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"Au bonheur d'Elise"
formation
9 mars 2018

Formations CRAIF - Journées de sensibilisation et d’échanges sur la vie affective et sexuelle des adultes avec autisme

Logo-CRAIFDans le cadre d’une réponse à l’appel à projet auprès de la Fondation de France, nous organisons 4 autres journées de sensibilisation et d’échanges sur la vie affective et sexuelle des adultes avec autisme - à destination des aidants familiaux (et non des professionnels). Ces journées seront co-animées par un professionnel formateur et une personne autiste qui apportera son témoignage ou par un formateur autiste.

Pour qui ? Pour les aidants familiaux  (parents, grands-parents, frères, sœurs, conjoints,…) résidant en Ile de France. Pour y participer, votre proche, personne autiste ayant reçu un diagnostic, doit être âgé d’au moins 11 ans. Cette journée n’est pas destinée aux professionnels.

Quand ? La même journée est de nouveau organisée 4 fois. A vous de choisir la date qui vous convient le mieux : samedi 24 mars 2018, samedi 14 avril 2018, samedi 5 mai 2018, samedi 19 mai 2018 de 9h30 à 17h30

Comment ? Il suffit de vous inscrire en cliquant ICI.  Nous examinerons alors votre demande d’inscription puis vous recevrez un mail de confirmation. Les groupes sont limités à 15 personnes.

Où ? Les journées de sensibilisation se dérouleront au Centre Ressources Autisme Ile de France (CRAIF) 6, cour St Eloi 75012 PARIS.

Combien ? Les journées de sensibilisation sont gratuites car financées par la Fondation de France. Le déjeuner est libre, le CRAIF ne prévoit pas de repas.

Pour davantage d’informations, vous pouvez nous écrire à l’adresse suivante : p.retif@craif.org

Bien cordialement,
 
 

 
Pascaline RETIF
Coordinatrice en ingénierie de formation
Centre de Ressources Autisme Ile-de-France
6, cour St Eloi  - 75012 Paris
Tél. 01 49 28 54 20.  Mail : p.retif@craif.org
www.craif.org
http://aidants-craif.org/
 
 
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Twitter : https://twitter.com/craif_autisme
 

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7 mars 2018

Un 4ème plan Autisme pour ne plus décevoir les personnes autistes - Lettre ouverte au Gouvernement - 6.3.2018

 

 

4 mars 2018

VIDEO Autisme : interview du Professeur Bernadette Rogé

Pr Bernadette ROGE

Le Professeur Bernadette ROGE évoque son parcours, la création du CeRESA et l'introduction du modèle de Denver en France (intervention précoce pour enfants autistes) ESDM.

27 février 2018

CERA. 10 mars 2018 – Paris – Autisme & Parentalité - Journée organisée par un organisme créé par l'Ecole de la Cause freudienne

A l'heure où l'on parle de réforme des organismes de formation !
Celle-ci est-elle conforme aux recommandations de la HAS & de l'ANESM ?!?!

Notons qu'elle est remboursée par l'employeur !
Jean-Jacques Dupuis

"Le Centre d’études et de recherches sur l’autisme (CERA) tient sa première journée d’étude à Paris samedi 10 mars sur le thème « Autisme & Parentalité ». Un moment rare et fort d’échanges et de témoignages par des sujets autistes, des parents, des psychanalystes et des écrivains. 

Créé fin 2017 par l’Ecole de la Cause freudienne, le CERA a pour vocation l’enseignement et la recherche sur l’accueil et  l’accompagnement des sujets autistes. Il vise à mettre en lumière les perspectives nouvelles qui, plutôt que d’imposer des conduites hypernormatives et homogénéisantes, font une place aux sujets autistes et accueillent leur singularité. Les psychanalystes y témoignent de l’enseignement unique issu de leurs rencontres avec des enfants ou des adultes autistes dont ils entendent contribuer utilement à l’accueil.
Chaque mois, le CERA propose un enseignement et un échange clinique sur un samedi matin, à l’ECF (le programme est ici). La première journée d’études du 10 mars marque un temps fort autour du thème crucial « Autisme & Parentalité »"

 

CERA. 10 mars - Paris - Autisme & Parentalité

Le Centre d'études et de recherches sur l'autisme (CERA) tient sa première journée d'étude à Paris samedi 10 mars sur le thème "Autisme & Parentalité". Un moment rare et fort d'échanges et de témoignages par des sujets autistes, des parents, des psychanalystes et des écrivains.

http://psychanalyse-map.org

formattion CERA

27 février 2018

Autisme : de nouvelles recommandations pour le dépistage et la prise en charge

 

Autisme : de nouvelles recommandations pour le dépistage et la prise en charge

Diagnostic plus précoce, mobilisation des personnels des crèches, des écoles et du médecin pour les enfants, inclusion en milieu ordinaire, mise en œuvre de leurs droits pour les adultes... la Haute autorité de santé (HAS) a émis le 19 février 2018 un ensemble de recommandations concernant les malades autistes.

https://www.service-public.fr

 

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22 février 2018

Autisme : le dernier livre du dessinateur Patfawl repéré par l'Éducation Nationale

article publié sur France 3

© DR© DR

Par Célia VanierPublié le 20/02/2018 à 10:41Mis à jour le 21/02/2018 à 16:18

Petit à petit, les mentalités et le regard des Français sur l'autisme évoluent... Dans la société en général mais particulièrement dans le monde de l'éducation, où l'ouvrage du dessinateur Patfawl a trouvé son public. De nombreux instituteurs ont consulté ce Manuel illustré pour garder un enfant autiste quelques heures et comptent s'en inspirer dans leur quotidien. 

Certains aimeraient voir le livre illustré dans les outils pédagogiques proposés par l'Éducation nationale. La maison d'édition La boîte de Pandore a présenté l'ouvrage afin qu'il puisse figurer parmi la base de donnée accessible aux instituteurs et enseignants. "Ce serait une chance pour les professeurs, les AVS et les directeurs qui accueilleront des enfants autistes dans leurs écoles", réagit Pierre Déalet, l'auteur du livre. "Et qui sait, le manuel sera peut-être inscrit au programme pour une meilleure inclusion !", espère le dessinateur albertin.


Succès retentissant

Si l'ouvrage fait un tabac dans le milieu de l'enseignement, il figure également dans les meilleures ventes psychologie sur Amazon mais aussi la Fnac, et meilleures ventes interforum. Un engouement qui n'est pas près de d'éteindre si l'on écoute son auteur, qui dit avoir reçu plus de 2000 messages de lecteurs qui l'encensent. Du jamais vu pour un sujet aussi complexe que l'autisme. "Des parents, des grands parents mais aussi des gens étrangers à la cause prennent conscience des différences et rigolent avec pédagogie tout en comprenant facilement le syndrome !", se réjouit le dessinateur.

Une semaine après sa sortie, le titre était déjà réimprimé. Patfawl nous a confié que d'autres projets de livres étaient en cours... "mais je ne peux rien dire pour le moment", a-t-il ajouté.

De quoi espérer un réel éveil des consciences... 


Blog : "Les baobabs", le quotidien de parents d'autistes raconté avec humour

Patfawl est également contributeur du blog "Les Baobabs", sur France 3 hauts-de-France, où vous pouvez retrouver ses dessins et articles engagés sur le handicap et l'autisme : https://blog.francetvinfo.fr/lesbaobabs/

21 février 2018

Vers une meilleure prise en charge des adultes autistes?

La Une de la science

mardi 20 février 2018

10 minutes

Pour la première fois, les adultes autistes sont au centre de recommandations pour favoriser leur qualité de vie, leur inclusion ou leur autonomie.

 Dans un foyer de l'association Sesame Autisme Franche-Comte en 2012

Dans un foyer de l'association Sesame Autisme Franche-Comte en 2012 © Maxppp / Simon Daval

Même si aucune donnée épidémiologique n’existe, on estime qu’il y aurait quelque 600 000 adultes autistes en France.
Un chiffre significatif, et pourtant, « ce sont les grands oubliés » des trois plans autismes élaborés en France, selon Danièle Langlois, présidente d’Autisme France et invitée de La Une de la science.
 

Pour tenter d’y remédier, la Haute autorité de la santé (HAS) et l’Agence nationale de l’évaluation et de la qualité des établissements et services sociaux et médicaux-sociaux (ANESM) ont publié ce lundi 19 février les premières recommandations spécifiques pour les adultes autistes.
Ce document s’adresse aux professionnels de la santé et du secteur médico-social, mais aussi aux décideurs, afin d’infléchir l’action publique.
 

Il est temps que « les professionnels aient des points de repères pour savoir comment accompagner les adultes autistes et qu’on s’intéresse enfin à la totalité des adultes autistes, quelle que soit leur situation », commente Danièle Langlois, expert usager, qui a participé à l’élaboration de ces recommandations au sein du comité de pilotage.

Parmi ces points de repères, des outils ou des pistes pour communiquer. « Ce sont des personnes qui ont de grosses difficultés pour communiquer, en tout cas dans mon établissement. Il faut par exemple des pictogrammes, des moyens alternatifs pour qu’ils puissent s’exprimer, et pour qu’ils puissent eux aussi nous comprendre », précise Sophie Feltrin, directrice d’un foyer d’accueil médicalisé pour adultes autistes à Chaville (92), et directrice aussi d’un Institut médico-éducatif (IME). Son établissement est l'un des rares, en France, à proposer une prise en charge spécifique. Il compte 36 places, et près de 200 personnes sont sur liste d'attente. Ces recommandations pourraient ainsi inciter éventuellement les pouvoirs publics à créer davantage de structures.

Le document pointe aussi le manque de formation du personnel médical ou médico-social, les besoins en soins médicaux des adultes autistes « c’est très compliqué de repérer quand une personne a mal » souligne Danièle Langlois- ou le fait de privilégier l’ "inclusion en milieu ordinaire ».

21 février 2018

Diagnostic précoce de l’autisme : pourquoi la France est-elle en retard ?

21/02/2018
5 min

Revue de presse internationale

La revue de presse internationale du mercredi 21 février 2018

Intervenants

Danièle Langloys

Présidente d'Autisme France, expert usager à la Haute Autorité de Santé.
19 février 2018

HAS : adultes autistes, vers une meilleure qualité de vie ?

article publié sur Handicap.fr

Résumé : La Haute autorité de santé publie ses recommandations sur l'accompagnement des adultes autistes qui, pour certains, n'ont jamais reçu de diagnostic et peinent à trouver leur place en milieu ordinaire. En France, 600000 personnes seraient concernées.

Par , le 19-02-2018

La Haute autorité de Santé (HAS) publie le 19 février 2018 des recommandations qui étaient très attendues sur l'accompagnement des adultes autistes (en lien ci-dessous), beaucoup moins développé et structuré que celui des enfants.

Besoin d'interventions personnalisées

La HAS a établi avec l'Anesm (Agence nationale d'évaluation des établissements et services sociaux et médico-sociaux) ces nombreuses recommandations, destinées à améliorer la qualité des interventions des travailleurs sociaux, psychologues et autres professionnels de santé. En écho à ce que la HAS conseille pour les enfants depuis plusieurs années, le rapport désigne "les approches comportementales, neurodéveloppementales ou neurocognitives comme indispensables dans l'accompagnement de l'adulte autiste". Les interventions doivent être "personnalisées" en fonction de son profil et de ses choix. L'idée est de permettre aux adultes avec troubles du spectre de l'autisme (TSA) de mener une vie la plus autonome et indépendante possible. "Le chiffre de 600 000 adultes autistes est parfois avancé pour estimer la prévalence en France", bien qu'"aucune donnée épidémiologique n'existe à ce jour", soulignent les deux organismes.

Des lacunes dans la prise en charge

Plusieurs rapports - dont un récemment de la Cour des comptes – ont souligné les lacunes dans la prise en charge des adultes autistes. En 2011, la HAS avait publié des recommandations concernant le diagnostic chez l'adulte, souvent obtenu avec difficulté et tardivement. La HAS et l'Anesm rappellent la nécessité d'un diagnostic "fiable ou réactualisé" pour toute personne qui le sollicite. Selon l'association Unapei, l'autisme concerne un grand nombre d'adultes qui n'ont jamais reçu de diagnostic, ou en ont reçu un autre ("psychose infantile" par exemple).

Inclusion en milieu ordinaire

L'autisme, trouble neurodéveloppemental se caractérisant par des difficultés d'interaction sociale, des comportements répétitifs et des centres d'intérêt restreints ou spécifiques, peut s'accompagner ou non d'une déficience intellectuelle. Les deux organismes recommandent de privilégier l'inclusion en milieu ordinaire, et pour cela de développer l'offre d'accompagnement (services d'aide à la personne). L'offre d'accueil en établissements est également insuffisante, plus de 1 000 adultes vivant encore dans des centres pour adolescents faute de places. Il existe un réel manque de coordination et d'anticipation entre les structures, souligne le rapport, faisant des recommandations pour fluidifier la transition de l'adolescence à l'âge adulte.

Vers un 4ème plan autisme

Les personnes autistes doivent autant que possible pouvoir exercer leurs droits, et être associées aux décisions qui les concernent. Plusieurs recommandations portent sur le soutien de leurs familles et entourage, qui doivent avoir accès à des solutions de répit. Le même jour, la HAS publie également ses recommandations visant à favoriser le dépistage précoce de l'autisme (article en lien ci-dessous). La diffusion de ces deux documents "avec l'appui de la HAS doit constituer un axe fort du 4e plan autisme voulu par le Président de la République, a déclaré Sophie Cluzel, secrétaire d'Etat au handicap dans un communiqué. Ce plan doit favoriser à la fois une transformation des pratiques d'intervention et d'accompagnement permettant à la France de rejoindre les meilleurs standards internationaux et construire une société plus inclusive avec l'ensemble des personnes avec autisme et leurs familles." Ce plan doit être annoncé mi-mars. 

Handicap.fr vous suggère les liens suivants :

Sur Handicap.fr

Sur le web

19 février 2018

RBPP HAS TSA - Signes d'alerte, repérage, diagnostic et évaluation chez l'enfant et l'adolescent - février 2018

 

 

19 février 2018

Tribune de la présidente de la Haute autorité de santé sur l'autisme : "Poursuivons nos efforts

article publié dans Le Journal du Dimanche
19h50 , le 17 février 2018

TRIBUNE - Dominique Le Guludec, présidente de la Haute autorité de santé (HAS) dévoile la philosophie des nouvelles recommandations de son institution pour la prise en charge de l'autisme.

Dominique Le Guludec, présidente de la HAS

Dominique Le Guludec, présidente de la HAS (HAS)

Dans trois semaines, à la mi-mars, le gouvernement dévoilera le contenu du quatrième plan autisme, préparé par Sophie Cluzel, la secrétaire d’Etat chargée du handicap. Mais dès ce lundi, la situation des 700.000 personnes atteintes de troubles neuro-développementaux sera au cœur du débat. Deux nouvelles recommandations de prise en charge de l’autisme, destinées aux professionnels de la santé et du social mais aussi aux personnes autistes et à leurs familles, vont en effet être présentées. La première, actualisation d’un travail achevé en 2012, concerne les enfants et cherche à renforcer leur accès à un diagnostic précoce. La seconde traite, pour la première fois, de l’accompagnement des adultes, grands oubliés des politiques publiques, comme vient de le pointer un rapport de la Cour des comptes. Dans une tribune publiée par le JDD.fr, la professeure Dominique Le Guludec, présidente du collège de la Haute autorité de santé (HAS), dévoile la philosophie des nouvelles recommandations, centrées sur la mise en place d’"interventions personnalisées, adaptées et réévaluées tout au long de la vie". Voici sa tribune :

Un parcours souvent chaotique

"Depuis une vingtaine d’année, des progrès considérables ont été réalisés dans la connaissance de l’autisme et des interventions à mettre en œuvre. Il est impossible cependant de se satisfaire de la situation actuelle, tant pour les personnes autistes et leur famille, que pour les professionnels qui les accompagnent. Aujourd’hui, le parcours des enfants et de leur famille est encore souvent chaotique, fait d’errances et de ruptures pour nombre d’entre eux. L’accompagnement des personnes adultes a trop longtemps été laissé de côté alors que le respect de leurs droits impose de penser les moyens de leur inclusion dans la société. Quant aux professionnels, ils ne savent pas toujours vers qui orienter les personnes et leur famille, dans un contexte où l’offre doit encore être organisée, structurée et équitablement répartie sur le territoire.

Lire aussi : Autisme : dix mesures concrètes "pour donner des idées" aux candidats à la présidentielle

Sans tomber dans l’angélisme ni empêcher le débat d’idées, nous devons unir nos efforts au profit d’une amélioration effective de la qualité de vie des personnes autistes. Cela passe par un changement de paradigme : ne plus s’arrêter aux déficits et difficultés des personnes autistes mais miser sur leurs capacités et compétences pour parvenir à leur autonomie et leur inclusion dans la société. Cela nécessite aussi de dépasser les querelles pour concentrer les énergies à renforcer l’accès à un diagnostic précoce et à déployer rapidement des interventions personnalisées, adaptées et réévaluées tout au long de la vie.

Un engagement continue depuis 2005

Depuis 2005, la Haute autorité de santé (HAS) s’est engagée de manière continue sur le sujet de l’autisme en mettant à disposition différents travaux – notamment sur les interventions auprès des enfants en 2012 – pour aider les professionnels dans leurs pratiques au quotidien. Nous complétons notre contribution ce lundi par deux nouvelles recommandations élaborées avec les personnes autistes, leur famille et l’ensemble des professionnels concernés au sein de l’univers sanitaire et médico-social. Il s’agit d’une part de l’actualisation des recommandations sur le diagnostic de trouble du spectre de l’autisme chez l’enfant qui est possible dès 18 mois si les signaux sont identifiés et pris en compte ; et d’autre part de la première recommandation sur les interventions à organiser pour les personnes adultes, en vue du respect de leurs droits et de leur accompagnement à l’autonomie*.

Lire aussi : VIDEO. SOS Autisme appelle les candidats à agir

Avec ces deux nouvelles publications, nous achevons un premier cycle complet de recommandations de pratiques professionnelles à déployer : du repérage et de l’identification des signes d’autisme, au diagnostic et à la mise en œuvre de pratiques médicales, paramédicales et médico-sociales personnalisées et coordonnées, de la petite enfance à l’âge adulte.

Un chemin encore long

Les défis qui restent à relever reposent sur une multitudes d’acteurs : les chercheurs, qui doivent permettre une meilleure connaissance des mécanismes physiopathologiques de l’autisme et qui doivent mener des études cliniques pour évaluer l’efficacité des interventions mises en place ; les professionnels qui doivent s’investir pour délivrer des soins et des accompagnements sociaux et médico-sociaux sur l’ensemble du territoire et dans chacun des domaines de la vie, en se coordonnant et en s’appuyant sur des repères conformes aux données actuelles de la science ; l’éducation nationale et les organismes de formation professionnelle qui doivent s’engager plus encore pour proposer des formations adaptées aux compétences des personnes autistes ; les agences régionales de santé dont l’enjeu est de structurer et d’accompagner une organisation efficiente et de qualité au plus près des territoires et d’en informer les parents et les personnes elles-mêmes. 

La HAS va elle aussi poursuivre son investissement au service des personnes autistes. En premier lieu, nous avons la responsabilité de faire connaître les recommandations aux professionnels. En second lieu, nous devons inciter à leur mise en œuvre effective en nous appuyant, notamment, sur l’évaluation des établissements (certification des hôpitaux et cliniques, évaluation externe des établissements médico-sociaux). L’élargissement prochain de nos missions dans le domaine social et du médico-social, voulu par le législateur, renforce notre devoir et notre intérêt à agir aux côtés de tous les acteurs.

A la veille du 4e plan autisme, le chemin à parcourir est encore long. Nous espérons que l’engagement de tous sera à la hauteur des enjeux. La HAS sera à l’écoute des besoins qui émergeront et se tient prête à mobiliser ses compétences."

* Réalisée avec l’Anesm, agence nationale de l’évaluation et de la qualité des établissements et services sociaux et médico-sociaux

19 février 2018

Autisme : poursuivons nos efforts - Tribune du Pr Dominique Le Guludec, présidente de la HAS

18 février 2018 | Communiqué de presse

Tribune du Pr Dominique Le Guludec, présidente de la HAS

Depuis une vingtaine d’année, des progrès considérables ont été réalisés dans la connaissance de l’autisme et des interventions à mettre en œuvre. Il est impossible cependant de se satisfaire de la situation actuelle tant pour les personnes autistes et leur famille, que pour les professionnels qui les accompagnent.

Dominique-Le-Guludec vignetteAujourd’hui, le parcours des enfants et de leur famille est encore souvent chaotique, fait d’errances et de ruptures pour nombre d’entre eux. L’accompagnement des personnes adultes a trop longtemps été laissé de côté alors que le respect de leurs droits impose de penser les moyens de leur inclusion dans la société. Quant aux professionnels, ils ne savent pas toujours vers qui orienter les personnes et leur famille, dans un contexte où l’offre doit encore être organisée, structurée et équitablement répartie sur le territoire.

Sans tomber dans l’angélisme ni empêcher le débat d’idées, nous devons unir nos efforts au profit d’une amélioration effective de la qualité de vie des personnes autistes. Cela passe par un changement de paradigme : ne plus s’arrêter aux déficits et difficultés des personnes autistes mais miser sur leurs capacités et compétences pour parvenir à leur autonomie et leur inclusion dans la société. Cela nécessite aussi de dépasser les querelles pour concentrer les énergies à renforcer l’accès à un diagnostic précoce et à déployer rapidement des interventions personnalisées, adaptées et réévaluées tout au long de la vie.

 

Depuis 2005, la Haute Autorité de Santé (HAS) s’est engagée de manière continue sur le sujet de l’autisme en mettant à disposition différents travaux – notamment sur les interventions auprès des enfants en 2012 – pour aider les professionnels dans leurs pratiques au quotidien. Nous complétons notre contribution ce lundi par deux nouvelles recommandations élaborées avec les personnes autistes, leur famille et l’ensemble des professionnels concernés au sein de l’univers sanitaire et médico-social. Il s’agit d’une part de l’actualisation des recommandations sur le diagnostic de trouble du spectre de l’autisme chez l’enfant qui est possible dès 18 mois si les signaux sont identifiés et pris en compte ; et d’autre part de la première recommandation sur les interventions à organiser pour les personnes adultes, en vue du respect de leurs droits et de leur accompagnement à l’autonomie*.

Avec ces deux nouvelles publications, nous achevons un premier cycle complet de recommandations de pratiques professionnelles à déployer : du repérage et de l’identification des signes d’autisme, au diagnostic et à la mise en œuvre de pratiques médicales, paramédicales et médico-sociales personnalisées et coordonnées, de la petite enfance à l’âge adulte.

 

Les défis qui restent à relever reposent sur une multitudes d’acteurs : les chercheurs, qui doivent permettre une meilleure connaissance des mécanismes physiopathologiques de l’autisme et qui doivent mener des études cliniques pour évaluer l’efficacité des interventions mises en place ; les professionnels qui doivent s’investir pour délivrer des soins et des accompagnements sociaux et médico-sociaux sur l’ensemble du territoire et dans chacun des domaines de la vie, en se coordonnant et en s’appuyant sur des repères conformes aux données actuelles de la science ; l’éducation nationale et les organismes de formation professionnelle qui doivent s’engager plus encore pour proposer des formations adaptées aux compétences des personnes autistes ; les agences régionales de santé dont l’enjeu est de structurer et d’accompagner une organisation efficiente et de qualité au plus près des territoires et d’en informer les parents et les personnes elles-mêmes.

La HAS va elle aussi poursuivre son investissement au service des personnes autistes. En premier lieu, nous avons la responsabilité de faire connaître les recommandations aux professionnels. En second lieu, nous devons inciter à leur mise en œuvre effective en nous appuyant, notamment, sur l’évaluation des établissements (certification des hôpitaux et cliniques, évaluation externe des établissements médico-sociaux). L’élargissement prochain de nos missions dans le domaine social et médico-social, voulu par le législateur, renforce notre devoir et notre intérêt à agir aux côtés de tous les acteurs.

A la veille du 4e plan autisme, le chemin à parcourir est encore long. Nous espérons que l’engagement de tous sera à la hauteur des enjeux. La HAS sera à l’écoute des besoins qui émergeront et se tient prête à mobiliser ses compétences.

 

* Réalisée avec l’Anesm, agence nationale de l’évaluation et de la qualité des établissements et services sociaux et médico-sociaux

Mis en ligne le 18 févr. 2018
18 février 2018

Réforme de la politique d'emploi handicap: ça marche ?

article publié sur Handicap.fr

Résumé : Réformer la politique de l'emploi des personnes handicapées, c'est le grand chantier auquel s'attaque le gouvernement via 3 ministres. Verdict au 1er semestre 2018. Ça commence fort puisque les associations s'indignent de ne pas avoir été conviées

Par , le 15-02-2018

Le gouvernement a lancé jeudi 15 février 2018 au soir une concertation avec les partenaires sociaux afin de réformer la politique d'emploi des personnes handicapées, fortement touchées par le chômage et l'inactivité. Trois membres du gouvernement étaient réunis au ministère des Solidarités et de la Santé avec les syndicats de salariés et d'employeurs, et des représentants des personnes handicapées : Sophie Cluzel (Handicap), Bruno Le Maire (Economie) et Olivier Dussopt (Fonction publique).

Des chiffres décourageants

La concertation, qui doit durer jusqu'à la fin du premier semestre selon l'entourage de la secrétaire d'Etat Sophie Cluzel, vise à faciliter l'accès à l'emploi des personnes handicapées. Malgré l'instauration d'une obligation d'emploi, en 1987 dans les entreprises privées puis en 2005 dans la fonction publique, les personnes handicapées ont de fortes difficultés d'insertion professionnelle. Avec 500 000 personnes inscrites à Pôle emploi, leur taux de chômage est de 19%, deux fois supérieur à la moyenne nationale. La proportion de personnes exclues du marché du travail est également importante, le taux d'activité des personnes handicapées étant seulement de 43%.

Améliorer l'accès à la formation

Afin d'augmenter leurs qualifications, le gouvernement souhaite améliorer leur accès à la formation et l'apprentissage (article en lien ci-dessous). Il entend aussi réorganiser les dispositifs d'aide et d'accompagnement pour les aider à accéder à l'emploi et à s'y maintenir, et mobiliser les services publics tels que Pôle Emploi et Cap Emploi. Le taux d'emploi de travailleurs handicapés dans les entreprises privées était de 4,4% en 2015 en comptant l'emploi indirect (sous-traitants, stagiaires...) selon l'Inspection générale des affaires sociales (Igas), alors que la loi leur impose d'atteindre 6%, sous peine de pénalités financières. La fonction publique en était pour sa part à 5,5% en 2017, selon le directeur du fonds d'insertion FIPHFP, Marc Desjardins, auditionné la veille à l'Assemblée nationale.

Objectif simplification

L'un des objectifs du gouvernement est de simplifier, à la fois pour les personnes concernées et pour leurs employeurs, les formalités administratives liées à l'Obligation d'emploi des personnes handicapées (OEPH). "Deux véhicules législatifs" pourront être utilisés pour les premières mesures adoptées, a précisé Bruno Le Maire devant la presse : le projet de loi "Pacte" qu'il doit présenter en avril, et le projet de loi que prépare la ministre du Travail Muriel Pénicaud pour le printemps, qui portera notamment sur l'apprentissage et la formation professionnelle. Le gouvernement aimerait recentrer l'obligation d'emploi des personnes handicapées sur l'emploi direct. Actuellement, "il y a trop de possibilités de contournement de la règle" des 6%, a estimé M. Le Maire. A côté du dispositif contraignant de quotas, les ministres souhaitent par ailleurs réfléchir à un dispositif d'"incitation à l'emploi", certaines organisations défendant par exemple l'idée d'un bonus pour les entreprises qui dépasseraient l'objectif de 6%. "Tout est envisageable", a estimé Sophie Cluzel.

Les asso protestent

Dans un communiqué, le "Comité d'entente", qui représente notamment l'Association des paralysés de France (APF), l'Unapei (handicap mental) et la Fnath (accidentés de la vie), a demandé "une vraie place" pour les associations dans la concertation. Ce collectif rassemblant une cinquantaine d'associations a protesté contre le fait que "seuls trois représentants du CNCPH (Conseil national consultatif des personnes handicapées)" aient été conviés. Selon lui, « cette méthode n'est pas conforme à l'article 4 de la convention internationale des Nations-unies qui prévoit la participation active des personnes par l'intermédiaire des organisations qui les représentent ». Les associations demandent à être reçues en urgence par le Premier ministre pour garantir leur participation effective à cette réforme majeure.

© Twitter Sophie Cluzel

Handicap.fr vous suggère les liens suivants :

Sur Handicap.fr

16 février 2018

Réforme de l'apprentissage : des aides en cas de handicap ?

article publié sur Handicap.fr

Résumé : La grande réforme de l'apprentissage est en cours. Edouard Philippe a livré des pistes le 9 février 2018 dont certaines concernent les apprentis handicapés. Une voie royale pour faciliter l'accès à l'emploi ? Verdict mi-avril.

Par , le 13-02-2018

La France compte plus de 1,3 millions de jeunes qui ne sont ni à l'école, ni à l'université, ni en apprentissage, ni en emploi. Une situation qualifiée de « gâchis » par le gouvernement qui refuse cette « fatalité ». Matignon a donc dévoilé le 9 février 2018 son plan pour « transformer l'apprentissage », qui s'appuie sur le rapport de Sophie Brunet (en lien ci-dessous). Certaines mesures pourraient concerner spécifiquement les personnes en situation de handicap.

Un dispositif peu exploité

Le constat, qui vaut pour tous les publics, est le suivant : la formation professionnelle initiale, et notamment l'apprentissage (contrats d'alternance et de professionnalisation), sont insuffisamment développés dans notre pays, alors qu'ils constituent une des clés de succès dans le combat contre le fléau qu'est le chômage. Aujourd'hui, la France compte 400 000 apprentis, soit seulement 7% des jeunes de 16 à 25 ans. Ce pourcentage est en moyenne de 15% dans les pays européens où le taux de chômage des jeunes est bas. La faute à un système jugé « trop complexe ». Pourtant l'apprentissage est sans conteste l'un des meilleurs tremplins vers l'emploi : 70% des apprentis trouvent un emploi dans les sept mois suivant leur formation. C'est pourquoi le gouvernement et tous les acteurs concernés ont décidé de s'engager dans une mobilisation nationale qualifiée de « sans précédent » qui vise une meilleure orientation et une transformation profonde dans ce domaine.

20 mesures concrètes

Elle se résume en « 10 bonnes raisons » et « 20 mesures concrètes » (ci-dessous). Parmi elles, une hausse de la rémunération de 30 euros par mois, une aide de 500 euros pour passer le permis de conduire, plusieurs journées annuelles d'information sur les métiers, ainsi que la possibilité de bénéficier du programme Erasmus de l'apprentissage pour effectuer sa formation dans un autre pays d'Europe… Voici des mesures de droits communs qui s'appliquent également aux personnes en situation de handicap. Pourtant, le rapport de Sophie Brunet se penche aussi sur ce public spécifique.

Une priorité en cas de handicap ?

L'apprentissage est en effet au cœur des dispositifs des deux fonds dédiés à l'emploi des personnes handicapées (Fiphfp pour le public et Agefiph pour le privé), et notamment de l'Agefiph qui en a fait sa priorité depuis 2013. Sur le site de l'Agefiph, la vidéo « 7 bonnes raisons de choisir l'alternance » entend convaincre les candidats (lien ci-dessous). Lors du Comité interministériel du handicap du 20 septembre 2017, l'apprentissage était également inscrit sur la feuille de route du gouvernement qui visait au moins 6% d'apprentis en situation de handicap dans le secteur public (pour l'État, environ 600 postes pour un objectif de 10 000 apprentis). Or, en 2016, il peine à atteindre 1%.

Le cadre existant

Selon le rapport Brunet, dans un contexte où le niveau de qualification des jeunes handicapés se situe pour la grande majorité (de l'ordre de 80%) au niveau V ou moins, l'apprentissage peut une voie intéressante pour monter en compétences et faciliter les transitions vers l'emploi en milieu ordinaire. En effet, selon l'Agefiph, le taux d'emploi à l'issue du contrat d'apprentissage s'élève à plus de 60% pour les apprentis en situation de handicap de niveau V. Le code du Travail prévoit d'ores et déjà des mesures spécifiques pour ce public. Il n'y a tout d'abord pas de limite d'âge : près de 20% des apprentis en situation de handicap seraient âgés de plus de 26 ans, selon l'Agefiph. Ensuite, des aménagements de la durée du contrat et du temps de travail sont prévus : la durée du contrat d'apprentissage peut ainsi être portée à quatre ans, la durée d'apprentissage peut être prolongée d'un an au plus. Enfin, des aménagements dans le déroulement de la formation, notamment de nature pédagogique, sont possibles.

De nouvelles propositions

Pour tenter d'impulser une dynamique, Sophie Brunet dresse une liste de propositions concrètes. Elle réclame en premier lieu des données statistiques précises pour orienter convenablement les actions à venir. Elle repère également plusieurs points qui appellent des mesures particulières. Tout d'abord mieux informer les personnes concernées et leur famille, avec notamment une section « Handicap » du portail de l'alternance rédigée en Facile à lire et à comprendre (FALC). Elle propose également, pour préparer l'entrée dans l'apprentissage, un accompagnement particulier et individualisé, dès le collège et dans les établissements médico-sociaux ; une sorte de « pré-apprentissage » qui permettrait de se familiariser avec les premiers gestes professionnels et d'acquérir un socle de « savoir-être et savoir-faire ». Le rapport évoque également l'idée d'une « certification partielle » pour accéder par la suite à une nouvelle formation en alternance si le diplôme n'est pas obtenu. Il recommande ensuite d'aider les CFA (Centre de formation des apprentis) à élaborer une charte d'accueil pour les apprentis handicapés, avec des préconisations sur l'adaptation du poste de travail et l'aménagement de la pédagogie, ainsi que la mise en place d'un référent handicap en prévoyant, le cas échéant, une majoration du financement au contrat. Enfin, elle propose de créer un réseau de « job coaches » pour accompagner CFA et employeurs.

Ces pistes seront-elles suivies ? Réponse mi-avril 2018 lorsque le projet de loi sera présenté en Conseil des ministres, en même temps que ceux sur la formation professionnelle et l'assurance-chômage. Le texte sera ensuite examiné par les parlementaires.

 

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"L'école inclusive n'existe pas"

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00:00

 

9 février 2018

Le 4e plan autisme dévoilé à Bordeaux

article publié dans Sud Ouest

Publié le 09/02/2018 à 17h15 par Isabelle Castéra.

 Le 4e plan autisme dévoilé à Bordeaux La secrétaire d'Etat Sophie Cluzel Déplacement de Sophie CLUZEL, secrétaire d’État chargée des personnes handicapées au centre Charles Perrens de Bordeaux / Photo Fabien Cottereau 20180209_f.cottereau_FCOT1568

Fabien Cottereau

La secrétaire d’Etat chargée des personnes handicapées est venue présenter le dispositif ce vendredi

Sophie Cluzel, secrétaire d’État chargée des personnes handicapées est en visite ce vendredi à Bordeaux. Le matin, elle s’est rendue au Centre de ressources autisme pour rencontrer les équipes de soins, les équipes de formation et les parents qui participent à la formation "aide aux aidants familiaux" Un moment intense d’échanges, au cours duquel, elle a dévoilé les fondamentaux du 4e plan autisme, qui sera présenté officiellement au mois de mars prochain.

Améliorer le dépistage

Le plan entend répondre de très près, aux besoins actuels des personnes souffrant d’autisme, mais aussi de leur famille. Il est question d’améliorer le dépistage, le diagnostic, l’accompagnement tout au long de la vie des personnes autistes. Il s’agit de travailler sur la formation des soignants, mais aussi de façon transversale des enseignants, des professeurs de sport, des AVS. "Pour une école inclusive, une entreprise inclusive, une société inclusive. Que l’autisme devienne l’affaire de tous, martèle la secrétaire d’état, et c’est pour travailler dans ce sens que mon secrétariat d’état est pour la première fois rattaché au Premier ministre, ceci, afin d’irriguer toutes les politiques publiques."

Ce vendredi après-midi, Sophie Cluzel a rencontré la créatrice et dirigeante d’Handi’Home à Talence, et échangé avec des personnes en situation de handicap.

6 février 2018

Autisme : 3 messages clés du Pr Bonnet Brilhaut aux généralistes et aux pédiatres

article publié dans Medscape

Aude Lecrubier

31 janvier 2018

Paris, France – La Cour des comptes vient de publier un rapport alarmant sur la prise en charge des personnes présentant des troubles du spectre de l’autisme (TSA) en France.

Pour l’institution, la connaissance des TSA, demeure « lacunaire et doit être améliorée ». Et, « les progrès réalisés dans les prises en charge des enfants et surtout des adultes sont encore insuffisants ».

Pr Frédérique Bonnet Brilhault

Lors du congrès de l’Encéphale 2018, Medscape édition française a demandé au Pr Frédérique Bonnet Brilhault, pédopsychiatre spécialiste de l’autisme (responsable du centre universitaire de pédopsychiatrie du centre hospitalier de Tours) quels conseils elle pouvait donner aux pédiatres et aux médecins généralistes pour optimiser le diagnostic et la prise en charge de l’autisme.

Medscape édition française : Quel rôle peuvent jouer les pédiatres et les médecins généralistes dans le diagnostic précoce de l’autisme ?

Pr Frédérique Bonnet Brilhault : Il s’agit d’un des enjeux majeurs dans la prise en charge de l’autisme. Les pédiatres et les médecins généralistes sont à même de repérer des signes chez l’enfant bien avant les pédopsychiatres. Avec une bonne connaissance des aspects fondamentaux du développement, il devient possible de repérer les dysfonctionnements du développement des systèmes de synchronisation socio-émotionnelle et d’intervenir précocement. Or, l’intervention précoce est un enjeu majeur en termes de pronostic.

En pratique, il faut apprendre à évaluer comment un nourrisson regarde dans les yeux, sa capacité de sourire-réponse. Les études montrent que chez certains bébés on peut être amené à avoir une sémiologie dès deux mois.

Au final, il faut que le médecin généraliste soit le médecin référent pour l’autisme. Il doit être au cœur de la prise en charge de l’enfant, de la coordination des soins. Il ne faut pas oublier que ces enfants ont aussi des difficultés de sommeil, d’alimentation, de croissance, ce qui accentue l’importance de ce médecin référent.

"Les pédiatres et les médecins généralistes sont à même de repérer des signes bien avant les pédopsychiatres."

En cas de suspicion de trouble autistique, y a-t-il des mots ou des comportements à adopter ou à éviter ?

Pr F. Bonnet Brilhault : En tant que médecin, il est important, si un parent exprime une inquiétude, de prendre le temps de réévaluer cette inquiétude.

Aussi, il ne faut pas sauter à pieds joints sur des diagnostics d’autisme à deux mois ou à 3 mois de vie. Il est souhaitable de dire que l’on va évaluer ensemble la trajectoire de développement. On ne peut pas parler d’autisme avant que le diagnostic soit posé par une équipe pluridisciplinaire. Il faut accompagner les parents en disant que l’on voit des atypicités dans le développement et qu’on va aller un peu plus loin dans la compréhension de ces atypicités.

Enfin, en cas de suspicion de trouble, il ne faut pas être culpabilisant pour les parents car ils ne sont pas responsables. Mais, il ne faut pas non plus rassurer sans raison.

Il semblerait que les TSA soient sous-diagnostiqués chez les femmes. Pourquoi et que peut-on faire pour inverser la tendance ?

En effet, nous voyons de plus en plus de jeunes femmes qui n’ont jamais été diagnostiquées. Il est possible de passer à côté du diagnostic parce que la sémiologie est un petit peu moins bruyante, « socialement plus acceptable » que chez les garçons et que les filles ont une capacité d’adaptation un peu plus importante. On ne pensera pas forcément à un retrait relationnel chez une fille timide, un peu isolée, qui travaille.

Aussi, les questionnaires diagnostiques chez l’adulte avec TSA et sans DI permettent mieux de repérer la sémiologie chez les hommes ce qui fait qu’on peut passer à côté des formes féminines.

A l’avenir, l’idée est de bien décrire les spécificités des TSA féminins et de faire des outils adaptés.

"Nous voyons de plus en plus de jeunes femmes qui n’ont jamais été diagnostiquées."

Le Pr Bonnet Brilhault n’a pas de liens d’intérêt en rapport avec le sujet.

 

1 février 2018

Cluzel : le milieu ordinaire doit être la norme pour tous

article publié suru Handicap.fr

Résumé : Emploi et handicap "aux rapports" en ce début 2018. Des bilans pas vraiment tendres pour une politique qui, depuis 30 ans, peine à produire ses effets. Quelles sont les priorités de Sophie Cluzel dans ce domaine ? Au travail !

Par , le 01-02-2018

Handicap.fr : Lors de vos vœux devant le CNCPH (Conseil national consultatif des personnes handicapées), le 18 janvier 2018, parmi les nombreux chantiers en cours en matière de handicap, vous avez souhaité distinguer deux thèmes prioritaires : l'école mais aussi l'emploi… Pour quelle raison ?
Sophie Cluzel : Oui, en effet, j'ai évoqué l'entreprise inclusive. Parce qu'il devient urgent de refondre la politique de l'emploi, encore trop cloisonnée. Pour cela, il faut rendre les employeurs acteurs. La stratégie de notre secrétariat d'État est d'impliquer le terrain et de s'inspirer des expériences réussies. Je travaille en étroite collaboration avec la ministre du Travail, avec plusieurs objectifs, notamment améliorer l'accès aux offres de service des acteurs de l'emploi et mobiliser les leviers de la formation et ceux de l'apprentissage. Plusieurs rapports ont récemment été publiés qui ouvrent de nombreuses pistes pour plus d'efficacité.

H.fr : Ces rapports ne sont pourtant pas tendres avec les deux fonds dédiés à l'emploi des personnes handicapées (Fiphfp et Agefiph). Le premier à avoir été rendu public est celui de la Cour des comptes.
SC : Il incite à ne pas limiter la réflexion au fonctionnement des structures et à remettre à plat l'ensemble du dispositif, ses objectifs et les besoins. Je souscris pleinement à cette approche, cela fait trente ans que le système n'a pas été remis en question, il est temps de le faire. C'est pour cette raison que je vais lancer une concertation avec les entreprises et les personnes handicapées. Nous allons également mener des expérimentations, dès avril 2018, avec Pôle emploi sur 8 régions et une vingtaine d'agences pour enrichir l'offre de services tant pour les personnes que les employeurs. Ses conclusions viendront alimenter les propositions concrètes du gouvernement sur l'obligation d'emploi et la contribution.

H.fr : Son constat est pourtant sans appel…
SC : Il est factuel et on ne peut que le partager ; les résultats de cette politique sont insuffisants. La Cour pointe le fait que la politique d'intervention, tant de l'Agefiph que du Fiphfp, ne repose pas, en réalité, sur une analyse des besoins des personnes. Il faut renverser ce paradigme. On ne mène pas une politique de l'emploi à partir des seules ressources ; la mise en œuvre des prestations est au service de la politique de l'emploi et pas l'inverse.

H.fr : Il critique également le principe même du quota…
SC : Pas tout à fait. La Cour des comptes ne remet pas en cause le principe du quota mais pointe les difficultés de son calcul et son contrôle. Il ne faut pas tout renier, la politique du quota de 6% a insufflé une culture du handicap dans les entreprises, notamment avec la création de nombreuses missions dédiées. Mais il est vrai que, trente ans après sa mise en place, les entreprises peinent encore à atteindre 3,5%. Ce système reste incitatif mais n'a peut-être pas été correctement accompagné jusqu'à présent. Ma conviction, c'est qu'il ne faut pas le supprimer mais simplifier le mode de calcul afin de privilégier davantage l'emploi direct des personnes handicapées. Nous discuterons avec les branches professionnelles et certaines filières sous tension qui pourraient être moteurs afin de faire plus et mieux, notamment dans certains bassins d'emploi.

H.fr : Quelques jours plus tard, c'est au tour de l'Igas et de l'Igf (Inspections générales des affaires sociales et des finances) de rendre leur copie. Cette fois-ci, la douche est un peu moins froide mais le bilan toujours mitigé.
SC : En effet, leurs observations sont plus nuancées mais chacun est dans son rôle. Il y a pourtant un constat partagé : nous pouvons mieux faire. Depuis que ces rapports ont été publiés, je suis malgré tout surprise des réactions très positives de la part d'entreprises qui veulent témoigner de la façon dont elles ont recruté des travailleurs handicapés et comment cela a changé leur vision des choses. Nous envisageons d'ailleurs une plateforme pour recueillir ces contributions.

H.fr : Ce rapport évoque également, à la place ou en complément des contributions prélevées sur les entreprises qui n'embauchent pas suffisamment de personnes handicapées, un prélèvement sur la masse salariale, pour tous… Est-ce une option envisageable, voire déjà envisagée ?
SC : Toutes les propositions formulées dans le rapport sont à étudier et feront l'objet d'études d'impact pour aider à faire les bons choix pour une politique d'emploi plus moderne et inclusive.

H.fr : La mission de simplification de la DOETH (Déclaration obligatoire d'emploi des travailleurs handicapés) est en cours. C'était nécessaire ?
SC : Oui, il faut bien avouer que cette déclaration est un cauchemar pour les entreprises. 85 items à remplir ! Il faut parfois une personne rien que pour cela dans certaines missions handicap. À partir du 1er janvier 2020, cette déclaration sera intégrée à la Déclaration sociale nominative (DSN). Avec également l'objectif de promouvoir l'emploi direct, revoir les minorations et déductions ainsi que la sous-traitance qu'il s'agirait de valoriser autrement.

H.fr : Ces rapports vont-ils nourrir les décisions du gouvernement ?
SC : Oui, tout comme celui de messieurs Taquet et Serres sur la simplification des démarches administratives des personnes handicapées qui devrait être rendu en mars ou avril 2018. Ou celui de Dominique Gillot qui, outre le soutien à l'emploi des aidants et l'optimisation des parcours des personnes, doit interroger la chaîne d'intervention de l'ensemble des acteurs qui concourent à l'accompagnement vers et dans l'emploi des personnes. Tout comme celui du groupe sénatorial qui va étudier le financement de la prise en charge des personnes handicapées avec des propositions concrètes avant l'été. Nous aurons alors toute une palette d'éléments factuels.

H.fr : Il y a aussi le rapport de Jean-Marc Borello, consacré à la réforme de l'emploi, remis lui aussi en janvier 2018…
SC : Oui et les personnes handicapées en font franchement partie. Son accroche, est « Nul n'est inemployable » mais je dis plutôt : « Tout le monde est employable ». La problématique de la formation et de l'accompagnement irrigue tout ce rapport. Il s'appuie sur le fléchage des contrats aidés avec la notion d'employeur-abilité, c'est-à-dire faire la preuve que ces contrats subventionnés sont bien utilisés  (ndlr : les entreprises privées en sont exclues). Il propose surtout d'inscrire les travailleurs handicapés dans le droit commun.

H.fr : Le rapport Borello parle de la création un « Fonds d'inclusion dans l'emploi ». Quel objectif ?
SC : Il sera destiné à toutes les personnes éloignées de l'emploi. Via la formation, il permettrait d'améliorer leur employabilité et leurs compétences.

H.fr : En 2018, quelques priorités en matière d'emploi ?
SC : Mieux accompagner la transition entre l'école et le milieu professionnel via plus de passerelles ; pour cela, je souhaite davantage mobiliser l'apprentissage car c'est un outil de transition qui sécurise l'accès à l'emploi. Il sera inscrit dans la future loi sur l'apprentissage que prépare Muriel Pénicaud (ministre du Travail). Mais aussi faciliter l'embauche et le maintien dans les PME et TPE (moyennes et très petites entreprises) qui ne sont pas ou mal accompagnées. Ces employeurs sont souvent démunis et il devient nécessaire de former des personnes ressources. L'objectif, in fine, étant de réduire l'écart de chômage avec les personnes valides.

H.fr : Une place pour le dispositif d'emploi accompagné ?
SC : Oui, je serai très vigilante pour que cet outil produise ses effets, et ce dès l'âge de 16 ans. Nous en avons besoin pour accompagner les travailleurs d'Esat qui le désirent vers le milieu ordinaire. Le milieu ordinaire doit être la norme pour tous ; on a perdu assez de temps.

 

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Sur Handicap.fr

26 janvier 2018

Prise en charge de l'autisme : la France peut beaucoup mieux faire

article publié dans Le Point

DOCUMENT. La France accuse un grand retard sur les pays étrangers les plus efficaces dans la prise en charge de l'autisme. Comment y rémédier ?

Par

Publié le 25/01/2018 à 18:39 | Le Point.fr
Approximativement 700 000 personnes souffrent de troubles du spectre autistique dans le pays. Illustration

Approximativement 700 000 personnes souffrent de troubles du spectre autistique dans le pays. Illustration

© Sebastian Gollnow / DPA / dpa Picture-Alliance/AFP

Depuis 2005, les plans sur l'autisme se succèdent, quelques progrès sont enregistrés au fil des années, mais la situation reste globalement déplorable. À plusieurs reprises, l'État a été condamné pour manquement à ses obligations légales en matière éducative, thérapeutique ou sociale vis-à-vis de ces personnes. Le gouvernement s'apprête à lancer un quatrième plan.« La France accuse toujours un retard de 20 à 30 ans sur des pays étrangers modèles », s'alarme Adrien Taquet, un député devant lequel le premier président de la Cour des comptes, Didier Migaud, a dévoilé mercredi le rapport de son institution sur l'évaluation des politiques publiques de la prise en charge de l'autisme (voir document complet ci-dessous).

Approximativement 700 000 personnes, dont plus de 100 000 enfants et jeunes de moins de 20 ans, 600 000 adultes dont seulement 75 000 sont identifiés, souffrent de troubles du spectre autistique dans le pays. Il n'est possible de les dénombrer plus précisément faute d'enquête épidémiologique d'envergure nationale. Le coût de leur prise en charge médicale, médico-sociale et psychiatrique, frise les 4 milliards d'euros, auxquels s'ajoutent au moins 2,5 milliards de prestations, de dépenses fiscales et pour les aidants à la scolarisation.

Carences

Les premières carences relevées par les inspecteurs de la Cour des comptes touchent aux connaissances des troubles autistiques qui « demeurent trop lacunaires, même si elles ont progressées », déplore Didier Migaud. En conséquence, le risque de sous-diagnostic est encore substantiel, de même que celui de surdiagnostic. Le recours à des équipes pluridisciplinaires sous la responsabilité de spécialistes pour l'établissement des diagnostics n'en est que plus nécessaire. Longtemps sujet de polémiques très fortes et de guerres entre spécialistes, la diversité des approches de soins demeure.

Toutefois, un consensus s'est enfin dégagé en faveur d'interventions individualisées, précoces, relayées par les familles. En outre, il a été démontré que ce mode d'intervention, sans être miraculeux, permet de diminuer les troubles et de rendre possible l'inclusion dans la société des patients. À l'inverse, en l'absence de soins pertinents, le risque de « surhandicap » est élevé, ce qui induit ensuite des prises en charge très lourdes dans la durée. Malheureusement, beaucoup de lacunes subsistent.

Structures engorgées et manque de moyens

Chez les enfants, deuxième point noir, le nécessaire programme de repérage, de diagnostic et d'intervention précoces demeure appliqué de façon hétérogène. Il a progressé dans les centres de ressource autisme déployés sur tout le territoire, dans chaque région. Mais ces structures sont engorgées. Les délais d'attente moyens entre la réception de la demande de consultation et le premier rendez-vous varient de 16 à 309 jours, notent les enquêteurs. Il se passe entre ce premier rendez-vous et l'engagement d'un bilan diagnostic ou fonctionnel entre 18 et 735 jours. Enfin, 2 à 260 jours s'égrènent encore entre le début et la fin de ce bilan, avec sa restitution à la famille et aux professionnels concernés. Au total, il faut compter entre 265 jours et 975 jours pour bénéficier d'un diagnostic précis de troubles ou d'absence de trouble, soit entre 22 mois et près de 7 ans.

LIRE aussi Autisme : l'édifiante histoire d'un centre en pointe

« Certaines ambitions des plans précédents sont laissées lettre morte, regrette Didier Migaud. Le repérage systématique au 24e mois n'est pas rentré en vigueur. » L'offre de prise en charge infantile et les résultats sont contrastés. L'effort de rattrapage et de création de places en écoles ordinaires ou collectives ainsi qu'en établissements et services médico-sociaux a été réel, mais reste très insuffisant. Ainsi pour les interventions elles-mêmes, le développement d'unités d'enseignement maternel autisme et des services d'éducation spéciale et de soins à domicile ne permet de répondre qu'à 15 % des besoins.

« Globalement, l'inclusion des autistes dans le système éducatif est encore difficile »

Les listes d'attente sont longues, beaucoup d'enfants placés en Belgique il y a quelques années y demeurent, beaucoup y partent encore. La scolarisation des élèves présentant des troubles de l'autisme est certes meilleure qu'auparavant, quelques réalisations régionales sont exemplaires comme autour de Limoges, mais globalement leur inclusion dans le système éducatif est encore difficile. En conséquence, le niveau atteint par les élèves autistes progresse moins vite que pour ceux atteints d'autres handicaps : seulement 6,6 % des premiers ont rejoint le niveau secondaire, contre au lieu de 16,3 % pour les autres.

Troisième faille, abyssale celle-ci, l'accompagnement pour les adolescents et les adultes autistes émerge à peine. Outre qu'ils ne sont que marginalement dénombrés, que les connaissances sur cette population importante sont très faibles, leurs parcours de soins et d'aide sont heurtés, entre des institutions et des professionnels très divers. La Cour des comptes, qui a réalisé un sondage d'envergure auprès de personnes autistes et de leurs familles, relève que près de la moitié des répondants (46,5 %) ont fait état de périodes de rupture dans leur accompagnement, bref ont été abandonnées à elles-mêmes. Plusieurs réponses d'adultes autistes eux-mêmes notent avec amertume qu'il ne peut pas y avoir de rupture puisque pour eux il n'y a pas eu de parcours.

Les 11 propositions de la Cour

Partant de ce constat assez accablant, la Cour formule onze propositions (voir le rapport complet ci-dessous) dans trois directions différentes. Pour commencer, les connaissances doivent être renforcées. À cette fin, les magistrats-inspecteurs préconisent notamment de créer un institut de recherche du neuro-développement. Il associerait des compétences qui existent déjà sur le territoire en recherche fondamentale, clinique et en sciences humaines qui sont aujourd'hui isolées et dispersées. Au lieu de créer un énième « bidule », cet institut serait adossé à un organisme déjà existant, par exemple l'Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale).

Ensuite, la Cour recommande de mieux articuler les interventions des différents partenaires, innombrables (départements, régions, caisses d'allocations familiales, tribunaux, association de gestion du fonds pour l'insertion professionnelle des personnes handicapées, etc.), au service d'un objectif renforcé d'inclusion dans la société des personnes autistes. Un exemple, les rectorats et les agences régionales de santé devraient décliner dans tous les départements les partenariats réussis entre l'Éducation nationale et le secteur médico-sanitaire et intégrer des établissements et services médico-sociaux dans un très grand nombre d'écoles ordinaires.

Dans plusieurs pays visités par la Cour pour cette enquête, l'inclusion scolaire des élèves autistes en classe ordinaire est beaucoup plus développée qu'en France, voire systématique. On y note d'ailleurs l'absence complète ou quasi complète d'institution spécialisée. C'est possible en Suède, en Norvège, en Italie, au Pays basque espagnol, alors pourquoi pas dans notre pays ?

Mieux repérer les enfants

Enfin, insiste la Cour, il est urgent de mieux assurer des prises en charge de qualité dans l'ensemble des territoires pour développer et systématiser le repérage des enfants en âge préscolaire par les médecins de première ligne et les professionnels de la petite enfance. Ou pour mettre en place dans chaque bassin de santé un service d'éducation spéciale et de soins à domicile précoces.

Pour ce faire, le niveau de formation des généralistes doit être considérablement augmenté : sondés par la Cour, un échantillon représentatif de ceux-ci a reconnu à une très forte majorité (62 %) que leur connaissance de l'autisme était faible à insuffisante. De même, seule une minorité d'universités proposent une formation des psychologues conforme à l'état des savoirs actuels. Enfin, il semble prioritaire que les membres du personnel de l'Éducation nationale soient formés à cette maladie et ce handicap, afin d'accepter de prendre ces personnes dans leurs classes et leurs établissements. Beaucoup de questions auxquelles va devoir répondre le prochain plan du gouvernement Philippe.

25 janvier 2018

La Cour des comptes épingle la gestion de l'autisme en France

06h59, le 25 janvier 2018, modifié à 07h38, le 25 janvier 2018

La Cour des comptes épingle la gestion de l'autisme en France

En France, l'autisme gagne du terrain : il touche 1% de la population.@ MARTIN BUREAU / AFP

Dans un rapport que s’est procuré Europe 1, la Cour des comptes dénonce un système sanitaire qui a tendance à isoler les malades, malgré certaines recommandations.

INFO EUROPE 1

La prise en charge de l’autisme est toujours aussi difficile en France. Et la Cour des comptes le fait savoir. Dans un rapport d’évaluation remis mercredi aux parlementaires et qu’Europe 1 s’est procuré, la juridiction souligne que la France prend du retard sur la question, alors que le nombre de patients détectés augmente : l'autisme atteint environ 1% de la population aujourd’hui. La Cour dénonce notamment plusieurs manquements de la part de certains professionnels de santé.

Une vie de solitude. Des enfants coupés de leurs parents et isolés, voilà le principal point noir dénoncé par les sages de la rue Cambon. La plupart des services spécialisés des hôpitaux ont tendance, selon eux, à extraire les enfants de leur environnement familier, de leurs proches, de l'école et même du monde du travail quand ils sont adultes, contrairement aux recommandations des autorités sanitaires.

Pour Vincent Dennery, président du Collectif Autisme, cette situation peut avoir des conséquences dramatiques : "Ce système très spécialisé, non seulement la Cour des comptes apporte la preuve qu'il coûte très cher, mais qu'en plus il a tendance à isoler les personnes. En les isolant, il ne leur donne pas la possibilité de vivre une vie accomplie parmi les leurs, ce qui aggrave leur situation, rend leur vie indigne, voire carrément maltraitante".

Des personnels médicaux peu formés. La Cour des comptes propose également de réorienter le budget autisme des hôpitaux vers les établissements scolaires. Le rapport relève enfin des défaillances dans la détection de ces troubles : un tiers des pédiatres et seulement la moitié des généralistes en France sont formés à dépister cette maladie.

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