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"Au bonheur d'Elise"
26 novembre 2013

Portrait : les progrès d'Ewan, enfant autiste de 5 ans

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Journal de France 2 - 20 Heures du 25 novembre 2013

http://www.francetvinfo.fr/portrait-les-progres-d-evan-autiste-de-5-ans_467464.html

 

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25 novembre 2013

Fumel. Elle porte plainte pour maltraitance contre l'institut où est soigné son fils handicapé

article publié dans La Dépêche

Publié le 25/11/2013 à 07:41 | 

La Maison d'enfants de Condom a fait l'objet d'une plainte pour maltraitance, appuyée par un collectif qui dénonce des pratiques d'un autre âge vis-à-vis des patients./ Photo D.R.

La Maison d'enfants de Condom a fait l'objet d'une plainte pour maltraitance, appuyée par un collectif qui dénonce des pratiques d'un autre âge vis-à-vis des patients./ Photo D.R.

Une habitante du Fumélois a déposé plainte contre l’IME, la Maison d’enfants à Condom, pour maltraitance envers son fils, porteur d’un handicap âgé de 8 ans. La structure est dans le viseur de l’ARS.

Dimanche 7 avril dernier. Françoise* prend la route depuis son domicile du Fumélois direction Condom et la Maison d’enfants, un Institut médico-éducatif (IME). Mère de cinq enfants, elle doit récupérer son fils, Nathan*, de 8 ans qui vient de passer dix jours au sein de la structure. L’enfant souffre de problèmes psychomoteurs engendrant de sérieux retards de développement. «Il a commencé à marcher à Noël dernier», explique la maman.

Une fois sur place, elle découvre son fils «avec un œil au beurre noir». Elle demande donc des explications : «J’ai interrogé l’éducateur, et il m’a dit qu’il ne savait pas ce qui avait pu se passer. Pour moi, cela pouvait être un autre enfant, je voulais juste comprendre pourquoi il avait un coup sur le visage. J’ai donc posé la question à une autre personne qui m’a répondu qu’il s’était fait cela tout seul. Il se serait tapé sur le sol. Ensuite, elle m’a décrit un enfant violent et pénible. Je découvrais un autre enfant que le mien. Tout ce qu’elle me racontait ne correspondait pas à mon fils. Ils ont fini par me dire qu’ils aimeraient bien que je ne l’amène plus dans leur établissement».

Voyant qu’il n’y aurait guère d’autre réponse, Françoise décide de repartir dans le Fumélois. Mais avant même de quitter le parking de l’établissement, elle fait une autre découverte. «Lorsque je l’ai placé dans la voiture, j’ai vu qu’il avait des hématomes au niveau du cou. Il en avait aussi dans le dos», se souvient-elle. Inquiète, elle décide alors de se rendre aux urgences de l’hôpital de Villeneuve-sur-Lot. Nathan est pris en charge. Françoise raconte : «On s’est aperçu qu’il était couvert de bleus. Cela ne faisait plus aucun doute, il n’avait pas pu se faire cela tout seul. Ensuite, j’ai découvert qu’au niveau de ses habits au niveau des chevilles et des bras, il y avait des traces de scotch». L’enfant aurait été attaché.

Prouver qu’il n’est pas violent

Au domicile fumélois, la fille de Françoise entreprend des recherches sur l’IME de Condom. «En fouillant sur Internet, elle a trouvé que l’institut avait mauvaise réputation», se remémore-t-elle.

Françoise entreprend alors immédiatement les démarches pour porter plainte contre la structure qu’elle soupçonne de maltraitance. Elle écrit aux procureurs du Gers et du Lot-et-Garonne ainsi qu’aux agences régionales de santé (ARS) de Midi-Pyrénées et d’Aquitaine. Parallèlement, un collectif composé d’employées, d’anciens salariés et de différentes associations impliquées dans la problématique du handicap se crée pour dénoncer «les pratiques d’un autre âge de l’IME».

En juillet, l’ARS effectue un contrôle de l’établissement. Sept jours plus tard, elle notifie à l’IME un ensemble de mesures à mettre en application immédiatement, en pointant de «graves dysfonctionnements dans les conditions d’installation et de fonctionnement». Interrogé, le directeur adjoint de l’établissement, Vincent Lusiacre, explique «qu’une enquête est en cours, les personnels et la direction ont été entendus par les gendarmes et il n’y a pour l’instant pas de suites».

En attendant que les procédures ne débouchent, Françoise vit avec le poids de la culpabilité : «Je me sens responsable parce que c’est moi qui l’ai mis là-bas. Durant plusieurs jours, je ne pouvais plus le regarder dans les yeux». Surmontant ses craintes, elle a tenté de placer son fils quelques jours dans un centre des Pyrénées-Atlantiques. «Je voulais prouver que mon fils n’était pas violent», explique-t-elle. Nathan y est resté quinze jours. Il est revenu «le sourire jusqu’aux oreilles» et l’encadrement l’a trouvé «adorable». Pour autant, Françoise dit passer «encore des nuits sans dormir» dans l’attente que la justice éclaircisse cette affaire. Et de conclure : «Je ne me bats pas seulement pour mon enfant mais aussi pour tous les autres».

*Les prénoms ont été changés.


Ce que dit le rapport de l'ARS

Dans un courrier adressé le 17 juillet à l’institut, l’ARS souligne avoir «mis en évidence de graves dysfonctionnements dans les conditions d’installation et de fonctionnement. Ces dysfonctionnements susceptibles d’affecter la santé, la sécurité, le bien-être physique et moral, le respect de la dignité et de l’intimité des jeunes accueillis». Après cette lettre, l’IME devait prendre des mesures importantes. Le 11 octobre, l’ARS a rendu un nouveau rapport faisant état des changements où plusieurs remarques sont maintenues. «La mission a pris acte d’un certain nombre d’avancées de l’établissement dans la structuration du cadre institutionnel

[...] Il n’en reste pas moins que la majorité des dysfonctionnements graves relevés par la mission se retrouve dans les précédents rapports d’inspection (1997, 2001 et 2002) ainsi que les procès-verbaux de visite de conformité (2001 et 2005) sans que la plupart des mesures correctives correspondantes n’aient été apportées. Il est maintenant urgent d’y remédier, en mettant en œuvre toutes les injonctions, prescriptions et préconisations afin que la prise en charge de cet établissement soit enfin satisfaisante.


 Le communiqué de la direction

L’ARS Midi-Pyrénées a diligenté une inspection

[…] qui a mis en évidence des éléments à améliorer. La direction a pris en compte immédiatement les conclusions du rapport définitif et s’est attachée en mettre en œuvre dans les meilleurs délais les axes d’amélioration demandés. Ils concernent les conditions d’hébergement sur certains bâtiments et l’accompagnement médico-social des résidants. Afin que l’établissement continue à occuper la place qui est la sienne dans l’offre médico-sociale de la région, il est soutenu et appuyé en ce sens par une équipe médico-administrative de suivi de l’ARS. L’IME se loue de l’aide apportée par l’ARS. La restitution du rapport définitif de l’ARS transmis en octobre 2013 a fait l’objet d’une communication à l’ensemble du personnel lors d’une réunion institutionnelle. Les équipes participent activement à la mise en place des axes d’amélioration et elles sont régulièrement informées de l’évolution de l’institution[…] . La direction remercie les salariés pour leur engagement et leur confiance. Julien Sauvage

24 novembre 2013

Autisme : de la formation à la transformation - extrait du JAS d'octobre 1013

article publié sur le site de la CNSA (Caisse Nationale de Solidarité pour l'Autonomie)

“Il est essentiel pour les professionnels comme pour les familles de savoir que l’autisme est un trouble neuro-développemental, de connaître les différents modes de communication adaptés, d’identifier et de prévenir les situations de crise”. De cette conviction, les auteurs du troisième plan autisme dévoilé au printemps 2013 tirent une conclusion : “La formation constitue un levier fondamental pour améliorer l’accompagnement des personnes avec autisme ou autres troubles envahissants du développement”. Focus sur les enjeux.

En France, un nouveau-né sur 150 serait atteint d’autisme ou de troubles envahissants du développement (TED)(1). Un handicap qui a longtemps été l’objet d’une vive polémique entre les tenants d’approches totalement divergentes - interventions fondées sur les approches psychanalytiques contre programmes d’intervention à référence éducative, comportementale ou développementale(2). Mais en 2010, la Haute autorité de santé publie un état complet des connaissances, et en 2012, avec l’Anesm, une recommandation de bonnes pratiques professionnelles tranche en faveur d’interventions personnalisées, globales et coordonnées, fondées sur une approche éducative, comportementale et développementale(3). Depuis, on constate pourtant un flottement dans les pratiques des établissements et services sociaux et médico-sociaux (ESSMS) qui peinent à prendre en compte les travaux récents. Cela vaut aussi bien pour les structures généralistes que pour les structures spécialisées dans la prise en charge de l’autisme, “confrontées à la difficulté de recruter du personnel ayant une connaissance de ce handicap, en raison d’une formation initiale insuffisante”, souligne Olivier Delecourt, directeur d’une association gestionnaire d’un foyer d’accueil médicalisé et d’un Esat pour adultes avec TED dans le Nord.

Ouvrir le champ des possibles

Si le nouveau plan autisme prévoit de s’attaquer au chantier de la formation initiale (4), il mise en parallèle sur le déploiement d’un large plan d’action national de formation continue qui devrait bénéficier à 5 000 professionnels sociaux et médico-sociaux d’ici 2 017. Ce, avec le soutien financier de la CNSA qui y consacrera près de 3millions d’euros sur la durée du plan, grâce à des partenariats renforcés avec les organismes financeurs de la formation professionnelle (Unifaf, ANFH, Uniformation, CNFPT). Côté associatif, près de 200 professionnels ont déjà participé aux premières sessions de formation financées par Unifaf. L’organisme paritaire collecteur agréé (OPCA) de la branche sanitaire, sociale et médico-sociale privée à but non lucratif espère en atteindre 800 d’ici fin 2013. L’objectif est de permettre aux professionnels de questionner leurs pratiques grâce à une meilleure connaissance de ces troubles, des méthodes d’évaluation et d’accompagnement... En bref, “ouvrir le champ des possibles en termes de modes de prise en charge pour qu’ils puissent mettre en oeuvre des interventions adaptées à la singularité de chaque usager”, résume Estelle Bacher-Chauvin, directrice recherches, études et développement de l’OPCA.

Conduire le changement

Pour autant, sans culture partagée entre les équipes d’accompagnement et d’encadrement, point de salut, résume Céline Poulet, directrice générale adjointe chargée des priorités de santé et des négociations collectives à la Fédération nationale des associations gestionnaires au service des personnes handicapées (Fegapei), et administratrice d’Unifaf. “Aussi, cette action s’adresse-t-elle non seulement aux équipes éducatives, médicales et paramédicales, mais également aux équipes de direction, dans une perspective de management et de conduite de changement afin de favoriser une prise de conscience de ce qu’impliquent ces nouvelles formes d’accompagnement en termes de projet associatif ”, précise-t-elle. Objectif : “Avoir la même compréhension, à tous les niveaux, des moyens à mettre en œuvre et partager à partir de ces méthodes sur ce qui est faisable ou non, en termes d’aménagement des locaux, d’organisation du travail...”, poursuit- elle. “Cette formation combinée permet de désacraliser le discours que nous tenons habituellement sur les difficultés rencontrées”, précise Olivier Delecourt qui a lui-même participé à une session avec un de ses chefs de service et quatre de ses salariés. Par ailleurs, ajoute-t-il, “chaque session étant organisée à l’échelle régionale avec sept structures, cela permet d’échanger sur les pratiques des autres et les moyens qu’ils développent”. Ce qui fait dire à Estelle Bacher-Chauvin : “Certes, on ne sort pas de la formation en maîtrisant les méthodes ABA ou Teacch, mais elle favorise le décloisonnement et la mise en place de réseaux de partenaires sur les territoires”. Sans compter que “le financement apporté par Unifaf sur ses fonds mutualisés et le soutien apporté par la CNSA évitent de grever le plan de formation propre des structures”, se réjouit Olivier Delecourt, reconnaissant avoir ainsi pu mieux accompagner ses salariés les plus motivés.

(1) Autisme et autres troubles envahissants du développement - État des connaissances hors mécanismes physiopathologiques, psycho pathologiques et recherche fondamentale. HAS - janvier 2010.

(2) Parmi ces approches éducatives, comportementales et développementales, citons les méthodes ABA et Teacch.

(3) Disponible sur : www.has-sante.fr ou www.anesm.sante.gouv.fr

(4) Il prévoit notamment la mise en place d’un partenariat entre l’Unaforis, le réseau national des établissements de formation et de recherche en intervention sociale, et l’Ancra.

Extrait du Journal de l’action sociale d’octobre 2013.
Le Journal de l’action sociale et du développement social publie chaque mois, avec le concours de la CNSA, une double page consacrée à l’aide à l’autonomie. Retrouvez ici tous les articles parus depuis septembre 2008.
(21 octobre 2013)

 

24 novembre 2013

Autisme PACA a organisé une magnifique rencontre avec des aspergers

Autisme
[samedi 23 novembre 2013 22:57]

Des parents et des enfants ont eu l'occasion de rencontrer des "Aspergers" de plusieurs régions, histoire de partager leur expérience, mieux saisir la spécificité de ce trouble et pointer du doigt les difficultés à vivre au sein de notre société prêchant la tolérance et l'intégration, mais qui a dû mal à les mettre en oeuvre...

Le syndrome d'Asperger est une forme particulière de l'autisme, où il n'y a pas de déficience intellectuelle associée, par contre il y a toujours ces mêmes troubles d'interaction social. Jean-Marc Bonifay président d'Autisme Paca précisait: "ils ont souvent des talents et se caractérisent par des qualités de fidélité et d'honnêteté, mais ils ne peuvent adopter les conventions sociales superficielles". Leur problème? La plupart du temps ce syndrome n'est pas diagnostiqué, et ces aspergers se confrontent de l'enfance à l'âge adulte à des problèmes d'intégration, sans qu'ils ne comprennent pourquoi: "la plupart du temps, encore aujourd'hui, les professionnels de santé les rangent dans des cases de schizophrénie, de bipolarisme, alors qu'on est bien loin de tout cela, ce n'est pas une maladie mentale!". Car le problème est toujours le même, l'approche médicale en France, Eric, asperger en a fait l'amer expérience: "on m'a enfermé pendant un an en psychiatrie, je peux vous dire que c'était l'horreur. J'ai toujours l'impression qu'on dérange, à l'époque je ne comprenais pas ce que j'avais, je demandais de l'aide, et j'ai enfin compris ce que j'avais à lâge adulte". Car les Aspergers ont totalement conscience de leur état et en plus de leur handicap, ils doivent se confronter à la violence de notre société. Magali Pignard présente lors de la rencontre à Six-Fours pourrait en parler des heures. Elle se bat depuis des années pour son fils autiste et pointe du doigt les approches psychanalytiques au sein des formations universitaires qui devraient être axées sur des techniques éducatives et comportementales. Elle avait même réalisé une vidéo parodique autour de ces enfants "pas montrables pour notre pays, car pas au norme AOC". 

Samedi après-midi une dizaine d'Aspergers étaient donc venus de toute la France rencontrer des parents ayant des enfants en bas âge atteints de ce trouble: "cette rencontre avait plusieurs buts, permettre à ces parents d'imaginer leur enfant plus grand, leur donner espoir et écouter le vécu de ces aspergers". Des échanges passionnants, émouvants, où l'on a pu mieux saisir les difficultés de ces Aspergers, souvent isolés et mis à l'écart, alors que leur richesse est immense. Valentin Mérou scotcha l'assistance lorsqu'il joua du Bach au Violon. Ce jeune homme était passé dans le film "le cerveau d'Hugo". Autre jeune homme exceptionnel, NicolasTurquet de Beauregard qui a montré à voir ses oeuvres, entre gravures et illustrations, tout simplement épatant. D'autres Aspergers étaient présents, tous avaient des choses à dire, à partager, une leçon de vie, qui s'est déroulée en présence de Charles Eric de Villeneuve (ASCOT club), qui avait convié en septembre dernier Autisme PACA à Monaco. L'association de Jean-Marc Bonifay a offert un moment rare, mêlé d'authenticité, d'espoir mais aussi d'indignation. Le traitement de l'autisme en France demeure une curiosité, comparé à d'autres pays où l'on offre des thérapies adaptées, les exemples d'enfermements psychiatriques existent encore aujourd'hui en France, dans notre département, le combat est loin d'être gagné, et beaucoup de vies sont encore sacrifiées.

D.D

24 novembre 2013

Une famille à bout de soufffle devant le Conseil d'Etat

Loir-et-Cher - Vineuil - Justice
23/11/2013 05:46
Les parents de Xavier demandent sa prise en charge. - Les parents de Xavier demandent sa prise en charge. - (Photo archives NR) Les parents de Xavier demandent sa prise en charge. - (Photo archives NR)Les parents de Xavier demandent sa prise en charge. - (Photo archives NR)

Une famille de Vineuil dont le fils est atteint d’un syndrome autistique profond implore le placement de son enfant dans un établissement spécialisé.

C'est une famille au bord du gouffre qui a saisi, hier à Paris, le juge des référés du conseil d'État. Catherine et Grégoire Charle, installés à Vineuil, sont les parents de quatre enfants âgés de deux, quatre, six et huit ans. Xavier, deuxième de la fratrie, souffre d'un syndrome autistique sévère. Au quotidien, cela signifie que Xavier est un enfant totalement ingérable. Incapable de communiquer, il ne tolère aucune frustration, crie du matin au soir, dort très peu, n'a aucune notion de propreté, tape, griffe et mord quotidiennement son entourage (*).

 Décision la semaine prochaine

Saisie en novembre 2012, la commission des droits et de l'autonomie des personnes handicapées des Yvelines (CDAPH), où résidait auparavant la famille Charle, s'est prononcée pour l'orientation de Xavier vers un Institut médico-éducatif du Loir-et-Cher ou, à défaut, « une prise en charge effective dans la durée, pluridisciplinaire et adaptée à son état et à son âge ». Cette seule porte de sortie envisageable pour une famille dont les proches décrivent tous « l'enfer » vécu au quotidien est pourtant toujours fermée. Des cinq IME du Loir-et-Cher contactés par la famille, aucun n'a, à ce jour, accepté de prendre en charge Xavier.
Les parents de Xavier ont saisi, le 31 octobre dernier, le tribunal administratif d'Orléans. Leur but : que la justice enjoigne au directeur de l'Agence régionale de santé (ARS) de faire appliquer la prise en charge de Xavier. Au grand dam de Catherine et Grégoire Charle, la juge orléanaise a rejeté leur demande. C'est donc l'un de leurs derniers espoirs qui se jouait hier devant le Conseil d'État.
 « Un cas difficile », a immédiatement indiqué le juge Honorat, qui s'est efforcé pendant plus d'une heure de trouver une solution à l'inextricable situation endurée par la famille Charle.
Les représentants de l'ARS, assignés par la famille, tentent d'expliquer les errances du dossier de Xavier : si celui-ci n'est pas pris en charge comme il le devrait, c'est pour une question de moyens d'une part – les places en établissement spécialisé étant rares – et de responsabilités d'autre part, les IME étant des structures de droit privé sur lesquelles l'ARS n'a pas de prise directe. Maître Thiriez, conseil de la famille Charle, s'agace : « Vous nous dites que vous ne pouvez rien mais nous, nous pensons que l'État doit assumer ses responsabilités et appliquer les décisions existantes ! ». Pour la mère de Xavier, il y a urgence : « On ne peut pas attendre ! Xavier est dangereux pour lui et pour les autres ! Nous sommes venus là pour trouver une solution ! »
Avec beaucoup de patience, le juge Honorat tente de trouver une porte de sortie en mettant l'ARS face à un document produit par l'avocat de la famille Charle : « Il semble qu'une structure d'accueil soit sur le point d'ouvrir à Blois et qu'elle serait en mesure d'accueillir Xavier jusqu'en juillet 2014. Ne pouvez-vous pas prendre l'engagement d'y réserver une place pour lui ? »
Embarras de l'ARS, qui rappelle qu'elle « n'est pas en première ligne en matière de placement. » « Si vous ne pouvez lui imposer, peut-être pouvez-vous " fortement suggérer " au directeur de l'établissement d'accueillir Xavier… », glisse le juge. Malgré ses efforts, le magistrat n'obtiendra pas d'engagement à l'audience. Il rendra sa décision en début de semaine prochaine.

 (*) Lire "Un recours contre l'Etat pour l'avenir de Xavier", paru le 2 septembre.

 

ALP (Agence locale de presse)
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24 novembre 2013

33 milliards pour les personnes handicapées : un bon budget ?

article publié dans handicap.fr

 

Résumé : Sénat et Assemblée votent les lois de finance 2014. Marie-Arlette Carlotti promet que les économies ne seront pas réalisées sur les plus fragiles. En 2014, 33 milliards devraient être affectés aux personnes handicapées.
 
Par le 23-11-2013

Le vote du budget 2014 est en cours au Sénat et à l'Assemblée et Marie-Arlette Carlotti, ministre déléguée aux personnes handicapées, prétend accorder toute sa confiance aux sénateurs et députés pour voter le budget dédié à son ministère. Lors d'une réunion le 21 novembre 2013, elle annonce qu'il dépassera les 20 milliards d'euros : 11.4 au titre du Projet de loi de finances (PLF : + 2,4 %) et 9.3 au titre du Projet de loi de finance de la sécurité sociale (PLFSS : + 3.43 % ou 300 millions d'euros en plus). Ces dépenses de l'Etat étant, par ailleurs, complétées par un effort important des collectivités territoriales. Au total, la France consacrera 33 milliards d'euros aux personnes handicapées, venant soutenir les orientations dressées à l'occasion du Comité interministériel du handicap le 25 septembre 2013.

1. PROJET DE LOI DE FINANCES

• Consolider les ESAT
Aucune création de place n'est prévue, le budget dédié étant affecté à la consolidation des 120 000 places existantes, faisant porter l'effort financier à la fois sur la revalorisation des salaires des professionnels encadrants et des travailleurs handicapés (En savoir plus dans l'article ci-dessous).

• Améliorer le service aux usagers à travers les MDPH
En 2014, 64,3 millions d'euros sont affectés au fonctionnement des Maisons départementales des personnes handicapées (MDPH), soit +2.51 par rapport à 2013. Dans ce cadre, deux objectifs sont également prioritaires : la dématérialisation des échanges avec les MDPH et la simplification de l'attribution des cartes de stationnement. Tout en assurant une plus grande équité au niveau des territoires.

• Assurer un revenu minimum aux personnes handicapées avec de faibles ressources
8.6 milliards d'euros sont affectés en 2014 à l'AAH (Allocation adulte handicapé) soit +2.51 % par rapport à 2013. Rappelons que cette allocation avait été revalorisée de 1.75 % le 1er septembre 2013 pour atteindre 790,18 € par mois à taux plein (le montant moyen versé étant de 680 euros).

2. PROJET DE LOI DE FINANCE DE LA SECURITE SOCIALE

• Revaloriser les salaires des professionnels du médico-social
Pour parer au dérochage des salaires par rapport à l'inflation enregistrés en 2011 et 2012 dans ce secteur, le Gouvernement consacre 180 millions d'euros supplémentaires (soit + 1.1 % par rapport à 2013) pour revaloriser la masse salariale dans les établissements et services médico-sociaux dont 86 millions pour ceux dédiés aux personnes handicapées. 700 000 professionnels sont concernés, dont 250 000 œuvrant dans le champ du handicap.

• Ouvrir 3 000 places en 2014
3 000 à 4 000 places devraient être ouvertes pour l'accueil des enfants et adultes handicapés, venant compléter les 80 000 places pour adultes et 150 000 pour enfants déjà existantes. L'objectif que le Gouvernement s'est fixé étant l'ouverture de 16 000 nouvelles places d'ici 2016.

• Changer de pratique en matière d'autisme
A l'occasion du 3ème plan autisme, sur la période 2013-2017, des premières mesures sont annoncées en 2014 avec 8 millions d'euros pour créer, en lien avec l'Education nationale, 30 unités d'enseignement pour les plus petits, scolarisés en maternelle. La mission de ces équipes médico-sociales sera d'encadrer les enseignants qui accueillent des enfants autistes dans des classes ordinaires. Elles devraient être opérationnelles dès la rentrée 2014.

• Soutenir les personnes avec un handicap psychique
Par le biais des Groupes d'entraide mutuelle (GEM), des structures apportent leur aide aux personnes ayant un handicap psychique (bipolarité, schizophrénie...). Leur budget devrait augmenter de 7.5 % en 2014.

Des familles dans l'urgence
En dépit des rigueurs budgétaires pour réduire la dette publique, Marie-Arlette Carlotti affirme que « le redressement des comptes publics ne se fait pas au détriment des plus fragiles. Le gouvernement souhaite la maîtrise des dépenses et la réduction de la dette publique mais dans le respect de la justice sociale. ». Elle promet des « avancées concrètes pour les familles ». A ce sujet, elle a également annoncé la mise en place d'un dispositif d'urgence pour les familles confrontées à des situations critiques en absence d'hébergement pour un proche handicapé (lire article en lien ci-dessous).

23 novembre 2013

Compte rendu de la remise de la pétition pour l'inclusion scolaire des élèves en situation de handicap

vendredi 22 novembre 2013

article publié sur le blog du collectif pour l'inclusion scolaire

Compte-rendu de la rencontre avec les représentants du cabinet de Madame la ministre M.A Carlotti

Rencontre le 19 novembre 2013 avec Mme Muriel Vidalenc-Lejeune, directrice adjointe et Jérémie Boroy, conseiller du Cabinet de M.A. Carlotti, Ministre déléguée chargée des personnes handicapées et de la lutte contre l’exclusion au Ministère de la Santé, pour la remise de la pétition pour l’inclusion scolaire des élèves en situation de handicap

 

Porteurs de la pétition :
Christine PHILIP, maître de conférences honoraire de l’INS-HEA
Patricia BOURNIER, mère d'un adolescent autiste Asperger et d'une jeune adulte TDAH (Trouble déficitaire de l'attention avec hyperactivité), consultante en Troubles du Spectre Autistique.
Un album photo de cette rencontre est visible sur ce lien
 
Christine Philip, Anne-Valérie Delaplace, Patricia Bournier, Natacha Foucot, Magali Pignard, Jacqueline Tartri
Christine Philip, Anne-Valérie Delaplace, Patricia Bournier, Natacha Foucot, Magali Pignard, Jacqueline Tartri
 
Alors que nous pensions exposer l’objet de la pétition à partir d’un power point, nos deux interlocuteurs engagent spontanément la conversation en nous demandant de nous présenter et en nous posant des questions. Notre rencontre va donc se dérouler comme un échange informel où nous donnerons chacun notre avis ainsi que nos interlocuteurs.
 
Ce qui nous surprend, c’est la convergence de nos analyses de la situation. Nos interlocuteurs sont conscients des difficultés de scolarisation des enfants en situation de handicap et des « ruptures » dans leurs parcours scolaire. Ils sont aussi conscients de la difficulté des institutions à s’ouvrir sur le milieu ordinaire et leur tendance à vouloir « garder des clients captifs » selon leur propre expression… Ils constatent l’implication insuffisante de l’Education nationale et nous demandent si un rendez-vous est prévu au Ministère de l’Education nationale. Nous leur faisons part de notre rendez-vous avec le cabinet de George Pau-Langevin. Ils nous confirment que c’est le bon interlocuteur pour parler de ces sujets à l’Education nationale …
 
Comme nous sommes face à des interlocuteurs de la Santé, nous décidons d’axer nos interventions à la fois sur l’ouverture nécessaire des établissements sur le milieu ordinaire, et sur la transformation progressive d’IME, Institut médico-éducatif, en SESSAD, Service d'éducation et de soins spécialisés à domicile. Ils y sont favorables. Mais ils semblent considérer que le changement doit venir des grandes associations gestionnaires et que les parents doivent prendre plus de place pour accompagner ce changement. Eux peuvent le promouvoir, mais non l’imposer. Ils n’adhèrent pas à l’idée que le processus de création de places de SESSAD nouvelles (via appel à projets) soit plus lent que celui d’une transformation de places d’IME en SESSAD (sans appel à projets). Ils interprètent cette remarque comme une critique de la procédure d’appel à projets (qui a remplacé les soumissions directes de projets).
 
Ils évoquent le partenariat entre le secteur médico-social et l’Education nationale, en indiquant que le CIH (Comité interministériel handicap) a un projet d'expérimentation au niveau local de "plateformes" (concernant tous les handicap) visant à développer les coopérations entre l'EN (Education nationale) et le secteur médico-social dès la rentrée 2014. Un cahier des charges serait en cours de réalisation.
 
À ce sujet, nous faisons remarquer que pour l’autisme, la décision d’ouvrir des Unités d'enseignement dans les maternelles n’est peut-être pas la mesure la plus opportune. Il aurait peut-être mieux valu ouvrir des SESSAD qui accompagnent la scolarité des enfants en milieu ordinaire … Cette remarque les embarrasse. Ils répondent qu’il faut y aller « au cas par cas » et que ce qui compte, c’est la diversité des solutions proposées et qu’il n’existe pas « une seule bonne réponse » …
 
À la réflexion cette position constitue un point de désaccord avec notre projet, dans la mesure où nous privilégions l’inclusion scolaire, en considérant que c’est à l’école de s’adapter et de répondre aux besoins particuliers des élèves… Eux continuent de penser qu’il faut partir de l’élève sans changer le milieu, en lui trouvant la « bonne place » … Ce qui s’appelle « intégration » et non « inclusion ». L’approche inclusive ne nous paraît pas vraiment comprise. Il faudra clarifier et insister sur cette option lors de la prochaine rencontre avec le ministère de l'Education nationale.
 
Nous avons eu la possibilité d’avoir un échange avec une personne elle-même en situation de handicap, et de ce fait personnellement impliqué. Jérémie Boroy est en effet une personne atteinte de surdité et appareillée. Il apparaît peu favorable à la généralisation de l’inclusion scolaire. Il évoque en effet les choix éducatifs des parents d’enfants sourds qui, selon qu’ils choisissent la langue des signes ou l’oralisation, sont confrontés à des modalités de scolarisation différentes. Nous attirons son attention sur ce point que, pour l’écosystème, le fait de créer des unités d'enseignement autisme peut être interprété justement comme la solution unique de scolarisation des élèves autistes et ainsi créer un effet d’éviction. Il est donc primordial que tous les acteurs de l’écosystème gardent en tête la « diversité des solutions » de scolarisation possibles.
 
Le fait que nous soyons essentiellement dans le champ de l’autisme ne leur a pas posé problème, dans la mesure où ils sont bien conscients que dans le champ du handicap c’est là où les usagers (mais aussi les professionnels) sont le plus actifs. Ils considèrent que c’est un bon exemple pour les autres et que l’on peut s’inspirer utilement de ce qui est accompli dans ce domaine… Nous les informons que le collectif, essentiellement axé autisme au départ, s'ouvre sur tous les handicaps : handicaps invisibles comme les troubles des apprentissages, handicaps plus visibles comme la trisomie 21, le handicap moteur et tous les troubles cognitifs et mentaux.
 
La question de notre relation avec les associations nous a été posée, entre autres avec Autisme France. Nous leur avons fait remarquer que la majorité des parents, y compris pour l’autisme, ne sont pas rattachés à une association. Notre démarche a été de se démarquer des associations pour représenter les usagers. Les grandes associations n’ont pas souhaité soutenir notre pétition, n’ayant pas été à l’initiative de cette démarche. Nous avons regretté cette position. Nos interlocuteurs ont cependant reconnu que les collectifs de citoyens avaient toute leur place à côté des associations.
 
Nous leur avions apporté des documents écrits, un CD et un DVD. Ils se sont montrés intéressés par ces documents. Sur le DVD il y avait le power point présentant la pétition avec deux extraits de vidéo (scolarisation d’Aymeric élève avec autisme sévère au collège) dont nous avons parlé. Ils ont réagi avec intérêt. Nous pensons qu’ils vont les regarder. 
Sur le CD il y avait plusieurs documents : les textes de la pétition, l’article sur l’inclusion qui est en ligne. Ils se sont montrés intéressés par la collecte des commentaires des signataires de la pétition et ont souhaité garder ces documents. Nous envisageons pour la prochaine rencontre de faire nous-mêmes une analyse de ces commentaires…
 
Ils ont enfin évoqué la possibilité que nous soyons à nouveau contactés par eux s’ils l’estimaient nécessaire. Ils nous ont remerciées de notre initiative et nous ont dit qu’ils avaient été très intéressés par cette rencontre…
Bien évidemment nous les avons également remerciés de leur écoute et de leur accueil. 
La réunion aura duré 45 minutes.
23 novembre 2013

De graves maltraitances au sein d'un établissement pour enfants handicapés, dans le Gers

22/11/2013

article publié dans FAIREFACE

maltraitance,ars,moussaron,polyhandicap,polyhandicapés« Les enfants lourdement handicapés accueillis par l’institut médico-éducatif (IME) de Moussaron sont en danger. Nous demandons le placement d’urgence sous tutelle de cet établissement. » Anne-Maries Nunes, la représentante de l’Association des Paralysés de France dans le Gers, est plus déterminée que jamais. L’APF, Autisme France, la CGT-santé et un collectif de salariés et ex-salariés de cet IME ont organisé, jeudi 21 novembre, une conférence de presse pour dénoncer les mauvais traitements infligés aux quelque 85 résidents -enfants, adolescents et jeunes adultes polyhandicapés ou présentant des déficiences avec des troubles associés- de cet établissement privé de Condom (Gers), qui appartient au couple qui en assure la direction *.

 

« Maltraitance institutionnelle »

« Le matériel et les locaux sont inadaptés aux besoins, le personnel en sous-effectif, la prise en charge insuffisante, les pratiques maltraitantes, etc. », reproche l’une des salariés. Son témoignage est corroboré par un récent rapport de l’Agence régionale de santé Midi-Pyrénées, établi suite à une inspection menée en juillet, qui pointe de « graves dysfonctionnements (…) susceptibles d’affecter la santé, la sécurité, le bien-être physique et moral, le respect de la dignité et de l’intimité des jeunes accueillis » et « une situation de maltraitance institutionnelle » : « Durant la nuit, la majorité des enfants est contenue physiquement (…) sans prescription médicale, ce qui est contraire aux droits de l’enfant » ; « les installations sanitaires sont inadaptées et insuffisantes en nombre » ; « le jour de la visite, un jeune était placé sur un pot au centre de la pièce au vu de tous » ; « les enfants polyhandicapés restent seuls sans surveillance continue de 19 à 20h » ; « les lits ne sont pas adaptés à la taille des enfants (enfants recroquevillés, pieds qui dépassent, lits cage pour enfants de plus de 6 ans) » ; « des enfants sont réveillés systématiquement au cours de la nuit au motif de l’apprentissage de la propreté »… La situation est si grave que l’ARS a demandé d’arrêter toute nouvelle admission et d’organiser immédiatement un relogement provisoire des 47 enfants et jeunes qui vivent dans la partie des locaux la plus inadaptée.

Changer la direction

« L’ARS Midi-Pyrénées (…) a mis en évidence des éléments à améliorer », reconnaît la direction de l’établissement qui assure toutefois qu’elle a « pris en compte immédiatement les conclusions du rapport définitif et s’est attachée à mettre en œuvre, dans les meilleurs délais, les axes d’amélioration demandés. » Le « suivi rapproché des mesures à mettre en œuvre », décidé par l’ARS pour vérifier que ses injonctions seront respectées, est une mesure insuffisante pour les associations et syndicats qui soulignent que ces « dysfonctionnements » ont déjà été signalées dans les années 90 par des salariés. Mais l’alerte lancée par deux salariées avait débouché sur leur condamnation pour diffamation. L’ARS, elle-même, précise que « la majorité des dysfonctionnements graves relevés par la mission se retrouve dans les précédents rapports d’inspection (1997, 2001 et 2002) sans que la plupart des mesures correctives correspondantes n’aient été apportées » ! Et à ce jour, les 47 résidents n’ont toujours pas été relogés, durant le temps des travaux nécessaires.

« Nous ne souhaitons pas que l’IME ferme ses portes, car il n’y a pas assez de places en établissements pour les jeunes lourdement handicapés mais la direction doit être remplacée, précise Anne-Marie Nunes. Il ne suffira pas d’adapter les locaux pour que les choses changent vraiment si l’actuelle direction reste en poste car c’est elle qui a mis en place les conditions de cette maltraitance institutionnelle. Elle n’a plus la légitimité nécessaire. » Franck Seuret - Photo DR

* Suite au rapport de l’ARS, la direction est formellement assurée par leur fille.

22 novembre 2013

Communiqué de Vaincre l'Autisme : Quel avenir pour les Futuroschool ?

Devant l’absence de réponse claire et de décisions des autorités, locales ou nationales, VAINCRE L’AUTISME interpelle Mme CARLOTTI sur le devenir des structures FuturoSchool.

 

La prise en charge des enfants et les 34 emplois afférents sont remis en cause, mais également l’association elle-même qui, depuis plusieurs années maintenant, portent ces charges.

Pour rappel, en date du 1er juillet 2010, le ministère de l’époque octroyait une enveloppe à l’ARS Midi-Pyrénées pour notre structure, FuturoSchool Toulouse. Plusieurs mois plus tard, VAINCRE L’AUTISME n’avait toujours perçu aucun financement.

 

A ce jour, un litige persiste sur un montant de 142 000€ dû par l’ARS Midi-Pyrénées à la structure.

En parallèle, nos 2 structures se sont vues refuser, malgré une argumentation circonstanciée, le principe de charges indirectes, portant à plus de 450 000€ le montant qui devrait être affecté au siège pour le fonctionnement des dites structures.

 

 

 Lettre à Madame CARLOTTI

21 novembre 2013

Un institut accueillant des enfants handicapés sur la sellette

La Maison d’enfants de Moussaron, dans le Gers, est accusée de « maltraitance institutionnelle » par un collectif mêlant représentants syndicaux, associatifs et salariés.


21/11/13 - Mis à jour le 21/11/13 - 17 H 30
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Deligne

Un rapport de l’Agence régionale de la santé conclut lui-même à de « graves dysfonctionnements » dans cet établissement qui avait déjà été mis en cause dans les années 1990.

Autour de la table, il est question de « pratiques d’un autre âge », d’enfants attachés « sans respecter aucun protocole », d’atteintes « à la dignité et à l’intimité », de « manque d’hygiène », d’« absence de surveillance » à certaines heures, de « pédagogie de la régression », des retards de prise en charge médicale… Les faits reprochés concernent la Maison d’enfants de Moussaron, un institut médico-éducatif (IME) privé qui accueille des jeunes polyhandicapés âgés de 3 à 20 ans à Condom dans le Gers. Certains souffrent de troubles psychotiques très lourds et ne parlent pas.

Ces griefs ont été portés sur la place publique, jeudi 21 novembre à Auch, par un « collectif » regroupant les responsables départementaux de la CGT-santé, de l’Association des paralysés de France (APF) et d’Autisme Gers. Après avoir effectué un signalement en mai auprès de l’Agence régionale de santé (ARS) de Midi-Pyrénées, puis contacté l’inspection du travail, ils se sont décidés à prévenir la presse, estimant que les réactions officielles étaient trop lentes. « On ne peut pas rester sans rien faire, plaide Anne-Marie Nunès, représentante de l’APF dans le département. Nous ne réclamons pas la fermeture de l’institut, nous demandons sa mise sous tutelle. » 

L’alerte a été d’abord donnée par des salariés actuels et d’anciens agents. L’une d’entre eux accepte de témoigner, de manière anonyme. « On ne peut pas prendre en charge correctement les enfants à Moussaron », raconte cette femme. Photos à l’appui, elle décrit des situations où des résidents sont mis sur des pots côte à côte, « en rangs d’oignons », « à la vue de tous ». 

 « Dans cette histoire, les salariés sont aussi victimes »

Elle parle aussi du cas d’un enfant qui a failli mourir étouffé entre les barreaux de son lit. Elle évoque les contentions effectuées sans respecter, selon elle, les règlements, souligne le manque de personnel, la nuit, et de chauffage, l’hiver. « Quand vous signalez les problèmes, la direction fait tout pour vous détruire, poursuit-elle. Dans cette histoire, les salariés sont aussi victimes. » 

Contactés, les dirigeants de l’établissement n’ont pas souhaité nous recevoir, ni répondre à nos questions par téléphone. « Nous réservons nos réponses à l’ARS », nous a-t-on dit en nous renvoyant vers l’avocat toulousain de l’institut, M Laurent de Caunes. « Il faut être très prudent dans cette affaire dans la mesure où il y a eu un précédent fâcheux », relève ce dernier. Le juriste fait référence au cas de deux employées de l’IME qui avaient déjà signalé en 1999 des cas qu’elles estimaient être de la maltraitance à Moussaron . Après enquête, le procureur de la République d’Auch avait classé « sans suite » la procédure.

Quant aux deux salariées, attaquées par leur employeur, elles ont été condamnées en 2002 pour diffamation, une peine confirmée en appel, puis en cassation. Ce procès faisait directement écho à un autre du même type : en 1995, un éducateur également en poste à la Maison des enfants avait dénoncé des faits similaires, avant d’être condamné pour avoir tenu des propos jugés diffamatoires par le tribunal.

« Jusqu’à quand va-t-on donner des dates butoirs à ces gens, sans rien faire ? »

Le « collectif » peut cette fois s’appuyer sur le rapport de l’Agence régionale de santé, qui a été finalisé en octobre après une visite inopinée sur les lieux les 9 et 10 juillet. « Il confirme ce que nous disons », affirme Angèle Léger, secrétaire départementale de la CGT-santé. Dans sa version définitive, le document fait effectivement état de « graves dysfonctionnements dans les conditions d’installation et de fonctionnement ». 

Tout en prenant « acte d’un certain nombre d’avancées », l’ARS n’en indique « pas moins que la majorité des dysfonctionnements graves relevés (…) se retrouve dans les précédents rapports d’inspection (1997, 2001 et 2002), ainsi que dans les procès-verbaux de visite de conformité (2001 et 2005), sans que la plupart des mesures correctives correspondantes n’aient été apportées ». 

Plus loin, les inspecteurs « considèrent que l’absence de mise en œuvre effective, dans le calendrier fixé, des mesures proposées en vue de corriger les dysfonctionnements constatés laisserait perdurer une situation de maltraitance institutionnelle ». S’ensuit, point par point, la liste des mesures à prendre pour éviter la nomination d’un « administrateur provisoire ».

 « Quelles que soient les préconisations, la direction ne changera pas, estime Anne-Marie Nunès. Les injonctions passées n’ont pas été respectées. Jusqu’à quand va-t-on donner des dates butoirs à ces gens, sans rien faire ? On nous dit qu’il faut être patient. Mais il y a une urgence absolue à réagir, pour les enfants comme pour les salariés. » « Cela fait quinze ans que la remise à niveau aurait dû se faire », enchaîne Danielle Mokkadem, secrétaire adjointe de la CGT-santé dans le Gers.

une plainte a été déposée par une mère de famille

Parallèlement, une plainte a été déposée contre l’IME de Moussaron par une mère de famille de Villeneuve-sur-Lot (Lot-et-Garonne), dont le fils, alors âgé de 7 ans, a passé dix jours dans l’institut au printemps. Ayant constaté que le garçon portait des ecchymoses au cou, dans le dos et sous les bras, elle affirme qu’il a été attaché sans raison et dit n’avoir reçu aucune explication valable. 

« C’est un enfant assez costaud, qui ne parle pas, mais il n’est pas violent, ni envers lui, ni envers les autres », assure-t-elle. Un certificat médical a été rédigé pour appuyer ses dires. « Cet enfant ne s’est pas fait ça tout seul, souligne Me Sophie Janois, qui suit ce dossier. Quoi qu’il en soit, il y a un problème dans la prise en charge et une maltraitance institutionnelle dans cet IME, confirmée par l’ARS. »

La procédure, enregistrée à Auch, n’en est qu’à ses débuts. Par le passé, d’autres plaintes de parents ont été classées sans suite, dont une concernait un décès. Et lors des mises en cause précédentes, la direction s’était targuée de recevoir le soutien de familles. « Celles qui ont des enfants sur place ne sont pas informées, on ne leur dit pas ce qui se passe vraiment, commente Joëlle Rabier, présidente d’Autisme Gers. D’autres peuvent baisser les bras. Quand on a la prétention de dénoncer une structure, on est considéré comme un persécuteur, voire comme un procédurier. C’est d’ailleurs difficile de renoncer à une orientation vers un institut. Cela peut se retourner contre vous. J’appréhende moi-même beaucoup le moment où les parents vont découvrir ce qui se passe à Moussaron. Cela va être un choc. »

Une autre personne suit avec attention l’évolution de cette nouvelle « affaire Moussaron » : Bernadette Collignon, l’une des deux éducatrices condamnées en 2002 pour diffamation. Depuis, elle n’a jamais retrouvé de travail. « Apparemment, l’état d’esprit n’a pas changé dans cet établissement depuis cette époque, constate-t-elle. Ce serait bien qu’il soit enfin admis qu’on n’avait pas menti. »

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Des enfants atteints de polyhandicaps profonds
La Maison d’enfants de Moussaron est située à 4 kilomètres de Condom. Il s’agit d’un établissement médico-social privé à but lucratif.
Fondé dans les années 1970 par un couple de médecins, cet institut médico-éducatif est géré par une société par actions simplifiée employant 100 personnes.
Doté de 85 lits en hébergement permanent, le centre accueille des enfants et adolescents de 3 à 20 ans. Ces derniers présentant des polyhandicaps associant des handicaps moteurs et mentaux qui les privent d’autonomie.
Certains sont touchés par des troubles de comportement grave pouvant s’intégrer dans le « spectre » de l’autisme. Les résidents viennent surtout d’Aquitaine et d’Île-de-France.

PASCAL CHARRIER, à AUCH (Gers)
21 novembre 2013

Perspectives sur l'utilisation des cellules souches pour le traitement de l'autisme

21 novembre 2013

article publié sur le blog Autisme Information Science

Perspectives on the Use of Stem Cells for Autism Treatment 


Stem Cells Int.
2013;2013:262438. Epub 2013 Oct 10.

Source

Department of Experimental Medicine, Second University of Naples, Via S. Maria di Costantinopoli, 16-80138 Napoli, Italy ; Centre for Autism, La Forza del Silenzio, 81036 Caserta, Italy ; Cancellautismo, 50132 Florence, Italy.

Abstract

L'autisme et les troubles du spectre autistique (TSA) sont des troubles du développement neurologique complexes. Les TSA sont définis sur le plan clinique par des déficits dans la communication, les compétences sociales et des intérêts et comportements répétitifs et/ou restrictifs. 
Avec un taux de prévalence pour les TSA qui augmente rapidement, la nécessité de traitements efficaces pour l'autisme est une priorité pour la recherche biomédicale.  
Actuellement les médicaments disponibles ne ciblent pas les symptômes de base, peuvent avoir des effets secondaires indésirables de façon marquée et sont principalement palliatifs pour des comportements négatifs.  
Le développement des interventions moléculaires et régénératrices progresse rapidement, et la médecine a de grandes espérances pour les thérapies à partir des cellules souches. Les cellules pourrait être conçues pour cibler les mécanismes moléculaires observés des TSA, autrement dit, le régulation anormale des neurotransmetteurs, l'activation de la microglie, le dysfonctionnement mitochondrial, les perturbations de la barrière hémato - encéphalique et l'inflammation intestinale chronique.  
Actuellement, la communication paracrine, le secretome (Note de traduction: sous-ensemble de la protéomique dans laquelle toutes les protéines sécrétées d'une cellule, d'un tissu d'ou un organisme sont analysées) et les effets immunomodulateurs des cellules souches semblent être les mécanismes susceptibles d'application pour les thérapies des TSA. 
Cet examen portera sur l'utilisation potentielle des différents types de cellules souches : embryonnaires , les cellules souches induites pluripotentes , fœtales et adultes comme cibles pour les thérapies des TSA.

Autism and autism spectrum disorders (ASDs) are complex neurodevelopmental disorders. ASDs are clinically defined by deficits in communication, social skills, and repetitive and/or restrictive interests and behaviours. With the prevalence rates for ASDs rapidly increasing, the need for effective therapies for autism is a priority for biomedical research. Currently available medications do not target the core symptoms, can have markedly adverse side-effects, and are mainly palliative for negative behaviours. The development of molecular and regenerative interventions is progressing rapidly, and medicine holds great expectations for stem cell therapies. Cells could be designed to target the observed molecular mechanisms of ASDs, that is, abnormal neurotransmitter regulation, activated microglia, mitochondrial dysfunction, blood-brain barrier disruptions, and chronic intestinal inflammation. Presently, the paracrine, secretome, and immunomodulatory effects of stem cells would appear to be the likely mechanisms of application for ASD therapeutics. This review will focus on the potential use of the various types of stem cells: embryonic, induced pluripotential, fetal, and adult stem cells as targets for ASD therapeutics.

 

PMID: 24222772
20 novembre 2013

la brochure participate : un guide utile

L'autisme jour après jour - Agir pour l'aider

http://www.participate-autisme.be/fr/pdf/brochure_participate_2.pdf

20 novembre 2013

Autisme : la loi autorisant l'accord-cadre franco-wallon promulguée

article publié dans le quotidien du médecin


18/11/2013
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La loi autorisant l’approbation de l’accord-cadre entre le gouvernement de la France et celui de la région wallonne du Royaume de Belgique sur l’accueil des personnes handicapées est parue jeudi 14 octobre au Journal officiel.

La ministre déléguée aux Personnes handicapées, Marie-Arlette Carlotti, avait présenté le projet de loi lors du conseil des ministres du 22 mai dernier. L’accord, signé le 22 décembre 2011 entre Marie-Anne Montchamp, alors secrétaire d’État aux solidarités, et Éliane Tillieux, ministre de la Santé wallonne, a pour objectif d’assurer un meilleur accompagnement des handicapés, garantissant la continuité des soins et un partage des moyens. Le Parlement wallon l’avait ratifié le 17 avril 2013.

Marie-Arlette Carlotti s’est félicitée de la promulgation de cette loi. « Cet accord-cadre permettra un recensement des personnes handicapées françaises prises en charge dans des établissements wallons et des inspections communes franco-wallonnes et ces mêmes établissements », a-t-elle souligné.

C. G

20 novembre 2013

Dives-sur-Mer. Une maison pour autistes a ouvert ses portes

article publié dans Ouest France Dives-sur-Mer - 18 Novembre


Il aura fallu cinq ans, mais à force de ténacité, Dives sur Mer a aujourd’hui son IME pour autistes.

« C’est comme cela qu’est née mon amitié avec Caroline, maman de Jules avec laquelle j’ai créé cette association. Nos enfants peuvent être fiers de nous. Ils ont été les moteurs de notre action. C’est donc à tous ces papas et mamans qui se battent tous les jours pour leurs enfants, que je voudrais rendre hommage en ce jour » a expliqué Nathalie, maman de Noah, et présidente de l’association ABA Apprendre Autrement de Normandie, à l’initiative de cette maison pour autiste qui a reçu le soutien de la mairie de Dives-sur-Mer, « car il offre une éducation structurée, une prise en charge précoce et vient en aide aux familles qui sont souvent désemparées et seules face au handicap de leur enfant. » a souligné le maire, Pierre Mouraret lors de l’inauguration officielle samedi dernier.

20 novembre 2013

Autisme France : Il faut tout reconstruire

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Quelques mois après le lancement du 3e plan autisme qui entend en finir avec une approche psychanalytique jugée inadaptée, où en est-on ? En présence de la ministre en charge du handicap, Autisme France a organisé une journée nationale le 16 novembre pour faire le point. Sa présidente Danièle Langloys plaide pour une transformation en profondeur des pratiques en autisme.
tsa : « Le changement des pratiques en autisme, c'est maintenant ? » : tel est l'intitulé de la journée qu'Autisme France a organisée. Que voulez-vous dire ?

Danièle Langloys : C'est bien sûr un clin d'œil en direction du Président de la République. Pour en revenir à votre question, l'enjeu pour notre fédération est simple : quand allons-nous être débarrassés en France de la « dictature freudo-lacanienne » sur les interventions en autisme ?

Vous n'y allez pas un peu fort ?

Non, pas du tout. La France était jusqu'à peu le seul pays au monde, avec l'Argentine, à considérer que l'autisme pouvait être soigné par la psychanalyse. On a alors expliqué que toutes les pathologies provenaient de la famille et qu'elles avaient à voir avec le refoulement de la sexualité. Cette approche qui a été popularisée par Françoise Dolto a abouti à un double désastre. Les enfants et adultes autistes ont passé une bonne partie de leur vie enfermés dans des hôpitaux psychiatriques sans avoir d'accompagnement adapté. Les parents ont été largement culpabilisés. Comme le dit la Haute autorité de santé dans ses préconisations de début 2012, la psychanalyse n'a absolument pas prouvé l'efficacité de ses théories.

La ministre entend tourner la page et privilégier les approches comportementalistes. Les choses commencent-elles à bouger ?

Nous sommes dans la situation suivante : "Autisme, année zéro !" Tout est à faire, il faut tout reconstruire et je veux saluer le courage de Marie-Arlette Carlotti qui a affronté durement le lobby psychanalytique, très puissant dans notre pays.

Pourquoi dites-vous « tout reconstruire » ?

Savez-vous combien d'heures de formation à l'autisme sont dispensées aux médecins pendant leurs sept années de formation ? Trois heures, et encore s'agit-il souvent d'âneries ! Pour les éducateurs spécialisés, seul l'IRTS de Champagne-Ardennes propose un module de 300 heures de formation à l'autisme. Et aucune campagne de sensibilisation de grande ampleur n'a été engagée. Oui, tout est à reconstruire.

Justement, Marie-Arlette Carlotti a annoncé au printemps dernier le lancement du 3e plan autisme. Premier axe : le diagnostic et l'intervention précoce pour les troubles autistiques. Où en est-on ?

C'est un grand souci car rares sont les lieux, comme à Paris (hôpital Robert Debré) et à Lyon (St Jean de Dieu), à proposer une unité diagnostique et d'intervention précoces, selon nous, de qualité, malgré des moyens limités. L'enjeu est fondamental car jusqu'à 5 ans, pendant toute cette période de grande plasticité du cerveau, les marges de progression de l'enfant sont importantes. Le Canada qui a fermé les hôpitaux psychiatriques pour autistes et mis en place un diagnostic et une intervention précoces a ainsi réduit, de façon spectaculaire, le nombre d'adultes lourdement handicapés par l'autisme. Concernant l'intervention précoce, donc, nous avons demandé un cahier des charges national ; il y aura un groupe de travail mais le lobby lacano-freudien très implanté dans les PMI et les Centres d'action médico-sociale précoce (Camsp) fait de la résistance.

Le nouveau plan autisme entend également donner un coup d'accélérateur à la formation aussi bien des aidants familiaux que des professionnels.

De ce point de vue, les choses progressent. Concernant les aidants familiaux, un cahier des charges a été envoyé à tous les centres de ressources autisme et des expérimentations doivent démarrer en début d'année prochaine dans 7 régions : Rhône-Alpes, Languedoc-Roussillon, Midi-Pyrénées, Guyane, Nord-Pas-de-Calais, Alsace et Paca. Pour la formation des professionnels, une convention a été signée entre la CNSA et Unifaf, prévoyant la formation de 5 000 professionnels. Sur le terrain, les organismes de formation habilités ont constaté un engouement des établissements pour ce type de formation. Pour autant, avec des formations de deux ou trois jours, nous sommes loin du compte. Une circulaire de 1998 indiquait qu'il fallait au moins 300 heures de formation pour entrer dans la complexité de l'autisme.

Autre point fort : la scolarisation dans des unités d'enseignement à la maternelle. Comment cela se présente-t-il ?

Autisme France aurait souhaité que l'on s'inspire des exemples belge et canadien, notamment, où les enfants autistes sont à l'école avec les moyens éducatifs nécessaires. En France, du fait de la force de la culture médico-sociale, cela n'a pas été possible (1). Nous sommes satisfaits cependant que ces unités soient dans les écoles maternelles. Reste la question des moyens. A la prochaine rentrée, doit ouvrir une classe (de 7 enfants) par académie et une par département à la rentrée 2015. C'est très limité ! Autre problème : le manque de services d'accompagnement (Sessad) qui sont pourtant indispensables pour la scolarisation de ces enfants. Actuellement, très peu de services sont agréés pour la tranche d'âge 0 à 6 ans. Il faut vraiment articuler les unités d'enseignement avec les Sessad pour que la scolarisation précoce des enfants autistes progresse de façon sensible et surtout efficace.


(1) Lire notre reportage sur une expérience de classe en milieu ordinaire.
19 novembre 2013

Paris : Remise d'une pétition de 30 000 signatures pour l'inclusion scolaire des enfants handicapés

 19 novembre 2013

Un collectif regroupant parents d’enfants handicapés, d'enseignants et d'associations a remis, le 19 novembre 2013, au cabinet de la Ministre déléguée aux personnes handicapées, Marie-Arlette Carlotti, une pétition de 30 000 signatures récoltées sur la plateforme Change.org pour demander une véritable inclusion des enfants handicapés en milieu scolaire.

La pétition est illustrée par le combat de Magali Pignard, blogueuse sur la question de l’autisme, elle même atteinte de Trouble Envahissant du Développement (TED) et mère d'un garçon autiste. Elle explique dans le texte les difficultés rencontrées par son fils Julien pour s’intégrer en milieu ordinaire, une pratique pourtant recommandée par le gouvernement lui-même qui reconnaissait en septembre dernier son impact positif dans l’éducation des enfants handicapés.

Le collectif demande notamment  la création d’un plus grand nombre de Services d’éducation spécialisée et de soins à domicile et la mise en place de classes inclusives expérimentales : des classes ordinaires comprenant un quart d’élèves handicapés et fonctionnant avec deux enseignants dont l’un est spécialisé.

19 novembre 2013

L'argent public de l'autisme est-il bien employé ?

par EgaliTED (son site) mardi 19 novembre 2013 -

Une récente polémique a secoué les réseaux sociaux au sujet de l’attribution par l’Agence Régionale de Santé d’Ile de France d’un projet de Foyer d’Accueil Médicalisé pour personnes autistes, à une association gestionnaire connue pour ses prises de position contre le plan autisme actuel. A cette occasion, nous avons pensé utile d’examiner les appels à projets des ARS récents ou en cours pour des structures médico-sociales dédiées aux personnes autistes, afin d’évaluer notamment si ces appels à projets prenaient en compte les récentes recommandations de bonnes pratiques éditées par la HAS. Cet article présente les résultats de cette analyse.

La Haute Autorité de Santé a publié en 2005, 2010 et 2012 trois documents d’une importance capitale pour les personnes autistes en France. En 2005, il y eut tout d’abord les recommandations de diagnostic de l’autisme, qui permettent enfin d’établir un diagnostic de manière précise et fiable au même niveau qu’à l’étranger, à l’aide de bilans standardisés et validés internationalement. Puis en 2010 la HAS publia un « état des connaissances sur l’autisme » qui là aussi fit date car il permit d’officialiser les connaissances scientifiques sur l’autisme depuis longtemps reconnues à l’étranger mais que beaucoup de psychiatres et psychologues français refusaient (et pour certain refusent toujours) d’accepter. Par exemple la classification de l’autisme comme trouble neuro-développemental et non comme une forme particulière de psychose chez l’enfant… Finalement, en 2012, à l’issue du 2è Plan Autisme, la HAS publia des recommandations de bonnes pratiques pour la prise en charge de l’autisme chez l’enfant. Ce document provoqua un véritable coup de tonnerre dans notre pays car il désavoue les prises en charges d’inspiration psychodynamique ou psychanalytique, qui dominent encore le paysage sanitaire et médico-social, au profit des méthodes éducatives implantées avec succès depuis 30 ans dans la plupart des autres pays.

Aujourd’hui le 3è Plan Autisme, lancé par la Ministre Déléguée Mme Carlotti, prévoit explicitement de transformer l’offre médico-sociale pour la rendre conforme aux recommandations de prise en charge de la HAS, ce que les associations de familles réclament depuis des décennies. Ces associations ont donc tout naturellement scruté avec beaucoup d’attention les appels à projets lancés par les Agences Régionales de Santé pour voir à qui les projets étaient attribués. Allait-on confier les nouvelles structures à des associations qui développent des prises en charges éducatives, ou bien allait-on continuer selon les « bonnes vieilles habitudes » à les confier à de grosses associations, financièrement plus solides et bien connues des décideurs, mais aux pratiques plus « traditionnelles » et pas toujours cohérentes avec les recommandations de la HAS ?

Dans ce contexte, deux récentes attributions de projets de structures jettent le trouble. La première concerne un Foyer d’Accueil Médicalisé à Paris 10è (appel à projet du 1er mars 2013), pour lequel le cahier des charges n’était disponible que sur demande expresse à l’ARS d’Ile de France, ce qui est très inhabituel : pour tous les autres appels à projets récents nous avons trouvé les cahiers de charges disponibles en ligne sur les sites web des ARS. Le dépouillement des offres a conduit à classer en tête une association favorablement connue des instances municipales de Paris, mais qui publie sur son site internet des propos revendiquant ouvertement la psychanalyse pour les personnes autistes, contestant le bien fondé des méthodes éducatives comportementales préconisées par la HAS, et appelant celle-ci à « revoir ses positions ». Cette nouvelle a provoqué un fort émoi au sein des réseaux sociaux, à tel point que la personne porteuse du projet a cru bon de se justifier en expliquant que ce FAM allait mettre en œuvre les méthodes éducatives et que lui-même y était favorable. Cependant l’inquiétude demeure, car quel sera le poids de ce futur directeur de structure, si son employeur défend des positions opposées ? Quelle sera la pérennité de ses réalisations et de ses décisions s’il quitte un jour son poste ?

Le second projet concerne un SESSAD (service d’éducation spéciale) pour personnes autistes dans le Sud de la France. La encore, ce projet a été attribué à un organisme qui gère depuis des décennies plusieurs structures pour personnes autistes, donc bien connue de l’ARS. Cependant son site internet contient des propos sur l’autisme assez éloignés des connaissances scientifiques et des recommandations de prise en charge de la HAS. Alors certes, le site n’a peut-être pas été remis à jour depuis de nombreuses années, et peut-être les pratiques évoluent-elles peu à peu dans le bon sens. Mais l’inquiétude des familles et des associations d’usagers demeure, face à un système qui en apparence privilégie le « business as usual » ou le « on prend les mêmes et on recommence » plutôt que l’importance de fournir aux personnes autistes une prise en charge basée sur les recommandations de bonnes pratiques.

 

Il était donc naturel de s’intéresser aux racines de la question : que contiennent les cahiers de charges émis par les ARS ? Quels sont les critères de choix pour attribuer un budget de structure pour personnes autistes ? Ces critères permettent-ils de suffisamment discriminer les organismes gestionnaires qui connaissent et pratiquent les méthodes éducatives et les recommandations de la HAS ? En deux mots, l’argent public de l’autisme, attribué par les ARS, est-il bien employé ?

Nous avons donc consulté les appels à projets récents ou en cours pour des projets de structures pour personnes autistes, sur la période de fin 2012 à fin 2013. Tous les cahiers des charges (sauf celui du FAM de Paris 10è) peuvent être téléchargés sur les sites des ARS, et lorsque ceux-ci ont été dépouillés on y trouve aussi les résultats du dépouillement. Ces cahiers des charges ont été ensuite analysés en détail pour déterminer comment les recommandations de la HAS sur l’autisme y étaient prises en compte.

Sur 26 Agences Régionales de Santé (DOM inclus), 13 ont émis des appels à projets pour des structures pour autistes – et donc, malgré l’année 2012 proclamée « année de l’autisme, grande cause nationale », 50% des ARS n’en ont émis aucun depuis un an… Ces appels à projets concernent 21 structures médico-sociales diverses (voir le tableau). Les cahiers des charges ont été notés en fonction de la prise en compte plus ou moins contraignante des recommandations de la HAS et du caractère discriminant ou non des critères de notation des projets.

En clair, la note telle que nous l’avons évaluée cherche à répondre à la question suivante : quelle chance de remporter le projet peut avoir une association innovante mettant en œuvre du TEACCH ou de l’ABA, face à une grosse association gestionnaire, déjà bien implantée dans le paysage médico-social, mais ignorante des recommandations voire y étant hostile ?

Nous avons constaté dans l’ensemble une très mauvaise prise en compte des recommandations de la HAS par les ARS. L’impression qui se dégage de ces 21 appels à projets, c’est que les ARS ne savent pas vraiment comment les prendre en compte, ni même quelle importance capitale elles peuvent avoir pour la qualité de prise en charge des personnes autistes. Pour faire court, sur les 21 projets analysés, la moitié sont notés entre 0 et 5, et les trois quarts obtiennent moins de 10/20 !

 

Parmi les cahiers des charges les moins bien notés, on trouve des exemples étonnants, comme par exemple un projet incluant un pôle Sessad (service d’éducation spéciale couplé à une scolarité en milieu ordinaire) avec un pôle IME (institut pour les cas plus lourds comportant souvent un internat). Or, la partie « IME » du cahier des charges demande que clairement les recommandations de prise en charge de la HAS doivent être « intégrées aux conditions techniques de fonctionnement », ce qui est positif. En revanche, la partie « Sessad » n’en parle absolument pas, aucune mention même de pure forme, rien ! C’est à croire que les deux parties du document ont été rédigées par deux personnes différentes et que personne n’a vérifié la cohérence finale… Quand de plus, on ne relève dans la grille de notation aucun critère vraiment discriminant en faveur des prises en charges éducatives, on comprend qu’au final le budget de cette structure puisse être attribué en toute bonne foi à un organisme qui pourra choisir de mettre en œuvre plus ou moins ce qu’il voudra, de l’ABA, du TEACCH – ou complètement autre chose.

Autre exemple curieux, un cahier des charges qui mentionne les recommandations de prise en charge de la HAS uniquement en ce qui concerne « les modalités d’un partenariat étroit avec les familles, en référence aux recommandations HAS –ANESM » - mais absolument pas concernant le contenu des prises en charges « éducatives, pédagogiques et thérapeutiques coordonnées adaptées à chaque usager dans la diversité des situations ». On peut donc effectuer des prises en charges non recommandées, du moment que c’est en « partenariat avec les familles ». La formulation est pour le moins ambiguë et laisse la porte ouverte à n’importe quoi. Hasard ou pas, cet exemple est issu d’une région connue pour l’influence qu’y exercent les institutions et certains professionnels de pédopsychiatrie d’inspiration psychanalytique.

Restent donc finalement 5 « bons élèves », notés entre 15 et 20/20, qui ont réussi à rédiger des documents qui intègrent pleinement les recommandations de la HAS. La meilleure note est 20/20, attribuée au projet de l’ARS Languedoc-Roussillon pour 3 équipes de diagnostic précoce de l’autisme. Le préambule du cahier des charges mentionne explicitement que les troubles du spectre de l’autisme doivent être considérés comme des troubles neuro-développementaux. Le 3è Plan Autisme 2013-2017 est mentionné également. Le diagnostic à effectuer est clairement défini en référence explicite aux recommandations de diagnostic (HAS 2005), à l’état des connaissance (HAS 2010) et aux recommandations de prise en charge (HAS/ANESM 2012). L’objectif affiché est de dépister l’autisme dès 18 mois et d’établir un diagnostic conforme aux recommandations avant 4 ans, puis faciliter la mise en place de prises en charges conformes aux recommandations de la HAS (2012). Le cahier des charges exige de la part des personnels une formation aux outils internationalement reconnus pour le diagnostic de l’autisme : ADI-R, ADOS et Vineland en particulier. Bref, c’est un sans-fautes ; cependant il ne concerne pas une structure de prise en charge.

La meilleure note pour une structure de prise en charge est de 19/20, pour un projet de SESSAD « autisme » dans l’Eure. Le cahier des charges comporte un volet « exigences minimales » qui mentionne explicitement « Accompagnement précoce des enfants de la naissance à 6 ans en conformité avec le 3e plan autisme », ou encore « Les professionnels devront être formés ou se former aux recommandations nationales sur la prise en charge de l’autisme et des troubles envahissants du développement. » La conformité aux recommandations de la HAS fait aussi l’objet d’un traitement important dans la grille de notation où elle représente 20% des points attribués. Ce cahier des charges est exemplaire et pourrait utilement servir d’exemple aux autres ARS.

 

Nous avons également examiné les budgets alloués pour les structures de type « Sessad » dont la vocation est d’accompagner une scolarisation en milieu ordinaire. Rappelons qu’un budget de Sessad peut dépasser 40000€ par an et par place, mais qu’en général les Sessad « généralistes » sont tributaires de budgets de l’ordre de 15000€ à 20000€ par place. Or, le plan autisme entend favoriser la scolarisation en milieu ordinaire et de ce fait le budget nécessaire à un Sessad fonctionnant selon les préconisations de la HAS a été évalué. Les associations d’usagers sont arrivées au chiffre de 35 à 40000€ par an par personne, ce qui est cohérent avec le coût d’une intervention ABA ou TEACCH intensive avec un adulte pour un enfant, 15 à 25 heures par semaine. Le Plan Autisme mentionne quant à lui l’objectif de 30000€ la place… Alors qu’est-ce que les ARS ont prévu pour leurs Sessad « autisme » ?

Sur 9 projets de Sessad, nous en trouvons 6 (soient les deux tiers) entre 15 et 19000€, c’est-à-dire le même budget qu’un Sessad « classique », insuffisant pour une prise en charge ABA ou TEACCH intensive. Deux autres projets reçoivent un budget de 25 à 28000€ (dont le Sessad dans l’Eure déjà mentionné) : c’est mieux mais ça reste insuffisant. Et un seul projet respecte le budget préconisé pour une structure de ce type, à 32000€ par place… Hélas, il s’agit d’un projet noté en-dessous de la moyenne : on attribue donc un budget conséquent pour un cahier des charges ne permettant pas de s’assurer que ce budget sera employé conformément aux recommandations de la HAS…

Bien entendu notre analyse est probablement imparfaite et limitée, et il y a très probablement des faits et détails que nous ignorons. Néanmoins la tendance globale est bien là : les appels à projets actuels ne permettent pas de privilégier les candidats mettant en œuvre les méthodes éducatives recommandées, ni d’éliminer ceux qui préfèrent encore aujourd’hui se baser sur des approches qui ne le sont pas. (L’analyse détaillée est disponible sur ce lien).

Le constat final est donc que les ARS n’ont pas encore suffisamment pris en compte les besoins des personnes avec autisme dans la rédaction de leurs appels à projets et dans leurs financements, ni la pleine mesure de l’importance des recommandations de la HAS. Les prochains appels à projets pour des structures « autisme » devraient prendre exemple sur les quelques cahiers des charges que nous avons bien notés, afin de garantir aux enfants et adultes autistes une prise en charge enfin digne de ce qui se fait depuis longtemps à l’étranger : qualitativement, par la prise en compte obligatoire des recommandations de la HAS, et quantitativement, par l’attribution d’un budget suffisant (au minimum 30000€ la place pour un Sessad).

Nous avons envoyé les détails de notre analyse aux ARS ainsi qu’au Ministère de la Santé, en espérant avoir pu faire œuvre utile et constructive pour que les pratiques évoluent dans le bon sens. Nous espérons un accueil favorable de leur part ainsi qu’une amélioration des futurs appels à projets, prenant exemple sur les « bons élèves ».

En attendant il est dommage de constater que cette année encore des crédits peuvent être alloués à des projets insuffisamment conformes aux recommandations de bonnes pratiques. Cela va à l’encontre de l’intérêt des personnes avec autisme comme de la bonne gestion des fonds publics.

18 novembre 2013

Interview Laurent Mottron

16 novembre 2013

Gwendal Rouillard était au congrès d'Autisme France

À l'invitation de Danièle Langloys - Présidente de Autisme France, je suis intervenu ce samedi lors de leur congrès national à Paris en présence de 1500 personnes. En cohérence avec notre Ministre Marie-Arlette Carlotti, présente ce matin, j'ai fait le point sur les travaux du groupe Autisme à l'Assemblée nationale que je co-préside avec Daniel Fasquelle, l'application du Plan Autisme, le développement des expérimentations dans les territoires... Bravo aux parents, aux professionnels, aux scientifiques et aux personnes concernées pour leur implication ! La mobilisation continue !...
Photo : À l'invitation de Danièle Langloys - Présidente de Autisme France, je suis intervenu ce samedi lors de leur congrès national à Paris en présence de 1500 personnes. En cohérence avec notre Ministre Marie-Arlette Carlotti, présente ce matin, j'ai fait le point sur les travaux du groupe Autisme à l'Assemblée nationale que je co-préside avec Daniel Fasquelle, l'application du Plan Autisme, le développement des expérimentations dans les territoires... Bravo aux parents, aux professionnels, aux scientifiques et aux personnes concernées pour leur implication ! La mobilisation continue !...
16 novembre 2013

Humour & réflexion ...

charlie chaplin journée sans rire
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