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"Au bonheur d'Elise"
formation
3 août 2017

Le Gouvernement s’engage pour le handicap

article publié sur le site de la République en Marche

28 juillet 2017 - Remettre le sujet du handicap au centre de l'action publique.

Emmanuel Macron s’est engagé pendant sa campagne a faire du handicap un des sujets prioritaires de son quinquennat s’il était élu. Sophie Cluzel, secrétaire d’Etat chargée des personnes handicapées, a présenté jeudi les premières actions concrètes qui seront portées par le Gouvernement dès la rentrée.

  • Renforcement des Assistants de Vie Scolaire (AVS) pour la rentrée 2017

L’accompagnement est primordial pour inclure les enfants handicapés à l’école et au centre de loisirs.

-> Tous les élèves handicapés qui en ont fait la demande auront un(e) auxilliaire de vie à la rentrée sous réserve de l’accord des Maisons départementales des personnes handicapées (MDPH).

 

  • Revalorisation de l’allocation adulte handicapé (AAH)

L'allocation aux adultes handicapés (AAH) est une aide financière qui permet d'assurer un minimum de ressources aux personnes en situation de handicap.

-> Actuellement à 810 euros, Emmanuel Macron s’est engagé à porter l’AAH à 900 euros.

 

  • Intégration d’un objectif d’inclusion dans toutes les politiques publiques

Afin de remettre le sujet du handicap au centre de l’action publique, un comité interministériel sera chargé de définir des indicateurs d’inclusion pour chacune des politiques publiques menées.

Le Gouvernement travaillera par ailleurs sur plusieurs chantiers prioritaires :

  • Favoriser l’accessibilité des bâtiments publics : 40% des établissements publics sont en retard dans les travaux d’accessibilité.
  • Renforcer l’accès à l’emploi des personnes en situation de handicap : une personne avec un handicap a deux fois plus de risque d’être au chômage qu’une personne qui ne l’est pas. Et le nombre de chômeurs handicapés a doublé les 5 dernières années.
  • Favoriser le placement en établissement et le développement de formats alternatifs d’habitat

Le Président de la République a également lancé le “4e plan autisme” le 7 juillet :

Ce 4e plan autisme s’est réuni autour de 5 axes de travail :

  • L’inclusion scolaire des enfants et jeunes avec autisme, au travers de l’accès aux apprentissages, de la maternelle à l’enseignement supérieur, ainsi qu’à la formation professionnelle ;
  • L’inclusion sociale et le plein exercice de la citoyenneté des adultes avec autisme (incluant l’accès à l’emploi et au logement) ;
  • L’appui aux familles, la réponse à ses besoins, ainsi que la prise en compte de son expertise dans l’ensemble des parcours et l’accès aux soins ;
  • La recherche, l’innovation et l’enseignement universitaire ;
  • La qualité des interventions, la formation des professionnels et l’accompagnement au changement.
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28 juillet 2017

Handicap : les chantiers prioritaires de Sophie Cluzel

article publié dans la gazette des communes

Publié le 27/07/2017 • Par Catherine Maisonneuve • dans : France

handicap

Flickr/ cc by WayTru

Autisme, rentrée scolaire et revalorisation de l'Allocation adulte handicapé, Sophie Cluzel, secrétaire d'Etat aux personnes handicapées a présenté ses trois chantiers prioritaires à la commission des affaires sociales de l'Assemblée nationale. Elle a profité de l'occasion pour annoncer que le comité interministériel du handicap serait réuni à la fin du mois de septembre.

Sophie Cluzel, secrétaire d’Etat aux personnes handicapées a été auditionnée par la commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale le 25 juillet.

Elle a annoncé la réunion du Comité interministériel du handicap dès fin septembre « pour alimenter et acter les feuilles de route » des différents ministres et « pour pouvoir dérouler sur la quinquennat les objectifs que nous avons en commun ». Ce comité est, rappelons-le, « chargé de définir, coordonner et évaluer les politiques conduites par l’Etat en direction des personnes handicapées ». Le dernier s’est tenu le 2 décembre 2016.

« Mon action aura une boussole, a déclaré la ministre : partir des besoins individuels des personnes en situation de handicap pour bâtir des solutions collectives, en décloisonnant et simplifiant ». Elle a aussi parlé d’un « fil rouge » : s’appuyer sur l’expertise des personnes handicapées elles-mêmes.

Un quatrième Plan Autisme

A son agenda immédiat, trois dossiers urgents : le 4e Plan Autisme, la rentrée scolaire, et la revalorisation de l’allocation aux adultes handicapés (AAH). La préparation du 4e plan autisme a été lancée le 6 juillet à l’Elysée. « On ne part pas de rien, mais la France a beaucoup de retard » a souligné la secrétaire d’Etat. La concertation, pilotée par un comité national, « partira du terrain » et se déroulera jusqu’à la fin de l’année avec cinq axes de travail  :

  • la prise en charge précoce et l’inclusion scolaire
  • l’inclusion sociale des adultes
  • l’appui aux familles
  • la recherche
  • la formation des professionnels et l’accompagnement au changement

Vers une amélioration de la scolarité des élèves handicapés

Sophie Cluzel a mis en place un comité de pilotage avec son collègue de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer, pour résoudre les problèmes rencontrés par les élèves handicapés : manque de places dans les dispositifs collectifs et surtout d’auxiliaires de vie scolaire, un grand classique « qui embolise » chaque rentrée scolaire. 40 à 45% des élèves handicapés ont besoin d’être accompagnés mais « beaucoup sont à l’école sans accompagnants, un sujet qui inquiète les parents ». Les maisons départementales des personnes handicapées (MDPH) ont été mobilisées ainsi que Pôle emploi « pour recruter les emplois aidés en temps et en heure ».

S’il s’agit de parer au plus pressé, la secrétaire d’Etat compte aussi ouvrir le chantier de la professionnalisation de cet accompagnement : statut, pérennisation de l’emploi… « Il est temps de tout remettre à plat » juge Sophie Cluzel pour éviter aux enfants les ruptures d’accompagnement d’une année sur l’autre, et les « frontières » entre école et vie quotidienne et en particulier les loisirs. Leur accueil en centres de loisirs est d’ailleurs «  une grande préoccupation des collectivités locales », constate l’ancienne responsable associative…

Et la revalorisation de l’AAH ?

« La promesse du Président est réaffirmée dans ma feuille de route » a-t-elle déclaré aux députés. Aujourd’hui l’AAH est à 810 euros mensuels, « un montant en-dessous du seuil de pauvreté »,  et « notre engagement est de la porter à 900 euros ». Mais la secrétaire d’Etat n’a toutefois pas été en mesure de préciser un calendrier. Il y a quelques semaines, elle avait pourtant déclaré que le président de la République avait « donné consigne au ministre en charge des Comptes publics  de faire en sorte qu’il y ait une traduction « concrète, massive » de cet engagement dès le projet de loi de finances 2018 ».

Lors de son discours de politique générale le 4 juillet devant l’Assemblée nationale, le Premier ministre avait d’ailleurs évoqué une revalorisation « dès 2018 ». Les associations attendent donc avec impatience. L’AAH est perçue par un million de personnes handicapées majoritairement sans emploi et le seuil de pauvreté est de 1000 euros environ.

Sophie Cluzel compte ouvrir rapidement d’autres chantiers pour développer l’emploi des personnes en situation de handicap, favoriser l’accès à la santé, au logement, aux transports et à la ville mais aussi à la culture, aux sports, aux loisirs … La ministre a déclaré attendre beaucoup aussi du changement du système d’information commun des MDPH pour avoir « une vraie visibilité sur la politique du handicap ».

Enfin  « transformer l’offre médico-sociale » sera un enjeu majeur. Pour la secrétaire d’Etat, il faut arrêter « de raisonner en termes de places, pour le faire en terme de parcours possible : la « Réponse accompagnée pour tous » est un levier important, notamment pour trouver des solutions pour les personnes qui n’en ont pas».

Focus

La Réponse accompagnée pour tous à cinq mois de la généralisation

Afin de permettre à tous les enfants et adultes handicapés de bénéficier d’un accompagnement adapté, la démarche « Réponse accompagnée pour tous » a été mise en œuvre à la suite du rapport « Zéro sans solution » de Denis Piveteau. Il s’agit de

  • passer d’une logique de place à une logique de réponse coordonnée
  • apporter une réponse à toutes les situations, même les plus complexes
  • recentrer le rôle des MDPH sur l’accompagnement avec la mise en place d’un dispositif d’orientation permanent et la formalisation de « plans d’ccompagnement globaux » -PAG

Dès fin 2015, 24 départements se sont portés volontaires pour expérimenter la réponse accompagnée pour tous.

La Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA) a publié le 24 juillet un rapport « de capitalisation » issu de leur expérience et qui se veut aussi un guide pour tous les départements.

Il en ressort qu’un lien étroit a pu être noué avec les professionnels et les structures qui accompagnent la personne handicapée permettant aux MDPH engagées de mieux anticiper les blocages ou les ruptures de parcours et de proposer des réponses « modulaires ». Dans ertains cas, ce lien a été formalisé par une convention territoriale (agence régionale de santé, département, MDPH, Éducation nationale, CPAM, CAF…) en matière de partage des données, d’amélioration de la planification de la réponse, d’organisation des réponses aux situations d’urgence, de meilleure coordination des ressources, ou bien encore en matière d’accompagnement de l’évolution des pratiques.

En 2017, 66 autres départements ont rejoint les 24 pionniers. C’est donc, en tout, 90 départements qui ont choisi d’anticiper la date limite de généralisation du dispositif fixée au 1er janvier 2018.

26 juillet 2017

Scolarisation, autisme et AAH : 3 urgences du gouvernement !

article publié sur handicap.fr

Résumé : Scolarisation, allocation adulte handicapé et lancement du 4e plan autisme : voici les 3 chantiers urgents en matière de handicap. Sophie Cluzel s'est exprimée devant l'Assemblée nationale. Le 1er comité interministériel du handicap est annoncé.

Par , le 25-07-2017

Interrogée par la Commission aux affaires sociales de l'Assemblée nationale le 25 juillet 2017, Sophie Cluzel, la secrétaire d'État aux Personnes handicapées, a détaillé les chantiers "urgents" en matière de handicap, l'une des "priorités du quinquennat" (lien vers vidéo ci-dessous).

AAH à 900 euros

Sophie Cluzel a dit avoir "commencé à travailler" à la revalorisation de l'allocation adulte handicapé (AAH), l'une des promesses de campagne d'Emmanuel Macron. "Il faut un minimum de ressources qui soit digne et respectueux des besoins. Aujourd'hui, l'AAH est à 810 euros mensuels, en-dessous du seuil de pauvreté, l'engagement c'est de le porter à 900 euros", a-t-elle dit aux députés, sans préciser le calendrier. Cette allocation concerne un million de personnes en situation de handicap, majoritairement sans emploi (article en lien ci-dessous). Le seuil de pauvreté, en France, se situe autour de 1 000 euros.

En matière de scolarité

Concernant la scolarisation des enfants en situation de handicap, un "comité de pilotage" a été mis en place avec le ministre de l'Éducation, Jean-Michel Blanquer, "pour essayer de résoudre tous les problèmes des élèves handicapés avant la rentrée : le manque de places dans les dispositifs collectifs de scolarisation ou les problèmes d'accompagnants", a annoncé Mme Cluzel. Selon elle, "40 à 45% des élèves ont besoin d'être accompagnés" et "beaucoup sont à l'école sans accompagnants, un sujet qui inquiète les parents". Pour cette ancienne présidente de la Fédération nationale des associations au service des élèves présentant une situation de handicap (Fnaseph), il faudra en outre, "dès la rentrée passée", "ouvrir le chantier de rénovation de la professionnalisation des accompagnants" d'enfants handicapés.

En matière d'autisme

Enfin, concernant la prise en charge des troubles du spectre autistique (TSA), qui touchent 650 000 enfants et adultes, Mme Cluzel a estimé que la France avait "encore du retard". Le 4e plan autisme, dont la concertation été lancée en juillet à l'Élysée (article en lien ci-dessous), doit être annoncé début 2018. Ce nouveau plan s'articulera en cinq axes : la prise en charge précoce de ce trouble neuro-développemental, la scolarisation des enfants atteints d'autisme, la prise en compte des besoins des personnes adultes dans leur vie sociale et professionnelle, la prise en compte des parcours des familles et le besoin de recherche sur ce trouble, a-t-elle développé. Mme Cluzel s'est engagée à "revenir à l'automne" devant les députés pour "faire un point de la concertation".


Le premier comité interministériel du handicap (CIH) du quinquennat se réunira "fin septembre-début octobre", a-t-elle en outre annoncé.

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Sur Handicap.fr

Sur le web

 

26 juillet 2017

Des professionnels du droit sensibilisés au handicap

article publié sur handicap.fr

Résumé : L'association "Droit pluriel" propose aux avocats et autres professionnels du droit une formation au handicap, pour faciliter l'accès à la justice pour tous. Un projet pertinent, soutenu par le Défenseur des droits et qui attire de nombreux pros.

Par , le 24-07-2017

« La justice, tout le monde doit y avoir droit ». Voici le credo de Droit pluriel et sa mission « Professionnels du droit et handicap », coordonnée par le Défenseur des droits. Née en 2014, cette association dresse un état des lieux des relations entre professionnels de la justice et citoyens en situation de handicap, à l'issue d'une enquête nationale. Résultat ? « Le handicap constitue un vrai frein à l'accès aux droits et à la justice », constate Anne-Sarah Kertudo, juriste sourde et appareillée, à l'origine du projet. « La connaissance du handicap qu'ont les professionnels du droit est insuffisante […]. Ce qui manque, c'est savoir ce que c'est que d'être en situation de handicap, et les conséquences que cela induit sur la vie de la personne  », remarque Patrick Gohet, adjoint au Défenseur des droits.

Se mettre à la place de la personne

Pour ces raisons, Droit pluriel propose une formation adaptée et plaide pour qu'un module de trois heures, consacré au handicap, soit intégré aux programmes de toutes les écoles de professionnels de la justice. Une formation est également disponible pour les avocats, juristes et autres magistrats exerçant déjà leur profession, afin de permettre à tous un accès libre et gratuit à l'information juridique. « Nous souhaitons que les professionnels se mettent à la place des gens et comprennent les difficultés ressenties pour trouver en eux-mêmes les solutions », précise Anne-Sarah Kertudo.

Une formation qui suscite l'intérêt

Des avocats qui communiquent en langue des signes, des informations visuelles à transmettre à un justiciable aveugle en audience… Les solutions sont là. « Nous rencontrons beaucoup de candidats ; il y a un réel intérêt pour ce genre de formation et une très forte demande des professionnels de la justice », poursuit Mme Kertudo, qui a travaillé en amont avec eux. L'association met à disposition de tous un rapport intitulé Profession du droit et handicap, en version accessible sur Internet. Ce projet innovant a été récompensé le 29 juin 2017 lors de la 10e édition des prix Ocirp handicap dans la catégorie « Citoyenneté » (article en lien ci-dessous).

© Ocirp

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Sur Handicap.fr

Sur le web

 

6 juillet 2017

« L’autisme, c’est un problème de lâcheté collective » déclare Danièle Langloys

La concertation sur le quatrième plan autisme doit être lancée jeudi à l’Elysée, en présence d’Emmanuel Macron. Un rendez-vous qui laisse sceptique la présidente de l’association Autisme France, Danièle Langloys.

Par Charlotte Chabas

La concertation sur le quatrième plan autisme doit être lancée, jeudi 6 juillet, à l’Elysée. Après un troisième plan qu’elle juge « raté », Danièle Langloys, présidente de l’association Autisme France, assistera au discours de clôture d’Emmanuel Macron. Elle espère surtout y voir « une parole politique forte » capable de « reconnaître les dysfonctionnements » du système de santé. « Si on ne s’y attaque pas, on pourra empiler les plans autant qu’on veut, rien ne changera sur le terrain », estime-t-elle.

Aujourd’hui, quel bilan tirez-vous du troisième plan autisme ?

Danièle Langloys : Je partage les constats de l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS), qui a publié un bilan particulièrement lucide, et sans langue de bois. Ça conclut qu’on est bien en deçà des promesses et que la plupart des objectifs n’ont pas été remplis.

Cette fois, il s’agit d’une dénonciation relativement claire des énormes dysfonctionnements français. Et le constat que, si on ne s’y attaque pas, on pourra empiler les plans autant qu’on veut, rien ne changera sur le terrain. Pour moi, le troisième plan autisme est donc un ratage.

Quels sont ces dysfonctionnements ?

Il y a trois problèmes de fond concernant l’autisme en France. Le premier est tout bête : on ne sait ni où sont les personnes autistes, ni qui elles sont. Au niveau mondial, les études épidémiologiques montrent dans tous les pays un taux de prévalence de l’autisme entre 1 et 1,5 % de la population. En France, la seule étude qu’on a réussi à réaliser a établi un taux de 0,36 %.

Ce n’est pas que l’Hexagone soit miraculeusement épargné, c’est juste qu’on s’est montrés jusqu’à présent incapables de réaliser une étude sérieuse pour repérer et analyser la population autiste en France. Il n’existe aucune statistique, on sait seulement qu’environ 90 % des adultes autistes n’ont jamais été diagnostiqués. C’est donc compliqué de mener une politique de santé publique au sens large quand on ne sait pas où est la population cible.

Le deuxième problème, c’est l’incapacité à refondre toutes les formations des professionnels : médecins, psychiatres, éducateurs du champ médico-social, psychologues, enseignants… On nous dit que les universités sont indépendantes, qu’elles déterminent leurs cursus. C’est pourtant un diplôme d’Etat qui est délivré à la fin, on peut donc demander à ce que la formation soit conforme aux recommandations de l’Etat. Là encore, on peut faire tous les plans qu’on veut, tant qu’on n’a pas les professionnels volontaires pour les mettre en place, ça ne sert à rien.

Enfin, il y a un troisième dysfonctionnement : l’absence de contrôle qualité derrière des subventions publiques. Aujourd’hui, il n’y a aucun moyen de sanctionner un établissement qui aurait reçu de l’argent pour mener à bien un plan et qui n’aurait pas utilisé ces fonds en ce sens. Certains hôpitaux de jour continuent de refuser d’appliquer les consignes du ministère en matière d’autisme, mais touchent toujours autant d’argent public.

Vous êtes donc sceptique sur le lancement de cette concertation ?

Mon association va avoir trente ans, ça fait trente ans qu’on demande les mêmes choses, on n’a jamais été entendu. On attend un changement de mentalité, un courage politique qui est capable de dire demain : « Oui, nous avons du retard dans le domaine de l’autisme, nous nous sommes trompés, il faut tout reprendre. » Soit on a la volonté forte d’avouer que les trois plans précédents n’ont servi à rien, soit on laisse tomber. Je doute que cette parole politique ne soit prononcée.

Quand j’entends parler de « concertation », ça me fait hurler. Quel est l’intérêt, si ce n’est une énième stratégie dilatoire. A quoi bon faire encore un état des lieux, quand tout le monde sait ce qu’il faut changer. Comme toujours, on grattera des petites mesures à la marge, sur le terrain, ça aura des mini-effets. Mais globalement, on laissera encore des familles au bout du rouleau seules face à une épreuve souvent destructrice.

Vous pensez que rien n’a évolué ces dernières années ?

Il y a des centaines d’exemples d’expérimentations positives, des bonnes intentions portées par des personnes, des associations. On sait que 37,7 % des places attribuées dans le médico-social en 2016 l’ont été pour l’autisme. On ne peut pas nier que ce sont des moyens, qu’il y a un effort national. Mais c’est toujours sur une base extrêmement précaire.

On a eu ces dernières années deux secrétaires d’Etat exemplaires, mais personne ne les a soutenues. Au cabinet de Ségolène Neuville, la dernière secrétaire d’Etat chargée des personnes handicapées et de la lutte contre l’exclusion, ils ont bossé comme des fous, avec des conseillers de choc qui ont fait un travail époustouflant.

Mais ils ont buté contre le noyautage idéologique qui gangrène tout le combat de l’autisme. En France, la psychanalyse est très puissante. Je le respecte tant que c’est un lien privé entre adultes consentants, mais là ce sont des personnes vulnérables et des entourages démunis à qui on impose une vision psychanalytique qui n’a cours qu’en France.

On revient donc toujours à un problème de définition de l’autisme.

Depuis 1980, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a établi une définition de l’autisme comme un trouble neuro-développemental qui affecte les fonctions cérébrales. En clair, un fonctionnement différent du cerveau, dès l’état de fœtus. Pas une affection psychologique ou une maladie psychiatrique.

Mais c’est une définition qui n’est toujours pas acceptée partout en France. L’autisme est resté le fantasme national de la pédopsychiatrie, avec notamment la question du lien mère-enfant, le rapport au père qui aurait été manqué. Comment on peut laisser faire ça sur le plan éthique ? Les associations de parents ne pèsent pas lourd face au corps médical qui se défend.

Que préconisez-vous pour faire évoluer les mentalités ?

J’ai passé un peu de temps au Québec avec mon fils adulte, qui est autiste. Je suis arrivée dans un restaurant avec lui, la serveuse ne m’a rien demandée, elle nous a juste dit : « Si vous avez besoin d’un endroit où la lumière est plus tamisée, si vous voulez aménager un plat, n’hésitez pas. » Cette serveuse connaissait l’autisme, connaissait l’hypersensibilité de la vue ou de l’audition qui l’accompagne souvent et les troubles alimentaires très courants. Parce que, là-bas, ce n’est pas tabou de parler du handicap, de l’expliquer. C’est dans la culture du pays, grâce notamment à des campagnes nationales régulières.

En France, traiter quelqu’un « d’autiste », c’est l’insulte à la mode. Même François Fillon pendant la campagne présidentielle n’arrêtait pas de dire qu’il « n’était pas autiste ». Vous n’imaginez pas comme ça me met hors de moi.

Le grand public n’a aucune idée de ce qu’est un autiste, a toujours une vision négative du handicap. Dans la rue par exemple, si votre enfant se met à crier, on vous regarde en jugeant que vous ne savez pas l’élever, que c’est la faute de la famille. On nous dit toujours que c’est le temps de la pédagogie, que ça prend vingt ans : allez dire ça aux proches qui souffrent.

L’autisme, c’est un problème de lâcheté collective. Et pourtant, on ne peut pas dire qu’on ne sait pas, qu’on ne peut pas. C’est juste que personne ne veut mettre les mains dans le cambouis.

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5 juillet 2017

Elysée : Macron annonce le 4e plan autisme

article publié sur handicap.fr

Résumé : Le 6 juillet 2017, Emmanuel Macron reçoit les associations à l'Elysée pour dévoiler les contours du 4e plan autisme. Une concertation décisive selon elles. Enfin l'occasion de changer la donne ?

Par , le 05-07-2017

C'est l'Elysée que le chef de l'État a choisi pour lancer la concertation autour du 4e plan autisme, le 6 juillet 2017 dans l'après-midi. Tout un symbole pour ce nouveau Gouvernement qui réitère depuis des semaines vouloir faire du handicap l'une des priorités de son quinquennat. Son discours officiel sera précédé plusieurs présentations, notamment celle du rapport de la commission scientifique internationale, qui permettront de faire le point sur un sujet « brûlant ». Seront présents plusieurs ministres, Sophie Cluzel (handicap), Agnès Buzyn (santé), Jean-Michel Blanquer (éducation nationale) et Frédérique Vidal (enseignement supérieur), répondant aux vœux des associations en faveur d'une véritable dynamique interministérielle et de la fin du cloisonnement. Même si ce sujet implique également la vie sociale, le logement, le travail…

Trois plans et puis quoi ?

En matière d'autisme, trois plans se sont, jusque-là, succédé sans, de l'avis des personnes concernées, apporter de résultats probants. L'Unapei, premier mouvement associatif qui accompagne plus de 60 000 personnes autistes en France, parle même de « gâchis humain ». Malgré le 3e plan 2013-2017, doté de 205 millions d'euros, « la France continue d'avoir un retard important qu'il convient de rattraper, pour les enfants mais aussi pour les adultes avec autisme », confirmait Sophie Cluzel en juin devant le CNCPH (Conseil consultatif des personnes handicapées). L'Igas (Inspection générale des affaires sociales) et l'inspection générale de l'Éducation nationale (Igen) se joignent au constat en rendant public, en avril, un bilan qui fait état, malgré des « avancées », de nombreux « dysfonctionnements » et des lacunes concernant la prise en charge des adultes atteints de ce trouble neuro-développemental et l'accompagnement des familles (article en lien ci-dessous).

Quels chantiers ?

L'ordre du jour est donc vaste... La santé, la scolarisation, la vie sociale, le logement, le travail doivent « être adaptés », poursuit l'Unapei. Cette concertation est « décisive », estime Vaincre l'autisme. Pointant les « conséquences sociales » de l'autisme -isolement des familles, divorces, pertes d'emploi-, cette association définit comme « priorité » la diminution du nombre d'enfants sans prise en charge, « en se donnant les moyens de diagnostiquer, évaluer et traiter les 8 000 enfants autistes qui naissent chaque année ». Elle préconise notamment un dépistage systématique dès le plus jeune âge, une commission d'enquête parlementaire pour contrôler les financements ou encore le développement de la recherche et la création d'un Institut de l'autisme. L'Unapei demande pour sa part, un meilleur diagnostique des adultes, « grands oubliés du 3e plan ». D'autres actions phare à concrétiser : la scolarisation de tous les élèves autistes, la formation des enseignants soutenus, autant que nécessaire, par les services médico-sociaux.

En finir avec l'exil

Dans un communiqué, la fédération Sésame autisme (FFSA) souhaite à son tour que ce plan « comble le retard ». Pour sa présidente, Christine Meignen, sa « mise en œuvre doit répondre aux besoins urgents et immédiats des milliers de personnes actuellement sans solution ou exilées de force à l'étranger ». Selon l'Igas, 1 451 enfants et 5 385 adultes handicapés, dont une proportion « conséquente » avec autisme, étaient accueillis dans des établissements belges fin 2015, faute de structures adaptées en France. A la veille de décisions budgétaires majeures, Luc Gateau, président de l'Unapei, exige donc « un financement à la hauteur des enjeux, impliquant l'ensemble des décideurs, nationaux et territoriaux ». Le 4 juillet, la CNSA déclare que l'autisme reste la priorité de la programmation 2017-2021en matière de créations de places en établissements et services : sur les 8 400 prévues sur cette période, 37% (soit 3 147) seront destinées aussi bien aux adultes qu'aux enfants avec autisme.

Les réponses du Président

Ce 4e plan sera-t-il suffisamment ambitieux pour répondre à l'ampleur de la situation ? Les troubles du spectre de l'autisme (TSA) concerneraient environ 650 000 personnes en France, soit une naissance sur 100. Le Gouvernement dit vouloir mettre en œuvre une large consultation avec les personnes concernées, leurs familles, l'ensemble des professionnels, qui respecte les recommandations de bonne pratique de la Haute autorité de santé. Réponses le 6 juillet à 17h avec la prise de parole d'Emmanuel Macron. Avec son épouse, il accueillera auparavant un groupe de jeunes autistes pour une visite des salons de l'Elysée, suivi d'un goûter. Le robot Nao fera lui aussi partie des invités, un petit humanoïde de 58 cm qui pourrait devenir un compagnon précieux… sans pour autant tout remplacer !

 

Handicap.fr vous suggère les liens suivants :

Sur Handicap.fr

5 juillet 2017

Le 4e plan autisme doit enfin changer la donne pour les personnes autistes !

2 juillet 2017

Plan autisme 4 : Les demandes des associations

 

 

1 juillet 2017

Inclusion du handicap à l'école : que changer en 2017 ?

article publié sur Handicap.fr

Résumé : Mieux former les équipes éducatives, assurer une place de choix aux accompagnants... Le médiateur de l'Éducation nationale établit, dans un rapport publié le 29 juin 2017, ses recommandations pour une plus grande inclusion. Décryptage.

Par , le 30-06-2017

 

Quel est état des lieux sur l'inclusion des enfants porteurs de handicap en milieu scolaire ? Le 29 juin 2017, le médiateur de l'Éducation nationale, Claude Bisson-Vaivre, présente un rapport de la situation en 2016 et fait part de ses recommandations en matière de formation, de démarches administratives, d'accompagnement, d'orientation, etc.

Faciliter la demande d'aménagements

Dans ce nouveau rapport, le médiateur évoque « la complexité et la lourdeur d'un système qui, en matière de handicap, empile les dispositifs et multiplie les fonctions et statuts ». Pour « l'alléger », il recommande par exemple de « réécrire le corpus réglementaire pour rendre plus lisible l'ensemble des dispositifs et permettre à chaque élève de bénéficier des droits particuliers liés à sa situation ». Il préconise également d' « assurer la cohérence de la démarche visant à obtenir des aménagements de scolarité […] afin que toutes les dimensions du dossier soient en permanence prises en compte et que les familles se retrouvent dans le cheminement de la procédure ».

Plus de médecins à l'école

M. Bisson-Vaivre constate par ailleurs qu'un bon nombre d'élèves en situation de handicap nécessitent la présence de médecins dans leur établissement. D'où une proposition visant à inciter les futurs professionnels de santé à choisir l'Éducation nationale : « renforcer l'attractivité des fonctions de médecins de l'Éducation nationale, notamment en intervenant durant leurs études auprès des étudiants par des mesures incitatives pour s'orienter vers la médecine scolaire ».

Quelle politique des établissements ?

En ce qui concerne l'accueil du handicap dans les établissements scolaires, le rapport établit que les élèves sont « de manière générale, bien accueillis ». Il est en revanche précisé que de nombreux parents d'enfants lourdement handicapés (autistes, polyhandicapés ou atteints de sérieux troubles du comportement) se heurtent très tôt à des refus d'accueil. Pour empêcher ces situations, M. Bisson-Vaivre suggère, entre autres, de former les directeurs d'écoles et chefs d'établissements à ce sujet, de prévoir la désignation d'un personnel ressource pour relayer la politique handicap de l'établissement, de sensibiliser au handicap dans la vie lycéenne et collégienne et d'introduire dans le projet de l'établissement un volet « accueil de publics relevant du handicap ».

Enseignants formés, classes moins chargées

Quelle est la place des enseignants dans ce système ? Le médiateur relève que la charge de travail, le comportement perturbateur de certains élèves et l'agressivité chez quelques parents engendrent une souffrance chez le personnel éducatif. D'où la nécessité d'« introduire dans les obligations de service des enseignants du second degré le suivi des élèves en situation de handicap », de « renforcer la formation des personnels tant initiale que continue » et de « réfléchir à une modalité de prise en compte dans le décompte horaire et de procéder à un allégement des effectifs des classes qui accueillent plusieurs élèves ayant des aménagements de scolarité importants ».

L'accompagnant, « acteur indispensable »

La place de l'accompagnant, qu'il soit AVS (Auxiliaire de vie scolaire) ou AESH (Accompagnant d'élève en situation de handicap), est également au cœur des réflexions du médiateur dans ce rapport. Pour faciliter leur recrutement, une « plus grande attractivité des fonctions » serait nécessaire selon lui ; il préconise de « mettre en place un service unique de traitement des contrats et de simplifier la procédure pour les élaborer ». D'autres mesures sont évoquées : « ne conserver qu'une seule catégorie de contrat pouvant donner lieu, à terme, à un corps de fonction publique leur offrant un déroulement de carrière et des perspectives d'évolution », tout en assurant « une formation sur les méthodes d'accompagnement reconnues par la Haute autorité de santé (HAS) », plus particulièrement pour les élèves autistes.

Mieux cibler l'orientation scolaire

Quid des dispositifs d'orientation scolaire voire professionnelle ? Là aussi, le rapport énumère quelques pistes d'amélioration : « sensibiliser les enseignants à la poursuite d'étude des élèves en situation de handicap pour que ce choix soit cohérent avec le cursus scolaire en termes d'aménagements », « faciliter la recherche de stage puis l'accueil au sein des entreprises », « mettre en place des attestations de compétences professionnelles à partir d'un modèle arrêté nationalement, par filière professionnelle, pour garantir la qualité de l'évaluation, avec des rubriques détaillés sur les savoir-faire acquis de l'élève ».


Le rapport l'atteste : de nombreuses questions sont à aborder. Les pistes de réponses pour améliorer durablement l'accueil d'enfants porteurs de tout type de handicap dans la vie scolaire sont en cours. Un chantier ambitieux et complexe, dont l'évolution dépendra des mesures prises durant ce nouveau quinquennat… 

Le rapport complet figure en lien ci-dessous ; le site dédié précise par ailleurs les démarches pour saisir le médiateur de l'Education nationale. 

© Olesia Bilkei / Fotolia

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Sur le web

26 juin 2017

Analyse mission IGAS Plan 3 par Danièle Langloys, présidente d'Autisme France

23 juin 2017

27 juin - Conférence gratuite organisée par AURA 77 : L'évolution du secteur du handicap - Champs-sur-Marne

Evènement organisé par AURA 77

Programme aura 77 l'évolution du secteur du handicap

Public
Université Paris-Est Marne-la-Vallée
5 boulevard Descartes, 77420 Champs-sur-Marne
L’objectif de cette journée est de mettre en lien et de recontextualiser les mutations majeures et les
importantes réformes et chantiers actuels que connait le secteur du handicap.

CONFERENCE GRATUITE OUVERTE A TOUS
Pour s’inscrire : merci d’adresser un mail à : formation@aura77.org
en précisant vos nom, prénom (et éventuellement votre fonction et établissement)
23 juin 2017

4ème plan autisme : au travail dès le 6 juillet 2017 !

article publié sur handicap.fr

Résumé : C'est le 6 juillet 2017 que sera officiellement lancée la concertation en vue du 4ème plan autisme. Vaste chantier où, malgré 3 plans précédents, tout reste à faire. La France affiche toujours un retard important...

Par , le 23-06-2017

 

Le 6 juillet 2017 sera officiellement lancée la concertation en vue du 4ème plan autisme. Au programme de ce chantier ambitieux : démarche inclusive, accompagnement des personnes, co-construction…

Un retard important

Malgré trois plans qui se sont succédé (le 3ème s'achève fin 2017), « la France continue d'avoir un retard important qu'il convient de rattraper, pour les enfants mais aussi pour les adultes avec autisme », affirme Sophie Cluzel, secrétaire d'Etat en charge du handicap lors de son premier discours devant le CNCPH (Conseil national consultatif des personnes handicapées) le 19 juin 2017.

L'Igas pointe des dysfonctionnements

Sur la base de l'évaluation du 3ème plan que l'Igas (Inspection générale des affaires sociales) a rendu public en avril et qui faisait état de nombreux « dysfonctionnements » (article en lien ci-dessous), le nouveau gouvernement compte mettre en œuvre une large consultation avec les personnes concernées, leurs familles, l'ensemble des professionnels, qui respecte les recommandations de bonne pratique de la Haute Autorité de Santé.

4ème plan avant fin 2017

« Nous allons construire des actions ambitieuses pour mieux repérer, mieux dépister, mieux diagnostiquer, mieux accompagner les personnes avec autisme, ajoute Sophie Cluzel. Il nous faut aussi renforcer la recherche et la formation de tous les professionnels qui sont concernés. Je peux vous dire l'ambition, tant du Président de la République que du Premier ministre en la matière. » Fera-t-il mieux que le précédent ? Il promet un 4ème plan avant fin 2017. Premières pistes dès le 6 juillet…

©  freshidea/Fotolia

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20 juin 2017

Formation sur l'autisme pour les aidants proposée par le CRAIF

Information publiée sur le site du Centre de Ressources Autisme Ile-de-France (CRAIF)

CRAIF - Formation sur l'autisme pour les aidants

Formation sur l'autisme pour les aidants familiaux Du 22 avril au 16 décembre 2017 S'informer pour mieux comprendre En savoir plus 1 Dans le cadre du 3e plan autisme, un programme de formation a été élaboré par des associations de familles, des familles et le CRAIF, à destination des aidants familiaux.

http://aidants-craif.org

 

19 juin 2017

Hyperacousie : facteur de handicap, encore mal diagnostiqué

article publié sur handicap.fr

Résumé : L'hyperacousie, qui se traduit par une sensibilité accrue au bruit, peut devenir réellement handicapante pour la personne qui en est atteinte. "Trop entendre" devient alors nocif au quotidien... Focus sur une pathologie qui reste assez méconnue.

Par , le 18-06-2017

Encore difficilement diagnostiquée, l'hyperacousie, liée à des troubles de l'audition tels que les acouphènes, se traduit par une grande fragilité de l'ouïe et une sensibilité accrue au bruit. Caroline Rémond, auteure du Guide à l'attention des personnes gênées par le bruit, en est atteinte. Pour elle, obtenir un diagnostic relève encore du parcours du combattant. « J'ai rencontré six ORL et aucun n'a pu me fournir un diagnostic complet, confie-t-elle. J'ai trois sources physiologiques avérées d'hypersensibilité au bruit qui se cumulent. Aucun spécialiste n'a intégré les trois sur un seul et même diagnostic. Il m'a fallu environ 15 ans pour faire diagnostiquer les trois séparément. »

Possible lien avec l'occlusion dentaire

Comment mieux vivre face au bruit ? Comment gérer l'aspect plus psychologique de la souffrance ? Comment réagir face à des voisins bruyants ? De nombreuses personnes hyperacousiques mettent du temps avant de savoir qu'elles sont atteintes d'une réelle pathologie handicapante. « Certaines peuvent souffrir d'hyperacousie sans le savoir car elles n'ont peut-être jamais eu le bon diagnostic », précise Mme Rémond, pour qui les personnes les mieux formées rencontrées au cours de son parcours étaient audioprothésistes ou… dentistes. « Ces professionnels peuvent être formés sur le lien entre l'occlusion dentaire et la sensibilité au bruit. Si de nombreuses personnes hyperacousiques n'ont pas ce problème, d'autres en souffrent et mettent parfois du temps avant de faire le lien ».

Hyperacousiques et surdoués ?

Autre fait marquant établi par l'auteure : les facultés intellectuelles largement développées de nombreuses personnes atteintes. « En écrivant ce livre, j'ai appris des choses stupéfiantes, comme par exemple le fait que l'hyperacousie est parfois l'indicateur d'une personne que l'on qualifie de surdouée, ou d'un taux de créativité plus important que la moyenne… »

Une pathologie négligée

Dans son livre-témoignage, qu'elle qualifie de « généraliste » pour pouvoir informer une majorité de personnes concernées, Caroline raconte également ses années de lutte contre la douleur. « Aucun médecin n'avait vraiment pris mon problème au sérieux, et les examens les plus pertinents n'ont pas pu être faits en temps et en heure, raconte-t-elle. J'ai entendu, comme de très nombreuses personnes sensibles au bruit et hyperacousiques, que ce problème était en tout ou partie psychologique, et ce pendant des années. Les conséquences sur ma vie ont été assez abyssales…» Après dix ans de lutte, Caroline Rémond a finalement obtenu une RQTH (Reconnaissance qualité travailleur handicapé).

Phénomène plutôt répandu

Difficile à diagnostiquer, encore peu médiatisée, l'hyperacousie serait en fait plus répandue qu'on ne le pense. Et ouvrirait la porte à des situations réellement handicapantes au quotidien. C'est ce que constate Caroline lorsqu'elle consulte son entourage : « Chaque fois que j'évoque ce sujet de la sensibilité au bruit autour de moi, les gens parlent de leur expérience. Un de leurs enfants est très sensible au bruit ; certains ont dû déménager suite à des nuisances sonores ; d'autres, encore, ne supportent pas les bruits de pot d'échappement... ». Des données à prendre en compte pour identifier ses maux… et sensibiliser davantage les professionnels de santé !

© Fotolia

19 juin 2017

La mère d’un enfant autiste lance un appel à l’aide

article publié sur ici-radio canada

Publié le samedi 17 juin 2017

 

Une mère qui cherche à placer son fils autiste dans un centre intermédiaire d'hébergement se sent abandonnée par le système de santé. Épuisée et à bout de ressources, elle reproche aux autorités de ne pas avoir pris sa demande au sérieux et de ne pas avoir respecté leur engagement.

Un texte de Louis Gagné

Chantal Belley n’est plus en mesure de s’occuper seule d’Olivier, son fils de 19 ans atteint du spectre de l’autisme. S’il est capable de faire certaines choses par lui-même, Olivier n’est pas autonome et requiert par conséquent une assistance 24 heures sur 24, 7 jours sur 7.

« C'est très exigeant d'être avec un enfant autiste, ça demande de la patience, de la tolérance. On s'oublie souvent soi-même aussi, confie Mme Belley. En plus, on n'a pas de ressources financières, alors c'est encore plus difficile de joindre les deux bouts parce qu'on a très peu d'aide du gouvernement, puis on n'a pas de répit qui nous est fourni. »

Je n’en peux plus. Une chance que j’ai encore ma santé et que j’ai du soutien moral de ma famille parce que sinon, je n’y arriverais pas.

Chantal Belley, mère d’un enfant autiste

En février, la mère monoparentale a fait une demande pour que son fils soit admis dans un centre d’hébergement intermédiaire. Elle raconte avoir obtenu l’assurance qu’Olivier aurait une place d’ici le 22 juin. Or, à quelques jours de l’échéancier, elle est toujours à la recherche d’une résidence capable de répondre aux différents besoins de son fils.

Résidence inadaptée

Après s’être retrouvée en situation de surmenage, Chantal Belley a été placée en « mode d’urgence ». Les autorités ont alors envoyé son fils dans une ressource d’hébergement, mais selon Chantal Belley, celle-ci n’était pas du tout adaptée à sa condition.

« J'ai été obligée de le (faire) ressortir après trois heures, parce que sinon, c'est moi qui n'allais pas dormir, raconte-t-elle. Il y avait énormément de choses qui traînaient, il y avait des animaux, des oiseaux qui criaient, et les autistes comme Olivier, quand ils se retrouvent dans des endroits comme ça, ils vont s'automutiler, ils vont tomber dans une anxiété extrême parce qu'ils sont stimulés par le bruit, ils sont stimulés visuellement. »

Chantal Belley a récemment visité une seconde résidence, mais la personne responsable ne souhaitait pas accueillir son fils entre 8 h et 17 h. Un refus qu’elle qualifie d’« aberrant ».

« Moi, visiter une maison et me faire dire : "Je ne veux pas votre garçon entre 8 h et 17 h." Je trouve que c'est un non-sens, ce n'est pas acceptable, surtout que c'est des résidences permanentes, 24 heures sur 24 », dénonce-t-elle.


Chantal Belley regarde son fils Olivier utiliser une tablette informatique.
Chantal Belley et son fils Olivier Photo : Radio-Canada

« Difficile à accepter »

L’approche du 22 juin commence à inquiéter grandement la mère d’Olivier, qui souffre de stress et d’anxiété. Elle reproche aux autorités de ne pas avoir saisi l’urgence de sa situation et de ne pas avoir trouvé une résidence adaptée aux besoins de son fils dans les délais qui avaient été convenus.

« Qu'on fixe un deadline et que le gouvernement ne le respecte pas […] c'est très difficile à vivre, très difficile à accepter, explique Chantal Belley. C'est comme s’ils n’ont pas travaillé le dossier, qu’ils ont pris pour acquis que comme je suis la mère, je suis prête à le garder jusqu'à tant que je sois à bout ou à l'hôpital. »

Je leur ai dit : "Dites-moi où je vais le déposer le 22 juin, parce que c'est une question de santé et que c'est une question de survie".

Chantal Belley, mère d’un enfant autiste

Ressources disponibles

Le CIUSSS de la Capitale-Nationale reconnaît que les résidences qui ont été offertes à Chantal Belley ne sont pas optimales. L’établissement soutient toutefois qu’il s’agissait de la ressource d’hébergement disponible la plus adaptée aux besoins d’Olivier.

« C'est sûr que l'idéal, c'est de trouver la meilleure ressource au bon moment, mais ce n’est pas toujours possible, surtout dans des situations urgentes ou dans un délai court, ça peut être difficile, mais on répond quand même à l'ensemble des besoins », affirme Guylaine Lacroix, coordonnatrice en déficience intellectuelle, trouble du spectre de l'autisme et déficience physique au CIUSSS.

Même si le fils de Chantal Belley a été envoyé dans une résidence qui n’était pas du tout adaptée à ses besoins selon elle, notamment en raison de la présence d’animaux, Guylaine Lacroix assure que l’état d’Olivier a été pris en compte.

« Toutes les situations sont regardées en fonction des besoins de l'usager et les ressources disponibles qu'on a », dit-elle.

Mieux former le personnel

La directrice générale de l'Association des ressources intermédiaires d'hébergement du Québec, Johanne Pratte, mentionne que le cas de Chantal Belley et de son fils illustre la rareté des ressources spécialisées en autisme.

Elle affirme que son association réclame depuis plusieurs années des budgets pour former le personnel des centres d’hébergement intermédiaires afin qu’il soit en mesure de répondre aux besoins des clientèles qui demandent un encadrement particulier.

« Intégrer une personne autiste, avec d'autres personnes qui auraient par exemple une problématique plus au niveau de la santé mentale, ça demande vraiment une organisation de services très particulière, fait-elle valoir. Donc oui, à ce titre-là, c'est plus compliqué, et c'est important d'avoir un milieu complètement adapté pour ce type d'intervention. »

Avec les informations d’Alexandra Duval et de Maxime Corneau

11 juin 2017

Une pompière Asperger sensibilise ses collègues à l’autisme

article publié sur ici.radio-canada

Publié le samedi 10 juin 2017 à 0 h 07

Courtney Mills, pompière Asperger
Courtney Mills, pompière Asperger   Photo : CBC

Une pompière néo-écossaise parcourt la province afin de sensibiliser ses collègues pompiers à la réalité des personnes autistes. Elle-même atteinte du syndrome d'Asperger, elle tente de leur offrir des outils pour mieux intervenir auprès des personnes présentant un trouble du spectre de l'autisme (TSA).

Radio-Canada avec CBC

Courtney Mills, âgée de 21 ans, est pompière volontaire à Truro, en Nouvelle-Écosse. Elle est Asperger, un syndrome compris dans les TSA, et elle espère éveiller la conscience des pompiers à la réalité des autistes. Ce syndrome est parfois caractérisé par une difficulté à s’engager dans des interactions sociales.

Mme Mills estime qu’il y a une technique à privilégier lorsque vient le temps d’intervenir auprès de personnes autistes. « En tant que premiers répondants, certains d’entre eux ignorent comment agir avec des gens comme moi et peuvent avoir une approche qui peut sembler rude », explique la jeune femme.

Celle-ci a donc entrepris de parcourir la province, où elle offre des présentations au sein des diverses brigades sur l’autisme. Elle propose des techniques d’intervention pour mieux agir auprès de ces individus.

L'échelle de gradation de la douleur en pictogrammes élaborée par Courtney Mills, une pompière Asperger.
L'échelle de gradation de la douleur en pictogrammes élaborée par Courtney Mills, une pompière Asperger.   Photo : CBC

Mme Mills a d’ailleurs développé une trousse d’intervention spécialisée. Elle souligne que les personnes autistes sont reconnues pour ne pas aimer les contacts physiques ou encore sont parfois non-verbaux et c’est pourquoi sa trousse comprend une carte de pictogrammes.

Elle espère que cette trousse facilite la tâche aux pompiers qui doivent communiquer avec des personnes autistes.

Elle a développé une échelle de gradation de la douleur par exemple, qui est illustrée à l’aide de pictogrammes. « Tu peux pointer une partie du corps et indiquer lequel des visages en pictogramme représente le mieux ta douleur. »

Elle rappelle que les personnes qui présentent un TSA ont tendance à se réfugier dans des endroits qui leur semblent sûrs. La jeune femme invite donc les pompiers à redoubler de vigilance lorsque vient le temps de fouiller les résidences incendiées, afin de s’assurer que personne ne soit caché. « Il faut aborder la situation différemment [...] ils sont connus pour flâner », celle-ci de suggérer, rappelant que cela pourrait forcer les pompiers à regarder dans des endroits où ils ne le feraient normalement pas, comme en hauteur.

Le capitaine Robert Carter, lui, affirme qu’après avoir suivi la présentation de Courtney Mills, il se sent mieux outillé. « Je crois qu’il est très important pour un premier répondant d’apprendre à interagir avec une personne autiste et d’éviter qu’elle ne soit effrayée par nous. »

Depuis le début de l’année, Mme Mills a effectué sa présentation auprès de 20 brigades de pompiers en Nouvelle-Écosse.

4 juin 2017

Vidéo -> Sophie Cluzel, Secrétaire d’État chargée des personnes handicapées, lors du 57ème Congrès de l'UNAPEI

logo unapei

Ajoutée le 2 juin 2017

Intervention de Sophie Cluzel, Secrétaire d’État chargée des personnes handicapées à l'attention de Luc Gateau, Président de l'Unapei.

 

 

2 juin 2017

Autisme et handicap : démarche et droits

logo canal autisme

article publié sur Canal Autisme

L'objectif de cette formation : permettre aux familles de mieux comprendre le fonctionnement des institutions (MDPH, système scolaire) de connaître leurs droits et les faire respecter. Cette formation s'articule en 4 parties et dure environ 3 heures :

1. La MDPH
2. Autres aides financières et mesures de protection
3. La scolarité
4. Les prises en charge

     
Odile DE VISMES
Présidente de l’association TouPI (Tous Pour l’Inclusion) depuis juin 2013 : association de familles d’enfants ayant un handicap cognitif (autisme, handicap mental, troubles des apprentissages, TDAH, etc). Elle accompagne des familles dans leurs démarches (dossier MDPH, démarches scolaires, etc) et dans leurs recours. Ancienne administratrice de la FCPE 75, elle a été membre de la CDAPH de la MDPH 75 pendant deux ans, ainsi que de la CDOEA de l'académie de Paris.
Le site de l'Association TouPI : http://toupi.fr
   
  • Pré-requis
Aucune connaissance spécifique n'est nécessaire pour suivre cette formation. Elle s'adresse principalement aux familles.

  • Plusieurs thématiques seront abordées pendant cette formation
- La MDPH
- Pourquoi la MDPH ?
- Processus
- Dossier enfant
- Passage à l’âge adulte
- L’organisation académique
- Les types de scolarité
- Les AVS
- ESS et équipe éducative
- Maintiens
- 1er degré : périscolaire, extrascolaire
- 2nd degré : examens, orientation
- Transports
- Aides et recours
- Les prises en charge
- Prise en charge institutionnelle
- Prise en charge en libéral
- Double prise en charge
- Transport


  • Les outils & moyens pédagogiques
Une formation 100% en ligne disponible 24h/24, 7j/7, composée de modules vidéo courts avec :
- un support de formation à télécharger
- des échanges avec les membres de la communauté Canal Autisme sur la Page Facebook

  • Durée
Cette formation dure environ 3 heures


1 juin 2017

Formation en autisme pour les recrues du Service de police de la Ville de Montréal

Cette année, le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) mène un projet pilote dans le cadre de la formation de ses nouvelles recrues. L’objectif de cette initiative est de donner aux nouveaux policiers une formation communautaire par l’entremise de présentations données par différents groupes de citoyens.

Au premier plan de cette initiative, le SPVM a engagé les services de l’école À pas de géant pour des séances de formation au sujet de l’autisme, qui se déroulent toutes les trois semaines depuis février et auront lieu jusqu’en octobre 2017. Bravo!

Au cours de la présentation, d’une durée d’une heure, les jeunes policiers reçoivent de l’information sur l’autisme, afin de mieux comprendre les défis de ce groupe de population, ainsi que sur les moyens à prendre pour collaborer avec les personnes autistes, que ce soit dans leur rôle de premier répondant ou dans le quotidien ordinaire du travail policier.

L’information transmise aux recrues du SPVM est pratique : elle porte entre autres sur les sensibilités sensorielles, les comportements particuliers, la communication, les interactions sociales, et ainsi de suite. On y inclut de nombreux exemples de situations qui ont impliqué le travail des policiers. Surtout, la formation porte sur des conseils d’approche et de communication respectueuses qui visent à optimiser la collaboration et le bien-être des personnes autistes en situation d’intervention.

Une personne autiste participe également à ces séances de formation afin de donner un point de vue informé, mais surtout pour démystifier la condition en donnant son témoignage et en permettant aux jeunes recrues de rencontrer une personne autiste « en vrai ». Au cours de cette présentation, elle fait une démonstration de ce qui peut arriver en cas de surcharge, y compris un comportement extrême. Ce n’est qu’un exemple parmi d’autres, mais cet échantillon permet aux policiers de faire le lien entre la théorie et la pratique et de voir les personnes autistes non seulement en tant que citoyens à part entière, mais aussi comme des personnes qui ont besoin de leur soutien dans les situations difficiles.

Globalement, ce type de formation permet de surmonter les préjugés et l’incompréhension qui peuvent mettre les personnes autistes à risque, ainsi que de faciliter le travail des policiers par l’emploi d’une approche adaptée.

Pour en savoir plus :

Site Web du programme de formation en autisme pour les premiers répondants de l’école À pas de géant : http://fr.asdfirstresponders.ca/
Le site est déjà très informatif et des outils complémentaires seront ajoutés d’ici le lancement officiel, qui est prévu pour le mois de juin.

Le projet pilote du SPVM se développera au cours des mois à venir. Au soutien des personnes itinérantes, la Mission Old Brewery en est à sa deuxième présentation auprès des recrues. On planifie aussi des présentations par l’Association de la langue des signes québécoise au soutien des personnes sourdes. Monsieur Pierre Dupéré est le responsable du projet : Pierre.Dupere@spvm.qc.ca

30 mai 2017

Un troisième plan autisme bien loin des objectifs fixés

article publié dans Le Figaro

Par  Aurélie Franc Mis à jour le 30/05/2017 à 18:34
Publié le 30/05/2017 à 18:34

image article le figaro

L’Inspection générale des affaires sociales a remis son rapport sur le troisième plan autisme, qui doit prendre fin d’ici quelques mois. Si les avancées existent, beaucoup de problèmes demeurent.

«Retard», «absence de réalisation de certains objectifs», «peu de résultats concrets»… Le rapport d’évaluation du troisième plan autisme de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas), publié le 5 mai, est sévère. Pour les associations comme pour Florent Chapel, auteur de l’ouvrage «Autisme, la grande enquête», ce plan, «c’est un peu cinq ans de perdus.»

Le troisième plan autisme (2013 - fin 2017) avait pour vocation de consolider les acquis des deux premiers plans à travers cinq axes d’actions: diagnostiquer et intervenir précocement, accompagner tout au long de la vie, soutenir les familles, poursuivre les efforts de recherches et former l’ensemble des acteurs. Pourtant, très peu de ces objectifs ont été atteints à moins d’un an de la fin du projet.

Des délais d’attente considérables

Première faille pointée par le rapport, le rôle «mal pensé» des familles, malgré une volonté politique de mieux les intégrer dans la prise en charge de leurs proches. Une des principales mesures du plan concernait pourtant la formation des aidants familiaux pour leur «offrir les connaissances et les outils essentiels pour faire face à ces troubles». En janvier 2017, seuls 7250 aidants avaient été formés. Un chiffre faible au regard des plus de 400.000 autistes estimés en France (adultes et enfants).

Autre problème, les délais considérables, tant dans le diagnostic que dans la prise en charge des personnes autistes au sein de structures spécialisées. Selon le rapport, ces délais sont dus à «un paysage éducatif, sanitaire, social et médico-social éclaté». De même, les recommandations de bonne pratique de prise en charge, publiées en 2012 par la Haute Autorité de Santé (HAS), demeurent «contestées dans certains établissements sanitaires et médico-sociaux et parfois, mal appliqués» selon l’Igas.

1500 places promises, 267 places crées

Concernant les adultes, «la méconnaissance de leurs besoins n’a pas permis la construction d’une politique innovante». Au total, sur les près de 1500 places qui auraient dû être créés pour accueillir les adultes autistes, seules 267 ont été installées. «Ces 1500 places n’étaient déjà pas suffisantes au regard des besoins des personnes autistes. Mais là, 267 places, c’est affligeant», dénonce Florent Chapel.

Pour les plus jeunes, «la conscience du lien entre diagnostic et intervention précoce est encore trop faible et les enfants ne bénéficient pas toujours de l’orientation la plus appropriée au regard de leurs besoins», note l’Inspection.

Un quatrième plan en préparation

Tout n’est cependant pas à jeter dans ce troisième plan: les unités d’enseignement en maternelle (UEM) destinées aux 3-6 ans constituent une innovation. En 2013, le plan avait pour objectif de créer 100 unités d’ici à 2017. «Selon les données recueillies (…), au total ce sont 112 UEM qui seront créées à l’issue du plan».

Après la partie évaluation, place aux premières pistes de réflexions concernant le 4ème plan autisme qui prendra acte dès 2018. L’Igas invite donc les politiques à poursuivre la formation professionnelle et à s’assurer de l’application des recommandations de bonne pratique de la HAS. Du déjà-vu selon Florent Chapel: «Ce plan va reprendre les mêmes idées qu’il y a cinq ans, avec des petites améliorations: comme pour le troisième plan, il faudra mieux former les professionnels, ou revoir les maquettes des universités, etc. Mais au final, dans cinq ans, il faudra recommencer si l’on ne contraint pas les professionnels à changer.»

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