine, qui est de trois ans d'emprisonnement et 45 000 euros d'amende, sera portée à cinq ans d'emprisonnement et 75 000 euros lorsque cela concerne un mineur de moins de 15 ans.

Un référent intégrité physique

Les députés ont également adopté un amendement du LREM Adrien Taquet pour obliger les établissements et services sociaux et médico-sociaux à désigner "un référent intégrité physique" parmi les membres de leur personnel afin que les personnes accueillies "soient sensibilisées à ce risque et aient la possibilité de se faire aider en cas d'agression". "Cet amendement vise à lutter efficacement contre les violences physiques, notamment sexuelles, infligées aux personnes en situation de handicap. En effet, de nombreuses femmes vulnérables sont victimes quotidiennement d'agressions sexuelles, tant en milieu ordinaire qu'en établissement spécialisé", a expliqué M. Taquet. En 2016, le Haut conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes rapportait que 72% des femmes handicapées seraient victimes de violences, selon le député.

Depuis le 1er janvier 2017, déjà, un décret (N° 2016-1813) précise que tous les établissements et services sociaux et médico-sociaux ont « obligation de signaler tout dysfonctionnement grave ou événement ayant pour effet de menacer ou de compromettre la santé, la sécurité ou le bien-être des personnes prises en charge » (article en lien ci-dessous).

 

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19 avril 2018

Dimitri, 38 ans, autiste en psychiatrie : un combat vain ?

article publié sur Handicap.fr

Résumé : Voilà 38 ans que Dimitri, autiste, ne connait que les murs de la psychiatrie. Après une tentative avortée dans un centre, son frère repart au combat alors qu'Edouard Philippe déclare que les personnes autistes n'ont rien à faire à l'hôpital.

Par , le 18-04-2018

"Aujourd'hui, nous sommes face à une obligation éthique, à une responsabilité collective car le lieu de vie des adultes autistes, au XXIe siècle, ne peut pas être l'hôpital", a déclaré Edouard Philippe, Premier ministre, le 6 avril 2018 à l'occasion du lancement de la Stratégie nationale pour l'autisme. Et pourtant ! Il est en qui y sont, en réchappent, y retournent, qu'on balade... C'est le cas de Dimitri Fargette.

Opérations coup de poing

L'un de ses frères (ils sont triplés), Nicolas, s'est fait connaître en menant deux opérations coup de poing. En septembre 2015, il s'enchaîne aux grilles de la préfecture du Jura. Quelques semaines plus tard, il escalade sa façade pour y déployer sa banderole (article en lien ci-dessous). A travers cette action spectaculaire, il réclame une place en MAS (maison d'accueil spécialisée), pour Dimitri, "incarcéré", selon lui, en hôpital psychiatrique depuis plus de 17 ans et récemment placé dans une Unité pour malades difficiles (UMD), sur décision d'un représentant de l'Etat. Il est maintenu à l'isolement, attaché, sous camisole chimique avec pas moins de quinze médicaments par jour. Il avait été diagnostiqué autiste le 7 octobre 2015. A l'âge de 35 ans ! Après une procédure judiciaire, la famille Fargette finit par obtenir gain de cause. Tout au moins en partie. Pas de place en établissement, pour le moment, mais la "permission" de retourner au domicile familial.

Bienvenue à domicile

Le 9 février 2016, se referment derrière Dimitri les portes de l'hôpital. Mais la situation n'est pas gérable à long terme. Nicolas a dû arrêter de travailler pour s'occuper de ce frère autiste, de surcroît très malvoyant. Il aurait besoin d'une prise en charge à plein temps mais la MDPH octroie à sa famille une compensation (PCH) de 3 heures 30 par jour à 3,50 euros de l'heure. Une aumône de 393,90 par mois ! Le montant journalier en centre hospitalier était de 673,35 euros par jour, soit 20 200 euros par mois. "Au CHS, mon frère restait attaché sur son lit H24 sans aucune sortie ni activité, explique Nicolas. Sans compter le prix des médicaments, qui ont nettement baissé depuis sa sortie... Ça fait cher pour être un esclave du système !".

Retour à l'envoyeur

Quelques mois plus tard, Dimitri finit par obtenir une place en FAM (foyer d'accueil médicalisé), près de chez lui. Mais l'embellie ne dure qu'un temps... Le 8 février 2018, Dimitri doit quitter cet établissement. Retour à l'envoyeur : l'hôpital psychiatrique de Dole où il a déjà séjourné durant de nombreuses années. Nicolas reconnait que son frère peut avoir des "troubles du comportement" mais explique : "Dimitri a commencé à les manifester à cause du changement de personnel parce que l'établissement peine à recruter. Il a beaucoup de rituels et, s'ils ne sont pas respectés, cela pose problème. Il faut des personnels formés à la prise en compte des personnes autistes. On sait bien que, parfois, avec ce public, c'est difficile mais il faut savoir s'adapter." Ce n'est pas le gouvernement qui prétendra le contraire ; dans sa Stratégie autisme 2018-2022, il est écrit noir sur blanc : "Beaucoup sont à l'hôpital, ce qui ne devrait pas être leur place. Certains troubles du comportement aigus sont parfois les conséquences directes de cette mauvaise prise en charge". Selon le rapport de la Cour des comptes sur l'autisme publié en janvier 2018, "10 % des hospitalisations au long-cours en hôpital et 40 % des journées d'hospitalisation inadéquates concernent des patients atteints de troubles du spectre de l'autisme". En attendant, Dimitri est à l'isolement avec de trop rares sorties et aucune visite de ses proches.

Pas de solutions officielles

Depuis deux mois, la famille est baladée de services en services. Invoquant une "situation critique" qui devrait faire l'objet d'un traitement spécifique, Nicolas a frappé à toutes les portes : celle de la MDPH, bien sûr, qu'il harcèle d'appels chaque jour, mais aussi de l'ARS (Agence régionale de santé), du président du Conseil général du Jura, du secrétariat d'Etat au handicap, d'Agnès Buzyn ministre de la santé, du Premier ministre et même d'Emmanuel Macron... On accuse, parfois, réception de ses lettres mais rien n'avance. Pour alerter l'opinion publique, il crée une page Facebook "Soutien à Dimitri Fargette". Le 28 mars 2018, il reçoit une lettre de Sophie Cluzel, secrétaire d'Etat au Handicap, qui se dit "très attentive à l'accompagnement des personnes en situation de handicap" et affirme comprendre le "désarroi" de ce frère, contraint, notamment, d'abandonner sa vie professionnelle. Elle précise avoir interpellé le directeur de l'Agence régionale de santé Bourgogne-Franche Comté ainsi que la directrice de la MDPH du Jura. Cette dernière a effectivement reçu des consignes ministérielles et répond que "des recherches ont été faites mais qu'il n'y a de place nulle part", selon Nicolas. "D'après elle, la ministre donne des directives mais pas les moyens pour les réaliser", explique-t-il. Il a également sollicité les associations de personnes autistes, en vain, qui l'ont parfois mené sur de fausses pistes. Même son de cloches : "Pas de place, faut attendre". Combien de temps encore ? Dimitiri a 38 ans.

Un certificat médical manquant

Le 16 avril, énième rendez-vous avec la MDPH. Il manque un papier, un certificat médical attestant que Dimitri n'a rien à faire en psychiatrie et peut être accueilli dans un établissement médico-social. La famille a déjà produit ce document émanant d'un psychiatre en ville qui assure qu'il n'est pas dangereux et serait tout à fait apte à vivre en collectivité, sans risque pour les autres résidents. Mais cela ne suffit pas ; il faut le tampon de l'hôpital de Dole. Coups de fil. Chacun se renvoie la balle. Le médecin n'est pas là ; c'est lui qui décidera. Un autre rendez-vous doit avoir lieu dans la semaine entre la directrice de la MDPH et le médecin de l'hôpital.

Ces dernières années, la famille Fargette a jeté toutes ses forces dans la bataille. Elle ne croit plus aux promesses. Lui reste pourtant un sursaut de persévérance qui lui intime de ne pas céder. Et puis le Premier ministre a promis dans la mesure 13 de sa Stratégie autisme de "Mettre fin aux hospitalisations inadéquates des adultes autistes et renforcer la pertinence des prises en charge sanitaires". Des raisons d'espérer ? Et de continuer à lutter ?

 

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Sur Handicap.fr

23 mars 2018

Une institution vaudoise accusée de maltraitance sur de jeunes autistes

 

Une institution vaudoise accusée de maltraitance sur de jeunes autistes

Les faits se seraient produits entre 2013 et 2017 dans cet établissement situé à Saint-Légier et qui dépend de la Fondation Eben-Hézer. Les familles de ces jeunes adultes attendent les résultats de l'enquête depuis bientôt deux ans. Journaliste à l'émission CQFD sur La Première, Bastien Confino a pu rencontrer la plupart d'entre elles (cinq sur six).

https://www.rts.ch

 

12 février 2018

Vu du Royaume-Uni. Le traitement archaïque et inhumain de l'autisme en France

 

Vu du Royaume-Uni. Le traitement archaïque et inhumain de l'autisme en France

Enfants arrachés à leurs parents, placements en hôpitaux psychiatriques, surmédication... Les soins apportés aux autistes en France révoltent les associations françaises et les institutions à l'étranger. État des lieux par The Guardian. Comme des milliers d'enfants français que leurs parents croient autistes, le fils de Rachel, 6 ans, a été dirigé par les pouvoirs publics vers un hôpital de jour.

https://www.courrierinternational.com

 

8 février 2018

'France is 50 years behind': the 'state scandal' of French autism treatment

 

'France is 50 years behind': the 'state scandal' of French autism treatment

A reliance on psychoanalysis sees autistic children going undiagnosed, being placed in psychiatric units and even being removed from their parents ike thousands of French children whose parents believe they have autism, Rachel's six-year-old son had been placed by the state in a psychiatric hospital day unit.

https://www.theguardian.com

 

27 décembre 2017

Robes noires et blouses blanches ou le problème préoccupant des signalements abusifs

placements abusifs

article publié dans JIM

Publié le 27/12/2017

Paris, le mercredi 27 décembre 2017 – « Il (le médecin) a fait une IP (information préoccupante) sans nous prévenir, pour carence de soins et nomadisme médical. Pourquoi n’a-t-il pas pris la peine de nous appeler ? On lui aurait expliqué nos réflexions, nos doutes... On a l’impression qu’il a coché des cases pour se protéger : enfant autiste, pas de suivi, signalement... Je n’ai plus confiance ». C’est par ce témoignage en forme de vignette clinique, que TSA (Travail Social Actualités) avait illustré le problème des signalements abusifs de parents d’enfants autistes à la protection de l’enfance (1). En fait, deux débats se superposent. D’une part, la question (plus générale) des confusions de diagnostics, dans ce cas entre autisme et maltraitance, ailleurs entre une suspicion de maltraitance et une autre situation médicale ou psychopathologique : maladie des os de verre, phénomène d’aliénation parentale (2), etc. Ces erreurs d’aiguillage conduisent à faire intervenir indûment les robes noires des magistrats là où les blouses blanches des médecins s’imposeraient en priorité. D’autre part, il existe une controverse, plus spécifique aux troubles du spectre autistique, sur les modes de prise en charge préconisés. Quand une famille s’oppose à une proposition d’intervention (thérapie, rééducation particulière...), il n’est pas rare qu’elle suscite des soupçons de maltraitance, au moins par carence de soins : voyant abusivement un contexte de maltraitance, des travailleurs sociaux, des médecins ou des enseignants signalent une situation préoccupante et la lourde machinerie judiciaire est alors actionnée.


Pourtant, « personne ne ressort indemne d’une procédure pour signalement abusif, des familles sont détruites », souligne M’Hammed Sajidi, auteur d’un Guide contre le signalement abusif (3). Présidente d’Autisme France et auteure d’un rapport sur les violations des droits et dysfonctionnements de l’Aide sociale à l’enfance » (publié en juillet 2015) (4), Danièle Langloys dénonce une « impitoyable machine à broyer les familles d’enfants autistes. » Et même un juge des enfants, Éric Bocciarelli, confirme la réalité de ce problème : « On est insuffisamment éclairé. On n’est pas très bon pour évaluer la maltraitance, l’autisme n’est pas toujours bien diagnostiqué en France, et les magistrats sont au degré zéro de la formation sur les troubles autistiques. »

Plusieurs moyens permettraient d’améliorer cette triste situation. Surtout, promouvoir une meilleure formation pour l’ensemble des acteurs impliqués dans la chaîne des signalements et des IP, y compris les médecins de première ligne, auxquels on demande de plus en plus souvent de formuler un diagnostic incombant normalement aux Centres de ressources autisme (CRA), car ces structures dédiées sont engorgées par des « listes d’attente de 18 mois. » Il faut aussi rénover profondément la lecture archaïque de l’autisme qui prévaut encore souvent en France, une lecture imprégnée par la psychanalyse où la mère est forcément coupable : le juge Bocciarelli confirme que « certaines familles se heurtent à des professionnels obtus voulant imposer leurs préconisations et sont signalées, alors qu’il n’est nullement question de danger pour les enfants ». Rappelons que la loi (Art. 375 du code civil) (5) concerne pourtant les cas où l’un ou plusieurs de ces trois domaines, la santé, la sécurité ou la moralité, sont en danger.

Dr Alain Cohen

Références

(1) Iris Briand : À qui peuvent se vouer les familles d’enfants autistes ? TSA n°75 (2016) : 10–12.
(2) http://paulbensussan.fr/alienation-parentale/
(3) http://vaincrelautisme.org/sites/default/files/Guide%20contre%20le%20signalement%20abusif.pdf
(4) http://www.autisme-france.fr/offres/doc_inline_src/577/Rapport%2Bsur%2Bles%2Bdysfonctionnements%2Bde%2Bl5C27Aide%2BSociale%2BE0%2Bl5C27Enfance%2BAutisme%2BFrance%2B2%2Bversion%2Bpublique.pdf
(5) https://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do?cidTexte=LEGITEXT000006070721&idArticle=LEGIARTI000006426776

12 décembre 2017

La gestion de l’autisme en France : « c’est catastrophique »

article publié sur VIVRE fm

Lundi 11 Décembre 2017 - 13h59

autisme

Des enfants placés en hôpital de jour, des difficultés à être scolarisés, des adultes qui se retrouvent sans place en établissement spécialisé : devant l’indigence de la situation en France, certains parents disent leur colère.

Albert Algoud dénonce les conditions d'accueil de son fils autiste en établissement
Albert Algoud dénonce les conditions d'accueil de son fils autiste en établissement

Le 8 décembre, lors du vernissage de l’exposition de photographies « Autiste et alors ? » sur les grilles de l’Hôtel de Ville de Paris, dont certains clichés ont été pris par Yann Arthus-Bertrand et Nikos Aliagas, la rédaction a rencontré des parents d’enfants autistes. L’occasion de revenir sur les conditions de prise en charge de ce public dans les établissements dédiés. L’autisme a une prévalence d’une personne sur 150 en France. Près de 100 000 jeunes de moins de 20 ans sont touchés dans notre pays. Pourtant, les structures ne suivent pas.

« 40 ans de retard »

Laure Delaronde, vice-présidente de SOS Autisme, association organisatrice de l’exposition, est catégorique sur la gestion de l’autisme par les pouvoirs publics. « On a quarante ans de retard par rapport à l’autisme en France. On a encore la psychiatrie qui prévaut. On a des enfants qui sont encore enfermés dans des hôpitaux de jour alors que l’autisme n’est pas une maladie psychiatrique, une psychose.  Moi, c’est ce qu’on m’a proposé pour mon fils, à deux ans », dénonce Laure Delaronde.Et pour les adultes, la situation est pire.  

Dans le dernier plan autisme, 1 500 places devaient être créées pour accueillir les adultes, seules 150 places ont été créées. Alors plusieurs milliers d’autistes adultes sont encore pris en charge dans des établissements réservés aux enfants, les instituts médico-éducatifs, grâce à l’amendement Créton de 1989, le temps de trouver un placement approprié. Aglaé est maman d’un jeune homme de 25 ans sur liste d’attente depuis sept ans pour un établissement pour adultes. «On n’a pas de places justement pour les adultes handicapés. Mon fils bénéficie de l’amendement Créton et actuellement on me menace de le mettre dehors de l’IME. Je suis dans l’obligation de les menacer du tribunal européen et y a que comme ça que j’arrive à avoir gain de cause parce que sinon on mettrait mon fils à la porte », dénonce Aglaé, la voix légèrement cassée.

« Mon fils était enfermé (…) une couche au cul »

Albert Algoud, chroniqueur à France Inter, est père d’un jeune autiste de 27 ans, Bonaventure. « On l’appelle Boni », précise Albert Algoud avec tendresse. « Depuis un an, mon fils est de retour à la maison. Pendant un an et demi, il a été placé dans une institution du Sud-Ouest de la France avec une très très très bonne réputation, des gros moyens, une ferme pédagogique. Et de tout cela, ils ne font  rien. Les résidents sont gavés de médicaments, il y a des sevrages scandaleux de médicaments prescrits auparavant. J’ai les preuves d’un enfermement qui a duré six mois dans sa chambre et le pire il subissait une contention complète : les pieds, les genoux, le torse, attachés, sur un fauteuil dans la journée, sur son lit, la nuit, avec une couche au cul alors qu’il est propre depuis qu’il est enfant. C’est une honte absolue. C’est en France aujourd’hui et il n’est pas le seul dans une indifférence royale. Des pratiques qui tendent à se généraliser », affirment le chroniqueur. Albert Algoud, Aglaé, Laure et d’autres parents dénoncent un manque scandaleux de structures en France en espérant être entendus par les pouvoirs publics.

Stéphanie Sérac

26 novembre 2017

Vidéo 13h15 du 25.11.2017 - Relaxe inédite de Céline Boussié, lanceuse d'alerte, concernant la maltraitance à l'IME de MOUSSARON

article publié sur France info

VIDEO. "13h15". La relaxe inédite d'une lanceuse d'alerte donne raison à celle qui a refusé de se taire sur des maltraitances

Céline Boussié a travaillé pendant neuf ans dans un centre d'accueil pour polyhandicapés dans le Gers. En 2013, elle a dénoncé les mauvais traitements que subissent parfois les jeunes pensionnaires. Licenciée et poursuivie pour diffamation, la justice vient de relaxer cette lanceuse d’alerte… Extrait de "13h15 le samedi" du 25 novembre.


VIDEO. "13h15". La relaxe inédite d'une lanceuse d'alerte donne raison à celle qui a refusé de se taire sur des maltraitances

"La justice, parfois, c’est compliqué", glisse Céline Boussié à l’oreille de l’une de ses filles avant de ce rendre, mardi 21 novembre 2017, au tribunal correctionnel de Toulouse. Après avoir travaillé pendant neuf ans dans un centre d’accueil pour jeunes handicapés, elle témoigne, en 2013, des maltraitances dont ils sont parfois victimes. Pour la lanceuse d’alerte, c’est le début du cauchemar…

La jeune femme est licenciée par son employeur, qui a porté plainte contre elle pour diffamation. Harcelée, Céline a dû déménager. Une vie brisée pour avoir refusé de fermer les yeux. En route pour l’audience, elle explique : "Cela a été long et parfois douloureux, mais je pense aux enfants de cet établissement, aux familles. C’est au-delà de ma petite personne et de mon petit cas personnel."

"Ce n’est pas très modeste, mais je suis hyper fière !"

Ce jour-là, encouragée par ses deux enfants et son comité de soutien, la présidente de l’association HandiGnez-Vous se trouve enfin au pied des marches du palais de justice. "Bernadette a dénoncé, en 1999, les mêmes choses que moi, et elle a été condamnée, alors qu’elle a voulu protéger quatre-vingt-dix résidents polyhandicapés", dit-elle à la petite foule en parlant d’une ex-collègue présente à ses côtés. "Si Céline gagne, ce sont les enfants qui gagnent, et c’est la seule chose qui compte", répond Bernadette. Pour avoir mis au jour les mauvais traitements de l’Institut médico-éducatif (IME) de Moussaron, dans le Gers, la lanceuse d’alerte risque une lourde amende et de la prison avec sursis.

L’ambiance est lourde dans la salle des pas perdus. Et puis, le verdict tombe : Céline est relaxée sous les applaudissements. Pour la première fois dans cette affaire, la justice a donné raison à celle qui a refusé de se taire. "Le cauchemar est enfin fini", dit sa grande fille en larmes. Une décision inédite qui devrait faire jurisprudence. "Ça fait un bien fou. C’est plaisant de se dire qu’enfin la justice reconnaît qu’on n’a pas raconté d’histoires. C’était vrai", se réjouit Bernadette. Et Céline Boussié conclut ce marathon judiciaire en affirmant avec un très large sourire de satisfaction : "Ce n’est pas très modeste, mais je suis hyper fière !"

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