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"Au bonheur d'Elise"
formation
21 janvier 2014

Zone interdite, un reportage bienvenu mais très incomplet.

L’ONES se réjouit qu’un média généraliste ait abordé cette question difficile de la maltraitance dans les établissements sociaux et médico-sociaux. Pour autant, l’ONES tient à apporter des réserves tant sur le fond que sur la forme de ce reportage.

La forme particulièrement caricaturale de ce reportage clive les intervenants entre les bons et les mauvais. D’un côté on trouve les bons professionnels qui dénoncent les maltraitances et de l’autre les mauvais professionnels maltraitants. De même, on voit les mauvaises aux institutions (Moussaron, l’accueil des personnes handicapés en Belgique) opposées aux institutions de qualité. Cette manière, binaire, de présenter la question de la maltraitance, associé à un montage et à une scénarisation jouant sur la dramaturgie amène des réactions passionnelles dans lesquelles l’ONES ne veut pas entrer.

Sur le fond de la question de la maltraitance en France dans les institutions médico-sociales et psychiatriques, ce reportage ne fait qu’effleurer les choses en ne traitant que de quelques cas dramatiques et bien connus mais peu représentatifs des maltraitances ordinaires souvent dénoncées par les éducateurs spécialisés et ne reflétant pas les processus conduisant à ces dérives dans la prise en charge des enfants.

On aurait aimé trouver une analyse plus poussée sur la question des logiques de marché qui amènent à considérer les enfants comme des produits rentables. Cette dimension, traitée partiellement pour ce qui est de la Belgique aurait pu être étendue à d’autres établissements puisque sur les établissements cités, plusieurs relèvent de structures privées à but lucratif. Or, en France, ce type d’établissement est extrêmement minoritaire mais tend à se développer, notamment depuis la mise en concurrence des établissements entre eux introduites par la loi HPST et ses procédures d’appel à projet. Le management inadapté, gangrené par les procédures et les normes, le manque de formation ou le manque de qualification des éducateurs sur le terrain… ces thématiques centrales pour comprendre la survenue d’actes de maltraitances auraient pu faire l’objet d’un chapitre du reportage.

De même, le documentaire aurait pu laisser une place importante aux outils de prévention de la maltraitance dans les établissements. On peut se questionner sur le fait qu’après un an et demi d’enquête, il ne soit pas fait référence aux dispositifs issus de la loi du 2 janvier 2002 renforçant les droits des usagers au sein des institutions. Comment un journaliste peut-il passer à côté des protections juridiques dont bénéficie le salarié qui dénonce des cas de maltraitance à l’autorité judiciaire.

Ne pas évoquer ces sujets est un choix que l’ONES regrette. Ce reportage aurait pu faire œuvre pédagogique pour énoncer outils et moyens de lutte contre les maltraitances qui ne se résument pas au seul 3977.

Les éducateurs spécialisés regrettent que les seules occasions de parler de leur métier dans les médias généralistes soient liées à des sujets dramatiques, jouant sur l’affectif et l’émotion dans un but évident d’audience. Or, sur d’autres thématiques les journalistes généralistes brillent par leur absence. Où sont-ils lorsqu’il faut évoquer les difficultés dramatiques des formations en travail social et notamment de la question des stages tellement mis à mal que des mouvements sociaux bloquent les centres de formation depuis 2008 dans l’indifférence complète des médias généralistes ? Où sont les journalistes généralistes lorsqu’il faut enquêter sur la déliquescence de certains établissements soumis à des impératifs budgétaires et administratifs ubuesques ? Et pourtant, la qualité des stages est centrale pour que les jeunes professionnels se construisent un rapport à l’usager apaisé et non maltraitant. De même, les évolutions de la psychiatrie d’une part et du médico-social d’autre part sont des choix politiques forts qui concernent l’ensemble de la société, ne serait-ce qu’au regard de la qualité des prises en charge proposée aux enfants les plus vulnérables.

L’ONES continue à chercher à soutenir les professionnels dans leur recherche d’une qualité de travail et doit valider en février lors de son assemblée générale une charte éthique dont l’élaboration aura pris plus de deux années. Ce document vise à ré-énoncer quels sont nos valeurs et nos repères pour se situer vis-à-vis de nos obligations professionnelles notamment lorsque le cadre de travail se délite et que nous sommes confrontés à des situations de maltraitance, tant pour nous même que pour les usagers.

 

Documents joints

21 janvier 2014
Document : PDF
324.7 ko
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5 janvier 2014

La situation des enfants dans le Monde 2013 - Les enfants handicapés, Rapport UNICEF

Information publiée sur le site Handiplanet

unicef children with disabilities

"Le rapport examine les obstacles [...] qui privent les enfants handicapés de leurs droits et les empêchent de participer pleinement à la société. Le rapport examine également quelques-uns des éléments clés des sociétés inclusives qui respectent et protègent les droits des enfants handicapés, leurs fournissent un soutien adéquat ainsi qu’à leurs familles, et supportent leurs capacités - afin qu'ils puissent s'épanouir et apporter leur contribution au monde."

L'UNICEF a consacré l'édition 2013 de ses rapports sur 'La Situation des enfants dans le monde' aux enfants handicapés.

Extrait du rapport :

"Dans de nombreux pays, les seules réponses à la situation des enfants handicapés sont souvent le placement dans des établissements spécialisés, l’abandon ou la négligence. Elles constituent le véritable problème et sont basées sur des a priori paternalistes ou négatifs entretenus par l’ignorance, concernant l’incapacité, la dépendance et la différence.
Si cet état de fait ne change pas, ces enfants continueront d’être privés de leurs droits, de souffrir de discrimination, de violence et de mauvais traitements, de disposer de possibilités réduites et d’être exclus de la société.
Il est donc nécessaire de s’engager en faveur des droits et de l’avenir de ces enfants en privilégiant les plus défavorisés, dans un souci d’équité et dans l’intérêt de tous.

De l’exclusion à l’inclusion
Les enfants handicapés se heurtent à différentes formes d’exclusion et en souffrent à des degrés divers en fonction du type de handicap, de l’endroit où ils vivent et de leur culture ou classe sociale."

Pour voir le rapport complet, téléchargez-le ci-dessous ou consultez-le en ligne sur le site de l'UNICEF - avec version accessible en anglais : http://www.unicef.org/french/sowc2013/report.html (résumé en version vidéo également disponible)

Langue d'origine : Français
6 décembre 2013

Deux députés français à Bruxelles pour étudier la prise en compte des enfants autistes

Analyse autisme

En photo le groupe d’analyse avec de gauche à droite : Philip Cordery, Isabelle Resplendino, Patricia Barthélémy et Gwendal Rouillard

article publié dans HANDIMOBILITY

Télécharger l’audio | Vocalisé parReadSpeaker

Deux députés français, Gwendal Rouillard et Philip Cordery, étaient lundi 25 novembre à Bruxelles pour visiter l’école spécialisée et le centre de réadaptation ambulatoire pour les enfants avec autisme « Nos Pilifs », une Association sans but lucratif en compagnie de leur directrice Patricia Barthélémy et de la représentante d’Autisme France en Belgique, Isabelle Resplendino.

Le député du Morbihan et le député des Français du Benelux ont pour point commun d’être tous deux membres du groupe de travail sur l’autisme à l’Assemblée nationale. L’un copréside ce groupe de travail, qui compte aujourd’hui 65 députés et bataille ferme avec les familles, pour améliorer la prise en compte de l’autisme en France. L’autre rencontre au quotidien dans sa circonscription de nombreuses familles dont l’un ou plusieurs de ses membres présentent des troubles du spectre autistique, poussées à déménager en Belgique, pays qui favorise notamment les méthodes comportementales à la psychanalyse, encore largement majoritaire en France.

La France, en comparaison avec les autres pays, a accumulé beaucoup de retard dans l’accompagnement des personnes avec autisme et de leurs familles. C’est pourquoi, Marie-Arlette Carlotti, Ministre déléguée chargée des personnes handicapées, par le biais du troisième plan autisme (2013-2017) présenté le 2 mai dernier a voulu changer les choses. Désormais, les méthodes éducatives et comportementales sont privilégiées, comme c’est le cas dans la plupart des pays européens.

La Belgique, notre voisin, représente donc une bonne pratique en la matière grâce à 30 ans d’expérience réussie sur cette voie et le choix d’un enseignement spécialisé ou intégré relevant de l’Éducation Nationale. Les nombreuses familles françaises présentes sur son territoire (ou près de la frontière) venues en bénéficier la plébiscitent.

Les deux députés présents à Bruxelles la semaine dernière ont alors pu se rendre compte du bon fonctionnement du centre « Nos Pilifs » qui scolarise uniquement des élèves avec autisme et applique des méthodes éducatives comportementales telles que la méthode TEACCH en y associant une rééducation ambulatoire notamment en logopédie, psychomotricité et ergothérapie.

Cette institution, créée en 1971 pour soulager les familles dont un enfant présentait ce trouble du développement, est une maison familiale située à Laeken, à deux pas de la pagode de l’exposition universelle. Le centre scolarise les enfants de 5 à 13 ans avant qu’ils ne rejoignent les écoles secondaires. Répartis entre plusieurs classes selon les différents degrés et troubles liés à l’autisme, les élèves mènent leurs activités de telle manière qu’ils peuvent maitriser leur concentration et leur rapport au temps et à l’espace grâce à un encadrement sur mesure. Les élèves témoignent de véritables progrès aux points de vue comportemental et pédagogique et les journées se déroulent paisiblement et dans la bonne humeur.

Alors qu’ils se félicitent de l’annonce récente en mai 2013 du 3ème plan autisme et de ses avancées, avec la mise en place d’un dépistage précoce et la prise en compte fondée prioritairement sur une approche éducative, comportementale et développementale, Gwendal Rouillard et Philip Cordery sont conscients du chemin qu’il reste à parcourir en France pour rattraper ses 40 ans de retard et voir se développer ce type de structures sur le territoire français qui allieront l’augmentation de la qualité et la capacité d’accueil.

« C’est très important pour nous de venir visiter ce type de structures quand en France il y a encore tout à créer. La Belgique nous inspire. », a déclaré le président du groupe de travail à l’Assemblée nationale.

Pour Philip Cordery,  « le développement progressif de ces structures en France n’engendrera pas forcément un retour des familles françaises maintenant installées et intégrées en Belgique vers la France, mais il empêchera une mobilité forcée de ces enfants et de leurs familles pour les décennies à venir. La France doit être capable à terme d’accueillir et de scolariser tous ses enfants. »

Les députés envisagent d’organiser une nouvelle visite en 2014 avec d’autres membres du groupe de travail sur l’autisme pour continuer à orienter la mise en place du plan en France.

 

 

6 décembre 2013

Une université de Moscou lance des cours sur l'autisme

article publié dans RIANOVOSTI

Une université de Moscou lance des cours sur l'autisme
10:08 25/11/2013
MOSCOU, 25 novembre - RIA Novosti

Une formation sur la nature et les caractéristiques de l'autisme va être lancée à l'Université pédagogique et psychologique  de Moscou (MGPUU) dans le cadre du programme de master, a déclaré à RIA Novosti Vitali Roubtsov, recteur de l'université.

"Cette formation va être lancée et dispensée au sein de notre université. Bien qu'il n'existe pas encore en Russie de statistiques officielles sur le nombre d'enfants atteints de troubles du spectre autistique (TSA), il existe une forte nécessité de prise en charge de ces enfants - et pas seulement à Moscou. Les enfants sont bien plus nombreux que les spécialistes qui ont les compétences et maîtrisent les méthodes pour travailler avec eux. Il faut s’occuper de ces enfants et il est donc normal que nous organisions ces cours gratuits dans le cadre du programme universitaire.

Les étudiants feront leur stage au Centre d'accompagnement psychologique et médicosocial pour les enfants et les adolescents de la MGPUU", a déclaré Vitali Roubtsov.

La formation "L’autisme : nature et caractéristiques" sera dirigée dans le cadre du programme de master par la spécialiste certifiée de la méthode ABA (Applied behavior analysis ou analyse du comportement appliquée) Marina Azimova, superviseur de la classe ABA à l'école située rue Kachenkine Loug.

D'après Margarita Olar, directrice adjointe du Centre d'accompagnement psychologique et médicosocial pour les enfants et les adolescents, cette formation est importante car les TSA sont différents des autres types de troubles du développement, notamment par leur dynamique de développement, les particularités de perception sensorielle et le profil cognitif de leur formation. Le cycle inclut 14 heures de cours et 22 heures de travail individuel. Le premier cours magistral est prévu pour fin novembre.

La méthode ABA ne doit pas être une vache sacrée

"L'agitation autour de cette formation de Marina Azimova est telle que les parents submergent déjà de demandes le rectorat de l'université pour savoir s'ils peuvent assister aux cours. De ce point de vue, je pense que nous avons choisi la bonne direction. Courant hiver-printemps nous approuverons le premier module d'ABA pour rendre cette méthode plus accessible aux jeunes spécialistes, avant tout pour nos étudiants ainsi que pour ceux qui travaillent avec des enfants atteints de TSA", explique Margarita Olar.

L’ABA-thérapie est un programme éducatif intensif basé sur les techniques de comportement et les méthodes d'apprentissage. En tant que discipline scientifique, l’ABA étudie l'impact des facteurs environnementaux sur le comportement et manipule ces facteurs afin de changer le comportement de l'individu.

Selon l'experte, la tâche consiste à garder ce module dans l'une des chaires afin que les étudiants puissent bénéficier de cette formation à titre de spécialisation complémentaire.

"Ce n'est un secret pour personne : le niveau de qualification d'un spécialiste n'est pas toujours suffisant pour travailler avec des enfants atteints de TSA. La méthode ABA est justement un outil de travail adapté aux enfants atteints de TSA qui peut être expliqué, enseigné, qui a des paramètres d'entrée précis et qui est appuyé par des tests. Cette méthode ne laisse aucune place à la frustration ou à l'interprétation personnelle", explique l'experte.

La thérapie du comportement fait aujourd'hui partie des méthodes les plus efficaces pour traiter l'autisme. Margarita Olar a noté qu’il était indispensable de mettre cette méthode à disposition des spécialistes en tant qu’outil de travail adapté aux enfants atteints de TSA, en le décrivant avec un langage clair. D'autre part, il faut tout de même faire comprendre aux professionnels que ce n'est pas l'unique méthode pour traiter les TSA.

"Cette connaissance cessera d'être sacrée et accessible uniquement à un cercle restreint d'individus. Il ne faut pas faire de l'ABA une vache sacrée. ABA pourrait connaître le même sort que la méthode Montessori, qui avait aussi suscité une telle réaction à son apparition. Aujourd'hui, les spécialistes utilisent peu la méthode Montessori dans leur travail sous sa forme initiale. Toute méthode est appelée à devenir un outil pratique, simple et clair, ce qu'il est en fin de compte", affirme Margarita Olar.

3 décembre 2013

Janvier 2014 : formations ABA gratuites et ouvertes à tous !

information publiée sur le blog Etre autiste aujourd'hui

 

Janvier 2014 : formations ABA gratuites et ouvertes à tous !

J'attire votre attention sur ces formations ABA mises en place par l'association Autisme Paca. Elles sont offertes, il suffit juste d'être adhérent 2014. Bien entendu, l'association fonctionnant avec des dons, chacun peut également faire un geste de participation ! Elles se tiendront en région PACA, dans le Var.

L'intervenante sera Sophie LAURENT, analyste du comportement qui a un centre éducatif à Biot (Alpes Maritimes). Elle est diplômée à la fois en France en psychologie clinique et aux Etats-Unis (Master en ABA, Floride).

Dates : Le dimanche 5 janvier 2014 : concerne les principes de l'ABA appliqués pour les habiletés sociales et l'autonomie, voir l'affiche en cliquant ici.

Le dimanche 12 janvier 2014 : concerne les principes de l'ABA appliqués à l'école, voir l'affiche en cliquant ici.

Pour plus d'informations, voir la rubrique formations avec les détails.

Si vous souhaitez vous inscrire ou demander des renseignements, l'adresse mail de contact est : autismepaca@gmail.com .

Merci à l'association Autisme Paca pour une telle prestation !

Qu'est-ce que l'ABA ? Plus d'informations en cliquant ici.

Voir l'article du Nice Matin : Sophie Laurent aide Lucas, 6 ans, à dépasser son autisme.

Voir le site web du centre ABA de Sophie Laurent.

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24 novembre 2013

Autisme : de la formation à la transformation - extrait du JAS d'octobre 1013

article publié sur le site de la CNSA (Caisse Nationale de Solidarité pour l'Autonomie)

“Il est essentiel pour les professionnels comme pour les familles de savoir que l’autisme est un trouble neuro-développemental, de connaître les différents modes de communication adaptés, d’identifier et de prévenir les situations de crise”. De cette conviction, les auteurs du troisième plan autisme dévoilé au printemps 2013 tirent une conclusion : “La formation constitue un levier fondamental pour améliorer l’accompagnement des personnes avec autisme ou autres troubles envahissants du développement”. Focus sur les enjeux.

En France, un nouveau-né sur 150 serait atteint d’autisme ou de troubles envahissants du développement (TED)(1). Un handicap qui a longtemps été l’objet d’une vive polémique entre les tenants d’approches totalement divergentes - interventions fondées sur les approches psychanalytiques contre programmes d’intervention à référence éducative, comportementale ou développementale(2). Mais en 2010, la Haute autorité de santé publie un état complet des connaissances, et en 2012, avec l’Anesm, une recommandation de bonnes pratiques professionnelles tranche en faveur d’interventions personnalisées, globales et coordonnées, fondées sur une approche éducative, comportementale et développementale(3). Depuis, on constate pourtant un flottement dans les pratiques des établissements et services sociaux et médico-sociaux (ESSMS) qui peinent à prendre en compte les travaux récents. Cela vaut aussi bien pour les structures généralistes que pour les structures spécialisées dans la prise en charge de l’autisme, “confrontées à la difficulté de recruter du personnel ayant une connaissance de ce handicap, en raison d’une formation initiale insuffisante”, souligne Olivier Delecourt, directeur d’une association gestionnaire d’un foyer d’accueil médicalisé et d’un Esat pour adultes avec TED dans le Nord.

Ouvrir le champ des possibles

Si le nouveau plan autisme prévoit de s’attaquer au chantier de la formation initiale (4), il mise en parallèle sur le déploiement d’un large plan d’action national de formation continue qui devrait bénéficier à 5 000 professionnels sociaux et médico-sociaux d’ici 2 017. Ce, avec le soutien financier de la CNSA qui y consacrera près de 3millions d’euros sur la durée du plan, grâce à des partenariats renforcés avec les organismes financeurs de la formation professionnelle (Unifaf, ANFH, Uniformation, CNFPT). Côté associatif, près de 200 professionnels ont déjà participé aux premières sessions de formation financées par Unifaf. L’organisme paritaire collecteur agréé (OPCA) de la branche sanitaire, sociale et médico-sociale privée à but non lucratif espère en atteindre 800 d’ici fin 2013. L’objectif est de permettre aux professionnels de questionner leurs pratiques grâce à une meilleure connaissance de ces troubles, des méthodes d’évaluation et d’accompagnement... En bref, “ouvrir le champ des possibles en termes de modes de prise en charge pour qu’ils puissent mettre en oeuvre des interventions adaptées à la singularité de chaque usager”, résume Estelle Bacher-Chauvin, directrice recherches, études et développement de l’OPCA.

Conduire le changement

Pour autant, sans culture partagée entre les équipes d’accompagnement et d’encadrement, point de salut, résume Céline Poulet, directrice générale adjointe chargée des priorités de santé et des négociations collectives à la Fédération nationale des associations gestionnaires au service des personnes handicapées (Fegapei), et administratrice d’Unifaf. “Aussi, cette action s’adresse-t-elle non seulement aux équipes éducatives, médicales et paramédicales, mais également aux équipes de direction, dans une perspective de management et de conduite de changement afin de favoriser une prise de conscience de ce qu’impliquent ces nouvelles formes d’accompagnement en termes de projet associatif ”, précise-t-elle. Objectif : “Avoir la même compréhension, à tous les niveaux, des moyens à mettre en œuvre et partager à partir de ces méthodes sur ce qui est faisable ou non, en termes d’aménagement des locaux, d’organisation du travail...”, poursuit- elle. “Cette formation combinée permet de désacraliser le discours que nous tenons habituellement sur les difficultés rencontrées”, précise Olivier Delecourt qui a lui-même participé à une session avec un de ses chefs de service et quatre de ses salariés. Par ailleurs, ajoute-t-il, “chaque session étant organisée à l’échelle régionale avec sept structures, cela permet d’échanger sur les pratiques des autres et les moyens qu’ils développent”. Ce qui fait dire à Estelle Bacher-Chauvin : “Certes, on ne sort pas de la formation en maîtrisant les méthodes ABA ou Teacch, mais elle favorise le décloisonnement et la mise en place de réseaux de partenaires sur les territoires”. Sans compter que “le financement apporté par Unifaf sur ses fonds mutualisés et le soutien apporté par la CNSA évitent de grever le plan de formation propre des structures”, se réjouit Olivier Delecourt, reconnaissant avoir ainsi pu mieux accompagner ses salariés les plus motivés.

(1) Autisme et autres troubles envahissants du développement - État des connaissances hors mécanismes physiopathologiques, psycho pathologiques et recherche fondamentale. HAS - janvier 2010.

(2) Parmi ces approches éducatives, comportementales et développementales, citons les méthodes ABA et Teacch.

(3) Disponible sur : www.has-sante.fr ou www.anesm.sante.gouv.fr

(4) Il prévoit notamment la mise en place d’un partenariat entre l’Unaforis, le réseau national des établissements de formation et de recherche en intervention sociale, et l’Ancra.

Extrait du Journal de l’action sociale d’octobre 2013.
Le Journal de l’action sociale et du développement social publie chaque mois, avec le concours de la CNSA, une double page consacrée à l’aide à l’autonomie. Retrouvez ici tous les articles parus depuis septembre 2008.
(21 octobre 2013)

 

12 juillet 2013

Accompagner les personnes avec autisme ou autres troubles envahissants du développement : bilan et perspectives pour la CNSA

article publié dans la lettre d'information de la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie (CNSA)

- Hors série juillet 2013 -

Pour répondre aux besoins des personnes avec autisme ou autres troubles envahissants du développement (TED) et aux besoins de leurs familles, Marie-Arlette Carlotti, ministre déléguée chargée des Personnes handicapées, a présenté le 2 mai 2013 un troisième plan national qui couvrira la période 2013-2017. Comme pour les deux premiers plans, la CNSA sera fortement impliquée. Bilan et perspectives.

Lauréat de la mention spéciale personnes handicapées vieillissantes du Prix CNSA2012, le Village de Sésame (Messimy – Rhône)
accueille une quarantaine d’adultes avec autisme ou autres TED dans le respect de leurs capacités.

Lauréat de la mention spéciale personnes handicapées vieillissantes du Prix CNSA 2012, le Village de Sésame (Messimy – Rhône) accueille une quarantaine d’adultes avec autisme ou autres TED dans le respect de leurs capacités.

 

En France, un nouveau-né sur cent cinquante serait concerné par l’autisme ou un autre TED1. Les deux précédents plans entendaient améliorer la connaissance de l’autisme pour diagnostiquer et accompagner le plus tôt possible les personnes concernées, leur proposer des solutions diversifiées et en adéquation avec leurs besoins (établissements, services, répit…). Dans cette optique, la CNSA a contribué à la mise en oeuvre de trois dimensions des plans 2005- 2007 et 2008-2010 : le développement d’une offre adaptée ; l’amélioration de la qualité de l’évaluation des besoins des personnes avec autisme ou autres TED réalisée par les équipes pluridisciplinaires des maisons départementales des personnes handicapées (MDPH) ; la consolidation des centres de ressources autisme (CRA) en région.

 

MDPH : mieux prendre en compte les besoins des personnes avec autisme ou autres TED

Avant d’être orientées vers un établissement ou un service, les familles se tournent vers les MDPH, dont les professionnels sont chargés d’évaluer les besoins spécifiques de leurs proches. Pour cela, et dans l’optique d’une plus grande équité de traitement, les équipes des MDPH coopèrent avec les acteurs locaux, et tout particulièrement avec les CRA. La CNSA a encouragé ces collaborations dès 2009, en organisant une rencontre nationale MDPH-CRA. Certains départements n’avaient pas attendu pour engager des partenariats (voir encadré ci-dessous). Durant ce troisième plan, la CNSA va soutenir la dynamique amorcée, tout en définissant le juste niveau de recours des MDPH aux CRA. Ainsi, elle contribuera à la consolidation des connaissances des professionnels des équipes pluridisciplinaires sur les TED en participant, d’une part à l’élaboration de formations qui seront déployées par le CNFPT (convention signée le 8 janvier 2013), d’autre part à la réalisation d’un guide qui recensera les éléments nécessaires pour traiter les demandes de compensation des personnes avec autisme ou autres TED. Ces travaux débuteront lors de la prochaine rencontre nationale MDPH-CRA, prévue pour début 2014.

Coopération entre acteurs locaux
Dans un certain nombre de départements, notamment dans le Calvados, l’Hérault, l’Eure, la Drôme, le Rhône, le Haut-Rhin, les MDPH travaillent étroitement, et depuis plusieurs années, avec les centres de ressources autisme de leur région. En 2009, onze MDPH avaient signé des conventions avec sept CRA pour mener des actions de sensibilisation sur les diagnostics, sur les spécificités des TED ou sur les articulations possibles dans l’accompagnement des situations auprès des équipes médicales des MDPH et des membres des commissions des droits et de l’autonomie des personnes handicapées (CDAPH). Les CRA sont par ailleurs amenés à rendre des avis techniques sur des orientations et à participer à des CDAPH.


Améliorer l’accueil en établissement et développer l’accompagnement en milieu ordinaire

Le plan 2008-2010 prévoyait la création de 4 100 places nouvelles. Celles-ci voient le jour progressivement – 2 757 étaient installées fin 2012, soit près de 30 % de plus qu’en 2011, et l’ouverture des places restantes s’échelonnera jusqu’à la fin 2016. L’offre pour enfants se développe en établissements mais surtout en services, pour soutenir la scolarisation en milieu ordinaire. En effet, près de 1 000 places ont été autorisées au lieu des 600 prévues, et parmi elles 760 sont déjà ouvertes. Concernant les adultes, l’objectif de 2 000 places sera lui aussi vraisemblablement dépassé : 1 540 places sont d’ores et déjà programmées et financées. D’ailleurs, dans les schémas régionaux adoptés par les ARS courant 2012, l’accompagnement des personnes avec troubles autistiques figure presque systématiquement comme un objectif prioritaire.
Afin de compléter cette offre, le plan 2013-2017 priorise les futures places à destination des enfants âgés de 18 mois à 6 ans, des adultes sans solution, des jeunes adultes maintenus dans des établissements pour enfants (amendement Creton) et la création de places d’accueil temporaire, qui offrent un répit aux aidants. Cela représentera 3 400 nouvelles places. Parmi celles-ci, 700 en unités d’enseignement en maternelle contribueront à la scolarisation en milieu ordinaire des plus jeunes. La réussite de ce dispositif nécessitera un partenariat étroit entre l’Éducation nationale et le secteur médico-social, tant au niveau national que localement, entre ARS et rectorats.
Ce troisième plan autisme met également l’accent sur le renforcement et la transformation de l’offre existante de façon que les recommandations de Agence nationale de l’évaluation et de la qualité des établissements et services sociaux et médico-sociaux (ANESM) et de la Haute autorité de santé (HAS) soient mieux prises en compte. Une évolution que les ARS et les conseils généraux devront conduire selon une stratégie globale de réponse aux besoins, avec une approche décloisonnée de l’offre et une logique de parcours des personnes.
Pour atteindre ces différents objectifs, la CNSA répartira 195 millions d’euros entre les ARS d’ici à 2017.

Former 5 000 professionnels aux bonnes pratiques et conduire le changement dans les établissements

Pour accompagner l’ensemble de ces actions, le plan 2013-2017 prévoit de développer un programme national de formation vers 5 000 professionnels du secteur médico-social. Objectifs ? Leur permettre de mieux comprendre les TED et par conséquent les modes de fonctionnement des personnes avec TED ; élargir leur connaissance des différentes méthodes d’évaluation et d’accompagnement de ces personnes (atouts et limites de chacune) ; soutenir la diffusion de l’état des connaissances publié par la HAS en 2010 et des recommandations de bonnes pratiques professionnelles publiées par la HAS et l’ANESM ; favoriser les échanges de pratiques entre les participants pour permettre la conduite du changement au sein des établissements, en accompagnant au mieux les évolutions de modes de prise en charge.
La CNSA soutiendra cette mesure en étendant ses partenariats avec les organismes financeurs de la formation professionnelle (UNIFAF, ANFH, UNIFORMATION, CNFPT). Elle y consacrera près de 3 millions d’euros supplémentaires sur la période.

Gros plan sur la formation proposée par UNIFAF
UNIFAF propose depuis cette année aux équipes encadrantes ou éducatives, médicales et paramédicales du secteur associatif une formation à l’accompagnement des troubles autistiques. Ce programme les aidera à questionner leurs pratiques et à s’approprier l’ensemble des prises en charge qui s’offrent aux personnes avec autisme ou autres TED grâce à une meilleure connaissance de ces troubles, à des apports précis sur les modes de diagnostic, d’évaluation, de techniques éducatives et d’accompagnement. Ce programme est cofinancé par la CNSA.


Continuer d’investir dans la recherche

Si ce troisième plan prévoit de poursuivre la recherche fondamentale et la recherche clinique pour améliorer la connaissance des causes de l’autisme et plus généralement des TED et faciliter le diagnostic précoce, il confie également à la CNSA la mission de conduire, avec Institut de recherche en santé publique (IReSP), des appels à projets en sciences humaines et sociales. L’enjeu ? Éclairer les pratiques professionnelles sur les approches pédagogiques et éducatives, les pratiques d’accompagnement, permettre l’évaluation de programmes. La CNSA pourra y consacrer 500 000 euros par session d’appel à projets.

Répit et formation des aidants

Répit et formation seront les deux actions développées par la CNSA en direction des aidants. La CNSA financera et suivra l’ouverture des 350 places d’accueil temporaire prévues par le plan (14 millions d’euros pour quinze places par région). Elle élaborera, avec l’association nationale des CRA et les associations de familles, le cahier des charges national du programme de formation qu’elle cofinancera. Soulignons également que le plan consacre une place plus importante aux familles dans les CRA en les associant à leur fonctionnement.

 

 

 

Évolution des places depuis 2008 (chiffres au 31 décembre 2012)

 

StructuresNombre de places programmées entre 2008 et 2014Nombre de places autorisées avec des crédits couvrant 2008-2016Nombre de places installées entre 2008 et 2012
Pour adultes
Accueil temporaire 2 000 91 72
Foyer d'accueil médicalisé 859 404
Maison d'accueil spécialisée 497 300
Services : SAMSAH-SSIAD 25 0
Autres structures 68 66
Total adultes 2000 1540 842
Pour enfants
Accueil temporaire   55 44
Institut médico-éducatif 1500 1454 1111
Service d'éducation spéciale et de soins à domicile (SESSAD) 600 994 760
Total enfants 2100 2503 1915
Total enfants et adultes 4100 4043 2757

 

1. Source : Haute autorité de santé (HAS), Autisme et autres troubles envahissants du développement - état des connaissances, janvier 2010.

 

 

 
3 juillet 2013

Autisme : Informations intéressantes sur les formations proposées

3 juillet 2013

E.D.I. Formation : un site à connaître

 

 

 

 

 

 

20 mai 2013

Vedène : Une génération d'enfants autistes sera sacrifiée

article publié dans La Provence

Vedène / Publié le samedi 18 mai 2013 à 15H03

L'association Pas à Pas émet de lourdes réserves sur la formation des éducateurs

A l'école de Daudet, deux classes spécialisées accueillent douze enfants autistes. Chaque mois,la structure refuse chaque mois 50 demandes de parents en détresse.
Photo Valérie Suau
A l'école de Daudet, deux classes spécialisées accueillent douze enfants autistes. Chaque mois, la structure refuse chaque mois 50 demandes de parents en détresse.
Après avoir reçu des mains de Brigitte Calvière (Delmas Production) le chèque de 4 200 euros, fruit du spectacle donné par l'humoriste Noëlle Perna, les 14 et 15 décembre, sur la Scène Nationale de Cavaillon (édition d'hier), le président de l'association Pas à Pas qui lutte contre l'autisme via la méthode comportementale, l'ABA (lire ci-contre), en la personne de Jean-Claude Madaule, a fait part de ses vastes inquiétudes générées par le troisième Plan Autisme (2013-2017) qui pointe le bout de son nez.

Ce plan préconiserait notamment un dépistage dès 18 mois et une orientation vers les méthodes éducatives et non plus psychanalytiques. Une bonne chose. Un premier pas que M. Madaule applaudit.

"Non à la création de classes d'autistes !"

En revanche, le président et papa de Julia, 15 ans et autiste, émet de grosses craintes sur la qualité des moyens qui seront consacrés à la formation des éducateurs.

"Si les éducateurs ne sont pas formés correctement aux méthodes comportementales et à l'ABA, c'est toute une génération d'enfants autistes qui sera sacrifiée", s'insurge-t-il.Autre chapitre du Plan autisme qui fait bondir le président : "la création de classes de maternelle spécifiques pour enfants autistes ! Ça va être une catastrophe ! Les enfants autistes ne peuvent progresser qu'au contact des autres mais jamais en les regroupant !"

La somme qui vient d'être remise par la société de production, grâce à la générosité de l'artiste Noëlle Perna, vient à point nommé pour aider l'association à faire fonctionner ses deux classes expérimentales ouvertes fin 2010 à Vedène.

Douze enfants autistes, âgés de 3 à 15 ans, sont accueillis au sein de ce SACS (Service d'accompagnement comportemental spécialisé) et qui se propose de prendre en charge l'éducation d'enfants autistes à l'aide de la méthode ABA. Ce projet est l'aboutissement d'années d'efforts et de persévérance de Jean-Claude et Béatrice Madaule qui sont des fervents défenseurs de la méthode.

L'ouverture de ces deux classes "est un vrai bonheur" pour les enfants et les parents qui peuvent bénéficier de cette méthode, indique le président Madaule, "mais tous les mois, nous recevons 50 appels de parents désespérés auxquels nous ne pouvons pas répondre favorablement. Le centre ne peut accueillir que 12 enfants et leurs éducateurs, et pas un de plus". De nombreuses familles restent sur le bas-côté, confrontées à leur solitude...

Sauf que cette méthode qui nécessite l'encadrement des enfants par du personnel spécialement formé à l'ABA, n'a qu'un seul centre de formation en France, à Lille, qui forme les éducateurs et psychologues ABA. Treize places, c'est trop insuffisant face à la détresse de 400 familles en Vaucluse...

Pas à pas : 04 90 65 48 00, contact@mica-paca.com


L'ABA ou "Apprendre à apprendre"

L'autisme est un trouble du développement qui affecte la communication verbale et non verbale, les interactions sociales et le comportement des enfants qui en souffrent.

L'ABA (Analyse appliquée du comportement) est une approche comportementale au service du développement de l'enfant. Elle lui permet de gérer ses troubles du comportement en situation d'apprentissage et de l'encourager à apprendre.

Cette approche basée sur des principes scientifiques consiste d'abord à évaluer l'enfant dans ses pré requis, ses comportements. Un programme personnalisé intensif est établi une fois analysés les points forts, les manques de l'enfant ainsi que ses plaisirs, ses intérêts.

La méthode ABA a fait ses preuves dans de nombreux pays occidentaux mais est reconnu en France que depuis peu, bien qu'on sache que depuis 1987, avec l'étude Lovaas, qu'une prise en charge précoce avant l'âge de 4 ans permettrait de réintégrer dans le milieu scolaire normal 48% de ces enfants.

Une méthode qui marche sauf que sans la formation des futurs psychologues en ABA, il est difficile d'envisager pour l'Association Pas à Pas l'avenir des enfants sereinement.

Car pour l'heure, seule l'Université de Lille 3 propose une telle formation qu'il faudrait d'ailleurs renforcée par la création d'une licence ABA professionnelle.

Virginie Batailler avec Jacqueline Sanchez

 

 

 

 

1 mai 2013

Prochaines dates de la formation Principes et techniques de l'ABA par Dr Diane Fraser

article publié sur le site de LearnEnjoy

Actualité de LearnEnjoy : en Région Parisienne et province, à commencer par Dijon !
Pour faire suite aux nombreuses demandes de parents, professionnels en libéral, intervenants à domicile, nous proposons à nouveau l’excellente formation aux principes et techniques de l’ABA, avec Diane Fraser.  

Dates à noter sur vos tablettes, pour le 1er semestre 2013 :  
  • 13 et 14 mai (à Paris)
  • 6 et 7 juin (à Castelnaudary)
  • 17 et 18 juin (à Paris)
  • 20 et 21 juin (à Rennes)
  • 24 et 25 juin (à Amiens)
  • 15 et 16 juillet (à Paris)

Inscrivez-vous vite sur contact@learnenjoy.com  

—°°°—  

Les occasions de se former avec des intervenants de cette qualité sont trop rares et nous vous encourageons vivement à suivre cette formation.

Diane et un autre intervenant de qualité, expérimenté, intégreront dans leur présentation, des clés concrètes pour la mise en place d’un programme individualisé pour votre enfant, ou élève ou patient, en utilisant les Apps LearnEnjoy : en effet, vous gagnerez du temps en utilisant un matériel déjà préparé et adapté aux Troubles du Spectre Autistique.

En sortie de formation, vous pourrez mettre en application ce que vous avez appris. 2 jours pour une formation dense et utile,… Pour vous inscrire : contact@learnenjoy.com    

—°°°—  

Details de la formation :

Pour planifier nos formations, nous choisissons de co-concevoir nos services avec vous : pour tout souhait d’autres villes, merci de nous contacter directement ou de vous inscrire sur le Sondage : https://www.facebook.com/Learnenjoy
  • Tarifs parents : 120 euros par personne, 150 euros par couple
  • Tarifs professionnels : 270 euros par personne


———————— Extraits du programme—————————

  • ABA : définition et champs d’application
  • Différences entre développement typique et atypique (TSA)
    • Contact visuel, attention conjointe et « Gaze Behaviour »
    • Langage réceptif
    • Capacités de jeu adapté et exploration de l’environnement
  • Principes et techniques guidées par l’ABA
    • Travail à la table et en environnement naturel
    • Pairing et contrôle instructionnel
    • Enseignement sans erreur
    • Renforcement positif
    • Opérants verbaux
    • Modelage, chaînage et guidance
    • Collecte de données et pour quels usages,…
  • Critères pour définir les cibles d’apprentissages prioritaires
  • Mise en pratique dès en sortie de formation notamment avec les Apps LearnEnjoy, qui embarquent
    • Un programme de 3000 activités structurées en 5 domaines, cohérent avec les Curriculum VB Mapp et ABLLS-R
    • Une progression par niveaux de difficultés,
    • Du matériel adapté (images, consignes,…)
    • Un système de mesure des progrès


Pour vous inscrire : contact@learnenjoy.com
3 avril 2013

Autisme : un handicap, pas une psychose - Gwendal Rouilard, coprésident du groupe Autisme à l'Assemblée Nationale

Autisme.« Un handicap, pas une psychose »

Aujourd'hui, c'est la journée mondiale de la sensibilisation à l'autisme. Gwendal Rouillard, le député de Lorient, défend bec et ongles le prochain plan « Autisme » du gouvernement. Avec cette conviction : « L'autisme est un handicap, pas une maladie mentale ».

Quelle est la situation de l'autisme en France ?
Depuis deux ans, il y a une prise de conscience des réalités liées à l'autisme et des souffrances des familles. Trois facteurs l'expliquent : premièrement, l'autisme a été grande cause 2012, et cela a contribué à cette prise de conscience. Deuxièmement, le fait que l'on ait eu deux gouvernements successifs, soutenus par des majorités différentes, qui se mobilisent de manière très active sur ce sujet, est une pierre importante à l'édifice. Et troisièmement, le Parlement (Sénat et Assemblée nationale) s'est emparé de ce sujet. Ces trois facteurs et la mobilisation des associations, des parents et des professionnels, ont fait collectivement que ce sujet est devenu majeur.

Comment va se traduire cette prise de conscience sur le terrain ?
Tout cela doit se traduire en actes. Depuis juin 2012, avec Marie-Arlette Carlotti, ministre déléguée des Affaires sociales et de la santé, nous travaillons sur le plan Autisme nº3. C'est mon actualité au quotidien depuis des semaines. Je suis en coprésidence d'un groupe de travail avec Daniel Fasquelle, député-maire UMP du Touquet, pour mieux marquer notre engagement républicain et non politicien. Nous avons plus de 60 parlementaires membres du groupe Autisme. On auditionne et on se déplace en France et à l'étranger, comme en Belgique, car il faut savoir que nous avons 4.000 enfants français dans les écoles belges, dont 2.000 autistes, car ces structures pratiquent les méthodes éducatives et comportementales que nous prônons pour la France. Notre groupe, en s'appuyant sur les professionnels, doit être force de propositions auprès du gouvernement pour continuer le combat. Le plan Autisme est une étape importante mais ce n'est qu'une étape.

Que dit ce plan ?
Ce printemps doit voir la sortie du plan Autisme. Marie-Arlette Carlotti se bat pied à pied. La pierre angulaire de ce plan - c'est fondamental - c'est le rapport dit de la Haute autorité de santé (Has) daté du 8 mars 2012. Que dit-il ? Il acte pour la première fois en France, de manière forte, que nous devons développer une politique de diagnostic précoce, le développement des méthodes éducatives et comportementales et la scolarisation des enfants. 20 % des enfants handicapés, dont les autistes, sont scolarisés en France. C'est trop peu ! 100 % le sont en Grande-Bretagne et 90 % en Italie. Nous souhaitons que les professionnels fassent évoluer leurs pratiques. Nous ne sommes pas là pour les juger mais pour que leurs pratiques évoluent et soient conformes aux préconisations de la Has.

Car l'autisme divise en France. Pourquoi ?
Il faut rappeler que l'autisme est un handicap cognitif lié en priorité à des facteurs génétiques. Ce n'est pas une maladie mentale, ni une psychose. Le rapport de la Has l'acte enfin clairement. Or, sur 123 facultés de psychiatrie en France, 121 continuent d'enseigner l'autisme comme une maladie mentale et une psychose. Deux seules universités françaises enseignent l'autisme comme un handicap cognitif : Lille et une université à Paris. Cette situation n'est plus acceptable. Quand on se bat pour traduire en acte les recommandations de la Has, cela doit valoir pour la psychiatrie française mais je reste positif dans mon propos. Je souhaite que la psychiatrie accélère ses propres mutations car il en va de sa crédibilité auprès des politiques, des financeurs, des parents et des personnes souffrant d'un autisme.

Quelles sont les autres priorités ?
C'est le financement de la recherche ; il faut l'axer sur les neurosciences car c'est une des clés pour mieux connaître les facteurs génétiques qui expliquent, en partie mais insuffisamment, l'autisme et plus globalement les troubles du développement. La dernière priorité, c'est la gouvernance territoriale sur l'autisme. Je souhaite que les ARS (Agences régionales de santé) associent davantage l'ensemble des acteurs dont les associations de parents. Je dénonce au passage le traitement dont a été l'objet Éric Lemonnier à Brest, l'ancien directeur du centre régional Autisme (CRA) en Bretagne. Des stratégies ont été mises en oeuvre pour l'écarter, je considère que c'est révélateur des rapports de force en cours. C'est inacceptable sur la méthode, quels que soient les débats légitimes sur le fond. C'est également révélateur des intolérances de la période. Et donc, on doit s'organiser sur les territoires sinon le plan Autisme ne sera pas mis en oeuvre concrètement. Je serai très attentif à sa mise en oeuvre.

Quelle est votre ambition sur le pays de Lorient ?
Je souhaite que le pays de Lorient soit expérimental en matière d'autisme. Pourquoi ? Car nous avons des acteurs déjà mobilisés : des associations de parents, des professionnels de l'Éducation nationale qui se forment et se mobilisent. J'ai pu le vérifier à l'école Bois-Bissonnet à Lorient, à l'école Jacques-Prévert à Ploemeur, au collège Charles-De-Gaulle à Ploemeur, au lycée Marie-Lefranc à Lorient... Je souhaite que cette expertise soit relayée et que nous soyons ensemble force de propositions en France. Nous avons des acteurs importants sur le territoire : l'Adapei (l'IME de Ploemeur), la Mutualité Française du Finistère et du Morbihan souhaitent s'impliquer davantage sur l'autisme. Entre Caudan et Lanester, nous avons la fondation Pompidou qui souhaite également s'impliquer. J'ai rencontré la direction et la responsable de Charcot (établissement de santé mentale). Je souhaite qu'ils montent dans le train. Je le dis de manière positive, il faut que ces équipes se mobilisent sur les pathologies associées à l'autisme. Je reste ferme sur les préconisations de la Has. C'est-à-dire que les professionnels qui ne se mettront pas en mouvement dans ce sens se mettront hors du chemin et resteront à quai.

Propos recueillis par Régis Nescop

18 mars 2013

L'école de la République ne veut pas des enfants handicapés !

article publié sur le blog d'une Maman +++

l'école pour tous, touche pas à ma loi de 2005
Photo communiquée par Anne


L'ECOLE POUR TOUS !
  
Aujourd'hui les parents d'enfants handicapés se réveillent avec la gueule de bois. Non, il ne s'agit pas des effets secondaires de la Saint Patrick mais du coup de massue qu'ils viennent de prendre sur la tête avec le vote d'un nouvel amendement.

 



Un amendement subtil passé entre les mailles du filet qui neutralise la loi de 2005.
http://www.assemblee-nationale.fr/14/amendements/0767/274.asp



La loi de 2005 késako ?

Après des dizaines d'années de bataille par les parents d'enfants handicapés, enfin le 11 fevrier 2005, sous la présidence de Jacques Chirac, une nouvelle fondamentale voir le jour pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées. 

Cette nouvelle loi impose enfin que tout enfant, tout adolescent présentant un handicap ou un trouble invalidant de la santé doit être inscrit dans l'école de son quartier et que les parents sont pleinement associés aux décisions concernant leur enfant. Une révolution dans le paysage moyenageux du handicap en France !
 
La loi de 2005 permettait enfin aux enfants handicapés de vivre comme les autres enfants de leur âge,  d'aller à l'école de leur quartier avec les autres enfants et non plus d'être parqués à part de la société dans des centres spécialisés "cache misère".


Bien sur certains enfants handicapés ont des besoins particuliers compliqués à mettre en oeuvre dans une classe normale et ont besoin de prises en charge très spécifiques. Mais même dans ce domaine la France est à la traine.

En tout cas, la plus grosse majorité des enfants handicapés peut aller dans l"école de son quartier avec ses petits camarades du quartier moyennant quelques aménagements, ou l'aide d'une AVS !
 
Je rappelle que la France vient de se prendre sa 4e condamnation européenne pour défaut d'éducation aux enfants autistes !



En résumé, que signifie ce nouvel amendement  274

Il signifie que désormais les parents n'ont plus leur mot à dire pour que leur enfant handicapé aille à l'école. 

L'école a tout pouvoir de ne pas accepter un enfant handicapé ou de le foutre dehors à sa guise !

Je n'ai que les mots suivant en tête  : scandaleux, honteux, écoeurant ! 


L'école de la République ne veut pas des enfants handicapés. Tous handicaps confondus.


Au passage, petite bio des députés qui ont pondu cet amendement :
Ménard, instituteur
Corre, EN
Travert, épouse enseignante
Féron, éduc spé
Tolmont, prof
Dubois, retraitée de l'enseignement
Belot, ancien président de l'UNEF-ID
Brehier, fonctionnaire cat. A
Bruneau, prof en disponibilité
Chauvel, formatrice en détachement
Daniel, maître de conférence
etc etc .. 


C'est pas joli joli.....

On ne parle que d' EGALITE DES CHANCES mais ou est l'égalité des chances quand l'Etat français, même avant cet amendement n'autorise la scolarisation des enfants handicapés de manière trés trés partielle (jusqu'à 2 heures par semaine) ?

Ou est l'EGALITE DES CHANCES quand un amendement permet aux écoles d'éjecter un enfant sous prétexte de son handicap ?

Ou est l'égalité des chances quand le personnel qui les accompagne est précarisé, jetable, pas formé au handicap ?

Ou est l'EGALITE DES CHANCES quand les structures réellement adaptées avec du personnel compétent n'existent pas ?

Ou est l'EGALITE DES CHANCES quand on laisse les parents financer sur leurs deniers propres la prise en charge de leurs enfants ?

L'Etat français ne veut pas des enfants handicapés mais il veut bien des impôts de leurs parents.

Les valeurs d'Egalité, de Fraternité et de Liberté ne sont pas valables pour les personnes handicapés et leurs familles ???


Parce qu'en France l'égalité des droits pour tous ne peut pas être revendiquée et applicable à l'exception des personnes en situation de handicap, 


parce qu'il n'est pas tolérable de permettre que soit détourné de quelle que manière que ce soit l'esprit de la Loi de 2005,

il nous faut alerter, informer et rassembler largement !!

ALERTEZ VOS SENATEURS pour qu'ils rejettent en masse cet amendement, c'est la dernière chance. 

TOUS les handicaps sont concernés !


Modèle de courrier à envoyer à votre Sénateur



(Merci à Anne et également à l'assoc Ecolalies pour m'avoir inspiré plusieurs phrases de cet article.)

16 mars 2013

La France réussit le Grand Chelem !


Janvier 2013, Conseil de l’Europe
 
Charte sociale européenne révisée – Comité européen des Droits sociaux – Conclusions 2012 (FRANCE)
 
Voir Page 25 de ce rapport :
 
Suivi de la réclamation Autisme-Europe contre France (réclamation n° 13/2002, décision sur le bien-fondé du 4 novembre 2003)
 
Concernant l’intégration scolaire des enfants autistes, le rapport fait état d’un nouveau « plan autisme 2008-2010 », qui poursuit trois objectifs :
 
• Renforcer la connaissance scientifique de l’autisme, ainsi que les pratiques et les formations des professionnels – un état des lieux des connaissances sur l’autisme a été publié en mars 2010 et une offre de formation professionnelle en la matière, assortie de recommandations pratiques, devait être lancée en 2011 ;
 
• Mieux repérer pour mieux accompagner les personnes autistes et leurs familles – les fonds alloués au diagnostic de l’autisme ont été revus à la hausse, des critères normalisés d’appréciation de l’activité des centres de ressources pour l’autisme (CRA) ont été définis et des partenariats entre les CRA et les MDPH ont vu le jour ;
 
• Diversifier les approches dans le respect des droits fondamentaux de la personne – plus de 170 millions d’euros ont été destinés à la création, d’ici fin 2012, de 4100 places supplémentaires pour les personnes autistes (2 100 places pour enfants dans les institutions d’enseignement spécial et 2000 places pour adultes dans les structures spéciales et les services d’aide à domicile) ; fin 2010, quelque 1330 places pour enfants et 342 places pour adultes avaient effectivement été créées ; en outre, 24 structures expérimentales faisant appel à des méthodes comportementalistes, ont ouvert leurs portes en 2009 et 2010.
 
Mon commentaire sur ce paragraphe : cela tient du mercurochrome sur la jambe de bois, comme disait Coluche. Une personne avec autisme sur 100, faisons le calcul rapide sur plus de 60 millions de Français : 600 000 personnes.
 
Places supplémentaires direz-vous ? Mais il y avait déjà un énorme déficit antérieur du nombre de solutions ! De plus, les prises en compte déjà existantes faisaient fi de toutes les méthodes qui ont fait leur preuves scientifiques, du désir des familles et de l'inclusion dans la société des personnes concernées. Je constate que seulement une des nouvelles places sur 12 est conforme aux méthodes approuvées.
 
Le rapport précise aussi que plusieurs des actions initiées ne sont pas encore terminées et que les résultats obtenus grâce à ce plan sont en cours d’évaluation. Tout en prenant note des nouvelles mesures et en tenant compte du fait que leurs effets restent à déterminer, le Comité constate que le rapport ne précise pas l’impact du précédent « plan autisme » ni les changements qu’a entraînés dans la pratique l’adoption de la nouvelle définition de l’autisme de l’OMS.
 
Il attire également l’attention sur le fait qu’il est actuellement saisi d’une nouvelle réclamation (n° 81/2012, Action européenne des handicapés (AEH) contre France), enregistrée en avril 2012, qui porte sur les problèmes d’accès des enfants et adolescents autistes à l’éducation et sur l’accès des jeunes adultes autistes à la formation professionnelle. En l’absence d’informations suffisantes sur la réalité de l’égalité d’accès des personnes autistes au niveau éducatif ordinaire et à l’enseignement spécial, le Comité considère que le rapport n’apporte pas suffisamment d’éléments nouveaux pour qu’il revienne sur sa conclusion précédente en la matière.
 
Conclusion :
 
Le Comité conclut que la situation de la France n’est pas conforme à l’article 15§1 de la Charte au motif qu’il n’est pas établi que l’égalité d’accès à l’enseignement (ordinaire et spécial) soit effectivement garantie aux personnes atteintes d’autisme.
 
Donc 4 condamnations successives : 2004, 2007, 2008, 2013
 

coq-et Merde !

 
 



Comme dit mon ami Viktor, la France réussit le grand chelem !!!
 
Et rien ne change... pour l'instant.
 
Eh oh, y'a quelqu'un là-haut ? Il paraît que ça se discute en ce moment...
 
Vous faites quelque chose ou on rempile pour le prochain match
avec encore une "victoire" à la clé ?
 
 

Publié par

19 janvier 2013

Réponse à la question écrite de M. Michel Issindou, député de l'Isère

Information publiée sur le site de l'Assemblée Nationale

14èmelégislature

Question N° : 14440 de M. Michel Issindou ( Socialiste, républicain et citoyen - Isère ) Question écrite
Ministère interrogé > Handicapés Ministère attributaire > Handicapés
Rubrique > handicapés Tête d'analyse > politique à l'égard des handicapés Analyse > autistes. perspectives
Question publiée au JO le : 25/12/2012 page : 7691
Réponse publiée au JO le : 15/01/2013 page : 603

Texte de la question

M. Michel Issindou attire l'attention de Mme la ministre déléguée auprès de la ministre des affaires sociales et de la santé, chargée des personnes handicapées et de la lutte contre l'exclusion, sur la prise en charge de l'autisme en France. L'autisme a été reconnu « grande cause nationale » au titre de l'année 2012. Les associations de parents sont donc en attente de décisions pour permettre à notre pays de rattraper ses nombreux retards dans le domaine de la prise en charge de ce handicap. Selon la Haute autorité de santé, les approches éducatives et comportementales type ABA ou TEACCH, réclamant un accompagnement individualisé, sont les seules qui s'avèrent aujourd'hui efficaces pour aider les enfants autistes à progresser sur le chemin de l'apprentissage et de la socialisation. Afin que ces derniers puissent bénéficier de ces thérapies qui ne sont pas aujourd'hui remboursées par la sécurité sociale, les parents se mobilisent en consentant d'importants sacrifices personnels et financiers. Cette situation n'étant pas acceptable, il est urgent que le Gouvernement agisse en vue d'une reconnaissance pleine et entière de ces thérapies auxquelles les praticiens de santé et les accompagnants (éducateurs spécialisés et auxiliaires scolaires) doivent être formés. Une véritable rupture avec le système de prise en charge traditionnel, à la fois coûteux et inefficace, doit intervenir au plus vite. Convaincu de l'importance de cette modernisation, tant du point de vue de la santé publique qu'au niveau budgétaire, il la remercie de bien vouloir lui faire connaître les intentions du Gouvernement en la matière.

Texte de la réponse

La France est très en retard dans le dépistage et la prise en charge de l'autisme. Il revient au nouveau Gouvernement de réaliser concrètement le troisième plan autisme. C'est aujourd'hui un impératif : la prévalence de l'autisme est de plus en plus importante, alors que les outils de dépistage et l'offre d'accompagnement sont gravement insuffisants. C'est pourquoi il faut agir vite, et sur plusieurs plans. Renforcer la recherche, dans le champ épidémiologique comme dans le champ social. Développer l'offre d'accompagnement, à partir d'un dépistage plus précoce et en tenant compte des recommandations publiées le 8 mars 2012 par la Haute autorité de santé et l'agence nationale de l'évaluation et de la qualité des établissements et services sociaux et médico-sociaux. Changer de regard sur l'autisme et changer de pratiques. Cela passe à la fois par la sensibilisation de l'opinion publique et par une meilleure formation des professionnels, notamment des médecins et des pédiatres. La logique générale dans laquelle ce plan va s'inscrire est celle de la personnalisation et de l'accessibilité du milieu ordinaire. La ministre déléguée en charge des personnes handicapées et de la lutte contre l'exclusion a réuni le conseil national de l'autisme le 18 juillet 2012, pour constituer des groupes de travail thématiques autour de ces axes. Ces groupes se réuniront par tranches d'âge et par thèmes jusqu'à la fin de l'année, sous le suivi attentif d'un groupe ad hoc. Les familles ont toute leur place dans ce processus de concertation. Le troisième plan sera lancé formellement au printemps 2013, afin de répondre aux besoins réels des personnes avec autisme et de ceux qui les entourent.
19 décembre 2012

"Planète autisme" : et si on parlait de la France ?


18/12/2012 | 17h30
autisme

Ce soir, France 5 consacre un documentaire à l’autisme, “Planète autisme”. L’occasion de s’interroger en profondeur sur l’action des pouvoirs publics face à cette maladie qui touche près d’un enfant sur cent.

Le 20 décembre 2011, à l’Assemblée nationale, le Premier ministre François Fillon déclarait officiellement l’autisme “grande cause nationale 2012″, expliquant que “cette distinction est un message d’espoir en direction des personnes autistes et de leurs familles. Avec cette cause nationale, nous voulons leur dire que nous allons combattre ensemble les méconnaissances et les préjugés qui ont longtemps entouré l’autisme dans notre pays, et c’est ainsi que nous remplirons notre devoir collectif qui est de signifier à chaque personne autiste qu’elle a le droit au respect le plus absolu et à une insertion dans notre vie sociale.” 

Un an plus tard, François Fillon n’est plus Premier ministre et, comme on a pu le constater ces derniers temps, d’autres causes bien plus importantes, du moins pour lui, l’accaparent entièrement. C’est Marie-Arlette Carlotti qui, dans le gouvernement actuel, est en charge du dossier autisme. En tant que ministre déléguée auprès du ministère de la Santé, en charge des personnes handicapées, elle a promis pour janvier 2013 le lancement d’un nouveau “plan autisme” axé sur un dépistage plus précoce et plus systématique ainsi que sur une formation améliorée du personnel prenant en charge l’autisme. Les intentions semblent bonnes, mais en attendant de pouvoir juger sur pièce cette nouvelle initiative, l’année 2012 s’achevant, il faut s’interroger sur ce que le label de “grande cause nationale” a concrètement apporté aux familles qui, jour après jour, doivent composer avec l’autisme.

“La France est en retard”

La chose est souvent dite mais il faut encore la répéter : la prise en charge de l’autisme en France est un scandale. Il existe de nombreux pôles d’action, mais ils ne sont ni assez coordonnés ni assez accessibles. “La France est en retard, confirme le docteur Chabane, psychiatre spécialisée dans l’autisme et chercheuse à l’INSERM, ce retard affecte à la fois les programmes d’intervention précoce et les techniques de rééducation, de pédagogie et d’accompagnement des personnes.” Les parents d’enfants autistes ont parfois l’impression décourageante de batailler non seulement contre une souffrance psychologique et de grands soucis pratiques, mais aussi contre un certain abandon des pouvoirs publics. Une double peine d’autant plus inexcusable que l’autisme n’est pas une maladie rare. Selon un récent rapport de l’INSERM, un enfant sur 110 serait atteint de “troubles du spectre autistique”, catégorie regroupant le syndrome autistique, le syndrome Asperger (autistes de très haut niveau) et des troubles non spécifiés mais apparentés aux TED (Troubles Envahissants du Développement).

Par ailleurs, la France compterait entre 300 000 et 600 000 personnes autistes (on notera le flou nimbant ces chiffres). En réalité, bien des diagnostics ne sont pas établis, ou tardivement, soit parce que les parents ont manqué d’informations, soit parce que les pédiatres, pédopsychiatres ou psychanalystes auxquels ils se sont d’abord adressés n’ont pas su identifier correctement les symptômes. Mais même lorsque les bons rendez-vous sont pris, il n’est pas rare d’attendre un an avant que le diagnostic ne soit finalement établi. Pourtant, tous les praticiens s’accordent à dire que plus tôt la pathologie est détectée, meilleurs seront les effets de la prise en charge. Les parents se heurtent là à une contradiction. Ce n’est que la première.

Plusieurs approches

Passé le choc de l’annonce, viennent les interrogations sur l’origine du handicap. Les tenants du “tout psychologique” s’opposant à ceux du “tout génétique”, les réponses varient selon les interlocuteurs. Les spécialistes les plus sérieux admettent qu’on ne sait toujours pas quelles sont les causes réelles de l’autisme. Au scénario familial ou traumatique longtemps avancé par la psychanalyse se substitue aujourd’hui une théorie plus scientifique : l’autisme est un trouble neuro-développemental affectant les fonctions cognitives du sujet et entraînant une forme d’incapacité à communiquer et à interagir avec le monde extérieur. L’absence de parole, l’intolérance à tout changement, même infime, les débordements colériques et la fascination pour les mouvements répétitifs, principales manifestations de ce handicap, ne pourront que s’aggraver faute de soins appropriés. D’après le Dr. Chabane, “le but est d’offrir une vie sociale à la personne autiste. Il est donc essentiel de lui donner un outil lui permettant de ne plus être coupée du monde extérieur.”

Plusieurs techniques de communication alternative existent, qui peuvent amener certains autistes à s’exprimer, même partiellement, et sans forcément passer par le langage oral. Il s’agit notamment du PECS, qui repose sur l’utilisation de pictogrammes, et du Makaton qui s’appuie également sur le langage des signes. D’autres techniques dites comportementales, comme l’ABA, cherchent à établir une relation entre le sujet autiste et son entourage en suscitant le désir par des objets “renforçateurs” (apportant une satisfaction immédiate). L’échange est constamment stimulé afin de permettre à l’enfant de s’ouvrir progressivement à l’altérité et d’acquérir des compétences fondamentales.

La difficulté consiste à trouver l’outil le mieux adapté à chaque individu. “Pour bien s’occuper d’un enfant autiste, explique le Dr. Chabane, il faut connaître clairement son mode de fonctionnement, puis travailler sur sa socialisation, sa communication, sa compréhension de l’environnement, son comportement, et favoriser son autonomie. Il est donc nécessaire d’adopter une approche multiaxiale, d’utiliser le maximum de compétences et de connaissances. La méthode unique n’existe pas. Une seule technique ne peut pas s’adapter à tous les enfants.” 

Mais selon qu’ils se sont adressés à des centres médico-psychologiques (CMP), à des hôpitaux ou à des praticiens indépendants, les parents sont souvent orientés vers des pratiques radicalement opposées et risquent, à expérimenter tout et son contraire, d’exposer leur enfant à des démarches stériles. Généralement, on leur proposera des séances d’orthophonie et de psychomotricité, au mieux supervisées par un pédopsychiatre. On leur parlera aussi de structures publiques du type SESSAD (Service d’Education Spéciale et de Soins à Domicile) où les places sont si rares qu’il faut parfois attendre des mois avant d’en voir une seule se libérer. Or, la sortie des comportements stéréotypés qui isolent le sujet autiste du monde suppose une stimulation de chaque instant. Pour améliorer vraiment la vie de leur enfant, les parents doivent donc se tourner vers des structures expérimentales. Presque toujours montées par des parents, elles sont trop peu nombreuses, n’ont que peu de places à offrir et, dans leur majorité, sont payantes.

Le problème du coût

Ce qui met au jour un nouveau problème : le coût de la prise en charge. L’aide financière des MDPH (Maisons Départementales des Personnes Handicapées) est loin de couvrir tous les frais entraînés par une solide prise en charge. Le combat contre l’autisme exige une très grande disponibilité des parents. Pour s’occuper au mieux de leur enfant, il arrive fréquemment que l’un d’eux soit contraint de ne plus travailler, ce qui, évidemment, réduit la capacité du foyer à fournir les sommes nécessaires à la rééducation. C’est le cercle vicieux auquel sont confrontées des familles qui, en plus d’avoir un quotidien pour le moins compliqué par l’autisme de leur enfant, se retrouvent en situation de ne pouvoir lui apporter toute l’aide nécessaire, faute de revenus suffisants.

Le 9 février dernier, François Fillon affirmait pourtant :

“Nous ne pouvons plus accepter que les proches, que les aidants familiaux soient livrés à eux-mêmes et soient laissés sans repères. Ici encore, des initiatives fortes ont déjà été prises pour leur apporter un concours renforcé.

A vrai dire, ces “initiatives fortes” sont restées invisibles au plus grand nombre et les situations de grande détresse psychologique et financière ont continué de se multiplier. Si l’enfant est trop lourdement handicapé, les parents les moins favorisés ou ne pouvant aménager leur temps de travail n’auront d’autre choix que de le placer en hôpital de jour ou en IME (Instituts Médico-Educatifs). Mais là encore, les places sont plutôt rares, et l’enfant, qui s’y trouvera mêlé à des personnes atteintes de pathologies diverses, ne pourra bénéficier pleinement des soins propres à son handicap.

Comment scolariser les enfants autistes ?

La France ne saurait-elle que faire de ses enfants autistes ? On pourrait le croire en voyant surgir une difficulté supplémentaire : la scolarisation. Les apprentissages et la socialisation par l’école s’avèrent parfois très bénéfiques aux enfants autistes. Or, seuls 4% d’entre eux seraient scolarisés. Officiellement, les écoles doivent accueillir les enfants handicapés mais les instituteurs, qui ne disposent d’aucune formation spécifique, sont souvent fort embarrassés par ces élèves au comportement inhabituel qu’ils redoutent de voir perturber des classes déjà surchargées. L’affligeante pénurie d’AVS (Auxiliaires de Vie Scolaire), presque pas formés et très mal payés, n’arrange rien. Quand ils ne refusent pas d’accepter des autistes, la plupart des établissements ne leur offre que quelques heures de classe. Le reste du temps, c’est aux parents de le gérer comme ils peuvent.

L’autisme : grande cause nationale

Si le label de “grande cause nationale” a eu un mérite, c’est donc d’avoir fait parler de l’autisme. Pour le reste, tout ou presque est encore à faire. Dans un premier temps, il est indispensable d’améliorer la formation. Aujourd’hui encore, ce n’est que sur le terrain ou de leur propre initiative que les psychiatres, orthophonistes et éducateurs spécialisés se forment aux techniques relatives à l’autisme. Par ailleurs, le Dr Chabane insiste sur la nécessité d’une perception plus globale :

“On n’avancera pas tant qu’on ne couplera pas la pratique clinique aux données de la recherche. Il faut un aller-retour permanent entre ces deux mondes. Cela ne se fait pas avec le dynamisme suffisant. Donnons-nous les moyens de changer notre façon d’agir et d’accompagner les personnes autistes en formant les gens, en changeant les pratiques et en développant la recherche.”

Les autistes eux-mêmes ne trouvent guère d’intérêt à être l’objet des querelles dogmatiques entre psychanalystes1 et comportementalistes. Le passage d’un gouvernement à l’autre leur est indifférent. L’harmonisation de tous les outils thérapeutiques dont l’efficacité a pu être démontrée et une approche transversale dépassant les clivages méthodologiques et politiques leur serait autrement bénéfique. Il est indispensable de s’engager résolument dans cette voie. Car les autistes, ces êtres à la fois autres et si semblables à nous-mêmes, auxquels il faut tout apprendre et qui ont tant à nous apprendre, mettent en question l’humanité de notre société. Il est plus que temps qu’elle leur en donne la preuve.

Louis-Jullien Nicolaou

Planète autsime, mardi 18 décembre France 5, 18h30

*Depuis des années, les associations de parents d’autistes, soutenues par de nombreux praticiens, livrent une lutte acharnée contre les graves dérives théoriques et pratiques d’une certaine psychanalyse qui, de son côté, se montre farouchement opposée à toute approche autre que la sienne. Dans son rapport paru en mars, la HAS (Haute Autorité de Santé) a tranché en qualifiant pour la première fois la psychanalyse de « non consensuelle » dans l’approche de l’autisme. Les associations s’en sont réjouis et, à lire dans la presse les déclarations délirantes des plus sectaires de leurs adversaires, on ne peut que les comprendre.

le 18 décembre 2012 à 17h30
19 décembre 2012

Merveilleux petit film : Y a finalement quelqu'un là-dedans (un autiste vu par son frère)

Sur le site Autism'Espoir Nouvelle Calédonie

Y’a finalement quelqu’un là dedans est un docu-fiction 100% calédonien qui donne à voir, au travers du regard tendre de son jeune frère, l’univers d’un jeune adolescent de 15 ans autiste : Le titre est inspiré des questionnements posés par l’autisme (identifiée par Kanner en 1944) et un clin d’oeil au livre d'Howard Buten "Il y a quelqu'un la-dedans ? : des autismes" 2003. L’identification et le diagnostic de l’autisme comme handicap représente une véritable révolution ces dernières années, rompant avec les théories psychanalytiques qui ont fait long feu qui supposaient la construction mentale des autistes comme « une forteresse vide ».

Au-delà, de faire connaître cette pathologie, souvent incomprise, l’objectif du document est, de raconter une trajectoire positive, passant de l’absence de communication dans sa petite enfance à l’adolescent capable d’exprimer ses sentiments.

Le jeune frère de l’autiste, Nicolas, raconte le parcours de vie d’Hadrien en évoquant des épisodes parfois douloureux ou comiques et où la caméra accompagne le spectateur dans l’univers d’Hadrien.

Le mode de narration retenu (document-fiction) permet de coupler le passé et le présent et de plonger le spectateur dans la différence : base du handicap. Ce document de 13 minutes produit par l’association Autism’Espoir NC et NC Première, assistée par la société SCEDDI a été réalisé par Olivier Gresse. La réalisation de ce projet a vu le jour cette année 2012 où l’autisme a été déclaré Grande Cause Nationale.

Autism’Espoir NC est une association de parents, créée en mai 2003. Sa mission principale est d’apporter aide et soutien aux enfants, adolescents et adultes porteurs d’autisme ainsi qu’à leur famille. Autism’Espoir NC fait partie du réseau national de Autisme France et est membre fondateur du Collectif Handicaps.

Nouvelle-Calédonie Première s’est fortement impliquée en tant que télévision citoyenne pour donner vie à ce projet puisqu’elle contribue à la post-production, assure la co-production ainsi que la diffusion le 6 décembre à 20 Heures pendant la semaine du handicap.

23 novembre 2012

Autisme : le bras de fer entre pro et anti-psychanalyse continue

article publié dans Viva

Un collectif a publié une « liste noire des formations sur l’autisme », dans laquelle il pointe du doigt celles qui font référence à la psychanalyse. Les tenants de l’approche psychanalytique n’apprécient pas la méthode.


Le terme fait bondir les acteurs visés. Le Kollectif du 7 janvier a dressé et diffusé, au mois de septembre dernier, une « liste noire » des formations sur l’autisme. Ce groupe de réflexion sur les pratiques thérapeutiques dédiées aux enfants autistes a recensé les formations destinées aux professionnels qui ne sont pas conformes aux recommandations de la Haute autorité de santé (Has). En l’occurrence, il s’agit de formations faisant appel à la psychanalyse.
Le Kollectif entend faire appliquer la position de la Has, parue en mars dernier, qui estimait que les pratiques d’inspiration psychanalytique étaient « non consensuelles » dans la prise en charge de l’autisme. Non consensuelles, donc à écarter, selon le Kollectif.
Dans le domaine de l’autisme, l’opposition entre pro et anti-psychanalyse fait rage depuis des années. Mais le grand public l’a réellement découverte en novembre 2011, lorsque le film "le Mur", de Sophie Robert, a été diffusé. Ce documentaire donnait la parole à des pédopsychiatres et psychanalystes qui associaient l’autisme à une psychose infantile, causée par une mère « psychogène », aux désirs incestueux. Une interprétation – extrêmement culpabilisante – infirmée depuis longtemps par la communauté scientifique [1].

Financements publics
« On parle de formations de professionnels de santé à la prise en charge d’enfants autistes. Il y a des conséquences sur ces enfants, alerte Franck Ramus, directeur de recherche au Cnrs et membre du Kollectif du 7 janvier à l’origine de la liste noire. Ce que l’on trouve surtout anormal, ce sont les formations [basées sur la psychanalyse, ndlr] subventionnées par l’argent public. Il est limité, donc il faut bien réfléchir à ce que l’on finance, comment et pourquoi ».
Dans sa recommandation du mois de mars, la Has a jugé que l’absence de données et de consensus sur l’efficacité des approches psychanalytiques ne permettait pas de les classer dans les pratiques recommandées. Ce qui a fait dire aux psychanalystes que la Haute autorité avait cédé face à la pression d’« une minorité » de parents. Mais la Has n’a pas non plus classé les approches psychanalytiques dans les interventions non recommandées. Ce qui a fait dire au camp adverse que la Has avait plié face au lobby psychanalytique. Bref, personne n’est ressorti réellement satisfait.

« Chasse aux sorcières »
« Je ne suis pas contre le fait que l’on fasse des recherches pour évaluer les pratiques psychanalytiques. Ça fait bien longtemps qu’on aurait dû les faire, et mieux vaut tard que jamais, assure Franck Ramus. On peut encore présenter une diversité d’approches, mais des formations qui ont un contenu uniquement psychanalytique, ce n’est quand même pas acceptable ».
« C’est la chasse aux sorcières ! On n’a pas le droit de couper la parole comme ça aux gens qui ne sont pas du même avis », rétorque Françoise Rollux. Son mari, président d’une antenne locale de l’association Sésame Autisme, est récemment intervenu lors d’un colloque organisé par l’Ecole de la cause freudienne, mentionné dans la liste des formations non conformes du Kollectif du 7 janvier.
Leur fils de 24 ans est autiste et voit un psychanalyste depuis des années. « Ça a beaucoup marché. Et les résultats ont été obtenus avec douceur et en le respectant », affirme Françoise Rollux, taclant au passage les méthodes éducatives et comportementales, comme la célèbre ABA, qu’elle accuse de matraquer les enfants à longueur de journées en essayant de les faire évoluer au forcing dans l’espoir d’avoir un enfant un peu plus "normal".

Composantes génétiques
Du côté de l’Ecole de la cause freudienne (Ecf), épinglée par la liste noire, on défend mordicus l’intérêt de la psychnanalyse. « L’autisme n’a pas qu’une causalité biologique. Il faut comprendre pourquoi l’enfant a choisi cette voie, on peut trouver des butées dans son existence », estime Jean-Daniel Matet, président de l’Ecf.
Les causes de l’autisme restent floues. « On sait depuis trente ans que l’autisme a de fortes composantes génétiques », affirmait dans la Croix le Dr Eric Fombonne, directeur du Programme clinique et de recherche sur l’autisme à l’hôpital pour enfants de Montréal. Mais au-delà de ça, on en est au stade de la recherche et des hypothèses.
Françoise Rollux défend d’autant plus la psychanalyse qu’elle n’écarte pas une responsabilité familiale dans l’apparition de l’autisme. Sans considérer qu’il s’agit du fruit d’une mauvaise éducation – « la caricature qui consiste à dire que la mère ou le père est responsable est une absurdité », dit de son côté Jean-Daniel Matet – elle se demande si son passé, celui de son mari ou de leurs aînés n’a pas impacté leur fils. Elle s’interroge d’autant plus que des chercheurs ont montré qu’un traumatisme – en l’occurrence des abus sexuels – pouvait modifier des marques épigénétiques sur l’Adn de la victime et de ses descendants. Et de se demander si un mécanisme semblable n’interviendrait pas dans le domaine de l’autisme, auquel cas son origine en partie génétique ne serait pas remise en cause.

Pas de méthode universelle
Même si chaque camp accuse l’autre d’être motivé par des intérêts financiers, chacun se dit ouvert au dialogue, à la remise en question. « Quand on voit les progrès que certains peuvent faire avec des méthodes éducatives et comportementales, c’est vraiment anormal de les en priver, souligne Franck Ramus. Mais ces méthodes ne font pas non plus des miracles et ne marchent pas forcément sur tous les enfants. » « On ne veut pas se substituer aux éducateurs ou aux psychiatres, on n’a pas de volonté hégémonique. La psychanalyse, c’est seulement pour ceux qui le souhaitent, on ne défend pas une méthode pour tous », renchérit Jean-Daniel Matet.
Finalement, tous sont au moins d’accord sur un point : il faut investir dans la recherche, pour enfin trouver les causes de ce handicap et pouvoir le prendre en charge correctement.

 

-  [15.11.12]   Elsa Maudet

[1] La réalisatrice a depuis été condamnée en première instance pour avoir volontairement dénaturé les propos de trois psychanalystes. Elle a fait appel.

A lire aussi :
Francis et Gersende Perrin : leur combat pour leur fils autiste
Autisme, le parcours d’obstacles des familles

Une liste qui fait bouger les choses
Avec cette liste, Franck Ramus a espoir que « ça pousse les organisateurs de formations à faire évoluer leurs contenus progressivement ». Au Cerf, spécialisé dans la formation pour les secteurs médicaux, médico-sociaux, sociaux, éducatifs et des collectivités, à qui Viva a appris qu’une de leur formation était "blacklistée", ça semble être le cas.
Les responsables ont décidé de changer le contenu de leur formation à l’autisme, en concertation avec le formateur, un « docteur en psychologie d’obédience psychanalytique ». Aurore Bureau, la directrice de la formation, l’assure : « On va prendre le temps de se conformer aux recommandations de bonne pratique, afin que ce soit fait correctement, pas dans la précipitation. »
21 novembre 2012

Formation TEACCH organisée par la FEGAPEI

Stratégies éducatives pour adultes avec autisme : le programme TEACCH

Vous souhaitez connaitre le fonctionnement cognitif particulier des adultes avec autisme, les différents profils, et apprendre les stratégies d’enseignement envisageables pour permettre à la personne de mieux vivre au quotidien, d’apprendre des nouvelles compétences, de développer des domaines essentiels comme la communication et le comportement social.

Objectifs pédagogiques

  • Comprendre les caractéristiques cognitives de la personne avec un trouble autistique
  • Délivrer un enseignement individualisé, adapté aux personnes avec autisme
  • Favoriser l’apprentissage et la qualité de vie de la personne en s’appuyant sur l’adaptation de l’environnement à travers des repères spatio - temporels
  • Approfondir les domaines d’enseignements tels que le développement cognitif, l’autonomie, le comportement, la communication et les interactions sociales

Contenu

Jour 1

  • Conférence sur les caractéristiques de l’autisme et introduction à l’enseignement structuré
  • Conférence sur l’enseignement structuré et l’évaluation
  • Scénario : faire une évaluation
  • Conférence sur la structuration physique de l’espace
  • Scénario : travail sur la structuration physique Conférence sur l’utilisation de l’emploi du temps

Jour 2

  • Scénario : faire un emploi du temps
  • Conférence : structuration visuelle des activités
  • Scénario : créer des tâches visuellement structurées
  • Conférence sur les systèmes de travail/ d’activités
  • Scénario : créer un système de travail/ d’activités

Jour 3

  • Conférence et scénario sur la gestion des comportements
  • Conférence et scénario : créer des activités hors de la table

Jour 4

  • Conférence et scénario sur la communication
  • Conférence et scénario sur les stratégies d’enseignement

Jour 5

  • Conférence et scénario sur les loisirs et les compétences sociales
  • Quiz d’auto-évaluation
Les + de la formation
  • Conférences par thème (traduction simultanée)
  • Nombreux exercices pratiques (Ateliers : travaux pratiques et discussions en petits groupes)
  • Délivrance d’une attestation TEACCH pour le stagiaire
  • Formation UNIQUE en France sur l’éducation structurée de la division TEACCH
  • Formation animée par un spécialiste de l'autisme (Pro Aid Autisme)

Détails de la formation

Public :

Tout professionnels intervenant auprès d’adultes autistes en structure médico-sociales, sanitaires et éducatives, parents d’adultes autistes

Durée :

3 jours ou 5 jours

Coût par personne :

900 €* pour 3 jours, 1 200 €* pour 5 jours

Dates et tarifs => voir site FEGAPEI

 

*Nets de taxes
26 octobre 2012

La liste noire des formations sur l'autisme

Je relaie ici l’information émanant du kollectif du 7 janvier,  groupe créé autour du Manifeste pour une psychiatrie et une psychologie basées sur des preuves scientifiques, dont la « philosophie » est en harmonie avec celle de ce blog.

Cette liste noire - en fait, on trouvera ci-dessous une liste noire, mais aussi une grise et une blanche ! - a vu le jour lorsque le « kollectif » a dû constater que les récentes recommandations de la HAS en matière d’autisme étaient ignorées, plus ou moins volontairement, par certains organismes de formation de professionnels ; situation d’autant plus préoccupante que, selon le « kollectif », « seules des formations professionnelles rigoureuses, basées sur l'état actuel des connaissances, et employant des formateurs compétents, seront à même de faire évoluer les pratiques. »

Le « kollectif » entend ainsi « (alerter) les pouvoirs publics sur cette carence lourde de conséquences pour les personnes autistes et leurs familles. » Il « (demande) en particulier aux Agences Régionales de Santé, aux universités, et aux organismes de formation médicale continue dont dépendent ces formations de veiller à ne financer que celles qui respectent les recommandations de bonnes pratiques de la HAS. »

Espérant ainsi hâter la mise en place des recommandations, le « kollectif » a donc constitué 3 listes (voir plus bas pour le contenu des listes, après les précisions apportées dans l’ « Annexe ») :

 

  • une liste de formations conformes. Il s'agit de formations ou de colloques dont les contenus semblent compatibles, en totalité ou en quasi-totalité, avec la recommandation de la HAS. Nous en avons recensé peu pour l'instant, car les recherches sont encore en cours. 

 

    • Formation ne donnant pas suffisamment de détails sur les contenus abordés pour pouvoir en juger de manière certaine, mais dont la liste des intervenants, leur qualité et/ou leurs discours habituels laissent augurer de contenus peu recommandables. Dans le doute, nous demandons à ces formations un descriptif plus détaillé des contenus qu'elles comptent enseigner.
    • Formation affichant des contenus mixtes, certains semblant correspondre à la recommandation de la HAS, d'autres clairement pas. A cet égard, nous soulignons qu'il n'est pas acceptable de continuer à diffuser des connaissances périmées et des pratiques inefficaces en les présentant en parallèle avec d'autres plus actuelles, sous couvert de "pluridisciplinarité" et d'approches dites "intégratives". La pluridisciplinarité est un élément essentiel de la recommandation de la HAS (au sens où la psychiatrie, la psychologie, la psychomotricité, l'orthophonie, l'enseignement, etc. sont tous nécessaires), néanmoins la HAS n'a en aucun cas conclu que toutes les approches théoriques avaient un apport égal concernant l'autisme, ni que toutes les pratiques se valaient, bien au contraire.

  •  une liste de formations non conformes. Il s'agit de formations ou de colloques qui affichent des contenus exclusivement ou presque exclusivement "non recommandables", au sens de la HAS. 

Annexe: liste des formations et colloques

NB : La présente classification a été effectuée sur la base des informations disponibles sur internet, ou diffusées par voie électronique, sur le contenu des formations. Elle sera régulièrement mises à jour, et il est parfaitement possible que des informations plus précises nous conduisent à la réviser. Nous invitons les responsables des formations qui l'estiment nécessaire à nous communiquer plus de détails sur leurs contenus, à l'adresse suivante : listenoire@kollectifdu7janvier.org Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.  

NB: Notre classification ne doit pas laisser penser que le KOllectif du 7 janvier serait en faveur d'une interdiction ou d'une censure des idées diffusées dans ces formations. Nous sommes bien sûr partisans de la libre expression et du libre débat scientifique (étant rappelé que le véritable débat scientifique contradictoire a lieu dans les revues scientifiques internationales, et non dans les publications et colloques internes à une école de pensée, ni dans les formations initiales ou continues). En revanche, nous considérons que les institutions publiques et les organismes privés recevant des subventions publiques doivent fournir aux professionnels des formations en conformité avec l'état des connaissances scientifiques rappelé par la HAS. Les organismes privés non subventionnés sont bien entendu totalement libres de leur programmation, nous leur recommandons simplement de prêter une plus grande attention à leur conformité avec l'état de l'art. Par ailleurs nous attirons l'attention des participants potentiels à ces formations sur les incompatibilités avec la recommandation de la HAS, libre à eux ensuite de faire leur choix en pleine connaissance de cause.

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