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"Au bonheur d'Elise"
tdah
7 février 2016

Vidéo -> Quest-ce que le TDAH ?

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23 janvier 2016

Ritaline, la cocaïne légale

article publié sur LE VIF.be

13/04/13 à 18:34 - Mise à jour à 18:34

Les prescriptions de pilules anti-hyperactivité ont explosé. Ce médicament pour enfants est de plus en plus utilisé pour améliorer les performances des élèves. Il s'infiltre aussi à l'unif. Et même au boulot.

 

Rilatine, la cocaïne légale

© Thinkstock

C'était une sorte de calmant pour les enfants hyperactifs. C'est devenu un produit dopant pour le tout-venant. "Dans certaines classes, un élève sur six est sous Rilatine, déclare le Dr Patricia Baguet, pédopsychiatre au service de santé mentale Le Chien vert, à Woluwe-Saint-Pierre. "Petit à petit, les parents se disent que ce n'est pas si grave. Pourquoi ce médicament n'aiderait-il pas leur enfant aussi ?" Cette infirmière travaillant dans un centre PMS du sud du pays complète : "Les élèves passent subitement de 12/20 à 18/20, commente-t-elle. Il existe une course à la performance dans certaines écoles. Dans les conseils de classe, j'entends fréquemment les enseignants dire qu'ils suggéreraient bien aux parents de mettre leur enfant sous Rilatine. Il y a même une tendance à juger ceux qui ont décidé d'interrompre le traitement de leur enfant. Une maman m'a déclaré qu'elle ne reconnaissait plus sa fille devenue trop calme, sans personnalité. Elle a arrêté de lui donner de la Rilatine. Les profs n'ont pas apprécié."

Apparue dans les années 1990, la Rilatine est un médicament prescrit aux personnes atteintes d'un trouble déficitaire de l'attention, avec ou sans hyperactivité (TDAH). Entre 2007 et 2011, le nombre de prescriptions chez les moins de 18 ans est passé de 23 360 à 31 097, soit une augmentation de 33 %. Par la volonté des parents et des enseignants, ce dérivé d'amphétamine semble donc se banaliser. Et pas seulement pour soulager les enfants hyperactifs... Dans certains cas, l'objectif de la "kiddy coke" est d'améliorer leurs performances tout en facilitant la vie des parents et des enseignants débordés et stressés. Et une fois qu'on commence, difficile de décrocher. La première génération de "petits" dopés en fait aujourd'hui l'expérience. D'autant qu'une partie de ces jeunes arrive aujourd'hui à l'université où la pression se fait encore plus grande. Et désormais, des adultes se font eux aussi prescrire cette "cocaïne légale" (lire l'encadré). Dans une société imprégnée du culte de la performance, la tentation du dopage est de plus en plus grande.

"C'est souvent l'école qui tire la sonnette d'alarme et pousse les parents à venir consulter, explique le Dr Baguet. Ils veulent répondre aux attentes des enseignants, éviter la stigmatisation. Je reçois même des demandes pour des petits de maternelle." Or la Rilatine ne peut actuellement être prescrite à des enfants de moins de 6 ans. Selon des chiffres de l'Inami, 25 bambins ont pourtant obtenu une prescription en 2011, contre 31 en 2010.

D'après plusieurs spécialistes, les critères définissant le TDAH seraient en passe d'être réduits. C'est la tournure que devrait prendre la prochaine version du DSM, la "bible" de la psychiatrie qui décrit les troubles tels que l'hyperactivité ou les TOC (troubles obsessionnels compulsifs). "Le TDAH se définit en principe sur la base de trois critères : l'hyperactivité, l'aspect impulsif et le trouble de l'attention, poursuit Patricia Baguet. Bientôt, un seul élément suffira pour diagnostiquer une personne TDAH." Ce qui ouvre bien large le spectre des patients potentiels... Tout bénéfice pour les firmes pharmaceutiques qui produisent ce médicament.

On ne connaît pas encore les effets à long terme de ce produit sur le cerveau des enfants. A court terme, il peut en tout cas provoquer des maux de tête, des troubles du sommeil, une perte d'appétit, voire même un déficit de croissance. "Un tel médicament ne doit donc pas être prescrit à la légère, insiste le Dr Baguet. Je suis toujours très prudente. Il faut poser le bon diagnostic. Je reçois l'enfant et ses proches, j'étudie la dynamique familiale, je contacte même les enseignants avec l'accord des parents. Certains jeunes souffrant d'un TDAH sont en grande souffrance et la Rilatine peut les apaiser. Mais mieux vaut privilégier d'autres stratégies. Il faut aussi s'assurer qu'il n'existe pas de contre-indication médicale avec cette molécule. Quoi qu'il en soit, j'insiste pour qu'il y ait une prise en charge globale, incluant un soutien psychologique, de la gestion mentale..."

En Belgique, la Rilatine est remboursée aux mineurs depuis 2004. Cette pilule "miracle" apparaît donc souvent comme le traitement de facilité, moins coûteux et fastidieux que des séances de psychothérapie. Et tous les médecins ne prennent pas les mêmes précautions avant de la prescrire. "Bien sûr, il y a des abus, commente le psychiatre Pierre Oswald. Certains patients jouent très bien la comédie. Mais notre rôle de professionnel, c'est d'établir le bon diagnostic et d'adapter le traitement en fonction de chaque personne." Parmi les autres futurs effets indésirables de la "kiddy coke" : le "réflexe médicament". "Des études montrent que ces enfants ou adolescents devenus adultes se tourneront plus facilement vers les somnifères ou les antidépresseurs", souligne encore Patricia Baguet.

Trafic sur les campus

Beaucoup de patients ne peuvent plus se passer de Rilatine. "Le TDAH diminuerait en grandissant, note Pascale Anceaux, directrice d'Infor-Drogues. Mais il n'est pas toujours facile d'arrêter lorsque la pression des études se renforce. Il s'agit clairement d'une forme de dopage. Mais si c'est légal, cela paraît moins dangereux. Or, que l'on se procure cette molécule chez le pharmacien, dans la rue ou auprès d'un ami, qu'on l'appelle "speed" ou Rilatine, les effets recherchés sont les mêmes."

Sur son site, l'association Infor-Drogue a relayé l'enquête d'étudiants de l'ULB ayant abordé le sujet d'un trafic de Rilatine sur les campus, publié sur www.surlefil.be. "Alors que nous cherchions des témoignages d'étudiants consommant de la Rilatine, deux personnes nous ont expliqué qu'on leur en avait déjà proposé à l'université, expliquent les students. Un autre étudiant nous avouera plus tard, à demi-mot, qu'il avait essayé une fois via un ami dont les parents étaient médecins." Ce que confirme Maxime, 18 ans, déclaré hyperactif il y deux ans, comme son père. "Mon fils me rapporte que beaucoup d'étudiants qui ne sont pas hyperactifs se refilent de la Rilatine sous le manteau et deviennent soudain plus performants, explique François, son papa. Ce sont même les parents qui s'organisent pour s'en procurer."

L'origine du TDAH est principalement génétique. Les deux fils de Pascale De Coster, présidente de l'association TDAH Belgique, ont eux aussi été diagnostiqués hyperactifs. Ils sont aujourd'hui âgés d'une vingtaine d'années. "Mon premier fils voulait entrer à l'armée mais à cause de sa Rilatine, il a été recalé, explique-t-elle. Depuis, il n'en prend plus... Il ne veut plus être stigmatisé. Mon autre fils est aujourd'hui en chimie à l'unif."

L'hyperactivité émane aussi d'un contexte environnemental. "La société actuelle favorise le TDAH, commente le psychiatre Pierre Oswald. Les enfants, comme les adultes, sont hyper sollicités. Il faut bien réussir à l'école, faire du piano comme sa cousine, du cheval..." Pascale Anceaux ajoute : "L'augmentation du nombre de prescriptions de Rilatine témoigne de la grande préoccupation des parents par rapport à la réussite de leur enfant. Il faut réussir à tout prix, il n'y a pas d'issue possible. Que sommes-nous prêts à faire, comme parents, pour donner toutes les chances à nos enfants dans une société où tout peut basculer à tout moment ? Jusqu'où peut-on aller ? Et à quel prix ?"

ANNE-CÉCILE HUWART

9 décembre 2015

Le handicap France : l'autre réalité de l'enfance

Il y a des sujets que la classe politique française a du mal à aborder, des sujets lourds qui électoralement parlant ne sont pas considérés comme payants.
Le handicap à l’école en est un et il fait peur. Comme si le simple fait d’en parler pouvait le rendre contagieux.
La France pays des droits de l’homme dissimule donc sous le tapis une terrible réalité.
Près de 10% des enfants en âge d’être scolarisés relèvent d’un handicap au sens de l’éducation nationale et du ministère de la santé.
Cette notion de handicap (handicap physique, psychique, émotionnel) est extrêmement vaste. Cela a pour conséquences de ne jamais avoir de statistiques très précises et surtout de maintenir une grande ambiguïté sur le sujet.
En effet le handicap à l’école n’est pas que physique et visible, loin s’en faut.
Il faut savoir qu’un enfant ayant un QI de 180 et présentant des troubles du comportement en raison d’une surcharge émotionnelle dépendra d’une notification MDPH, (Maison Départementale des Personnes Handicapées) au même titre qu’un enfant handicapé moteur.
Il en va de même :
-d’un enfant atteint d’un TDAH (Trouble de l’Attention avec ou sans Hyperactivité 3% à 5% d’une classe d’âge).
-un enfant présentant des troubles envahissants du développement (TED)
-un enfant présentant des troubles DYS (dyslexie, dysorthographie, dysphasie, dyspraxie, dyscalculie)
-un enfant présentant des troubles du spectre autistique TSA.
La règle qu’il faut effectivement retenir c’est qu’à partir du moment où ces troubles gènent les apprentissages et/ou l’école, l’enfant est susceptible de rentrer dans le cadre du handicap.
Les besoins de tous ces enfants sont évidemment extrêmement différents, c’est une évidence.
Oui mais voilà ; l’égalitarisme forcené que l’on veut nous imposer dans tous les domaines de la société fait également des ravages chez nos enfants.
Les AVS (Auxiliaire de Vie Scolaire) ont la même formation, (souvent aucune), le même mode de recrutement, et le même type de contrat. (Précaire, le plus souvent un CDD de 6 mois)
L’État français n’ayant pas les moyens de ses prétentions d’omnipotence préfère donc exclure du système les enfants différents ou à besoins spécifiques.
Au mieux, l’état se cache derrière une pseudo-scolarisation à mi-temps, tiers temps, quart de temps mais surtout … pas tout le temps.
Cette situation indigne donne lieu à de nombreuses condamnations de la France et de l’Etat français.
La France est de plus en plus souvent condamnée par la Cour Européenne des Droits de l’Homme (CEDH) pour non-respect des droits de l’enfant.
La France est condamnée par le Conseil de l’Europe (février 2014) pour non-respect des droits de l’enfant et de la charte sociale européenne.
L’état français est condamné par les juridictions administratives françaises (TA de Paris juillet 2015) pour des carences dans la mise en œuvre des moyens nécessaires à la scolarisation des enfants.
Le conseil de l’Europe va même jusqu’à relever l’hypocrisie de l’état français qui, plutôt que de mettre en place les moyens nécessaires à la scolarisation en milieu ordinaire des enfants présentant un handicap en France, préfère payer des établissements scolaires en Belgique pour le faire. Mais rien ne change.
Pourtant des solutions de bon sens sont totalement envisageables mais toujours écartées au nom de faux principes : manque de moyens, sécurité, égalité, manque de formation des enseignants…
On cherche tous les arguments pour ne pas faire, plutôt que les solutions pour faire.
Ainsi par exemple, un enfant sans AVS par faute de moyen financier et non scolarisé à la demande de l’établissement scolaire, puisque sans AVS, pourrait tout à fait être scolarisé avec l’aide d’un de ses parents (qui le plus souvent ne peut pas travailler puisque son enfant n’est pas scolarisé).
On peut même envisager, qu’une tierce personne ayant des qualifications adaptées, soit rémunérée par les parents s’ils en ont les moyens ou un collectif de parents dans le cadre d’un AVS mutualisé.
L’école deviendrait non seulement réellement inclusive, mais aurait en outre plus de personnes adultes en son sein pour assurer la surveillance et la protection des enfants.
C’est une piste de réflexion, il y en a d’autres ; nombres de nos voisins européens y arrivent mieux que nous.
Trop longtemps, l’état français a caché l’étendue des dégâts sur nos enfants par idéologisme.
C’est notre système éducatif qui est inadapté et pas les enfants présentant un handicap, comme voudrait le faire croire certains syndicats d’enseignants.
Cependant l’éducation nationale n’a pas tous les torts.
Ainsi les prises en charges des troubles d’origine neurologique en France ont parfois plusieurs décennies de retard.
Tout un pan de la médecine psychiatrique française (école psychanalytique) s’acharne à traiter des troubles neurologiques chez les enfants, comme des troubles liés à des carences éducatives, affectives ou familiales, alors que les neuro sciences ont démontré qu’il n’en est rien.
Des milliards d’euros de soins inadaptés sont dépensés chaque année par la sécurité sociale.
Les moyens financiers sont donc là.
S’ils étaient employés à bon escient cela permettrait à des dizaines de milliers d’enfants d’être scolarisés normalement, en milieu ordinaire, dans de bonnes conditions et de recevoir des soins adaptés.
Il est temps de mettre un terme à un système d’exclusion généralisé qui s’auto génère et s’autofinance avec l’argent de la sécurité sociale. (Ecole, médico-social, Aide Social à l’Enfance)
L’UNICEF a d’ailleurs été particulièrement critique vis-à-vis de la France dans son rapport de juin 2015.
Elle pointe du doigt les trop nombreuses défaillances de notre système éducatif en général et plus particulièrement la prise en charge des enfants les plus fragiles.
A l’heure ou le « vivre ensemble » incantatoire gouvernemental est servi à toutes les sauces, peut-être serait-il enfin temps de prendre soin de nos enfants.
Ce scandale doit prendre fin.
Il faut cesser d’exclure ou de parquer dans des structures inadaptées des enfants qui n’ont rien à y faire en espérant que les parents affligés, ne se plaindront pas trop fort.
Il faut que les recours manifestement abusifs aux procédures de l’information préoccupante ou du signalement pour faire taire les parents et les associations de défense des enfants à besoin particulier soient sanctionnés. Aujourd’hui ce n’est pas possible.
L’accueil des enfants présentant un handicap à l’école ne doit plus être abordé par l’état français comme un service que l’on rendrait aux parents en accueillant leurs enfants mais réellement comme un droit de l’enfant a être scolarisé.
13 octobre 2015

Diplôme Universitaire TDA/H : Diagnostic et Prise en charge - Université Paris-Descartes

Formation au TDA/H
Diplôme Universitaire : Diagnostic et Prise en Charge du TDA/H

L’Université Paris-Descartes, Faculté de médecine, entreprend de délivrer un Diplome Universitaire (Formation Continue) consacré au « Trouble Déficit de l’Attention / Hyperactivité (TDA/H) : Diagnostic et Prise en charge ».

Il s’adresse aux professionnels du monde de la santé, de l’enseignement et de l’éducation, susceptibles d’avoir à prendre en charge ou aider un enfant ou un adulte souffrant du syndrome.

La liste d’inscription pour y participer est ouverte depuis peu.

L’enseignement démarre mi janvier 2016. Le programme se déroule sur deux ans et comprend quatre semaines de cours et de TD : en janvier et octobre 2016 et 2017.

D’autres DU sont plus largement consacrés aux troubles des apprentissages chez l’enfant.
Ce DU est le premier en France entièrement dédié au TDA/H, chez l’enfant, l’adolescent et l’adulte.
Ce DU est le seul à envisager la persistance et les conséquences du syndrome chez l’adulte.

La Haute Autorité de Santé a publié en décembre 2014 ses recommandations de bonne pratique sur le syndrome. Elle constate que le TDA/H atteint 5 % des enfants de 6 à 12 ans et que la moitié de ceux-ci continueront à présenter des symptômes significatifs à l’âge adulte, souvent non diagnostiqués.
La Haute Autorité de Santé constate également que « les professionnels de santé sont peu ou pas formés à ce trouble » et que « cette méconnaissance peut entraîner un retard diagnostique et/ou une absence de prise en charge, conduisant au fil du temps à une aggravation des conséquences psychologiques, scolaires et sociales chez l’enfant ».

Les objectifs de ce DU sont de former les professionnels de la santé, de l’éducation et de la rééducation à ce trouble : à repérer les plaintes et les comportements évocateurs du trouble, à mener un examen clinique et rassembler les différents éléments visant à établir un diagnostic de TDA/H, à en évaluer la sévérité et le retentissement, à connaître les différents traitements et modalités de prise en charge, et les différentes filières de soins.
Ce DU permettra à ces professionnels de s’identifier clairement auprès des parents et des patients adultes eux-mêmes, qui souvent ne savent vers qui s’orienter lorsqu’un TDA/H est évoqué.

Le public concerné par ce DU est large :
Psychiatres, pédopsychiatres, pédiatres, neurologues, neuropédiatres, médecins généralistes, médecins scolaires, médecins de PMI, médecins du travail, psychologues, psychologues scolaires, psychologues du travail, infirmières, infirmières scolaires, infirmières du travail, orthophonistes, psychomotriciens, ergothérapeutes, éducateurs spécialisés, rééducateurs fonctionnels, enseignants des MDPH, enseignants du primaire, des collèges et lycées. Cette liste n’est pas limitative, bien sûr.

 
Programme du DU Diagnostic et Prise en Charge du TDA/H

Le DU est articulé en 6 modules :
1. Clinique ; 2. Diagnostic et évaluation ; 3. Étiopathogénie ; 4. Retentissement ; 5. Troubles comorbides ; 6. Prise en charge.

Les enseignants viennent du monde universitaire, mais aussi de structures de soin au plus près du terrain et de l’exercice libéral. Ceci afin de délivrer des connaissances théoriques mais de faire bénéficier également les auditeurs des expériences concrètes du « terrain ».

Pr Christine Philip (1),  Pr Diane Purper-Ouakil (2), Pr Lucia Romo (3), Pr Franck Baylé (4), Pr Patrick Berquin (5), Pr Manuel Bouvard (6), Pr Pierre Castelnau (7), Pr Roland Dardennes (4), Pr Pierre Fourneret (8), Pr Laurent Galineau (7), Pr Philip Gorwood (4), Pr Cédric Lemogne (4), Pr Jérome Sackur (9), Pr Mario Speranza (10), Dr Isabelle Amado (11), Mme Frédérique Amsellem (12), Dr Muriel Asch (12), Dr Stéphanie Bioulac (13), Mme Corinne Boutard (14), Mme Antonia Boyadgian (14), Dr Renée Cheminal (15), Mme Claudie Duhamel (14), Dr Véronique Gaillac (11), Dr Marie-Claude Saiag (12), Dr Valérie Vantalon (12), Mme Karine Tricaud (14), Mme Céline Vermande (14), Mme Mia Vieyra (14), Dr Eric Acquaviva (12), Dr François Bange (11, 12), Dr Jacques Bouchez (16), Dr Hervé Caci (17), Dr Benoit Dutray (18), Dr Cedric Galera (13), M. Jérôme Marquet-Doléac (19), Dr François Pinabel (14), Dr Louis Vera (14).
Le Pr Marie-Christine Mouren (20) et le Pr Richard Delorme (20) participent également au Comité pédagogique.

(1) INS HEA Suresnes ; (2) Univ. Montpellier-1 ; (3) Univ. Paris-Ouest Nanterre ; (4) Univ. Paris-Descartes ; (5) Univ. Amiens-Picardie ; (6) Univ. Bordeaux-2 ; (7) Univ. François-Rabelais Tours ; (8) Univ. Claude-Bernard Lyon-1 ; (9) École Normale Supérieure, Paris ; (10) Univ. Versailles-Saint-Quentin ; (11) Hôpital Sainte-Anne, Paris ; (12) Hôpital Robert-Debré, Paris ; (13) Centre Hospitalier Charles-Perrens, Bordeaux ; (14) Exercice libéral ; (15) Hôpital Gui de Chauliac, (16) Hôpital Paul-Guiraud, Villejuif ; (17) Hôpitaux pédiatriques de Nice ; (18) Centre Hospitalier de Rouffach ; (19) Université Paul-Sabatier, Toulouse ; (20) Univ. Paris-Diderot.


L’enseignement se déroule à l’hôpital Sainte-Anne à la CMME.

Responsable du diplôme : Professeur Roland Dardennes

Coordinateur pédagogique : Docteur François Bange

Secrétariat pédagogique
Madame Laurence Bertinet
Téléphone :
+33 (0) 1 45 65 85 72
Fax : +33 (0) 1 45 65 89 43
Courriel :
dutdah.parisdescartes@gmail.com
Adresse postale : CMME 100 rue de la Santé  75674 PARIS CEDEX 14

10 avril 2015

VIDEO. Laurent Savard, humoriste, fait rire avec l'autisme de son fils ... Merci Gabin !

article publié dans l'Express

Par , publié le 10/04/2015 à 12:49 , mis à jour à 21:09

C'est l'histoire d'un père, humoriste, Laurent Savard, qui a trouvé l'inspiration et le succès en osant un pari risqué: faire rire avec le trouble dont est atteint son fils. Gabin, 12 ans, focalise aussi l'intérêt des chercheurs qui remontent avec lui la piste génétique.

autisme-gabin_5316733

La promenade quotidienne, en rollers pour Gabin, en trottinette pour Laurent, est un moment de complicité.

JPGuilloteau/L'Express


En savoir plus sur http://www.lexpress.fr/actualite/societe/sante/video-laurent-savard-humoriste-fait-rire-avec-l-autisme-de-son-fils_1669010.html#xtor=CS3-5076#jzLydYSjHR9AF68Y.99

Ensemble, les deux copains ont collé des affiches sur les murs de Paris pour leurs one-man-show. C'était leurs débuts, ils passaient dans le même café-théâtre et, le plus souvent, jouaient pour trois quidams. Très vite, Stéphane Guillon devient l'humoriste caustique des plateaux télé, le trublion de France Inter qui défend l'impertinence au point d'être viré. Laurent Savard, lui, peine à se faire un nom. A la naissance de son fils, diagnostiqué autiste, il galère toujours. Confronté au défi insensé d'élever un bonhomme si différent des autres, il se met à écrire, dans son coin, une série de sketches dans la pure veine autobiographique et l'intitule Le Bal des pompiers - allusion à ce 13 juillet de l'année 2002 où il est devenu papa. 

Faire rire avec l'autisme, ce trouble précoce qui compromet le langage, la sociabilité et brise tant de destins ? Le pari est risqué. Le spectacle ovni démarre doucement, en 2010. Il attise la curiosité des parents d'enfants autistes, qui ressortent émus aux larmes et, hyperconnectés, participent au buzz sur Internet. Le public s'élargit, la taille des théâtres aussi. Quand Laurent Savard monte sur la scène du Déjazet, à Paris, son vieux pote Stéphane Guillon est dans la salle.

LA PSY / Laurent Savard par N99

Le one-man-show a aujourd'hui rassemblé plus de 30 000 spectateurs et, après 125 représentations, continue à tourner dans toute la France. Le Bal des pompiers devrait même devenir un film - dès que l'artiste trouvera le temps d'écrire les dernières lignes du scénario. Le handicap du fils a apporté le succès au père, preuve, s'il en fallait, que la vie n'est qu'une vaste blague. 

Dans son propre rôle, l'humoriste force à peine le trait. Les soirs de représentation, quand les projecteurs s'allument, le public découvre un père sur le qui-vive, barbe de trois jours et yeux rétrécis par les nuits sans sommeil. 

Le voici en balade à Montmartre, guettant les réactions d'un petit garçon invisible mais manifestement téméraire, capable, si ça lui chante, de se mettre tout nu au milieu d'un square. "Où tu vas, Gabin ? Ah oui, les cartes postales, elles sont jolies, hein... Regarde là, c'est le Sacré... Non, Gabin, interdit! [NDLR : il gesticule frénétiquement pour se faire comprendre en Makaton, une langue des signes simplifiée pour les autistes.] Même s'il est moche, on déchire pas le Sacré-Coeur, Gabin."  

Dans un autre sketch, le comédien prend la pose, jambes croisées bien haut. Il interprète une psychologue sentencieuse, égarée dans de vaines interprétations freudiennes : "J'ai observé Gabin, il s'assied en retrait, au centre d'un cercle, comme pour mieux chercher l'utérus de sa maman." Puis vient le tour d'une institutrice de maternelle, qui cherche à convaincre le père de retirer l'enfant de sa classe et lâche, à bout d'arguments, cette remarque perfide : "Ce n'est tout de même pas notre faute si Gabin ne sait rien faire !" 

Les méthodes d'apprentissage du langage ont toutes échoué

Dans Le Bal des pompiers, le héros a 4 ans pour l'éternité. Mais Gabin, le vrai, est devenu un garçon longiligne de 12 ans, plus hyperactif que jamais. En cet après-midi d'hiver, casqué, rollers aux pieds, il se tient prêt à débouler hors de l'appartement familial. Comme son père tarde à régler sa trottinette de sport, il s'impatiente. Se met à fermer une par une les portes donnant sur les autres pièces - un besoin impérieux d'ordonner son environnement selon une disposition précise, toujours la même.  

Dehors il bruine, mais, à moins d'une tempête "digne de la fin du monde", Laurent Savard ne renonce jamais à leur randonnée quotidienne dans Paris, moment de complicité sacré à ses yeux, et défoulement vital pour son fils. C'est parti ! Gabin file à vive allure sur le trottoir, les yeux rivés à son smartphone, où défilent ses clips préférés. Son père le talonne, un à deux mètres en arrière, pas plus, veillant au grain et à la couleur des feux de circulation lors de la périlleuse traversée des carrefours. 

image: http://static.lexpress.fr/medias_10384/w_400,c_fill,g_north/autisme-gabin-1_5316735.jpg

Dans son spectacle, le père de l'enfant n'a guère besoin de forcer le trait.

Dans son spectacle, le père de l'enfant n'a guère besoin de forcer le trait.

JPGuilloteau/L'Express

Gabin patine aussi sur la glace. Dans un spot diffusé par l'association SOS Autisme à l'occasion de la journée mondiale de sensibilisation à ce trouble, il forme un émouvant duo avec le médaillé olympique Philippe Candeloro. Il skie, même, mais ne parle toujours pas. Ses parents se sont fait une raison. "Je ne crois pas au miracle, au déclic qui débloquerait d'un seul coup le langage", confie Marie-Lou, sa mère, philosophe par nécessité. "On a essayé assez tôt la plupart des méthodes d'apprentissage reconnues, comme l'ABA, renchérit Laurent. Je ne pense plus, comme dans les premières années, que Gabin pourrait sortir de son autisme. Il est différent, voilà. La solution, c'est le respect de cette différence."  

Il faut dire que Laurent et Marie-Lou connaissent, depuis peu, la cause du handicap de leur fils : une mutation génétique. Un privilège quand, pour la plupart des familles touchées par l'autisme, le mystère demeure. Le couple insiste : un "privilège", oui, même si une anomalie du Shank 3, le gène concerné, sabote la communi cation entre les neurones dans le cerveau de Gabin et provoque une "déficience intellectuelle", comme disent les médecins. "J'ai du mal avec ce terme, lâche Laurent avec une grimace douloureuse. Un vilain mot, vraiment, même si c'est une réalité." 

Gabin n'est pas seulement la vedette d'un spectacle comique. Il est aussi devenu l'une des mascottes de l'équipe engagée, à l'institut Pasteur, dans la course mondiale pour l'identification des gènes de l'autisme. Si bien que son directeur, Thomas Bourgeron, a convié ses parents à une visite privée de son unité, le Laboratoire de génétique humaine et fonctions cognitives. Lorsque Laurent tape à la porte vitrée, en ce début du mois de mars, c'est le généticien en personne qui leur ouvre.  

Veste et chemise noires, le cheveu un peu long et les pattes à la Dick Rivers, il passerait pour une rock star s'il n'employait constamment des mots abscons de biologiste. L'hôte conduit ses visiteurs dans la pièce attenante, où deux chercheurs font défiler sur les écrans de leurs ordinateurs une succession infinie de A, C, G, U, les quatre bases de l'ADN. "Le génome d'une seule personne comporte 3 milliards de lettres", rappelle le directeur-rockeur. C'est une enquête digne d'un détective qu'a menée le Pr Bourgeron pour découvrir, en 2006, le rôle clef joué par le Shank 3. En explorant les génomes de 200 familles touchées par l'autisme, son équipe a repéré chez cinq enfants une mutation sur cette même portion du chromosome 22, indispensable au bon fonctionnement des synapses, la zone de contact entre deux neurones.  

L'ADN de Gabin a été analysé dans la foulée. Depuis, sa frimousse trône en bonne place dans la galerie de portraits rassemblés pour l'étude en cours : 6 garçons et filles auxquels les chercheurs espèrent pouvoir proposer, un jour, un traitement. En France, l'anomalie du Shank 3 concernerait de 2 000 à 3 000 personnes. 

Une erreur de réplication de l'ADN aux premiers stades de la vie

Plus fascinée qu'intimidée par cet étalage de sciences dures, Marie-Lou ne tarde pas à poser la question qui la préoccupe : "Et pour Gabin, elle s'est produite comment, cette mutation ?" 

Ni elle ni Laurent n'en sont porteurs - l'équipe de Pasteur l'a vérifié grâce à une prise de sang. "Il pourrait s'agir d'une erreur de réplication de l'ADN, quand les cellules se multiplient aux tout premiers stades de la vie", suggère le Pr Bourgeron, plongeant Marie-Lou dans un abîme de perplexité. Mais il a gardé la bonne nouvelle pour la fin. Le décryptage du génome complet d'un individu est désormais bon marché. A 1 500 euros, son laboratoire peut se permettre la dépense. Alors, la semaine dernière, il a passé commande de celui de Gabin. "Nous pourrions y trouver d'autres particularités génétiques, poursuit le Pr Bourgeron. Nous espérons comprendre pourquoi, avec la même mutation, certains enfants ne parlent pas du tout alors que d'autres disent quelques mots." Gabin ? Une superstar de la recherche. 


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25 mars 2015

Dr Robert Maboul - Autisme - Handicap - Amendement AS1488

article publié sur le blog en-quete-de-déclics


L'amendement AS1488 pose moult problèmes. Il est impératif que nos députés (élus) ne confient pas aux institutions la possibilité de décider de l'orientation des enfants en situation de handicap.
Il est de notre devoir d'adultes de nous affirmer contre cet amendement abracadabrantesque (tant au niveau de sa formulation que de ses conséquences s’il venait à être validée par nos élus).

Ce qui est en "jeu", ce n'est pas que l'Autisme.
C'est la liberté de choix des personnes ayant un handicap quant à leur avenir.

Le risque : "Alors toi, tu vas dans telle structure et toi dans telle autre. Peu importe votre opinion, c'est comme ça".
Être en situation de handicap ne doit pas enlever des droits.
C'est à la société tout entière d'en prendre conscience et de taper du poing sur la table.

Enfin une loi qui confie la prise de décision aux professionnels ! Amendement AS1488
L'heure est grave !
Le projet d'amendement AS1488 met en péril la liberté de choix de vie des personnes ayant un handicap.
Pour dénoncer ce "projet" ubuesque, la caricature apparaît être un outil adapté.

Vidéo :

Dr Maboul, pédopsychiatre

Jusqu'à présent, c'étaient les parents qui pouvaient avoir le dernier mot quant à l'orientation de leur enfant.
Cela permettait à des mères dans le déni du handicap de leur enfant de plus ou moins exiger une scolarité normale pour leur enfant.

Nous le savons bien, les enfants présentant certains handicaps...
Par exemple... Les IMC, les autistes... Tout ceux qui ne peuvent rentrer les apprentissages.
Comment un enfant TDA/H pourrait entrer dans une posture d'élève ? Nous nous le demandons.

Ce n'est pas dans l'intérêt de ses enfants que d'être noyés dans le lot des élèves.
C'est à nous professionnel de la santé mentale de prendre les mesures nécessaires pour aménager un cadre apaisant pour ces enfants.

Grâce à l'amendement N° AS1488, les professionnels les plus au fait du handicap auront enfin la possibilité d'imposer leur choix de vie le plus réaliste pour ces enfants.
Bien entendu, le législateur fait preuve d'un grand discernement en permettant aux responsables d'institutions d'adapter le choix de vie en fonction des places disponibles.

Ainsi les mamans dans le déni ne pourront plus s'opposer à la prise en charge institutionnelle proposée par des professionnels bienveillants.

Pour finir, j'aimerai vous vous lire un passage intéressant de cet amendement :
« Dès lors que l’état ou la situation de la personne ou que les ressources mobilisables évoluent ou à la demande de l’adulte handicapé ou de son représentant légal, des parents ou du représentant légal de l’enfant ou de l’adolescent handicapé ou de l’établissement ou du service, ou du groupe opérationnel de synthèse mentionné à l’article L. 146‑3 du présent code, la commission procède au réexamen de sa décision. Elle y procède en tout état de cause au minimum une fois par an. »

Si vous avez bien écouté :
Dès lors que l’établissement ou le service, ou le groupe opérationnel de synthèse alors la commission procède au réexamen de sa décision.

Si vous n'avez pas compris...
L'établissement, le service ou le groupe opérationnel de synthèse ont la possibilité de saisir la commission qui procédera à la prise de décision concernant le choix de ... heuu... d'orientation.

Nos amis responsables institutionnels n'auront plus à essayer de convaincre des mamans hystériques polarisées par l'inclusion de leur enfant dans le milieu ordinaire.
En quelque sorte, c'est l'état qui devient décisionnaire en matière d'handicap.

Espérons que nos députés et sénateurs auront le courage de voter cette loi.
Pour les encourager en leur mettant une certaine pression, je vous invite à partager cette vidéo.

Mes salutations distinguées.
Dr Maboul, pédopsychiatre.
Merci.

Amendement N°AS1488
Précision technique.
Dès lors que : l’état ou la situation de la personne ou que les ressources mobilisables évoluent ou à la demande de l’adulte handicapé ou de son représentant légal, des parents ou du représentant légal de l’enfant ou de l’adolescent handicapé ou de l’établissement ou du service, ou du groupe opérationnel de synthèse mentionné à l’article L. 146‑3 du présent code, la commission procède au réexamen de sa décision. Elle y procède en tout état de cause au minimum une fois par an.

Auteurs
Le scénario de cette vidéo est cosigné Sylvie Moscillo - Marian Giacomoni

Sylvie Moscillo est présidente de l'association Handicaps & Scolarité.

Liens en rapport avec l'amendement AS1488
=> Pétition pour la suppression de l'Amendement AS1488 - Projet de loi Santé.
=> Pour la suppression de l'amendement AS1488 - Projet de loi Santé.
=> Loi de santé 2015 : un amendement met en danger les droits des personnes handicapées.
=> Amendement à la loi de santé 2015 : notre communiqué de presse.

Je ne saurais que vous inviter (comme toujours), chers lecteurs du blog Autisme et Neurodiversité, à vous faire votre opinion par vous même en consultant l'amendement : Amendement N°AS1488.

Autisme et Neurodiversité à Lyon
Sur Lyon, nous sommes en train de constituer une équipe pour un projet que je ne manquerais pas de vous présenter ultérieurement...

"Un projet de forum internet ?"
Je ne dirais pas... ;-)

"Un projet de site d'infos sur l'Autisme ?"
Je ne dirais pas... ;-)

"Je sais... Faire prendre plus d'essors aux rencontres ?"
Je ne dirais pas... ;-)

"Faire une asso ?"
Je ne dirais pas... ;-)

Bref... Bientôt à Lyon, les choses vont encore plus bouger...
Nous nous structurons... Je n'en dirai pas plus... ;-)

Article publié le 25/03/2015 à Lyon par Marian Giacomoni pour le blog Autisme et Neurodiversité.

 

 

28 février 2015

TDAH : l'origine neurobiologique confirmée

article publié dans sciences & avenir

Hugo Jalinière Publié le 11-04-2014 à 12h32

Des chercheurs ont mis en évidence le rôle d’une structure cérébrale dans l’apparition des troubles du déficit de l'attention : le colliculus supérieur.

COLLICULUS. Les scientifiques s’en doutaient. Cette fois c’est confirmé : les troubles du déficit de l’attention (TDA) proviennent bien d’une anomalie neurobiologique.

Une équipe de chercheurs du CNRS, de l’université de Strtasbourg et de l’Inserm ont mis en évidence le rôle d’une structure cérébrale bien précise dans l’apparition des TDA : le colliculus supérieur.

tdahSur cette image un marquage permet de voir les axones des neurones de la rétine (en rouge) qui innervent le colliculus supérieur (en bleu) chez une souris "normale". Michael Reber / Institut des neurosciences cellulaires et intégratives

Celui-ci fait partie d’une structure cérébrale appelée tubercules quadrijumeaux un ensemble de quatre éminences arrondies situées à la partie supérieure du tronc cérébral, entre le cerveau et le cervelet.

Une plaque tournante sensorielle

Le colliculus supérieur est une plaque tournante sensorielle impliquée dans le contrôle de l'attention et de l'orientation visuelle et spatiale.  Il est fortement impliqué dans la sélection des centres d'intérêt, l'orientation de la tête et des yeux vers ces centres d'intérêt, la coordination tête-œil et l'initiation des saccades oculomotrices.

L’étude publiée dans la revue Brain Structure and Function s’est concentrée sur le comportement de souris dont le développement du colliculus supérieur a été perturbé par manipulation génétique. Cette anomalie a provoqué une hyperstimulation visuelle du colliculus supérieur qui provoquait chez les souris des modifications du comportement similaires à celles de certains patient souffrant de TDA.

Des changements comportementaux significatifs

Les chercheurs se sont également aperçu que cette anomalie provoquait un excès de noradrénaline, une variété d’hormone qui joue le rôle de neuromédiateur permettant le passage de l’influx nerveux d’une cellule vers une autre cellule nerveuse.

Ce déséquilibre en noradrénaline a été associé à des changements comportementaux significatifs chez les souris porteuses de la mutation génétique.

Utiliser ces nouveaux modèles permettrait de développer une approche plus globale du TDA, en élargissant le périmètre classique des recherches sur ses causes. Et caractériser plus précisément les effets de la noradrénaline sur le colliculus supérieur pourrait donc ouvrir la voie à des stratégies thérapeutiques innovantes.

LireHyperactivité et troubles de l'attention chez l'enfant

Le trouble du déficit de l’attention touche entre 4% et 8% des enfants. Il se manifeste principalement par une perturbation de l'attention, une impulsivité verbale et motrice, parfois accompagnés d'hyperactivité. Environ 60% de ces enfants présenteront encore des symptômes à l'âge adulte.

Il n'existe à ce jour aucun traitement curatif. Seule l'administration de psychostimulants améliore l'état des patients, avec cependant des effets secondaires importants. Une controverse persistante autour de l'origine neurobiologique de ce trouble a freiné le développement de nouveaux traitements.

25 février 2015

De l'intérêt de la vitamine B6/magnésium pour l'autisme, les TED et les TDAH

article publié sur le site de l'ARI (Autism Research Institute)
ARRI Vol. 20, No 3, 2006

Dans une récente étude, des chercheurs français confirment que des traitements à base de méga-doses de vitamine B6 et de magnésium améliorent de manière significative la communication et le comportement, et aident à normaliser la biochimie des enfants atteints de troubles du spectre autistique. Une autre étude, réalisée cette fois au Japon, évoque quant à elle les effets durables de la B6.

Mousain-Bosc et al. : des améliorations comportementales et biochimiques

Marianne Mousain-Bosc et al. notent que les études menées auprès de 18 cohortes différentes, dont 11 études en double aveugle avec placebo (à ce jour 22 études, dont 13 en double aveugle) montrent que les traitements à base de B6/magnésium s'avèrent utiles chez environ la moitié des enfants autistes. Ils rappellent par ailleurs que les parents recourent à ce type de traitement depuis plus de 30 ans. "Malgré ces résultats", note la chercheuse, "ces traitements demeurent controversés tant par l'Association américaine de psychiatrie que par l'Association américaine de pédiatrie, qui continuent d'affirmer que les traitements à base de méga-doses de vitamines ne sont pas justifiées pour l'autisme.

Pour identifier les effets comportementaux et biochimiques de la B6 alliée au magnésium, Mousain-Bosc et al. ont réuni une cohorte de 33 enfants atteints d'autisme ou de troubles envahissants du développement pour un essai ouvert avec ces nutriments. Les enfants, âgés de 1 à 10 ans, ont reçu une dose journalière de 0,6 mg par kilo de vitamine B6, et de 6 mg par kilo de magnésium. Ce traitement a duré en moyenne huit mois.

Avant et après le traitement, les chercheurs ont évalué avec l'aide des parents des enfants et de leurs enseignants, les symptômes sur la base de quatre catégories : compétences sociales, communication, comportement et capacités d'exécution. Ils ont également mesuré les niveaux de magnésium érythrocytaire (ERC-Mg), de magnésium plasmatique et de calcium ionisé sanguin des enfants. Le groupe de contrôle pour les analyses biochimiques était constitué d'enfants non handicapés.

Les chercheurs ont noté que les niveaux de magnésium érythrocytaire étaient significativement inférieurs chez les enfants atteints d'un trouble autistique par rapport à ceux des enfants du groupe de contrôle. Les parents des enfants autistes présentaient également des niveaux abaissés de magnésium érythrocytaire. Chez 65 % des enfants autistes sous traitement pendant au moins deux mois, les niveaux sont sensiblement montés tout en demeurant en-deçà de ceux du groupe de contrôle.

Le traitement pendant au moins deux mois a également atténué les symptômes des enfants sur le plan de la relation, de la communication, du comportement et des compétences exécutives. Parmi les 33 enfants atteints d'un TED ou d'autisme, 23 ont présenté des améliorations sur le plan des interactions sociales, 24 de meilleures compétences de communication, 18 une diminution des comportements stéréotypés, et 17 une normalisation et une amélioration des capacités exécutives. Vingt des 33 enfants, soit 60 %, ont progressé dans au moins trois des quatre catégories de symptômes considérées. Les chercheurs ont par ailleurs observé "une réapparition des symptômes cliniques de la maladie en l'espace de quelques semaines" à l'issue du traitement.

Mousain Bosc et al. précisent que le magnésium est réputé faire office de simple adjuvant au traitement de B6 en limitant l'agitation parfois induite par la B6. Toutefois, indiquent-t-ils, "cette étude suggère que les améliorations du comportement observées avec la combinaison vitamine B6/magnésium chez les patients atteints d'un TED/d'autisme sont liées à l'évolution des valeurs de magnésium érythrocytaire", ce qui suggère un effet thérapeutique net de la part du magnésium.

Les chercheurs notent que des carences, même légères, en magnésium, constituent un facteur indéniable d'irritabilité, de sensibilité au bruit, d'hyperexcitabilité, d'appréhension et d'agressivité, un tableau en somme courant dans l'autisme. Les parents présentant également des valeurs de magnésium érythrocytaire abaissés, les chercheurs suggèrent la possibilité d'une fragilité génétique induisant des carences en magnésium cellulaire. Ils notent toutefois l'absence d'élévation des niveaux de magnésium érythrocytaire chez certains enfants présentant pourtant des améliorations.

Dans une autre étude, les mêmes chercheurs ont mesuré les niveaux de magnésium érythrocytaire de 40 enfants hyperactifs avec déficit d'attention, auxquels ils ont administré les mêmes doses de vitamine B6 et de magnésium pendant au moins huit semaines. Ils ont constaté que ces enfants présentaient également des carences significatives en magnésium érythrocytaire par rapport aux groupes de contrôle. Dans presque tous les cas, ont-ils pu constater, le traitement de B6/magnésium, lorsqu'il est suivi pendant au moins deux mois, "allège de manière significative les symptômes cliniques de la maladie, c'est-à-dire l'hyperactivité et l'hyperémotivité/agressivité, le tout assorti d'une amélioration de l'attention sur le plan scolaire". Le traitement s'est également assorti d'une élévation significative des valeurs de magnésium érythrocytaire. De même que pour les enfants autistes, l'arrêt du traitement s'est traduit par la réapparition des symptômes.

Dans le groupe d'enfants hyperactifs avec déficit d'attention, Mousain et al. notent que "plus les valeurs de magnésium érythrocytaire étaient élevées avant le traitement, plus l'effet du traitement sur l'hyperactivité a été sensible, ce qui laisse penser qu'il faut du temps pour ramener le magnésium à des niveaux thérapeutiques.

Kamiyama et al. : une amélioration à long terme du QI verbal grâce à la B6

Dans une autre étude, Kamiyama et al. ont repris une précédente étude démontrant que la vitamine B6 améliorait les scores de QI verbal chez les enfants atteints de troubles envahissants du développement et d'hypersensibilité au bruit. Les chercheurs notent que les scores de QI verbal des enfants ont continué de s'améliorer avec le temps. En outre, estiment-t-ils, "les témoignages de leurs parents et des enseignants qui les côtoient au quotidien ont montré une amélioration de leur hypersensibilité au bruit", et que les enfants se montraient plus sereins dans leur environnement, tant à l'école qu'à la maison.

Et Kamiyama et al. de conclure, "nos résultats indiquent qu'il existe des sous-groupes de TED dont les aptitudes au langage expressif et l'hypersensibilité au bruit peuvent être améliorées par un traitement à la pyridoxine".


"Improvement of neurobehavioral disorders in children supplemented with magnesium-vitamin B6. II. Pervasive development disorder-autism" (amélioration des troubles neuro-comportementaux des enfants sous magnésium-vitamine B6 ; II ; troubles envahissants du développement-autisme) M. Mousain-Bosc, M. Roche, A. Polge, D. Pradal-Prat, J. Rapin et J.P. Bali, Magnesium Research, Vol. 19. No 1, mars 2006, 53-62 ; et "Improvement of neurobehavioral disorders in children supplemented with magnesium-vitamin B6. I. Attention deficit hyperactivity disorders" (amélioration des troubles neuro-comportementaux des enfants sous magnésium-vitamine B6 ; I ; troubles de l'hyperactivité avec déficit d'attention), M. Mousain-Bosc, M. Roche, A. Polge, D. Pradal-Prat, J. Rapin et J.P. Bali, Magnesium Research, Vol. 19. No 1, mars 2006, 46-52. Contact pour ces deux études : Jean-Pierre Bali, Explorations fonctionnelles du système nerveux, Centre Hospitalier Universitaire Carémeau, Nîmes, France, jp.bali@wanadoo.fr.

- et -

"A clinical study of pyridoxine treatment for pervasive developmental disorders with hypersensitivity to sound" (étude clinique des effets de la pyridoxine sur les troubles envahissants du développement associés à une hypersensibilité au bruit), M. Kamiyama, S. Kuriyama et M. Watanabe, No to Hattatsu, Vol. 38, No 4, juillet 2006, 277-82. Adresse : M. Kamiyama, département de l'éducation, des arts et des sciences de l'université Yamagata, Yamagata, Japon, kamiyama@e.yamagatau.ac.jp.

22 février 2015

Le TDAH expliqué aux généralistes par un généraliste TDAH

Mieux comprendre et détecter l’hyperactivité et les troubles de l’attention

 

La Haute autorité de santé vient de publier une recommandation concernant le TDAH chez l’enfant et notamment son dépistage par les médecins généralistes.

TDAH est l’acronyme du Trouble Déficitaire de l’Attention avec ou sans Hyperactivité. Le caractère optionnel de l’hyperactivité physique justifie l’orthographe alternative TDA/H.

La formation universitaire initiale de la majorité des médecins actuellement en exercice ne comportait pas de cours sur le TDA/H. Je propose donc à mes confrères (qui n’auraient pas complété eux-mêmes cette lacune) un court article abordant les principaux éléments permettant de dépister le TDAH chez les enfants et adolescents en difficulté scolaire.

C’est quoi ce truc ?

Plus personne de sérieux n’assimile le TDAH à une maladie, d’où ce nom ambigu de "trouble" [1]. Il s’agit plutôt d’un ensemble de traits de caractère susceptibles de déclencher des symptômes handicapants la scolarité et parfois la vie sociale, à savoir une impulsivité, une impatience, et une incapacité à fixer durablement son attention. Une agitation physique est souvent associée aux symptômes précédents, surtout chez les garçons.

La grande majorité des enfants diagnostiqués TDAH n’auraient pourtant aucun problème dans une société primitive, ou s’ils bénéficiaient d’un apprentissage individuel et personnalisé. Les symptômes naissent de la collision entre ce caractère particulier et un contexte contraignant, essentiellement scolaire. L’école actuelle, faite pour le plus grand nombre, rejette ces enfants créatifs, curieux et intuitifs, mais épuisants en groupe et incapables de se concentrer durablement sur les tâches scolaires. Un psychologue américain a résumé la problématique du TDA/H en une phrase : "Ce sont des chasseurs contraints de vivre comme des fermiers" [2].

Il n’y a pas de frontière entre le TDA/H et la "normalité". De nombreux enfants sont impulsifs, agités et inattentifs, ce qui a d’ailleurs longtemps conduit à nier l’existence du TDA/H en tant qu’entité individualisée. C’est l’association ET la forte intensité de ces traits de caractère qui permettent de porter un diagnostic face à des difficultés d’adaptation scolaire et parfois familiale. Pour autant, certains TDAH typiques ne vont vivre aucune difficulté majeure à l’école, notamment ceux (ou celles) qui possèdent une très bonne mémoire ou des aptitudes leur permettant de garder confiance en eux et de réussir tant bien que mal leur scolarité. Certains individus particulièrement brillants ont été des enfants TDAH, Steve Jobs est l’exemple le plus souvent cité, mais aussi Churchill, André Malraux, Walt Disney ou Serge Gainsbourg.

Voici une représentation graphique de l’impact négatif des trois composantes du TDA/H sur les autres aptitudes scolaires de l’enfant.

Pourquoi et comment envisager ce diagnostic ?

La HAS encourage les généralistes a être attentifs aux difficultés scolaires ou sociales qui pourraient faire suspecter l’existence d’un TDAH. Je rappelle que ce diagnostic d’une "non-maladie" a peu d’intérêt chez un enfant qui ne pose pas de problème particulier. En revanche, du fait de l’efficacité des prises en charge comportementales ou médicamenteuses, le diagnostic doit être posé sans trop tarder lorsque les difficultés s’installent durablement, c’est à dire au delà de quelques mois.

C’est à partir de problèmes scolaires rapportés par les enseignants que le TDAH sera le plus souvent suspecté, souvent dès le cours élémentaire.
- Impatience et impulsivité : l’enfant perturbe la classe par des questions à contre-temps, en répondant au maître avant même que celui-ci ait fini de formuler sa question, ou en interrompant fréquemment ses camarades.
- Agitation physique, hyperactivité en classe : l’enfant remue ses pieds ou ses mains en permanence, se lève sans demander la permission. Il est "intenable".
- Difficultés de concentration, inattention : devant une tâche qui l’ennuie, l’enfant TDA/H est incapable de se concentrer durablement. Les reproches du maître font apparaître l’agitation ou l’aggravent car l’enfant est en détresse : ce n’est pas qu’il ne veut pas, c’est qu’il ne peut pas se concentrer sur une tâche ennuyeuse. Son cerveau s’embrouille et tourne en rond. Personne ne le croit et il en est très malheureux. Pendant que le maître parle, il "décroche" souvent et s’évade dans son monde intérieur.

L’enfant TDAH est incapable de faire correctement son travail scolaire à la maison, y compris face aux menaces et aux punitions, comme si un frein incompréhensible l’en empêchait physiquement [3]. Ces blocages sont particulièrement évocateurs lorsqu’il s’agit d’enfants par ailleurs brillants et capables de se passionner pour des domaines bien plus complexes. Cette concentration instable et sélective ne peut être confondue avec les difficultés scolaires d’un enfant qui peine à comprendre un exercice difficile ou qui obtient de mauvaises notes malgré un travail assidu à la maison.

Cette difficulté à se concentrer sur les tâches imposées est le symptôme central du TDAH, l’impulsivité et l’hyperactivité étant optionnelles. Contrairement à certains spécialistes qui y voient un trouble global de la concentration [4], je fais partie de ceux qui constatent plutôt un déficit sélectif : cet enfant incapable de rester attentif plus de deux minutes devant son livre d’histoire va faire preuve d’une concentration intense et durable devant un dessin, un jeu de construction ou un jeu vidéo. Ce paradoxe apparent conduit d’ailleurs certains psychologues à accuser les consoles d’avoir une responsabilité dans le TDAH, alors que ces jeux simulent tout simplement une activité guerrière, stratégique ou créative conçue par des adultes TDAH pour des enfants TDAH, et donc très éloignée de l’ennuyeux programme scolaire.

Il n’est pas rare que le comportement d’un un enfant TDAH soit très différent très différent en fonction des matières ou de la personnalité de l’enseignant, tantôt dernier, tantôt premier de sa classe lorsque la stimulation intellectuelle apportée par la matière et/ou l’empathie de l’enseignant sont suffisantes pour maintenir son esprit connecté.

Pour résumer, suspecter un TDAH chez un enfant n’est pas très difficile une fois que l’on a compris les caractéristiques de sa personnalité : un esprit vif et rapide qui ne supporte pas d’attendre et qui est réellement incapable de rester concentré lorsque son excitation ou sa curiosité ne sont plus stimulées.

L’impulsivité et l’hyperactivité physique sont les deux autres piliers de ce caractère qui nécessiterait un mode d’enseignement spécifique très éloigné des standards éducatifs conçus pour le plus grand nombre. Les enfants TDAH nécessitant une aide représenteraient un enfant par classe en moyenne. Les garçons sont deux fois plus nombreux que les filles, et le diagnostic est souvent plus tardifs chez ces dernières, notamment du fait de la fréquente absence d’hyperactivité physique.

Difficultés extrascolaires

Un enfant TDAH peut être à l’origine de problèmes familiaux. Son impulsivité, son impatience et son hyperactivité (difficile à canaliser en appartement) épuisent ses parents et ses frères et soeurs. Il ne finit pas ce qu’il commence et laisse toujours tout en plan. Plus que tout autre enfant, il perd tout, oublie tout.

Le cadre contraignant des obligations familiales et des interdits est très douloureux pour un enfant particulièrement épris de liberté, d’autonomie et de mouvement. La souffrance générée par ces frustrations accumulées peut aboutir à une dépression, à une toxicomanie, ou à des troubles du comportement fréquemment associés au TDAH : le TOP et le TC.

Le TOP est le Trouble Oppositionnel avec Provocation. Il s’agit d’enfants absolument insupportables, vivant à la fois dans la provocation et la victimisation, menant la vie dure à leurs parents qui ne savent plus comment les prendre.

Le TC est le Trouble des Conduites. L’ennui et la contrainte deviennent si douloureux qu’ils poussent l’enfant, ou plutôt l’adolescent, à commettre des actes dangereux ou délictueux pour tenter de recréer l’excitation intellectuelle dont il est privé. Il s’agit d’une sorte de délinquance irrationnelle ou de vandalisme qui peuvent paraître incompréhensibles si l’on n’a pas identifié le fréquent TDA/H sous-jacent.

Que faire une fois le diagnostic évoqué ?

C’est malheureusement le moment où les difficultés commencent en France. La négation du TDA/H par un courant de pensée longtemps prédominant nous a fait prendre beaucoup de retard et les spécialistes du TDA/H sont rares et débordés. Chaque généraliste doit donc être à l’affût de l’ouverture de nouvelles consultations spécialisées pour pouvoir y adresser ses jeunes patients pour une confirmation du diagnostic et une prise en charge adaptée, dont l’effet positif est parfois spectaculaire.

Un retard au diagnostic peut aboutir à des dégâts irréversibles : l’enfant rabroué, accusé de paresse, nié dans ses aptitudes atypiques, perd totalement confiance en lui. Il peut alors sombrer dans un échec scolaire irrattrapable, puis dans la dépression, la toxicomanie ou la délinquance.

Quelles solutions pourront-elles être proposées une fois le diagnostic confirmé ?

Le simple fait de porter le diagnostic permet de diminuer la souffrance en fournissant des explications rationnelles aux difficultés souvent incomprises de ces enfants. Des approches comportementales, la formation des parents, et des adaptations scolaires (souvent difficiles ou peu accessibles) sont d’une aide précieuse. Les psychostimulants comme le méthylphénidate apportent souvent une amélioration, parfois spectaculaire, au prix d’une tolérance variable (sommeil, poids, croissance essentiellement).

Ne risque-t-on pas de tomber dans l’excès ?

Il existe un risque réel de tomber dans les excès nords-américains [5], où plus de 10% des enfants prennent des psychostimulants, et où cette prescription se rapproche d’un dopage scolaire. En effet, ces psychostimulants peuvent aussi améliorer les performances scolaire de nombreux enfants qui ne possèdent que partiellement les traits de caractère d’un TDAH [6], et il existe une pression des parents pour faire poser ce diagnostic afin d’obtenir la "pilule à bonnes notes". Nous connaissons actuellement une pression similaire avec l’orthophonie, qui se rapproche parfois d’un simple soutien scolaire aux frais de l’Assurance-maladie.

Nous en sommes actuellement très loin en France et le sous-diagnostic, associé à de grandes souffrances non prises en charges, reste le problème majoritaire. J’espère que mes collègues généralistes, mieux informés, pourront venir au secours de nombreux enfants niés dans leur souffrance. Il faut aussi garder à l’esprit que les enfants TDA/H possèdent des qualités spécifiques qui ne demandent qu’à être mises en valeur : créativité, originalité, vivacité sont les principales. Ils ne sont ni plus ni moins intelligents que les autres, mais leur cerveau fonctionne clairement différemment.

Le TDAH est une fausse maladie, mais un vrai problème !

Si vous voulez en savoir plus sur le TDAH, consultez cette sélection de documents.

PS : je connais bien le TDAH pour en avoir souffert dans l’enfance : redoublements, résultats chaotiques, ennui mortel à l’école, agitation, indiscipline. Il marque encore mon comportement d’adulte. Voici un bilan psychologique réalisé lorsque j’avais 12 ans. Il se passe de commentaires (le TDA/H était inconnu en France à l’époque).

Notes

[1] Le TDAH est parfois considéré comme un trouble du développement cérébral, et il est vrai qu’il est plus souvent présent chez les prématurés, mais cette hypothèse neuro-déficitaire n’est pas consensuelle.

[2] Je parle de chasse primitive, et non de chasse postée nécessitant de la patience. Cette chasse est proche de celle figurée dans les jeux vidéos qui captent si bien l’attention des enfants TDAH.

[3] À ce sujet, il est dramatique qu’un travail scolaire à la maison soit imposé dès le primaire par de nombreux enseignants, au mépris de son interdiction ministérielle qui date de 1956.

[4] Certaines des analyses développées dans ce billet sont personnelles à l’auteur et sont pas étayées par un haut niveau de preuve, comme c’est le cas pour la majorité des données scientifiques sur le TDAH... Je ne parle pas non plus dans ce billet des hypothèses alimentaires ou environnementales qui associent le TDAH aux métaux lourds ou aux pesticides, tant le niveau de preuve de ces hypothèses est faible, reposant sur des corrélations dont on sait qu’elles ne permettent pas d’établir de lien de causalité.

[5] Le TDAH est souvent accusé de faire partie du "disease mongering", ces maladies inventées par l’industrie pharmaceutiques pour promouvoir ses médicaments. Il est clair que si la Ritaline et ses génériques/copies n’existaient pas, on parlerait moins de TDAH, comme c’est le cas pour les problèmes qui n’ont pas de solution. Mais je trouve que c’est un mauvais procès pour un médicament tombé dans le domaine public depuis longtemps et qui apporte parfois une aide si spectaculaire que s’en priver serait un choix douloureux pour de nombreuses familles.

[6] Chez un bon quart de la population, les amphétamines améliorent les capacités de concentration sans générer d’effets secondaires importants, d’où leur usage immodéré par les étudiants dans les années 50 où elles étaient encore en vente libre. Il existe donc un risque de voir la prescription de méthyphénidate dépasser le stade de la résolution de problème pour s’étendre au dopage attentionnel.

14 février 2015

La Rispéridone - Risperdal - sur la sellette


Dans quels cas prescrit-on de la Risperdone ?

Egalement inscite sous le nom de 564766, la rispéridone est le constituant principal du Risperdal, un antipsychotique atypique ou neuroleptique de 2nde génération utilisé pour traiter les psychoses, notamment les psychoses schizophréniques, mais aussi les épisodes maniaques. Certains la prescrivent également pour le traitement de troubles du développement (TED), dont ceux observés dans la sphère autistique chez les enfants de 5 à 11 ans. Le Risperdal est parfois donné dans la prise en charge d'un retard mental doublé d'agressivité ou d'agitation, voire d'automutilations.

Son action : antagoniste des récepteurs sérotoninergiques et dopaminergiques, elle lie les récepteurs alpha-1-adrénergiques aux récepteurs H1 hystaminergiques et plus faiblement aux alpha-2-adrénergiques. En clinique, elle améliore les symptômes positifs et négatifs de la psychose schizophrénique.

Effets secondaires : c'est l'un des antipsychotiques qui présentent le plus d'effets secondaires neurologiques, induisant d'importants troubles extrapyramidaux et une élévation de la prolactine (peut déboucher sur des troubles sexuels et métaboliques (dyslipidémie, diabètes..)

Il existe 3 formules de Risperidone, dont chacune contient un ou plusieurs ingrédients inactifs mais potentiellement toxiques : la résine d'amberlite (IRP88), prouvé carcinogène et génotoxique, l'aspartame, source entre autres de phénylalanine, d'acide aspartic, de méthanol, formaldehyde, et d'acide formique, la gélatine (excitotoxyne d'acide glutamique), colorants à l'alluminium (neurotoxique, peut former un autre toxique : le fluoride), l'amidon de maïs OGM, l'acide benzoïque, suspecté d'être très toxique au niveaux neurologique, respiratoire et sur les organes sensitifs.

Effets secondaires courants :

- mouvement irréguliers et involontaires des muscles
- parkinsonisme médicamenteux (tremblements, raideur musculaire...)
- hyperexcitation motrice
- état de sommeil extrême
- tête qui tourne
- perte partielle ou totale de connaissance
- lactation, même chez les garçons

Autres effets notés par la FDA (Food and Drug Administration - USA), quoi que moins usuels :

- psychose maniaque et hallucinations visuelles et tactiles (dans + de 90% des cas, sans antécédents), même chez les moins de 10 ans, ce qui est particulièrement surprenant pour les patients et les parents.
- agressivité ou comportement violent (dans env. 90% des cas, sans antécédants). 20% ont nécessité l'hospitalisation ou ont été considérés comme mettant en danger la vie d'autrui ou la sienne propre.
- suicides et tentatives de suicide (nombre important de cas rapportés)

Note de la Haute Autorité de la Santé (HAS) :
"Avant de prescrire de la rispéridone à un enfant ou à un adolescent pésentant des troubles des conduites, une évaluation complète des causes physiques et sociales du comportement agressif telles que douleur ou stimulation environementales inappropriées est nécessaire."
La HAS sous-entend par là que c'est un médicament à ne pas prescrire lorsque les causes sont biologiques ou environnementales. La HAS ajoute que "les effets sédatifs de la rispéridone doivent faire l'objet d'un suivi rapproché dans cette population du fait des conséquences potentielles de la sédation sur les capacités d'apprentissage des enfants et des adolescents."

La HAS note que "la prudence est nécessaire lorsque la rispéridone est prescrite à des patients présentant une maladie cardiovasculaire connue, des antécédants familiaux d'allongement de l'intervalle QT (durée électrique de la contraction cardiaque), une bradycardie (rythme cardiaque plus bas que la normale) ou des troubles électrolytiques (hypokaliémie, hypomagnésémie) car ils peuvent augmenter le risques d'effets arythmogènes."

Informations extraites de http://www.agoravox.fr/actualites/sante/article/le-point-sur-le-risperdal-108787#forum3200266 :
 

"La France en parle peu, car ce scandale américain ne va pas tarder à arriver chez nous.

Depuis le 8 octobre 2008, les troubles autistiques ont été exclus des indications thérapeutiques pédiatriques du Risperdal par l’Agence européenne du médicament (EMA). Cet arbitrage a été rendu à la suite d’évaluation scientifiques européennes qui ont conclu à l’inefficacité du Risperdal sur ces troubles."

L'arbritrage de l'EMA et ses conclusions scientifiques :

"Cette décision, a été implémentée en France par l’Agence française de la sécurité sanitaire des produits de santé (AFSSAPS*) le 22 décembre 2008. Depuis cette date, l’autorisation de mise sur le marché (AMM) précise qu’en pédiatrie le Risperdal n’est plus indiqué que dans certains cas du trouble des conduites et qu’il ne doit pas être prescrit plus de 6 semaines.Ce qui semble tout à fait logique puisque le Risperdal est classé sur la liste 1 des substances vénéneuses qui présentent le plus de risques pour la santé.

Seulement voilà, les services de psychopathologie de l’enfant prescrivent au long cours le Risperdal à des enfants autistes. Il n’est pas rare de voir le traitement durer 3, 4 ou 5 ans. Ces prescriptions sont établies hors AMM à double titre : dépassement de la durée maximale de traitement (6 semaines) et absence d’une indication thérapeutique autorisée.

Les prescripteurs ne portent pas la mention obligatoire « NR » (non-remboursable) sur les prescriptions de Risperdal qui est donc indûment remboursé à 100% par la sécurité sociale.Le procédé utilisé pour cette escroquerie à la sécurité sociale est le même que celui mis en oeuvre au Texas.

Le 3 décembre 2006, N….., 8 ans, est décédé à Clermont-Ferrand après plusieurs mois de traitement par Risperdal. Il a été dit aux parents que leur enfant était décédé de causes naturelles.

La notice d’information du laboratoire Janssen-Cilag, publiée le 22 décembre 2008, après la restriction de l’AMM par l’EMA, cite parmi les 3 pages d’effets secondaires indésirables, les attaques cérébrales, la conduite électrique anormale du coeur,...Enfin, à la suite d’enquêtes réalisées par la division des affaires criminelles du département de la justice des Etats Unis à la demande de la « Securities and Echange Commission », Johnson & Johnson doit payer 70 millions de dollars pour avoir versé des pots de vins à des médecins et des directeurs d’hôpitaux Grecs, Polonais et Roumains."

Sources :

http://www.has-sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/2010-07/risperdal_-_ct-3496.pdf http://www.sailhome.org/Concerns/BodyBurden/Synergistic/Risperidone.htmlN B : sur la bithérapie Rispéridone/Ritaline, voir la thèse en ligne de Claire Glay-Ribau (Université Henri Poincaré - Nancy - 20/5/2001) :
http://www.scd.uhp-nancy.fr/docnum/SCDMED_T_2011_GLAY_RIBAU_CLAIRE.pdf
 http://www.agoravox.fr/actualites/sante/article/le-point-sur-le-risperdal-

* Qui a été renommée ANSM depuis.

13 février 2015

TDAH -> Vers une meilleure prise en charge des enfants hyperactifs

LE MONDE | 12.02.2015 à 10h02 • Mis à jour le 12.02.2015 à 11h05 | Par

Des enfants jouent dans une école primaire à Paris, en octobre 2014.
C’est une première en France, qui devrait contribuer à apaiser les controverses entre professionnels sur le sujet du « trouble déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité » (TDAH) et, surtout, améliorer la prise en charge des enfants et des adolescents qui en souffrent. A l’issue de deux ans de travail, la Haute Autorité de santé (HAS) a présenté, le 12 février, des recommandations de bonnes pratiques pour le repérage de ces troubles, et l’accompagnement des petits patients et de leur famille. Celles-ci placent les médecins de premier recours (en pratique, principalement des généralistes) au cœur du dispositif.

Souvent appelé simplement hyperactivité, le TDAH associe en fait trois types de symptômes : un déficit de l’attention (signe le plus fréquent), une hyperactivité motrice, et une impulsivité. Entre 3,5 % et 5,6 % des enfants d’âge scolaire sont concernés en France, soit, selon la HAS, entre 135 000 et 169 000 enfants de 6 à 14 ans, le plus souvent des garçons.

Comme l’autisme, le TDAH a souvent fait les frais de querelles idéologiques entre schématiquement des psychanalystes d’un côté, des tenants de la psychiatrie biologique de l’autre. Pour certains, ce syndrome est surtout une construction sociale, en passe de devenir épidémique, du fait d’un surdiagnostic.

Lire aussi : Hyperactivité, le syndrome qui agite les experts

« Pathologie sous-diagnostiquée »

« Le TDAH est une pathologie largement sous-diagnostiquée, avec une grande hétérogénéité et une insuffisance de prise en charge », estime au contraire Michel Lecendreux, pédopsychiatre (hôpital Robert-Debré, Paris), à l’origine de la saisine de la HAS, en 2010. Les médecins sont aussi divisés sur le méthylphénidate (Ritaline), un psychostimulant largement prescrit aux Etats-Unis, et dans seulement 10 % des cas en France. De leur côté, les familles déplorent les longs délais pour accéder à des spécialistes du TDAH, le manque de coordination entre les professionnels (psychologues, psychomotriciens, orthophonistes…).

Pour plancher sur ce sujet délicat, la HAS a ouvert une consultation publique, puis constitué un groupe de travail transversal, « comprenant tous les courants », souligne le pédopsychiatre Jean Chambry, son coprésident. « Ces recommandations sont d’abord une façon d’affirmer que le TDAH existe, ce que des professionnels ne reconnaissaient pas, se réjouit-il. Le deuxième message est de sensibiliser les généralistes pour qu’ils repèrent ce syndrome et accompagnent les familles. »

« Tout enfant agité ou distrait qui n’a pas un TDAH, le médecin de premier recours doit pouvoir avoir une démarche diagnostique, éliminer d’autres causes, évaluer les répercussions négatives sur le plan scolaire, familial, social… », précise le docteur Dominique Girardon, médecin généraliste qui a coprésidé le groupe de travail. Inversement, les praticiens ne doivent pas banaliser les symptômes, ni stigmatiser la famille.

Après ce prédiagnostic, c’est au médecin de premier recours d’informer les parents et d’orienter si besoin l’enfant vers un spécialiste pour confirmer le diagnostic, préconise la HAS. Il revient aussi au médecin de famille de coordonner la prise en charge, en mettant en place des contacts réguliers avec le médecin spécialiste et les autres intervenants (paramédicaux, professionnels de l’éducation nationale).

« Un premier pas »

La HAS prône en premier lieu des thérapies non médicamenteuses (cognitivo-comportementales, psychodynamiques…), un traitement par méthylphénidate n’étant commencé qu’en complément de celles-ci si elles s’avèrent insuffisantes.

Lire aussi : Des alternatives à la médication

« Ces recommandations sont un premier pas », estime Christine Gétin, présidente de l’association HyperSupers TDAH France. Mais il y a beaucoup à faire, selon elle, pour sensibiliser les généralistes, nombreux à découvrir ce qu’est le TDAH en même temps que les familles. « Ce qui est proposé est bien, mais difficilement réalisable en pratique dans notre système de soins, craint le pédopsychiatre Bruno Falissard (Inserm). Par ailleurs, il est bien spécifié qu’il ne faut prendre en charge que les cas problématiques, mais qui décide que ces troubles posent problème ? Ce n’est pas si simple. Ce devrait être le patient mais, trois fois sur quatre, il ne se plaint de rien. En général, la plainte vient de l’école ou des parents. »

Les généralistes seront-ils volontaires et compétents pour ces nouvelles missions ? « Il y a un gros travail d’information et de formation à entreprendre », reconnaît le docteur Girardon. « Il s’agissait d’abord de réconcilier les extrêmes, ce n’est qu’une première étape pour mobiliser, dédiaboliser, dédramatiser », conclut Jean Chambry. Affaire à suivre.


12 février 2015

TDAH, une réalité ancienne et fréquente ..

"Le Trouble Déficit de l’Attention / Hyperactivité (TDA/H) est un syndrome composite associant difficultés d’attention, hyperactivité et impulsivité.
Trouble Déficit de l’Attention / Hyperactivité est le nom le plus fréquemment utilisé actuellement. Ce nom lui a été donné par l'Association Américaine de Psychiatrie.
 
Le syndrome est reconnu par l’Organisation Mondiale de la Santé sous l’appellation Troubles Hyperkinétiques.
 
Chez l’enfant, sa fréquence est élevée dans tous les pays du monde où des investigations ont été réalisées, quel que soit le degré de développement du pays considéré. Chez l’adulte, une enquête de l’OMS, dans un panel varié de pays, montre que souvent le syndrome persiste.
Ces troubles constituent un enjeu de Santé publique en raison du nombre de patients atteints. Actuellement le TDA/H est la cause la plus fréquente de consultation en psychiatrie de l’enfant, dans le monde.
 
Le TDA/H n’est pas une découverte récente de la psychiatrie. Il y a plus d’un siècle en Europe initialement, des médecins décrivaient des troubles similaires chez les enfants d’âge scolaire mais aussi chez des adultes.
Pendant plusieurs décennies on a parlé en France d'"enfants instables", il n'est pas rare de lire encore "instabilité psychomotrice".
 
Le TDA/H entrave le développement des enfants en nuisant à leurs apprentissages scolaires, en dégradant leur vie familiale et en altérant les relations avec leurs pairs.
 
Les symptômes apparaissent dans l’enfance et ils évoluent avec l’âge jusque chez l’adulte. Leur retentissement peut être sévère tout au long de la vie, justifiant un diagnostic et des soins appropriés.
À l’adolescence et à l’âge adulte, les symptômes évoluent vers une diminution de l’hyperactivité, mais avec la persistance d’une impulsivité et d’un déficit d’attention invalidants affectant durablement la vie quotidienne personnelle, familiale, sociale et professionnelle."
16 décembre 2014

Une belle brochure sur le TDAH venant de nos amis de Belgique

article publié sur le site Collectif Parents TDAH Ouest

On entend de plus en plus parler de TDAH, et de bien diverses façons …

Voici une belle brochure sur

le TDAH venant de nos amis de Belgique.

 

« Elle s’adresse à tous ceux, parents, enseignants, animateurs, et tant d’autres, qui se posent des questions autour du TD A/H. Elle se veut avant tout rassurante et explicative…. »

tdah

« Cette brochure, rédigée par un groupe de travail composé de soignants d’horizons divers et complémentaires, aborde le sujet de manière claire et accessible à tous. L’agitation ou la distraction d’un enfant ne sont pas nécessairement un problème grave en soi. Mais il arrive que l’enfant comme son entourage se sentent débordés et impuissants : qu’entend-on par TDA/H ? Comment fait-on le diagnostic ? Qui peut-on consulter ? Quels sont les différents traitements ? Quelle est l’origine du TDA/H ? sont autant de questions abordées dans une volonté de clarification du propos mais aussi de rigueur scientifique. Le plus important n’étant pas de donner une étiquette à l’enfant mais de trouver ensemble ce qui l’aidera à s’épanouir. »*

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TDA/H : que signifient ces 4 lettres ?

Chaque enfant a ses richesses.

Les difficultés d’attention
Ce qui se passe dans le cerveau en cas de déficit d’attention

L’impulsivité
Ce qui se passe dans le cerveau en cas de déficit de contrôle

L’hyperactivité
Ce qui se passe dans le cerveau en cas d’hyperactivité

Les difficultés associées
Les difficultés scolaires
 Les troubles spécifiques de l’apprentissage
la maladresse
Les difficultés relationnelles
La mauvaise estime de soi
Difficultés dans la famille

Le diagnostic
Pour poser le diagnostic de TDAH, on considère généralement qu’il faut
Quels sont les spécialistes concernés ?

Le diagnostic comporte le plus souvent un bilan neurologique et un bilan neuropsychologique
Le bilan neurologique
Le bilan neuropsychologique

Les traitements
Les psychothérapies
Les remédiations
Le traitement médicamenteux

Les ados et les adultes

Que sait-on sur l’origine du trouble ?

Conclusion

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*Cliquez sur l’image ci-dessous pour accéder à cette brochure

tdah-à-lécole-Récupéré

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« En cas de déficit d’attention, l’enfant ne peut pas mettre en sourdine son mode rapide.
Il est donc sans cesse sur le qui-vive, sensible à l’entièreté des informations qui lui arrivent par ses 5 sens.
C’est un peu comme s’il regardait toutes les chaînes de télévision du satellite à la fois ! »*

5 août 2014

Comment affronter le trouble et le déficit de l'attention

Le trouble et déficit de l'attention (TDA) est un trouble qui provoque chez l'individu, enfant ou adulte, une incapacité à maintenir son attention et rester concentré. Cette incapacité peut s'observer très tôt chez l'enfant et plus particulièrement à l'école, s'il a des difficultés d'apprentissage. Ce trouble est aujourd'hui reconnu et doit être pris en charge rapidement, afin d'aider l'enfant qui en souffre et ainsi améliorer ses capacités. Afin de vous aider à réduire les difficultés liées au TDA, si vous ou l'un de vos proches en êtes atteint, lisez cet article qui vous donnera de nombreuses pistes :

tiret VIVRE FMhttp://fr.m.wikihow.com/affronter-le-trouble-et-le-d%C3%A9ficit-de-l%27attention

1 août 2014

Les parents de Vincent épuisés

article publié dans LAPRESSE.CA

Publié le 27 juillet 2014 à 13h35 | Mis à jour le 27 juillet 2014 à 13h35

Leur fils de cinq ans est autiste

Karine Blackburn aurait bien besoin de répit. Son... ((Photo Michel Tremblay))

Karine Blackburn aurait bien besoin de répit. Son fils Vincent est atteint d'autisme et nécessite une surveillance constante.

(Photo Michel Tremblay)

Mélyssa Gagnon
Mélyssa Gagnon
Le Quotidien

(La Baie) Vincent, cinq ans, est autiste. Il est, en quelque sorte, prisonnier de son corps et de sa tête. Ses parents, épuisés parce qu'ils ne bénéficient d'aucun service de répit, ont eux aussi l'impression de se trouver derrière les barreaux.

C'est connu, avoir de jeunes enfants peut être très exigeant. L'implication quotidienne des parents est colossale, et si les dividendes récoltés sont souvent supérieurs aux efforts investis, il en est tout autrement pour certaines familles dont la progéniture est aux prises avec un trouble envahissant du développement (TED).

C'est le cas de Karine Blackburn et d'Évens Pellerin, un couple de La Baie parent de trois enfants. Ils ont commencé à soupçonner que quelque chose ne tournait pas rond avec Vincent alors que celui-ci avait environ 18 mois. Le bambin faisait d'interminables crises et son développement stagnait. À trois ans, il ne parlait pas, tournait constamment autour des objets et refusait tout contact visuel avec autrui. Le garçonnet s'alimentait difficilement, demeurait à l'écart et ne manifestait aucun intérêt pour ses cadeaux d'anniversaire.

«C'était un enfant exigeant», se souvient Karine Blackburn. Son visage rouge et ses yeux miroir trahissent un sentiment d'exaspération, celui d'une mère de famille épuisée qui ne sait plus vers qui se tourner pour recevoir de l'aide. Elle a communiqué avec Le Progrès-Dimanche en dernier recours.

Le conjoint de Karine travaille comme superviseur en forêt et doit s'éloigner du nid familial tôt le lundi matin, pour ne rentrer à la maison que le vendredi. Karine est seule toute la semaine à gérer la maisonnée et à s'occuper de Vincent, de sa grande soeur Suzie, six ans, et de son petit frère Serge, deux ans. La bambine, vive d'esprit et très active, requiert elle-même passablement d'attention et, comme le dit son père, «déplace de l'air pas mal». Le cadet, lui, tente tant bien que mal de tailler sa place dans un univers singulier et s'affirme en criant et en s'accrochant aux jambes de sa mère.

Deux des trois enfants fréquentent un service de garde cinq jours semaine. Vincent a joint les rangs du CPE Mini-Monde il y a un an et s'y rend tous les mercredis, jeudis et vendredis. Ce sont les seuls moments de répit pour Karine Blackburn, qui ne dort plus la nuit et qui suit le rythme effarant et irrégulier de son fils. Vincent peut passer des semaines sans dormir, se rendre dehors la nuit ou partir comme ça, en plein hiver, sans chaussures. Il porte toujours des couches et refuse de boire du lait autrement que dans un biberon. Karine, elle, est en mode survie.

«L'autisme n'est pas une maladie, c'est un état. La société pense que tous les enfants autistes sont des ''Rain Man'', comme dans le film. Je ne dis pas que mon fils n'est pas intelligent, au contraire, mais il ne parle pas et si sa routine est le moindrement bouleversée, c'est l'enfer. Les gens nous jugent facilement», explique-t-elle. Pour Vincent, un store fermé devient un irritant intolérable, tout comme un banal changement de draps. Ses souliers doivent être maintenus en place avec du ruban adhésif. Sinon, il marcherait pieds nus, peu importe la surface. Il grimpe dans les armoires et déverrouille les portes. Son état nécessite une surveillance constante.

Des membres de l'entourage de Karine lui ont suggéré de "placer" Vincent, ce qui paraît inconcevable aux yeux de cette mère de famille qui aime son fils plus que tout et qui souhaite continuer d'assumer ses responsabilités parentales.

24 juin 2014

Apprendre la musique développerait les fonctions cognitives exécutives

L'apprentissage de la musique, chez les enfants et les adultes, favoriserait le développement des fonctions cognitives dites exécutives. Des chercheurs de l'Université Yale, dont les travaux sont publiés dans la revue PLOS One, ont étudié les mécanismes cérébraux en cause au moyen de l'imagerie par résonance magnétique (IRM).

Les fonctions exécutives sont les processus cognitifs de haut niveau qui permettent de traiter et de conserver des informations, réguler les comportements, faire des choix, résoudre des problèmes, planifier et s'adapter aux exigences mentales changeantes.

"Puisque le fonctionnement exécutif est un fort prédicteur de la réussite scolaire, encore plus que le quotient intellectuel (QI), nous pensons que nos résultats ont de fortes implications pour l'éducation", dit Nadine Gaab, coauteure.

"Alors que de nombreuses écoles réduisent les programmes de musique et passent de plus en plus de temps à la préparation aux tests, nos résultats suggèrent que la formation musicale pourrait réellement aider à préparer les enfants pour un meilleur avenir académique", ajoute-t-elle.

Alors qu'il est déjà clair que la formation musicale affecte les capacités cognitives, peu d'études ont examiné ses effets sur les fonctions exécutives spécifiquement.

Gaab et ses collègues ont comparé 15 enfants, âgés de 9 à 12 ans, ayant reçu une formation musicale, et 12 enfants sans formation musicale du même âge. En moyenne ceux qui avaient reçu une formation jouaient d'un instrument depuis 5 ans, pratiquaient près de 4 heures par semaine et avaient commencé à l'âge de de 6 ans. Les chercheurs ont aussi comparé 15 adultes qui étaient des musiciens professionnels actifs et 15 non-musiciens.

Les musiciens et non-musiciens étaient choisis et pairés selon leur similarité concernant une diversité de facteurs: éducation des parents, statut d'emploi, revenu familial, quotient intellectuel….

Dans les tests cognitifs, les adultes musiciens et les enfants ayant reçu une formation musicale ont montré de meilleures performances sur plusieurs aspects du fonctionnement exécutif. Les images d'IRM montraient, chez les enfants ayant eu une formation, une activation accrue de zones spécifiques du cortex préfrontal lors d'un test de flexibilité cognitive qui demandait de passer d'une tâche mentale à une autre. Ces régions sont connues pour être liées aux fonctions exécutives.

Ces résultats peuvent avoir des implications pour les enfants et les adultes qui ont des difficultés relatives aux fonctions exécutives, tels que les enfants atteints de trouble déficitaire de l'attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) ou les personnes âgées, souligne la chercheuse. Des études futures doivent déterminer si la musique peut être utilisée comme outil d'intervention thérapeutique pour ces enfants et les adultes.

L'étude ne montre pas que le lien constaté est de cause à effet. Les enfants qui étudient la musique pourraient déjà avoir des capacités de fonctionnement exécutif qui les attirent vers l'apprentissage de la musique et les prédisposent à poursuivre leurs leçons.

9 juin 2014

TDAH : l'origine neurobiologique confirmée

article publié dans Sciences & Avenir

Hugo Jalinière Publié le 11-04-2014 à 12h32

Des chercheurs ont mis en évidence le rôle d’une structure cérébrale dans l’apparition des troubles du déficit de l'attention : le colliculus supérieur.

Sur cette image un marquage permet de voir les axones des neurones de la rétine (en rouge) qui innervent le colliculus supérieur (en bleu) chez une souris
Sur cette image un marquage permet de voir les axones des neurones de la rétine (en rouge) qui innervent le colliculus supérieur (en bleu) chez une souris "normale". Michael Reber / Institut des neurosciences cellulaires et intégratives

 

COLLICULUS. Les scientifiques s’en doutaient. Cette fois c’est confirmé : les troubles du déficit de l’attention (TDA) proviennent bien d’une anomalie neurobiologique.

Une équipe de chercheurs du CNRS, de l’université de Strtasbourg et de l’Inserm ont mis en évidence le rôle d’une structure cérébrale bien précise dans l’apparition des TDA : le colliculus supérieur.

Celui-ci fait partie d’une structure cérébrale appelée tubercules quadrijumeaux un ensemble de quatre éminences arrondies situées à la partie supérieure du tronc cérébral, entre le cerveau et le cervelet.

Une plaque tournante sensorielle

Le colliculus supérieur est une plaque tournante sensorielle impliquée dans le contrôle de l'attention et de l'orientation visuelle et spatiale.  Il est fortement impliqué dans la sélection des centres d'intérêt, l'orientation de la tête et des yeux vers ces centres d'intérêt, la coordination tête-œil et l'initiation des saccades oculomotrices.

L’étude publiée dans la revue Brain Structure and Function s’est concentrée sur le comportement de souris dont le développement du colliculus supérieur a été perturbé par manipulation génétique. Cette anomalie a provoqué une hyperstimulation visuelle du colliculus supérieur qui provoquait chez les souris des modifications du comportement similaires à celles de certains patient souffrant de TDA.

Des changements comportementaux significatifs

Les chercheurs se sont également aperçu que cette anomalie provoquait un excès de noradrénaline, une variété d’hormone qui joue le rôle de neuromédiateur permettant le passage de l’influx nerveux d’une cellule vers une autre cellule nerveuse.

Ce déséquilibre en noradrénaline a été associé à des changements comportementaux significatifs chez les souris porteuses de la mutation génétique.

Utiliser ces nouveaux modèles permettrait de développer une approche plus globale du TDA, en élargissant le périmètre classique des recherches sur ses causes. Et caractériser plus précisément les effets de la noradrénaline sur le colliculus supérieur pourrait donc ouvrir la voie à des stratégies thérapeutiques innovantes.

Le trouble du déficit de l’attention touche entre 4% et 8% des enfants. Il se manifeste principalement par une perturbation de l'attention, une impulsivité verbale et motrice, parfois accompagnés d'hyperactivité. Environ 60% de ces enfants présenteront encore des symptômes à l'âge adulte.

Il n'existe à ce jour aucun traitement curatif. Seule l'administration de psychostimulants améliore l'état des patients, avec cependant des effets secondaires importants. Une controverse persistante autour de l'origine neurobiologique de ce trouble a freiné le développement de nouveaux traitements.

4 juin 2014

Autisme : à propos d'un "itinéraire institutionnel d'un sujet en devenir"

par EgaliTED (son site) mercredi 4 juin 2014 - 

Le magazine PsychoMedia, dans son n°46 de mars/avril 2014, nous fait bénéficier sur 3 doubles pages d’un long récit intitulé « Entre soins et apprentissages : itinéraire institutionnel d’un sujet en devenir  ». Cet article retrace plus de dix ans de suivi d’un adolescent dans un service de « psychopathologie de l’enfant », dans un grand hôpital parisien. A priori aucun rapport avec l’autisme ?... Cela reste à voir.

 D’emblée, le cadre est posé par les premières lignes de l’article : « quels sont les aménagements et les effets possibles du travail institutionnel dans le traitement de la psychose chez l’enfant ? » On va parler de psychose de l’enfant pendant 6 pages, alors même que ce terme a été abandonné par l’Organisation Mondiale de la Santé depuis 30 ans, et n’est plus utilisé qu’en France. Ce n’est en effet plus que dans notre pays qu’on considère encore que les enfants peuvent devenir « fous ». Alors que partout ailleurs dans le monde on réfléchit en termes de troubles du développement neurologiques et de rééducations précoces, chez nous on pense en termes de « soins psychiques », malgré les preuves scientifiques, malgré les préconisations de la Haute Autorité de Santé.

 

Qu’est-ce qui peut donc rendre nos enfants fous, selon les psychiatres et psychologues de cette institution ? Il n’y a pas à chercher bien loin dans l’article pour trouver le coupable : la mère, bien entendu. Car l’enfant, « dans la psychose, (est) imbriqué dans le fantasme de la mère, (…) il devient l’objet de la mère » ; on trouve encore « l’emprise de la mère toute-puissante », « c’est la mère qui lui tient lieu de prothèse désirante – et aliénante ». C’est donc bien sa mère qu’on accuse directement d’avoir rendu son fils « psychotique ». On est dans la pure théorie psychanalytique lacanienne, complètement invalidée et abandonnée partout ailleurs qu’en France, et que même en France la Haute Autorité de la Santé récuse.

Faisons une parenthèse : dans le même hôpital parisien, un service voisin fait partie des centres de diagnostic d’autisme agréé par le Centre Ressource Autisme d’Ile de France. Devant un tableau qualifié de « psychose infantile » tout psychiatre aujourd’hui sait très bien que la HAS et l’OMS préconisent de parler de trouble du développement et qu’il est indiqué de mettre en œuvre les bilans de recherche de diagnostic de l’autisme. Il aurait été facile d’adresser cet enfant aux collègues du même hôpital pour affiner le diagnostic et rechercher un trouble du spectre autistique ; pourquoi donc cela n’a-t’il pas été fait ?...

 

Revenons à notre « sujet en devenir » ; quels sont ses symptômes exactement ? Le motif de consultation initial est mentionné comme étant la « dyslexie associée à l’hyperactivité ». L’enfant a été agité dès la maternelle, a redoublé la grande section et le CP, et a fait plusieurs années d’orthophonie en libéral sans trop d’effet avant de passer au CMPP qui l’a adressé à ce service. « J. parle sans cesse, remue », « impossibilité de s’engager dans un savoir quel qu’il soit ». On est bien dans un tableau classique de déficit d’attention avec hyperactivité, sachant que ce trouble est fréquemment associé à l’autisme dans l’enfance.

On note aussi des « phrases toutes faites » interprétées comme « écran protecteur contre une menace de désorganisation psychotique » ( !), alors qu’il peut très bien s’agir d’écholalies là encore quasi systématiques dans un autisme. On retrouve plus loin dans le texte la mention de « phrase qui revient comme une ritournelle », de « locutions (avec) énonciation bouclée sur elle-même, parole vide »… C’est pourtant caractéristique des écholalies, ce mot n’apparait nulle part.

J. manifeste par ailleurs un intérêt marqué pour l’armée, disant dès les premières consultations qu’il veut devenir soldat. Il se décrit lui-même d’ailleurs comme « un vrai petit soldat » et se dit « aux ordres ». Cet intérêt reste intact tout au long du suivi pendant plus de 10 ans ; rappelons que les centres d’intérêts restreints sont une des caractéristiques de l’autisme.

Socialement, on nous dit qu’à 16 ans « aucune relation privilégiée avec un pair n’émerge », c’est sa fiancée « qui le sollicite, lui-même restant passif ». On note aussi qu’il lui arrive de caresser les cheveux de son père pendant les consultations. Et aussi « la passivité domine, (…) le dialogue doit être relancé, réanimé par l’autre ». J se plaint constamment de sa « fatigue » qui est interprétée comme venant « nommer un rapport au désir caractérisé par la difficulté à s’y faire sujet ». Plus simplement, les collègues du centre ressources autisme y auraient peut-être, eux, vu plutôt l’effet des efforts que doit fournir une personne autiste pour tenter de comprendre les codes sociaux et s’y conformer à longueur de journée. Car on voit bien se dégager de cette description un déficit certain des capacités sociales.

 

Bref, au moins deux traits de la « triade autistique » apparaissent clairement chez cet enfant, les troubles de la communication et ceux des interactions sociales. L’intérêt pour l’armée et les écholalies pourraient faire penser au troisième élément, les « intérêts stéréotypés ou restreints ». Rien qu’à la lecture de cet article, on se dit qu’en plus de 10 ans de suivi, on aurait pu penser à un possible trouble apparenté à l’autisme, comme le syndrome d’Asperger, et faire appel aux collègues du bâtiment voisin pour préciser le diagnostic. Cela n’a donc pas été fait, mais c’est une situation très fréquente en France, dénoncée par les associations de familles comme Autisme France ou Vaincre l’Autisme : l’errance diagnostique et les diagnostics obsolètes de « dysharmonie » ou de « psychose infantile » (souvent reprochée encore et toujours à la mère), avec le risque de conduire à des prises en charges non appropriées.

 

Justement, quelle prise en charge est-elle proposée pour aider cet enfant ? Au début du suivi, J a 8 ans et sort de plusieurs années d’orthophonie peu efficaces. On lui propose « des entretiens familiaux et une remédiation de la langue écrite avec une psychologue, (…) thérapie individuelle qui utilise l’écrit comme support pour introduire la question du symbolique ». Pour quels résultats ? Au bout de deux ans ( !) de suivi, J « commence à s’apaiser » et « un accès à la lettre se fait jour dans l’espace contenant de la feuille » (on retrouve la notion de contenance chère aux adeptes de la théorie du « moi-peau » d’Anzieu). Hélas, les parents décident alors de se séparer, J le vit très mal, et cela « met fin à son évolution ». On note donc en fait peu d’amélioration concrète en deux ans de thérapie, ce qui n’amène nullement l’équipe à remettre en question la pertinence de celle-ci, préférant rejeter la faute sur la séparation des parents.

Le suivi est interrompu puis l’enfant revient à 16 ans, sa mère se posant des questions pour son orientation scolaire et demandant de l’aide. Il est noté que « mère et fils insistent sur l’inefficacité du précédent suivi », « Madame souligne ses relations conflictuelles avec la consultante » -évidemment, si on lui a fait sentir qu’on pensait qu’elle avait rendu son fils fou, cela n’a pas dû aider. D’ailleurs la mère n’a pas de « demande de soin » pour son fils, et elle-même comme son fils refusent de revoir les « soignants qui les ont reçus par le passé ».

Cette fois-ci, on propose un test de quotient intellectuel (le WISC-IV) ainsi qu’un bilan orthophonique. Mais tout d’abord on cherche à prendre J « par le bout du symptôme » car pour cette équipe, « notre travail consiste à solliciter le sujet par-delà le trouble qui l’amène »… On commence donc par des « consultations espacées » avec un médecin et un psychologue, afin (en résumé) « d’aider la mère à céder quelque chose de sa toute-puissance ». Tout de même, quelque temps après, une rééducation orthophonique est mise en place pour travailler sur les « difficultés massives » de J en lecture – à 16 ans, il est grand temps en effet de s’en occuper.

Quelques années plus tard, à 19 ans ( !), un « travail thérapeutique à médiation logico-mathématique » est mis en place. On note que « alors qu’il refuse une prise en charge psychothérapique traditionnelle, J accepte sans difficulté la remédiation ». Apparemment ces séances lui permettent de progresser dans ce domaine. Mais là encore, ce type de prise en charge aurait pu être proposé beaucoup plus tôt, dès les premières consultations, à 8 ans et non à 19 ans !

 

A l’issue de ces longues années de suivi institutionnel par une équipe manifestement d’inspiration psychanalytique lacanienne, quels ont été les progrès de cet enfant dont les progrès ont été dépistés très tôt, dès la maternelle ? « J est entré dans la lecture » et « a trouvé un moyen de s’inscrire dans les apprentissages ». Mais le principal pour cette équipe est que « (leur) travail aura consisté à désigner une place – initialement vide – au sujet, tout en le recevant là où il était possible pour lui de s’inscrire, c’est-à-dire étayé sur le discours maternel, dans l’idée qu’un dégagement s’opère ». Comprenne qui pourra. Concrètement, J va passer un BEP et reste sur son idée à terme d’intégrer l’armée.

 

Alors que retenir de tout cela ? Il est évidemment impossible de faire un diagnostic de J à la seule lecture d’un tel texte, et il est toujours facile de critiquer a posteriori le travail des autres. Néanmoins, le cas de J nous interpelle parce qu’il évoque assez fortement des traits typiques d’un trouble tel que le syndrome d’Asperger.

La première chose qu’il aurait été intéressant de proposer à J aurait été de le bilanter au centre diagnostic d’autisme du même hôpital, à son arrivée dans ce service, à 8 ans. S’il s’était agi d’un syndrome d’Asperger, la prise en charge proposée aurait pu être adaptée en fonction des pratiques internationalement reconnues, et que la HAS recommande depuis 2012 : de l’orthophonie intensive avec un gros travail sur la pragmatique du langage, et par exemple des thérapies cognitivo-comportementales axées sur l’apprentissage des habiletés sociales.

Une rééducation psychomotrice aurait aussi pu être mise ne place pour mieux gérer l’hyperactivité. De plus, si le trouble de déficit d’attention associé avait été confirmé, un traitement médicamenteux spécifique aurait pu être proposé, pour faciliter les apprentissages notamment à l’école.

Tout ceci était, il est vrai, peu répandu il y a 10 ans, mais l’histoire se passe à Paris, et il y aurait été plus facile qu’ailleurs de trouver ce type de prise en charge. Il est regrettable de voir que tous les éléments cliniques sont fort bien décrits dans l’article, ce qui est à mettre au crédit du clinicien concerné, mais que malgré ces éléments très clairs, on préfère chercher « par-delà le symptôme » d’hypothétiques causes psychiques (qu’on reproche à la mère et dans une moindre mesure au père), alors qu’il aurait été possible dès le départ de proposer des rééducations et peut-être un traitement médicamenteux adaptés aux difficultés de J.

 

Cette démarche reste caractéristique de la psychanalyse d’inspiration lacanienne qui est très répandue, et revendiquée, chez encore beaucoup de psychiatres et de psychologues travaillant dans les institutions françaises. Elle est fortement contestée voire rejetée en bloc par maintenant la plupart des associations de familles d’enfants autistes. Ces associations demandent depuis des décennies l’utilisation des méthodes éducatives précoces et intensives utilisées dès avant 3 ans dans la plupart des pays (ABA, TEACCH, PECS) et recommandées maintenant par la HAS. Ces méthodes ont pour but de travailler les déficits de l’enfant en s’appuyant sur ses compétences déjà acquises et sur ses goûts et aspirations propres, en prenant avantage de la plasticité cérébrale permettant de maximiser les progrès en débutant le plus tôt possible. Ce sont ces méthodes qui sont développées en ce moment dans le cadre du 3è plan autisme – et rejetées par les professionnels d’inspiration lacanienne.

Quand nous lisons l’histoire de J, nous en gardons un goût amer. Les progrès accomplis semblent bien modestes. Tant d’autres choses auraient pu être tentées pour faire progresser cet enfant…

On ne peut s’empêcher de faire des suppositions : et si sa mère était allée deux bâtiments plus loin ? Et si on avait tenu compte de leur insatisfaction sur la thérapie proposée ? Et si cet enfant était « tout simplement » atteint du syndrome d’Asperger ? Dans ce dernier cas, la thérapie imposée, contre l’avis de la famille, par le « grand hôpital » parisien, ne constituerait-elle pas une grave perte de chance pour ce jeune ?

21 mai 2014

La microstructure de la matière blanche prédit les traits autiistiques dans le trouble de l'attention-hyperactivité

article publié sur Autisme Information Science

White Matter Microstructure Predicts Autistic Traits in Attention-Deficit/Hyperactivity Disorder

Traduction expresse: G.M.
 
J Autism Dev Disord. 2014 May 15.
1Child and Adolescent Psychiatry Section, Institute of Psychological Medicine and Clinical Neurosciences, Cardiff University School of Medicine, Second Floor, Hadyn Ellis Building, Maindy Road, Cathays, Cardiff, CF24 4HQ, UK, cooperml1@cardiff.ac.uk

Résumé
Des traits du trouble du spectre autistique (TSA ) chez des enfants atteints d'un trouble de l'attention (TDAH ) se sont précédemment avérés être des indices sur la gravité clinique . Cette étude a examiné l'association des traits TSA avec les paramètres de diffusion chez des adolescents atteints de TDAH ( n = 17 ) , et a également comparé la microstructure de la matière blanche (WM) par rapport aux témoins ( n = 17 ) .  
Des associations significatives ( p < 0,05 , corrigée ) ont été trouvées entre la diffusivité  anisotropie/radiale fractionnée et les traits de gravité du TSA ( des corrélations positives et négatives respectivement ) , surtout dans la branche postérieure droite de la voie de la capsule corticospinale interne , le pédoncule cérébelleux droit et le mésencéphale .
Aucune différence cas-témoins n'a été trouvée pour les paramètres de diffusion examinés.
C'est le premier rapport d'une signature de la microstructure WM des traits autistiques dans le TDAH . Ainsi , même en l'absence de trouble complet, les traits TSA peuvent répertorier une neurobiologie sous-jacente distinctive dans le TDAH .
PMID: 24827086

Abstract
Traits of autism spectrum disorder (ASD) in children with attention-deficit/hyperactivity disorder (ADHD) have previously been found to index clinical severity. This study examined the association of ASD traits with diffusion parameters in adolescent males with ADHD (n = 17), and also compared WM microstructure relative to controls (n = 17). Significant associations (p < 0.05, corrected) were found between fractional anisotropy/radial diffusivity and ASD trait severity (positive and negative correlations respectively), mostly in the right posterior limb of the internal capsule/corticospinal tract, right cerebellar peduncle and the midbrain. No case-control differences were found for the diffusion parameters investigated. This is the first report of a WM microstructural signature of autistic traits in ADHD. Thus, even in the absence of full disorder, ASD traits may index a distinctive underlying neurobiology in ADHD.
17 mai 2014

Une nouvelle piste pour comprendre les troubles de l'attention

En étudiant chez la souris le colliculus supérieur, une structure cérébrale présente chez les vertébrés, des scientifiques du CNRS, de l’Inserm et de l’université de Strasbourg ont découvert qu’une hyperstimulation de cette région cérébrale entraînait des comportements propres aux troubles de l’attention (TDA).

A l’origine, les chercheurs s’intéressaient à l’intégration des messages nerveux sensoriels au niveau du colliculus supérieur. Une structure qui nous sert à détecter les nouveaux stimuli visuels de l’environnement.

Les scientifiques utilisent alors pour leur étude des souris transgéniques, qui présentent la particularité d’avoir un colliculus hyperstimulé par les messages visuels.

Au fil de leurs travaux, ils se demandent quelles pourraient être les conséquences d'une hyperstimulation colliculaire sur le comportement des souris. Et c’est en s’intéressant à la littérature scientifique qu’ils prennent connaissance de précédents résultats qui supposent que les enfants souffrant de troubles de l’attention peuvent présenter une hypersensibilité du colliculus.

Leurs résultats appuient cette hypothèse, car ils observent que leurs souris manifestent des comportements caractéristiques des troubles de l’attention. Ils démontrent un enrichissement en noradrénaline, un neurotransmetteur, au niveau du colliculus hyperstimulé, confirmant une étude de 1999 qui suppose que le système noradrénergique, c’est-à-dire les structures nerveuses dont le médiateur chimique est la noradrénaline, est en cause dans le TDA.

L’équipe scientifique émet alors l’hypothèse que le colliculus supérieur est impliqué dans le TDA, une idée appuyée par leurs résultats expérimentaux et la littérature.

Le colliculus est une plaque tournante sensorielle, impliquée dans le contrôle de l’attention, et de l’orientation visuelle et spatiale. Les patients souffrant de TDA sont en quelque sorte incapables de filtrer l’information visuelle, de distinguer « le bruit » environnant des informations visuelles importantes. Il semblerait donc logique que le colliculus puisse être impliqué dans le TDA.

 Ce résultat reste néanmoins à confirmer chez l’homme, puisque son expérience concerne la souris.

Michael Reber précise qu’ « Il faudrait faire des enregistrements fonctionnels chez des patients présentant des TDA, et voir si leurs colliculus sont hyperactivés en situation de stimulation ». Une tâche qui sera difficile, puisqu’il semble que les techniques d’imagerie médicale permettent difficilement d’étudier le colliculus, en raison de la présence d’importants vaisseaux sanguins à proximité.

L’origine des TDA est encore relativement mal comprise. Les chercheurs savent depuis longtemps qu’il y a un problème dans l’équilibre neural des neurotransmetteurs de la famille des monoamines, qui regroupe la dopamine, l’adrénaline, la noradrénaline et la sérotonine. Sans savoir exactement quels rôles sont joués par chacun.

Des doutes persistent également sur la ou les structures cérébrales impliquées. Jusqu’à maintenant, le cortex préfrontal était le candidat privilégié.

La littérature scientifique récente indique que les traitements utilisés pour soigner les troubles de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDA/H), tels le méthylphénidate, l’amphétamine et l’atomoxétine, montreraient que l’origine neurochimique de ces troubles serait un déficit en dopamine et noradrénaline.

Ce constat illustre pour Michael Reber qu’en recherche sur le TDA nous sommes un peu face à « un système qui se mort la queue ». On étudie certaines familles de molécules parce qu'on les prescrit aux enfants qui souffrent de TDA. Mais il n’y a pas de preuves expérimentales directes du mode d’action des traitements actuels.

Michael Reber estime que si l’hyperstimulation du colliculus était confirmée chez l’homme, cela ouvrirait la voie à de nouvelles possibilités thérapeutiques. Les traitements actuels ciblent principalement le système dopaminergique. Ils entraînent fréquemment des effets secondaires, et des risques de dépendance à l'âge adulte sur le long terme. Un constat confirmé par les études scientifiques, qui préconisent notamment d’utiliser ces traitements avec précautions.

Bien que beaucoup d’importance ait été accordée à la dopamine comme médiateur principal des thérapeutiques des TDA/H, les preuves scientifiques disponibles ne justifient que mal cette position. Aucun médicament avec une action spécifique de la dopamine n’a pu être identifié comme efficace pour traiter les TDA/H. A l’inverse, la guanfacine, et l'atomoxétine, des traitements agissant sur le système noradrénergiques, ont prouvé leur efficacité.

 

Antoine Bonvoisin pour La tête au carré.

Par Antoine Bonvoisin | 18 Avril 2014 à 18:18
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