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"Au bonheur d'Elise"
25 février 2012

article publié sur le blog autisme en France

Témoignages de parents

Recueil de témoignages de parents ( anonymes ou non ) qui estiment que la prise en charge de leur enfant a empêché ou retardé l'accès un traitement adapté à son syndrome.

En voici quelques exemples

  • refus de diagnostic
  • mauvais diagnostic
  • culpabilisation des parents 
  • pressions pour une déscolarisation
  • conseils  ayant conduit à une perte de temps de la part de professionnels, abus de pouvoir
  • prise en charge inadaptée
  • pas de possibilité de choisir le type de prise en charge etc...

Si vous pensez être dans l'un de ces cas de figure, n'hésitez pas à écrire votre témoignage - anonyme ou non, de préférence synthétique - à mon adresse mail     mpignard@yahoo.fr  .

Pourquoi ces témoignages

Une étude sur une eventuelle action judicaire avait été commencé en Septembre, puis mis en veille. L'idée fait à nouveau son chemin, avec des avocats prets à étudier et conseiller....

Rappel des devoirs d'un medecin

    « dès lors qu’il a accepté de répondre à une demande, le médecin s’engage à assurer personnellement au patient des soins consciencieux, dévoués et fondés sur les données acquises de la science, en faisant appel, s’il y a lieu, à l’aide de tiers compétents ».      

    Un médecin « doit toujours élaborer son diagnostic avec le plus grand soin, en y consacrant le temps nécessaire, en s’aidant dans toute la mesure du possible des méthodes scientifiques les mieux adaptées et, s’il y a lieu, de concours appropriés ».

    Un médecin ne peut proposer aux malades ou à leur entourage comme salutaire ou sans danger un remède ou un procédé illusoire ou insuffisamment éprouvé

Les différentes procédures judicaires

Trois façons de porter plainte :

  • Porter plainte devant le conseil de l'Ordre des Medecins
  • Porter plainte au Pénal
  • Engager la responsabilité civile

 Ces trois procédures sont détaillées dans cet article

Témoignages  

http://autisteenfrance.over-blog.com/pages/temoignages-de-parents-6735545.html

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25 février 2012

article publié dans RUE89 le 25 février 2012

Tribune 25/02/2012 à 16h55

Autisme : ce que je retiens de la théorie sur le « dragon maternel »


Sophie Robert | Réalisatrice et productrice
La réalisatrice du film « Le Mur », condamnée par le tribunal de grande instance de Lille pour « atteinte à l'image et à la réputation » de trois psychanalystes interviewés dans son documentaire, revient pour Rue89 sur les racines de cette théorie qu'elle juge si nocive pour les autistes.

Au cours de mes quatre ans d'enquête (45 interviews dont 27 filmées), j'ai découvert que la majorité des psychanalystes français se référaient aujourd'hui encore à un schéma de pensée pour lequel la toxicité maternelle reste l'explication-phare de l'autisme, comme de toutes les pathologies du développement.

Parmi les analystes, cette théorie fondamentale ne fait pas débat. Mon travail de réalisatrice a pour but de permettre à tout un chacun de décoder la théorie analytique, par la bouche des psychanalystes eux-mêmes, invités à expliquer leurs propres théories, sans les dénaturer, c'est-à-dire en assumant devant ma caméra la dimension politiquement incorrecte de leur discours.

Un débat de fond sur le contenu des théories psychanalytiques est pourtant plus que jamais nécessaire. Or, face aux rares bilingues psychanalyse-français qui s'évertuent à mettre en évidence leurs partis-pris idéologiques, les psychanalystes adoptent une stratégie de victimisation, accusant le fauteur de trouble de fascisme, d'antisémitisme, voire de scientologie, pour se parer des vertus de l'humanisme outragé.

La « fusion incestueuse » avec la mère

Malgré près de trente ans de recherches en génétique et neurobiologie, les psychanalystes persistent à considérer l'autisme comme une psychose.

La sollicitude d'une mère à l'égard d'un enfant qui ne se développe pas normalement est interprétée soit comme mensongère (un désir de mort masqué) soit comme la cause directe du retard de développement. La thérapeutique consiste à séparer l'enfant de la mère en le plaçant dans une institution chargée de couper le lien.

L'autisme est interprété comme une dépendance excessive de l'enfant à sa mère. Les psychanalystes parlent de grossesse externe, de mère fusionnante, d'étouffement maternel. Pendant la maternité, les femmes traverseraient un état de folie transitoire qui plonge le bébé dans un état de psychose généralisée, prototype de tous les troubles psychiques à venir.

Tant que le bébé ne parle pas il est supposé être incapable de se différencier de sa mère, et donc psychotique (fou). Sous prétexte que sa mère engage avec lui une relation organique et non verbale, elle est supposée folle.

Les psychanalystes parlent de « folie à deux ». Cette relation primordiale, parfois appelée fusion incestueuse, sous-tend l'idée d'une animalité en opposition à l'humain, une relation hors normes, dans laquelle le père doit venir mettre de l'ordre, afin que conscience et langage puissent advenir.

Lacan et l'aliénation maternelle

La maternité n'aurait d'intérêt pour une femme que dans la mesure où l'enfant représente le substitut du phallus. Le bébé est en effet un objet de valeur, valorisant la mère, c'est donc un substitut du pénis (même si c'est une fille ! ) parce qu'analytiquement parlant tout ce qui est valable est forcément phallique.

Jacques Lacan, le plus célèbre des psychanalystes français, a été le promoteur de l'idée de mère psychogène avec le concept d'aliénation maternelle : une personne psychotique – un aliéné – est supposé avoir été aliéné à une mère fusionnante, incapable de le laisser s'autonomiser pour ne pas se séparer de son phallus providentiel.

Le sexe féminin est supposé absent dans l'inconscient où ne règnerait que du phallus. Il y aurait donc une contradiction insoluble entre le sexe anatomique de la femme et son inconscient phallique, qui pousserait la mère psychogène à s'amarrer à son enfant-substitut du phallus, et l'empêcher de se différencier d'elle, au point de le rendre fou.

Mère frigidaire ou fusionnante, même résultat

Ce mécanisme s'appelle la forclusion, autrement dit le gommage, du nom du père. Une mère est dite psychogène lorsqu'elle fait barrage au travail de séparation-individuation du père à l'égard de l'enfant. Ce concept suppose que c'est le père qui permet à l'enfant de s'individualiser et d'accéder au langage, phénomènes qui résulteraient simplement d'un travail de séparation de la mère et de l'enfant.

Mais l'enfant qui va mal est également supposé avoir été abîmé par un vœu de mort maternel, et victime d'une pensée destructrice, fût-elle inconsciente et passagère.

Simultanément à ses désirs d'inceste, une jalousie haineuse pousserait la femme à détruire les substituts du phallus manquant, à savoir l'enfant-phallus et le mari déchu de sa toute puissance. Parce qu'elle dit une chose et son contraire, cette théorie est irréfutable : que la mère soit trop froide, « kapo frigidaire » selon Bettelheim, ou dépressive, ou bien qu'elle soit trop chaude et fusionnante, peu importe, le résultat est identique forclore, gommer l'influence du père et l'empêcher d'exercer sur l'enfant son œuvre civilisatrice.

La dépression maternelle, si souvent invoquée dans l'autisme, est supposée liée à ce vœu de mort exprimé par la mère ; ou bien refléter la crainte d'une perte de l'enfant-phallus. Le sous-entendu est permanent : un enfant livré à sa mère c'est la catastrophe. La mère serait « dragonne » par essence, de par son sexe manqué, absent, et un penchant féminin naturel à l'absence de limites, tandis qu'il n'y aurait de loi et d'ordre que phalliques.

L'inceste paternel ne ferait pas tellement de dégât, tandis que l'inceste maternel serait effroyablement destructeur même s'il ne s'agit que d'un inceste inconscient, sans passage à l'acte. D'un point de vue psychanalytique, la folie même est synonyme d'inceste maternel.

Un débat qui s'est tenu partout dans le monde, sauf en France

Si les psychanalystes se contentaient de recevoir en cabinet une clientèle privée de névrosés adultes, ces croyances, aussi sexistes soient-elles, n'auraient pas de conséquences aussi graves. Mais ils exercent en tant que psychiatres et psychologues dans des institutions psychiatriques où ce qui doit primer c'est le soin apporté au patient au meilleur d'une connaissance scientifique actualisée.

La foi en la psychanalyse fait barrage à cette mission ainsi qu'à l'examen objectif du contenu de théories qui ont des conséquences sanitaires et sociales énormes dans l'existence de centaines de milliers de familles. Ces débats ont eu lieu dans le reste du monde depuis plus de trente ans.

Pourquoi, en France, est-il impossible de débattre simplement, objectivement, du contenu des thèses psychanalytiques ?

http://www.rue89.com/2012/02/25/relu-autisme-ce-que-je-retiens-de-la-theorie-sur-le-dragon-maternel-229569

25 février 2012

article publié dans Médiapart le 23 février 2012

La psychanalyse et l'autisme en France, ou les dégâts d'un lyssenkisme hexagonal

 

Antonio Fischetti a pondu récemment, dans le Charlie Hebdo du 11 janvier dernier, un billet gentiment intitulé « Suis-je un fasciste ou un charlatan ? » Notons au passage que la disjonction dans ce titre n’est pas judicieuse, car les deux attributs sont souvent intimement associés – rares sont les formes de fascisme qui ne reposent pas sur un quelconque charlatanisme, qu’il soit idéologique ou pseudo-scientifique, et à son tour, le charlatanisme, pour s’imposer, dérive rapidement vers des méthodes de manipulation de l’individu et des groupes d’individus pour aboutir à leur soumission, qui caractérisent l’idéologie fasciste.  Il échappe peut-être à la vigilance intellectuelle de M. Fischetti que ce qui est précisément remis en cause, par les parents d’enfants autistes, est la prise en charge de l’AUTISME par les psychanalystes, dans la mesure où la psychanalyse n’a jamais été capable de démontrer une quelconque efficacité dans ce domaine, et qu’au contraire, elle contribue à enfermer les enfants souffrant de ce handicap dans leur retard développemental, tout en culpabilisant les parents, ce qui engendre une grande détresse.

Les psychanalystes occupent toujours la place prépondérante dans les institutions françaises où sont pris en charge les autistes. Par leur opposition déclarée aux TCC, ou par leur prétention à vouloir imposer leur contribution par le biais d’un montage nommé « approche intégrative », ils empêchent les enfants d’avoir accès à des méthodes qui ont fait leur preuve et qui pourraient leur permettre à apprendre à communiquer, à acquérir le langage, pour finalement se développer et être capable de s’épanouir et vivre une vie digne. Le retard de la France est patent et reconnu internationalement. L’engouement pour la psychanalyse est, de loin, principalement responsable de cette situation.

Faisant partie du problème, les psychanalystes ne peuvent à la fois prétendre faire partie de la solution. Les parents revendiquent, avec détermination, que la psychanalyse soit exclue du traitement de l’autisme. Cette revendication est légitime et conforme à l’état de la connaissance actuel en matière d’autisme. Les psychanalystes doivent simplement reconnaître leurs limites et s’avouer incompétents en matière d’autisme. Or, il semble que, pour les psychanalystes, même pour les plus nuancés d'entre eux, une telle admission n’est pas acceptable, car elle risque de remettre en cause tout leur édifice idéologique. Est-il possible que la psychanalyse fonctionne dans notre pays comme une science totalitaire, une sorte de lyssenkisme hexagonal ?    

Pour Elisabeth Tessier, il y a des astrologues sérieux, qui ont une approche scientifique (qui peut même être sanctifiée par un doctorat délivré par une Université française), dont elle fait naturellement partie, et des astrologues charlatans, qui sont la honte de la profession. Il en est de même pour Fischetti en ce qui concerne les psychanalystes : d’une part, il y a les psychanalystes « pitoyables » et « dogmatiques », ses collègues sur qui il n’hésite pas à jeter l’opprobre, pour mieux se positionner comme un psychanalyste « nuancé », raisonnable. (Si j’étais psychanalyste, je me dirais que quand on a des amis comme lui, on n’a pas besoin d’ennemis…) Dans son billet de Charlie Hebdo, Fischetti use d’un euphémisme lorsqu’il dit « qu’il ne condamne pas totalement et radicalement la psychanalyse », pour ensuite se plaindre qu’on le classe dans le camp des défenseurs des pseudo-sciences. En fait, son approche consiste à enlever les quelques fruits pourris pour sauver la récolte. C’est une stratégie de défense, qui le place résolument dans le camp des partisans de de la psychanalyse. Il a donc un double langage, qui malheureusement le condamne à l’incohérence. Ainsi, il se contredit, en commençant par observer que « les concepts psychanalytiques n’ont pas été démontrés par des expériences », concluant qu’ « il est vrai, la psychanalyse n’est pas scientifique », pour, à peine dix lignes plus loin, dire l’exact opposé : « il existe des études répondant aux règles scientifiques, et qui prouvent l’efficacité de thérapies ou d’hypothèse psychanalytiques ».

Pour étayer cette dernière affirmation, Fischetti cite deux références. La première est une méta-analyse publiée en 2008, qui ne traite pas de l’autisme et qui a été critiquée car s’appuyant sur des études très disparates et extrêmement limitées pour servir de base à une méta-analyse.(*) En deuxième, il cite, sans autres précisions, les articles de Bruno Falissard de l’INSERM. Tout cela est bien maigre. Fischetti tombe lui-même, en l’occurrence, dans cette « lecture sélective » dont il accuse les « pourfendeurs » de la psychanalyse. Il met en effet en exergue les travaux d’un seul chercheur de l’INSERM, tout en faisant l’impasse sur le rapport « Psychothérapie – Trois approches évaluées » extrêmement détaillé et très élaboré que cette même institution a produit en 2004 en faisant appel à un groupe de ses meilleurs experts, qui ont passé en revue quelques 1000 articles et documents, pour conclure  à l’inefficacité de l’approche psychanalytique et à la supériorité des TCC dans le traitement de l’autisme. Difficile d’avoir une lecture plus sélective !

Il apparaît aussi que pour Fischetti, la science est une notion à géométrie variable, à laquelle il a recours – du bout des lèvres - quand il peut en tirer un soutien au dogme psychanalytique, mais qu’il dénigre en la taxant de « scientificité » dès que la démarche scientifique ne se prête plus à cette utilisation idéologique. Mais, ce qui est plus grave, il présente une version dénaturée de l’état de la connaissance en matière de psychologie, attribuant à la psychanalyse le monopole de l’inconscient : « je crois en effet à l’existence de l’inconscient. Pure invention, s’enflamment ceux qui veulent bruler Freud ». D’une part, l’inconscient n’est pas une invention de Freud, bien que ce dernier s’en soit abusivement attribué la paternité (comme Onfray l’a bien montré). D’autre part, la notion d’inconscient n’est pas l’apanage exclusif de la psychanalyse, loin de là. La division entre activité cérébrale consciente et inconsciente est actuellement un champ de recherche extrêmement fertile. Je pense notamment aux recherches placées sous la désignation de « Dual process theory ». Jonathan St B.T. Evans passe en revue l’état de la connaissance dans son récent livre « Thinking Twice : two minds in one brain ».  On peut aussi lire le dernier ouvrage de Daniel Kahneman, prix Nobel d’économie, « Thinking, Fast and Slow » - le point central de Kahneman est que le comportement de l’être humain est essentiellement dicté par son inconscient, et que nous ne sommes pas l’ « agent rationnel » qui est présupposé comme axiome central de l’ultra-libéralisme, mais sommes au contraire motivés par des préjugés de toutes sortes, qui échappent à notre conscience. L’inconscient joue aussi un rôle central dans « La soumission librement consentie » de Joule et Beauvois, qui observent que les gens « ignorent les déterminants de leur comportements tout comme ils ignorent les déterminants de leurs jugements, et la raison est simple : ils n’y ont généralement pas accès. »  J’aime beaucoup mieux cet aveu d’impuissance et ce constat d’une limite - nous n’avons pas accès à nos motivations inconscientes - plutôt que cette vaine prétention de vouloir tout expliquer en ayant recours à la mythologie freudienne.

De toutes les théories de l’inconscient, la psychanalyse est la moins intéressante et la plus stérile. Mais même si cela n’était pas le cas, même si la psychanalyse détenait les clés de notre inconscient, tant qu’elle n’a pas prouvé son efficacité dans le traitement de l’autisme – et pour l’instant, sa performance est complètement négative - elle n’a aucune légitimité à se mêler de ce qui ne la regarde pas. Ce qui importe, c’est que les soins prodigués aux autistes puissent leur donner les meilleures chances de vivre aussi bien que possible avec leur handicap. Les parents d'enfants autistes savent ce qui marche – et qui est constamment en  train d’évoluer, se soumettant à la validation scientifique de manière continue – et ce qui ne marche pas. Et pour eux, la psychanalyse est irrémédiablement disqualifiée : ils n’en veulent tout simplement pas.

(*) La remarque formulée par les experts de l’INSERM dans leur rapport s’applique à la perfection à cette étude : « La principale pierre d’achoppement des études méta-analytiques est le regroupement d’études concernant des pathologies ou des problèmes psychologiques variés et aussi les biais d’inclusion tenant à l’allégeance idéologique des auteurs. »

http://blogs.mediapart.fr/blog/pascal-diethelm/230212/la-psychanalyse-et-lautisme-en-france-ou-les-degats-dun-lyssenkisme

25 février 2012

article publié dans Support The Wall - Autism le 23 février 2012

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Disability Rights International is a non-profit organization that investigates the institutionalization of adults and children with mental and physical disabilities, documenting and exposing human rights abuses that are committed against them. They just released a statement alleging  Torturous Practice Against Children With Autism Spectrum Disorder in France.

Latest News:

Disability Rights International Alleges Torturous Practice Against Children With Autism Spectrum Disorder in France

Washington, DC – February 23, 2012 – Disability Rights International (DRI) calls on the French government to end the barbaric and archaic practice of “packing therapy” – a so called treatment for children diagnosed with autism – and children with psychosis – treated in psychiatric and educational facilities managed by the French Ministry of Health across the country.

Either naked or clad in underwear only, packing involves wrapping the child’s entire body in wet, refrigerated sheets or towels, with only the head exposed, and rendering it impossible for the child to move. Children are kept in this state for almost an hour. Typically the packing sessions are repeated several times a week and can continue for months, sometimes without parents’ consent. Despite the absence of scientific evidence supporting their claims, therapists argue that packing reinforces talk therapy in an effort to “cure” the child of his or her “affliction.”

Wet sheet packs – along with bloodletting, lobotomies, inducing epileptic seizures and comas – were used in psychiatric hospitals across US and Europe to cure “madness” until the mid 20th century.

“The cruelty perpetrated against children forced to endure such a procedure is psychological and physical abuse couched in the name of treatment, and is a violation of basic human rights,” stated Laurie Ahern, President of DRI.

“The United Nations Convention against Torture and Other Cruel, Inhuman or Degrading Treatment or Punishment, which has been ratified by France, prohibits torture without exception – even if it takes place in a school or medical establishment and is justified by authorities as a form of treatment,” said Ahern.

And according to the former United Nations Special Rapporteur on Torture, Manfred Nowak, “By reframing violence and abuse perpetrated against people with disabilities as torture or a form of ill treatment, victims and advocates can be afforded stronger legal protection and redress for violations of human rights.”

To sign the petition to end this barbaric practice, click here.

Disability Rights International has worked for the past 20 years to expose abuses and protect the human rights of persons with disabilities worldwide. In 2009, DRI submitted an urgent appeal to the United Nations Special Rapporteur on Torture regarding the use of painful electric shock as treatment on children with disabilities, including autism, at a school in the US state of Massachusetts. Following the Rapporteur’s declaration that the facility’s practices were torture, the state revised its guidelines to ban electric shock for all future students. For more information, click here.

 

To visit their website: http://www.disabilityrightsintl.org/

25 février 2012

le site de l'INS HEA

Sous la direction de Christine Philip, une équipe de l'INS HEA de Suresnes travaille depuis plusieurs années à la collecte et à l'analyse de situations pédagogiques concernant de jeunes autistes. Ce site présente pour un certain nombre de disciplines le fruit de ces travaux.
(cliquez sur le lien pour accéder au site)



Aymeric au travail

 

Le site

   

Si la preuve a été faite que les enfants avec autisme étaient « éducables » et si l’on dispose désormais d’outils et de méthodes pour les éduquer, il n’en est pas de même pour ce qui est de la scolarisation de ceux qu’il convient de considérer désormais comme des « élèves », comme la Loi du 11 février 2005 nous y engage. Force est de constater que la littérature est pour l’heure peu abondante sur ce sujet. Il existe en effet très peu de recherches dans le domaine proprement pédagogique susceptibles de donner aux enseignants des pistes de travail.



C’est en partant de ce constat qu’un groupe de travail s’est mis en place depuis quelques années à l’INS HEA (Ex CNEFEI) pour développer des recherches action dans ce domaine. En effet en tant que Centre de Formation et de Recherche de l’Education nationale devenu depuis peu Universitaire, chargé de former des enseignants spécialisés travaillant dans le champ du handicap et de promouvoir des adaptations pédagogiques, il nous a semblé que ce travail était de notre ressort. Ce groupe s’est d’abord mobilisé pour répondre à une commande du Ministère de l’Education nationale de constituer un « guide handiscol » pour les enseignants. Ce guide devrait voir le jour à l’automne prochain. Mais nous nous sommes dits qu’il ne fallait pas en rester là et se contenter de recommandations générales mais essayer de mettre à disposition des enseignants des outils de travail, des analyses de situations, des témoignages de praticiens et de personnes directement concernées par ce handicap. C’est ce à quoi nous nous engageons dans ce site à travers les différentes rubriques proposées.

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25 février 2012

article publié dans destinationsanté.com le 24 février 2012

Autisme, l’hypothèse neurobiologique renforcée

[24 février 2012 - 11h14]
[mis à jour le 24 février 2012 à 16h37]

 

Grande cause nationale 2012, l’autisme reste très mal connu. S’agit-il d’une maladie, d’un handicap ? Les avis divergent. Une étude collaborative internationale confirmerait toutefois l’origine neurobiologique de l’autisme, que certains chercheurs englobent sous l’appellation générique de « trouble du spectre autistique » (TSA). Celle-ci se retrouverait dans une diminution des capacités de communication entre les neurones, ou synapses neuronales…

Une protéine située au niveau des zones où surviennent ces échanges est indispensable à cette communication. Or elle est produite sous l’action d’un gène particulier, le gène SHANK 2 dont il est dit qu’il « code » pour cette protéine. Dans le cas de l’autisme, ce gène porterait une mutation réduisant le nombre de synapses actives (en jaune sur notre photo), d’où une altération de la communication entre les neurones.

Réalisé par des chercheurs français en collaboration avec des confrères suédois et allemands, le travail publié dans la revue spécialisée Public Library of Science-Genetics éclaire ainsi d’un jour nouveau ce trouble complexe. « Ces résultats soulignent l’importance cruciale des gènes synaptiques dans les troubles du spectre autistique » nous explique le Pr Thomas Bourgeron, chef de l’unité Institut Pasteur-CNRS Génétique humaine et fonctions cognitives à l’Université Paris-Diderot.

Un diagnostic difficile

L’autisme est un trouble sévère et précoce du développement, qui se manifeste généralement avant l’âge de trois ans. Il consiste en un isolement et une perturbation des interactions sociales, associés à des difficultés de communication et d’expression verbale. Selon l’association Autisme France, la prévalence de l’autisme serait en forte augmentation aujourd’hui. Elle serait en effet passée de 1 cas pour 2000 naissances à 1 pour 50 en dix ans.

Cependant, en l’absence de marqueur biologique, son diagnostic est très difficile. L’autisme est généralement identifié autour de l’âge de six ans, ce qui d’après l’association « compromet sérieusement les chances d’une prise en charge efficace ».

Vers la fin de la psychanalyse ?

Concernant cette prise en charge justement, notre confrère Libération crée la polémique. Ce 13 février en effet, ce quotidien a publié des extraits du rapport de la Haute Autorité de Santé (HAS) portant sur les recommandations de bonnes pratiques dans la prise en charge de l’autisme. Un rapport non officiel, puisque sa version finale ne sera présentée que… le 6 mars prochain.

D’après notre confrère cependant, les experts de la HAS auraient écrit que « l’absence de données sur leur efficacité et la divergence des avis exprimés ne permettent pas de conclure à la pertinence des interventions fondées sur des approches psychanalytiques, ni sur la psychothérapie institutionnelle ».

Dans un communiqué publié dans les heures suivant la parution du quotidien, la HAS « regrette que les phrases citées se révèlent hors contexte ou inexactes au regard de la version actuelle du document ».

Source : Institut Pasteur – site de l’association Autisme France – Haute Autorité Santé ; interview du Pr Thomas Bourgeron, chef de l’unité Institut Pasteur-CNRS Génétique humaine et fonctions cognitives à l’Université Paris-Diderot, 13 février 2012

 

http://www.destinationsante.com/Autisme-l-hypothese-neurobiologique-renforcee.html

25 février 2012

article publié dans lamontagne.fr le 23 février 2012

Rencontre avec Annick Jean, fondatrice de l’association Educautisme et maman de Louison

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Un mercredi sur deux, un atelier ouvert à tous les enfants, à l’école Notre-Dame-des-Oliviers à Murat, permet cette évolution en milieu ordinaire, souhaitée par nombre de parents. Lesquels attendent également beaucoup de cette année 2012 pour laquelle l’autisme est décrété grande cause nationale.</br>Credit : Centre France

Un mercredi sur deux, un atelier ouvert à tous les enfants, à l’école Notre-Dame-des-Oliviers à Murat, permet cette évolution en milieu ordinaire, souhaitée par nombre de parents. Lesquels attendent également beaucoup de cette année 2012 pour laquelle l’autisme est décrété grande cause nationale.
Credit : Centre France

Louison a 4 ans et demi. Diagnostiqué autiste à 2 ans. Sa maman témoigne d’un parcours jalonné d’obstacles pour qu‘il ait droit à une vie simplement ordinaire.

«Le jour où Louison a enfin pu partir à l'école avec son grand frère, Maël, celui-ci a dit : "c'est bon, maintenant, il n'est plus autiste". »

Lousion est toujours autiste, on ne guérit pas de l'autisme. Mais son parcours, à seulement 4 ans et demi, sa maman aimerait juste qu'il puisse servir. De motivation. Pour tous les parents dépassés. Pour bousculer les préjugés. « On avait remarqué que Louison avait des difficultés de communication. Il n'avait pas le même comportement que son frère aîné. Un jour, j'ai vu qu'il faisait comme un parcours rituel à la maison : là, on s'est dit qu'il y avait vraiment un problème… On a vu un pédopsychiatre mais, comme Louison avait passé les huit premiers mois de sa vie à l'hôpital, il a mis ça sur le compte de sa santé. Il nous a dit d'attendre. Mais plus le temps passait, plus son comportement devenait étrange… » Commence alors le parcours du combattant. Pour Louison. Pour ses parents. Car en France, l'autisme reste encore très méconnu. Diagnostiqué toujours trop tard : l'âge moyen du diagnostic est de 6 ans, alors que tout se joue entre 18 mois et cinq ans. Expliqué encore par les pédopsychiatres comme « un trouble relationnel avec la maman ».

« Une amie médecin m'a orientée sur cette piste. Elle nous a incités à aller voir un certain nombre de sites liés à l'autisme… De là, on a décidé de regarder les possibilités de prise en charge et on a vu que c'était le gros néant. On a contacté Autisme France mais tout de suite, on s'est rendu compte que ce serait difficile de trouver une place. On s'est tourné vers la Belgique puis la Suisse. »

 

Et c'est en Suisse que la famille va prendre la décision de déménager. « Notre priorité, c'était Louison. On est allé voir l'école, qui a vingt ans d'expérience dans ce domaine. Une école très cosmopolite, où il y a beaucoup de professionnalisme. Ils ont posé un diagnostic d'autisme profond. »

Annick était en congé parental, son mari kiné : la mobilité n'était pas un problème. La prise en charge financière, le non conventionnement entre les Sécus, ils sont également passés outre. Une telle école coûte 10.000 € par an, certes, mais les progrès de Louison n'ont pas de prix.

« Il est sorti de son petit monde à lui »

« Il a énormément progressé. Le verbal est venu très vite, le reste a suivi. On s'est dit qu'on avait fait le bon choix. Il est sorti de son petit monde à lui. Quand Louison a dit son premier mot, son frère, qui avait eu beaucoup de mal à cause du déménagement, a dit : "bon, ben c'est bon maintenant, il parle, on peut rentrer". On était parti pour deux, trois ans. On est revenu en France au bout d'un an, par rapport au projet de structure sur Saint-Flour (*). On s'était battu pour, avec Educautisme. »

De retour dans le Cantal, Annick et son mari doivent alors se battre pour que Louison ne perde rien de ce qu'il a acquis. Grâce au soutien d'une psychologue, ils ont pris eux-mêmes le relais. « On devait être à la hauteur de la structure qu'il quittait. » Soudés comme toujours autour de Louison. « À deux, c'est plus facile. Quand on a un enfant autiste, on fait le tri autour de soi. Certains en ont peur. D'autres nous disent "mais vous ne faîtes plus rien à deux". Mais si : nous, notre projet de vie à deux, c'est Louison. Il nous apporte tellement au quotidien. Chaque journée a son petit truc. Oui, vous avez un enfant différent mais c'est tellement enrichissant. » (*) Le pôle autisme à l'école Hugo-Vialatte.

La Traversée blanche. Les bénéfices de la 6 e édition, qui partira dimanche de Tiviers entre 13 h 15 et 14 h 30, seront reversés à Educautisme.

Séverine Perrier

http://www.lamontagne.fr/auvergne/actualite/departement/cantal/saint-flour/2012/02/23/rencontre-avec-annick-jean-fondatrice-de-lassociation-educautisme-et-maman-de-louison-189723.html

25 février 2012

article publié sur le site Handicap.fr le 24 février 2012

Autisme : comprendre la polémique autour du film " Le Mur " - Information Handicap.fr

 

Autisme : comprendre la polémique autour du film ‘ Le Mur ‘ Autisme : comprendre la polémique autour du film " Le Mur "
Publié le : 24/02/2012
Auteur(s) : Handicap.fr - E.Dal'Secco http://www.handicap.fr
Résumé : Le documentaire " Le Mur, la psychanalyse à l'épreuve de l'autisme " a été censuré par la justice. Atteinte à la liberté d'expression ? Revenons sur ces 52 minutes qui ont mis le feu aux poudres.
 

En son temps, il y eu « The Wall », version Pink Floyd, mais, aujourd'hui, c'est un « Mur » à la française qui déchaine les passions. 4 ans d'investigation, 40 psychanalystes français interrogés, 60 heures de rushs... Mais il a suffi de 52 minutes pour mettre le lobby psychiatrique en émoi. « Le Mur, la psychanalyse à l'épreuve de l'autisme » est un film documentaire réalisé par Sophie Robert qui a déclenché bien plus qu'une vive polémique puisque la justice a fini par s'en mêler. Lors de sa sortie, en septembre 2011, il a fait un tabac. Devenu rapidement toxique...

Pour les parents : une maltraitance consentie

La documentariste s'est rendue dans les centres hospitaliers pour y interviewer psychiatres et psychanalystes, pour la plupart de vraies « pointures », qui emploient la psychanalyse dans l'accompagnement des enfants autistes. Avec l'idée, il faut le dire, clairement exprimée, de dénoncer les archaïsmes et aberrations de ce type de prise en charge. Elle se fait ainsi l'écho de nombreux scientifiques à travers le monde, mais également de la plupart des associations de parents d'enfants autistes qui déplorent une « réelle maltraitance ». Selon Mireille Lemahieu, membre du collectif « Ensemble pour l'autisme » qui réunit la majorité des associations de parents, dont Autistes sans frontières qui a cofinancé le film, « les psychanalystes tiennent des propos totalement déplacés et totalement antiscientifiques. » (Pour comprendre ce débat, lire « Autisme : la guerre est déclarée »).

Les psychanalystes crient au piège

Dans l'autre clan, certains interviewés crient au parti-pris et s'insurgent contre une propagande, sans rigueur et malhonnête. Les médecins confrontés à leur propos déclarent que les images ont été trafiquées, sorties de leur contexte. Même si de nombreux parents continuent à entendre ces mots, ces accusations, principalement à l'encontre des mères, au sein des cabinets où leurs enfants sont suivis... Même si certaines phrases énoncées peuvent difficilement prêter à confusion... Ce film ne serait donc qu'un montage grossier, un florilège de pièges successifs, une approche partielle de leurs compétences et de leurs engagements ? « Comment se fait-il que Pierre Delion (médecin psychiatre et psychanalyste français) ne soit pas interrogé sur ce qu'il prône, à avoir une pédopsychiatrie intégrative, associant les neurosciences, le cognitivisme, la psychanalyse, le comportementalisme ? », s'interroge les « 39 contre la nuit sécuritaire, » un collectif de psychiatres. Ce dernier reproche également au « casting » son manque d'éclectisme puisqu'aucun des membres de l'association de psychanalyse de la CIPPA (Coordination internationale entre psychothérapeutes psychanalystes s'occupant de personnes avec autisme) n'a été sollicité.

Sophie Robert condamnée

Sophie Robert est alors traduite en justice pour diffamation. Film sorti en septembre 2011, verdict le 26 janvier 2012 ! C'est presque une comparution immédiate... Le lobby psychiatrique révèle en cela son immense influence. Sophie Robert est accusée d'avoir réalisé un montage qui sort les propos des intervenants de leur contexte. Le tribunal de grande instance de Lille condamne la réalisatrice à supprimer les interviews incriminées, à retirer son film du site d'Autistes sans Frontières (pour sa part, l'association est relaxée) et à verser la somme de 12 000 euros par plaignant, soit 36 000 euros !

Cette décision de justice n'a pas laissé de marbre l'association internationale des journalistes qui, au nom de la liberté d'expression, dépose un recours auprès du tribunal de Lille. De nombreux medias s'émeuvent de cette censure. « Avec une telle jurisprudence, explique l'avocat de Sophie Robert, le documentariste n'a plus le droit de porter un regard dans son montage. Michael Moore (réalisateur américain de documentaires sans concession, ndrl) serait interdit en France ! »

La mobilisation s'organise...

Aux Etats-Unis, une mobilisation « pro Mur » ironise sur les archaïsmes à la française. Le New York Times s'empare du sujet, puis le International Herald Tribune (240 000 exemplaire) qui, le 20 janvier 2012, titre : « Furor over treating autism in France » (Folie furieuse au sujet du traitement de l'autisme en France). Lors d'un festival à New-York, le film est ovationné. A l'occasion d'une conférence de presse donnée aux Etats-Unis, Sophie Robert dénonce la « dérive sectaire du mouvement psychanalytique français et son emprise sur la société française », précisant toutefois que « tous les psychanalystes ne sont pas concernés par cette dérive, et que certains, au contraire, la dénoncent. » Une association et un site se sont créés « Soutenons le mur », ainsi qu'une page facebook. La diffusion du film a été interdite ; on le trouve pourtant sur ce site. A chacun de se faire sa propre opinion... En séance privée, sous le manteau !

http://informations.handicap.fr/art-infos-handicap-2012-811-4635.php

24 février 2012

article publié dans le quotidien du médecin le 24 février 2012

Autisme : un député dénonce des pressions sur la HAS


Daniel fasquelleDans une lettre adressée à Xavier Bertrand, le député UMP Daniel Fasquelle s’inquiète de « pressions remettant en cause l’indépendance de la Haute Autorité de santé » qui doit bientôt publier ses recommandations sur l’autisme.

Tandis que la Haute Autorité de santé (HAS) doit publier le 6 mars prochain ses recommandations de bonnes pratiques dans la prise en charge de l’autisme et des troubles envahissant du comportement chez les enfants et adolescents, le député UMP Daniel Fasquelle alerte sur des pressions que subirait la HAS et susceptibles de remettre en cause le contenu de ses recommandations. « Après avoir défini en janvier 2010 l’autisme comme un trouble envahissant du développement, l’écartant ainsi du champ des psychoses, la Haute autorité de santé s’apprêtait logiquement à présenter un rapport excluant les approches d’inspiration psychanalytique des pratiques recommandées », au profit de méthodes éducatives et comportementales. Or, « des faits laissent aujourd’hui penser qu’on cherche à faire pression sur elle pour qu’elle n’aille pas au bout de sa démarche », écrit le député dans une lettre adressée au ministre de la Santé, Xavier Bertrand. Daniel Fasquelle déclare en effet être « en possession d’éléments » lui permettant « d’affirmer que la HAS est (…) victime de pressions, de la part des partisans de l’approche psychanalytique de l’autisme, visant à l’empêcher de publier ses recommandations en l’état et à lui faire réécrire dans un sens contraire à la définition posée en 2010 ». Selon le député, les récentes fuites dans la presse du contenu de rapport émanent d’une volonté de déstabilisation de la Haute Autorité qui a aussitôt démenti le caractère définitif de ce document transmis au quotidien « Libération ».

Des fuites anormales.

« Je constate que ce groupe de travail (de la HAS) était parvenu à un consensus », explique-t-il au « Quotidien ». « On a fait fuiter ces recommandations pour créer toute une agitation. (...) Aujourd’hui tout est fait pour que la Haute Autorité ne puisse pas statuer de façon sereine. Le fait que ce document ait été publié dans la presse est tout à fait anormal », poursuit le député qui assure ne pas avoir eu accès directement à ce rapport. Selon les sources de Daniel Fasquelle, la HAS aurait « déjà fait passer les pratiques psychanalytiques des pratiques non recommandées aux pratiques non consensuelles ». Auteur d’une proposition de loi visant à interdire les pratiques psychanalytiques dans l’autisme et président du groupe d’études parlementaire sur l’autisme, le député s’« inquiète vivement d’une telle remise en cause de l’indépendance de notre plus haute autorité de santé ». Il demande à Xavier Bertrand d’« intervenir immédiatement pour mettre fin à ces pressions et faire en sorte que la Haute Autorité de santé puisse finaliser son rapport en toute autonomie et dans la plus grande sérénité ». Pour le député, la HAS « ne doit pas se laisser perturber par des éléments extérieurs à la science et se laisser dicter ce qu’elle a à dire ». Si les recommandations de la HAS sur la psychanalyse devaient ainsi être réécrites, Daniel Fasquelle assure qu’il n’en restera pas là. « Je demanderai qu’on réunisse une commission d’enquête. J’ai des documents qui pourraient le cas échéant prouver ce que je dis », assure-t-il. De son côté, l’association « Vaincre l’autisme » entend mobiliser les familles d’enfants autistes en organisant le 6 mars à 10 heures une manifestation devant le siège de la HAS.

› DAVID BILHAUT

http://www.lequotidiendumedecin.fr/information/autisme-un-depute-denonce-des-pressions-sur-la-has

24 février 2012

article publié dans PSY COMPORTEMENTALISTE : Psychothérapeute TCC (Paris)

Psychanalystes, au Tribunal !

Pourquoi le psychanalyste doit-il répondre de ses actes ?

Parce qu’il est un être humain et que tout être humain doit répondre de ses actes. Mais aussi et surtout quand il est médecin, parce qu’un médecin a des obligations particulières envers ses patients.  Notamment, « dès lors qu’il a accepté de répondre à une demande, le médecin s’engage à assurer personnellement au patient des soins consciencieux, dévoués et fondés sur les données acquises de la science, en faisant appel, s’il y a lieu, à l’aide de tiers compétents ». Parce qu’un médecin « doit toujours élaborer son diagnostic avec le plus grand soin, en y consacrant le temps nécessaire, en s’aidant dans toute la mesure du possible des méthodes scientifiques les mieux adaptées et, s’il y a lieu, de concours appropriés ». Parce qu’un médecin ne peut proposer aux malades ou à leur entourage comme salutaire ou sans danger un remède ou un procédé illusoire ou insuffisamment éprouvé (articles  33 du code de déontologie médicale,  R. 4127-32, R. 4127-33 et R. 4727-39 du code de la santé publique). Or, les études scientifiques (Schopler, 1971 ; Lovaas et Simmons, 1969) les plus abouties démontrent clairement la non-pertinence de l’approche psychanalytique dans le traitement de l’autisme (et c’est notamment le cas du rapport qui sera rendu public par la Haute Autorité de Santé le 6 mars prochain).

Ne pas tenir compte de ces preuves scientifiques, c’est très clairement ne pas assurer des soins fondés sur les données acquises de la science ni tenir compte des méthodes scientifiques les mieux adaptées. Proposer un traitement psychanalytique de l’autisme c’est proposer au patient un procédé illusoire. Ce sont des fautes déontologiques. Ce sont également des fautes tout court, au sens civil et pénal.

Comment le psychanalyste doit-il répondre de ses actes ?

Votre enfant a été diagnostiqué autiste mais l’explication qui vous a été donnée repose sur un fondement psychanalytique ? Vous souffrez de toute la culpabilité qui vous a été infligée ? Votre enfant a été orienté vers une structure de soins où il  a subi des traitements d’approche psychanalytique type  « packing » ? Il n’a fait aucun progrès, ne parle pas ?

Vous n’avez pas à supporter la fatalité au nom d’une prétendue science omnipotente. Trois solutions s’offrent à vous :

-        Aller devant le Conseil de l’ordre,

-        Aller devant les juridictions pénales,

-        Aller devant les juridictions civiles.

Porter plainte devant le Conseil de l’ordre des médecins c’est attaquer la qualité de la pratique du médecin psychanalyste qui ne respecte pas ses obligations déontologiques. Il s’agit d’une action utile pour faire avancer la pratique médicale et mettre un terme à des agissements peu scrupuleux. Les instances disciplinaires pourront sanctionner d’un blâme, un avertissement, une interdiction temporaire ou permanente d’exercer voire une  radiation du praticien. En outre, lorsque les faits révèlent une incompétence professionnelle, une injonction de formation pourra assortir la décision !

Porter plainte au pénal, c’est poursuivre le psychanalyste qui a commis une infraction pénale. C’est une action grave mais qui parfois ne laisse pas le choix. En effet,  le droit pénal est édicté au nom de la Société tout entière. C’est parce que certaines valeurs sont socialement protégées (par exemple l’intégrité du corps humain) que certains comportements sont prohibés et érigés en infractions (les violences dans notre exemple). Et c’est au nom de la Société que des peines viennent sanctionner ceux qui violent la loi pénale, ceux qui ne respectent pas les valeurs de la Société. Autrement dit, la responsabilité pénale d’un individu est, de prime abord, totalement indifférente au préjudice qui pourrait être subi par un autre individu : c’est avant tout la Société qui est atteinte par le comportement déviant et c’est pour cela que le contrevenant (délinquant ou criminel) sera poursuivi et jugé, indépendamment d’un éventuel préjudice subi par un tiers. L’action pénale est avant tout publique et elle suppose avant tout la commission d’une infraction pénale. S’agissant du traitement des autistes en institution la Cour de cassation (dans un arrêt déjà ancien du 2 décembre 1998 a ainsi été amenée à juger s’agissant de sanctions infligées à de jeunes pensionnaires autistes par le personnel éducatif d’une institution spécialisée, notamment l’administration de douches froides que  « ne peuvent constituer des mesures éducatives des traitements dégradants imposés à des êtres humains ». La Cour a ainsi considéré que des pratiques assimilables au « packing » constituaient des traitements inhumains et dégradants et sanctionné leurs auteurs pour violences sur mineurs (articles 222-13 et 222-14 du Code pénal). D’autres pistes pourraient être explorées, selon les traitements effectivement subis, que l’on songe aux actes de torture ou de barbarie (articles 222-1 et suivants du code pénal), risques causés à autrui (articles 223-1 s.), omission de porter secours (article 223-6), abus de l’état d’ignorance ou de faiblesse (article 223-15-2)… Tout est donc affaire de circonstances… Il est tout à fait possible pour la victime de demander réparation du préjudice personnel et direct subi du fait de l’infraction.

Engager la responsabilité civile du psychanalyste est une autre piste à explorer qui pourrait peut être davantage prospérer car comme en dispose l’article 1382 du code civil : « tout fait quelconque de l’homme, qui cause à autrui un dommage, oblige celui par la faute duquel il est arrivé, à le réparer ». Ici nul besoin de démontrer l’existence d’une infraction, la seule faute suffit (la violation d’un devoir ou plus globalement du devoir général de ne pas nuire à autrui). Ainsi, le simple diagnostic erroné pourrait être considéré comme une faute. Les mauvais soins médicaux aussi. Resterait à déterminer le préjudice et le lien de causalité entre les deux. Ce préjudice, qui peut être matériel ou moral, pourrait même consister en une simple perte de chance, comme l’admet la jurisprudence (V. notamment, Civ. 1re, 21 nov. 2006, n°05-15.674 : constitue une perte de chance réparable la disparition actuelle et certaine d’une éventualité favorable). Il a ainsi été jugé qu’en raison de leur persistance dans un diagnostic erroné, des médecins sont responsables de la perte d’une chance, pour le patient, de subir des séquelles moindres (V. en ce sens : Civ. 1re, 8 juill. 1997, n°95-18.113) ou encore que la perte d’une chance d’être «soigné efficacement» subie par un malade décédé au cours d’un accident postopératoire ne constitue pas seulement un préjudice moral, cette perte étant celle d’une chance d’éviter la mort et les divers préjudices en résultant directement (V. Civ. 1re, 10 janv. 1990, n°87-17.091). Quid du jeune autiste qui faute d’avoir pu bénéficier d’un diagnostic et d’un traitement adéquats, fondés sur les données acquises de la science, aurait définitivement perdu la possibilité de pouvoir s’intégrer à la société ? Quid de la mère éplorée à qui le psychanalyste a fait comprendre que c’était de sa faute et qui s’est en outre vue privée de son enfant des années durant ? Quid de ces parents qui récupère un adulte dans un état végétatif après des années d’errance dans des institutions d’orientation psychanalytique ?

Maintenant, les psychanalystes doivent répondre de leurs actes !

http://www.psy-comportementaliste.fr/2012/02/22/tribunal-responsabilite-penale-civile-autisme-psychanalyste/

24 février 2012

communiqué de l'association vaincre l'autisme

   
Bonjour à tous,
 
Suite à la rencontre de M. SAJIDI, Président de VAINCRE L’AUTISME, avec le Pr DELION, promoteur du Packing en France, le jeudi 16 février à Lille, une décision sera rendue par le Conseil Départemental de l’Ordre des médecins entre le 29 mars et le 15 avril.
Suite à la lettre adressée aux ministères, à l’ANESM et à la HAS en date du 17 février :                http://www.vaincrelautisme.org/sites/default/files/lettre_HAS_ANESM_MINISTERES_CNS_fevrier_2012.pdf)                          
 
Le mardi 6 mars, la Haute Autorité de Santé (HAS) et l’Agence nationale de l’évaluation et de la qualité des établissements et services sociaux et médico-sociaux (Anesm) présenteront les Recommandations de bonne pratique sur l’autisme et les troubles envahissants du développement chez l’enfant et l’adolescent. « L’objectif sera de mettre en lumière les avancées les plus importantes pour les enfants et leur famille ainsi que pour les professionnels concernés des secteurs médico-social et sanitaire » (source : site de la HAS). Dans les débats publics actuels et sous les pressions exercées par les psychiatres psychanalystes sur la Haute Autorité de Santé (HAS) en vue de faire modifier les Recommandations de bonne pratique sur la prise en charge de l’autisme et les troubles envahissants du développement chez l’enfant et l’adolescent, il semblerait que la HAS soit sur le point de céder à ces pressions. Une modification aux conséquences graves et lourdes sur la santé des enfants autistes et leurs familles…
 
Cette modification, effectuée sous la pression du lobby de psychiatrie psychanalytique, renvoie la France à son retard historique et met en cause la crédibilité de la HAS.
 
VAINCRE L’AUTISME a en effet été alerté que dans les Recommandations à venir, la psychanalyse passe de « non recommandée » à « non consensuelle ». Le Collège de la HAS remet ainsi en cause les avis des experts et de la consultation publique, qui se sont majoritairement prononcés pour que la psychanalyse soit « non recommandée » concernant la prise en charge de l’autisme en France.
 
Pour les enfants atteints d’autisme et leurs parents, le moment est venu d’avoir gain de cause pour une vie meilleure, par l’accès au diagnostic précoce et une prise en charge adaptée. Veuillez prendre connaissance de la lettre adressée à la HAS ce jour :
 
Rassemblons-nous, mobilisons-nous ! Le mardi 6 mars sera la JOURNEE D’ACTION CONTRE LE PACKING à Paris. Le RDV de la manifestation est donné à 10h à :
 
Haute Autorité de santé
2, avenue du Stade de France
93218 Saint-Denis La Plaine Cedex
 
Un événement à l’action contre le Packing de sensibilisation se déroulera simultanément sur le Pont des Arts à partir de 10h.
 
Faites passer ce message, mobilisez-vous, mobilisez vos proches, sensibilisez les gens autour de vous (qu’ils soient concernés ou non)…
 
Inscrivez-vous par mail à : info@vaincrelautisme.org
 
A très bientôt,
 
VAINCRE L’AUTISME
 
VAINCRE L'AUTISME
51 rue Léon Frot 75011 Paris
Tél: 01 47 00 47 83 - Fax: 01 43 73 64 49
24 février 2012

Bravo encore Magali !

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Magali Pignard, membre très actif du « Collectif Soutenons Le Mur et Défendons les Droits de la Personne Autiste en France », vient de se voir décerner le premier prix de « l’Autism Expert Lecture Series » par « Autism Today », site américano-canadien reconnu dans l’autisme (existe depuis 1998).

Ce prix récompense une vidéo très créative, diffusée sur Youtube, de Magali sur la situation de l’autisme en France. Magali est asperger et maman d’un enfant autiste non-verbal.

Bravo à Magali et Merci à « Autism Today »

 

http://www.soutenonslemur.org/2012/01/12/le-travail-de-magali-pignard-membre-du-collectif-prime-par-autism-today/

24 février 2012

article publié sur le site Soutenons Le Mur le 15 février 2012

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France Inter a consacré son émission « Service Public » du 15 janvier 2012 à la question « Autisme: la psychanalyse en question » suite aux fuites de « non-recommandation de la psychanalyse dans l’autisme » de la Haute Autorité de Santé publiées dans Libération.

Invités :

  • Serge Hefez : Psychiatre et Psychanalyste. Il est psychiatre des hôpitaux, psychanalyste et thérapeute familial et conjugal.
  • Catherine Milcent :Psychiatre, Pédopsychiatre et mère d’une personne autiste de 32 ans, Co-fondatrice de l’ASAP.
  • Scarlett Reliquet : Co-auteure du livre « Ecouter Haendel » et mère d’un enfant autiste

L’émission peut être réécoutée en intégralité sur le site de France Inter.logo france inter


Voici le résumé des propos et quelques commentaires par Nathalie Radosevic, mère d’un enfant avec autisme.

Serge Hefez commence en faisant un état des état des lieux sur l’autisme et les chiffres et donne une définition.

Catherine Milcent n’aime pas le terme institution pour qualifier son IME « Les petites victoires ». 90 % d’autistes de type Kanner le compose, ainsi que 10 % d’autistes avec un retard mental dit modéré, dont Garance, la fille de Scarlett Reliquet. Cet IME pratique les méthodes comportementales et plus précisément, les méthodes de Skinner, un psychologue réputé « pour ses études sur l’apprentissage de tout être biologique et pas seulement l’humain ».

Scarlett Reliquet parle de son parcours dans le monde du handicap qu’elle décrit comme « un franchissement des étapes de ce handicap très particulier avec souffrance et une presque jubilation ». Scarlett Reliquet précise à plusieurs reprises ne pas être médecin et ne pas vouloir prendre le rôle de ceux qui sont là pour s’occuper du médical. Elle veut aborder son parcours d’une manière plus affective et littéraire que scientifique, car elle ne veut pas utiliser de terminologies complexes qui ne lui sont pas familières. A plusieurs reprises, elle insistera sur le fait qu’elle n’est pas médecin et que ce n’est pas son rôle de mère que prendre la place des médecins.

Serge Hefez semble aimer reprendre les termes utilisés précédemment par les autres invités, ainsi que rebondir en usant de ruses pour faire changer de visage sur la psychanalyse. Cependant, il oscille trop vite d’un extrême à l’autre pour sembler cohérent. Par exemple, il désigne les parents comme « les premiers partenaires de leur enfant à les soigner et les élever ». Il tente de rassurer l’opinion publique en disant que désormais, la psychanalyse ne culpabilise plus les parents et en particulier les mères, il déplore que certains le fassent, mais pas ses « sérieux » collègues, les Pr Bernard Golse et Delion et quelques uns qui sont pédopsychiatres et chefs de clinique.

Il assure que ces praticiens ont une approche « intégrative » en cela qu’  « ils intègrent les données de la génétique, de la neurobiologie, de découvertes que l’on fait chaque jour sur le cortex cérébral des enfants autistes et sont donc pour une approche diversifiée et plus adaptée à à chacun des problèmes que les autistes développent au niveau sensoriel, émotionnel, moteur et des relations ».

Une première intervention d’une auditrice, Frédérique, de Seine et Marne qui a un enfant de 15 ans. Elle explique que durant 5 ans les psychanalystes qu’elle a consulté, ainsi que la thérapeute familiale ne lui ont jamais parlé d’autisme. C’est au bout de ces 5 ans que la thérapeute familiale a évoqué un diagnostic « d’ex autisme secondaire », ce qui n’existe pas. Frédérique insiste pour que l’on ne considère pas l’autisme comme une maladie mais comme un handicap. Depuis, l’enfant a été diagnostiquée Asperger. Durant ces cinq années, aucune prise en charge éducative n’a été proposée à Frédérique pour son enfant. Elle qualifie la psychanalyse comme « une aide très floue pour survivre » et a contribué bien plus au malaise familial.

C’est en se basant sur les prochaines recommandations de la HAS qui doit intervenir en mars prochain que Catherine Milcent parle de la nécessité de diagnostiquer précocement les enfants autistes et donne des repères sur ce qui sera recherché au cours de ces diagnostics, il devra intervenir avant les 36 mois de l’enfant. Elle déplore elle aussi la perte de temps de ce diagnostic qui retarde, de ce fait, toute la prise en charge de soins de l’enfant.

Serge Hefez rebondit sur le fait qu’il est très partisan des thérapies comportementales, qui donnent des « résultats spectaculaires », mais déplore aussitôt le travail « très épuisant » pour les praticiens qui devront intervenir auprès de l’enfant et mobilise beaucoup de personnel, car il faut compter un intervenant par enfant. Il insiste sur le fait qu’à coté il faut absolument composer avec une approche « plus psychodynamique » qui est la méthode pratiquée par ses confrères Bernard Golse et Delion, qui se compose d’une approche sensorielle, de psychomotricité, d’orthophonie, mais aussi d’une approche relationnelle, car « ces enfants ont tout de même un psychisme. Ce ne sont pas des robots à qui il s’agit de faire changer le comportement ».

Il enchaîne sur le packing, dont il décrit les tentatives d’y mettre fin comme scandaleuses.

Sur la demande de Guillaume Erner, il définit le packing de manière brève, comme un envelopement dans des draps humides, « de certains enfants, mais pas tous », ceux qui s’automutilent et ont une « sensorialité particulièrement intense ».

Il cite en exemple Temple Grandin et veut faire passer la « squeeze machine » pour un traitement analogue à celui du packing. Il explique que « grâce à cet enveloppement, on créé un environnement qui les contient et qui contient leurs angoisses qui donne des résultats » et assure en signant « moi je l’ai vu de mes propres yeux ».

Selon lui, « [Autisme France] est montée de façon inexpliquée au créneau et viserait à faire interdire la méthode ».

Le reportage d’Antoine Ly :

« Le P’tit Club » est un centre de loisir adapté aux enfants avec autisme (ou TED, troubles envahissants du développement). Ouvert il y a 9 ans, au coeur de Paris, il peut recevoir des groupes d’une vingtaine d’enfants, le samedi et durant les vacances. Il y a un éducateur pour deux enfants. Agés de 4 à 12 ans, ils font de l’art plastique, de la cuisine ou encore de la musique. Des activités qui ont été  adaptées à ce handicape. « Le p’tit club » est subventionné par la Mairie de Paris et la région Ile de France. Les parents ne paient que 100 euros par trimestre (soit 10% du coût réel). Ce centre de loisir c’est un endroit qui fait du bien aux enfants autistes mais aussi aux parents.

Visite des lieux avec Alexandra ROUCHOUZE, coordinatrice du centre.

Catherine Milcent intervient en souhaitant revenir sur la pratique du packing qu’elle condamne. Cependant, elle n’en donne qu’une définition trop brève (« enveloppement dans des draps froids, etc »). Elle se justifie en disant « il y a toujours eu des choses faites sur le corps de l’autre, comme la purge, la saignée, les ventouses, les cataplasmes, etc etc etc etc » (au moins 5 etc ont été dits). Elle parle du packing comme d’une « chose intolérable » que les autistes ne peuvent pas contrôler, car si « les autistes aiment à se faire chaud ou froid en jouant, par exemple avec le jet de la douche en laissant tantôt couler de l’eau chaude et froide, autant on n’a pas le droit de faire ça sur le corps de l’autre ».

Deux intervenantes se succèdent au téléphone, deux, mamans qui racontent le peu de moyens dont disposent les parents concernant la question des prises en charge. L’une d’elle, Peggy, va jusqu’à donner des chiffres et parle d’inégalité de moyens des familles qui, si elles refusent la prise en charge traditionnelle psychanalytique vont devoir payer cher, car trop peu de place dans les circuits de structures qui utilisent les méthodes comportementales. Elle parle de 4000 places pour 8000 enfants autistes de plus chaque année.

Serge Hefez récupère aussitôt, presque soulagé de cette brèche, en s’exclamant « Oui, le vrai scandale est là il n’est pas ce qu’est la psychanalyse, mais dans la pauvreté en France des centres qui peuvent mettre les moyens et qui peuvent apporter des réponses et prendre le temps, parce que c’est beaucoup d’énergie pour sortir un enfant de ses symptômes et lui permettre une socialisation. Et je rejoins le combat de ces associations ».

Guillaume Erner explique qu’il reste peu de temps et demande à Catherine Milcent de parler des nouveaux traitements qui ont été découverts.

Catherine Milcent reprend la définition scientifique de l’autisme « trouble neuro-développemental d’origine neuro-génétique ou immunitaire dans certains cas. Donc neuro-immunitaire » Elle parle des axes des recherches génétiques qui ont été faits par la communauté scientifique internationale comme le M.I.T, ainsi qu’un prix Nobel, Marc Ber (pas sûre de l’orthographe). Apparemment, pour les autismes « monogéniques », il y aurait un traitement dans un proche avenir, il est qualifié de « révolution » mais de manière « modérée », au même titre que les neuroleptiques l’ont été pour le traitement des schizophrènes.

Conclusion de Serge Hefez et sa proposition de lecture du livre de Daniel Tammet « Embrasser le ciel immense », qu’il qualifie de « merveilleux, poétique » et de « best seller » en s’extasiant sur le fait que « bientôt nous pourrons faire des multiplications à 12 chiffres en associant les couleurs bleu, jaune et rouge, grâce à lui ».

Guillaume Erner conseille, lui le livre de Scarlett Reliquet, « Ecouter Haendel ».

L’analyse du Collectif

Si cette émission avait pour objectif de se faire une opinion sur l’utilisation de la psychanalyse dans l’autisme, les échanges n’ont pas permis de permettre au public d’y voir clair. Le choix d’opposer systématiquement comportementalisme et psychanalyse est néfaste, alors même que la psychanalyse est décriée et ne fait l’objet d’aucune recommandation dans l’autisme.

Les positions de Catherine Milcent apparaissent des positions de compromis qui défendent indirectement l’institutionnalisation inutile d’un grand nombre d’enfants. Elle aurait notamment pu développer une position plus clair sur la question gravissime du packing.

Serge Hefez confirme le prototype même du psychanalyste apparaissant dans les médias et essayant de sauver les meubles d’une profession en déroute. Il est prêt à se déclarer sympathisant associatif et partisan de la thérapie comportementale à condition que cela ne soit pas « trop épuisant » pour lui et ses confrères ! Il a clairement reçu l’ordre d’être dans la compassion et de prôner de compromis (approche intégrative).

Enfin, Scarlett Reliquet montre un visage de parent particulièrement passif. Le journaliste aurait mieux fait d’inviter une association plutôt qu’un simple parent pas forcément bien informé et qui répète à longueur d’émission qu’elle n’est pas médecin.

http://www.soutenonslemur.org/2012/02/15/france-inter-service-public-autisme-la-psychanalyse-en-question/

 

24 février 2012

article publié dans Le Nouvelliste (Canada) le 23 février 2012

Études nouveau genre sur le cerveau des bébés

 
Le professeur Sylvain Sirois et la post-doctorante Julie... (Photo: Sylvain Mayer)

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Le professeur Sylvain Sirois et la post-doctorante Julie Brisson en compagnie d'un bébé qui participe aux tests.

Photo: Sylvain Mayer

Brigitte Trahan
Le Nouvelliste

Les bébés seraient bien plus malins qu'on pourrait le croire. Certains scientifiques pensent que les poupons comprennent des notions de physique, comme le principe de la gravité, de l'inertie et de la solidité. Ils seraient aussi doués en biologie, car ils savent apparemment distinguer un mouvement naturel d'un mouvement artificiel.

Une équipe de chercheurs du département de Psychologie de l'UQTR entend toutefois revoir entièrement ces conclusions en utilisant des méthodes d'observation et d'analyse différentes et plus sophistiquées que celles qui avaient mené leurs pairs à en arriver à de tels résultats au cours des dernières décennies.

C'est que les idées actuelles sur le fonctionnement du cerveau des bébés sont basées sur une approche influente depuis déjà une trentaine d'années. Il s'agissait de «méthodes expérimentales au cours desquelles on familiarise des bébés avec un événement particulier et après, on leur montre des choses qui sont peu probables.

Selon ces méthodes, si le bébé regarde plus longtemps, on présume que c'est parce qu'il est surpris et si le bébé est surpris, c'est probablement parce qu'il comprend», résume Sylvain Sirois, professeur au département de Psychologie.

Le professeur Sirois et Julie Brisson, son étudiante au post-doctorat, estiment que cette façon d'avoir analysé le fonctionnement cérébral du bébé pose des problèmes méthodologiques. «On pense que la mesure la plus commune du combien-de-temps-bébé-regarde n'est peut-être pas la meilleure pour comprendre comment le bébé traite l'information», fait valoir le chercheur.

L'idée, dit-il, n'est pas tant de critiquer les façons de faire de ses prédécesseurs que de mieux caractériser les méthodes de traitement de l'information.

Dans le laboratoire de la Chaire de recherche du Canada en neurosciences du développement cognitif, dont Sylvain Sirois est titulaire, on utilise des ordinateurs et des appareils pouvant mesurer les mouvements involontaires de la dilatation des pupilles ainsi que l'activité électrique émise par le cerveau à l'aide, notamment, d'un petit casque muni d'électrodes.

Lorsque bébé se sent de bonne humeur, bien éveillé et disposé, cette expérience d'une durée de 20 minutes, tout au plus, peut être une partie de plaisir pour lui, surtout s'il est de ceux qui ne s'objectent pas à porter un petit chapeau.

Bien assis sur les genoux de papa ou de maman, il verra défiler devant lui diverses images ainsi que des choses qui vont apparaître dans la périphérie de l'écran, des jouets, par exemple, ou des visages.

Les moyens pris au laboratoire pour mesurer les réactions du bébé ne représentent aucun risque pour le petit sujet, promet le professeur Sirois.

Ce que les chercheurs veulent savoir, c'est jusqu'à quel point un bébé a la capacité d'anticiper et combien de temps il prend pour apprendre une séquence et prévoir l'apparition de la prochaine image.

Cet intérêt de savoir comment les bébés, en général, comprennent le monde qui les entoure pourrait permettre éventuellement à la science de trouver des moyens faciles d'utilisation pour dépister des problèmes de développement du cerveau dès le berceau, donc d'intervenir plus tôt qu'on arrive à le faire présentement, explique le chercheur.

D'ailleurs Julie Brisson concentre sa recherche sur les signes précoces de l'autisme, recherche qu'elle effectue auprès de bébés à risque d'autisme dans l'espoir que le diagnostic puisse être posé à 6 mois plutôt qu'à 2 ans.

Mais pour arriver à leurs fins, le professeur Sirois et Mme Brisson ont besoin de rencontrer des bébés en tous genres, beaucoup de bébés, âgés de moins de 10 mois, incluant des bébés à risque d'autisme. Les parents intéressés à participer aux recherches avec leur bébé doivent contacter le laboratoire au 819-376-5011, poste 4258.

Le professeur Sirois tient à préciser que les mesures réalisées avec les bébés n'ont aucune valeur diagnostique. «Aucun parent ne va repartir d'ici avec une quelconque suggestion que son bébé se développe normalement ou anormalement», précise-t-il. On participe finalement pour le plaisir et l'avancement de la science.

http://www.cyberpresse.ca/le-nouvelliste/actualites/201202/23/01-4498932-etudes-nouveau-genre-sur-le-cerveau-des-bebes.php

24 février 2012

article publié dans la Tribune de Genève - Mise en abyme le 17 février 2012

Les personnes autistes ont-elles besoin de psychiatres pour se "sentir mieux" ?

Lorsqu'une question aux apparences épineuses se pose, il faut aller chercher des réponses les plus objectives possibles, afin d'éviter l'écueil des emportements émotionnels, même si ces derniers peuvent se comprendre.

Attaquée de toute part, menacée par la Haut Autorité de Santé elle-même, la psychiatrie est malmenée en France et mise au ban des approches utiles pour les personnes autistes. Est-ce raisonnable ? Les psychiatres pourraient-ils tout de même aider nos enfants à se "sentir mieux" comme ils le prétendent ? Certains, comme le Prof. Golse, parlent d'accompagner l'enfant "dans sa sortie de la bulle autistique" , sortie si traumatisante à ses yeux ...

La question mérite d'être posée, en effet. Il y a déjà des réponses à ces questions:

1/ Les personnes autistes elles-mêmes ont écrit beaucoup de témoignages, riches en enseignements. De manière quasi unanime, elles disent que le psychiatre auxquelles elles ont été à un moment ou à un autre de leur vie confronté si il ne leur a pas fait de mal (heureusement !!!), il ne leur a pas été non plus utile. Beaucoup d'aspies parlent de ce rapport comme d'une discussion souvent protocolaire et sans intérêt. Temple Grandin nous rapporte l'anedocte qu'elle appréciait les M&Mns du psychiatre et que pendant ses deux ans de consultation, sa maman avait autant enrichi le psychiatre en question que le fabricant des M&Ms. Gunilla Gerland dit même que la pensée freudienne, malgré son intérêt intellectuel, était en réalité  dangereuse pour sa manière à elle d'être.

Je pense que les personnes autistes (et j'en connais beaucoup, beaucoup, beaucoup.... n'ont besoin d'aucun transfert et de contre transfert... grand dada des psys,  pas utile pour leur manière d'être...mais pour cela il faut comprendre l'autisme de l'intérieur... Je conseille à ce sujet la lecture du livre de Hilde de Clercq, Autism within....)

2/ dans le autres pays, depuis plus de 30 ans, la psychiatrie n'est plus du tout une référence ni du tout utilisée au niveau de la prise en charge des personnes autistes. Ces dernières s'en portent-elles moins bien ? La réponse est très simple à trouver... La prise en charge éducative leur suffit amplement et leur permet d'atteindre l'automomie sociale souhaitée. Certes, il reste des efforts à faire pour mieux assurer leur vie durant les mesures d'aménagements dont elles ont besoin, mais elles n'ont en tout cas  pas besoin de psychiatres, à moins qu'à leur autisme, ce qui peut arriver comme à n'importe quel autre commun mortel,  se rajoute une maladie psychiatrique.

Il faut rester dans son champ d'action. La psychiatrie doit s'occuper de problèmes psychiatriques. L'autisme n'en est pas.

3/ La personne autiste a besoin d'un suivi psychologique. Qui dirait le contraire ? Psychologique ne veut pas dire psychiatrique !  Ailleurs ce sont des psychologues et non des psychiatres (bien plus chers... et si peu adaptés avce leurs "grilles habituelles"  de lecture) qui assurent ce suivi... et si le psychologue est bien formé à comprendre "l'autisme d l'intérieur" et donc qu'il connaît les approches éducatives...il n'y a aucun souci pour aider l'enfant.... Il y a, ailleurs, des services d'Etat entiers qui fonctionnent de cette manière... sans souci!

4/ Les familles des personnes autistes sont une force et le vrai pilier de la personne autiste. Si la famille est opposée à une prise en charge psychiatrique (ou psychodynamique), le psychiatre doit-il imposer "sa" vérité -non corroborrée - à celle de la volonté des parents ? Je ne pense pas que cela soit très judicieux ni très efficace... Je ne pense qu'on puisse aider, selon des principes propres, MALGRE les autres et surtout malgré les parents et la personne autiste elle-même.

Ainsi, dans les autres pays, depuis fort longtemps, les deniers publics ont été concentrés sur les services aux familles, sur la prise en charge précoce, sur les mesures d'intégration et d'inclusion (scolaire et professionnelle) et  sur le développement constant des approches éducatives.

Pourquoi la France ou la Romandie devraient-elles faire autrement ? Par goût du particularisme ? Par goût des dépenses publiques ? Parce qu'elle croit, envers et contre toutes les évidences, avoir trouvé un nouveau chemin, celui du compromis ? Mais ce compromis, il sauve quoi ou qui exactement ?? L'enfant ou la psychiatrie elle-même par rapport à l'autisme ?

Nous sommes heureux de voir que sous la pression des associations, qui s'appuient sur des données scientifiques,  ces vingt dernières années, les psychiatres ont fait une nette évolution dans leur propos: beaucoup (mais pas tous encore...) admettent désormais l'origine biologique de l'autisme, ils reconnaissent des erreurs dans leur relation aux familles, ils préconisent aujourd'hui l'approche multidimensionnelle (éducative, comportementale et évidemment psychiatrique), ils sont favorable à l'inclusion.... ouhaooo vraiment ils ont fait des efforts considérables.

On va leur demander d'en faire un dernier, qu'en pensez-vous ? On va leur demander de regarder ce qui se fait ailleurs, si bien, depuis longtemps. Le nombrilisme a ses limites, surtout en période de crise budgétaire.

http://miseenabyme.blog.tdg.ch/archive/2012/02/17/les-personnes-autistes-ont-elles-besin-de-psychiatres-pour-s.html

23 février 2012

article publié dans Médiapart le 22 février 2012

AUTISME et PSYCHANALYSE

 

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"L'autiste n'est pas un handicapé mental, mais un sujet au travail pour tempérer son angoisse."

http://www.radio-a.com/index.php?option=com_content&view=article&id=161&Itemid=155&13996e5e045b936f38f0dce4e9388e43=4d79eba91d2327379878c98072b01f28

Cette affirmation est extraite d'un site dédié à la psychanalyse. En cela, la phrase respecte la Classification française des troubles mentaux de l'enfant et de l'adolescent, ( CFTMEA ), qui affirme que l'autisme est une psychose, non un handicap. La science, depuis quelques années, a commencé de montrer que les origines de l'autisme sont très diverses. Souvent elles se combinent pour former un ensemble de pathologies extrêmement complexes. Celles-ci peuvent être neurologiques, génétiques (à l'heure où je vous parle, on cite le chiffre de 25 %), et/ou métaboliques, immunologiques, etc. Ces connaissances apportent les premières pierres de la compréhension des pathologies autistiques.Elles interdisent désormais toute personne honnête et sérieuse de prétendre que l'autisme est une psychose. Refuser que la connaissance soit un pilier de toute réflexion sur les autistes (ou de toute pathologie par ailleurs) est de l'ordre du mensonge et de la tromperie intellectuelle. Cette attitude de la psychanalyse est à rapprocher de celle de l'Eglise quand elle soutenait que la terre était au centre du monde alors que la science commençait de démontrer la réalité physique du mouvement des astres.

Devant ces faits (des faits, je le répète, pas des hypothèses), les parents et les personnes concernées par la prise en charge du handicap autistique réfléchissent. Ils ne décident pas de partir en guerre contre la psychanalyse parce qu'ils se sont inventés un monstre repoussant. Ils le décident parce qu'ils se rendent compte que, malgré les connaissances, des hommes et des femmes représentant la psychanalyse continuent un peu partout en France (les témoignages sont très nombreux) à ne pas voir ou accepter les progrès scientifiques, qui montrent jour après jour que les causes de l'autisme sont exogènes à toute problématique psycho-sociale. De nombreux pays ont depuis longtemps ont intégré ces connaissances dans leurs pratiques, mais la France reste à la traîne pour une raison simple. Les pratiquants de la psychanalyse sont présents dans la majorité des instances publiques de soins et les parents ont affaire à des degrés divers à leur pouvoir. Ceci n'est pas une affaire de complot, qu'on ne se méprenne pas sur le propos. Il s'agit d'une réalité que chaque parent d'enfant autiste a pu traverser d'une manière ou d'une autre, le plus souvent de manière douloureuse. Que vous alliez vers un CMPP, un hôpital de jour, un IME et j'en passe, vous rencontrez très souvent des psychologues, des psychiatres, des psychanalystes, qui prennent en charge vos enfants au nom de théories, d' idéologies antiscientifiques, nous venons de l'expliquer et nous allons continuer de le faire. Si les psychologues et les psychiatres rencontrés s'appuyaient sur des connaissances, ils ne pourraient plus inclure, d'aucune façon, l'état psychique de la mère, de la famille dans l'équation de la problématique du handicap autistique. Ils continuent de le faire, les témoignages sont légions, et cela a pour résultat des culpabilisations, des remises en cause, et partant, des souffrances familiales injustes et inacceptables. C'est exactement comme si un de vos parents contractait un virus mortel et qu'on vous désignait pour partie responsable.

Une des phrases emblématiques des psychanalystes est celle-ci : "il faut attendre que le désir de l'enfant se manifeste". Combien de fois les parents d'autistes ont entendu cette phrase ? Celle-ci découle des théories psychanalytiques et, n'ayons pas peur de l'affirmer, elle est criminelle. Elle a permis de laisser croupir des milliers d'enfants autistes sans chercher un moyen de les éveiller à la vie, à la communication, à la socialisation. Ceci est une réalité. Pas un fantasme. Quand nous avons dû choisir un premier établissement pour mon enfant, ma femme et moi, le psychiatre directeur, charmant et doucereux comme on sait souvent l'être dans la profession (je parle de témoignages vécus, pas de calomnie), fait comprendre "qu'on observera l'enfant", "qu'on sera là pour surprendre son désir", "qu'on observera ses stratégies"....etc. Ensuite, nous avons été reçus, ma femme, mon enfant et moi, par une psychologue référente pour une place dans un autre établissement. Pendant les différents entretiens, celle-ci parlait à l'enfant à trois mètres de distance et, au cours de la conversation, faisait parler sa mère de sa grossesse, de sa situation psychologique pendant ce moment ("vous aviez beaucoup de travail ?" Vous étiez surmenée ?"). Primo, cette psychologue n'avait aucune connaissance de l'autisme. Si elle en avait eu, elle se serait approché de l'enfant, en imaginant que des déficiences visuelles pouvaient l'empêcher de discriminer ses traits de là où elle était. Secundo, elle n'aurait pas posé toutes ces questions sur la vie in-utéro de l'enfant. Le vécu psychique de l'enfant, celui de la mère ou de quiconque n'a rien à voir avec la survenue de l'autisme. C'est encore plus patent pour mon fils, qui est un cas très particulier d'enfant qui a eu une enfance normale à tout point de vue et qui a basculé dans le monde de l'autisme à l'âge de cinq ans. Un grand mal épileptique s'est déclaré et l'enfant qui avait un langage choisi, qui était gai, avait des copains, suivait allègrement sa maternelle, a connu un accident neurologique majeur, qui l'a transformé en un autre être. Un enfant avec un trop petit hippocampe. Des lésions. Un tracé électro-encéphalographique anormal. Une épilepsie majeure. Ce sont des faits. A partir de ces vérités qui expliquent en partie sa pathologie, parler aux parents de l'équilibre psychique de la mère est non seulement irrecevable, non seulement antiscientifique, mais aussi indécent, intolérable et criminel.

Mais le caractère dogmatique et idéologique de la psychanalyse ne s'arrête pas là. Il concerne non seulement les causes de l'autisme, nous venons de le voir, mais aussi la compréhension des manifestations autistiques et la prise en charge des enfants, découlant de son erreur première sur les causes. Examinons d'abord les manifestations autistiques. La psychologie enseigne :

" Les caractéristiques générales de l'autisme.(...) L'enfant paraît ne pas entendre. ne pas voir, une pseudo surdi-cécité (...) un désintérêt à l'égard des personnes (adultes comme enfants) , il se comporte comme si les autres n'existaient pas. (...) Le regard est périphérique. (...) Une absence de manifestation affective. (...) Un besoin d'immuabilité. Un besoin impérieux et tyrannique de l'autiste de maintenir l'environnement immuable (...) c'est comme si l'enfant voulait annuler la temporalité et rester dans le présent immédiat immuable. Dans le cas où cela n'est pas respecté on a droit à des crises de rage. (...) Les stéréotypies (...) autour des toilettes ils ont peur quand la chasse emporte l'intérieur de leur corps (angoisse de liquéfaction). "

http://www.delapsychologie.com/article-l-autisme-infantile-et-les-psychoses-de-l-enfant-49314278.html

C'est une vision simpliste et erronée de l'autisme qui nous est donnée d'entendre là. Certains enfants vous tournent le visage pour attirer votre attention (le mien passe un temps fou à vous fixer du regard). Si les autistes se comportaient toujours comme si les autres n'existaient pas, une flopée d'entre eux ne donneraient pas la main pour marcher, ne vous donneraient pas de baisers, ne vous demanderaient pas d'un geste de s'asseoir à côté d'eux, etc. etc. Quant aux besoins de maintenir l'environnement immuable, là encore, cela ne concerne pas de loin tous les autistes, qui sur une période donnée peuvent changer plusieurs fois d'habitudes de rangement, de placement de leurs jouets, des objets usuels, etc..  Enfin, il n'est que de voir l'excitation et le sourire de mon gamin quand il tire la chasse et voir partir ses grosses crottes pour être assuré de son angoisse. Tout ceci démontre que la psychanalyse a une méconnaissance totale de la grande diversité, de la grande pluralité des désordres autistiques. En permanence, elle porte un discours sur cette prétendue psychose à coups de généralités, ou de propos péremptoires imbitables et décontextualisés.

Ce dernier point est très important et nous conduit à la prise en charge des enfants. Nous allons distinguer ici les autistes dit de haut niveau, qui peuvent exprimer d'une manière ou d'une autre leur vécu (une petite minorité) de la grande majorité d'enfants dont le handicap mental est souvent très lourd. C'est de ces derniers dont il est question ici. Face au handicap, les médecins, les parents ou les éducateurs n'ont pas de solution miracle. Il n'existe pas encore de médicaments pour soigner leurs enfants. Si la science a commencé de leur expliquer les causes des désordres autistiques, elle n'a que peu de moyens de les aider dans les myriades de difficultés auxquelles ils sont confrontés. C'est pour cette raison que de nombreux thérapeutes ont travaillé année après année à des savoirs pédagogiques, et qu'ils ont fait émergé des méthodes pour améliorer la compréhension, la communication, la socialisation, entre autres, des handicapés. De multiples pratiques ont émergé (PECS, MAKATON, ABA, TEEACH font partie des plus connues d'entre elles). L'important pour les personnes qui s'occupent d'autistes, est de savoir si ces méthodes peuvent les aider à améliorer la vie de ces handicapés. Et des milliers de parents témoignent, jour après jour, de tous les profits qu'ils en ont obtenus. Les parents et les éducateurs sérieux les appliquant ne prétendent pas que telle ou telle détient la vérité. Dans la plupart des établissements qui les introduisent, il n'est pas rare qu'elles cohabitent. La méthode PECS a permis à des enfants sans langage de communiquer par le biais des images. Quel plaisir, quelle liberté pour un enfant de se saisir d'une image de tablette de chocolat pour obtenir ce qu'il désire ! La méthode Makaton a permis à  d'autres enfants qui n'ont pas cette aptitude visuelle de communiquer par signes, copiés sur le langage des sourds-muets. Tout ceci concourt à améliorer la vie des autistes. Leur communication, leur autonomie, leur liberté, en un mot leur bien-être. Aucune méthode, aucune pratique éducative reconnue ne jette le discrédit sur une autre. Les unes ou les autres sont plus ou moins adaptées à la problématique de chaque enfant.

Illustrons très concrètement comment les savoirs pratiques aident les enfants au quotidien :

L'enfant est devant sa tasse de chocolat du matin. Certains jours il boit goulument, certains autres, il reste devant elle sans agir. Heureusement que vous avez appris à initier le geste de l'enfant, en dépliant un peu son bras, ou en lui touchant juste le coude. Sans cette initiation, l'enfant partirait peut-être le ventre vide. Avec lui, votre enfant poursuit son geste et s'empare de sa tasse pour en boire une gorgée. Puis une autre...

L'enfant est assis, immobile, dans une pièce où se trouve un ballon, à quelques mètres de lui. Il ne va pas vers le ballon, il ne le cherche pas. Il reste assis dans son coin. Attendez que son désir survienne, il pourra se passer vingt ans et l'enfant ne jouera peut-être jamais au ballon. Maintenant, prenez le ballon, levez l'enfant et lancez le lui. Vous aurez peut-être la surprise de voir l'enfant se saisir de la balle et vous la retourner. Et jouer. Et sourire.

Vous avez proposé de nombreuses fois à votre enfant de jouer avec des images. Il a fini par les refuser avec violence. Mais depuis quelque temps, un éducateur vous a expliqué qu'il pouvait avoir des soucis visuels pour discriminer les images, alors vous avez fabriqué vous même, à l'aide de votre ordinateur, des images sensiblement plus grandes. Et votre enfant s'est calmé devant le jeu, puis se l'est approprié. Et l'agressivité de l'enfant a diminué. Puis elle a peut-être disparu.

Un jour, vous avez eu l'idée de faire le petit train dans toute la maison, vous êtes la locomotive et votre enfant le wagon. Vous avez essayé de multiples façons de jouer. Changer de cadence. Avancer en balançant. Et votre enfant a peut-être émis ses premiers rires. Une chose merveilleuse à entendre et qui est le gage d'un moment heureux.

Pour aider votre enfant à être plus autonome, l'ergothérapeute vous a appris a positionner le haut et le bas d'un pyjama pour en faciliter sa préhension par l'enfant. De fil en aiguille, votre enfant parviendra peut-être à s'habiller seul un jour.

On peut écrire un livre d'exemples. Une bibliothèque. Pour démontrer que seuls les éducateurs, les parents, seuls tous ceux qui vivent au contact des enfants autistes et ont acquis des savoirs-faire divers et variés sont à même de comprendre et d'aider les enfants à vivre la meilleure existence qui leur est possible de vivre.

Devant cet ensemble complexe de questionnements et de réponses, la psychanalyse ne s'embarrasse pas de nuances :

"pour les méthodes comportementales et cognitivo-comportementales la source du changement est située pour l’essentiel entre les mains de l’éducateur, secondé par les parents ; en revanche pour les méthodes qui prennent en compte la subjectivité, il s’agit de stimuler et d’accompagner une dynamique du changement inhérente à l’enfant. Les méthodes psychodynamiques font le pari d’une responsabilité du sujet qui peut conduire jusqu’à son indépendance

Jean-Claude Maleval " (professeur de psychopathologie et de psychologie clinique à l'université de Rennes-II)

http://laregledujeu.org/2012/02/15/8916/ecoutez-les-autistes/

NB : J'ai commenté l'article de Maleval, sur son blog. Pendant plusieur jours un message me précisait, en substance, que mon texte n'avait pas encore été contrôlé. Puis, un beau matin, c'est toute la page qui a disparu. Etonnant, non ?

Dans cet extrait nous avons un aperçu des méthodes "subjectivistes" que les psychanalystes emploient pour prendre en charge les enfants autistiques. Et après tout ce que nous avons exposé, entendre les psys parler d'une "dynamique de changement inhérent à l'enfant", "du pari de la responsabilité des enfants" comme de moyens sérieux d'aider les enfants autistes est scandaleux. L'enfant handicapé est empêché par de multiples mécanismes neuro-biologiques de vivre normalement. Pallier, contourner cette gêne, créer une dynamique de changement ne peut se faire, nous l'avons montré, qu'en apportant à l'enfant des solutions adaptées à sa situation. Les éducateurs ne font pas des paris de responsabilité, eux, ils savent qu'elle n'est aucunement en cause dans la pathologie de l'enfant. C'est une aberration et une insulte, à l'adresse de ces enfants privés de multiples libertés et capacités. Ces affirmations stériles sont typiques de tout le discours de la psychanalyse sur l'autisme. Alors que parents et éducateurs cherchent à améliorer la vie de leurs enfants en étant au plus près de la réalité vécue, les psychanalystes ont la prétention de connaître ce que vivent nos enfants dans leur intimité et le font savoir au travers un langage hermétique, supposé savant :

"Ils ne sont pas comme ils devraient être à leur âge. Ils font preuve d'un mode d'être caractérisé par un hors lien, isolé dans leur monde, un monde clos. Ils témoignent de leur indifférence dès lors que la parole ne se noue pas à l'imaginaire c'est-à-dire au corps et, dans ces conditions, le signifiant ne représente pas le sujet pour un autre signifiant. Ils vivent dans un monde différent de celui de l'interprétation et de la signification.­Pour faire advenir une position de sujet désirant, le registre du Réel, Symbolique et Imaginaire, doivent être noués. Il n'en est pas ainsi pour le sujet autiste pour qui le registre du réel est premier.Bien qu'ils soient baignés dans le champ du langage, ils sont hors discours. Tout l'enjeu, En-Je, est qu'ils puissent s'inscrire dans un lien social, qui leur soit propre et faire advenir un Je qui les représente en accueillant leurs trouvailles infimes et difficilement repérables dont ils font preuve.

Béatrice Radigois"

source : http://www.radio-a.com/index.php?option=com_content&view=article&id=161&Itemid=155&13996e5e045b936f38f0dce4e9388e43=4d79eba91d2327379878c98072b01f28

"S'il y a bien une caractéristique principale de l'autisme, qui correspond à l'étymologie du mot, c'est bien l'absence de relation avec autrui, son ignorance, son évitement, voire l'état d'agitation et de destructivité que parfois les tentatives d'entrer en contact suscitent. Si l'on entend l'Autre avec la polysémie que Jacques Lacan a donné à ce terme (Adulte tutélaire pour l'infans, Langage, Symbolique, Inconscient, altérité radicale), c'est à tout cela que l'autiste ne peut avoir accès. Pour lui, cet Autre n'existe pas car, comme l'expriment Rosine et Robert Lefort (2003), il n'est pas troué. Dit autrement, il n'y a pas de signifiant et de ce fait tout est réel (Balbo et Bergès, 2001), rien n'est symbolisé. Pour saisir ce que cela signifie, une brève explicitation est nécessaire. L'adulte tutélaire de l'enfant est inscrit dans l'ordre symbolique du Langage, est porteur d'une histoire et investit cet enfant de projets, d'attentes, de désirs; faisant donc de cet enfant qui arrive au monde (et avant même son arrivée) un être situé dans le fantasme et dans une lignée. Enfant idéal ou imaginaire, dit-on souvent, pouvant prolonger ou compléter ceux qui l'ont précédé, enfant vécu comme plénitude potentielle."

http://maurice.villard.pagesperso-orange.fr/autisme6.htm

Tout ce catéchisme ne s'appuie jamais sur la réalité observée mais sur tout un fatras de théorie sans cesse asséné par les psys avec des mots abscons, vides de sens. Disséquons ces mots : L'autisme se caractérise par "une absence de relation avec autrui, son ignorance..." On ne peut pas écouter pareille fadaise passer sans indignation. Les autistes connaissent tous des problèmes de communication, mais ils sont extrêmement variables d'une personne à l'autre. Certains autistes profonds sont à ce point empêchés de communiquer que leur regard, leur visage sont vides d'expression, et qu'ils ne peuvent établir aucune relation. Mais un grand nombre d'autistes communiquent à leur façon et ont une foule de relations. Je rencontre chaque jour des enfants très handicapés intellectuellement, qui me font des grimaces pour m'accueillir, qui me tendent l'index jusqu'à ce que j'y pose moi-même le mien en guise de contact. Mon propre enfant sans langage, avec une cognition très élémentaire, est en relation régulière avec les autres. Entre ses moments de repli, de jeu solitaire ou de stéréotypies, il cherche le regard, l'attention, de manière d'ailleurs si permanente parfois qu'elle en devient fatigante et étouffante. Mon fils aime beaucoup les câlins. Dans le même temps, certains contacts, certains touchers lui cause de l'irritation. Mon fils, toujours, aime faire des blagues. Par exemple, il vous lance le ballon assez haut pour que vous ne le rattrapiez pas et ça le fait rire. Dans certains cas, il trouve des moyens pour vous communiquer ses désirs. Ainsi, il tend un morceau de bois pour me dire qu'il a envie de faire un feu. Mais comme son handicap l'empêche de percevoir de manière complexe la relation sociale, l'altérité, il se sert (parfois) de mon corps comme d'un jouet, il malaxe mes joues, s'asseoit sur moi sans prévenir quand je lis, etc.

Nous le voyons bien, la relation à autrui est faussée, gênée par le handicap, mais, dans bien des cas, elle existe sous de multiples formes. Au lieu de partir de la réalité complexe du handicap, la seule réalité observable, les psychanalyses préfèrent leurs vieux discours idéologiques, dont les allégations sont fantaisistes, quand elles ne sont pas truffées de fausseté, nous venons de le voir. Dans le dernier extrait choisi, on le voit bien, on ne parle jamais de la vie complexe de l'enfant en relation avec le monde. Nous l'avons choisi car il représente bien tout le discours de la psychanalyse sur l'autisme. On emploie de grands mots pour dire que "l'adulte tutélaire de l'enfant est inscrit dans l'ordre symbolique de l'enfant... investit cet enfant... de désirs... faisant de cet enfant, avant même son arrivée, un fantasme... Enfant idéal ou imaginaire, dit-on souvent..." Ce discours est totalement artificiel. Il parle de symboles, de fantasmes, de désirs, d'angoisses, et leur confère chez les uns et les autres des dynamiques forgées par les théories psychanalytiques successives (Freud, Lacan, Klein, Bettelheim, etc.), auxquelles la science, n'a jamais apporté le moindre fondement mais qui au contraire, ont commencé d'être sérieusement invalidées par elle.

Nous terminerons cet exposé en évoquant le documentaire de Sophie Robert sur le sujet, intitulé "Le Mur ou la psychanalyse à l'épreuve de l'autisme". Il parle de lui-même et il reflète de manière terrible la démonstration de vacuité et de danger que représente la psychanalyse :

"Dès lors, que peuvent attendre les autistes de la psychanalyse? Les thérapeutes renommés interrogés dans le film donnent, avec une sincérité confondante, le sentiment d'être dans l'impasse. "Le plaisir de s'intéresser à une bulle de savon, répond l'un d'eux après un long silence. Je ne peux pas vous répondre autre chose." Un autre explique: "Avec un enfant autiste, j'en fais très peu. Très peu, ça veut dire quoi? Que je pose mes fesses, que je me mets à côté de lui et j'attends qu'il se passe quelque chose." Un troisième: "J'essaie d'apprivoiser l'enfant, je me tiens en retrait." Aucun ne cite la méthode du packing, pourtant basée sur des fondements psychanalytiques, mais sans doute trop décriée pour être mentionnée. Celle-ci consiste à envelopper l'enfant dans des couvertures froides et humides avec l'objectif de l'apaiser, un traitement considéré comme "barbare" par plusieurs associations."

http://www.lexpress.fr/actualite/sciences/sante/autisme-des-psychanalystes-attaquent-en-justice-une-documentariste_1052492.html

"Mais pire, on apprend que toujours selon ces professionnels, la mère reste la principale responsable de l’autisme de l’enfant (la « mère crocodile », « les dents de la mère ») de par ses pulsions psychiques incestueuses, et que c’est le « phallus du père » qui permet de l’en empêcher. Ou encore, que « mieux vaut un inceste paternel qu’un inceste maternel, parce qu’un père incestueux, ça donne une fille juste un peu débile, alors qu’une mère incestueuse ça fait un garçon psychotique »… On est à des années lumières des discours publics habituels des mêmes professionnels, qui repètent à qui veut les entendre que cela fait bien longtemps qu’on a abandonné l’idée de la culpabilité maternelle chère à Bettelheim et Mannoni."

http://www.agoravox.fr/actualites/sante/article/autisme-les-psychanalystes-dans-le-100754

Nous avons tenté, pas à pas, de démontrer que la psychanalyse n'a aucune légitimité à continuer de s'occuper de nos enfants autistes. Nous n'avons pas lancé d'anathèmes en l'air, nous n'avons pas invectivé dans la colère et dans le rejet gratuit. Nous avons argumenté précisément. Et de cette argumentation, de ce constat raisonné peut naître la colère. Celle de la science contre la croyance. Celle de l'objectivité contre celle de l'aveuglement. Que la psychanalyse raconte ses inepties à qui veut l'entendre, que chaque personne majeure décide d'y croire, c'est son entière liberté. Mais les parents d'enfants autistes continueront de se battre au nom de la raison pour qu'elle disparaisse du champ de la prise en charge publique de leurs enfants. Les superstitions, les croyances n'ont aucun droit de cité dans notre système de santé.

http://blogs.mediapart.fr/blog/camille-lefevre/220212/autisme-et-psychanalyse

23 février 2012

Publiée sur le site Lacan quotidien

PÉTITION INTERNATIONALE

POUR L’ABORD CLINIQUE DE L’AUTISME

à l’initiative de l’Institut psychanalytique de l’Enfant

(Université populaire Jacques-Lacan)

Les associations,

les professionnels impliqués à divers titres dans l’accueil, le soin et l’accompagnement des sujets autistes,

les parents dont les enfants sont accueillis en structure médicale ou médico-sociale,

les citoyens concernés, français ou non, tous signataires de cette pétition

-       demandent à ce que la psychanalyse, ses recherches et ses praticiens, cessent d’être diffamés par des allégations visant à les déconsidérer ;

-       souhaitent que les pouvoirs publics prennent en compte le souci légitime des familles, sans négliger pour autant le travail que, depuis des décennies, les équipes de professionnels accomplissent auprès des enfants et des adultes autistes dans le cadre des secteurs de psychiatrie, des consultations privées, des institutions médico-sociales. Ce travail bénéficie, dans de très nombreux cas, de la formation psychanalytique des intervenants ;

-       souhaitent que l’inquiétude des familles ne soit pas exploitée pour désigner des boucs-émissaires, ni dénigrer des professionnels engagés à promouvoir les institutions et les pratiques qui garantissent que l’enfant et sa famille seront respectés dans le moment subjectif qui est le leur;

-       considèrent qu’en France, la représentation nationale saura, dans sa sagesse, éviter de se prononcer sur un problème de santé publique qui, loin d’être négligé, est depuis longtemps pris en considération ;

-       appellent de leurs voeux la mise en place d’un plan capable d’assurer les moyens humains et structuraux nécessaires à la poursuite des soins et de l’accompagnement éducatif qu’appelle la situation singulière de chaque enfant et adulte souffrant d’autisme.

http://www.lacanquotidien.fr/blog/petition/

On pourra comparer à une autre prise de position intéressante : http://dupuiselise.canalblog.com/archives/2012/02/18/23549363.html

 

Je rappelle ma prise de position sur le sujet  (extrait) :

"Trois évidences à ne pas perdre de vue

  • L'autisme est un handicap.
  • On ne peut pas en guérir.
  • Mais la personne peut progresser à tout âge.

La Psychanalyse

La psychanalyse à mon sens peut s'adresser à des personnes en état de communiquer et de payer ... si j'ai bien compris la démarche de la plupart des fondateurs de ses différentes écoles. On doit pouvoir entrer en psychanalyse et pouvoir en sortir ... Après cela repose sur le libre arbitre de chacun ... Je crois qu'elle peut apporter un certain soulagement à des personnes en difficulté ... mais pour cela il faut qu'elles soient en capacité d'adhérer et il me paraît évident que ce n'est pas le cas de la très grande majorité des autistes.

La "prise en charge" actuelle des autistes en France, ressemble encore actuellement à une prise d'otages. Dans notre exception française (avec l'Argentine) les autistes et leur familles sont dirigés vers le secteur médico- social dont ils dépendent. Ils sont ensuite pris en charge par des équipes bien souvent formées à la psychanalyse et orientés vers un hôpital de jour (avec des variantes) où les équipes reste majoritairement formées à la psychanalyse : pataugeoire, atelier contes etc. et non tournée vers les apprentissages "la fameuse théorie de l'émergence du désir" ...
La suite on la connaît ... pas vraiment de progression attendue ... pas vraiment de progression au final et des adultes qui finissent en hôpital psychiatrique où ils n'ont pas leur place.

Les seules familles qui manifestent des velléités de se soustraire au système vont à la rencontre de nombreuses difficultés et doivent pratiquement tout organiser en libéral. Bien souvent les coûts engendrés par la démarche ne sont que partiellement remboursés. Heureusement les associations et les nouveaux outils de communication sont là pour donner la marche à suivre : Egalited est vraiment très intéressant.

Ne pas confondre défense du secteur psychiatrique et défense de la psychanalyse

La lecture de certains articles habiles amèneraient à penser que l'on voudrait éradiquer la psychanalyse du système de soin. La mobilisation est déclarée sur ce thème ... une pétition circule ...

Je ne le pense pas. Encore une fois, la psychanalyse semble pouvoir apporter un réconfort à certains patients en demande ... et propose son interprétation au mal être de personnes  en difficultés. Pourquoi pas ... Si les individus adhèrent et s'en trouve soulagés.

J'ai pu noté que ce n'était en aucun cas une science exacte et que les courants de pensée étaient multiples ... à chacun d'apprécier. Elle a d'ailleurs toujours été controversée y compris en son sein avec la naissance de différentes écoles. Théories et controverses ont jalonnées sa "construction" tant il est vrai qu'il est difficile d'interpréter l'inconscient ... Maîtres et disciples ne s'accordent pas toujours.

Cette construction théorique, intellectuelle, d'ailleurs passablement intéressante, repose essentiellement sur des études de cas.

Mais clairement, je ne pense pas que la psychanalyse soit indiquée pour encourager une personne autiste à progresser ... elle est visiblement démunie comme le montre le film "Le Mur" et les interprétations successives ont conduit à bien des dérives ... mettant notamment les Mères en accusation.

Donc ne pas confondre les psychanalystes avec les médecins psychiatres qui ont bien sûr tout leur rôle à jouer pour soigner avec leur expertise reconnue des personnes handicapées qui peuvent être soulagées par des traitements validés là encore. Rappelons que les traitements doivent être régulièrement réévalués ... les effets secondaires sur le long terme étant souvent mal connus (bénéfices/risques)."

Lire article complet => http://dupuiselise.canalblog.com/archives/2012/02/20/23525181.html

23 février 2012

"Au bout de l'impasse" Brigitte B.

au bout de l'impasseDescription sur Amazon :

"Le contenu : un diagnostic de psychose autistique a été posé sur Pierrot alors qu'il avait quatre ans. Sa mère, Brigitte, n'aura de cesse que de le ramener à la vie. Elle nous le raconte, avec force. Plus qu'un récit, ce livre nous entraîne avec elle dans son combat. Elle lutte, surmonte les obstacles avec hargne, tout en prenant le parti de suivre une analyse profonde avec un psychiatre psychanalyste tandis qu'une psychologue accompagne son fils. Nous entrons dans son monde intime qu'elle élargit en remontant à la source de ses ancêtres, un chemin parfois douloureux mais constructeur pour elle qui jusque là évoluait dans une identité floue. Son histoire lui deviendra moins énigmatique. Le jour où elle parviendra à mettre des mots sur le Secret, elle comprendra alors pourquoi son fils a éprouvé le besoin de se replier sur lui-même. Et Pierrot sortira de l'autisme... L'époque : l'histoire se passe de nos jours mais reste intemporelle dans son existence. L'écriture : bouleversante. Le combat de Brigitte habite le récit aussi sûrement que l'intensité habite la hargne. Pas de repos à la lecture, pas de répit à la vie ici narrée. Son style est vivant, direct et ne s'embarrasse d'aucune fioriture. Les mots disent les choses, qui disent les réalités, qui disent son histoire. A qui s'adresse-t-il ? La lecture est très aisée. Chacun y retrouvera au moins un peu de son histoire."

http://www.amazon.fr/AU-BOUT-LIMPASSE-Brigitte-B/dp/2746631652/ref=sr_1_1?ie=UTF8&qid=1329942289&sr=8-1

NB : Tapé Brigitte B. sur google : j'ai des pistes je vous tiens au courant avant la fin du siècle. A mon avis c'est de l'intox. Témoignage où "étude de cas intemporelle" démontrant comment il est possible de sortir de l'autisme grâce à la psychalyse de la Mère.  Pour des témoignages de parents bien réels, je vous invite à aller faire un tour sur le site d'autisme infantile ou  rejoindre Egalited sur fb (Jean-Jacques Dupuis)

23 février 2012

Ne manquez pas le spectacle "Le bal des pompiers" de Laurent Savard

Je l'ai vu avec mon épouse il y a quelques mois à Paris : rire et émotion assuré !

LE BAL DES POMPIERS aborde par l'humour le thème de la différence, celle de Gabin, enfant autiste et hyperactif (né le jour du fameux bal, fils de Laurent Savard, auteur et interprète du spectacle) mais aussi (et surtout) celle de tous ceux qui croisent son chemin. Pédiatre, psy, potes ... tous différents à l'insu de leur plein gré. Un spectacle salué par la critique !

"Aussi puissant et bouleversant qu'Où on va papa ? le livre de Jean-Louis Fournier (…) Autant de scènes dignes de l'émission Strip-Tease. C'est drôle, tendre, effrayant, émouvant" LE MONDE

« Laurent Savard mêle le rire à l’émotion pure (…) que l’on soit ou non concerné par le problème d’enfants différents » YouHumour

« L’un des spectacles qui fait le plus parler de lui actuellement en France (…) Ce one-man-show a d’entrée frappé fort coté critique et public. » SUD OUEST

Dans le Bal des Pompiers, Laurent Savard est accompagné au piano par Anaïs Blin (également comédienne) et mis en scène par Bruno Delahaye (réalisateur entre autres de "Livraison à domicile" avec Bruno Solo et Thierry Frémont)

Suivent tous liens utiles.

Nathalie Delacroix (Relations publiques /07.60.53.31.66)

PS: le Bal des Pompiers est un spectacle produit par la Cie Au Pied de La Lettre
(contact: Jade Lanza: 06.09.89.56.95 / www.cieaupieddelalettre.com)


http://www.bakchich.info/Le-show-ma...

http://informations.handicap.fr/art...

MAGAZINE DE LA SANTE (FRANCE 5) http://vimeo.com/21467482

http://autismeinfantile.com/ressour...

http://www.la-croix.com/Actualite/S...

http://www.sudouest.fr/2011/05/04/q...

TV5 MONDE http://vimeo.com/12679488

Toutes les lieux et dates sur facebook (colonne de droite) :

https://www.facebook.com/groups/253774646837/10150637091031838/

22 février 2012

article publié dans le monde.fr le 22 février 2012

Ni rituel psychanalytique ni réductionnisme génétique !

Point de vue | LEMONDE | 22.02.12 | 14h32   •  Mis à jour le 22.02.12 | 14h32

par Yehezkel Ben-Ari, neurobiologiste, Nouchine Hadjikhani, neuroscientifique et Eric Lemonnier, pédopsychiatre

Les débats homériques en cours sur les causes de l'autisme laissent perplexe toute personne un tant soit peu informée sur la réalité de cette maladie. Des conflits idéologiques, forts éloignés de la réalité médicale et biologique, semblent fleurir particulièrement dans l'autisme. Il convient de rappeler quelques faits qui ne sont pas contestables.

1. L'autisme est une maladie précoce qui prend naissance le plus souvent pendant la grossesse. On trouve plus de neurones dans certaines régions cérébrales des enfants autistes. La prolifération cellulaire ayant lieu exclusivement in utero chez l'homme, cette preuve ne peut être contestée. L'autisme est une maladie du développement cérébral avec la formation très tôt de réseaux neuronaux aberrants qui rendent difficile la communication des enfants autistes dès leur plus jeune âge.

2. L'autisme a parfois une origine génétique, mais l'environnement joue un rôle crucial. On a pu identifier des mutations génétiques dont l'expression chez l'animal cause des malformations et un "comportement autistique". Ces mutations, qui ont un impact sur la formation de connexions entre cellules nerveuses, entraînent dans le cerveau de l'embryon un cercle vicieux avec des effets délétères sur les régions atteintes.

3. Des études épidémiologiques montrent une bonne dizaine de facteurs de type environnementaux ayant un rapport avec l'autisme. Ainsi, une étude danoise des corrélations entre autisme et complications à la naissance montre plus de soixante facteurs périnataux liés à l'autisme, y compris une présentation anormale du bébé lors de la naissance, des complications de type ombilicale/placentaire, une détresse foetale, une lésion ou un trauma néonatal, une naissance multiple, une hémorragie maternelle, une naissance en été, un faible poids à la naissance, une petite taille pour l'âge gestationnel, une malformation congénitale, des difficultés de nutrition, une anémie néonatale, une incompatibilité ABO (les trois groupes sanguins) ou de type rhésus.

La probabilité d'avoir un enfant autiste augmente de façon significative quand deux facteurs sont réunis. Des toxiques tels que les métaux lourds et les pesticides ont aussi une incidence sur l'expression de la maladie. En résumé, l'autisme est une maladie développementale multifactorielle.

4. Une malformation cérébrale est un phénomène "biologique" qui ne nage pas dans l'éther et ne se guérit pas avec des mots. Parler de la responsabilité de la mère et de vouloir guérir les rapports avec son enfant fait fi de cette réalité biologique. Par exemple, l'ocytocine - une hormone libérée pendant la naissance et l'allaitement joue un rôle certain dans l'attachement mère-enfant. Imaginons que cette hormone marche moins bien chez une mère et son enfant ; va-t-on l'accuser d'en être responsable et va-t-on guérir ce rapport difficile avec des mots ou plutôt avec l'hormone déficiente ? Il faudrait rappeler que même les aspects affectifs qu'affectionnent les psychanalystes ont par essence un substratum biologique. La prétention des psychanalystes de guérir cette maladie avec des séances de psychanalyse ne tient pas, car on ne peut pas ignorer la biologie. Le manque de fondement scientifique de cette branche et le fait qu'elle s'affranchit du minimum de preuves statistiques auxquelles sont astreints tous ceux qui veulent développer des traitements est inacceptable.

De plus, non seulement les preuves d'une quelconque amélioration sont toujours attendues, mais de plus la méthode provoque des dégâts en culpabilisant les mères et en faisant prendre du retard à l'enfant pendant que celui-ci est privé d'une éducation qui pourrait l'aider à se développer. A l'autre extrême, le réductionnisme génétique procède d'une simplification abusive qui, tout en dédouanant les mères de leurs responsabilités, ne tient pas compte des facteurs environnementaux.

On a pu identifier des centaines de mutations associées à l'autisme, dont plusieurs sont aussi à l'origine d'autres maladies neurologiques. Il y a donc plusieurs gènes pour une même maladie et plusieurs maladies pour un même gène montrant la difficulté du diagnostic et rendant une thérapie génique illusoire. Cette double OPA sur une maladie et des parents dont le courage mérite plus de respect et d'admiration n'a pas lieu d'être. Cette maladie et son traitement posent un problème redoutable aux chercheurs, qui doit être abordé avec pragmatisme et sérieux. Les parents rapportent souvent avoir vécu la prise en charge de leur enfant comme une épreuve, d'une part par la culpabilisation maternelle qu'elle engendre, mais surtout en proposant une hiérarchie des priorités, souvent sans prendre en compte les objectifs essentiels d'autonomie et d'intégration. Les parents ont souvent à juste titre le sentiment d'être dépossédés de leur fonction parentale, incapables qu'ils seraient de faire des choix pour leur enfant.

Il faut avoir le courage de dire que cette maladie ne va pas être guérie au sens où on l'entend avec une aspirine. Des méthodes différentes peuvent permettre d'améliorer le quotidien des parents, tant mieux, c'est déjà cela ! La guéguerre entre droite et gauche n'a pas lieu d'être ici, marier la gauche avec la psychanalyse est aussi simpliste que prétendre que les approches comportementales sont de droite. Commençons par comprendre comment se construisent ces réseaux aberrants, comment réduire leurs effets nocifs sur les réseaux voisins et, surtout, comment arriver à réduire tout cela le plus tôt possible, et on aura avancé.

Cessons de promettre la guérison miraculeuse à partir d'un gène ou d'une molécule qui effacera les séquelles des malformations développementales. C'est en bloquant ces activités aberrantes avec des outils pharmacologiques que les promesses les plus sérieuses sont en cours de développement. En attendant, une approche à la carte sans menu fixe et sans hégémonie s'impose, mais elle doit être basée sur des méthodes qui ont fait leurs preuves.


Yehezkel Ben-Ari, neurobiologiste, président de l'association Vaincre l'autisme ; Nouchine Hadjikhani, neuroscientifique, membre du conseil scientifique de Vaincre l'autisme et Eric Lemonnier, pédopsychiatre au CHU Brest

http://www.lemonde.fr/idees/article/2012/02/22/ni-rituel-psychanalytique-ni-reductionnisme-genetique_1646803_3232.html

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