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"Au bonheur d'Elise"
29 octobre 2015

Au centre somatique d'Etampes, une appli facilite l'expression de la douleur

article publié dans Le Parisien

C. Ch | Publié le Mercredi 28 Oct. 2015, 18h44 | Mis à jour : 18h44

ILLUSTRATION. Le centre somatique travaille avec des patients autistes pour les aider à exprimer la douleur. (LP/C. Ch.)

Pour les autistes, communiquer avec l’extérieur est particulièrement complexe. Alors exprimer une douleur s’avère encore plus difficile. C’est pourquoi l’Etablissement public de santé (EPS) Barthélémy Durand à Etampes a développé avec Auticiel une application numérique. Un outil pour permettre aux personnes dyscommunicantes de mettre des mots sur leurs douleurs et leur ressenti. « Depuis de nombreuses années, l’EPS est fortement engagé dans la prise en charge de la douleur, particulièrement dans le cas des personnes avec autisme, rappelle la direction de Barthélémy Durand. En 2013, nous avons ouvert un centre régional douleur et soins somatiques en santé mentale et autisme, aujourd’hui reconnu au niveau national pour la qualité de son travail. »

Auticiel, une start-up, qui conçoit des solutions numériques facilitant l’insertion des personnes avec un handicap dit « invisible », a développé une application iFEEL en collaborant avec le centre somatique d’Etampes. « Par cet outil, le patient est à même d’évoquer sa douleur ou un ressenti, de définir leur intensité et de les localiser sur un schéma corporel », développe l’EPS.

L’application est en cours d’expérimentation au centre d’Etampes, avec des premiers résultats positifs. Des tablettes seront ensuite confiées aux familles et dans des instituts médico-éducatifs.

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29 octobre 2015

Autisme: le cauchemar des parents de Benjamin

article publié dans LA DEPECHE

Publié le 28/10/2015 à 03:49, Mis à jour le 28/10/2015 à 07:41

Actu Santé - Accueil du handicap

Nicole et Didier, ses parents, se battent pour que Benjamin, 16 ans, soit hébergé dans un centre adapté aux exigences de sa pathologie./Photo DDM repro.

Nicole et Didier, ses parents, se battent pour que Benjamin, 16 ans, soit hébergé dans un centre adapté aux exigences de sa pathologie./Photo DDM repro.

 

Depuis juillet, Benjamin, 16 ans, vit à «La Candélie». Il est autiste. Ses parents lui cherchent une place en Lot-et-Garonne, frappent à toutes les portes, en vain.

Des programmes nationaux en veux-tu en voilà, des rapports d'études et des analyses à la pelle et un constat depuis vingt ans dans ce pays : l'accueil des mineurs et majeurs en situation de handicap rime avec déficit de places. Les témoignages se succèdent dans leur épilogue : pas de place pour votre enfant.

C'est la réponse offerte à la question de Nicole et Daniel Perthuis, de Boé. Leur fils unique, Benjamin, 16 ans, est autiste «moyen atypique». Peu importe la définition, il doit bénéficier d'un encadrement spécifique, par du personnel formé. Depuis le 21 juillet, cet ado parfois violent vit à «La Candélie». Papa et maman le voient deux fois par semaine, à tour de rôle.

«En vrac»

Pendant trois ans, Benjamin a été hébergé à l'institut médico-éducatif Lalande. Les fugues, son comportement ont contraint l'établissement et la famille à l'extraire avant la fin de l'année scolaire. Lui-même s'est dit «en vrac», se souvient sa mère. Les parents sont salariés, toujours dans la vie active. «On a cherché une structure de repli. Il n'en existe pas en Lot-et-Garonne. On peut difficilement s'éloigner du département car Benjamin est suivi par une psychologue spécialiste du comportement». Une réunion à la Maison du handicap (MDPH) permet aux parents de respirer un peu mieux : l'IME de Casseneuil accepte de l'accueillir «sous réserve de places disponibles».

Courriers, réponse ou pas

A la maison, la situation est très difficile. Les Perthuis ne cachent pas ce quotidien heurté. A la fin juillet, il passe le poing à travers une vitre. «Même si nous avons compris que sa place n'était pas là-bas, nous avons été contraints de demander son placement à «La Candélie».

Didier : «Ce qui ressort de tout ça, c'est que l'Etat ne tient pas ses engagements». Pas ou peu de places disponibles pour l'accueil des enfants ou ados handicapés. En juin, quand Benjamin quitte l'IME, le couple écrit à l'Agence régionale de santé (ARS) à Agen puis à Bordeaux. «Aucune réponse. C'est scandaleux de ne pas répondre, quelle que soit la nature de la réponse». Même motif, même punition pour une élue de la République, destinataire d'un courrier, aussi.

Au conseil départemental, les Perthuis ont eu plus de chance. Ils ont rendez-vous ce soir avec un membre de l'équipe du cabinet Camani. Ils pourraient avoir trois solutions : Castillonnès, GrignoIs et un retour à Casseneuil mais avec une formule d'accueil qui ne les satisfait pas. «Nous sommes bien conscients qu'il s'agit là d'un jeu de chaises musicales entre les jeunes adultes qui quittent l'établissement et les candidats mineurs à l'entrée…».

Ils n'ignorent toutefois pas que leur question n'est pas familiale, mais nationale. Selon l'Unapei pour son seul réseau, quelque 12 658 enfants seraient en attente d'une place en services d'éducation spéciale et de soins à domicile (Sessad) ou en Institut médico-éducatif.


De Boé au Jura

«Nous exigeons, maintenant, une prise de position on ne peut plus claire de notre gouvernement sur les mesures qu'il entend prendre afin que les droits des personnes en situation de handicap cessent d'être foulés aux pieds.» Le collectif d'Associations d'aide et de défense des personnes en situation de handicap (dont Handignez-Vous Lot-et-Garonne) s'alarme à la suite de la garde à vue, hier, dans le Jura, de Nicolas, frère de Dimitri. «Pour défendre les droits de son frère et alerter l'opinion publique, il est monté sur le toit de la préfecture du Jura. Il a été délogé par les policiers. Son frère Dimitri a été placé en établissement à 500 km de sa famille. Agé de 35 ans, Dimitri a été orienté, à l'âge de 18 ans, dans un hôpital psychiatrique. Il y connaîtra la contention, l'enfermement et la surmédicamentation au lieu d'une prise en charge éducative adaptée». Le 21 juillet dernier, à la même date que Benjamin, il a été transféré dans une unité pour malades difficiles. Ne laissons plus les familles se mettre en danger dans ce type d'action, faute de pouvoir se faire entendre autrement», explique la présidente d'Handignez-Vous (Agen) Céline Boussié.

Stéphane Bersauter

29 octobre 2015

Maltraitance, signalement et impunité

Publié le 26 octobre 2015 dans Sujets de société

La maltraitance sera-t-elle la grande cause nationale en 2016 ?

Par Nafy-Nathalie

 

L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) définit la maltraitance de l’enfant comme « toutes les formes de mauvais traitements physiques et/ou psychologiques affectifs, de sévices sexuels, de négligences ou d’exploitation commerciale ou autre, entraînant un préjudice réel ou potentiel pour la santé de l’enfant, sa survie, son développement ou sa dignité dans un contexte d’une relation de responsabilité, de confiance ou de pouvoir. ». Un article du Parisien du 2 mars 2015 avance des chiffres effrayants. 14% des Français auraient été victimes de maltraitance durant leur enfance et 60% n’en auraient jamais parlé. Enfance et partage qui est une association de lutte contre la maltraitance indique qu’environ 100.000 enfants en sont victimes actuellement et environ 700 enfants en meurent chaque année, soit 2 par jour. Cela montre l’ampleur de ce problème en France.

Mai 2012, François Hollande est élu Président et sa compagne, Valérie Trierweiler se retrouve au devant de la scène. Après avoir tergiversé, elle décide d’assumer un rôle de Première dame et choisit de défendre la cause des enfants. Un colloque, qu’elle va présider, est donc organisé par le sénateur socialiste André Vallini en juin 2013. Étaient également présentes Christiane Taubira et Najat Vallaud-Belkacem. Un article du Figaro nous en fait le compte-rendu. Un article du JDD de l’époque reprend les propos de monsieur Vallini et notamment le fait qu’il convient d’ « […] en appeler au gouvernement car seule une volonté politique forte peut faire reculer ce qui est un véritable fléau » ou encore que « les violences faites aux enfants sont un angle mort de la politique. » Bon.

Certains élus d’autres pays se seraient penchés sur les causes ou effets de la maltraitance. Nos élus, eux, se sont focalisés sur la question du signalement avec une logique curieuse qui voudrait que le problème de la maltraitance résulte principalement d’un défaut de signalement. L’idée semble être que si elle était davantage signalée, la maltraitance serait prise en charge par les services de protection de l’enfance et éradiquée. Dont acte. Il est curieux alors que parfois cela ne soit pas le cas. L’affaire Bastien démontre par exemple que 3 signalements et 9 informations préoccupantes n’ont pas empêché le père de passer le petit garçon au lave-linge.

Toujours est-il qu’effectivement, il y a peut-être un souci de signalement. Le rapport de la cour des comptes La protection de l’enfance de 2009 indique par exemple qu’en 2006 aucune maltraitance n’a été signalée par les médecins. La secrétaire générale d’Enfance et partage indique en effet que « […] 90% des cas de maltraitance ont lieu dans le cadre familial, l’enfant a du mal à dénoncer ses bourreaux, qu’il aime malgré tout ». Le responsable de l’Enfant bleu précise même que « les enseignants […] ont peur des représailles des parents s’ils constatent une maltraitance et la dénonce » et rajoute qu’« à l’heure actuelle, ces procédures de signalement sont très lourdes et prennent du temps. L’enseignant doit en parler au chef d’établissement, qui lui-même devra prendre la décision de prévenir les autorités compétentes. » André Vallini annonce alors son souhait d’« améliorer le repérage et faire en sorte que tout le monde soit vigilant et réactif ».

Il est intéressant de se rappeler qu’André Vallini était le président de la commission d’enquête parlementaire dans l’affaire Outreau. Il est curieux qu’il n’ait pas tiré quelques leçons du potentiel de déraillement de la justice et des conséquences de mauvais signalements des médecins. Toujours est-il que finalement ce n’est pas lui qui a porté la loi. Un méli-mélo a eu lieu. La crainte des représailles soulevée par les enseignants est devenue problèmes rencontrés par les médecins et personnels soignants dans le projet de loi défendue deux ans plus tard par madame Giudicelli. Le projet présenté en mars 2015 vise ainsi à encourager les médecins et personnels soignants à davantage de signalements en contrepartie d’une immunité en cas de calomnie :

« L’article 226-14 du Code pénal est ainsi modifié : […] Au médecin tenu, sans avoir à recueillir l’accord de quiconque, de porter sans délai à la connaissance du procureur de la République les constatations personnellement effectuées dans l’exercice de sa profession, quand elles lui ont permis de présumer, sans même avoir à caractériser une infraction, que des violences physiques, sexuelles ou psychologiques, auraient été imposées à un mineur ou une personne qui n’est pas en mesure de se protéger en raison de son âge ou de son incapacité physique ou psychique. Le signalement effectué dans ces conditions ne peut engager la responsabilité civile, pénale ou disciplinaire, du praticien, à moins que sa mauvaise foi n’ait été judiciairement établie. »

Cette proposition est surprenante puisque les médecins sont déjà tenus par l’article 44 de leur code de déontologie qui dispose que :

« Lorsqu’un médecin discerne qu’une personne auprès de laquelle il est appelé est victime de sévices ou de privations, il doit mettre en œuvre les moyens les plus adéquats pour la protéger en faisant preuve de prudence et de circonspection. Lorsqu’il s’agit d’un mineur ou d’une personne qui n’est pas en mesure de se protéger en raison de son âge ou de son état physique ou psychique, il alerte les autorités judiciaires ou administratives, sauf circonstances particulières qu’il apprécie en conscience. »

Obligation leur est déjà faite de protéger le mineur et de signaler tout cas avéré de maltraitance. Le Code pénal (art. 226-14) les délivre même du secret professionnel pour ce faire.

Il est vrai cependant que, chaque année, 900 médecins, comme le relaye un article du Monde, sont victimes de violence. Admettons qu’ils aient peur. Quelle logique amène à proposer une immunité civile, disciplinaire et pénale pour protéger de violences physiques ou verbales ? Quant au risque éventuel de procès, il est quasi inexistant avec un parquet qui repousse déjà quasiment toutes les plaintes pour absence d’intention délictuelle (rapport de la FNASEPH).

Ces immunités consisteraient, par contre, à déresponsabiliser les médecins des conséquences d’une dénonciation calomnieuse ; pas de sanction, pas d’indemnisation. Les personnes qui en seraient l’objet se trouveraient alors victimes deux fois : conséquences de la dénonciation non fondée et impossibilité d’obtenir réparation. Les signalements abusifs amènent en effet souvent de graves conséquences pour les familles et enfants (rapport de la FNASEPH) pouvant même aller jusqu’à des placements. Le rapport de 127 associations dénonce le cas de familles dont les enfants autistes ont été placés pour des pseudo-carences éducatives et dont les parents ont fait l’objet de poursuites pénales. Un article du Figaro du 11 août 2015 titre également sur « Les placements abusifs d’enfants autistes, le scandale qui monte ». Qu’un médecin fasse preuve de prudence dans ces affaires-là ne me semble pas une hérésie.

Plutôt que la peur, la difficulté de détecter des signes de maltraitance aurait pu être une explication. La maltraitance psychologique, affective ou sexuelle est quasiment indétectable au cours d’une visite médicale sans lien avec elle. Quant à la maltraitance physique, la plupart du temps, l’origine des fractures peut être difficile à détecter. Rien n’interdit non plus aux responsables des violences d’amener l’enfant chez un médecin qui ne soit pas le médecin traitant, ou aux urgences.

Il existe également un problème de formation. L’INSERM dans son rapport de suivi du colloque de 2013 précise que :

« La formation des médecins généralistes, initiale comme continue, est notoirement insuffisante, voire inexistante dans certaines facultés. Le temps consacré à l’enseignement théorique de la maltraitance proposé aux futurs pédiatres (2 heures au maximum) contraste fortement avec les exigences identifiées à partir d’une recherche américaine qui montre que les médecins ayant reçu moins de 10 heures de formation sur la reconnaissance de la maltraitance signalent significativement beaucoup moins que ceux qui ont bénéficié de plus de 10 heures d’enseignement. »

Cette formation aurait aussi pu s’étendre d’ailleurs aux membres de l’Éducation nationale. En effet, si les médecins ne signalent pas assez, le nombre de signalements transmis par l’Éducation nationale laisse pensif. L’ONED (Observatoire National de l’Enfance en Danger) s’en étonne d’ailleurs et se demande ce qu’elle considère comme de la maltraitance. « L’absentéisme est-il majoritairement considéré comme une Information Préoccupante ? » Se focaliser sur la quantité au détriment de la qualité pourrait également avoir pour effet pervers d’engorger de signalements infondés les services d’aide à l’enfance au détriment de la prise en charge des enfants réellement maltraités ainsi que l’indique le rapport de la « Mission d’évaluation de la gouvernance de la protection de l’enfance » de juillet 2014.

La situation est grave. Au lieu de miser de manière absurde sur la quantité des dénonciations et l’impunité des médecins au risque de créer de nouveaux problèmes, nos élus auraient pu, pour une fois, se saisir sérieusement du dossier. Le comité de suivi du Colloque de 2013 avait fait 44 propositions plutôt judicieuses qui ont été pour la plupart ignorées. Dans ces propositions, il recommandait notamment de modifier la politique de réforme territoriale actuelle qui amène à la destruction du système préventif (PMI, santé scolaire). Il recommandait aussi que les textes déjà votés soient simplement appliqués notamment la loi du 5 mars 2007 jugée par la Commission des affaires sociales du sénat comme « une bonne loi, mais mal connue et mal appliquée ». C’est d’ailleurs à propos de cette même loi qu’en juin 2009, le Comité des Droits de l’Enfant des Nations Unies avait demandé à la France « d’allouer les ressources budgétaires nécessaires à sa mise en œuvre », de mettre en place des mécanismes de décompte des cas de violence dans les familles et les institutions et « d’utiliser les médias pour lancer des campagnes de sensibilisation sur la nouvelle loi sur la protection de l’enfance ». Il est notable enfin que la France ne se soit toujours pas mise en conformité, malgré une sanction du Conseil de l’Europe (article du Parisien), avec l’article 17 de la charte européenne des droits sociaux qui précise qu’elle doit « protéger les enfants et les adolescents contre la négligence, la violence ou l’exploitation ».

La loi vient d’être adoptée en deuxième lecture, sans amendement, à l’unanimité par le Sénat le 22 octobre 2015. Il parait que la lutte contre la maltraitance des enfants selon madame Giudicelli pourrait devenir la grande cause nationale de 2016. Lors des débats au Sénat, elle s’est même permis la déclamation, sous les applaudissements, d’un petit poème de Khalil Gibran :

« Vos enfants ne sont pas vos enfants
Ils sont les fils et les filles de l’appel de la Vie à elle-même,
Ils viennent à travers vous mais non de vous
Et bien qu’ils soient avec vous, ils ne vous appartiennent pas.
 »

Sans commentaires.

28 octobre 2015

Autisme : l'ocytocine testé en spray nasal

article publié dans Sciences & avenir

Hugo Jalinière Publié le 28-10-2015 à 16h35Mis à jour à 17h34

L'ocytocine joue un rôle crucial face au développement de l'autisme, ou trouble du spectre autistique (TSA). Un spray nasal d'ocytocine, testé auprès d'enfants autistes, pourrait s'avérer encore plus efficace.

Une administration d'ocytocine par voie nasale deux fois par jour a permis d'améliorer les compétences sociales et comportementales d'enfants atteints de troubles du spectre autistique. ©TIM SLOAN / AFP
Une administration d'ocytocine par voie nasale deux fois par jour a permis d'améliorer les compétences sociales et comportementales d'enfants atteints de troubles du spectre autistique. ©TIM SLOAN / AFP
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AUTISME. Un spray nasal d'ocytocine pour réduire les symptômes de l'autisme ? C'est la stratégie thérapeutique testée avec un certain succès par une équipe du Brain and Mind Centre de l'Université de Sydney (Australie) qui publie ses résultats dans la revue Molecular Psychiatry* (groupe Nature). Cela fait plusieurs années que les chercheurs considèrent que les troubles comportementaux qui nuisent aux relations sociales des personnes atteintes de troubles du spectre autistique (TSA) sont en partie dus à un déficit d'ocytocine. Appelée aussi "hormone de l'amour" ou "hormone de l'accouchement", cette hormone sécrétée dans le cerveau par l’hypothalamus, est impliquée dans le déclenchement de l’accouchement (et utilisée pour en faciliter certains) ainsi que dans la régulation des émotions. Ainsi, de précédentes recherches ont montré que l'apparition de l'autisme pouvait être favorisée par un déficit d'ocytocine au moment de la naissance ou encore que ces personnes présentaient des taux de cette hormone anormalement bas dans le sang.

Ocytocine : Deux doses quotidiennes

Le test mené en Australie par l'équipe du Pr Adam Guastella est l'un des premiers à explorer la pertinence et la sécurité d'un traitement quotidien à base d'ocytocine dans le cadre d'un essai clinique. Ainsi, 31 enfants de 3 à 8 ans atteints du trouble du spectre autistique ont reçu par voie nasale deux doses quotidiennes soit de cette hormone, soit d'un placebo. Deux phases de l'essai espacées de 4 à 5 semaines afin que l'hormone ne risque pas d'interférer avec le placebo, et vice versa.

"Nous avons observé qu'à la suite de ce traitement à l'ocytocine, les parents des enfants testés rapportaient que leur enfant faisait preuve d'une meilleure sensibilité sociale à la maison." Un sentiment validé par les observations et tests effectués dans le cadre de cet essai au Brain and Mind Centre, explique le Pr Guastella dans un communiqué de l'Université de Sydney. À l'heure actuelle, il n'existe aucun autre traitement que la thérapie comportementale qui permet de "rééduquer" les enfants sur le plan social. Mais en plus de leur coût parfois important, ces consultations demandent beaucoup de temps (jusqu'à 40 heures par semaine) pour des résultats incertains. 

Stimuler les liens sociaux grâce à l'ocytocine

Le Dr Andrew Adesman, chef du service Développement et comportement pédiatrique au Cohen Children's Medical Center de New York, n'ayant pas participé à l'étude, salue dans un communiqué une méthodologie qui illustre le rôle de l'ocytocine pour améliorer la communication. Pour lui, il s'agit de"la plus solide preuve que l'ocytocine peut conduire à des améliorations rapides et significatives des aptitudes sociales chez les enfants atteints de troubles du spectre autistique". Le Dr Adesman met toutefois en garde : "Si certains parents d'enfants atteints de TSA peuvent être tentés de demander à leur médecin de prescrire un spray nasal à l'ocytocine, il faut rappeler que certains pourraient ne pas tolérer ce traitement. Nous avons besoin de rassembler beaucoup plus de données autour des bénéfices et de la sécurité sur le long terme avant qu'il ne soit recommandé comme traitement de choix", précise-t-il. 

Reste que "la possibilité d'utiliser ce type de traitement simple pour améliorer les bénéfices sur le long terme, que ce soit d'un point de vu comportemental ou éducatif est très excitante", s'enthousiasme le Pr Ian Hickie, co-auteur de l'étude. C'est en tout cas un motif d'espoir alors que le nombre de cas d'autisme a explosé ces dernières années.

28 octobre 2015

EN IMAGES. Autisme : une vision qui se focalise différemment

article publié dans Sciences & avenir

La vision des personnes atteintes de TSA est souvent perturbée du fait de différences d'ordre neurologique. Des chercheurs ont étudié le phénomène pour mieux comprendre comment leur regard se focalise.

C'est moins sur l'éléphant et son petit que sur le ciel et l'arbre que se focalise le regard de la personne autiste. ©Qi Zhao/National University of Singapore
C'est moins sur l'éléphant et son petit que sur le ciel et l'arbre que se focalise le regard de la personne autiste. ©Qi Zhao/National University of Singapore

AUTISME. La vision des personnes atteintes de troubles du spectre autistique (TSA) est unique. Si ces dernières sont généralement dotées d'une bonne acuité visuelle, elles possèdent une sorte d'hypersensibilité sensorielle et leur perception du monde est souvent perturbée. En effet, des troubles d'ordre neurologique leur font interpréter différemment ce que leurs yeux voient. Des chercheurs du California Institute of Technology (Cal Tech) ont mené un travail publié dans la revue Neuron pour mieux cerner les différences dans cette lecture des images.

Examen de la vision chez les sujets autistes 

Les scientifiques ont notamment travaillé sur l'hypothèse communément admise selon laquelle l'attention visuelle des personnes atteintes de TSA est moins facilement captée par les visages. Ce qui expliquerait en partie leur difficulté à interpréter les situations sociales. "Entre autres choses, notre travail montre que les choses ne sont pas aussi simples que 'les personnes atteintes de TSA ne regardent pas normalement les visages'. En réalité, ils regardent la plupart des choses d'une façon atypique", explique le Pr Ralph Adolphs l'un des co-auteurs de l'étude. À travers une série de clichés, les scientifiques montrent comment et où se focalise le regard sur une image donnée. L'étude montre ainsi que les personnes atteintes de TSA sont plus réceptives aux éléments non-sociaux des images, aux contours et modèles simples, plutôt qu'aux visages donc.

Les images de gauche illustrent la vision des personnes atteintes de TSA et celles de droite des individus du groupe contrôle (©Qi Zhao/National University of Singapore).

En tout, 700 images ont été présentées à 39 personnes : 20 autistes dits de "haut niveau" (capables d'exprimer des compétences intellectuelles parfois remarquables) et 19 personnes constituant un groupe contrôle. Un système type "eye tracking" développé par Qi Zhao, professeur en ingénierie à la National University of Singapore, a permis d'évaluer l'attention du regard de chacun des participants et sur quel point de l'image il se focalisait. Sur chaque image, les chercheurs ont ainsi pu marquer les zones où se concentrait le regard. 

 Vision focal contre vision ambiante

Notons que les enfants autistes privilégient généralement la vision focale, ce qui explique une prédilection marquée pour les chiffres, les lettres et les objets. Le Dr Melvin Kaplan, chercheur à l'Autism Research Institute explique ainsi que "leur manque d'attention en termes de vision ambiante - vision en interaction neuronale avec d'autres modalités sensorielles - limite leur aptitude à traiter des informations en rapport avec la posture, le mouvement, la parole et la pensée".

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28 octobre 2015

Vidéo -> Question de Philip Cordery et réponse de la Ministre sur la situation des personnes handicapées françaises en Belgique

article publié sur la page de Philip Cordery à l'Assemblé Nationale

Article mis en ligne le 27 octobre 2015 dans À l'Assemblée nationale.

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Lors des questions au gouvernement du mardi 27 octobre 2015, j’ai interrogé Ségolène Neuville, Secrétaire d’Etat en charge des personnes handicapées et de la lutte contre l’exclusion, afin d’avoir des précisions sur l’accompagnement par l’Etat des personnes handicapées françaises  se rendant en Belgique.


Ma question au gouvernement sur la situation... par PhilipCordery

« Ma question s’adresse à Madame la Secrétaire d’Etat, chargé des personnes handicapées et de la lutte contre l’exclusion

La situation des personnes handicapées françaises en Belgique est connue. 4500 adultes et près de 1600 enfants sont hébergés dans des établissements conventionnés. 1.200 enfants supplémentaires sont scolarisés sans y être hébergés.

Ces départs vers la Belgique sont trop nombreux et ne peuvent nous satisfaire.

Mais ils peuvent constituer une réelle solution. Certains y vont par manque de place en France ; d’autres à la recherche de méthodes comportementalistes plus développées ; d’autres encore pour intégrer des écoles spécialisées gérées par le ministère de l’enseignement ; d’autres enfin, atteint de polyhandicap ou de troubles sévères du comportement pour échapper à l’hôpital psychiatrique.

Vous vous êtes engagée l’année dernière à la fois à améliorer l’accueil des personnes hébergées en Belgique et à augmenter l’offre en France.

Promesses tenues.

L’accord-cadre entre la France et la Wallonie est entré en vigueur et vous continuez à travailler avec votre homologue belge pour améliorer l’accueil.

Pour créer des nouvelles places sur notre territoire, vous venez de débloquer 15 millions d’euros dès 2016, ce qui est une étape importante, comme l’était le 3ème plan autisme.

Face aux demandes croissantes sur le territoire français, notamment du fait de la détection de plus en plus précoce du handicap et de l’avancée en âge des personnes handicapées, l’hébergement en Belgique continuera à être une solution pour certaines familles.

Dès lors, pouvez-vous nous confirmer, Madame la Ministre, que votre gouvernement continuera  à agir sur ces deux volets afin de permettre aux personnes en situation de handicap d’avoir pleinement le choix du lieu de prise en charge ? De continuer à créer des nouvelles places en France,  mais aussi de permettre aux familles de choisir la Belgique si elles le souhaitent ? »

(seul le prononcé fait foi)

27 octobre 2015

Temple GRANDIN Version française - 3ème partie sur 3

27 octobre 2015

Temple GRANDIN Version française - 2ème partie sur 3

27 octobre 2015

Temple GRANDIN Version française - 1ère partie sur 3

26 octobre 2015

Nous ne sommes pas des autistes ...

 

"Nous ne sommes pas des autistes" : Roselyne Bachelot rappelle à l'ordre David Pujadas (vidéo)

Ce midi dans Le Grand 8, Roselyne Bachelot a appelé à la plus grande prudence après les "propos irrespectueux et préjudiciables" de David Pujadas envers les autistes. "Nous ne sommes pas des autistes".

http://www.closermag.fr

 

26 octobre 2015

Santé : Marisol Touraine s'explique sur les handicapés accueillis en Belgique

23/10/2015 à 12h48
Marisol Touraine - Ministre de la santé
 
Marisol Touraine - Ministre de la santé - FLICKR
26 octobre 2015

Jura -> Pour son frère, Nicolas Fargette grimpe sur le toit de la préfecture

26 octobre 2015 - 11h22

 

Il a rapidement été délogé par les policiers.

Son objectif reste le même : obtenir le placement de Dimitri dans une Maison d’accueil spécialisée.

Nicolas Fargette a été placé en garde à vue après être resté une demi-heure sur le toit. Photo VDJ Julie Philippe
Nicolas Fargette a été placé en garde à vue après être resté une demi-heure sur le toit. Photo VDJ Julie Philippe
 

Nicolas Fargette a décidé de passer à l’étape supérieure pour que son frère Dimitri puisse enfin être hospitalisé dans une Maison d’accueil spécialisée (Mas) pour personne handicapée.

Après s’être enchainé aux grilles de la préfecture du Jura en septembre dernier, et n’ayant pas obtenu de réponse à sa demande, le jeune homme est monté sur le toit de l’établissement aux alentours de 10 h ce lundi. « Il faut qu’on fasse bouger les choses. Le préfet s’appuie sur le certificat d’un psychiatre de Dole pour maintenir mon frère à l’hôpital, or, un psychiatre indépendant a établi que Dimitri n’était pas dangereux et a préconisé son placement en MAS », explique Nicolas Fargette. Depuis le 21 juillet, Dimitri est placé dans une Unités pour malades difficiles à Sarreguemines (Moselle). Un placement dont la famille n’avait pas été avertie. « On n’a même pas pu lui dire au revoir », regrette son frère.

Sur le toit de la préfecture, Nicolas Fargette a déroulé deux banderoles, l’une aux couleurs de Charlie portant l’inscription : « Libérez Dimitri », l’autre aux couleurs de la république française où la devise républicaine était remplacée par : « Attaché, drogué, condamné ». Sous l’œil ébahi des badauds, il a également commenté l’histoire de son frère à l’aide d’un mégaphone.

Prêt à tout risquer pour lui, le jeune homme n’était pas contre l’idée de rester toute la semaine s’il le pouvait : « Les risques, j’en ai rien à faire, je pense à mon frère avant tout . Son combat a pris fin plus tôt que prévu. Au bout d’une demi-heure, il a été délogé du toit par les forces de l’ordre et placé en garde à vue. Il est certain que la famille Fargette n’en restera pas là. Nicolas parle déjà d’une grève de la faim pour parvenir à son objectif : changer Dimitri d’établissement. Une commission d’experts psychiatres de l’UMD de Sarreguemines se réunira le 8 novembre prochain pour décider de son retour ou non dans le Jura.

Photo VDJ Julie Philippe

25 octobre 2015

Un nouveau plan pour valoriser les travailleurs sociaux

article publié sur HANDICAP.fr

Résumé : Le Gouvernement met en œuvre un plan d'action pour "valoriser" les travailleurs sociaux et moderniser leur formation. 14 métiers sont concernés. Des modules "handicap" sont prévus. Et une meilleure coordination autour du "dossier social unique".

Par , le 25-10-2015

Le Gouvernement a présenté le 21 octobre 2015 en conseil des ministres un plan d'action pluriannuel destiné à « valoriser » le travail social, prévoyant une modernisation de la formation, une meilleure reconnaissance des diplômes et la relance du projet de « dossier social unique ». Ce plan interministériel est l'aboutissement d'« états généraux du travail social » lancés en janvier 2013 en concertation avec les départements et les régions, en vue de « simplifier l'accès aux droits des personnes » et « mieux reconnaître et valoriser les travailleurs sociaux », selon le compte-rendu du conseil des ministres. Il a été présenté par Marisol Touraine (Affaires sociales) et Ségolène Neuville (Lutte contre l'exclusion). La France compte 1,2 million de travailleurs sociaux, et parmi eux plus de 120 000 dédié au handicap (article en lien ci-dessous), dont quelque 700 000 diplômés.

Changement de catégorie : mieux payés

Les travailleurs sociaux dont les diplômes sont actuellement reconnus comme Bac+2 (assistants de service social, éducateurs spécialisés ou de jeunes enfants), alors que leur formation se déroule sur trois ans, seront élevés au niveau licence à compter de 2018, selon le plan d'action. Ils sont actuellement plus de 130 000 dans ce cas, dont la moitié exercent dans la fonction publique. Ces derniers passeront de la catégorie B à A, mieux payée, à partir de la même date. Les passerelles entre formations sociales et universitaires seront facilitées, et à cette fin les programmes seront adaptés par voie réglementaire. Les modalités de délivrance des diplômes d'Etat seront « revues pour donner plus d'autonomie » aux établissements de formation, qui devront respecter un cahier des charges partagé Etat-régions, fixant des exigences de qualité. A compter de 2020, les établissements qui n'auront pas répondu aux critères du cahier des charges ne seront plus agréés pour la délivrance de diplômes d'Etat.

Des modules de spécialisation, par exemple handicap

Les formations, actuellement distinctes pour les 14 métiers du travail social, seront revues pour comprendre un « corpus de connaissances communes », avec ensuite des modules de spécialisation (aide sociale à l'enfance, logement, famille, petite enfance, handicap ...). Le plan d'action prévoit de « simplifier l'accès aux droits des personnes en recentrant le travail des intervenants sociaux sur leur coeur de métier, l'accompagnement », selon le compte-rendu. L'accueil de proximité sera ainsi amélioré, afin de pouvoir orienter au mieux les personnes vers les services compétents (accès au logement, au RSA ...). La mise en place d'un « référent de parcours », chargé de la coordination entre les différents intervenants comme le fait le médecin traitant dans le parcours de soin, sera expérimentée dans plusieurs départements.

Le dossier social unique

Afin de faciliter le travail en réseau, les travailleurs sociaux pourront partager des informations sur les personnes accompagnées, avec l'accord préalable de ces dernières. Cette question fera l'objet d'une conférence de consensus nationale. Le chantier du « dossier social unique » sera relancé, afin de ne recueillir qu'une seule fois les principales informations requises pour l'ouverture des droits et le suivi des personnes.

24 octobre 2015

Handicap : départs forcés vers la Belgique -> Stop ou Encore ?

article publié sur le blog Handicap & Scolarité

Publié le 24 octobre 2015 par Moscillo Sylvie

Communiqué du collectif contre l'article 21 bis

Un tout premier tout petit pas : oui mais pour avancer ou reculer ?



Mme Ségolène Neuville annonce que l'Assurance Maladie ne financera plus de départs forcés vers la Belgique !

Les personnes handicapées qui souhaiteraient être accueillies dans des structures en Belgique pourront continuer à le faire en étant financées par la France, de même que le financement des places pour les personnes qui sont déjà en Belgique va se poursuivre. Ce sont donc bien les orientations forcées vers la Belgique qui ne seront plus financées.

Il faut rappeler que les orientations vers la Belgique sont aussi à l'origine un souhait de pouvoir bénéficier de prises en charge adaptées, notamment en matière d'autisme. Peut-être que si la France en finissait avec ses "traitements d'un autre temps" tant décriés et utilisait cet argent pour financer des prises en charges préconisées par la Haute Autorité de Santé ... on arrêterait l'hémorragie.

Mme Neuville invite par ailleurs les Conseils Départementaux à s'engager dans cette démarche de recherche de solutions adaptées de proximité. Sont aujourd'hui accueillis en Belgique 1.579 enfants et 4.502 adultes qui viennent de 83 départements français (la plus grande majorité vient de départements frontaliers). Pour les deux tiers, il s'agit d'accueils en foyer de vie, donc avec des financements par les départements et non pas l'assurance maladie. Les sommes consacrées aux personnes en Belgique représentent 82 millions d'euros pour l'assurance maladie.

 

Mme Neuville annonce néanmoins un fond d'amorce de 15 millions d'euros pour trouver des solutions adaptées.

Bien insuffisant selon Bernard Accoyer, député de Haute-Savoie. D'autant plus que Mme Touraine vient préciser qu'il s'agit de relancer une dynamique de financement de places d'accueil (et pas de solutions adaptées) et de financer la mise en œuvre du fameux plan d'accompagnement global, dispositif visant à permettre l'état, de se désengager de ses obligations, au nom de la solidarité nationale, de financer les compensations nécessaires en cas de handicap.


Voilà donc le peu d'argent investit détourné de son objectif initial pour financer, non pas des aides aux personnes handicapées mais un dispositif pour ceux qui choisiront à la place des personnes handicapées, les privant de leurs droits fondamentaux !

Du choix à la concession !

 

Et pour tendre vers une orientation « consentie » (et non plus choisie), Mme Neuville tente de rassurer sur l'article 21bis qui devrait être voté prochainement par les députés : «Il  inscrit dans le marbre » la notion de Plan d'accompagnement global (PAG) qui implique que toute décision d'orientation devra recevoir l'accord des familles. Rappelons à Mme Neuville que la législation en vigueur dispose d'ores et déjà que seules les demandes d'orientations formulées par la personne elle-même peuvent être étudiées et que les orientations prononcées en réponse s'imposent aux établissements chargés de les accueillir. C'est ce qu'on appelle en droit, le droit opposable. Alors permettre une double orientation, une choisie et une imposée qui sera forcément consentie pour ne pas se retrouver sans solution, c'est simplement désengager l'état de ses obligations en matière de solidarité nationale.

Reste à se dire qu'il va falloir un moment arrêter de jouer avec les mots.

La loi handicap du 11 février 2005 pour l'égalité des droits et des chances, pour la participation et la pleine citoyenneté des personnes handicapées avait mis au cœur du dispositif la personne elle-même en respectant son droit de choix de vie. 10 ans plus tard et faute de s'être donné les moyens de mettre en application cette loi, c'est par le biais d'une proposition de texte de loi sur la santé (comme si l'on avait oublié que le handicap n'est pas une maladie et que ses origines sont individuelles, environnementales et sociétale) que l'on vient détricotés les droits des personnes handicapées.

Au nom d'une concertation entre tous les acteurs (sauf les principaux intéressés ! ) afin de tendre vers "le zéro sans solution", on voudrait faire croire que si certains ne trouvent pas de place (en milieu ordinaire où spécialisé), ce ne serait pas par manque de place où d'envie d'accueillir mais un problème d'orientation. Ceci n'aboutit en réalité qu'à donner pourvoir aux institutions d'orienter en fonctions des moyens mobilisables (plus exactement ceux que l'on aurait envie de mobiliser), privant ainsi les personnes en situation de handicap d'avoir un véritable choix de vie.

Bon nombre d'associations n'ont eu de cesse d'alerter depuis des mois sur les dérives qu'engendrent de telles théories. A titre d'exemple : les parents demandent une auxiliaires de vie scolaire pour leur enfant afin de rendre effective la scolarité en classe ordinaire et se retrouvent avec une décision : « votre enfant n'a pas besoin d'un accompagnement. Orientation en IME ». C'est dire, avant même que ce texte soit voté, l'intérêt que l'on accorde à la demande des personnes intéressées.

Reste à ce dire que l'orientation forcée (faute de se voir proposer une autre alternative) qu'elle soit en Belgique ... ou en France reste une discrimination.

Il va falloir cesser de raisonner en terme de place en institution pour pouvoir réfléchir à des parcours adaptés où ce seraient les professionnels (de soin, de l'éducation, de l'enseignement ....) qui mettraient leur technicité au service du parcours des personnes handicapées, dans des services de proximité, adaptés aux besoins de celles-ci ... au cœur de la cité.

Cessons avec cette ignominie qui consisterait à faire croire que nous ne pourrions pas faire une réponse à la hauteur des besoins ! L'argent public doit servir à adapter la société (accessibilité / compensation) pour accueillir chacun au lieu de payer des gens à savoir comment échapper à l'application de la loi du 11 février 2005 !

Quand on se rappellera en France (pays avec un taux de place bien supérieur aux autres pays européens) que les établissements médico-sociaux n'ont pas à venir faire leur marché dans les MDPH pour venir "trier les résidents" pour lesquels ils pensent pouvoir mobiliser des ressources, on finira par se rendre compte qu'il ne nous manque pas tant de places .... Il suffirait de les réserver à ceux qui en on vraiment besoin, c'est-à-dire ceux pour lesquels la lourdeur des prise en charge n'est pas compatible avec le milieu ordinaire.

Un vaste chantier qui nécessitera d'avoir le courage de revenir sur les dernières modifications législatives pour remettre les personnes en situation de handicap au cœur du dispositif et non pas aux services des institutions.

Il devient urgent que nos politiques fassent de la politique, avec de réelles ambitions et non pas de la communication, des exercices de style visant à nous faire prendre des vessies pour des lanternes.

Il devient urgent que notre service public, payé par nos impôts remplissent ses missions de service public …. au lieu de mettre le public à son service !

 

Il devient urgent que les établissements médico-sociaux, payés par nos impôts réfléchissent à une offre d'accompagnement en fonction de la demande … au lieu de vouloir adapter nos personnes handicapées à leurs offres !

 

Et si on exilait quelques uns de nos politiques et quelques associations gestionnaires d'établissements et services médicaux sociaux dans un quelconque pays européens .... pour qu'ils apprennent ce qu'est la participation et la pleine citoyenneté ?

24 octobre 2015

Caen accueille une classe pour enfants autistes

Une classe pour enfants autistes vient d'ouvrir cette année à Caen (Photo : Ville de Caen / F. Decaëns).

L'unité d'enseignement en école maternelle qui a ouvert ses portes en septembre au sein du groupe scolaire Michel-Trégore est la première dans le Calvados.

Mobilier coloré, jeux, tapis. C'est une classe qui ressemble à toutes les autres. À la différence que six professionnels (1 enseignante spécialisée et 5 éducateurs) sont présents au quotidien pour encadrer les 7 élèves de 3 à 6 ans. Tous sont autistes.

"Ici, nous suivons la méthode d'apprentissage novatrice ABA (Analyse appliquée du comportement (link is external)) et les enfants sont pris en charge individuellement plusieurs fois par semaine par une psychomotricienne et une psychologue", détaille Jacqueline Menuet-Baron, directrice adjointe de l'Institut Médico-Éducatif Les Côteaux Fleuris, créé par Autisme Apprendre Autrement (link is external) en 2013.

"C'est l'école qui s'adapte, pas l'inverse"

Cette association de parents a porté, en partenariat avec l'Éducation Nationale dans le cadre du 3e plan national autisme, le projet de création de l'unité d'enseignement maternel. La Ville de Caen a mis à disposition une classe au sein de l'école Michel-Trégore et une salle de motricité dans des locaux attenants. Les enfants y bénéficient ainsi d'une prise en charge adaptée et côtoient les autres élèves, pendant la récréation ou la pause méridienne, ce qui favorise leur socialisation et leur inclusion.

"Pour nous, c'est un renouveau et je tiens à remercier tous les professionnels qui nous suivent", confie Ycel Simsek, papa du petit Inan, 5 ans ½. "Cette fois, c'est l'école qui s'adapte à notre fille et pas l'inverse, poursuivent Audrey et Denis Debled, parents d'Éléanore, 3 ans ½, qui trottine dans la cour avec la psychomotricienne. L'école a commencé depuis peu de temps et notre fille est déjà plus apaisée, elle a plus d'interactions avec nous".

23 octobre 2015

Le spectacle de Laurent Savard fait revivre des trucs ...

Laurent Savard dédicace son DVD à la fin du spectacle, au milieu des membres de l'association Mô d'enfants qui l'avait invité.
Laurent Savard dédicace son DVD à la fin du spectacle, au milieu des membres de l'association Mô d'enfants qui l'avait invité. | 

« Je ne peux pas quitter la scène sans remercier très fort Gabin, mon fils. » Ce sont les derniers mots du spectacle Le bal des pompiers que Laurent Savard a lancé généreusement aux cent quatre-vingts personnes qui ont assisté, dimanche après-midi, à une comédie de la vie, s'appuyant sur des faits réels.

Le vécu d'un enfant pas tout à fait comme les autres, puisque Gabin est autiste. Ce vécu joué par Laurent Savard, son papa artiste, a interpellé l'assistance sur la différence.

Ce spectacle humoristique, à la fois féroce et tendre sur l'autisme et l'hyperactivité, a déclenché des réactions. « C'est un homme courageux. Il assume sa paternité, reconnaît Brigitte. Je me suis retrouvée dans certaines situations. Tu revis des trucs. »

Au moment de la dédicace des DVD, Laurent Savard, avec sa pianiste Anaïs Blin, est toujours dans « la force du spectacle. Le but est d'embarquer tout le monde. Chamboulé ou pas. Pour donner un regard plus loin chez les gens. Carpe diem (profite de la vie) ».

L'artiste était l'invité de l'association Mô d'enfants, présidée par Magali Roué. L'association regroupe une trentaine de familles adhérentes dans le Léon, et tiendra son assemblée générale le 12 novembre.

22 octobre 2015

Alexandra Grévin, une avocate sur le front du handicap

article publié dans Histoires ordinaires

30/04/2015
Elle traque les injustices colportées par les institutions, les ministères, l’Etat. Et n'hésite pas à saisir les tribunaux. La jeune avocate Alexandra Grévin se bat pour faire valoir les droits des personnes handicapées et de leurs familles. Et elle gagne !

 

Ce jour-là, le tribunal du contentieux de l’incapacité (TCI) rend son verdict : la Maison départementale des personnes handicapées est condamnée. Contre le choix des parents, elle avait refusé le bénéfice d’une auxiliaire de vie scolaire et orienté un enfant en situation de handicap vers un établissement spécialisé, institut médico-éducatif. Alexandra Grévin vient à nouveau de gagner son procès.

Cette fois, c'est contre le groupement d’intérêt public qui représente le Département et l’Etat et qui, d'après la loi handicap du 11 février 2005, est pourtant censé agir dans chaque département « pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées »…

David contre Goliath ! « Je ne supporte pas l’injustice ! » lance la jeune et enthousiaste avocate qui a fait du droit du handicap son combat quotidien… plus encore, sa raison de vivre. « Mon objectif est toujours le même, annonce-t-elle sur son site :  défendre les personnes en situation de handicap et transmettre le droit, autant que possible, auprès des familles, des professionnels du handicap et des juristes. »

En ​mission humanitaire
Alexandra Grévin, 34 ans, est originaire de Picardie. Elle fait ses études de droit à Paris, prête serment le 1er mars 2005, puis intègre le Barreau de Montpellier. Là, à mi-temps pour un avocat et à mi-temps pour elle-même, elle s’intéresse au droit pénal, accompagne des couples en instance de divorce et défend des délinquants. « J’avoue m’être alors trouvée en déséquilibre par rapport aux valeurs qui étaient les miennes ! J’avais besoin que mon travail ait un sens. »

En 2006, elle profite de ses congés pour s’engager dans une première mission humanitaire pilotée par l’association Solidarités jeunesses… un ancien rêve d’étudiante. Pendant trois semaines, elle donne des cours d’anglais à de jeunes enfants thaïlandais : « Nous partagions leur quotidien et la vie du village. J’ai été bouleversée… Je crois que ce voyage a fait sens et de retour à Montpellier, j’ai souhaité prendre un nouveau cap professionnel. » D’autres missions suivront en Ukraine, au Laos…

 

Alexandra Grévin, une avocate sur le front du handicap
Indignée de tant d’injustice
Peu de temps après, Alexandra rencontre des parents d’enfants porteurs d’autisme, réunis en association à Paris, et découvre en même temps, la multiplicité des obstacles contre lesquels ils doivent au quotidien faire face. Elle plonge dans les dossiers, s’immerge dans les tracas, met à jour d’innombrables dysfonctionnements pour finalement s’indigner de tant d’injustice. « Nous avions pourtant la loi handicap du 11 février 2005 ! Une loi extraordinaire parce que très ambitieuse, qui ouvre des champs innombrables d’expérimentation. »

Alexandra multiplie les rencontres. Partout en France, les mêmes difficultés assaillent les personnes handicapées et leurs familles. Alors, elle se forme au droit du handicap, une matière nouvelle qui se construit. Les professionnels qui osent s’y référer sont plutôt rares. Pas de master. Alexandra s’inscrit à l’université de Montpellier pour y passer un diplôme universitaire « Environnement juridique et social de la personne en situation de handicap ».

Son mémoire d’études, soutenu à partir d’une formation au droit du handicap, qu’elle a conçue et animée pour des parents, retient l’attention d’un membre de son jury. « Il trouvait ma démarche particulièrement innovante à l’époque et m’a suggéré d’écrire un livre. C’est un projet qui a mûri progressivement et finalement, l’ouvrage est paru, intitulé Droit du handicap et procédures » (*). Le guide accompagne le lecteur pas à pas dans toutes les procédures, donnant à chaque fois les solutions de recours en cas difficulté à faire valoir ses droits.

​Premières victoires
Le 1er mars 2007, elle s’installe à son compte. Rapidement le bouche à oreille fait le tour de France et les premiers dossiers lui sont confiés. La jeune avocate ose, saisit le tribunal et remporte ses premières victoires. Elle s’engage alors « à défendre les enfants et les adultes en situation de handicap dans le cadre de médiation ou de procédure judiciaire ». En face d’elle, les caisses de prévoyance et de santé, les caisses d’allocations familiales, les conseils généraux, les MDPH… le ministère de l’Education nationale !

Le 1er janvier 2013, Alexandra s’installe à Paris. Sans doute est-elle une des seules en France à se coltiner ce combat et ces ornières peu empruntées par ses confrères, loin des caméras et des scènes médiatiques. Alexandra reste proche des familles et des personnes confrontées à toute situation de handicap : « J’interviens dès qu’il y a dysfonctionnement, injustice, discrimination à cause du handicap. » Jamais au hasard. Alexandra épluche chacun des dossiers qu’elle accepte de défendre. En même temps qu’elle soutient une famille ou une personne dans la revendication de son droit, elle fait évoluer la matière juridique pour qu’elle fasse jurisprudence : « Je passe beaucoup de temps à étudier une demande et je suis devenue très sélective. Pour défendre un dossier, il faut y croire et jamais, je ne peux garantir le résultat. » 

 

​Dépoussiérer les institutions
De prime abord, on la juge naïve, impertinente. Mais Alexandra arrive avec la loi sous le bras et très vite… on ne rigole plus ! « C’est sidérant de constater que nombre d’administrations, d’organisations sont dans la pure illégalité. C’est un peu un pavé dans la mare quand j’interviens et j’ai toujours l’impression de dépoussiérer les institutions. » Dans son bureau, c’est aussi un peu la « cour des miracles » comme elle se plaît à le dire. Parfois, comme par enchantement, un courrier rappelant les principes législatifs suffit à faire émerger la solution.

Alexandra court la France, avide de rencontres et de partage. Le 11 février dernier, elle était sur la scène du Liberté à Rennes –tout un symbole !- pour apporter son éclairage sur la « loi du 11 février 2005, 10 ans après… » Le 7 mars, elle était à Angers pour conseiller des familles sur le dossier MDPH de l'enfant ou l'adulte porteur d’autisme. Le 13 mars, à Valence, pour une conférence : « Mieux connaitre les droits des personnes porteurs d’autisme ». Six jours après, elle témoignait à Paris-La Défense lors du Forum emploi et handicap…

Son site internet est devenu une agora de justice : elle y met en ligne toutes les décisions et conclusions des procès qu’elle a remportés, hors ceux relatifs à l’assistance éducative qui se déroulent le plus souvent à huis clos : « Il s’agit de décisions rendues au nom de la justice française. Je les rends ainsi publiques pour aider des personnes confrontées aux mêmes situations. » 

Faire reconnaître le droit du handicap
En novembre 2010, Alexandra publie un nouvel ouvrage « Face à l’autisme » et réédite en 2013 son premier livre, déjà épuisé. Le temps qui passe la gonfle d’énergie ! Alexandra n’a rien perdu de cette joie de vivre qui la transporte. Forte d’un taux de réussite aux alentours de 70 %, elle rêve désormais d’un cabinet plus important, spécialisé dans le droit du handicap. « J’aimerais aussi, confie-t-elle, que cette matière droit du handicap soit reconnue par le Barreau et qu’il y ait un certificat d’officialisation, ce qui n’est toujours pas le cas aujourd’hui. Je souhaite surtout continuer à faire en sorte que le droit soit respecté. Je ne supporte décidemment pas de voir nos organisations mettre en place des procédures, foncièrement injustes et illégales… qui pourtant deviennent coutumières. »

Tugdual Ruellan

(Photos Studio Bontant)

 

Alexandra Grévin, Avocat au Barreau de Paris, a pour domaines de compétence : le droit du handicap et le droit de la famille. Elle se consacre, par l'intermédiaire de conférences, à faire connaître les droits des personnes handicapées. A ce titre, elle réalise de nombreuses interventions auprès d'associations de personnes handicapées et de professionnels du handicap. Elle participe également à de fréquentes missions humanitaires internationales qui l’ont amené à appréhender le sujet loin de nos frontières.

Alexandra Grévin est l'auteur de différents articles juridiques et de deux guides juridiques :

Droit du handicap et procédures, publié aux Editions du Puits Fleuri, en novembre 2009 et réédité en septembre 2013. Voir le sommaire

Face à l'autisme, publié aux Editions du Puits Fleuri, novembre 2010. Voir le sommaire

Plus d'informations sur le site www.alexandra-Grévin.com
22 octobre 2015

Interview de 4 déconvertis de la psychanalyse

Dans une émission de 80 minutes, Sophie Robert s'entretient avec Mikkel Borch-Jacobsen, Jacques Van Rillaer, Jean-Pierre Ledru et Stuart Schneiderman. Ensemble, ils évoquent : leur attrait pour la psychanalyse et les circonstances de leur déconversion d’un mouvement qu’ils n’hésitent pas aujourd’hui à qualifier de sectaire.

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De gauche à droite ci-dessus :

  • Sophie Robert s'est faite connaître du public avec la réalisation du film Le Mur, la psychanalyse à l'épreuve de l'autisme et entre autres la victoire qu’elle a dument remportée face au procès que lui avaient opposés certains protagonistes de la psychanalyse. Dans ce documentaire, elle cite Lacan : « Notre pratique est une escroquerie : bluffer, faire ciller les gens, les éblouir avec des mots qui sont du chiqué…) »[1].
  • Mikkel Borch-Jacobsen est philosophe, essayiste et professeur de littérature comparée à l’Université de Washington. Il est l’auteur de nombreux essais sur l’histoire de la médecine et la psychanalyse, qu’il a enseignée à l’université. Dans ce reportage, il déclare : « En lisant la littérature anglo-saxonne d'auteurs historiens de la psychanalyse …/…  je me suis rendu compte que l'histoire qu'on nous a raconté pour justifier la psychanalyse était en fait une sorte de légende brodée par Freud lui-même, et ensuite embellie par les disciples ».
  • Jacques Van Rillaer est docteur en psychologie, psychothérapeute et essayiste. Professeur émérite de psychologie à l’université de Louvain en Belgique, il enseigne aujourd’hui les thérapies cognitives et comportementales, après avoir exercé la psychanalyse pendant plusieurs décennies. Jacques Van Rillaer est l’auteur de plusieurs ouvrages et de nombreuses publications critiques dont certaines sont facilement accessibles sur internet.
  • Jean-Pierre Ledru est psychiatre en libéral, après avoir exercé la psychanalyse pendant une vingtaine d’années. Il déclare : « Tous les cas cliniques de Freud publiés sont des cas trafiqués ».
  • Stuart Schneiderman est essayiste et coach à New York où il anime un blog « Had enough therapy ? ». Il a exercé la psychanalyse pendant plusieurs décennies dans le cadre de l’Ecole de la Cause Freudienne.

Mikkel Borch-Jacobsen et Jacques Van Rillaer sont notamment coauteurs du Livre noir de la psychanalyse.

La vidéo de l'interview est accessible sur le site www.dragonbleutv.com


LES DECONVERTIS DE LA PSYCHANALYSE par dragonbleutv
Les déconvertis de la psychanalyse © Sophie Robert

Ce document peut paraître édifiant. Cependant, en 1980, les références freudiennes ont été retirées du DSM III pour leur absence de scientificité. La psychanalyse a fait l’objet d’un rapport de l’INSERM en 2004 qui démontre qu’elle est sans efficacité sur le plan thérapeutique. La psychanalyse a aussi été désavouée en 2010 par la Haute Autorité de Santé pour sa fausse prétention à pouvoir soigner l’autisme ! Depuis de nombreuses années, de plus en plus d’ouvrages, de reportages, de sites internet adoptent une attitude critique et documentée envers la psychanalyse. Pourtant, en France, au moins 70% des pédopsychiatres continuent d'être de pratique psychanalytique.

Si la théorie psychanalytique ne s’appuie que sur des cas cliniques truqués :

  • Comment peut-on encore continuer à endoctriner les futurs bacheliers dans le cadre de leur programme de philosophie en terminale ?
  • Comment peut-on encore continuer de former les étudiants des chaires de psychologie sur cette base en leur faisant croire que tout est authentique ?
  • Cela voudrait-il dire que les systèmes de soin français en santé mentale, largement inspirés par les travaux de Freud, utiliseraient depuis des décennies des outils thérapeutiques inadaptés ?
  • Cela voudrait-il dire que les magistrats des affaires familiales, formés aux besoins de l’enfant matière de parentalité par des pédopsyhiatres de cette obédience, utiliseraient depuis des décennies des outils d'aide à la décision inadaptés ?
  • Cela voudrait-il dire que les expertises psychiatriques réalisées pour le compte des tribunaux, souvent à la charge des parties, ne sont pas toujours fiables ?

 


[1] Conférence de Jacques Lacan à Bruxelles le 26 février 1977. Publié dans Quarto (Supplément belge à La lettre mensuelle de l’École de la cause freudienne), 1981, n° 2. Extraits réédités dans Le Nouvel Observateur, 1981, n° 880, p. 88. Propos rapportés par Jacques Van-Rillaer dans Mensonges Lacaniens : http://www.pseudo-sciences.org/spip.php?article1825.

Autres liens sur le sujet :
22 octobre 2015

Croix : une mère sans solution pour l'éducation de son fils handicapé

article publié dans La Voix du Nord

Publié le

PAR MEGHANN MARSOTTO

Diagnostics imprécis, stabilisation difficile, établissements spécialisés surchargés… Corinne Secq, mère d’un ado atteint de handicap mental, raconte le calvaire de sa famille et appelle à l’aide.


Corinne Secq, mère de Gauthier, aspire à le voir s’épanouir dans une structure adaptée. Photo Hubert Van Maele.

VDN

« En France, il n’existe rien pour mon fils. Son droit à l’éducation est bafoué, il se sent inutile et rejeté. Pour moi, c’est de la maltraitance ! » Corinne Secq se bat pour trouver une solution de prise en charge pour Gauthier, 16 ans, qui voit chaque journée se répéter, sans amis, sans loisirs adaptés à son âge et surtout, sans instruction.

L’adolescent souffre de troubles du comportement. À sa mère, on a toujours parlé de « troubles autistiques ». Depuis près de 5 ans, il enchaîne les prises en charges en structures et les hospitalisations. « Une psychologue clinicienne m’a dit que le centre Camus de Villeneuve-d’Ascq (qui utilise une méthode comportementale d’apprentissage pour enfants autistes, ndlr) offrirait un accompagnement adapté. Il est 24e sur liste d’attente depuis deux ans ! Dans toutes les institutions, soit il manque de place, soit il est trop jeune ou bien trop vieux ! »

En fait, il ne serait pas autiste

Faute de place en France, il a fallu s’exiler. Gauthier fréquentait un institut médico-pédagogique en Belgique jusqu’à son exclusion en avril dernier. Les professionnels estimaient avoir atteint « la limite de [leurs] compétences ». Alors Corinne Secq a suspendu son activité professionnelle. Et avec la fonte de ses revenus, elle n’a pas vraiment les moyens de proposer d’activités stimulantes à son fils qui, pourtant, semble présenter « des possibilités d’apprentissage inexploitées ».

Un diagnostic, demandé au Centre ressources autisme depuis avril, n’a toujours pas été posé mais a priori… Gauthier ne serait pas autiste ! Sa mère est abasourdie. En attendant, faute de stimulation, l’ado stagne. Lucide, il a développé, au fil des ans, un sentiment de frustration couvant une colère grandissante. Il est malheureux, désorienté, fugue, se mutile. Sa mère est désolée pour lui, culpabilisée par un lourd sentiment d’impuissance.

À partir de mi-novembre, un institut médico-éducatif français envisage d’accueillir l’enfant à raison de deux jours par semaine, sous réserve d’acceptation après « trois jours d’observation ». C’est un bien faible espoir pour une famille complètement dépassée, qui ne sait plus où trouver les conseils et l’aide qui la sortira de l’impasse, et surtout qui espère, pour Gauthier, un futur plus épanouissant.

En 2016, 96 places supplémentaires dans la région

Faute de solutions d’accueil en France, non moins de 1 500 enfants et 4 500 adultes français en situation de handicap sont accueillis dans des structures belges. Au début du mois, la ministre de la santé Marisol Touraine et Ségolène Neuville, secrétaire d’État chargée des personnes handicapées, ont promis d’injecter 15 millions d’euros d’investissements, en 2016, pour proposer des solutions de proximité aux familles concernées. Le budget a vocation à favoriser des interventions à domicile, à renforcer le personnel des établissements spécialisés et à y créer de nouvelles places.

Geneviève Mannarino, vice-présidente du conseil départemental en charge des personnes en situation de handicap, s’inquiète toutefois de la répartition de cette somme sur l’ensemble du territoire. Le Conseil départemental du Nord a néanmoins pris les devants le 12 octobre dernier en annonçant la création, en 2016, de 96 places pour les personnes dont la prise en charge est la plus insuffisante, parmi lesquelles les personnes souffrant d’autisme.

22 octobre 2015

Voir ou revoir -> Mon petit frère de la lune, un petit film très touchant sur l'autisme

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