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"Au bonheur d'Elise"
formation
28 mai 2016

Rappel -> La gestion des comportements agressifs ITCA - intervenant Jocelyn BOURDEAU - par EDI Formation

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22 mai 2016

Vidéo -> Intervention de Ségolène Neuville lors du 56ème congrès de l'UNAPEI - 20 mai 2016

Intervention de Ségolène Neuville, Secrétaire d'Etat aux personnes handicapées et à la lutte contre l'exclusion lors du 56 e congrès de l'Unapei à Colmar (20 mai 2016)


56e Congrès de l'Unapei - Ségolène Neuville... par Unapei

7 mai 2016

Enfants handicapés en crèches : des pros mieux formés !

article publié sur Handicap.fr

Résumé : La Croix rouge souhaite accueillir plus d'enfants handicapés dans ses crèches. Comme point de départ, l'association lance un programme de formation à destination de ses professionnels pour une meilleure prise en charge de l'autisme.

Par , le 07-05-2016

Des jeux pour s'éveiller, de l'interaction pour se socialiser, des ateliers pour créer… Dans les crèches, les activités des tout-petits sont autant d'occasions de se découvrir et de se faire confiance, de s'ouvrir au monde. Ce cadre a priori bienveillant n'est pourtant pas toujours adapté aux enfants autistes lorsque les troubles qui les affectent n'ont pas encore été repérés. Pour faciliter leur inclusion et diriger les familles vers les bons interlocuteurs, la Croix rouge organise des formations auprès des 800 salariés que comptent ses soixante crèches.

Un pas vers d'autres handicaps

Ce projet ambitieux s'inscrit dans une volonté plus globale : mieux accueillir et accompagner les enfants en situation de handicap. « Cette démarche nous est parue intéressante parce qu'elle comprend beaucoup d'outils utilisables pour d'autres formes de handicaps, telles que les déficiences intellectuelles. Nous comptons aussi améliorer l'accompagnement des petits en situation de handicap sensoriel et physique », précise Céline Poulet, déléguée nationale à la Croix rouge, en charge du handicap.

Premier maillon de la chaîne

Face à une mauvaise orientation, les parents d'enfants autistes peuvent se sentir dépassés. Tentés de « tout arrêter ». L'engagement de la Croix rouge est une réponse aux demandes d'accompagnement formulées par ces familles, suite à la journée mondiale de l'autisme du 2 avril 2016. Dans le processus de prise en charge, la crèche, nouveau lieu d'interactions sociales, apparaît en effet comme le premier maillon de la chaîne. « C'est là qu'il est possible de détecter des troubles autistiques dans le comportement d'un enfant. Nous voulons dédramatiser les situations et repérer ces troubles rapidement, pour, ensuite, accélérer les démarches de diagnostic », ajoute la déléguée.

Formation interactive

Comme le jeu sert l'apprentissage, des outils pédagogiques ludiques sont utilisés pour former les équipes éducatives. Le serious game Tsara (article en lien ci-dessous), développé par le CRA (Centre de ressources autisme) d'Ile de France, facilite les recommandations de bonne pratique (RBPP) grâce à un jeu vidéo riche en mises en scène. « Pour adopter les bons réflexes, nous sommes aussi partis d'un recensement. Dans les crèches de notre réseau où l'accompagnement des enfants autistes se passe bien, nous avons demandé conseil aux professionnels afin de connaître leurs démarches et les obstacles qu'ils peuvent rencontrer », précise Céline Poulet.

Inscrire les parents dans ce réseau

Élaboré avec des professionnels et avec des familles d'enfants autistes, le programme inclut aussi un module de formation à des gestes en prolongement d'un travail thérapeutique spécifique. Sur demande, des professionnels issus de centres spécialisés pourront intervenir temporairement dans les crèches. « Nous voulons développer un véritable réseau puisque notre association compte des intervenants du secteur médico-social et sanitaire, ajoute la déléguée. La priorité étant d'inscrire les parents dans ce réseau et de ne pas les laisser seuls avec leurs questions. » Le pilote d'essai de cette formation débutera en juin 2016, à Paris.

26 avril 2016

Le guide autisme pour les MDPH

25 avr. 2016
Par Jean VinçotBlog : Le blog de Jean Vinçot
La CNSA vient enfin de publier un guide à destination essentiellement des MDPH concernant l'autisme. En prendre connaissance peut permettre de mieux présenter les demandes. Cela permet de comprendre le raisonnement des équipes pluridisciplinaires des MDPH. Des extraits et remarques, à partir des problèmes rencontrés par l’association ou au sein d'une CDAPH.
Guide MDPH autisme Guide MDPH autisme
Le guide (138 pages) commence par une description du diagnostic et du fonctionnement des personnes avec TSA.

Le diagnostic doit se faire avec la CIM-10

Utile rappel page 10: «Tout diagnostic figurant en classification CFTMEA doit être mentionné en équivalent CIM-10 « 

Ce n'est pas tellement difficile : pour le RIMP (relevé informatisé médical en psychiatrie), les éditeurs de la CFTMEA fournissent un logiciel de conversion automatisé du diagnostic CFTMEA en CIM-10. A la MDPH, cela devrait être pareil : « psychose infantile » dans un certificat médical doit se traduire par « TED »= F84 et doit être introduit dans le système informatique.

P.13 : "C’est parmi les diagnostics de syndrome d’Asperger et de TED non spécifié (TED NOS) du DSM-IV que se trouvent le plus de cas non retenus par les critères DSM-5. "  Pas vraiment pour le Syndrome d'Asperger (SA) : 95% restent en TSA.[à revoir : note et 05.2014)

P.16 : l'explication sur les particularités sensorielles est intéressante. Elle signale bien qu'il ne s'agit pas de déficits, mais que cela peut représenter un handicap, exemples à l'appui.

P.19, il est rappelé que " 1 à 10 % ont un travail à temps complet " . Autant dire que les personnes autistes ont une restriction durable et substantielle pour l'accès à l'emploi en général (condition pour obtenir l'AAH si le taux est inférieur à 80%).

Ne pas attendre – ne pas attendre – ne pas attendre un diagnostic par le CRA !!!!

P.21, point essentiel, rappel p.23, p.47, p. 48 :

« Il n’est pas nécessaire d’attendre l’établissement d’un diagnostic formel (aussi bien nosologique que fonctionnel complet) pour préconiser une orientation vers des interventions personnalisées ou pour proposer et mettre en œuvre des mesures de compensation. Dès que des limitations d’activités sont identifiées et décrites, avec leurs répercussions dans la vie quotidienne de la personne, même si elles ne sont pas encore toutes connues, l’évaluation de la situation individuelle doit être enclenchée pour identifier des besoins et mettre en place des réponses adaptées.

Néanmoins, une suspicion de TSA peut ne pas être suffisante pour envisager la mise en œuvre de toutes les réponses de compensation proposées par les MDPH pour les personnes avec TSA. La démarche diagnostique nécessite ainsi d’être poursuivie et finalisée. « 

P.22 : « le Modified Cheklist for Autism in Toddlers (M-CHAT – Robins, Fein, Barton and Green, 2001) est un court questionnaire qui peut être donné aux parents d’enfants âgés de seize à trente mois et renseigné dans la salle d’attente « 

Version officielle : http://www.asperansa.org/m-chat/

P.26 : « Un diagnostic posé par un médecin libéral, utilisant des outils standardisés recommandés, est valide. Il est souhaitable qu’y soient joints plusieurs bilans fonctionnels. Il n’y a aucune nécessité à exiger une confirmation ou une nouvelle batterie d’examens par le CRA ou toute autre équipe pluridisciplinaire. « 

Il est également noté : « Le rôle des MDPH n’est pas de confirmer ou d’infirmer le diagnostic et les évaluations du fonctionnement. Elles peuvent néanmoins, en cas de diagnostic non conforme à la classification internationale, le « questionner » pour aider la personne et sa famille à s’orienter vers des équipes pluridisciplinaires en capacité de réviser/compléter le diagnostic tout en enclenchant des premières réponses au regard des altérations de fonctions identifiées. « 

En face d'un diagnostic de « psychose infantile », les équipes de MDPH devraient donc signaler à la personne ou à sa famille qu'il est nécessaire de s'adresser à des équipes qualifiées.

Je vois ce conseil essentiel pour le cas particulier des ITEP. Il y a 131 enfants avec un diagnostic de « psychose infantile » dans les ITEP de Bretagne, alors que les ITEP, prévus pour les troubles du comportement, sont officiellement déconseillés pour les TED. 35% des enfants en ITEP sont dans cette situation. Remettre en cause cet état de fait inacceptable aura des conséquences économiques : il y aura résistance au changement. Ce sont en général des enfants dont l'Education Nationale ne veut plus. Mais qui doivent y trouver leur place.

Les habiletés sociales et autres

P.36 : « Parmi les interventions proposées pour aider l’enfant/adolescent à développer ses habiletés sociales, sont recommandées : (...) •les interventions en séances individuelles et/ou en petit groupepermettant d’expérimenter des situations de partage, tour de rôle, attention à l’autre, reconnaissance et prise en compte des émotions, pensées et intentions de l’autre (théorie de l’esprit) afin d’aider l’enfant/adolescent à anticiper, prévoir, comprendre l’autre, généraliser et apprendre. "

P.39 : "Des programmes spécifiques et adaptés (groupes de compétences sociales, ateliers portant sur la vie affective et sociale), animés par des professionnels formés, peuvent également être proposés par les équipes d’interventions aux adolescent(e)s. "« 

Difficulté dans une MDPH : elle exige que les groupes d'habiletés sociales organisés par les associations respectent les règles concernant le regroupement des mineurs. Mais quelles règles ? Il ne s'agit pas d'activités de vacances ou de loisirs, il y a moins de 15 séances de deux heures par an, il n'y a pas plus de 7 personnes ...

P. 37 : « Les activités physiques et sportives, les activités musicales et les activités réalisées avec les animaux ne peuvent être considérées en l’état des connaissances comme thérapeutiques, mais constituent des pratiques pouvant participer à l’épanouissement personnel et social de certains enfants/adolescents avec TSA, selon leurs centres d’intérêt, s’ils bénéficient d’un accompagnement spécifique. »

Interventions recommandées

« La troisième partie présente les interventions personnalisées, globales et coordonnées visant le développement du fonctionnement d’une personne avec TSA et l’acquisition de comportements adaptés. Cette description des interventions est, en quelque sorte, une synthèse des recommandations de bonnes pratiques professionnelles publiées en 2012 par la Haute Autorité de santé (HAS) et l’Agence nationale de l’évaluation et de la qualité des établissements et services sociaux et médico-sociaux (ANESM). Par ailleurs, l’accompagnement par le job coaching pour l’accès et le maintien dans l’emploi ainsi que la guidance parentale pour un soutien aux parents et aux proches, dans le cadre de la mise en place d’interventions personnalisées par exemple, sont également décrits dans ce chapitre.

P 40 le job coaching.

P41 Guidance parentale, dont :

« favoriser des espaces de parole (individuels ou collectifs) pour les membres de la famille (parents, fratrie, autres membres…) qui en expriment le souhait et le besoin. "  Je note amèrement que c'est ce que faisait le CRA de Bretagne, et qui a été supprimé en janvier 2013 (cf. p.6).

Avec ce chapitre sur la guidance parentale, cela justifie les demandes de financement de formation des parents ou de guidance parentale à domicile. Ce qui est rappelé page 45.

PP 45-46 "Les autres dispositifs (de formation, de répit) susceptibles d’apporter un soutien aux familles font l’objet de la quatrième partie du guide. "

L'appréciation des besoins par la MDPH

p.52 : Vous trouverez la description des éléments qui permettront à l'équipe de la MDPH d'apprécier les besoins. L'entourage peut donner des informations : ce recueil d'informations a été organisé pour le handicap psychique dans certaines MDPH. Cette méthode pourrait aussi être utilisée pour des adultes TED, avec leur accord.

p.56 sont précisés les domaines des besoins. Puis " Cette démarche de mise en évidence des besoins par les équipes des MDPH doit être faite « hors contrainte de l’offre », sans présupposer les réponses possibles. C’est ce qui permettra l’élaboration d’un plan personnalisé de compensation mobilisant les solutions les plus adéquates, non seulement au regard des besoins de la personne, mais également au regard de ses attentes sans se limiter obligatoirement aux demandes explicitement formulées par la personne ou ceux qui l’accompagnent. La démarche d’évaluation n’est pas une finalité en soi : elle n’a de sens que dans l’objectif d’élaborer des réponses personnalisées de compensation du handicap. " La réponse de la MDPH se limite trop souvent aux demandes faites, alors qu'elle pourrait aussi indiquer les solutions qui ne dépendent pas d'elle.

P. 60 à 84, sont déroulées de nombreuses activités. Savoir bien répondre sur ces activités pourra notamment permettre d'accéder à la PCH.

P.99 : "Quand la CDAPH se prononce sur l’attribution de MPA [matériel pédagogique adapté], la description doit porter sur les caractéristiques et les fonctionnalités de l’outil en lien avec les besoins de l’enfant et non sur sa marque ou son modèle précis. " Le poids de l'appareil est souvent un problème : il faut donc faire attention à le préciser dans la demande.

Pour le complément de l'AEEH

Essentiel, p.101 :

« Les compléments de l’AEEH peuvent venir couvrir plus ou moins partiellement le financement de ces interventions. Lorsque les professionnels (éducateurs, psychomotriciens, enseignants…) ou autres tierces personnes interviennent auprès des jeunes, à domicile ou dans d’autres lieux de vie, sans prodiguer de soins médicaux ou paramédicaux, ces interventions doivent être prises en compte pour leur quotité d’ETP en tierce personne et non en frais. Les aspects relatifs aux soins médicaux ou paramédicaux seront pris en compte en frais puisque l’AEEH et les compléments peuvent couvrir plus ou moins complètement des soins non ou mal remboursés par la Sécurité sociale dès lors qu’ils sont en lien avec le handicap (frais de transport, consultation de certains professionnels libéraux non remboursée par la Sécurité sociale : psychologues, ergothérapeutes, psychomotriciens). Il est également possible de contribuer à financer une formation destinée aux parents qui en font la demande pour mieux connaître les TSA, mieux accompagner leur proche afin d’améliorer son bien-être et la qualité de vie familiale. « Distinction difficile entre l'embauche pour "tierce personne" et pour soins.

Sur (p.101) « De ce fait, lorsque le taux d’incapacité est inférieur à 50 %, en application des critères indiqués ci-dessus, l’AEEH ne peut être attribuée ; les frais ou répercussions professionnelles ne peuvent donc pas être pris en compte au titre d’un complément de l’AEEH « Cette phrase me pose un problème. D'abord, en cas de troubles autistiques, j'ai du mal à croire que le taux est inférieur à 50%. D'autre part, il existe une circulaire pour les troubles dys (29 mars 2004), qui permet d'attribuer un taux provisoire de 50% pendant un an pour tenir compte des frais occasionnés par des soins non remboursés.

Page 103, il est fait référence à un arbre de décision élaboré au niveau de la région Languedoc-Roussillon, réunissant le CRA, les MDPH et

actes colloque CNSA - CRA - MDPH actes colloque CNSA - CRA - MDPH
l’ARS, mais il n'est pas reproduit. On peut se référer cependant aux actes du 2ème colloque CNSA - CRA - MDPH, pp. 37-39. Extrait :

"Aujourd’hui, trois types d’équipe sont à disposition des familles. Premièrement, nous retrouvons des intervenants éducatifs qui disposent d’une formation globale sur l’autisme et, à des degrés divers, d’une formation spécialisée en matière d’interventions recommandées. Leur offre s’oriente généralement vers des interventions directes à domicile et leurs tarifs varient, pour les aides médico-psychologiques, de 15 euros à 30-45 euros. Deuxièmement, nous disposons d’une offre de psychologues plus variée que celle des intervenants éducatifs en Languedoc-Roussillon. Certains d’entre eux réalisent à la fois des bilans psychométriques, participent aux équipes éducatives et effectuent une guidance parentale. Leurs tarifs varient de 50 euros pour une visite à domicile à 200-250 euros pour un bilan psychométrique.Troisièmement, notre région compte des intervenants offrant des services généralistes d’aide à la personne. Ces intervenants affirment être spécialisés dans l’autisme, mais il est encore impossible de le vérifier. Aussi, la CNSA mène un projet Handéo pour essayer d’aboutir à une labellisation des services d’aide à la personne en matière d’autisme. Par ailleurs, les parents souhaitent parfois réaliser les interventions eux-mêmes."(09/2014)

Le guide s'appuie à juste titre sur les recommandations de la HAS, mais il ne tient pas compte de la jurisprudence.

PP. 104-105 est analysé l'accès à l'AAH en fonction des capacités d'accès à l'emploi. Les personnes autistes ont très peu accès à l'emploi à temps complet (de 1 à 10%). A mon avis, cela ne tient pas seulement à leur capacité, mais à la disponibilité de la société à leur permettre d'accéder à l'emploi. EDF et ERDF ne trouveraient aucun emploi compatible avec sa qualification à Eric, jeune avec syndrome d'Asperger licencié ? Ce n'est pas une restriction substantielle ? Nous luttons pour que les entreprises acceptent d'accueillir ces candidats : elles apprendront à utiliser leurs compétences particulières. En attendant, elles les rejettent : il ne faudrait pas en plus que les MDPH refusent l'attribution de l'AAH.

L'accès à la prestation de compensation du handicap (PCH)

 

Guide CNSA des éligibilités Guide CNSA des éligibilités
Sur la PCH, à noter p. 106 :

« Pour les situations relevant du champ des TSA, il ne faut pas négliger la prise en compte de la capacité de la personne à faire spontanément l’activité concernée :

si elle n’est jamais initiée sans aide (même s’il ne s’agit que d’une stimulation), la difficulté est absolue ;

si elle peut être spontanément initiée, mais que sa réalisation nécessite une présence humaine (stimulation ou surveillance) afin de finaliser l’activité et d’assurer un résultat satisfaisant, la difficulté est grave. »

L’attribution de la PCH nécessite, dans une liste de 19 activités, une difficulté absolue ou deux difficultés graves.

P. 109 : Charges spécifiques et/ou exceptionnelles « Concernant les interventions globales et coordonnées, cet élément peut permettre de prendre en charge les frais liés à la formation des parents, la supervision ou les interventions si les actes réalisés ne relèvent pas de l’élément aide humaine (actes essentiels, surveillance). "

Pour le taux de handicap, lire les pages 111 à 113.

22 avril 2016

La CNSA mobilisée pour accompagner les personnes présentant des troubles du spectre de l'autisme

Publié le : 01 avril 2016-Mis à jour le : 11 avril 2016

À l’occasion de la journée mondiale de sensibilisation à l’autisme, la CNSA fait le point sur les différents travaux qu’elle mène pour améliorer l’accompagnement des personnes présentant des troubles du spectre de l’autisme (TSA).

La CNSA est engagée dans la mise en œuvre du plan Autisme 2013-2017 (pdf, 1.14 Mo). D’abord en matière de recherche. Les connaissances scientifiques progressent chaque jour, mais beaucoup de domaines restent à approfondir sur l’autisme, notamment les réponses mises en œuvre. Depuis 2014, la CNSA soutient un appel à projets de recherche coordonné par l’Institut de recherche en santé publique (IReSP) afin de documenter les modalités d’accompagnement en France sur la base des recommandations de la HAS et de l’ANESM. Les appels à projets 2014 et 2015 ont mis en avant deux grands axes thématiques : l’évaluation des limitations d’activités et de leurs conséquences sur la vie quotidienne des personnes avec troubles du spectre de l’autisme et les modes d’accompagnement (méthodes et structures). Ils ont conduit à la sélection de six projets.

Aider les professionnels à mieux évaluer les situations et besoins des personnes avec troubles du spectre de l'autisme

Pour bénéficier d’une réponse de compensation de leur situation de handicap, les personnes ou leur famille peuvent se tourner vers les maisons départementales des personnes handicapées (MDPH). Les professionnels des MDPH sont alors chargés d’évaluer leur situation et d’identifier leurs besoins spécifiques, pour élaborer avec elles des propositions de réponses de compensation, en tenant compte de leurs attentes, des démarches mises en place et de leur environnement.

La complexité de l’évaluation des situations et des besoins de ce public nécessite de consolider la coopération entre les MDPH et leurs partenaires concernés par le diagnostic et l’accompagnement de ces personnes, mais aussi d’améliorer les connaissances de ces troubles par les équipes pluridisciplinaires des MDPH.

C’est dans cet objectif que la CNSA élabore, en collaboration avec le Secrétariat général du Comité interministériel du handicap (SG-CIH), un guide technique d’appui aux pratiques des professionnels. Destiné aux équipes des MDPH, mais également et à leurs partenaires (équipes de diagnostic, équipes d’intervention, associations représentant les personnes avec troubles du spectre de l’autisme ou leurs familles), ce guide permettra de partager les références et les connaissances sur les troubles du spectre de l’autisme et les besoins de compensation, d’éclairer et de mieux structurer les démarches et le processus d’évaluation (sur la base des éléments indispensables aux MDPH), ainsi que les modalités de réponses possibles. C’est en effet de l’étroite coopération de l’ensemble des acteurs intervenant dans le parcours des personnes que viendront les réponses aux objectifs fixés par le plan Autisme 2013-2017.
Des associations représentantes des usagers et de leurs familles, des MDPH, des équipes de proximité, d’accompagnement, des établissements et services médico-sociaux, des centres de ressources autisme et les administrations centrales (DGCS, DGESCO) ont été associés tout au long des travaux de rédaction et de relecture de ce guide qui paraîtra prochainement.

Former les professionnels aux bonnes pratiques et conduire le changement dans les établissements et services

Pour faire progresser l’appropriation des recommandations de la HAS et de l’ANESM par les professionnels des établissements et des services, la CNSA soutient les programmes de formation à l’accompagnement des troubles du spectre de l'autisme proposés par certains organismes paritaires collecteurs des fonds de formation professionnelle (Unifaf et ANFH). L’objectif est d’amener les équipes encadrantes ou éducatives, médicales et paramédicales des établissements et des services à questionner leurs pratiques en échangeant entre elles, et à s’approprier l’ensemble des modes d’accompagnement grâce à une meilleure connaissance des troubles, à des apports précis sur les modes de diagnostic, d’évaluation, de techniques éducatives et d’accompagnement.

Améliorer l’accueil en établissement et développer l’accompagnement en milieu ordinaire

Le développement de l’accompagnement en milieu ordinaire et l’amélioration de l’accueil en établissement sont des enjeux forts du plan Autisme 2013-2017, qui mobilisent la CNSA et les agences régionales de santé.
Les 3 400 nouvelles places prévues dans ce plan doivent bénéficier en priorité aux enfants âgés de 18 mois à 6 ans avec la création de places de services d’éducation spéciale et de soins à domicile (SESSAD) et d’unités d’enseignement en maternelle. Les unités d’enseignement en maternelle sont implantées dans des écoles maternelles ordinaires. Elles associent enseignants et professionnels médico-sociaux et permettent de mobiliser les capacités d'inclusion et d'apprentissage des enfants avec troubles du spectre de l'autisme grâce à des approches éducatives, thérapeutiques et à des enseignements adaptés.
À ces nouvelles places s’ajouteront des moyens supplémentaires destinés notamment aux centres d’action médico-sociale précoce (CAMSP).
Est priorisée également la création de réponses nouvelles pour les adultes sans solution, pour les jeunes adultes maintenus dans les structures pour enfants et pour les aidants avec des places d’accueil temporaire.

Le plan autisme 2013-2017 présente la spécificité de prévoir non seulement des crédits de création de places, mais également des crédits dits de renforcement. Ces crédits de renforcement ont vocation à soutenir l’évolution des organisations et des pratiques des établissements et services médico-sociaux existants selon les recommandations de bonnes pratiques de la HAS et de l’ANESM, dans une démarche d’amélioration continue de la qualité de l’accompagnement des personnes.
En décembre 2015, la CNSA et la DGCS ont diffusé un outil d’appui à l’évolution de l’offre médico-sociale destiné aux établissements et services médico-sociaux élaboré avec des représentants d’agences régionales de santé, d'associations de familles et des professionnels. Avec cet outil, les établissements et services médico-sociaux mesurent l’écart entre leurs pratiques d’accompagnement réelles et les pratiques attendues, en s’appuyant sur les recommandations de la HAS et de l’ANESM. Il leur permet ensuite d’identifier les domaines dans lesquels fournir des efforts (par exemple, la place de la personne et de sa famille, l’accès à la santé...) et de les consolider dans un « plan d’amélioration de la qualité du service rendu ». Ce plan est le préalable à l’allocation de crédits nouveaux de renforcement. L’utilisation des crédits de renforcement fait l’objet d’un suivi spécifique.

Soulager les aidants familiaux

La CNSA soutient deux solutions pour soulager les familles et les proches : la création de places d’accueil temporaire et le déploiement de formations.
Le plan autisme 2013-2017 prévoit 350 nouvelles places d’accueil temporaire (15 par région) pour soulager les aidants.

Depuis 2013, la Caisse soutient également le programme de formation des aidants familiaux déployé à terme dans chaque région par l’Association nationale des centres de ressources autisme (pdf, 754.9 Ko) en partenariat avec les associations représentatives des personnes et des familles. Ces formations ont pour objectifs de donner des clés aux proches pour les aider à faire face aux troubles du spectre de l'autisme au quotidien, leur donner les repères utiles et des informations fondées sur des connaissances actualisées. Elles les informent également sur leurs droits et les démarches à accomplir. En 2014, 44 sessions de formation ont été réalisées dans 7 régions, en 2015 83 sessions se sont tenues dans 17 régions. La montée en charge du dispositif se poursuit en 2016 dans 22 régions. Au total, à l’issue de ces trois exercices, ce sont près de cinq mille aidants familiaux qui auront bénéficié de ces actions. De nouvelles actions seront réalisées en 2017 avec pour objectif de couvrir l’ensemble des régions.

Sur le même thème

Plan Autisme 2013-2017

La CNSA est fortement impliquée dans le 3ème plan autisme (2013-2017) présenté le jeudi 2 mai 2013 par la ministre déléguée chargée des Personnes handicapées et de la Lutte contre l’exclusion.

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21 avril 2016

Autisme : Réduire le délai de diagnostic est la priorité, pour Ségolène Neuville

article publié dans Le Monde

LE MONDE | 21.04.2016 à 14h42 • Mis à jour le 21.04.2016 à 16h13

Par Sandrine Cabut

La secrétaire d’Etat chargée des personnes handicapées et de la lutte contre l’exclusion, Ségolène Neuville, à l'Assemblée nationale, le 30 mars. | ERIC FEFERBERG / AFP
Le Comité national autisme, composé de représentants des associations, des professionnels, des institutions et des administrations, se réunit, jeudi 21 avril à Paris, pour faire le point sur la mise en œuvre du troisième plan autisme (2013-2017).

Dans un entretien au Monde, Ségolène Neuville, secrétaire d’Etat chargée des personnes handicapées et de la lutte contre l’exclusion, dresse le bilan des actions entreprises et annonce de nouvelles mesures concrètes pour améliorer la prise en charge de ce handicap et soulager les familles.

L’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) vient de vous rendre un rapport sur le fonctionnement des centres ressources autisme (CRA), sorte de centres experts régionaux, notamment pour le diagnostic des troubles autistiques. Quelles sont ses principales conclusions ?

L’IGAS a réalisé un gros travail, qui livre des constats bien documentés et fait des propositions. La mission confirme le manque de statistiques pertinentes en France dans le domaine de l’autisme, notamment sur le nombre de personnes concernées. Cette évaluation montre aussi l’hétérogénéité du fonctionnement des CRA, avec des disparités concernant la formation des professionnels, le respect des bonnes pratiques professionnelles… Surtout, elle pointe les difficultés pour aboutir au diagnostic, en particulier chez les enfants. Les équipes capables de diagnostiquer ces troubles neurodéveloppementaux que sont les troubles autistiques ne sont pas distribuées de façon homogène sur le territoire, et dans certaines régions, les familles ne savent pas vers qui se tourner.

Certes, le diagnostic et le bilan d’un autisme ne peuvent pas se faire d’un claquement de doigts. Cela nécessite les compétences de plusieurs types de professionnels, le recours à des échelles d’évaluation, et donc du temps… Mais les délais actuels sont vraiment problématiques : il s’écoule en moyenne plus d’un an entre la demande et la restitution du bilan, selon le rapport de l’IGAS.

Lire aussi :   Autisme : « Dans deux ans, le paysage aura complètement changé »

Réduire ce délai est la première de mes priorités, car les interventions précoces, qui sont inscrites dans le troisième plan autisme, ne peuvent pas être mises en œuvre si le diagnostic n’est pas fait ! C’est d’ailleurs dans ce même objectif qu’avec Marisol Touraine, la ministre des Affaires sociales et de la Santé, nous avons demandé il y a plusieurs mois à la Haute Autorité de Santé d’actualiser les recommandations sur le diagnostic des troubles autistiques, qui datent de 2005.

Face à l’ampleur des dysfonctionnements pointés dans ce rapport, quelles actions prévoyez-vous ?

Sur le fond, l’état des lieux n’est pas très surprenant. Cette mission IGAS était d’ailleurs une demande forte des parents et des associations, qui percevaient d’importantes disparités selon les régions. Le rapport conforte ces impressions en apportant des éléments précis, et fiables.

Il va être mis en ligne, afin que chacun puisse l’étudier. Puis, je vais réunir toutes les parties prenantes autour d’une table, d’ici juin, pour discuter des propositions de l’IGAS, et des mesures à mettre en œuvre.

Lire aussi :   Plongée édifiante dans le monde de l’autisme

Il nous faudra évidemment définir le délai raisonnable pour poser un diagnostic, et comment y parvenir. Les centres ressources autisme n’ont pas vocation à établir tous les diagnostics, mais ils devront s’organiser pour développer davantage de liens avec les équipes de proximité dans les départements. Il s’agira également de renforcer les échanges des CRA avec l’éducation nationale, et les maisons départementales des personnes handicapées…

Je suis convaincue que les personnes autistes, les familles et les associations ont une place active à prendre dans la réorganisation des CRA. Cela se fera en concertation, pas juste au ministère.

Beaucoup de familles et d’associations réclament des aides financières complémentaires, la prise en charge de leur enfant pouvant leur coûter plusieurs milliers d’euros par mois, non remboursés. Qu’allez-vous concrètement leur proposer ?

Un des problèmes auxquels les parents doivent faire face est effectivement l’insuffisante prise en charge des interventions de certains professionnels libéraux : psychologues, éducateurs, psychomotriciens…

Nous mettons en place un système très souple qui va permettre de faire venir travailler ces professionnels choisis avec les parents, qui passeront une convention ou un contrat avec des structures médico sociales. Ces contrats permettront donc d’organiser leur prestation au domicile, à l’école… et de les payer en fonction des prestations directement délivrées aux enfants ou adultes autistes, et aux parents. Les familles qui ont déjà recours à de tels professionnels pourront les proposer aux plates-formes, pour qu’elles conventionnent et elles n’auront plus rien à payer.

Lire aussi :   A l’école, avec de très jeunes enfants autistes

Ce dispositif, appelé pôles externalisés de compétence, est inscrit dans les circulaires qui partent dans les Agences régionales de santé dans les jours à venir. Comme il va fonctionner avec un système d’appel à candidatures, sa mise en œuvre sera rapide. Certains projets sont déjà ficelés et devraient pouvoir commencer d’ici quelques semaines. Le financement a été prévu sur des budgets non encore dépensés du plan autisme. Les coûts pourront aussi être prélevés sur les 15 millions d’euros qui ont été distribués dans les Agences régionales de santé, afin de trouver des solutions pour éviter des départs de personnes autistes dans des établissements en Belgique.

Où en est-on de l’« exil » des personnes autistes et plus largement handicapées en Belgique, faute de structures en France ?

Leur nombre, jusqu’ici estimé à 6 000, serait en fait plutôt de l’ordre de 7 000, dont une majorité d’adultes, entre 4 500 et 5 000. Depuis que j’ai annoncé des mesures, il y a quelques mois, pour que plus aucune personne handicapée ne soit contrainte de quitter la France faute de solutions, le flux semble s’être tari. Une évaluation précise est en cours.

Actuellement, la France dispose de 490 000 places dans des établissements médico-sociaux, tous handicaps confondus, dont 158 000 pour des enfants. Sur ces 490 000 places, seulement 17 000 sont « étiquetées » autisme, c’est très peu, ce qui signifie que des personnes autistes sont accueillies à des places non spécifiques

Lire aussi :   Autisme : un état des lieux accablant

Il nous faut donc améliorer la qualité de l’offre, pour une meilleure adaptation aux besoins spécifiques des autistes. Les établissements médicosociaux sont en train de s’autoévaluer à partir d’un référentiel, et ils vont aller voir les Agences régionales de santé pour indiquer leurs besoins, en matériel et surtout en formation du personnel.

Côté enseignement, vous avez créé des classes spécifiques, les unités d’enseignement en maternelles (UEM), mais leur nombre semble bien dérisoire comparé aux besoins puisque l’autisme touche désormais environ un enfant sur cent…

Le troisième plan autisme prévoyait 100 UEM, une par département, avec 7 enfants chacune. Depuis deux ans, 60 ont été ouvertes, et 50 de plus seront fonctionnelles à la rentrée prochaine, soit 10 de plus que prévu. C’est un dispositif original, sans équivalent à l’étranger, destiné à accueillir des enfants avec une forme d’autisme sévère, dans l’objectif de leur faire ensuite réintégrer l’école ordinaire au CP.

Il est encore trop tôt pour disposer d’une évaluation puisque ces classes fonctionnent depuis moins de deux ans, mais les retours des parents et des professionnels sont très enthousiastes et encourageants. Certes, le nombre de places est limité, moins de 800 au total, mais avant elles n’existaient pas. Tous les enfants autistes n’ont pas besoin d’une UEM. Leurs besoins sont très variables, il faut donc s’appuyer sur plusieurs types de dispositifs : classes spécialisées de type UEM, classes ordinaires avec un accompagnement, services d’éducation spéciale et de soins à domicile…

Aujourd’hui, 26 000 autistes ont une forme de scolarité, c’est encore peu mais leur nombre a plus que doublé depuis 2008 (12 000). Et parmi les 260 000 enfants avec handicap accueillis à l’école, certains sont sans doute des autistes non reconnus comme tels. Un autre élément de progrès dans ce domaine est la formation et la déprécarisation des auxiliaires de vie scolaire, qui accompagnent les enfants handicapés. Actuellement, sur 80 000, 50 000 sont précaires. Mais leur situation évolue, des contrats en CDI sont désormais possibles (5 000 en bénéficient), et un diplôme d’Etat va démarrer en septembre pour une dizaine de métiers sociaux.

Vous vous prononcez sur l’interdiction du packing, cette pratique controversée qui consiste à envelopper les enfants dans des draps froids et humides pour les contenir.

L’organisation des Nations unies a estimé que le packing est une maltraitance, et c’est aussi notre position. Cette pratique ne doit donc plus être utilisée dans les établissements, et cela est écrit en toutes lettres dans la circulaire, qui va être envoyée aux Agences régionales de santé.

Concernant les autistes adultes, l’IGAS constate un retard considérable dans le diagnostic. Il y a aussi des difficultés pour leur insertion professionnelle, trouver des établissements adaptés… Allez-vous mener des actions spécifiques ?

Il y avait peu de mesures concernant les adultes dans le troisième plan autisme, alors qu’il s’agit effectivement d’un sujet majeur. En ce qui concerne l’insertion professionnelle, j’ai demandé à Josef Schovanec, qui vit lui-même avec une forme d’autisme de type Asperger, et qui connaît très bien cette problématique, de mener une mission au cabinet. J’espère qu’il va accepter.

Plus globalement, une conférence nationale du handicap va se tenir à l’Elysée avec le président de la République d’ici à fin mai, elle sera l’occasion d’autres annonces.

Par Sandrine Cabut

18 avril 2016

Paimpol > Au Sillon le 24 avril : Le point sur l'autisme

article publié dans La presse d'Armor

Le 24 avril, à la salle du Sillon, à Pleubian, Armelle Thomas qui fera un points sur "Autisme TED - TSA, où en sommes-nous ?".

14/04/2016 à 15:30 par Magali Lelchat

jths

Les deux dernières dates des ateliers de autisme Breizh Autonomie seront le samedi 21 mai et le samedi 25 juin. Attention les horaires seront changés ! l'atelier se déroulera de 10h à 13h.

Samedi 2 avril, l’atelier mensuel organisé par Autisme Breizh Autonomie (ABA) s’est déroulé autour de sa présidente Bérangère Guénanen.

Elle était aussi l’occasion de présenter la Journée Mondiale de l’Autisme qui passera par une conférence samedi 24 avril à la salle du Sillon à Pleubian.

La journée du 24 avril est organisée conjointement par l’ABA, “Autisme Ouest 22″ et “Autisme Trégor Goëlo”. Elle débutera par une conférence d’Armelle Thomas qui fera un points sur “Autisme TED – TSA, où en sommes-nous ?”.

Le nombre de places disponible s’élevant à 100, il est préférable de réserver avant le 20 avril après de autisme.breizh.autonomie22@orange.fr ou au 02 96 20 94 90 ou au 02 96 16 51 40. Cette conférence sera suivie d’un repas paëlla (12 € pour les adultes et 6 pour les enfants).

L’après-midi sera consacré à des animations musicales.

Il y aura aussi une pédagothèque, une librairie, des jeux pour enfants, une calèche, un atelier de maquillage, un goûter et des crêpes comme s’il en pleuvait.

Samedi 2 avril, qui était la date officielle de la Journée Mondiale de l’Autisme, les participants à la réunion étaient invité à venir habillé de bleu, couleur choisie pour cette journée.

Isabelle Dufrenoy, psychologue spécialisée, formatrice EDI a animé l’atelier mensuel sur le thème des particularités sensorielles, pour les parents et professionnels est ouvert à tous.

La première partie était consacrée à l’ aide et l’analyse d’une grille d’évaluation sensorielle et la deuxième à des questions diverses du quotidien en lien avec les particularités sensorielles.

Les deux dernières dates de ces ateliers particuliers seront le samedi 21 mai et le samedi 25 juin. Attention les horaires seront changés ! l’atelier se déroulera de 10h à 13h.

22500 Paimpol
14 avril 2016

Joëlle, maman d'un garçon autiste, devient son institutrice à la maison ...

article publié sur RTL INFO

Joëlle, maman d’un garçon autiste, devient son institutrice à la maison: "Nous sommes les oubliés de l’Etat, je suis désespérée"

Joëlle, maman d’un garçon autiste, devient son institutrice à la maison:
La journée mondiale de sensibilisation à l’autisme se tenait le 2 avril dernier. Ce handicap touche environ 60.000 personnes en Belgique. Joëlle, une maman d’un garçon autiste, dénonce un manque d’aide aux familles et de prise en charge des enfants autistes. Pour assurer à son fils un avenir plus prometteur, elle a décidé de devenir son institutrice à la maison.

"J’ai envie de le crier avec rage. Quand l’Etat va-t-il nous aider ? Réveillez-vous", lance Joëlle, une habitante de Rocourt (Liège). Cette maman âgée de 40 ans nous a contactés via notre bouton orange Alertez-nous pour exprimer son désarroi. Récemment, elle a décidé de s’occuper à temps plein de Logan, son fils de 13 ans. "Quand il était tout petit, il se tapait la tête, il criait. A l’époque, je ne savais pas qu’il était autiste", explique la quadragénaire.

Ce trouble grave du développement est un handicap qui touche les capacités de communication et de relations sociales. Il se caractérise par des gestes répétitifs, stéréotypés, des rituels et des intérêts restreints. "L’autisme est un trouble d’origine biologique et génétique qui apparaît avant l’âge de trois ans. Il y a différents types avec une intensité variable et il peut être associé à d’autres handicaps comme une déficience intellectuelle", explique Cinzia Agoni, présidente de l’association Inforautisme. Les personnes autistes sont donc très différentes les unes des autres. "Le cerveau des enfants autistes fonctionne différemment. Ce qui pose un problème dans la réalité qui est la nôtre. Il faut faire en sorte qu’ils nous comprennent, qu’ils puissent communiquer avec nous", ajoute-t-elle.


Environ 660 nouveaux cas détectés chaque année

En Belgique, environ 660 nouveaux cas seraient détectés chaque année. Il existe huit centres de référence où les parents peuvent se rendre pour obtenir un diagnostic, basé sur les comportements.

Pour Logan, il a fallu du temps avant que son autisme soit décelé. "En première maternelle, il a été scolarisé dans une école ordinaire. Mais il était différent des autres enfants. Il avait un retard manifeste. En deuxième année, on a donc décidé de l’inscrire dans une école spécialisée. Il avait 3-4 ans. En fait, on a mis du temps à faire notre deuil de l’enfant dit « normal », sans savoir ce dont il souffrait exactement", se souvient Joëlle. A cette époque, ni ses professeurs, ni son pédiatre ne reconnaît le trouble dont il est atteint. "L’autisme n’était pas aussi connu que maintenant. Et Logan était le premier enfant autiste pour notre pédiatre." 

Ce n’est qu’à l’âge de six ans que le diagnostic est finalement posé au centre spécialisé pour autistes du CHU de Liège (CRAL). "Je pense que c’est un médecin qui traitait son problème d’audition qui nous a aiguillés", pense Joëlle. "Le test prend du temps. Logan a rencontré plusieurs spécialistes et nous avons dû attendre quelques mois avant d’obtenir un résultat. Mais nous n’avons pas vraiment reçu de suivi", assure la maman.


 

"Je pleurais parce que je ne savais pas qu’il y avait d’autres enfants autistes"

Joëlle et son mari se retrouvent en effet assez démunis face à ce handicap. "Je pleurais parce que je ne savais pas qu’il y avait d’autres enfants autistes sur la Terre. Aujourd’hui, c’est différent, il existe pas mal de témoignages d’autres parents sur internet." La principale difficulté est de comprendre son enfant qui communique de façon différente. "Je me souviens qu’on était dans un magasin. Logan voulait un jouet mais ne pouvait pas l’exprimer. Il a commencé à se taper la tête par terre. J’essayais de déchiffrer ce qu’il voulait, mais je n’y arrivais pas", se souvient la Liégeoise. Et le problème, c’est que l’autisme n’est pas un handicap qui se marque physiquement, comme les trisomiques par exemple. Du coup, les gens qui ne comprennent pas font des réflexions méchantes car ils se disent que c’est un enfant mal élevé."

"La situation se complique quand les autistes n’arrivent pas à se faire comprendre. Cela engendre des troubles du comportement comme de l’agressivité, de l’automutilation, de la destruction, etc. Face à cela, si on n’est pas formé, c’est plus facile de les ligoter ou de leur donner des médicaments", regrette Cinzia Agoni.


Des services d’accompagnement submergés: "C’est hallucinant, mais c’est la réalité" 

La formation à ce handicap est effectivement essentielle, tant pour les parents que pour les professionnels. Depuis 2004, la Fédération Wallonie-Bruxelles a reconnu l’autisme comme handicap et plus comme maladie mentale. Les autorités ont alors dégagé des moyens pour assurer une meilleure prise en charge. En Flandre, cela avait déjà été fait dix ans plus tôt.

Pour soutenir, orienter et accompagner les personnes atteintes d’autisme et leur entourage, il existe donc plusieurs services et associations subsidiés. Basée à Mons et à Bruxelles, la fondation SUSA (service universitaire spécialisé pour personnes avec autisme) est notamment destinée aux autistes de tous les âges. En tant que centre de référence subsidié, le SUSA permet d’obtenir un diagnostic individuel qui détermine les besoins et les forces spécifiques de la personne présentant de l’autisme. Sa mission est également d’assurer un accompagnement psycho-éducatif aux autistes et à leur entourage familial, communautaire (scouts, club de sport,…) ou professionnel (professeurs, médecins, psychologues,…). "On leur donne des conseils ainsi que des outils spécifiques et pratiques à mettre en place. Le but est de permettre l’intégration des autistes en développant leurs compétences et leur autonomie", explique Eric Willaye, docteur en psychologie et directeur de SUSA. La fondation propose aussi des aides à l’emploi et au logement ainsi que des activités récréatives.

Le souci, c’est que ces services sont submergés par les demandes, surtout à certaines périodes de l’année. "Il existe des aides publiques, mais les services sont débordés. Parfois, il faut attendre deux ans avant de pouvoir être pris en charge. Après un diagnostic, les parents doivent attendre six mois avant d’obtenir un rendez-vous avec le service d’accompagnement. C’est hallucinant, mais c’est la réalité de terrain", soupire Cinzia Agoni. "A la rentrée, au mois de septembre, nous avons souvent beaucoup de demandes. Nous devons alors parfois fixer des priorités, en fonction de la gravité du trouble et de la souffrance vécue par la personne", admet le directeur de SUSA.


Un manque "cruel" d’écoles adaptées

Au-delà d’un manque d’une aide concrète, l’accès à un enseignement adéquat est aussi un problème soulevé par de nombreux parents. Lorsque le diagnostic est posé, Joëlle décide de changer Logan d’établissement scolaire. Elle l’inscrit dans une école spécialisée plus adaptée à son profil d’autiste atypique. "A ses six ans, je me suis battue pour qu’il change d’école pour lui apprendre la méthode TEACHH. Une méthode avec des pictogrammes que j’appliquais à la maison sans connaître le nom. J’avais juste mis cela en place pour l’aider à communiquer avec nous. Et un médecin m’a fait la remarque que j‘utilisais une méthode reconnue", explique la maman. Il s’agit en effet d’un programme de formation élaboré aux Etats-Unis pour les enfants autistes. Chez nous, le SUSA, qui développe une série de formations, est la référence en la matière. "A la demande des écoles, des professeurs suivent une formation pendant leurs heures de cours. Pour l’apprentissage de la méthode TEACHH, le module théorique dure 3 jours et le module pratique 2 jours", indique Eric Willaye. Il existe aussi d’autres formations destinées aux parents ou professionnels, comme les psychologues.


"On a vraiment transformé une pièce de la maison en classe"

En primaire, Logan n’éprouve pas trop de difficultés scolaires. Les choses se sont toutefois compliquées l’année dernière. "A ses 12 ans, mon fils devait passer en secondaire. J’ai cherché une école pas trop loin de chez nous, mais aucune n’était adaptée à ses compétences particulières. Les institutions adaptées manquent cruellement", déplore Joëlle. Les réactions du professeur de son fils l’inquiètent également. "Logan disait que le prof criait. Il était perturbé et cela n’allait plus en classe." La Liégeoise décide alors de scolariser elle-même son fils à domicile, à partir du mois de septembre. "Je suis devenue son institutrice. On a vraiment transformé une pièce de la maison en classe avec une bibliothèque, un coin jeu, un tableau. A la base je suis secrétaire, mais j’ai arrêté de travailler pour m’occuper de lui. Ce sont des choix difficiles que j’ai pris pour le bien-être de mon enfant." 


 

En se basant sur des cours gratuits fournis par la Fédération Wallonie-Bruxelles, Joëlle lui enseigne le français et les mathématiques. Elle se débrouille également pour lui donner des cours d’éveil, de logopédie, de sport et diverses activités comme la cuisine et le bricolage. Très vite, Logan fait d’énormes progrès et semble heureux d’apprendre. "Je me suis rendu compte de ses compétences. Et là, j’ai compris que son enseignant s’est trompé à plusieurs reprises. Il me disait que mon garçon était fainéant, qu’il ne voulait pas écrire en minuscule et qu’il était incapable d’apprendre les tables de multiplication. En fait, il n’avait pas appris les bases. C’est pour ça. Aujourd’hui, je vois qu’il est capable de le faire. Pour moi, c’est un manque de formation de la part de son professeur, qui vient de l’enseignement traditionnel", estime la maman.


"Comment voulez-vous gérer une classe avec une formation de quelques jours ?"

La présidente de l’association Inforautisme déplore aussi cette méconnaissance professionnelle. "On vous dit que c’est un enseignement spécialisé mais ce ne l’est pas forcément. Les professeurs ne sont pas tous formés à enseigner à des enfants handicapés car ce n’est pas obligatoire", assure Cinzia Agoni. D’après elle, il existe cependant des écoles de qualité où les professeurs sont motivés pour fournir un enseignement performant, en suivant des formations mais aussi en échangeant des tuyaux pratiques. "Ce genre d’établissements n’est malheureusement pas suffisant en nombre. On a 1.200 places disponibles dans l'enseignement adapté pour les autistes. Or, il y a 11.000 enfants autistes en Fédération Wallonie-Bruxelles", indique la présidente.

Par ailleurs, elle estime que les formations disponibles sont trop courtes pour faire face à la réalité de terrain. "Chaque enfant autiste est différent et, à son handicap, peut s’ajouter parfois de l’épilepsie par exemple. Comment voulez-vous gérer une classe de plusieurs enfants avec une formation de quelques jours ? Je comprends la difficulté pour les enseignants. Dans le cadre de leurs études, ils devraient avoir la possibilité de choisir une formation plus longue et spécifique sur le handicap", préconise-t-elle.

Et les conséquences ne sont pas à sous-estimer. "Si un enfant n’est pas bien suivi à l’école, il ne va pas apprendre et risque de cumuler les handicaps. A l’âge adulte, il peut devenir ingérable. Il sera alors à la charge des parents ou interner dans un hôpital psychiatrique", regrette Cinzia Agoni.

Pour éviter un tel futur à son fils, Joëlle a donc décidé de le scolariser elle-même. "Je n’ai plus le temps de chercher une bonne école et de la tester car c’est du temps perdu par rapport à son apprentissage. Aujourd’hui, Logan lit, écrit, calcule. Il progresse tellement à la maison. J’essaye de lui donner toutes les armes pour qu’il soit autonome", explique l’ancienne secrétaire. Pour y arriver, elle ne peut cependant compter que sur le soutien moral et financier de son mari. "Je suis épuisée car cela ne me laisse plus de temps pour faire mon ménage, ni les repas. J’aimerais pouvoir bénéficier d’une aide bénévole pour me soulager. Mais nous sommes les oubliés de l’Etat. Je suis désespérée", souffle-t-elle. Pour espérer lui offrir notamment des séances de logopédie, qui ne sont pas remboursées pour les enfants autistes, elle récolte des fonds en vendant des crêpes et en organisant des soupers.


Les autorités réagissent: un "Plan autisme" bientôt présenté

Afin d’améliorer la situation et combler ces différentes lacunes, des associations de parents militent depuis de nombreuses années. Suite à leurs actions, l’Etat belge a d’ailleurs déjà été condamné au niveau européen pour manque de prise en charge des personnes handicapées de grande dépendance. Se disant conscient des difficultés rencontrées par les familles, Maxime Prévot, le ministre wallon de la Santé et de l’Action sociale, leur a promis la concrétisation du "Plan autisme", réalisé en collaboration avec l’ensemble des acteurs concernés. Il sera présenté d’ici quelques semaines. 

De son côté, Joëlle veut rester positive, malgré les coups de déprime. "Je suis persuadée que, grâce à une bonne prise en charge, les autistes peuvent progresser. Ils sont loin d’être cons, c’est juste qu’ils voient le monde différemment. Ils le voient d’ailleurs peut-être de façon plus belle que nous."

3 avril 2016

Vidéo Le Figaro > En France, les autistes ont disparu, on les a parqués, déclare Florent Chapel

Vidéo publié sur Le Figaro.tv

«En France, les autistes ont disparu, on les a parqués» Réaction (11) Recommander1 Père d'un enfant autiste, Florent Chapel vient de publier un ouvrage qui dresse un constat accablant de l'autisme en France. Il y dénonce notre retard considérable dans le diagnostic et la prise en charge de ce handicap neurologique. Entretien. LIRE AUSSI : AUTISME, LA GRANDE ENQUÊTE aux Arènes

LIRE AUSSI : AUTISME, LA GRANDE ENQUÊTE aux Arènes

1 avril 2016

Les campagnes sur l'autisme veulent toutes corriger les erreurs du passé et vaincre les préjugés

article publié sur le site d'HOSPIMEDIA


Publié le 31/03/16 - 18h33 - HOSPIMEDIA

À la veille de la journée mondiale de sensibilisation à l'autisme, le Gouvernement et les associations font campagne pour lutter contre les préjugés. Outre un changement de regard, les porte-parole des familles réclament une meilleure prise en charge des autistes enfants et adultes.

Ségolène Neuville, secrétaire d'État chargée des Personnes handicapées et de la Lutte contre l'exclusion, a présenté mardi 29 mars à la presse la campagne gouvernementale pour sensibiliser le grand public à l'autisme et surtout "dépasser les préjugés". Elle doit lancer le top départ de cette communication samedi 2 avril, date de la journée mondiale consacrée à cette cause. Elle a aussi annoncé pour septembre 2016, la création d'un site dédié à l'autisme. Cet espace doit permettre de "présenter une information officielle portée par le Gouvernement, validée et conforme aux recommandations de bonnes pratiques" professionnelles.

La campagne gouvernementale en quelques clics

Dans son dossier de presse consacré à la campagne d'information sur l'autisme, le ministère des Affaires sociales et de la Santé explique que la modification des représentations "participe à un meilleur accompagnement des personnes autistes et une meilleure prise en compte par la société des spécificités de l'autisme". Pour porter ce message un petit film Elliot a été réalisé par Nicolas Humbert. L'histoire est ainsi présentée : un enfant avec troubles du spectre autistique (TSA) participe à un stage de théâtre. Ses parents semblent s'inquiéter au sujet de son intégration... Deux versions de ce scénarios sont prévues, l'une pour le cinéma et la télévision et l'autre destinée à Internet. C'est aussi ce dernier média qui invite les internautes à une expérience digitale. Le site Dis-moi Elliot propose ainsi des cas pratiques avec ce petit garçon autiste. Une façon de découvrir les handicaps occasionnés par les TSA au quotidien.

En écho au Gouvernement, plusieurs associations font également campagne depuis plusieurs jours en prévision de la journée mondiale. Sauf que leur communication semble beaucoup plus musclée que celle du ministère. Même si la vision d'Elliot en crise, criant, pleurant, parce qu'il ne retrouve pas son livre ne peut laisser insensible. SOS Autisme joue également sur l'émotion et la mobilisation de tous. Sur son site Internet, l'association va jusqu'à évoquer une autismophobie ambiante. Et d'indiquer que "le regard n'a pas beaucoup évolué et nous, familles, nous nous battons chaque jour pour que notre enfant accède à ses droits : celui d'aller à l'école, de faire du sport, de pratiquer l'instrument qu'il aime… Nous sommes confrontés au quotidien par ceux qui, par ignorance, détournent encore les yeux." Autistes et personnalités participent donc à un film poignant où un enfant autiste déclare : "Moi je comprends tout." La conclusion est efficace : il est autiste, et alors ?

L'affiche de campagne d'Autisme France appelle à l'état d'urgence.L'affiche de campagne d'Autisme France appelle à l'état d'urgence.

De son côté, l'association Autisme France surenchérit en clamant "l'état d'urgence" dans un communiqué "sanglant". Dans le même temps, elle salue dans un communiqué la "volonté de changement clairement affichée par un ministère engagé et un énorme travail pour modifier mentalités et pratiques". Elle épingle toutefois la situation. Pour elle, la France "ne prend pas suffisamment la mesure du drame national en matière d'autisme : diagnostic souvent impossible, familles épuisées, adultes abandonnés, familles menacées par les placements abusifs". Elle déplore cinq urgences.

Les cinq urgences d'Autisme France

L'association tire la sonnette d'alarme et déclare l'état d'urgence. Elle dégage cinq problématiques :
  • permettre un diagnostic rapide pour les enfants et les adultes ;
  • former tous les personnels concernés à l'autisme avec connaissances actualisées : la psychanalyse n'a pas sa place dans l'autisme ;
  • faire cesser immédiatement toutes les violences à l'égard des familles ;
  • soutenir massivement les familles ;
  • réorienter l'argent public de l'autisme.
Lydie Watremetz
29 mars 2016

Une campagne officielle pour changer le regard sur l'autisme

Mis à jour : 29-03-2016 16:28
- Créé : 29-03-2016 16:11

SANTÉ - Ségolène Neuville, la secrétaire d’Etat chargée des personnes handicapées et de la lutte contre l’exclusion présentait ce mardi matin sa campagne officielle pour sensibiliser l’opinion publique aux troubles autistiques. Au programme : court-métrage, site Internet immersif et collaborations avec les Youtubeurs pour “sensibiliser” et “changer le regard sur l’autisme”.
Ségolène Neuville, secrétaire d’Etat chargée des personnes handicapées et de la lutte contre l’exclusion.

Ségolène Neuville, secrétaire d’Etat chargée des personnes handicapées et de la lutte contre l’exclusion.

Photo:AFP

Un baise-main. C’est par ce geste, plutôt inhabituel, que Ségolène Neuville, secrétaire d’Etat chargée des personnes handicapées, a été accueillie ce mardi matin lors de sa conférence de presse. Un baiser donné par un jeune musicien autiste du groupe de percussions des Chapiteaux Turbulents, composé de jeunes handicapés, chargés de lancer la manifestation. Un geste doux, avant une conférence qui n’a pas été exempte de reproches.

80 salles de cinéma

Ségolène Neuville a cependant réussi un tour de force : réunir autour d’elle bon nombre d’associations représentantes des familles d’autistes et élaborer une campagne conjointe. “Ce matin, ce n’est pas ‘ma’ campagne, souligne-t-elle d’emblée. C’est celle de l’ensemble des associations qui ont participé.” À ses côtés, Danièle Langloys, d’Autisme France, parle même de “petit miracle”. “C’est la première fois qu’une campagne officielle est lancée par les pouvoirs publics”, se félicite-elle.

Associations et institutions ont donc travaillé de concert pour lancer cette campagne, menée à  l’occasion de la journée mondiale de sensibilisation à l’autisme, le 2 avril. Résultat : un spot sur la vie d’un jeune autiste qui sera, dès ce mercredi, diffusé dans plus de 80 salles de cinéma à travers la France. Il est aussi complété par un site Internet immersif, qui propose aux internautes de se mettre dans la peau d’un jeune autiste. “Le tout sera complété, en septembre 2016, par un portail officiel regroupant toutes les informations, à destination aussi bien des professionnels que du grand public, a précisé Ségolène Neuville. L’autisme est très mal connu. L’idée est de déconstruire les préjugés.” Son spot a pourtant déclenché la polémique avant même sa sortie, en raison de l’absence de comédien autiste lors du tournage.


Elliot par affairessociales-et-sante

Une révolution “irréversible”

Les associations n’ont d’ailleurs pas manqué de profiter de la tribune pour dénoncer le cruel retard de la France dans la prise en charge des troubles autistiques. “Un énorme saut qualitatif doit être fait, a réclamé Vincent Dennery, du collectif autisme. Les professionnels ont encore des préjugés beaucoup trop forts”, tandis que Danièle Langloys a insisté, entre autres, sur les lacunes de la formation. Olivia Cattan, de SOS Autisme, en a quant à elle profité pour remettre à la secrétaire d’Etat un manifeste de dix propositions “coup de poing”. “Il faut montrer à l’ensemble du monde que les autistes ont une parole”, a-t-elle souligné. “Evidemment il y a du débat, parfois même des polémiques, a reconnu la ministre. Mais nous entamons une révolution qui est irréversible”.

Pas sûr, là encore, que toutes les associations l’entendent de cette oreille. À l’extérieur de la salle, l’association Vaincre l’autisme, qui n’était pas conviée à la conférence de presse, organisait une contre-manifestation. L’association, qui a créé les structures innovantes Futuroschool, protestait notamment contre la menace imminente de la fermeture de l’un de ses établissements. “Ségolène Neuville n’est pas venue nous parler, regrette son président, M'Hammed Sajidi. Et pour parler d’autisme, c’est dommage que la ministre de l’Education nationale ou celle de la Santé ne se soient pas déplacées.” Manière de souligner qu’en matière d’autisme, les choses sont encore loin d’être réglées.

28 mars 2016

Parents d'enfants handicapés : financez votre formation !

article publié dans le magazine Déclic

18-03-2016

 Vous aimeriez apprendre à mieux communiquer avec votre enfant, savoir comment apaiser ses troubles du comportement, du sommeil ou de l’alimentation ? De nombreuses formations à destination des parents sont gratuites. Pour celles qui demandent une participation financière, on vous donne toutes les pistes pour alléger la facture.

Certains organismes, des associations ou des professionnels en libéral proposent des formations de quelques heures à plusieurs jours nécessitant parfois une participation financière pouvant aller de quelques dizaines à plusieurs centaines, voire milliers d’euros. Pour vous aider à financer votre projet, voici la marche à suivre.

On commence par

  • Solliciter la MDPH qui peut prendre en charge un partie du montant par le biais d’un complément d’AEEH ou par la PCH et son quatrième volet dédié aux « frais exceptionnels » (jusqu’à 75 % du montant total de la formation, dans la limite de 1 800 € sur trois ans).
  • Explorer d’autres pistes: mutuelles, assurances, fondations, Lions Clubs, Rotary, fonds social de votre entreprise, votre employeur, qui peut accepter que vous utilisiez votre compte personnel de formation (CPF), mairie de votre ville (CCAS).

 

Ce que vous devez fournir

Avant la formation

  • Tout ce qui peut présenter son contenu, ses objectifs, son coût (devis). Le plus: un certificat médical expliquant en quoi elle est complémentaire du suivi médical et paramédical déjà engagé.

Après la formation

  • Les justificatifs de toutes les dépenses engagées sur place (factures de péage, d’hôtel, de restauration, etc.). La MDPH prendra ou non en compte les frais de déplacement. Tout dépend de la politique du département.

 

Et si c’est refusé ?

  • Toutes les MDPH ne financent pas les formations à l’intention des parents (communication, stimulation sensorielle...).
  • Parmi les motifs de refus: la formation demandée n’est pas reconnue en France ou ses résultats n’ont pas été prouvés; la prise en charge médicosociale et paramédicale suffit; ce que vous demandez est proposé par les pros de l’établissement.
  • La MDPH doit dans tous les cas notifier son refus par écrit, et vous pouvez intenter un recours.
19 mars 2016

Dieppe: une maman raconte le quotidien de son enfant autiste et de sa famille

article publié sur Paris-Normandie.fr

Publié le 16/03/2016 á 22H51

katia dupont

 

Santé. Familles et professionnels du réseau Ted 276 se réunissent aujourd’hui pour échanger sur le quotidien des parents d’autistes. Katia Dupont, maman d’une jeune fille de 18 ans, évoque un parcours, semé d’embûches.

Katia Dupont ne manque pas d’énergie. Une chance pour sa fille, Anaïs, bientôt 18 ans, diagnostiquée autiste en 2008. Si aujourd’hui la jeune femme s’épanouit en première année de CAP fleuriste, son parcours personnel et scolaire n’a pas été de tout repos, pour elle, comme pour sa famille. «Anaïs a été diagnostiquée à l’âge de 10 ans mais les premierssymptômes sont apparus vers 3 ans et demi. Jusque-là, je pensais simplement que ma fille aimait être seule. À part ça, elle ne présentait pas de différence avec sa sœur aînée (qui a 15 mois de plus, NDLR). »

Malheureusement, la petite fille se retrouve dans une classe maternelle qui compte une trentaine d’élèves. Trop pour son hypersensibilité acoustique et visuelle. Au second trimestre, elle craque et fait plusieurs grosses colères. «J’ai compris que quelque chose n’allait pas», confie sa maman. Elle demande à voir un psychologue qui l’oriente vers le centre médico-psycho-pédagogique (CMPP) de Dieppe. «Nous avons rencontré un psychiatre qui ne voulait pas faire entrer Anaïs dans une case. On a été suivis pendant sept ans par un psychologue. Ils parlaient d’hypersensibilité, de psychose infantile...»

Avec l’aide du CMPP, des actions sont mises en place pour aider Anaïs dans sa scolarité. Le rythme de la petite fille est adapté en maternelle. À la fin de la troisième année, elle intègre l’établissement à plein-temps. En primaire, Anaïs intègre l’école de son village, à Aubermesnil-Beaumais. «Ils n’étaient que quinze élèves, sur trois niveaux, une chance pour Anaïs». Avec l’aide de son institutrice et de ses parents, la fillette suit les cours, malgré deux redoublements, en CE2 et CM2. «Elle est intelligente et a une très bonne mémoire, explique sa maman. Comme il n’y avait pas de diagnostic précis, nous ne pouvions pas obtenir une aide, comme une AVS (auxiliaire de vie scolaire, NDLR)».

«En 2008, le médecin scolaire m’a dit que ma fille était autiste et il m’a dirigée vers le Crahn (Centre de ressources pour l’autisme de Haute-Normandie, NDLR). Ma fille avait 10 ans. Ça a été un soulagement total. Pendant sept ans, il n’y a pas eu de mot sur ce que ma fille avait. Quand le diagnostic a été posé, nous avons pu avancer et obtenir des aides. À partir de là, elle a eu une AVS à temps plein.» Malheureusement, la réaction du psychiatre du CMPP de Dieppe est violente : «Il m’a dit que c’était un diagnostic américain et que c’était ma faute si ma fille était autiste car nous l’avions mise à l’école trop tôt».

Former les professeurs à l’autisme

La famille demande alors le transfert du suivi d’Anaïs au CMPP de Rouen. La jeune fille est accompagnée par l’équipe rouennaise jusqu’à sa majorité. À bientôt 18 ans, son dossier va être transféré au service d’éducation spéciale et de soins à domicile (Sessad) de Dieppe.

À son entrée au collège, alors qu’Anaïs a obtenu la présence d’une AVS, aucun auxiliaire n’est présent. Deux ont refusé le poste. C’est donc sa maman qui l’accompagne les trois premières semaines, en attendant l’arrivée d’une nouvelle AVS : «C’est finalement ce qui a sauvé son intégration. J’ai pu discuter avec les élèves et les professeurs». Les cours, de plus en plus abstraits, se heurtent aux difficultés liées à l’autisme de la jeune fille. Pourtant, elle s’accroche : «Nous travaillions deux à trois heures tous les soirs et les week-ends. Pendant trois ans, nous n’avons pas eu de vie sociale», poursuit la maman. Mais les efforts d’Anaïs ne sont pas toujours récompensés à leur juste valeur : «Je demandais aux professeurs d’adapter les consignes des contrôles. Il suffisait qu’Anaïs ne comprenne pas un mot pour qu’elle ne puisse pas faire l’exercice, même si elle connaissait la leçon par cœur». Certains enseignants font l’effort, d’autres pas, par manque de temps ou de connaissance du handicap. «Je sais qu’ils ne peuvent pas se focaliser sur Anaïs, qu’il y a tous les autres élèves, mais simplifier les consignes peut aussi aider les enfants en difficultés scolaires». En cinquième, un incident pousse Katia à en apprendre davantage sur le handicap d’Anaïs : «Je me suis rendu compte que ma fille vivait dans un univers hostile. La lumière des néons, trop de bruit l’agressaient. Et elle avait besoin de beaucoup de sommeil. Je lui ai acheté des bouchons pour ses oreilles, des lunettes qui se teintent et j’ai allégé son emploi du temps.» Anaïs parvient à suivre les cours et obtient de bonnes notes. «À la fin de la quatrième, la MDPH a décidé d’orienter Anaïs vers une classe Ulis. J’y étais opposée mais la MDPH a su me convaincre. Cette classe lui permettait de souffler et de chercher son futur métier. Un conseiller d’orientation spécialisé découvre qu’Anaïs veut travailler de ses mains».

Anaïs décroche son brevet des collèges et se prend de passion pour les fleurs. Pour confirmer sa vocation, l’adolescente doit effectuer des stages d’observation en entreprise. Sa maman va donc «frapper à toutes les portes».

Dépasser son handicap

Mais, après l’accueil glacial d’une professionnelle : «Je me suis demandée comment ma fille allait pouvoir prouver sa valeur, dépasser son handicap. Le terme autisme peut mettre une barrière». Heureusement, Anaïs décroche un stage qui se déroule très bien. Aujourd’hui, la jeune femme est en première année de CAP fleuriste. Pour permettre à sa fille de s’épanouir, Katia travaille à temps partiel. Au sein de la famille, la jeune fille est bien épaulée, même si son handicap cause parfois des tensions avec ses sœurs. «Je peux dire merci à mes filles, remarque Katia. Elles sont d’une grande aide». Aujourd’hui, même si la maman préfère avancer étape par étape, elle souhaite que sa fille «devienne autonome, qu’elle se détache de moi. Je fais un gros effort, je vais la laisser partir cinq jours avec le Sessad, mais ça va être dur».

Si cette maman pouvait donner un conseil aux autres parents, elle retiendrait celui-ci : «Demandez de l’aide». «On ne peut pas avancer seuls, insiste-t-elle. Les autistes ont besoin d’être stimulés mais de manière contrôlée. Il leur faut aussi du calme et les laisser avancer à leur rythme. Il faut les observer et accepter leur handicap. L’Éducation nationale doit bouger, donner les moyens aux professeurs d’accueillir dans de bonnes conditions ces enfants et des AVS formés, solides psychologiquement, qui acceptent de travailler avec ces élèves autistes.»

Mélanie bourdon

m.bourdon@presse-normande.com

Se rencontrer pour échanger

Les troisièmes rencontres du Réseau Autisme Ted (troubles envahissant du développement) 276 ont pour thème «Vivre l’autisme au quotidien». Elles se déroulent aujourd’hui, de 8 h 15 à 17 h 30, au Casino de Dieppe.

Cette journée est ouverte aux parents, étudiants et professionnels. La matinée est consacrée à une conférence-débat avec l’intervention successive d’Isabelle Dufrenoy, Céline Martineau et Romain Taton, tous trois psychologues, sur le thème «les particularités perceptives dans l’autisme et leur impact dans la vie quotidienne, de l’enfance à l’âge adulte». L’après-midi s’organise autour de trois ateliers qui seront suivis d’un échange avec le public. Jérôme Dupont présentera, en fin de journée, les dispositifs contre l’autisme dans la région. Des stands seront proposés avec la présence de différents partenaires tout au long de la journée. Les personnes atteintes d’autisme peuvent rencontrer des modes perceptifs particuliers qui engendrent une difficulté à différencier les stimuli pertinents des autres.

Mieux comprendre l’autisme

Ces interventions ont pour objectifs de mieux comprendre le fonctionnement sensoriel, apporter des éclairages sur certains comportements et proposer des réponses afin d’améliorer le quotidien des personnes. Ce réseau est un regroupement de neuf associations d’établissements médico-sociaux de la région Haute Normandie. L’objectif : optimiser le travail de découverte mutuelle, d’informations et de propositions en vue d’un meilleur accompagnement des personnes avec autisme.

26 février 2016

Accueillir un élève autiste en CP, Xavier témoigne ...

photo xav1

Xavier est professeur des écoles depuis 2005. Il a toujours été dans des zones prioritaires et a pu travailler sur tous les niveaux de l’école élémentaire. Actuellement, il a une classe de CP sur Drancy en REP.

Il accueille un enfant dans sa classe dont le diagnostic serait un trouble autistique.  Il a fait ses trois années de maternelle puis est arrivé en classe de CP. La MDPH lui a accordé 18h avec une AESH sur le temps scolaire, les 6h restantes il est en prise en charge extérieure.

1. Comment s’est passée l’arrivée de ton élève en situation de handicap ?

Les élèves le connaissent de la maternelle. Ils étaient dans la même classe pour certains et dans la même école pour d’autres. Il y a une bonne intégration au sein de sa classe. Les autres élèves l’aident, ils sont gentils et bienveillants. Il n’est pas stigmatisé. Il est, cependant, assez solitaire, il ne va pas vers les autres. Dans la cour, il ne participe pas aux jeux collectifs. Cela vient de son trouble, il a des difficultés à entrer en communication avec les autres, à être en relation duelle.

Malgré les inclusions, il n’y a pas de réels échanges entre les élèves. Souvent, on constate dans les cours d’école que les élèves de CLIS ne jouent pas avec les autres.

Il a 2 AESH réparties sur 18h avec lui. Elles l’aident à le canaliser dans les apprentissages. Il n’est ni violent, ni perturbateur. Elles sont deux parce que leur contrat est établi pour un nombre d’heures pour plusieurs élèves. L’une d’elles travaillaient déjà avec lui l’année dernière.

Il sait des choses mais a des difficultés à les utiliser à bon escient. C’est difficile pour lui de réinvestir les apprentissages. Il n’a pas un énorme retard par rapport aux autres élèves pour le moment. Pour moi, le temps sans l’AESH est difficile, c’est un élève qui a besoin de la présence permanente de l’adulte sinon il se disperse, il se lève, se lave les mains plusieurs fois dans le point d’eau de la classe. Quand on lui rappelle les règles de la classe, cela le recentre.

L’année dernière, quand j’ai su que j’étais affecté sur cette école sur une classe de CP, j’ai demandé à assister à la réunion parents/professeurs. Nous ne savions pas encore quelle serait sa classe. Je n’ai eu aucune information sur la situation.

2. As-tu bénéficié d’une aide, d’une formation ou d’information pour l’accueillir ?

Je n’ai bénéficié d’aucune aide et encore moins d’information.

Nous sommes obligés de chercher par nous-même. Quand je dis nous je parle des AESH et moi.

3. Comment cela se passe-t-il en classe ? y-a-t-il un aménagement spécifique ? une prise en charge autre que celle de la classe ? Rôle de l’AVS ?

Les AESH ont eu une formation, cependant, aucune sur l’autisme spécifiquement. Elles sont très compétentes mais par rapport à ce qu’elles devraient apporter à cet élève, elles sont limités faute de formation. Nous n’avons aucune information sur la ou les prises en charge extérieures. Je ne sais pas qui s’occupe de lui en dehors de l’école. De plus, j’ai rarement vu les parents.

Cet élève a une bonne mémoire, il s’en sort sur tout ce qui concerne les apprentissages automatiques, il est rentré dans une lecture globale. MAIS entrer dans la syllabique, la combinatoire ce n’est pas possible pour l’instant. Je n’ai pas les moyens ni les connaissances pour l’aider et je ne dispose d’aucune formation pour m’aider à l’aider. Je suis obligé de faire avec mes propres moyens.

Ni moi, ni les AESH ne sommes formés pour l’accueillir dans de véritables conditions d’inclusion.

4. Quelles seraient tes attentes pour améliorer cette inclusion ?

J’aimerais un minimum de formation. Mes limites sont réelles, je n’ai pas été formé à enseigner aux élèves en situation de handicap « je ne sais pas faire ».

En discutant avec la psychologue scolaire, on s’est rendu compte des limites de l’inclusion. Elle-même a des connaissances limitées dans le domaine de l’autisme.

L’inclusion sociale est relativement bien faite. L’inclusion du handicap « y a rien ». Personne ne m’a jamais contacté pour m’expliquer quoi faire. La psychologue scolaire m’a donné des pistes mais encore une fois rien de vraiment spécifique à l’autisme.

La loi de 2005 est une bonne loi, mais ce qui est mis en œuvre ne suffit pas. Ce qui devrait être mené pour que cette loi soit efficace n’est pas fait. Il n’y a ni les moyens humains ni les moyens financiers. Il est impossible de mettre en place une bonne inclusion sans les moyens. Nous avoir imposé une loi sans nous expliquer comment nous donne l’impression qu’il s’agissait d’une loi pour faire plaisir aux parents, à un électorat.

Je suis incapable de le faire progresser comme il faudrait. L’année prochaine « qu’est qu’on va faire » ? Il va sûrement aller en ULIS. « Comment l’aider si nous ne sommes même pas formés ? ».

Nous sommes dans un secteur géographique où les REP et les REP+ sont en grand nombre. Nous devons faire face à des problèmes économiques, sociaux. Nous avons beaucoup d’élèves en difficulté sans être dans le champ du handicap. J’ai été formé pour ces élèves en difficulté mais pas pour ceux en situation d’handicap.

Je suis dans une classe avec un effectif idéal, je n’imagine même pas les collègues avec des classes à 30 et plus ! « On nous demande de réaliser des miracles ».

Je me demande si les adultes en situation d’handicap sont eux-mêmes bien inclus dans notre société. Est-ce que les moyens mis en place sont à la hauteur de la loi ou est-ce juste pour faire plaisir à un électorat ?

Quand j’étais en formation à l’IUFM c’était en 2004, la loi était en pleine conception. Je n’ai rien eu en relation avec l’ASH ou même l’idée d’accueillir des enfants en situation de handicap. Aujourd’hui, j’ai dix ans d’ancienneté et je n’ai toujours rien. La formation continue ne m’a pas non plus permis de pallier mes carences. Si on veut vraiment que les élèves soient dans une réelle inclusion, il faut former les PE pour qu’ils puissent répondre aux besoins.

 

18 février 2016

Valérie Pecresse : l'emploi des personnes handicapées -> Grande cause régionale pour 2016

article publié sur Vivre FM

Mercredi 17 Février 2016 - 09h58

Emploi IDF

La nouvelle présidente de la région Ile-de-France veut faire de l’emploi des personnes handicapées la grande cause régionale de l’année 2016. Renforcer la formation, soutenir les employeurs,… Elle compte agir à tous les niveaux et auprès de tous les acteurs du secteur de l’emploi des personnes handicapées.

Pierre Deniziot (conseiller handicap de V. Pécresse), Jérôme Chartier (Vice Président), Valérie Pecresse et Patrick Karam(Vice Président). (source : Service de presse du Conseil régional d'Ile-de-France)
Pierre Deniziot (conseiller handicap de V. Pécresse), Jérôme Chartier (Vice Président), Valérie Pecresse et Patrick Karam(Vice Président). (source : Service de presse du Conseil régional d'Ile-de-France)

Valérie Pecresse a présenté sa stratégie pour favoriser l'emploi des persones handicapées dans la région capitale.

Lors d'une conférence de presse le mardi 16 février, la nous velle présidente a fait connaître son étonnement : malgré un taux de chômage alarmant chez les personnes handicapées, l’emploi de cette population n’avait jamais fait l’objet d’une priorité de la part de l’ancien Conseil Régional. En Ile-de-France aujourd’hui, un peu plus de 50 000 personnes handicapées sont sans emploi. Pour y remédier, la nouvelle présidente du Conseil régional compte agir à différents niveaux : de la formation à la relation entre employeurs et demandeurs d’emploi handicapés, en passant par CAP emploi (le Pôle emploi des personnes en situation de handicap) et le secteur protégé. Pour faire preuve d’exemplarité en la matière, le Conseil régional s’est engagé, en 2014, à remplir l’obligation de 6% de travailleurs handicapés au sein de l’institution. Mais veut aussi favoriser l'accès à la formation professionnelle initiale et continue des personnes handciapées.

 

Ci-dessous, les propositions de Valérie Pécresse pour favoriser l’emploi des personnes handicapées :
  Préambule

Le marché du travail francilien reste encore trop largement fermé aux personnes handicapées. L’Ile-de-France compte un peu plus de 50 000 personnes handicapées sans emploi. Chez les plus de 55 ans, le taux de chômage est deux fois plus élevé pour les personnes handicapées que pour le reste de la population (48% contre 23%). Même écart chez les demandeurs d’emplois peu qualifiés (34% chez les personnes handicapées contre 18% pour le reste de la population).

Et seuls 20% des établissements franciliens respectent l’obligation d’au moins 6% de travailleurs handicapés contre 31% en moyenne en France. Avec pour conséquence, un grand nombre de personnes handicapées qui renoncent à chercher du travail.

En érigeant l’emploi des personnes en situation de handicap en grande cause régionale 2016, le Conseil régional s’engage à réduire ces inégalités. Tous les leviers régionaux disponibles seront mobilisés, notamment les structures participant au service public régional de l’emploi et à celui de l’orientation, en particulier les Cap Emploi.

La Région montrera aussi l’exemple en atteignant d’ici la fin de la mandature la part réglementaire de 6 % de collaborateurs handicapés dans ses effectifs. Par ailleurs, elle favorisera l'innovation technologique au service de l'accessibilité et de l'autonomie, elle soutiendra le développement de la robotique et de la maison connectée dans les incubateurs aidés par le conseil régional. Enfin, elle veillera à l’accessibilité des lycées dont les locaux lui appartiennent, incitera les autres organismes de formation à aller dans le même sens et fera, notamment via le STIF, de l’accessibilité des transports publics une priorité.

L’intégration professionnelle des personnes en situation de handicap constitue donc un enjeu majeur pour la région Ile-de-France, comme vecteur d’insertion sociale et d’égalité entre tous les franciliens. Elle sera d’ailleurs au cœur de la prochaine Conférence régionale pour l’emploi, la croissance et l’innovation sociale.

1. L’accès à l’emploi des personnes en situation de handicap : grande cause régionale pour l’année 2016

Comme annoncé dans le discours d’investiture de la Présidente de la Région lors du Conseil régional du 18 décembre 2015, l’accès à l’emploi des personnes en situation de handicap constitue une priorité pour la Région en 2016 et est érigée en « grande cause régionale ». Avec l’objectif notamment que cette thématique puisse être traitée dans l’ensemble des interventions régionales pour mobiliser en faveur de l’emploi de ce public les actions et dispositifs mis en œuvre cette année, dans la logique poursuivie par la démarche régionale « Agenda 22 - Plan régional pour l'égalité entre personnes en situation de handicap(s) et personnes valides » (délibérations n° CR 11-14 du 13 février 2014 et n° CP 15-494 du 09 juillet 2015).

En effet, au-delà des premières mesures proposées dans le présent rapport directement en lien avec les interventions régionales en matière d’orientation, d’accès à la qualification par la formation et l’apprentissage, de soutien aux employeurs dans leur recrutement et de développement économique et d’innovation, l’enjeu de l’accès et du retour à l’emploi des personnes en situation de handicap nécessite une approche globale des personnes et de leurs besoins. En ce sens, les travaux à mener pourront utilement s’inscrire dans les principes fixés par la démarche globale régionale Agenda 22, puisque l’insertion professionnelle peut être freinée par des problématiques connexes de mobilité et de transports, d’accès au logement, d’accueil aux services de garde d’enfants…

De plus, l’objectif de la Région sera également d’avoir une approche volontariste sur cette thématique avec ses partenaires pour partager cette priorité régionale avec l’ensemble des acteurs du territoire, notamment dans le cadre des instances partenariales régionales (Conseil stratégique pour l’attractivité et l’emploi, Comité Régional de l’Emploi, la Formation et l’Orientation Professionnelle -CREFOP, etc.) mais aussi lors des prochaines conférences régionales qui seront programmées. Il s’agit de mobiliser tous les acteurs, du milieu spécialisé mais aussi et surtout les acteurs du milieu dit « ordinaire », avec l’idée que l’intégration des personnes en situation de handicap doit tous nous mobiliser.

2. Premières mesures proposées dans le cadre de la grande cause régionale 2016 7 2.1. En faveur de l’élévation du niveau de qualification des personnes en situation de handicap à la recherche d’un emploi

2.1.1.Elaborer le programme régional d’accès à la formation et la qualification des personnes handicapées La Région prévoit l’élaboration durant l’année 2016 d’un programme régional d’accès à la formation et à la qualification des personnes handicapées, tel que prévu par la loi du 5 mars 2014 relative à la formation, l’emploi et la démocratie sociale. Ce programme doit s’inscrire dans le cadre du futur Contrat de Plan Régional de Développement de la Formation et de l’Orientation Professionnelles (CPRDFOP), en lien avec les grandes orientations de la future stratégie régionale en matière de compétitivité et d’emploi. Les travaux de concertation, en particulier avec l’Agefiph1 , le FIPHFP2 et les partenaires sociaux, seront menés au sein de la Commission Handicap du CREFOP sur la base du diagnostic initié en 2015.

2.1.2.Renforcer le partenariat régional avec l’Agefiph

La Région souhaite développer et approfondir le partenariat mené avec l’Agefiph depuis plus de 5 ans. Ce partenariat a déjà permis à l’Agefiph de s’appuyer sur l’offre de formation qualifiante de la Région, pour favoriser l’accès des bénéficiaires de l’obligation d’emploi, à la formation continue. Dans ce cadre, en 2014, l’Agefiph a financé près de 630 places de formation en complément des 21 505 places du Programme régional compétences, financées par la Région. L’Agefiph a également travaillé avec la Région afin de permettre à davantage de jeunes en situation de handicap d’accéder à l’apprentissage.

Au titre de la grande cause régionale, il est proposé de conclure avec l’Agefiph un accord de partenariat, qui rassemblera l’ensemble des engagements réciproques de l’Agefiph et de la Région en faveur des personnes en situation de handicap (formation, apprentissage, accès/retour à l’emploi) ainsi que des employeurs franciliens (information sur les aides mobilisables, appui au recrutement, ….). Elle formalisera l’intervention de l’Agefiph et de la Région dans le cadre des grands projets territoriaux en matière d’emplois, comme par exemple l’expérience développée pour le futur « Village Nature ». La Région et l’Agefiph étudieront la faisabilité d’une Bourse de l’emploi pour faciliter la mise en relation entre les employeurs et les demandeurs d’emploi travailleurs handicapés, en complémentarité avec les outils déjà existants.

Cet accord permettra de renforcer la lisibilité de l’action de la Région et de l’Agefiph et matérialisera leur ambition partagée en matière de formation et d’emploi des personnes en situation de handicap.

2.1.3.Accompagner les acteurs de la formation et de l’apprentissage dans l’accueil et le suivi des stagiaires et des apprentis en situation de handicap.

 L’objectif de la Région est que la proportion de chômeurs en situation de handicap accueillis dans les organismes de formation financés par le conseil régional soit équivalente à celle constatée dans l’ensemble de la demande d’emploi. Aujourd’hui, cet objectif est atteint dans le programme Cap Compétences, dédié à la lutte contre l’illettrisme, ainsi que dans les Espaces de Dynamique d’Insertion, dédiés à l’accompagnement de jeunes très éloignés du marché du travail et qui connaissent des difficultés d’ordre social et cognitif, mais il reste à atteindre pour les formations du programme régional qualifiant Compétences.

Dans le cadre de leur accord régional, la Région et l’Agefiph s’engageront à rendre plus visibles les possibilités de compensation du handicap afin de donner aux structures de formation les moyens d’accueillir les personnes en situation de handicap et d’assurer les conditions optimales de leur formation.

Une concertation sera également menée avec les représentants des réseaux d’organismes de formation (AFPA, GRETA, Union régionale des organismes de formation, Fédération de la Formation Professionnelle) afin de les inciter à s’engager dans une démarche de progrès, via la signature d’une charte régionale d’accueil des personnes en situation de handicap. Cette charte garantira aux personnes en situation de handicap un bon accompagnement au sein de l’organisme et la prise en compte de leurs besoins spécifiques. Elle permettra à l’organisme de formation d’obtenir une reconnaissance des efforts effectués en faveur des personnes en situation de handicap. Des échanges de pratique seront également organisés entre les organismes de formation retenus dans le cadre du programme qualifiant « Compétences » et les Centres de Rééducation Professionnelle (CRP) dont la compétence en matière d’accueil de personnes handicapées est reconnue.

Enfin, avec l’appui de l’Association Régionale des Missions Locales (ARML), le réseau des référents Santé/Handicap des missions locales sera structuré et mobilisé pour favoriser l’entrée des jeunes en situation de handicap dans les programmes régionaux de remobilisation et de construction de projet (Pôles de projet professionnel et Espaces de Dynamique d’Insertion) et à l’apprentissage.

2.2. Pour soutenir l’accompagnement vers et dans l’emploi des personnes en situation de handicap

2.2.1.Elaborer une convention de partenariat avec le réseau des Cap emploi franciliens

Les Cap emploi sont des organismes de placement spécialisés dédiés au recrutement et à l'intégration des personnes en situation de handicap dans les entreprises du secteur privé et les établissements du secteur public, en proposant des services de diagnostic, orientation et accompagnement de ces personnes dans leur recherche d’emploi et des employeurs souhaitant les recruter. Ainsi, ils font partie du Service public de l’emploi (SPE), et sont dorénavant opérateurs du Conseil en Evolution Professionnelle (CEP) et membres du Service Public Régional de l’Orientation Professionnelle (SPRO). En Ile-de-France, il existe 8 Cap emploi répartis sur les 8 départements et fédérés depuis 2014 au sein de leur représentation régionale CHEOPS3 . En 2015, le réseau francilien des Cap emploi a accompagné 24 000 personnes en situation de handicap dans leur recherche d’emploi et a rencontré plus de 2 000 employeurs franciliens dont 1 650 employeurs privés.

De par leur mission spécialisée et leur expertise de la relation emploi et handicap, il est proposé de définir avec CHEOPS et les Cap emploi un programme d’actions commun pour améliorer l’insertion professionnelle des personnes en situation de handicap visant aussi bien :

-        le renforcement des partenariats entre les services régionaux et les équipes des Cap emploi (dans leur rôle de prescripteurs des dispositifs régionaux, dans leur contribution au SPRO, etc.) ;

-        la mise en œuvre d’actions spécifiques à destination de leurs publics et des employeurs (mise en place d’actions d’initiative territoriale, information des employeurs sur les aides et dispositifs régionaux, etc.)

L’Agefiph étant un des financeurs du réseau Cap emploi, aux côtés du FIPHFP et de Pôle emploi, les articulations et complémentarités seront recherchées pour une stratégie commune partagée en faveur de l’emploi des franciliens en situation de handicap.

2.2.2.Soutenir les initiatives et actions locales en faveur de l’accompagnement vers et dans l’emploi des personnes en situation de handicap L’appel à projets régional, qui sera lancé cette année en faveur de l’ « intégration dans l’emploi », comportera un volet consacré à l’accès à l’emploi des personnes en situation de handicap. Ce public étant visé dans les priorités du Programme Opérationnel Régional (POR), le fonds social européen (FSE) pourrait être mobilisé pour cofinancer cet appel à projets afin de soutenir les actions retenues à l’issue du processus de sélection.

En outre, la communication pourra être renforcée, auprès des acteurs, intervenant en faveur de l’accompagnement vers et dans l’emploi des personnes en situation de handicap, en particulier les CAP emploi, sur les opportunités offertes par les actions d’initiative territoriale (chantiers école et passerelles entreprises). Ces dispositifs de formation souples permettent en effet de construire des actions sur mesure répondant à des besoins ou problématiques spécifiques, à l’échelle des territoires.

2.3. Soutien aux employeurs

2.3.1. Actions à destination des entreprises et employeurs franciliens En partenariat avec les acteurs du handicap, une grande campagne d’information sera lancée en direction des employeurs franciliens. Cette campagne ciblera prioritairement les petites et moyennes entreprises afin de leur apporter des solutions concrètes : contacts, bonnes pratiques, boite à outils. Cette campagne sera relayée par la Région et ses partenaires dans le cadre de leurs actions de soutien aux entreprises. De plus, Paris Région Entreprises, agence francilienne au service du développement économique des entreprises, organisme associé de la Région, a notamment pour mission d’accompagner les PME et ETI dans leurs phases de développement. Les conseillers en charge de cet accompagnement, pour plus de 1000 entreprises annuellement, feront l’objet d’une sensibilisation à la thématique du handicap dans l’entreprise et aux solutions mobilisables par celles-ci. De façon complémentaire, Paris Région Entreprises, dont l’un des trois domaines d’expertise est l’innovation, pourra appuyer les entreprises dans l’évaluation du caractère innovant d’un service, d’un produit ou d’un process lié à cette thématique. Enfin, les Plateformes RH qui proposent une offre de services en matière de ressources humaines aux dirigeants d’entreprises et d’associations de moins de 50 salariés participent à la sensibilisation des employeurs sur la question du handicap, les informent et les accompagnent dans leur projet de recrutement et/ou de maintien de personnel en situation de handicap. Les plateformes proposant par ailleurs une offre spécifique aux salariés développent des actions favorisant la reconnaissance « Travailleur handicapé » (TH) et le reclassement professionnel. Il est proposé de renforcer en 2016 la sensibilisation et l’accompagnement proposés par les Plateformes Ressources Humaines (Plateformes RH) sur cette thématique aux dirigeants et salariés des petites entreprises.

2.3.2. Actions dans le cadre du soutien de l’économie sociale et solidaire L’Economie Sociale et Solidaire (ESS) est au cœur des actions de soutien pour l’emploi des personnes handicapées, que ce soit par l’objectif de soutien aux publics fragiles poursuivi par de nombreuses entreprises de l’ESS ou par les statuts des structures. Relèvent ainsi de l’ESS :

-        Le secteur du travail protégé et adapté : l’Ile-de-France compte 291 Etablissements et Services d'Aide par le Travail (ESAT) et Entreprises Adaptées (EA) ;

-        Les intervenants du secteur social et médico-social sous forme associative, coopérative et commerciale avec l’agrément Entreprise Solidaire d’Utilité Sociale (ESUS) ;

-        Les associations de soutien aux personnes handicapées et à leurs familles et proches aidants.

L’ESS participe ainsi doublement à l’employabilité des personnes handicapées : directement en étant employeur dans les ESAT et EA (150 000 salariés au niveau national en 2013), indirectement en favorisant une insertion sociale et professionnelle de qualité. Il est proposé de renforcer l’action de l’ESS en faveur de l’emploi des personnes handicapées en mobilisant la politique régionale de l’ESS en :

-        promouvant la création d’entreprise par les personnes handicapées : favoriser l’accueil de travailleurs handicapés dans les couveuses et Coopératives d’Activités et d’Emplois (CAE), ainsi qu’auprès des opérateurs de la gamme de financement ;

-        intégrant l’accompagnement RH sur l’emploi des travailleurs handicapés dans les travaux du Dispositif Local d’Accompagnement (DLA) régional ;

-        développant les achats responsables tant en interne à la Région via le schéma des achats responsables qu’en externe par des actions de sensibilisation dédiées ;

-        renforçant la connaissance du secteur par une publication thématique réalisée dans le cadre de l’observatoire de l’ESS.

2.4. Le soutien de l’innovation

 Les actions régionales de soutien à l’innovation, bien que ne concourant pas directement à la création d’emplois en faveur des personnes handicapées, peuvent néanmoins contribuer significativement à la résolution des empêchements multiples auxquels ces dernières sont confrontées. Le fait d’améliorer, notamment grâce à des technologies innovantes, l’accessibilité (dans tous les sens du terme), l’autonomie et la mobilité des personnes handicapées, doit faciliter ensuite leur intégration dans l’entreprise. L’innovation sociale, telle que définie dans la loi ESS de 2014, est également un levier important pour l’amélioration des conditions de vie et de l’employabilité des personnes handicapées, en faisant notamment de l’usager un acteur clé de la construction des solutions.

Il est proposé de mobiliser en ce sens trois dispositifs régionaux d’aide à l’innovation adressés aux PME franciliennes : l’aide à l’innovation responsable (AIR, financée par la Région), l’aide à la maturation de projets innovants (AIMA) et l’Aide à l’expérimentation (AIXPé), ces deux dernières actions étant cofinancées avec Bpifrance. Des appels à projets seront notamment lancés pour faire émerger des projets répondant à ces préoccupations. Ces actions s’appuieront sur différents acteurs franciliens de l’innovation, parmi lesquels Bpifrance, des pôles de compétitivité, des clusters, etc., afin de bénéficier de l’audience la plus large possible et de faire émerger le plus grand nombre de projets.

La thématique du handicap, grande cause régionale 2016, sera également mise en avant dans le cadre de PM’up, en vue de soutenir le développement d’entreprises porteuses d’innovations technologiques et sociales.

Enfin, un concours distinguera chaque année les meilleurs projets et les startups les plus prometteuses dans ce domaine.

2.5. Une priorité en faveur des jeunes en situation de handicap

2.5.1. Signer la convention régionale en faveur de l’insertion des jeunes franciliens en situation de handicap

En Ile-de-France, l’enjeu de sécuriser les parcours des jeunes en situation de handicap en fin de scolarité jusqu’à leur entrée sur le marché du travail, entre leur fin d’études et leur premier emploi, est une des priorités définis dans le PRITH4 mis en œuvre au sein de la Commission Handicap du CREFOP. Cela s’est concrétisé en novembre dernier par la signature d’une « Convention régionale de partenariat pour l’insertion des jeunes handicapés » entre la Préfecture de région, les académies de Paris, Créteil et Versailles, l’Agence régionale de santé, les établissements publics d’enseignement supérieur et de recherche partenaires, l’ONISEP francilien, l’Agefiph IDF, et des entreprises, branches et filières partenaires, présentée en annexe n° 1 à la présente délibération.

Cette convention vise à mieux coordonner les dispositifs d’accompagnement dans les études et dans les parcours de qualification et d’accès à l’emploi des jeunes franciliens en situation de handicap, quel que soit leur statut (lycéens, y compris ceux relevant des établissements et services médico-sociaux, étudiants, apprentis, stagiaires de la formation professionnelle ou continue ou en reprise d’étude, jeunes à la recherche d’un premier emploi). L’objectif est de prévenir les ruptures dans les cursus et de faciliter l’insertion professionnelle de ces jeunes.

En Ile-de-France, ce sont près de 15 000 jeunes qui sont potentiellement concernés par ce dispositif. Pour sécuriser leur parcours vers un premier emploi, les jeunes handicapés pourront bénéficier d’un accompagnement personnalisé complémentaire, ainsi que d’une prise en charge matérielle, lorsque des besoins spécifiques seront exprimés. Le financement comprend 4 PRITH : Plan régional d’insertion des travailleurs handicapés principalement la participation des entreprises au titre de leur obligation d’emploi des personnes handicapées (OETH) et du Fond social européen (FSE). En cas de décrochage, des réponses seront apportées afin qu’aucun d’entre eux ne soit laissé sans solution de formation ou de qualification.

Il est proposé que la Région, partenaire du PRITH, autorise sa Présidente à signer cette convention de partenariat. De par sa compétence, la Région intervient déjà fortement en faveur des jeunes en recherche d’emploi à travers ses dispositifs en matière d’apprentissage et d’accès à l’apprentissage, le dispositif Avenir Jeunes, le soutien des missions locales… mais aussi auprès des jeunes en situation de décrochage. Aussi, elle est tout à fait légitime à être partenaire de ce nouveau dispositif, innovant dans le sens où il met le bénéficiaire au cœur de son action, et suit en continu le jeune en situation de handicap durant son parcours d’insertion professionnelle, quel que soit son statut. La Région pourra ainsi utilement contribuer à la réussite de ce projet de sécurisation des transitions des jeunes entre le monde éducatif et celui du travail, par la mobilisation de ses dispositifs de droit commun.

2.5.2. Faciliter la mise en situation professionnelle des jeunes en situation de handicap dans le cadre de la mesure régionale « 100 000 stages pour les jeunes »

 Les stages facilitent l’entrée dans le monde professionnel ou le repositionnement dans une nouvelle activité. Ils permettent aussi d’enrichir les parcours et les CV et offrent des expériences professionnelles et des opportunités nouvelles, aux jeunes comme aux adultes, complétant ainsi leur formation.

Or le handicap représente un frein majeur dans l’accès aux stages, que ce soit pour les jeunes ou les adultes. Le rapport 100 000 stages, présenté en Conseil régional des 18 et 19 février préconise d’accorder une attention particulière à ce public.

Afin de faciliter la mise en œuvre de cette mesure, il conviendra de mobiliser les partenaires compétents auprès de ce public et d’informer les entreprises sur les mesures incitatives qui peuvent être mobilisées dans ce cadre.

2.5.3. Favoriser l’accès à l’apprentissage des personnes en situation de handicap

 Le nombre d’apprentis en situation de handicap progresse en Île-de-France, mais reste faible (550 apprentis identifiés en 2014/2015). D’un côté, les stéréotypes autour du handicap persistent dans les entreprises et les CFA, et de l’autre côté les jeunes handicapés, et les réseaux qui les accompagnent, méconnaissent la diversité des formations en apprentissage.

La Région demande aux CFA d’inscrire le handicap comme axe de leur projet d’établissement et les appuie dans la prise en compte du handicap dans leur action (outillage, intégration de la dimension handicap dans les dispositifs régionaux de soutien aux CFA…). Pour autant, les CFA rencontrent des difficultés à identifier les jeunes en situation de handicap dans leur établissement, du fait de l’absence de transition entre le monde de l’école et le monde de l’emploi.

Les apprentis changent de statut et il est important de fluidifier les suites de parcours et de mobiliser les aides existantes. Le Dispositif d’Accès à l’Apprentissage a déjà pour objectif d’accompagner des jeunes vers la signature d’un contrat d’apprentissage, par et au sein des CFA : il permet de préparer les conditions d’une bonne intégration en CFA et en entreprise. La convention régionale pour l’insertion des jeunes handicapés évoquée ci-dessus doit contribuer à répondre à cette difficulté.

Les CFA expriment également des besoins sur la recherche de candidats. Localement, la mobilisation des développeurs de l’apprentissage permet de renforcer les réseaux et de fluidifier les suites de parcours vers les formations en CFA (dont Education nationale, MDPH, Cap emploi, Missions locales, Avenir Jeunes, …).

Il existe toutefois un décalage entre la structure des formations en Ile-de-France, plutôt axée sur le supérieur, et le niveau de qualification de personnes handicapées, souvent plus faible (67% des demandeurs d’emploi reconnus handicapés ont un niveau V ou infra V). De plus, les jeunes sont peu identifiés et représentés parmi les travailleurs reconnus handicapés (2% des demandeurs d’emploi reconnus handicapés inscrits à Pôle emploi ont moins de 25 ans). Il est utile de rappeler que depuis 2009, il n’y a plus de limite d’âge pour les personnes handicapées à conclure un contrat d’apprentissage.

Afin d’appuyer les CFA et acteurs de l’apprentissage dans l’objectif d’améliorer l’accès des personnes en situation de handicap à l’apprentissage, en milieu ordinaire de travail, la Région pilote un groupe de travail technique spécifique réunissant les services de l’Etat, de la Région et de l’Agefiph, et d’autres partenaires intervenant sur ce champ (partenaires sociaux, chambres consulaires, maisons départementales des personnes handicapées, représentants de missions locales, Pôle emploi …).

Il est proposé de :

-        développer les actions d’information ou de formation dans le cadre de la campagne de mobilisation pour l’apprentissage en direction des employeurs ;

-        renforcer les liens avec l’Education nationale et l’Agefiph pour travailler les suites de parcours ;

-        mobiliser huit développeurs de l’apprentissage, un par département francilien, pour favoriser l’accès à l’apprentissage des personnes en situation de handicap ;

-        outiller les CFA pour mieux prendre en compte la dimension handicap et accompagner les jeunes vers et dans l’entreprise, notamment en faisant connaitre les aides mobilisables, en particulier les aides de l’Agefiph qui sont peu demandées (jusqu’à 3.000 € pour l’apprenti et de 1.500 € à 9.000 € pour l’entreprise) ;

-        généraliser le déploiement de l’alternance par anticipation (anticiper les besoins des entreprises par la formation) dans tous les CFA en priorisant les secteurs et les publics pour lesquels elle est la plus bénéfique ;

-        valoriser les CFA handi-accueillants.

2.6. La Région exemplaire en matière d’accueil et de recrutement des personnes en situation de handicap

 La Région, en tant qu’employeur public, a également un rôle à jouer dans l’accueil et le recrutement de personnes en situation de handicap.

Elle s’est engagée dans le cadre d’une convention conclue en 2014 avec le FIPHFP dans une politique inclusive ayant pour finalité d’atteindre les 6% de taux d’emploi et de favoriser le maintien dans l’emploi de ses personnels en situation de handicap ou de restriction d’aptitudes.

Cette volonté d’accueillir plus largement des personnes en situation de handicap en son sein se traduit par l’accueil de stagiaires, le recrutement d’apprentis ou d’agents en situation de handicap. Pour ce faire, la région renforcera ses relations avec des partenaires externes tels que les Cap emploi, les Missions handicap des universités, des CRP et des CFA formant aux métiers présents dans les services opérationnels de la Région.

Cette dynamique s’incarne également dans l’attention portée à l’accompagnement dans le temps des agents en situation de handicap et des managers, l’adaptation des postes de travail et de l’organisation du travail aux restrictions d’aptitudes, attention qui garantit une démarche pérenne de maintien dans l’emploi.

 

La Rédaction

17 février 2016

Nancy : les professeurs du conservatoire se forment à recevoir des autistes

16/02/2016 à 05:02 , actualisé le 15/02/2016 à 21:33 
Françoise Dorocq veut ouvrir les lieux citoyens à tous les citoyens et en particulier aux patients atteints d’autisme  Photo Pierre MATHIS

Françoise Dorocq veut ouvrir les lieux citoyens à tous les citoyens et en particulier aux patients atteints d’autisme Photo Pierre MATHIS

L’ouverture des lieux citoyens à tous les citoyens ne se traduit pas que par un aménagement du bâti et l’amélioration de l’accessibilité. L’idée de la culture pour tous et partout, c’est aussi lutter contre l’exclusion des publics touchés par un handicap. Dans le cadre de sa politique de cohésion sociale, le Grand Nancy a donc demandé à l’association Autisme piano thérapie éducative de dispenser une formation adaptée aux patients atteints d’autisme à des professeurs du conservatoire régional de musique mais aussi à ceux des écoles de musique de la conurbation.

« Des consignes simples et accessibles »

Depuis ce lundi 15 janvier et jusqu’à la fin de la semaine, sept professeurs du conservatoire ainsi que deux enseignants de l’école de musique de Villers suivent une première session animée par Françoise Dorocq, fondatrice et directrice de l’association APTE. « Notre association, fondée il y a 10 ans, propose cette formation baptisée Dolce, ce qui signifie en douceur, pour donner des outils aux professeurs. Avec ce public, il faut d’abord apprendre ce qu’il ne faut pas faire », explique François Dorocq, venue tout spécialement de Paris pour présenter cette méthode. Ce qu’il ne faut pas faire, « c’est faire intrusion » trop brutalement dans l’environnement d’un autiste. Pour cette « autre intelligence », Françoise Dorocq base sa méthode sur « le respect, des consignes simples et accessibles à leur mode de fonctionnement ». Pour le directeur du conservatoire, Olivier Périn, cette formation contribue à ce titre « à ouvrir l’établissement à de nouveaux publics ».

D’autres formations programmées

« Nous sommes démunis face à ce type de public parce que nous n’avons pas les outils et la formation adaptée », précisent, en substance, plusieurs professeurs effectuant actuellement la formation. Sur ces trois dernières années, le conservatoire n’a accueilli qu’une poignée de personnes touchées par l’autisme. L’objectif est bien sûr d’en recevoir davantage. « C’est tout l’esprit de la démarche voulue par Valérie Debord, vice-présidente en charge de la cohésion sociale », insiste Anne Albert, coordinatrice santé et handicap à la CUGN. D’ailleurs, d’autres sessions sont dans les tuyaux. Plusieurs professeurs de la MAI souhaitent en effet en bénéficier.

Alexandre POPLAVSKY

16 février 2016

Formation certifiante accompagnant sexuel,1ère en France !

article publié sur handicap.fr

Résumé : Première en France : une formation certifiante pour former à l'accompagnement sexuel des personnes handicapées. Elle compte 100 heures d'enseignements réparties sur une dizaine de mois, à partir de juin 2016.

Par Handicap.fr, le 16-02-2016

Réagissez à cet article !

En mars 2015, une formation agitait les medias (article en lien ci-dessous), celle de l'Appas en faveur de l'accompagnement sensuel et l'assistance sexuelle des personnes en situation de handicap. Elle s'adressait à toute personne qui souhaitait pratiquer cette activité ou tout simplement s'informer sur cette thématique et avait attisé la colère des antis qui dénonçaient une incitation à la prostitution. Une nouvelle marche est franchie en février 2016 avec l'appel  à candidatures pour le lancement d'une « formation certifiante » dans ce domaine. Une première en France !

Compétences sexuelles… et juridiques !

A l'issue de cette formation, les participant-e-s seront formés à l'assistance sexuelle qui vise à prodiguer une attention sensuelle, érotique ou sexuelle à une personne en situation de handicap n'ayant pas accès à son corps, ou à permettre, à leur demande, l'acte sexuel à deux personnes qui ne peuvent l'accomplir sans aide. Elle leur propose d'acquérir des connaissances sur les situations de handicap, des éléments de sexologie spécialisée, des informations juridiques, de mener une réflexion éthique et de développer des compétences en approches sensuelles et habiletés sexo-corporelles.

 Au programme

Dispensée de juin 2016 au printemps 2017, cette formation débutera par un week-end préalable les 18 et 19 juin à Paris ; deux séminaires de trois jours en Ile-de-France ou en région Centre et un de quatre jours menant à la certification. Le programme compte 100 heures d'enseignements répartis sur 10 à 12 mois et est assuré par des assistant-e-s sexuel-le-s certifié-e-s de l'association suisse Corps Solidaires, des professionnels de sexologie, de psychologie et d'éthique.

Critères d'admission

Pour éviter toute dérive, le candidat doit cependant répondre à certaines conditions. D'abord être âgé de 25 ans minimum et avoir une santé compatible avec l'activité. Mais également être autonome sur le plan financier. Enfin, avoir un équilibre satisfaisant dans sa vie personnelle et sexuelle et avoir parlé de ce projet à son conjoint pour ceux et celles qui vivent en couple.

Deux associations militantes

On doit cette initiative à deux associations. Tout d'abord  CH(s)OSE (Collectif handicap et sexualité OSE), cofondée en 2011 par des militants individuels et des personnes morales dont l'APF, l'AFM, la CHA et le GIHP. Basée à Paris, CH(s)OSE milite et  interpelle régulièrement les politiques français avec l'objectif de créer des services d'accompagnement sexuel faisant appel à des assistants sexuels dûment formés. Quant à Corps solidaires (Association suisse romande assistance sexuelle et handicaps), elle a pour but de promouvoir cette pratique dans l'espace francophone (Suisse romande, France, Belgique…). Ses membres cofondateurs ont été certifiés en assistance sexuelle en 2009. Dans ce cadre, ils ont reçu la transmission de la pratique par Lorenzo Fumagali, assistant sexuel exerçant en Suisse alémanique.

Les personnes souhaitant se porter candidats à cette formation peuvent écrire à :

chsose@gmail.com

formation@corps-solidaires.ch

 © seanlockephotography/Fotolia

13 février 2016

CRAIF > Formation sur l'autisme pour les aidants

formations gratuites à destinations des aidants (parents , grand-parents, frères , sœurs etc..) sur toute l'île de France

http://aidants-craif.org/

https://www.facebook.com/craif.org/?fref=nf

formation des aidants craif

13 février 2016

Un diplôme pour accompagner les élèves handicapés

article publié dans Faire-face
Un diplôme pour accompagner les élèves handicapés
La professionnalisation des auxiliaires de vie scolaire va dans le bon sens mais le niveau de ce diplôme n'est pas suffisamment élevé, selon les associations. © Franck Seuret
Publié le 12 février 2016

L’une des trois spécialités du tout nouveau Diplôme d’État d’accompagnant éducatif et social (DEAES) porte sur l’accompagnement des élèves handicapés. Jusqu’à présent, aucune formation diplômante n’existait pour les auxiliaires de vie scolaire.

Attention, message codé  : pas d’AESH sans DEAES. Traduction : les candidats à un poste d’Accompagnant d’élèves en situation de handicap (AESH) devront désormais être titulaire d’un Diplôme d’État d’accompagnant éducatif et social (DEAES). Ils ne pourront toutefois postuler à un emploi d’AESH que s’ils ont choisi, parmi les trois spécialités proposées dans le cadre de ce cursus (voir encadré), l’accompagnement à l’éducation inclusive et à la vie ordinaire. Ce tout nouveau diplôme, créé par un décret et un arrêté du ministère des Affaires sociales en date du 29 janvier 2016, comble un vide : jusqu’à présent, aucune formation diplômante n’existait pour les auxiliaires de vie scolaire.

Un diplôme ne répondant pas aux besoins de tous les élèves handicapés

« Il est effectivement important de professionnaliser les personnes accompagnant les élèves handicapés, note Bénédicte Kail, conseillère nationale de l’APF. Mais ce diplôme est seulement de niveau V, comme un CAP ou un BEP. Ses titulaires risquent donc de se heurter à certaines limites dans l’accompagnement au savoir des collégiens et des lycéens, voire même dès l’élémentaire pour certaines tâches. »

« L’un des grands enjeux pour l’Éducation nationale est de parvenir à ce que les jeunes en situation de handicap poursuivent leurs études aussi loin que possible, ce qui est loin d’être le cas aujourd’hui, complète Sophie Cluzel, la présidente de la Fnaseph. Comment y parvenir avec des accompagnants ayant un diplôme d’un niveau inférieur au bac ? »

Source : rapport de la députée Barbara Pompili, projet de loi de finances 2016

Source : rapport de la députée Barbara Pompili, projet de loi de finances 2016

Peu de recrutements pour ces diplômés

Plus fondamentalement encore, le nombre de diplômés en fonction risque d’être très réduit. Aujourd’hui, sur les 76 000 auxiliaires de vie scolaire en exercice, seuls 28 000 (un tiers) ont le statut d’AESH, les 48 000 autres étant en contrats aidés. « Et seuls quelques dizaines d’AESH ont été embauchés cette année, souligne Sophie Cluzel. La plupart des autres recrutements se font sous contrats aidés, pour lesquels les seuls critères sont l’éligibilité à ce type de contrat. Rien n’indique que la tendance va s’inverser. » Autrement dit, l’État vient de créer un diplôme permettant d’accéder à des postes qu’il ne crée qu’en nombre insuffisant… Franck Seuret

Un diplôme, trois spécialités

Le Diplôme d’État d’accompagnant éducatif et social fusionne les Diplômes d’État d’auxiliaire de vie sociale (DEAVS) et d’Aide médico-psychologique (DEAMP). Le tronc commun centré sur l’intervention auprès des personnes (378 heures) sera complété par l’une de ces trois spécialisations (147 heures) : accompagnement à la vie à domicile (ex-DEAVS), à la vie en structure collective (ex-DEAMP) ou à l’éducation inclusive et à la vie ordinaire. La formation, comprenant également 840 heures de stages, s’étalera sur un à deux an(s), selon le profil des candidats.

La création d’un diplôme unique d’accompagnement vise à faciliter les passerelles entre ces trois secteurs d’activité. Les professionnels pourraient donc évoluer plus facilement au cours de leur carrière, en passant les spécialisations correspondantes.

3 février 2016

Sous le même soleil oeuvre pour l'intégration des autistes

De gauche à droite : Gaëlle Chadouteaux, vice-présidente ; Ruzanna Riffaud-Manoukian, présidente.
De gauche à droite : Gaëlle Chadouteaux, vice-présidente ; Ruzanna Riffaud-Manoukian, présidente. 

Créée très récemment, l'association Sous le même soleil veut développer la formation et les moyens d'accompagnement de personnes autistes.

Une présidente concernée

Ruzanna Riffaud-Manukyan est maman d'une petite autiste de 7 ans, Vassanta.

« Dans ces pays, il y a une connaissance de l'autisme très pointue comme en Belgique et d'autres pays européens », explique la maman venant de Russie et originaire d'Arménie. Mais, en France, on a trente-cinq ans de retard concernant le traitement de l'autisme. « Il n'y a rien de fait, sinon mettre nos enfants dans des hôpitaux psychiatriques ou dans des IME (Institut médico-éducatif). »

Elle a alors fait le choix de monter une association « et faire en sorte que cette croix, que je porte, profite à d'autres ».

Développer la formation

Cette association a notamment pour but de former des intervenants auprès d'enfants atteints de Troubles du spectre de l'autisme (TSA). « C'est mon premier objectif : montrer ce qu'est réellement l'autisme et surtout comment se comporter avec ces enfants-là. »

En France, on ne sait pas que l'autisme est un problème de comportement, ce n'est pas une maladie mentale. « Je voudrais que l'association donne des clefs pour l'intégration de ces enfants, pour qu'ils s'épanouissent et qu'ils aient accès aux mêmes choses que les autres enfants. »

Des projets pour les familles

Ruzanna Riffaud-Manukyan a la volonté de créer un réseau regroupant des compétences particulières au niveau de l'accompagnement spécialisé. Ces formations s'adresseront aux familles du Calvados, de la Manche et de l'Orne, mais aussi aux aidants et aux professionnels.

Elle envisage également de créer un centre de loisirs avec de l'éveil musical, de la peinture, du sport, notamment. Elle souhaite encore faciliter les échanges avec d'autres centres, et entre les professionnels.

Sous le même soleil, 9, rue de la Mairie, Saint-Vigor-le-Grand.Tous les jeudis, à 13 h 30, un psychologue comportementaliste de la Sarthe, Nardjess Boukerfa, sera présent pour écouter les parents d'enfants atteints de TSA et répondra individuellement à leurs questions. Prendre rendez-vous au 06 28 23 52 22.

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