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"Au bonheur d'Elise"
packing
1 juillet 2013

Autisme : réponse au Pr. Golse

 

Très cher Pr Golse,

J’ai lu avec une extrême attention l’article paru dans le journal Le Monde du 27 juin 2013, qui reprend votre lettre ouverte à Mme Touraine. Je l’ai lu avec  attention, et aussi, je dois le dire, avec une certaine stupeur.

Nous avons ensemble un certain passif, et je sais parfaitement à quoi m’en tenir en ce qui concerne vos positions. Je ne suis donc pas surpris par votre incroyable démagogie, qui consiste à tenter de nous faire croire que la liberté de choix des parents d’enfants autistes est menacée par le 3ème plan autisme. Que votre discipline s’en trouve elle-même condamnée. Et que tout cela va à l’encontre des recommandations de la HAS.

 

Je dois dire que vos circonvolutions rhétoriques, si elles ne manquent pas d’audace, constituent en tous cas un réel manque de respect pour les familles (dont je fais partie), et pour les associations qui portent leurs voix (dont je suis l’un des représentants).

En vertu de quoi, je souhaite ici vous répondre point par point, en vous citant :

«Je voulais vous dire, (…) à quel point,  avec une immense majorité de mes collègues pédopsychiatres, nous avons été scandalisés par le 3ème plan autisme ».

A la bonne heure ! Qu’est ce qui est scandaleux, au juste ? Que des avancées scientifiques et médicales traversent enfin nos frontières, malgré le mur psychanalytique érigé depuis tant d’années ? A quoi vous attendiez-vous, au juste ?

Pour rappel, le Code de la Santé Publique rappelle que : « Le médecin s’engage à assurer personnellement au patient, des soins consciencieux dévoués et fondés sur les données acquises de la science ».  Pourquoi l’autisme ferait-il exception à la règle ?

L’enfant  autiste n’a pas besoin de la psychanalyse pour « organiser sa représentation du monde », car l’autisme n’est pas la conséquence d’un supposé « vécu d’effondrement » ou « d’angoisse catastrophique », pour reprendre votre jargon.

« L’objectif principal de mon livre est précisément d’essayer d’apaiser les conflits et de plaider pour une prise en charge multidimensionnelle et intégrative des enfants autistes, du fait même de l’origine polyfactorielle de cette pathologie ».

Allons bon. Vous, apaiser les conflits ? On aura tout lu !

Qui dénigre depuis des années les méthodes éducatives et comportementales, et les associations de familles ? Qui tente de manipuler l’opinion publique, les médias et les politiques pour garder la mainmise sur la prise en charge de l’autisme ? Qui soulève le conflit ?

Votre manipulation ultime est d’avoir publié dans ce contexte difficile, un livre nommé « Mon combat pour des enfants autistes ». Quelle ironie. Quelle tromperie… Quel a été, concrètement, votre combat pour ces enfants ? La mise en place des pataugeoires ? L’isolement ? L’hospitalisation ? La séparation d’avec leurs mères, toxiques par nature ? Les méthodes archaïques, tel le Packing ?

Votre livre est un grand fourre-tout, qui appelle à une « convergence neuropsychanalytique » ( ?), et qui, une fois de plus, aborde les troubles de la communication de l’autisme dans une logique de dysfonctionnement mère-enfant.

Au cas où vous ne l’aurez pas compris, c’’est précisément ce genre de théories que les familles rejettent. Et étant donné qu’elles ne reposent sur rien de concret, il serait insupportable qu’elles continuent à avoir courent dans les hôpitaux français. A ce propos, je rappelle que ces théories franco-françaises sont la risée de la communauté scientifique nationale et internationale.

La pluridisciplinarité de la prise en charge de l’autisme peut et doit exister. En effet, les méthodes éducatives et comportementales disposent de plusieurs outils : l’ABA, bien sûr, mais aussi l’approche TEACCH, le PECS, et éventuellement l’orthophonie et la psychomotricité. Toutes ces approches peuvent être complémentaires. Entre elles, un point commun : elles font progresser les enfants et même les adultes autistes, et leur efficacité est mesurable, quantifiable, évaluable. Ce qui n’est pas le cas de la psychanalyse, qui n’a donc, encore une fois, rien à faire dans la thérapeutique de l’autisme.

« Il y a d’abord la liberté de choix des parents qui n’est plus respectée ».

Là, Pr Golse, à un mot près, nous pourrions être d’accord. Sauf que je dirais que « la liberté de choix des parents n’est pas ENCORE respectée ». Car aujourd’hui, la liberté de choix pour les parents est un véritable parcours du combattant.

Je ne compte plus les parents qui nous sollicitent parce que les CRA auxquels ils ont fait appel (ainsi que des CMP, CAMSP et autres) refusent de leur communiquer le diagnostic de leur enfant. Ou refusent de leur transmettre le dossier médical de leur enfant (dans l’illégalité la plus totale). Les cas de menaces, de pression et même de signalement abusif pour « carences éducatives » ou « défaut de soin » sont légion dès lors que les parents essaient de soustraire leur enfant aux prises en charge psychanalytiques et psychiatriques imposées par ces centres. De quelle liberté parlez-vous donc ?

Dans le cas de l’autisme, un autre facteur est à prendre en compte : l’ignorance dans laquelle les professionnels impliqués ont maintenus les parents. Car, pendant des dizaines d’années, les parents n’ont pas eu de choix, tout simplement parce que personne ne les ont informés de l’existence d’alternatives.

C’est grâce à la démocratisation d’internet, et grâce aux forums que les informations ont commencé à circuler sur ce qui se pratiquait avec un succès certain à l’étranger. Ce sont les parents, et les associations de parents (et notamment VAINCRE L’AUTISME), qui ont été les vecteurs de l’innovation. Ce sont eux, et non les pédopsychiatres français (qui pourtant, étaient évidement au courant de la façon dont étaient traités les autistes aux USA, ou en Suède !) qui ont mis en place les premières formations et prises en charge basées sur l’ABA. Il y aurait là de quoi s’interroger sur l’efficacité des CRA, et autres organismes spécialisés, à répondre à leur mission de soin. Moi, en tous cas, je m’interroge.  Car le temps perdu en institution à fait de milliers d’enfants autistes des polyhandicapés, dépendants et enfermés vivants, au sens propre comme au figuré, dans des institutions psychiatriques.

« Aujourd’hui, nous allons vers une impasse, car plus l’Etat se mêle de dicter aux professionnels leurs contenus d’action, plus la liberté de choix des parents se trouve rabotée. »

De quoi parlez-vous, Pr Golse ?

Le principal devoir de l’état est de faire respecter les droits de ses citoyens. Et donc, de veiller à ce que tous ces citoyens aient accès aux traitements les plus efficaces.

Et lorsque vous nous dites encore : « Pensez-vous vraiment que les cardiologues accepteraient que l’on vienne choisir à leur place le médicament de l’infarctus du myocarde ? ».

Non seulement, c’est hors sujet… Mais en plus, pensez-vous vraiment que les cardiologues continueraient à prescrire un médicament couteux, sans la moindre efficacité et potentiellement dangereux ? Croyez-vous qu’en pareil cas l’état ne devrait pas réagir ?

Voilà, votre métaphore a donné le ton, car c’est très exactement ce qu’est la psychanalyse dans le traitement de l’autisme : un outil coûteux, au mieux inadapté, au pire nocif, mais de toute façon inefficace.

Non, « le 3ème plan autisme ne va pas amputer un citoyen de sa liberté d’accès aux soins » comme vous essayez de nous le faire croire. Au contraire, il s’agit de protéger les enfants et les plus faibles de votre influence néfaste, qui nuit à leur progression, à leur autonomie et à la cohésion des familles.

Plus loin, vous évoquez « la créativité médicale », et vous vous interrogez : « Que nous restera-t-il à enseigner à nos étudiants ? »

Là, je vous l’avoue, je ne vous comprends pas. Quelle discipline médicale peut-elle se targuer de faire dans la créativité ? On parle de rigueur, d’application des données scientifiques, de talent, oui, voire même d’instinct. Mais de créativité, non. Vos patients ne sont pas vos cobayes, Pr Golse. Ni vos patients, ni leurs familles. La pédopsychiatrie, en tant que véritable médecine, existe en dehors de la psychanalyse. C’est d’ailleurs le cas dans tous les autres pays, qui ne sont pas, pour autant, totalitaires.

Pour conclure, je vais vous dire le fond de ma pensée : votre article achève de vous décrédibiliser.

En ce qui concerne l’autisme, votre discipline est à l’agonie. Vous vous débattez parce que vous ne supportez pas de ne pas avoir le dernier mot, et vous essayez de récupérer quelques miettes, parce que ces quelques miettes vous rapportent gros.

En tant que psychiatre, vous êtes médecin, et vous devez suivre les avancées de la Recherche et vous y conformer (code de déontologie oblige). De l’autre côté, en tant que psychanalyste, vous rejetez les données scientifiques dont vous disposez, vous campez sur vos théories anachroniques et sans aucun fondement. Hélas, visiblement, c’est le psychanalyste en vous qui prend le dessus sur le médecin.

Vous essayez de faire croire que vous vous battez contre de « dangereux comportementalistes ». Mais vous le savez, il n’y a pas de comportementaliste. Il n’y a que des parents. Des parents qui souhaitent le meilleur pour leurs enfants. Ces parents dont vous dites défendre « la liberté ».

Ce sont eux précisément qui s’élèvent aujourd’hui par milliers pour faire valoir le droit de leurs enfants à des traitements conformes aux données de la science. En tant que citoyens, usagers de la santé publique, nous avons ce droit de réclamer le meilleur pour nous et pour nos enfants.

Moi, Sajidi, je suis un usager, et je représente des usagers. J’ai des droits. J’exige qu’ils soient respectés.

La justice se doit donc de faire cesser l’imposture et l’escroquerie dont sont victimes les autistes de France. Et vous vous rendez coupable de vouloir perpétuer cette situation.

La justice est en marche, Pr Golse. Le débat sur la psychanalyse dans le traitement de l’autisme est déplacé. Clôt. Terminé. Maintenant, il faut vous y faire.

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30 mars 2013

Méfiants vis à vis du nouveau plan autisme, des parents défilent dans Paris

Créé le 30-03-2013 à 18h45 - Mis à jour à 18h45

PARIS, 30 mars 2013 (AFP) - Méfiants vis à vis du nouveau plan gouvernemental sur l'autisme, qui pourrait être dévoilé mardi, quelque 300 personnes ont défilé samedi à Paris à l'appel de l' association Vaincre l'autisme, a constaté un journaliste de l'AFP.

Pour les familles ayant organisé cette 10e "Marche de l'Espérance", entre les places de la République et de l'Opéra, le gouvernement fait fausse route en restant globalement plus attaché à l'approche psychiatrique du traitement de l'autisme qu'à l'approche éducative, très courante dans les pays nordiques et anglo-saxons.

"Le gouvernement veut faire évoluer l'existant qui ne marche pas (...) alors que nous demandons des moyens pour les méthodes innovantes, qu'on a mises en place et qui marchent", a déclaré en tête du cortège le président de Vaincre l'autisme M'Hammed Sajidi.

Un troisième plan gouvernemental, après celui de 2008-2010, devrait être annoncé mardi, journée mondiale de sensibilisation de l'autisme. Pour les tenants de l'approche éducative, "la France a 40 ans de retard" dans le traitement de l'autisme.

L'approche psychiatrique majoritairement pratiquée, inspirée par la psychanalyse, est notamment critiquée pour la pratique du packing. "C'est de la maltraitance, je n'ai pas besoin de ça pour calmer mon enfant", estime Mina Albassi, enseignante en auto-école, qui élève seule son enfant autiste de cinq ans.

Brandissant une pancarte dénonçant le packing, elle a expliqué que cette méthode "consiste quand un enfant autiste a des crises, de le mettre tout nu dans une couverture froide pour le calmer".

Vaincre l'autisme demande que des moyens financiers soient transférés vers les structures éducatives plutôt que d'être alloués aux coûteuses méthodes pratiquées dans les hôpitaux psychiatriques (180.000 euros par enfant/an selon l'association) et dans les centres médicaux spécialisés.

Les militants citent en exemple la FuturoSchool à Paris, fondée par l'association aux frais de ses membres et désormais prise en charge par l'Agence régionale de santé (ARS) d'Ile de France.

"Cela nous coûtait 900 euros par mois au début, sans compter l'aide maternelle", raconte Stéphanie Tanguy, mère de deux enfants dont le plus jeune, "autiste sévère", âgé de 12 ans, se comporte beaucoup mieux depuis qu'il n'est plus traité de façon médicale. Il va rentrer en 6e à la rentrée, dans une classe spéciale à très faible effectif.

"A la FuturoSchool où il se rend certains après-midi depuis six ans, il travaille surtout le langage, notamment par le jeu", raconte-t-elle.

Outre les méthodes médicales, les manifestants de Vaincre l'autisme ont également critiqué dans des tracts "le récent amendement 274 de la loi sur la rénovation de l'école favorisant l'exclusion des enfants handicapés du milieu scolaire ordinaire".

26 janvier 2013

Stop à la façon dont l'autisme est décrit par les psychanalystes

vendredi 25 janvier 2013, 14:06 ·

Au fil des formations sur l'autisme que j'ai recensé en septembre 2012, j'ai vu beaucoup de formations dans lesquelles l'autisme était présenté par des psychanalystes comme étant des psychoses, mécanismes de défense par rapport à l'environnement psychogène, etc....

Cela me met d'autant plus en colère que beaucoup d'entre eux se présentent comme des humanistes, ardent défenseurs de la singularité du sujet, du "droit à la différence", alors que ces "sachants" affirment d'un ton sans réplique des énormités, des choses qui datent, dans lesquelles je ne me reconnais et pas et je ne reconnais pas mon fils.

Pour vous faire une idée de ce qu'est l'autisme infantile en psychanalyse http://fr.wikipedia.org/wiki/Autisme_infantile_en_psychanalyse

Exemple : "L’enfant autiste, considérant que sa mère peut lui faire défaut, préférera se rabattre sur des objets durs, plus sécurisants de par leur nature permanente et concrète(cela se retrouve aussi, à moindre mesure, chez d’autres enfants qui ne se détachent pas d’une peluche ou d’une couverture par exemple). C’est l’identification adhésive. Elle empêche la satisfaction par l’hallucination(par la pensée), car le souvenir de l’objet satisfaisant est remplacé par le contact réel et permanent avec cet « objet autistique ».

J'en ai marre que ces personnes qui se positionnent comme spécialistes disent tant d'absurdité : par exemple, sur le "moi-peau", quelque chose que je vois décrit très souvent

http://www.laf.archi.fr/index.php?option=com_content&view=article&id=47%3Ated&catid=22%3A-fhum-sg-&Itemid=41&lang=fr 

Extraits :"De même que la peau forme "le sac" contenant et soutenant squelette, organes et muscles, le Moi-Peau assure le maintien (le holding winnicottien) et la contenance (le handling winnicottien) des contenus psychiques. De même que la couche superficielle de l’épiderme reçoit des excitations exogènes et protège l’organisme des stimuli externes et des agressions physiques, le Moi-Peau a pour fonction de défendre le psychisme contre l’effraction pulsionnelle . Fonction du Moi autrement repérée et désignée par Freud sous le terme de pare-excitation. De même que la peau contribue sur le plan physiologique à définir notre identité (grain, couleur, texture, odeur, marques…), le Moi-Peau remplit une fonction d’individuation, « il apporte le sentiment d’être unique et la possibilité de se reconnaître et de s’affirmer comme individu différencié et différent » (Ciccone, Lhopital, 2001, p.133). On conçoit dès lors que la difficulté à rassembler, ordonner et lier les éprouvés corporels pour percevoir l’unité du corps-propre et la fonction de contenance et de limite assurée la peau puisse grever les chances pour une personne souffrant de TED de constituer un Moi-Peau efficient. Chez les personnes autistes, il a par exemple été clairement identifié des « déficits du Moi-peau entraînant de profondes angoisses primitives de "chute sans fin", de "liquéfaction" » (Charras, 2008, p. 264), mettant en jeu ses fonctions de maintenance et de contenance. 

Ce qui est proposé pour les personnes autistes ? l'arthérapie, c'est à dire faire dessiner, peindre en vue d'analyser tout cela de manière à ce que cela rentre dans des interprétations fumeuses...

Idem pour la médiation par l'eau : autrement dit la pataugeoire-thérapie : un petit trou creusé, rempli d'une flaque d'eau, les enfants démabulent à moitié nus autour, des professionnels observent leurs faits et gestes et interprètent.... 

Pour en savoir plus là-dessus, une psychomotricienne "renommée", a ecrit un livre : http://www.amazon.fr/La-pataugeoire-transformer-processus-autistiques/dp/2749208041

Et que dire du packing ? contenir l'enfant, encore et toujours....

J'en ai aussi assez que des écrits de personnes autistes soient repris par des psychanalystes pour confirmer leurs interprétations.(Donna Williams, Temple Grandin...)

Aux personnes autistes :

Je ne pense pas être la seule à en avoir assez... Que diriez-vous de faire un communiqué, "manifeste", (ou autre support) pour justement manifester votre mécontentement sur la façon dont l'autisme est décrit par ces personnes soient-disant humanistes etc... (c e mot m'est maintenant aversif)

 

Qui mieux que les autistes peuvent manifester cela ? C'est tout à fait légitime je trouve.

Pour en savoir plus sur ce qui se dit dans l'autisme par des psychanalystes reconnus http://freudquotidien.wordpress.com/tag/autisme/

 

18 novembre 2012

Halte à la psychanalyse selon Yehezkel Ben-Ari

En mars dernier, la Haute autorité de santé (HAS) sortait un rapport établissant les recommandations de l’agence à propos des thérapies à mener contre l’autisme en France, critiquant certaines techniques psychanalytiques comme le packing. Ce texte n’a pas été accueilli de la même façon par tous les spécialistes. D’une part, la psychiatrie française se sent méprisée. À l’inverse, d’autres estiment que cela va dans le bon sens. C’est par exemple l’avis du neurologue Yehezkel Ben-Ari qui explique son point de vue à Futura-Sciences.

  • Découvrez le dossier pour tout savoir sur l'autisme

À lire, l'avis du psychiatre Gérard Schmit, qui défend des positions contraires.

L’année 2012 est placée sous le sceau de l’autisme puisque la maladie en a été proclamée grande cause nationale. Mais ce trouble envahissant du développement est très complexe car extrêmement varié. Il n’est d’ailleurs pas très bien caractérisé même si l’on sait désormais qu’il s’agit d’un trouble neurologique avec une mise en place anormale de certains réseaux de neurones dans le cerveau. Derrière tout cela, au moins un millier de gènes sont potentiellement impliqués.

Mais comment le soigner ? Le débat fait rage et les méthodes varient selon les pays. Dans les territoires anglo-saxons, souvent très pragmatiques, on est plus facilement adepte de la méthode ABA, qui n’est rien d’autre qu’un conditionnement skinnerien, dans lequel on récompense les enfants lorsqu’ils agissent comme on le désire et on leur fait comprendre qu'un comportement est inadapté pour les pousser à l'abandonner. Une technique qui fonctionne plus ou moins bien selon les patients.

En matière d’autisme, la France fait un peu figure d’exception. La psychiatrie et la psychanalyse y jouent un grand rôle. Mais un rapport émis en mars dernier par la Haute autorité de santé (HAS) épingle certains aspects de ces pratiques, et notamment la technique très controversée du packing, qui consiste à envelopper l’enfant en crise sévère d’un linge frais et humide pour le calmer. Un texte très mal perçu des psychiatres français… mais bien accueilli par d’autres, comme Yehezkel Ben-Ari, directeur honoraire de l’Institut de neurobiologie de la Méditerranée, qui se justifie auprès de Futura-Sciences.

Le neurobiologiste Yehezkel Ben-Ari est le fondateur de l'Institut de biologie de la Méditerranée. Il aborde la problématique de l'autisme en se focalisant sur les changements cérébraux que la maladie implique.
Le neurobiologiste Yehezkel Ben-Ari est le fondateur de l'Institut de biologie de la Méditerranée. Il aborde la problématique de l'autisme en se focalisant sur les changements cérébraux que la maladie implique. © P. Latron, Inserm

Futura-Sciences : En tant que neurobiologiste, quel est votre ressenti face au recours à la psychanalyse pour soigner l’autisme ?

Yehezkel Ben-Ari : Je pense tout d’abord que la psychanalyse pure est tout à fait discutable et que personne n’a apporté la preuve de son utilité contre l’autisme. Elle n’est pas la seule thérapie proposée et s’accompagne de pratiques psychiatriques ou d’autres techniques telles l’ABA. Mais ce que je lui reproche surtout, c’est son manque de rigueur scientifique ainsi que l’absence de tests sérieux sur son efficacité.

Mon équipe et moi tentons par exemple de développer un médicament à partir d’une molécule existante. Cela nous a pris 4 ans, nous avons dépensé des millions d’euros. Nous devons nous soumettre à un ensemble de contraintes très rigoureuses. Pour réaliser les demandes cliniques de phase III, il nous a fallu remplir un dossier de 140 pages où l’on a défini nos objectifs à remplir pour que l’opération soit un succès. Les psychiatres, eux, n’ont pas de telles contraintes. Certes, ils peuvent connaître quelques réussites, notamment au niveau de la communication, qu’il ne faut absolument pas négliger. Mais pour que cela soit valable, il est nécessaire de le confirmer. Rien n’est valable si ce n’est pas universel, et rien n’est universel si ce n’est pas vérifiable.

Faut-il tout jeter dans l’approche psychiatrique selon vous ?

Yehezkel Ben-Ari : Non, bien sûr que non. Mais certaines techniques sont inutiles. Je suis sûr qu’on ne pourra jamais soigner l’autisme avec le packing. En revanche, tout ce qui est basé sur la communication verbale, les câlins, la tendresse, ça ne pourra jamais faire de mal. Et moi je suis pour tout ce qui marche. Face à l’autisme, qui est une maladie complexe, il faudra toujours proposer plusieurs traitements complémentaires car on ne trouvera jamais, à mon sens, un traitement miracle qui guérira de l’autisme. Il sera seulement possible de diminuer la sévérité de la maladie.

L'autisme est une maladie qui affecte le fonctionnement du cerveau. Celui-ci n'est pas connecté de la même façon. Comme en atteste ce schéma, pour une même activité motrice, un autiste active les régions ici matérialisées en bleu, quand une personne non malade utilise les parties colorées en jaune.
L'autisme est une maladie qui affecte le fonctionnement du cerveau. Celui-ci n'est pas connecté de la même façon. Comme en atteste ce schéma, pour une même activité motrice, un autiste active les régions ici matérialisées en bleu, quand une personne non malade utilise les parties colorées en jaune. © Axel-Ralph Muller, Wikipédia, cc by 2.5

Mais alors, quelles solutions préconisez-vous contre l’autisme ?

Yehezkel Ben-Ari : C’est une maladie très précoce, et nous savons qu’elle apparaît au plus tard au moment de l’accouchement. Les réseaux de neurones dans le cerveau ne se forment pas correctement, dégâts qui s’amplifient avec le temps. C’est donc un trouble de l’anatomie du cerveau. Je ne vois pas vraiment comment on pourrait le soigner uniquement avec des mots.

De nombreux laboratoires dépensent des millions et des millions dans l’espoir de trouver de nouvelles mutations impliquées dans la maladie puisqu’on sait qu’il existe une composante génétique. On pense qu’il y en aurait plus de mille. Mais cette approche a des limites. Le diagnostic n’est pas sans équivoque car on peut porter ces mutations sans pour autant être malade, ce qui réduit considérablement les applications thérapeutiques et, in fine, peut apporter dans certains cas un réconfort aux parents mais c’est tout. De plus, la thérapie génique ne marchera pas car les dégâts étant précoces, le cerveau se câble mal et les causes du syndrome découlent de ce défaut, en plus de la protéine affectée par la ou les mutations. Autant cela pourrait fonctionner pour des cancers ou d’autres pathologies, mais je doute grandement de son efficacité face à des maladies qui concernent un défaut de développement du cerveau, un organe si plastique.

L’idéal serait de diagnostiquer la maladie bien plus tôt, vers 6 mois. Malheureusement, cela n’est pas possible actuellement. Nous essayons pour notre part de mettre au point un médicament qui contribue à remettre un peu d’ordre dans le cerveau. Nous avons de bons résultats et un article important sera publié prochainement. Pour l’instant, les deux molécules autorisées aux États-Unis ne sont pas vraiment convaincantes. Mais les temps pourraient changer…

11 octobre 2012

article publié dans l'express le 11 octobre 2012

État français démissionnaire : Autisme, Grande Casse Nationale.

 

« La pire Maltraitance que l’on peut faire à une personne autiste est de ne pas l’éduquer et de la laisser croupir dans son autisme » Stanislas Tomkiewicz

 

En plus ça coûte cher.

Une place en Belgique dans une école inclusive avec soutien éducatif adapté : 14 000 euros par an.

Une place en classe PECS (adaptée à l’autisme) à Neuilly : 23 000 euros par an. Structure rarissime.

Une place en Institut Médico Éducatif  la plupart du temps inadapté et sans scolarisation : de 60 à 65 000 euros par an. Lieu de vie des autistes.

Une place en Hôpital Psychiatrique de jour pour faire pataugeoire, atelier terre, atelier contes, flaque thérapeutique : de 120 000 à 300 000 euros par an. Lieu de vie des autistes.

Les personnes autistes qui vivent en Hôpital Psychiatrique (au moins la moitié des personnes internées) sont en surdosage permanent de neuroleptiques, avec des effets secondaires ravageurs et douloureux.

Stop à la lâcheté

Un grand merci aux hauts-fonctionnaires de l’État français qui, comme avant-hier par exemple, continuent à justifier des prises en charge dépassées, désastreuses et onéreuses, en disant qu’il faut éviter les querelles de chapelles, que toutes les méthodes sont utiles… Y compris la psychothérapie institutionnelle (« attendre qu’il se passe quelque chose »), le packing, la surprescritpion de neuroleptiques.

Trahison…

Aujourd’hui je me sens trahie… Je me sens peut-être comme une juive française à l’époque du régime de Vichy, qui entendrait des hauts-fonctionnaires énoncer publiquement  « On continue comme d’habitude. »

Désolée si je suis  sinistre… C’est que, quand on a un autiste en France, au lieu de nous aider on nous démolit, on brise l’enfant et il faut être au moins Terminator pour résister.

Je me suis amusée à faire un récapitulatif de tout ça dans un montage vidéo. Le voici.

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4 octobre 2012

article publié sur le site d'Autism Rights Watch le 3 octobre 2012

Date : 03 Octobre 2012 – 13H00

 

Autism Rights Watch a pris connaissance par Médiapart(1) de la décision de l’Université de Toulouse II – Le Mirail d’annuler un séminaire d’Alain Gillis, psychiatre et psychanalyste, sur le packing.
Le packing est une pratique fortement déconseillée par la Haute Autorité de Santé consistant à envelopper des enfants dans des linges humides et réfrigérés.

Cette décision fait suite à une demande adressée par notre représentant en France à cette université ce lundi.

Loin de toute idée de censure, Autism Rights Watch salue la décision de l’université de Toulouse II – Le Mirail et l’invite à tenir compte des recommandations de la HAS dans ses priorités budgétaires en matière d’autisme.

ARW espère qu’elle incitera d’autres universités et d’autres formations à se mettre rapidement en conformité avec les prescriptions nationales et internationales et à ne plus financer ce type de formation.

Chacun se doit d’œuvrer pour la dignité et l’intégrité physique des personnes handicapées, notamment autistes.

ARW rappelle qu’elle continue d’exiger du gouvernement une interdiction totale de cette pratique.

 

Note: Autism Rights Watch est une ONG internationale, basée aux Etats-Unis, qui défend les droits et l’inclusion sociale des personnes avec autisme. Contact en France : info@supportthewall.org

 

(1)   http://blogs.mediapart.fr/blog/alain-gillis/021012/interdiction-de-parler-du-packing-et-de-lautisme-0

 

Télécharger le communiqué d’ARW au format PDF : Autism Rights Watch obtient l’annulation d’une formation sur le packing à Toulouse

19 août 2012

article publié sur le site de l'AFIS (Association Française pour l'Information Scientifique)- Avril 2012

Actuellement, nous assistons à une vive dénonciation, de la part des associations de parents d’enfants autistes, de l’implication des psychomotriciens dans des pseudo-thérapies très controversées que sont le packing et la pataugeoire1. Mais que sont ces méthodes et qui sont les psychomotriciens ?

Les psychomotriciens sont des paramédicaux et bénéficient d’un statut d’auxiliaires de médecine. Ils prennent en charge les troubles psychomoteurs, c’est-à-dire des troubles neurodéveloppementaux affectant l’adaptation du sujet dans sa dimension perceptivo-motrice tels que le Trouble de l’Acquisition de la Coordination (TAC) ou le Trouble Déficitaire de l’Attention associée ou non à l’Hyperactivité (TDA/H).

Le packing une thérapie ?

En psychomotricité, de surprenantes « thérapies » peuvent parfois être proposées aux enfants atteints de troubles du spectre autistique. Il en est ainsi du packing, également dénommé « enveloppement humide thérapeutique ». Basée sur des concepts psychanalytiques tels que le « Moi-peau »2, cette « thérapie » consiste à envelopper des enfants autistes dans des linges humides et froids (à 10°C) au prétexte de renforcer la conscience des limites de leur corps. Les partisans de cette méthode considèrent en effet que les enfants autistes présentent un vécu corporel fragmenté et des angoisses de morcellement. Leur objectif affiché est de lutter contre ces angoisses archaïques en permettant, via le packing, la constitution chez ces enfants d’une enveloppe psychique sécurisante. La constitution de cette « peau psychique » restaurerait un sentiment de continuité d’existence, et par là-même, une identité psychique.

l'ange blesséDans une lettre ouverte publiée en février 2011 dans la prestigieuse revue Journal of the American Academy of Child & Adolescent Psychiatry3, 18 scientifiques, dont l’autorité dans le domaine de l’autisme est internationalement reconnue, condamnent avec force le packing. Voici la traduction de la conclusion de cette lettre : « Nous sommes parvenus au consensus que les praticiens et les familles du monde entier doivent considérer cette approche comme contraire à l’éthique. En outre, cette "thérapie" ignore les connaissances actuelles concernant les troubles du spectre autistique ; va à l’encontre des paramètres de la pratique basée sur les preuves et les directives de traitement publiés aux États-Unis, au Canada, au Royaume-Uni, en Espagne, en Italie, en Hongrie et en Australie ; et, selon notre perspective, présente un risque d’empêcher ces enfants et adolescents d’accéder à leurs droits humains fondamentaux de santé et d’éducation ».

L’implication des psychomotriciens dans le packing est actuellement dénoncée par des associations de parents d’enfants autistes4.

Elle n’est guère étonnante lorsqu’on connaît l’emprise de la psychanalyse sur l’enseignement de la psychomotricité dans la plupart des instituts de formation. Ainsi, sur le site des étudiants d’un centre de formation en psychomotricité, 90 % des auteurs cités dans la liste des ouvrages proposés pour le contrôle continu sont des psychanalystes5.

La pataugeoire-thérapie...

D’autres « thérapies » étranges peuvent être proposées dans le cadre de la prise en charge en psychomotricité des enfants autistes. Il en est ainsi de la pataugeoire-thérapie qui consiste en des jeux d’eau dans un bassin peu profond et contenant divers objets tels que des récipients et des balles. Certains dispositifs comprennent un tuyau d’arrosage et un miroir au mur.

Là encore, il s’agirait de construire une peau psychique chez l’enfant autiste mais cette fois-ci par la médiation de l’eau.

La psychomotricienne Anne-Marie Latour fait l’apologie de cette prétendue thérapie dans un ouvrage intitulé La pataugeoire : contenir et transformer les processus autistiques paru aux éditions Eres en 2007. Il est conseillé aux étudiants en psychomotricité dans de nombreux instituts de formation et la pataugeoire-thérapie est présentée dans des journées d’étude organisées par des associations de psychomotriciens. Ce livre a fait l’objet d’une critique détaillée d’une mère d’un enfant porteur d’autisme6

Cette pratique est proposée en 2012 en stage de formation continue par le Syndicat National d’Union des Psychomotriciens7 au même titre que le packing8.

Il serait temps d’évoluer...

L’évolution des connaissances scientifiques dans le domaine des troubles neurodéveloppementaux doit conduire les psychomotriciens à en tirer les conséquences pour optimiser leurs interventions thérapeutiques et abandonner les pseudo-thérapies fondées sur des conceptions psychanalytiques obsolètes.

À l’heure de la rationalisation de notre système de santé et du souci d’une bonne utilisation des financements publics, il est demandé aux acteurs de soins de s’engager dans un processus intitulé « Pratiques cliniques basées sur les preuves ». Les psychomotriciens ne peuvent déroger à cette règle. Ils doivent prouver l’efficacité thérapeutique de leurs pratiques professionnelles s’ils souhaitent être recrutés en tant que paramédicaux experts de la prise en charge des troubles psychomoteurs.

20 mai 2012

article publié dans le blog autiste en France le 19 mai 2012

French autistic kids mostly get psychotherapy - Les enfants autistes français ont surtout des psychothérapies

 

Traduction, par Elsa Bouët, de l'article publié par Associated Press le 18 Mai 2012, et paru dans de nombreux journeaux anglophones

parmi eux : USA Today, News times, Washington Times...

 

LONDRES – Dans la plupart des pays développés, les enfants avec autisme sont habituellement envoyés à l'école où ils reçoivent un programme d'éducation spécifique. Mais en France, ils sont plus souvent envoyés chez un psychiatre où ils reçoivent une thérapie analytique par la parole faite pour les gens avec des problèmes psychologiques ou émotionnels.

Les choses changent lentement, mais non sans résistance. Le mois dernier, un rapport de la Haute Autorité de Santé française a conclu qu'il n'y avait pas d'accord parmi les scientifiques sur l'efficacité de la psychothérapie psychanalytique pour l'autisme, et elle n'a pas été inclue dans la liste des traitements recommandés.

Cela a provoqué un taulé chez les psychiatres. Des groupes comme l'école freudienne, l'association mondiale de la psychanalyse et l'institut français de l'enfant ont lancé une pétition appelant le gouvernement français à reconnaître leur approche clinique, basée sur la psychothérapie analytique.

"La situation en France est en quelque sorte comme celle des États Unis dans les années 50", dit le Dr Fred Volkmar, un expert américain qui dirige le centre d'études sur l'enfant à l'université Yale. "Les Français ont un point de vue très particulier sur l'autisme et, pour quelque raison, ils ne sont pas convaincus par les preuves."

Les méthodes comportementalistes, qui se basent sur le principe d'aider les enfants autistes à communiquer avec les autres et à développer des compétences sociales, sont la norme en Grande Bretagne, au Canada, au Japon, aux États Unis et ailleurs en Europe. Mais elles sont rarement utilisées en France.

La France a longtemps été critiquée pour son approche du traitement de l'autisme. En 2002, la fondation Autisme Europe a déposé plainte contre la France au conseil de l'Europe, accusant le pays de refuser d'éduquer les enfants autistes, comme il est requis par la charte sociale européenne.

La charge a été retenue et le comité européen des droits sociaux a déclaré que "la France a échoué à réaliser un progrès suffisant" dans l'éducation des enfants autistes. Le comité a aussi accusé la France de faire des personnes autistes "un groupe exclu" et souligné un "manque chronique de soin".

Volkmar dit que certaines formes de psychothérapies sont peut-être utiles pour des enfants autistes de haut niveau pour gérer des problèmes comme l'anxiété, mais ne devraient pas être considérées comme un traitement de première ligne. Il dit que la vaste majorité des enfants autistes aux États-Unis – plus de 95% – va à l'école.

Mais les enfants français avec autisme traînent loin derrière. D'après les données du gouvernement, moins de 20% des enfants autistes vont à l'école. La plupart du temps ils sont gardés à la maison ou vont dans un hôpital de jour pour des séances psychiatriques.

Beaucoup d'experts français insistent à dire que la psychothérapie analytique est essentielle. "Je ne dirai jamais que la psychanalyse est la meilleure méthode, mais elle est inestimable", dit Marie Dominique Amy, présidente de  la CIPPA, Coordination Internationale entre Psychothérapeutes Psychanalystes s'occupant de personnes avec Autisme. Elle dit que même chez les enfants autistes qui ne parlent pas, la thérapie peut être faite par les gestes et en interprétant leur langage du corps.

Amy dit qu'elle n'a rien contre les méthodes comportementalistes, qui pourraient être inclues dans un programme de traitement compréhensif. Mais elle dit qu'il était impossible d'accepter l'évaluation de la HAS sans consensus sur l'utilisation de la psychothérapie psychanalytique pour traiter l'autisme.

Amy dit aussi qu'elle a vu des enfants autistes s'améliorer après avoir été traités avec une thérapie controversée appelée "packing". Cela implique de serrer les enfants en sous-vêtements dans des draps mouillés et froids dans l'intention de les "reconnecter" avec leur corps. La pratique est rare, mais est autorisée en France dans le cadre de projets de recherche. Amy dit qu'elle a vu des enfants autistes commencer à parler, écrire et dessiner après les sessions. Elle dit qu'il est essentiel d'avoir la permission des parents avant d'essayer le packing.

D'après l'association française des psychiatres, le packing peut parfois produire des résultats "spectaculaires". Ce groupe dit que plus d'enfants autistes pourraient bénéficier de la méthode si les autorités ne régulaient pas de manière si étroite son utilisation.

D'autres condamnent cette pratique comme barbare. "Non seulement il n'y a pas de preuve que le packing fonctionne, mais il est impensable que quelque chose de potentiellement dangereux et nuisible puisse être performé sur des enfants vulnérables", dit Tony Charman, président de la branche autisme à l'institut de l'éducation de Londres.

Catherine Consel était horrifiée quand elle et son mari ont appris que leur fils Thomas, aujourd'hui 20 ans, avait été sujet à de régulières séances de packing pendant trois ans alors qu'il était traité dans un hôpital de Bordeaux. "J'étais choquée", dit Consel. "Nous faisions confiance aux docteurs pour prendre soin de lui". Consel et son mari ont appris ça par hasard des années plus tard, après que l'hôpital de Thomas soit apparu dans une émission télévisée sur cette technique.

Elle et son mari ont ensuite demandé le dossier médical de Thomas, où les psychiatres ont noté que son autisme était le résultat des problèmes mentaux de ses parents. "Il était très difficile de lire ce que Thomas a subi", dit-elle des séances de packing. "Ils ont noté tout très précisément, combien de temps ça a pris et comment il a crié et pleuré," dit-elle.

Consel est convaincue que Thomas aurait pu aller mieux si sa famille était restée aux États Unis, où il est né. "Il y a seulement une façon de faire les choses en France", dit elle. "Et parfois le gouvernement fait le mauvais choix."

Ailleurs en Europe, le packing est inconnu et même la psychothérapie analytique est rare.

En Espagne, par exemple, les recommandations sur le traitement de l'autisme publiées en 2006 ont mis la psychothérapie analytique dans la même catégorie que les thérapies comme la chelation, qui consiste à l'injection de produits chimiques dans le corps pour enlever les métaux lourds. Les officiels espagnols ont établi qu'il n'y avait pas de preuve sur l'efficacité de ces traitements alternatifs.

Joaquin Fuentes, un psychiatre et conseiller scientifique pour un groupe espagnol sur l'autisme, dit que là où il travaille dans la région Basque, les enfants autistes vont dans des écoles classiques et non pas en hôpital psychiatrique. "Être exposé à un traitement psychanalytique est une manière douloureuse et non-éthique de traiter un enfant avec autisme", dit-il.

Certains parents français en viennent à envoyer leurs enfants à l'étranger pour qu'ils reçoivent un traitement adéquat. Quand le fils d'Andy Berverly, Guillaume, a été diagnostiqué autiste à 2 ans, il a commencé à recevoir un traitement psychanalytique par des psychiatres à Paris.

"Ils ont dit que son autisme était une psychose et que Guillaume avait besoin de trouver lui-même comment s'en sortir", dit Berverly. Après des années d'une scolarité partielle en France, Beverly a envoyé Guillaume dans une école en Belgique qui se base sur des techniques pour l'aider à interagir avec les autres et à faire des choses simples comme mettre son manteau. Il est convaincu que Guillaume, maintenant 15 ans, serait plus avancé s'il avait eu un meilleur traitement étant enfant.

"J'ai commencé avec beaucoup de confiance dans les docteurs français, c'est seulement plus tard que j'ai réalisé que nous avions tort dans ce pays", dit Beverly. "La situation est peut-être enfin en train de s'améliorer, mais pour beaucoup de familles avec enfants autistes, ce n'est pas assez."

http://autisteenfrance.over-blog.com/article-traduction-de-l-article-french-autistic-kids-mostly-get-psychotherapy-105454821.html

17 avril 2012

article publié dans le blog autiste en France le 17 avril 2012

Réaction du professeur Van Rillaer à la description du Professeur Delion faite par Catherine Vincent dans le journal "Le Monde" le 31 Mars dans l'article : "L'enveloppe qui déchire"

 

Chère Catherine Vincent,

J’ai lu avec attention votre article sur le docteur Delion, que vous décrivez comme un homme qui a l’esprit d’ouverture, aujourd’hui calomnié, disqualifié.

J’aimerais rappeler que « calomnier et disqualifier » est exactement ce que Mr Délion a fait à l’égard de Michel Onfray, dans l’opuscule publié par E. Roudinesco sur le livre qu’Onfray.

 

Voici ses propos dans le texte qu'il intitule « Le coup de pied de l’âne », avec mes commentaires

Delion intitule son texte, très justement, « Le coup de pied de l’âne » .

Son coup de pied à Onfray est du pur style asinien.

Delion est un psychiatre freudien. A le croire, sans Freud et quelques psychiatres freudiens français (Daumézon, Bonnafé, Oury), la psychiatrie serait restée ce qu’elle était au XIXe siècle.

Psychanalyste freudocentré et chauvin, Delion ferait bien de lire l’ouvrage d’Ellenberger,"Histoire de la découverte de l'inconscient" , ou l’Histoire de la psychiatrie de Franz Alexander (un freudien !) et Sheldon Selesnick pour apprendre que des psychiatres non freudiens ont œuvré à l’humanisation des asiles bien avant les freudiens qu’il cite. Parmi beaucoup d’autres : Johann Reil en Allemagne et Auguste Forel en Suisse.

A la rigueur, qu’il consulte un livre qui se trouve assurément dans sa bibliothèque : le best seller de Mme Roudinesco, "Pourquoi la psychanalyse ? " où il lira page 47 : « La psychiatrie dynamique réinventa un modèle psychothérapeutique en donnant la parole à l'homme malade comme le faisait Hippolyte Bernheim à Nancy et plus tard Eugen Bleuler à Zurich.»

Delion ne dit pas un mot sur le fait que le côté carcéral de la vie asilaire a très sensiblement diminué grâce à la découverte des neuroleptiques dans les années 1950. C’est que lui-même est le promoteur d’une méthode qui devrait permettre de s’en passer : le « packing », une camisole de force new look, qui fait songer à des pratiques barbares des siècles passés !

Sa méthode s’applique aux enfants autistes. Elle consiste à emmailloter l’enfant jusqu’au cou dans un cocon de contention,mouillé et glacé (au moins 10° en dessous de la température du corps), pendant 45 minutes. Quand la température de la peau a chuté de 36 à 33 degrés, l'enfant est progressivement réchauffé. Ainsi, un enfant agité se trouve maté. Le procédé se renouvelle jusqu’à 7 fois par semaine.

  • Pour une présentation de la technique, voir 

 http://www.pseudo-sciences.org/spip.php?article1270

  • Pour le reportage de L’Express, voir

http://www.lexpress.fr/actualite/sciences/sante/autisme-le-traitement-qui-choque_768175.html

  • Pour une évaluation par des spécialistes de l’autisme, voir :

http://aspergeraide.com/phpBB2/viewtopic.php?t=945

http://anae-revue.over-blog.com/article-autisme-position-du-pr-bernadette-roge-sur-le-packing-46243298.html

 

Le packingeur affirme qu’« Onfray menace de favoriser le retour de la psychiatriesécuritaire » (p. 83, sic). Attribuer un tel pouvoir à une psychobiographie écrite par un philosophe, cela s’appelle « délire de persécution ».

Incapable de prouver qu’une affirmation d’Onfray est fausse, Delion se contente d’affirmer qu’Onfray, en critiquant Freud, a commis « une faute morale » (sic, p. 84). Il déclare que cette faute est d’autant plus grave qu’Onfray n’a pas mentionné« que les livres de Freud ont été brûlés par les nazis ». Il termine en écrivant que, par cet oubli, Onfray a pris le risque « d’être assimilé aux désinformateurs les plus vils » (p. 84).

Delion a fait comme tous les auteurs de Haine n°2 : il a critiqué le livre d’Onfray sans l’avoir ouvert. S’il l’avait lu, il aurait constaté ceci à la page 547 :

« Le 10 mai 1933, un immense autodafé est organisé dans lequel on brûle des livres de gauche, de socio-démocrates, de démocrates, de marxistes et de juifs. Parmi beaucoup de grands esprits de la littérature, de la philosophie, de la pensée, de la science, de la psychanalyse, on y trouve Einstein et Freud. Mais le nazisme, s’il condamne ces hommes parce qu’ils sont juifs, ne condamne ni la théorie physique de la relativité ni la doctrine freudienne de la psychanalyse. »

L’important pour Delion est d’insinuer qu’Onfray est, selon la désormais célèbre expression roudinescienne, un «antisémite masqué ».

Pour son coup de pied à Onfray, l’âne manque cruellement de lectures et d’imagination.

 

Avec l'expression de mes sentiments les meilleurs,

Jacques Van Rillaer

 

Professeur émérite de psychologie

Université de Louvain (Louvain-la-Neuve)

& Facultés universitaires St-Louis (Bruxelles)

 

http://autisteenfrance.over-blog.com/article-le-pr-delion-un-autre-visage-que-celui-dessine-dans-le-monde-103560258.html

11 avril 2012

dans le n° 300 de Science & pseudo-sciences - avril 2012 (en kiosque)

Dossier Autisme : le jour se lève pour les approches scientifiques

En France, le vrai débat sur l’efficacité des psychothérapies n’a jamais pu avoir lieu à cause de l’intransigeance d’une majorité des psychanalystes totalement fermés à toute discussion scientifique et au principe même d’une évaluation de leurs pratiques. Fort heureusement, il semble que le jour se lève pour les approches scientifiques en ce domaine !

- La Haute Autorité de Santé prend position sur les traitements de l’autisme (Bertrand Jordan) p. 30
- Autisme et psychanalyse : de bons et de moins bons arguments (Franck Ramus) p. 35
- Psychologues, psychiatres, psychothérapeutes : les différents intervenants (Brigitte Axelrad) p. 40
- Les approches scientifiques de l’accompagnement thérapeutique (Maria Pilar Gattegno) p. 41
- Des psychomotriciens dans le packing et la « pataugeoire-thérapie » (James Rivière) p. 47
- Des explications charlatanesques p. 50
- L’autisme, un trouble de la cognition sociale ? (Baudouin Forgeot d’Arc) (Bertrand Jordan) p. 51
- Autisme : la maman est acquittée... (Gilbert Lelord) p. 52

(dossier de près de 30 pages)

http://www.pseudo-sciences.org/spip.php?article1868

4 avril 2012

article publié dans Médiapart le 4 avril 2012

Autisme : l'appel au secours d'un psychiatre carcassonnais

04 Avril 2012 Par MARIE THERESE FERRISI

Alors que la grande diversité de l'enfant ou de l'adolescent autiste fait consensus auprès des professionnels de la santé, que les besoins de chaque patient peuvent évoluer avec le temps nécessitant un large choix de réponses non pas dans un cadre rigide mais souple de façon à trouver la meilleure réponse possible aux TED (troubles envahissants du développement), que les dernières recommandations de la HAS (Haute Autorité de la Santé) qualifie sans précisions la psychanalyse et la psychothérapie institutionnelle de "non consensuelles" dans la prise en charge et l'accompagnement soignants, s'opposant formellement au "packing" et préconisant d'une manière détaillée les interventions comportementales et développementales, il y aurait comme un déséquilibre..

[ " Après avoir alerté en vain toutes les instances médicales et administratives possibles, je m'en remets au soutien des médias, de mes confrères médecins et des associations de parents"

Pierre Sans, médecin psychiatre, a même envisagé d'entamer une grève de la faim. Depuis plusieurs semaines, ce docteur attaché à l'association Afdaim (association familiale départementale pour l'aide aux personnes handicapées infirmes mentales) se bat pour faire hospitaliser un enfant de 12 ans, appelons le « M », accueilli à l'IME (Institut médico-éducatif) de Pennautier.

  " Pour la quatrième fois depuis trois ans, je me bats en vain avec le service public de psychiatrie infanto-juvenile de l'Aude pour le soin aux autistes graves. Quand de tels enfants, adolescents ou jeunes adultes, qui n'ont pas de langage, un handicap énorme, abordent des phases de décompensation violente, automutilations sérieuses, mise en danger des autres enfants, violences notamment en phase de puberté, un recours à une hospitalisation brève est indispensable pour les stabiliser. Dans l'Aude, où j'exerce, le service public refuse de se charger de tels cas lourds, sans grandes perspectives et peu valorisants. Pour trois patients différents, j'ai vécu ces impasses extrêmement douloureuses pour les familles, frappées d'une double peine, avoir un enfant gravement déficient et le voir rejeté par ceux qui sont là pour le soigner et l'éduquer" ]

La suite ici :

http://www.ladepeche.fr/article/2012/04/03/1321726-autisme-l-appel-au-secours-d-un-psychiatre.html

Les établissements d’accueil dans l’Aude
Trois établissements médico-sociaux assurent également la prise en charge de personnes souffrant de troubles autistiques.
Deux Instituts Médico-Sociaux-éducatifs gérés par l’AFDAIM à Narbonne et Carcassonne disposent entre autre d’une section dédiée à ce handicap pour l’accueil de mineurs (12 places à Carcassonne et 12 places à Narbonne).
Outre le FAM (foyer d'accueil médicalisé) ainsi créé pour les adultes, l’ASM (association audoise sociale et médicale) gère également à Alaigne, une Maison d’Accueil Spécialisée (MAS) pouvant accueillir des résidents majeurs (30 places).
Ces 4 établissements proposent donc 69 places pour ce type de handicap dans le département.

http://blogs.mediapart.fr/edition/de-la-parole-aux-actes/article/040412/autisme-lappel-au-secours-dun-psychiatre-carcasso

4 avril 2012

article publié dans le télégramme le 2 avril 2012

Autisme. «Un combat pour la dignité»

Une lumière bleue, hier, pour la Journée mondiale de l'autisme. Une autre, plus crue est aussi braquée sur les méthodes de prise en charge des autistes en France. Gwendal Rouillard, secrétaire du groupe «Autisme» à l'Assemblée, réclame d'urgence une loi-cadre.


 Pourquoi y a-t-il urgence à revoir la prise en charge de l'autisme en France?

Il faut savoir qu'en France cohabitent deux conceptions très tranchées de la prise en charge de l'autisme. L'approche psychanalytique, longtemps dominante, considère l'autisme comme une maladie mentale. A l'image de beaucoup d'associations de parents, en guerre contre les psys, je défends une approche neurologique, basée sur des preuves scientifiques, qui retient une cause génétique. Plusieurs gènes seraient, en effet, impliqués. C'est une différence fondamentale et symbolique: l'enfant autiste n'est pas un malade mental mais une personne souffrant d'un handicap cognitif. Et donc réclamant une thérapie adaptée en conséquence. Aujourd'hui, ce débat est très vif et controversé.

Que reprochez-vous à la psychanalyse?
Je n'ai rien contre les psys mais leur approche, appliquée à l'autisme, est très traumatisante pour les enfants et les parents. Les méthodes sont en cause mais également les résultats. Leurs interventions sont un échec. Ce n'est pas moi qui l'affirme, mais le dernier rapport de la Haute autorité de santé (mars2012). L'Agence nationale d'évaluation (l'Anesm) le dit très clairement: «L'absence de données sur leur efficacité et la divergence des avis exprimés ne permettent pas de conclure à la pertinence des interventions fondées sur des approches psychanalytiques». C'est une recommandation lourde de sens mais aussi un espoir.

Vous évoquez des pratiques traumatisantes?
Tout part de ce postulat, infondé à mes yeux, de maladie mentale. Il faut savoir qu'en France, 60% des personnes placées en isolement plus de 30 jours en hôpital psychiatrique sont des autistes. La Haute Autorité conclut également à l'absence de pertinence du «packing» (cette technique consiste à envelopper les enfants dans des linges froids et humides pour provoquer un choc thermique). Dans les pays du Nord, ces traitements ont disparu depuis longtemps sauf en France. Bien d'autres choses me choquent. Imaginez-vous que les psys réclament la séparation de la mère et de l'enfant au motif que l'autisme leur serait imputable. Cette culpabilité est dramatique. Lors de mes permanences, je reçois régulièrement des parents en grande souffrance. Il faut que cela cesse.

Quelle est votre implication dans ce débat?
Député, j'ai rejoint le groupe d'études «Autisme» à l'assemblée nationale (80 parlementaires), présidé par Daniel Fasquelle (UMP). J'en suis le secrétaire. On veut que la France s'engage sur des priorités: le diagnostic précoce avant trois ans, essentiel pour construire un projet de vie; une politique éducative digne de ce nom englobant une réforme des aides de vie scolaire. En France, seuls 20% des enfants souffrant d'autisme sont scolarisés contre 80% en Italie. Nous sommes très en retard. Il faut aussi insister sur la formation de l'ensemble des professionnels (médecins généralistes, pédiatres...)

Concrètement, quel sera votre levier d'action?
Notre action va prendre la forme d'une proposition de loi. Nous réclamons l'interdiction des traitements psychanalytiques appliqués à l'autisme. Avec pour conséquence le non-remboursement des soins dont les effets ne sont pas reconnus ou efficients. Il faut savoir que le suivi d'un enfant revient à 45.000 € par an. 50% d'entre eux seront des adultes autonomes grâce aux approches éducatives. En hôpital psychiatrique, entre 14 ans et 65 ans, le coût avoisine les 290.000€/an. On tient à cette disposition car c'est un point central. Ces millions ainsi récupérés seront ainsi réaffectés au financement d'une politique basée sur une démarche scientifique et à un nouveau «plan Autisme».

Ce dossier demeure très conflictuel. Avez-vous des chances d'aboutir?
Je ne m'attaque pas aux personnes mais c'est un combat humaniste qu'il faut mener. À nous de convaincre les acteurs de la société. Car l'autisme n'est pas une question marginale. En 1995, on comptait une personne autiste sur 500. En 2012, le ratio est tombé à une sur 100. Les politiques de diagnostic précoce portent leurs fruits. On cherche et on commence à trouver. C'est cette politique que je défends avec force.

Propos recueillis par Régis Nescop

http://lorient.letelegramme.com/local/morbihan/lorient/ville/autisme-un-combat-pour-la-dignite-03-04-2012-1656328.php

3 avril 2012

article publié sur le blog de Jean-Marc Morandini le 2 avril 2012

Autisme: Eglantine Eméyé pousse un coup de gueule contre les psychanalystes

Autisme: Eglantine Eméyé pousse un coup de gueule contre les psychanalystes

Aujourd'hui se déroule la cinquième journée mondiale de sensibilisation à l'autisme. A cette occasion, Eglantine Eméyé, animatrice de l'émission "Allô Ruffo" sur France 5 et mère d'un enfant autiste de 6 ans, était l'invitée d'Europe 1 Midi sur Europe 1.

L'animatrice a critiqué les querelles d'experts sur les différentes méthodes de prises en charge des enfants autistes. "Je suis au limite de crier au scandale. Ces querelles étaient utiles et ont permis une certaine prise de conscience des psychanalystes car beaucoup d'entre eux ne comprenaient rien à l'autisme".

Avant d'ajouter: "Avant, les parents et les associations hurlaient en expliquant qu'on était abandonné, sans prises en charge. La seule chose qu'on nous proposait c'était la psychanalyse et la psychiatre. Maintenant, on est en train d'aller dans un effet totalement pervers et on voudrait nous imposer uniquement les méthodes éducatives et comportementales. On fait la même erreur dans l'autre sens". 

Eglantine Eméyé déclare qu'elle va tester la méthode du "packing", une méthode controversée à laquelle la Haute Autorité de Santé est "formellement opposée". "On enveloppe un enfant dans un linge qui n'est pas à la température ambiante ce qui va enclencher un mécanisme d'abord physiologique, une sécrétion de dopamine. Cela permet à l'enfant d'être plus réceptif. Dans ce que j'ai vu, je n'ai rien vu de maltraitant", explique-t-elle.

Pour elle, le gouvernement ne fait pas "grand chose dans l'aide aux familles malgré les gros progrès qui ont été faits autour des enfants autistes grâce aux associations". "Mais on est en train d'aller dans un sens excessif qui fait du mal à beaucoup d'enfants" a conclu Eglantine Eméyé.

http://www.jeanmarcmorandini.com/article-280961-autisme-eglantine-emeye-en-colere-contre-les-psychanalystes.html

3 avril 2012

article publié dans Le Parisien le 2 avril 2012

Autisme : l'ancienne Miss Météo raconte son combat pour son fils


Paris, le 22 mars. Eglantine Emeyé se bat quotidiennement pour que son fils Samy, autiste sévère, fasse des progrès. Elle veut tester le packing qui consiste à emmailloter l’enfant dans un linge humide, méthode qui est censée apaiser le petit. ( (LP/P.Lavieille. )

Alexandra Echkenazi | 02.04.2012, 10h45

 

C’est une maman épuisée. Par la difficulté de concilier la maladie de son fils, Samy, 6 ans, autiste sévère, avec sa vie professionnelle — ancienne miss météo de Canal +, elle anime aujourd’hui l’émission « Allô Ruffo » sur 5. Mais Eglantine Emeyé est lassée par la bataille qui fait rage parmi les spécialistes entre tenants des méthodes comportementales (basées sur l’éducatif) et ceux de la psychanalyse.

 

Alors que la Haute Autorité de (HAS) vient de remettre en cause l’approche psychanalytique, elle lance un appel pour que cette lutte intestine cesse.

Comment va votre fils?
ÉGLANTINE EMEYÉ. On a fait des progrès puisqu’il y a une certaine forme d’interaction avec nous, même s’il ne parlera jamais. Mais cela reste très dur. Samy est ce qu’on appelle un autiste sévère. Je pense qu’il fait partie des cas les plus difficiles. Il hurle toute la journée et s’automutile en se cognant la contre les murs. On a été obligés de lui mettre un casque pour qu’il ne se blesse pas et de lui fabriquer un lit avec des barreaux entourés de mousse. Il a déjà cassé deux fois les fenêtres de l’appartement avec sa tête. Du coup, on devrait bientôt faire installer un vitrage spécial. La vie quotidienne n’est vraiment pas facile pour moi ni pour son frère aîné, Marco. Heureusement, j’ai mon boulot qui m’aide à tenir la tête hors de l’eau.

Pourquoi venir au secours de la psychanalyse?

J’ai eu et j’ai encore recours aux méthodes comportementales, comme ABA. Elles ont fait beaucoup de bien à mon fils. Le problème c’est qu’elles adoptent aujourd’hui vis-à-vis de la psychanalyse la même attitude de rejet dont elles étaient elles-mêmes victimes autrefois. Cela fait du tort à la cause de l’autisme. Durant longtemps, en France, c’est la psychanalyse qui a régné en maîtresse incontestée sur le traitement de l’autisme. Il y a trente ans, on disait que c’était de la faute des mères si leur enfant était autiste. C’était une dérive. Heureusement, cela fait longtemps que cela ne se passe plus comme ça. Mon fils est né il y a six ans et on ne m’a jamais lancé une chose pareille à la figure.

La Haute Autorité de santé affirme tout de même que ses méthodes ne sont pas scientifiques…
Tout comme les méthodes comportementales! Il faut arrêter de raconter n’importe quoi. Aujourd’hui on ne sait pas comment soigner l’autisme. On ne fait que limiter les symptômes. Et en ce qui concerne mon fils, aujourd’hui plus rien ne marche. Alors malgré l’avis de la HAS, j’ai demandé qu’il teste la méthode psychanalytique du packing dans le cadre d’un essai à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, une méthode très contestée pour des raisons qui m’échappent. Certains sites Internet parlent même de maltraitance! Pour moi la vraie maltraitance serait de laisser mon fils sans traitement. Je ne sais pas si cela va marcher, mais je n’ai pas d’autre solution que de la tester.

En quoi consiste cette méthode?
Elle n’est réservée qu’aux enfants pour lesquels il n’y a plus de solutions. L’enfant est emmailloté dans un linge humide froid, ce qui le saisit. C’est censé lui permettre de s’apaiser le temps que le corps se réchauffe. Certains sites parlent de méthode barbare, mais j’ai mené mon enquête et rien ne m’a semblé horrible dans cette technique. Evidemment, il faut qu’il y ait un consentement des parents et qu’il soit fait par des professionnels sérieux. Je ne suis pas le défenseur du packing. Je dis juste qu’on ne peut pas exclure ainsi une méthode uniquement par idéologie. Je parle pour Samy mais aussi au nom de tous les parents qui sont, comme moi, sans solution.

Deux écoles s’affrontent

Il existe deux sortes de prise en charge de l’autisme : les méthodes éducatives comportementales (ABA, Teacch, etc.) et la psychanalyse (psychothérapie de l’enfant et des parents). Toutefois, cette dernière vient de se voir dresser un carton jaune par la Haute Autorité de santé. Particulièrement visée : la technique du packing pratiquée en psychanalyse qui consiste à emmailloter les enfants durant la thérapie, lorsque leurs troubles sont sévères. La HAS incite les équipes et les centres hospitaliers d’orientation psychanalytique à développer des projets de recherche leur permettant d’évaluer l’efficacité de leurs pratiques. Au milieu de ce débat d’experts, les parents, eux, souffrent d’un manque cruel d’aides financières et de places en structures spécialisées.

Pour plus de renseignements : Fédération française Sésame Autisme 01.44.24.50.00; http://www.sesame-autisme.com/

1/150

Un enfant sur 150 est autiste. Il y a quinze ans, la prévalence de l’autisme n’était que d’un enfant sur 10000. Cette augmentation, qui semble spectaculaire, s’explique en fait par l’élargissement des critères à partir desquels on est considéré comme autiste. Les médecins utilisent maintenant plus souvent les termes de « troubles envahissants du développement », ou « TED », regroupant des difficultés dans la relation aux autres très diverses. Certains autistes ont de gros troubles du comportement (rituels, répétitions), d’autres en affichent peu. De même, des patients souffrent de déficiences intellectuelles très handicapantes, alors que d’autres sont tout à fait capables de travailler et d’avoir une vie normale. Les origines de l’autisme sont méconnues. Plusieurs pistes sont avancées, comme des causes génétiques.

http://www.leparisien.fr/laparisienne/sante/autisme-mon-combat-pour-mon-fils-02-04-2012-1935738.php

27 mars 2012

Des psychomotriciens dans le packing et la "pateaugeoire-thérapie"

Voici un article très intéressant publié dans la revue Science et pseudo-sciences n° 300 - avril 2012.

Son auteur, James Rivière, psychomotricien de formation, est maître de conférence en psychologie du développement à l'université de Rouen. Il est l'auteur d'un aricle paru en 2010 dans la revue Annales Médico-psychologiques qui promeut une pratique clinique basée sur les preuves dans le domaine de la psychomotricité.

Lire l'article => https://docs.google.com/file/d/0B6qRXqLeCMZpZVFwemdYbnJSdS1uWElwc25ZVmFKdw/edit?pli=1

26 mars 2012

article publié sur le blog de Franck Ramus FRblog le 25 mars 2012

Questions à la CIPPA

Après ma série de questions à Bernard Golse (restées jusqu'ici sans réponse), je poursuis ma démarche de questionnement précis des théories et des pratiques psychanalytiques pour l'autisme, en envoyant les questions suivantes à la CIPPA.

Généralités


Dans son document "Alerte aux méconnaissances concernant la psychanalyse et l’autisme" et sur le reste de son site, la CIPPA fournit une description des théories et des pratiques psychanalytiques pour l'autisme qui a surpris un très grand nombre de parents d'enfants autistes, ainsi que de nombreux professionnels (psychiatres, psychologues...), qui ont une expérience quotidienne très différente des pratiques psychanalytiques.
 
1.       Pour prendre un exemple concret, dans "le non" de Geneviève Haag, il est dit que les signataires du texte ne soutiennent pas "l'attitude qui consisterait à attendre la demande". Pourtant, un nombre très important de familles d'enfants autistes réunies dans les associations rapportent qu'on leur a opposé d'attendre "l'émergence du désir de communiquer", retardant ainsi le diagnostic d'autisme pendant plusieurs années. Voir par exemple les témoignages rassemblés sur ce site.
a.       Comment expliquez-vous ce décalage entre les positions affichées par la CIPPA et les pratiques observées sur le terrain?
b.      Quelle proportion des psychanalystes en activité dans le champ de l'autisme la CIPPA pense-t-elle représenter?
c.       Envisagez-vous de prendre position publiquement contre les pratiques consistant à attendre "l'émergence du désir"?
d.      Envisagez-vous de prendre position publiquement contre les pratiques consistant à différer le diagnostic bien au-delà de 3 ans, quand tous les éléments sont présents pour le faire?
 
2.        
a.       Comment expliquez-vous que certains psychanalystes formulent des diagnostics de psychose infantile, d'autres de dépression infantile, pour des enfants qui finalement sont diagnostiqués comme autistes par des psychiatres utilisant les critères diagnostiques des classifications internationales?
b.      Quels sont les critères diagnostiques de l'autisme préconisés par la CIPPA?
 
Sur le plan théorique:
 
3.       La CIPPA dit être ouverte à d'autres approches de l'autisme et les intégrer.
a.       Jusqu'où va la capacité d'intégration de la CIPPA? Est-ce que par exemple vous préconisez d'intégrer les approches "indigo" de l'autisme?
b.      Sinon, où tracez-vous la limite entre les approches valides et celles qui ne le sont pas?
c.       Et sur la base de quels critères?
 
4.        "Les signataires affirment qu’ils ne soutiennent pas l’idée d’une psychogenèse purement environnementale de l’autisme".
a.       Vous soutenez donc l'idée d'une combinaison de facteurs génétiques et environnementaux?
Il existe effectivement des preuves qu'un certain nombre de facteurs environnementaux augmentent la susceptibilité à l'autisme, notamment: des infections prénatales, l'exposition prénatale à des toxiques (thalidomide, acide valproïque), les souffrances à la naissance…
b.      Pensez-vous à d'autres facteurs environnementaux qui soient également pertinents? Si oui, quelles sont les données à l'appui de leur rôle dans l'étiologie de l'autisme?
 
5. "les psychanalystes ont appliqué la méthode de l’association libre aux enfants avec autisme en prenant en compte leur langage corporel par lequel ils nous ont révélé eux-mêmes la nature de leurs vécus crispés sur les stéréotypies".
a.       Quelles sont les données prouvant que la méthode de l'association libre permet de révéler quelque chose de pertinent sur quelqu'un?
b.      Quelles sont les données montrant qu'interpréter les  gestes d'un enfant non verbal selon la méthode de l'association libre permet de révéler quelque chose de pertinent sur ses troubles? (autre que des observations évidentes sur la nature de ses éventuels troubles moteurs)
 
"Leur principale panne développementale - quelles qu’en soient les causes - semble la non constitution, ou l’effondrement, des premières constructions du moi corporel, qui permettent à la fois d’être dans sa peau et de contenir ses émotions"
6. a. Quelles sont les données venant à l'appui de cette hypothèse sur la nature des troubles autistiques?
" Révélations faites par les enfants avec autisme de leurs vécus corporels et spatiaux angoissants, plus ou moins colmatés par les stéréotypies et rituels, qui handicapent lourdement leurs explorations spontanées. Ces vécus sont des sensations de chute et/ou de liquéfaction, en rapport avec des effondrements toniques le plus souvent insoupçonnables derrière des enraidissements, des mouvements rythmiques ou des agrippements sensoriels (lumière, son, vertige labyrinthique), mais qui apparaissent parfois brusquement lors d’une séparation corporelle (par exemple fin de séance dans le cadre thérapeutique), d’un changement imprévisible, ou d’un débordement émotionnel : l’enfant s’écroule alors comme un tas de chiffons."
6.       b. Quelles sont les données venant à l'appui de ces "révélations"?
 
"Ceux qui parlent évoquent comme un écoulement d'eux-mêmes et/ou un engloutissement tourbillonnaire. Ainsi, Paul qui, après une longue séparation estivale, s’effondre ainsi en fin de séance de retour et dit avec un filet de voix tremblée, très angoissée "On va pas couler dans les W.C...?"."
7.       a. La peur de tomber dans les WC est fréquente chez le jeune enfant, et, de fait, légitime, considérant leur taille. Qu'est-ce qui vous permet d'affirmer que la même crainte, exprimée par des enfants autistes, évoque "un écoulement d'eux-mêmes et/ou un engloutissement tourbillonnaire"?
7.       b. Est-ce le mot "couler" qui vous suggère cette interprétation? Qu'est-ce qui vous permet de penser que l'usage des mots par un enfant autiste de cet âge et de ce niveau intellectuel est suffisamment précis pour justifier des interprétations aussi littérales?
 
"Une fillette sans langage verbal, cherchant à répondre au questionnement sur son enraidissement corporel quasi-permanent, verse de l’eau par terre et désigne la flaque tout en laissant tomber comme une flaque, à côté, une peluche toute molle, vidée de sa bourre. "
8.       Qu'est-ce qui permet d'interpréter ce geste de l'enfant comme une réponse symbolique aux questions qui lui sont posées?
 
"Pour ce qui est de la chute, les enfants font de nombreuses mises en scène d’objets qui tombent du bord des tables, des rebords architecturaux, des sièges etc."
9.       La plupart des enfants aiment faire tomber des objets. Qu'est-ce qui permet d'affirmer que les mêmes gestes, accomplis par un enfant autiste, constituent une mise en scène symbolique de leur peur de tomber?
 
"Certains se perchent eux-mêmes sur ces rebords architecturaux, comme des alpinistes contre la paroi et nous communiquent ainsi la peur qu’ils ne tombent."
En général les enfants qui ont peur de tomber évitent de se mettre dans une situation propice à la chute. A contrario, ceux qui font des acrobaties sont a priori ceux qui la redoutent le moins.
10.   a. Qu'est-ce qui vous permet d'affirmer que chez les enfants autistes, les acrobaties reflètent au contraire la peur de tomber?
b. Si vous aviez observé chez les enfants autistes le comportement opposé (évitement des situations de chute), auriez-vous conclu qu'ils n'ont aucune peur de tomber?
 
"Peur de tomber de l’autre côté des yeux ou de la tête d’autrui. Cela est mimé de diverses manières. Nous comprenons que le défaut ou la faiblesse d’introjection de la contenance corporo-psychique est projeté sur la tête de l’autre et que le regard ne trouve donc pas de point de renvoi."
11.   Quelles sont les données autorisant de telles interprétations?
 
12.    
a.       De manière plus générale, qu'est-ce qui justifie l'hypothèse selon laquelle le comportement  des enfants autistes constitue une symbolique ayant un sens caché qu'il conviendrait de décrypter?
b.      Est-ce que les hypothèses psychanalytiques actuelles sur l'autisme reposent exclusivement sur des interprétations des comportements des enfants autistes similaires à celles mentionnées ci-dessus?
c.       Par quelles méthodes et selon quels critères déterminer si ces interprétations sont correctes?
d.      N'y a-t-il pas des données un peu plus objectives à l'appui de ces hypothèses?
e.      Avez-vous conduit des expériences permettant de tester la sensibilité et la spécificité de votre grille de lecture interprétative?
f.        Par exemple, avez-vous tenté d'appliquer la même grille de lecture en aveugle à des groupes d'enfants avec différentes pathologies  et à des enfants témoins, et montré que vos interprétations caractérisent spécifiquement les enfants autistes?
 
Sur le plan des pratiques:
 
13.    La CIPPA dit être ouverte aux thérapies éducatives et comportementales de l'autisme et les intégrer dans ses pratiques "intégratives" et "multidimensionnelles".
a.       Dans ce cas, quelles sont les pratiques spécifiquement psychanalytiques que la CIPPA préconise en plus?
b.      Quelles sont les données montrant que l'association de pratiques psychanalytiques aux thérapies comportementales est plus efficace que les thérapies comportementales seules?
 
 
14.   "la confrontation de nos expériences de psychothérapeutes de formation psychanalytique nous permet d’affirmer que nous avons aidé un certain nombre d’enfants avec autisme de bon niveau intellectuel à évoluer avec beaucoup moins de séquelles, notamment obsessionnelles avec rigidité de la pensée".
a.       Considérez-vous que la confrontation des expériences de psychanalystes entre eux est une démarche suffisante pour établir l'efficacité de leurs pratiques?
b.      "Beaucoup moins de séquelles", par comparaison à quoi? L'évolution de ces enfants a-t-elle été comparée à celle d'un groupe témoin, afin de contrôler les effets dus à l'évolution spontanée des enfants?
c.       L'évolution de ces enfants a-t-elle été comparée à celle d'enfants ayant bénéficié d'autres pratiques thérapeutiques?
 
 
15.    « Une meilleure gestion des angoisses corporelles, des fantasmes et de la souffrance des personnes autistes (surtout quand elles prennent conscience de leur différence) ouvre plus grand les portes aux apprentissages. »
a.       En admettant que les enfants autistes aient des "angoisses corporelles", comment préconisez-vous de les gérer ?
b.      Quelles données montrant que votre manière de gérer ces angoisses permettent à l'enfant autiste de progresser dans les apprentissages (plus que son évolution spontanée ou qu'une autre pratique non centrée sur les angoisses corporelles)?
 
16.   Malgré la longueur du document, les pratiques thérapeutiques psychanalytiques ne sont pour ainsi dire pas décrites.
a.       Pouvez-vous décrire précisément en quoi elles consistent?
b.      Pouvez-vous expliquer le rationnel de ces pratiques et les données à l'appui de leur efficacité?
 
 
17.   Plus spécifiquement:
a.       La CIPPA préconise-t-elle les ateliers-pataugeoire tels que décrits par Anne-Marie Latour?
b.      Si oui pourquoi? Quelles données suggèrent que cette pratique a un intérêt thérapeutique?
c.       Sinon la CIPPA envisage-t-elle de s'en distancier publiquement?


18.    
a.       La CIPPA préconise-t-elle les ateliers-conte tels que décrits par Pierre Lafforgue?
b.      Si oui pourquoi? Quelles données suggèrent que cette pratique a un intérêt thérapeutique?
c.       Sinon la CIPPA envisage-t-elle de s'en distancier publiquement?


19.    
a.       La CIPPA préconise-t-elle les psychodrames psychanalytiques pour les enfants autistes, tels que décrits par Laurence Barrer et Guy Gimenez?  
b.      Si oui pourquoi? Quelles données suggèrent que cette pratique a un intérêt thérapeutique? 
c.       Sinon la CIPPA envisage-t-elle de s'en distancier publiquement?
 
20.   La CIPPA défend l'usage du packing pour l'autisme dans certaines situations précises. L'essai clinique mené par Pierre Delion et ses collaborateurs n'étant pas terminé, sur la base de quelles données le packing peut-il être recommandé?
 
21.   Beaucoup de psychanalystes rejettent l'idée que l'efficacité des pratiques psychothérapiques puissent être évaluées scientifiquement.
a.       Est-ce la position de la CIPPA?
b.      Sinon, pourquoi de telles évaluations n'ont-elles pas encore abouti?

25 mars 2012

article publié par la Voix du Nord le 24 mars 2012

Face à face - Deux perceptions du traitement de l'autisme

samedi 24.03.2012, 09:02- Recueilli par LD

Daniel Fasquelle contre l’approche psychanalytique du traitement de l’autisme / Pierre Delion, promoteur du Packing en France Daniel Fasquelle contre l’approche psychanalytique du traitement de l’autisme / Pierre Delion, promoteur du Packing en France

| SANTÉ |

L'approche psychanalytique : un scandale ! »

Daniel Fasquelle, député-maire UMP du Touquet, mène la lutte politique contre l'approche psychanalytique du traitement de l'autisme, ayant même déposé une proposition de loi en janvier visant à l'interdire.

 

De fait, il se « réjouit » de ce rapport qui n’irait néanmoins « pas assez loin ». Il regrette que la Haute Autorité de santé (HAS) n’ait pas conservé « la version initiale de son rapport où elle parlait de méthodes "non recommandées" et pas seulement "non consensuelles". Et ce car le lobby a fait pression sur la HAS et j’en ai la preuve. »

Selon lui, en l’état, « ils vont continuer leurs méthodes dont aucune n’a montré une quelconque efficacité. Mais je ne les lâcherai pas. »

Daniel Fasquelle plaide pour une réaffectation des moyens. Lui qui précise ne pas être parent d’enfant autiste – « Je ne fais que remplir mon rôle de député » – veut mettre fin à « un scandale ». Il a des mots très durs. En déposant sa proposition, il justifiait : « Il faut arrêter le massacre. » S’agissant du packing, il parle de « méthode barbare ».

Et justifie : « Je suis dur car ils traumatisent les mamans et les couples en mettant la responsabilité sur les parents. On en est là aujourd’hui en France ! On a pris un retard monstre. En Angleterre, il y a dix-sept fois plus d’autistes à l’université qu’en France. Et qu’on ne nous dise pas qu’il faut un mélange des méthodes. La leur est mauvaise car elle part d’un mauvais diagnostic : l’autisme n’est pas une psychose, un problème de relation mère-enfant. Mais un problème neurologique. »

 

« Une campagne calomnieuse »

Il est le premier promoteur du packing en France. Le professeur Pierre Delion, pédopsychiatre au CHRU de Lille, n’a pas souhaité directement nous répondre, vu le contexte sensible, a-t-il justifié. Mais circule sur Internet sa prise de position écrite à la suite des recommandations de la Haute Autorité de santé (HAS). L’interdiction du packing, sauf dans son service dans le cadre d’un programme de recherche, est « une catastrophe pour les enfants autistes qui bénéficient du packing et leurs parents » (…) « Elle empêche gravement la réalisation de la recherche entreprise en soumettant les chercheurs concernés à un paradoxe difficile à dépasser puisqu’il oblige les chercheurs à demander à des parents l’autorisation d’inclure leur enfant dans une recherche visant à prouver l’efficacité d’une technique qu’elle interdit par ailleurs. »

 Il invoque un avis favorable du Haut Conseil de la santé publique, un autre du comité de protection des personnes. Et dénonce « une campagne calomnieuse et diffamatoire (…) orchestrée par des associations de parents (…) et s’en prenant bien au-delà du packing à la psychanalyse et à la psychothérapie institutionnelle ». Il dénonce enfin « une reprise des désinformations par des politiques pressés d’en découdre avec la pédopsychiatrie et une médiatisation trop partisane… »

Selon lui, la HAS « se disqualifie gravement » et « c’est toute la chaîne des décisions scientifiques qui est remise en question dans notre démocratie contemporaine. Cet état de fait ne pourra rester sans effets et sans suites. »

À l’instar du fondateur du Collectif des 39 contre la nuit sécuritaire, dans L’Express : « Les psychanalystes vont entrer en résistance. »

http://www.lavoixdunord.fr/Region/actualite/Secteur_Region/2012/03/24/article_face-a-face-deux-perceptions-du-traitement-de-l.shtml

21 mars 2012

article publié dans l'express.fr le 20 mars 2012

Psychanalystes et parents d'enfants autistes: la guerre est-elle déclarée ?

Par LEXPRESS.fr, publié le 20/03/2012 à 15:27

Psychanalystes et parents d'enfants autistes: la guerre est-elle déclarée ?

En France, la méthode du "packing", qui consiste à enrouler les patients autistes dans des couvertures dans le but de les apaiser, est très contestée.

LEXPRESS/J.-P. Guilloteau

Après l'appel concernant l'autisme lancé par le psychanalyste Bokobza sur L'Express, réponse d'Olivia Cattan, maman d'un enfant TED et Présidente de Paroles de femmes, et Sophie Robert, réalisatrice du Mur

Après avoir contrôlé les traitements concernant l'autisme pendant des années sans aucun résultat probant, les psychanalystes lancent un appel à la Résistance! D'après monsieur Bokobza, psychanalyste, cette profession serait attaquée par, je le cite, "des parents extrémistes et minoritaires" qui réclament que les méthodes comportementalistes soient employées en France pour aider à la stimulation des enfants autistes. 

"Les psychanalystes vont entrer en résistance"

Le 8 mars, la Haute autorité de santé désavouait la psychanalyse dans le traitement de l'autisme. Furieux, un collectif de psychiatres a dénoncé le lobbying d'associations de parents "non représentatives". Le Dr Hervé Bokobza, psychiatre, s'en est expliqué sur L'Express.  

Tout d'abord, qualifier des parents "d'extrémistes" parce qu'ils réclament des méthodes adaptées pour aider leurs enfants à s'en sortir et à se socialiser, est tout simplement inqualifiable. D'autre part, c'est bien mal connaître l'autisme et les méthodes qui se pratiquent aux Etats-Unis, en Israël, au Canada et dans certains pays nordiques et anglo-saxon. Des méthodes comme Feurstein qui ont fait leurs preuves depuis des années en sortant les enfants littéralement de leur mutisme et en permettant à ces enfants d'avoir une vie sociale et professionnelle sont révolutionnaires. 

Certains enfants de ce grand centre situé en Israël sont devenus professeurs dans des Universités, comptables, infirmiers, d'autres sont entrés dans l'Armée à des postes de haut gradés. Ils ont pour la plupart fondé une famille et sont autonomes. 

"La psychanalyse institutionnelle ne coûte pas cher aux parents"

Monsieur Bokobza parle également de "méthodes violentes"! Les différentes méthodes (Sunirise, Feurstein, Padovan, Teacch, Pecs...) ne sont en rien violentes puisqu'elles utilisent le jeu pour stimuler ces enfants. Ces cours de stimulation sont accompagnés d'orthophonie et de psychomotricité. Tout est mis en oeuvre pour mettre en valeur les compétences de ces enfants et les valoriser. 

Alors de quoi parle monsieur Bokobza? La seule méthode violente utilisée est le packing, méthode justement préconisée par certains psychanalystes qui, heureusement vient d'être interdite par madame Roselyne Bachelot. 

Parlons maintenant de son autre argument. Il explique les tarifs pour ces méthodes qui seraient excessivement chers. Autre ineptie! En France, la psychanalyse institutionnelle ne coûte pas cher aux parents parce qu'elle est intégralement remboursée par la sécurité sociale mais coûte 600 euros par jour, soit 200 000 euros par an, par personne à vie! Son coût humain et financier pour la collectivité est énorme; tandis que le coût des méthodes éducatives et comportementales coûterait beaucoup moins cher à mettre en place (de 50 000 à 70 000 euros par enfant par an pour quelques années seulement). En conclusion, la psychanalyse institutionnelle coûte excessivement cher à la collectivité pour un résultant néant. 

"Un aveu d'échec des psychanalystes face à l'autisme"

Quand aux séances de psychanalyses dans le privé, les parents nous parlent de 100¤ la séance, non remboursée par la sécurité sociale. Des séances où les enfants jouent tout seul dans leur coin pendant que les malheureux parents sont obligés de parler de leur rapport à leur père et mère ou à leur sexualité de couple! 

les parents d'enfants autistes ne sont pas des extrémistes. Ils cherchent la meilleure façon de les aider!  

Je crois que cet appel grotesque et les indicibles arguments employés par monsieur Bokobza est un aveu d'échec des psychanalystes face à l'autisme. Il montre également leur ignorance flagrante. Non seulement ils ne connaissent pas la mise en pratique de ces méthodes ni les résultats formidables obtenus. Ils ne s'y intéressent pas par principe, sûrs de détenir la vérité suprême. Aucune remise en question n'est faite malgré le peu de résultat obtenu! 

Non, monsieur Bokobza, les parents d'enfants autistes ne sont pas "des extrémistes". Juste des parents d'enfants "différents" qui cherchent la meilleure façon d'aider leurs enfants à devenir autonomes et simplement heureux, ce qui est le devoir de chaque parent. L'objectif de ces parents n'est pas " d'entrer en guerre " avec qui que ce soit mais de permettre à leurs enfants d'avoir la vie la plus normale possible. Est-il normal que des parents s'expatrient en Belgique ou au Canada pour que leurs enfants puissent bénéficier de cette stimulation? 

"Combien d'enfants sont sauvés quotidiennement par ces méthodes?"

Peu importe le nom de ces méthodes, peu importe qu'elles soient ou non reconnues scientifiquement par ces "éminents spécialistes", l'important est de montrer que grâce à ces méthodes de nombreux enfants ont réussit à fonder une famille et à occuper un emploi. 

La vraie question que devrait se poser monsieur Bokobza est celle-ci: combien d'enfants ont été sortis de leur autisme par les psychanalystes? 

Mais la différence fondamentale entre ces comportementalistes et ces psychanalystes se situent également à un autre niveau. Les uns cherchent les compétences de ces enfants, en essayant peu à peu de diminuer tous les comportements hors norme, les autres ne voient que leur anormalité. Ils ne croient aucunement en ces enfants et c'est peut-être ce point-là qui leur est reproché par les parents. Le fait qu'aucun d'eux ne propose une solution concrète et un avenir pour ces enfants. Les enfants autistes développent souvent d'ailleurs certains dons que ces "spécialistes" choisissent d'ignorer, préférant les considérer comme perdus.  

La vraie question que devrait se poser monsieur Bokobza est celle-ci: combien d'enfants ont été sortis de leur autisme par les psychanalystes. Combien d'enfants sont sauvés quotidiennement par ces méthodes? Mais étrangement, monsieur Bokobza est plus occupé à stigmatiser les parents, notamment les mères à qui l'on fait porter le poids de la culpabilité, que de vouloir mettre tout en oeuvre pour sauver ces enfants. Drôle de posture pour un professionnel de la santé! 

"Ces enfants sont une richesse"

Mais j'aimerais finir cette tribune sur une phrase prononcée par monsieur Bokobza qui déclare que "c'est une horreur absolue d'avoir un enfant autiste". J'aimerais vous dire cher monsieur, à quel point votre inhumanité et votre mépris pour ces enfants me répugne! Vous ne faites, par cette remarque, que discriminer ces enfants et participer à la propagation de ces stupides préjugés dont ces enfants sont victimes et contre lesquels nous luttons quotidiennement. Votre phrase me rappelle un temps obscur où les enfants handicapés furent gazés les premiers parce que considérés comme inutiles et couteux à la société. 

Sachez, que ces enfants sont une richesse, qu'ils sont doués pour beaucoup de choses. Ils sont notamment doués pour donner, à qui veut recevoir, une affection peu commune et que beaucoup de parents ont aussi appris à grandir et à aimer grâce à leurs enfants autistes.

http://www.lexpress.fr/actualite/sciences/sante/psychanalystes-et-parents-d-enfants-autistes-la-guerre-est-elle-declaree_1095625.html

17 mars 2012

article publié sur le site d'Autisme Infantile le 16 mars 2012

Non au Packing!

 

Non au Packing!

Dans notre chemin à travers les embûches de l’autisme, Autisme Infantile vous facilite la tâche en signalant les établissements qui utilisent encore le packing malgré les recommandations de la HAS!

SENS INTERDIT!

INTERDICTION DE PACKING!

Voici la nouvelle opération que nous vous proposons sur Autisme Infantile: envoyer une lettre à Roselyne Bachelot pour lui demander de faire quelque chose, et envoyer une lettre à chaque établissement pour montrer notre désaccord total et complet envers nos pratiques. ON NE LAISSERA PAS CES FOUS PACKER NOS ENFANTS!

Voici la lettre à envoyer sous enveloppe à Roselyne Bachelot, avec votre témoignage si vous le souhaitez, ou un mot personnel pour dire pourquoi vous souhaitez que le packing disparaisse:

Non au Packing! Lettre à Roselyne Bachelot

Et voici la lettre-pli à envoyer telle quelle en mettant juste un timbre dessus, histoire de bien foutre la honte et informer les gens par qui ces lettres passeront, à envoyer aux établissements:

Non au Packing! Lettres aux établissements

Voir la liste des destinataires sur le lien :

http://autismeinfantile.com/informations/actualites/non-au-packing/

16 mars 2012

Une séance de packing à l'hôpital de jour de la Pomme Bleue (Bordeaux)

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