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"Au bonheur d'Elise"
equitherapie
2 janvier 2018

A Autrêches, le thérapeute, c’est le cheval

article publié sur Le Parisien
Stéphanie Forestier| 30 décembre 2017, 17h21 |0
Autrêches. En plus des cours d’équitation pour les enfants, Claire-Marine Caceres pratique l’équithérapie et l’équicoaching. LP/Stéphanie Forestier

Claire-Marine Caceres a racheté la ferme Saint-Victor. La psychomotricienne y propose des stages où les équidés servent à soigner les maux du corps et de l’esprit.

C’est à la campagne, à Autrêches, que Claire-Marine Caceres a monté un centre équestre pas comme les autres. La jeune femme a quitté Paris et son VIIIe arrondissement pour acquérir l’été dernier la ferme Saint-Victor. Elle y a créé Equi’lien, un endroit au milieu des champs, presque hors du temps, où le cheval devient un médiateur pour les humains.

Cette psychomotricienne s’occupe quotidiennement decinq poneys Shetland et trois doubles poneys. Pendant les vacances d’hiver, du 2 au 6 janvier, les enfants de 6 à 15 ans peuvent venir participer à des stages. Le matin, ils pratiquent l’équitation et soignent les chevaux. L’après-midi, place à la musique. « J’aimerais développer d’autres activités, comme du cirque, du théâtre ou de la danse. Pour cela, je recherche des partenaires », souligne Claire-Marine Caceres.

Mais le coeur de son projet pédagogique demeure l’équithérapie. « Ca s’adresse aussi bien à la tête qu’au corps. L’animal aide à développer la confiance en soi, l’estime de soi, à maîtriser nos émotions. Il capte toutes nos humeurs, affirme celle qui est aussi une cavalière émérite. Quand on se retrouve devant une bête de 500 kg, on ne feint pas. On la respecte. Même les plus sceptiques laissent tomber leur armure. » Le cheval agit aussi sur les troubles de la concentration ou psychomoteurs, comme l’équilibre ou la coordination.

 

Ces sessions s’adressent à tous les publics. Ainsi, des enfants polyhandicapés de Noyon, qui reçoivent des soins quotidiens, ont inversé les rôles. En s’occupant de l’animal, ils se soignent eux-mêmes et se sentent utiles. « Nous développons également de l’équicoaching pour les entreprises. Le cheval va mettre en lumière le fonctionnement de chacun. On découvre des meneurs d’hommes insoupçonnés, les forces et les faiblesses de chacun. En travaillant en groupe, on renforce l’esprit de cohésion. Il s’en dégage souvent beaucoup d’émotion. »

Claire-Marine Caceres n’envisage pas de s’arrêter là. Elle espère, dans le futur, ouvrir un gîte en proposant à ses hôtes des activités équestres.

Tarifs du stage equi-musique : 45 € la journée ou 160 € les 4 jours. Renseignements : tél. 06.61.09.83.72., equilien60@gmail.com, page Facebook Equi’lien CM Caceres
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26 novembre 2017

Equithérapie : quand le cheval soigne l’homme

L’équithérapie recouvre l’ensemble des méthodes de soins pour prendre en charge des pathologies humaines impliquant les chevaux.

Pénélope, autiste de 9 ans, montée à cru sur son poney, écoute les instructions de Nicolas, équithérapeuthe

Pénélope, autiste de 9 ans, montée à cru sur son poney, écoute les instructions de Nicolas, équithérapeuthe © AFP / JOEL SAGET

Créée au XIXème siècle, elle a fait son apparition en France dans les années soixante-dix avec des associations s’appuyant sur la pratique de l’équitation pour soigner.

Faire du cheval, être en contact avec ces animaux puissants, rassurants, intuitifs, qui ne jugent pas, permet à des centres spécialisés de proposer des soins adaptés à de nombreuses pathologies : handicap physique, mental ou moteur, troubles psychologiques, difficultés de concentration…la liste est longue.

Par exemple, l’association Cheval-Espérance a créé un centre d’équitation à Bois-Guillaume (Seine-Maritime) qui propose de prendre en charge des personnes en situation de handicap pour toutes les activités d’un centre classique.  

Au programme des activités proposées, approche du cheval, cours d’équitation, attelage, ballades..comme tout le monde !

Regardez le reportage réalisé par le média ID, L’info Durable

26 novembre 2017

Les chevaux, nouvelle thérapie de Mathieu Le Bray

L’association Tous avec Mathieu a été créé en 2010 pour soutenir Mathieu Le Bray, victime d’un accident domestique en 2005. Objectif : aider le jeune homme à trouver des fonds pour financer interventions chirurgicales ou thérapies.

Jeudi 23 novembre, dans la salle des fêtes d’Ovillers-La-Boisselle, les adhérents de l’association ont assisté à l’assemblée générale. Le président Julien Le Bray, le frère de Mathieu, a ouvert la séance en dressant un bilan plus que positif sur les activités de l’année 2016-2017. «  La vente de ballotins de chocolats est en augmentation constante. La soirée-concert en mars à Fricourt a rassemblé 140 personnes et la 8e  marche en mai a été couronnée de succès. Pour cette édition, la nouveauté a été l’organisation d’une color run qui a attiré plus de 350 personnes. »

Toutes ces animations seront reconduites en 2018. La vente de ballotins de chocolats a d’ailleurs commencé. Les commandes peuvent être passées via la page Facebook de l’association ou en contactant le président. La récolte de bouchons pour l’association RGA se poursuit tout au long de l’année (cette année, 2 tonnes de bouchons ont été récoltées). Mathieu a reçu un chèque de 150 € de la part de RGA. Chantal Gobain participe ainsi à sa manière en confectionnant et vendant des mitaines depuis maintenant six ans.

« En juillet, j’ai pu faire une balade en extérieur. J’étais obligé de lâcher prise, c’est un peu difficile mais je suis plus motivé que jamais »

Mathieu Le Bray

«  Pour que la réunion soit moins rébarbative  », le bureau a présenté trois petites vidéos aux adhérents lors de la réunion. Une sur la neurologie et les deux autres sur les thérapies que Mathieu a suivi et va suivre en 2018. L’une d’elles consiste en de l’équithérapie, la nouveauté cette année. Le centre Equiphoria de La Canourgue en Lozère est un institut de soins pour les personnes en situations de handicap. Il propose de la thérapie avec le cheval comme support. Mathieu y a fait trois séjours de quinze jours. «  Ça m’aide vraiment beaucoup, confie Mathieu. Mon équilibre et ma posture se sont améliorés. Le contact avec les chevaux m’a fait faire d’énormes progrès. Le feeling avec Hélène, l’animatrice, est bien passé. Elle me donne des bons conseils et les séances sont agréables. Je n’ai plus l’impression de faire de la rééducation mais de pratiquer une activité pour mon plaisir. En juillet, j’ai pu faire une balade en extérieur. J’étais obligé de lâcher prise, c’est un peu difficile mais je suis plus motivé que jamais. » Le jeune homme attend avec impatience le prochain séjour en avril.

Mais avant ça, une opération chirurgicale est programmée le 7 décembre. Mathieu Le Bray va à Madrid pour une intervention sur l’enveloppe des muscles, ce qui lui permettra d’avoir une plus grande amplitude de mouvement pour la rééducation. Mais les progrès sont déjà là : Mathieu peut rester debout dix minutes tout seul. «  En 2018, la rééducation sera dans la continuité avec bien entendu la thérapie avec le cheval et de la sophrologie qui aide Mathieu à s’évader et à gérer ses frustrations  », évoque le père du jeune homme.

Contact : Julien Le Bray au 06 22 20 20 62.

23 novembre 2017

Les bienfaits de l’équithérapie aux TSA

article publié sur Charlesbourgexpress

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Après l’équitation, place à l’audiovisuel et aux échecs.

©Photo gracieuseté

Cinq enseignantes et éducateurs spécialisés de l’école de la Fourmilière ont mis en place un projet d’équithérapie pour 31 élèves atteints de troubles du spectre de l'autisme (TSA).

Pendant huit semaines, les jeunes âgés de 6 à 12 ans ont appris les rudiments de l’équithérapie, un soin psychique basé sur la présence d'un cheval qui agit à titre de « médiateur thérapeutique ».

À long terme, ce projet va ouvrir leurs horizons pour de futurs emplois.

Isabelle Lemay, enseignante. 

L’enseignante Isabelle Maltais est l’initiatrice du projet. Après avoir pris connaissance que cette méthode était utilisée à l’école Beausoleil pour les élèves atteints de trouble du langage, elle a réuni sa sœur Emmanuelle et ses collègues Isabelle Lemay, Julie Allard ainsi que Gabrielle Pelletier.

Mme Pelletier enseigne maintenant à l’école Marie-Renouard. Elle en a profité pour implanter le projet là-bas.

«Ce n’est pas toujours facile pour nos élèves d’ouvrir leurs horizons, alors nous voulions leur faire vivre des activités différentes», explique Isabelle Maltais.

 

«Ils ne font pas juste monter sur un cheval. Notre projet va au-delà de cela. Ils apprennent rapidement à prendre soin de l’animal», enchaîne Julie Allard.

Confiance

Parole de Pierre-André Marceau, éducateur spécialisé, les bienfaits de l’équithérapie se font déjà sentir chez les élèves. Il n’hésite pas à parler d’un impact «impressionnant».

Un mot qui est souvent revenu à l’ordre du jour : confiance. Au départ, certains jeunes refusaient catégoriquement de s’approcher du cheval. Maintenant, ils attendent impatiemment leur prochaine visite au centre équestre.

«Ce gain de confiance commence déjà à se refléter en classe. On leur dit: ‘‘Si t’as été capable de monter à cheval, tu es capable de faire tes mathématiques’’», raconte Isabelle Maltais.

«Il y a de très gros projets chez plusieurs élèves», poursuit Isabelle Lemay, bien fière des réussites du clan.

Plus tard au cours de l’année scolaire, le volet sportif laissera place à l’électronique. Les jeunes se familiariseront avec l’audiovisuel, en suivant notamment une formation, 3D et apprendront à manier un appareil photo. Finalement, ils joueront aux échecs, une activité reconnue pour avoir des bienfaits sur les facultés intellectuelles des enfants.

23 novembre 2017

Quand les animaux apaisent les troubles autistiques

article publié dans 20 MINUTES

SOIGNER Grâce à la zoothérapie, les enfants atteints d’autisme sortent de leur bulle…

Christine Ludwig

Publié le 15/11/17 à 07h05 — Mis à jour le 15/11/17 à 07h05

Plusieurs animaux sont mobilisés par l'association, comme des lapins, des chiens ou des chevaux.

Plusieurs animaux sont mobilisés par l'association, comme des lapins, des chiens ou des chevaux. — UMANIMA

Des babines humides, un poil doux ou une odeur spécifique… Des détails parfois anodins qui ont le pouvoir d’apaiser les enfants autistes. En plus de leurs soins habituels, certaines associations proposent de mettre en place des séances de zoothérapie. C’est le cas d’Umanima, à Saint-Gilles, dans la périphérie de Rennes. Chiens, chevaux et lapins sont les alliés des soignants, qui suivent de jeunes patients au long cours.

«En ce moment, je suis par exemple une enfant de quatre ans. Elle avait de grosses difficultés pour établir des relations avec d’autres personnes. Elle ne supportait pas le contact physique et n’accrochait pas le regard des autres. Nous avons commencé à travailler avec des chevaux. Au bout de deux ans de suivi, nous avons remarqué une nette amélioration. Aujourd’hui, la petite fille peut monter sur le cheval, adossée à sa maman. C’est un progrès énorme», explique Marine Béchu, éducatrice spécialisée et formée par l’association à la zoothérapie. Le but ultime étant d’accepter le contact physique sans la médiation du cheval et de pouvoir reproduire ces nouvelles habitudes à la maison avec ses parents.

Appréhender le monde en douceur

L’enjeu de la zoothérapie pour les enfants autistes est de réussir à les sortir de leur isolement, qui peut parfois être néfaste pour eux. «Nos patients présentent souvent des stéréotypies. Ils se balancent d’avant en arrière ou ne détachent jamais leurs mains. C’est une façon pour eux de s’apaiser. Mais ça les coupe du monde et ça peut même parfois mener à de l’auto-mutilation. Nous sommes là pour les faire lâcher prise», explique Marjolaine Duval, assistante sociale et formée à la médiation par l’animal.

L’éveil au monde extérieur se fait progressivement. «Au bout de plusieurs séances, les enfants commencent à percevoir l’animal comme un être vivant. Ensuite, ils vont assimiler que nous sommes des intervenants présents pour les aider. Et enfin, ils se mettent à pouvoir échanger petit à petit avec leurs parents», explique Marjolaine. L’association adapte chaque séance à ses petits patients, avec des séances individuelles ou en groupe, dans leurs locaux ou dans les institutions qui prennent en charge les malades. Un moyen de s’adapter aux problématiques de chacun.

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22 octobre 2017

Zoothérapie ou médiation animale ?

article publié sur le site de la Fondation Adrienne et Pierre Sommer

 

Zoothérapie (1), médiation animale, ces deux termes sont indifféremment utilisés par des journalistes pour désigner ce que l’animal peut apporter d’une façon générale aux personnes en situation de fragilité psychique ou de difficulté physique.

La Fondation Adrienne et Pierre Sommer pour sa part a adopté, suite aux conclusions des travaux d’un groupe d’experts, le terme de médiation animale (2) pour désigner la recherche des interactions positives issues de la mise en relation intentionnelle homme-animal dans les domaines éducatif, thérapeutique ou social, pratiques telles qu’elles sont conduites dans les institutions éducatives et médico-sociales entre autres. Deux raisons ont conduit à cette option.

La première part du constat que la présence animale apporte en soi un mieux être aux possesseurs (effet sur le rythme cardiaque par exemple) mais ne prétend pas guérir un trouble organique ou psychique comme l’aromathérapie. L’apport de l’animal s’effectue sur le plan de l’émotion, du relationnel, du psychisme, du sensoriel et par un travail sur les postures en rééducation fonctionnelle avec le cheval. Ainsi, par exemple, un enfant avec autisme va-t-il communiquer avec le chien contre toute attente, la présence d’un chien réveille les émotions de la personne âgée mutique, la personne atteinte de troubles psychiques s’apaise, communique en présence d’un animal.

La seconde raison qui nous conduit à privilégier le terme de médiation animale est la nécessaire présence et action d’un intervenant (psychologue, éducateur, psychomotricien, etc.) connaissant d’une part la situation de la personne en difficulté, de ses troubles, de ses besoins, de son comportement, d’autre part les capacités et les limites de l‘animal pour orienter, seul ou avec l’appui d’un spécialiste de l’animal (3), la pratique lors des séances.

C’est cette trinité qui enrichit, au-delà de la seule présence de l’animal (chien, cheval ou âne), le contenu de l’activité éducative ou thérapeutique ; le médiateur pouvant être tour à tour l’intervenant ou l’animal. L’intervenant parce qu’il propose des activités de rencontres positives pour les uns et les autres et, dans la mesure du possible, des interprétations, des retours sur ce qui se passe. L’animal parce qu’il va déclencher, par son comportement, des réactions chez l’intervenant et le bénéficiaire des séances.

Les caractéristiques de cette pratique, qui requiert un maillage fin des compétences, ont conduit la Fondation Adrienne et Pierre Sommer à éditer une charte (4) à laquelle doivent adhérer les établissements qui sollicitent son aide pour leur projet. Elle s’inspire des textes adoptés par l’IAHAIO (5) principale organisation internationale consacrée aux interactions Homme-Animal.

La médiation animale en institutions n’est pas sans contrainte certes mais ses bienfaits sont très souvent supérieurs à celle-ci. Elle n’est pas la panacée car les usagers et/ou les professionnels peuvent se sentir concernés à des degrés divers. Mais d’une façon générale elle peut être un facteur possible d’éveil, de vie, de surprise, de bien-être propice à des évolutions positives (6).

Guy COURTOIS, Président de la Fondation

Septembre 2017

(1) Le terme a été initié au Québec. En revanche, les anglo-saxons ont retenu depuis plusieurs décennies les termes de AAT -Animal Assisted Therapy (TFA -Thérapie assistée par l’animal) ou AAA-Animal Assisted Activities, (AAA-Activités Associant l’Animal).
(2) Le terme peut se décliner selon l’animal intervenant : médiation équine, asine, canine.
(3) Qui doit également avoir un minimum de connaissances sur les spécificités de la personne en difficulté.
(4) https://www.fondation-apsommer.org/charte-de-fondation/
(5) International Association of Human Animal Interaction
(6) On inclut la pratique des chiens guides et d‘assistance dans la médiation animale car elle ne se limite pas à une assistance technique dans la vie quotidienne mais apporte une dimension relationnelle considérable.

13 octobre 2017

Les bienfaits de l'équithérapie pour les enfants autistes

article publié dans La Dépêche

Publié le 10/10/2017 à 14:21, Mis à jour le 10/10/2017 à 14:48

 

C’est un rituel que connaît bien Aaron. Un rituel qui l’apaise et canalise son énergie.

Plusieurs fois par mois, le jeune garçon de 13 ans suit des séances d’équithérapie au sein du centre Pech Blanc dirigé par Heleen Inagori-Van Klaveren à Durfort-Lacapelette, à quelques kilomètres de Moissac. Car si, à première vue, rien ne distingue Aaron des autres enfants, il n’est pas tout à fait comme les autres. L’adolescent souffre d’autisme sévère. Une maladie très handicapante qui limite les interactions d’Aaron avec le reste du monde. Ces séances auprès des chevaux, c’est une bouffée d’air frais, pour lui, comme pour ses proches. L’autonomie de l’enfant est favorisée par tous les moyens. La répétition des gestes rassure Aaron et favorise la synchronisation de ses mouvements.

Des séances pour apaiser et canaliser son énergie

« Ces séances apportent beaucoup d’apaisement à Aaron. Il respire la bonne humeur, enlace les chevaux », sourit son père David. Un bienfait confirmé par Heleen, praticienne. « Le cheval est un facteur intéressant. Il bouge, a un caractère confirmé et est rassurant. Même si ce sont des petits pas, les enfants progressent, c’est magnifique à voir. »

Le quotidien avec un enfant autiste reste un combat de tous les jours. L’entrée dans l’adolescence et l’agressivité qui en découle complique encore les choses. Aujourd’hui hospitalisé à Montauban, le garçon attend qu’une place se libère dans le nouvel Institut médico-éducatif de Moissac.

« Un chemin de croix »

Dans « ce chemin de croix », comme le qualifie David, les parents ne peuvent souvent compter que sur eux-mêmes. « La société est très mal faite. Lorsque l’on ne rentre pas dans un cadre, c’est un périple pour tout. Il reste énormément de travail à faire en France. Nous sommes vraiment en retard par rapport aux pays voisins », déplore ce père de deux garçons. Dans ce quotidien compliqué, fait de petites victoires et d’immenses ras-le-bol, Aaron bénéficie d’une chance immense qui n’est pas donnée à tout le monde : celle d’avoir des parents aimants et combatifs.

En premier lieu, son père David. Depuis l’annonce du diagnostic, il fait tout ce qui est en son pouvoir pour aider son fils. Président du Lions club de Moissac, depuis trois ans, il organise de nombreuses manifestations en faveur de l’autisme. L’an dernier, un spectacle avait permis de financer des heures d’équithérapie à plusieurs enfants, ainsi que des heures dans un centre de loisirs adapté. Ce vendredi soir, à 20 h 30, le Lions club de Moissac organise un nouveau spectacle humoristique : Laurent Savard, père d’un enfant autiste et vedette du show 2016, produit quatre jeunes artistes humoristes. Le coût de l’entrée est fixé à 15 euros. Les bénéfices permettront de financer une aire de jeux au sein de l’IME de Moissac et d’offrir des bons pour des séances d’équithérapie.

Ces actions concrètes et solidaires ont aidé David à accepter la maladie de son enfant. « L’annonce de sa maladie fut un tremblement de terre total. J’ai dû faire un gros travail pour l’accepter. Aujourd’hui je suis très fier d’Aaron, il est différent mais je l’accepte. »

JULIE PHILIPPE

28 septembre 2017

Barbara SYLVESTRE, nouvelle monitrice de Trott'Autrement au centre équestre de Bry-sur-Marne

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10 août 2017

L'équithérapie, une pédagogie équestre centrée sur la relation homme-animal

L'équithérapie, une pédagogie équestre centrée sur la relation homme-animal
Prendre soin de l'animal c'est aussi ne pas le faire travailler huit heures par jour, lui accorder des périodes de vacances, lui laisser des abris naturels pour se protéger du soleil et du vent qu'il n'aime pas. © Siège NEVERS


Mélinda Corne est non seulement passionnée de chevaux depuis l’âge de 3 ans, mais elle est aussi sensible à la cause des gens différents.

Depuis qu'elle est arrivée dans la Nièvre, il y a huit ans, quittant le Pas-de-Calais pour exercer en tant que monitrice d'équitation au Domaine de l'Espérance de Dampierre-sous-Bouhy, Mélinda Corne a mis en place une pédagogie équestre centrée sur la relation homme-animal. Elle accueille, aux côtés d'enfants venus en colonie, des publics en situation de handicap. Son dada, c'est l'équithérapie.

Elle est venue en parler, transmettre sa passion aux élèves du lycée horticole rural privé (LHRP) du Haut-Nivernais de seconde de la filière animalerie et aussi à ceux de la filière services aux personnes. « Souvent, on privilégie la technique et on oublie ce que le cheval peut nous apporter. C'est ce que je veux transmettre aux jeunes publics que j'accueille. » Ajoutant : « Les enfants handicapés aiment mieux s'occuper de l'animal que le monter ». C'est sur cette base-là qu'elle pose sa pédagogie.

Un parcours atypique

Après des études médico-sociales arrêtées trop vite, elle travaille quelque temps dans un magasin de jeux vidéo après avoir obtenu un Bac professionnel commerce en candidat libre et un BTS management des unités commerciales. Licenciée, pour des raisons économiques, elle qui ne voulait pas, jeune, exercer un métier en lien avec le monde du cheval, mais être éducatrice spécialisée, renonce à poursuivre dans le commerce pour se consacrer entièrement à sa passion. Elle passe alors le Galop 7, indispensable pour devenir monitrice d'équitation, le Brevet professionnel de la jeunesse, de l'éducation populaire et du sport pour pouvoir accueillir des personnes en situation de handicap et se spécialise dans le monde du handicap mental. Mélinda Corne va ouvrir un centre équestre pour accueillir les enfants handicapés avec leurs familles.

Elle travaille, dès lors, avec les enfants de l'IME de Clamecy et les adultes du Foyer de vie de Corvol-l'Orgueilleux. Avant d'entreprendre toute séance, elle va d'abord sur le lieu de vie des gens, car « il est important de voir comment ils vivent quotidiennement. Au centre équestre, ce sont des gens différents. Un enfant n'écoute pas forcément son éducateur à l'IME, alors qu'à l'équitation, il est attentif ».

C'est là un des bienfaits de l'animal. Le fait de se sentir responsable de l'animal, d'être obligé de le tenir par la longe, de se tenir assis dessus sans dossier, sans soutien, aide l'enfant à progresser, lui qui, dans sa vie de tous les jours, est constamment accompagné, aidé pour accomplir les tâches quotidiennes. « Ce que j'aime avec les enfants handicapés c'est qu'avec eux, tout est vrai, tout est naturel. »

Attentive aux affects de l'animal, Mélinda prend soin de ne jamais laisser un cheval seul, lorsque son compagnon vient à mourir. « Les chevaux vivent toujours par deux, si l'un des deux ne va pas bien, on va mettre un troisième cheval avec eux, afin que le jour où le cheval malade s'en va, l'autre ne se laisse pas mourir. »

Prendre soin de l'animal c'est aussi ne pas le faire travailler huit heures par jour, lui accorder des périodes de vacances, lui laisser des abris naturels pour se protéger du soleil et du vent qu'il n'aime pas. Cette passion, Mélinda la partage avec tous les petits cavaliers qu'elle rencontre au centre équestre.

En septembre au domaine de Poitfond

Dès la rentrée de septembre, au Domaine de Poifond, elle va ouvrir un centre équestre où elle accueillera, à titre particulier, les cavaliers, pour des séances d'équithérapie. Enseigner par le jeu la pratique de l'équitation afin de permettre à tous les enfants porteurs de handicaps ou valides de se familiariser avec l'animal dans une relation familiale. Là, où les parents ne sont pas associés quand les enfants sont en structure, ils pourront, à leur guise, venir observer le comportement et les progrès de leur enfant, et partager leur passion.

Contact. 06.82.13.47.59 ou
melinda.corne@laposte.net.

Anne Magnard

28 juin 2017

Le poney, co-thérapeute pour les enfants autistes ?

27/06/2017 05:38
Longtemps pédopsychiatre au centre autisme de Tours, Laurence Hameury s'intéresse depuis ses débuts à l'équithérapie. - Longtemps pédopsychiatre au centre autisme de Tours, Laurence Hameury s'intéresse depuis ses débuts à l'équithérapie. 
Longtemps pédopsychiatre au centre autisme de Tours, Laurence Hameury s'intéresse depuis ses débuts à l'équithérapie.

La thérapie avec le cheval pour les enfants autistes gagne en reconnaissance scientifique. Rencontre avec une pédopsychiatre convaincue.

Pédopsychiatre au centre autisme du CHU de Tours pendant plus de trente ans, cavalière émérite, Laurence Hameury a décelé très tôt l'intérêt de la médiation du cheval dans la prise en charge des enfants avec autisme. Désormais en retraite, elle publie un ouvrage posant les jalons scientifiques de cette thérapie complémentaire.

Le lien avec le cheval paraît intuitivement bénéfique. Sur quelle base peut-on parler de véritable thérapie ?

« La première chose qui vient effectivement à l'esprit de chacun, c'est que le poney peut être agréable à caresser… Mais les bénéfices vont bien plus loin que cela ! Pour l'enfant avec autisme, ils tiennent à l'environnement – calme, structuré, spacieux, naturel –, au contact – caresser, toucher, prendre soin –, au mouvement – stimulation sensorielle, communication par le mouvement, à la physiologie – modification des ondes cérébrales, stimulation neurotransmetteurs type sérotonine, endorphine… La liste peut être très longue encore ! »

En quoi une séance d'équithérapie diffère-t-elle d'une leçon d'équitation ?

« Le but n'est pas d'apprendre l'équitation. L'idéal est de travailler en individuel ou en petit groupe, avec un professionnel du secteur médico-social formé à l'équithérapie et un enseignant d'équitation. On s'ajuste à l'enfant, à son niveau. Chez certains, on cherchera à développer des comportements de base comme le suivi des consignes, l'attention, la praxie, la prise d'initiative ; chez d'autres, notamment les adolescents et adultes, on pourra aller jusqu'à l'intégration dans un groupe de cavaliers. Le cheval est une sorte de médiateur, de co-thérapeute, dans un projet de thérapie globale. »

Pourquoi le cheval, l'équitation, plus que d'autres animaux ou activités ?

« Par rapport à d'autres animaux, le cheval a deux qualités : on peut monter dessus et il a peu d'expressions faciales. Quand l'enfant est sur le poney, il ne peut pas courir partout, il est obligé d'être stable, cela favorise l'attention. A cela, s'ajoutent les bénéfices sensoriels. Le fait qu'il ait une expression faciale limitée fait qu'il est plus facile à décoder, il ne surcharge pas les enfants de stimulations d'expression. »

Quels progrès peuvent-ils être attendus ?

« Les différentes études montrent des progrès dès la première séance, qui vont en s'amplifiant, de manière durable et généralisée. Des évaluations quantitatives ont mesuré des progrès dans le contact, la relation, la communication, l'adaptation à l'environnement, l'acceptation du changement, le fonctionnement cognitif, la régulation émotionnelle, le traitement des informations sensorielles, la régulation du tonus, notamment. »

La thérapie avec le cheval pour les enfants avec autisme est encore peu répandue. Pourquoi ?

« Elle coûte cher, et elle n'est actuellement pas reconnue comme thérapie complémentaire. Dans plusieurs pays du monde, notamment aux États-Unis, les indications des thérapies avec le cheval se multiplient : pour les troubles du développement, les troubles spécifiques des apprentissages, le polyhandicap, les troubles neuromoteurs, émotionnels, le stress post-traumatique. Les études scientifiques de qualité se multiplient… Cela va faire son chemin. »

« L'Enfant autiste en thérapie avec le cheval », éditions Connaissances et savoirs, 95 pages, 16,50 €

Recueilli par Mariella Esvant
9 juin 2017

Les psychanalystes n’ont rien à dire en médiation animale

La médiation animale constitue un secteur d’avenir pour l’accompagnement et la progression de personnes handicapées, et notamment autistes, soutenu par un nombre croissant de publications scientifiques. En France, des psychanalystes tentent d’introduire leurs concepts pour expliquer les mécanismes à l’œuvre dans le contact entre animaux et personnes autistes, allant de la théorie du « Moi-Peau » (déjà invoquée pour soutenir l’injustifiable packing) au retour de l’intersubjectivité selon une perspective, bien sûr, psychanalytique... Des théories qui ne reposent sur aucune preuve, et risquent de saborder les efforts de reconnaissance institutionnelle de la médiation animale.

Publications scientifiques en médiation animale

Les théories psychanalytiques ne sont jamais invoquées dans les publications scientifiques du domaine de la médiation animale / zoothérapie, qui évaluent plutôt l’évolution des personnes en suivant des critères objectivement mesurables, tels que le développement moteur, la modification des comportements d’auto-régulation (stéréotypies), les mesures d’irritabilité, d’hyperactivité, de dyspraxie, etc. En clair, si entre le début du programme d’équithérapie et la fin, le nombre de comportements d’auto-stimulation et d’anxiété des personnes autistes a diminué, on peut en tirer la conclusion que le contact avec le cheval leur est bénéfique. Les psychanalystes ont toujours refusé d’évaluer leur approche selon des critères de ce type. Entre autres, l’étude de Borgi et collègues avec groupe contrôle, publiée en 2016, a permis de définir l’équithérapie, ou hippothérapie / médiation équine, comme étant réellement efficace pour les enfants avec TSA (Marta Borgi et al. (2016) « Effectiveness of a Standardized Equine-Assisted Therapy Program for Children with Autism Spectrum Disorder », Journal of Autism and Developmental Disorders, 46). Voilà cinq ans, la revue de la littérature scientifique effectuée par Marguerite E. O’Haire (« Animal-Assisted Intervention for Autism Spectrum Disorder: A Systematic Literature Review », Journal of Autism and Developmental Disorders, 2012, 43), soulignait l’importance de poursuivre la recherche en ce domaine avec une méthodologie rigoureuse, en dépit de contraintes logistiques parfois importantes.

Travaux d’Anne Lorin de Reure

La tendance à introduire (Lacan s’amuserait peut-être avec cette phrase) la psychanalyse en médiation animale semble s’être récemment accentuée, comme le démontre, entre autres, la publication de la thèse de psychologie d’Anne Lorin de Reure en 2016 (à noter qu’un certain Bernard Golse a fait partie du jury de thèse), intitulée « Interactions libres entre enfant autiste et animal (poney et dauphin) : étude des processus en jeu dans une sensorimotricité partagée par une triple approche clinique éthologique et vidéo ». En dépit d’un titre en apparence scientifique (éthologie, sensorialité et motricité), cette thèse cite et défend largement dans son contenu des théories psychanalytiques de type « Moi-Peau », comme l’énonce l’auteure : « je souligne la possibilité qu'a l'animal d'offrir un corps à corps qui contourne l'interdit du toucher et ne comporte pas de risque de réponses sexualisantes. Les concepts de handling (pansage du poney), de holding (portage du poney, de l'eau) de Winnicott et d'autre part le concept de Moi-Peau (peau à peau avec le dauphin, peau à fourrure avec le poney) d'Anzieu soutiennent alors mes réflexions ». Notons que l’on retrouve dans ce travail la récente marotte des psychanalystes en matière d’autisme, à savoir que la notion de TSA, pourtant largement acceptée par la communauté scientifique internationale, serait à éviter au profit d’un concept franco-français d’autismes au pluriel.

Invitations de professionnels de la médiation animale dans des colloques psychanalytiques

Des professionnels de la médiation animale sont de plus en plus souvent invités à des événements organisés par des psychanalystes ou soutenus par eux, tel que le colloque de Catherine Bergeret-Amselek, psychanalyste et membre de la société de psychanalyse freudienne, qui aura pour thème les liens entre l’autisme et la maladie d’Alzheimer. Un colloque dans lequel interviendra François Beiger, zoothérapeute, fondateur et directeur de l’institut français de zoothérapie, pour une présentation intitulée « De la démence Alzheimer au spectre autistique, la médiation par l’animal, une thérapie alternative ». On se demande ce que vient faire une pratique en cours de reconnaissance scientifique et institutionnelle au milieu de théories freudiennes rétrogrades... François Beiger semble pourtant bien informé, puisqu’il parle du spectre autistique plutôt que « des autismes » au pluriel...

La psychanalyse n’a rien prouvé en matière d’autisme


Freud n'a pas dit cela. Mais pour un mauvais praticien, l'invoquer en vue de ramener les brebis galeuses dans l'orthodoxie, c'est pratique...
En plus de quarante années, aucune des théories émises par les psychanalystes en matière d’autisme n’a pu être démontrée, aucune de leurs approches thérapeutiques n’a donné le moindre résultat objectivement mesurable. Les théories du « Moi-Peau », du « ratage de la mise en place du troisième circuit pulsionnel », et autres freuderies-lacaneries évoquant l’évitement du « risque de réponses sexualisantes », n’ont rien à faire dans le domaine de la médiation animale, qui concerne bien davantage la psychologie sociale. Nul besoin de chercher chez Freud une réponse à l’observation d’un contact facilité entre les personnes autistes et les animaux. Et pourquoi pas un désir zoophile inconscient vers l’animal, tant qu’on y est ? Au cours de mes propres approches avec les animaux (hors de toute structure, je précise), une personne, sans doute nourrie de ces bêtises, a osé cette hypothèse afin de m’éloigner de mon seul centre d’intérêt, les chevaux. Temple Grandin témoigne de façon très similaire, le psychologue scolaire de son lycée craignant qu’elle ne “se prenne pour une vache” (Ma Vie d’autiste, p. 110)... Mieux vaut rire sans doute de telles vacheries que d’en pleurer ! La seule différence étant que dans les années 1970 aux Etats-Unis (pour Temple Grandin) et 1990 en France (dans mon cas), la psychanalyse fournissait l’explication dominante en matière d’autisme, ses théories pouvaient être invoquées pour éloigner des personnes autistes du contact animalier recherché.
Par ailleurs, l’hypersensibilité ou hypersensorialité tactile relève davantage du domaine des neurosciences, la seule explication d’un contact plus agréable et moins chargé sensoriellement entre peau animale et peau humaine (en termes de fonctionnement du système nerveux) fournissant une réponse plus logique que ce fumeux « Moi-Peau » d’Anzieu (triple allitération gratuite pour mes amis lacaniens).

Reconnaissance institutionnelle de la médiation animale versus psychanalyse

Comment invoquer Freud en 2017.

Pire, l’introduction explicative de théories psychanalytiques sans aucune validité scientifique semble être le meilleur moyen de discréditer la médiation animale aux yeux des décideurs politiques et des parents d’enfants autistes, alors qu’elle connaît actuellement un développement sans précédents, soutenu par de nombreux témoignages. La médiation animale est en passe d’être évaluée par la Haute Autorité de Santé, en particulier grâce aux travaux de Laurence Hameury, de l’équipe de Tours (Laurence Hameury, L'enfant autiste en thérapie avec le cheval : Un soin complémentaire validé par la recherche, ed. Connaissances et Savoirs, 2017, 98 p.). Un bouquin qui, devinez quoi, ne fait appel à aucune théorie psychanalytique.
Ces psychanalystes qui s’accrochent à l’autisme chercheraient-ils à re-dorer leur blason en introduisant des concepts fumeux dans une approche qui « fonctionne » ? Pendant que Temple Grandin nous explique le bien-être qu’elle ressent en compagnie des vaches, certains prennent toujours leurs “clients” pour des vaches à lait !
22 mai 2017

Motreff. « Anne-C », extraordinaire et férue d’équitation

Anne-Céline Blouin est passionnée de chevaux. Malgré son handicap, depuis toute petite, elle pratique l’équitation.

Anne-Céline Blouin est passionnée de chevaux. Malgré son handicap, depuis toute petite, elle pratique l’équitation. | Ouest-France

Anaëlle BERRE.

Anne-Céline a décidé de passer sa vie près des chevaux et des poneys. Malgré son handicap, elle monte régulièrement et pratique l’attelage. Une discipline qu’elle veut ouvrir à tous.

Anne-Céline a décidé de passer sa vie près des chevaux et des poneys. Malgré son handicap, elle monte régulièrement et pratique l’attelage. Une discipline qu’elle veut ouvrir à tous.

Anne-Céline Blouin est née « extraordinaire ». Un mot, souvent utilisé en ce sens par les Québécois, qu’elle préfère à celui de handicapée. « Dire qu’on est des personnes extraordinaires, ça nous donne plus d’espoir que d’être seulement des personnes en situation de handicap », lance-t-elle avec énergie.

Le handicap

À la naissance, elle a été diagnostiquée infirme moteur cérébral. Cela se traduit par d’importantes raideurs dans ses jambes. La jeune femme, 35 ans aujourd’hui, se déplace difficilement. Soit avec des béquilles, soit en fauteuil, mais toujours avec le sourire et une énergie positive. « Ce handicap provoque aussi un manque d’équilibre, de repères dans l’espace », explique-t-elle.

Extraordinaire ou pas, la jeune femme nourrit une passion depuis sa plus tendre enfance : les chevaux. Son handicap ne l’a jamais empêché de pratiquer l’équitation. Elle a eu son premier poney à cinq ans, sa première jument après sa communion.

Le dressage

Très jeune, elle se met à monter au centre équestre de Carhaix, non loin de Motreff, où elle vit toujours et où elle prend soin d’une dizaine de poneys.

Enfant, elle enchaînera avec brio les compétitions de dressage et sera plusieurs fois championne de France junior en para-dressage.

La jument Vanessa

Au centre équestre de Carhaix, elle n’oublie pas la jument Vanessa. « Les chevaux sentent les choses. Parfois, Vanessa boitait très fort, pour signifier qu’elle ne voulait plus travailler. Mais il suffisait que je la monte pour qu’elle arrête. »

Elle se souvient aussi avec émotion du jour où elle est tombée. « Je ne pouvais pas me relever. Vanessa est restée en équilibre sur trois pattes pendant de longs instants pour ne pas m’écraser. Elle savait. »

L'attelage

Au cours de ses études, « un tour de France des centres équestres », elle s’essaye à l’attelage. Et, il y a un an, c’est le déclic. Sa mère et son frère lui offrent une journée d’initiation à l’attelage sportif, au haras d’Hennebont. Elle y rencontre Judicaël Le Galludec, moniteur de l’école de l’institut français du cheval et de l’équitation, qui met tout en œuvre pour lui rendre la discipline accessible.

L'attelage est une passion pour Anne-Céline. L'attelage est une passion pour Anne-Céline. | DR

Sensations

« C’est un sport formidable. Même sans monter, on peut avoir de vraies sensations et ressentir celles du cheval », s’emballe la jeune femme, intarissable sur le sujet. Mais la discipline n’est pas encore reconnue en handisport au niveau national et le matériel adapté n’existe pas.

Chez Paulo

Pas un obstacle pour « Anne-C », comme la surnomment ses amis. Elle s’est trouvé un nouveau combat : « On va tout faire pour dépasser cela. D’ailleurs pour la première fois, j’ai pu concourir en compétition. Il y a peu de temps, Paulo, de l’Amour est dans le pré, a organisé une compétition à Landunvez. Nous avons participé avec les valides à une course de 20 km, et nous avons fini deuxième ! »

Pour le matériel, Anne-Céline travaille avec Équidrive, une société qui fournit du matériel d’équitation adapté. Trois systèmes de guide d’attelage - les longues rênes qui servent à mener les chevaux - ont déjà été conçus !

Autonomie

« J’aimerais que d’autres personnes handicapées, quel que soit leur handicap, se disent qu’elles aussi peuvent le faire. L’attelage est une discipline qui permet de trouver très vite sa propre autonomie et des sensations dont on est parfois privé, ou dont on se prive, lorsqu’on est… extraordinaire », martèle Anne-Céline.

16 mai 2017

Vidéo -> Séance d'équithérapie avec Audrey CARDOSO au sein de l'association Trott'autrement

14 mai 2017

Autisme : à Usson, dans le Puy-de-Dôme, le cheval pour s’ouvrir sur le monde

article publié sur les site de France Info Auvergne-Rhône-Alpes

Grâce au cheval, la petite Maëva, autiste, a amélioré sa communication avec son environnement. L'équicie lui permet de s'ouvrir davantage sur le monde. / © France 3 AuvergneGrâce au cheval, la petite Maëva, autiste, a amélioré sa communication avec son environnement. L'équicie lui permet de s'ouvrir davantage sur le monde. / © France 3 Auvergne

Pas à pas, le cheval accompagne des enfants en situation de handicap. L’équicie permet d’améliorer notamment les relations sociales et motrices. Maeva, 12 ans, est autiste. Petit à petit elle s’ouvre sur le monde grâce aux séances suivies à Usson (63). 

Par D.CrosPublié le 10/05/2017 à 14:17Mis à jour le 11/05/2017 à 07:53

Le cheval est un allié précieux dans le domaine de la santé. Il peut aider les personnes en situation de handicap. C'est le cas de Maeva, 12 ans, diagnostiquée autiste à 1 an 1/2. Les débuts non pas été faciles mais aujourd'hui elle attend les séances d'équicie avec impatience. Avant elle était agressive, elle se tapait et se mutilait, aujourd'hui elle est beaucoup plus calme. La relation entretenue avec le cheval l'a métamorphosée.

"Toto", c'est l’un des rares mots prononcés par Maeva atteinte d'autisme. Toto… le diminutif de Tonia, la jument qu'elle retrouve avec joie à chaque séance. Maeva la dirige vers l'écurie car conduire seule son cheval lui apprend à se responsabiliser. Après les retrouvailles, c'est le brossage de l'animal. Un premier contact très important. 

"Au début, elle ne faisait pas de câlins. Maintenant, non seulement elle reconnaît Tonia, elle lui fait beaucoup de câlins. Il y a une communication entre elles. Du coup, à la maison, elle fait des câlins à son chat, à sa sœur, à sa maman, à son papa…" explique Véronique Souque Luthringer, équicienne.

Pas de selle pour Maeva, elle monte à cru pour bien sentir l'animal.C'est parti pour une heure de promenade dans les rues d'Usson, dans le Puy-de-Dôme. Une heure de balade, une heure de partage. Il suffit de regarder le cheval pour savoir comment va sa cavalière. 

Véronique Souque Luthringer explique : "Si Maeva ne va pas bien et qu’elle est démoralisée, le cheval va avoir la tête vraiment en bas. A contrario, plus Maeva se sentira bien et plus Tonia relèvera la tête".

"Au début, elle ne faisait pas de câlins. Maintenant, non seulement elle reconnaît Tonia, mais en plus elle lui fait beaucoup de câlins" reconnaît Véronique Souque Luthringer, équicienne à Usson, dans le Puy-de-Dôme.
 / © A. Martinez / France 3 Auvergne "Au début, elle ne faisait pas de câlins. Maintenant, non seulement elle reconnaît Tonia, mais en plus elle lui fait beaucoup de câlins" reconnaît Véronique Souque Luthringer, équicienne à Usson, dans le Puy-de-Dôme. / © A. Martinez / France 3 Auvergne
Maeva vient ici 2 à 3 fois par semaine. Elle vit près de Saint-Flour dans le Cantal. Sa mère fait à chaque fois 2 heures de route. Des kilomètres avalés et du temps passé sur place. Mais tout ça est vite oublié quand elle voit les progrès de sa fille

"Maeva est beaucoup plus attentive aux choses qu’on lui demande et elle en redemande encore. Petit à petit des choses se sont mises en place. Elle est épanouie, on la trouve beaucoup plus posée" indique Isabelle Navech, la maman de Maeva.

Concentration, respect des consignes et apaisement... comme elle, les 7 personnes atteintes de handicap, prises en charge ici, ont des objectifs à atteindre. Celui de Maeva, 12 ans, est de pouvoir être scolarisée un jour dans un établissement spécialisé.

 


Autisme : à Usson, dans le Puy-de-Dôme, le cheval pour s’ouvrir sur le monde

29 avril 2017

Newsletter de l'association Trott'Autrement - Avril 2017

LOGO mail & fb Trot

Trott'Autrement va de l'avant et adopte un nouveau logo




L'association Trott'Autrement
est heureuse de vous présenter
son nouveau logo.
 

Vous êtes invité à revisiter le site où des informations intéressantes vous attendent :

  • L'équipe des intervenantes au complet avec Virginie Govoroff-Regnault qui nous a rejoint en octobre 2016.

  • Les centres équestres partenaires. Nous venons de signer une convention avec le centre équestre municipal de Neuilly-sur-Marne et Virginie est parfaitement heureuse depuis qu'elle peut y conduire ses séances (janvier 2017) ... rue du site agréable comme son nom l'indique ... c'est top !

  • La page d'accueil plus synthétique. Regardez la galerie de photos : des surprises vous y attendent ... elle sera mise à jour régulièrement.
Toute l'équipe de Trott'Autrement
vous remercie pour votre attention & votre soutien
14 avril 2017

Replay émission du 11 avril 2017 « Infrarouge » s'intéresse cette semaine à deux enfants, Issa et Hedi, jumeaux autistes

Pour Hedi, enfant autiste, accéder au monde de la parole est un long chemin. Mais au contact des poneys, tout semble un peu plus facile.

Le très singulier documentaire Infrarouge « Nous avons tant à nous dire » est à (re)voir ici : bit.ly/2nCUEzh

nouavonstantanousdire.jpg

« Infrarouge » s'intéresse cette semaine à deux enfants, Issa et Hedi, jumeaux autistes, qui vont progressivement accéder au monde de la parole...

Morgane a perdu l’usage de la parole et d’une partie de son corps à l’âge de 3 ans, à la suite d’une opération à cœur ouvert. Aujourd’hui à 29 ans, elle a décidé pour son premier film de suivre le temps d’une année deux enfants, Issa et Hedi, jumeaux autistes, qui ne parviennent pas à parler. Entourés de l’amour de leurs parents et de leur petit frère Noham, aidés par des professionnels d’exception, Issa et Hedi sont au centre d’un monde avec lequel ils interagissent dans la douleur. Morgane dans son film nous raconte ce monde, nous raconte leur combat : Issa et Hedi parviendront-ils à parler pour enfin entrer à l’école ?

 

 

Un film inédit écrit et réalisé par Morgane Doche.
Produit par Christophe Nick et Rebecca Wirth.
Une production Yami 2 productions.
Avec la participation de France Télévisions.
Conseiller de programmes France 2 Alexandre Marionneau.
Directrice de l'unité documentaires et magazines culturels Catherine Alvaresse.

Le rendez-vous Infrarouge invite les téléspectateurs à réagir et commenter les documentaires en direct sur twitter via le hashtag #infrarouge.

9 avril 2017

Les bienfaits de l’équithérapie

article publié dans le blog de Hop'Toys  

Publié le 10 août 2016 / par Perrine / Temps de lecture estimé 19 min.

On a coutume de dire, dans le monde équestre, qu’évoluer au contact des chevaux est une véritable école de la vie. La patience, le sens des responsabilités, la volonté, le calme, la rigueur, la confiance en soi sont autant de qualités que le cheval nous permet de développer. Le cheval est un véritable récepteur de nos émotions.

Il peut se révéler un aide-soignant très compétent pour accompagner des personnes handicapées physiques ou souffrant de troubles psychologiques. L’animal exerce alors un rôle protecteur. Il devient le lien « miraculeux » par lequel le patient reprend contact avec le monde extérieur.

Avec l’équithérapie, le cheval est devenu l’allié précieux de certains thérapeutes pour soulager les maux de leurs patients. Une source de bienfaits pour le corps et surtout pour l’esprit.

Les origines de l’équithérapie

Les débuts de cette pratique remontent à 1960, les précurseurs ont été les suédois et les norvégiens. L’Angleterre et la France ont rapidement suivi et les premières associations se sont formées. Le premier congrès pour la rééducation par l’équitation a eu lieu en 1974 à Paris.

Equithérapie

Les différents types de thérapies

Les séances de thérapie avec le cheval, ne sont pas des moments d’acquisitions équestres ni des séances de loisir, mais des temps d’accompagnement thérapeutique  qui sont prescrits ou indiqués par un médecin.

  • L’EQUITHERAPIE est un soin psychique fondé sur la présence du cheval comme médiateur thérapeutique. L’aide apportée dans ce cadre peut être de l’ordre psychique ou corporel. Elle ne se pratique pas uniquement sur le dos du cheval mais parfois juste a son contact, le toucher ayant un rôle majeur ainsi que le dialogue avec le thérapeute. Les activités sont adaptées précisément à la personne en soin.
  • L’HIPPOTHERAPIE se définie comme une forme de traitement physio thérapeutique  (kiné) qui utilise à des fins thérapeutiques le pas du cheval comme outil. C’est une méthode de rééducation fonctionnelle. En comparaison de l’équithérapie cette forme de soin est plus passive. Le cavalier n’a pas d’actions sur le cheval. Il ne lui demande rien. Il « subit » les mouvements provoqués par le déplacement de l’animal.
  • La TAC ou thérapie par le cheval créée en France dans les années 1980 par Renée Lubersac qui se rapproche grandement de l’équithérapie dans sa conception actuelle. Cette rééducation par l’équitation est motrice, affective et cérébrale. Le cavalier est ACTIF.
  • La RPC ou rééducation par le cheval qui nécessite une formation spécifique Cheval-Handicap.

Toutefois les nomenclatures restent confuses et ne font pas l’unanimité en sein même des professionnels. Dans tous les cas, ces différentes thérapies reposent sur le mieux être à travers la rencontre et le développement de la communication avec le cheval.

L'équithérapie comme façon de se soigner Equithérapie et handicap Enfants et chevaux

A qui s’adresse l’équithérapie ?

Elles s’adressent à toutes personnes, enfants, adolescents ou adultes en demande de soin, dans les domaines de la pathologie physique ou mentale ou présentant des difficultés  psychiques (dépression, troubles des comportements alimentaires, addictions, désorientation…), ou encore en rupture sociale.

L’hypothérapie est particulièrement adapté aux personnes souffrant de sclérose en plaque, mais également aux personnes souffrant de troubles du langage, se psychose infantile, d’hyperactivité ou de difficultés d’intégration. Elle s’adresse à toutes les personnes, adultes, enfants désireuses de vivre une complicité, de mener un travail avec le cheval pour repousser les limites imposées par le handicap.

Objectifs & bienfaits de l’équithérapie

L’équithérapie entend soigner « les maux de l’esprit ». Les objectifs sont :

  • Développer l’équilibre grâce au pas de l’animal, allure lente et donc rassurante et agréable qui mobilise le bassin vers l’avant, l’arrière et les côtés ;
  • S’amuser par des jeux ;
  • Se muscler, car bien pratiquée, l’équitation ne fait pas mal au dos, elle le muscle et peut même corriger une scoliose naissante ;
  • Faire travailler les mains, en prenant les rênes, la crinière, en caressant le poney ou en le brossant ;
  • Se faire plaisir avant tout.

L’équithérapie est bénéfique pour les personnes handicapées ou polyhandicapées car elle leur permet de pratiquer un sport, sans même qu’elles ne s’en aperçoivent. C’est d’ailleurs le seul sport qui se pratique avec un animal.

Le mouvement du bassin que crée le pas du cheval est inconscient, et c’est une sensation nouvelle pour certaines personnes en fauteuil et une occasion agréable de se déplacer. Le cheval, en effet peut faire vivre au cavalier lourdement handicapé un mouvement qu’il ne pourra jamais lui-même initier et le faire travailler sur des espaces du corps qui, du fait du handicap, ne sont jamais sollicités.

La TAC sollicite l’équilibre souvent précaire du fait du handicap et permet de trouver un meilleur ajustement tonique face aux situations nouvelles. Le rythme du pas du cheval est le même que le rythme cardiaque (environ 70 pas par minute). Il est donc agréable et a un effet apaisant.

Apprendre au contact des chevaux Cheval et enfant handicapé Cheval et thérapie

Les contacts avec le cheval et la nature sont motivants, vivifiants, la rencontre avec le cheval est souvent synonyme d’épanouissement et d’acquisition de l’autonomie. Imaginons ce qui se passe dans la tête d’un enfant en fauteuil roulant qui, un beau jour, prend conscience qu’il n’est plus obligé de lever la tête pour regarder les autres !

  • Favoriser la communication verbale et non verbale ;
  • Induire une prise d’initiative, une confiance en soi et une valorisation de l’individu ;
  • Améliorer le tonus musculaire ;
  • Améliorer l’équilibre et la spasticité ;
  • Favoriser la détente ;
  • Favoriser la perception du schéma corporel et le repérage dans l’espace ;
  • Favoriser la relation et la gestion des émotions.

Le cheval offre une deuxième caractéristique essentielle dans le travail avec la personne handicapée : il est non jugeant. Rien dans son regard ou dans son attitude ne laisse entendre le rejet, l’incompréhension. Il accepte globalement la personne handicapée pour autant que celle-ci le respecte dans sa réalité de cheval. Il ne fait strictement aucune différence entre une personne handicapée ou « valide ».

Le déroulement d’une séance

Lors d’une première séance d’équitation, la première étape consiste à apprendre à communiquer avec le cheval, c’est à ce moment que se noue, par le toucher réciproque, la relation affective et de confiance avec l’animal. Le cheval est, en effet, un être vivant profondément social et une grande partie de ses registres de communication passe par les attitudes corporelles et les gestes de toilettage.

[…][Le cheval] ne fait strictement aucune différence entre une personne handicapée ou « valide »

L’équithérapeute commence sa séance par une approche en douceur, pour créer un climat de confiance : c’est la phase de pansage. Les enfants commencent par toucher le cheval, le brosser, le caresser, lui faire des bisous, le regarder. Tous ces instants sont très importants pour mettre en relation deux êtres vivants. Le mode de rééducation doit être ludique, amusant et original.

Puis vient la phase de travail avec le cheval: apprendre à diriger son cheval, interpréter ses réactions… enfin arrive le travail monté : exercices sur l’équilibre, la relaxation, les jeux de rôles…Une séance d’équithérapie se construit généralement autour de ces trois grandes étapes. Aucune n’étant obligatoire, surtout pas la monte.

Les temps de travail à pied autour du cheval seront privilégiés, que ce soit lors du pansage (brossage des poils, nettoyage des sabots), d’un travail en liberté dans un manège ou de déplacements à pied dans un espace balisé, le cheval mené à la petite longe, par exemple.

La fin d’une séance se passe à côté du cheval, avec le cheval : pour le soigner, le caresser, le regarder manger, boire, marcher, l’écouter.

Les types de chevaux sont utilisés ?

Il n’y pas de race particulièrement adaptées ou inadaptées au travail avec les personnes handicapées. A la base, il est essentiel d’utiliser des chevaux bien dans leur tête, peu craintifs, respectueux et réceptifs.

On utilise souvent des chevaux de sang, des poneys, des Franches Montagne. Selon les difficultés des personnes, il peut être intéressant d’utiliser des chevaux pas trop grands. Il est par contre nécessaire de permettre aux chevaux d’évacuer les tensions (les chevaux font souvent de gros effort lorsqu’ils sont montés par des personnes handicapées). Il est aussi nécessaire de monter régulièrement ces chevaux pour qu’ils gardent leur sensibilité aux aides.

Cheval Merens

Les chevaux de race Merens sont fréquemment utilisés en thérapie.

Ce petit cheval originaire du département de l’Ariège est aussi à l’aise pour les randonnées en montagne, car il a le pied sûr et une résistance due à la rusticité de la race.

Il est aussi très doux en thérapie et peut être utilisé aussi bien avec des enfants que des personnes ayant une incapacité physique. Plusieurs centres se sont dotés de quelques spécimen pour le travail avec les handicapés moteurs.

Témoignages

Alexandre a vingt-huit ans ; il est polyhandicapé. Depuis un an, il vit une grande histoire d’amitié avec Fleur, le poney de l’association Equit’Aide. Cette rencontre l’a littéralement transformé. « En quelques mois, Alexandre a réalisé d’énormes progrès, explique sa mère, il peut aujourd’hui lâcher ses mains. Son corps s’est modifié, son dos et sa tête se sont redressés, son buste s’est musclé et ses jambes se sont allongées. » Mais au-delà de cette nette amélioration physique, Alexandre exprime également mieux ses désirs et parvient à se faire comprendre par la parole.

Cette histoire est loin d’être unique. Aujourd’hui, sur les 500 000 personnes souffrant de handicaps physiques ou de troubles mentaux en France, 100 000 pratiquent déjà l’équitation de rééducation.

Les responsables de structures spécialisées sont convaincus que ce phénomène n’en est qu’à ses débuts, car les mentalités changent et l’accueil de handicapés dans un centre équestre n’est plus mal perçu par les cavaliers « valides ».

 Fédération nationale handi chevalCréée au début des années 1970, la Fédération nationale handi cheval en est le témoin privilégié.

A travers une vingtaine d’associations locales agréées, elle accueille les personnes handicapées et leur propose des formations spécialisées, encadrées par des éducateurs et des cavaliers chevronnés.

Quentin, 8 ans, est autiste. « L’intégration dans le centre équestre, au milieu d’enfants, lui a permis de progresser dans la relation avec l’autre et au niveau de la parole. C’est tout un contexte, il y a la nature, les enfants, le cheval, le chien. On voit bien qu’il ressent du plaisir » «  Pour un autiste, l’équithérapie est favorable pour la communication que le cheval peut amener : le rire, la parole, etc.C’est aussi un repère corporel » précise Isabelle Labaune, responsable de l’association Handi-Cheval 65 et diplômée d’état.

karine Martin« Depuis deux ans, Karine Martin psychothérapeute de formation, se consacre exclusivement à l’équithérapie. Pour elle, la présence du cheval permet à la thérapie d’avancer plus vite que dans le cadre classique. « le cheval est un animal complètement authentique. Il a un regard non jugeant : il vous prend comme vous êtes. On ne peut pas tricher avec lui, ni instaurer de relation si l’on n’est pas soi-même. »

Témoignage de la maman d’Ilona atteinte du syndrôme de Rett : « Cela fait à présent un an qu’Ilona monte à poney. Elle est métamorphosée depuis… Il existe une réelle complicité entre eux deux. Elle le promène avec la longe, il l’attend, vient vers elle spontanément ; elle fait du toboggan sur sa croupe, des câlins à n’en plus finir…Lors de la dernière séance, elle est montée à cru. Elle est restée droite comme un « I » plus d’une demi-heure ! Et puis, elle n’arrête pas de gazouiller quand elle est sur lui…Depuis, elle est beaucoup plus souriante et joyeuse : la rose s’est éclose ! »

Témoignage de Josée-Laura DELACROUX, l’équihérapeute d’Ilona : « Au cours des premiers mois, Ilona avait une certaine hypotonie du buste et il fallait l’aggripper par la veste pour la maintenir verticalement à dos de poney… »

Quelques mois plus tard : « j’ai pu constater une meilleure tonicité de l’axe vertébral et soutenir le dos d’Ilona demande moins de vigueur : elle s’est également redressée et depuis peu s’appuie sur l’encolure du poney pour se soutenir. Le contact avec son poney Apache est très touchant…l’intérêt et l’attention qu’il porte à Ilona sont particuliers. Il semble la reconnaître et va vers elle immédiatement ; il est très prévenant, il a l’air de s’en préoccuper et tourne souvent sa tête vers elle… »

Témoignage de Béatrice, Responsable du Ludo Poney d’Elena « Petit à petit, la tonicité et l’équilibre sont venus. Elle ne se tient même plus à la poignée au pas voire au trot. Elle est beaucoup plus calme, fait des câlins au poney, accepte de s’asseoir à l’envers et elle aime beaucoup le trot. » « Elena est très présente sur son poney, elle est consciente des différents mouvements de son poney (par exemple, elle se tient quand le poney prend le trot…) et apparemment, elle aime bien ça ! »

Témoignage de Céline Morisse, maman de Jeanne (syndrome de Rett) « Passionnée d’équitation, c’est tout naturellement que j’ai posé les fesses de Jeanne sur un cheval dès qu’elle a su se tenir assise »… 

« A l’annonce du handicap, tous mes espoirs d’en faire une cavalière se sont envolés…Quelques semaines après le diagnostic, le centre équestre dans lequel je monte me proposait de recueillir chez moi deux chevaux pour leur retraite. Pantalon et nankin, deux Merens, agés de 24 et 26 ans. Quelques jours après leur arrivée, j’ai posé Jeanne sur Pantalon pour voir sa réaction.

Aussitôt son visage s’est éclairé. Tout d’abord allongée, le visage dans la crinière, elle s’est redressée pour se tenir assise. Elle était heureuse. Ses mains se sont posées tout naturellement sur l’encolure. Sa stéréotypie a disparu quelques instants.

Depuis ce jour, Jeanne monte régulièrement. Elle aime le contact de ses jambes qui enserrent le dos de Pantalon, sentir la chaleur du corps et les mouvements des muscles du cheval. Me sentir derrière elle la rassure.

Durant nos balades, Jeanne doit faire beaucoup d’efforts pour rester bien assise. Le roulis des pas du cheval l’oblige à se rééquilibrer à chaque foulée. Ses abdominaux et ses dorsaux sont sans cesse sollicités d’autant plus qu’elle s’appuie de moins en moins contre moi. Mais au-delà de l’aspect indéniable de sa fonction de kiné, c’est surtout le rapport qu’elle a avec l’animal et le plaisir qu’elle prend, qui me paraissent important.

Je la trouve plus autonome lorsqu’elle est à cheval. Avec les chevaux, la notion « d’équiplaisir » me semble plus appropriée que celle « d’équithérapie »…

Le langage de Jeanne et de Pantalon est assez similaire parfois. Comme elle, il n’a ni la parole, ni les mains pour s’exprimer. Le cheval, comme tout animal, utilise essentiellement son corps pour nous renseigner sur ses émotions, ses envies, ses besoins ses peurs…L’animal n’a pas d’apriori sur le handicap ! Finalement Jeanne est une grande cavalière ! Comme nous sommes fiers d’elle ! »

L’expérience d‘un établissement spécialisé sur l’autisme

Maison des oiseauxLa Maison des oiseaux, qui accueille des jeunes adultes autistes, a mis en place une activité d’équithérapie, en partenariat avec la mairie et les haras nationaux. «L’animal va créer la relation en apportant un côté affectif, poursuit Isabelle Taimiot, l’animatrice.

Avec le cheval, la relation est claire, simple et honnête et, cela, certains autistes le ressentent. Avec les humains, ce n’est pas la même chose, il y a tout le temps un mélange d’émotions qui rend les choses plus compliquées».

Pour autant, la relation ne se construit que pas à pas, chacun selon son rythme et son rapport à l’animal. «Certains montent dessus mais d’autres n’osent même pas le toucher au début, indique ainsi Isabelle Taimiot.?Les parcours de chacun sont individualisés avec des séances qui réunissent au maximum trois personnes. Elles sont très structurées : on travaille avec des pictogrammes pour permettre aux autistes de visualiser chaque tâche, brosser le cheval, le monter, enlever la selle…»

« Avec le cheval, la relation est claire, simple et honnête. » Les objectifs aussi sont individualisés : pour les uns, il s’agira de développer l’affect, à travers le toucher notamment, pour d’autres de travailler l’habileté, à l’aide d’exercices de préhension, en brossant le cheval par exemple, pour d’autres encore la confiance en soi et la valorisation de la personne.

Isabelle Taimiot« Il faut rester très humble quand on parle de résultat, » précise toutefois Isabelle Taimiot. « On ne peut avoir aucune certitude, ce sont les résidants qui donnent le tempo. Le moindre signe de satisfaction, un sourire par exemple, me fait dire que le résidant est dans la bonne direction, qu’il est dans l’ouverture et qu’on peut avancer.

L’équithérapie ne convient pas à tous les autistes. Pour certains, cela peut être plutôt la musique, le jardinage ou autre chose.
Mon principe, c’est le volontariat. A nous de décrypter leur comportement pour voir si ça leur convient. C’est un travail d’équipe au sein de la Maison des oiseaux. On travaille tous dans la même direction  et on se réunit régulièrement pour mettre en place des programmes individualisés pour chaque autiste.»

>En savoir plus :

Une sélection d’ouvrages :

  • L’enfant et l’animal (« Les émotions qui libèrent l’intelligence » Hubert Montagner Édition Odile Jacob).
    jacobExplique tout ce que l’interaction avec un animal peut favoriser chez l’enfant : apaisement, sécurité affective, élans vers l’autre, communication, socialisation, attention, intelligence, imagination, créativité, confiance et estime de soi.
  • Ces animaux qui nous font du bien (Jean-Louis Victor Édition Delville).
    animaux qui font du bien jean louis victorOu comment les animaux peuvent être thérapeutes et sauveurs tant vis-à-vis des enfants autistes ou psychotiques que pour tirer de la dépression ou du stress, ou pour soulager des handicaps physiques ou mentaux.
  • L’enfant et la médiation animale (François Beiger Edition Dunod).
    François Beiger Edition DunodIci, la complicité qui se crée avec l’animal permet le développement de liens affectifs qui deviennent rapidement des repères, une empreinte rassurante pour l’enfant.

Liens vers une sélection de quelques sites intéressants :

Témoignage des quelques belles expériences
« L’enfant cheval », le roman de Rupert Isaacson : les critiques de quelques lectrices.

Source

11 février 2017

L'association ARSE à Saintry-sur-Seine - Vidéo Valentin & Opium en ballade

logo arseVoir la page Facebook de l'ARSE

Valentin & Opium en ballade

9 février 2017

Autisme : le quotidien de Jean 16 ans. France 3

Ajoutée le 1 févr. 2017

Reportage de Florence Mathieux, Guillaume le Goff et Océan Grenier.

21 janvier 2017

Ryan, jeune autiste, aux Longines Masters d'équitation à Paris

20 janvier 2017

Par : Michèle Feuillet

L’adolescent a débuté l’équitation alors qu’il avait 11 ans. “Nous avons connu Amandine Capellaro, psychologue du développement, également cavalière, présidente de l’association Regar2moi, précise sa maman. Elle pratique l’équithérapie au centre équestre Le Couzon à Vienne. Chaque année, Amandine demande aux enfants handicapés de lui faire part d’un rêve.”

“Je voulais aller au Longines Masters, raconte Ryan, même si je savais que ce que je demandais était difficile ; j’ai quand même tenté et ça a marché.” Il a ainsi pu monter et faire un parcours sur la grande piste du Longines dans une tenue impeccable : pantalon blanc, veste bleu marine comme les grands champions qu’il a pu rencontrer. “Je n’étais pas trop intimidé car ils sont très gentils. Je m’étais entraîné avec Amandine, j’étais tranquille et heureux. Nous sommes restés quatre jours, nous avons assisté à des compétitions. C’était super.” Applaudi par des milliers de spectateurs, Ryan n’est pas près d’oublier cette journée.

L’équitation a totalement changé le comportement de l’adolescent : “Il a beaucoup plus confiance en lui, a gagné en autonomie, souligne sa maman. Il fait moins de crise d’angoisse, il a grandi d’un coup. Il s’est découvert un centre d’intérêt. Dès le matin et autant qu’il le peut, il regarde la chaîne Equidia, spécialiste de l’hippisme. Il a une mémoire incroyable et s’est très vite approprié le milieu du jumping en connaissant par cœur les cavaliers, les chevaux, leur équipe et les performances passées. Le destin de Ryan a été totalement transformé par sa rencontre avec la psychologue.”

“L’autisme enferme, le sport au contraire ouvre l’esprit et induit le dépassement de soi, précise Amandine Capellaro. Regar2moi a pris le parti dès le départ de se servir de la force du milieu du concours hippique de haut niveau pour créer la dynamique nécessaire aux enfants et à leurs familles. Chaque enfant de l’association est parrainé par des cavaliers professionnels, des sportifs de haut niveau qui savent dépasser leurs limites, vaincre la difficulté et qui connaissent mieux que quiconque l’émulation du challenge. Chaque parrain tisse des liens spéciaux avec l’enfant qu’il parraine et sa famille. Il les reçoit dans ses écuries, les accueille sur des concours. Ces excursions permettent aux enfants d’évoluer dans un milieu nouveau qui fait écho aux séances d’équithérapie dont l’efficacité n’est plus à démontrer.”

Quand on lui parle d’avenir, Ryan évoque dans un sourire les chevaux. “J’adore m’en occuper, les brosser, leur parler…” Pour l’instant, il est scolarisé en classe de quatrième au sein d’une unité localisée pour l’inclusion scolaire (Ulis) au collège Gabriel-Rosset, à Lyon.

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