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"Au bonheur d'Elise"
6 novembre 2018

Il n’appartient ni à l’Inspecteur d’académie, ni au médecin scolaire de décider de la suspension de la scolarité d’un enfant ...

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6 novembre 2018

Mardi 20 novembre 2018 À 20.50 - Le monde en face -> Documentaire "extra-ordinaires"

 Communiqué publié sur France 5

Communiqué du 29 octobre 2018

Télécharger la version PDF MARINA CARRERE D'ENCAUSSE

LE MARDI À 20.50
LE MONDE EN FACE
Extra-ordinaires
france 5

Documentaire

mardi 20 novembre 2018 À 20.50
extra-ordinaires

Ils sont autistes, trisomiques : tous bousculent nos convictions et notre indifférence. Tous choisissent de ne plus se taire, de ne plus laisser les autres parler pour eux. Ce sont de vrais pionniers du vivre ensemble. C'est leur histoire.

 

Laura vient de fêter ses 23 ans. Elle est hôtesse d’accueil. Un emploi qu’elle a mis 5 ans à décrocher, luttant sans cesse contre les préjugés. Laura a quelque chose en plus, un chromosome, elle est trisomique.

Et cette histoire n’est pas seulement la sienne. Trisomiques ou autistes, ils sont 700 000 à vouloir vivre comme les autres. Depuis 2005, la loi handicap leur donne les mêmes droits que tout le monde. Et pourtant ils sont encore trop souvent invisibles. 

Eloise a 13 ans. Autiste asperger, elle impose sa différence avec humour. C’est une collégienne presque comme les autres.  

Aymeric a 17 ans. Diagnostiqué autiste sévère à l’âge de 3 ans, condamné par la médecine à vivre dans le silence, il est aujourd’hui apprenti paysagiste.

Magalie découvre à 38 ans qu’elle est autiste asperger, peu de temps après le moment où son fils Julien est diagnostiqué autiste sévère. Aujourd'hui elle se bat pour deux.

 

70’ - Un film de Sarah LEBAS - Réalisé par Sarah Lebas, Damien Vercaemer et Damien Pasinetti - avec la voix de Lambert Wilson - production Caméra subjective / les films du Huitième jour avec la participation de France Télévisions

 

le documentaire est suivi d'un débat présenté par Marina Carrère d'Encausse.

- Laura, 23 ans, atteinte de trisomie, hôtesse d'accueil (participe au documentaire)

- Héloïse, collégienne, autiste asperger, en classe de 3ème, (participe au documentaire)

- Sophie CLUZEL, Secrétaire d'Etat chargée des personnes handicapées.

- Samuel LE BIHAN, acteur et auteur de Un bonheur que je ne souhaite à personne, père d'une petite fille Angia, 7 ans, autiste-

- Elizabeth Tchoungui, mère d'un petit garçon autiste Asperger de 9 ans, Alexandre, qui publiera le 14 novembre prochain chez Flammarion Le jour où tu es né une deuxième fois

6 novembre 2018

La Place de l’animal dans le développement de l’enfant - Colloque 10 décembre 2018 Cité des Sciences et de l'Industrie à Paris

6 novembre 2018

Élaboration de recommandations pour le suivi somatique des patients atteints de pathologie mentale sévère

 

Élaboration de recommandations pour le suivi somatique des patients atteints de pathologie mentale sévère

Having a mental illness has been and remains even now, a strong barrier to effective medical care. Most mental illness, such as schizophrenia, bipolar...

https://www.sciencedirect.com

 

Voir Publication PDF sur l'encephale :

Elaboration_de_recommandations_pour_le_suivi_somatique_des_patients atteints de pathologie mentale sévère_

5 novembre 2018

Comment signaler les cas de maltraitances sur personnes âgées et en situation de handicap ?

Depuis plusieurs années déjà des dispositifs se sont développés pour dénoncer les cas de maltraitance des personnes âgées et des adultes en situation de handicap... comme le numéro d'appel national 3977, le défenseur des droits ou encore la Miviludes. La maltraitance est aussi clairement punie par la loi.

Où commence la maltraitance ? Menacer d'une privation d'activité, est-ce du chantage, une maltraitance psychologique, ou la seule solution trouvée pour qu'une personne accepte de se nourrir ? Ces questions sont posées par la Fédération 3977 contre la maltraitance des personnes âgées et des adultes handicapés. Cette dernière a élaboré un questionnaire pour reconnaître d'éventuels signaux d'alerte.

La maltraitance revêt des formes diverses

Un groupe de travail du Conseil de l'Europe sur la violence, la maltraitance et les abus à l'égard des personnes handicapées distingue dans un rapport datant de 2002, six types d'exercice de la maltraitance :

·         la violence physique (châtiments corporels, enfermement, surmédication) ;

·         les abus et l'exploitation sexuels ;

·         les menaces et les préjudices psychologiques (insultes, intimidation, harcèlement, humiliations, Infantilisation...) ;

·         les interventions portant atteinte à l'intégrité de la personne ;

·         les abus financiers, les fraudes et les vols ;

·         les négligences, les abandons et les privations, d'ordre matériel ou affectif.

Le droit pénal pour contrer les situations de maltraitance

Face à la diversité des formes de maltraitance, les limites sont parfois difficiles à évaluer. Certains professionnels hésitent ainsi à dénoncer des cas de maltraitance (physique, psychologique, financière, médicamenteuse, par négligence ou portant atteinte à la liberté de personnes âgées ou en situation de handicap) au titre notamment du secret professionnel. Certains cas relèvent de proches aidants à domicile. La peur d'être encore plus maltraités peut aussi faire taire les victimes. La loi pourtant les protège.

En ce qui concerne, le tabou du secret professionnel, l'article 226-13 du Code pénal prévoit ainsi que "la révélation d'une information à caractère secret par une personne qui en est dépositaire soit par état ou par profession, soit en raison d'une fonction ou d'une mission temporaire, est punie d'un an d'emprisonnement et de 15 000 euros d'amende". Sauf que cette disposition a des limites détaillées dans les articles 226-14 et 434-3 également dans le Code pénal. La loi autorise donc les professionnels de santé à informer les autorités judiciaires, médicales ou administratives de privations ou de sévices.

Par ailleurs, l'article 223-6 du Code pénal précise les conséquence de la non-assistance à personne en danger : "Quiconque pouvant empêcher par son action immédiate, sans risque pour lui ou pour les tiers, soit un crime, soit un délit contre l'intégrité corporelle de la personne s'abstient volontairement de le faire est puni de cinq ans d'emprisonnement et de 75 000 euros d'amende."

Le 3977 : un numéro national dédié

Aux manettes de la plateforme téléphonique se trouve la Fédération 3977 contre la maltraitance qui s'est fixé comme objectif "d'animer et de coordonner un dispositif d'alerte sur les risques de maltraitance envers les personnes âgées et les adultes handicapés". Cette fédération est issue du rapprochement des associations Habeo et Alma France officialisé le 13 février 2014 (lire notre article).

Depuis sa création, son standard national est ouvert du lundi au vendredi de 9 heures à 19 heures. Dans la présentation de ses services, la fédération insiste notamment sur la neutralité des écoutants et le fait que l'anonymat de l'appelant peut être préservé sur sa demande. Côté organisation, elle précise fédérer "78 associations présentes dans la plupart des départements. Ces associations sont animées par des bénévoles. Elles prennent le relais des dossiers que leur transmet l'antenne nationale. Elles associent fréquemment à leur démarche d'accompagnement des professionnels de la santé et de la dépendance."

Le 3977 et ses antennes départementales mènent régulièrement des campagnes pour encourager les victimes, les témoins et même les auteurs à dénoncer les actes de maltraitances. Dans sa dernière campagne de communication la Fédération 3977 titre "Le courage de voir, le choix d'en parler". Elle rappelle aussi qu'au bout du fil se trouvent des professionnels qui écoutent, soutiennent et orientent les appelants.

Une fois le service contacté, tout d'abord en cas d'urgence, une orientation vers la police ou les pompiers pourra être engagée. Dans la majorité des cas, le dossier de l'appelant sera transmis à un relais départemental pour un accompagnement et un suivi de proximité. Le centre départemental se chargera ensuite de contacter la personne qui a appelé le 3977 pour l'informer des suites de sa requête. L'affaire pourra s'arrêter là si par exemple la personne souhaitait juste verbaliser un ressentiment. À l'inverse, une étude du cas complémentaire avec un suivi de terrain pourront être entamés. Le contact peut aussi être établi via son site Internet.

Le défenseur des droits : une autorité administrative

Créé en 2011, et inscrit dans la constitution, le défenseur des droits est une institution indépendante de l'État. qui a pour missions principales de défendre les personnes dont les droits ne sont pas respectés et aussi permettre l'égalité de tous et toutes dans l'accès aux droits. Toute personne physique (un individu) ou toute personne morale (une société, une association…) peut le saisir directement et gratuitement en remplissant un formulaire sur son site Internet, en demandant à rencontrer un délégué ou par courrier.

Une fois la demande posée, la première étape consiste à vérifier qu'elle relève bien des compétences du défenseur. Ensuite, pour compléter les informations données, il pourra lancer une enquête, confrontant les points de vue. La situation pourra faire l'objet d'un règlement amiable (échanges de courrier, médiation...). Il peut aussi formuler une recommandation, document par lequel il demande par écrit que le problème soit réglé et qu'une mesure soit prise dans un délai donné. Il dispose d'un droit de suite sur les recommandations qu'il prononce.

Si la discrimination est qualifiée de volontaire, elle relèvera du Code pénal. Une transaction pénale pourra être proposée. Si la personne mise en cause la refuse, le défenseur des droits procédera alors à une citation directe en déclenchant une poursuite pénale au tribunal.

Les dérives sectaires et la Miviludes

"Les promesses et recettes de guérison, de bien-être et de développement personnel sont au cœur des pratiques à risque de dérives sectaires, qu'elles émanent de groupes structurés à dimension transnationale ou de la multitude de mouvements isolés, constitués le plus souvent autour d'un gourou thérapeutique et d'une poignée d'adeptes", explique sur son site Internet la mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes). Les dérives sectaires dans le domaine de la santé représentent près de 40% de l'ensemble des signalements reçus à la Miviludes. En cas de doute, la mission peut être sollicitée pour information via un formulaire.

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4 novembre 2018

L'allocation "enfant handicapé" ne peut pas être considérée comme un salaire (pour rappel)

article publié sur France info

L'allocation reçue pour un enfant handicapé dépendant ne peut pas être considérée comme un revenu ou un salaire du parent qui l'assiste et utilise la somme. Cette somme de l'allocation reçue pour un enfant handicapé ne peut donc pas être prise en considération lors du divorce des parents pour déterminer les disparités de revenus, a jugé la Cour de cassation.

France Télévisions

Mis à jour le 06/01/2017 | 17:08
publié le 06/01/2017 | 17:08

 

La Cour de cassation a annulé l'évaluation d'une prestation compensatoire qui en tenait compte. Les juges, en appel, avaient expliqué que la mère était rémunérée par cette allocation pour l'aide qu'elle apportait à son enfant handicapé. Mais c'était une erreur, selon la Cour de cassation, car cette allocation est destinée à pallier le défaut d'autonomie de l'enfant et n'est pas une source de revenu pour sa mère.

En revanche, les rentes d'invalidité versées à un époux au titre d'un accident du travail ou en compensation d'un handicap sont des ressources prises en considération pour déterminer le montant de la prestation compensatoire qu'il doit verser ou qu'il doit recevoir, avait expliqué la Cour en octobre 2014.

La prestation compensatoire est destinée à effacer autant que possible la disparité des niveaux de vie de chacun des époux créée par le divorce et la disparition du devoir de secours entre les époux. Elle tient compte de la durée du mariage, de l'âge, de la qualification, du patrimoine et des revenus de chacun ainsi que des droits existants ou prévisibles des pensions de retraite.

avec AFP

 

3 novembre 2018

Les antipsychotiques, des traitements très mal surveillés

 

Les antipsychotiques, des traitements très mal surveillés

Fréquemment à l'origine de diabète et de troubles lipidiques, ces traitements que prennent de 0,8 à 2,7 % des Français devraient faire l'objet de contrôles biologiques réguliers. Or moins de 3 % des patients ont un suivi optimal, selon une enquête menée à partir de données de l'Assurance-maladie.

https://www.lemonde.fr

 

3 novembre 2018

Violence, humiliation sur des enfants : de la prison ferme requise pour les responsables d’un foyer dans les Bauges

article publié sur France bleu

vendredi 2 novembre 2018 à 19:03 Par Anabelle Gallotti, France Bleu Pays de Savoie et France Bleu

Deux responsables du foyer le Sapin à Jarsy dans les Bauges ont été jugés vendredi pour des faits de violence notamment à l’encontre d’enfants handicapés ou en grande difficulté sociale. La procureure a requis deux ans de prison ferme.

Photo d'illustration Photo d'illustration © Maxppp - .

chambéry

C’est le procès de la banalisation de la violence dite "éducative ou pédagogique" qui s’est déroulé vendredi au tribunal correctionnel de Chambéry. Quatre personnes étaient jugées, dont deux responsables d'une structure d'accueil pour enfants difficiles ou handicapés : le Sapin à Jarsy dans les Bauges. Les faits se sont déroulés entre 2012 et 2015. La structure a été fermée depuis.

De lourdes peines requises : deux ans ans contre les responsables de la structure

La procureure a requis deux ans de prison ferme contre la directrice du centre et le président de l'association qui gérait le centre. Le ministère public a plaidé des peines avec sursis pour les deux autres prévenus, un ancien salarié et une habitante de la structure, qui était aussi une ancienne pensionnaire. La décision a été mise en délibéré. 

La violence érigée en système 

"Un coup de pied au cul, ça n'a jamais fait de mal à personne, une fessée carabinée oui, mais pas de violence à l'état pur" - La directrice du centre

Cette femme a travaillé quarante ans auprès des enfants placés. Il s'agit d'une personne corpulente qui explique qu'elle s'asseyait sur les jeunes pour les calmer. Son président, qui lui n'est pas un travailleur social, intervenait au centre tous les week-ends. C'est lui qui a attaché un garçon de dix ans, handicapé mental, à un arbre. C'est aussi lui qui a demandé à un autre de faire le chien. 

"J'ai demandé à l'enfant de faire le chien, pour montrer qu'on pouvait créer du lien avec ces jeunes" - Le président de l'association

Avec assurance et arrogance, le président nie tout ce qu'on lui reproche : la maltraitance, les faits de violences, les humiliations. Les psychotropes distribués sans le diplôme requis. "Un dossier effrayant, des personnes abjectes" diront les avocats des enfants handicapés, placés dans cette structure.

La défense plaide des négligences des pouvoirs publics qui ont fermé les yeux . "Tout le monde savait que ces enfants étaient difficiles à gérer" s'insurge une avocate. 

"Ces enfants, on les appelle les mistigris, les incasables dans les instances chargées de leur trouver un foyer" - Une avocate de la défense

À Jarsy, la violence érigée en système faisait froid dans le dos, presque autant que le constat des défaillances institutionnelles, judiciaires et administratives qui étaient censées, aussi, protéger ces jeunes. 

3 novembre 2018

JOURNEES NATIONALES DE STRASBOURG 2018 - Fédération des CMPP

Aperçu du socle chargé de la mise en oeuvre de la politique du Gouvernement  pour l’accompagnement des enfants présentant un trouble du neuro-développement et la réalisation d’un diagnostic, un parcours de bilan et intervention précoce est pris en charge par l’assurance maladie ... c'était hier ... les 14, 15 et 16 juin 2018 (Jean-Jacques Dupuis)

affiche cmpp strasbourg 2

"Les journées d'études de la FDCMPP se déroulent à Strasbourg, en Alsace, un lieu de confluences : entre deux langues, trois pays et encore plus de cultures… Dans quel entre-deux sommes-nous, au sein des CMPP, pris entre commandes sociales et demandes singulières? Aujourd'hui, nous sommes confrontés : - Au discours qui assigne l’enfant à une nouvelle identité : « c’est un "dys- ", un "hyper-" », « c’est un enfant traumatisé », « c’est un adolescent exilé », - Aux demandes de diagnostics, de bilans « urgents », de certificats médicaux risquant de fourvoyer dans le champ du handicap des enfants dont les difficultés relèvent du soin, - A l'inflation des enquêtes statistiques multiples et des tableaux de bord à rallonges, qui ne sauraient témoigner de la diversité de nos engagements.

Entre interrogations cliniques, volontés thérapeutiques, attentes de nos partenaires, demandes des familles, nos pratiques sont mises à mal… Pour autant, notre accueil se doit de demeurer inconditionnel. Avec ces mises en tensions et ces malentendus, notre clinique, notre travail, l’histoire même des CMPP, doivent nous permettre de dialectiser ces paradoxes pour constituer un espace créatif aux confluences du social et de l’individuel, du singulier et du collectif, du thérapeutique et du pédagogique. «Et vous ? Comment faites-vous ? Quelles questions rencontrez-vous ? Comment vous projetez-vous dans les années à venir ? Comment donnez-vous place au malentendu et à ce qu’il nous laisse entendre ? »"

Pour les détails -> clic sur l'image ou lien ci-dessous

 

 

JOURNEES NATIONALES DE STRASBOURG 2018 - Fédération des CMPP

Les Journées d'études de la FDCMPP intitulées " Le malentendu, un espace de créativité " ont eu lieu les 14, 15 et 16 juin 2018 au Palais de la Musique et des Congrès de (...)

https://www.fdcmpp.fr

 

2 novembre 2018

Le travail des éducs spé est très mal rémunéré (mais ça pourrait s'arranger)

Indispensable et pourtant peu (re)connu par le grand public, le métier d'éducateur ou éductrice spécialisée est prisonnier d'une image sacrificielle entretenue par la profession elle-même.

Un mineur et son éducateur de la protection judiciaire de la jeunesse au centre éducatif fermé de Saint-Brice-sous-Forêt (Val-d'Oise), le 16 juin 2015 | Loïc Venance / AFP
Un mineur et son éducateur de la protection judiciaire de la jeunesse au centre éducatif fermé de Saint-Brice-sous-Forêt (Val-d'Oise), le 16 juin 2015 | Loïc Venance / AFP

Régulièrement, on peut lire des articles sur les rémunérations incroyablement basses des corps enseignant et infirmier français, comparés à ceux de leurs homologues de l’Union européenne ou de l'OCDE. Ils sont d’ailleurs à peu près les seuls métiers à lever le tabou français du salaire.

C'est vrai, ils sont mal payés, il ne s’agit pas de remettre en cause ce fait. Mais ce ne sont pas les seuls. Une grosse frange de la population, et en particulier celle d’une branche professionnelle pas si éloignée, l’est aussi. Un de ces secteurs qui fait que la société tient encore debout: le travail social. Comprenez les éducateurs et éducatrices spécialisées, de jeunes enfants, les assistantes et assistants de service social, etc.

Invisibilité et méconnaissance du métier

L’éducateur ou éducatrice spécialisée (ES), justement, a vu en cette rentrée 2018 son diplôme d’État (DEES) enfin reconnu de niveau II (bac +3) pour les personnes entrant en formation. Auparavant, les ES étaient reconnus au niveau III (bac +2), malgré leurs trois années d’études. La promo 2018-2021 verra donc ses diplômées et diplômés accéder à un niveau licence. Spoiler: ce n’est pas rétroactif et ça ne changera rien –pour l’instant– côté salaire. Mais tout de même, au vu des contenus de formation et du nombre d’épreuves, ce bac+3 est mérité.

Le personnel infirmier, dont la formation en alternance de trois ans est comparable dans la structure à celle des ES, a obtenu ce bac+3 dès 2009, en montrant les dents et en s’unifiant. Seulement voilà, le travail social a toujours un train de retard, qui s’explique aisément par son histoire, une forme d’invisibilité, une piètre communication de ses membres et un grand public loin d’être conquis.

Une infirmière, on peut tous et toutes en avoir besoin un jour pour une blessure. Un prof, c'est super, il réalise un travail de pédagogie essentiel auprès des enfants. Le barbu caféinomane qui papote avec des primo-délinquants, lui, il intéresse nettement moins de monde. Bon, d’accord, reconnaît-on, il faut bien des gens pour s’occuper des personnes en situation de handicap, ce n’est pas de leur faute si elles sont handicapées. Mais les autres, les «cas'soc'», les jeunes de foyer, ça coûte beaucoup à l’État, tout de même.

Il est d’ailleurs étonnant de constater que cette césure commence dès le plus jeune âge: dans les collèges accueillant des classes Segpa et Ulis, la discrimination des ados est moindre envers leurs camarades en situation de handicap qu’envers celles et ceux souffrant de difficultés scolaires et sociales.

Dans l’inconscient collectif, l’utilité sociale de l’éduc spé est toute relative, et son travail destiné à une minorité. Je ne serai jamais sans domicile fixe, ou en centre d’accueil pour demandeurs et demandeuses d’asile, je n’aurai jamais d’enfant handicapé ou autiste, je n’aurai pas un ado instable, et mes enfants, qui n’iront jamais en foyer, n’auront jamais affaire à l’aide sociale à l’enfance, pense-t-on trop souvent.

La première question est celle de la méconnaissance du métier, et de la ritournelle qui agace toutes les personnes ayant embrassé une carrière dans le travail social: «T’es éducateur spécialisé? Spécialisé en quoi?» Comme le note Jacques Queudet, ancien éducateur, formateur en travail social et auteur de Éducateur spécialisé, un métier entre ambition et repli, «le désarroi des éducateurs spécialisés est fréquent lorsqu’il s’agit d’exposer leur métier à des profanes [...]. L’adjectif “spécialisé”, censé venir nommer le secteur professionnel de “l’éducation spécialisée”, crée un malentendu en laissant penser qu’il s’agit de techniques spécifiques au regard d’un public particulier».

«C’est l’histoire du “sale boulot”... Les éducs sont chargés de prendre en charge ce qui pose souci à la société, ceux qu’on ne veut pas voir.»

Jacques Queudet, ancien éducateur et formateur en travail social

Les ES peuvent travailler pour un employeur public (collectivités, État) ou privé (association loi 1901), auprès de publics variés (enfants, ados, adultes, en situation de handicap ou non), en foyer de protection de l’enfance, en établissement médico-social (troubles du comportement, autisme, déficience intellectuelle, visuelle, auditive, polyhandicaps...), en centre d’accueil de demandeurs d’asile, en pédopsychiatrie, en établissement pénitentiaire pour mineurs, en milieu ouvert (visite à domicile sur décision administrative ou de justice), en service d’éducation spéciale et de soins à domicile, en établissement et service d’aide par le travail, dans les Maisons départementales des adolescents, en maison d’accueil spécialisée auprès d’adultes dépendants, etc.

«C’est un métier qui a une mauvaise visibilité à l’extérieur, il n’y a pas de représentation de la multiplicité des postes et des domaines, rappelle Jacques Queudet. C’est l’histoire du “sale boulot”... Les éducs sont chargés de prendre en charge ce qui pose souci à la société, ceux qu’on ne veut pas voir.»

Faible rémunération, engagement maximum

Alors évidemment, les salaires de ces quelque 100.000 travailleurs et travailleuses de l’ombre en France n’intéressent personne, pas même elles et eux. Ni prof, ni infirmière, ni policier, ni ersatz de parent, mais tout de même un peu tout ça à la fois, l’éduc spé fait son boulot en silence, sans rechigner –ou seulement auprès de ses semblables. Les ES affectionnent ce métier qu'elles et ils ont choisi, mais qui ne rémunère pas à la hauteur de leur engagement. D'autant que la mobilité est risquée, car il est possible de perdre son ancienneté.

Le salaire des ES est régi par la «Convention 66»(1), plutôt bien dotée en vacances, maigre en salaire, lente en augmentation, et qui a pris un centime en sept ans. Prenons l’exemple d’une éducatrice d’internat débutante, en foyer, qui travaillera jusqu’à 23h, commencera à 6h ou 7h, et sera aux côtés du public week-ends et jours fériés, soirées de réveillon comprises. Elle touchera moins de 1.500€ net, et uniquement grâce à la prime d’internat.

Au bout de quelques années, nombre d'ES arrêtent de travailler dans cette voie, face au rythme épuisant et au double quotidien à gérer, chez soi et au foyer. En foyer, l'ES se confronte à toutes sortes de situations difficiles: pathologies relevant parfois de la psychiatrie, violences, tensions, troubles du comportement et de la personnalité, troubles autistiques, difficultés relationnelles, carences éducatives, déficit d’affection et d’attention, pathologies du lien, énurésie et encoprésie, actes délinquants, prostitution –mais aussi, heureusement, à de grands moments de bonheur et de complicité.

Il faudra environ quinze ans à notre éducatrice, si elle tient le choc, pour parvenir à toucher 2.000€ net. La panacée, comparé au salaire des éducateurs et éducatrices en «milieu ouvert», qui se déplacent à domicile, à l’école, auprès des partenaires, et ne font pas d’internat (2).

Un ou une ES d'action éducative en milieu ouvert (AEMO), qui travaille dans le cadre de la protection de l’enfance, sur décision du juge des enfants, et qui va suivre des enfants et ados en danger en venant régulièrement au domicile familial, ne perçoivent que 1.300€ net en début de carrière. Ajoutons qu'elle ou il a environ trente mineurs et mineures à suivre, se déplace loin en milieu rural, n’hésite pas à étirer ses horaires le soir pour que les parents se rendent disponibles et cumule de lourdes responsabilités, en étant presque la seule garantie qu'il n'arrive de fâcheux à ces enfants auxquels l'ES rend visite toutes les deux ou trois semaines. Ce chanceux ou cette chanceuse touchera 1.500€ net au bout de six années.

«Certains stages ne sont même pas pourvus, et je reçois moins de CV pour un poste. Le salaire peu attractif, les responsabilités, la charge de travail, ça joue.»

Un directeur de service d’AEMO

Le milieu ouvert avait pourtant la cote auprès des étudiantes et étudiants en travail social, comme le résumait Jacques Queudet: «Le milieu ouvert, une position haute dans le métier, basse dans la division du travail [...]. Les éducateurs travaillent plus fréquemment en binôme avec un psychologue, donc un cadre, se rendent dans le cabinet du juges des enfants, voient policiers et enseignants, etc. Ils se nourrissent des professions environnantes pour leur propre valorisation [...]. C’est une “position ascendante linéaire”, une ambition de positions plus élevées symboliquement qu’économiquement» –il vaut mieux, car ladite ambition ne se trouvera certainement pas dans le salaire.

Depuis quelque temps, un directeur de service d’AEMO observe une érosion des demandes pour le milieu ouvert: «Avant, c’était la ruée vers les stages et les postes en AEMO. Aujourd’hui, certains stages ne sont même pas pourvus, et je reçois moins de CV pour un poste. Le salaire peu attractif, les responsabilités, la charge de travail, ça joue.»

Le milieu ouvert perd de son prestige, mis K.O. par des conditions de travail pour le moins rébarbatives, mais reste haut placé dans la hiérarchie des publics «préférés» des ES. Il reste plus valorisant de travailler en milieu ouvert et en protection de l’enfance plutôt qu’auprès de personnes handicapées.

Position sociale paradoxale

Le manque d’intérêt du grand public pour les salaires des travailleurs et travailleuses sociales tient également à une représentation inconsciente du métier, liée à la pensée judéo-chrétienne et partagée par la profession elle-même, qui repose sur les valeurs humanistes –l’aide, le partage, le don.

De nombreux écrits ont accolé les réflexions de l’anthropologue Marcel Mauss sur le don et les postures adoptées dans le travail social. Ce métier, «qui dispose d’un héritage équivoque puisqu’il repose dès le départ sur des valeurs religieuses (don de soi, amour de l’autre, vocation) qui seront ensuite laïcisées», comme l'écrit Jacques Queudet, pourrait-il prétendre à être mieux considéré du point de vue salarial? Ne serait-il pas choquant, voire un peu honteux, de payer davantage ces pros du don de soi?

Dans Le lien d’accompagnement, entre don et contrat salarial, le professeur de psychologie Paul Fustier explique que, «de tradition, en France tout au moins, l’activité salariée est soupçonnée, elle est “fécalisée”, elle sent mauvais». L’acceptation –toute relative– du métier d’ES, cet énergumène qui aide des gens qui n’ont qu’à s’en sortir tout seuls, est peut-être à ce prix: celui d’un petit salaire. Car cette acceptation ne se transformerait-elle pas en grommellement collectif si les ES venaient à gagner davantage?

Ce «décalage entre l’image que les éducateurs spécialisés veulent renvoyer d’eux-mêmes et la façon dont ils sont identifiés dans la société» persiste. L’ambivalence que les éducs spé entretiennent avec le caractère vocationnel du métier les maintient dans le bas du panier salarial, tout en espérant être dans le haut du panier sociétal. Finalement, ce que cherche les personnes évoluant dans le travail social, c’est la reconnaissance.

«Les étudiants partent du postulat qu’on ne fait pas ce métier pour l’argent. Ce n’est pas dans la “culture” du métier.»

Un formateur en école de travail social

«Presque un tiers des enquêtés entrent dans ce métier dans l’espoir d’une reconnaissance sociale. Ils perçoivent l’engagement auprès des plus démunis comme une valeur capable de leur garantir une position haute, sinon dans la hiérarchie sociale, du moins sur l’échelle des valeurs reconnue positivement par la société», a observé Jacques Queudet lors de ses recherches. Et malgré les écueils, les ES ont des raisons d'y croire: tacitement, furtivement, elles et ils sont assimilés à la classe dominante, sur le plan intellectuel.

Une drôle de position sociale, déjà relevée par la sociologue Jeannine Verdès-Leroux en 1978: elle notait que l’action du travail social est «exercée par une fraction dominée, mais objectivement intégrée sur le plan culturel et moral à la classe dominante [...] et disposant, dans la limite de son mandat, d’une autorité déléguée sur les couches dominées».

Le salaire est peut-être le dernier bastion qui empêche la travailleuse ou le travailleur social de devenir transfuge de classe et qui le remet à sa juste place, dans sa posture de personne dominée elle aussi, souvent issue de la petite classe moyenne. D’ailleurs, remarque un formateur en école de travail social, «les étudiants partent du postulat qu’on ne fait pas ce métier pour l’argent. Ce n’est pas dans la “culture” du métier. Et la grille [de la convention 66] est fixe, elle empêche d’éventuelles négociations» –ce qui explique que la question des rémunérations ne soit jamais abordée dans les écoles de travail social.

Mais ce professionnel va même plus loin: «Aujourd’hui, de plus en plus de nos étudiants sortent de la précarité. Alors le salaire, il leur paraît bien. Ils se disent même qu’ils ne sont pas les moins bien lotis. Les moniteurs-éducateurs, les surveillants de nuit sont plus mal payés. Les éducateurs sont plus enclins à maintenir des climats sociaux sereins qu’à se battre pour revaloriser leurs salaires.»

Absence de mobilisation

De fait, l'ES ne revendique pas. L’image de l’éduc spé gaucho et contestataire est valable au cas par cas, dans son microcosme, mais ne peut faire groupe. «Les pratiques très différenciées des éducateurs font qu’ils ont du mal à s’unifier. On relève une incapacité à s’organiser en tant qu’association, donc à défendre leurs propres intérêts. Ce déficit d’identité se paye», résume Jacques Queudet.

Un postulat toujours d’actualité: force est de constater que l’éducateur ou l'éducatrice spécialisée a aujourd’hui intériorisé une posture sacrificielle et développé une acceptation tacite de ses conditions de travail délétères, au détriment de sa fibre sociale et militante. À moins que son militantisme ne soit en réalité un mythe, une construction patiente et tenace des esprits due à un discours de révolte au monde, à des engagements et valeurs finalement davantage morales que visibles sur le pavé.

Les récentes manifestations d’éducs spé, pour alerter sur les conditions de travail en protection de l’enfance, se sont faites en comité réduit et n'ont été que peu médiatisées. Les grèves sont brèves, peu nombreuses.

D'abord parce que L’ES en protection de l’enfance ne va pas réussir à fédérer ses collègues du médico-social, à les rallier à sa lutte. Mais surtout parce que, dans le travail social, on hésite à manquer à son «devoir» trop longtemps. Il reste de l’héritage judéo-chrétien la culpabilité d'abandonner les personnes que l’on doit accompagner, de faire grève, de lâcher son poste, de se mettre en arrêt –ou même de ressentir de l'épuisement. Ou bien cette obstination au travail est-elle une forme de résistance subversive face au cynisme des puissants?

Quoiqu’il en soit, si le corps de métier n’arrive pas à s’unir pour mieux accompagner les bénéficiaires, comment pourrait-il engager une bataille sur ses salaires? Là où le gouvernement a mis en place une prime pour le personnel enseignant de REP+, il est inenvisageable pour tout le monde ne serait-ce que d’y penser pour les ES.

Il est à parier que ce qui est établi continuera d’être et que rien ne bougera –ni les conditions de travail, ni la reconnaissance sociale et salariale– si les éducs spé ne se décident pas à revaloriser leur métier, en premier lieu dans leurs esprits. Oui, il s'agit d'un beau et noble métier, et non, il ne mérite pas d’être sous-payé.

Les ES contribuent à maintenir une société digne de ce nom, plus humaine, qui tâche de prendre en compte chacun et chacune de ses membres. Et il n’y a pas lieu de rougir à vouloir continuer à le faire dans des conditions décentes.

1 — La Convention Collective du 15 mars 1966 est la convention collective nationale du travail des établissements et services pour personnes inadaptées et handicapées. Elle s’applique aux établissements du secteur social et médico-social, et concerne plus de 80% des établissements. Certains d'entre eux sont sous «Convention 51», un peu plus avantageuse en début de carrière pour ce qui concerne le salaire. Retourner à l'article

2 — Nous incluons ici les ES d’action éducative en milieu ouvert (un suivi de la famille sur décision de justice), d’aide éducative à domicile (un contrat entre la famille et le conseil départemental), de la prévention spécialisée (autrefois appelés éducateurs et éducatrices «de rue», qui travaillent dans les quartiers populaires et vont au contact de la population et des jeunes) et les services d’éducation spéciale et de soins à domicile. Retourner à l'article

1 novembre 2018

Neuroéducation et neuropsychanalyse : du neuroenchantement aux neurofoutaises | Ramus méninges

 

Neuroéducation et neuropsychanalyse : du neuroenchantement aux neurofoutaises | Ramus méninges

Version pré-publication d'un article à paraître dans Intellectica. Introduction Dans une expérience devenue classique, des explications d'un phénomène psychologique ont été jugées par les participants plus convaincantes et plus satisfaisantes lorsqu'elles étaient accompagnées d'une mention de régions cérébrales (et ce particulièrement lorsque ces explications étaient incorrectes) (Weisberg, Keil, Goodstein, Rawson, & Gray, 2008).

http://www.scilogs.fr

 

30 octobre 2018

Toupi -> Conseils en cas de contentieux de la sécurité sociale et de l'aide sociale

29 octobre 2018

Vidéo. Neymar Jr. et Handicap International s'engagent pour l'éducation des enfants handicapés

 article publié sur l'ADN

27 octobre 2018

La scolarisation des élèves en situation de handicap

 

La scolarisation des élèves en situation de handicap

La loi du 11 février 2005 pour l'égalité des droits et des chances, la participation de la citoyenneté des personnes handicapées a permis des avancées majeures dans la politique de scolarisation des élèves en situation de handicap. Le service public d'éducation doit veiller à l'inclusion scolaire de tous les enfants, sans aucune distinction.

http://www.education.gouv.fr

 

27 octobre 2018

Paris : un chauffeur de bus demande à tous ses passagers de descendre pour permettre à un handicapé de monter

article publié sur France info

Le chauffeur a voulu punir les passagers qui refusaient de faire de la place au fauteuil.

L\'incident s\'est déroulé dans le 17e arrondissement de Paris.L'incident s'est déroulé dans le 17e arrondissement de Paris. (LOIC VENANCE / AFP)

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franceinfoFrance Télévisions

Mis à jour le 24/10/2018 | 20:22
publié le 24/10/2018 | 20:01

 

"Terminus, tout le monde descend." Un chauffeur de bus parisien a demandé, jeudi 18 octobre, à tous ses passagers de quitter le bus pour laisser la place à une personne en fauteuil roulant, rapporte le HuffPost. Selon l'intéressé, qui a raconté la scène sur Twitter, le chauffeur a pris cette décision radicale parce que "personne ne bougeait".

 

Contacté par le HuffPost, l'homme explique que les faits se sont déroulés dans le 17e arrondissement de Paris. "Personne n'a voulu bouger malgré la rampe d'accès. En voyant cela, le chauffeur de la RATP est vite intervenu. Il s'est levé et a dit : 'Terminus, tout le monde descend'. Les gens sont sortis, en râlant pour certains", raconte cet homme atteint de sclérose en plaques.

L'homme en fauteuil a ensuite été autorisé à monter. "Il nous a dit que le fauteuil roulant, 'tout le monde pouvait en avoir besoin un jour'", poursuit-il. Un geste civique salué sur les réseaux sociaux, où l'histoire est devenue virale.

26 octobre 2018

Sophie Cluzel : «On ne devra plus prouver tous les 4 ans qu’on est handicapé !»

article publié dans Le Parisien

>Société|Propos recueillis par Elsa Mari| 25 octobre 2018, 10h15 | MAJ : 25 octobre 2018, 22h27 |15
Sophie Cluzel, secrétaire d’État auprès du Premier ministre, chargée des Personnes handicapées. LP/Frédéric DUGITpicto exclusif

Droits à vie, accès à la culture… La secrétaire d’Etat Sophie Cluzel détaille les mesures annoncées ce jeudi matin par le Premier ministre lors du comité interministériel du handicap.

Dans une interview exclusive au « Parisien »- « Aujourd’hui en France », Sophie Cluzel révèle ce jeudi que les personnes handicapées auront le droit de voter et de se marier sans l’accord d’un juge. Elle détaille maintenant les autres mesures annoncées ce jeudi en comité interministériel du handicap.

Le Premier ministre a annoncé l’attribution de droits à vie. En quoi consiste-t-elle ?

 

Sophie Cluzel. Beaucoup l’ignorent mais aujourd’hui, lorsqu’on est handicapé en France, il faut le prouver ! Tous les quatre ans, on doit revenir chez son médecin, avec de nouveaux certificats médicaux, des bilans répétés. C’est une moulinette administrative insupportable alors que dans la plupart des cas, le handicap est avéré et, malheureusement, n’évoluera pas. Pour ces cas, on a donc décidé l’attribution de droits à vie. Le renouvellement de ce dossier permet de percevoir l’allocation adulte, qui concerne 1,1 million de Français ou d’obtenir la reconnaissance de qualité de travailleurs handicapés. On va alléger leur vie, leur accès à l’emploi. Les maisons départementales spécialisées (MDPH) qui s’occupent de les aider pourront se concentrer sur leur accompagnement. Ce décret sortira avant la fin de l’année.

Que ressentent les familles lorsqu’elles doivent prouver leur handicap ?

De l’incompréhension et de la colère ! On préférerait que l’on s’intéresse à des sujets plus importants pour nos enfants. Retourner chez le médecin, tous les quatre ans, est même humiliant. On a envie de dire, oui, je le sais que ma fille est trisomique, oui, je le sais que mon fils est autiste, aveugle. Pourquoi toujours nous le rappeler ? Aidez-nous plutôt à trouver une école, que ma boulangerie soit accessible en fauteuil. Ma fille (Ndlr : Sophie Cluzel est la maman de Julia, jeune fille trisomique de 22 ans) me dit souvent : Ils n’ont pas encore compris que j’étais trisomique ? Ça n’a pas changé, pourtant. Et il n’y a pas que Julia ! Chez certaines familles, cette pression administrative génère de la détresse. C’est violent et inutile.

Vous allez également rendre plus accessible la culture et le sport. Comment ?

C’est un chantier que nous avons commencé l’an dernier. On améliore la formation dans les conservatoires, on labellise des musées qui développent des audioguides, qui garantissent des conférences en langage des signes. On rend plus visibles les centres sportifs qui sont accessibles aux personnes handicapées.

Et concernant l’emploi ?

Les dix sites Internet les plus visités du service public, comme Pôle emploi, la CAF, sont accessibles à tous, aux déficients visuels et auditifs. On a aussi créé le « 114 », l’équivalent du « 15 » ou du « 17 », un numéro d’urgence dédié aux sourds. Les jeunes personnes handicapées seront encouragées à faire la journée de défense et citoyenneté (NDLR : journée d’appel) y compris s’ils vivent en établissements spécialisés. Une des nouvelles mesures, c’est aussi l’accès aux soins rendu difficile à cause d’un système de couverture sociale affreusement compliqué. On fusionne toutes les aides et les personnes handicapées auront un reste à charge bien inférieur. Nous allons également revoir l’intégralité de la liste de matériels à rembourser, comme les fauteuils roulants. On veut les mêmes droits pour tous !

25 octobre 2018

Déficiences intellectuelles : quand la génétique s’en mêle

article publié dans The Conversation 9 octobre 2018, 18:16 CEST

Objectif : lever la zone d'ombre sur les déficiences intellectuelles. Gift Habeshaw / Unsplash, CC BY-SA

Cet article est publié dans le cadre de la Fête de la Science 2018 dont The Conversation France est partenaire. Retrouvez tous les débats et les événements de votre région sur le site Fetedelascience.fr.


Les déficiences intellectuelles (DI) représentent un ensemble de pathologies affectant le développement du cerveau et concerneraient 1 à 2 % de la population générale, soit 600 000 à 1,2 million d’individus en France, posant un véritable problème de santé publique.

En 2016, un rapport issu d’une expertise scientifique collective au sein de l’Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale (Inserm) a souligné l’importance des enjeux concernant le dépistage, le diagnostic et l’état des connaissances sur les DI, et propose une série de recommandations et de propositions pour une meilleure prise en charge des patients et pour une organisation des passerelles entre soin et recherche.

Notre équipe de recherche basée à l’Université et au CHRU de Tours (iBrain, Inserm U1253), travaille sur les causes génétiques des DI, depuis le recrutement et l’examen clinique des patients jusqu’à l’analyse des gènes et des conséquences des mutations sur le développement neuronal. Grâce à des projets collaboratifs nationaux via les filières de santé AnDDI-Rares et DéfiScience, ainsi que des réseaux de recherche nationaux (HUGODIMS) et européens (GENCODYS), ces travaux ont permis d’obtenir de nouvelles avancées génétiques et moléculaires permettant de mieux comprendre les causes biologiques des DI.

Une constellation de gènes qui illustre la grande variabilité clinique

Les plus fréquentes et les plus connues des maladies génétiques avec DI sont la trisomie 21 et le syndrome de l’X fragile. Cependant, avec l’avènement des nouvelles technologies de séquençage haut débit de l’ADN qui permettent de décoder nos 20 à 25 000 gènes, l’architecture génétique des DI s’est révélée de plus en plus complexe, avec une grande hétérogénéité car des mutations ont été identifiées dans au moins 700 gènes. En outre, chacun de ces gènes concerne un nombre limité d’individus. L’identification de la cause d’une DI chez un patient est donc difficile mais est primordiale pour le conseil génétique.

Notre équipe a participé à un projet collaboratif international soutenu par l’Europe intitulé GENCODYS (Genetic and epigenetic networks in cognitive disorders). En regroupant l’expertise de cliniciens et chercheurs fondamentaux, ce projet rassemblant 16 équipes a produit des travaux de recherche majeurs et pionniers sur l’identification de nouveaux facteurs génétiques dans les DI (plus de 60 gènes découverts), et sur la caractérisation de mécanismes moléculaires affectant la morphologie et l’activité des synapses, ces sites de communication entre les neurones essentiels pour assurer une activité cérébrale fonctionnelle.


Schéma d’une synapse : lieu de connexion entre deux neurones. Fotolia, CC BY

Certaines de ces anomalies génétiques ou chromosomiques peuvent également causer différents troubles neuro-développementaux comme les troubles du spectre de l’autisme (TSA), la schizophrénie, et les troubles du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH). On parle alors de comorbidité génétique.

En combinant des approches d’analyse de l’ADN et de mesure de l’activité du cerveau par électroencéphalographie chez des patients porteurs d’une mutation identique mais présentant une DI ou un TSA, nous avons récemment mis en évidence que cette variabilité clinique pouvait être expliquée par la contribution d’autres gènes, et être associée à une activité cérébrale distincte. Cette étude, publiée en 2016 dans Molecular Psychiatry, a permis de proposer un modèle intégré pour étudier les comorbidités génétiques retrouvées dans les DI et les TSA, et a démontré que des réseaux neuronaux distincts peuvent être impactés.

Les synapses glutamatergiques, des acteurs majeurs dans les DI

La formation des synapses et l’activité neuronale représentent des processus fondamentaux pour l’établissement des fonctions cognitives et de communication, ainsi que pour l’apprentissage et la mémoire. L’organisation structurale et la dynamique fonctionnelle des cellules neuronales, impliquant notamment l’activité synaptique, sont particulièrement touchées dans les DI.

Notre équipe étudie notamment les 1 200 gènes qui permettent la production de protéines localisées dans les structures synaptiques des neurones stimulés par le glutamate, neurotransmetteur (molécule chimique libérée par un neurone pour stimuler un autre neurone) majoritaire au sein du cerveau. Ces synapses glutamatergiques sont particulièrement touchées, sur les plans morphologique et fonctionnel, par des mutations situées dans ces gènes et associées à différents troubles neuro-développementaux.

Des analyses fonctionnelles sur des cellules neuronales permettent de modéliser le rôle normal et pathogène des mutations d’un gène candidat pour déchiffrer les mécanismes physiopathologiques perturbant le développement du neurone.

Cette stratégie nous a permis de découvrir la fonction d’un nouveau récepteur dont le gène, PTCHD1 (Patched Homolog Domain 1), est porteur de mutations chez des sujets présentant un trouble neuro-développemental (DI et/ou TSA). Ce travail, publié dans le journal Molecular Psychiatry en collaboration avec l’équipe du docteur Yann Hérault à Strasbourg, a révélé que la protéine PTCHD1 est un nouvel acteur dans les synapses glutamatergiques et a décrit que son inactivation chez la souris entraîne des modifications de la structure et de l’activité de ces synapses au niveau de l’hippocampe, une région du cerveau majeure pour la mémoire et l’apprentissage.

Ces travaux ont défini une nouvelle « maladie » des synapses (ou synaptopathie) causée par la déficience du gène PTCHD1. La compréhension des mécanismes physiopathologiques qui sous-tendent les DI est une étape essentielle pour proposer des stratégies thérapeutiques.

Des progrès essentiels pour des perspectives thérapeutiques

L’intégration des données de séquençage de l’ADN avec une caractérisation exhaustive de l’impact que des mutations découvertes dans les gènes codant les protéines synaptiques ont sur le développement neuronal, est une stratégie pertinente pour envisager le développement de nouvelles approches thérapeutiques.

Dans ce contexte, notre défi actuel consiste à combiner l’identification des défauts dans les protéines synaptiques associées aux DI avec la compréhension des mécanismes moléculaires responsables de leur physiopathologie.

Par ailleurs, la caractérisation de bio-marqueurs spécifiques, génétiques et métaboliques, constitue un enjeu majeur en santé publique et une priorité dans la recherche biomédicale sur les DI. Notre participation dans un projet collaboratif inter-régional soutenu par la Fondation Maladies Rares et le Groupement Interrégional de Recherche Clinique et d’Innovation (GIRCI) Grand-Ouest va prochainement débuter et utilisera des stratégies dites « multi-omiques » visant à améliorer le diagnostic de formes rares de DI.

25 octobre 2018

CIH : les 10 mesures annoncées par Edouard Philippe

article publié sur Handicap.fr

Résumé : Le 2ème Comité interministériel du handicap du quinquennat Macron réunit les ministres concernés à Matignon le 25 octobre 2018. 10 principales mesures sont annoncées ou confirmées par Edouard Philippe.

Par , le 25-10-2018

Le 2ème Comité interministériel du handicap qui se tient à Matignon le 25 octobre 2018 a pour credo « Gardons le cap, changeons le quotidien ». Il réunit les ministres concernés par ce sujet autour d'Edouard Philippe. Le gouvernement a promis des mesures qui devraient simplifier le parcours administratif des personnes handicapées. Dans un communiqué, il expliquait vouloir faire « un point d'avancement sur les chantiers engagés depuis un an et ceux à venir : accéder à ses droits plus facilement, s'épanouir de la crèche à l'université, accéder à un emploi et travailler comme les autres, vivre chez soi et se maintenir en bonne santé et être acteur dans la cité. » Après que les ministres se sont réunis dès 8h15, Edouard Philippe a pris la parole devant la presse pour dévoiler les dix mesures de ce nouveau CIH, certaines déjà annoncées, d'autres inédites, qui viennent en complément des deux « chantiers phares », l'école et l'emploi.

Les 10 mesures du CIH 2018

1. Attribution à vie des principaux droits aux personnes dont le handicap n'est pas susceptible d'évoluer favorablement : l'allocation adulte handicapé, la reconnaissance de qualité de travailleur handicapé, la carte mobilité inclusion (article en lien ci-dessous).
2. Droit de vote inaliénable des personnes majeures sous tutelle.
3. Droit de se marier, se pacser ou divorcer, sans recourir à l'autorisation judiciaire, pour les personnes majeures sous tutelle (article en lien ci-dessous).
4. Garde d'enfants facilitée par un bonus inclusion handicap dans les crèches et la majoration du complément mode de garde pour les assistantes maternelles.
5. Attribution de l'allocation d'éducation de l'enfant en situation de handicap jusqu'aux 20 ans de l'enfant ou pour la durée des cycles scolaires (article en lien ci-dessous).
6. Couverture santé améliorée par la refonte des dispositifs d'aide à la complémentaire santé (fusion de la CMU-C et l'aide au paiement d'une complémentaire santé).
7. Accès aux soins facilité par la révision de la liste des produits et prestations remboursables et la clarification des modalités de prise en charge des soins en ville et en établissements médico-sociaux.
8. Gratuité ou accès aux tarifs sociaux dans les transports publics pour les accompagnants des personnes handicapées.
9. Obligation d'installation d'un ascenseur dans les immeubles collectifs neufs dès le 3e étage.
10. Soutien renforcé aux nouvelles technologies au service de l'autonomie et de la communication des personnes.

Les sujets qui fâchent…

En amont de cette réunion, les associations, rappelant que les personnes handicapées sont particulièrement touchées par la précarité, ont mentionné d'autres sujets jugés prioritaires. Le CDTEH (Comité pour le droit au travail des handicapés et l'égalité des droits) a dressé une liste des « questions qui fâchent » mais auxquelles ce CIH n'a pas répondu.  
– La désindexation de l'AAH, comme de l'ensemble des pensions et retraites, au moment où l'inflation repart.
– Le gel du plafond pour les allocataires de l'AAH en couple.
– La suppression programmée du Complément de ressources de l'AAH, au détriment des plus handicapés.
– La suppression de la prime d'activité pour certains pensionnés d'invalidité.
– La hausse des frais de tutelle, suite au désengagement de l'État.
– La baisse des aides au logement qui ne sera certainement pas compensée par la baisse des loyers.
– L'article de la loi ELAN qui prévoit de limiter le nombre de logements immédiatement accessibles dans la construction neuve.

Une CNH en régions

Sophie Cluzel en profite pour annoncer que le gouvernement a fait le choix de « décliner la Conférence nationale du handicap 2018/2019 sous la forme de plusieurs événements territoriaux » (article en lien ci-dessous). La secrétaire d'Etat au handicap part du principe qu'il « faut partir des initiatives territoriales, des expériences locales, de la vraie vie, des gestes du quotidien singuliers et universels qui contribuent, à la prise de conscience pour démontrer que c'est possible ».


 

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Sur Handicap.fr

24 octobre 2018

L'Observatoire national des aides humaines | Handéo

 

L'Observatoire national des aides humaines | Handéo

Cette méthode favorise la structuration et le développement de recommandations adaptées à partir d'une réflexion collective associant une pluralité de points de vue sur les actions à développer et à valoriser au regard des contraintes et des enjeux, parfois en tension, entre aides humaines, domicile et handicap.

http://www.handeo.fr

 

24 octobre 2018

Les droits des personnes handicapées au menu de CIH prévu le 25 octobre 2018

 

Résumé : Sophie Cluzel promet de "changer la donne" pour les familles touchées par le handicap. Des annonces sont prévues le 25 octobre 2018 lors du Comité interministériel du handicap, portant notamment sur la simplification des droits.

Par , le 23-10-2018

Le gouvernement tiendra le 25 octobre 2018 à Matignon le deuxième Comité interministériel du handicap (CIH) du quinquennat, devant aboutir à des annonces sur la "simplification" des droits pour les personnes handicapées. Initialement prévu le 9 octobre, ce rendez-vous annuel qui réunit tous les ministres pour aborder la politique en matière de handicap avait été annulé en raison du remaniement ministériel. Selon la secrétaire d'État en charge des Personnes handicapées, Sophie Cluzel, "l'angle prioritaire" de cette réunion présidée par le Premier ministre Édouard Philippe sera "la simplification et l'amélioration de la vie des personnes" handicapées.

Changer la donne

En lançant le 22 octobre 2018 une concertation relative à "l'école inclusive" (article en lien ci-dessous), Mme Cluzel a précisé à quelques médias, dont l'AFP, que des actions pour "améliorer" les démarches en matière d'attribution d'un accompagnant scolaire (AESH) et pour "désengorger" les Maisons départementales des personnes handicapées (MDPH), par lesquelles passent toutes les demandes d'aide ou de prestation, devraient par exemple être annoncées. Déjà début octobre, dans un discours prononcé devant la Fondation paralysie cérébrale, Mme Cluzel avait déclaré qu'il y aurait "au CIH, des mesures importantes pour changer la donne pour les familles". Disant avoir "entendu les témoignages sur la complexité administrative, sur la nécessité en permanence de devoir prouver son handicap pour avoir droit à une compensation", elle avait précisé que le gouvernement se dirigeait également vers "l'attribution de droits à vie pour des handicaps avérés".

Inspiré du rapport « Plus simple la vie »

Les mesures devraient être très largement inspirées d'un rapport du député LREM Adrien Taquet et du membre du Conseil économique, social et environnemental (Cese) Jean-François Serres, remis à Édouard Philippe en mai (article en lien ci-dessous). Ce rapport fleuve de 113 propositions, intitulé "Plus simple la vie", prônait notamment une "simplification du système d'aides" pour éviter aux personnes handicapées "des démarches répétitives et complexes et mieux accompagner pour éviter les ruptures de parcours et de droits". Il préconise notamment de conférer l'allocation d'éducation de l'enfant handicapé (AEEH) et l'allocation adulte handicapé (AAH) "sans limitation de durée" aux personnes dont le handicap n'évoluera pas positivement. Pour les bénéficiaires de l'AAH "à vie", la reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé (RQTH) et la Carte mobilité seraient également attribuées "automatiquement et sans limite de durée". Le Premier ministre avait à l'époque estimé que certaines mesures pourraient être "mises en oeuvre rapidement".

Fin août, le gouvernement a nommé une nouvelle secrétaire générale du comité interministériel du handicap, Céline Poulet, dont le rôle est de "coordonner l'ensemble des actions menées en faveur des personnes handicapées" (article en lien ci-dessous).


 

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