"Conclusion :
Autisme France dénonce la discrimination et les violences dont sont victimes les enfants et les adolescents avec un TSA en France. En raison de la discrimination dont ils font l’objet, du refus d’une majorité de médecins d’actualiser leurs connaissances en autisme, au mépris du Code de Santé Publique, de l’absence de services spécifiques, les enfants et adolescents avec un TSA sont isolés socialement. Or, la socialisation est un facteur déterminant pour le développement de la personne autiste dont l’une des difficultés est précisément la compréhension des relations sociales.
Sur la base des articles de la CDE, mais aussi de la CDPH, ratifiée par la France, Autisme France demande que la France respecte les droits des enfants avec un TSA qui sont des sujets de droit et non des sujets de fantasme pour des psychanalystes freudiens ou lacaniens ou des personnes ghettoïsées dans des institutions. Autisme France demande la cessation de la discrimination et la mise en place de l’école inclusive, notamment en s’appuyant sur l’article 24 de la CDPH qui stipule le droit à l’éducation et qui établit que l’éducation doit être inclusive à tous les niveaux : il faut à tout prix éviter l’exclusion des enfants avec un TSA de l’enseignement ordinaire, pour leur permettre de développer au mieux leurs compétences cognitives et sociales.
La France doit mettre en place des services d’intervention intensive précoce et des moyens au service de l’inclusion scolaire (enseignants et accompagnants formés aux TSA pour les enfants). Elle doit financer aux familles les services privés qu’elle n’est pas capable d’organiser dans le service public ou les établissements financés sur fonds publics.
La grande majorité des enfants autistes se trouvent soit dans des hôpitaux de jour pour un coût en moyenne de 700 à 1000 euros par jour, ou dans des instituts médico-éducatifs pour un coût de 35 000 à 80 000 euros par an. De nombreuses études montrent que l’intervention éducative précoce facilite la scolarisation plus tard, or, elle n’existe quasiment pas en France.
Le coût moyen de la scolarisation d’un enfant dit ordinaire est de 7 400 euros. Il est donc possible pour les autorités françaises de financer une politique inclusive, en réorientant l’argent gaspillé ailleurs pour le réorienter vers l’Education Nationale et financer le soutien éducatif au sein de l’école. La France n’est pas un pays pauvre, elle a les moyens de répondre aux besoins des enfants avec un TSA de manière adéquate et de faire en sorte que leurs droits soient respectés, au même titre que ceux de tous les enfants.
Danièle Langloys pour Autisme France."
=> Prendre connaissance de l'intégralité du rapport :
RAPPORT ALTERNATIF DE L’ASSOCIATION AUTISME FRANCE
AU COMITÉ DES DROITS DE L’ENFANT
DANS LE CADRE DE L’EXAMEN DU SIXIÈME RAPPORT PÉRIODIQUE
DE LA FRANCE PAR LE COMITÉ DES DROITS DE L’ENFANT