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"Au bonheur d'Elise"
13 juillet 2019

Statines prometteuses pour l'X fragile

12 juil. 2019
Par Blog : Le blog de Jean Vinçot

Des souvenirs durables : les effets d'un médicament contre le cholestérol sur la cognition chez le rat semblent persister. Il pourrait être efficace dans le syndrome de l'X fragile.

 

spectrumnews.org Traduction de "Popular statin shows promise for treating fragile X syndrome"

Les bien connues statines  sont prometteuses pour le traitement du syndrome de l' X fragile

par Hannah Furfaro / 17 juin 2019

Shadow people © Luna TMG
Shadow people © Luna TMG

La lovastatine, un médicament qui abaisse le taux de cholestérol, prévient les problèmes de mémoire chez un rat atteint du syndrome du X fragile, selon une nouvelle étude 1. Les effets du médicament semblent durer après la fin du traitement.

Les résultats offrent la promesse d'un traitement pour les personnes atteintes du syndrome de l'X fragile ou, peut-être, de l'autisme. Le syndrome est la principale cause de déficience intellectuelle héréditaire ; une personne sur trois atteinte du syndrome de l'X fragile est également autiste.

La nouvelle étude se rajoute à d'autres preuves que la lovastatine peut soulager les traits X fragiles. Il a été démontré que le médicament prévient les convulsions chez les modèles murins de l'affection. Et en combinaison avec un antibiotique, il peut soulager le retrait social et l'hyperactivité chez les personnes atteintes du X fragile.

Les rats sont plus proches des gens que les souris en termes de cognition et de comportement. La nouvelle étude suggère également que la lovastatine soulage les problèmes cognitifs - les seuls traits que les chercheurs ont testés - et que ses effets sont permanents.

"Il se peut que vous n'ayez pas à traiter tout au long de votre vie ", déclare Peter Kind, chercheur principal et professeur de neuroscience du développement à l'Université d'Édimbourg, en Écosse. "Si vous pouvez secourir pendant le développement, vous pourrez peut-être retirer le médicament [plus tard]." (Kind est également directeur de la Simons Initiative for the Developing Brain ; la Simons Foundation est l'organisation mère de Spectrum).

De nombreux autres médicaments expérimentaux pour le X fragile se sont révélés prometteurs chez la souris, mais ont échoué dans les essais cliniques.

Comme ces autres médicaments, on croit que la lovastatine affecte la production de protéines, mais par une voie distincte - la voie RAS. Cette voie est impliquée à la fois dans l'autisme et dans le syndrome du X fragile.

La lovastatine est déjà approuvée pour l'utilisation chez les enfants ayant un taux de cholestérol élevé, donc si elle s'avère efficace pour le X fragile, elle pourrait rapidement être prescrite aux personnes atteintes du syndrome, dit Xinyu Zhao, Jenni et Kyle Professeur de neuroscience à l'Université du Wisconsin-Madison.

Aide à l'apprentissage

Kind et ses collègues ont fait en sorte que des rats soient privés de FMR1, le gène muté dans le syndrome du X fragile, et ils ont donné aux animaux une série de tâches cognitives.

Les chercheurs ont découvert que les rats mutants reconnaissent les nouveaux objets aussi bien que les rats témoins. Les animaux remarquent également quand l'un des objets est déplacé - un test de mémoire de position - aussi facilement que le font les rats typiques.

Ils réussissent moins bien aux tests d'aptitudes mentales plus complexes, cependant. Par exemple, ils sont incapables d'associer un objet à la fois à un endroit précis et à des indices contextuels, ce qui indique que leur mémoire des expériences est altérée. Les rats X fragiles développent également des capacités de mémoire plus tard que les rats typiques.

Pour voir si la lovastatine peut prévenir ces problèmes, les chercheurs ont ajouté le médicament à l'alimentation des rats X fragiles à partir de l'âge de 4 semaines, avant que les problèmes cognitifs des rats n'apparaissent. Ils ont donné aux animaux cette nourriture à base de médicament pendant cinq semaines. (La tranche d'âge équivalente pour les enfants serait de 2 à 8 ans.)

Vers l'âge de 7 à 9 semaines, les rats X fragiles traités s'acquittent aussi bien que les rats typiques de toutes les tâches. Par contre, les rats X fragiles qui reçoivent un placebo présentent des problèmes de mémoire révélateurs et retardent le développement cognitif.

Les effets de la lovastatine chez le rat persistent même après la fin du traitement. Les animaux se comportent tout aussi bien à 14 et 23 semaines - 5 et 14 semaines, respectivement, après avoir cessé de prendre le médicament. Les résultats ont été publiés le 29 mai dans Science Translational Medicine.

Les résultats sont prometteurs, mais les chercheurs n'ont testé qu'un seul trait cognitif, note Zhao. Il n'est pas clair si le médicament améliore les problèmes tels que les crises d'épilepsie et l'hyperactivité qui sont également fréquents dans cette pathologie, dit-elle.

Problème de protéines

Kind et ses collègues ont également étudié les effets de la lovastatine sur les niveaux de protéines dans l'hippocampe, le centre de la mémoire du cerveau. Les rats atteints du syndrome du X fragile traités à la lovastatine présentent des taux normaux, ce qui correspond à l'idée que le médicament corrige ou prévient la production excessive de protéines.

On ne sait toujours pas exactement comment le médicament affecte la protéine X fragile, ni pourquoi ses effets durent.

"Ils n'ont pas démontré [le mécanisme], ce qui est un peu décevant," dit Zhao.

Pourtant, les chercheurs se disent prudemment optimistes quant aux résultats.

"Je pense qu'il y a beaucoup de mérite à intervenir tôt dans cette voie ", dit Gary Bassell, titulaire de la chaire de biologie cellulaire à l'Université Emory à Atlanta. "Mais je suis prudent quant aux conséquences à long terme."

L'équipe de Kind prévoit examiner si l'administration de lovastatine à des rats plus âgés peut prévenir les troubles cognitifs. Ils espèrent également comparer les effets de la lovastatine chez le rat à ceux d'autres médicaments expérimentaux du groupe X fragile, comme l'arbaclofène.

Références:

  1. Asiminas A. et al. Sci. Transl. Med. 11, eaao0498 (2019) PubMed

    Lien entre le syndrome de l'X fragile et l'autisme, explications

    • 2 nov. 2018

    Le syndrome de l'X fragile est l'une des principales causes génétiques de l'autisme [5% des cas d'autisme.. Environ une personne sur trois atteinte du syndrome est également autiste. Mais même ceux qui ne sont pas autistes partagent souvent certains traits de l'autisme, tels que l'évitement du contact visuel et les difficultés rencontrées dans des situations sociales.

Les conditions médicales peuvent identifier différents sous-types d’autisme

Par Phantom
 © Phan Tom - Comprendrelautisme
Cet article est une traduction d’un texte d’Hannah Furfaro paru dans le magazine Spectrum News.

Selon une étude sur plus de 3 000 enfants autistes, les jeunes enfants autistes sont répartis en trois groupes en fonction du nombre et du type de maladies concomitantes qu’ils rencontrent.

 
© Phan Tom - Comprendrelautisme

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12 juillet 2019

Ovation silencieuse pour un lycéen atteint d'autisme

article publié sur Positivr.fr

Des lycéens offrent une ovation silencieuse à leur camarade de classe atteint d'autisme pendant qu'un reçoit son diplôme.

Pour permettre à leur camarade atteint d’autisme de participer à la remise des diplômes, des lycéens américains lui ont offert une ovation silencieuse. Un moment de bienveillance rare.

Jack Higgins est atteint d’une forme sévère d’autisme, ce qui ne l’a pas empêché de mener une scolarité accomplie dans son lycée de Carmel, dans l’État de New York. Après huit ans dans le programme de l’école destiné aux élèves ayant des difficultés cognitives, d’apprentissage ou de comportement, il était enfin prêt à obtenir son diplôme le 20 juin dernier.

Le problème ? Une telle cérémonie suppose de passer plusieurs heures dans une salle bondée et bruyante, or le jeune homme est très sensible aux nuisances sonores. Un facteur important qui a failli convaincre sa famille de renoncer à participer. Pourtant on le sait, entre la toge, le chapeau et les discours, le jour de la remise des diplômes est un moment marquant dans la vie d’un adolescent américain.

Avec le soutien de ses parents, de ses professeurs, de son principal, mais aussi et surtout de ses camarades, il a finalement pu accomplir ce rituel de passage dans des conditions sereines. Les autres élèves connaissaient en effet son handicap et ont été priés de l’applaudir en silence. Lou Riolo, le proviseur de l’établissement, raconte à CNN sa fierté de pouvoir offrir au jeune homme une remise de diplôme à son image et de constater le respect et la compassion de l’ensemble de ses étudiants :

« Il était important que Jack vienne retirer son diplôme. Pour lui, tout d’abord, et ensuite pour sa famille qui a pu vivre le même événement que tous les autres parents. C’était aussi une façon de donner à tous les participants une occasion d’aider un jeune homme et sa famille à réaliser leur rêve. Il faut souvent donner aux gens l’occasion de se montrer à la hauteur de la situation. Je crois vraiment que les gens ont une âme bienveillante et compatissante. »

À l’appel de son nom, Jack, accompagné de ses deux frères, s’est approché de la scène avec les doigts dans les oreilles, mais à la place du brouhaha auquel il s’attendait, il a reçu une ovation silencieuse. Pour lui témoigner leur soutien, les élèves se sont même levés un à un. Un geste qui a particulièrement touché le directeur de l’établissement :

« J’ai eu la chance de voir des choses vraiment remarquables au cours de mes 31 années de carrière, mais cela doit être jusqu’à présent le plus incroyable. Les étudiants se sont montrés à la hauteur de la situation et Jack a fait de même. C’était si courageux de sa part de marcher jusqu’à l’estrade. La marche a dû lui sembler interminable, mais il l’a fait avec grâce, classe et force. »

Eh oui, les adolescents peuvent aussi être bienveillants les uns envers les autres.

11 juillet 2019

Enquête sur les femmes autistes - Le sex-ratio de l’autisme

10 juil. 2019
Par Blog : Le blog de Jean Vinçot

L'autisme est beaucoup plus fréquent chez les garçons que chez les filles. Les raisons exactes de ce ratio sont discutées : différences biologiques entre les sexes, façon dont l'autisme est défini et diagnostiqué. Une enquête en ligne vise à mieux caractériser les particularités des femmes autistes et à développer un outil de repérage.

 

Étude f-MACA : Spécificités de l’autisme chez les femmes

Study III, color © Luna TMG
Study III, color © Luna TMG


La recherche scientifique indique que l’autisme peut se présenter différemment chez les femmes que chez les hommes. Ceci se traduit par une méconnaissance des spécificités de l’autisme féminin par les professionnels de l’autisme et par la société. En conséquence, de nombreuses femmes autistes reçoivent des diagnostics tardifs ou erronés, voire restent dans l’ignorance de leurs particularités. Dans tous les cas, leur appartenance au spectre de l’autisme est encore trop souvent remise en question.

Pour en savoir plus sur la présentation de l’autisme chez les femmes adultes, nous recensons des volontaires pour participer à une étude en ligne entièrement anonyme. Ces recherches visent à mieux caractériser les particularités des femmes autistes et à développer un outil de repérage en langue française.

Cette enquête totalement anonyme est ouverte aux femmes avec ou sans diagnostic d’autisme et aux hommes avec diagnostic d’autisme. Elle dure environ 45 minutes.

Veuillez noter que le fait de répondre au questionnaire ne constitue en rien un diagnostic d’autisme. Cette étude a fait l’objet d’approbation éthique de l’Université de Montréal (Canada) et du Comité de Protection des Personnes Ile-de-France (France).

Pour y participer, il suffit de cliquer sur ce lien : http://maca.huma-num.fr/femmes-autistes/

Afin de garantir l’anonymat, un identifiant généré aléatoirement vous sera fourni. Il est important de conserver cet identifiant, car notre équipe n'y aura pas accès.

Cette étude implique la participation d'une personne vous ayant bien connu pendant votre enfance. Un lien vous sera fourni à faire lui parvenir, ainsi qu'un identifiant pour jumeler vos réponses. Toutefois, si vous êtes dans une situation telle que l’implication d’une personne extérieure représente une difficulté, vous pouvez participer à l’étude sans réaliser cette étape.

Si vous avez des questions, vous pouvez les adresser par email à : Amélie Tsaag Valren, Université de Montréal amelie.charles.cnmtl@ssss.gouv.qc.ca

L'équipe de l'étude « f-MACA » vous remercie de votre attention.

Traduction par lepton de "Autism’s sex ratio, explained" - Nicholette Zeliadt / 13 juin 2018

L'autisme est beaucoup plus fréquent chez les garçons que chez les filles. Ce sex-ratio asymétrique a été remarqué depuis que les premiers cas d'autisme ont été décrits dans les années 1940. Les raisons exactes de ce ratio restent floues. Elle pourrait trouver sa source dans les différences biologiques entre les sexes. Ou, selon certains experts, il pourrait s'agir d'un artefact de la façon dont l'autisme est défini et diagnostiqué.

Voici comment les chercheurs estiment et expliquent le sex-ratio dans l'autisme.

Qu’est-ce que le sex-ratio de l'autisme ?

Les chercheurs ont toujours trouvé plus de garçons que de filles porteurs d'autisme, lorsqu'ils ont estimé la prévalence de l'autisme. Cela a été vrai peu importe que les données proviennent de diagnostics signalés par les parents, d'examens des dossiers scolaires et médicaux, ou d'évaluations diagnostiques des enfants.

L'analyse la plus complète du sex-ratio de l'autisme, publiée en 2017, s'appuie sur les données de 54 études de prévalence dans le monde. Cette analyse a estimé environ 4,2 garçons autistes pour une fille.

Quels facteurs pourraient influencer ce sex-ratio ?

Un facteur potentiellement important est le biais diagnostique : plusieurs études suggèrent que les filles reçoivent un diagnostic d'autisme plus tard dans leur vie que les garçons, ce qui indique que le trouble est plus difficile à détecter chez les filles.

En suivant cette idée, l'étude de 2017 a révélé que le sex-ratio tombe à 3,25 garçons par fille lorsque l'analyse n'inclut que les 20 études pour lesquelles les chercheurs ont évalué les participants pour l'autisme, plutôt que de se fier à des diagnostics antérieurs. Cette baisse du ratio fournit les preuves les plus convaincantes à ce jour d'un biais diagnostique, selon William Mandy, chercheur principal de l'étude et maître de conférence en psychologie clinique à l'University College de Londres. « Cela implique qu'il y a là un groupe de femmes qui, si vous les évaluez, répondront aux critères, mais pour une raison quelconque, ne seront pas évaluées.»

Pourquoi les filles et les femmes autistes sont-elles négligées ?

Les filles et les femmes porteuses d'autisme peuvent ne pas être diagnostiquées parce que les médecins, les enseignants, les parents et d'autres, pensent souvent que le trouble touche principalement les garçons.

L'autisme peut aussi avoir l’air différent chez les filles que chez les garçons. Les filles peuvent avoir moins d'intérêts restreints et de comportements répétitifs que les garçons, et peuvent avoir des centres d'intérêts socialement plus acceptables. Elles sont également plus susceptibles que les garçons de masquer leurs traits autistiques en copiant leurs pairs neurotypiques. Par conséquent, l'autisme peut être plus difficile à détecter chez les filles, même lorsque les médecins le recherchent.

Le sex-ratio disparaîtrait-il si ces biais diagnostiques étaient surmontés ?

Probablement pas. Les chercheurs ont trouvé un rapport de 3 pour 1 même lorsqu'ils ont suivi des enfants dès la petite enfance et les ont soumis à un dépistage répété de l'autisme, ce qui réduit au minimum la possibilité de biais dans le diagnostic et la référence. Les enfants de ces études ont des antécédents familiaux d'autisme, cependant, de sorte qu'ils peuvent être fondamentalement différents des autres enfants porteurs de ce trouble, selon Daniel Messinger, professeur de psychologie à l'Université de Miami.

Le sex-ratio a-t-il changé au fil du temps ?

Oui. Une vaste étude danoise a trouvé un sex-ratio de 8 pour 1 en 1995, mais il est tombé à 3 pour 1 en 2010. Cette chute peut refléter une meilleure détection des filles autistes, mais elle devrait se stabiliser. « Je parierais à 3 contre 1 », dit Meng-Chuan Lai, professeur adjoint de psychiatrie à l'Université de Toronto.

Quoi d’autre pourrait expliquer le sex-ratio ?

La biologie. Par exemple, le cerveau des personnes porteuses d'autisme présente des modes d'expression génétique qui ressemblent davantage à ceux des hommes que des femmes typiques. Certains de ces gènes sont spécifiques à la microglie, des cellules immunitaires du cerveau qui éliminent les déchets et sculptent les connexions neuronales.

Il est également possible que les filles soient protégées d'une manière ou d'une autre contre ce trouble. Les filles autistes ont tendance à avoir plus de mutations que les garçons porteurs de ce trouble. Et les garçons autistes semblent hériter plus souvent de mutations de mères non affectées que de pères non affectés. Ensemble, ces résultats suggèrent que les filles ont besoin d'un bagage génétique plus important que les garçons pour développer l'autisme.


Un article de Spectrum News du 3 juin 2019, repris sur le site Comprendre l'autisme.

 Les tests diagnostiques ne ratent pas les filles autistes, selon une étude

Les garçons et les filles autistes obtiennent des scores pratiquement identiques à trois tests diagnostiques couramment utilisés, ce qui suggère que le sexe n'affecte pas les scores.

  • 6 mai 2019
  • Théories de l'autisme - l’effet protecteur dont bénéficie le sexe féminin

    Savoir pourquoi il y a quatre fois plus de garçons diagnostiqués que de filles est l’une des énigmes les plus tenaces de l’autisme. Les biais de diagnostic expliquent en partie ce ratio. Une théorie qui prévaut, « l’effet protecteur dont bénéficient les personnes de sexe féminin», propose aussi une explication…

    •   7 mai 2019
  • Différences entre les sexes dans l'autisme : inexistantes chez les épileptiques

    Les filles épileptiques sont plus susceptibles que les filles de la population générale d'avoir un trouble déficitaire de l'attention avec hyperactivité ou d'être autiste. Il y a à peu près autant de garçons autistes épileptiques que de filles, selon une nouvelle méta-analyse.

    • 14 mai 2019
  • Corriger le déséquilibre entre les sexes dans les études sur l'autisme

    Les filles sont nettement sous-représentées dans les recherches sur l'autisme. Pour pouvoir analyser les traits distinctifs des hommes et des femmes, il faudrait un nombre égal dans les populations étudiées. Cela permettrait d'adapter les pratiques (exemple de l'anorexie).

  • 14 avr. 2019
9 juillet 2019

Landes : un père de famille se bat pour la prise en charge de l'AVS de son fils handicapé

Lundi 8 juillet 2019 à 18:25 -
Par , France Bleu Gascogne, France Bleu

Ce père de famille landais est dans le flou. Son fils handicapé de 4 ans, atteint d'autisme, a besoin d'une AVS (auxiliaire de vie scolaire) sur les temps périscolaires. Mais l'Éducation nationale et les mairies se rejettent la responsabilité de payer le salaire de cette dernière.

La question de la prise en charge du salaire de l'AVS se pose concernant les temps périscolaires, comme le moment de la cantineLa question de la prise en charge du salaire de l'AVS se pose concernant les temps périscolaires, comme le moment de la cantine © Maxppp - MAXPPP

Sainte-Marie-de-Gosse, France

Un père de famille landais a écrit à Emmanuel Macron. Il veut savoir qui doit payer l'auxiliaire de vie scolaire de son fils : l'État ou sa commune ?  Ce Landais vit à Sainte-Marie-de-Gosse. Il est père d'un enfant handicapé de 4 ans, atteint d'autisme. Son enfant, scolarisé en maternelle, a besoin d'une AVS (auxiliaire de vie scolaire) sur le temps périscolaire, le midi au moment de la cantine, et sur les temps de garderie. Seulement, il y a un trou dans la loi... Rien ne précise véritablement qui est en charge de payer cette AVS : la commune ou l'État. 

"C'est aux communes de s'en charger" - Serge Tauziet, directeur de cabinet de l'inspection académique des Landes

"En fait, c'est l'État qui se charge du salaire des AVS, mais seulement sur le temps scolaire, qui est un temps obligatoire, explique Serge Tauziet, directeur de cabinet de l'inspection académique des Landes. Concernant le salaire de l'AVS sur les temps périscolaires, c'est aux communes de s'en charger. Mais effectivement, il n'y pas de texte précis du Conseil d'État qui le précise."

Serge Tauziet précise que l'année dernière, la ville de Dax a porté devant le Tribunal administratif de Pau le cas d'une famille. Cette dernière souhaitait que l'État paye le salaire de l'AVS qui s'occupait de leur enfant sur le temps de la cantine. Mais le tribunal de Pau a tranché : c'est à la mairie de payer. "On a aucun texte du Conseil d'État qui précise cela, mais nous on se base sur les décisions des tribunaux."

Des mairies payent quand même le salaire des AVS

Le père de famille de 39 ans a monté une association avec sa femme il y a quelques mois pour mener le combat. Aujourd'hui, ils veulent une réponse claire de la part de l'État : "Si tout le monde se renvoie la balle, on peut arriver à une situation où un enfant se retrouve sans auxiliaire de vie sur les temps périscolaires, ce qui peut empêcher une bonne scolarité. Un enfant autiste a besoin en permanence d'une aide, c'est primordial pour son développement social et scolaire."

Dans le cas de ce père, la commune a fait le choix de prendre en charge le coût de l'AVS. La commune de Sainte-Marie-de-Gosse s'est affilié à la CAF (la Caisse d'allocations familiales) pour pouvoir payer le salaire.

8 juillet 2019

Épilepsie, autisme, schizophrénie : un mécanisme cellulaire commun et insoupçonné

article publié sur le site de l'Inserm

26 juin 2019

À l’Institut du Fer à Moulin (unité Inserm 1270 / Sorbonne Université), les travaux de l’équipe de Jean-Christophe Poncer ont permis d’identifier un mécanisme jusqu’alors insoupçonné - impliquant un transporteur et un canal ionique - commun à plusieurs affections neurologiques et psychiatriques : épilepsie, autisme, schizophrénie... Publiés dans la revue Cell Reports, ces résultats laissent entrevoir de nouvelles cibles thérapeutiques pour le traitement de ces pathologies.

Le contexte

Nos fonctions cérébrales reposent sur l’activité coordonnée de synapses inhibitrices et excitatrices entre les neurones. Un dérèglement de la fonction de l’un ou l’autre type de synapses entraine des anomalies de l’activité cérébrale à l’origine de nombreuses affections neurologiques et psychiatriques qui sont encore souvent résistantes à tout traitement.

Plusieurs de ces pathologies (épilepsie, douleur neuropathique, maladie de Huntington, autisme, schizophrénie…) sont associées à une perturbation du transport d’ions chlorure dans les neurones. Ces ions sont notamment impliqués dans la fonction des synapses inhibitrices du cerveau et de la moelle épinière.

Plusieurs études récentes suggéraient donc que ces déficits de transport d’ions chlorure pourraient agir en perturbant spécifiquement les synapses inhibitrices. C’est cette hypothèse que Jean-Christophe Poncer et ses collaborateurs ont voulu tester en supprimant de façon chronique l’expression du transporteur ionique KCC2 dans le cerveau de rats adultes.

Les résultats

Les résultats obtenus par l’équipe montrent que, si cette manipulation altère bien l’activité des neurones et des réseaux cérébraux, le mécanisme mis en jeu n’implique pas une altération des synapses inhibitrices mais plutôt une augmentation de l’excitabilité des neurones eux-mêmes.

Cet effet repose sur une interaction physique, jusqu’alors insoupçonnée, entre le transporteur KCC2 et un canal ionique - Task3 - qui régule l’excitabilité des neurones. En l’absence de KCC2, le canal Task3 n’est pas correctement exprimé dans les neurones et ceux-ci deviennent hyperexcitables, perturbant ainsi l’activité des réseaux neuronaux.

Les perspectives        

Ces données laissent entrevoir de nouvelles pistes thérapeutiques, notamment dans le traitement de certaines formes d’épilepsie pharmaco-résistantes. Des molécules agissant pour renforcer la fonction des canaux Task3 pourraient ainsi permettre de rétablir l’excitabilité neuronale. 

Alternativement, de nouvelles molécules permettant de renforcer l’expression du transporteur KCC2 pourraient, elles, permettre de prévenir cette cascade d’événements conduisant à perturber l’activité des réseaux neuronaux. Ces pistes sont actuellement explorées dans divers modèles d’épilepsie au sein de l’équipe de Jean-Christophe Poncer.

Ce travail a été réalisé dans l’équipe de Jean Christophe Poncer dans le cadre d’une collaboration avec l’Institut Cajal à Madrid (Espagne), financée notamment par l’ANR, la FRM, le Human Frontier Science Program et la Fondation Française pour la Recherche sur l’Epilepsie conjointement avec la Fédération pour la Recherche sur le Cerveau.

Références

  1. Institut du Fer à Moulin (unité Inserm 1270 / Sorbonne Université), équipe Poncer / Levi
  2. KCC2 regulates neuronal excitability and hippocampal activity via interaction with Task-3 channels (Cell Reports, 2 juillet 2019)

 

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6 juillet 2019

Autiste sans solution : la détresse d'un interné en HP !

 

Autiste sans solution : la détresse d'un interné en HP !

Comment sortir de cette impasse ? La famille Fargette a écumé tous les recours, poussé toutes les portes, cru à toutes les promesses... Et rien ! Rappel des faits. C'est en septembre 2015 que Nicolas Fargette fait parler de lui dans les medias ; il s'enchaîne aux grilles de la préfecture du Jura puis, un mois plus tard, en escalade la façade pour y déployer ses banderoles.

https://informations.handicap.fr

 

5 juillet 2019

Près de Montpellier : une maison partagée pour autistes a ouvert

 

Près de Montpellier : une maison partagée pour autistes a ouvert

Ouverte au mois d'avril par Col'Oc Autisme, la maison partagée de Saint-Gély-du-Fesc a besoin de financements pour se développer. Une Maison inclusive pour autistes (Mia), l'une des toutes premières en France, a été aménagée, depuis le mois d'avril, au 464 rue de Valmont, à Saint-Gély-du-Fesc.

https://www.midilibre.fr

 

4 juillet 2019

Villers-sur-Mer : Lucie Hodiesne photographie le quotidien de son frère pour sensibiliser à l’autisme

article publié sur actu.fr

Étudiante en 3e année à l’école des Gobelins, la Villersoise Lucie Hodiesne a réalisé une série de clichés sur Antoine, son frère autiste.

À Issy-les-Moulineaux, une quarantaine de photos seront exposées : des scènes de vie d’une rare et belle profondeur.
À Issy-les-Moulineaux, une quarantaine de photos seront exposées : des scènes de vie d’une rare et belle profondeur. (©Lucie Hodiesne)

Étudiante en 3e année à l’école des Gobelins, Lucie Hodiesne, originaire de Villers-sur-Mer (Calvados), a réalisé une série de clichés sur Antoine, son frère autiste. Pour ses photos réunies sous le nom Lilou, elle a reçu le Prix de la Vocation et expose en région parisienne.

« Avec mon frère, on est une équipe, un duo de choc », sourit Lucie Hodiesne, 23 ans. Et sur l’un des rares clichés où la photographe se met en scène avec son frère autiste de 30 ans, Antoine, dit « Lilou », cette complicité n’a pas besoin de légende pour transparaître. D’ailleurs pendant très longtemps, elle était la seule à pouvoir le prendre en photo.

"Comme l’appareil photo, c’est mon langage, et qu’Antoine a le sien, par le biais d’objets, ça nous a énormément rapprochés sur une fibre artistique. Il y a des relations qui sont tellement fortes qu’il n’y a pas besoin de mots. Et c’est ce qui se passe entre nous deux."

« Quand j’ai vu les clichés, j’en ai pleuré »

Ce langage et ces échanges non verbaux se sont concrétisés par des photos. Des clichés en noir et blanc du quotidien d’Antoine pris par Lucie.

"Avant d’intégrer les Gobelins, je n’avais pas forcément pensé à raconter la vie d’Antoine en images. Mais avec ma mère on avait déjà pensé à écrire un livre sur lui. Il y avait quand même cette idée de mettre en avant son autisme."

Antoine âgé de 30 ans, est un adulte autiste, qui réside dans un foyer médicalisé à Verson, en Normandie.
Antoine âgé de 30 ans, est un adulte autiste, qui réside dans un foyer médicalisé à Verson, en Normandie. (©Lucie Hodiesne)

Pendant sa première année à l’école des Gobelins, où elle se forme à la photographie, on lui a demandé de réaliser une « narration en 36 poses à l’argentique ».

"C’est là que raconter le quotidien d’Antoine pendant une journée, du réveil au coucher, m’est apparu comme une évidence."

Après le tirage des premiers clichés, les retours de ses proches sont plus qu’encourageants. Et Lucie aussi est séduite par le rendu.

"Je crois que c’est la première fois que j’étais autant satisfaite d’un travail. Toute la part d’amour que j’y avais mis se ressentait à l’image. Quand j’ai vu les clichés, j’en ai pleuré dans le métro."

Faire parler de l’autisme

Elle poursuit alors sur sa lancée.

"Au festival Visa pour l’image, à Perpignan, j’ai eu beaucoup de retours de photographes et de la directrice artistique du magazine du Monde, Lucy Conticello, qui m’a aidée à avoir un axe pour mon travail."

Lucie Hodiesne a photographié le quotidien de Lilou. Une manière de faire parler de l'autisme.
Lucie Hodiesne a photographié le quotidien de Lilou. Une manière de faire parler de l’autisme. (©Lucie Hodiesne)

C’est à ce moment-là que Lucie comprend que la photographie pouvait être l’interprète de Lilou enfermé dans un monde de silence.

Pour elle, son travail est une manière « de rendre justice à Antoine ». Une manière de parler de ce que vit Antoine et, indirectement, de ce que vivent les autres personnes autistes qui partagent son quotidien au foyer médicalisé de Verson (Calvados). Cette touche « humaniste », elle l’explique par le manque d’informations en France.

"On parle très peu d’autisme, du quotidien des personnes qui sont touchées, des facettes du trouble, des différents cas."

Avec son projet Lilou, elle a reçu le prix de la vocation 2018.
Avec son projet Lilou, elle a reçu le prix de la vocation 2018. (©Lucie Hodiesne)

Quand elle a su qu’elle était retenue pour le Prix de la Vocation de la Fondation Marcel Bleustein-Blanchet qui aide et récompense des jeunes souhaitant dédier leur vie à la réalisation de leur vocation, et que cette fondation voulait monter une exposition à partir de ses photos, Lucie raconte tout à Antoine.

"Il a tout de suite été dans une posture de reconnaissance et même, il a commencé à jouer davantage avec l’appareil photo. C’est assez drôle car c’est un grand charmeur, il dégage une certaine aura. Comme un James Dean."

Le message veut être passé clairement par le frère et la sœur. « Je me suis toujours promis que quoi qu’il m’arrive dans la vie, je ne le lâcherai jamais et de le mettre en avant. » Et Lucie a tenu sa promesse.

 

Pratique
Photos à retrouver sur la page Facebook de Lucie Hodiesne et sur www.luciehodiesne.com. Exposition du 26 juin au 26 juillet 2019, à l’espace Andrée-Chedid, à Issy-les-Moulineaux.

3 juillet 2019

Une vaste étude appuie l'abandon de l'expression "autisme de haut niveau"

3 juil. 2019
Par Blog : Le blog de Jean Vinçot

Selon une étude australienne menée auprès de plus de 2 000 personnes autistes, les personnes autistes qualifiées de "haut niveau " parce qu'elles n'ont pas de déficience intellectuelle éprouvent souvent encore des difficultés dans leurs aptitudes à la vie quotidienne.

 

spectrumnews.org Traduction de "Large study supports discarding the term ‘high-functioning autism’"

par Dalmeet Singh Chawla / 3 juillet 2019

Shadow people XI © Luna TMG
Shadow people XI © Luna TMG

Selon une étude menée auprès de plus de 2 000 personnes autistes 1, les personnes autistes qualifiées de "haut niveau " parce qu'elles n'ont pas de déficience intellectuelle éprouvent souvent encore des difficultés avec leurs aptitudes à la vie quotidienne. Selon les chercheurs, les données devraient mettre définitivement hors d'usage le terme " haut fonctionnement ".

L'étude, la plus importante du genre, montre que les personnes jugées très fonctionnelles ont souvent un mauvais " comportement adaptatif", c'est-à-dire la capacité d'accomplir des tâches de base comme se brosser les dents, lacer ses chaussures ou prendre l'autobus.

"L'expression ne tient aucunement compte des difficultés que ces personnes éprouvent au quotidien ", affirme le chercheur principal Andrew Whitehouse, professeur de recherche sur l'autisme au Telethon Kids Institute et à l'University of Western Australia de Perth, en Australie.

Qui plus est, dit Whitehouse, les décideurs ont utilisé ce terme pour décider quelles personnes devraient recevoir des services ou du financement plutôt que d'évaluer soigneusement les besoins individuels.

Les personnes autistes sont souvent classées comme étant de haut niveau si elles ont un quotient intellectuel (QI) élevé ou si elles excellent sur le plan scolaire. Mais ni l'un ni l'autre de ces traits ne peut être interprété comme signifiant qu'ils réussissent bien dans d'autres aspects de leur vie, note Helen Tager-Flusberg, directrice du Center for Autism Research Excellence de la Boston University, qui n'a pas participé aux nouveaux travaux.

"Nous savons depuis longtemps qu'il y avait un écart entre le QI et le comportement adaptatif", dit-elle. La taille "impressionnante" de l'échantillon et la méthodologie de l'étude confirment l'existence de cet écart.

Les chercheurs ont inventé le terme " haut fonctionnement " dans deux articles publiés à la fin des années 1980 2,3. Depuis, c'est devenu un raccourci de décrire les personnes autistes qui ont de fortes aptitudes verbales et qui n'ont pas de déficience intellectuelle (en cas de QI inférieur à 70).

Pendant des années, les personnes autistes se sont opposées à cette étiquette, ainsi qu'à son homologue, " faible fonctionnement ", disant que ces termes ne reflètent pas le niveau de soutien dont elles ont réellement besoin.

"J'entends les appels les plus bruyants en faveur de l'abandon de ce terme de la part des auto-représentants de la communauté de l'autisme ", dit Inge-Marie Eigsti, professeure de psychologie clinique et de sciences cérébrales et cognitives à l'Université du Connecticut à Mansfield, qui n'a pas participé à cette étude. "Nous devrions appeler les gens comme ils veulent qu'on les appelle."

Faible prédicteur

Whitehouse et son équipe ont étudié la relation entre le comportement adaptatif et la fonction cognitive chez 2 225 personnes autistes âgées de 1 à 18 ans, inscrites dans le Western Australian Register for Autism Spectrum Disorders ; 1 041 de ces enfants ont une déficience intellectuelle et 1 184 n'en ont pas. (Le registre comprend toutes les personnes ayant reçu un diagnostic d'autisme dans l'État d'Australie-Occidentale depuis 1999.)

Les chercheurs ont utilisé les scores sur les échelles de comportement adaptatif Vineland pour évaluer les capacités fonctionnelles et les scores de QI des enfants pour leur fonction cognitive. Ils ont utilisé des techniques statistiques pour déterminer le lien entre les résultats du QI et les compétences fonctionnelles quotidiennes des participants.

En moyenne, les enfants autistes sans déficience intellectuelle ont des scores fonctionnels inférieurs de 28 points à leur QI, selon les chercheurs. Par contre, les enfants ayant une déficience intellectuelle ont des scores fonctionnels inférieurs de 4,5 points à leur QI, en moyenne. L'article est paru le 19 juin dans Autism.

"Bien que le QI soit corrélé à la capacité fonctionnelle, il s'agit en fait d'un prédicteur très faible du niveau des aptitudes à la vie quotidienne de ces personnes ", explique Mme Whitehouse.

Tager-Flusberg, qui travaille avec des enfants autistes qui parlent peu ou ne parlent pas dit qu'elle décourage ses étudiants d'utiliser le terme " faible fonctionnement " et demande à d'autres chercheurs de s'abstenir de l'utiliser lorsqu'elle examine leurs études.

Références:

  1. Alvares G.A. et al. Autism Epub ahead of print (2019) PubMed
  2. Ameli R. et al. J. Autism Dev. Disord. 18, 601-615 (1988) PubMed
  3. DeLong, G.R. and J.T. Dwyer J. Autism Dev. Disord. 18, 593–600 (1988) PubMed
2 juillet 2019

La lettre d'information du GCSMS AUTISME FRANCE - Juillet 2019

Cliquez sur l'image pour en prendre connaissance

Screenshot_2019-07-02 Copie de Copie de Copie de La lettre d'information - La+Lettre+d27Information+du+GCSMS+Autisme+France[

=> Voir le site du GCSMS Autisme France

2 juillet 2019

Autisme: des progrès venus du Québec

 

Autisme: des progrès venus du Québec

Spécialiste québécoise de cette question, Isabelle Hénault fait bouger les lignes sur l'autisme au féminin. Interview, à l'occasion de son passage à Poitiers. En quoi l'autisme au féminin est-il différent de l'autisme au masculin? " L'autisme au féminin se définit souvent par des symptômes et des caractéristiques qui sont moins sévères que chez les hommes.

https://centre-presse.fr

 

2 juillet 2019

A Limoges, une spécialiste mondiale est l'invitée d'un colloque sur les rapports amoureux chez les personnes autistes

Mercredi 26 juin 2019 à 8:55 -
Par , France Bleu Limousin

Isabelle Hénault, psychologue-sexologue québécoise, est venue expliquer à des familles et des professionnels comment aider les personnes atteintes de TSA (troubles du spectre de l'autisme) à éviter les maladresses ou les malentendus dans les relations amoureuses. Un sujet rarement abordé en France.

https://www.francebleu.fr/emissions/trois-questions-a/limousin/isabelle-henault-psychologue-et-sexologue-directrice-de-la-clinique-autisme-et-asperger-de-montreal
https://www.francebleu.fr/emissions/trois-questions-a/limousin/isabelle-henault-psychologue-et-sexologue-directrice-de-la-clinique-autisme-et-asperger-de-montreal
© Radio France - Alain Ginestet

Limoges - France

Comment déclarer sa flamme ou savoir si l'autre est consentant, lorsqu'on est "handicapé de la relation sociale" ? Depuis lundi, conférences et ateliers s'enchaînent à Limoges, autour des relations intimes et de la sexualité chez les personnes atteintes d'autisme, et notamment du syndrome d'Asperger. Invitée de ce colloque, Isabelle Hénault, directrice de la clinique Autisme et Asperger de Montréal, a répondu à 8H15 ce matin aux questions d'Alain Ginestet sur France Bleu Limousin.

Vous êtes psychologue ET sexologue, car l'autisme ou le syndrôme d'Asperger pénalise aussi beaucoup ceux qui en souffre dans leur vie sexuelle et sentimentale...

Tout à fait. L'information sur la sexualité est une des premières demandes des adolescents et des adultes que je rencontre. Ils sont curieux comme tout le monde, mais comme ils ont un écart par rapport aux relations sociales, ils ont moins d'amis et donc moins de chances de discuter avec les copains-copines de la sexualité, des changements à la puberté, des étapes de la relation, du romantisme...

Et ces difficultés dans les interactions sociales, on les retrouve aussi dans la relation amoureuse ?    

Oui, ils peuvent avoir le désir d'entrer en relation, mais ils ont une maladresse sociale et donc ils ont du mal à avoir un amoureux ou une amoureuse. Donc, le but de mon intervention comme sexologue-psychologue, c'est de leur donner des outils pour les guider et un cadre de référence. Il n'y a pas de recette magique ! Mais au fil des années, on a trouvé des pistes intéressantes. On utilise des vidéos, des mises en situation pour leur proposer des modèles positifs. Par exemple comment vérifier le consentement chez l'autre, comment donner son consentement, comment décoder le non-verbal : on a une foule d'activités, qui ont été toutes validées scientifiquement.

Le témoignage de Rémy, 34 ans, atteint du syndrome d'Asperger,sur les difficultés rencontrées dans les relations aux autres.

Lors de ce colloque, Rémy Rouquette, qui a écrit un livre sur sa vie avec le syndrome d'Asperger (De l'ombre à la lumière, éditions Baudelaire), raconte les problèmes qu'il a connus, car il prend trop "les choses au premier degré" dit-il, il dit qu'il a des difficultés avec les nuances... 

Quand on parle des nuances, il y a le verbal et le non-verbal. Et les personnes avec autisme prennent les choses au 1er degré, de manière littérale. Ce qui engendre parfois des malentendus, des maladresses. Et s'il y a un domaine où il faut que les choses soient les plus claires possibles, c'est bien l'intimité et la sexualité !

Est-ce que ça peut s'arranger dans le temps ?  

Oui tout à fait, on peut travailler au niveau des comportements. Si on a des gens qui ont des maladresses, on leur propose des modèles, des histoires sociales, des scénarios. On explique de façon très détaillée et visuelle quels sont les comportements adaptés. Et avec les autistes qui sont de haut-niveau de fonctionnement, type Asperger, on peut aller plus dans les subtilités et favoriser des relations plus enrichissantes. Le fait de rencontrer un amoureux, mais aussi de divulguer son diagnostic : à quel moment on en parle, à qui, est-ce une bonne chose ou pas.

C'est un sujet tabou ? Peut-être moins au Quebec qu'en France ?   

Ils ont un département de sexologie au Quebec depuis 20 à 30 ans, et on en parle beaucoup. En France, je pense que c'est lié à une méconnaissance générale de l'autisme. Et du coup, ça n'est pas le premier sujet qui est traité. Mais je vois qu'on en parle de plus en plus.

Par :

2 juillet 2019

Enfants autistes : la relation avec un chien d'éveil transforme leur vie

 

Enfants autistes : la relation avec un chien d'éveil transforme leur vie

L'autisme apporte son lot de difficultés : pour la communication et les interactions sociales, des activités et des centres centres d'intérêt restreints, ainsi que des comportements stéréotypés répétitifs. Cela peut mettre en situation d'échec parents et professionnels qui ne parviennent pas à aider l'enfant comme ils le souhaitent.

https://www.mieux-vivre-autrement.com

 

2 juillet 2019

Autisme. Le long combat d’une famille pour obtenir une place dans un établissement adapté

article publié dans Ouest France

Moment de complicité et de tendresse entre Sacha, 13 ans, et son père Romuald.

Moment de complicité et de tendresse entre Sacha, 13 ans, et son père Romuald. | OUEST-FRANCE


 

Depuis un an, Sacha, un adolescent autiste, attend une place dans une structure spécialisée. Grâce à la solidarité de ses collègues cheminots, Romuald, son père, a pu quitter son travail pendant une année pour devenir aidant familial à domicile. Et veiller sur Sacha. Au côté de Nadia, son ex-épouse, il se bat pour que leur enfant ait accès à une prise en charge médico-éducative. « À ce jour, on n’a aucune solution pour la rentrée. »

« Depuis un an, je suis à la fois son orthophoniste, son éducateur, son instit’… Et surtout son papa. » Romuald Tinant est le père de Sacha, un adolescent autiste, qui, « depuis presque trois ans », est sur liste d’attente pour une admission en Institut médico-éducatif (IME). L’année dernière, ce contrôleur SNCF de 42 ans a pu bénéficier d’« une suspension de 12 mois de (son) contrat de travail » pour devenir aidant familial auprès de son fils.

« Je dois reprendre mon activité dans moins d’un mois, poursuit-il. À ce jour, je n’ai aucune solution d’accueil en établissement adapté pour la rentrée de Sacha, en septembre. » Séparés, Romuald Tinant et Nadia, son ex-épouse, ont la garde alternée de Sacha. « En détresse » et avec le sentiment de « ne pas être écoutés », ils mènent, ensemble, « un combat » pour que leur fils ait accès au « droit fondamental à l’éducation ». Ce père considère que « la France est hors-la-loi face à Sacha ».

Un parcours hospitalier de 6 à 12 ans, mais après ?

Dans son appartement du Petit-Fougeray, une commune au sud de Rennes, Romuald Tinant revient sur les premières années de son « Titi », un p’tit nom qui déborde de tendresse. « Nous avons constaté qu’à l’âge de deux ans, Sacha ne s’exprimait pas. Qu’il avait des difficultés à manipuler ses jouets… » Très rapidement, « on a suspecté l’autisme ». Scolarisé en maternelle jusqu’à 6 ans, Sacha n’a « pas acquis le langage oral, ni les bases ordinaires » de la relation aux autres.

À cet âge-là, Sacha est « déscolarisé » ; il est admis dans le service d’« un hôpital de jour », une antenne du centre Guillaume-Régnier, dans une ville de l’est du département. « Un parcours hospitalier »« l’action éducative est vite mise de côté », estime et regrette Romuald Tinant. Un accueil qui n’est possible que « jusqu’à l’âge de 12 ans ».

Au départ, « la prise en charge a été importante », reconnaît le père. Dans les dernières années, en hôpital de jour, « c’était un accueil à mi-temps ». Sa mère a alors « arrêté de travailler », son père a « réduit (son) activité ». Parce qu’il n’existait « pas de dispositif pour prendre le relais à domicile ». En 2016, « on a commencé à rechercher une place en IME », se souvient le père. Des inscriptions dans une demi-douzaine d’établissements. Il y a « partout de longues listes d’attente, une attente qui peut aller jusqu’à cinq ans ».

Un élan impressionnant de solidarité cheminote

L’an passé donc, aux 12 ans de Sacha, il n’y avait « plus qu’une solution : le maintien à domicile ». Touchés par ce que vivait leur collègue, les cheminots lui ont fait don de l’équivalent « d’une année de jours de repos », avec l’accord de la SNCF, son employeur, dans le cadre de la loi Mathys. « Un élan impressionnant de générosité et de solidarité », insiste Romuald Tinant.

Au quotidien, une semaine sur deux, Romuald Tinant veille sur son fils. « Je le lave, je lui coupe sa viande… » Une attention de tous les instants. Jour et nuit. « J’ai le sentiment que l’État considère que c’est une solution… » Que cet adolescent ne soit pas accueilli dans une structure adaptée « ne semble déranger personne », déplore Romuald Tinant.

« Je vais reprendre le travail, dans un mois, dit-il. Une association me promet que quelqu’un viendra assister mon fils pendant mon absence. » Mais l’essentiel n’est pas là, pour Romuald Tinant. « Sacha doit absolument être accueilli dans un établissement spécialisé » pour une prise en charge « médico-éducative ». Qui favorise la « sociabilisation » de ce jeune garçon qui ne communique pas par la parole. « On a déjà perdu un temps phénoménal… »

Pour « faire respecter ce droit fondamental » de l’enfant, Romuald Tinant vient de contacter le représentant départemental du Défenseur des droits. « Qu’a fait Sacha pour que (la société) lui refuse tous les droits de n’importe quel autre enfant ? C’est comme si on demandait la lune… » Il n’exclut pas de mener une action en justice contre l’État. Il a également ouvert une cagnotte sur internet.

29 juin 2019

LGBTQI+ et Autisme - vivre entre les genres

 

LGBTQI+ et Autisme - vivre entre les genres

Les personnes trans' et autistes vivent leur genre en marge des attentes de la société, ou rejettent totalement la distinction hommes-femmes. Nombreuses sont celles qui réinventent alors la manière de définir leur identité, et ce que ça signifie d'être autiste. Un article de "Spectrum News".

https://blogs.mediapart.fr

 

29 juin 2019

Stonewall 50 ans - LGBTQI+ et autisme

27 juin 2019
Par Blog : Le blog de Jean Vinçot

Le début il y a 50 ans du mouvement de libération gay est une bonne occasion de lier autisme et LGBTQI+. En mettant en lumière les textes de Jim Sinclair.

 

Il y a 50 ans, dans la nuit du 27 au 28 juin 1969, les gays que la police de New York voulait rafler comme à l'habitude dans ce bar/dancing où il était possible de danser un slow entre personnes du même sexe se sont révoltés et ont enfermés dans le bar la police. Plusieurs nuits d'émeute ont suivi.

Il y a quelques jours, Mediapart a commencé à rappeler l'évènement. Et, "en même temps", sur Facebook, le Collectif intersexes et allié.e.s a diffusé l'information sur la chaîne youtube de mischanomalie : "C'est quoi intersexe ?"

C'est quoi intersexe ? © Mischanomalie

Dans ces circonstances, il était impossible de ne pas parler de JIM SINCLAIR, la première personne autiste qui a pris la parole au nom des personnes autistes ... et qui est intersexe.

Sur le site ou le forum d'Asperansa, vous trouverez par exemple des textes de Jim Siclair :

Une première explication du titre à partir d'un article de Libération, site de non-référence sur l'autisme :

  • comme lesbienne. Une femme qui a des relations sexuelles avec une femme. 
  • G comme gay. Un homme qui a des relations sexuelles avec un homme
  • B comme bi. Une personne qui a des relations sexuelles avec un homme ou avec une femme.
  • T comme trans. Une personne née homme ou née femme et qui ne se sent pas appartenir à ce genre. «Le terme transsexuel-le est parfois utilisé pour désigner plus spécifiquement les personnes trans opéré-e-s. Les personnes non-opéré-e-s peuvent être appelé-e-s trangenres. Pour éviter d’instaurer une hiérarchie, on préférera le terme personnes trans, qui permet d’inclure la multiplicité des parcours et des identités», détaille l’AJL, dans son «kit à l’usage des rédactions».
  • Q comme queer. Sa définition est un peu plus floue, mais le terme est finalement très simple à comprendre : une personne se dit queer quand elle ne se reconnaît pas dans la sexualité hétérosexuelle, ou ne se sent pas appartenir à un genre défini. 
  • I comme intersexe. Les personnes intersexes ne sont nées ni homme ni femme. Il existe plusieurs situations qui peuvent mener à l’intersexuation. Gaëtan Schmitt par exemple, que Libération avait rencontré en 2017, est né avec un micropénis et un vagin rudimentaire. En France, environ 200 enfants seraient concernés sur les 800 000 naissances annuelles. 
  • A comme asexuel. «Les personnes asexuelles ne ressentent pas le besoin de s’engager dans des relations sexuelles», explique l’association pour la visibilité asexuelle. Elles peuvent avoir des relations amoureuses mais revendiquent le droit à ne pas ressentir d’attirance physique.  
  • + comme : et tous les autres. 

 Sur ces sujets, j'ai entendu venant des parents de personnes autistes ou de personnes autistes :

  • "il faut les castrer"
  • "tu penses être homo ? Où est le problème ? C'est la mode."
  • "OK, assois-toi" - autrement dit, çà ne suffit pas que tu sois autiste, tu dis que tu as une orientation sexuelle différente de la normalité, est-ce que tu en en sûr, eh bien si c'est le cas, on fera avec, mais ne nous emballons pas (en pensant "comme si l'autisme ne suffisait pas...").

 Faut-il dépsychiatriser l'autisme ?

Pourquoi pas ? L’homosexualité a été retirée du DSM II en 1973, grâce à une coalition des psychiatres non-psychanalystes et des psychiatres gays, par référendum. Il y a eu des manifs avant pour exiger ce retrait.

Voir : Robert Spitzer et le diagnostic homosexualité du DSM-II Michel Minard Dans Sud/Nord 2009/1 (n° 24). A noter qu'il est question du trouble "perturbation de l'orientation sexuelle" et qu'il est quand même question de soigner ceux qui veulent en changer.

Chez nous, il a fallu attendre 1992 pour que l'homosexualité soit retirée de la liste des maladies mentales.

Et 1982 pour que les relations sexuelles entre mineurs ne soient plus punissables pénalement.

Le syndrome de Rett et le trouble désintégratif de l'enfance ont été retirés en 2013 de la catégorie TED/TSA par les psychiatres américains dans le DSM 5.

La situation actuelle des diagnostics n'est donc pas éternelle.

Mais il faut se poser la question de l'objectif. Si le mouvement de la neurodiversité a accepté aux USA la fusion des différents diagnostics dans le trouble du spectre de l'autisme, c'est que cela confortait le droit à un accompagnement pour tout le spectre, alors que, par exemple, certains états ne finançaient aucun soin pour le syndrome d'Asperger.

Quelles modifications de la personne autiste ?

Vous verrez dans les textes de Jim Sinclair par rapport à l'intersexuation des problèmes qui se posent encore aujourd'hui.

Quels sont les médicaments possibles ?

Des manipulations génétiques sont-elles justifiées ?

Qu'est-ce qui est irréversible ?

Qu'est-ce que les parents (et médecins) ont le droit de faire ?


Celebrants outside the Stonewall Inn. From “Art After Stonewall, 1969-1989,” at the Grey Art Gallery. © Fred McDarrah/Getty Images, via Pavel Zoubok Gallery
Celebrants outside the Stonewall Inn. From “Art After Stonewall, 1969-1989,” at the Grey Art Gallery. © Fred McDarrah/Getty Images, via Pavel Zoubok Gallery

Le dossier qui va suivre comportera :
  •  - des traductions des articles de Jim Sinclair sur l'intersexuation;
  •  - un article de Spectrum News sur l'autisme et la "dysphorie de genre":
  •  - les résultats du sondage d'Asperansa sur la question notamment de l'orientation sexuelle.

Pour l'instant, je ne suis pas en mesure d'aller plus loin sur le sujet.

27 juin 2019

Le choix du moment des traitements de l'autisme peut être la clé de leur succès.

 

Le choix du moment des traitements de l'autisme peut être la clé de leur succès.

spectrumnews.org Traduction de : " Timing of autism treatments may be key to their success" par Jessica Wright / 20 juin 2019 Le moment du traitement est crucial pour les troubles liés à l'autisme - et plus encore pour certains troubles que pour d'autres, selon deux nouvelles études chez la souris 1,2.

https://blogs.mediapart.fr

 

26 juin 2019

Roche-la-Molière accueille la première classe de primaire pour enfants autistes dans la Loire

 

Roche-la-Molière accueille la première classe de primaire pour enfants autistes dans la Loire

Éducation Une classe adaptée pour enfants autistes sera créée à la rentrée prochaine dans l'école Jean-Yves-Cousteau de Roche-la-Molière (Loire). Elle permettra à une dizaine d'enfants venus de tout le bassin stéphanois de suivre une scolarité en milieu ordinaire.

https://www.francebleu.fr

 

26 juin 2019

La stimulation, thérapeutique pour les personnes autistes, mérite d'être acceptée.

25 juin 2019
Par Blog : Le blog de Jean Vinçot

Les comportements rythmiques et répétitifs sont une caractéristique de l'autisme. Des experts ont considéré que cela entravait l'apprentissage. Ces comportements apparaissent efficaces, et une étude chez des adultes autistes le confirme.

 

Lessive d'autiste © Luna TMG
Lessive d'autiste © Luna TMG

spectrumnews.org  Traduction de "Stimming, therapeutic for autistic people, deserves acceptance"
par Steven Kapp / 25 juin 2019

Steven Kapp © Spectrum News Steven Kapp © Spectrum News

Expert : Steven Kapp - Chercheur associé, Université d'Exeter

Les comportements rythmiques et répétitifs sont une caractéristique de l'autisme. Les battements de mains, les mouvements circulaires, le balancement du corps, les vocalisations comme les grognements et les marmonnements, et d'autres habitudes peuvent être inquiétants pour les personnes qui ne les connaissent pas bien. Les scientifiques et les cliniciens s'interrogent depuis longtemps sur la signification de ces comportements et sur la façon d'y réagir.

Pendant de nombreuses années, les experts ont pensé que les mouvements répétitifs résultaient de privations, voire de traumatismes, et qu'ils entravaient l'apprentissage. Le psychologue Ole Ivar Lovaas, un des premiers spécialistes de l'autisme, les aurait qualifiés de " comportement poubelle ".1 Il a fait de la suppression de ces habitudes une priorité. Lovaas et ses disciples ont soumis à des chocs électriques, crié, secoué et giflé des enfants autistes 2. D'autres ont prescrit des antipsychotiques et d'autres stupéfiants. Même dans les paradigmes de traitement parfois plus doux d'aujourd'hui, les thérapeutes forment souvent les enfants à avoir des " mains tranquilles " plutôt que des mains qui battent librement des ailes 3.

Mais de plus en plus de preuves suggèrent que les comportements répétitifs ont été mal compris - et qu'ils peuvent en fait être incroyablement utiles. Mes collègues et moi avons constaté que ces comportements donnent aux personnes autistes un sentiment de contrôle, les aidant à faire face à des stimuli externes écrasants, et une façon de calmer et de communiquer leur humeur. D'un autre côté, de nombreuses personnes autistes disent que le fait d'adopter des comportements répétitifs leur donne l'impression d'être des parias sociaux.

Les adultes autistes ont défendu leur droit à ces comportements. Réclamant le terme technique " comportements d'auto-stimulation " comme " stimming ", ils ont des blogs, des vlogs (journaux vidéo) et des livres qu'ils publient eux-mêmes et qui révèlent comment cela les aide à faire face 4. La société doit prendre les devants et accepter ces comportements en comprenant leurs avantages.

Une émotion incontrôlable

Les débats théoriques tournent autour de la raison pour laquelle les personnes autistes sont stimulées, de nombreux experts estimant que ces comportements sont sans but. Dans une étude publiée plus tôt cette année, mes collègues et moi avons interviewé 31 adultes autistes au sujet de leur comportement en matière de stimming 5. Il s'agit du premier article révisé par des pairs dont j'ai connaissance qui a permis de recueillir des données approfondies sur l'agitation directement auprès de personnes autistes.

L'une de nos constatations les plus remarquables est que même si de nombreux participants ont dit que leurs stimuli sont automatiques et incontrôlables, aucun ne les déteste de façon constante. La plupart des gens ont décrit les comportements comme calmants, et personne n'a contredit ce fait pour les stimuli qui ne causent pas de blessures.

Une autre conclusion clé est que les stimuli sont une réaction à une surcharge sensorielle (comme une pièce bruyante) ou à des pensées dominantes (comme l'anxiété au travail). Que la source soit le monde extérieur ou l'esprit d'une personne, le résultat est un état que nous appelons " émotion incontrôlable ". Les personnes autistes peuvent être submergées par les sensations, les nouvelles informations et leurs propres pensées. Les participants à l'étude nous ont dit que l'agitation apaise ces sentiments intenses et les aide à retrouver un sentiment de contrôle.

"Cela métamorphose en quelque sorte tout ce qui est dans votre corps pour aller à cette vitesse ", a dit un participant masculin, " alors ça aide en quelque sorte à tout réprimer ".

Le stimming sert aussi parfois de moyen pour les gens de communiquer leurs humeurs. Les participants ont dit qu'ils stimulent parfois par joie ou excitation et d'autres fois par anxiété ou ennui, mais que l'émotion colore le comportement. Par exemple, un battement des mains qui reflète un état émotionnel positif implique souvent de tendre les bras vers l'extérieur et de faire un mouvement d'agitation, alors qu'en raison de la détresse, les personnes autistes ont tendance à garder leurs mains et leurs bras près du torse.

Les participants ont rapporté que certains membres perspicaces de la famille et des amis proches savaient "lire" leurs émotions en observant les nuances de leurs comportements stimulants. Il est évident qu'une telle compréhension est la clé de l'acceptation sociale de l'agitation.

Briser les règles

Enfin, la plupart des participants ont dit avoir été confrontés au jugement social et au rejet en raison de leurs agitations. Beaucoup d'entre eux se sentaient régulièrement exclus de la société et pensaient qu'ils étaient perçus comme bizarres ou immatures.

En réponse au rejet, les participants ont caché leurs stimuli (par exemple, sous un bureau), les ont remodelés (par exemple, en remplaçant les battements de mains par des activités comme le tennis et les échecs qui engagent les mains et les bras) et les ont réprimés (en se remuant seulement quand ils étaient seuls ou autour des gens qui les acceptaient).

L'une des participantes à notre étude s'est souvenue qu'enfant, elle aimait faire des pirouettes et des balançoires, mais qu'elle s'est rendu compte plus tard que ces comportements sont inacceptables. "En fait, c'est encore merveilleux s'il n'y a personne et que je peux sauter, ou si je peux tourner, et c'est comme si j'enfreignais les règles ", dit-elle.

La suppression des stimuli est loin d'être bénéfique, a montré notre étude. L'effort demande beaucoup d'énergie et donne aux gens l'impression, selon les mots d'une autre participante, d'être "plus sur les nerfs". Les éducateurs ont souvent considéré les stimuli comme une distraction, mais de nombreuses personnes autistes disent que c'est le contraire.

Les stimulations sont l'équivalent du griffonnage, disent-ils, libérant l'esprit pour qu'il puisse se concentrer sur d'autres choses.

Néanmoins, les tentatives thérapeutiques visant à éliminer l'agitation demeurent courantes. L'approche est malavisée parce qu'elle prive les gens d'un moyen essentiel d'adaptation. Une mise en garde : certaines formes d'agitation, comme les coups à la tête, sont nocives et justifient un traitement délicat et concerté. Aucun participant ne voulait s'infliger des stigmates d'automutilation, qui étaient involontaires.

Les mains bruyantes

J'espère qu'une plus grande sensibilisation aux expériences des personnes autistes en matière d'agitation rendra plus acceptés les comportements répétitifs tels que le claquement de doigts ou le couinement - non seulement dans les salles de classe mais aussi dans les supermarchés, les cinémas et tous les lieux publics.

Le mouvement de la neurodiversité, qui célèbre l'autisme à la fois comme une façon d'être et un handicap à accepter et à soutenir, a adopté la stimming. Le cri de ralliement provocateur est " mains bruyantes"4 . Stimtastic, qui vend des jouets stimulants et des bijoux à croquer, et Stim Your Heart Out, un projet de danse qui encourage l'agitation dans la société en général, font partie des ressources de Stimming.

La façon d'aider les personnes autistes n'est pas de les décourager de remuer, mais de s'attaquer à certaines raisons de leur stimulation : la surcharge ou la détresse sensorielle. Nos participants ont mentionné plusieurs modifications environnementales, y compris des bouchons d'oreilles et des chapeaux à bord pour réduire l'apport sensoriel, des milieux qui répondent aux besoins des personnes autistes ou des horaires qui comprennent des pauses. Des données empiriques suggèrent que lorsque l'agitation n'est pas suffisante pour soulager le stress, les personnes autistes pourraient souhaiter prendre des médicaments calmants ou suivre une formation sur l'autorégulation émotionnelle.

Les recherches préliminaires que j'ai faites suggèrent qu'il y a despoints communs entre l'agitation et la " bougeotte " [fidgeting] que font les personnes neurotypiques. En fin de compte, il se peut que tout le monde remue, d'une façon ou d'une autre. Reconnaître ce fait pourrait faciliter l'acceptation.

Steven Kapp est chercheur universitaire en autisme et neurodiversité à l'Université d'Exeter au Royaume-Uni.

Références:

  1. Silberman S. (2015) Neurotribes: The legacy of autism and the future of neurodiversity. New York, NY: Penguin
  2. Grant A. (1965) Screams, slaps, and love. Life (pp. 87–97) Full text
  3. Richter Z.A. (2017) Melting down the family unit: A neuroqueer critique of table-readiness. In M. Rembis (Ed.), Disabling domesticity (pp. 335-348) New York, NY: Palgrave Macmillan
  4. Bascom J. (2012) Loud hands: Autistic people, speaking. Washington, D.C.: Autistic Self Advocacy Network
  5. Kapp S.K. et al. Autism Epub ahead of print (2019) PubMed

Que vient faire le fil à linge dans l'illustration de ce texte ?. Vous ne serez pas étonnés d'apprendre qu'il s'agit de la lessive de mon voisin autiste, soigneusement alignée, et immortalisée par Luna TMG.

Quand il était petit, il ne faisait pas de flapping (battement de mains). Il se bagarrait beaucoup dans la cour de récréation. C'était simple, il suffisait de lui susurrer un mot se terminant par "erb" pour qu'il parte en vrille.

Arrivé en 6ème, il était bien décidé à ne pas se se faire remarquer et à ne pas enclencher la "dynamique" destructrice qu'il avait connu quand il était en CLIS (ULIS) ou en classe ordinaire. Mais il s'est mis à faire du flapping. Il en avait bien évidemment besoin pour tenir pendant la journée de collège. Mais, pour ne pas se faire repérer, il allait dans les toilettes.

Depuis que je suis tombé dans l'autisme, en 2004, avec le diagnostic de ma fille, j'ai souvent entendu le Dr Eric Lemonnier, dans les groupes de paroles mensuels qu'il animait au CRA, expliquer que ces comportements répétitifs n'étaient pas à réprimer, seulement à les rendre socialement plus acceptables parfois.

Il a été ensuite remplacé par un professeur de pédopsychiatrie (je ne comprends pas pourquoi le gouvernement veut en augmenter le nombre, quand on voit le style de certains qui sont nommés). Voilà-t-il pas que notre cher homme vient assister à la première séance de la formation des aidants familiaux (mesure du 3ème plan autisme). Une participante demande ce qu'il faut faire en cas de flapping. Je donne cet exemple de notre lascar de 6ème. Je précise ensuite qu'il est donc utile qu'un collégien autiste puisse s'isoler, et que cela peut être bien sûr aux toilettes, mais aussi dans une autre pièce, comme un local derrière le bureau du CPE, une petite pièce au CDI ou à l'infirmerie.

Mais pour notre professeur, l'important, c'est que le flapping se déroule dans un "lieu où on expulse". Et il précise : "le lieu du caca".

Quel soulagement qu'il n'ait plus jamais mis les pieds dans ses formations pour aidants familiaux !

Un autre exemple concerne une personne autiste embauchée dans un CRA (centre de ressources autisme). Les locaux du CRA sont malheureusement dans un hôpital psychiatrique.

Cette personne a l'habitude de sortir en trombe du restaurant du personnel de l'HP. Mauvaise pioche ! On risque de la confondre avec les clients. Le cadre supérieur de santé va donc recadrer.

C'est une chose de ne pas sortir en trombe. L'effort doit porter sur un petit moment.

Il y a des pelouses et des arbres dans l'HP. Pour récupérer, la personne autiste aura besoin de courir dans le parc d'une certaine façon, de tourner autour des arbres.

Cela, c'était impossible à l'enlever à la personne autiste. Tant pis si elle peut être confondue avec les clients ... Ce n'était pas évident pour des personnels de l'HP de travailler avec des personnes qui étaient considérées comme étant de l'autre côté de la barrière.

Mais c'était possible pour des membres du CRA d'accepter ce comportement atypique de leur collègue autiste. Ce qui est acceptable dans un CRA doit aussi être acceptable dans la société.

24 juin 2019

Phénotype élargi de l'autisme : ses implications sur l'étiologie et le traitement 2/3

 

Phénotype élargi de l'autisme : ses implications sur l'étiologie et le traitement 2/3

La présence de traits liés à l'autisme a été bien documentée dans des membres non diagnostiqués de la famille de personnes autistes : déficiences légères en compétences sociales et de communication, similaires à celles présentées par les personnes autistes, mais présentées à un degré moindre.

https://blogs.mediapart.fr

 

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