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"Au bonheur d'Elise"
inclusion
23 novembre 2018

Autistes " Asperger " : des talents aujourd'hui convoités

 

Autistes " Asperger " : des talents aujourd'hui convoités

L'ouverture des entreprises aux personnes atteintes d'autisme reste l'exception. Entre l'expérience lancée sur une ligne de production et d'emballage chez Andros ou celle d'un magasin Leroy Merlin qui accueille des alternants de CAP autistes, les initiatives sont rares en dépit des retours positifs .

https://business.lesechos.fr

 

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22 novembre 2018

Lille - Un groupe d'entraide pour adultes autistes va ouvrir ses portes

 

Lille - Un groupe d'entraide pour adultes autistes va ouvrir ses portes

Encadrés pendant leur enfance, les autistes se sentent parfois démunis une fois passée leur majorité. Des associations leur viennent en aide, c'est le cas de l'Ass des as, qui va prochainement ouvrir un lieu d'accueil pour les personnes Asperger et avec autisme apparenté.

http://www.lavoixdunord.fr

 

22 novembre 2018

Il est crucial que les aidants soient eux-mêmes aidés

 

"Il est crucial que les aidants soient eux-mêmes aidés"

Axel Kahn participera au Forum Libération "La santé à cœur ouvert", une soirée de débats organisée mardi 27 novembre à Paris. Inscrivez-vous ici. Un groupe de personnes en réunion n'est pas une société.

https://www.liberation.fr

 

22 novembre 2018

Autisme en Ile-de-France combat pour la Qualité, l'Innovation et la Co-création explique Jean-Marc MONGUILLET

Information publié sur le site d'Autisme en Ile-de-France

AeIDF à l'honneur dans le n°76 de la Lettre d'Autisme France Nov-Dec 2018

16/11/2018  AeIDF à l'honneur dans le n°76 de la Lettre d'Autisme France Nov-Dec 2018  

L'article AeIDF: Notre combat pour la Qualité, l'Innovation et la Co-construction est accessible dans l'onglet Revue de Presse (icone verte en marge à gauche)

 

 

 

22 novembre 2018

Café Joyeux à Paris -> Ouverture du 3e coffee-shop !

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21 novembre 2018

Toutes les personnes autistes adultes ne peuvent pas bénéficier de l'inclusion ...

Réflexions d'une amie, CC, maman d'un magnifique adulte autiste peu verbal (mais qui a beaucoup de choses à dire et à nous apprendre....) :


"...A toutes fins utiles je tiens à préciser qu'une personne adulte autiste peut avoir bénéficié d'une éducation précoce de qualité dès son plus jeune âge (avant l'âge de 1 an par exemple pour mon fils) mais rester très handicapée et nécessiter un accueil en foyer de vie médicalisé ou pas, ce que certains appellent centres.
S'il est évident qu'il faut un travail d'accompagnement et d'éducation de grande qualité de façon très précoce pour rendre le plus autonome possible une personne autiste il ne faut pas se leurrer pour autant. Les Troubles du Spectre Autistique ne sont pas les mêmes pour toutes les personnes concernées. Merci donc de bien vouloir comprendre que si l'inclusion à l'école et une éducation adaptée de qualité est indispensable, pour autant certaines expressions du trouble neuro-développemental qu'est l'autisme sont extrêmement handicapantes et si heureusement on peut éviter le sur-handicap malheureusement on n'a pas encore les solutions pour effacer la gravité du handicap.

Les documentaires sont porteurs d'espoirs et permettent de faire avancer les mentalités quant à l'autisme. Il est essentiel d'écouter les témoignages de ceux qui ont réussi à surmonter nombres d'obstacles car ils ouvrent les portes de l'inclusion pour tous. Il est essentiel de reconnaître le travail fait par les familles de ces personnes et d'en parler parce que cela permettra à beaucoup d'enfants autistes d'avoir les chances maximales d'atteindre l'autonomie dont ils sont capables.
Mais il serait dommage pour les personnes très handicapées que les confusions perdurent.
Dans TSA qui veut dire "Troubles du Spectre Autistique" il y a bien le mot "Spectre" et par définition le spectre inclut du plus au moins...
Donc si vous rencontrez un adolescent ou adulte autiste très handicapé ne déduisez pas par ignorance que ses parents n'ont pas su ou pu "faire comme il aurait fallu"...
Je connais beaucoup de personnes adultes autistes qui ont reçu dès leur plus tendre enfance la meilleure éducation spécifique possible et qui ont été suivies et aidées par d'excellents professionnels ; si cela leur a permis des victoires inespérées malheureusement certaines d'entre elles sont encore très handicapées à l'âge adulte. N'oublions pas que l'autisme à des causes multifactorielles et qu'en fonction des anomalies sur un gène plutôt que sur un autre, d'une anomalie métabolique plutôt qu'une autre et j'en passe... qu'en fonction des commorbidités ou pathologies associées à l'autisme, les pronostics ne seront pas les mêmes ! Les résultats non plus !
Nous avons besoin que la recherche scientifique avance et nous permette de mieux comprendre les différentes expressions de l'autisme.
En attendant nous savons que l'inclusion et une éducation appropriée sont indispensables et évitent le sur-handicap.
Merci à tous de comprendre les différences de sévérité et de gravité dans les TSA.
Merci à tous de comprendre les différences même dans la différence !
Et puisse chacun ouvrir sa compréhension à l'autre avec ou sans handicap !
N'oublions jamais que c'est notre différence qui fait de nous des humains. .. Car tous identiques nous ne serions que des robots !
Une fois que nous avons compris notre différence c'est notre solidarité qui nous permet en tant qu'humains de vivre ensemble !
"Ensemble" définit le modèle social qui seul permet à l'humain sa survie et sa vie.
Ce sont les personnes les plus vulnérables qui permettent les réflexions d'éthique qui serviront à tous un jour ou l'autre. Ce sont les personnes les plus vulnérables qui révèlent le degré ou la part d'humanité de chaque être humain.
Soyons forts ! Vivons ensemble !..."

21 novembre 2018

Défenseur des Droits : les enfants handicapés au cœur des préoccupations

article publié sur Handicap.fr

Résumé : Comme chaque année, à l'occasion de la Journée mondiale des droits de l'enfant du 20 novembre, le Défenseur des droits (DDD) a remis son rapport. En 2018, il s'intéresse aux enfants de 0 à 6 ans et se penche sur l'inclusion des jeunes handicapés.

Par , le 20-11-2018

Quelle place notre société fait-elle aux bébés et aux jeunes enfants ? Jacques Toubon s'intéresse aux 5,2 millions d'enfants de 0 à 6 ans, estimant qu'il est nécessaire de se mobiliser pour la petite enfance, « en tout premier lieu, dans la protection contre toute forme de violence ». Le Défenseur des droits appelle à mieux garantir les droits des plus petits, demandant aux pouvoirs publics d'interdire, notamment, la fessée et de s'interroger sur les effets des écrans ou du placement en rétention. Son rapport annuel consacré aux droits de l'enfant, réalisé avec son adjointe Geneviève Avenard, Défenseure des enfants, est intitulé « De la naissance à 6 ans : au commencement des droits » ; il est publié la veille de la Journée internationale des droits de l'enfant du 20 novembre 2018. En 2017, 2 959 saisines ont concerné les droits de l'enfant, en premier lieu pour des questions liées à la protection de l'enfance, en deuxième lieu au handicap.

Les activités périscolaires non accessibles ?

Dans ce rapport, le Défenseur formule 26 recommandations et accorde donc une place importante aux enfants handicapés. Ils tirent plusieurs conclusions, à commencer par la difficulté d'accès aux activités périscolaires. La mission nationale « Accueil et handicap » révèle qu'environ 60 % des parents souhaitent y inscrire leur enfant mais ne sont exaucés que dans 20 % des cas. Selon M. Toubon, la difficulté majeure est « l'absence d'évaluation et donc d'objectivation par les MDPH (maisons départementales des personnes handicapées) des besoins de l'enfant et des réponses à apporter pour permettre cet accueil ». Il estime que la « possibilité, pour tous les enfants, d'accéder à des activités de loisirs nécessite de travailler à la création d'une offre abordable d'activités périscolaires, d'encourager une répartition plus homogène des lieux d'accueil périscolaire sur le territoire et d'assurer le respect de leur vocation inclusive. » Un enjeu identifié par le gouvernement, selon lui, puisque le « Plan mercredi » (article en lien ci-dessous), lancé à la rentrée 2018 par les ministères de l'Éducation nationale, des Sports et de la Culture a pour objectif de réduire les fractures sociale et territoriale.

Peu d'enfants handicapés en maternelle

Le Défenseur des droits observe un progrès concernant l'inscription des enfants handicapés au sein de l'école élémentaire la plus proche de leur domicile mais note, toutefois, que la situation reste préoccupante en maternelle, notamment parce que la scolarité n'était jusqu'à maintenant obligatoire qu'à partir de 6 ans (elle le sera à partir de 3 ans dès la rentrée 2019, article en lien ci-dessous). Selon les données agrégées des centres d'action médico-sociale précoce (CAMSP), seuls 79% des enfants de plus de trois ans suivis dans ces structures seraient scolarisés contre 94% dans la population générale et, parmi eux, seuls 55% le seraient à temps plein. Ceux souffrant de troubles autistiques sont les plus pénalisés : seuls 30% seraient scolarisés en maternelle, en moyenne deux jours par semaine. En réponse, la stratégie nationale de santé 2018-2022 et la stratégie nationale pour l'autisme 2018- 2022 ont fixé pour objectif l'amélioration du taux de scolarisation des enfants porteurs de troubles autistiques. Le gouvernement a, dans ce contexte, annoncé le triplement du nombre d'unités d'enseignement maternelle autisme (UEMa), qui seront déployées au sein des écoles maternelles pour favoriser une meilleure inclusion. Malgré des évolutions positives, le Défenseur des droits constate que de nombreux enfants en situation de handicap rencontrent encore des difficultés pour accéder à une scolarisation ordinaire et bénéficier des aménagements nécessaires. Il préconise alors la présence d'un accompagnant d'élève en situation de handicap (AESH), sans que cette solution ne constitue une réponse universelle. La clé est donc d'adapter « l'offre éducative pour qu'elle corresponde aux facultés et aux besoins de l'enfant en restant inclusive. »

Des éducateurs mieux formés

Sa recommandation 11 rappelle la « nécessité de disposer de données fines et continues permettant d'apprécier les évolutions et les difficultés persistantes de la scolarisation des enfants handicapés ». Il recommande également « au ministère de l'Éducation nationale de mettre en œuvre des actions visant à familiariser l'ensemble des enseignants aux processus d'évaluation des besoins des élèves handicapés et aux aménagements pouvant être mis en place pour y répondre, en lien avec les professionnels du handicap et les parents ». Autrement dit, il attend une réelle politique d'inclusion, dès le plus jeune âge, qui implique une « mobilisation des pouvoirs publics et des professionnels à tous les niveaux ». M. Toubon observe que le diplôme d'Etat des éducateurs de jeunes enfants aborde le handicap de manière purement théorique. Il appelle à renforcer la formation, initiale et continue, des professionnels intervenant dans le domaine de la petite enfance sur la prise en charge d'enfants en situation de handicap.

Des crèches accessibles à tous

Enfin, le Défenseur des droits demande aux collectivités publiques « de prendre toutes les mesures nécessaires pour permettre l'accès effectif de tous les enfants, sans aucune discrimination, aux modes d'accueil collectif de la petite enfance, notamment en développant des offres d'accueil flexibles permettant des temps de présence modulables ». M. Toubon tient à mettre en valeur des dispositifs positifs comme la plateforme d'accompagnement « petite enfance et handicap », dans les crèches Crescendo du groupe SOS. Ce portail accompagne les enfants handicapés de deux mois et demi à six ans accueillis dans ses crèches. Le petit plus : une équipe mobile pluridisciplinaire, composée d'une responsable, de psychologues et de psychomotriciennes, intervient dans plusieurs crèches auprès des professionnels de la petite enfance et accompagne les familles, en lien avec les différents partenaires de soins. Résultat : des parents et des professionnels « sécurisés ». Un exemple, selon le DDD, de bonne pratique, qui favorise, in fine, l'insertion des enfants handicapés à l'école. Son rapport a été remis à Emmanuel Macron le 20 novembre.


 

Handicap.fr vous suggère les liens suivants :

Sur Handicap.fr (Actus)

21 novembre 2018

Voir ou revoir Extra-ordinaires sur France 5 - Le Monde en face - Débat & film - 20.11.2018

le monde en face extra-ordinaire le filmdisponible 6 jours (cliquez sur le lien ou sur l'image)

diffusé le mar. 20.11.18 à 20h55
de : Sarah Lebas, Damien Vercaemer, Damien Pasinetti
société | 69min | 2018 | tous publics

Depuis 2005, la loi donne les mêmes droits aux personnes handicapés qu'aux valides. Pourtant, leur quotidien demeure difficile. Plusieurs jeunes autistes ou trisomiques prennent la parole pour évoquer leurs difficultés, leur parcours, mais aussi leurs joies et leurs espoirs. Laura vient de fêter ses 23 ans. Elle est hôtesse d'accueil. Parce qu'elle est trisomique, elle a mis cinq ans à décrocher ce poste, luttant sans cesse contre les préjugés. Eloise a 13 ans. Autiste asperger, elle impose sa différence avec humour. Aymeric, 17 ans, a été diagnostiqué autiste sévère à l'âge de 3 ans, mais il est aujourd'hui apprenti paysagiste. Magali découvre à 38 ans qu'elle est autiste asperger, peu de temps après le moment où son fils Julien est diagnostiqué autiste sévère. Aujourd'hui elle se bat pour deux.

dle monde en face extra-ordinairesisponible +30 jours (cliquez sur le lien ou sur l'image)

diffusé le mar. 20.11.18 à 22h00
politique | 41min | tous publics

A l'occasion de la Semaine Européenne pour l'Emploi des Personnes Handicapées (du 19 au 25 novembre 2018), France 5 propose ce documentaire inédit « Extra-ordinaires » dans Le Monde en face

Ils sont autistes, trisomiques : tous bousculent nos convictions et notre indifférence. Tous choisissent de ne plus se taire, de ne plus laisser les autres parler pour eux. Ce sont de vrais pionniers du vivre ensemble. C'est leur histoire.

Laura vient de fêter ses 23 ans. Elle est hôtesse d’accueil. Un emploi qu’elle a mis cinq ans à décrocher, luttant sans cesse contre les préjugés. Laura a quelque chose en plus, un chromosome, elle est trisomique.

Et cette histoire n’est pas seulement la sienne. Trisomiques ou autistes, ils sont 700 000 à vouloir vivre comme les autres. Depuis 2005, la loi handicap leur donne les mêmes droits que tout le monde. Et pourtant ils sont encore trop souvent invisibles.

Eloise a 13 ans. Autiste asperger, elle impose sa différence avec humour. C’est une collégienne presque comme les autres. 

Aymeric a 17 ans. Diagnostiqué autiste sévère à l’âge de trois ans, condamné par la médecine à vivre dans le silence, il est aujourd’hui apprenti paysagiste.

Magali découvre à 38 ans qu’elle est autiste asperger, peu de temps après le moment où son fils Julien est diagnostiqué autiste sévère. Aujourd'hui, elle se bat pour deux.

« Extra-ordinaires » 70’

Réalisé par Sarah Lebas, Damien Vercaemer et Damien Pasinetti

Avec la voix de Lambert Wilson

Production Caméra subjective / les films du Huitième jour avec la participation de France Télévisions

Le documentaire est suivi d'un débat présenté par Marina Carrère d'Encausse.

- Laura, 23 ans, atteinte de trisomie, hôtesse d'accueil (participe au documentaire)

- Héloïse, collégienne, autiste asperger, en classe de 3ème, (participe au documentaire)

- Sophie Cluzel, secrétaire d'Etat chargée des personnes handicapées

- Samuel Le Bihan, acteur et auteur de « Un bonheur que je ne souhaite à personne », père d'une petite fille Angia, sept ans, autiste

- Elizabeth Tchoungui, mère d'un petit garçon autiste asperger de neuf ans, Alexandre, qui publiera le 14 novembre prochain chez Flammarion « Le jour où tu es né une deuxième fois »

20 novembre 2018

Organigramme de la Ligue de Sport Adapté d'Île-de-France

logo ligue de sport adpté idf

 

 

 


Ligue de Sport Adapté d'Île-de-France

Le site officiel de la Fédération Française du Sport Adapté. Au service des personnes en situation de handicap mental ou psychique. A chacun son défi !

http://www.sportadapteiledefrance.org

 

20 novembre 2018

La Maison Ecolalies dans ses nouveaux locaux de Ris-Orangis

20 novembre 2018

Jennifer Carmichael, infirme moteur cérébrale, travaille sur de nouvelles façons d’enseigner

article publié dans 20 MINUTES

Technologie L’ingénieure pédagogique de 32 ans est spécialisée dans l’usage du numérique à visée éducative…

Thomas Weill

Publié le 15/11/18 à 18h17 — Mis à jour le 19/11/18 à 17h39

L'ingénieure pédagogique Jennifer Carmichael.

L'ingénieure pédagogique Jennifer Carmichael. — T. Weill/20 Minutes

  • Jennifer Carmichael, infirme moteur cérébrale, est ingénieure pédagogique.
  • Elle étudie l'utilisation des outils numériques dans l'éducation.
  • Selon elle, on ne devrait pas chercher une utilisation à la technologie, elle devrait répondre a un besoin.

Avec son master en sciences cognitives appliquées, elle fait partie des 24 % de personnes en situation de handicap en emploi à avoir un niveau d’étude égal ou supérieur au bac. Et elle ne souhaite pas s’arrêter là. A 32 ans, Jennifer Carmichael, infirme moteur cérébrale, est ingénieure pédagogique ; elle travaille sur de nouvelles façons d’enseigner. Son dada :  l’e-learning et la manière dont le numérique rend l’éducation plus accessible aux personnes handicapées.

Un dessin de Guillaume Perfetti, 44 ans, membre de l’Esat Image-Arts graphiques depuis 2014. Auparavant, en 2012, il a publié la BD «Alien Safari», aux éditions Defursen. Il est autiste Asperger.Un dessin de Guillaume Perfetti, 44 ans, membre de l’Esat Image-Arts graphiques depuis 2014. Auparavant, en 2012, il a publié la BD «Alien Safari», aux éditions Defursen. Il est autiste Asperger. - Guillaume Perfetti/Esat Image–Arts graphiques

Ce n’était pas forcément son idée au départ, elle qui avait envisagé une carrière en psychologie ou dans l’architecture. Pourtant, aujourd’hui, elle n’hésite pas à l’affirmer : « J’aime beaucoup l’éducation, c’est avec ça que l’on peut évoluer et faire évoluer les autres. »

« Rendre les cours plus actifs »

D’abord à un poste d’ingénieure pédagogique à l’université Paris Descartes, où elle « développait l’usage d’e-learning pour rendre les cours plus actifs », Jennifer Carmichael décide de suivre un diplôme universitaire à l’Institut national supérieur de formation et de recherche pour l’éducation des jeunes handicapés et les enseignements adaptés (INSHEA). Son but, se spécialiser dans les troubles spécifiques du langage et des apprentissages.

Elle y trouve ensuite un emploi, en tant qu’ingénieure pour l’accessibilité et l’ergonomie des outils numériques. Parmi les nombreuses fonctions qu’elle exerce, Jennifer Carmichael réalise un travail de veille sur les nouveaux outils d’enseignement, mène des « recherches sur le bon usage du numérique éducatif », et, surtout, elle « expertise des ressources numériques, comme des applications ou des logiciels, pour voir dans quelle mesure elles permettent de faciliter l’intégration des élèves à besoins éducatifs particuliers. »

Faciliter l'échange

En rédigeant des « fiches pédagogiques pour présenter ces ressources ou des comparatifs », elle s’est forgé une approche bien spécifique de l’utilisation du numérique dans l’éducation.

« Beaucoup de gens observent les technologies, et essayent d’y trouver des applications, mais ils prennent le problème à l’envers. Mon positionnement consiste à partir de l’humain, et de chercher s’il y a des technologies intéressantes pour répondre à ses besoins. » Cette approche lui permet d’adresser un des risques lié aux ressources numériques, un risque « pervers » selon elle, « celui de revenir à l’époque où les personnes handicapées étaient cachées. Le numérique est une bonne chose pour faciliter l’échange, le contact humain, pas lorsqu’il permet de l’éviter. »

Afin de pousser plus avant son travail de recherche, la jeune femme voudrait se lancer dans la recherche, notamment pour étudier les stéréotypes dont souffrent les personnes en situation de handicap. « Pour moi, la recherche, c’est réfléchir à un idéal. On essaie de mieux comprendre le monde. » Et peut-être aussi de le faire avancer.

19 novembre 2018

Avec les Ulis, les écoles incluent les élèves autistes

article publié dans 20 Minutes

ENSEMBLE Au collège Gérard-Philipe de Paris (XVIIIe arrondissement), les élèves autistes bénéficient d’une classe adaptée (Ulis) en plus des cours classiques…

Thomas Weill

Publié le 18/11/18 à 22h05 — Mis à jour le 19/11/18 à 14h48

L'unité localisée pour l'inclusion scolaire du collège Gérard-Philipe, dans le XVIIIe arrondissement de Paris.

L'unité localisée pour l'inclusion scolaire du collège Gérard-Philipe, dans le XVIIIe arrondissement de Paris. — T. Weill/20 Minutes

  • Une unité localisée pour l’inclusion scolaire (Ulis) accueille les élèves autistes au sein d’un collège ou d’un lycée.
  • Les enfants sont aidés par des accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH).
  • Ils suivent en même temps des cours classiques, avec les autres élèves.

Cinq adultes pour neuf enfants. Une unité localisée pour l’inclusion scolaire (Ulis) ne fonctionne jamais totalement comme une classe conventionnelle. Pour la cinquième année, Cécilia Bournas est coordinatrice de celle du collège Gérard-Philipe, dans le XVIIIe arrondissement de Paris. Au quotidien, elle s’occupe d’élèves atteints de troubles envahissants du développement (TED), c’est-à-dire d’autisme. Son combat, c’est l’inclusion.

L'unité localisée pour l'inclusion scolaire du collège Gérard-Philipe, dans le XVIIIe arrondissement de Paris.
L'unité localisée pour l'inclusion scolaire du collège Gérard-Philipe, dans le XVIIIe arrondissement de Paris. - T.Weill/20 Minutes

« L’Ulis est un espace de travail. Le matin, on arrive et on se met en route. Les élèves travaillent 20 ou 25 minutes, avec un timer. » Les neuf enfants auraient des difficultés à se concentrer plus longtemps. Ils ont besoin d’un suivi personnalisé, et des accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH) sont présents à la fois pour assister Cécilia Bournas et s’occuper des adolescents.

Ne pas forcer les choses

Si les élèves ont l’âge d’être au collège, certains ont un niveau scolaire insuffisant pour suivre les cours classiques. Barry, par exemple, préfère travailler dans un box à l’écart avec un casque antibruit sur les oreilles, et n’est pas toujours à l’aise en géométrie. Mais il parvient à suivre un nombre impressionnant de cours en dehors de l’Ulis. Car il s’agit bien là de l’objectif, l’inclusion. « Je les évalue en début d’année », afin de savoir si un élève de l’Ulis pourra suivre un cours conventionnel, précise Cécilia Bournas.

L'unité localisée pour l'inclusion scolaire du collège Gérard-Philipe, dans le XVIIIe arrondissement de Paris.
L'unité localisée pour l'inclusion scolaire du collège Gérard-Philipe, dans le XVIIIe arrondissement de Paris. - T.Weill/20 Minutes

« On ne met pas la barre trop haut, mais, pour certains, c’est intéressant d’être dans un groupe classe, même s’ils n’arrivent pas à acquérir toutes les compétences ajoute la coordinatrice. Ils apprennent aussi la posture de l’élève. » Pour Barry, en 6e, le volet social semble bien développé. « J’ai beaucoup de copains, j’en ai un milliard ! Ils m’aident un peu et, après, c’est moi qui fais. » En plus des classes d’histoire – géographie, le jeune garçon suit des cours de sciences et d’anglais hors de l’Ulis.

L'unité localisée pour l'inclusion scolaire du collège Gérard-Philipe, dans le XVIIIe arrondissement de Paris.
L'unité localisée pour l'inclusion scolaire du collège Gérard-Philipe, dans le XVIIIe arrondissement de Paris. - T. Weill/20 Minutes

La récréation, pas si reposante

« Je fais un cours classique et je vais leur expliquer un peu plus quand il y a besoin, en français plutôt, explique Youssouf Chanfi, le professeur d’anglais de Barry et d’un autre élève de l’Ulis. En classe, je les sollicite beaucoup pour de la répétition. C’est quelque chose qu’ils savent très bien faire. » Parfois mieux que d’autres. « Les enfants sont bienveillants avec eux, ils les laissent tranquilles. » Il faut dire qu’en début d’année, Cécilia Bournas « passe dans toutes les classes de sixième pour leur faire voir des vidéos sur l’autisme et répondre aux questions des élèves ».

L'unité localisée pour l'inclusion scolaire du collège Gérard-Philipe, dans le XVIIIe arrondissement de Paris.
L'unité localisée pour l'inclusion scolaire du collège Gérard-Philipe, dans le XVIIIe arrondissement de Paris. - T. Weill/20 Minutes

Heureusement, car se mêler aux autres peut « représenter beaucoup de fatigue d’un point de vue social », souligne Cécilia Bournas. C’est pourquoi, après la vingtaine de minutes de cours, les enfants de l’Ulis disposent d’un temps libre pour faire ce qu’ils veulent : instruments de musique, tablettes avec jeux pédagogiques, ordinateurs, ils ont le choix. C’est ça leur vraie récréation, et la clé d’une bonne inclusion.

Retrouvez lundi 19 novembre le supplément emploi et handicap 2018 de 20 Minutes, en version papier sur les lieux de distribution habituels et en version numérique sur ce site.

19 novembre 2018

AESH : Comment réduire une profession en devenir à de l’esclavage moderne ?

logo club de mediapartarticle publié dans Médiapart

18 nov. 2018

Par Blog : Le blog de Hélène Elouard

AESH (Accompagnant.es d’Élèves en Situation de Handicap) Notre mission d'accompagnant·es risque de se réduire à une mission d'exécutant·es où nous n'aurons d'autre choix que de de faire des tâches toujours plus nombreuses sans pouvoir favoriser l'apprentissage et donc l'inclusion des élèves en situation de handicap.

 

Depuis la loi d’Inclusion de 2005, des dispositifs faits de bric et de broc se sont installés autour des élèves en situation de handicap avec l’idée « lumineuse » de leur octroyer un personnel pour les aider dans cette inclusion.

Appelé.es AVS au départ (Auxiliaires de Vie Scolaires), le nom se transforme en 2016 en AESH (Accompagnant.es d’Elèves en Situation de Handicap) … C’est-à-dire que nous sommes passé.es du « statut » d’auxiliaire de l’enseignant·e à l’accompagnant·e de l’élève. En clair, nous ne sommes plus là pour seconder les enseignant.es mais pour favoriser l’inclusion et donc l’apprentissage et l’autonomie de l’élève. Les AESH peuvent se réjouir. Ouf ! Une reconnaissance de nos compétences se met en place… Nous prenons du galon. On nous accorde un petit pouvoir qui est pourtant la simple résultante de notre travail, de nos compétences et de nos responsabilités. Pouvoir qui n’est aucunement suivi ni par le salaire ni par la place dans l’établissement ni par l’information qui devrait nous être due.

Mais plein·es d’espoir et d’illusions, nous voilà lancé·es dans notre combat : le statut, la reconnaissance des AESH, le salaire, les formations, etc. Malgré le mauvais traitement que certain·es subissent de la part de leurs collègues enseignant·es ou du personnel administratif, malgré la demande non légale de nous donner toujours plus de tâches qui n’ont rien à voir avec nos missions, nous espérons une amélioration, un hidalgo… On se persuade qu’une brèche est ouverte, que nous allons enfin être un personnel à part entière de l’Éducation Nationale…

C’était compter sans Jean-Michel Blanquer, notre cher Ministre de l’Education Nationale et ses idées de génie. D’abord multiplier les mutualisations à toutes les AESH. C’est-à-dire qu’un·e AESH, au lieu de s’occuper d’un·e élève, voire deux, se voit attribuer un nombre incalculable d’élèves. Un·e élève, un·e AESH ? Certes, mais on omet de mentionner que l’AESH peut s’occuper de plusieurs élèves à la fois donc devenir inefficace… Comment courir de partout dans le secondaire avec des emplois du temps qui se chevauchent, pour s’occuper de tout.es ses élèves ? Dans le primaire, Comment dire à un·e élève avec un handicap lourd, qui a besoin de son AESH constamment, qu’on doit le laisser seul·e par moments parce qu’on en a quatre autres qui attendent ? Sans compter les affectations dans plusieurs établissements en même temps…

Deuxième idée magnifique : le périscolaire ou comment exploiter officiellement les AESH… C’est-à-dire accompagner l’élève hors du temps scolaire, dans toutes ses activités : cantine, loisirs, trajets….

Accompagner, c’est permettre à l’autre de trouver ses propres réponses, c’est l’emmener vers l’autonomie. C’est cela, le projet d’inclusion. C’est la mission de base : conduire l’élève vers l’autonomie dans son apprentissage, en milieu scolaire, bien sûr…

Pour cela, un·e AESH auprès d’un·e élève…        

Le contrat est difficile car nous représentons la contrainte, le renvoi de l’élève à ses difficultés. Nous rappelons constamment à l’élève qu’il·elle doit travailler, faire des efforts. Mais nous sommes aussi les personnes qui encourageons…

Aider, c’est donner les solutions à quelqu’un·e sans être sûr qu’elles sont adaptées.

Ce n’est pas notre travail. Nous ne sommes pas là pour donner les réponses, nous ne sommes pas là pour faire "à la place" de l’élève. Notre mission est pédagogique. Elle nous incite à utiliser ou créer des outils, à réfléchir, à nous positionner, à adapter le cours de l’enseignant·e, à échanger avec l’équipe pédagogique. Nous supprimer cela, c’est nous réduire à un rôle de béquille, d’ordinateur à pattes.

Nous proposer le périscolaire, c’est nous propulser, en plus de l’irrespect et de la non considération de nos revendications, vers une place d’aidant·e :  nous n’aurons pas le temps de réfléchir, d’échanger, de préparer, tout simplement de faire correctement notre travail d’accompagnement.

Avec le mot « accompagnant·e », une promesse de pouvoir a été faite d’où en résulte une promesse de reconnaissance de nos compétences et de notre profession ainsi qu’une attribution d’une latitude quant à nos champs d’action. Car qui dit pouvoir dit autonomie… Pour les AESH aussi....

Pour les élèves, une promesse que leur autonomie, au sein de l’apprentissage, était essentielle, qu’ils/elles étaient capables d’aller vers cette autonomie.

Que l’accompagnant·e prendrait sa place auprès de l’élève ainsi qu’au sein de la classe, de l’établissement, de l’institution.

Aujourd’hui, ce que M. Blanquer nous propose, et, à ce que j’en crois, risque de nous imposer, c’est de nous retirer tout pouvoir, toute attribution de compétences, toute maîtrise de notre mission et de ce fait, retirer toute chance d’autonomie à l’élève.

Nous deviendrons des aidants·es perpétuellement à côté de l’élève qui redeviendra, en dehors du temps scolaire, l’enfant. Où sera notre sérieux si nous devons multiplier les tâches sans vraiment nous y retrouver, sans avoir le temps de préparer des outils ?

Nous avons réclamé une professionnalisation de notre mission, une reconnaissance de notre travail et de nos compétences. Et nous récoltons une déprofessionnalisation qui discrédite toute notre mission.

L’inclusion ne va pas être d’accompagner un·e élève en situation de handicap vers l’autonomie par l’apprentissage. Non, l’inclusion va être de permettre à l’élève, à l’enfant de pouvoir être partout, à toute activité, toute sortie mais sans progresser, sans apprendre.

Ce que veut faire M. Blanquer, c’est faire croire qu’il favorise l’inclusion de ces élèves/enfants, qu’il leur permet de goûter à tout mais sans leur permettre de progresser. M. Blanquer verrouille l’apprentissage, il renie tout notion pédagogique et entraine ces élèves vers une dépendance perpétuelle.

Pour nous, AESH, M. Blanquer nous ôte tout pouvoir, toute maîtrise de notre mission, tout en nous octroyant toujours plus de responsabilités, de tâches. Il sabre les prémisses d’une profession qui se devait d’être enrichissante, exaltante, pour réduire un personnel à des tâches d’exécutant.es. Plus de missions formatrices, juste des missions d’outil. Nous devenons des nounous, sans aucune initiative, réduisant l’élève à un nourrisson, incapable d’apprendre puisque nous n’aurons plus le temps de l’emmener vers une progression.

Dans un contexte où les femmes se battent pour l’égalité, M. Blanquer réduit les AESH, hommes ou femmes, aux simples rôles de nourricières, incapables d’agir, de créer, de penser. Il nous offre une belle lecture de la société : il y a celles et ceux qui peuvent prendre des initiatives, et puis il y a les outils, fantômes d’eux·elles-mêmes, réduit.es à une forme d’asservissement institutionnalisé.

L’avenir  que M. le Ministre de l’Education Nationale dessine pour ces élèves et pour nous, AESH, est un avenir où tout forme de pensée est réduite à néant : sans apprentissage, sans autonomie, l’être est soumis·e, condamné·e à errer dans les limbes, à n’être qu’un mouton en état de servitude. Il nous ôte notre capacité de réflexion comme il l’ôte aux élèves en situation de handicap. Il ouvre l’avenir à une forme d’anéantissement de l’humain : l’esclavage légalisé.

 Est-ce vraiment cela la mission de l’Éducation Nationale ?

16 novembre 2018

Une école de Dieppe expérimente la scolarisation d’enfants autistes

article publié sur France 3

Melvynn va être suivi dans cette classe, pour rejoindre au fur et à mesure une classe "ordinaire" de CE2. / © France 3 NormandieMelvynn va être suivi dans cette classe, pour rejoindre au fur et à mesure une classe "ordinaire" de CE2. / © France 3 Normandie

Par Véronique ArnouldPublié le 09/11/2018 à 17:54

Le nom technique de cette nouveauté : une Unité d'Enseignement en Elémentaire Autisme (UEEA). Il s'agit d'intégrer des enfants autistes au sein d'une école mais dans une classe dédiée, avant de pouvoir intégrer au fur et à mesure une classe ordinaire.

5 villes en France vont expérimenter ces Unités : Toulouse, Versailles, Vaux-en-Velin, Amiens et Dieppe. Testées pendant 3 ans, ces unités pourraient ensuite être développés, il y aurait à terme 45 unités en France

L'UEEA : Mode d' emploi

A Dieppe, les vacances de la Toussaint ont permis de préparer deux classes pour accueillir une dizaine enfants autistes. Ils sont encadrés depuis le 5 novembre par 4 adultes. Melvynn, par exemple, a 8 ans, il est inscrit en classe de CE2. Pour l'instant, il est dans cette classe avant de pouvoir ensuite rejoindre d'autres élèves dans une classe dite "ordinaire".

Cette unité normande est financée par l'ARS ( à hauteur de 100 000 euros), la Ville, l'Education Nationale et l'association Apajh.

Avec les interviews de
Emilie Fournier - Enseignante spécialisée
Rebecca Lietard - Mère de Melvynn
rachel Mangeot : Directrice des établissements 76, fédération APAJH 76

40% des enfants autistes scolarisés


Selon le ministère de l'éducation nationale et de la jeunesse, seulement 30 % des enfants autistes sont scolarisés en maternelle et 40 % en élémentaire. Cette scolarisation partielle pénalise les parents, "les empêchant de travailler et de mener une vie comme tout le monde."

Ces UEEA vont contribuer à une scolarisation plus pérenne des enfants. Cette expérience vient compléter d'autres axes forts développés jusqu'en 2022. Il s'agit par exemple d'accélérer le plan de conversion des AVS, augmenter le nombre d'enfants atteints du trouble du spectre de l'autisme scolarisés dans les classes ULIS, renforcer la formation des enseignants et faciliter l'accès à l'enseignement supérieur.

16 novembre 2018

Mathieu, Autiste Asperger, prépare un doctorat sur la représentation sociale de l'autisme en France

En France, 650 000 personnes sont atteintes d'autisme, un trouble du neurodéveloppement. Parce qu'il affecte en particulier les relations interpersonnelles, les personnes autistes sont souvent incomprises. Afin de sensibiliser aux caractéristiques des troubles du spectre autistique, Mathieu Lancelot, 28 ans, lui même autiste Asperger, prépare un doctorat sur la représentation sociale de l'autisme en France. 

L'autisme, plus communément appelé troubles du spectre autistique (TSA), résulte d'anomalies du neurodéveloppement. Les troubles du spectre autistique apparaissent dans la petite enfance et représentent une naissance sur 100. En France, 650 000 personnes sont concernées. Pour eux, la maladie affecte tout particulièrement les relations interpersonnelles.

 

Mathieu Lancelot, 28 ans, est un gestionnaire polyvalent chargé de publicité et de veille concurrentielle. Depuis un an, en parallèle de sa vie professionnelle, il prépare un doctorat en sociolinguistique sur la représentation sociale de l'autisme en France dans le but d'éclairer et de sensibiliser le plus grand nombre à l'autisme, dont il est lui-même atteint. 

Les troubles du spectre autistique se traduisent sous plusieurs formes. Diagnostiqué autiste Asperger à l'âge de 6 ans, Mathieu Lancelot tient à souligner que les personnes atteintes d'autisme souffrent particulièrement du fait d'être mal compris. "Les personnes qui ont le syndrome d'Asperger, c'est une forme d'autisme parmi d'autres, sont considérées comme brillantes et isolées socialement mais souvent les gens ne retiennent que ça. On a aussi notre sensibilité, on a aussi nos problèmes dans la vie sentimentale. On a du mal a comprendre l'implicite dans les relations amoureuses, dans les discutions autour de la machine à café en entreprise."

A travers sa thèse intitulée  "Autisme et neurodiversité : du texte institutionnel à la médiation linguistique" , Mathieu Lancelot a l'ambition de mieux faire comprendre le sujet complexe qu'est l'autisme.

 

"Les solutions,par exemple, c'est surtout de sensibiliser leur entourage, que ça soit les familles mais aussi les associations pour l'autisme qui s'investissent pour l'insertion sociale et professionnelle. pour que les entreprises réussissent à embaucher, pour que les écoles puissent intégrer des enfants autistes dans les classes, pour que les universités puissent être sensibilisées."

16 novembre 2018

Christine MEIGNIEN -> Autisme : Des troubles très différents d’une personne à l’autre

Christine Meignien, présidente de la fédération française Sésame Autisme

En photo : Christine Meignien, présidente de la Fédération Française Sésame Autisme.

Autisme : Des troubles complexes et très différents d’une personne à l’autre

Petite parenthèse dans ce dossier, puisque l’autisme n’est considéré ni comme un handicap intellectuel, ni comme un handicap psychique – des troubles qui peuvent s’ajouter à l’autisme sans pour autant lui être inerrants. Toutefois il nous a semblé utile de faire la lumière sur ce handicap encore méconnu et victime de nombreux préjugés. Rencontre avec Christine Meignien, présidente de la Fédération Française Sésame Autisme et maman d’une jeune femme autiste de 32 ans.

Pouvez-vous nous présenter Sésame autisme ?
La Fédération Française Sésame Autisme est un mouvement de parents qui existe depuis 1963. C’est la première association de familles qui se sont regroupées pour faire reconnaître la particularité de leur enfant, et en même temps construire des solutions pour toutes les personnes touchées par l’autisme. C’est pour cela qu’en se créant en 1963, nous avons également créé notre premier établissement. Aujourd’hui nous avons sur l’ensemble de la France une centaine d’établissements et services qui couvrent la prise en charge dès 18 mois jusqu’à l’avancée en âge, le but étant de couvrir tous les âges de la vie en apportant des solutions adaptées.

Quelles sont les différentes actions de Sésame autisme ?
Nous avons ouvert l’un des premiers établissements de services d’intervention précoce dès 18 mois à Montpellier, accolé au service du CHU du Dr. Baghdadli. Un projet très important pour la prise en compte des tout petits.
Nous avons des classes d’unité d’enseignement maternel qui permettent à des enfants, dès l’âge de trois ans, d’intégrer la maternelle même s’ils n’étaient pas « scolarisables » y compris avec une AVS ; et ce avec un objectif de scolarisation. C’est parfois compliqué mais on voit qu’à la fois l’équipe pluridisciplinaire et médico-sociale, avec l’enseignant, parviennent à faire évoluer ces jeunes vers une possible scolarisation, notamment par le biais d’autres structures intermédiaires.
Nous avons des classes d’ULIS (Unités localisées pour l’inclusion scolaire), des IME (instituts médico-éducatifs), beaucoup d’établissement qui concernent l’âge adulte (foyers d’accueil médicalisés, hébergements spécialisés…).
Au fil des années, nous avons constaté qu’il était important de prendre en compte l’avancée en âge, qui peut être très précoce chez ces personnes-là. Parce qu’elles ont parfois suivi des traitements lourds avec des conséquences physiques importantes qui n’ont pas forcément été prises en compte… ce qui fait que dès l’âge de 45-50 ans, on voit des personnes qui perdent de l’autonomie et des capacités physiques. C’est en réponse à cela que nous avons créé des établissements pilotes – des responsables d’établissements d’autres pays viennent les visiter au Village Sésame, à côté de Lyon. Cette prise en compte de l’avancée en âge permet déjà d’améliorer le quotidien de certaines personnes, avec une approche simple : repartir de la personne et de ses besoins physiques, refaire son bilan de santé, y compris les problèmes dentaires, les problèmes de digestion, et apporter un suivi s’il n’a pas été mis en place auparavant. Et on se rend compte qu’en réglant certains problèmes qui étaient devenus chroniques car non pris en compte, ces personnes retrouvent de l’autonomie et de l’énergie pour reprendre des activités. C’est aussi un signe qu’il faut prendre en compte chaque personne dans son aspect physique en complément de la prise en compte de ses troubles liés à l’autisme.

Et sur le plan de l’insertion professionnelle ?
Nous avons également plusieurs ESAT spécifiques qui permettent à des personnes autistes de travailler, dont un ESAT hors-les-mur au sein même de l’usine de Chicorée Leroux où nos travailleurs côtoient les employés du milieu ordinaire.

De prime abord, nous avons des personnes qu’on n’imaginerait pas forcément aller vers le travail. Pour autant, on travaille beaucoup auprès d’elles pour une participation sociale, à divers degrés, mais même pour des adolescents, car cela leur permet aussi d’avoir un minimum de cv lorsqu’ils ont participé à une activité associative, à des actions collectives auprès des communes… cela peut aussi modifier la perception des recruteurs qui pensent qu’une personne venant d’un établissement ne pourra que rester en établissement. Ces expériences peuvent donc aider à créer un micro-cv et ouvrir l’accès à une formation, un stage ou un travail par la suite.

L’ autisme, qu’est-ce que c’est ? Comment ça peut se traduire ?
L’autisme est un trouble qui apparaît avant l’âge de trois ans et qui dure toute la vie. Ce trouble est perçu principalement comme un problème de communication, car ces personnes qu’elles soient verbales ou non, vont avoir des difficultés d’interactions sociales. Toutes les personnes autistes n’ont pas les mêmes comportements, beaucoup vont avoir des gestes répétitifs et des rituels assez symptomatiques, mais ce n’est pas cela qui va marquer le plus l’autisme. Lors d’une intervention en collège, une jeune fille m’a demandé si le fait d’avoir un toc ou des gestes répétitifs signifiait que l’on était autiste : non, cela ne veut pas dire qu’on est autiste. C’est principalement la communication et les interactions sociales qui vont être très détériorées dans la prise ne compte de l’autisme.
Après, il y a beaucoup de formes d’autisme, avec des expressions très différentes. Chez certains, les troubles vont être très envahissants, et vont les empêcher de gérer leur vie au quotidien, par exemple de s’habiller seuls, de se faire à manger seuls… sans pour autant qu’il y ait de déficience intellectuelle ou physique.
Les personnes ayant un syndrome d’Asperger vont être perçues comme des petits génies, du fait qu’ils ont de grandes capacités, généralement une bonne expression verbale… donc elles vont être assez troublantes à ce niveau-là. C’est le cas notamment de Josef Schovanec qui fait des chroniques radios et donne des conférences. Toutefois les difficultés d’interactions sociales se retrouvent dans tous les cas et peuvent réduire les actions ou l’autonomie. Je connais une personne autiste Asperger de très haut niveau qui ne peut pas téléphoner, ni aller faire ses courses à cause du monde, ou parce que c’est compliqué de prendre les transports.
Il faut également savoir que les personnes autistes ont des problèmes sensoriels très importants, que ce soit en hyper ou en hypo (trop ou pas assez), et qui touchent tous les sens : la vue, l’ouïe, le goût et le toucher. Prendre un objet ou retirer un vêtement peut être très complexe. Les bruits ou les lumières peuvent être envahissants et les mettre dans des situations très perturbantes.
Il y a aussi d’autres troubles qui ne sont pas systématiques : alimentation, sommeil, et parfois d’autres pathologies qui peuvent s’ajouter comme l’hyperactivité, la déficience intellectuelle, la trisomie… ce qui rend l’autisme encore plus complexe.

On entend souvent dire que l’ autisme ne peut pas être considéré comme une déficience intellectuelle, ni comme un trouble psychique… Est-ce que vous le confirmez ?
Oui. Il y a souvent des mélanges qui sont faits, notamment au niveau politique, par exemple la dernière présentation de politique pour l’autisme s’appelle : « Stratégie pour l’autisme au sein des troubles du neurodéveloppement ». Mais dans les troubles du neurodéveloppement, on retrouve la trisomie 21, la déficience intellectuelle, les troubles dys, les troubles psychiques, et même des troubles moteurs. Certaines personnes autistes ont ces troubles-là, mais ce n’est pas une généralité, et elles ont rarement tous ces troubles en même temps.
Et il est important d’expliquer qu’une personne autiste n’est pas, de fait, déficiente intellectuelle. Par contre, lorsque l’on voit une personne qui est déficiente intellectuelle et autiste, il est essentiel de prendre en compte son autisme avant tout, car on va adapter les méthodes d’apprentissage par rapport à l’autisme et pas seulement par rapport à sa déficience intellectuelle. Depuis ces dernières années on connaît mieux le fonctionnement d’une personne autiste, et cela nous permet de développer des méthodes et de créer de bons outils, tout en évaluant régulièrement leur bénéfice réel sur le gain en autonomie, l’apprentissage et la capacité à communiquer.
L’autisme n’est pas non plus un trouble psychique, bien qu’une pathologie de ce type puisse parfois se sur-ajouter, notamment chez certaines personnes autistes Asperger.

– Pouvez-vous nous faire un état des lieux pour chacune des problématiques suivantes par rapport à l’autisme :

* Le diagnostic de l’ autisme
Le diagnostic va forcément se faire auprès d’une équipe pluridisciplinaire qui va essayer dans le même temps d’évaluer les aspects cliniques et un certain nombre d’autres choses : les éventuels besoins d’orthophonie, de psychomotriciens… et voir s’il n’y a pas d’autres pathologies associées. Il s’agit donc à la fois de repérer l’autisme et de repérer les aspects fonctionnels de la personne pour pouvoir apporter la bonne prise en charge.
Aujourd’hui le diagnostic est encore difficile à faire car il y a encore trop peu d’équipes formées à faire ces diagnostics. Dans le Plan Autisme 3, nous avions espéré développer auprès des CAMS (centres de ressources autisme) et des intervenants de première ligne des centres de diagnostic de proximité. Mais c’est encore très peu organisé car cela demande de la formation et de l’engagement auprès des équipes. Il y a encore trop peu de centres qui peuvent donner aujourd’hui des diagnostics corrects. Lors de nos dernières évaluations, on notait encore des attentes de 6 mois, voire un an, avant de pouvoir accéder à un centre de diagnostic. Cela peut même aller jusqu’à deux ans pour les adultes car c’est encore moins développé que pour les enfants, il y a peut-être 3 ou 4 centres compétents en France. Pourtant on peut passer son enfance et une partie de l’âge adulte en se disant être un peu particulier, et se demander plus tard si certaines difficultés ne sont pas liées à un trouble autistique.
En règle générale, à part pour les personnes Asperger, l’autisme se voit dès l’enfance, même parfois avant l’âge de 6 mois. Les parents voient que leur enfant a des comportements particuliers, ne sourit pas quand on lui fait des mimiques, a l’air de rester dans son coin ou de ne pas entendre… Après, chaque enfant est différent et se développe à son rythme, c’est pourquoi on préfère attendre environ 18 mois pour voir si les signes persistent et s’il faut s’en inquiéter. Une fois que le diagnostic a été posé, c’est à vie, il est donc important de ne pas le poser trop vite non plus. D’ailleurs, pendant longtemps, les médecins avaient peur d’annoncer un tel diagnostic aux familles, pensant que cela allait enfermer l’enfant dans une stigmatisation. Maintenant c’est différent car on sait que certaines prises en charge vont être plus bénéfiques pour ces personnes et que le diagnostic permet de mettre en place les choses utiles le plus rapidement possible. L’enfant a une capacité à rééduquer son cerveau, à faire des connexions là où il n’y en avait pas, à renforcer des aspects… et plus il le fait tôt, plus il aura rapidement accès à l’apprentissage, et pourra rattraper son retard, notamment grâce à l’acquisition du langage qui permet d’avoir plus facilement des rapports sociaux normaux. C’est en cela que le diagnostic est particulièrement important.
* Les causes
Tout est possible. En dehors des problèmes liés à l’environnement, la pollution, les circonstances de l’accouchement… et toutes les hypothèses soulevées, il y a toutefois des choses sur lesquelles on peut s’appuyer. On peut imaginer qu’il y a une part de génétique, car il y a quatre fois plus de garçons que de filles qui sont touchés par l’autisme, et ce de façon constante. Même si on s’aperçoit que le diagnostic des filles n’est pas suffisamment développé, on retrouve ce constat partout dans le monde. De même, on sait que s’il y a des jumeaux monozygotes, lorsque l’un des deux est touché l’autre l’est aussi.
Mais les généticiens trouvent la question complexe car ils identifient des gènes « candidats à l’autisme » mais ils n’arrivent pas à trouver des gènes qui soient récurrents chez tous les autistes. Ils pensent donc que c’est un phénomène qui met en cause beaucoup de gènes, de multiples façons, et des gènes que l’on peut aussi retrouver dans d’autres déficiences.
Après, sur l’hypothèse que d’autres causes environnementales puissent s’ajouter, c’est fort probable car on a l’impression que l’autisme est exponentiel : avant on disait qu’il concernait 1 personne sur 10 000 et aujourd’hui on dit qu’il concerne 1 personne sur 100… Alors, c’est vrai dans les chiffres, mais il y a aussi un facteur à prendre en compte : la définition de ce que l’on appelle « troubles du spectre de l’autisme » est beaucoup plus large qu’auparavant. On englobe des personnes qui ont des troubles plus légers tout en étant apparentés aux troubles du spectre de l’autisme. Alors qu’avant, la description de l’autisme et des troubles envahissants du développement regroupait uniquement des personnes qui avaient des troubles très forts et très handicapants dans la vie.

* Chiffres
En France, nous sommes à 1% de la population touchée par l’autisme à divers degrés. Il y a eu récemment une expérience dans un centre de diagnostic à Limoges, pour essayer de diagnostiquer de façon exhaustive tous les enfants, et les résultats ont également montré une estimation proche de 1% de la population. Cela signifie que l’autisme touche environ 650 000 à 700 000 personnes en France. On sait également que, pour l’instant, seulement 10% de ces personnes touchées par l’autisme ont été repérées officiellement via un diagnostic. Il y a une bonne évolution du diagnostic chez l’enfant, on voit que les chiffres des enfants repérés vont être de plus en plus forts, cela reste complexe pour les adultes – on leur a parfois diagnostiqué des troubles psychiques, certains sont dans des établissements généralistes car pas repérés comme autistes, d’autres dans des hôpitaux psychiatriques… on pense donc que beaucoup d’entre eux sont encore à diagnostiquer.
Pour le moment, l’OMS estime que cette proportion de personnes touchées par l’autisme en France (1%) est la même que dans le reste du monde, en tout cas elle ne note pas de différences notables selon les pays.

* La prise en charge des patients autistes
C’est très compliqué, et encore plus pour les personnes qui ne sont pas forcément diagnostiquées ou repérées. La France est très en retard sur ce terrain. Au niveau de l’école, les choses avancent et on observe une volonté de la rendre plus inclusive. Pour autant on sait que ça reste compliqué pour certains enfants. Quand des enfants ont fait l’expérience de l’école et ont été jetés, et qu’ils recherchent un établissement c’est difficile car il n’y a pas suffisamment de places autres dans les dispositifs existants pour les enfants. Par exemple, j’ai appris dernièrement qu’il y a dans les Pays de Loire une liste d’attente pour les IME de 342 enfants… pour 15 places en voie d’être créées. Il y a donc beaucoup de familles qui n’ont pas de solution d’accompagnement. Il ne s’agit pas de dire que l’IME est la seule solution ou la solution idéale mais c’est l’une des seules qui existent.
Nous attendons de voir comment va se passer la rentrée. Je sais que des choses sont en préparation au niveau de l’Éducation nationale mais les associations n’ont pas encore été informées. Nous souhaiterions qu’il y ait plus de réponses pour les enfants qui souhaitent entrer à l’école, qu’il y ait plus d’AVS, plus de dispositifs d’intégration…
Concernant les adultes, le manque de solutions est abyssal. Nous alertons depuis des mois et des années sur cette situation catastrophique, on continue à le faire… Les politiques annoncées par les pouvoirs publics n’annoncent pas d’amélioration pour les adultes ni de nouvelles places créées pour eux. Sachant que les difficultés se cumulent. Il y a des personnes qui sont maintenues en établissements pour enfants à l’âge adulte, au titre de l’amendement Creton, jusqu’à 25 ans en attendant de trouver une autre place. Aujourd’hui une grande partie de nos établissements pour enfants comptent autant d’adultes que d’enfants dans leurs effectifs, puisqu’il n’y a plus de réponses pour eux après. On ne peut presque plus parler d’établissements pour enfants quand la moitié des résidents sont des adultes de plus de 20 ans. Le problème de l’exil en Belgique persiste et signe avec aucune volonté de retour en arrière du gouvernement tant que de nouvelles places ne seront pas créées. Des personnes de Besançon m’ont indiqué avoir reçu une orientation en Belgique pour leur fils de 16 ans ! Ce qui implique éloignement et séparation avec la famille. En Belgique, il y a juste une obligation de conformité architecturale, n’importe quelle structure, notamment privée, peut se déclarer prêt à accueillir des personnes en situation de handicap. Il y a donc des accueils de qualité variables et c’est une vraie manne financière. La sécurité sociale française verse 460 millions par an à la Belgique pour l’accueil des patients français, sachant que les départements donnent à peu près le double. On imagine qu’en tout cela fait près d’un milliard d’euros donnés par la France pour l’accueil de ses ressortissants en Belgique. Car quand une personne va en Belgique, c’est la France qui lui donne cette orientation et la finance. Avec cet argent on pourrait peut-être créer de l’emploi en France, en dehors de trouver une solution de proximité à ces personnes qui ont besoin d’un établissement…

Mais alors pourquoi l’État n’agit pas ?
Ce qui complique les choses c’est que l’État n’a pas la compétence unique pour créer ces places, puisque c’est le département qui est le principal financeur des foyers pour personnes handicapées – mais les départements n’ont pas forcément le budget pour investir davantage sur cet aspect. On assite même à des baisses de budget pour les établissements existants. Donc tant que l’État ne négocie pas avec les départements pour récupérer cette compétence ou ne les soutient pas dans le sens des accompagnements pour personnes adultes, la porte reste fermée. En attendant cette problématique relève de la solidarité nationale et ces personnes n’ont pas demandé à être dans cet état-là et avoir besoin d’un accompagnement parfois dans tous les gestes du quotidien. Du coup nous voyons des familles désespérées : notamment quand leur enfant devient adulte à charge, que l’un des parents ne peut plus travailler ni mener une vie sociale car personne ne peut prendre le relai ou l’aider…
L’État essaie de mettre en place « La réponse accompagnée pour tous » qui vient avec le « zéro sans solution », mais les retours que j’ai des ARS, c’est qu’il n’y a pas d’offres d’accueil. On fait donc du bricolage. On nous a annoncé que le répit allait être développé pour permettre aux familles de souffler. Sauf que le répit se fait au détriment des personnes qui ont une place en établissement, car leur lit (et la chambre où ils vivent avec toutes leurs affaires personnelles) sera géré comme un lit d’hôpital : s’ils partent en vacances dans leur famille, le lit vacant sera utilisé pour placer d’autres personnes en urgence… alors qu’elles ont souvent acheter elles-mêmes leur lit, et qu’elles utilisent leurs aides au logement et versent un loyer chaque mois pour cette chambre. On ne peut pas demander aux uns de payer pour les autres personnes qui n’ont pas de solution.

* Les préjugés concernant l’autisme
On entend souvent dire que les autistes sont tous extrêmement intelligents : en réalité cela concerne environ 5% à 10% des personnes autistes. En revanche, tous ont des capacités de mémoire très importantes, car c’est leur béquille, quelles que soient leurs difficultés. Cela leur permet de comprendre le monde en essayant de mémoriser ce qu’ils vivent. Cela peut être très impressionnant, certains apprennent des livres par cœur, sont capables de dessiner le plan d’une ville… Mais pour certaines autres personnes cela peut aussi être très gênant au quotidien et devenir très envahissant si ces personnes veulent toujours voir les mêmes choses et conserver les mêmes routines – parce que c’est plus rassurant de ne vivre que ce qu’elles connaissent.
Quand on parle d’autisme on a aussi souvent l’image de l’enfant bulle, qui reste dans son coin, qui papillonne des mains… et devient un adulte un peu renfermé. Ça existe mais cela peut être dû au fait qu’ils n’ont pas eu les bonnes interventions ou les bons outils pour leur permettre de s’exprimer. Ces cas ne sont pas non plus légion. Il y a aussi des enfants autistes qui sont un peu trop expansifs, qui sautent en l’air, poussent des cris, gigotent, sont hyperactifs… ce n’est donc pas un trait spécifique de l’autisme.
Par ailleurs on entend parfois dire que les enfants autistes sont violents, mais ce préjugé n’est pas fondé. Ils peuvent parfois être violents pour eux-mêmes s’ils sont mal dans leur peau ou s’ils ont une douleur physique qu’ils ne savent pas exprimer. À la limite ils peuvent être indifférents aux autres et ne sont pas être démonstratifs. Ce qui ne veut pas dire qu’ils n’ont pas d’émotions. Ils ont des sentiments et peuvent d’ailleurs tomber amoureux, puisqu’on me pose souvent cette question ! C’est juste qu’ils ne parviennent pas à exprimer leurs émotions.
Autre préjugé : les personnes autistes n’aiment pas qu’on les touche. Oui… mais c’est aussi le cas de beaucoup de personnes qui ne sont pas autistes, et qui n’aiment pas être touchées par les autres. Cela peut être amplifié par le fait que certaines personnes autistes ont des difficultés sensorielles au niveau du toucher. Il faut simplement respecter cet aspect.

16 novembre 2018

Colloque « Femme avant tout », Assemblée Nationale, 08 décembre 2018

article publié dans l'Express

Femmes autistes

the-autist, publié le 15/11/2018 à 11:19 , mis à jour à 12:36:39

L’Association Francophone de Femmes Autistes (AFFA), en partenariat avec le CRAIF (Centre Ressources Autisme Île de France) organise un colloque « Femme avant tout » le samedi 8 décembre 2018 de 9h à 17h.

Soutenu par Fondation des Femmes, Fondation Pierre Deniker, la CNSA et le député Adrien Taquet

Entrée libre, inscription jusqu’au 29 novembre inclus

colloque-AFFA-Femmes-Autistes-08dec18-assemblee-nationale

Cliquer sur l’image pour afficher les détails du colloque

Programme

Ouverture des portes à 8h00

9h-9h40 : mot d’ouverture et présentation de la journée par Marie-Pierre Rixain (présidente de la délégation  aux droits des femmes et à l’égalité des chances entre les hommes et les femmes), Mr Taquet (député des Hauts de Seine) et  Mr Bouquet (directeur du Centre Ressources Autisme Ile-de-France).

9h45-10h50 : le diagnostic, modérateur David Gouiron (psychiatre à Paris et ancien chef de clinique à l’hôpital Saint- Anne), avec Fabienne Cazalis (chercheuse en sciences cognitives) et Adeline Lacroix (étudiante en neurosciences et autiste Asperger).   

10h55-11h45 : la parentalité et la maternité, modératrice Frédérique Perrotte (sage femme et coordinatrice Réseau de Santé Périnatal Parisien) avec Mme Toueille (fondatrice et ancienne directrice du SAPPH) et Karen Buttin (membre de l’AFFA).

11h45-13h00 : pause repas 

13h05-15h : les violences envers les femmes, modératrice Elisabeth Moiron-Braud (secrétaire générale de la MIPROF)

  • Avant-propos par Anne-Cécile Mailfert, présidente de la Fondation des Femmes
  • Introduction aux violences subies par les femmes par Elisabeth Moiron-Braud
  • Les violences médicales avec Djéa Saravane (praticien hospitalier spécialiste de la douleur)
  • Les violences sexuelles avec Marie Rabatel (présidente de l’AFFA)
  • Notion psycho-traumatologie avec Muriel Salmona (psychiatre, psycho-traumatologue)

15h25-16h15 : l’emploi modérateur Adrien TAQUET (député des Hauts-de-Seine) 

avec Alice Afanasenko (membre de l’AFFA) et Babouillec (femme autiste).

16h15-16h55 :bilan de la journée et mot de clôture par Claire Compagnon (déléguée interministérielle à la stratégie nationale pour l’autisme au sein des troubles du neuro-développement) et Mme Cluzel (secrétarire d’Etat auprès du premier ministre, chargée des personnes handicapées).

Fermeture à 17h

Informations détaillées sur le colloque : Femme avant tout

 

+ Derniers articles publiés :

15 novembre 2018

Le film Extra-ordinaires sur France 5 le Mardi 20 novembre - 20h55 - Critique Télérama

 

On aime beaucoup

Genre : Société

Origine : français

Realisateur : Sarah Lebas, Damien Vercaemer, Damien Pasinetti

Année : 2018

Synopsis

Depuis 2005, la loi donne les mêmes droits aux personnes handicapés qu'aux valides. Pourtant, leur quotidien demeure difficile. Plusieurs jeunes autistes ou trisomiques prennent la parole pour évoquer leurs difficultés, leur parcours, mais aussi leurs joies et leurs espoirs. Laura vient de fêter ses 23 ans. Elle est hôtesse d'accueil. Parce qu'elle est trisomique, elle a mis cinq ans à décrocher ce poste, luttant sans cesse contre les préjugés. Eloise a 13 ans. Autiste asperger, elle impose sa différence avec humour. Aymeric, 17 ans, a été diagnostiqué autiste sévère à l'âge de 3 ans, mais il est aujourd'hui apprenti paysagiste. Magalie découvre à 38 ans qu'elle est autiste asperger, peu de temps après le moment où son fils Julien est diagnostiqué autiste sévère. Aujourd'hui elle se bat pour deux.

Télérama

La critique par Yohav Oremiatzki

Le monde en face donne cette semaine (1) la parole à des handicapés mentaux qui ne veulent plus laisser les autres parler à leur place. « J’ai réalisé à 19 ans que j’étais trisomique, ça m’a fait très peur », confie Laura, 23 ans. En racontant les échecs et les succès de cette jeune femme, qui a décroché un CDD d’hôtesse d’accueil après cinq ans de galère, les documentaristes évitent l’écueil du film compassionnel. L’image de soi, la violence verbale subie, le désir d’indépendance : ils n’esquivent aucun sujet.

Comme Laura, les autres personnes figurant dans ce film authentique et poignant défient tous les pronostics : Aymerick, 17 ans, autiste, a obtenu un CAP de jardinier paysagiste ; Eloïse, 13 ans, atteinte du syndrome d’Asperger, est une collégienne éblouissante de vivacité et de spontanéité.

Quant à Magalie, qui souffre du même handicap, elle travaille pour le Centre national d’enseignement à distance. Elle-même mère d’un autiste, elle craint pour l’avenir de cet enfant dont la société « n’a pas voulu » : « Sera-t-il dans une institution quand je n’aurai plus de forces ? » s’interroge-t-elle.

Une question frontale qui rappelle que les parents sont souvent « les seuls garants contre l’exclusion » pour ces enfants presque comme les autres. Ne méritent-ils pas, eux aussi, le qualificatif d’« extra-ordinaires » ?

 

(1) A l’occasion de la Semaine européenne pour l’emploi des personnes handicapées (du 19 au 25 novembre).

 

Suivi d’un débat animé par Marina Carrère d’Encausse, avec Laura, atteinte de trisomie ; Eloïse, collégienne, autiste Asperger ; Sophie Cluzel, secrétaire d’Etat chargée des personnes handicapées ; Samuel Le Bihan, acteur, auteur d’Un bonheur que je ne souhaite à personne, père d’une petite fille autiste, et Elizabeth Tchoungui, auteure du Jour où tu es né une deuxième fois, mère d’un petit garçon autiste Asperger.

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Mardi 20 novembre - 20h55

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En Haute-Garonne, plus de 1.000 élèves handicapés étaient sans auxiliaire à la rentrée scolaire

 

En Haute-Garonne, plus de 1.000 élèves handicapés étaient sans auxiliaire à la rentrée scolaire

Selon le syndicat d'enseignants Snuipp-FSU et le collectif d'auxiliaires de vie scolaire (AVS) de Haute-Garonne, plus de 1.000 élèves handicapés n'avaient pas d'AVS à la rentrée scolaire 2018. La faute à une augmentation des demandes et à un manque de candidats.

https://www.francebleu.fr

 

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