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"Au bonheur d'Elise"
16 mai 2018

Urgence handicap : dépôt de plainte contre l'Etat français

article publié sur Handicap.fr

Résumé : Des associations déposent une réclamation collective devant le Conseil de l'Europe pour faire condamner l'Etat français pour violation des droits fondamentaux des personnes handicapées.

Par , le 15-05-2018

 

Exil en Belgique, loin de sa famille pour Ryad, 21 ans. Difficulté pour André à se soigner par manque d'accessibilité aux cabinets médicaux. Impossibilité de trouver un appartement adapté pour Olivia, 28 ans, paraplégique. 5 000 euros de reste à charge pour le fauteuil de Ricardo. Eliane et Jean-Luc, démunis face au handicap psychique de Manon, 28 ans, qui a fait plusieurs tentatives de suicide. Des familles à bout ? Des droits bafoués ? Face à cette situation critique pour de nombreux Français touchés par le handicap, le Forum européen des personnes handicapées et Inclusion Europe, soutenus par un collectif de cinq associations françaises (APF France Handicap, CLAPEAHA, FNATH, Unafam et Unapei), tous handicaps confondus, déposent, en mai 2018, une réclamation devant le Conseil de l'Europe pour faire condamner l'Etat français pour « violation des droits fondamentaux des personnes handicapées ».

Une situation dégradée

L'Etat français, signataire de textes internationaux qui l'engagent, est en effet responsable de l'accès pour chaque citoyen handicapé aux droits les plus fondamentaux. Or, ce collectif constate que, contrairement aux principes énoncés par ces conventions, un « retard considérable a été pris depuis des années » et juge que « en 2018, les personnes handicapées voient leur situation sociale profondément impactée et se dégrader ». Plusieurs carences majeures sont identifiées. « Le défaut de propositions de l'Etat français » laisse les personnes handicapées privées de leurs droits d'accès à des services spécialisés, à des aides personnelles mais également au logement et aux soins. Elles sont davantage exposées à la pauvreté et, in fine, exclues de la société. Les familles, qui doivent assumer l'accompagnement de leur proche handicapé, sont, quant à elles, fragilisées socialement ; leurs droits à une protection sociale ne sont pas respectés, selon ce collectif. « Je suis sollicité en permanence pour m'occuper de son hygiène, de ses repas, de son ménage, de son linge, explique Olivier, frère de Sébastien, en situation de handicap psychique. Bref, j'ai dû réduire mon temps de travail et mon salaire. »

Vraie priorité du quinquennat ?

Dans ce contexte, ce collectif réclame « une politique coordonnée, transversale et d'évaluation des besoins des personnes handicapées ». Il poursuit : « Un plan d'urgence doit être développé par l'Etat français pour leur assurer un accès égal et effectif aux services sociaux, aux soins, au logement, ainsi qu'à des aides à l'autonomie. » Un an tout juste après son élection, il rappelle que le gouvernement actuel avait promis de faire du handicap une priorité. « Les associations représentant les personnes handicapées et leurs familles attendent de lui un plan d'action à la mesure de la situation d'isolement et de détresse des personnes handicapées en France », affirme son communiqué.

Procédure de réclamation collective, c'est quoi ?

Cette procédure vise à améliorer la mise en œuvre effective des droits garantis par la Charte sociale européenne dédiés à tous les citoyens européens et impose des obligations juridiques européennes à la France. Le Comité européen des droits sociaux a confirmé avoir reçu cette réclamation. Selon son secrétariat, il va désormais "notifier le gouvernement de ses questions" avant de statuer sur la recevabilité de la réclamation, une procédure qui prend en moyenne six mois. Si elle est jugée recevable, la décision de violation ou non de la Charte sera rendue dans les 18 mois, soit courant 2020. En cas de constat de violation et si la France n'affiche pas une volonté de mettre la situation en conformité, le Comité des ministres du Conseil de l'Europe adoptera une recommandation à son attention. Un suivi sera assuré ; la France devra donner des informations sur les mesures qu'elle a prises. Dans le champ du handicap, le Comité européen des droits sociaux a déjà condamné notre pays sur les droits des personnes autistes ; des décisions qui ont directement débouché sur les différents plans autisme mis en œuvre en France depuis 2005.


 

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Sur Handicap.fr

 

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13 mai 2018

Ecole inclusive : état des lieux, réflexions et recommandations du CNCPH

 

 

13 mai 2018

« Plus les personnes handicapées seront visibles sur l’écran, plus elles le seront dans nos vies. »

article publié dans Faire-face

Le film L'école de la vie, sur le quotidien de personnes trisomiques, sera projeté hors compétition durant le festival Entr'2 marches.

La 9e édition du festival international du court métrage sur le handicap, Entr’2 marches, se déroule à Cannes, du 12 au 18 mai. Une quarantaine de films seront projetés dans la capitale saisonnière du cinéma. Entretien avec sa marraine, l’actrice et réalisatrice Chantal Lauby.

Faire-face.fr : Pourquoi avez-vous accepté d’être la marraine du festival Entr’2 marches  ?

Chantal Lauby : Parce que j’y vois des films qui me touchent. Des films qui nous permettent de dépasser les apparences. D’aller au delà des préjugés. De mieux nous comprendre ou d’admirer le dépassement de soi.

J’apprécie aussi que ce festival de cinéma soit organisé par des personnes en situation de handicap et qu’il accorde une large place aux comédiens et réalisateurs handicapés. Entr’2 marches contribue à leur émergence.

« C’est aussi la vocation du cinéma d’aider les gens à mieux vivre ensemble. »

F-f.fr : De plus en plus de films grand public abordent le sujet du handicap. Comment l’expliquez-vous ?

C.L : Je pense que cela correspond à l’évolution de la société qui accorde une place plus importante aux personnes en situation de handicap. Mais c’est aussi la vocation du cinéma d’aider les gens à mieux vivre ensemble.

Un film donne à voir ce que pensent les autres, comment ils vivent, ce qu’ils ressentent. Plus les personnes handicapées seront visibles sur l’écran, plus elles le seront dans nos vies et plus la société prendra les mesures nécessaires pour leur permettre de vivre dignement.

Je me rappelle bien évidemment du 8e jour avec Pascal Duquenne, cet acteur trisomique bouleversant, et Daniel Auteuil. Et dans les productions récentes, il y a PatientsGrand corps malade s’est inspiré de ce qu’il a vécu dans un centre de rééducation. Ou Tout le monde debout de Franck Dubosc. Et puis chaque année, Entr’2 marches propose une large sélection de très beaux courts métrages, à Cannes, durant le festival.

« Un rôle ne se résume pas à une particularité physique, psychique ou mentale. »

F-f.fr : En revanche, les personnages en situation de handicap restent très souvent interprétés par des comédiens valides…

Lire aussi

« Pour monter un film, il faut souvent confier les premiers rôles à des acteurs connus. » Comme Alexandra Lamy, dans Tout le monde debout.

C.L : Pour monter un film, il faut souvent confier les premiers rôles à des acteurs connus. Comme il y a très peu de comédiens en situation de handicap ayant acquis une notoriété suffisante, les réalisateurs font appel à des “noms”. Qui interprètent d’ailleurs très bien ces personnages, comme Alexandra Lamy dans le film de Franck Dubosc ou François Cluzet dans Intouchables.

Le cinéma ne se résume toutefois pas aux grosses productions. À Entr’2 marches, on voit de magnifiques comédiens handicapés. Les choses avancent. Doucement, mais elles avancent.

Je suis convaincue que les réalisateurs confieront peu à peu davantage de rôles à des acteurs handicapés. C’est souhaitable même si cela ne me choque pas qu’un valide interprète le rôle d’une personne en situation de handicap. Un rôle ne se résume pas à une particularité physique, psychique ou mentale [lire à ce sujet l’entretien que Grand corps malade a accordé à Faire-face.fr]C’est aussi l’histoire d’une rencontre entre un comédien et un personnage.

Pour connaître la programmation du festival, rendez-vous sur le site d’Entr’2 marches.

12 mai 2018

Lagny. Achetez des plantes et aidez les travailleurs handicapés

article publié sur actu.fr

C'est le moment de planter les massifs, les géraniums et les autres fruitiers. En allant à l'Esat de Lagny, on fait aussi une bonne action.

Publié le 11 Mai 18 à 10:01
Daphnée Brakha et Nicolas, un travailleur handicapé, accueillent les habitants du lundi au samedi. (©La Marne)

Depuis le 28 avril, tous les samedis, les habitants peuvent pousser la porte de l’Établissement et Service d’Aide par le Travail (ESAT) de la Grange aux Bois à Lagny-sur-Marne. Comme chaque année, à la pépinière, ils peuvent acheter un large choix de plantes à massifs, de géraniums, fruitiers, aromates, plants de légumes et vivaces.

Les prix varient entre 0,60 € et 5 € pour les plantes extérieures et 1,70 € jusqu’à 47 € pour les intérieures. Les achats effectués contribuent au fonctionnement de l’atelier, outil de production, ainsi qu’aux salaires et mutuelles des employés.

L’ESAT aide les personnes en situation de handicap mental et/ou psychique à se former pour décrocher un travail. « La personne handicapée bénéficie d’un accompagnement adapté à ses besoins et à ses attentes qu’il lui permet de s’épanouir, de s’insérer socialement et professionnellement. Ils ont la possibilité grâce à l’apprentissage d’un métier d’aller travailler à l’extérieur ou de rester ici. »

L’équipe des serres de l’atelier de l’ESAT accueille les clients tous les samedis jusqu’au 27 mai et du lundi au vendredi de 9 h à 12 h et 13 h à 16 h 45, 24  bis avenue Raymond-Poincaré, à Lagny.

10 mai 2018

L'homéopathie est-elle un placebo ?

 

L'homéopathie est-elle un placebo ?

L'homéopathie, ses principes et la question de son efficacité, sont au coeur cette semaine de notre nouveau programme hebdomadaire, Les Idées claires, par Nicolas Martin, et proposé par France Culture et France Info et destiné à lutter contre les désordres de l'information, des fake news aux idées reçues.

https://www.franceculture.fr

 

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9 mai 2018

Course des Héros 17 juin 2018 : SOYEZ / SOUTENEZ LES HÉROS DE CINÉ-MA DIFFÉRENCE !

 

Course des Héros 2018
Soutenez
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                 Course des héros 2017 -
                                    L'équipe de coureurs de Ciné-ma
                                    différence
Dimanche matin 17 juin 2017 à Paris

Ciné-ma différence
vous donne rendez-vous sur la ligne de départ de
la Course des Héros! 

Soyez, vous aussi, un Héros aux côtés de Ciné-ma différence
pour que le cinéma, le concert, le théâtre
soient vraiment pour tout le monde !

Nous comptons sur vous, rejoignez l'aventure !

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Et aussi, pour partager et
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9 mai 2018

Enfants handicapés : il manquerait au moins 30 000 places en établissements et services

article publié dans Faire Face

Pour avoir une place dans un établissement spécialisé, les enfants et adolescents en situation de handicap doivent parfois attendre deux ou trois ans. ©Sébastien Le Clézio

Une récente étude pointe le nombre d’enfants en attente d’une place en établissement ou service médico-social dans la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur (Paca). Faire-face.fr a extrapolé ces données au niveau national pour obtenir une estimation du nombre de places à créer afin de répondre aux besoins.

« Il y a urgence ! Mon fils a besoin d’une place dans un établissement spécialisé pour retrouver une vie sereine. » Anne Péron vient de lancer un cri d’alarme dans les colonnes de Ouest-France. Enzo, 11 ans, est scolarisé dans une Ulis, une classe accueillant des enfants handicapés dans une école de quartier, à Guipavas (Finistère). Mais « il ne rentre plus dans les apprentissages, explique-t-elle. Enzo est arrivé au bout de ce qu’il pouvait faire en école ordinaire. »

Deux à trois ans d’attente

La Maison départementale des personnes handicapées (MDPH) lui a bien notifié une orientation en Institut médico-éducatif (IME). Le problème est qu’il faut attendre « entre deux et trois ans pour obtenir une place », reconnaît la directrice de la MDPH.

Le cas d’Enzo est loin d’être isolé. Les quotidiens régionaux relaient en effet souvent les témoignages de parents confrontés à l’absence de solutions adaptées aux besoins de leurs enfants. Hors-les-murs ou, à défaut, en établissement. Faire-face.fr aussi. En juin 2017, par exemple, nous relations le cas de ces parents ayant entamé une grève de la faim.

Pas de données nationales

Mais combien manque-t-il réellement de places en établissements et, surtout, en services ? Impossible de le savoir, faute de données. La synthèse que vient de publier le Creai Paca et Corse s’avère donc particulièrement instructive. Même si elle ne porte que sur six départements. À savoir Alpes de Haute-Provence (04), Hautes-Alpes (05), Alpes-Maritimes (06), Bouches-du-Rhône (13), Var (83) et Vaucluse (84). Elle compile les résultats d’études sur l’offre et les besoins menées entre 2012 et 2016.

Un indicateur variable d’un département à l’autre

Les auteurs recensent le nombre d’enfants en attente d’une place. Un indicateur difficile à instaurer car il n’existe pas de définition unique. Ainsi faut-il prendre en compte toutes les décisions d’orientations non satisfaites ou seulement les inscriptions effectives sur liste d’attente ? Selon le type de données collectées, qui peuvent varier d’un département à l’autre, le nombre d’enfants en attente rapporté au nombre de places installées varie de 54 % dans les Alpes-Maritimes à 6 % dans les Hautes-Alpes.

Moitié plus de places nécessaires

Dans les Alpes-Maritimes, par exemple, 2 000 places sont ouvertes. Dont 40 % en services, en Sessad essentiellement, et 60 % en établissements. Et 1 068 enfants sont inscrits en liste d’attente. Autrement dit, il faudrait moitié plus de places en établissements ou en services, 54 % donc, pour satisfaire l’ensemble de la demande. Au total, sur l’ensemble de la région Paca, il manquerait entre 2 600 et 4 000 places, selon cette étude du Creai. Et en France  ?

taux-equipement-etbalissements-et-services-enfants-handicapes

Le taux d’équipements en établissements et services pour enfants varie du simple au double selon les régions.

La région Paca sous-équipée

Le Creai ne le dit pas. Osons un rapide calcul. La région Paca est sous-dotée en établissements et services. Son taux d’équipement est de 8,1 places pour 1 000 jeunes de 0 à 19 ans alors que la moyenne nationale est de 9,6. Autrement dit, si le taux en Paca était dans la moyenne nationale, le nombre de places manquantes serait, en théorie, de 18 % inférieur à ce qu’il est aujourd’hui. Soit entre 2 100 et 3 300.

Entre 30 000 et 47 000 places

Par ailleurs, la population âgée de 0 à 19 ans vivant en Paca représente un peu moins de 7 % de la population française de cette même tranche d’âge. Il faudrait donc créer entre 30 000 et 47 000 places, sur tout le territoire, pour répondre aux besoins d’Enzo et de tous les autres enfants handicapés n’ayant pas de solution adaptée à leurs besoins. Un résultat raccord avec une première extrapolation faite par Faire-face.fr sur la base de données récoltées en Vendée.

Cette estimation est certes grossière. Et ne tient pas compte de la nécessaire évolution de l’offre et de la société. Mais elle donne une idée de l’effort à fournir. Aujourd’hui, en moyenne, 2 000 places sont créées chaque année.

Un environnement à transformer

Le recours aux établissements continue à s’imposer aujourd’hui pour de nombreux parents d’enfants handicapés. Non comme une solution idéale mais parce que la vie en milieu ordinaire reste trop difficile à mettre en œuvre. Les services d’accompagnement ne sont pas assez développés. Les moyens de compensation insuffisants. Les écoles pas suffisamment adaptées, etc. Les besoins de créations de places évolueront donc en fonction de l’évolution de cet environnement. Sophie Cluzel, la secrétaire d’État chargée des personnes handicapées, affiche son intention de faire évoluer les choses. Les parents attendent des actes.

8 mai 2018

L'automatisation des contrôles menace la gratuité du stationnement pour les personnes handicapées

 

L'automatisation des contrôles menace la gratuité du stationnement pour les personnes handicapées

Les véhicules à lecture automatique de plaques d'immatriculation repèrent les automobilistes n'ayant pas réglé leur place de stationnement. Mais les titulaires de la carte européenne de stationnent qui ont le droit de stationner gratuitement, risquent de se voir infliger à tort une redevance à payer.

https://www.faire-face.fr

 

7 mai 2018

Les missions du FIPHFP - FIPHFP

 

Les missions du FIPHFP - FIPHFP

Le FIPHFP est un catalyseur de l'action publique en matière d'emploi des personnes en situation de handicap. Sa mission : impulser une dynamique et inciter les employeurs publics à agir en favorisant le recrutement, l'accompagnement et le maintien dans l'emploi au sein des trois fonctions publiques.

http://www.fiphfp.fr

 

7 mai 2018

Nuit du handicap - La rencontre est une fête !

 

Nuit du handicap - La rencontre est une fête !

Le samedi 9 juin 2018, vous êtes invités par des personnes porteuses de handicap à passer une soirée festive et conviviale, pour faire des rencontres hors du commun ! Au programme : Apéro, musiques, spectacles, témoignages, films...Les personnes handicapées révèleront leurs talents !

https://www.nuitduhandicap.fr

 

7 mai 2018

La pédagogie Montessori détournée en business nébuleux

 

La pédagogie Montessori détournée en business nébuleux

Hochets, cloches musicales, puzzles, lotos, livres... Ils sont tous labellisés Montessori. Chez Nature et Découvertes, les jouets estampillés du nom de la célèbre psychiatre et pédagogue italienne envahissent les étals. Les chaînes françaises Oxybul et La Grande Récré, différents sites marchands, les Editions Larousse ou Nathan proposent aussi leurs modèles.

https://www.letemps.ch

 

3 mai 2018

Métro : la ligne 1 labélisée pour les voyageurs handicapés

article publié sur Handicap.fr

Résumé : La ligne 1 du métro parisien vient de recevoir, en présence de 2 ministres, le label "Cap'Handéo services de mobilité", qui offre une aide personnalisée en cas de handicap mental, psychique ou sensoriel. Une 1ère dans les transports en commun.

Par , le 30-04-2018

C'est une première en France pour un opérateur de transport public, selon la RATP : la labélisation « Cap'Handéo services de mobilité » d'une ligne de métro. Ça se passe le 30 avril 2018 à Paris, sur la 1, station Franklin Roosevelt !

300 agents formés

Cette certification est délivrée par Cap'Handéo, créé à l'initiative des grandes fédérations de personnes handicapées. Sur trois ans, renouvelable, elle définit un référentiel de services dédiés à l'accueil des personnes en situation de handicap mental, psychique, auditif et visuel. Un logo affiché sur le guichet signale à la fois l'engagement des 300 agents de la ligne à apporter leur aide et des équipements adaptés. Le personnel offre ainsi un meilleur accueil de ce public à chaque étape du voyage, de la prise d'information en amont (site internet accessible, service clientèle formé) à la réalisation du trajet. Sa formation s'est faite avec l'aide de l'Unapei (association de personnes avec un handicap mental) et le comité régional de tourisme d'Ile de France. Cet accueil personnalisé leur permet de prendre en charge tout passager ayant des difficultés de compréhension, d'orientation ou en situation de stress. Cette démarche peut donc, potentiellement, bénéficier à tous. Ce matin-là, un passager non-voyant témoigne qu'il a en effet été accompagné jusqu'au quai par un agent.

Des équipements bien pensés

Côté équipements, la RATP a lancé, il y a quelques années, son programme Equisens pour faciliter le cheminement et l'orientation des personnes avec un handicap sensoriel ou cognitif. Ce programme, qui vise à améliorer l'éclairage, l'acoustique, la signalétique et l'information dans les espaces, doit être prochainement déployé dans les 368 stations et gare du réseau. C'est dans ce cadre que les équipements de la ligne 1 ont été pensés. Des boucles magnétiques sur les automates de vente de titres ont été installées. Des mains courantes ont été rallongées. Des bandes d'appel à la vigilance ont été apposées en haut des escaliers. Toutes les stations sont munies de barrières vitrées pour accéder aux wagons, évitant ainsi de chuter sur les rails. En matière de signalétique, des « hypersignes » (panneaux plus grands et donc plus lisibles) ont été conçus pour les personnes déficientes visuelles. D'autres aménagements sont en cours d'expérimentation, comme des balises sonores, en test sur deux stations, qui seront déployées à l'automne 2018 sur toute la ligne. La RATP expérimente également un système d'audioguidage, qui permet de guider le voyageur, étape par étape, dans la station.

Bientôt sur d'autres lignes

« Cap'Handéo est notre première certification de ligne totale, mais on a aussi un programme baptisé S3A (accueil, accompagnement, accessibilité) visant à aider les personnes handicapées mentales à s'orienter (article en lien ci-dessous), qui est déjà sur plusieurs lignes de métro et RER (1,10, 11 et 14 et lignes A et B du RER), a souligné la PDG de la RATP, Catherine Guillouard. Nous allons évidemment continuer nos efforts. ». L'ensemble du réseau devrait être labélisé S3A en 2020. Quant au label Cap Handéo, la régie a promis de le déployer sur d'autres lignes, notamment les 2, 10, 14 du métro et la ligne A du RER. La ligne 1 n'est en revanche pas accessible aux personnes avec un handicap moteur, contrairement à la ligne 14, la plus récente du métro parisien.

Deux ministres et une présidente

Pas moins de deux ministres, mesdames Cluzel (handicap) et Borne (transports), et une présidente de région (Valérie Pécresse, Ile-de-France) étaient présentes le 30 avril 2018, pour officialiser l'évènement. La date n'a pas été choisie au hasard puisque c'est la Journée mondiale des mobilités et de l'accessibilité. « On sait qu'il y a un dernier problème qui est celui de l'accessibilité des stations de métro (aux personnes à mobilité réduite) dans Paris, qui sont malheureusement très anciennes et profondes, a souligné Valérie Pécresse. Je sais que Sophie Cluzel travaille à essayer d'alléger peut-être les normes », a-t-elle ajouté, expliquant que les normes en matière de sécurité incendie sont plus contraignantes que dans d'autres pays européens.

Du mieux avec Paris 2024 ?

Mme Cluzel a informé qu'elle se rendrait le 4 mai à Londres « voir quelles sont les normes qui ont pu faciliter cette accessibilité, notamment lors des Jeux olympiques de 2012 ». « C'est un sujet plus difficile sur lequel nous travaillons », a ajouté Elisabeth Borne. L'accessibilité aux personnes à mobilité réduite, « au moins à certaines stations du réseau parisien, est un vrai objectif dans la perspective des Jeux olympiques et paralympiques de 2024 » (article en lien ci-dessous). Julien Paynot, directeur d'Handéo (lien ci-dessous) salue quant à lui une « volonté de favoriser l'autonomie des personnes handicapées et âgées ».
 

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Sur le web

 

2 mai 2018

Un label pour les entreprises qui embauchent les autistes

article publié dans Le Parisien

Elsa Mari
02 avril 2018, 10h44
Paris (IIe), mardi 27 mars 2018.Le café-restaurant « Joyeux » emploie des personnes autistes ou trisomiques.

Un Haut-Savoyard autiste de 39 ans a créé le premier label « autism friendly », une pastille à coller sur les murs des entreprises, à l’entrée des commerces, des restaurants qui recrutent et développent de bonnes conditions d’accueil.

Au fond d’une salle de restaurant, une serveuse, maladroite, fait tomber une boîte de cure-dents. « 246, il y en a 246 », répète Raymond, en comptant les petits bâtons dispersés au sol. Scène mythique de « Rain Man », film de 1988, cette image archétypale de l’autisme, génie des mathématiques, est restée ancrée dans les mémoires. « Nous ne sommes pas tous Raymond », corrige Sylvain Briant, dont le handicap est, lui, invisible.

Diagnostiqué autiste Asperger, il y a neuf mois, ce Haut-Savoyard de 39 ans a eu l’idée de créer le premier label « autism friendly », une pastille à coller sur les murs des entreprises, à l’entrée des commerces, des restaurants. Une façon de sensibiliser le public à ce trouble, au spectre extrêmement large, qui touche 600 000 Français. Et de mieux les intégrer.

LIRE AUSSI >Paris : ce café n’emploie que des personnes trisomiques ou autistes

« Aujourd’hui, l’écrasante majorité des adultes autistes sont sans emploi. Il y a beaucoup de bonne volonté de l’Etat, mais pas vraiment d’action concrète », déplore ce père de 4 enfants, qui a écumé 18 entreprises en seize ans malgré une kyrielle de diplômes en fiscalité et informatique. « Je n’arrivais pas à intégrer les codes sociaux, je disais toujours ce que je pensais sans tact ».

Suppression des néons, causes de crises d’angoisse

Pourtant si le cadre professionnel est adapté, beaucoup peuvent travailler. Paul Cacheux, directeur d’Urbilog, société lilloise experte dans l’accessibilité numérique, l’a bien compris. Il a d’ailleurs collé l’autocollant sur ses murs. Sa filiale « Compéthance » forme et recrute des autistes Asperger au métier de développeur informatique. « Si on convainc d’autres entreprises d’apposer ce label, on aura gagné ».

Paul a su les intégrer. Supprimé les néons criards, parfois responsables de crise d’angoisse. Ou le bruit, perçu comme une cacophonie insurmontable. Il suffisait de poser des cloisons phoniques. Une salle de repos, aussi, utile lorsque la pression monte, qu’une pause est nécessaire. Parfois, les employés dorment trente minutes, s’en vont sans saluer. Peu importe, « s’adapter, c’est les respecter », martèle Paul. Ce label légitime sa démarche.

Et si les restaurants faisaient la même chose ? Sylvain se plaît à imaginer une soirée par mois sans musique en fond sonore. Des lumières tamisées. Des horaires réservés aux autistes chez le coiffeur ou dans les supermarchés comme en Australie où les 68 magasins de la chaîne Coles leur dédient « une heure silencieuse » par semaine. Une main tendue. « Aujourd’hui, on commence à découvrir que les autistes ne sont pas que des génies ou des personnes qui se balancent et ne parlent pas, explique le professeur Richard Delorme, chef du service de pédopsychiatrie à l’hôpital Robert-Debré, à Paris. 60 % d’entre eux n’ont pas de déficience intellectuelle. Ils parlent comme vous et moi ».

2 mai 2018

La ferme où les personnes handicapées mentales et autistes ont toute leur place

 

La ferme où les personnes handicapées mentales et autistes ont toute leur place

Dans le Morbihan, l'éleveur David Guillemet, lui-même autiste, accueille des stagiaires en situation de handicap mental pour leur enseigner l'agriculture biologique et les aider à progresser vers l'autonomie et l'emploi. Ploërdut (Morbihan), reportage Ça pourrait être une ferme comme les autres.

https://reporterre.net

 

2 mai 2018

Sophie Cluzel : “Je sais ce qu’est d’être aidant familial”

article publié dans Le Figaro

Par 
Publié le 01/05/2018 à 08:00

sophie cluzel

 

 

INTERVIEW - Sophie Cluzel, secrétaire d’État du Premier ministre chargée des personnes handicapées, est la mère de Julia, 22 ans, atteinte de trisomie. Elle revient sur les mesures prévues par le gouvernement. Pour améliorer l’inclusion des personnes en situation de dépendance.

LE FIGARO.- Vous avez une sensibilité personnelle à la question de l’accompagnement des personnes en difficulté d’autonomie. Quels sont selon vous les principaux défis des aidants familiaux au quotidien?

SOPHIE CLUZEL.- C’est vrai que j’ai une sensibilité personnelle du fait de mon parcours et je sais très bien ce qu’est d’être aidant familial. Cependant, c’est aussi à l’aune de l’ambition du gouvernement d’aller vers une société plus inclusive, que le sujet des aidants familiaux est tout à fait central pour moi. Le Premier ministre a fixé le cap, celui d’une société inclusive. Or, si on veut permettre aux personnes en situation de handicap d’envisager des parcours de vie en milieu ordinaire, cela ne peut se faire sans les aidants. Pour autant nous devons être extrêmement vigilants à ce que l’inclusion ne se fasse pas au détriment de l’équilibre de vie des aidants. Car c’est bien le premier défi pour tout aidant familial: comment jouer ce rôle essentiel et continuer à avoir une vie professionnelle, pouvoir accéder aux loisirs, préserver sa vie de couple? C’est à ce défi que nous devrons répondre en développant davantage les réponses d’accompagnement à domicile, les dispositifs de répit, et en les soutenant directement via des actions de formation et en créant des espaces d’entraide, pour ne donner que quelques exemples.

Les questions de santé font partie de leur quotidien, mais quelle est leur place dans le système de santé français?

Les aidants ont une place centrale dans l’accompagnement des personnes qui sont dépendantes en raison de leur maladie, de leur handicap ou de leur âge. Ils sont neuf millions à s’investir au quotidien auprès de leurs proches et à contribuer énormément à leur bien-être et à la qualité de leur vie. Ce rôle est de plus en plus reconnu. En témoignent les dispositifs mis en place pour les soutenir, l’existence de congés spécifiques leur permettant de prendre soin de leurs proches, ou encore le nouveau formulaire de demande en Maison départementale des personnes handicapées, qui leur permet d’exprimer leurs besoins. Cependant nous avons encore du chemin à parcourir pour reconnaître les proches aidants comme de véritables partenaires des professionnels en valorisant leurs savoir-faire et leurs compétences. C’est un des axes forts de mon engagement dans ce domaine, même si je serai vigilante à ce que cela ne conduise pas à des charges plus lourdes qui pèseraient sur eux.

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Quelles sont les mesures prévues pour améliorer l’accompagnement des aidants et des aidés? Quel en est le calendrier?

En premier lieu, nous engageons un grand mouvement de transformation de l’offre médico-sociale qui devra permettre le développement des réponses d’accompagnement pour les personnes qui vivent à domicile, en offrant notamment des temps de répit pour les aidants. Nous avons lancé ce chantier ambitieux fin 2017 en partenariat avec l’Assemblée des départements de France et nous le piloterons de très près pour que des résultats concrets puissent se faire sentir rapidement. Toujours en matière de répit, le projet de loi pour un État au service d’une société de confiance, présenté en Conseil des ministres
le 29 novembre dernier, prévoit l’expérimentation d’un dispositif de relayage à domicile. Une autre priorité que nous nous donnons est de permettre aux aidants de mieux concilier leur rôle de soutien avec une activité professionnelle. Nous y travaillons avec la ministre des Solidarités et de la Santé et la ministre du Travail dans les suites du comité interministériel du handicap qui s’est tenu en septembre. Dans ce cadre nous avons confié à Mme Dominique Gillot, présidente du Conseil national consultatif des personnes handicapées, la mission de «trouver des pistes d’amélioration permettant de faciliter l’embauche et le maintien en emploi» des personnes handicapées et des aidants familiaux. Elle devra présenter ses conclusions à la fin du premier trimestre 2018 pour que nous puissions prendre des mesures concrètes rapidement. Enfin, faciliter la vie des aidants passe aussi par la simplification des démarches quotidiennes liées au handicap car ils sont souvent mis à contribution pour remplir d’interminables dossiers et formulaires. Nous avons l’ambition de simplifier considérablement les démarches liées au handicap, notamment en tirant profit du numérique. C’est ainsi que, dès cette année, un service de demande en ligne sera disponible et progressivement déployé sur les territoires.

29 avril 2018

DuoDay2018 -> Martine Leguille Balloy, députée de Vendée et présidente du groupe d'étude cheval à l'assemblée

29 avril 2018

L'absolue précarité des accompagnants

article publié dans La Dépêche

Publié le 28/04/2018 à 11:12, Mis à jour le 28/04/2018 à 11:58

Pauline Lair et Vincent Gomez lancent l'alerte. / Photo DDM, Kenan Augeard

Pauline Lair et Vincent Gomez lancent l'alerte. / Photo DDM, Kenan Augeard

Les personnels accompagnants des enfants en situation de handicap tirent la sonnette d'alarme. Hier, le syndicat Sgen-CFDT du Lot a annoncé l'envoi d'une lettre aux maires, députés et sénateurs du Lot, pour les alerter à ce sujet.

«90 % des accompagnants vivent avec moins de 700 € par mois», pointe Vincent Gomez, secrétaire départemental du Sgen-CFDT. En cause, leurs contrats. En maternelle et en primaire, les auxiliaires de vie scolaire (AVS), en contrat aidé, et les accompagnants d'enfants en situation de handicap (AESH), en CDD, travaillent 24 heures par semaine, la durée des cours. «Les enfants ont aussi besoin d'accompagnement pendant les pauses, et pour les activités périscolaires», explique Vincent Gomez. Or, un fonds existe pour aider les mairies à payer les AVS et AESH durant ces périodes. Mais, dans le Lot, aucune commune n'a réclamé cette aide.

Une évolution dans ce domaine est pourtant urgente, aussi bien pour les enfants que pour leurs accompagnants. «Beaucoup d'AVS et d'AESH sautent le repas du midi faute de moyens», se désole Pauline Lair, AESH et déléguée Sgen-CFDT. Difficile de vivre avec 700 € par mois.

La Dépêche du Midi

27 avril 2018

Loi 2005 : les paradoxes qui handicapent l'École

 

Loi 2005 : les paradoxes qui handicapent l'École - 800 000 Feignasses

À l'occasion des Assises de l'École Maternelle, je souhaite vous faire part de l'état des lieux en matière d'inclusion scolaire des élèves en situation de handicap, un " instantané " du quotidien d'un enseignant référent de la scolarisation des élèves en situation de handicap. La loi de février 2005 avec toute sa légitimité et ...

https://800000feignasses.com

 

24 avril 2018

Quelle place pour le handicap dans les médias?

 

[Colloque] Quelle place pour le handicap dans les médias?

Quelle est la place du handicap dans les médias? C'est la question que pose Charles Gardou, Anthropologue et Responsable du master "Référent Handicap" de l'Université Lyon 2. Talentéo est parti à sa rencontre pour en apprendre plus sur le colloque "Le handicap au prisme des médias: une optique inclusive?"

https://www.talenteo.fr

 

22 avril 2018

Handicap : 1ère cause de discrimination en France

article publié sur Handicap.fr

Résumé : Le Défenseur des droits a présenté son rapport annuel 2017. Loi ELAN, disparités entre MDPH, droits civiques des personnes handicapées, accessibilité du numérique... Quel bilan dressé par Jacques Toubon, notamment en matière de handicap ?

Par , le 20-04-2018

Dans son rapport 2017 rendu public le 11 avril 2018, Jacques Toubon, Défenseur des droits, a pris la parole lors d'une conférence de presse. Morceau choisis et trois questions "handicap" à Patrick Gohet, son adjoint en charge des discriminations.

H.fr : En 2017, le handicap passe en première position dans la liste des 25 critères de discrimination...
Patrick Gohet : Le handicap est longtemps resté second, derrière l'origine. En 2017, il passe en effet en première position avec 21,8 % des motifs de saisines (19% en 2016) contre 17,8 % pour l'origine (21,3 % en 2016). Et, dans la majorité des saisines, tout critère de discrimination confondu, c'est l'emploi qui est le domaine principal dans lequel les discriminations interviennent (50% des dossiers).

H.fr : Cela veut-il dire que les personnes handicapées sont de plus en plus discriminées ou qu'elles font de plus en plus souvent la démarche d'accéder à leurs droits ?
PG : Les personnes handicapées sont incontestablement conscientes d'avoir des droits renforcés depuis la loi handicap de 2005, mais aussi grâce à la convention de l'Onu. Les associations ont également joué un rôle important d'information et de diffusion de ces droits. Le Défenseur des droits a un comité d'entente handicap au sein duquel siègent les principales associations de personnes handicapées, entretient des relations étroites avec le CNCPH (Conseil national consultatif des personnes handicapées) et fait des points réguliers avec sa présidente, Dominique Gillot. Donc le fait que le handicap soit devenu le premier critère de discrimination dit certainement que notre institution est de plus en plus reconnue comme voie de recours. On ne peut pas négliger non plus l'impact de medias spécialisés, comme le vôtre, qui permettent plus facilement d'accéder à l'info. Les personnes handicapées ont de plus en plus recours à tous les moyens pour être informées.

H.fr : Toutes les personnes handicapées ?
PG : Non car il y a des personnes dont on ne parle pas, ce sont celles qui sont lourdement handicapées. Comment leur permettre de connaître et d'exercer leurs droits ? Cela nécessite un accompagnement dans le plein exercice de leur citoyenneté. D'où l'importance de la capacité juridique qui doit être reconnue pour tous. C'est là le véritable enjeu. Le Défenseur des droits a émis un rapport sur ce sujet, qui est à l'ordre du jour de nos travaux. Si l'on fait avancer l'effectivité de ces droits, c'est un progrès pour l'ensemble de la société. Je suis viscéralement attaché au fait que le corpus juridique français doit évoluer sur ce plan. Mais il faut le faire de manière très pédagogique, en tenant compte de la diversité des situations. La France est très en retard dans ce domaine alors que de nombreux pays ont mis en place un système répondant aux critères que je viens de mentionner.

Jacques Toubon s'exprime...

Il choisit comme titre de son édito : "Ne jamais détourner le regard".
"Parce que c'est là notre mission centrale : briser l'indifférence, ne pas mettre la poussière sous le tapis, refuser l'invisibilité, écouter et voir, regarder, apporter de la considération, prêter attention et éduquer pour prévenir. Cette mission se traduit dans notre travail par le fait que nous essayons de faire de l'effectivité des droits un vecteur d'égalité et de solidarité dans une société où l'on constate, à travers les réclamations, que les deux sont en recul."

Quel bilan 2017 ? Les saisines sont manifestement en hausse...
"Je suis en fonction depuis 4 ans et le Défenseur des droits a manifestement pris une place considérable dans l'opinion publique et les medias. Ce sont donc 93 000 réclamations en 2017, soit une hausse générale de 7,8% par rapport à 2016 et de presque 18% sur les deux dernières années. Il faut ajouter à ce chiffre 51 000 informations générales, des questions sur lesquelles nous ne sommes pas compétents mais pour lesquelles nous pouvons donner des pistes et apporter une assistance. Ce sont au total 140 000 demandes individuelles ou collectives qui ont été traitées."

Un Défenseur des droits mais aussi 475 délégués !
"Si le Défenseur des droits, c'est moi, nous avons aussi 475 délégués qui accueillent les réclamants dans 836 points dans toute la France. 77% des demandes ont été traitées par nos délégations territoriales. À un moment où les services publics se réduisent, c'est l'un des services de proximité les plus démultipliés."

On constate en effet un retrait du service public, notamment lié à la numérisation des démarches.
"L'humain recule dans les activités d'accueil et d'orientation à cause de la dématérialisation. La numérisation est un progrès incontestable, par exemple parce qu'elle permet d'éviter des déplacements, notamment pour les personnes handicapées ou âgées ou dans les zones rurales, mais à condition qu'elle soit accessible et qu'elle fonctionne. On ne peut pas basculer du jour au lendemain sans précaution. Un seul exemple : depuis novembre 2017, les cartes grises se font exclusivement via le Net, et on déplore un vrai bug avec des milliers de dossiers en attente."

Dans ce contexte, quelles propositions ?
"Je propose qu'il y ait systématiquement un service d'accompagnement avec une clause de vulnérabilité et que soient rendus accessibles aux personnes handicapées tous les sites publics, ce qui n'est pas encore le cas, même si le combat que nous avons mené en 2016 dans le cadre de la Loi Lemaire pour une République numérique a permis d'avoir des dispositions positives pour ce public. Mais pour les logiciels dédiés aux personnes malentendantes et malvoyantes, on est encore loin du compte. L'idée qu'on va réaliser la modernisation du service public via la numérisation est une idée fausse. Nous sommes favorables à la mise en place de maisons du service public. Ce retrait ne réduit pas la complexité des démarches, et j'ai même l'impression que le labyrinthe croit avec l'accumulation et le renouvellement des politiques de simplification."

Quelle issue pour les saisines traitées par le Défenseur des droits ?
"Dans 78% des cas, le règlement à l'amiable a donné des résultats concluants, c'est à dire que les droits de la personne ont été rendus effectifs. Nous avons également présenté 137 observations devant diverses juridictions : tribunal de la Sécurité sociale, Conseil d'État ou encore la Commission européenne des droits de l'Homme."

Le budget 2017 était pourtant en baisse...
"25,5 millions d'euros en 2017 contre 29 millions l'année précédente mais nous avons mutualisé avec les services du Premier ministre toute une série de fonctions support et avons donc pu, par exemple, faire des économies sur les loyers. Mais, en parallèle, nous avons des missions nouvelles comme la protection des lanceurs d'alerte. Cette situation financière peut donc être préoccupante car elle crée beaucoup de tensions dans le travail de nos services. J'essaie, pour le Projet de loi de finances 2019, d'obtenir des moyens supplémentaires mais je ne suis pas certain d'y parvenir."

À travers ces saisines, le Défenseur des droits dit porter un regard assez unique sur la société.
"On peut parfois recevoir jusqu'à 5 000 appels téléphoniques sur tel ou tel sujet d'actualité. Alors, bien sûr, 93 000 dossiers, c'est une goutte d'eau dans l'océan de la demande sociale mais, en même temps, cela permet de faire émerger un certain nombre de données. Ce que nous disons correspond à la réalité des rapports entre les groupes sociaux et cela permet de mesurer certains maux collectifs."

Les personnes handicapées se plaignent des disparités dans l'accès aux droits selon les MDPH...
"Il y a de grandes disparités entre des MDPH qui font un travail remarquable et d'autres où les personnes handicapées se trouvent moins bien prises en charge. Nous prenons évidemment en compte les situations de discriminations qui sont créées dans certains territoires et plaidons régulièrement devant les tribunaux administratifs aux côtés, par exemple, de familles d'enfants autistes qui n'arrivent pas à obtenir de places. Nos actions sont très concrètes. Nous n'avons pas à savoir si nos décisions font plaisir à l'un ou à l'autre à partir du moment où c'est écrit dans les textes. Il faut bien comprendre que légalité c'est faire en sorte que personne ne puisse se considérer comme indigne et donc inférieur aux autres.

La loi ELAN sur le logement prévoit une majorité d'appartements neufs dits "évolutifs" après travaux et non plus immédiatement "accessibles" aux occupants handicapés (article en lien ci-dessous).
"Cette disposition remet en cause l'accessibilité universelle posée par la loi handicap de 2005. Il va falloir en débattre car elle est totalement contraire au droit. Nous allons avoir une discussion sur cette question mais, au final, c'est la majorité parlementaire qui dira si elle est acceptable ou pas. Je défends des positions, et même si les politiques publiques ne dépendent pas de moi, j'ai une force, c'est que nul ne peut m'empêcher d'écrire et de dire ce que je veux. C'est la place que le Défenseur des droits a réussi à prendre depuis sept ans, une vigie et une voix qui est écoutée, si ce n'est entendue. Etre entendu dépend de notre obstination, et nous en avons."

Le mot de conclusion...
"Le Défenseur des droits, c'est une institution, une maison de la permanence. Il n'y a pas beaucoup de variabilité et je ne suis pas du genre girouette. Expertise, indépendance et liberté, c'est notre marque de fabrique, au service d'une mission très difficile dans le monde d'aujourd'hui. Nous avons le devoir de promouvoir les droits et libertés fondamentaux de manière universelle car il est un trésor que chaque homme et femme possède et que nul ne peut impunément bafouer qu'on appelle la dignité."

 

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