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"Au bonheur d'Elise"
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15 décembre 2016

Condamnation de l'Etat pour non-prise en charge pluridisciplinaire d'un autiste

15 déc. 2016
Par Jean VinçotBlog : Le blog de Jean Vinçot
Dans la lignée de la jurisprudence Beaufils et des jugements du Tribunal Administratif de Paris, ci-dessous la première décision sur ce thème du Tribunal Administratif de Rennes.

TRIBUNAL ADMINISTRATIF DE RENNES

1302758  Audience du 18 février 2016 - Lecture du 17 mars 2016

Vu la procédure suivante :

Par une requête et un mémoire, enregistrés les 26 juillet 2013 et 14 octobre 2015, M. et Mme B, en leur nom propre, et ès qualité de représentants légaux de leur fils mineur, N, représentés par Me Buors, demandent au tribunal, dans le dernier état de leurs écritures :

1°) de condamner l’État à leur payer la somme totale de 109 974,81 euros en réparation de leurs préjudices résultant du refus qui a été opposé à leur demande de prise en charge de leur enfant mineur, N, atteint du syndrome autistique, dans un établissement médico-social adapté à ses besoins ;

2°) de mettre à la charge de l’État le versement d’une somme de 2 000 euros sur le fondement de l'article L. 761-1 du code de justice administrative.

Ils soutiennent que :

- le droit à une prise en charge pluridisciplinaire est garanti à toute personne atteinte du handicap résultant du syndrome autistique par l’article L. 246-1 du code de l'action sociale et des familles ; il appartient en outre à l’État de prendre les mesures nécessaires à la mise en œuvre effective de ce droit en application de l’article L. 114-1 du même code ; l’absence de réponse favorable à leur demande, de 2011 jusqu’au 1er septembre 2014, d’octroi d’une place à leur enfant N dans le seul établissement médico-social adapté à ses besoins dans le département du Finistère répondant aux recommandations de la Haute Autorité de Santé et recommandé par la commission des droits et de l’autonomie des personnes handicapées (CDAPH), à savoir le service d’accompagnement comportemental spécialisé (SACS) de Quimper, est constitutive d’une faute de nature à engager la responsabilité de l’État ;

  • l’État est donc tenu de réparer les préjudices en lien direct et certain avec cette carence fautive, à savoir :
  • le préjudice moral causé à l’enfant, à hauteur de 10 000 euros ;
  • le préjudice moral causé au père, à hauteur de 10 000 euros ;
  • le préjudice moral causé à la mère, à hauteur de 10 000 euros ;
  • le préjudice matériel, d’un montant de 2 574,81 euros ;
  • le préjudice financier de Mme B, qui a été contrainte de cesser son activité professionnelle pour se consacrer à son enfant et subit une perte de revenus mensuelle de 1 800 euros du 31 janvier 2011 au 1er septembre 2014, soit 77 400 euros au total.

Par un mémoire en défense, enregistré le 28 octobre 2013, l'agence régionale de santé de Bretagne conclut, à titre principal, au rejet de la requête et, à titre subsidiaire, s’en rapporte à l’appréciation du tribunal sur l’indemnisation des préjudices moraux et conclut au rejet du surplus des conclusions indemnitaires et des conclusions à fin d’injonction.

Elle soutient que :

  • si aucune place n’a pu être proposée dans le seul SACS du Finistère, qui n’offre que huit places, les requérants n’établissent pas avoir fait des démarches auprès des services d’éducation spéciale et de soins à domicile (SESSAD) du département, alors que la CDAPH s’était prononcée favorablement pour une orientation en SESSAD ; N a en outre bénéficié d’une prise ne charge pluridisciplinaire (auxiliaire de vie scolaire, prise en charge psychologique, encadrement par un éducateur spécialisé) ; la responsabilité de l’État ne saurait être engagée dès lors qu’il a rempli son obligation de résultat puisque des places en SESSAD sont disponibles dans le département du Finistère ;
  • subsidiairement, sur les préjudices :
  • la souffrance et les difficultés auxquelles est confrontée la famille B n’est pas remise en cause ;
  • la réalité des frais matériels demandés n’est pas établie par les pièces produites ; en outre, les époux B bénéficient de plusieurs aides ;
  • la perte de revenus doit prendre en compte l’allocation journalière de présence parentale et la prestation de compensation du handicap versées à Mme B.

Par ordonnance du 1er octobre 2015, la clôture d'instruction a été fixée au 30 octobre 2015.

Vu les autres pièces du dossier.

Vu :

  • le code de l'action sociale et des familles ;
  • le code de justice administrative.

Les parties ont été régulièrement averties du jour de l’audience.

Ont été entendus au cours de l’audience publique :

  • le rapport de M. Vennéguès, rapporteur,
  • les conclusions de M. Bouju, rapporteur public,
  • et les observations de Me Buors, représentant M. et Mme B.

Sur les conclusions indemnitaires :

 

Sur la responsabilité :

1. Considérant, d’une part, qu’aux termes de l’article L. 114-1 du code de l'action sociale et des familles : « La personne handicapée a droit à la compensation des conséquences de son handicap quels que soient l’origine et la nature de sa déficience, son âge ou son mode de vie » ; qu’aux termes de l’article L. 246-1 du même code : « Toute personne atteinte du handicap résultant du syndrome autistique et des troubles qui lui sont apparentés bénéficie, quel que soit son âge, d'une prise en charge pluridisciplinaire qui tient compte de ses besoins et difficultés spécifiques. Adaptée à l'état et à l'âge de la personne, cette prise en charge peut être d'ordre éducatif, pédagogique, thérapeutique et social (…) » ; qu’il résulte de ces dispositions que le droit à une prise en charge pluridisciplinaire est garanti à toute personne atteinte du handicap résultant du syndrome autistique, quelles que soient les différences de situation ; que cette prise en charge doit être effective dans la durée, pluridisciplinaire et adaptée à l’état et à l’âge de la personne atteinte de ce syndrome ;

2. Considérant, d’autre part, qu’aux termes de l’article L. 241-6 du code de l’action sociale et des familles : « I. - La commission des droits et de l'autonomie des personnes handicapées est compétente pour : / 1° Se prononcer sur l'orientation de la personne handicapée et les mesures propres à assurer son insertion scolaire ou professionnelle et sociale ; / 2° Désigner les établissements ou les services correspondant aux besoins de l'enfant ou de l'adolescent ou concourant à la rééducation, à l'éducation, au reclassement et à l'accueil de l'adulte handicapé et en mesure de l'accueillir (…) / II. - Les décisions de la commission sont, dans tous les cas, motivées et font l'objet d'une révision périodique. La périodicité de cette révision et ses modalités, notamment au regard du caractère réversible ou non du handicap, sont fixées par décret. / III. - Lorsqu'elle se prononce sur l'orientation de la personne handicapée et lorsqu'elle désigne les établissements ou services susceptibles de l'accueillir, la commission des droits et de l'autonomie des personnes handicapées est tenue de proposer à la personne handicapée ou, le cas échéant, à ses parents ou à son représentant légal un choix entre plusieurs solutions adaptées. / La décision de la commission prise au titre du 2° du I s'impose à tout établissement ou service dans la limite de la spécialité au titre de laquelle il a été autorisé ou agréé. / Lorsque les parents ou le représentant légal de l'enfant ou de l'adolescent handicapé ou l'adulte handicapé ou son représentant légal font connaître leur préférence pour un établissement ou un service entrant dans la catégorie de ceux vers lesquels la commission a décidé de l'orienter et en mesure de l'accueillir, la commission est tenue de faire figurer cet établissement ou ce service au nombre de ceux qu'elle désigne, quelle que soit sa localisation. / A titre exceptionnel, la commission peut désigner un seul établissement ou service. / Lorsque l'évolution de son état ou de sa situation le justifie, l'adulte handicapé ou son représentant légal, les parents ou le représentant légal de l'enfant ou de l'adolescent handicapé ou l'établissement ou le service peuvent demander la révision de la décision d'orientation prise par la commission. L'établissement ou le service ne peut mettre fin, de sa propre initiative, à l'accompagnement sans décision préalable de la commission. » ; qu’en vertu de ces dispositions, il incombe à la commission des droits et de l'autonomie des personnes handicapées (CDAPH) de se prononcer, à la demande des parents, sur l’orientation des enfants atteints du syndrome autistique et de désigner les établissements ou les services correspondant aux besoins de ceux-ci et étant en mesure de les accueillir, ces structures étant tenues de se conformer à la décision de la commission ; qu’ainsi, lorsqu’un enfant autiste ne peut être pris en charge par l’une des structures désignées par la CDAPH en raison d’un manque de place disponible, l’absence de prise en charge pluridisciplinaire qui en résulte est, en principe, de nature à révéler une carence de l’Etat dans la mise en œuvre des moyens nécessaires pour que cet enfant bénéficie effectivement d’une telle prise en charge dans une structure adaptée ;

3. Considérant, d’une part, qu’il résulte de l’instruction que M. et Mme B, parents d’un enfant prénommé N né le 7 mai 2007, atteint d’un syndrome autistique, ont déposé pour la première fois en 2011 une demande d’orientation de leur enfant vers un établissement spécialisé auprès de la maison départementale des personnes handicapées (MDPH) ; que la CDAPH s’est prononcée le 26 janvier 2011 en faveur d’une orientation en services d’éducation spéciale et de soins à domicile (SESSAD) du 26 janvier 2011 au 31 août 2012 et a désigné le service d’accompagnement comportemental spécialisé (SACS) de Quimper ; que la prise en charge de l’enfant dans cet établissement, qui ne compte que huit places, n’a toutefois pu avoir lieu faute de place disponible ; que M. et Mme B ont renouvelé leur demande auprès de la MDPH en 2012 ; que la CDAPH a décidé d’orienter l’enfant vers le même service, pour la période du 1er septembre 2012 au 31 août 2014 ; que le 1er octobre 2012, le SACS de Quimper a informé les requérants que leur fils ne pouvait être accueilli en l’absence de place disponible ; que N n’a finalement été pris en charge par le SACS de Quimper qu’à compter du 1er septembre 2014 ;

4. Considérant, d’autre part, qu’il en est résulté pour N une absence de prise en charge pluridisciplinaire tenant compte de ses besoins et difficultés spécifiques du 26 janvier 2011 au 31 août 2014 qui révèle une carence de l’État dans la mise en œuvre des moyens nécessaires pour que cet enfant bénéficie effectivement d’une telle prise en charge dans une structure adaptée ; que, si l’enfant a pu néanmoins bénéficier pendant cette période de l’assistance d’une auxiliaire de vie scolaire, d’un suivi psychologique et d’un soutien éducatif, il ne peut être regardé comme ayant reçu une prise en charge effective dans la durée, pluridisciplinaire et adaptée à son état et à son âge, dès lors que la CDAPH, seule compétente pour « désigner les établissements ou les services correspondant aux besoins de l'enfant ou de l'adolescent » s’était prononcée en faveur de son orientation au SACS de Quimper ; que cette commission ayant fait le choix de ne désigner qu’un seul établissement, comme le permettent à titre exceptionnel les dispositions précitées de l’article L. 241-6 du code de l'action sociale et des familles, il ne saurait être reproché à M. et Mme B de ne pas avoir tenté de faire admettre leur enfant dans un autre SESSAD du département du Finistère, où il n’est au demeurant pas établi qu’il aurait pu bénéficier d’une prise en charge pluridisciplinaire adaptée à ses besoins et difficultés spécifiques ; qu’eu égard à l’ensemble de ces éléments, M. et Mme B sont fondés à soutenir que la carence de l’État dans ce domaine a été constitutive d’une faute de nature à engager sa responsabilité, sans que l’administration puisse utilement se prévaloir de la circonstance que les requérants ont bénéficié de l’allocation d’éducation de l’enfant handicapé (AEEH) et de la prestation de compensation du handicap (PCH), lesquelles visent seulement à aider les parents à assumer les charges particulières liées à l’éducation d’un enfant handicapé et n’ont pas pour objet de compenser un défaut de prise en charge conforme à l’objectif fixé par le législateur ;

Sur les préjudices :

5. Considérant, en premier lieu, que le défaut de prise en charge pluridisciplinaire de l’enfant N par le service désigné par la CDAPH compétente entre le 26 janvier 2011 et le 31 août 2014 a causé à ce dernier un préjudice moral dont il sera fait une juste appréciation en évaluant à la somme de 8 000 euros l’indemnisation due à ce titre ; que M. et Mme B peuvent prétendre, au titre de la même période, chacun à une indemnité de 8 000 euros en réparation de leur propre préjudice moral et des troubles qu’ils ont subis dans leurs conditions d’existence ;

6. Considérant, en deuxième lieu, que les requérants justifient avoir exposé jusqu’en décembre 2012 des frais pour les suivis psychologique et psycho-éducatif de leur enfant et l’aide d’une éducatrice spécialisée ; que compte tenu des factures produites et de la circonstance qu’ils ont notamment bénéficié de l’aide spécifique ou exceptionnelle, au titre de la prestation de compensation du handicap (PCH), s’agissant des bilans psychologiques et frais de psychologue, il sera fait une juste appréciation en évaluant à la somme de 1 300 euros l’indemnisation due à ce titre ;

7. Considérant, en dernier lieu, que Mme B soutient qu’en l’absence de prise en charge adéquate de son fils entre 2011 et 2014, elle a été contrainte d’abandonner son activité professionnelle ; que, toutefois, en se bornant à produire deux avis d’imposition concernant les années 2004 et 2005, qui mentionnent un revenu net imposable moyen mensuel de Mme B de l’ordre de 1 820 euros, et l’avis d’imposition au titre de l’année 2011, qui ne fait état d’aucun revenu déclaré de l’intéressée, la requérante n’établit pas avoir dû renoncer à un travail à temps plein en raison de l’insuffisance de prise en charge de son fils entre le 26 janvier 2011 et le 31 août 2014 ; que sa demande d’indemnisation de la perte de revenus qu’elle aurait subie pendant cette période doit dès lors être rejetée ;

8. Considérant qu’il résulte de tout ce qui précède qu’il y a lieu de condamner l’Etat à verser à M. et Mme B la somme totale de 25 300 euros ;

Sur les conclusions à fin d’injonction :

9. Considérant que, par mémoire enregistré le 14 octobre 2015, les requérants ont demandé au tribunal de constater qu’il n’y avait plus lieu de statuer sur les conclusions de leur requête tendant à ce qu’il soit enjoint à l’État d’octroyer une place à leur enfant dans un établissement médico-social adapté à ses besoins d’enfant handicapé, dans la mesure où celui-ci était pris en charge par le SACS de Quimper depuis le 1er septembre 2014 ; qu’ils doivent ainsi être regardés comme se désistant de leurs conclusions à fin d’injonction ; qu’il convient de leur en donner acte ;

Sur les conclusions présentées sur le fondement de l’article L. 761-1 du code de justice administrative :

10. Considérant qu’il y a lieu, dans les circonstances de l’espèce, de faire application de ces dispositions et de mettre à la charge de l’État une somme de 1 500 euros au titre des frais exposés par M. et Mme B et non compris dans les dépens ;

D E C I D E :

Article 1er : L’État versera à M. et Mme B, en leur qualité de représentants légaux de leur fils mineur N, la somme de 8 000 euros.

Article 2 : L’État versera à M. et Mme B la somme de 17 300 euros en réparation de leurs propres préjudices.

Article 3 : Il est donné acte du désistement des conclusions à fin d’injonction de la requête de M. et Mme B.

Article 4 : L’État versera à M. et Mme B la somme de 1 500 euros sur le fondement de l'article L. 761-1 du code de justice administrative.

Article 5 : Le surplus des conclusions de la requête de M. et Mme B est rejeté.

Article 6 : Le présent jugement sera notifié à M. et Mme  B et à l'agence régionale de santé de Bretagne.

 

Délibéré après l'audience du 18 février 2016, à laquelle siégeaient :

M. Sudron, président,

M. Vennéguès, premier conseiller,

Mme Gourmelon, première conseillère.

Lu en audience publique le 17 mars 2016.

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15 décembre 2016

La PCH aidant familial et ses impacts sur vos allocations et votre impôt

article publié sur TOUPI

Cet article traite de la PCH aide humaine versée pour un aidant familial. Faites bien attention : il ne s’agit pas de la partie de la PCH aide humaine éventuellement versée pour rémunérer une tierce personne.

La PCH aidant familial et le RSA

La PCH aidant familial, si vous la touchez pour un enfant handicapé, est exclue de l’assiette des ressources prises en compte pour le calcul de votre RSA. Elle ne doit donc pas impacter à la baisse votre RSA. L’article R262-11 du CASF est très clair sur ce point :

« Pour l’application de l’article R. 262-6, il n’est pas tenu compte :

(…)

6° De l’allocation d’éducation de l’enfant handicapé et de ses compléments mentionnés à l’article L. 541-1 du code de la sécurité sociale, de la majoration spécifique pour personne isolée mentionnée à l’article L. 541-4 du même code ainsi que de la prestation de compensation du handicap lorsqu’elle est perçue en application de l’article 94 de la loi n° 2007-1786 du 19 décembre 2007 de financement de la sécurité sociale pour 2008 »

La PCH perçue en application de la loi du 19/12/2007 désigne la PCH enfant.

En revanche, si vous touchez la PCH aidant familial pour un adulte handicapé, alors elle compte dans l’assiette de votre RSA et l’impacte à la baisse.

Attention toutefois, les CAF ignorent bien souvent cette subtilité entre PCH adulte et PCH enfant. De plus, la déclaration de ressources au titre du RSA ne comporte pas de case qui permettrait de distinguer le dédommagement familial perçu pour un enfant ou perçu pour un adulte. Si la CAF vous réclame un indu, contactez-nous très vite pour engager un recours. Et surtout, ne demandez pas une remise de dette qui reviendrait à reconnaître votre dette (les remises de dettes aboutissent le plus souvent à des remises partielles).

La PCH aidant familial et l’impôt sur le revenu

Même si l’article 81 du Code Général des Impôts prévoyait que la PCH n’était pas imposable, l’administration fiscale a décidé d’une interprétation différente et a estimé que si elle n’était pas imposable pour la personne handicapée, elle l’est pour l’aidant familial (cf. BOFIP, point 60).

En conséquence, la PCH aidant familiale est assujettie à CSG-CRDS (environ 15,5%) et doit être déclarée en bénéfices non commerciaux : voir fiche pratique ici.

La PCH aidant familial et l’allocation-logement

L’allocation-logement étant calculée en fonction de votre revenu imposable et la PCH aidant familial étant considérée comme un revenu imposable par l’administration fiscale, la PCH aidant familial est susceptible d’impacter le montant de votre allocation-logement.

La PCH aidant familial et la prime d’activité

La PCH, qu’elle soit versée pour votre rôle d’aidant familial auprès d’un enfant handicapé ou d’un adulte handicapé, entre dans l’assiette des revenus professionnels ou assimilés pour le calcul de la prime d’activité, comme indiqué par l’article R844-1 du Code de la Sécurité Sociale :

« Ont le caractère de revenus professionnels ou en tiennent lieu en application du 1° de l’article L. 842-4 :

(…)

9° Les sommes perçues au titre du dédommagement par l’aidant familial tel que défini à l’ article R. 245-7 du code de l’action sociale et des familles »

La PCH aidant familial est donc susceptible de vous ouvrir droit à la prime d’activité.

La PCH aidant familial et la protection maladie

Le décret du 19 juillet 2016 supprime le statut d’ayant droit de son conjoint à la Sécurité Sociale lorsqu’on ne travaille pas. Si vous n’avez pas droit à la Sécurité Sociale (parce que vous ne travaillez pas par exemple) et que vous touchez plus de 805€ de PCH aidant familial/mois, alors vous devrez payer 8% de cotisation sur votre PCH pour être couvert par la protection universelle maladie.

12 décembre 2016

Expérience autisme : ils vivent et travaillent autrement !

article publié sur handicap.fr

Résumé : Une expérience en Eure-et-Loir est menée avec 7 jeunes autistes qui leur propose un travail dans un environnement adapté avant de rejoindre un lieu de vie autonome mais encadré. Du bénéfice pour tous, et des économies manifestes...

Par , le 11-12-2016

Par François Feuilleux

Sept jeunes atteints de troubles de l'autisme, de modéré à sévère, se mettent à table après leur matinée de travail à l'usine : une scène que l'association Vivre et travailler autrement souhaite voir se multiplier en France après une expérimentation en Eure-et-Loir. Jordan, Louis, Nicolas, Reinicaer et les autres bénéficient d'un nouveau dispositif d'insertion sociale par le travail en entreprise ordinaire, à Auneau-Bleury-Saint-Symphorien, une commune nouvelle d'Eure-et-Loir.

A l'origine : un papa

Jean-François Dufresne, président de l'association Vivre et travailler autrement, lui-même père d'un jeune adulte autiste et également directeur général d'Andros, est à l'initiative de cette innovation. Les jeunes travailleurs, dont son fils, sont ainsi employés à mi-temps en CDI par l'entreprise agro-alimentaire Novandie, filiale du groupe Andros. L'initiative bénéficie du soutien de l'État et des institutions locales et
régionales. Pour l'heure, c'est la pause déjeuner dans la salle-à-manger de la Maison du Parc, leur lieu de vie. Chacun a sa place autour de la table où sont servis des plats préparés par la cuisinière. Mais ce soir, ce seront eux qui cuisineront. « L'objectif de l'association est de prouver que l'insertion des personnes
autistes par le travail est possible et que c'est une source d'épanouissement pour eux, grâce à un accompagnement éducatif et social et à un hébergement », explique à l'AFP la responsable de l'association Yenni Gorce.

Des facultés de concentration exceptionnelles

Ils sont accompagnés à l'usine de moniteurs d'ESAT (établissement et service d'aide par le travail) mais aussi d'éducateurs spécialisés de la maison de l'autisme d'Eure-et-Loir. La plupart des personnes autistes engagées dans ce programme ne savent pas lire, ne communiquent pas ou peu avec des mots et ressentent des intérêts restreints. Ils peuvent aussi faire preuve de comportements répétitifs. « Ils éprouvent du mal à exprimer ce qu'ils ont à l'intérieur d'eux-mêmes. En revanche, tous possèdent des facultés de concentration exceptionnelles. Ils ont une excellente mémoire et comprennent parfaitement leur environnement de manière visuelle, lorsqu'il leur est adapté », souligne Yenni Gorce.

Environnement adapté

L'aménagement a été conçu par des spécialistes pour que la compréhension des salariés autistes soit parfaite : à l'usine tout est visuel, calibré, mesuré, structuré. « Les personnes autistes souffrent de l'imprévu et rencontrent des angoisses, voire subissent des crises lorsqu'un phénomène inattendu survient », souligne Mme Gorce. Ils changent aussi régulièrement de postes de travail, passant d'une ligne de production, où ils doivent insérer des couvercles sur des pots de yaourt, à la réalisation de panachages de produits finis, vendus en lots. Toutes les consignes de travail et de sécurité sont formalisées par des codes couleurs et des pictogrammes, étape après étape. « Ce sont des tâches qui étaient remplies auparavant par d'autres salariés de l'usine et par des intérimaires », explique Marie-Amélie Collas, directrice technique chez Novandie. « Quand ils ont une tâche à réaliser, ils la font à la perfection. Le travail qui leur est confié est bien mieux réalisé que par les autres salariés, et plus rapidement », estime Mme Collas.

35 000 euros contre 80 000

Une fois leur demi-journée de travail terminée, les personnes autistes bénéficient l'après-midi d'activités de vie et de socialisation, toujours très cadrées : cours de médiation artistique, sport, musique, mais aussi des
activités plus banales comme le jardinage, les courses au supermarché, la préparation des repas... Si leurs postes de travail à l'usine sont précisément calibrés, il en est de même sur leur lieu de vie. Le soir, la plupart dorment dans leur studio tandis que deux jeunes adultes rentrent dans leur famille. Les résidents payent sur leur salaire (le Smic) une participation financière à l'association. « L'objectif de Vivre et travailler autrement est d'essaimer partout sur le territoire ce que l'on est en train de réaliser ici. On veut montrer aux
entreprises, collectivités locales et autres qu'il est possible et bénéfique de faire travailler des personnes autistes », explique Mme Gorce. Selon l'association, ce type de prise en charge coûterait environ 35 000 euros par an et par personne, contre 80 000 euros dans des structures d'accueil classique type établissement médico-social.

© Vivre et travailler autrement

10 décembre 2016

Pourquoi une politisation du traitement de l'autisme ?

La difficulté de la France à se réformer et la politisation à outrance de nos retards

J’ai été très récemment étonné d’apprendre par les médias que près d’une centaine de députés LR (Les Républicains) avaient déposé un projet de loi (en fait une résolution) qui avait été rejeté.
Je me suis demandé ce que le traitement de l’autisme avait à voir avec la politique et pourquoi ce projet de loi n’était défendu principalement que par des députés de droite ?
Une recherche google sur ce sujet renvoie en grande partie à des textes de protestation sur l’aspect liberticide et dogmatique du projet.

Renseignement pris, il semble qu’en France, le milieu psychiatrique soit dominé par la psychanalyse et s’oppose au reste du monde qui adhère aux traitements éducatifs et comportementaux qui ont démontré leur efficacité.

Au delà, de la polémique sur les théories, il semble qu’il y ait une opposition entre le milieu psychanalytique très influent dans la psychiatrie française et les associations de parents d’enfants autistes qui soutiennent les approches éducatives et comportementales.
Intuitivement j’aurais tendance à être plus proche des associations de parents dont on ne peut douter de la volonté d’aider leurs enfants.

Mais toujours en s’informant, on prend conscience que le fond de cette polémique n’est pas de l’ordre de la théorie ou même de la liberté de pratique médicale, mais qu’il est surtout d’ordre financier.
Dans cette résolution, les députés demandaient de réallouer les financements aux approches qui ont démontré leur efficacité (les approches éducatives et comportementales) et à ne plus financer les prises en charge psychanalytiques. Ce qui était en cause dans cette résolution, c’était le remboursement des traitements psychanalytiques de l’autisme jugés culpabilisants pour les familles, inefficaces voire même néfastes.(1)

En effet, la psychanalyse considère l’autisme comme une psychose (maladie mentale) qui aurait été déclenchée par une forme de détachement de la mère en phase intra-utérine voire dans les toutes premières années. On comprend ainsi l’aspect culpabilisant pour les mères et les familles. En revanche les derniers développements de la neurologie ont montré la présence d’anomalies dans une zone du cerveau des autistes (le sillon temporal supérieur) que la psychiatrie française s’efforce d’ignorer. Le documentaire « Le mur » de Sophie Robert en donne une très bonne illustration.(2)

Le plus étonnant c’est que le gouvernement actuel (de gauche) a ouvert un site officiel (3) qui valide explicitement les approches éducatives et comportementales et condamne les approches psychanalytiques. Alors pourquoi ce projet n’était-il soutenu principalement que par des députés de droite ?
Le 3ème plan Autisme qui date de 2013, soutient le dépistage précoce de l’autisme pour mieux le traiter et une orientation vers les méthodes éducatives et comportementales. Il été initiée par Marie-Arlette Carlotti députée socialiste alors ministre chargée des personnes handicapées.

Pourquoi alors cette insistance des médias pour mettre en exergue l’appartenance politique des députés ayant proposé ce projet de loi ? Pourquoi politiser et présenter comme liberticide un projet de loi qui ne fait que relever nos pesanteurs et nos retards ?

 (1) Ainsi, la France a été condamné en février 2015 par la Cour européene des droits de l’homme pour « manque d’accompagnement » des personnes autistes.

(2) Disponible sur Dailymotion

(3) Voir le site gouvernemental et les vidéos explicatives : www.autisme.gouv.fr

5 décembre 2016

Vers le 4ème plan autisme ?

5 déc. 2016
Par Jean VinçotBlog : Le blog de Jean Vinçot

Le gouvernement a annoncé sa volonté de préparer le 4ème plan autisme. Est-ce qu'il s'en donne les moyens ? Que faut-il penser des mesures du comité interministériel du handicap du 2 décembre 2016 ?

François Hollande avait visité une unité d'enseignement maternel autisme (UEMA) – mesure du 3ème plan autisme -, mais les journalistes n'avaient à la bouche que le dernier événement de leur microcosme.

Vendredi 2 décembre, le Comité Interministériel du Handicap se tenait à Nancy et lançait la préparation du 4ème plan autisme. Patatras : ce damné Hollande annonçait qu'il ne se représentait pas la veille, et les journalistes n'avaient d'yeux et d'oreilles que pour les oracles du Valls !

Revue de détail quand même à partir des documents publiés sur le site gouvernemental et de l'allocution de Ségolène Neuville au congrès d'Autisme France le lendemain.

Axes de travail annoncés :

  • Révision de la gouvernance

  • Renforcement de la politique de diagnostic

  • Soutien aux familles - et aux personnes elles-mêmes.

  • Formation des professionnels

  • Inclusion sociale et citoyenneté : accès au soin, scolarisation, emploi, formation professionnelle, logement, articulation entre le milieu sanitaire et le médico-social

  • Recherche

Cela ne mange pas de pain.

La préparation se fait par :

  • mission de Josef Schovanec sur la formation, l’insertion et l’activité professionnelles des adultes autistes

  • rapport de l'IGAS sur l'application du 3ème plan et proposant des mesures pour le 4ème

  • groupes de travail avec « tous les acteurs impliqués » à partir de janvier 2017.

Ce qui nous semble évident, c'est que les RBPP seront à la base de ce 4ème plan. Pas question de les considérer comme périmées ou caduques, comme Assouline et Bonnet, experts pour les recommandations adultes – bonjour le devoir de réserve -, n'hésitent pas à l'écrire pour lancer leur pétition anti-application des RBPP. Mais dommage que les RBPP adultes ne sortent pas en temps utile !

La gouvernance

Premier axe annoncé :

  • L’une des faiblesses du 3e Plan identifiée par les différents acteurs demeure l’organisation de sa gouvernance, qui a eu pour conséquences des difficultés ou retards quant à la mise en place des différentes mesures.
  • Mesure :Renforcer la gouvernance du plan Autisme
  • Désignation de deux chargés de projet pour appuyer le SG-CIH dans la conduite interministérielle du plan.
  • Association aux travaux de représentants des conseils départementaux, des grandes associations gestionnaires d’établissements, des représentants des municipalités ainsi que des organisations professionnelles impliquées.
  • Désignation de référents « Autisme » au sein des directions générales des agences régionales de santé, des conseils départementaux et des administrations centrales.

Guillaume Blanco, puis Valérie Toutin-Lasri, ont été seul.e chef.fe de projet pour faire vivre le 3ème plan autisme : ce n'est pas le nombre de mesures qui est en cause, mais l'extrême difficulté à faire bouger des dinosaures et des mammouths dans un contexte de Guerre du Feu.

Ségolène Neuville a confirmé que deux chargés de projet supplémentaires allaient être nommés dès à présent. C'est important pour pouvoir terminer le 3ème plan et préparer le 4ème.

C'est certes un pari que de vouloir préparer le 4ème plan, dans un contexte où cabinets et ministères se mettent en stand-by ou en recherche de reclassements, de points de chute … La volonté manifestée par Neuville est qu'un projet soit ficelé pour début mai, pour que le futur gouvernement puisse s'en servir (copier, raboter, couper à la hache etc …) au plus tard pour le 1er septembre, date à laquelle le projet de loi de finances et le projet de loi de financement de la sécurité sociale sont bouclés.

Le financement du 3ème plan s'arrête au 31/12/2017. Nous avons intérêt à ce qu'un quatrième plan commence dès le 1er janvier 2018.

Une précision : sur les 205 millions d'euros du 3ème plan autisme, 165 millions d'euros sont des mesures dites pérennes. Ce qui veut dire que les mesures d'un quatrième plan s'ajouteront à ces crédits qui ont permis la création de services et d'établissements.

L'implication des départements dans la conception d'un 4ème plan est essentielle. En effet, ce sont les départements qui ont la « compétence handicap » dans la structuration politique territoriale. Il faut reconnaître qu'à ce niveau, les postures politiques – notamment dans une période pré-électorale – dominent tout. Rien ne se débloquera avant le deuxième semestre 2017.

A ne pas oublier non plus le rôle des conseils régionaux dans la formation professionnelle : des priorités peuvent être établies pour la formation des intervenants en matière d'autisme, mais aussi pour que les structures de formation s'adaptent aux particularités des autistes adultes et ne les rejettent pas.

L'éducation nationale

Le 3ème Plan a mis en place des Unités d’Enseignement en Maternelle, où la collaboration avec les services de l’Éducation nationale ont permis des ouvertures rapides sur l’ensemble du territoire.

  • Mesure : Poursuivre la diversification de l’offre de scolarisation pour accompagner les parcours scolaires des jeunes avec autisme
  • Ouverture de 100 unités d’enseignement (UE) TSA dans les écoles élémentaires sur 2 ans à compter de 2018.
  • Implantation d’une unité localisée d’inclusion scolaire (ULIS) TSA dans chaque département, notamment dans les collèges.
  • Création de 2 modules d’approfondissement « troubles du spectre autistique » dans le cadre de la réforme de la certification des enseignants spécialisés..

Le 3ème plan a été dépassé rapidement : 112 classes, au lieu de 100 prévues. L'objectif de 100 unités en primaire peut être facilement atteint : il concerne moins d'enfant par classe d'âge.

Il y a un risque d'entrer dans une logique de filière spécialisée à côté de l'enseignement ordinaire. Si ce n'est pas la volonté, cela voudra dire qu'il y a une large palette de structures disponibles en fonction des possibilités de l'élève.

Des modules TSA pour les enseignants spécialisés, fort bien . Mais les enseignants ordinaires, les AVS en ont aussi besoin.

A mon avis, il y a beaucoup de progrès sur la scolarisation en milieu ordinaire. Mais il faudrait un pilotage de ces progrès : constater les endroits où çà marche devrait faciliter les interventions renforcées là où çà ne marche pas (scolarisations trop partielles, déperdition au fur et à mesure des niveaux, orientations vers les IME ou les ITEP …).

Nouvelles normes ? Aussi dans le sanitaire ?

Pour le Ministère, il y a eu un grand progrès : les ARS ne reçoivent plus de candidatures à des projets sans affirmation de respect des RBPP.

Il ne resterait donc plus qu'aux ARS qu'à identifier les équipes « conservatrices » (pour ne pas dire rétrogrades) qui n'acceptent les RBPP que du bout des lèvres. En prenant la peine de brasser les mètres cubes de paperasse résultant des évaluations internes et externes … Une petite discussion autour de la machine à café avec les assos serait bien plus efficace - et gratuite.

Les RBPP sont admises en théorie partout ? Dans le médico-social sans doute. Dans le sanitaire, pas du tout, comme l'a montré la levée de boucliers animée par le Syndicat des Psychiatres des Hôpitaux à l'occasion des projets de visite de l'ARS dans les hôpitaux de jour. Ce n'était pourtant pas sulfureux : il s'agissait pour l'essentiel de voir comment les recommandations de la FFP de 2005 sur le diagnostic se traduisaient dans les faits. Et accessoirement, s'il y avait une relation avec les parents.

C'était donc une visite de courtoisie, sur des thèmes très light, censés être consensuels chez les pédopsychiatres « spécialistes » de l'autisme et fricotant avec la psychanalyse. Je cite au hasard Pierre Delion, Jacques Hochmann, Maria Squillante, Bernard Golse, Daniel Cohen, Michel Botbol, Moïse Assouline, Richard Hortowitz, Duverger, Burstein, Georgieff, Moussaoui, Sylvie Tordjmann ...

Les pédopsychiatres du secteur public qui utilisent la CFTMEA manient un logiciel qui leur permet une transposition dans le RIM.p en classification CIM-10. Ils auraient donc honte de dire aux représentants de l'ARS comment ils pratiquent ?

Leur embarras est sûrement tellement évident que les ARS ne se sont pas précipitées – euphémisme – pour passer prendre le thé autour des dossiers des patients.

Ce qui n'arrange pas nos affaires, ce sont les volontés de « certains politiques » d'allonger l'âge de départ à la retraite des fonctionnaires. Car, quand on est contre la peine de mort, il n'y a que cet âge fatidique qui permet de desserrer l’étreinte du conservatisme institutionnel !

Et les femmes, bordel !

Merci à Ségolène Neuville de vouloir faire prendre en compte les spécificités des femmes autistes : diagnostic, violences, parentalité.

Car le diagnostic d'un enfant est aussi l'occasion de faire émerger l'autisme d'un ou des parents.

L'AFFA – association francophone des femmes autistes – vient de se constituer. Ecoutez ce qu'elle a à dire !

Faut-il un plan autisme ?

La présidente de l'UNAPEI, Christel Prado, avant son départ, a critiqué l'existence de plan spécifique à un handicap.

Christel PRADO --- Nous avons publié un Livre Blanc sur le Polyhandicap qui appelle l’ensemble des parties prenantes territoriales à signer des engagements. Nous pensons qu’il ne faut pas segmenter les plans. Nous réclamons un plan pour les personnes souffrant de troubles du neuro-développement (déficience intellectuelle, autisme, polyhandicap, DYS, TDAH, IMC ...). En ce qui concerne le cancer, les plans sont globaux et pas différenciés selon le type de cancer, ce qui permet de dégager de véritables volumes financiers opérants. Pourquoi faire différemment pour le handicap ?

C'est étonnant d'abord parce que l'UNAPEI a intégré le collectif autisme et a fait des propositions pour un 4ème plan.

Un plan autisme n'est pas plus un obstacle à un autre plan qu'un plan cancer n'a empêché un plan Alzheimer.

Mais pourqui Ségolène Neuville dit que l'autisme a été sa première priorité dans son entrée en fonction ? Que c'est la première dépense médico-sociale ? Que les prochaines créations de places dans ce secteur concerneront à 70% l'autisme – au lieu de 10% 3 ou 4 ans avant ?

C'est qu'il y a un retard qui ne se situe pas au plan quantitatif, mais au plan qualitatif.

Pratiquant régulièrement les différentes associations défendant les personnes handicapées, j'ai l'habitude des conflits d'intérêts entre associations gestionnaires et les usagers. Les associations du handicap auditif sont très divisées, entre les sourds de naissance et leurs parents, et avec les autres déficients auditifs : il y a conflit sur les techniques utilisées et sur le mode de vie. Tous ces conflits sont portés à l'incandescence dans l'autisme.

L'autisme est un terrain miné.

Je ne reprocherai pas à un politique de s'y avancer. Je lui souhaite seulement du courage.

Brujuns ou pilpous ?

C'est ce qu'on dit en breton. Ségolène Neuville a affirmé que dans le futur décret sur le PAG (projet d'accompagnement global), les ARS devront mobiliser les libéraux.

Et que les avancées sur le travail ne devront pas se limiter aux aspies ou autistes de haut niveau. Exemple sur l'entreprise Andros. La réflexion engagée pour permettre l'emploi de personnes autistes est très efficace aussi pour les intérimaires...

Accessoirement, la confirmation que l'insertion au travail doit s'accompagner d'une aide pour se loger en milieu ordinaire.

Les propositions du CIH 2016

Je reviens aux différentes actions décidées lors du CIH du 2 décembre 2016 à Nancy, loin des agitations médiatiques et des places de parking « handicapés » utilisées par le convoi ministériel (*).

Il y a plusieurs actions qui peuvent concerner les personnes autistes.

Ce qui est intrigant, c'est que certaines sont orientées vers le handicap psychique, alors qu'elles devraient aussi concerner les personnes autistes adultes, sous réserve d'une adaptation spécifique.

Dès qu'il s'agit du handicap psychique, les associations concernant l'autisme sont exclues de la concertation préalable. Également quand il s'agit de troubles de la personnalité ou du comportement, comme pour les ITEP (**).

Le rapport Laforcade sur la santé mentale est de ce point de vue caricatural : aucune association de personnes autistes, aucune association de parents n'a été consultée – sur 300!(***)

Un 4ème plan autisme devrait, selon moi, mettre en œuvre des mesures adaptées aux personnes autistes.

  • Rendre le système éducatif et l’enseignement supérieur plus inclusifs

http://social-sante.gouv.fr/grands-dossiers/conference-nationale-du-handicap-cnh/comite-interministeriel-du-handicap-cih/les-propositions-du-cih-2016/article/rendre-le-systeme-educatif-et-l-enseignement-superieur-plus-inclusifs

  • Favoriser l’accès et le maintien dans l’emploi

Mesure : Renforcer la politique de réadaptation professionnelle

Utiliser l'expérience de Pass P'As

Mesure : renforcer le plan de diversification des métiers

Les personnes autistes peuvent accéder à beaucoup de métiers, à condition de se baser sur leurs intérêts spécifiques (qui peuvent évoluer). Il ne faut pas les restreindre à des métiers répétitifs qui ne sont pas adaptés à leurs compétences.

http://social-sante.gouv.fr/grands-dossiers/conference-nationale-du-handicap-cnh/comite-interministeriel-du-handicap-cih/les-propositions-du-cih-2016/article/favoriser-l-acces-et-le-maintien-dans-l-emploi

  • Soutenir la Citoyenneté par une meilleure inclusion sociale

http://social-sante.gouv.fr/grands-dossiers/conference-nationale-du-handicap-cnh/comite-interministeriel-du-handicap-cih/les-propositions-du-cih-2016/article/soutenir-la-citoyennete-par-une-meilleure-inclusion-sociale

Mesure : Favoriser l’inclusion des personnes en situation de handicap dans les associations et clubs sportifs

L'exemple d'Handisurf expliqué lors du congrès d'Autisme France est à suivre. La licence est la même que pour tous. Les moniteurs des clubs sont formés à l'accueil de toute personne handicapée.

  • Développer des solutions innovantes grâce au numérique

http://social-sante.gouv.fr/grands-dossiers/conference-nationale-du-handicap-cnh/comite-interministeriel-du-handicap-cih/les-propositions-du-cih-2016/article/developper-des-solutions-innovantes-grace-au-numerique

  • Développer l’habitat inclusif

http://social-sante.gouv.fr/grands-dossiers/conference-nationale-du-handicap-cnh/comite-interministeriel-du-handicap-cih/les-propositions-du-cih-2016/article/developper-l-habitat-inclusif

Mesure : Créer une aide spécifique pour l’habitat inclusif

Mesure : Permettre une application harmonisée de la mise en commun de la prestation de compensation du handicap (PCH)

L'association ISRAA a expliqué  lors du congrès d'Autisme France comment elle avait réussi à faire préciser les besoins d'accompagnement en PCH aide humaine avec la MDPH : ces beoins concernaient aussi bien, mais évidemment de façon différente, les Asperger et des autistes avec déficience intellectuelle.

 Au-delà de la PCH, il faut que les autistes adultes les plus autonomes puissent bénéficier de logements insonorisés (première préoccupation), avec la plupart du temps un accompagnement par SAVS.

  • Améliorer la compensation du handicap

Mesure : Mieux prendre en compte les besoins liés au handicap psychique, cognitif ou mental dans les critères d’éligibilité à la PCH

Cela devrait aussi concerner l'autisme. En témoigne le travail sur un GEVA Autisme de la MDPH 64.

Mesure : Créer des aides à la parentalité dans le cadre de la PCH

Cette mesure vise à créer une aide humaine à la parentalité pour les parents d’enfants de 0 à 7 ans :(...)1 heure par jour pour les parents avec un handicap mental ou psychique ayant des enfants de moins de 7 ans (…).

Et les parents autistes ? Faut-il remplir les critères d'éligibilité ?

http://social-sante.gouv.fr/grands-dossiers/conference-nationale-du-handicap-cnh/comite-interministeriel-du-handicap-cih/les-propositions-du-cih-2016/article/ameliorer-la-compensation-du-handicap

  • Soutenir les familles et les proches aidants

Mesure : Mieux repérer les besoins des aidants de personnes en situation de handicap

Mesure : Structurer une offre de répit adaptée pour les personnes en situation de handicap et leurs aidants

Mesure : Mieux informer les aidants sur les actions de soutien qui leur sont dédiées

Mesure : Former les aidants

http://social-sante.gouv.fr/grands-dossiers/conference-nationale-du-handicap-cnh/comite-interministeriel-du-handicap-cih/les-propositions-du-cih-2016/article/soutenir-les-familles-et-les-proches-aidants

  • Renforcer et rendre plus inclusive l’offre médico-sociale

Mesure : Créer des réponses nouvelles aux besoins des personnes en situation de handicap

80 millions d’euros sur 5 ans seront consacrés à la diversification des modes d’accompagnement en créant les pôles de compétences et de prestations externalisés, des accueils séquentiels et temporaires, ou encore en permettant des interventions « hors les murs ». Des équipes mobiles seront également créées.

http://social-sante.gouv.fr/grands-dossiers/conference-nationale-du-handicap-cnh/comite-interministeriel-du-handicap-cih/les-propositions-du-cih-2016/article/renforcer-et-rendre-plus-inclusive-l-offre-medico-sociale

Renforcer l’accès à la prévention et aux soins

Mesure : Développer la prévention et l’éducation à la santé de façon adaptée aux besoins des personnes handicapées

Mesure : Développer les dispositifs de consultations dédiées pour les personnes en situation de handicap

Mesure : Encourager l’accès aux soins bucco-dentaires

Je crains que sur ce point, il n'y ait pas la mobilisation suffisante pour répondre aux risques mortels concernant les personnes autistes. La sur-médicamentation crée des risques de santé : voir l'intervention sur l'obésité et l'autisme au congrès d’Autisme France, avec le Dr Djéa Saravane. Il y a aussi des risques importants de suicide. Sur l'épilepsie, il n'y a pas suffisamment de recherches sur la façon dont elle se manifeste dans l'autisme, et sur les traitements à mettre en œuvre.

 http://social-sante.gouv.fr/grands-dossiers/conference-nationale-du-handicap-cnh/comite-interministeriel-du-handicap-cih/les-propositions-du-cih-2016/article/renforcer-l-acces-a-la-prevention-et-aux-soins

  • Mieux prendre en compte le handicap psychique

Les mesures essentielles pour le handicap psychique sont également développées dans d’autres fiches :

  • Favoriser l’accès et le maintient dans l’emploi

  • Développer l’habitat inclusif

  • Améliorer la compensation du handicap

Tiens donc : c'est le cas aussi pour l'autisme . Exemple : Mesure : Renforcer l’offre de places en habitat regroupé et développer des logements d’évaluation de transition

Cette mesure vise à proposer des solutions d’accueil collectives ou individuelles, soutenues par des services d’accompagnement pour favoriser l’apprentissage à l’autonomie.

Création de 800 places dès 2017 pour personnes en situation de handicap psychique au sein de résidences accueil et de pensions de familles et de 30 places d’appartements de coordination thérapeutique.

http://social-sante.gouv.fr/grands-dossiers/conference-nationale-du-handicap-cnh/comite-interministeriel-du-handicap-cih/les-propositions-du-cih-2016/article/mieux-prendre-en-compte-le-handicap-psychique

  • Mieux prendre en compte le polyhandicap

Il y a souvent de l'autisme.

http://social-sante.gouv.fr/grands-dossiers/conference-nationale-du-handicap-cnh/comite-interministeriel-du-handicap-cih/les-propositions-du-cih-2016/article/mieux-prendre-en-compte-le-polyhandicap

  • Faciliter l’accès aux droits

http://social-sante.gouv.fr/grands-dossiers/conference-nationale-du-handicap-cnh/comite-interministeriel-du-handicap-cih/les-propositions-du-cih-2016/article/faciliter-l-acces-aux-droits

  • Renforcer le pilotage interministériel par le Secrétariat Général du CIH

http://social-sante.gouv.fr/grands-dossiers/conference-nationale-du-handicap-cnh/comite-interministeriel-du-handicap-cih/les-propositions-du-cih-2016/article/renforcer-le-pilotage-interministeriel-par-le-secretariat-general-du-cih

 

 (*) sur Facebook a circulé une photo de voitures ministérielles garées sur des places « handicapés ». Il paraît que la rue était de toute façon bloquée.

(**) il n'existe aucune association de parents d'enfants en ITEP, ni d'anciens d'ITEP.

 (***) « La Main à l'Oreille » est citée, mais son CA est composé en majorité de professionnels. Florent Chapel n'est pas membre du conseil d'administration du Collectif Autisme et ne représente aucune association.

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5 décembre 2016

Quand le lobbyiste Bernard Golse m'accuse de diffamation

5 déc. 2016
Par HUGO HORIOTBlog : Le blog de HUGO HORIOT

"Je ne me reconnais aucunement dans les propos de Mr Hugo Horiot qui ne sont que pure diffamation." Professeur Bernard Golse. Je m'explique donc.

Dans un billet d’humeur, je réagissais au communiqué du Professeur Golse, Président de la CIPPA, chef du service de pédopsychiatrie de l'hôpital Necker-Enfants malades et psychanalyste, au sujet de la proposition de résolution de Monsieur Fasquelle, invitant le Gouvernement français à fermement condamner et interdire les pratiques psychanalytiques sous toutes leurs formes dans la prise en charge de l’autisme, car n’étant pas recommandées par la HAS. Monsieur Golse m’a répondu en qualifiant mes propos de diffamatoires, affirmant que mes attaques étaient personnelles et que je n’avais « rien trouvé à redire à ce communiqué ».

 

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Je vais donc préciser à Monsieur Golse le fond de ma pensée quant à cette résolution. Pour commencer, en ma qualité de Vice-Président du CCNAF (Comité Consultatif National d’Autistes de France) et à titre personnel, je la soutiens. Je reconnais que cette proposition est trop extrême dans le fait de vouloir « interdire » la psychanalyse. J’aurais préféré qu’elle vise tout simplement à supprimer son remboursement, au même titre que la voyance ou l’astrologie, pour permettre le remboursement des intervenants nécessaires à l’inclusion en milieu ordinaire (orthophonistes, auxiliaires de vie scolaire et professionnels correctement formés aux méthodes « recommandées » par la Haute Autorité de Santé), évitant ainsi aux familles de devoir les payer de leur poche.

La psychanalyse, c’est comme une partouze. Elle doit se pratiquer entre adultes consentants, sinon ça devient dangereux. Pour l’enfance en général et les enfants autistes en particulier, les théories d’inspiration psychanalytique mènent à des dérives tragiques et fatales : packing, placements abusifs, psychiatrisation, culpabilisation des parents… les 600 000 personnes autistes ainsi que leurs familles ne connaissent que trop bien ces injustices dont ils sont victimes. Il s’agit également de réaffecter l’orgie de moyens, 3 milliards d’euros annuels alloués aux Hôpitaux de jour (source Ministère de la santé) pour tenir enfermés 10 000 enfants, vers des établissements médicaux sociaux adaptés mais surtout vers l’école de la République, afin de permettre à l’Éducation Nationale de se former et de pérenniser les emplois nécessaires pour accompagner les personnes autistes vers la citoyenneté, citoyenneté qui leur est aujourd’hui interdite. Je soutiens donc cette résolution et invite chaque personne concernée par ce fléau institutionnel à faire de même en signant cette pétition.

 « Certes, ils (les autistes) ont évidemment le droit inaliénable d’être considérés comme des personnes et au respect absolu que l'on doit à tout sujet ou à toute personne, mais au début de leur trajet existentiel tout au moins, ce sont souvent des enfants que leur autisme gêne pour se considérer eux-mêmes comme des personnes, ce qui est tout à fait différent, on en conviendra aisément. »

Je réponds que cette affirmation n’est fondée sur une aucune théorie scientifiquement validée et qu’aucun témoignage de personne autiste ne fait référence à un tel état de fait. Je ne saurais donc qualifier cette affirmation autrement que de masturbation cérébrale.

 

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 « Je combats depuis plus de 30 ans pour que les enfants autistes dont je m'occupe puissent trouver des dispositifs à la mesure de leurs difficultés et de leur souffrance psychique actuellement trop souvent ignorée, car la pathologie autistique ne se réduit pas à la question des autismes de haut niveau et à celle du syndrome d’Asperger si tant est que ce diagnostic nous soit indispensable »

« Pathologie autistique » « souffrance psychique » voici bien des termes trahissant une volonté décidemment indécrottable de vouloir psychiatriser une population qui n’en a nul besoin, et à défaut de l’enfermer dans une étiquette avec un diagnostic, l’enfermer ainsi en hôpital psychiatrique. Depuis plus de 30 ans d’autisme et je l’espère, de nombreuses années à venir encore, j’en sais quelque chose : l’autisme n’est pas un trouble mais une condition. Une condition, comportant certes une grande variété d’un autiste à un autre, pouvant se révéler plus au moins "troublante", voir "handicapante" au regard des codes résultant d’une contrainte de "normalité", inévitablement imposée par la vie en collectivité. Mais lorsqu’une "contrainte de normalité" tend vers le rejet systématique de tout ce qui ne lui ressemble pas, elle devient alors dictatoriale, totalitaire, dangereuse et mortifère, et génère à ce moment là, inévitablement, une forme de souffrance psychique.

Les termes autistes de « bas niveau » ou de « haut niveau », « autiste léger » ou « autiste sévère » participent gravement à cette confusion. Ils engendrent une forme de fatalisme pour les autistes mal accompagnés et visent à décrédibiliser les autistes capable d'être autonomes et de s’exprimer, en les qualifiant de non représentatifs des autres autistes, hélas, incapables de le faire. A l'instar de beaucoup d'autres, aujourd’hui considéré dans les esprits comme de "haut niveau" ou d’« autiste léger » ou encore « d’asperger », voir, pour les plus extrêmes, d’ « imposteur », jusqu'à 15 ans, parce que détectable et trop visible, j'étais considéré de suffisamment "bas niveau" ou “sévère” pour être enfermé, ghettoïsé et condamné.

Contrairement à ce qu’on nous laisse entendre, cette appellation de «niveaux» ne concerne donc pas le «niveau» de l’autisme, mais détermine bien le niveau d’aptitude d’un autiste à prendre part à la comédie sociale… ce qui est très différent, car mouvant et ce, à tous les instants. Le niveau d'adaptabilité de la personne autiste dépend avant tout du niveau de l'accompagnement inclusif dont elle a pu bénéficier et à la maltraitance institutionnelle à laquelle elle a pu échapper. Or l'ensemble de la perception de l’autisme se tient encore sur une ligne du "handicap" voir de la “maladie”, engendrant donc l'institutionnalisation, la mise sous tutelle voir la médicamentation, plutôt que l'aménagement d'une société inclusive.

Cette vision obsolète et dangereuse de notre condition fausse la perception de ce que nous sommes : une spécificité du genre humain appartenant à la neuro-diversité.

« Je précise seulement à Mr Hugo Horiot que la CIPPA que j’ai l’honneur de présider est la « Coordination Internationale entre Psychothérapeutes Psychanalystes et membres associés s’occupant de personnes avec autisme» et qu’en oubliant ce terme de « membres associés », Mr Hugo Horiot fait mine d’ignorer que cette association regroupe nombre de professionnels qui ne sont pas psychanalystes »

 

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 Monsieur Golse serait-il donc dans le déni que le Conseil d’Administration de l’association qu’il préside, la CIPPA (Coordination Internationale en Psychothérapeutes Psychanalystes s’occupant des personnes avec Autisme) et non, je précise, « la CIPPMAA (Coordination Internationale en Psychothérapeutes Psychanalystes et Membres Associés s’occupant des personnes avec Autisme) », est composé exclusivement de personnes d’obédience psychanalytique ? De même que le CCNAF (Comité Consultatif National d’Autistes de France), dont j’ai l’honneur d’être le Vice-Président, est composé uniquement d’autistes, ou de personnes autistes ou encore de « personnes avec autisme », selon votre terminaison préférée…

« Par ailleurs, Mr Hugo Horiot persiste à affirmer que les recommandations de la HAS ont attribué aux psychothérapies psychanalytiques le label de « non recommandées » alors que c’est le label de « non consensuelles » qui a été attribué, ce qui n’est pas du tout la même chose. »

Le Professeur Golse a la mémoire courte : je n’ai guère omis dans ma précédente tribune de faire allusion à la fuite orchestrée par les tenants des méthodes analytiques avant la publication des recommandations HAS de 2012, engendrant une polémique qui a largement contribué à adoucir le terme employé par la HAS pour classifier les méthodes psychanalytiques comme « non consensuelles », plutôt que « non recommandées ».

« ma signature de la pétition en faveur du packing (qui n’est pas pratiqué dans mon service) n’avait d’autre but que de permettre à la recherche sur le packing de se poursuivre dans le cade d’un PHRC démocratiquement attribué et qu’aucun lobbying partisan ne saurait interrompre avant son achèvement et la publication des résultats de la recherche entreprise et autorisée. »

 

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La recherche sur le packing serait-elle donc basée sur un processus démocratique ? La HAS s’est formellement opposée à cette pratique, mais en plus, en 2011 la ministre de la santé Roselyne Bachelot, avait ordonné un moratoire sur le packing, en attendant le résultat de l’étude du Professeur Pierre DELION pour statuer sur son maintien ou son interdiction.

Or, l'étude portant sur le packing a manifestement d’autres objectifs, beaucoup moins louables que l’avancée de la recherche. Menée par le professeur Pierre Delion au CHRU de Lille, elle reste aujourd'hui la seule faille juridique permettant d'orchestrer, en France, cette pratique onéreuse et sur fond d’argent public, notamment sur des sujets autistes. Cette étude a été diligentée il y a cinq ans. Cela a pour conséquence de maintenir cette formation dans divers organismes, tels que le SNUP, SOFOR, CEMEA Languedoc Roussillon, ainsi que sa pratique dans divers centres, sous couvert de recherche clinique. On trouve encore aujourd’hui en France, d’ardents défenseurs de cette pratique, comme le Dr Albernhe, psychiatre au CHU d'Avignon. Cette recherche menée par le Professeur Delion a mystérieusement bénéficié de deux reports exceptionnels successifs et suite à cela, 4 ans plus tard, toujours aucun résultat n’était encore publié.

 

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Plutôt que de recherche, ne conviendrait-il donc pas plutôt ici de parler de lobbying ? Lobbying auquel le Professeur Golse donne sa bénédiction, ce qui en fait donc… un lobbyiste.

Heureusement il existe des chercheurs dignes de ce nom en France qui soulignent l’urgence de changer de modèle concernant l’accompagnement de l’autisme en France. Inutile de préciser que leurs noms ne figurent pas parmi les mystérieux « membres associés » de la CIPPA.

A moins que cela ne fasse une trop mauvaise publicité pour le Président de la CIPPA de s’attaquer à une personne autiste par la voix juridictionnelle, si le lobbyiste Bernard Golse venait encore à qualifier mes propos de diffamation, je lui suggère de demander à son avocat de prendre contact avec le mien, car je compte bien continuer d’exercer ma liberté d’expression. Aussi, s’il fallait en venir à cette extrémité, je préfère l’avertir que mon avocat est prêt à le tailler en pièces, ce qui sera une bien maigre boucherie à côté du gâchis humain et financier qu’il a contribué à orchestrer durant plus de 30 ans, privant de nombreux autistes d’un avenir et incitant nombre de parents à « faire le deuil de leur enfant. »

5 décembre 2016

Fillon et le handicap : un programme en 11 points !

article publié sur handicap.fr

Résumé : François Fillon, élu des Républicains. Son programme Fillon2017 comporte-t-il des mesures en faveur des citoyens handicapés ? Onze propositions et quelques contradictions...

Par , le 30-11-2016

Chez Les Républicains, ce sera François Fillon. Ainsi en ont décidé 66,5% des électeurs lors du second tour de la primaire le 27 novembre 2016. A quoi faut-il s'attendre en matière de handicap ? Dans son programme en ligne sur le site Fillon2017, à la rubrique « Famille et solidarités », onze mesures sont dédiées aux personnes handicapées. Le candidat aux prochaines présidentielles promet, dans ce domaine, une « politique volontariste » : « Les personnes handicapées doivent avoir toute leur place dans notre pays. Le handicap est un enjeu de solidarité. Notre société doit être inclusive et ouverte à tous. » Lors d'un entretien accordé à handicap.fr, au même titre que tous les autres candidats avant le premier tour de primaires, il disait vouloir faire du handicap un « sujet essentiel » (interview en lien ci-dessous).

Les 11 propositions de François Fillon

1 • Reconnaître aux parents d'une personne handicapée un droit à la formation au moment de la découverte du handicap pour améliorer l'environnement et rendre la vie de la personne handicapée et de sa famille plus facile. Ce droit pourra être intégré dans le Droit à la formation et dans les congés formation.

2 • Favoriser l'accueil des élèves en situation de handicap dans les écoles ordinaires. La formation des auxiliaires de vie scolaire sera renforcée.

3 • Soutenir les aidants familiaux en leur donnant un véritable statut légal et fiscal et un « droit au répit » qui passe par une augmentation du nombre des établissements pouvant accueillir les personne handicapées.

4 • Développer le « baluchonnage » et « l'accueil temporaire » c'est-à-dire l'intervention à domicile d'une personne tierce pour quelques jours ou quelques heures.

5 • Améliorer le fonctionnement des MDPH (maisons départementales des personnes handicapées).

6 • Assurer la mise en œuvre de l'accessibilité fixée par la loi de 2005 à 2015 et qui n'a pas été respectée. Une stratégie de mise en œuvre sera mise en place avec un suivi départemental en privilégiant l'accès au transport en commun pour tous. Tout espace public doit être accessible à une personne handicapée. L'allégement des normes d'habitabilité et d'accessibilité actuelles sur les logements neufs visera à favoriser la modularité des habitats privatifs et faciliter ainsi l'intégration, ou l'inclusion, des personnes handicapées.

7 • Assouplir le contingentement de l'aide au poste dans les entreprises adaptées pour les travailleurs handicapés, compte tenu du taux de chômage très élevé des personnes handicapées, de leur traitement social (droit au RSA, à l'AAH etc.) et des listes d'attentes qui existent.

8 • Favoriser la formation en alternance des personnes handicapées, avec l'accompagnement d'un tuteur, validée par un diplôme.

9 • Développer la prévention contre le suicide et les troubles mentaux pouvant générer un handicap (dépression, addictions…) avec la mise en place d'unités mobiles, afin de renforcer un diagnostic précoce.

10 • Imposer les recommandations de la HAS aux Centres médico-psychologiques (CMP) et aux Centres de Ressources Autisme (CRA) pour la prise en charge de l'autisme.

11 • Adapter la tarification à l'activité des établissements de santé afin de tenir compte de la surcharge de travail, et introduire des tarifs spécifiques pour le handicap, de même que pour la prise en charge par la médecine libérale.

Rêver ou songer ?

Plus d'accompagnant pour les élèves handicapés, plus de moyens pour les personnels de santé, plus d'aide aux postes pour les entreprises du secteur adapté (ne serait-ce pas plutôt du secteur protégé ?) ? Un programme qui fait « rêver » ou plutôt laisse songeur car comment le réaliser avec 500 000 fonctionnaires de moins, la sécurité sociale à la diète et une réduction drastique des dépenses publiques ? Peut-être en déshabillant Pierre pour rhabiller Paul tel qu'évoqué dans son interview à handicap.fr où il promet « une politique qui se donne les moyens de ses ambitions en matière de handicap parce que l'Etat aura su se réformer, faire des économies sur son train de vie délirant et faire repartir véritablement la croissance. »

Contradiction sur l'accessibilité ?

Faut-il par ailleurs rappeler les propos de François Fillon en mars 2016, qui souhaitait simplifier les normes applicables au logement afin de permettre de « l'innovation » (article en lien ci-dessous) ? Il s'attaquait, notamment, aux règles relatives aux personnes handicapées. « Il est absurde de vouloir, par exemple, que tous les logements de notre pays soient accessibles aux handicapés. Pour satisfaire une demande qui n'est pas une demande réelle, puisqu'il n'y a pas dans chaque logement français un handicapé qui va y habiter, on va priver des Français au logement parce qu'il sera trop cher. Voilà un exemple typique d'une affaire sur laquelle il aurait fallu faire preuve d'un peu de bon sens ». A ce sujet, huit mois plus tard, il emploie dans son programme le terme de « modularité ». Mais jusqu'à quel point ?

© Fillon2017 : Hermès Le Court de Béru

3 décembre 2016

Comité du handicap : principales mesures, dès 2017 ?

article publié sur handicap.fr

Résumé : Manuel Valls a annoncé le 2 décembre 2016 une nouvelle feuille de route comportant 90 mesures pour "simplifier la vie quotidienne des personnes handicapées" et "améliorer leurs droits sociaux. Quoi de neuf ?

Par , le 02-12-2016

"Les réponses ne sont pas toujours satisfaisantes, alors même que 12 millions de Français vivent avec un besoin spécifique en matière d'autonomie", a déclaré le Premier ministre lors du Comité interministériel du handicap qu'il a présidé le 2 décembre 2016 à Nancy, disant vouloir permettre que chaque personne concernée "trouve une solution adaptée". Le Gouvernement s'est engagé à renforcer l'offre médico-sociale (établissements et services d'accompagnement). Sur les 180 millions d'euros sur la période 2017-2021 annoncés en mai par François Hollande, 59 millions seront délégués aux Agences régionales de santé "dès 2017". Les modes d'accompagnement seront diversifiés, via la création de "pôles de compétences et de prestations externalisées", destinés à financer les interventions de professionnels libéraux - psychologues, éducateurs – auprès des personnes handicapées.

Ecole, autisme, établissements…

Des places en établissements seront créées, notamment dans les territoires les moins bien dotés, pour les handicaps "lourds et complexes", selon le dossier de presse. Ces places seront aussi destinées aux jeunes adultes actuellement maintenus en établissements pour enfants, faute de places dans des structures adaptées à leur âge. En outre, l'offre médico-sociale sera développée en Outre-mer. Le Gouvernement a par ailleurs annoncé que la concertation sur le 4e plan autisme serait lancée en janvier 2017. Pour "renforcer l'offre de scolarisation", ce plan pluriannuel comportera la création sur deux ans de 100 unités d'enseignement en écoles élémentaires, et d'une unité localisée d'inclusion scolaire (Ulis) par département, notamment dans les collèges.

PCH au-delà de 75 ans

La prestation de compensation du handicap (PCH), qui sert notamment à acquérir des aides techniques, pourra être demandée au-delà de 75 ans, cette barrière d'âge étant supprimée pour les personnes qui étaient éligibles avant 60 ans. Elle pourra servir à financer des aides humaines pour les parents handicapés ayant de jeunes enfants. Pour "faire évoluer le regard de la société", la santé mentale et le handicap psychique pourraient être déclarés "grande cause nationale 2017", ou faire l'objet de campagnes nationales. Comme annoncé par François Hollande, une attention particulière sera portée au polyhandicap (associant déficiences motrices et intellectuelles), qui représente une naissance sur mille, afin de développer un "accompagnement de proximité" et de "faciliter scolarisation et apprentissages" (liste des 90 mesures en détail en lien ci-dessous).

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Sur Handicap.fr

Sur le web

1 décembre 2016

Autisme : un site internet pour informer et dépasser les préjugés

article publié dans Le Parisien
|30 novembre 2016, 13h06|0
Le gouvernement a lancé mercredi un site national dédié à l'autisme, avec le parrainage de la comédienne Mathilda May (AFP/MIGUEL MEDINA)

Un espace d'information, un annuaire pour trouver de l'aide et des témoignages de parents et de proches: le gouvernement a lancé mercredi un site national dédié à l'autisme, avec le parrainage de la comédienne Mathilda May.
Intégré à celui du ministère des Affaires sociales et de la Santé, le site s'est donné pour triple objectif d'informer le grand public, de répondre aux questions des personnes concernées et de lutter contre les stéréotypes à l'égard des enfants et des adultes autistes.
"Auparavant, lorsque l'on tapait le mot autisme sur un moteur de recherche, on trouvait pléthore d'informations mais aucun site officiel. On pouvait se sentir un peu perdu", a déclaré mercredi lors de son lancement la secrétaire d'État chargée des Personnes handicapées et de la lutte contre l'exclusion, Ségolène Neuville.
Selon elle, il y avait la "nécessité d'un espace avec des informations claires, fiables et validées scientifiquement".
Un comité scientifique, composé d'une quinzaine de membres -chercheurs, médecins, experts- ainsi que des associations, des Centres de ressources autisme (CRA) et des proches d'autistes ont collaboré à sa conception.
Conçu avec une foire aux questions, un annuaire et un glossaire, le site se compose de quatre grandes catégories: "qu'est-ce que l'autisme ?", "j'ai des doutes", "le diagnostic", et "vivre avec l'autisme", inspirées des recherches les plus fréquentes sur les moteurs de recherche.
On estime qu'une personne sur cent est touchée par ce trouble du neuro-développement précoce qui dure toute la vie et se caractérise, à des degrés différents, par des troubles de la communication, des intérêts ou activités obsessionnels, des comportements à caractère répétitif, ainsi qu'une forte résistance au changement.
Génies, capricieux, inaptes à la communication, enfermés dans "leur bulle", insensibles, turbulents à l'école... Les personnes avec autisme souffrent de nombreux préjugés, auxquels le site répond de façon ludique pour chasser "dix idées reçues".
"On ne peut pas résumer quelqu'un à son statut d'autiste, à sa marginalité. Il faut s'intéresser à ses forces, et ce site permet d'en apprendre beaucoup, que l'on soit concerné ou pas", a vanté la marraine, la comédienne Mathilda May, étonnée qu'un tel dispositif n'existe pas déjà.
Ce site officiel s'inscrit dans les mesures du 3e plan autisme (2013-2017) et a été financé avec un budget de 300.000 euros.
Un coût qui "indigne" l'association SOS Autisme France et Vaincre l'autisme. "Les familles d'enfants autistes ont aujourd?hui besoin d'une prise en charge adaptée gratuite, d'une intégration scolaire et sociale ainsi que d'AVS (auxiliaire de vie scolaire ndlr) formées et titularisées" plutôt que d'un site "qui se contente de donner des informations déjà présentes sur la plupart des sites associatifs", plaide l'association dans un communiqué.
Cofinancé par le ministère et la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie (CNSA), ce site est lancé pour trois ans.

29 novembre 2016

Autisme : il est urgent de changer de modèle

article publié dans Le Monde

Face à l’augmentation des cas d’autisme, estimés à plus de 1 pour 100, et à la veille du 4e plan Autisme, la France doit s’engager vers une médecine fondée sur la science, alertent 25 médecins et chercheurs, dont Stanislas Dehaene, Yves Agid et Jean-Pierre Changeux

LE MONDE SCIENCE ET TECHNO | 28.11.2016 à 17h50 | Par

Depuis près de dix ans, la prise en charge médicale des personnes souffrant d’autisme a fait de remarquables progrès en France. Cette évolution reste cependant lente, freinée par de multiples résistances. A la veille du 4e plan Autisme, alors que la France a fait l’objet de plusieurs condamnations pour le retard de ses politiques publiques dans le champ de l’autisme, nous militons pour un effort accru de recherche et une meilleure diffusion des connaissances les plus récentes.

Nous, médecins, chercheurs ou professeurs d’université en psychiatrie, en neurologie, en neurosciences, en génétique, en physiologie, en psychologie, en immunologie ou en imagerie médicale, en appelons au choix résolu d’une médecine fondée sur les preuves, qui a permis de si grands progrès dans la prise en charge de nombre de maladies ou handicaps.

Lecture refondée

Comme beaucoup, nous mettons, au quotidien, nos savoirs et nos expertises au service d’une meilleure compréhension de l’autisme afin de favoriser un diagnostic et une prise en charge les plus précoces possible.

Depuis plus de vingt ans, les avancées scientifiques ont apporté des ­éléments de compréhension offrant une lecture totalement refondée de l’autisme, montrant que les anomalies cognitives, sensorielles et comportementales étaient liées à des altérations du développement et du fonctionnement de réseaux neuronaux, survenant dans la plupart des cas in utero.

Dans le domaine de la génétique, ce sont des équipes de recherche françaises qui furent, en 2003, les premières à découvrir dans l’autisme des mutations de gènes impliqués dans la formation des synapses. Depuis, nombre de gènes de vulnérabilité à l’autisme impliqués dans le développement du cerveau ont été identifiés, permettant d’espérer une meilleure compréhension des mécanismes. En parallèle, l’interaction entre facteurs de vulnérabilité génétiques et environnementaux a été mise en évidence. Leur identification est un axe de recherche important, qu’il s’agisse de facteurs toxiques (métaux lourds, pesticides, perturbateurs endocriniens…), immunologiques (auto-immunité), infectieux ou de prise de médicaments (comme le valproate) pendant la grossesse.

Ces découvertes majeures placent clairement l’autisme dans le champ des troubles neurodéveloppementaux. Seule la connaissance de l’ensemble des facteurs impliqués et des mécanismes sous-jacents permettra de réduire l’incidence de la pathologie, d’améliorer sa prise en charge, aujourd’hui éducative et comportementale, et demain, peut-être, médicamenteuse.

En 2010, la Haute Autorité de santé (HAS) a proposé une définition de l’autisme conforme aux critères diagnostiques internationaux. Dans le prolongement, la HAS a publié en 2012 des recommandations de prise en charge d’enfants autistes fondées sur l’examen exhaustif des données scientifiques existantes. Préconisant le recours aux méthodes comportementales, développementales et neurofonctionnelles, le rapport a écarté celles qui n’avaient pas fait l’objet de travaux suffisamment étayés, les considérant comme non consensuelles.

Trop peu d’accompagnement

Néanmoins, la mise en place de ces ­recommandations émanant d’une autorité indépendante de santé reste, à ce jour encore, plus l’exception que la règle. Si les deuxième et troisième plans Autisme ont indéniablement contribué à la dissémination des ­approches recommandées (comportementales et éducatives), de trop nombreuses familles n’ont toujours pas ­accès à un accompagnement adapté (77 % des enfants autistes n’en bénéficient pas, selon le Collectif Autisme).

Face à l’augmentation du nombre de cas recensés d’autisme, estimé à plus de 1 pour 100, le futur 4e plan Autisme doit être celui d’un véritable changement de modèle.

Voici nos propositions : définir et ­financer une politique ambitieuse de recherche fondamentale, clinique et translationnelle ; soutenir et développer des équipes spécialisées dans le diagnostic, la prise en charge et la ­recherche, aujourd’hui saturées de demandes ; faire respecter, partout sur le territoire, le droit à l’éducation des enfants (objet de plusieurs condamnations de la France, notamment par le Conseil de l’Europe) ; ­répondre aux besoins d’insertion professionnelle des adultes autistes par de la formation adaptée et un accompagnement personnalisé vers l’emploi ; refondre les programmes universitaires et les formations initiales des différentes professions de santé et de l’éducation impliquées dans l’accueil et l’accompagnement des personnes avec autisme ; veiller au respect des recommandations de la Haute Autorité de santé par l’ensemble des professionnels du secteur sanitaire et du secteur médico-social.

Il nous faut, à l’instar d’autres pays, aller plus loin dans la promotion d’une médecine fondée sur les preuves, la recherche et la science. Il est impératif également d’envisager l’autisme non plus comme une ­pathologie de l’enfant, mais comme un trouble neurodéveloppemental de la « vie entière ».

Jean-Louis Adrien, professeur émérite de psychologie (université Paris-Descartes) ;

Yves Agid, neurologue, membre de l’Académie des sciences ;

Catherine Barthélémy, professeure émérite de psychiatrie de l’enfant (université de Tours) ;

Joël Bockaert, membre de l’Académie des sciences, professeur et chercheur en neurosciences (université de Montpellier) ;

Frédérique Bonnet-Brilhault, professeure de physiologie (université de Tours) ;

Manuel Bouvard, professeur de psychiatrie de l’enfant (université de Bordeaux) ;

Thomas Bourgeron, membre de l’Académie des sciences, professeur de génétique et chercheur à l’Institut Pasteur ;

Jean-Pierre Changeux, membre de l’Académie des sciences, professeur et chercheur en neurosciences (Paris) ;

Stanislas Dehaene, membre de l’Académie des sciences, professeur au Collège
de France ;

Jean-François Dhainaut, professeur émérite (université Paris-Descartes) ;

Richard Delorme, professeur de psychiatrie de l’enfant (université de Paris-Diderot) ;

Jean-Antoine Girault, directeur de recherche en neurosciences (Paris) ;

Anne Fagot-Largeault, membre de l’Académie des sciences, psychiatre et philosophe au Collège de France ;

Magali Lavielle-Guida, orthophoniste et psychologue (Saint-Malo) ;

Maria Pilar Gattegno, psychologue (Bordeaux) ;

Bruno Giros, professeur et chercheur en neurosciences (Paris et Montréal) ;

Mohamed Jaber, professeur et chercheur en neurosciences (Poitiers) ;

Marion Leboyer, professeure de psychiatrie (université Paris Est-Créteil) ;

Christine Petit, membre de l’Académie des sciences, professeure au Collège de France et à l’Institut Pasteur ;

Pier Vincenzo Piazza, directeur de recherche en neurosciences (Bordeaux) ;

Franck Ramus, professeur de psychologie à l’Ecole normale supérieure (Paris) ;

Bernadette Rogé, professeure de psychopathologie développementale (Toulouse) ;

Scania de Schonen, directrice de recherche émérite en neurosciences cognitives (université Paris-Descartes) ;

Carole Tardif, professeure de psychopathologie développementale (Aix-Marseille) ;

Luc Vandromme, professeur de psychologie du développement (Amiens).



25 novembre 2016

Exil forcé des personnes handicapées en Belgique : le scandale perdure

 

LOGO autisme france

Communiqué publié sur le site d'Autisme France

Les principales associations représentatives de personnes handicapées et de parents d'enfants handicapés s'élèvent contre un scandale d'État. Drames humains, dénis de citoyenneté mais aussi créations d'emplois à l'étranger avec des fonds publics français, l'exil forcé des Français en situation de handicap en Belgique perdure et augmente de façon importante malgré les engagements répétés du Gouvernement.

 

 

 

23 novembre 2016

Dominique Perriot : un nouveau président pour le Fiphfp

article publié sur Handicap.fr

Résumé : Dominique Perriot, directeur de l'Institut le Val Mandé, est élu président du Comité national du Fiphfp le 16 novembre 2016, remplaçant à ce poste André Montané. Un mandat de 4 ans.
le 17-11-2016

Réuni le mercredi 16 novembre 2016, le Comité national du Fonds pour l'insertion des personnes handicapées dans la fonction publique (FIPHFP) a élu son nouveau président, Dominique Perriot, pour un mandat de 4 ans.

Un ex assistant social

Dominique Perriot est né le 4 mai 1957 à Issoudun (36), il a quatre enfants. Il a travaillé en tant qu'assistant social scolaire à Orléans-la-Source pour l'intégration des élèves en situation de handicap. Directeur d'établissement géré par un Centre communal d'action sociale (CCAS) de 1988 à 1994, il a obtenu le CAFDES en 1993. Il a rejoint la fonction publique hospitalière en 1986 et a été directeur d'établissements publics médico-sociaux dans le secteur du handicap à Campan (65), Forcalquier (04) Issoudun (36) et Vertou (44). Depuis 2009, il est directeur de l'Institut le Val Mandé, établissement médicosocial public.

Quelles fonctions ?

Impliqué dans le domaine du handicap, il a été administrateur du Groupe national des établissements publics sociaux et médico-sociaux (GEPSo), membre de la Commission d'organisation institutionnelle du Conseil national consultatif des personnes handicapées (CNCPH) de 2009 à 2012. Il représente la Fédération hospitalière de France (FHF) au sein du Fiphfp depuis 2011 et a été rapporteur de la commission des finances de 2012 à 2016. Il a également été plusieurs fois administrateur provisoire de structures médicosociales associatives et est membre de la commission des cas critiques du Val de Marne. Dans ses fonctions, il s'est beaucoup impliqué dans l'accès aux soins ainsi que dans toutes les formes de partenariat favorisant l'accès à la culture et aux activités artistiques pour les personnes en situation de handicap. A titre personnel, il est membre du Conseil d'Administration d'une association de patients « France Côlon » et participe à des nombreuses actions de communication pour sensibiliser le grand public au dépistage.

Agnès Duguet, première vice-présidente

Elle est membre du collège des représentants du personnel du Comité national du FIPHFP, pour la Fédération syndicale unitaire (FSU). Elle est également membre du Comité local FIPHFP d'Ile-de-France. Elle occupait déjà la fonction de Vice-présidente au sein de la précédente mandature.

Florian Guzdek, deuxième vice-président

Il est membre du collège des représentants des associations et organismes regroupant des personnes en situation de handicap. Il représente la Fédération nationale des accidentés du travail et des handicapés (FNATH). Il siégeait au sein du précédent Comité national.

Le Fiphfp, pour rappel

Créé par la loi du 11 février 2005 et mis en place fin 2006, le Fonds pour l'insertion des personnes handicapées dans la fonction publique est un établissement public national dirigé par Marc Desjardins qui finance les actions de recrutement, de maintien dans l'emploi, de formation et d'accessibilité des personnes en situation de handicap dans les trois fonctions publiques (ministères, villes, conseils généraux et régionaux, hôpitaux…). Depuis sa création, le taux d'emploi est passé de 3,74 % en 2006 à 5,17 % en 2015.

21 novembre 2016

Chef d'entreprise, je n'embauche que des personnes handicapées déclare Serge DESSAY, fondateur et PDG de Hotravail

article publié dans FAIRE FACE

« Chef d’entreprise, je n’embauche que des personnes handicapées. »
« J’embauche et je vends d'abord des compétences. Nullement du handicap. Notre but ? Un travail bien fait. » Tel est le leitmotiv de Serge Dessay, fondateur et PDG de Hotravail.

Publié le 19 novembre 2016

« Je me suis retrouvé en fauteuil à 24 ans après un accident dans l’armée. Fracture des jambes, du bassin, coma… J’en suis sorti entièrement paralysé du côté gauche. Les médecins étaient catégoriques : je ne remarcherais jamais. Six ans plus tard, j’étais debout.

Je suis la preuve que la médecine, science très précise, dit souvent des bêtises. Et j’en parle aisément : je me destinais à être psychiatre. Mais cet accident a changé le cours de ma vie. Je suis devenu patron en  lançant mon entreprise de service aux particuliers en 1990.

Recruter et vendre d’abord des compétences

Hotravail  emploie 380 salariés, à 96 % des travailleurs handicapés, au sein de quatorze structures du grand Sud-Ouest, de Saintes à Avignon. Nous assurons l’entretien de plateformes logistiques d’Auchan, la maintenance de vélos de La Poste, la pose des futurs compteurs Linky d’EDF…

J’embauche et je vends d’abord des compétences. Nullement du handicap. Notre but ? Un travail bien fait. Pour cela, nous pensons l’organisation du travail en intégrant les handicaps de chacun. C’est sans doute la principale différence avec une entreprise lambda.

Favoriser l’émulation grâce à la diversité

Quand un chantier se présente, seule la capacité du salarié à pouvoir réaliser une partie du boulot en complément des autres est jaugée. C’est efficace et beaucoup plus productif. Chacun apporte sa compétence au groupe et tire les autres vers le haut. La diversité favorise l’émulation.

Penser l’adaptation du travail nous donne aussi parfois une longueur d’avance. Comme l’un de nos jardiniers maniait difficilement les tondeuses thermiques, nous avons fait venir des États-Unis une machine électrique télécommandée. Un fort coût mais elle fait le travail de cinq personnes !

Un autre salarié, atteint par la maladie de Friedreich, ne pouvant plus écrire, nous avons mis en place un numéro vert pour qu’il dicte, depuis un téléphone dans sa voiture, ses devis à une secrétaire de production. Résultat ? Ses devis partaient le lendemain alors qu’ils mettaient trois ou quatre jours dans les autres services. Évidemment, le numéro vert a été étendu à tout le groupe.

Créer le plus de postes possible

Nous avons le statut d’entreprise adaptée. À ceux qui disent que nous réussissons grâce aux subventions publiques, aux aides aux postes, je réponds que nous faisons gagner de l’argent à tout le monde. Quand l’État donne 1 € à une entreprise adaptée, il récupère 1,40 €. Une étude de KPMG (réseau international de cabinets d’audit et de conseil exerçant dans 155 pays, NDLR) le confirme.

Pourtant, Hotravail n’a pas été facile à créer. Administrativement, une galère. Deux ans à convaincre les services de l’État de l’intérêt du projet et à obtenir l’agrément d’atelier protégé. En pratique, une réussite. Je suis passé de deux salariés à quinze en six mois. Cinq ans plus tard, une cinquantaine et une ouverture à de nouveaux métiers en fonction des demandes des clients. De grands groupes travaillent avec nous : Orange, Airbus, Safran…

L’emploi des personnes handicapées rapporte ! C’est pour raison qu’il faut créer le plus possible de postes. Ce que je fais depuis un quart de siècle. Et c’est une aventure passionnante alors que, dans une autre vie, j’aurai peut-être été un psychiatre ennuyeux ! » Propos recueillis par Aurélia Sevestre

17 novembre 2016

Accueil des personnes handicapées : 2ème commission mixte wallonie-France

logo ministère des affaires sociales et de la santé

Maxime Prévot, Vice-Président du Gouvernement wallon, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l’Action sociale et du Patrimoine et Ségolène Neuville, Secrétaire d’État en charge des personnes handicapées et de la Lutte contre l’exclusion, ont organisé, ce mercredi 16 novembre, la 2ème Commission mixte paritaire concernant l’accueil et l’hébergement de personnes handicapées françaises en Belgique.

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Face au nombre important de personnes handicapées françaises accueillies dans des structures d’hébergement et de prise en charge en Wallonie, le Gouvernement de la République Française et le Gouvernement wallon ont mis en place un cadre commun de travail et d’échanges à travers la signature de l’accord franco-wallon, conclu le 22 décembre 2011.

Cet accord-cadre témoigne de la volonté des deux gouvernements de renforcer leur coopération pour garantir l’amélioration de la qualité de l’accueil et de l’accompagnement des ressortissants français handicapés en favorisant notamment l’échange d’informations et le transfert des connaissances et bonnes pratiques.

Il entérine la création d’un relevé d’informations administratives des Français en situation de handicap hébergés dans des structures wallonnes et la mise en place de contrôles communs dans les établissements d’accueil belges par l’Agence pour une Vie de Qualité (AViQ) pour la Wallonie et l’Agence Régionale de Santé (ARS) Hauts-de-France.

Il prévoit également la conclusion de conventions avec les établissements belges accueillant des enfants et adolescents fixant les conditions d’accueil et d’accompagnement des personnes, les modalités de prise en charge financière et de remboursement des frais.

L’accord-cadre s’appuie sur une Commission mixte paritaire chargée de suivre l’application des dispositions prévues dans l’accord et de proposer d’éventuelles modifications.

La Commission mixte, qui s’était réunie une première fois en 2014, avait permis le lancement du processus d’inspections conjointes et de contrôle des établissements wallons conventionnés et financés par l’Assurance maladie.

La deuxième Commission mixte qui s’est tenue mercredi 16 novembre a permis de faire un bilan de la mise en œuvre des différents outils de recensement et de suivi mis en place par les deux Gouvernements, et de tracer les perspectives pour la poursuite de la coopération.

« J’ai à cœur d’assurer une prise en charge optimale des personnes en situation de handicap, qu’elles soient Wallonnes ou Françaises. La coopération avec la France permet d’y arriver sans incidence pour le citoyen wallon : son accès aux structures d’accueil et d’hébergement agréées n’est en rien impacté. La France finançant l’accueil de ses ressortissants au sein des structures wallonnes, la Wallonie s’en retrouve même gagnante puisque cela crée de l’emploi pour le secteur. » a déclaré Maxime Prévot à l’issue de la Commission.

« Ce que nous souhaitons c’est que l’accueil dans une structure wallonne soit un choix et non une solution par défaut. Pour nos ressortissants qui font ce choix, nous devons garantir un accueil de qualité, ce que permet cette coopération entre nos deux gouvernements », a de son côté déclaré Ségolène Neuville.

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17 novembre 2016

Bailleul : Bel Attitudes, un quartier adapté aux personnes handicapées

articautonomiele publié sur France 3 Nord Pas-de-Calais

 

Bailleul (Nord) accueille depuis juin un quartier nommé Bel'Attitudes dans lequel une trentaine d'handicapés mentaux habitent aux côtés d'autres locataires. Un accompagnement personnalisé a été mis en place pour ces personnes qui retrouvent petit à petit leur autonomie.

Lucas Hobé
Publié le 15/11/2016 à 16:37


Bailleul : Bel'Attitudes, un quartier adapté aux personnes handicapées

Bailleul (Nord) accueille depuis juin un quartier nommé Bel'Attitudes dans lequel une trentaine d'handicapés mentaux habitent aux côtés d'autres locataires. Un accompagnement personnalisé a été mis en place pour ces personnes qui retrouvent petit à petit leur autonomie. Intervenants : Guy Wallyn, 58 ans, habitant de Bel'Attitudes - Cédric Drocourt, 38 ans, habitant de Bel'Attitudes - Fabrice Bacle, 20 ans, habitant de Bel'Attitudes - Aude Piroux, Aide médico-psychologique - Karine Van-Lierde, Directrice de Bel'Attitudes


Il aura fallu huit années pour mener à bien ce projet unique en France sur la commune de Bailleul (Nord) : Bel'Attitudes est un quartier de 60 logements dont la moitié sont réservés à des personnes souffrant de déficiences intellectuelles. 80 % des vivaient auparavant dans un établissement spécialisé, les autres dans leurs familles. 

"C'est une nouvelle vie qui commenceÇa a été dur au début mais maintenant je peux me faire mon café seul ou la vaisselle. Ça me fait plaisir" explique Guy Wallyn, 58 ans, qui n'avait jamais en habité seul auparavant.

Un accompagnement personnalisé

Au milieu de ce quartier de Bailleul, une structure comprenant une trentaine de salariés propose des ateliers pour aider les personnes handicapées à gagner en autonomie. 

"Ce qui est très agréable, c'est qu'on voit le changement chez les personnes et la satisfaction qu'elles en retirent aussi" raconte Cédric Drocourt, 38 ans, habitant de Bel'Attitudes.

Tous ces résidents bénéficient également d'un accompagnement à domicile. "Il y a un passage au moins le matin et le soir. Certains sont beaucoup moins autonomes notamment au moment de la toilette ou pour la préparation du repas. Chaque personne a son propre accompagnement" indique Aude Piroux, aide médico-psychologique.

"Si une personne perd en capacité, c'est l'accompagnement qui va s'adapter. La personne va rester dans son domicile et va conserver l'ensemble de ses repères" ajoute Karine Van-Lierde, directrice de Bel'Attitudes

Le projet reste expérimental pour 5 ans, mais une quarantaine de personnes sont déjà sur liste d'attente.

16 novembre 2016

Le Phallus et le Pas tout, ou le zizi et la zézette => Participez au nouveau film de Sophie Robert, la réalisatrice du Mur

Aidez au financement d'un documentaire : Et si les psychanalystes s'allongeaient sur notre divan pour nous parler de leur vision de la sexualité? => Pour contribuer c'est ici

Présentation détaillée du projet

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Le Phallus et le Pas tout est un documentaire de long métrage qui explore la théorie sexuelle des psychanalystes freudo-lacaniens, par la bouche des psychanalystes d’aujourd’hui.

Un film choc tissé de moments de vérités, des propos plus édifiants les uns que les autres, récoltés auprès de 27 psychanalystes, praticiens, essayistes et enseignants de la psychanalyse.

Une matière filmique unique au monde, aux antipodes de l’hagiographie freudo-lacanienne et de l’image bling bling très naïve de la psychanalyse véhiculée dans les médias par les people adeptes du divan.

Ce documentaire a pour objectif de lever le voile sur une théorie et une pratique occultes, en commençant par le décodage de ce qui, pour un psychanalyste, est le moteur de la psyché humaine : la sexualité.

Bienvenue dans la 5ème dimension !

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Ce film a commencé un jour où je me suis énervée toute seule devant mon poste de télévision : assistant à l’énième interview d’un psychanalyste sollicité pour commenter un fait de société sur le plateau d’un journal télévisé.

En France (et en Argentine) les psychanalystes sont très présents dans les médias et les facultés de sciences humaines. Ils sont dominants dans le sanitaire et le médico-social.

Le problème est que les adeptes du « tout dire » ont une pensée et une pratique particulièrement opaques, y compris à l'égard de celles et ceux qui sont sur le divan.

Une fois de plus, j’assistais à un simulacre d’interview, laissant le journaliste sidéré avec ses questions sans réponses.

Or je me posais beaucoup de questions sur les psychanalystes, 20  ans après avoir renoncé à en faire mon métier pour me consacrer entièrement à l’audiovisuel : Ils en sont où les psychanalystes aujourd’hui, de leurs théories et de leur pratique, vis à vis de l’évolution des sciences, des mœurs et de la société en général ?

Ce jour là, je me suis dit qu’au lieu de reprocher au journaliste de ne pas poser les bonnes questions, je ferais mieux d’aller chercher moi-même les réponses :

Et si je réalisais un documentaire sur la psychanalyse ?

Le hasard de la vie a voulu qu’une semaine plus tard, une personne avec qui je travaillais me propose d’assister à un congrès de lacaniens à Lille : tombés du ciel!

C’est ainsi que j’ai rencontré les tous premiers psychanalystes à qui j’ai pu exposer mon projet : réaliser une série documentaire « état des lieux » sur les psychanalystes d’aujourd’hui. Un documentaire qui expliquerait leurs théories et leur pratique, leur vision du monde et de la société, par la bouche des psychanalystes, d’une façon suffisamment claire et intelligible pour être comprises d’un public de profanes. Cela n’avait jamais été fait.

On ne sait plus qui vous êtes !

En effet, les psychanalystes sont victimes de leur succès, de l’opacité de leur discours et de l’absence totale de régulation de leur pratique. De nombreuses personnes sont ainsi persuadées d’être en cure avec un psychanalyste alors qu’ils vont voir un psychothérapeute dont les théories et la pratique n’ont plus rien à voir avec la psychanalyse "pure et dure".

Réaliser ces films impliquait que les interviewés assument la dimension politiquement très incorrecte du discours freudo-lacanien sur l’inconscient et la sexualité.

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Les psychanalystes ont adoré le projet, ce qui transparait très clairement dans leur attitude face à la caméra. 

Les interviews m’ont laissé pantoise. Au départ, j’étais partie d’un postulat implicite : Les psychanalystes avaient forcément évolué, avec les découvertes de la science, l’évolution des mœurs, et des rapports hommes femmes. Je souhaitais donc faire un documentaire qui témoigne de cette évolution, pour savoir ce qu'ils avaient conservé et ce qu'ils avaient abandonné de l'héritage de Freud et Lacan. Chemin faisant, j’ai compris mon erreur et l’énormité du problème, qui m’a laissée bouche bée à d’innombrables reprises. La situation était très inquiétante, mais en même temps absolument passionnante !

Le paradoxe est que ce sont des psychanalystes eux-mêmes (de rares dissidents) qui, les premiers, m’ont alertée sur les dérives sectaires au sein de leur mouvement : C’est inquiétant. Il y a des choses qui ne vont pas chez nous, mais on n’arrive pas à s’amender. Ces personnes ont malheureusement refusé de témoigner devant la caméra ; mais elles ont orienté mes recherches.

C’est ainsi qu’à l’issue de 4 années de repérages, auprès de 52 psychanalystes, j’ai filmé 27 d’entre eux au cours de longs interviews de 1H30 à 3H chacun. Je crois que personne n’a jamais mené un travail d’enquête aussi approfondit au préalable de la réalisation d’une série documentaire !

En accumulant cette matière première colossale aussi bien en terme de volume que de contenu, j’ai réalisé que ce que j’étais en train de faire allait bien au delà d’un travail documentaire, c’était un témoignage historique.

Le plus inattendu, c’est qu’au lieu de faire un film un peu austère réservé aux intellectuels, j’engrangeais une matière première filmique souvent hilarante, aux purs accents de comédie !

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Parce que cette vision abracadabrantesque de la sexualité est le moteur même de la psychanalyse ! Elle est le socle de tout leur édifice théorique.

En effet, les psychanalystes freudo-lacaniens se déchirent sur d’innombrables nuances théoriques, mais ils se reconnaissent entre eux comme psychanalystes par l’adhésion aux concepts fondamentaux de la théorie sexuelle, élaborée par Sigmund Freud et complétée par Jacques Lacan.

C’est pourquoi il est essentiel de comprendre ce qu’elle veut dire.

Parce que ces théories sexuelles ont des conséquences sanitaires et sociales énormes : influence sur la prise en charge psychiatrique du handicap, elles s’immiscent aussi dans les prétoires, à travers les expertises psychiatriques des cas de viols, d’incestes, de violence conjugale, ainsi que dans les familles les plus ordinaires dans les cas de divorces conflictuels.

Ce ne sont donc pas que des concepts, dès lors que ces théories sont mises en pratique par des psychiatres-psychanalystes et des psychologues-psychanalystes dans la vie quotidienne de millions de français!

Or pour s'en défendre, il est indispensable de les comprendre. C’est pourquoi il est d’intérêt général que ce message soit accessible au plus grand nombre.

Parce qu’il n’est pas acceptable qu’une corporation aussi influente dans le sanitaire, le médicosocial et dans les médias, professent des concepts totalement opaques pour le grand public et les pouvoirs publics.

Freud avait le mérite de s’exprimer dans un langage clair et très explicite, mais depuis Lacan les psychanalystes ont pris l’habitude de s’exprimer dans un jargon hermétique qui laisse perdurer toutes les idées reçues, entretenant une distorsion énorme entre le message officiel de la psychanalyse, l’image qu’elle renvoie dans la société et la réalité de ses valeurs.

L’opacité n’est jamais une bonne nouvelle. Je pars du principe que « ce qui se conçoit bien s’énonce clairement » et que lorsqu’on jargonne c’est qu’on a l’esprit confus, ou bien des choses à cacher. L’un n’excluant pas l’autre…

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Si la psychanalyse n’était qu’une pratique privée impliquant des adultes bien portants et consentants, ces concepts n’auraient pas tant d’importance, aussi sexistes soient-ils. Après tout chacun est libre d’aller voir un magnétiseur, un rebouteux, un astrologue, pourquoi pas un psychanalyste ?

En revanche ce qui doit s’enseigner dans les facultés et s’exercer dans les hôpitaux, ce qui est financé par l’argent public, doit être une discipline scientifique fondée sur les preuves (donc sur le doute, sur l’expérimentation, sur la recherche d'un bénéfice thérapeutique pour les patients et la mesure objective de ces résultats).

L’opacité du discours analytique explique en grande partie son maintien anachronique à l’hôpital, à l’université, des lieux où, de l’avis même de Freud, les psychanalystes n’ont rien à faire.

Ce travail de pédagogie du discours analytique devrait être fait par les psychanalystes eux mêmes, malheureusement ils en sont incapables, bien que quelques-uns s’inquiètent des dérives de leur mouvement.

Il devrait être celui des intellectuels, mais en France ceux-ci ne jouent pas leur rôle de garde fou vis à vis du mouvement analytique parce qu’ils sont trop nombreux à être embrigadés sur le divan, en conflit de loyauté vis à vis de leur analyste, qui leur parle très peu, et dont ils sont à des années lumière d’imaginer la pensée…

Parce que la sexualité est le message le plus universel, le plus impliquant qui soit.

Et enfin parce que mes interviewés révèlent que l’on peut apprendre en s’amusant : les psychanalystes ont un talent comique inattendu ! Pourquoi s’en priver ? 

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Le fil narratif du Phallus et le Pas tout va amener le spectateur à décoder la théorie sexuelle des psychanalystes :

-Que raconte cette théorie sexuelle ? 

-Comment sont nés ces différents concepts ?

-Que signifie celui de "sexualité infantile"? 

-Comment ont–ils évolué dans le temps ? 

-Pourquoi les psychanalystes d’aujourd’hui persistent-ils à leur trouver du sens ?

-Avec quels arguments parviennent-ils à les justifier, envers et contre tous, en dépit des découvertes des sciences et de l’évolution des mœurs ?

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Parce que dans le jargon lacanien, l'expression « Pas tout » est utilisée pour signifier le sexe féminin.

Le Phallus et le Pas tout signifie donc, comme le dit le psychanalyste Eric Laurent « le zizi et la zézette », d'où le sous titre de ce projet.

Dans l’univers des psychanalystes freudo-lacaniens, le sexe féminin est définit obstinément par ce qu’il n’est pas, raison pour laquelle on se garde de le nommer, comme le personnage de Voldemor dans Harry Potter. Le « non sexe » de « la femme qui n’existe pas » incarne l’impensable, le mal absolu qui fait choir la psyché humaine, générateur de la folie, et de toutes les pathologies mentales... rien de moins!

Le Phallus et le Pas tout est le premier volet d’une trilogie cinéma « la Psychanalyse dévoilée ».

Ce film sera accompagné d’un deuxième long métrage qui révèlera comment les psychanalystes appliquent la théorie sexuelle à la clinique psychiatrique

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« Vous m’avez ouvert les yeux, je ne les refermerai plus jamais »

« Ce film a sauvé la vie de mon fils »

« Il y aura un avant et un après le MUR ».

En septembre 2011, avec l’aide d’Autistes Sans Frontières, une association qui milite pour la scolarisation des enfants autistes, j’ai réalisé un premier film intitulé « Le MUR, la psychanalyse à l’épreuve de l’autisme ». Dans ce documentaire de 52 minutes originellement destiné à la chaîne ARTE, 11 psychanalystes exposaient leur vision édifiante de l’autisme.

Voir le film « le MUR «  en streaming :


LE MUR ou la psychanalyse a l'épreuve de l'autisme par dragonbleutv

Ce film s’est répandu de façon virale dans le monde entier en quelques jours. Un mois plus tard, trois psychanalystes lacaniens (Eric Laurent, Esthela Solano-Suarez, Alexandre Stevens) ont intenté une procédure en urgence pour faire censurer le film. Dans un premier temps, ils ont été suivis dans leur demande par le TGI de Lille.

Deux ans plus tard, la cour d’appel de Douai a totalement réhabilité mon travail, libéré le MUR et débouté les 3 psychanalystes lacaniens de toutes leurs demandes ; les condamnant à me verser une provision de dommages et intérêts à valoir à l’issue d’une nouvelle procédure, pour réparation du préjudice moral et financier. Les trois psychanalystes à l’origine de la tentative de censure du film « Le MUR » ne se sont pas pourvus en cassation.

La censure du film « le MUR » pendant deux ans a stoppé net sa diffusion et surtout l’exploitation de la trilogie documentaire, dont le « Phallus et le Pas tout » est le premier volet, et dont « Le MUR » constituait un produit d'appel. En revanche elle a renforcé l’intérêt des journalistes qui se sont emparés de l’affaire, bien au delà des cercles de l’autisme. Jusqu’au New York Times !

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Pour celles et ceux qui souhaiteraient en savoir plus, l’affaire est exposée en détail dans la page du film sur ma chaine Dragon Bleu TV, ainsi que la revue de presse :

http://www.dragonbleutv.com/documentaires/2-le-mur-ou-la-psychanalyse-a-l-epreuve-de-l-autisme

Le film « Le MUR » est désormais sous titré en onze langues, et connu dans les réseaux de l’autisme du monde entier. Il est à l’origine d’une prise de conscience et d’une modification en profondeur des politiques publiques concernant l’autisme en France.

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Sophie Robert : Réalisatrice et productrice du film.

J'ai commencé mon parcours dans l'audiovisuel comme scénariste de fiction, script doctor et auteur de documentaires. J’ai écrit pour les autres pendant une quinzaine d’années, tout en étudiant en parallèle les sciences humaines en dilettante éclairée.

En 2010, je suis passée à la réalisation de documentaire et la production de films, avec la création d’Océan Invisible Productions.

Mon objectif était de produire de la fiction et de mettre en images mon cheminement à l’intérieur des sciences humaines.

En 2011 j’ai réalisé et produit mon premier film : Le MUR, ou la psychanalyse à l’épreuve de l’autisme.

En 2014, j’ai réalisé et produit Quelque chose en plus, documentaire consacré à l’accompagnement éducatif d’enfants autistes sévères, en partenariat avec le Ministère délégué aux personnes handicapées. Bien qu’il soit destiné à un public très spécialisé, ce documentaire de long métrage a été distribué dans une centaine de salles en France métropolitaine, le Maroc, les DOM-TOM et pays francophones.

En 2016 j’ai réalisé et produit deux nouveaux programmes pédagogiques dédiés à l’inclusion scolaire des enfants autistes en partenariat avec le Ministère de l'Education Nationale « Enfants autistes bienvenue à l’école ! ».

Pour en savoir plus :

Sophie Robert sur Wikipedia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Sophie_Robert

Le MUR sur wikipedia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Mur_(film,_2011)

Mes films sur Dragon Bleu TV : www.dragonbleutv.com

Mes deux dernières réalisations : www.enfantsautistesbienvenuealecole.com

Voir le clip "Mon univers à part" : 


Mon univers a part (clip autisme de Sophie Robert) par dragonbleutv

OCEAN INVISIBLE PRODUCTIONS : producteur et distributeur du film

Le Phallus et le Pas tout est produit et distribué en salles par la société Océan Invisible Productions, créée en octobre 2010 par Sophie Robert, et dont elle est aujourd’hui directrice administrative et financière.

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Créée pour produire des séries de fiction et les documentaires d’autres réalisateurs, en plus de ceux de Sophie Robert, la société a connu un décollage rapide mais fut stoppée dans son élan par la censure du film Le MUR pendant deux ans et les contraintes économiques énormes que cela a engendré.

Néanmoins nous avons survécu à la tourmente et sommes parvenues à produire 1 long métrage, trois films institutionnels, un clip, deux émissions de plateau, et deux programmes audiovisuels pédagogiques, dans des conditions extrêmes étant donné la censure économique engendrée par les péripéties judiciaires du film Le MUR.

En 2014 nous avons produit et distribué le documentaire de long métrage Quelque chose en plus dans en salles de cinéma, avec l’appui de salles art et essais, de salles municipales et de multiplexes et d’un réseau associatif. Même si ce film parrainé par le Ministère délégué aux personnes handicapées n’était pas un documentaire grand public, il montre qu’en s’appuyant sur un réseau d’énergies tout est possible. A la clef nous avons réussi une très belle distribution dans une centaine de villes en France métropolitaine, dans les DOM-TOM, au Québec, en Belgique, en Suisse et au Maroc.

La nécessité de devoir nous distribuer nous même nous a contraint à apprendre un nouveau métier : distributeur de films. L’exploitation en salles de Quelque chose en plus nous a permis de nouer excellents contacts avec un réseau d’exploitants de salles qui attendent Le Phallus et le Pas tout !

Distribuer un film en salles présente l’énorme avantage de contourner la frilosité des chaines de télévision, et le formatage artistique des œuvres à la télévision. On ne dépend pas d’une personne mais d’individus qui ont chacun leur sensibilité, leur goût et dont le principal objectif est de remplir les salles.

Le taux de remplissage du premier long métrage distribué par Océan Invisible Productions a été exceptionnel, quand bien même son sujet et son traitement n’étaient pas grand public.

Le Phallus et le Pas tout sera un film grand public, un documentaire choc sur un sujet hyper impliquant : la sexualité, les rapports hommes-femmes.

Au cinéma tout peut arriver. Avec la bouche à oreille, la machine peut s’emballer très vite !

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La censure du film Le Mur a pris fin le 16 janvier 2014 avec le jugement de la cour d’appel de Douai, réhabilitant le film. Les trois psychanalystes à l’origine de la procédure ont perdus : les magistrats de la cour d’appel les ont débouté de toutes leurs demandes et condamnés à verser aux deux parties (Sophie Robert et Océan Invisibles Productions) des dommages et intérêts pour compenser les dommages créés par cette procédure abusive.

En dépit de cette décision, l’existence même du procès fait peser une censure économique récurrente sur la poursuite du travail documentaire de Sophie Robert consacré à la psychanalyse. Cela porte atteinte à la liberté d’informer.

Aujourd’hui, faire appel au financement participatif est le seul moyen de contourner cette censure récurrente et de mettre à disposition du public une information essentielle pour s’orienter en connaissance de cause.

Cette participation est interactive : il s’agit bien sur de contribuer financièrement à la finalisation du film, mais aussi de participer à son existence par l’intermédiaire de différentes contributions :

- Enregistrer une vidéo de 45 secondes : « les perles des psychanalystes »

- Etre figurant sur le tournage de quelques scènes tournées en extérieurs à Paris.

Les enjeux sociétaux de ce film sont énormes :

Il s’agit de défendre la liberté d’expression et le droit d’informer.

Il s’agit, par la diffusion d’un outil de connaissance, de protéger les personnes en situation de faiblesse d’une corporation hors de tout contrôle.

Le Phallus et le Pas tout : un film prélude à un débat de société urgent qui nous concerne tous. 

À quoi servira la collecte ?

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Pour faire un film qui porte bien son message, il est indispensable de faire un beau film, et donc de réunir les moyens adéquats.

Aujourd’hui toutes les séquences d’interviews des psychanalystes sont réalisées.

Nous faisons appel au financement participatif pour finaliser ce film : réaliser les séquences d’habillage du film (scènes de fiction, images d’archives, effets spéciaux numériques), et toute la post production (montage image et son, mixage, musique originale, étalonnage, bancs titres, génériques et sorties).

La force du film repose bien entendu sur les propos édifiants des psychanalystes, une matière première d’une grande richesse qui a déjà été récoltée et montée. Mais aussi forts soient ils ces interviews ne suffisent pas à réaliser un film.

Pour que ce message soit accessible au public, Il est très important d’habiller les séquences d’interviews de belles images qui nous racontent une histoire : un récit qui remette du sens, de l’émotion et de la consonance cognitive. Une narration qui nous présente des personnages à qui l’on puisse s’identifier.

Avec Le Phallus et le Pas tout je veux réaliser un film pourvu d’une véritable ambition cinéma : un film qui propose au spectateur une expérience visuelle : des scènes de fiction avec Freud et Lacan, des scènes avec des protagonistes interprétant des analysants aujourd’hui.

Un univers visuel et sonore riche, élégant, et ludique, qui donne envie de voir le film !

Il est essentiel d’avoir les moyens de faire un beau film pour qu’il puisse porter son message auprès du public.

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Le film a été budgeté à  251 830 euros, ce qui est un budget minimaliste, compte tenu d’un film de cette ampleur et de cette durée, très en dessous des budgets moyens de la profession (en moyenne deux fois et demie cette somme).

La moitié de ce budget a été autofinancé et provient de diverses collectes (contributions financières participatives).

Il est possible de finaliser ce travail « à minima » mais il est nettement préférable d’avoir plus de confort pour réaliser un film dont l’impact sera d’autant plus fort qu’il aura une véritable ambition artistique. 

Une vingtaine de techniciens du spectacle doivent intervenir successivement pour boucler la réalisation et la finalisation de film. Pour profiter de leur talent, il faut pouvoir leur verser un salaire, dont dépendra la qualité finale du projet.

Cela dépend du résultat de la collecte, cela dépend de vous.

IMPORTANT: lorsqu'on dépose un projet sur Kisskissbankbank c'est la règle du "tout ou rien" qui s'applique. Si ce premier pallier de 15 000 euros n'est pas atteint, les contributeurs seront remboursés et la collecte sera perdue. Or 15 000 euros c'est déjà beaucoup par rapport aux objectifs moyens des projets déposés sur un site de financement participatif. Mais cette somme représente le minimum absolu avec lequel nous pouvons nous engager à finaliser ce film. D'où ce premier pallier fixé à 15000 mais pour faire un beau film efficace, nous avons besoin de beaucoup plus. Pour cela parlez du film autour de vous, faites circuler l'information parmi vos proches : les gouttes d'eau forment des ruisseaux qui forment des fleuves!

Premier pallier : 15000 euros 

Avec ce premier pallier nous pouvons financer une partie du montage et financer l'achat de quelques images d’archives (de cette somme sera soustrait 3350€ de contreparties et 1200€ de commission KissKissBankBank)

Deuxième pallier : 30 000 euros

Si ce deuxième pallier est atteint, il nous permettra de finaliser le montage et la totalité des images d’archives que nous souhaitons pour réaliser ce film. le début du bonheur!

(Contreparties 5500€ contreparties et 2400€ de commission KKBB)

Troisième Pallier : 50 000 euros 

Ce troisième pallier nous permettra de financer les effets spéciaux et de finaliser la post production du film (musique originale, mixage, montage son, étalonnage, bancs titres, encodages et sorties, dont le DCP).

(Contreparties 10200€ et 4800€ de commission KKBB).

Quatrième pallier : 90 000 euros 

Ce quatrième pallier nous permettra d’ajouter aux étapes précédentes la réalisation de l’équivalent d’un court métrage qui complète l’habillage du film en proposant une véritable expérience visuelle aux spectateurs.

(Contreparties 12800€ et 6400€ de commission KKBB)

 

Cinquième pallier : 120 000 euros 

Ce cinquième pallier nous permettra d’associer aux étapes précédentes des moyens de distribution pour faciliter la distribution du film en salles: réalisation d’affiches et supports publicitaires, attachée de presse, bibliothèque numérique, site internet, etc.

(Contreparties 20400 euros et 9600 euros de commission KKBB). 

 

Si ce cinquième pallier est atteint, le pot de terre aura vraiment terrassé le pot de fer. 

Un IMMENSE MERCI par anticipation! 

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Océan Invisible Productions

Qui suis je ? Sophie Robert : Scénariste de fiction, script doctor et auteur de documentaires, j’ai écrit pour les autres pendant une quinzaine d’années, tout en étudiant en parallèle les sciences humaines en dilettante éclairée. En 2010, je suis passée à la réalisation de documentaire et la production de films, avec la création d’Océan Invisible... Voir la suite

14 novembre 2016

Autisme, sommes-nous sur le Titanic ?

article publié sur le blog Devenir capable autrement

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Autisme en France, sommes-nous sur le Titanic ? C’est parfois la question que je me pose quand je vois passer les posts sur les réseaux sociaux…. C’est aussi celle que je me pose quand j’entends les responsables politiques nous dire que tout va bien en Autistie….

Comme un lourd paquebot, la France se réveille d’un long voyage dans les eaux calmes de la psychanalyse, accusant ainsi un retard de quarante ans. Mais voici que depuis quelques années, des icebergs traversant l’Atlantique pointent le bout de leur nez. Les sciences cognitives, l’imagerie médicale, les neurosciences apportent un nouveau souffle de connaissances remettant en cause le ronronnement d’une machine bien huilée qui ne se posait plus vraiment de questions.

titanic-icebergLa cloche sonne sur le paquebot France… Icebergs en vue…. Le temps que l’information  remonte à la capitainerie ministérielle…. Le temps de prendre la décision de changer de cap….. Le temps de tourner la roue du gouvernail….. Le lourd navire vire de bord très, très lentement, trop lentement pour les personnes autistes intéressées et leurs familles, en se prenant au passage les écueils placés sur son chemin….

Et là, c’est la panique à bord. Ce n’est pas parce que les décisions sont prises qu’à tous les étages du Titanic elles sont exécutées rapidement… Il faut compter avec ceux qui croient dur comme fer à leurs théories ou qui croient le bateau insubmersible…. Il faut compter avec les rivalités disciplinaires…. avec ceux qui ont peur de perdre leur place ou leur influence, et qui rechignent à suivre les nouvelles recommandations, avec la lutte des théories et des approches….

panique_autour_du_canot_titanicPanique à bord ! Qui va perdre ? Qui va gagner ? Avant tout, sauver sa peau, sa place, son influence…. Pour les femmes et les enfants, on verra plus tard, même si c’est eux les premiers concernés, eux, les autistes. Enfants et adultes, bien sûr, car comment penser qu’un enfant autiste ne devienne pas un jour un adulte autiste, vu que l’autisme n’est pas une maladie et qu’il ne se guérit pas…

Pour les familles, c’est le branle-bas de combat. Celui de l’espoir. Il y a quelque chose à faire d’autre que d’attendre dans les couloirs alambiqués des administrations.Trouver sur la toile internet les informations et les modes d’emploi, créer des groupes de soutiens ou des associations, comme autant de canots de sauvetages, souvent trop petits pour contenir toutes les demandes. Parfois aussi, c’est l’entre-nous, avec la hiérarchies des premiers arrivés et le va-au-bout des désespérés…

titanic-canot-sauvetageC’est, on ne peut l’ignorer, la course aux subventions d’existence, quitte à vendre au plus offrant ses convictions philanthropes, « pourvu qu’il y ait une place pour mon enfant, et que lui, au moins, ait sa chance !!! »…. Tout n’est pas forcément rose au pays des enfants bleus…

Parce que l’autisme, c’est aussi un gros marché juteux, alimenté par les prix de journée, les prises en charge onéreuses des intervenants privés, le coût excessif du matériel pédagogique, des formations, des outils de diagnostics dont les droits d’auteurs sont détenus par des sociétés anglo-saxonnes sans compter les 100 millions d’euros qui partent vers la Belgique dans des centres privés par toujours conventionnés . Dans les remous provoqués par le tout à tribord du navire français, beaucoup d’enjeux financiers sont remis en cause et sous la bannière tous unis pour l’autisme, c’est aussi la guerre de tranchée pour conserver ou arracher la manne publique indispensable. Le grand virage, bien qu’indispensable, ne va pas faire que des heureux.

meduse-gericaultUn aussi gros navire à faire virer de bord va mettre des années à trouver son rythme de croisière, laissant derrière lui une multitude de naufragés sur des radeaux de fortune ou accrochés à des épaves flottantes. Combien d’années faudra-t-il pour former à l’autisme, les médecins dans les universités, mais aussi les infirmières, les enseignants, les formateurs, les éducateurs, les professions paramédicales avec des UV initiales et non du rattrapage en formation continue sur la base du volontariat ? Combien de mères à bout de force portant à bout de bras leur enfant pour qu’il surnage suffisamment longtemps dans l’attente d’une prise en charge efficace et adaptée ?

paquebot-portBon, allez, malgré les avaries, et certains dégâts collatéraux, (c’est plus dur quand le dégât collatéral, c’est nous)  on a évité le naufrage, même si pour les moins chanceux, ça y ressemble un peu. Et comme pour toutes les grandes catastrophes évitées de peu, chacun va donner du sien pour rebâtir un Autistan où chacun des 6000 enfants naissant autistes chaque année pourra vivre, s’épanouir, apprendre, grandir et devenir un adulte acteur de son devenir et du futur de sa société.

On peut toujours rêver, non ? Les rêves d’aujourd’hui peuvent devenir la réalité de demain pour peu qu’on se bouge un peu et qu’on ne joue pas trop au chacun pour soi !!!!

10 novembre 2016

Bonneuil : l'école prestigieuse pour autistes dans le collimateur

article publié dans Le Parisien

Denis Courtine|08 novembre 2016, 19h26|0

Bonneuil-sur-Marne, rue Pasteur, lundi après-midi. L’école expérimentale de Bonneuil se trouve depuis 1962 dans ce quartier pavillonnaire. LP/DC

C’est une école prestigieuse qui reçoit chaque jour des sollicitations d’étudiants étrangers souhaitant y faire un stage. Un des derniers endroits dans le monde où l’on propose une autre façon de s’occuper des jeunes souffrant de troubles du comportement.

Aujourd’hui, l’école expérimentale de Bonneuil se retrouve confrontée à une grave crise. Selon la direction, l’Agence régionale de santé (ARS), qui la finance, menace le maintien de l’agrément infanto-juvénile en raison d’un taux trop important de jeunes adultes. Neuf familles — sept selon la directrice — doivent donc retirer leur enfant de l’école d’ici le 16 décembre. Et ce n’est pas tout. Toujours selon la direction, l’ARS vient d’indiquer que le foyer thérapeutique de nuit, ouvert depuis 2000, fonctionnait sans autorisation. En clair, d’ici la fin de l’année, plus question pour une quinzaine d’enfants de rester la nuit dans l’établissement.

Pour les parents, c’est évidemment une catastrophe. L’école, persuadée qu’on lui « fait porter le manque de places en France pour les autistes » et « tiraillée par l’ARS », déplore une « décision terrible à prendre ». Et la directrice Pauline Brallon d’avancer : « Notre établissement a toujours gêné. »

 

Créée en 1962 par Maud Mannoni, une figure de la psychanalyse pour enfants, cette école, qui accueille une quarantaine de jeunes, fonctionne d’une certaine façon à contre-courant de la prise en charge des autistes. Pour vulgariser, ici, on n’essaye pas de les stimuler pour gommer leurs troubles du comportement. On essaye plutôt d’interpréter ces troubles comme autant de messages que l’enfant n’arrive pas à faire passer. Si, par exemple, il martèle qu’il veut se rendre à tel ou tel endroit, on l’y accompagne plutôt que de réprimer cette envie. D’où les nombreuses activités tournées vers l’extérieur.

La mairie de Bonneuil, « propriétaire de la moitié des lieux », s’est associée à la pétition envoyée à l’ARS. Le maire (PCF) Patrick Douet dénonce « la vision comptable » de l’autorité de tutelle à l’encontre de cette « école de grande renommée ».

De son côté, l’ARS réfute avoir sommé l’école d’arrêter la prise en charge des jeunes de plus de 20 ans. Toutefois, en rappelant qu’il « gère un hôpital de jour de pédopsychiatrie », l’établissement « se doit, à l’instar de toutes les structures prenant en charge des enfants, d’organiser les orientations de ses patients devenus adultes et d’aider les familles dans cette période ». Traduisez : on ne leur demande pas de partir mais si l’école continue à les accueillir, elle perdra son agrément.

Les parents veulent « des solutions »

Que vont devenir les jeunes adultes qui devront quitter l’école de Bonneuil d’ici à la fin de l’année ? C’est la question angoissante à laquelle doivent répondre les parents. Cécile Mexandeau en fait partie. Cette habitante du Pré-Saint-Gervais (Seine-Saint-Denis), dont le fils âgé de 22 ans est concerné par l’annonce, est écœurée. « On a l’impression que tout le monde se renvoie la balle. Il n’y a plus pas de places libres pour les autistes en France. C’est pour ça qu’on nous incite à partir en Belgique. Mais c’est très compliqué. Les garder à la maison ? Mais comment vont faire les mamans qui vivent seules et travaillent ? On ne peut pas le laisser seul à la maison. Tous les autistes n’écrivent pas des livres ou jouent du piano. Les autres, en France, on les cache. On veut des solutions pour nos enfants. »

5 novembre 2016

Handicap. Placements en Belgique : La ministre interpellée par la CPAM 56

Publié le 05 novembre 2016

Ségolène Neuville était, hier, en visite à Vannes. Elle est intervenue au congrès de « Nous Aussi », association de personnes handicapées intellectuelles. Elle a visité une unité d'enseignement maternelle pour les enfants autistes et rencontré la direction de la CPAM 56. Ségolène Neuville était, hier, en visite à Vannes. Elle est intervenue au congrès de « Nous Aussi », association de personnes handicapées intellectuelles. Elle a visité une unité d'enseignement maternelle pour les enfants autistes et rencontré la direction de la CPAM 56. Lors de sa visite à Vannes, hier, la secrétaire d'État chargée des Personnes handicapées et de la Lutte contre l'exclusion, Ségolène Neuville, a rencontré la direction de la Caisse Primaire d'Assurance Maladie du Morbihan, pour évoquer la question des adultes handicapés qui, faute de place en France, sont placés dans des établissements belges non conventionnés.

124 établissements belges concernés

« Nous payons, alors que nous ne pouvons avoir aucune information sur la réalité de la prise en charge et des soins reçus par nos assurés », a souligné le directeur de la CPAM 56, Mohamed Azgag. « On nous demande aussi régulièrement de payer des soins, sans que nous n'ayons les rapports médicaux : nous n'avons pas de garantie des soins, seulement des factures ». La situation est apparue lorsqu'en 2010, ces dossiers ont été centralisés au Centre National des Soins à l'Étranger, à la CPAM 56. Avant, ces remboursements étaient disséminés dans les différentes caisses et passaient davantage inaperçus. Fin 2013, le bilan faisait apparaître 82 établissements belges non conventionnés pour 1.
452 personnes prises en charge, soit une dépense de 59,1 M € pour des assurés du régime général. À ce jour, ce sont 124 établissements belges concernés, pour près de deux fois plus de personnes (2.732) soit une dépense de 100 millions d'euros.

« Des privés qui font du fric »

La secrétaire d'État a expliqué être en lien avec son homologue belge sur cette question : « Côté wallon, il y a des contrôles pour les établissements conventionnés de grande qualité, mais, en face, des établissements privés font du fric. C'est compliqué parce que de leur côté ça crée de l'emploi mais avec notre argent. Ce qu'il faut c'est pouvoir trouver une solution pour arrêter ce flux. Chaque année, nous créons 4.000 places et pourtant le flux vers la Belgique continue, principalement pour des personnes avec des troubles du comportement ». Ségolène Neuville prône la possibilité pour les familles de se retourner vers les Maisons départementales des personnes handicapées (MDPH). « J'ai créé une ligne de financement pour mettre en place des réponses individuelles et pas que des solutions globales. Mon ambition est que les gens arrêtent d'aller en Belgique ».


1 novembre 2016

Les psychologues remboursés pour les jeunes de 6 à 21 ans

Expérimentation PLFSS 2017
A partir de janvier 2017, les séances chez le psychologue pour les jeunes de 6 à 21 ans pourront être remboursées. Mais les psychiatres estiment que c'est à eux de poser le diagnostic. 
Les psychologues remboursés pour les jeunes de 6 à 21 ans
Photo by NEC Corporation of America/Flcikr
Publié le 31.10.2016 à 11h35

Troubles obsessionnels compulsifs (TOC), anxiété, hyperactivité ou encore boulimie, ces maux caractéristique d'une souffrance psychique touchent près d'un enfant sur huit en France. Et pour leur venir en aide, la France totalise environ 13 000 psychiatres. Un chiffre non suffisant puisqu'obtenir un rendez-vous chez l'un de ces spécialistes est parfois très compliqué. 

Pour inverser cette tendance et améliorer l’accès aux soins de ces jeunes, une expérimentation a été votée en première lecture jeudi 27 octobre à l’Assemblée nationale. Présentée par le gouvernement dans le cadre du Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale (PLFSS) 2017, elle vise à permettre la prise en charge de jeunes de 6 à 21 ans par des psychologues de ville avec un remboursement par l’Assurance maladie.

Elle devrait même débuter dès le 1er janvier 2017 (pour quatre ans) avec l'orientation de 2 000 jeunes vers un psychologue libéral. Ces jeunes patients seront adressés par leur médecin traitant, scolaire, ou le pédiatre. Les psychologues n'étant pas des médecins, les consultations sont, à l'heure actuelle, à la charge des familles. Et c'est ce schéma-là que souhaitent conserver les médecins, vent debout contre la mesure.

Les médecins rappellent leur cursus  

Dans un communiqué publié il y a quelques jours, le Syndicat des Médecins Libéraux (SML) écrit : « Comment pouvons-nous laisser l’expertise et le suivi de nos jeunes de 6 à 21 ans entre les mains de non professionnels de santé détenant minimalement une maîtrise en psychologie ? » Et le syndicat de rappeler avec modestie le CV des praticiens : « Les psychiatres sont des médecins spécialisés, soumis au serment d'Hippocrate, et reconnus par un Diplôme d’Etudes Spécialisées qui valide les compétences très pointues de la psychiatrie (...) ils ont réalisé 10 années d’études dont 4 de spécialisation en psychiatrie incluant de très nombreux stages dans les services hospitaliers et services de garde... »

Pire, le syndicat craint que cette expérimentation ait pour ligne de mire une possible généralisation à terme. Il rappelle à ce titre les propos de la députée Michèle Delaunay, rapporteure du PLFSS 2017 : « Cette expérimentation doit permettre de savoir si l’Etat doit prendre en charge les consultations des psychologues ». Le Dr Éric Henry, président du SML, conclut : « Comment la logique comptable peut prévaloir sur la qualité du traitement des souffrances psychiatriques de notre jeunesse ? »

Même son de cloche du côté du président du Syndicat des Psychiatres Français, le Dr Maurice Bensoussan, lui tranche le débat sans concession : « le diagnostic doit rester à nous ». Un mot d'ordre largement repris par ses confrères dans les médias. 

Améliorer la prise en charge précoce 

Interrogée par Allodocteurs, Michèle Delaunay a aussitôt rétorqué que l'expérimentation vise pour le moment à « vérifier si les psychologues de ville ont une utilité qui peut justifier une prise en charge par l'Assurance maladie ». Elle a ajouté : « il s'agit aussi d'améliorer la prise en charge précoce des enfants. Mais si les maux des jeunes persistent, ils seront bien évidemment transférés devant des médecins spécialisés, tels que les psychiatres ». « Lors d'une souffrance terrible constatée par exemple par le médecin généraliste, l'enfant sera immédiatement renvoyé vers ces praticiens », conclut-elle.

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