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"Au bonheur d'Elise"
9 juin 2017

Deux députés handicapés entrent au Parlement britannique

article publié sur Vivre FM

Vendredi 09 Juin 2017 - 14h33

Royaume-Uni

Deux candidats en situation de handicap ont été élus lors des élections législatives du 8 juin du Royaume-Uni. Les Britanniques ont voté lors d’élections anticipées voulues par Theresa May, la première ministre conservatrice.

Marsha de Cordova
Marsha de Cordova

C’est une femme, elle est noire et en plus, Marsha de Cordova est aveugle. C’est donc une candidate issue de la diversité qui représentera le Parti travailliste dans le quartier Battersea, situé au sud de la capitale  Avant son élection, cette élue locale  était représentante d’un autre quartier, celui de Lambeth à la mairie de Londres.

Elle a souhaité se présenter pour s’impliquer dans les discussions autour du handicap pour dit-elle faire tomber les barrières et permettre à ceux qui lui succèderont de ne plus connaître les mêmes difficultés qu’elle. C’est son principal objectif. Pour l’atteindre, elle s’appuiera sur son expérience concrète.

Jared O'Mara souhaite défendre le service public de la santé

Un autre député fraîchement élu est en situation de handicap, Jared O’Mara est un représentant du monde associatif, il a remporté l’élection à Sheffield, dans le quartier de Hallam, sous la bannière du Parti travailliste. Ce diplômé en journalisme de 35 ans travaille dans l’événementiel. Jusque là il était chargé des relations avec la presse pour une association de défense des droits des personnes handicapées.

Jared O'Mara, au centre de la photo

Il a aussi était directeur d’un lieu d’accueil et d’information à destination des personnes en situation de handicap, basé à Sheffiled.

Jared O’Mara souhaite profiter de son mandat pour défendre le service public de santé gravement touché par la crise économique. Il a réalisé la performance de battre Nick Clegg, chef du parti liberal democrate.

Louis Leroy

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8 juin 2017

Le handicap fragilise le couple. Cliché ou réalité ?

Photo

canapé déclic : couple et handicap

Il paraît que les parents d’enfants handicapés se séparent plus que les autres. Il paraît aussi que l’arrivée d’un enfant est une épreuve pour le couple. Mais on entend aussi que la difficulté fortifie, rapproche. Et si la vérité était ailleurs ? Et s’il n’y avait que des histoires singulières ? Trois profils, trois histoires qui se sont croisés un jour d’octobre dans les locaux de Handicap International à Paris.

La probabilité d’avoir un enfant handicapé, vous en avez parlé entre conjoints ?

Dominique — J’avais 40 ans lorsque je suis tombée enceinte, j’encourrais donc des risques. Les médecins ont d’abord détecté une trisomie. J’ai pensé avorter, puis on m’a dit que tout allait bien. Mettre un terme à la grossesse n’était plus à l’ordre du jour pour moi. Le hic était que mon mari, lui, n’en voulait plus…

Rémy — Nous n’avons pas imaginé une seule seconde que ça puisse nous arriver. C’est comme anticiper le fait que son enfant puisse être victime d’un accident de voiture à 17 ans !

La naissance de votre enfant a-t-elle fragilisé votre couple ?

Dominique — C’est plutôt le contraire. Notre couple était déjà fragile lorsque Gabriel était « normal », qu’aucun diagnostic n’avait encore été établi. Sans lui, mon mari et moi nous serions séparés depuis bien longtemps. Le handicap nous a renforcés un temps. Pour Gabriel on avait  besoin l’un de l’autre.

Caroline — L’arrivée d’un enfant, en général, bouscule un couple. Le handicap a accentué le tout, rien de plus. Il nous a donné plus d’occasions de nous disputer. Mais il nous a aussi obligés à communiquer. C’est indispensable pour survivre.

Rémy — Je crois que c’est un cliché. Beaucoup de couples se séparent de toute façon. Le handicap ne fait que rajouter une couche.

 Le handicap d’un enfant peut-il pousser un couple à se séparer ?

Caroline — Notre capacité à accepter le handicap est un facteur de rupture. Comment faire quand l’un est encore dans une phase de colère et de désespoir, alors que l’autre a déjà accepté le handicap comme une composante de sa vie ? Les incompréhensions peuvent se multiplier. Le déséquilibre y est aussi pour quelque chose. En congé maternité, j’étais 24 heures sur 24 avec Louise. Je me suis occupée de tout : des dossiers, de la paperasse… Un véritable sujet de tension entre mon conjoint et moi ! Rééquilibrer la situation était devenu primordial. Sans ce réajustement, on aurait fini par tomber dans le reproche à l’autre.

Le déséquilibre entre l’investissement du père et de la mère est facteur de crise ?

Caroline — Oui, et l’instinct maternel est une escroquerie intellectuelle ! Il y a cette logique du « puisque tu ne travailles pas, tu as plus de temps, donc tu t’occupes de tout ». C’est ce qui nous perd, couplé au manque de reconnaissance intime de la part de celui qui travaille. Car il faut bien l’avouer, le père reconnaît difficilement le travail accompli par sa femme, puisque les tâches semblent naturellement réparties. Si le mari n’en prend pas conscience, ça s’installe insidieusement.

Dominique — C’est toujours le même schéma : la mère perd son emploi, son mari l’aide financièrement. Lui a un travail et une vie sociale, elle non. Ils deviennent alors un couple triste. Sans oublier l’enfer invisible : le regard des autres, pour qui le handicap s’impose au détriment de ceux qui le portent.

Continuer à travailler pour les mères, est-ce une clé ?

Caroline — La première chose que je me suis dite lorsque j’ai su que Louise était trisomique a été : surtout ne pas m’arrêter de travailler ! Il était hors de question que mon équilibre explose, que mon conjoint en pâtisse et que notre couple se brise. Je voyais très bien ce schéma !

Dominique — J’étais contente de pouvoir m’occuper de Gabriel lorsque j’ai arrêté de travailler. Avec le temps, ma vie professionnelle, et donc sociale, m’a manqué. Comédienne, j’ai voulu retourner sur les planches, mais entre les rendez-vous médicaux, les problèmes administratifs, la fatigue et le stress, j’ai raté de multiples opportunités. Au lieu d’apprécier ces moments avec mon enfant, je me suis sentie pénalisée. Le plus difficile a été ce sentiment d’exclusion. L’arrivée d’un enfant handicapé contraint à faire le ménage dans sa vie sociale. Ces seize années ont été pour moi un enfer d’emploi du temps. Des sorties entre amis ? Oui, mais quand ? Il faut avoir de l’argent pour pouvoir sortir, il faut pouvoir faire garder son enfant lorsqu’on n’a pas de famille. Quand on part en voyage, il est tout seul, et si on l’inscrit à un séjour adapté, une semaine coûte 1 800 €.

Et l’entourage, comment réagit-il par rapport au handicap de votre enfant ?

Dominique — Les autres c’est l’enfer ! Au début, on nous considère comme des super-héros, puis avec le temps cette image s’estompe. J’ai affronté les médecins, les administrations pour Gabriel. J’ai hurlé, menacé pour qu’il soit pris en charge. On m’a prise pour une folle. Mon couple en est sorti plus fragile. Si c’était à refaire, je serais plus égoïste, sinon on est perdu. J’ai perdu ma qualité de femme, je suis devenue la mère courage. C’est très insidieux.

Caroline — Père ou mère courage ce n’est pas très sexy…

Rémy — C’est valable pour tous les couples, pas seulement les parents d’enfants handicapés. Le milieu médical et les médecins misogynes qui font peser toutes les responsabilités sur la mère ont une grande responsabilité.

Caroline — C’est moi qui me suis tapée les 25 pages du dossier à remplir pour Louise. Et lorsque le dossier nous est revenu signé, dans la case du parent n° 1, le nom de Rémy était indiqué, dans celle de la personne à contacter, le mien. Ces petits trucs que nous inflige la société ont un côté agaçant.

Dominique — Le milieu médical ou éducatif cultive les stéréotypes.

Rémy — La mère n’est pas la seule à subir les stéréotypes. En tant que papa, j’ai aussi ressenti très fort qu’il fallait assurer financièrement. Je dois être à la fois le papa, l’amant, l’ami, le fondateur d’une entreprise familiale. C’est très difficile à gérer dans l’agenda.

Avez-vous déjà pensé à fuir de votre vie de couple ?

Dominique — Mon couple ? Je ne pouvais même pas divorcer, car dans ce cas, je perdais tout. On m’a dit :« vous n’avez pas le droit de tout quitter », à moi. Pas à mon mari.

Caroline — Un couple, quel qu’il soit, est en réajustement permanent. Plusieurs fois, j’ai fantasmé de tout plaquer et partir loin. Je me disais qu’alors mes problèmes s’évaporeraient.

Dominique — Il m’est arrivé de partir trois jours toute seule. À l’époque, ça a sauvé mon couple.

Caroline — Pour sauver son couple de la crise, il faut penser à s’extraire de l’étiquette de parents. Ne pas oublier d’être des amants.

Rémy — Il ne faut pas tout mettre sur le dos des enfants et de leur handicap. C’est aussi la faute des parents qui attendent beau beaucoup de leur progéniture, qui les imaginent comme ci ou comme ça. Oui, c’est difficile, oui, on est fatigués. Oui, on est parfois moins patients, moins disponibles, mais n’est-ce pas le cas de tous les couples ?

 

Propos recueillis par Vanessa Cornier

8 juin 2017

Des vacances pour des jeunes en situation de handicap

01/06/2017 05:29
Les donateurs du Lion's club Chambord à la rencontre des jeunes de l'IME de Crouy. - Les donateurs du Lion's club Chambord à la rencontre des jeunes de l'IME de Crouy. 
Les donateurs du Lion's club Chambord à la rencontre des jeunes de l'IME de Crouy.

L'IME (Institut médico-éducatif) du Val de Loire, site des Basses-Fontaines, avec son équipe éducative, organise chaque année des séjours éducatifs pour les enfants. Depuis deux ans, de nombreux partenaires l'ont aidé et soutenu dans différentes actions.

Lundi 29 mai, une réunion était organisée pour remercier particulièrement le Lions club Chambord qui remettait un chèque de 3.100 € afin de permettre l'aboutissement des différents projets de vacances. Cette année, les jeunes partiront à travers le Marais poitevin, en Dordogne et à Lyon, en lien avec le projet de l'année « Résidence d'artistes ».
Ce moment illustre parfaitement la dynamique partenariale de l'établissement qui s'entoure d'acteurs engagés dans la cause sociale envers des personnes en situation de handicap.
Cette année, sans l'aide du Lion's Club Chambord, ce rêve de vacances pour l'ensemble des jeunes n'aurait pas été pu se réaliser.

7 juin 2017

Handicap : une priorité du quinquennat

La secrétaire d’Etat chargée des personnes handicapées a présenté une communication intitulée « Handicap : une priorité du quinquennat ».
 
Le handicap est d’abord une histoire individuelle qui bouleverse le cours d’une vie, d’une fratrie, d’une famille. 12 millions de Français sur 65 millions sont touchés par le handicap.
 
Nous devons changer le regard de la société sur le handicap, vaincre les appréhensions et lever les obstacles. Nous devons relever le défi d’une société accessible, fraternelle et solidaire, qui facilite la vie au quotidien au lieu de segmenter, et qui rend possible au lieu de contraindre.
 
C’est cet objectif qui a guidé la décision de placer le secrétariat d’Etat chargé des personnes handicapées auprès du Premier ministre. Cette décision est le gage de la priorité que le Gouvernement entend donner à la réponse effective aux besoins des personnes en situation de handicap, quel que soit leur handicap et leur l’âge, dans l’ensemble des réformes qu’il mettra en œuvre.
 
Si le cadre législatif et réglementaire français est posé, il est complexe et génère trop de fonctionnement en silo. L’action du Gouvernement aura une boussole : partir des besoins individuels et de l’expertise des personnes en situation de handicap, ainsi que de leurs proches, pour bâtir des solutions collectives, et non l’inverse, en décloisonnant et simplifiant.
 
Elle se construira dans la concertation avec l'ensemble des acteurs et partenaires de cette politique, en particulier les collectivités territoriales, avec pour fil rouge la simplification de l'accès aux droits et l'amélioration de la qualité de service.
 
D’ores et déjà, le Gouvernement met tout en œuvre pour apporter des solutions garantissant une rentrée scolaire fluide pour les enfants concernés en septembre 2017. Parallèlement un chantier de rénovation de l’accompagnement sera lancé pour apporter des réponses aux ruptures de parcours : tous les enfants qui en ont besoin devront avoir accès à l’accompagnement adapté leur permettant une scolarité et un accès aux activités périscolaires ou extrascolaires comme les autres.
 
Pour mieux accompagner les personnes avec autisme, la concertation du 4ème plan « autisme » sera lancée le mois prochain.
 
Le Gouvernement définira rapidement les modalités de mise en œuvre de l’engagement du Président de la République de revaloriser l’allocation adulte handicapé de 100 euros par mois.

L’effort qui sera fait en faveur de l’apprentissage, ainsi que celui pour la formation des demandeurs d'emploi devront pleinement bénéficier aux personnes en situation de handicap. Il s’agit de deux clés pour favoriser leur accès à l’emploi, alors que leur taux de chômage reste plus du double de celui de la population active.
 
Cet effort devra être couplé avec une mobilisation accrue des différents acteurs des services publics de l’emploi et des employeurs. Des incitations à l’embauche des personnes handicapées, parmi lesquelles le déploiement effectif des services d'emploi accompagné, seront mises en œuvre afin de favoriser leur emploi effectif. L’embauche des personnes en situation de handicap ne doit plus être perçue comme une contrainte, mais comme une opportunité pour faire vivre la société du travail pour tous, voulue par le président de la République.
 
En matière de transports comme en matière de logement, c’est l’amélioration de la vie quotidienne de chacun qui doit être poursuivie. Ainsi, pour renforcer la mobilité, 100 % des trajets accessibles doivent être identifiés et cartographiés. Le plan d'investissement transports pourra être mobilisé en appui de l'amélioration de l'accessibilité.
 
De même, dans le champ du logement et de la construction, l’objectif d’accessibilité fixé par la loi n° 2005-102 du 11 février 2005 pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées doit être réaffirmé. En outre, les logements adaptés doivent être systématiquement identifiés et l’accessibilité précisée pour faciliter les recherches. Le développement des habitats inclusifs doit être favorisé en levant les obstacles administratifs. Les bailleurs sociaux devront identifier les logements adaptés, et rendre cette liste transparente pour favoriser le logement des demandeurs en situation de handicap.
 
Le Gouvernement s’engage également pour l’accessibilité des services publics numériques pour tous. Il soutiendra également l’innovation technologique pour les personnes en situation de handicap.
 
Enfin, pour lutter contre l’usure sociale et la détresse des familles, il faut être particulièrement attentif aux conditions de travail des accompagnants et à la qualité de vie des aidants familiaux. Le Gouvernement s’attachera à mettre en œuvre les nouveaux droits annoncés par le Président de la République.
 
Le regard sur la personne handicapée, la reconnaissance de ses compétences, ne changera que si nous donnons toute sa place à la personne handicapée, et favorisons sa visibilité dans les médias. Les Jeux olympiques et paralympiques 2024 seront l'occasion de valoriser à leur juste niveau les compétences de nos athlètes paralympiques.
 
La politique du handicap du Gouvernement repose sur une responsabilité collective qui nous engage tous. Nous devons entrer dans une culture de l’efficacité et du résultat. Une société qui prend en compte les besoins des plus vulnérables se grandit.
4 juin 2017

Le gouvernement va-t-il défendre l'habitat inclusif ?

article publié sur handicap.fr

Résumé : L'habitat inclusif, au cœur de la cité, serait-il un modèle d'avenir pour les personnes handicapées qui le souhaitent ? Pour l'un de ses 1ers déplacements officiels, Edouard Philippe s'est rendu dans une Maison partagée à Rungis. Pas un hasard ?

Par , le 02-06-2017

Les personnes handicapées veulent pouvoir choisir là où elles vivent. Comme tout le monde ! C'est pourtant rarement le cas, faute de bénéficier d'un accompagnement humain et d'aides financières adaptés. Parce que l'habitat est une problématique centrale pour faire émerger une société inclusive et solidaire, l'Unapei a choisi de mettre ce thème à l'honneur lors de son 57ème congrès, à Nancy. Le vendredi 2 juin, Sophie Cluzel, secrétaire d'État en charge des Personnes handicapées, sera présente.

Edouard Philippe à Rungis

Cette nécessité, la ministre l'a défendue trois jours à peine après sa nomination, en se rendant, le dimanche 21 mai 2017, à la rencontre des habitants de la Maison partagée de Rungis. Elle était accompagnée du Premier ministre, Edouard Philippe (article en lien ci-dessous). Un déplacement à la symbolique très forte pour ce gouvernement qui va devoir plancher en urgence sur un dossier épineux. Parce que de nombreuses personnes handicapées souhaitent échapper à l'alternative « domicile/établissement », des solutions voient le jour. Une troisième option qui dessine des projets inclusifs, innovants, audacieux, à l'instar de cette Maison de Rungis ouverte en février 2017 sous l'égide de la Fédération Simon de Cyrène. Son directeur, Laurent de Cherisey, qui s'est engagé dans cette voie pour sa sœur touchée par un grave accident, cite Gandhi : « Donnez-moi dix personnes déterminées et je changerai le monde ». Ses Maisons partagées, lauréates de la France s'Engage, ont suivi cette route, essaimant jusqu'au Canada.

La solitude plus que le handicap

Plus que le handicap, c'est la solitude qui, souvent, meurtrit. « Derrière cela, s'est profilé un projet de société très concret et une expérience de vie, explique Laurent de Cherisey. « Depuis qu'on est handicapé, on ne peut plus avoir notre propre famille », lui ont confié certains. Alors si on créait une famille d'amis. » Cette réflexion a nourri l'aventure. La première « famille d'amis » voit le jour en 2009. Mais pas question de s'isoler ; ces lieux de vie doivent occuper le cœur de la cité. A Rungis, elle a investi une ancienne ferme, lieu mythique. Lors de l'élaboration du projet, la Fédération a pu compter sur l'accueil et l'aide financière du maire qui a organisé des réunions avec les habitants pour « faire tomber les murs de la peur ».

Une 3ème voie ?

Aujourd'hui, les Maisons partagées Simon de Cyrène sont implantées dans 12 villes. Selon Laurent de Cherisey, « ce modèle peut faire sens dans le monde de la dépendance ». Avec Denis Piveteau, auteur du rapport « Zéro sans solution », l'Arche en France et l'APF , il a prévu de remettre au Premier ministre un document sur l'intérêt de l'habitat inclusif et partagé ; cette solution est, selon le président du conseil d'administration de la Maison de Rungis, Jean-Baptiste Labrusse, une « alliance entre l'innovation et l'action sociale ».

Pour d'autres publics

Déjà en décembre 2016, le CIH (comité interministériel du handicap) s'en était inspiré, posant sur ce type d'accueil une option très forte. « L'idée, explique Sophie Cluzel lors de sa visite à Rungis, est d'adapter ce modèle de vivre ensemble, ouvert sur la société à d'autres publics, et notamment les personnes avec autisme ». Elle plaide pour une évolution du modèle médico-social vers des structures beaucoup plus souples. « Ce qui n'est pas une mise en accusation du schéma médico-social qui vient en complément », modère Denis Piveteau, présent lors de cette rencontre. Une option qui permet, par ailleurs, d'alléger les dépenses de l'Etat.

AAH, APL et PCH

La construction de ces maisons est financée en logement social via le PLAI (Prêt locatif aidé d'intégration) avec des subventions publiques. Les résidents, eux, perçoivent l'AAH (allocation adulte handicapé) et l'APL (aide au logement). Les heures d'aide humaine accordées dans le cadre de la PCH (prestation de compensation du handicap) sont mises en commun. Un système qui, au final, « coûte moins cher » que de vivre seul chez soi. 23 salariés sont présents sur le site. Des jeunes du Service civique s'engagent à leurs côtés, durant un an. Une expérience qui, selon Laurent de Cherisey, « bouleverse leur vie ». Ce que confirme l'un des volontaires : « J'ai assisté à un repas des compagnons et j'ai su que ma place était là. »

Une championne, des comédiens…

Lors de la visite du Premier ministre, les résidents étaient venus nombreux pour témoigner. « Ici, nous partageons les bons moments avec les autres, pour les mauvais, c'est déjà fait », confie l'un d'eux. De la bonne humeur, du bien-être et des talents à revendre. Claudine explique qu'elle est championne handisport en tennis de table. D'autres, dans le cadre du GEM Les Colibris de Rungis, ont joué dans une pièce de théâtre au nom sans équivoque : « Aimez ce que nous sommes ! ». Elle a été donnée devant les habitants de Rungis. Alors, aujourd'hui encore, certains se retournent parfois dans la rue : « On vous a vus sur scène ! ». « C'est l'objectif, se félicite Sophie Cluzel. Croiser le regard ». Edouard Philippe promet « de se battre sur ce terrain-là. »
 

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Sur Handicap.fr

Sur le web

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3 juin 2017

Être psychanalyste

1 juin 2017
Par Christophe Gerbaud
Blog : Christophe Gerbaud

Le psychanalyste est un poète. La psychanalyse est une pratique qui ne guérit pas. Là n'est pas son but. Or, certains "scientistes" porteraient à penser que la psychanalyse se définit comme autre chose que littéraire. Cette vision est fausse, elle est poétique et politique de l'âme. Au même titre que leurs analysants, les psychanalystes sont des (miroirs) "fous"; mais savants; lucides, "kritikos".

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"La mélancolie est le partage de tous les hommes de génie". Aristote ; Les Problèmes - IVe s. av. J.-C.

 

« Si l’on considère que la normalité consiste à se conformer à l’ordre existant, alors on pourra interpréter mon insatisfaction comme un signe de trouble mental. Mais si l’on prend pour norme l’épanouissement de toutes les virtualités innées de l’homme et si l’on sait intuitivement, et par expérience, que l’ordre social existant rend impossible cet accomplissement suprême de l’individu et de l’humanité, alors c’est celui qui se satisfait de l’ordre existant qu’on considérera comme inférieur. » Otto Gross (Médecin et psychanalyste percçu comme génial et psychotique)

"La psychanalyse d'individus de tous les âges, de tous les pays et de toutes les couches sociales montre que la conjoncture des structures socio-économiques et sexuelle de la société ainsi que sa reproduction structurelle s'opèrent au cours des quatre ou cinq premières années de la vie par les soins de la famille autoritaire. L'Eglise ne fait ensuite que perpétuer cette fonction. Ainsi l'Etat autoritaire trouve un intérêt majeur dans la famille autoritaire : elle est la fabrique où s'élaborent sa structure et son idéologie. La structuration autoritaire de l'homme se produit - ce qu'il s'agit de ne jamais perdre de vue - en premier lieu par l'ancrage d'inhibitions et d'angoisses sexuelles dans la matière vivante des pulsions sexuelles. "La Psychologie de masse du fascisme"  Wilhelm Reich (psychiatre-psychanalyste militant révolutionnaire pour la libération sexuelle)

 

L'analyse, comme aurait dit le psychiatre Francesc Tosquelles Llauradó, à travers ses association d'idées "déconne". Cela nous renvoie au féminin qu'il y a en chacun de nous ("ce con"). Un psychanalyste est une femme ou un individu qui a fait suffisamment de travail sur soi pour entendre la souffrance d'autrui. Il s'agir, précisément, d'un travail: "d'em-pathie" (prendre, à la manière d'une mère ; la souffrance avec soi). Etre psychanalyste, c'est être poète, en ce sens qu'il s'agit de poétiser la science. Le psychanalyste qui est allé suffisamment loin en lui-même - de façon auto -analytique ou à travers une analyse avec un autre psychanalyste - reste un individu "écorché-vif", sensible (qui peut même connaitre l'agressivité) comme peut l'être tout autre homme. Mais dans la pratique clinique, il donne de son amour. Analyser est radicalement le contraire de détester dans des sursauts de haine (tirée contre soi ou autrui). Car, nous sommes toutes et tous similaires, égos en matière d'amour et de haine ; dans la mesure où nous sommes névrosés i-e : peur de devenir fou ou peur de faire face à notre noyau de folie interne. Le psychanalyste est ainsi un homme comme tous les autres, mais qui ordonne, met en mots ses comportements. Et par ailleurs, il adopte un langage qui est celui de l'inconscient, des émotions profondes. Son travail est de décortiquer tout comportement biologique, psychologique ou politico-social, à travers des symboles : des mythes, des représentations, des signes.

 

Mais un psychanalyste peu-il être, à la fois, patient atteint de déficits psychiques avérés et prompt à 'écouter un patient (analysant) ?

A cette question, il est aisé de répondre que tout dépend des cas. Cela étant dit, la richesse d'une souffrance subjective, l'expérience traumatique est dans tous les cas une mine d'or, toute une littérature pour le psychanalyste concerné. Un psychanalyste bien analysé est un individu qui sait quelles sont ses limites, qui connait par cœur ses failles ; qui a déployé tout un Savoir clinique sur ses "dites" maladies. Dans le cas d'un psychanalyste atteint de troubles identitaires, d'errance, de nomadisme ; l'activité psychanalytique - ouvrant à l'attention à l'Autre... à l'association d'idées et à son décorticage - est entièrement bienvenue. En fait le psychanalyste est un fou comme les autres, à ceci prés qu'il maitrise avec génie sa folie ; il est un fou qui ne s'ignore pas, au peintre surraliste de dire : "La seule chose que je sais, c'est que je ne suis pas fou"...  

3 juin 2017

Enfant retirée à sa mère à Montpellier : ce singulier placement dénoncé par l'avocat

Enfant retirée à sa mère à Montpellier : ce singulier placement dénoncé par l'avocat
“La fillette est heureuse avec sa mère”, plaide l’avocat.
J.-M. M.

Des professionnels, médecin-traitant, psychomotricienne, directrice d'école, attestent pourtant de l'absence de maltraitance.

"C'est une décision surréaliste !”, s'indigne maître Marc Gallix. Qui, la semaine dernière, a appris la décision de placement prise par une juge des enfants de la fillette, âgée de 7 ans, de l'une de ses clientes. Une enfant faisant l'objet d'une mesure d'assistance éducative (elle souffre de dysphasie, soit d'un trouble du langage).

La justice et l'aide sociale nourrissant à l'endroit de sa mère des manquements liés à cette mesure d'assistance. Il s'agirait de non-paiement de séances à l'orthophoniste et à la psychomotricienne suivant l'enfant.

Des documents à décharge “écartés par la juge”

Reste que cette décision-là laisse le pénaliste interdit. Et ce dernier de raconter : “Le 9 mai, la juge des enfants chargée du dossier avait ordonné une mesure d'investigation éducative vis-à-vis des déclarations faites, sur l'audience, par la mère. Et dont les résultats d'enquête devaient lui être communiqués d'ici au 9 novembre prochain. Sur le placement même, un sursis à statuer avait été prononcé et la magistrate avait convoqué les parties pour une nouvelle audience, fixée au 19 mai.”

Mais le 19 mai, l'Aide sociale à l'enfance (Ase) rend un rapport défavorable et préconise un placement de la fillette. Et ce, malgré les pièces apportées par le conseil de cette mère de famille. Soit des copies des formules de chèques adressés aux différents spécialistes, des attestations du médecin traitant de l'enfant, de la directrice de l'école où elle est scolarisée.

Des documents “écartés d'un revers de la main par la magistrate, qui a dit à ma cliente qu'elle avait menti”, poursuit Me Gallix. Le placement étant alors acté. Et confirmé par une décision reçue par l'auxiliaire, le 29 mai. Et dont l'avocat a fait appel dans la foulée (celui-ci sera examiné par les conseillers de la cour le... 6 octobre prochain).

“Aucun signe de mauvais traitement”

“La magistrate a confié l'enfant à l'Ase pour six mois et a accordé un droit de visite, une fois par semaine, à la mère dans un lieu indéterminé. C'est une décision de folie ! L'exécution de cette décision va créer un choc violent qui, pour l'enfant, sera irrécupérable ! Il n'y a aucun signe de maltraitance physique ou de mauvais traitement. La fillette est heureuse avec sa mère, à l'école... La maman a peut-être besoin d'un suivi socio-éducatif mais entre ça et un placement... !”, enchaîne, dépité, Marc Gallix.

Il ajoute : “C'est une enfant que l'on arrache à sa mère et il va en découler un grave traumatisme qui risque de durer toute la vie. C'est extrêmement violent. Cette décision, si elle est exécutée, aura de graves conséquences sur l'enfant et sur sa mère.”

Jeudi et selon nos informations, la fillette n'avait toujours pas été récupérée par l'Ase. Me Gallix n'ayant plus aucune nouvelle de sa cliente depuis mardi soir. Mais, toujours selon nos informations, on sait que la procédure de placement a été initiée et des recherches lancées.

► Jeudi 1er juin, nous avons contacté le Département, dont l'Ase est une émanation, pour recueillir l'avis de ces professionnels. Sans obtenir de réponse.

 

"Ce sera un drame"

"Ce placement, c’est idiot ! Je pense que c’est un règlement de compte plus qu’autre chose. Cette petite est très légèrement perturbée. Je la suis depuis trois, quatre ans. Mais en aucun cas elle est maltraitée ! Je crois que toute cette affaire est partie d’une mésentente avec les gens de l’Ase. Si on la retire à sa maman, ce sera un drame", estime le docteur Jean-Noël Roy, le médecin traitant de la famille.

"Un placement, cela me semble un peu... Je ne suis pas sûre que cela soit très adapté. Mais cette maman a besoin d’aide", estime, de son côté, la psychomotricienne qui suit la fillette. "Ce que nous avons observé, c’est que cette petite s’est bien intégrée. Elle travaille, est volontaire, heureuse. Je ne suis pas habitué à porter un regard sur d’éventuels manquements. Mais l’école n’est pas le lieu où appliquer une décision de justice mais de transmission des savoirs. Pas un endroit où s’appliquent des décisions dont nous ne sommes même pas informés. Cela peut traumatiser l’enfant, ses camarades et les enseignants", estime la directrice de l’école internationale Antonia, où est scolarisée la petite.

26 mai 2017

C'était un bébé handicapé : à 29 ans, il entre à Harvard !

article publié sur Handicap.fr

Résumé : En Chine, des médecins avaient conseillé à Zou Hongyan, maman d'un bébé handicapé, d'abandonner son fils. Une recommandation qu'elle a radicalement rejetée, insistant pour élever son fils. Celui-ci étudie aujourd'hui... à Harvard !

Par , le 26-05-2017

Né avec un handicap en Chine centrale, Ding Zheng, diplômé à Pékin, étudie aujourd'hui à l'Université d'Harvard, aux États-Unis. Une réussite ? Son parcours est surtout le résultat d'un parcours semé d'embûches… À 29 ans, Ding est porteur de multiples handicaps physiques, et doit beaucoup à sa mère, Zou Hongyan. Faisant preuve d'un dévouement sans faille, cette maman déterminée n'a jamais écouté les médecins qui, à la naissance de son fils, lui conseillaient tout simplement de l'abandonner.

Combat quotidien

En 1988, Ding Zheng naît en suffoquant, une complication respiratoire qui engendre une paralysie cérébrale. Dans la province de Hubei, les médecins suggèrent à sa mère, Zou Hongyan, de « laisser tomber », expliquant que sauver un enfant handicapé ou très peu intelligent ne vaut pas le coup. Des arguments également invoqués par le père du garçon mais que Zou, fraîchement divorcée, refuse de prendre en compte. Pour prodiguer les traitements nécessaires à son fils, elle continue de travailler tout en consacrant une partie de son temps à l'emmener dans des établissements de réhabilitation. Elle y apprend à masser ses muscles crispés et prend soin de stimuler les capacités intellectuelles de son fils en utilisant de nombreux puzzles et jeux éducatifs.

Une détermination récompensée

Depuis les premiers jours, Zou a toujours clamé haut et fort qu'elle pourrait permettre à Ding de surpasser les difficultés, lui apprenant par exemple, alors qu'il a du mal à coordonner ses mouvements, à utiliser des baguettes pour manger. « Je ne voulais pas qu'il se sente honteux à cause de son handicap, explique-t-elle aux médias. Comme il avait d'infimes capacités dans de nombreux domaines, j'ai été stricte et lui ai dit de travailler dur pour apprivoiser ses difficultés. »
Un combat de longue haleine mais victorieux puisque Ding a fini par être accepté au sein de la prestigieuse université de Harvard, après avoir travaillé durant deux ans et suivi des études d'ingénierie et de science environnementale à Pékin. Le jeune homme décrit aujourd'hui sa mère comme son « mentor spirituel »… tout en évoquant la profonde amitié qui les unit.


 

26 mai 2017

Sophie Cluzel, secrétaire d'Etat, croisera sa fille à l'Elysée

Paris Match| Publié le 25/05/2017 à 07h00 |Mis à jour le 25/05/2017 à 16h00

Sophie Cluzel, nouvelle secrétaire d'Etat chargée des Personnes handicapées, est la maman de Julia, 21 ans.

Sophie Cluzel, nouvelle secrétaire d'Etat chargée des Personnes handicapées, est la maman de Julia, 21 ans. Baptiste Giroudon et DR

Sophie Cluzel, secrétaire d'Etat chargée des Personnes handicapées, est la maman de Julia, 21 ans et trisomique, qui travaille... dans les cuisines de l'Elysée.

Mère et fille se croiseront bientôt dans les couloirs de l’Elysée. Depuis deux ans, Julia Cluzel, 21 ans, est en formation au service de l’intendance du palais. Sa mère, Sophie, 56 ans, vient d’être nommée secrétaire d’Etat chargée des Personnes handicapées. Quand Emmanuel Macron lui a proposé ce poste, elle n’a pas hésité une seconde. «J’ai foncé! C’est l’occasion de pouvoir accomplir ce pour quoi je me bats depuis vingt ans», nous ­confie-t-elle, installée dans le bureau provisoire où elle a déjà posé des photos de sa tribu.

La vie de Sophie Cluzel a basculé à l’annonce de la trisomie de sa fille, à la naissance de celle-ci, en décembre 1995. «Un coup de tonnerre, se souvient-elle. Mais j’ai eu la chance de pouvoir rebondir vite, grâce à un entourage familial merveilleux…» Déjà mère de trois enfants, elle gère alors un réseau de boutiques Descamps après avoir dirigé, pendant trois ans, un chantier naval en Floride. Son mari, Bruno, fait de la fusion-acquisition d’entreprises, à son compte. «Je ne connaissais rien au handicap, raconte Sophie Cluzel. J’ai décidé de démissionner pour prendre le taureau par les cornes et travailler à la stimulation et à l’éducation de Julia.»

Dans des bureaux provisoires au ministère de la Santé, le 19 mai. Deux jours plus tard, madame la secrétaire d’Etat chargée des Personnes handicapées était déjà sur le terrain et visitait avec le Premier ministre une «maison partagée» pour adultes dépendants et aidants valides, à Rungis, dans le Val-de-Marne.
Dans des bureaux provisoires au ministère de la Santé, le 19 mai. Deux jours plus tard, madame la secrétaire d’Etat chargée des Personnes handicapées était déjà sur le terrain et visitait avec le Premier ministre une «maison partagée» pour adultes dépendants et aidants valides, à Rungis, dans le Val-de-Marne. © Baptiste Giroudon

La fillette a 3 ans lorsqu’elle crée sa première association, Grandir à l’école. La maternelle où devait entrer Julia est frileuse à l’idée de l’intégrer, comme le sont toutes les maternelles face aux petits trisomiques. «On va trouver le personnel qu’on mettra à votre disposition pour accompagner nos enfants», ­explique-t-elle aux enseignants. «Le militantisme des parents a créé la fonction» : l’association embauche ainsi une vingtaine d’auxiliaires de vie scolaire (AVS), financés à 80 % par le dispositif emploi jeune. La jeune maman se retrouve à la tête d’une structure d’une vingtaine de salariés. L’association grossit et les pouvoirs publics lui demandent de ne pas se limiter aux porteurs de trisomie 21. «Qu’à cela ne tienne, on a créé un collectif.» Elle bataille ferme. Remporte une première victoire en 2003, lorsque l’Etat reconnaît ­l’accompagnement des enfants handicapés comme mission de service public. Les emplois d’AVS de son association sont transférés à l’Etat.

Julia dans les bras de sa mère, en août 2001.
Julia dans les bras de sa mère, en août 2001. © DR

Chaque étape de la scolarité de Julia est un nouveau ­combat. Long, difficile. Mais Sophie Cluzel est une battante. «Qu’à cela ne tienne», répète-t-elle souvent, surmontant un à un tous les obstacles. A l’entrée de sa fille au collège, ­plutôt que de créer une nouvelle structure, elle en regroupe plusieurs et prend la tête de la Fnaseph, la Fédération nationale des associations au service des élèves présentant une situation de handicap. «Le député Jean-François Chossy me disait : “Vous, les familles, vous êtes insupportables. A chaque naissance, une association. Regroupez-vous !” J’ai suivi son conseil. Nous sommes plus forts ensemble.»

Julia a mis la table pour un repas officiel offert par François Hollande au roi d'Espagne

Son champ d’action s’élargit. «J’ai grandi avec les problèmes de ma fille. Quand elle a eu 16 ans, nous sommes passés à la question de l’insertion professionnelle.» En 2015, en voyant qu’un jeune trisomique remporte le trophée L’assiette gourm’hand parrainé par le chef de l’Elysée, Guillaume Gomez, Julia a l’idée d’envoyer une candidature spontanée et décroche un stage de trois semaines à l’intendance du palais. «Preuve qu’il ne faut pas s’autocensurer, qu’il faut porter ses rêves», commente sa mère.

Photo-légende :Le nouveau gouvernement pose à l'Elysée

«Au début, on ne savait pas trop comment réagir», admet le chef argentier, Patrick Brassart, dans le documentaire «Autrement capable», réalisé par la Fnaseph. «On a mis son tablier à Julia et on lui a dit : “Tu as ça et ça à faire.” Elle était un peu réticente, et puis elle a commencé à essuyer la vaisselle avec son torchon…» Julia découvre différents métiers, passe en cuisine, à l’économat, chez le fleuriste. Et finit par mettre la table pour un repas officiel offert par François Hollande au roi d’Espagne, dans la salle des fêtes. Le chef de l’Etat donne son accord pour que la professionnalisation se poursuive. Julia entre en alternance. Tout en poursuivant sa scolarité, elle travaille désormais deux jours par semaine au palais. Quand elle apprend la nomination de sa mère au gouvernement, elle lâche : «A chacun son travail, maman.» Mais, amusée, elle suit à la télévision son arrivée au premier Conseil des ministres. «Elle est étonnante car très discrète, très professionnelle, confirme Sophie Cluzel. Ce qui se passe à l’Elysée reste à l’Elysée.» La dernière chose que Julia a racontée à ses parents, c’est la technique pour nettoyer les immenses plateaux qui pèsent 3 kilos.

Julia dans les cuisines de l’Elysée, en 2016.
Julia dans les cuisines de l’Elysée, en 2016. © DR

De son côté, Sophie Cluzel connaît bien le palais. Les trois derniers présidents de la République l’y ont décorée – Jacques Chirac l’a faite chevalier de l’ordre national du Mérite, en 2002 ; Nicolas Sarkozy l’a promue chevalier de l’ordre de la Légion d’honneur, en 2008 ; François Hollande l’a élevée au rang d’officier de ce même ordre en 2016. «Preuve que ce sujet traverse totalement les mouvements politiques», glisse-t-elle en souriant. Elle a travaillé avec des élus de tous bords, mais ne s’est jamais engagée pour, dit-elle, conserver sa liberté de parole et d’action. Elle insiste : si elle a planché avec les équipes du candidat Macron, elle ne faisait pas partie de son staff de campagne. Elle reconnaît malgré tout qu’elle l’a trouvé plus investi que les autres prétendants à l’Elysée. Elle l’a rencontré une seule fois avant d’être nommée secrétaire d’Etat, le jour où il est passé à une réunion organisée par l’équipe d’En marche ! avec 80 associations. «Son épouse est restée toute la soirée. Elle a une oreille très attentive, elle est très impliquée», relève Sophie Cluzel, également sensible au fait que le candidat ait fait traduire le volet handicap de son programme en «Facile à lire et à comprendre», le Falc, un langage universel simplifié à l’usage des personnes souffrant de handicap mental.

Avec sa chef de cabinet, Karen Martinon, et son conseiller presse, Yanis Bacha, militant d’En marche ! atteint de myopathie.
Avec sa chef de cabinet, Karen Martinon, et son conseiller presse, Yanis Bacha, militant d’En marche ! atteint de myopathie. © Baptiste Giroudon / Paris Match

La nouvelle secrétaire d’Etat a conscience de l’attente. Douze millions de personnes sont directement concernées par son portefeuille – «20 millions si l’on élargit aux familles». Ceux qui la connaissent louent son énergie et son optimisme. «C’est une femme généreuse, une excellente spécialiste. C’est une chance pour le monde du handicap», estime ainsi la sénatrice LR Isabelle Debré, son amie depuis trente ans. Une bonne technicienne fera-t-elle une bonne ministre? C’est le pari d’un gouvernement dans lequel 11 ministres viennent de la «société civile» et n’ont exercé aucune fonction dans le monde politique. Si elle n’a jamais été élue, Sophie Cluzel s’est malgré tout beaucoup frottée à cet univers. Elle sait l’importance des symboles. Le rattachement de son secrétariat d’Etat au Premier ministre – réclamé d’ailleurs par les associations depuis des années – en est un.

La famille lors d’un mariage, en juillet 2012 : Sophie, Julia, Camille, Bruno, Thomas et Pierre.
La famille lors d’un mariage, en juillet 2012 : Sophie, Julia, Camille, Bruno, Thomas et Pierre. © DR

«Le handicap sort enfin des problématiques santé ! Les personnes handicapées veulent accéder comme les citoyens lambda à la culture, au travail, à l’éducation, explique-t-elle. C’était très réducteur de les rattacher à la santé.» De manière concrète, elle estime qu’elle aura plus de poids pour frapper aux portes des autres ministères. Son confrère de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer, est le premier membre du gouvernement qu’elle va rencontrer. Elle le connaît bien. Quand il était directeur de l’Essec, elle a monté avec lui un programme pour promouvoir ­l’accès aux études supérieures des étudiants handicapés. Entre 2004 et 2015, le nombre d’élèves handicapés scolarisés en milieu ordinaire a quasiment doublé pour atteindre 350 000. Mais il reste encore beaucoup à faire. Emmanuel Macron s’est engagé à ce que chaque enfant concerné ait un AVS à ses côtés dès la prochaine rentrée scolaire. «A nous de faire en sorte que ce soit jouable», lance Sophie Cluzel.

Julia entre son père, Bruno, et sa mère, Sophie, qui vient d’être promue officier de la Légion d’honneur, à l’Elysée, le 8 novembre 2016.
Julia entre son père, Bruno, et sa mère, Sophie, qui vient d’être promue officier de la Légion d’honneur, à l’Elysée, le 8 novembre 2016. © DR

Julia, elle, vit toujours avec ses parents en région parisienne. Comme ses aînés – Thomas, 28 ans, expatrié au Mexique, Camille, 27 ans, installée à Genève, et Pierre, 24 ans, qui va intégrer un master de management par le sport –, elle rêve de partir et d’avoir son propre appartement. «On se concentre sur son orientation professionnelle. Après viendra le problème du logement.» Le nouveau défi de sa fille sera un des chantiers de la secrétaire d’Etat.

24 mai 2017

Inquiètude pour la rentrée des élèves handicapés

[Inquiétude pour la rentrée des élèves handicapés]

Selon Le Monde, il n'y a quasiment plus d'enveloppe de contrats aidés (CUI). Or Emmanuel Macron a dit qu'il n'y aurait pas de loi de finance rectificative cet été, ce qui signifie pas de création de nouveaux postes d'AESH et pas de nouvelle enveloppe de contrats aidés. Cela veut dire que la rentrée pourrait être catastrophique pour les élèves handicapés.

Il manque déjà des milliers d'AVS dans toute la France et le gel forcé d...

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Plus de 60 % du budget 2017 a été consommé par le gouvernement Cazeneuve. Faute des fonds nécessaires pour la fin de l’année, 62 000…
lemonde.fr
22 mai 2017

L'AFrESHEB, l’Association pour les Français en situation de handicap en Belgique.

Voir la version en ligne
 
 
 
 
 
 
Re-Fresh N°1
La revue des Français en situation de handicap
en Belgique
 
 
AFrESHEB asbl
 
 
Association sans but lucratif
par et pour les Français en situation de handicap et leur famille
 
 
Pourquoi une ASBL
spécialement dédiée ?
 
Parce que les Français vivant en Belgique sont régis par la législation belge.
 
 

 

Chers membres, chers amis,

C'est avec émotion que je vous écris cette toute première lettre d'informations.
 
Vous le savez, ou vous l'apprenez par cette lettre, afin de répondre à la nécessité d'être représentés au mieux en Belgique et en France, et face à la difficulté de connaître deux systèmes différents, s'est créée :
 
L'AFrESHEB, l’Association pour les Français en situation de handicap en Belgique.
Notre page Facebook
Notre compte Twitter
 
Voici donc un condensé des actualités qui ont marqué la nôtre ces dernières semaines :
 
« Ça sent le café ! / l’exil forcé ? » : le droit du libre choix du lieu de vie… en Belgique ! – Retours sur le séminaire du 16 février :
« Quel droit au libre choix du lieu de vie ? » était la question de cette 5e séance accueillant Marie Barbaut, assistante de service social (EPS de Ville-Evrard), Ana Marques, sociologue, chargée d’études (EPS de Ville-Evrard), Jean-Philippe Cobbaut, directeur du Centre d’Ethique Médicale (Université Catholique de Lille).
Les trois intervenants se sont saisis du sujet -très débattu dans l’espace public- de l’accueil en Belgique d’un nombre important d’enfants et d’adultes ne trouvant pas de « place » dans les institutions françaises, en se demandant notamment s’il fallait parler d’exil volontaire ou d’exode contraint.
Rapport de l'IGAS sur les départs en Belgique :
Article d’Europe 1 : l'Inspection générale des affaires sociales (l’IGAS) appelle de nouveaux investissements pour enrayer les départs en Belgique.
Le rapport : Appui au dispositif visant à mettre un terme aux ‘départs forcés’ de personnes handicapées en Belgique.

Articles de médias belges sur les déclarations du Président Emmanuel Macron à propos du handicap :
La RTBF
L’Avenir
Encadré de l’Avenir
 
Plan autisme français :
Analyse de Yanous ! à propos du rapport de l’IGAS sur le 3e plan autisme français.

Campagne électorale pour la 4e circonscription, celle du Benelux :
Billet sur le programme handicap de Philip Cordery (PS), député sortant.
Billet sur le programme handicap de Caroline Laporte (UDI), conseillère consulaire.
 
Pour l'AFrESHEB,
Isabelle Resplendino
Présidente
 
22 mai 2017

Motreff. « Anne-C », extraordinaire et férue d’équitation

Anne-Céline Blouin est passionnée de chevaux. Malgré son handicap, depuis toute petite, elle pratique l’équitation.

Anne-Céline Blouin est passionnée de chevaux. Malgré son handicap, depuis toute petite, elle pratique l’équitation. | Ouest-France

Anaëlle BERRE.

Anne-Céline a décidé de passer sa vie près des chevaux et des poneys. Malgré son handicap, elle monte régulièrement et pratique l’attelage. Une discipline qu’elle veut ouvrir à tous.

Anne-Céline a décidé de passer sa vie près des chevaux et des poneys. Malgré son handicap, elle monte régulièrement et pratique l’attelage. Une discipline qu’elle veut ouvrir à tous.

Anne-Céline Blouin est née « extraordinaire ». Un mot, souvent utilisé en ce sens par les Québécois, qu’elle préfère à celui de handicapée. « Dire qu’on est des personnes extraordinaires, ça nous donne plus d’espoir que d’être seulement des personnes en situation de handicap », lance-t-elle avec énergie.

Le handicap

À la naissance, elle a été diagnostiquée infirme moteur cérébral. Cela se traduit par d’importantes raideurs dans ses jambes. La jeune femme, 35 ans aujourd’hui, se déplace difficilement. Soit avec des béquilles, soit en fauteuil, mais toujours avec le sourire et une énergie positive. « Ce handicap provoque aussi un manque d’équilibre, de repères dans l’espace », explique-t-elle.

Extraordinaire ou pas, la jeune femme nourrit une passion depuis sa plus tendre enfance : les chevaux. Son handicap ne l’a jamais empêché de pratiquer l’équitation. Elle a eu son premier poney à cinq ans, sa première jument après sa communion.

Le dressage

Très jeune, elle se met à monter au centre équestre de Carhaix, non loin de Motreff, où elle vit toujours et où elle prend soin d’une dizaine de poneys.

Enfant, elle enchaînera avec brio les compétitions de dressage et sera plusieurs fois championne de France junior en para-dressage.

La jument Vanessa

Au centre équestre de Carhaix, elle n’oublie pas la jument Vanessa. « Les chevaux sentent les choses. Parfois, Vanessa boitait très fort, pour signifier qu’elle ne voulait plus travailler. Mais il suffisait que je la monte pour qu’elle arrête. »

Elle se souvient aussi avec émotion du jour où elle est tombée. « Je ne pouvais pas me relever. Vanessa est restée en équilibre sur trois pattes pendant de longs instants pour ne pas m’écraser. Elle savait. »

L'attelage

Au cours de ses études, « un tour de France des centres équestres », elle s’essaye à l’attelage. Et, il y a un an, c’est le déclic. Sa mère et son frère lui offrent une journée d’initiation à l’attelage sportif, au haras d’Hennebont. Elle y rencontre Judicaël Le Galludec, moniteur de l’école de l’institut français du cheval et de l’équitation, qui met tout en œuvre pour lui rendre la discipline accessible.

L'attelage est une passion pour Anne-Céline. L'attelage est une passion pour Anne-Céline. | DR

Sensations

« C’est un sport formidable. Même sans monter, on peut avoir de vraies sensations et ressentir celles du cheval », s’emballe la jeune femme, intarissable sur le sujet. Mais la discipline n’est pas encore reconnue en handisport au niveau national et le matériel adapté n’existe pas.

Chez Paulo

Pas un obstacle pour « Anne-C », comme la surnomment ses amis. Elle s’est trouvé un nouveau combat : « On va tout faire pour dépasser cela. D’ailleurs pour la première fois, j’ai pu concourir en compétition. Il y a peu de temps, Paulo, de l’Amour est dans le pré, a organisé une compétition à Landunvez. Nous avons participé avec les valides à une course de 20 km, et nous avons fini deuxième ! »

Pour le matériel, Anne-Céline travaille avec Équidrive, une société qui fournit du matériel d’équitation adapté. Trois systèmes de guide d’attelage - les longues rênes qui servent à mener les chevaux - ont déjà été conçus !

Autonomie

« J’aimerais que d’autres personnes handicapées, quel que soit leur handicap, se disent qu’elles aussi peuvent le faire. L’attelage est une discipline qui permet de trouver très vite sa propre autonomie et des sensations dont on est parfois privé, ou dont on se prive, lorsqu’on est… extraordinaire », martèle Anne-Céline.

21 mai 2017

Sophie Cluzel, porteuse d'espoir

article publié sur trisomicmac

18 Mai 2017

Sophie Cluzel, une militante nommée secrétaire d’État aux personnes handicapées

SECRETAIRE D'ETAT  /
L'inclusion scolaire, une nouvelle priorité? On peut vraiment l'espérer avec Sophie Cluzel.  Mère d’une jeune femme trisomique, la nouvelle secrétaire d'Etat aux personnes handicapées n'aura pas à découvrir ou bûcher ses dossiers: elle les connaît.
Ex administratrice de l'UNAPEI, elle préside depuis 2011 la Fnaseph (Fédération nationale des associations au service des élèves présentant une situation de handicap).
Depuis 1996, son association oeuvre pour ouvrir l’école et la société civile aux jeunes handicapés.

Son projet en matière d'inclusion scolaire ?
- Un accompagnant pour tous les enfants qui en ont besoin, dans, voire hors des murs, de l'école.
- Une professionnalisation de ces accompagnants.

Le handicap est aussi annoncé par le nouveau Président Macron comme une de ses priorités du quinquennat. Il s’est engagé à « donner accès à un(e) AVS à tous les enfants en situation de handicap qui en ont besoin ». Il souhaite aussi offrir un vrai statut à ces emplois et les pérenniser. 

Alors, une prochaine rentrée sans exclusion ?
Rappelons que seuls 56% des élèves en situation de handicap sont scolarisés en classes ordinaires, un nombre qui a tout de même progressé de 24 % entre 2012 et 2015 d'après un rapport paru en janvier 2016

Quelles ont été les grandes avancées, en la matière, des vingt dernières années ?

Sans aucun doute, le concept d’auxiliaire de vie scolaire (AVS) que nous avons imaginé et développé à partir de 1996 au sein de la Fnaseph. Nous avons été à l’origine de ce statut en élaborant son “cahier des charges”, repris dans son intégralité par une circulaire en 2003. Auparavant, on nous disait : « On veut bien scolariser votre enfant mais il nous faut un accompagnant. » Les familles supportaient la charge financière de ces emplois.

À force de militantisme, nous avons fini par faire reconnaître à l’État que les missions des accompagnants relevaient du service public. En 2003, 3 000 contrats privés ont ainsi été transférés à l’Éducation nationale. Puis, est venue la loi de février 2005 inscrivant l’obligation de scolarisation des enfants handicapés. Aujourd’hui, environ 80 000 personnes travaillent en tant qu’accompagnants.

Dernière étape en date pour nous, la parution en 2013 du rapport Komites sur lequel nous avons travaillé. Depuis, nous assistons à un début de réponse en termes de professionnalisation des AVS avec la création du Diplôme d’état d’accompagnant éducatif et social (DEAES) et la possibilité, pour ces accompagnants, d’obtenir un poste en CDI.

Sophie Cluzel, dans Faire Face, 19/09/16

21 mai 2017

Vidéo -> premier déplacement officiel Edouard Philippe avec Sophie Cluzel

Handicap.fr 5 h · Images inédites Handicap.fr sur le premier déplacement officiel du 1er ministre Edouard Philippe en compagnie de la nouvelle secrétaire d'Etat en charge du Handicap, Sophie Cluzel. Leurs déclarations....

21 mai 2017

Edouard Philippe: l'action en faveur des personnes handicapées, "une des priorités" du quinquennat

21/05/2017 à 13h30

 

Edouard Philippe: l'action en faveur des personnes handicapées, "une des priorités" du quinquennat
 
Edouard Philippe et Sophie Cluzel, secrétaire d'Etat chargée du handicap.

Emmanuel Macron avait évoqué la question du handicap à la fin du débat de l'entre-deux tours, lors de sa "carte blanche". Le Premier ministre y consacre l'une de ses premières sorties sur le terrain.

21 mai 2017

Comment le numérique révolutionne le handicap

21/05/2017 05:46
Cyril Rossignol présentant sa montre très spéciale. Elle permet à un enfant autiste de se repérer dans le temps, et à ses parents de savoir où il en est au fil des heures de la journée. - Cyril Rossignol présentant sa montre très spéciale. Elle permet à un enfant autiste de se repérer dans le temps, et à ses parents de savoir où il en est au fil des heures de la journée. 
Cyril Rossignol présentant sa montre très spéciale. Elle permet à un enfant autiste de se repérer dans le temps, et à ses parents de savoir où il en est au fil des heures de la journée.

Des logiciels peuvent changer la vie quotidienne des personnes autistes, trisomiques ou déficientes mentales. Démonstration hier à Niort.

J'ai besoin de savoir où est mon fils. J'appuie sur le bouton, j'attends un petit peu et je suis renseigné. Cyril Rossignol est l'inventeur de Picto Task, une montre très spéciale mise au point l'an dernier pour son fils autiste. L'outil, paramétré à l'avance, permet à l'enfant de disposer de son emploi du temps pour la journée, et aux parents de s'y connecter. Via un message sonore ou une vibration, la montre est là pour rappeler tous les détails de la vie quotidienne. Indispensable quand on a du mal à se repérer dans le temps, Picto Task, parce qu'il rassure enfants et parents, joue le rôle de béquille pour vivre plus autonome. Par exemple pour se débrouiller dans les transports en commun.

On n'en est qu'aux prémisses

Picto Task a été présenté hier à Niort lors d'une journée organisée par les associations Autisme 79, Autisme 17 et Trisomie 21 Deux-Sèvres. Objectif : montrer aux professionnels et aux parents à quel point le numérique peut révolutionner le quotidien des personnes autistes, trisomiques ou déficientes mentales. Et on n'en est qu'aux prémisses. Exemple, le logiciel Sema-tic, né d'une question : comment aider un enfant autiste à apprendre à lire alors qu'il n'a pas les codes pour décrypter les mots et les phrases ? « On est parti de la façon dont les enfants voyaient les choses, et on a créé un système d'apprentissage compatible avec leur perception », explique Nathalie Leca, venue présenter cet outil lancé il y a trois ans. De la petite enfance à l'âge adulte, tous les pans de la vie sont concernés. Des outils numériques permettent d'être plus autonomes au travail. L'université de Poitiers est en train de développer un logiciel dans le domaine de la sexualité et de la vie affective. « La France est un peu en retard par rapport à des pays plus en pointe comme le Québec, la Belgique ou les pays du nord de l'Europe. Mais nous avons des atouts à faire valoir sur l'ex-Poitou-Charentes, où le centre de ressources handicap de l'université de Poitiers, dont nous sommes partenaires, peut servir de tête de pont », analyse Thierry Bonnet, adjoint au directeur du GPA 79-16, association qui accompagne les personnes en difficulté, en particulier dans leur scolarité.

70 tablettes

Partenaire, la MAIF a aidé à ce que ces projets voient le jour. Elle a financé l'achat de 70 tablettes et celui de logiciels, selon une méthode originale. Chaque salarié qui le souhaite, est invité à financer un projet de son choix dans le domaine du handicap, en arrondissant son salaire à l'inférieur : les quelques centimes ou euros abandonnés viennent grossir une enveloppe, l'entreprise doublant la mise au final. L'application de Cyril Rossignol a déjà été téléchargée par des dizaines de personnes. « Je l'ai créée pour mon fils, mais on n'est pas là pour vivre chacun de son côté. »

nr.niort@nrco.fr

Yves Revert
21 mai 2017

La maman d’une petite fille handicapée écrit au nouveau président et la lettre devient rapidement virale!

article publié sur le site trop cute

Publié IL Y A 14 HEURES La maman d’une petite fille handicapée écrit au nouveau président et la lettre devient rapidement virale!

Caroline Boudet est la maman de Louise, une petite fille née handicapée en 2015. Dans une lettre adressée au président Emmanuel Macron, Caroline lance un cri du coeur pour les droits des enfants et des personnes handicapées. 

Voici la lettre devenue virale:

«Cher nouveau président de la République,

Elle, c’est ma fille, Louise. Elle a deux bras, deux jambes, et un chromosome en plus dans chacune de ses cellules. Cela fait d’elle un des 12 millions de citoyens français en situation de handicap.

Cela fait surtout qu’elle aura plus de mal qu’un autre enfant, puis qu’un autre adulte, à mener une vie dite « normale ».

Lors du débat de l’entre-deux tours, vous avez choisi de consacrer votre carte blanche au handicap, et je vous en remercie, bien que je n’aie pas fait partie de vos électeurs au premier tour. C’était comme un début de main tendue vers ceux, qui, comme Philippe Croizon, appelaient en vain les candidats à l’Elysée à prendre en compte les électeurs en situation de handicap, totalement éloignés des débats.

Vous avez eu une carte blanche de deux minutes. Vous avez maintenant cinq ans pour faire réaliser à la France ce qu’elle a tant de mal à faire: se mettre « en marche! » vers l’inclusion réelle. Il y a beaucoup de travail. Mais si je peux être témoin de quelque chose, depuis la naissance de Louise et depuis la médiatisation qui avait accompagné un de mes posts facebook, c’est que nos concitoyens sont prêts. Les institutions? Beaucoup moins.

Louise et moi, on compte sur vous. Dans cinq ans elle aura commencé l’école. On compte sur vous, donc : pour qu’on n’ait pas à faire valoir son droit (loi 2005) à aller à l’école comme tout enfant. 

On compte sur vous pour qu’ensuite, elle puisse être accompagnée par un-e Auxilliaire de vie scolaire formé-e au handicap, bien rémunéré-e et avec un contrat non précaire.

On compte sur vous pour que je ne m’épuise pas à faire la navette pendant des mois entre la MDPH qui dépend du ministère de la Santé et des Affaires sociales, et l’Education nationale dont dépendent les postes d’AVS.

On compte sur vous, finalement, pour que ses débuts au sein de l’école de la République ne soient pas pulvérisés par les lourdeurs administratives de deux mille-feuilles aux budgets différents.

On compte sur vous pour ne plus lire de pétitions, d’articles de presse, de coups de gueule à propos d’enfant qui font leur rentrée sans AVS ou ne peuvent pas faire de sortie scolaire avec leur classe parce que cette même AVS n’a pas le droit de travailler hors périmètre et horaires scolaires.

On compte sur vous pour que les enfants autistes ne soient pas obligés de s’exiler en Belgique, pour que les personnes en fauteuil roulant puissent aller travailler en transports en commun partout en France, pour que handicapé soit de moins en moins synonyme de chômeur de longue durée, pour que les citoyens en situation de handicap soient enfin, pleinement et tout simplement, des citoyens français.

Alors, chiche, en marche ! (et avec des roues de fauteuil, même).»

21 mai 2017

Déplacement d'Édouard Philippe et de Sophie Cluzel à Rungis (94

 

Déplacement d'Édouard Philippe et de Sophie Cluzel à Rungis (94)

Déplacement de M. Édouard Philippe, Premier ministre et de Mme Sophie Cluzel, Secrétaire d'Etat auprès du Premier ministre, chargée des personnes handicapées à Rungis (94), dimanche 21 mai 2017.

http://www.gouvernement.fr

 

19 mai 2017

Elysée inaccessible, une journaliste américaine dénonce le retard français

article publié sur VIVRE fm

Jeudi 18 Mai 2017 - 13h25

Accessibilité

Ce jeudi à l’issue du conseil des ministres se tenait une conférence de presse devant les médias français et internationaux. Rahma Sophia Rachdi, journaliste en situation de handicap d'une agence de presse américaine pose la question de l’accessibilité de la salle de presse... et jette un froid à l'Elysée. Christophe Castaner lui a répondu.

Rahma Sophia Rachdi et Jean-Jacques Urvoas en 2016
Rahma Sophia Rachdi et Jean-Jacques Urvoas en 2016

Une journaliste handicapée dans la salle de presse pose la question qui fâche

Rahma Sophia Rachdi a pu accéder à la salle de presse grâce à la bonne volonté des pompiers présents sur place. Une marche l'empêchait de s'y rendre car elle est en fauteuil. Excédée par les difficultés qu'elle rencontre au quotidien, elle questionne expressément le porte parole du gouvernement sur « d’éventuels aménagements à venir ». Christophe Castaner lui répond : « il n’est pas question que cette salle ne soit pas accessible sinon il nous faudra changer de salle »

Christophe Castaner évoque également des propos tenus par le président pendant le Conseil des Ministres en indiquant que ce dernier s’était montré très ferme sur la question des « solidarités » et que cela incluait notamment « la question de l’égalité d’accès pour les personnes en situation de handicap ». 

Vivre Fm a contacté la journaliste : 

Franco-américaine, elle avait déjà couvert l'élection présidentielle de 2007

Rahma Sophia Rachdi est correspondante pour une agence de presse américaine (United States Press Agency).

Elle couvre la politique française depuis 2007. A l’époque elle était valide et ses thèmes de prédilection étaient l'économie et la politique.
Suite à un AVC, elle excerce désormais son métier en fauteuil et c'est la raison qui l'a poussé à couvrir cette campagne sous un autre angle.

Cette année elle a choisi de couvrir le projet des 11 candidats sous le prisme du handicap. "Maintenant que je suis concernée, je veux faire bouger les choses, il y'a 12 millions d'handicapés en France qui sont aussi des électeurs". Cette question à Mr Castaner lui tenait donc à coeur, elle déclare : « j’ai profité de la carte blanche d’Emmanuel Macron  sur le handicap pour l’interpeller sur la situation de l’accessibilité en France, et, qui plus est, à l’Elysée". La journaliste s'étonne du retard français et précise : "Quand je vais à la Maison Blanche, il n’y a aucun problème ».

Rahma Sophia Rachdi couvre l'Elysée depuis trois ans, avant elle passait par le vestibule !

Cette fois elle a osé, dit elle. Elle ne s'était jamais rendue dans cette salle. Elle sait que le nouveau Président est très au fait des questions de handicap. Elle a saisi l'occasion pour mettre les pieds dans le plat. Elle connait bien Emmanuel Macron, elle l'a suivi à Bercy. Elle souligne "Bercy est très accessible, comme beaucoup d'autres ministères, en revanche Matignon est absolument inaccessible". 

Désormais en fauteuil, elle retrouve de veilles connaissances

La jeune femme qui couvre les évènements politiques est reconnue. Elle est connue de François Hollande (bien avant qu'il soit Président). Emmanuel Macron la reconnait également. Et d'anciens collègues journalistes du temps où elle était valide. Rahma espère qu'avec le nouveau quinquennat les choses vont bouger. En tout cas, elle, elle continuera.

Léo Leblon

19 mai 2017

Accompagnement des personnes handicapées dans le cadre de la démarche «une réponse accompagnée pour tous»

 

 

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