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"Au bonheur d'Elise"

22 septembre 2012

article publié sur le site d'Autisme Infantile le 21 septembre 2012

Tous unis pour dire non à la pataugeoire-thérapie!

 


2012-09-21 12:03:33-04

Encore un sale coup du Syndicat National d’Union des Psychomotriciens (SNUP)!

Déjà, en 2011, nous dénoncions leurs formations sur le packing, cette torture infligée à nos enfants, alors que cette pratique barbare n’apporte aucune preuve scientifique de son efficacité, tout en étant décriée par l’ensemble des sommités mondiales de l’autisme.

Un peu plus d’un an plus tard, une nouvelle formation stupide est proposée – à prix d’or, probablement – aux psychomotriciens: la pataugeoire-thérapie. Cette charlatanerie ne sert à rien à part se faire des sous sur le dos de l’avenir de nos enfants!

La pataugeoire-thérapie

La pataugeoire-thérapie consiste en des jeux d’eau dans un bassin peu profond et contenant divers objets tels que des récipients et des balles. Certains dispositifs comprennent un tuyau d’arrosage et un miroir au mur. La pataugeoire-thérapie est proposée dans de nombreuses institutions aux enfants autistes au prétexte de leur « constituer une seconde peau ».

Les partisans de cette méthode considèrent, en effet, que les enfants autistes présentent un vécu corporel fragmenté et des angoisses de morcellement. Leur objectif affiché est de lutter contre ces angoisses archaïques en permettant, via la pataugeoire-thérapie, la constitution chez ces enfants d’une enveloppe psychique sécurisante. La constitution de cette « peau psychique » restaurerait un sentiment de continuité d’existence, et par là-même, une identité psychique. La pataugeoire-thérapie a donc pour objectif de construire une peau psychique chez l’enfant autiste par la médiation de l’eau.

Cette approche, qui se prétend thérapeutique, n’a jamais été validée scientifiquement. Sur le  plan théorique, elle s’appuie principalement sur le concept psychanalytique de « Moi-peau ». Ce concept, théorisé en 1974 par Didier Anzieu, est totalement vide de sens, comme l’a magistralement démontré le Pr Corraze dans un article publié en 1998 et intitulé « Le Moi-peau ou le merveilleux psychanalytique« .

Tout cela n’empêche nullement la psychomotricienne Anne-Marie Latour de faire l’apologie de cette prétendue thérapie dans un ouvrage intitulé « La pataugeoire: contenir et transformer les processus autistiques », paru aux Editions Eres en 2007. Il est conseillé aux étudiants en psychomotricité dans de nombreux instituts de formation, et la pataugeoire-thérapie est présentée dans des journées d’étude organisées par des associations de psychomotriciens. Ce livre a fait l’objet d’une critique détaillée d’une mère d’un enfant porteur d’autisme.

Dénonçons cette thérapie inutile et coûteuse!

  • Nous, parents d’enfants autistes, nous en avons marre qu’on nous propose ces pseudo-thérapies débiles dans les CAMPS, CMP, IME et hôpitaux de jours.
  • Nous voulons que les thérapies proposées à nos enfants soient validées scientifiquement.
  • Nous voulons que les psychomotriciens cessent de se baser sur des conceptions psychanalytiques obsolètes et dommageables, et se décident enfin à aider réellement nos enfants.
  • Nous voulons qu’on cesse de payer parfois jusqu’à quatre personnes pour regarder un enfant stéréotyper dans l’eau, et blâmer sa mère pour sa neurodiversité – au lieu de nous donner des allocations pour payer les méthodes qui, elles, marchent et aident nos enfants – et ont prouvé leur valeur par une validation scientifique.

Un stage concernant la pataugeoire-thérapie est proposé en décembre 2012 par le SNUP. Partagez autour de vous ces images et liez vers cet article, pour que le maximum de personnes soient au courant.

Tous unis pour dire non à la pataugeoire-thérapie!

Tous unis pour dire non à la pataugeoire-thérapie!

Tous unis pour dire non à la pataugeoire-thérapie!

Tous ensemble:
Y’EN A MARRE DE CES CONNERIES!
ON DIT NON À LA PATAUGEOIRE-THÉRAPIE!

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22 septembre 2012

Colloque scientifique organisé par Autisme Genève le 17 novembre 2012

Colloque scientifique organisé par Autisme Genève en collaboration avec Theo Peeters

Autisme:
parents et professionnels sur un pied d’égalité


Samedi 17 novembre 2012
9h00 - 18h00

Voir le programme => http://www.autisme-ge.ch/wp-content/uploads/2012/06/Flyer-final_v2.pdf

22 septembre 2012

Le coût économique et social de l'autisme (saisine parlementaire)

Cette saisine parlementaire – la première depuis le renouvellement du CESE en novembre 2010 - fait suite à la pétition citoyenne lancée par le Collectif Autisme en avril dernier qui souhaitait que le CESE puisse « évaluer la situation économique » de la prise en charge de cette maladie jugée « désastreuse ». Cette pétition a été portée auprès du président de l’Assemblée Nationale par le groupe d'études parlementaire sur l'autisme, présidé par le député du Pas-de-Calais Daniel Fasquelle afin que le CESE puisse s’emparer de cette problématique majeure sans attendre que le seuil des 500 000 signatures nécessaires à la recevabilité de la pétition citoyenne soit atteint.

=> Date du vote le 9 octobre 2012

http://www.lecese.fr/travaux-du-cese/saisines/le-cout-economique-et-social-de-l%E2%80%99autisme

 

A l'origine de la saisine, Bernard ACCOYER, président de l'Assemblée Nationale => voir http://www.lecese.fr/content/le-cese-se-mobilise-sur-lautisme

 

21 septembre 2012

Teaser "théorie sexuelle" sous titrée en anglais de Sophie Robert

21 septembre 2012

Bernadette ROGE participe à une enquête européenne sur l'autisme

Bernadette ROGÉ, Professeur à l'Université de Toulouse le Mirail.

Enquête européenne sur les interventions délivrées aux jeunes enfants avec autisme
Projet de recherche. Mai à Décembre 2012
 
Image décrite ci-dessus
INFORMATION POUR LES PARENTS

Bonjour. Je participe à un groupe de chercheurs de toute l’Europe qui interrogent les parents d’enfants avec autisme âgés de 6 ans et moins sur les services que leur enfant reçoit. L’étude est financée par la Fondation Européenne pour la Science.

Ces pages vous donnent de l’information sur notre recherche. J’espère qu’elles seront également utiles et je serai ravie de répondre à toutes les questions que vous pourriez vous poser.
Email: roge@univ-tlse2.fr
Image décrite ci-dessus
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21 septembre 2012

article publié dans la-Croix.com le 19 septembre 2012

Le président de la République va proposer la nomination de Jean-Claude Ameisen, professeur d’immunologie à Paris VII à la  présidence du Comité consultatif national d’éthique (CCNE) en remplacement d’Alain Grimfeld, dont le mandat est arrivé à échéance.

Capture d’écran de Jean-Claude Ameisen invité de Patrick Cohen dans le 7/9 de France Inter le 3 j...

(La-Croix.com)

Capture d’écran de Jean-Claude Ameisen invité de Patrick Cohen dans le 7/9 de France Inter le 3 juin 2011.

Ceux qui écoutent le dimanche matin sur France Inter son émission « Sur les épaules de Darwin » le connaissent déjà un peu. Pour tous ceux-là, Jean-Claude Ameisen, c’est d’abord cette voix grave et chaude qui vous embarque pendant une heure dans les mystères du vivant et de l’évolution. Un talent de conteur et de pédagogue qui ne sacrifie jamais la complexité d’un sujet à sa bonne compréhension.

apoptose

Car Jean-Claude Ameisen, 60 ans, est avant tout un médecin et un chercheur qui a consacré sa carrière, d’abord aux États-Unis, à Yale, et ensuite à l’Institut Pasteur de Lille, à l’immunologie, et plus précisément à la « mort cellulaire programmée » ou apoptose.

Sa théorie – ce mécanisme naturel d’autodestruction des cellules est à l’origine de certaines maladies neurodégénératives, mais est également un élément essentiel à la vie – est au centre de son livre « La sculpture du vivant » (Seuil) et le prétexte à une réflexion philosophique sur les relations entre la vie et la mort.

intéressé aux questions d’éthique

Homme de passion et de grande culture, Jean-Claude Ameisen n’aime rien tant que croiser les disciplines comme les sciences, avec les arts, l’histoire ou la philosophie. Ce que l’on appelait autrefois « les humanités ». Rien d’étonnant donc à ce que ce fils de juifs polonais émigrés en France qui se définit comme un « agnostique ouvert » se soit intéressé aux questions d’éthique.

révision des lois de bioéthique

Président du comité d’éthique de l’Inserm depuis 2003 et membre du CCNE depuis 2005, il a participé en 2008 au groupe de travail du Conseil d’État sur la révision des lois de bioéthique. Expert consulté par le PS lors de l’élaboration de son programme présidentiel, il était tout indiqué pour remplacer à la tête du Comité Alain Grimfeld, nommé par Nicolas Sarkozy en 2008 et dont le mandat est arrivé à échéance à la fin du mois d’août.

implications sociales de la médecine

Favorable à la recherche sur les cellules souches embryonnaires, rapporteur d’un avis sur l’accompagnement des autistes à l’école, Jean-Claude Ameisen affiche un intérêt marqué pour les implications sociales de la médecine et de la biologie. Son attention va aussi aux plus vénérables, dans la continuité de sa démarche de chercheur : « comprendre, ressentir et tenter de soulager la souffrance » (Lire La Croix des 11 et 12 septembre 2010).

CÉLINE ROUDEN

21 septembre 2012

voile à Saint Maur avec l'association Envol Loisirs

 

Calendrier - horaires:

- Accueil 14h – mise en place

- Navigation de 14h30 à 16h30 -17h

2 ou 3 rotations de 15 minutes suivant les conditions météo

 

  • 22 Septembre 2012 : Reprise et inscription & essais pour les nouveaux arrivants
  • 29 Septembre 2012
  • 06 Octobre 2012
  • 13 Octobre 2012
  • 20 Octobre 2012
  • 27 Octobre 2012

 

Bateaux :

- Cap corse et Caravelle : loisirs – régate en groupe

 

Toutes les infos sur le site d'Envol Loisirs ICI

20 septembre 2012

document publié par Autisme France

2012, l'autisme grande cause nationale : quel bilan provisoire ?

Les familles attendaient depuis 30 ans que leurs préoccupations majeures – diagnostic conforme, accompagnement éducatif adapté, droit comme tout citoyen à une scolarisation, une vie sociale et professionnelle, droit d’accéder aux soins somatiques, etc…, soient prises en compte : l’annonce fin décembre du label grande cause accordé par le Premier Ministre a donc été perçue comme un signe fort.
A quatre mois de la fin de cette année, peut-on dire que le label grande cause a fait avancer la cause de l’autisme ?

Cliquez ICI pour accéder au document.

20 septembre 2012

article publié sur le blog de Franck Ramus FRblog le 19 septembre 2012

La liste noire des formations sur l'autisme

Six mois après la publication de la recommandation de bonne pratique de la Haute Autorité de Santé sur l'autisme, on serait en droit d'attendre que les professionnels de santé concernés en aient pris connaissance, et envisagent sérieusement de faire évoluer leurs pratiques. Bien entendu, les seuls documents de la HAS, s'ils sont d'excellentes sources pour actualiser ses connaissances, sont sans doute insuffisants en soi pour adopter de nouvelles pratiques. Seules des formations professionnelles rigoureuses, basées sur l'état actuel des connaissances, et employant des formateurs compétents, seront à même de faire évoluer les pratiques.
Le KOllectif du 7 janvier a donc souhaité faire un état des lieux des formations et des colloques professionnels portant sur l'autisme et annoncés à partir de la rentrée 2012, afin de mesurer l'impact de la recommandation de la HAS sur ces manifestations, et la possibilité pour les professionnels d'avoir accès à une formation en conformité avec cette recommandation. Nous avons recensé pas moins de 62 formations et colloques sur l'autisme annoncées entre septembre 2012 et décembre 2013, et nous constatons que le paysage semble avoir été très peu évolué. Nous avons donc décidé de rendre public le résultat de notre analyse. Nous avons pour cela constitué 3 listes:
  • Liste de formations non conformes. Il s'agit de formations ou de colloques qui affichent des contenus exclusivement ou presque exclusivement "non recommandables", au sens de la HAS. Nous en avons recensé 39 (63%).
  • Liste de formations partiellement conformes. Il s'agit de formations ou de colloques qui nous posent problème, dans le sens où elles répondent à l'un des deux critères suivants:
    • Formation ne donnant pas suffisamment de détails sur les contenus abordés pour pouvoir en juger de manière certaine, mais dont la liste des intervenants, leur qualité et/ou leurs discours habituels laissent augurer de contenus peu recommandables. Dans le doute, nous demandons à ces formations un descriptif plus détaillé des contenus qu'elles comptent enseigner.
    • Formation affichant des contenus mixtes, certains semblant correspondre à la recommandation de la HAS, d'autres clairement pas. A cet égard, nous soulignons qu'il n'est pas acceptable de continuer à diffuser des connaissances périmées et des pratiques inefficaces en les présentant en parallèle avec d'autres plus actuelles, sous couvert de "pluridisciplinarité" et d'approches dites "intégratives". La pluridisciplinarité est un élément essentiel de la recommandation de la HAS (au sens où la psychiatrie, la psychologie, la psychomotricité, l'orthophonie, l'enseignement, etc. sont tous nécessaires), néanmoins la HAS n'a en aucun cas conclu que toutes les approches théoriques avaient un apport égal concernant l'autisme, ni que toutes les pratiques se valaient, bien au contraire.
  • Liste de formations conformes. Il s'agit de formations ou de colloques dont les contenus semblent compatibles, en totalité ou en quasi-totalité, avec la recommandation de la HAS. Nous en avons recensé 10 (16%).
Le KOllectif du 7 janvier dresse donc un constat très sévère de la capacité des organismes de formation et des organisations professionnelles à se mettre à jour sur la question de l'autisme. Six mois après la publication de la recommandation de la HAS, est-il normal que la plupart des formations aient été reconduites sans aucune modification de leur contenu? Est-il normal de trouver autant de formations aux approches non consensuelles et non recommandées, et de pouvoir encore s'y former pratiquement tous les jours de l'année? Le KOllectif du 7 janvier alerte les pouvoirs publics sur cette carence lourde de conséquences pour les personnes autistes et leurs familles. Nous demandons en particulier aux Agences Régionales de Santé, aux universités, et aux organismes de formation médicale continue dont dépendent ces formations de veiller à ne financer que celles qui respectent la recommandation de bonne pratique de la HAS.
20 septembre 2012

Ouverture d'un Centre de Ressources Handicap et Sexualité (CeRHeS)

Objet et missions

DÉVELOPPER, SOUTENIR ET ACCOMPAGNER LES RÉFLEXIONS ET ACTIONS FAVORISANT LA PRISE EN COMPTE, L’ÉPANOUISSEMENT ET LE RESPECT DE LA VIE INTIME, AFFECTIVE ET SEXUELLE

Unique initiative de ce genre en France, la démarche du CeRHeS s’inscrit clairement dans le champ de la promotion de la santé, et plus spécifiquement celui de la santé sexuelle (éducation à la sexualité, conseil, orientation, etc.), ainsi que dans celui de la réduction des risques et des dommages des Infections Sexuellement Transmissibles (IST), des violences et abus sexuels et des grossesses non désirées.

Accéder au site http://www.cerhes.org/

 


Avec notamment :

 

FORMATION : Animation de groupes d'expression autour de l'intimité et de la vie affective et sexuelle des personnes en situation de handicap

 

Destiné aux professionnels de l’accompagnement et du soin auprès d’enfants, d’adolescents ou d’adultes en situation de handicap, ce module propose une formation théorique et pratique aux techniques d’animation de groupes d’expression centré sur l’intimité et la vie affective et sexuelle.

2 sessions de 3 jours espacées d’un mois

  • les 13, 14, 15 février & 20,21, 22 mars 2013 à Lyon/Villeurbanne
  • les 7, 8, 9 octobre & 4, 5, 6 novembre à Paris

 Télécharger le flyer de présentation

En savoir plus : http://www.cerhes.org/archive/2012/08/23/formation-animation-de-groupes-d-expression-autour-de-l-inti.html

 

20 septembre 2012

information publiée sur le site du CRAIF le 17 septembre 2012

"Yes they can", Autisme(s) et apprentissages

17/09/2012
 Journée d'étude organisée par le Centre de Ressources Autisme Ile-de-France, le 16  novembre 2012 à Paris (Espace Reuilly, 75012), destinée aux personnes avec autisme, à leur famille, amis et aux professionnels.

L'observation des enfants avec autisme montre qu’ils sont confrontés quotidiennement à des difficultés dans nombre de leurs apprentissages, quelle que soit la nature de ceux-ci.
Ces difficultés sont-elles dues à une altération des processus cognitifs nécessaires à leur réalisation ou bien sont-elles liées à des particularités de ces processus nécessitant des techniques ou des procédures d’apprentissage spécifiques ?

ACCÈS GRATUIT réservé aux personnes préalablement inscrites.

 Télécharger le pré-programme


Inscription sur le site du CRAIF =>ICI

19 septembre 2012

article publié dans la Nouvelle République.fr le 19 septembre 2012

Handicap : le cheval fait un excellent thérapeute

L'équithérapie permet de travailler les aspects psychomoteurs mais aussi d'apprendre la confiance grâce à des exercices avec un cheval ou un poney. L'équithérapie permet de travailler les aspects psychomoteurs mais aussi d'apprendre la confiance grâce à des exercices avec un cheval ou un poney.

Estime de soi, gestion des émotions, test des limites : l’équithérapie peut aider les personnes handicapées. A Missé, une cinquantaine en bénéficient.

Le cheval est une vraie éponge à émotions : si tu te calmes, il se calme aussi. Ça oblige à s'apaiser. Camille Faure utilise cette caractéristique au profit de personnes atteintes de handicaps, principalement mentaux. Depuis plus de trois ans, elle mène des séances d'équithérapie aux écuries du Châtelier, à Missé, près de Thouars.

" Un animal qui permet d'aller chercher ses limites "

Ce sont les personnels des structures et institutions qui désignent ceux à qui un contact avec l'animal serait bénéfique. A chaque séance de groupe, un membre de l'équipe soignante est présent. « C'est un vrai travail d'équipe », souligne Camille Faure. « L'équithérapie, ce n'est pas magique, je ne suis pas psy, mais le cheval ou le poney aident vraiment à plein de choses. Par exemple, c'est important pour ces gens dont on prend soin de voir qu'ils peuvent à leur tour prendre soin d'un être. »
Le bercement et le rythme du cheval ou du poney lorsqu'on est dessus apaisent, et le fait de sentir ce corps en mouvement aide à prendre conscience que l'animal fait partie du vivant. Plus techniquement, ces séances d'équithérapie aident à travailler la latéralisation, les repères dans l'espace et tous les aspects psychomoteurs. L'estime de soi, la confiance, la gestion et l'expression des émotions sortent aussi souvent améliorées de ces séances d'équitation, d'exercices à pied près de la bête, de soins aux chevaux, d'entretien du matériel, etc.
Pourquoi le cheval ou le poney plutôt qu'un autre animal ? « Parce que c'est un animal curieux, qui inspire le respect, parfois la peur et qui permet ainsi d'aller chercher ses limites. Mais n'importe quel poney ne peut pas être utilisé. » A chaque nouveau participant, Camille Faure prend le temps d'une visite du centre équestre, afin de choisir l'animal qui correspondra le mieux au cavalier.
Après trois ans de pratique, l'équithérapeute s'occupe aujourd'hui d'une cinquantaine de personnes. « Si les structures y mettent de plus en plus de moyens, c'est que les retours des soignants sont positifs. »

nr.thouars@nrco.fr

Léna Randoulet
19 septembre 2012

article publié dans l'express le 19 septembre 2012

Hier, une maman que je connais bien, visiblement à bout de forces, m’a parlé de son fils, âgé de 23 ans.

Florent : auparavant, enfant autiste verbal avec de bonnes capacités, aujourd’hui, jeune adulte sans avenir. Classique.

 

Parcours type d’un enfant autiste en France

Après deux ans d’école en maternelle, Florent passe par la case  CMPP (Centre Médico-Psycho Pédagogique) . Là-bas on dit à la maman : « On va le soigner après il pourra retourner à l’école » . Il n’y retournera jamais. Où passait-il ses journées alors ? Chez ses parents, en hôpital de jour, en institutions… « L’école, c’est pas pour lui. », affirme la directrice.

Là où il est parqué placé, le personnel n’est pas formé. Pas de programme éducatif, pas d’objectifs fixés. En fait on le surveille, on l’occupe.

Bilan : depuis le début, quasiment pas de prise en charge adaptée. Pas d’accès à l’éducation, merci l’Education Nationale. Pas de possibilité d’imiter ses pairs car exclu très tôt de la société.

 

Conséquences

Aujourd’hui Florent est dans un Foyer d’Accueil Médicalisé.

Plus il grandit, plus c’est dur de l’occuper. Une des occupations qui le calme est la randonnée. Mais cette activité est permise uniquement aux patients ayant des troubles gastro-intestinaux. En fait il a une seule activité par semaine, c’est tout.

Alors il tourne en rond, crie, frappe. Pour attirer l’attention, pour échapper à quelque chose qu’il ne veut pas faire. Pour passer le temps, tout simplement.

Comment réagit du personnel non formé aux troubles du comportement ?

Simple : en donnant des neuroleptiques.

Conséquences : Florent se calme… Mais il a des effets secondaires. Il a mal aux yeux, aux dents. Il bave, tremble. Il n’a plus goût à rien, plus trop d’émotions. Et bien sur, les neuroleptiques n’arrangent pas son cerveau : ses capacités intellectuelles diminuent, de manière irréversible. On n’arrive  même plus à comprendre ce qu’il dit car il a des troubles de l’élocution.

Prise en charge classique d'un adulte autiste

 

Sa maman ? Cassée, usée, détruite…  C’est qu’elle l’aime son fils… Et c’est quoi son avenir là ? C’est pire qu’un prisonnier condamné à perpétuité. Du coup elle cherche des solutions… Mais les places sont chères, sauf en Hôpital Psychiatrique (coût à la sécurité sociale : plus de 700€ par jour).

 

Solution : l’exil.

Alors voila… Elle envisage la Belgique. Le personnel est mieux formé pour ce handicap. Peut-être que là-bas il sera traité de manière humaine ? Déménager, trouver un boulot à Lille, faire des aller-retour en Belgique… Elle ne sera pas la seule à s’exiler.

Cette maman, en attendant, me demande de l’aider…. Et je me sens bien impuissante. Je me sens aussi en colère contre ces politiciens démissionnaires, qui choisissent de laisser les parents sans solutions adaptées, plutôt que de prendre les devants pour une politique inclusive, qui leur coûterait pourtant nettement moins cher.

Pour ces parents-là, leur vie est foutue et, au lieu d’avoir des réparations sur les dégâts causés à leur famille, leur calvaire continue, augmente avec l’âge. Quand on a un enfant autiste en France, on doit subir un vrai parcours de combattant pour qu’il ait une bonne prise en charge, pour qu’il soit simplement éduqué. Ce combat ne s’arrête jamais. C’est usant…

 

Pour ne plus subir ce combat : l’élixir de fin de vie.

Ne croyez pas que les choses ont beaucoup changé entre l’époque de Florent enfant, et aujourd’hui. Les évolutions qui existent, on ne les doit qu’aux actions des associations de parents, au soutien de quelques professionnels et d’un député. La politique de ségrégation existe toujours. Les prises en charge inadaptées aussi.

Moi aussi, je vis aujourd’hui dans l’angoisse incessante du manque de visibilité de l’avenir…

La vie, un jour à la fois, surtout, surtout ne pas penser au futur… Et si je pense au futur, voila ce que ça sera.

 

17 septembre 2012

article publié dans l'express.fr le 17 septembre 2012

Comment sont perçus les autistes ?

Voici mes réflexions personnelles sur la manière de médiatiser l’autisme, et sur la façon dont on peut « voir » une personne ayant un handicap invisible.

Aux journalistes : les adultes autistes sévères, ça existe !

Les journalistes sont beaucoup plus intéressés par le quotidien d’un adulte Asperger, doué si possible, plutôt qu’au quotidien d’un adulte autiste sévère non-verbal qui se balance, bave, fait une crise dans son institution psychiatrique ou chez ses parents vieillissants et usés. C’est normal, ils pensent à l’audience…

Peut-on imaginer un reportage dont l’introduction serait par exemple : « Aujourd’hui nous allons suivre une journée avec M., adulte autiste sévère,vivant chez ses parents. » ??

Et pourtant, des cas comme M., il y en a un sacré paquet… Je porte un immense respect à ces parents oubliés de la société, et je  ferai tout mon possible pour ne pas subir leur quotidien plus tard.

 

Comment régler le problème de l'autisme en France ?

 

La fausse image du handicap invisible

J’ai entendu plusieurs fois des parents penser que les Aspergers n’avaient pas tant de mal que ça à s’insérer socialement, professionnellement, que leur handicap était bénin.

Contrairement à ce qu’on pourrait croire, ce n’est pas parce que le handicap se voit moins que c’est moins gênant.

Beaucoup d’adolescents dont le handicap est invisible subissent très souvent à l’école des moqueries, des humiliations, voire des coups, bien visibles !

 

Ben X, humilié par ses pairs

 

Même pour moi, qui suis officiellement insérée, qui ai une vie de famille, ce n’est pas évident tous les jours.

J’ai été prof pendant 8 ans… C’était très dur. Certains collègues  m’humiliaient sans même qu’ils s’en rendent compte, surs d’eux, sur un ton condescendant… Je me sentais traitée comme une enfant irresponsable.

Quand je devais me rendre dans la salle des profs, je choisissais bien le moment, de façon à ce qu’il y ait le moins de profs possibles. Je rasais les murs de mon lycée, faisais attention à faire des allées-venues pendant les heures creuses.

J’ai démissionné pour m’occuper de la prise en charge de Julien, et ça a été un immense soulagement pour moi. Pas une seconde je n’ai regretté. Aujourd’hui je ne souhaite plus retravailler avec des gens.

 

La loi du plus adapté est-elle  toujours la meilleure ?

J’ai beaucoup souffert de mon inadéquation sociale, de la difficulté à avoir des amis, à être la tête de turc des autres, que ce soit au collège, en centre aéré, colonie. Je me pensais évidemment inférieure, mais comment ne pas penser cela, surtout quand les résultats scolaires ne suivent pas ?

Aujourd’hui la plupart du temps j’oublie ces difficultés, je me sens l’égale de n’importe quelle personne « normale »…  Jusqu’à ce je reçoive une remarque d’une personne  pointant mon comportement non adapté, et là mon estime  chute brutalement, sans prévenir

Estimation de mon estime

 

Je me sens alors remise à ma place, en dessous de n’importe quelle personne.

 

Mauvaise planète ?

Que peut ressentir une personne d’apparence normale mais manquant d’intuition sociale, seule au milieu de personnes  adaptées, qui lui pointent régulièrement ses comportements inappropriés, enfantins ? Que peut ressentir mon fils, autiste sévère et à qui on essaye de réduire ses comportements inappropriés ? A-t-il conscience de tout cela ?

Pourquoi, mais pourquoi ces autistes, qui ne se connaissent même pas, ont-ils la même image quand ils parlent des relations sociales ? « Des fois je me crois sur la planète des singes »…

 

mauvaise planète...

 

J’espère que mon fils, autiste sévère, souffrira moins que moi : je tacherai de lui épargner tout ce que j’ai enduré. Je ne le laisserai pas avec des gens « normaux »‘ sans surveillance.

16 septembre 2012

article publié dans l'express le 14 septembre 2012

 

Le chercheur en sciences cognitives Franck Ramus, membre du KOllectif7Janvier, collectif pour une psychiatrie et une psychologie basées sur des preuves scientifiques, vient de publier dans son blog un article qui j’espère vous interpellera.

Son article porte sur la récente publication de la 5ème édition de la Classification Française des Troubles Mentaux de l’Enfant et de l’Adolescent (CFTMEA). Cette classification est à destination des psychiatres français souhaitant pratiquer une psychiatrie française, avec des critères de diagnostics fondés sur une théorie psychanalytique des troubles mentaux tombée en désuétude dans le monde entier, sauf en France et dans quelques pays sous influence française.

 

Mafia

Wikipédia :« Une mafia est une organisation criminelle dont les activités sont soumises à une direction collégiale occulte et qui repose sur une stratégie d’infiltration de la société civile et des institutions… »

Quel est donc ce pays, dans lequel une « bande organisée » de professionnels a infiltré les médias, milieux intellectuels, universitaires, éducatifs, médicaux, juridiques, hospitaliers, et tenant les décideurs par toutes sortes de pressions

 

Profitant de ce contexte, cette « bande organisée » crée une classification propre des maladies mentales, sans consulter d’autres collègues, sans tenir compte des recherches et découvertes scientifiques sur le plan international. Cette classification, ne rencontrant absolument aucun obstacle de la part du gouvernement, est alors utilisée dans les endroits dans lesquels ils travaillent, c’est à dire… À peu près partout !

 

Manque de courage politique

 

Conséquences

Les conséquences, ce sont les patients qui les subissent, car c’est bien à partir de cette classification que les prises en charge se font. Allez voir du coté de l’autisme, 40 ans de retard par rapport aux autres pays développés. Regardez du coté des agressions sexuelles sur les enfants… Et il y en a bien d’autres.

 

Enfin il n’y a pas que les patients…

Il y a aussi ceux qui payent ces professionnels, c’est à dire… l’État.

Combien coûte à l’État une journée d’Hôpital Psychiatrique ? Au moins 800 €.

Combien de patients, mal diagnostiqués, donc recevant un traitement inapproprié, et par conséquent ayant très peu de chance de voir leur état s’améliorer, vivent-ils en institution ou Hôpital Psychiatrique ? Alors qu’avec une bonne pris en charge, ils pourraient accéder à une semi-autonomie, revenant ainsi moins cher à l’état ?

 

Exil, seule solution ?

Peut-on espérer que les syndicats de médecins réagiront à cette publication ? J’ai de sérieux doutes !

Quand est-ce que les décideurs au ministère de la santé prendront-ils conscience de tout ce gâchis d’argent, alors que le gouvernement cherche à faire des économies ?

Quand, mais quand, le gouvernement aura-t-il le courage de ne plus céder aux pressions, et de virer ces professionnels, qui démontrent par cette classification l’ampleur de leur incompétence ?

Aurai-je la chance de voir cela un jour ?

En attendant, ayant un enfant autiste sévère, je vois mon avenir ailleurs, et surtout pas dans ce pays gangrené.

 

Magali Pignard

15 septembre 2012

article publié dans le blog Autisme Information Science le 15 septembre 2012

Disorder of Neuronal Circuits in Autism Is Reversible, New Study Suggests

Traduction: G.M.

Une nouvelle étude suggère que le désordre des circuits neuronaux dans l'autisme est réversible 

ScienceDaily (14 septembre 2012)  
Les personnes atteintes d'autisme souffrent d'un trouble envahissant du développement du cerveau qui se manifeste dans la petite enfance. Peter Kaspar Scheiffele et Vogt, professeurs au Biozentrum de l'Université de Bâle, ont identifié un dysfonctionnement spécifique dans les circuits neuronaux qui sont causés par l'autisme. Dans la revue Science, les scientifiques ont également rapporté leur réussite dans l'inversion de ces modifications neuronales. Ces résultats constituent une étape importante dans le développement de médicaments pour le traitement de l'autisme.
Selon les estimations actuelles, environ un pour cent de tous les enfants développe un trouble du spectre autistique. Les personnes autistes peuvent présenter des troubles de comportement social, des modes rigides de comportement et le développement d'un langage limité. L'autisme est un trouble héréditaire du développement du cerveau. Un facteur de risque central pour le développement de l'autisme sont les nombreuses mutations dans plus de 300 gènes qui ont été identifiés, y compris le gène neuroligine-3, qui est impliqué dans la formation des synapses, la jonction de contact entre les cellules nerveuses.
Perte de neuroligine-3 interfère avec la transmission du signal neuronal

Les conséquences de la perte neuroligine-3 peuvent être étudiées dans des modèles animaux. Les souris dépourvues du gène de la neuroligine-3 développent des comportements qui reflètent des aspects importants observés dans l'autisme. En collaboration avec Roche les groupes de recherche de l'Biozentrum de l'Université de Bâle ont identifié un défaut dans la transmission du signal synaptique qui interfère avec la fonction et la plasticité des circuits neuronaux. Ces effets négatifs sont associés à une production accrue d'un récepteur de glutamate neuronal spécifique, qui module la transmission de signaux entre les neurones. Un excès de ces récepteurs inhibe l'adaptation de la transmission du signal synaptique au cours du processus d'apprentissage, ce qui perturbe le développement et la fonction du cerveau à long terme.
La conclusion est d'une importance majeure puisque l'altération du développement du circuit neuronal dans le cerveau est réversible. 
Lorsque les scientifiques ont réactivé la production de neuroligine-3 chez les souris, les cellules nerveuses ont réduit la production des récepteurs du glutamate à un niveau normal et les défauts structurels dans le cerveau typique de l'autisme ont disparu. 
Par conséquent, ces récepteurs du glutamate pourraient être une cible pharmacologique approprié afin d'arrêter l'autisme trouble du développement ou même l'inverser.

Vision pour l'avenir: Médicaments pour l'autisme

L'autisme ne peut actuellement pas être guéri. À l'heure actuelle, seuls les symptômes de la maladie peuvent être atténués grâce à la thérapie comportementale et d'autres traitements. 
Une nouvelle approche pour le traitement, cependant, a été découvert à travers les résultats de cette étude. Dans l'un des projets de l'Union européenne en charge, l'UE-AIMS, les groupes de recherche de l'Biozentrum travaillent en collaboration avec Roche et d'autres partenaires de l'industrie sur l'application des antagonistes des récepteurs de glutamate dans le traitement de l'autisme et dans l'espoir que, dans l'avenir, ce trouble peut être traité avec succès chez les enfants et les adultes.
15 septembre 2012

information publiée sur le site EgaliTED - Autisme - page actualités

Septembre 2012 - EgaliTED écrit à M. le Ministre de l'Education Nationale, Vincent PEILLON, au sujet de la scolarisation des enfants autistes:


15 septembre 2012

article publié sur le site de la fondation orange le 10 septembre 2012

Voici le deuxième interview de notre série : nous nous entretenons aujourd’hui avec Guillaume Huguet, Doctorant en Neurogéntique sous la direction du Professeur Thomas Bourgeron, Laboratoire de Génétique Humaine et Fonctions Cognitives, Institut Pasteur, Paris.

Cet entretien a été réalisé par Kérima Nicholls.

Qu’est-ce qui vous a amené à la recherche et plus particulièrement sur l’autisme ?

Ce qui m’a amené à travailler dans la recherche est lié au fait que je sois dyslexique. Ce trouble du langage m’a beaucoup handicapé tout au long de ma scolarité. Dès lors j’ai voulu comprendre comment le cerveau fonctionne. Avec cette question comme point de départ, j’ai fait des études de biologie et plus particulièrement de génétique où j’ai eu comme Professeur Thomas Bourgeron, qui m’a ensuite recruté dans son équipe pour y faire ma thèse. Et je consacre depuis mon temps et mon énergie à la recherche pour mieux comprendre l’autisme et le cerveau humain et ses capacités.

 

Quel est votre sujet de recherche ?

Ma thèse s’inscrit dans la continuité des recherches du laboratoire. Celles-ci tendent à répondre à de nouvelles questions qui se posent à la suite des précédentes observations sur les gènes influençant la structure même des éléments que l’on appelle synapses et qui permettent aux neurones de communiquer entre eux. En parallèle, je travaille à un nouveau projet portant sur la dyslexie. Dès lors mon sujet de recherche est d’identifier des gènes influençant les troubles du langage impliqués dans la vulnérabilité à l’autisme, la dyslexie mais aussi de façon générale dans la population humaine. Ainsi l’objectif que l’on s’est fixé est de pouvoir mieux comprendre les éléments biologiques qui influencent le langage. D’un point de vue fondamental, cela permettra de mieux comprendre cette biologie qui est encore mal définie et sur le plan clinique, de pouvoir aborder avec une nouvelle perspective les maladies, où le langage est altéré par rapport à la norme.

Quels sont vos principaux résultats ?

Mes principaux résultats sont multiples et proviennent d’un travail d’équipe, tout d’abord sur la famille de gènes SHANK 1, 2 et 3, réalisé par Claire Leblond et moi. Celui-ci a permis de montrer l’implication des gènes et de décrire les conséquences fonctionnelles et cliniques des mutations observées. Dans un premier temps, nous avons identifié de nombreuses mutations dans ces gènes chez nos patients. Par la suite, nous avons testé leurs impacts sur des cultures cellulaires de neurone, cela nous a montré qu’une partie des mutations provoquait une diminution du nombre de synapses.

Un deuxième projet porte actuellement sur les gènes de l’horloge biologique chez les autistes, en collaboration avec Cécile Pagan qui réalise l’étude biochimique. Nous nous sommes intéressés à l’horloge biologique car plus de 60% des autistes ont des troubles du sommeil. Ainsi nous voulions comprendre les mécanismes biologiques altérés et préciser les conséquences comportementales chez les patients. Cécile a montré que les patients qui avaient des troubles importants de dérégulation biochimique de l’horloge biologique avaient des stéréotypies et intérêts restreints plus sévères. Pour ma part la partie génétique de cette étude est encore préliminaire.

Par ailleurs, les projets sur lesquels je travaille de manière plus indépendante sont les anomalies de la structure des chromosomes chez les patients avec autisme. En particulier, nous avons initié un projet sur tous les patients autistes nés de 1985 à 1994 dans les îles Féroé. Pour la partie dyslexie, nous avons aussi initié une étude sur une grande famille avec plusieurs personnes atteintes de dyslexie. Pour cela j’utilise des technologies de séquençage du génome humain complet, ce qui représente plusieurs millions de variations par personne mais aussi du génotypage à haut débit pour avoir le maximum d’informations sur le génome des patients.

Une anecdote à partager lors de vos années de thèse ?

Deux anecdotes me viennent à l’esprit : la première a eu lieu lorsque j’ai eu l’occasion pour la première fois de voir une famille avec des enfants autistes, car on a au laboratoire une certaine distance avec les patients, et tout cela peut nous paraître très abstrait. J’ai donc grâce à cette expérience, pu voir l’implication du travail en laboratoire et son importance pour les familles.

La deuxième s’est déroulée lorsque j’ai participé à des modules de formation pour l’éducation nationale sur les troubles envahissants du développement, où j’ai pu voir l’implication et l’intérêt dont les gens peuvent avoir sur ce sujet, et surtout l’importance de vulgariser et de transmettre les connaissances issues de la recherche, pour éliminer tous idées reçues qui sont souvent fausses et ainsi avoir une vision plus vraie de la réalité du sujet.

Que pensez-vous de la dynamique actuelle de la recherche sur l’autisme ?

Celle-ci me semble très stimulante, tout évoluant très vite à l’échelle internationale. En effet, de nouveaux gènes sont découverts régulièrement, ce qui donne de nouvelles pistes, c’est un véritable challenge.

Ce qui est novateur actuellement et de voir émerger le fait qu’un gène peut être impliqué dans différentes pathologies et que c’est la combinaison de celles-ci qui va orienter le syndrome du patient. Il se pourra que l’on voie naître dans les prochaines années une unification des maladies mentales et troubles cognitifs sous une même enseigne.

De plus, des nouveaux moyens d’étude au niveau de la biologie cellulaire par exemple sur la reprogrammation des cellules du sang ou de la peau en neurone ouvrent des voies qui n’étaient pas accessibles, ainsi nous pouvons avoir des neurones de nos patients pour les étudier.

Un conseil aux parents ?

De garder espoir, car de nombreuses personnes travaillent pour mieux comprendre l’autisme, afin d’améliorer leur quotidien. Que ce soit au niveau du milieu hospitalier ou de la  recherche, beaucoup de choses commence à changer en France, qui connaît un retard important dans le suivi et les soins des personnes atteintes d’autisme ou d’autres maladies mentales. Et de ne pas hésiter à participer a des projets de recherche car plus nous avons de grandes populations plus les observations des chercheurs seront pertinentes.

Et je pense que les parents doivent se renseigner sur les thérapies comportementales et éducatives, et se regrouper autour d’associations qui pourraient les aider à mieux vivre le handicap de leur enfant. Et de ne pas hésiter à contacter les associations pour avoir des informations.

Par exemple les parents ont des difficultés à obtenir des informations fiables et traduites en français sur les thérapies comportementales et les choses à faire au quotidien pour encadrer et stimuler leur enfant autiste au mieux.

Je souhaite aussi que dans le combat que mènent les personnes avec autismes, leurs parents, les cliniciens et les chercheurs, on puisse tous intégrer aussi le corps enseignant, qui pourrait être un autre acteur important de ce combat.

J’espère que ces cinq éléments interagissent entre eux sur une même plateforme pour être plus efficaces et pour que l’information circule au mieux.

Emmanuelle  Zoll
Responsable éditoriale du blog de la Fondation Orange
Suivez moi sur Twitter : @EmmanuelleZoll
14 septembre 2012

article publié sur le blog de Franck Ramus FRblog le 14 septembre 2012

Peut-il y avoir une exception française en médecine?


Imaginez que dans une spécialité médicale, n'importe laquelle, disons, par exemple, la diabétologie, les spécialistes français s'honorent d'avoir une classification des maladies franco-française. Une classification basée sur des idées sur les causes du diabète différentes de celles communément acceptées dans la recherche médicale internationale, et conduisant à définir les multiples formes de diabète différemment des critères préconisés dans la Classification Internationale des Maladies éditée par l'Organisation Mondiale de la Santé. Qu'en penseriez-vous? Aimeriez-vous être soigné(e) par ces diabétologues français?
Bien sûr, il peut y avoir des spécificités locales dans les manifestations d'une maladie. Il se pourrait qu'en France des facteurs environnementaux spécifiques modifient les susceptibilités au diabète ou certains de ses symptômes. Il se pourrait aussi que les diabétologues français soient particulièrement géniaux et fassent des découvertes qui révolutionnent la compréhension des causes et des conséquences du diabète. Dans un cas comme dans l'autre, il serait de la responsabilité de ces médecins et/ou chercheurs de publier leurs travaux dans les revues scientifiques et médicales internationales, et, si leurs données et leurs arguments s'avéraient corrects, ils seraient à même de convaincre leurs collègues du monde entier, et de faire ainsi évoluer les théories, les critères diagnostiques et les pratiques thérapeutiques au niveau international.
Mais ce n'est pas de cela qu'il s'agit. Je vous demande d'imaginer une situation où les diabétologues français, convaincus d'avoir raison contre tous les autres diabétologues du monde, mais peu soucieux de confronter leurs idées et de les soumettre à l'examen critique de leurs pairs, publieraient leurs travaux et leurs théories dans des revues et des ouvrages français publiés et lus uniquement par eux-mêmes, et éditeraient leur propre classification des maladies uniquement en français, pour usage en France. Ils se garderaient bien de chercher à publier leurs travaux et leurs idées dans des revues médicales internationales, et ainsi de participer à l'évolution globale des connaissances sur le diabète. Ils s'accrocheraient à l'idée qu'il peut y avoir une science française du diabète, isolée des connaissances du reste du monde, au mépris même de leur code de déontologie médicale. Leur diabétologie française aurait bien sûr des conséquences sur la manière dont le diabète est diagnostiqué, traité, et sur la manière dont les patients sont pris en charge en France. Des conséquences en l'occurrence dénoncées par un certain nombre d'associations de patients diabétiques. Vous trouvez ce scénario invraisemblable?
C'est pourtant exactement ce qui se passe au sein de la psychiatrie française. La 5ème édition de la Classification française des troubles mentaux de l'enfant et de l'adolescent (CFTMEA) vient d'être publiée, à destination des psychiatres français souhaitant pratiquer une psychiatrie française, avec des critères diagnostiques fondés sur une théorie psychanalytique des troubles mentaux tombée en désuétude dans le monde entier, sauf en France et dans quelques pays sous influence française. Cette classification débouche sur des modes de prise en charge et sur des pratiques thérapeutiques tout aussi franco-français, et qui, dans le cas de l'autisme par exemple, sont rejetés par la quasi-totalité des associations de patients, et ont fait l'objet de plusieurs condamnations, notamment par le Conseil de l'Europe en 2004, par le Comité Consultatif National d'Ethique en 2005, par un groupe de spécialistes internationaux de l'autisme en 2011, et sont exclues de la recommandation de bonne pratique de la Haute Autorité de Santé en 2012. Et pourtant, la CFTMEA continue à être largement utilisée par des psychiatres français (particulièrement en pédopsychiatrie), les diagnostics inappropriés continuent à être formulés et les pratiques contestées perdurent. 
Certes, une part non négligeable des psychiatres français sont entrés sans réserve dans l'ère de la psychiatrie fondée sur des preuves. Mais les partisans de l'exception française leur mènent la vie dure, notamment au niveau des recrutements dans les postes hospitaliers et universitaires. La psychiatrie française n'a pas totalement accompli la révolution intellectuelle consistant à baser ses théories et ses pratiques sur les connaissances scientifiques établies au niveau international. Et alors qu'il est totalement consensuel qu'il ne peut y avoir d'exception française ni en science ni en médecine, l'idée absurde qu'il puisse y en avoir une en psychiatrie perdure. La publication de cette nouvelle édition de la CFTMEA n'en est qu'un des symptômes. Jusqu'à quand le ministère de la Santé, les facultés de médecine, les syndicats de médecins, les comités d'éthique et bien d'autres instances vont-ils rester complices de cette situation?
Franck Ramus
Directeur de recherches au CNRS
Membre fondateur du KOllectif du 7 janvier pour une psychiatrie et une psychologie fondées sur des preuves (http://kollectifdu7janvier.org/)

Références
Amaral, D., Rogers, S. J., Baron-Cohen, S., Bourgeron, T., Caffo, E., Fombonne, E., . . . van der Gaag, R. J. (2011). Against le packing: a consensus statement. J Am Acad Child Adolesc Psychiatry, 50(2), 191-192. doi: 10.1016/j.jaac.2010.11.018 
Avis n°102 du CCNE « Sur la situation en France des personnes, enfants et adultes, atteintes d’autisme ».
Classification française des troubles mentaux de l'enfant etde l'adolescent - R2012. Correspondances et transcodage - CIM10 - 5e édition. Roger Misès (dir.). Presses de l'EHESP. 2012 / 15 x 23 / 128 p. / 978-2-8109-0082-4
Code de déontologie médicale figurant dans le Code de la Santé Publique sous les numéros R.4127-1 à R.4127-112. 
Décision du 4/11/2003 du Comité européen des droits sociaux, sur la réclamation N°13/2002 par Autisme-Europe contre la France.
World Health Organization. (2008). International Statistical Classification of Diseases and  Related Health Problems - Tenth revision (2nd ed.). Geneva: World Health Organization.
14 septembre 2012

article publié sur Doctissimo le 12 septembre 2013

Un test sanguin pour dépister l’autisme ?


mercredi 12 septembre 2012

 

Depuis quelques années, la recherche sur l’autisme ne cesse de faire des progrès. Après avoir réussi à mettre en évidence plusieurs gènes impliqués, les chercheurs se sont attelés à mieux comprendre les mécanismes en jeu. Dernière découverte en date publiée dans Molecular Psychiatry : la mise au point d’un test génétique permettant de prédire avec une précision de 70 % (chez les personnes de type européen) les risques de développer des troubles du spectre autistique (TSA).

un test sanguin pour dépister l'autisme

Un test sanguin pour dépister l'autisme ?

Déclaré Grande Cause nationale 2012, l’autisme reste encore méconnu à bien des égards et notamment en ce qui concerne ses origines. Très récemment, la recherche avait déjà fait un bond en avant en identifiant un gène associé à l’autisme chez l’homme, SHANK2. Aujourd’hui, c’est une équipe australienne qui fait parler d’elle avec un test censé prédire le risque de développer des troubles du spectre autistique (TSA).  

En effet, plus qu’une simple maladie, l’autisme recouvre en fait un large spectre de symptômes regroupés sous le terme des troubles du spectre autistique (TSA). Jusqu’à présent, plusieurs centaines de gènes ont pu y être associés : l’équipe du Pr. Stan Skafidas, directeur du Centre pour l’Ingénieurie Neurale de l’Université de Melbourne a donc mis à profit ces connaissances pour tenter d’établir un test.Pour ce faire, ils ont donc analysé des données américaines de 1862 personnes avec des TSA et  2587  membres de leurs familles au premier degré (provenant de la  cohorte Autism Genetic Resource Exchange - AGRE). Après analyse de leurs génomes, ils ont pu identifier 237 marqueurs génétiques (SNP) de 146 gènes impliqués dans les TSA : soit ces derniers contribuaient au développement des TSA; soit, au contraire, ils en protégeaient.

A partir de ces données, les scientifiques ont été en mesure d’établir un test mesurant à la fois les marqueurs "protecteurs" et les marqueurs "inductifs". Prenant en compte ces deux types de marqueurs pour les traduire dans un "score" prédictif du risque de développer des TSA (plus il y a de marqueurs inductifs, plus le score au test génétique sera élevé... et inversement).  

Pour évaluer sa validité et son taux de précision, le test en question a été réalisé sur des échantillons sanguins provenant de deux autres cohortes (une américaine,  de la Simons Foundation Autism Research Initiative (SFARI) et une britannique, de la UK Wellcome Trust 1958 normal birth cohort (WTBC)). Résultat, le test s’est avéré exact sur 71,7 % des individus de type caucasien (Central European). A l'inverse, testé sur une cohorte chinoise (Han Chinese cohort), le test ne s’est avéré exact que dans 56,4 % des cas. D’autres recherches sont en cours pour développer une méthode précise pour tous les groupes ethniques.
 
En conclusion, l’auteur principal précise que "ce test pourrait aider à la détermination précoce de ces troubles chez les bébés et les enfants et ainsi améliorer la prise en charge. Cela parait particulièrement pertinent pour les familles avec des précédents d’autisme ou affiliés comme le syndrome d’Asperger". Si ces résultats valident la pertinence d'un test basé sur des marqueurs génétiques pour identifier des risques de TSA, de plus amples recherches restent nécessaires pour valider la spécificité et la sensibilité de cet outil, notamment sur d’autres groupes ethniques.

Yamina Saïdj

Source :Predicting the diagnosis of autism spectrum disorder using gene pathway analysis, E Skafidas and al, Molecular Psychiatry, 11 septembre 2012

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