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"Au bonheur d'Elise"
3 avril 2016

Najat Vallaud-Belkacem et Ségolène Neuville se mobilisent pour la scolarisation des jeunes enfants autistes

article publié sur le site de Najat Vallaud-Belkacem

Remise par la ministre Najat VALLAUD-BELKACEM, des trophées de l’Association pour adultes et jeunes handicapés, au Louvre - Paris, le mardi 10 novembre 2015 - © Philippe DEVERNAY

Éducation nationale Publié le 2 avril 2016

La loi du 8 juillet 2013 pour la Refondation de l’École de la république inscrit désormais, dès le premier article du code de l’éducation (L.111-1), le principe de l’école inclusive pour tous les enfants, sans aucune distinction. La scolarisation en milieu ordinaire est ainsi favorisée. Elle permet à la fois d’obtenir de meilleurs résultats éducatifs pour de nombreux élèves en situation de handicap, et notamment pour ceux ayant des troubles du spectre autistique (TSA), ainsi qu’une plus grande ouverture à la différence de la part des autres élèves.

Le plan autisme 2013-2017 a permis de construire une nouvelle étape de la politique en faveur des personnes ayant des troubles du spectre autistique (TSA).

Il prévoit notamment la création d’unités d’enseignement en écoles maternelles (UEM) afin de faciliter la scolarisation des jeunes enfants autistes en s’appuyant sur le déploiement d’interventions précoces, personnalisées, globales et coordonnées, telles que recommandées par la HAS et l’ANESM.   Ce sont des classes de 7 élèves qui bénéficient de l’intervention de professionnels spécialisés (services ou établissements médico-sociaux spécifiques TSA).

Depuis la rentrée scolaire 2014, 60 unités d’enseignement maternelles ont été ouvertes et ont permis de scolariser 420 jeunes élèves ayant des TSA.

Les 30 premières UEM ouvertes lors de l’année scolaire 2014/2015 ont été accompagnées d’un cahier des charges élaboré de façon concertée avec des représentants du Comité de suivi du plan autisme, et notamment des associations de familles. Ce cahier des charges a été diffusé aux ARS par voie d’instruction en date du 13 février 2014.

L’ouverture de 50 nouvelles UEM est d’ores et déjà programmée et budgétée pour l’année scolaire 2016/2017.

Ces nouvelles UEM permettront de mieux répondre aux besoins de ces très jeunes enfants. Dans les départements où les besoins sont les plus importants, il pourra y avoir 2 UEM pour les jeunes élèves avec autisme. Ainsi, le plan autisme 2013-2017, aura permis, à son terme, la création de 110 UEM. Le cahier des charges des UEM a été actualisé en 2016 tenant compte des premiers retours d’expérience.

Les UEM sont venues compléter l’offre de scolarisation proposée aux élèves ayant des TSA  et les différentes modalités de scolarisation permettant une gradation de l’accompagnement et du parcours scolaire de chaque enfant, en fonction de son bilan fonctionnel et de l’évaluation de ses besoins spécifiques : scolarisation individuelle avec ou sans accompagnement, unités localisées pour l’inclusion scolaire, unités d’enseignement.

Ainsi, le nombre d’élèves ayant des TSA scolarisés dans les établissements scolaires a fortement progressé. En 2008-2009 on comptabilisait plus de 12 000 élèves en situation d’autisme ou présentant des troubles envahissants du développement (TED) scolarisés à l’école ordinaire. En 2015/2016, 29 326 élèves avec TSA sont scolarisés en milieu ordinaire soit une augmentation de 144% depuis 2008 et de 30% depuis 2012. 67,8% d’entre eux sont accompagnés par une aide humaine.

Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’Éducation Nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche et Ségolène Neuville, secrétaire d’État chargée des Personnes handicapées et de la Lutte contre l’exclusion auprès de Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales et de la Santé, sont déterminées à mettre en œuvre les collaborations nécessaires pour que la scolarisation des élèves présentant des TSA progresse quantitativement et qualitativement.

 


Photo © Philippe Devernay / MENESR

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9 mars 2016

ABBEVILLE > Un concert de soutien au enfants autistes, jeudi

article publié dans Le Courrier Picard

08/03/2016


Le groupe de rock d’Abbeville, The Flyings Strings.

Le groupe de rock d’Abbeville, The Flyings Strings.

L’autisme n’est pas une fatalité. Néanmoins, il y a du chemin pour mener une vie d’enfant, dit « typique ». C’est ce chemin qu’empruntent l’Abbevillois Damien Dezoteux, père d’un enfant autiste, et le groupe qui l’accompagne. Leur association, On Ted Autrement, suit pour le moment deux jeunes : Victor, le fils de M. Dezoteux, et Paul, un autre enfant d’Abbeville, âgé de 9 ans. Avec une méthode comportementale choisie. Elle s’appelle « A.B.A », posant le postulat que «  les enfants autistes sont capables d’apprendre, mais dans un cadre particulièrement structuré, dans lequel les conditions sont optimales pour développer les mêmes compétences que les autres enfants acquièrent naturellement  », explique ce père de famille.

Le recours aux intervenants qui guident et conseillent cette association dans son accompagnement (psychologue, superviseur…) coûte cher. Ainsi, On Ted autrement fait appel à la générosité publique, mais pas sans contrepartie. Avec l’aide de deux groupes de rock, un d’Abbeville (Flying Strings), l’autre de Rouen (Yallin), la municipalité et des partenaires privés, elle organise un concert ce jeudi 10 mars, à 20 heures au théâtre. La recette et les bénéfices tirés de la vente de la buvette-sandwiches alimenteront la trésorerie de On Ted Autrement, pour continuer de s’entourer de spécialistes de l’autisme dans cette méthode d’accompagnement A.B.A, qui signifie, en français : analyse appliquée du comportement.

Concert de soutien à On Ted Autrement – Flying Strings et Yallin, ce jeudi 10 mars, à 20 heures, au théâtre d’Abbeville. Entrée : 10 €. Places en vente à Hyper U, Abbeville musique, à Abbeville.

Courrier picard

11 avril 2016

Nord : Des logements pour aider les autistes à devenir plus autonomes

article publié dans 20 Minutes

INITIATIVE Un bailleur social et une association ont créé une résidence de dix logements pour accueillir de jeunes autistes dans des conditions favorisant l’autonomie…

La résidence HabiTED comporte dix logements pour de jeunes majeurs autistes.

La résidence HabiTED comporte dix logements pour de jeunes majeurs autistes. - M.Libert / 20 Minutes

Mikael Liber

Mis à jour le 01.04.2016 à 07:14

Il fallait juste y penser. L’association Israa et le bailleur social Notre Logis ont travaillé sur un projet de résidence où de jeunes majeurs autistes pourraient vivre en autonomie.

L’idée s’est concrétisée et « HabiTED » est sortie de terre dans la commune de Roncq. Dix locataires autistes, y ont pris leurs quartiers en janvier.

Unique en France

Flambant neuf, le bâtiment bardé de bois se dresse dans une rue calme de Roncq, près de Tourcoing. Dix logements de 33 m2 sont habités par des jeunes atteints d’autisme à différents degrés. Au rez-de-chaussée, un plus grand appartement sert de lieu de vie commun. « C’est un projet unique en France qui m’a été soumis en 2012 par Fabienne De Oliveira, la présidente de l’Israa », explique Arnaud Delannay, le directeur de Notre Logis.

Cette initiative vise à rendre les autistes plus autonomes, tout mettant à leur disposition un accompagnement, toujours indispensable. « Les intervenants passent matin et soir dans le lieu de vie pour aider les résidents dans leur vie quotidienne, détaille Fabienne De Oliveira, qui est aussi la maman d’une des locataires. Mais quand ils sont chez-eux, ils doivent faire leur cuisine, leur vaisselle, leur lessive, comme tout le monde ».

« Ça change de la routine »

Vianney, 23 ans, occupe un logement au premier étage. Diagnostiqué Asperger, il est en 3e année de physique fondamentale à Lille 3. « J’avais de petites appréhensions avant d’emménager, notamment pour faire la cuisine, reconnaît-il. Mais je suis bien ici, on est au calme et ça change de la routine de chez mes parents. »

Vianney habite un T1 dans la résidence HabiTED, à Roncq.Vianney habite un T1 dans la résidence HabiTED, à Roncq. - M.Libert / 20 Minutes

Sa maman, Marie-Cécile, constate avec joie les progrès de son fils après seulement deux mois de vie tout seul : « On le sent heureux et il s’entend bien avec les autres locataires ».

Bien moins cher qu’une institution

Chez HabiTED, chacun paye son loyer et ses charges, comme n’importe qui. Et pour les prestations d’accompagnement, « cela revient environ à 50 euros par jour contre 250 euros en institution », assure Arnaud Delannay.

Une « économie » non négligeable qui a suscité l’intérêt du département. « Même si ça marche il ne s’agit pas de faire du copier-coller, prévient Fabienne De Oliveira. Il y a beaucoup de paramètres à prendre en compte, comme l’implication des parents ».

10 mai 2016

Un institut médico-éducatif accueillera 27 jeunes autistes

article publié dans LA DEPECHE

Publié le 04/05/2016 à 07:38

Stéphan Montoloix est le directeur du Sessad et du prochain IME . / Photo DDM, Manon Adoue

Stéphan Montoloix est le directeur du Sessad et du prochain IME . / Photo DDM, Manon Adoue

Un hébergement de jour et de nuit sera proposé aux jeunes handicapés mentaux en début d'année prochaine. Une nouvelle offre dont le bassin Moissagais avait bien besoin.

Les travaux débuteront dans quelques semaines, chemin de la Croix de Lauzerte. L'Institut Médico-éducatif de trois étages qui sera livré pour le début de l'année 2017 pourra accueillir 27 enfants et adolescents de 3 à 20 ans, atteints d'autisme et de troubles envahissants du développement. 18 places sont prévues en accueil de jour, 9 autres à l'internat et 1 place en hébergement temporaire sera créée pour répondre à un besoin exceptionnel. Le projet est piloté par l'association Réso Occitanie qui a répondu à l'appel d'offres de l'Agence Régionale de la santé. «L'intérêt est de couvrir les besoins sur le bassin de santé de Moissac où la demande est très importante et l'offre déficitaire», explique Stéphan Montoloix, le futur directeur de la structure. Et de désengorger, dans un second temps, les instituts de Montauban. «L'IME de Montauban reçoit beaucoup de jeunes de Moissac», confie Maryse Glandières, la présidente de l'association. Faute d'établissement à Moissac, une petite dizaine de familles du secteur avaient placé leurs enfants à l'IME de Montauban. Dès le début de l'année prochaine, les jeunes autistes pourront ainsi être réorientés à Moissac.

Déjà une trentaine de demandes

Car il faut dire que Stephan Montoloix est déjà très sollicité par les familles. 30 l'ont déjà contacté pour placer leurs enfants. Pour accompagner les futurs usagers, l'association a lancé un appel à candidature : 25 postes sont à pourvoir. Parmi eux, des aides médico-psychologiques, un assistant de service social, un infirmier, des éducateurs spécialisés, des psychomotriciens etc.

Là aussi le directeur de la structure assure avoir déjà reçu une bonne dizaine de candidatures.

Mais certains profils sont compliqués à recruter. «Nous savons qu'il sera compliqué de trouver un orthophoniste et un pédopsychiatre», regrette Stéphan Montoloix. L'offre sera complétée par le Sessad( service d'éducation spéciale et de soins à domicile) qui occupe actuellement des locaux provisoires, rue Antoine Bourdelle. Ouvert depuis le mois de septembre dernier, le service accompagne 24 jeunes dont des autistes et des patients atteints de troubles du caractère et du comportement. Le personnel et les jeunes usagers seront transférés au 1er étage du nouvel IME.


Des cours à l'école

Les journées des enfants et adolescents de 3 à 20 ans seront découpées sur un rythme scolaire. Ceux qui le peuvent rejoindront une classe intégrée qui sera mise en place dans une école de la ville.

Un enseignant spécialisé de l'éducation nationale donnera les cours. «Le but c'est de ne pas les exclure de la société, il faut trouver des solutions pour s'adapter», précise Stephan Montoloix.


Le chiffre : 2

millions>D'euros. Le projet nécessite plus de 2 millions d'euros d'investissement. Il est financé par l'assurance maladie. Le montant global comprend l'achat du terrain, les travaux, l'équipement, les véhicules de service et le personnel.

Manon Adoue

23 juillet 2016

Le thème de l'autisme abordé en juin 2013 lors des rencontres d'Hippocrate à l'université Paris Descartes

Dans le cadre des Rencontres d’Hippocrate, l’Université Paris Descartes a proposé une conférence autour du thème de l’autisme le 3 juin 2013.

"Que dire de l’autisme, un an après l’année de la grande cause nationale"

- La conférence a été animée par Josef Schovanec, 31 ans, personne avec autisme, ancien élève de Sciences-Po Paris, docteur en philosophie, auteur de "Je suis à l’Est" (Plon, 2012).

Invités :

- Bernard Golse, chef de service de psychiatrie infantile à l’Hôpital Necker-Enfants malades à Paris et professeur de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent à l’Université Paris Descartes.

- Thomas Bourgeron, Professeur à l’université Paris Diderot, Directeur du département Neuroscience de l’Institut Pasteur et chef de l’unité Institut Pasteur – Paris Diderot – CNRS de Génétique humaine et fonctions cognitives.

- Jean-Claude Ameisen, président du Comité consultatif national d’éthique.

- La conférence peut être revue sur le site de l’Université Paris Descartes ou sur son canal Youtube.

=> Tout est intéressant, j'y étais, je vous propose d'aller vers 1h09 l'intervention de Thomas Bourgeron (jjdupuis)

 

Ajoutée le 14 juin 2013

Conférence prononcée par :

Monsieur Josef Schovanec, personne avec autisme, ancien élève de Sciences-Po Paris, docteur en philosophie, auteur de "Je suis à l'Est" (Plon, 2012).


Les « Rencontres d'Hippocrate » sont des conférences mensuelles ouvertes au grand public, organisées par le Doyen Patrick Berche et Christian Hervé (Société Française et Francophone d'Ethique Médicale).
Lors de ces soirées, des personnalités du monde de la politique, de la santé ou des sciences humaines et sociales viennent échanger et débattre avec le public sur des thématiques d'actualité liées à la santé et à l'éthique.
Retrouvez le programme des conférences mensuelles sur notre site: http://www.medecine.parisdescartes.fr/

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13 août 2016

Secteurs protégé et adapté : ces abus passés sous silence...

article publié sur handicap.fr

Résumé : Jean-Michel a dénoncé les conditions de travail dans son entreprise adaptée ; il a été licencié. Il déplore l'omerta protégeant les brebis galeuses. Les travailleurs handicapés sont-ils partout "protégés" ?

Par , le 12-08-2016

Le milieu adapté ou protégé a été conçu pour permettre aux travailleurs handicapés d'accéder à l'emploi dans un cadre "bienveillant" qui tient compte de leur potentiel mais également de leur vulnérabilité. Il arrive pourtant que le système dérape. Non-respect des règles de sécurité, course à la rentabilité, pressions au rendement, postes de travail non adaptés, encadrement défaillant.... La sphère professionnelle du milieu du handicap n'est pas épargnée par les dérives de certaines entités. Et, dans ces circonstances, les victimes, parfois trop "protégées", peinent à faire entendre leur voix.

Jean-Michel se rebiffe

Jean-Michel a décidé, pour sa part, de briser le silence. Il l'a payé de son emploi. Il était en poste depuis 2014, en tant que travailleur handicapé, dans une EA (entreprise ordinaire qui emploie au moins 80 % de travailleurs handicapés) du Sud de la France, gérée par une association médico-sociale. Il travaille en alternance avec une équipe aux espaces verts et seul en déchetterie où il affirme avoir cumulé "quantité de besognes". "Rapidement, explique-t-il, j'ai observé que le contremaître et les chefs d'équipe, recrutés chez les "gens normaux", ne nous ménageaient pas et nous demandaient toujours davantage. Or nous sommes, de par la loi, "des travailleurs à efficience réduite"".

Des travailleurs ignorants du droit 

Il observe, chaque jour, des vexations, petites humiliations, la violence des rapports sociaux mais également, parfois, des infractions manifestes au droit du travail. Les victimes ne bronchent pas. Trop peur de perdre leur emploi. Pas en capacité de revendiquer. Pour la plupart en situation de handicap mental, ses collègues ne savent ni lire ni écrire et ne connaissent absolument pas leurs droits. "Leur ignorance du droit est telle chez mes camarades asservis qu'un contremaître se permet d'utiliser leur force de travail à des fins personnelles, poursuit-il." Jean-Michel décide de dénoncer cette situation, par écrit, à la direction de l'entreprise, puis à l'Inspection du travail. "Ayant peur de mon influence et ne pouvant pas immédiatement me licencier, la direction choisit de m'isoler et de me laisser seul travailler à la déchetterie". Lorsqu'un travailleur se rebelle, on le dit parfois violent, grossier. Ce fut le cas pour Jean-Michel ; "Logique, la faute à mon handicap psychique !" Le vase déborde le jour où il est contraint de manipuler des déchets chimiques sans protection adaptée. Il considère la mission trop dangereuse et refuse. Le 4 mai 2016, il est brutalement mis à pied puis, après un entretien préalable, licencié pour cause réelle et sérieuse.

Des abus de toutes sortes

Gilles Mendes, qui se définit comme lanceur d'alerte, cite à son tour le cas d'une EA dans laquelle les heures supplémentaires le soir et le week-end ne sont pas déclarées alors qu'elles sont interdites sauf sur autorisation de la médecine du travail et de la Direccte (Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi). "Les salariés en CDD étaient menacés de ne pas voir leur contrat renouvelé s'ils n'acceptaient pas ces heures sup. J'ai même vu un travailleur handicapé remplacer le manager qui était parti en vacances. D'autres, porteurs d'autisme, ont dû prendre un arrêt de travail pour maladie après avoir été mis sur un poste nécessitant une concentration intellectuelle particulière pour une prestation de retranscription écrite d'enregistrements audio de réunions syndicales, sans aucune formation mais avec une pression de rendement intenable." La maman d'une jeune femme autiste, quant à elle employée en Esat (Etablissements et services d'aide par le travail), témoigne en ce sens : "Après huit mois, ma fille se retrouve en état de souffrance morale très intense. Elle a mis sa confiance dans les adultes et ceux-ci se sont joué d'elle, prétextant qu'elle ne travaillait pas assez vite". Et de déplorer la précarité du système dans ces lieux relevant du médico-social (et donc non soumis au code du Travail) : ni syndicats, ni inspection du travail, ni prud'hommes.

De notoriété publique

En 2003 déjà, le Sénat relaye ce type de dérives dans un rapport intitulé, "Maltraitance envers les personnes handicapées : briser la loi du silence". En introduction, il est écrit : "La maltraitance institutionnelle n'est pas propre aux établissements et services sociaux et médico-sociaux qui accueillent des personnes handicapées. Il s'agit malheureusement d'un phénomène beaucoup plus général, qui touche aussi l'école ou le lieu de travail." Alma France (article en lien ci-dessous), qui gère une plateforme d'écoute destinée aux personnes vulnérables, le 3977, assure que ses antennes reçoivent un grand nombre d'appels concernant des discriminations dans le milieu ordinaire de travail mais également dans les milieux adapté et protégé. Des "usagers" d'Esat (on ne les appelle pas "employés"), par exemple, sont de plus en plus nombreux à signaler le comportement maltraitant du personnel d'encadrement -même si ce sont parfois aussi les éducateurs qui se trouvent en difficulté dans leurs ateliers... victimes de leurs travailleurs !-

Frapper à toutes les portes

Dans ce contexte, autant que les abus aux visages multiples, c'est la difficulté à se faire entendre qui est dénoncée. Frapper à toutes les portes, alerter les associations de personnes handicapées, interpeler les politiques... Les victimes décrivent le même parcours du combattant pour joindre le bon interlocuteur, chacun se renvoyant la balle. Souvent en vain ! Gilles Mendes affirme n'avoir eu "que des fins de non-recevoir". "J'ai senti un vrai un malaise sur cette question. Et j'ai pu constater que certains dirigeants peu scrupuleux avaient des appuis politiques locaux, notamment auprès de députés, et pouvaient compter sur une solide réseau d'influence". Jean-Michel a, pour sa part, décidé de déposer une saisine pour "maltraitance" envers personne vulnérable et discrimination auprès du Défenseur des droits. Il a par ailleurs engagé une procédure contre l'association qui l'employait pour licenciement abusif auprès du tribunal des prud'hommes. Une conciliation est programmée le 3 octobre 2016.

Les escrocs font de l'ombre... 

Tout n'est quand même pas pourri au royaume du travail adapté et protégé ? "Evidemment que non, conclut Gilles. Il y a une grande majorité d'entreprises honnêtes, et ce secteur a toute sa raison d'être. Il n'est pas question de faire un amalgame. Mais certaines brebis galeuses font parfois de l'ombre à ces Esat et EA qui bossent bien, prennent soin de leur travailleurs et ont une éthique solide. C'est pourquoi il serait grand temps de faire le ménage…"

© ra2 studio/Fotolia

9 septembre 2016

Autisme et école pour tous, au pays de Big Brother

article publié sur Devenir capable autrement
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Nous les mamans d’enfants autistes, nous ne sommes pas des terroristes, juste des mamans d’enfants différents demandant, en ces temps de rentrée scolaire, l’application de la loi de 2005 pour nos enfants extra-ordinaires. En Italie, les enfants autistes vont à l’école comme les autres enfants, intégrés dans une classe normale, avec un enseignant de soutien formé à l’autisme, à plein temps avec eux si besoin. En Suède, les enfants autistes vont à l’école, en Angleterre 80 % des enfants autistes sont scolarisés…. On continue la liste ?

l'Ecole pour tous, Loi 2005En France, 20 % des enfants autistes sont scolarisés et souvent à temps partiel. L’AVS nécessaire à leur scolarisation peut leur être accordée pour quelques heures par semaine seulement, quand ils ne sont pas dirigés vers les IME ou l’hôpital de jour. L’AVS parfois n’arrive qu’en milieu d’année scolaire, et son contrat peut s’arrêter avant la fin de l’année scolaire aussi….

Selon le Dr Mottron, spécialiste de l’autisme au Canada, seuls 15 % des autistes présentent une déficience mentale. Les autres ont une intelligence « normale » et pour un petit nombre d’entre eux supérieure à la moyenne. 85 % des enfants autistes devraient être scolarisés et seulement 15 % dirigés vers des structures spécialisées.

Chaque année, l’Etat Français promet, paroles, paroles….Avec 6000 enfants qui naissent autistes chaque année, il faut plus que des paroles. Pour obtenir l’application du droit, c’est un vrai parcours du combattant et à cette rentrée scolaire cela devient un bras de fer.

Et la moutarde nous monte au nez, quand on entend la Ministre de l’Education affirmer dans les journaux télévisés que tout se passe bien pour la rentrée. Quand la journaliste informée lui présente des cas d’enfants pour qui la rentrée cause problème, elle fait l’étonnée, parle d’un cas isolé, demande les coordonnées de l’enfant et propose de s’en occuper personnellement. Pourquoi s’occuper du cas par cas de ceux qui osent monter au créneau plutôt que de mettre totalement en application une loi, vieille de 11 ans maintenant.

Les mamans se parlent sur le net Cette année la coupe est pleine. Marre d’être usée en luttant contre les services administratifs, contre les chefs d’établissements et les enseignants au mieux réticents pour obtenir ce que le droit donne à notre enfant, l’accès à l’école. Des mamans passent des vidéos sur la toiles pour obtenir l’AVS nécessaire. Et cela marche, au cas par cas. Laura-Julia Fiquet, présidente de l’Union des Mamans d’Enfants Handicapés, (association de 3000 membres) lutait depuis deux ans pour obtenir une AVS. Faut-il faire des coups d’éclat pour obtenir l’application de la loi ?

« Demain c’est la rentrée scolaire, et beaucoup d’enfants de l’association n’ont toujours pas leurs notifications MDPH, les recrutements des AVS par le rectorat n’ont pas été faits. Aujourd’hui je crie au scandale l’administration française laisse nos enfants handicapés ou malades sur le banc de touche. Tout le monde a le droit d’aller à l’école. Des lois sont faites, des choses sont prévues pour nos enfants. Les parents doivent reprendre le chemin du travail, ils attendent la rentrée pour reprendre une vie normale et les enfants n’ont pas d’AVS. Aujourd’hui je suis au bord de l’épuisement psychologique parce que c’est juste pas possible de continuer comme ça… « 

« Peu après la fin de l’interview sur RTL de Madame la Ministre Najat Vallaud-Belkacem ce matin le Rectorat de Caen m’a téléphoné pour la 1ère fois en 2 ans pour m’annoncer officiellement que Johan aura son AVS demain matin a 8h45. Voila ! Notre situation est réglée. Mais des milliers d’enfants n’auront pas leurs AVS et devront rentrer chez eux avec leur mère et attendre… en toute illégalité ! »

Il y avait tempête le 8 septembre 2016 sur les réseaux sociaux et notamment sur Facebook.

Tout a commencé par une manifestation de mamans d’enfants autistes lors de la visite de la Ministre de l’Education Nationale à Toulouse pour l’inauguration des nouveaux locaux du Crous.

Munie d’une banderole rappelant la loi du 11 février 2005 et le principe de l’école pour tous, ces mamans souhaitaient simplement et légitimement échanger quelques mots avec La Ministre sur les difficultés qu’elles rencontrent avec la scolarisation de leurs enfants.

Pour réponse elles ont été priées de quitter les lieux et sommées de replier leur banderole, Madame La Ministre n’a pas daignée leur accorder ne serait-ce qu’une minute de son temps et leur est passée devant sans s’arrêter.

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Dépèche du Midi, première version de l'article sur la manifestation des mamans d'autistes à Toulouse

La première version de la Dépêche du midi

La Dépêche du Midi, présente sur les lieu, a posté sur son site un article dans la catégorie société, article supprimé au bout de quelques heures…. Très vite, à l’initiative d’Estelle Ast Verly, toujours prête à monter au créneau pour défendre la cause de la scolarisation des enfants autistes et handicapés, des dizaines de maman prennent d’assaut le téléphone de la Dépêche du Midi.

bug à la Dépêche du Midi le 8 septembre 2016Il leur est répondu que suite à un bug informatique, de nombreux articles dont celui-ci ont été perdus…. Mais en cliquant sur le site de la Dépêche, fort est de croire qu’en fait, seul l’article sur les mamans d’enfants autistes n’est plus accessible.

Quelques heures plus tard, sous la pression, l’article reparaît, mais modifié. On peut voir les deux versions car certaines maman avaient photographié le premier article.

Les posts fusent sur Facebook mais certains sont censurés et disparaissent des murs.

Voir ses posts disparaître sur un réseau où l’on pense que l’on peut exprimer librement sa pensée, son désarroi ou sa colère a décuplé viralement l’indignation, les maman prenant en photo ou filmant  les messages sur les écrans avant qu’ils ne disparaissent des mursFacebook, contenu non disponibleestelle-ast-a-najat-vallaud-belkcacem

28 octobre 2016

Soutenez les 10 jeunes adultes autistes exclus de l'école de Bonneuil sur Marne

Début octobre, 10 familles de jeunes adultes autistes ont appris par courrier que leurs enfants seraient exclus le 16 décembre prochain de l'Ecole Expérimentale de Bonneuil-sur-Marne, sans autre solution d'accueil prévue, alors que certains sont à la recherche depuis plus de 2 ans d'une solution de sortie. Selon le courrier, l'ARS aurait "sommé" cet établissement de procéder de la sorte pour conserver son agrément en Pédo-psychiatrie.

Ce procédé laisse perplexe et n'a pas été confirmé par l'Etablissement à l'appui d'un écrit. Les familles que nous sommes, ont adressé un courrier commun à l'ARS pour comprendre la teneur d'une telle décision face à laquelle nous sommes démunis. Nous formulons un recours gracieux, se traduisant par un délai supplémentaire, le temps pour celles et ceux qui n'auraient pas trouvé de solution dans les prochaines semaines. Des parents risquent de quitter leur emploi pour assurer la garde de leur enfant. Les délais sont si courts qu'ils ne pourront être indemnisés faute d'effectuer un préavis complet.

Ce contexte brutal fait écho à la situation de pénuries de structures en France. Bien que l'Etat Français s'engage au travers des différents plan Autisme dans l'objectif de "l'accompagnement pour tous" et le "zéro sans solution", l'insuffisance de structures d'accueil adaptées, qui avait été soulignée par la Cour Européenne de Justice est criante.

Nous demandons à ce que ces jeunes adultes autistes soient maintenus à l'Ecole Expérimentale de Bonneuil-sur-Marne le temps nécessaire et qu'ils soient accompagnés pour trouver dans les meilleurs délais une place dans une structure adaptée.

Nous demandons l'appui des autorités de tutelles, pour encadrer et faire respecter par les établissements de soin, les "bonnes pratiques" en matière de sortie de leurs résidents.

Nous, parents, proches, ami(e)s, simples citoyennes et citoyens, appelons à signer cette pétition pour faire entendre la voix de Julien P., Julien L., Antoine, Maximilien, Johann...et toutes celles et ceux qui pourraient à leur tour subir ce genre de situation.

Madame la Ministre, Madame la Secrétaire d’État, nous vous remercions par avance de votre bienveillante attention.

Cette pétition sera remise à :
  • Madame la Ministre des affaires sociales et de la santé
  • Madame la Secrétaire d'État, chargée des Personnes handicapées et de la Lutte contre l'exclusion
16 janvier 2017

Dr. Josef Schovanec est le nouveau lauréat de la résidence d'écriture Randell Cottage

article publié sur le site de l'ambassade de France en Nouvelle Zélande

L’ambassade de France en Nouvelle-Zélande et le Randell Cottage Writers Trust sont heureux d’annoncer le nouveau lauréat de la résidence Randell Cottage, Josef Schovanec.

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Josef Schovanec est docteur en philosophie, militant pour la dignité des personnes autistes et auteur, entre autres, de Voyages en Autistan (Plon, Paris) et Je suis à l’Est (2012), premier témoignage d’une personne autiste française publié par un éditeur majeur.

Josef Schovanec est né en 1981 en région parisienne de parents d’origine tchèque. Diplômé de Sciences-Po Paris, il continue son parcours étudiant en s’inscrivant aux Langues O où il étudie l’hébreu, le sanskrit, le persan, l’amaric, l’azéri, l’éthiopien... complétant ainsi la liste des langues qu’il a déjà apprises au course de sa scolarité : tchécoslovaque, allemand, finlandais et anglais.

Outre son travail militant, Josef Schovanec est chroniqueur hebdomadaire sur les radios Europe 1 (France) et la Première (RTBF, Belgique). En 2016, il a été nommé conseiller auprès de la Secrétaire d’Etat chargée des personnes handicapées et de la Lutte contre l’exclusion.

Josef Schovanec arrivera à Wellington mi-janvier 2017 pour une résidence de 5 mois. Pendant son séjour en Nouvelle-Zélande, il travaillera à son nouveau livre et entreprendra une tournée de conférences à travers le pays.

La résidence du Randell Cottage

La résidence d’écrivain « Randell Cottage Writers », située à Wellington, a été créée en 2001. Elle accueille chaque année, en alternance, un auteur français et un auteur néo-zélandais pour une durée 5 mois. Peter Wells et Nadine Ribault ont été les premiers lauréats à y séjourner en 2002. L’auteur, poète et dramaturge Stephanie Johnson est l’actuelle lauréate en résidence.

Le Randell Cottage, dont la construction débuta en 1867, est l’une des habitations les plus anciennes de Wellington. En 2001, ses propriétaires confient à une association le soin de convertir le cottage en résidence d’écrivain. Le Randell Cottage, bâti par la première génération de migrants européens, est aujourd’hui devenu un haut lieu du patrimoine wellingtonien. Il est situé dans le quartier de Thorndon, à proximité immédiate du centre-ville et en bordure du jardin botanique.

La résidence bénéficie du soutien de Creative New Zealand, de la municipalité de Wellington, du fonds d’amitié France – Nouvelle-Zélande et de l’ambassade de France.

17 janvier 2017

Les dernières recherches sur l'autisme - interview de Monica Zilbovicius & Sébastien Jaquemont

Mon avis => A écouter absolument (Jean-Jacques Dupuis)

Emission enregistrée sur RTS.CH

CQFD, aujourd'hui, 10h04

Les dernières recherches sur l'autisme

Stéphane Délétroz se penche sur les dernières recherches en cours sur l'autisme. Il y a du nouveau concernant les causes, la prévalence, le nombre de gènes impliqués, ainsi que la définition et la prise en charge de l'autisme. Intervenants: Monica Zilbovicius, psychiatre et directrice de recherche à l’Institut national de la santé et de la recherche médicale en France (Inserm), et le généticien Sébastien Jaquemont, professeur associé au Département de pédiatrie de l’Université de Montréal et du CHU Sainte-Justine.

18 janvier 2017

Au Havre : une école maternelle accueille de jeunes autistes

article publié sur France 3 Normandie

C'est une itiniative rare : une école maternelle du Havre accueille depuis la mi-novembre une dizaine d'enfants atteints de troubles autistiques légers.

Par Véronique Arnould
Publié le 17/01/2017 à 11:18
© France 3 Normandie

© France 3 Normandie

3ème plan autisme
C'est dans le cadre du 3ème plan national qu'une seconde classe a été ouverte dans le département de Seine-Maritime. Après l'unité d'enseignement maternelle (UEM) mise en place à Rouen, c'est donc le Havre qui accueille désormais une classe pour jeunes autistes.

VIDEO / Un reportage de BRON Gwenaelle et GUIRAUDOU Hervé


Une classe pour jeunes autistes

Scolariser pour intégrer
L'école maternelle Ancelot, située dans le centre-ville havrais, ouvre ses portes à 7 jeunes enfants atteints de troubles autistiques légers. Au fur et à mesure de leurs progrès, ces petits élèves peuvent ensuite intégrer une classe classique. En France, 100 unités comme celle-ci sont désormais accessibles.

24 août 2017

Être mère d’un enfant autiste

22 août 2017
Par Blog : Des mots libres

Qui suis-je aujourd’hui ? Au-delà d’être mère ? Qui suis-je d’autre ? À consolider les bords de mon enfant fragile, ais-je perdu de vue celle que j’étais ? ou à l’inverse ai-je investi mon identité dans ses moindres recoins ?



Qui suis-je aujourd’hui ? Au-delà d’être mère ? Qui suis-je d’autre ?
À consolider les bords de mon enfant fragile, ais-je perdu de vue celle que j’étais ? ou à l’inverse ai-je investi mon identité dans ses moindres recoins ?

Je refuse de perdre du temps à faire des suppositions sur ce qu’aurait été ma vie si mon dernier né n’avait pas été autiste. Quel intérêt ?
Pour être honnête, musicienne n’était pas le reflet de ma personnalité  mais plutôt une voie facile dans laquelle j’avais su me faire un nom sans vraiment payer de ma personne. Je n’y étais pas entière et ça ne me satisfaisait pas. Prendre la décision de mettre un terme à ma carrière n’a absolument pas été douloureux, mais à l’inverse, libérateur.

Mais je ne peux pas nier que toutes les décisions qui ont été prises depuis la naissance de Théo, ou tout au moins depuis l’émergence de son autisme l’ont été en fonction de lui. Il est ma priorité. Quel que soit le sujet abordé, rien n’est construit dans ma vie sans que soit soupesé les effets que cela aura sur sa vie à lui.
Je ne sais pas si c’est une bonne chose, oui ou non, probablement les deux.

Jusqu’à ses 9 ans, j’ai passé 24h sur 24 à ses côtés.
9 années durant, je l’ai tenu en dehors d’un système qui ne m’inspirait pas confiance… Pour finalement admettre que ce n’était pas une vie. Ni pour lui, ni pour moi.
Il devait entrer dans ce monde dans lequel non seulement il avait toute sa place mais également un rôle à tenir et je devais pour ma part reprendre le cours de ma vie.
Cet à-côté qui m’avait permis de le protéger le temps nécessaire devenait dès lors une excuse pour ne plus avoir à me confronter à une société qui m’avait déçue et qui avait fini par me faire peur.
On me parlait de courage mais ce n’était que lâcheté.

Alors j’ai ouvert la porte.
J’ai changé de région avec lui afin qu’il puisse intégrer une école spécialisée. Du moment où il y a eu des personnes qualifiées pour prendre le relais, j’ai eu plus de temps pour moi. Pour autant, je n’ai pas repris ma vie là où elle s’était arrêtée. Ça ne m’intéressait plus.
Ce que Théo avait changé en moi était trop important. Trop impératif.
Ma connaissance de l’autisme et ce que cela a chamboulé dans ma perception du monde, du système, de la société, de la politique… était trop fondamental.
C’est devenu mon chemin, ma responsabilité et cela s’est imposé à moi avec une telle clarté qu’il n’a jamais été question d’en faire l’impasse : Aider Théo, ce n’était pas juste le soutenir dans son quotidien, ni même dans son avenir, c’était également participer à faire évoluer la société dans laquelle il allait devoir trouver sa place.

Je n’ai jamais considéré que l’autisme de Théo était une chose à faire disparaître, ou même à contourner, mais bel et bien une particularité légitime, à comprendre et à soutenir. Une particularité à aimer et au minimum à respecter.
A ce propos, je ne suis pas partisane d’employer cette expression très prisée depuis quelque temps : « personne avec autisme ». Ce qui suggère que la personne et l’autisme sont divisibles, sous-entendant par la même occasion que si nous parvenions à mettre l’autisme à mal, nous retrouverions une personne entière, et pourquoi pas, guérie ?
Je réfute cette posture avec la dernière énergie.
L’autisme n’est pas une maladie mais une manière d’être au monde, plus ou moins handicapante. Cette façon d’être participe à la construction de la personne, en son entier, et ce, depuis son enfance. Vouloir transformer cette particularité, c’est nier la personne.

Aujourd’hui mon fils a 13 ans. Ses progrès sont tout simplement considérables, pour autant, il est toujours autiste. Ce n’est pas que cela le définisse ! Mais cela fait partie de lui.
Mon inquiétude a changé de nature. Elle ne se focalise plus sur son intériorité, mais sur sa capacité à la protéger de l’agression extérieure et à la mêler au reste du monde avec harmonie et sérénité.
Hyper sensible depuis toujours, il a appris à gérer l’intrusion permanente du bruit, des odeurs et des divers contacts physiques, tant et si bien qu’il est aujourd’hui aisé d’oublier qu’il en souffre.
Sa manière d’interpréter le monde est atypique, ce qui lui demande énormément d’efforts afin de comprendre les autres et de se faire comprendre d’eux.
Son courage est invisible, il passe inaperçu. Il est même fort à parier que certains pourraient lui reprocher les quelques fois où c’est trop dur pour lui, en niant les centaines de fois où il est parvenu à surmonter ses difficultés et ses douleurs.
Comment le protéger de cela ? Comment faire évoluer mon rôle à ses côtés ? Comment, dans un même mouvement, l’aider à trouver sa place au monde en le laissant s’envoler vers sa propre vie, et continuer de le protéger autant que possible du poids toujours plus envahissant de la norme établie ?
La seule réponse qui me satisfait c’est l’enseignement bien sûr. Lui enseigner, à lui, et aux autres de la même manière que je me suis enseignée au fil des années à ses côtés.

Mais où suis-je alors ?
Je cherche en moi. Je me pose des questions, analyse avec franchise l’état des lieux.
Mon couple n’a pas tenu le choc et le père de Théo a abandonné son rôle depuis longtemps. Mes grands enfants vivent leurs vies aux 4 coins de la France. J’ai laissé là mon métier il y a bien des années et quitté ma région d’origine pour m’installer dans le sud de la France avec Théo afin qu’il intègre son école. Je n’ai pas encore réussi à réellement faire ma place dans cette région que je chéris pourtant. Peu d’amis sur place, pas de travail, toujours célibataire bien sûr…
Si je m’arrêtais à cette liste non exhaustive, je serais inquiète. Le bilan semble lourd en ce qui me concerne, et probablement irréversible sur bien des points.
Mais ce serait malhonnête de s’arrêter à cela, car en regard de cette liste, il y a tout ce qui s’est installé de plus profond, de plus subtile, de plus fondamental à mes yeux.
Une richesse intérieure indescriptible, une conscience accrue, une posture plus courageuse, un engagement plus important, en un mot, ce sentiment sans prix d’être à ma place.
Pas seulement en tant que mère, ni même en tant que femme ! Mais en tant que citoyenne du monde.

Aussi, aux chers amis, qui me conseillent tendrement de penser à moi, de faire attention de ne pas me perdre… je voudrais les rassurer.
Je ne me suis pas perdue en Théo. Je me suis trouvée.
Voilà qui je suis.
Mère, femme et citoyenne. Indivisible.

8 novembre 2017

CDCA : le boycott républicain d'asso du Val de Marne !

Résumé : Un collectif d'associations du 94 boycotte la prochaine mise en place du Conseil départemental de la citoyenneté et de l'autonomie au motif qu'il ne sera plus piloté par le préfet. Une co-présidence État-département est, selon eux, "indispensable"

Par , le 02-11-2017

Le CDCA (Conseil départemental de la citoyenneté et de l'autonomie) du Val de Marne devait voir le jour le 13 novembre 2017 mais son installation sera compromise par une action menée par le Comité inter-associatif (CIA) 94. À l'origine de cette grogne, 18 associations locales du champ du handicap dénoncent l'absence de co-présidence du préfet aux côtés du département. Rappels des faits...

CDCA, c'est quoi ?

Décidé par la loi du 28 décembre 2015 relative à l'adaptation de la société au vieillissement, dite loi ASV, le CDCA résulte de la fusion du Comité départemental des retraités et des personnes âgées (Coderpa) et du Conseil départemental consultatif des personnes handicapées (CDCPH) (article en lien ci-dessous). Sur l'ensemble du territoire, cette nouvelle instance est chargée, dans chaque département, de participer à l'élaboration et la mise en œuvre des politiques liées à l'autonomie et la citoyenneté de ces deux publics. Elle est compétente en matière de prévention de la perte d'autonomie, d'accompagnement médico-social et d'accès aux soins et aux aides humaines ou techniques. Elle a toutefois un champ d'intervention élargi par rapport au Coderpa et au CDCPH puisqu'elle est également compétente en matière d'accessibilité, de logement, d'habitat collectif, d'urbanisme, de transport, de scolarisation, d'intégration sociale et professionnelle et d'accès à l'activité physique, aux loisirs, à la vie associative, à la culture et au tourisme.

Exit le préfet

Le hic, c'est que ce, selon le décret (N° 2016-1206 du 7 septembre 2016) et contrairement à ce qui était prévu à l'origine de la création des CDCPH, le CDCA ne sera plus piloté conjointement par le préfet et le président du Conseil départemental mais uniquement par ce dernier. Le CIA 94 considère pourtant comme « primordial, quelles que puissent être les réformes à venir sur l'évolution des périmètres des territoires que les champs de compétences du CDCA demeurent renforcés par ce copilotage ». Il prend en exemple l'accessibilité : « Comment pourront "ruisseler" jusqu'aux instances locales, où se prennent des décisions, les orientations, textes de lois, décrets d'application si la co-présidence des futurs CDCA n'assure pas la continuité du respect des droits de chacun à pouvoir vivre parmi les autres, en totale inclusion ?»

Foncer tête baissée

Ce copilotage serait donc, selon lui, la seule garantie pour permettre à cet organe de consultation locale et départementale de conserver son influence ; c'est en effet la responsabilité du préfet qui est engagée dans l'application des politiques publiques locales, c'est-à-dire des décisions gouvernementales. Pour ces raisons, le 31 octobre 2017, le CIA 94 a donc décidé collectivement de s'opposer à la future installation du CDCA et demande la modification du décret à la secrétaire d'État en charge du Handicap, Sophie Cluzel. Il déplore que d'autres départements, confortés par l'avis positif du CNCPH (Conseil national consultatif des personnes handicapées), foncent « tête baissée » vers cette absence de copilotage, qui pourrait illustrer une forme de désengagement. Face à cette situation, la vice-présidente du Conseil départemental du Val de Marne a adressé le 2 novembre une lettre au préfet de son département.

 

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Sur Handicap.fr

 

25 septembre 2017

Lou et l'Ile aux sirènes au Kosmos avec Envol Loisirs 30 septembre à Fontenay-sous-Bois

 
[
 
 
Bonjour à toutes et à tous,
 
Pour notre rentrée au cinéma, nous vous proposons le film d'animation Lou et L'Ile aux sirènes. Le dessin animé pop de Masaaki Yuasa, grand vainqueur du dernier Festival d'Annecy, est une véritable pépite.
 
Samedi 30 septembre à 16h15. Cinéma Le Kosmos
 
 
 
 
Les séances ciné-ma différence sont ouvertes à tous et adaptées pour ceux dont le handicap s'accompagne de troubles de comportement.
 
On est accueilli et entouré par des bénévoles formés,
  • les spectateurs en situation de handicap peuvent exprimer leurs émotions par des mouvements, des paroles, des bruits… sans déclencher regards furibonds et remarques désagréables ; se familiariser avec les règles d'une salle de spectacle.
  • les familles et amis peuvent partager un moment agréable sans la « peur de déranger », ni la retraite humiliante au bout d'un quart d'heure, et surtout, se rendre compte que « c'est possible » !
  • les autres spectateurs peuvent prendre conscience d'une exclusion ordinaire qu'elles ignorent, et rencontrer des personnes en situation de handicap dans une activité de loisirs.
 
 
 
Bouton
 
25 mai 2023

La nuit du handicap à La Queue-en-Brie le 10 juin 2023

 

La Queue-en-Brie

Nous nous retrouverons pour un moment de rencontres et de festivités. Au programme, des spectacles, de la danse, des animations, ... Ces activités seront organisées par les personnes en situation de handicap qui viennent révéler leur talent pour le plaisir de tous.

https://nuitduhandicap.fr

 

30 novembre 2012

Mise au point sur le parti pris du film le cerveau d'Hugo ... Intéressant !

article publié dans Libération

Internote : en novembre, fuite des cerveaux

29 novembre 2012

Pylone

«Le cerveau d'Hugo…» (1)

Les images défilent. Portées par Beethoven. Avec l'histoire reconstituée d'un Hugo autiste pianiste asperger en fil conducteur ; empathique. Et des interviews ponctuant la fiction, alimentant la fiction, toutes filmées en plan fixe ; témoignages d'autistes verbaux, forcément, « aspies » pour la plupart, comme les aspergers aiment à ne nommer eux-mêmes (2) ; chaque témoin filmé assis sur un divan, de face, sur fond de tenture neutre, comme pour prendre déjà position en contrepied du psychanalyste et de son divan ; sur lequel on se couche.

Je me laisse aller, bercé par ce subterfuge que je connais bien : le recours à l'histoire, la narration, le storytelling, en jargon communicant, pour faciliter l'adhésion et l'attention d'un public de plus en plus saturé d'images, d'informations, de causes, de sollicitations. En délicatesse avec son affectif.

Ça fonctionne plutôt bien : l'émotion est là, forcément, et, pour ce qui nous concerne, il est étrange de se prendre au jeu de reconnaître Émilien dans quelques-uns des comportements, des habitudes, des réactions, des troubles confiés par chacun de ces témoins. Et le choc de cette verbalisation soudaine de ce que l'on croit qu'Émilen pense depuis longtemps.

Comme il doit être facile de s'approprier cette cause pour le quidam tombé là par hasard, par compassion, par curiosité sur ce docu-fiction en prime time. Je me surprends à penser que l'autisme vaut bien cela, avec une prévalence atteignant les 1 % de la population mondiale en dessous de 20 ans (3).

À grands traits, le monde de l'autisme, de l'autiste, se dessine bien. Histoire, génétique, neurologie, physiologie, perspectives, vulgarisation sur base de témoignages, gages d'authenticité. Mais, au fil des séquences, je sens venir la fin de cette fiction comme une apothéose ridicule de bons sentiments, je vois se mettre en place une apologie sans nuance des « nouvelles méthodes », et je ressens d'un coup les défauts du message proposé et de sa forme.

En reprenant systématiquement des éléments des témoignages réels, la fiction s'alourdit : elle retraduit ce qui est dit, didactique, comme si ces paroles d'autistes, mâchées, difficiles, d'une syntaxe particulière, n'exprimaient pas assez d'émotion et de violence ; comme si les larmes rentrées de certains parents n'étaient pas assez réelles pour un spectateur blasé.
Alors la fiction surenchérit, proprement, certes, mais crispante après l'heure de jeu. On le sait, on le sent : ce que joue l'acteur sera validé ensuite, et à l’inverse ce qui est proposé par le témoignage sera rejoué derrière.

Et si Hugo est poignant, souvent, son personnage perd sa crédibilité, se délite progressivement sur de petits détails ; pourquoi par exemple, l'avoir affublé d'une frange si laide ? N'a-t-on pu trouver que cela comme signes pour suggérer qu'il est différent ? Pourquoi stigmatiser artificiellement sa différence ? Le beau jeune homme asperger sur le plateau du débat prouve par lui-même que cette surenchère n'était pas nécessaire. Et Joseph, autiste docteur en philosophie, le dit : « Un journaliste m'a dit un jour que si je reste immobile, je peux passer pour normal… Si je bouge un petit peu, on peut avoir des doutes et si je prends la parole, c'est fini... » La différence, pour l'aspie, se joue là, sur ce détail-là. L'autisme est accepté tant qu'il ne se révèle pas.

Je le sentais venir, la fiction devient fausse, les acteurs ont de plus en plus de mal à vivre face aux témoignages qui montent en puissance. Et voici l'épilogue, attendu, vain, catastrophique. Pourquoi enfoncer le clou d'une réussite symbolique surjouée dans la fiction, alors que la réussite est éclatante là, sur le canapé noir, dans chacun des témoignages, yeux dans les yeux, d'autiste à spectateur. Dans l'expression de chacun de ses combats microscopiques pour avancer, apprendre, comprendre, se faire accepter, se faire aimer ; le tout dans un environnement définitivement hostile.

C'est là le danger, pour moi, et les limites de cela. Comment garder un soupçon de motivation, de compassion, quand l'histoire se termine si bien ? Qui se souviendra d'un récit qui finit si bien ? Qui va s'investir pour des êtres que l'on présente au final comme supérieurs aux autres ? Ces « énigmes vivantes », yeux brillants du présentateur émoustillé ? Qui aura envie de payer un piano à Hugo ?

Et d'imaginer, en guise de toute rémanence, le téléspectateur lambda regarder son fils en biais après l'émission et lui disant soudain avec dédain : «...Tu sais jouer du piano, toi, le neurotypique chanceux ? »

Et pour combien d'autistes l'histoire se termine-t-elle si bien ? Et qui parle là, au final ? Qui peut parler ?

Je pense à la dernière campagne de « Vaincre l'autisme » et à ce pourquoi elle m'avait déjà dérangé : c'est dit dans les intentions de campagne sur le propre site de l'asso : « C’est grâce à ce nouveau regard positif sur l’autisme de la part de la société française que la politique de santé publique évoluera profondément et que des décisions réellement impactantes seront prises. » 
Aïe ! Il faut donc donner une image positive, ébarbée, édulcorée, pour faire avancer les choses ? L'autre est-il si insensible, aussi égotique et surfait qu'il faille rendre les choses si belles pour que le don se fasse ? Pour que nos élites et concitoyens se bougent ?

Deviennent plus claires d'un coup les intentions de ces médiatisations : on focalise sur l'asperger, son monde, ses hypercompétences, parce que c'est le plus valorisant pour l'image de l'autisme, le plus « beau », le plus émouvant, là où le pire est masqué. Différents, mais si près, handicapés, mais si forts, asociaux, mais si capables.
Je voyais à l'époque se révéler la partie de slogan qui manque sur chacune des affiches:
- AUTISTE ET EN CM1,  [et en proie quotidienne à la méchanceté naturelle de l'enfant normal et au manque de moyens des structures éducatives… ]
- AUTISTE ET DIPLÔMÉ,  [et reclus, isolé, mis à l'index, dans un monde social inadapté, hostile.]
- AUTISTE ET BIBLIOTHÉCAIRE, [ et exhibée chaque jour comme un animal curieux qui connaît par coeur tous titres d'ouvrages disponibles, les auteurs, les années d'édition et quels livres sont en prêts…]
Ceci en en comprenant les intentions. Et la sincérité.

Ce cas de conscience, France Alzheimer l'a eu. Après une campagne cynique décriée, ils ont trouvé le ton juste avec une des plus belles campagnes Presse de début 2012, incitant à retourner la revue pour transformer le signe d'accompagnement en un signe de victoire. Dans une synecdoque pudique.

Je veux bien admettre et je sais que l'on n'a souvent pas d'autres choix pour faire avancer les choses que de masquer une partie du problème, d'édulcorer en appliquant une couche de communication cosmétique. Mais ce subterfuge, s'il devient monnaie courante, révèle deux failles au moins : on en oublie que le premier problème d'image est lié à un manque d'éducation de l'autre à la tolérance, ici, du handicap, de la différence. Béatifier les choses n'arrangera rien sur ce plan-là.
Et si l’on peut penser que les aspies se retrouveront dans ces tentatives médiatiques, qu’ils s’investiront, c'est sûr, dans ce rôle de faire-valoir d'une « Grande Cause », ce qui est magnifique pour eux, il ne faudra pas oublier, en tenant compte de la prévalence du syndrome d'asperger, le nombre extrêmement supérieur de familles qui resteront le bec dans leur eau trouble devant ce documentaire. Pire, qui se sentiront encore une fois mises à l'écart, encore une fois marginalisées avec leur autiste à elles, atypique, sans langage, mutique, dysphasique, dyspraxique, dysmorphique, voire épileptique, trisomique, psychotique, handicapé physique...  Les yeux écarquillés devant toutes ces méthodes suggérées miraculeuses qu'on ne leur a jamais proposé, parce que chaque autiste a son parcours, unique parce que chaque autiste est unique dans son développement et ses atteintes propres et chaque méthode spécifique.
Atterrées devant leur seule perspective : une prise en charge médicalisée, dans un lieu adapté. Au mieux, pour échapper au pire.
Alors qu'on leur serine par ailleurs qu'elles font partie d'une grande famille unifiée sous la bannière intégrative du Spectre autistique.

Il suffit de prendre en compte quelques chiffres (3) pour ressentir tout ce que l'équation autisme = asperger a de réducteur, de spécieux, voire de dangereux. La réalité, celle de 94 % d'autistes et de familles se trouve ailleurs que dans les problématiques liées au syndrome d'Asperger. J'engage les mêmes productions à repartir filmer un Centre, un Foyer, du même style que celui d'Émilien, où cohabitent 30 autistes de toutes latitudes, et une quarantaine d'encadrants de divers horizons. Sans doute n'auront-ils pas besoin d'une trame scénaristique pour traduire la détresse de ces humanités-là, la dureté des heures qui passent, la puissance des déflagrations de l'esprit, la profondeur de l'abîme de ce qu'est l'autisme au quotidien. L'autisme de base, vu du sol. Dans l'absolue majorité des cas.

Reste que tout cri est un signal fort, ceux qui ont affaire à des autistes non verbaux le savent. C'est tout le mérite de ce genre de communications ; alors, prenons-le comme tel. Louons le « Cerveau d'Hugo » et ses témoignages poignants, louons les avancées comportementalistes, organisons le plus bel enterrement à ceux qui ont maintenu pendant des décennies les mères dans leur culpabilité de maman-réfrigérateur et refaisons le monde, imaginons les mêmes tentatives d'exaltation affective avec des non-aspergers, sur les TED, les atypiques, les violents. Il y a forcément quelque part un cinéaste capable d'en tirer autant d'émotion et d'en attirer autant de compassion… et de promesses de don, l'argent restant ici aussi, par cumul de défaillances et d'hypocrisies étatiques, le nerf de la guerre.

Je repense à Sandrine Bonnaire et à son courage d'avoir filmé la vraie vie de sa vraie soeur, le trajet de sa vraie culpabilité de soeur « normale », d'avoir filmé là, sans fard, la réalité de structures bricolées, de bénévolats, de quotidiens tendus, de confrontations, de doutes, de rejet, d'ombres et de lumières. N'ayant eu besoin d'aucun scénario supplémentaire pour ouvrir de grands champs de compassion et de prise de conscience. D'aucune dorure. Un constat brut et néanmoins empathique.

Et je regarde ce blog, sa forme, ses périphrases, ses images, son audience, son rôle que j'ai toujours du mal à fixer.
Un témoignage, une histoire, vraie. Mais sans paroles. Sans sa parole. Sans son langage. C'est notre lot.

Alors je m'excuse de troubler le dithyrambe que suscite ce documentaire, sans doute suis-je désormais trop aigri.
Dans un grand doute amer, sincère, où notre seul luxe est de pouvoir allumer ou éteindre selon notre humeur, les quelques ampoules blafardes qui jalonnent notre parcours… dans les circonvolutions plastiques du cerveau d'Émilien.

Armand T.


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(1) Encore visible sur Pluzz ou sur YouTube

(2) C'est Liane Holliday Willey, éditrice de l'Autism Spectrum Quarterly et fondatrice de l'Asperger Society of Michigan, diagnostiquée Asperger à 40 ans qui utilise la première le terme d'aspie dans un de ses livres en 1999, "Pretending to be Normal".

(3) Rapport de la HAS - janvier 2010 - page 26

Chiffres 2009
Pour 10 000 personnes dans le monde, il y aurait : 63,7 TED (Troubles envahissants du développement),  37,1 Autistes atypiques et seulement 6 Aspergers.

2 décembre 2012

Planète autisme le film - Mardi 18 décembre sur France 5 à 20h35

logo france5

Mardi 18 décembre 2012 à 20.35

Le Monde en face

 

19 novembre 2012

Vaincre L'autisme lance une réclamation collective contre l'état français

 Bien que  VAINCRE L’AUTISME ait mené de nombreuses actions de sensibilisation et de revendication auprès du ministère de l’Éducation Nationale,

notamment par le recours devant le Conseil d’Etat à propos du décret du 2 avril 2009 relatif à la scolarisation des enfants, des adolescents et des jeunes adultes handicapés mais également par la mise en demeure du Ministre de l’Education Nationale le 08 mars 2011 au sujet de la scolarisation des enfants autistes,

la discrimination de ces enfants autistes perdure et n’a de cesse d’empirer.

Dans ce contexte, et après des mois de travail acharné avec ses juristes, VAINCRE L’AUTISME a initié et préparé une réclamation collective contre l’État Français devant le Conseil de l’Europe pour la scolarisation des enfants et la formation des adultes autistes.

VAINCRE L’AUTISME a sollicité l’association allemande AEH (Action Européenne des Handicapés), agrémentée auprès du Conseil de l’Europe, qui a accepté de porter cette réclamation devant le Comité Européen des Droits Sociaux par le biais de sa Vice-Présidente, Madame Schmitt.

Veuillez prendre attentivement connaissance du contenu de cette réclamation qui porte sur les difficultés d’accès des enfants et adolescents autistes à l'éducation (problèmes d’AVS, complications avec les MDPH, recours à des prises en charge en Belgique) et des jeunes adultes autistes à la formation pour l’insertion professionnelle.

 

 La réclamation a été enregistrée au secrétariat du Comité Européen des Droits Sociaux le 3 avril 2012


 Les observations du gouvernement sur la recevabilité ont été enregistrées au Secrétariat du Comité Européen des Droits Sociaux le 6 juillet 2012.


 La réclamation a été déclarée recevable par le comité Européen des Droits Sociaux Le 12 septembre 2012.

 

1 mai 2013

Colloque National 22 mai 2013 : Partir en vacances avec son enfant en situation de handicap

Sous le Haut Patronage de
Monsieur François HOLLANDE
Président de la République

Le Réseau Passerelles, dispositif national d’aide au départ en vacances des familles
ayant un enfant en situation de handicap, organise un colloque national

Partir en vacances
avec son enfant en situation de handicap

Mercredi 22 mai 2013

Auditorium de l'Hôtel de Ville de Paris
5 rue Lobeau 75004 Paris
Métro ligne 1 et 11 - Station Hôtel de Ville

en présence de Madame Sylvia PINEL,
Ministre de l’Artisanat, du Commerce et du Tourisme

Téléchargez l'invitation

5 novembre 2013

Journées du handicap. Accompagner l'autiste pour mieux l'intégrer

article publié dans Ouest France

Lamballe - 13h27
Les Journées du handicap débutent ce mardi soir, avec une conférence. Elles se poursuivront jusqu’au 13 novembre à Lamballe.

Armelle Thomas, directrice du centre de formation en travail social Louis Guilloux, à Saint-Brieuc sera l’intervenante. « Je vais surtout intervenir sur comment accueillir un enfant en situation de handicap dans une communauté. Il s’agira aussi de faire le point sur les nouvelles connaissances que l’on a sur l’autisme, tout en interagissant avec les familles. Pour elles, la question est : comment porter l’action vers le grand public ? »

Une pathologie mal comprise

L’autisme est un trouble neuro-développemental, parfois d’origine génétique. Accueillir une personne en situation de handicap dans un espace de vie sociale est aujourd’hui plus facile que ça ne l’a été. On a fait d’énormes progrès pour diagnostiquer l’autisme plus tôt chez l’enfant, mais il faut ensuite pouvoir l’accompagner.

Des progrès

Il y a plus de structures, de professionnalisation, et on a beaucoup avancé sur la pédagogie. Depuis 2005, c’est devenu une vraie question à l’école. Les enfants autistes ont une capacité d’apprentissage différente des autres, avec des pics qui peuvent déboussoler toute une classe. Aujourd’hui, on est mieux préparé à cela.

Conférence, ce mardi 5, de 20 h à 22 h, salle des conseils de l’espace Lamballe communauté, rue Saint-Martin. Renseignements au 06 68 91 82 25 (référent handicap), ou à handicap@lamballe-communaute.fr.

16 novembre 2013

Personnes handicapées : Dispositif d'alerte et de traitement des situations critiques

Marie-Arlette Carlotti, ministre déléguée en charge des personnes handicapées et de la lutte contre l’exclusion, s’est exprimée aujourd’hui devant les directeurs généraux des Agences Régionales de Santé (ARS) pour que soit rapidement et efficacement mis en œuvre un dispositif d’alerte et de traitement des « situations critiques ».

Suite aux dysfonctionnements révélés par l’affaire Amélie Loquet, Marie-Arlette Carlotti a souhaité accéléré la réflexion sur la prise en charge des personnes dont la complexité de la situation génère des ruptures de parcours et menace l’intégrité de la personne et/ou de sa famille.

A l’échelon départemental, les MDPH doivent mettre en place, comme c’est le cas dans plusieurs départements, une commission en charge de la gestion des situations critiques.

A l’échelon régional, les ARS désigneront un référent régional ayant pour mission d’identifier des solutions régionales pour prendre en charge et accueillir les personnes pour lesquelles aucune solution n’aura pu être identifiée par les MDPH. L’ARS devra alerter la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA) dés lors qu’une solution régionale n’aura pu être identifiée.

A l’échelon national, la CNSA met en place une cellule nationale d’appui aux situations critiques afin de trouver les solutions adéquates et d’identifier les bonnes pratiques d’accompagnement.

Le 3977, numéro national d’appel contre la maltraitance des personnes âgées et des personnes handicapées, est associé au dispositif de gestion et de traitement des situations critiques.

En complément de ce dispositif opérationnel d’urgence, la ministre confie à Denis Piveteau conseiller d’Etat, le pilotage d’un groupe de travail portant sur les évolutions de la réglementation et de l’organisation de l’accompagnement des personnes handicapées. Il présentera ses préconisations, d’ici janvier 2014, à la Ministre.

Marie-Arlette Carlotti est engagée avec détermination pour la création de nouvelles places et pour l’adaptation de l’offre existante, pour l’accueil des personnes les plus en difficulté. Avec le Comité Interministériel du Handicap (CIH), le gouvernement a marqué sa volonté de faire vivre en matière de handicap un pilotage interministériel au plus haut niveau de l’Etat à travers la mobilisation de l’ensemble des membres du gouvernement.

La procédure d'urgence : prise en charge des

4 septembre 2013

11ème université d'automne de l'ARAPI - numéro 29 - été 2012

"Aspect médicaux chez la personne avec autisme"

tiret vert vivrefm top

http://www.autisme75.org/medias/files/art%20JP%20Malen%20ARAPI%20n%C2%B0%2029.pdf

Voir aussi les 10ème université d'automne :

"Intérêts et limites de l'utilisation des médicaments pour les personnes avec autisme"

tiret vert vivrefm top

http://dupuiselise.canalblog.com/archives/2012/05/23/24328299.html


Et pour aller plus loin => le site de l'ARAPI

ARAPI : Association pour la Recherche sur l'Autisme et la Prévention des Inadaptations

11 octobre 2014

L'autisme sans réponse

Publié le 08/10/2014 á 22H39
Aïcha présente la photo de son fils autiste Yazid, pour lequel elle n’a pas trouvé de place en IME

Yazid reste à la maison. Sa maman Aïcha a démissionné de son emploi d’assistante maternelle pour s’occuper de lui. Yazid est autiste, il a terminé sa scolarité en primaire dans une classe de Clis (classe d’intégration scolaire) et devait intégrer un institut médico-éducatif à la rentrée. Sauf que les IME sont saturés et qu’Aïcha n’en a pas trouvé pour son fils.

« L’Éducation nationale acceptait Yazid au collège pour une entrée en 6e. Mais Yazid n’a qu’un niveau scolaire de CE1. De plus, il a besoin d’une assistante de vie scolaire pour l’accompagner, et il n’y en a pas de disponible. J’ai bien demandé à l’accompagner moi-même, mais on me dit que c’est impossible », témoigne la jeune femme.

Le blabla
des discours

L’enfant est donc déscolarisé, au grand désespoir de sa maman : « Je ne veux pas qu’il perde son niveau scolaire. Même si c’est peu, pour lui c’est déjà beaucoup ».

Les parents de Yazid décèlent les premiers symptômes de la maladie quand l’enfant a 18 mois. « Il ne se comportait pas comme les autres enfants, il restait longuement prostré », se souvient Aïcha. Le petit garçon ne commence à parler qu’à l’âge de 7 ans. S’il est habile avec les chiffres, il a des difficultés avec les lettres.

Néanmoins, Aïcha parvient à le scolariser. Mais si l’Éducation nationale a bien créé ces Clis, le passage à l’enseignement secondaire est plus problématique.

« Est-ce que l’Éducation nationale a peur de l’autisme? Yazid n’a aucun droit dans cette affaire. Les discours des politiques sur le handicap ne sont que du blabla, et dire que les enfants handicapés sont acceptés en milieu scolaire est faux: les professeurs ne sont pas formés à cela », s’insurge Aïcha.

« Il n’y a pas assez de structures spécialisées et elles fonctionnent par secteur. L’IME de Bolbec affiche complet. Et je ne peux pas l’inscrire au Trait ou à Fécamp, ne faisant pas partie de leurs secteurs. Certains parents placent leur enfant en Belgique et jusqu’au Canada, faute de places. »

La jeune femme l’avoue : « Je suis à bout de nerfs. L’avenir de Yazid et le mien sont en suspens.»

F. D.

f.duboc@presse-normande.com

13 février 2015

MDPH : trop d'administratif, pas assez d'humain

article publié dans La Gazette des communes

Publié le 11/02/2015 • Par Isabelle Raynaud • dans : France

© Fotolia

Les maisons départementales des personnes handicapées ont été créées par la loi Handicap de 2005. Dix ans après, leur action est entravée par des lourdeurs administratives. La secrétaire d’État aux Personnes handicapées a annoncé une simplification.

 

« Tous les aspects nouveaux de la loi doivent maintenant s’appliquer vraiment. » Lors d’un colloque organisé par la Fondation Chirac sur les 10 ans de la loi Handicap, le 5 février, la secrétaire d’État chargée des Personnes handicapées Ségolène Neuville a reconnu qu’il reste encore beaucoup à faire pour que la loi pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées soit totalement mise en pratique.

Les difficultés sont nombreuses sur l’accessibilité, l’emploi ou la scolarisation des enfants handicapés. Les maisons départementales des personnes handicapées (MDPH) n’éxhappent pas aux critiques. Crées par la loi de 2005, elles sont censées exercer une mission d’accueil, d’information, d’accompagnement et de conseil des personnes handicapées et de leur famille.

Des simplification administratives prévues

Un « guichet unique » selon les termes de Ségolène Neuville pour mettre fin au parcours du combattant des personnes handicapées. Mais, « après une forte montée en charge, les MDPH sont aujourd’hui beaucoup trop absorbées par leurs tâches administratives au détriment du suivi individualisé des personnes », a reconnu la secrétaire d’État. Les MDPH doivent donc se recentrer sur leur fonction originelle, « accompagner les personnes vers la réalisation de leur projet final », a-t-elle ajouté.

La secrétaire d’État a ainsi annoncé un amendement gouvernemental au projet de loi de santé qui « prévoira une obligation d’orientation permanente des personnes ».

Suivant le rapport du conseiller d’État Denis Piveteau “Zéro sans solution”, Ségolène Neuville veut que, lorsqu’un placement est nécessaire, les personnes handicapées ne se retrouvent pas avec une seule proposition dans un centre complet. Et donc sans véritable solution. Il faut mettre en regard deux décisions, détaille la ministre : “La première se concentre uniquement sur le projet de la personne, la seconde s’attache à retenir les réponses qui peuvent lui être immédiatement proposées.”

Mais la secrétaire d’État aux Personnes handicapées n’a pas précisé quelles démarches administratives seraient modifiées. “Pour dégager les marges en personnel nécessaire à cette évolution, un plan de simplification des tâches administratives sera mis en œuvre”, a-t-elle seulement indiqué.

Vers un « partage raisonné de l’information »

Il faut arrêter de demander aux personnes de produire des certificats à tout bout de champ », a demandé Patrizia Gubiani-Banholzer, directrice de la MDPH du Haut-Rhin et administratrice de l’association des directeurs de MDPH (ADMDPF). Patrick Gohet, délégué interministériel aux personnes handicapées lors de la rédaction de la loi, a ainsi donné l’exemple de parents à qui on demande régulièrement une attestation pour confirmer que leur enfant est toujours trisomique…

Patrizia Gubiani-Banholzer réclame ainsi un « partage raisonné de l’information » entre les différents acteurs du handicap et notamment la mise en place du dossier médical partagé. Les demandes aux MDPH augmentent chaque année, de 10% en 2013 selon l’administratrice de l’ADMDPH. Les dossiers de carte de stationnement sont particulièrement chronophages, indique-t-elle. L’association a fait des propositions en mai 2014 pour alléger la charge de travail dans les MDPH.

Une chose est sûre, le budget des MDPH n’évoluera pas, Ségolène Neuville l’a bien précisé.

Focus

Mise en place du tiers payant pour les “aides techniques”

Conformément à ce qui avait été annoncé par François Hollande en décembre lors de la Conférence nationale du Handicap, Ségolène Neuville a également annoncé un second amendement au projet de loi de santé qui “permettra aux départements de mettre en place un tiers payant pour les aides techniques”. Ceci évitera aux personnes d’avancer “des sommes parfois importantes”, pour l’achat par exemple d’un fauteuil roulant.

 

28 avril 2015

Reprise de la voile avec Envol Loisirs-VGA Saint Maur le 23 mai 2015

Voile - Reprise Samedi 23 Mai 2015

Bonjour à tous,

Calendrier - horaires:

- Accueil 14h – mise en place

- Navigation en 2 groupes de 14h30 à 16h00 ou 15h30  -17h

2 ou 3 rotations de 15 minutes suivant les conditions météo

  • 23 Mai 2015 : Reprise & inscription
  • 30 & 31 Mai 2015 en matinée - Festival de l'Oh
  • 06 Juin 2015
  • 13 Juin 2015
  • 20 Juin 2015
  • 27 Juin 2015

Essais possible à chaque séance pour les nouveaux arrivants

Bateaux :

- Caravelle : loisirs – régate en groupe

- Vent d'Ouest: plus sportifs

Inscription :

Chaque participant est licencié à la Fédération Française de Vol. Il est impératif de disposer de vos inscriptions et des documents d’accompagnements pour être assurés et être en règle pour naviguer :

  • Fiche VGA - Autorisation parentale
  • Certificat médical de non contre indication à la pratique de la voile
  • Test aptitude de comportement dans l’eau
  • (délivrer par le centre, la piscine…)

A votre disposition pour tout renseignement.

A bientôt sur le quai de la Pie.

Thierry

+06 20 31 36 83 & contact@envol-loisirs.org

bulletin inscription Voile Envol-loisirs
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FESTIVAL de l'EAU  Weekend 30 et 31 mai 2015

Baptême en Voilier

Toutes les infos sur le site d'Envol Loisirs

 

Nous contacter pour renseignements et modalités : contact@envol-loisirs.org

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