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"Au bonheur d'Elise"
le mur
5 décembre 2011

article publié sur le blog de Franck Ramus FRblog le 20 novembre 2011

Réflexions sur le documentaire le Mur

(CV Franck Ramus)

 
Ci-dessous les quelques réflexions que je peux apporter en soutien de la réalisatrice Sophie Robert du documentaire "Le Mur". (cf. précédent post)
Considérant mon expertise de la recherche scientifique sur le développement cognitif et cérébral de l'enfant et sur ses pathologies (y compris l'autisme), je pense être en mesure de témoigner sur les points suivants:
1)      La psychanalyse, en tant que théorie du psychisme humain, n'est pas parvenue en plus d'un siècle d'existence à rassembler de preuves suffisantes ni de la validité de ses concepts théoriques, ni de la validité de ses explications des causes des troubles du développement psychologique. En parallèle, des théories différentes basées sur la psychologie cognitive, les neurosciences, et la génétique, ont été formulées, testées scientifiquement, et ont apporté la preuve de leur bien-fondé.
2)      La psychanalyse, en tant que pratique à visée thérapeutique, n'est pas parvenue en plus d'un siècle d'existence à démontrer une efficacité supérieure au placebo pour la quasi-totalité des troubles du développement. En parallèle, d'autres types de thérapies ont été développés et certaines ont prouvé une efficacité significativement supérieure au placebo et aux thérapies analytiques. Les données sur l'autisme ont été passés en revue et résumés notamment par la Haute Autorité de Santé en 2010.
3)      En conséquence, dans la plupart des pays du monde (hormis la France, la Suisse, l'Argentine, le Brésil...), la psychanalyse ne bénéficie plus d'aucun crédit ni scientifique ni médical. Elle n'est plus enseignée à l'Université, ni dans les départements de psychologie, ni dans les départements de psychiatrie. Elle reste fréquemment enseignée dans des départements de philosophie ou de littérature, où on l'apprécie peut-être pour ses qualités philosophiques ou littéraires, mais où l'on ne se préoccupe pas de validation scientifique des théories, ni d'évaluation des thérapies.
Dans ce contexte de l'évolution des connaissances scientifiques et médicales sur l'autisme, ses causes, et les différentes formes de thérapies possibles, le documentaire de Mme Sophie Robert présente un état des lieux tout à fait honnête, confrontant aux connaissances actuelles le discours de psychanalystes qui prennent fréquemment en charge des enfants autistes en France. Le documentaire met notamment en évidence l'absence totale d'ambition et d'efficacité thérapeutique et l'absence totale de projet éducatif de la part des intervenants pratiquant des thérapies analytiques de l'autisme. Il permet donc de comprendre précisément pourquoi la France a été condamnée par le Conseil de l'Europe (résolution ResChS(2004)1 du 10 mars 2004) pour violation notamment de l'article 15.1 de la Charte sociale européenne, relative à l'éducation des personnes handicapées. Ce documentaire apporte donc des éléments essentiels au débat public qui doit avoir lieu en France sur la prise en charge des enfants autistes (et qui a largement été amorcé par le plan Autisme). Il serait par conséquent absolument inconcevable de vouloir en interdire la diffusion.
Pour en venir au fond de la plainte, la réalisatrice a-t-elle utilisé des procédés déloyaux pour déformer le discours des intervenants, notamment par l'extraction de propos hors de leur contexte au cours du montage? Cette accusation me parait peu plausible pour les raisons suivantes:
1)      Le discours affiché par les intervenants dans le documentaire est fidèle à ce qui est écrit dans au moins une partie de la littérature psychanalytique, par exemple les livres de Jacques Lacan, de Bruno Bettelheim et de nombre de leurs successeurs. On peut retrouver des propos similaires sur les sites et forums sur internet sur lesquels s'expriment certaines associations psychanalytiques.
2)      La réalisatrice n'a visiblement pas caché aux intervenants son attitude critique, leur opposant de manière répétée des interrogations sur les bases cérébrales de l'autisme, sur les facteurs intervenant in utero, et sur les thérapies non psychanalytiques.
3)      Le montage ne semble pas faire un usage excessif du découpage: la plupart du temps les plans sont longs et contiennent plusieurs phrases de chaque intervenant, sans coupure.
4)      Quand bien même certains propos auraient été coupés de leur contexte, ils sont tellement clairs et édifiants qu'on ne voit pas quel contexte pourrait en modifier le sens. Notamment les propos minimisant l'inceste paternel, tout comme les propos exposant l'absence d'objectifs, de méthodes, et de résultats des thérapies analytiques, sont sans aucune ambigüité et inexcusables, quels que puissent être les contextes dans lesquels ils ont été énoncés.
A l'appui de la bonne foi de la réalisatrice, je note également qu'on ne peut pas l'accuser d'avoir sciemment choisi de mauvais intervenants, faiblement qualifiés ou marginaux dans leur domaine, qui seraient de piètres représentants de leur discipline, afin de mieux se moquer de leur discours et discréditer ainsi injustement l'ensemble de la discipline. En effet elle a pris soin de choisir des intervenants faisant incontestablement autorité dans leur domaine, notamment trois chefs de service (actuels ou anciens) de pédopsychiatrie dans des centres hospitaliers universitaires prestigieux (les Pr. Golse, Delion et Widlöcher), un professeur des universités (Pr. Danon-Boileau), et le pédiatre le plus médiatique et le plus influent de France (Dr. Aldo Naouri). La sélection des intervenants me semble donc refléter un souci particulier de donner toutes leurs chances aux partisans de la psychanalyse d'exposer le meilleur de leur discipline.
Pour conclure, le documentaire de Mme Sophie Robert est une pièce clé d'un débat public important. On ne peut pas le censurer sous prétexte que certains intervenants ont des remords sur ce qu'ils ont dit. Mme Robert a usé pour la réalisation de son documentaire de procédés tout à fait usuels dans ce métier. Quand bien même le montage final serait discutable, il n'y aurait pas là de motif suffisant pour en interdire la diffusion. Si l'on devait interdire le documentaire de Mme Robert pour ce motif, on devrait alors interdire pour le même motif tous les documentaires et reportages télévisés diffusés quotidiennement en France.
Dans mon activité de chercheur, j'ai eu à maintes reprises l'occasion d'être interrogé par la presse écrite ou par la télévision, et j'ai parfois été mécontent des citations qui m'étaient attribuées ou du montage effectué. Je n'ai jamais envisagé de demander l'interdiction de la diffusion des articles ou reportages en question. Lorsque c'était nécessaire, j'ai simplement fait usage de mon droit de réponse. C'est ainsi que les débats peuvent avoir lieu tout en respectant la liberté d'expression. Que les plaignants exigent un droit de réponse auprès des médias diffusant le documentaire, plutôt que de porter le débat sur un terrain juridique totalement inapproprié. Les controverses scientifiques et médicales ne se résolvent pas dans les tribunaux, mais par la libre expression et le débat public sans aucune censure.
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3 décembre 2011

article publié sur le site de Michel Balat le 2 décembre 2012

"Le mur" : un honteux montage. Témoignages.

vendredi 2 décembre 2011, par Michel Balat

 

Un film "le mur : autisme et psychanalyse" réalisé par Sophie Robert, circule sur le net actuellement depuis quelques semaines. Ce document résulte d’une série d’interviews effectués auprès de plusieurs d’entre nous sur un sujet complexe et difficile à traiter en quelques mots. Le montage se révèle une entreprise de disqualification de la psychanalyse et présente une version pervertie des positions des personnes interrogées. Devant cet abus de confiance manifeste, certains psychanalystes ont réagi en portant plainte contre la réalisatrice. La CIPPA (coordination internationale des psychanalystes psychothérapeutes de personnes autistes) fondée par Geneviève Haag et présidée par Dominique Amy, nous a proposé de réunir un dossier regroupant un certain nombre d’informations parmi lesquelles figurent les témoignages de Beranrd Golse, Laurent Danon Boileau et Pierre Delion, membres de la CIPPA et de Christine Loisel, sur les circonstances dans lesquelles nous avons été piégés. Plutôt que de répondre par la polémique, nous préférons diffuser largement les pièces du dossier afin que les personnes intéressées puissent avoir des éléments sur ce que les psychanalystes peuvent apporter aux enfants autistes, et à leurs parents, et juger par elles-mêmes du niveau des attaques dont nous sommes, pour beaucoup d’autres, les cibles actuelles.

Pierre Delion

http://www.balat.fr/Le-mur-un-honteux-montage.html

1 décembre 2011

article publié sur le site d'Autisme Infantile le 27 novembre 2011

Donnons une suite au Mur!

Souscription pour la création d’une série documentaire en 3 volets sur la psychanalyse

Depuis le 7 septembre 2011, Autistes Sans Frontières diffuse sur son site le film « Le MUR ou la psychanalyse à l’épreuve de l’autisme » créé en partenariat avec la société Océan Invisible Productions. Le choix de diffuser largement ce documentaire sur Internet a permis à toutes les personnes concernées par la problématique d’y avoir un accès libre et gratuit. Ce film s’inscrit dans le cadre d’une série documentaire que je réalise, dédiée au décryptage de la psychanalyse à l’intention du grand public.

Cette souscription a pour objectif de finaliser cette série audiovisuelle, provisoirement intitulée « Voyage dans l’inconscient », en exploitant les images inédites déjà tournées, et d’autres images, afin de conclure le travail amorcé avec le MUR. Le caractère exceptionnel des images réalisées, les enjeux de société considérables qu’elles soulèvent, et depuis peu la procédure qui m’est intentée par trois psychanalystes, contrecarrent ou ralentissent considérablement le schéma de production classique de cette série documentaire. C’est pour ça que j’ai besoin de votre aide, afin que ces images, que certains aimeraient voir disparaître, soient offertes au plus vite au débat public et démocratique qui doit avoir lieu dans notre pays.

Le but de cette série est d’informer l’opinion publique sur la réalité du message de la psychanalyse exprimée par les psychanalystes eux-mêmes, en approfondissant le travail de décryptage entrepris avec le MUR. Elle permettra de montrer, qu’au-delà même de la problématique de l’autisme, tous les Français sont concernés directement par le message de la psychanalyse, et donc de poser les enjeux d’un débat de société urgent qui nous concerne tous: journalistes, politiques, parents, patients, hommes, femmes, citoyens…

Sophie Robert besoin de votre soutien !

Cet appel à souscription a pour objectif d’aider:

    • à la production de cette série en 3 volets d’environ 90 minutes et à sa diffusion télévisuelle, cinématographique ou à défaut sur Internet
    • à la fabrication des DVD
    • Comment faire ?

Deux possibilités (personnes, associations, institutions, entreprises…):

      • La souscription de soutien permet d’aider à la fabrication de cette série en tant que donateur. Il suffit de remplir le formulaire, accompagné d’un chèque du montant de votre choix, libellé à l’ordre de Océan Invisible Productions, et de le retourner à la société Océan Invisible Productions, 2 place aux Bleuets, 59000 Lille.
      • Devenir contributeur financier de la série, au-delà de 250 euros de don. Vous avez la possibilité de devenir contributeur financier de la série. En cas d’exploitation commerciale, ceci vous offre la perspective d’un remboursement de la somme investie en contribution, voire même d’un retour sur investissement. Dans ce cas, précisez le montant que vous désirez investir en contribution. Un contrat vous sera alors proposé.

Merci de diffuser cet appel à souscription très largement autour de vous.

Série en trois volets sur la psychanalyse

Les psychanalystes, l’inconscient et la sexualité

Le premier volet est consacré à la nature de l’inconscient et sa relation avec la conscience: la dynamique du transfert et du contre transfert et leur maniement dans la cure. Pourquoi parler de psychosexualité? Comment les psychanalystes appréhendent-ils la sexualité, en particulier féminine? Que signifient les concepts de phallus, et le concept de castration? Quel est le rapport entre le phallus et l’inconscient? Comment appréhender le complexe d’Oedipe aujourd’hui, et l’évolution depuis Freud des névroses qui composent l’essentiel de la clientèle des psychanalystes en cabinet.

La psychanalyste dans l’institution psychiatrique

Le deuxième volet traitera de la place de la psychanalyse dans l’institution psychiatrique, à travers l’exploration des troubles envahissants du développement, notamment la psychose et l’autisme; l’interprétation psychanalytique de l’origine et de la dynamique de ces troubles, la façon dont la psychanalyse agit sur ces troubles graves, auprès des adultes et des enfants; peut-on exercer la psychanalyse en institution? Quelles sont les perspectives de guérison ou d’amélioration? Puis nous aborderons la question des rapports entre la psychanalyse et les neurosciences; enfin, nous chercherons à savoir si le contact avec des enfants psychotiques et autistes impacte le regard du psychanalyste pédopsychiatre sur le monde qui l’entoure. Ce deuxième olet développera les séquences du MUR agrémentées de nombreuses séquences inédites.

La psychanalyse dans la cité

La troisième partie sera consacrée aux liens entre la psychanalyse et l’anthropologie, notamment à travers l’oeuvre de Claude Lévi-Strauss sur les structures élémentaires de la parenté; puis nous aborderons les ponts entre psychanalystes et religions du livre, leurs communautés de valeurs aussi bien que leurs divergences; enfin, nous chercherons à savoir comment les psychanalystes se situent en tant que mouvement de pensée par rapport à l’évolution de la société depuis Freud et Lacan. La psychanalyse évolue-t-elle? Quelles sont les questions qui l’agitent de l’intérieur? Quel regard les psychanalystes portent-ils sur leur propre mouvement et comment voient-ils leur avenir dans un monde qui risque d’être dominé par les neurosciences?

http://autismeinfantile.com/informations/actualites/donnons-une-suite-au-mur/?utm_source=feedburner&utm_medium=feed&utm_campaign=Feed%3A+AutismeInfantile+%28Autisme+Infantile%29&utm_content=Yahoo!+Mail

1 décembre 2011

Article sur le film qui fait scandale : "canard enchainé" 30/11/11

canard-enchaine-30-novembre

30 novembre 2011

article publié dans la-Croix.com le 29 novembre 2011

Des psychanalystes veulent faire interdire un documentaire sur l’autisme

« Le Mur », un documentaire réalisé par Sophie Robert et soutenu par Autistes sans frontières, oppose les données actuelles de la science sur l’autisme à la vision qu’en ont les psychanalystes.

Entrait du documentaire « Le Mur, la
psychanalyse à l’épreuve de l’autisme »...

(DR)

Extrait du documentaire « Le Mur, la psychanalyse à l’épreuve de l’autisme » de Sophie Robert.

Trois psychanalystes interviewés dans ce film veulent en faire interdire la diffusion, au prétexte qu’il « ridiculise » la psychanalyse : l’affaire sera jugée le 8 décembre à Lille.

D’autres associations de parents d’enfants autistes, qui ont mis en ligne ce documentaire sur leurs sites, apportent leur soutien à Sophie Robert.

Entre les parents d’enfants autistes et les psychanalystes, la tension est montée d’un cran. La polémique suscitée par le documentaire de Sophie Robert Le Mur, la psychanalyse à l’épreuve de l’autisme est en train de révéler au grand jour un conflit qui couve depuis longtemps. Ce film, soutenu par Autistes sans frontières et mis en ligne sur les sites Internet des principales associations de parents, oppose les données actuelles des recherches scientifiques sur l’autisme à la vision qu’en ont les psychanalystes.

Alors que la communauté scientifique internationale reconnaît en effet depuis des décennies l’autisme comme un trouble « neurodéveloppemental » d’origine principalement génétique et a évacué de façon formelle la responsabilité du comportement des parents, on y voit des psychiatres et psychanalystes parler encore de « psychose infantile » , et expliquer l’autisme par la « dépression » de la mère ou une mauvaise relation avec elle.

Ils parlent de « mère psychogène » , « trop froide »  ou « trop fusionnelle » , voire de « désir incestueux » . Mais on les entend aussi, par ailleurs, dire que leurs thérapies mises en œuvre dans ce domaine n’ont jamais fait la preuve de leur efficacité, la psychanalyse ne pouvant être, selon eux, « évaluée » . En contrepoint, des parents d’enfants autistes racontent leurs parcours et expliquent pourquoi ils ont choisi d’autres prises en charge éducatives, qui ont permis à leurs enfants de progresser.

Les psychanalystes entendent répondre

Les psychiatres et psychanalystes interviewés dans ce film n’ont pas tardé à réagir. Trois d’entre eux, appartenant à l’école freudienne, Esthela Solano-Suarez, Éric Laurent et Alexandre Stevens ont demandé l’interdiction de sa diffusion, estimant que la réalisatrice aurait, par le biais du montage, « dénaturé » leurs propos et voulu « ridiculiser » la psychanalyse. Ils ont assigné également en justice sa maison de production et l’association Autistes sans frontières, qui la soutient. L’affaire sera jugée le 8 décembre au tribunal d’instance de Lille.

Le pédopsychiatre Bernard Golse, chef du service de pédopsychiatrie de l’hôpital Necker à Paris, et également interviewé dans Le Mur , n’a pas voulu s’associer à cette démarche judiciaire, mais dit « avoir le sentiment de s’être fait piéger » par ce film qu’il juge « malhonnête » . Il entend réagir bientôt avec d’autres personnes – dont la psychiatre psychanalyste Geneviève Haag – à travers un document qu’il remettra « aux responsables administratifs » et aux « décideurs » .

Témoignages de parents

En dehors de l’« atteinte aux droits d’auteur » que ces accusations représentent, Sophie Robert se défend d’avoir voulu faire un film polémique. Alors qu’elle entendait « réaliser une série de documentaires sur la psychanalyse aujourd’hui » , elle dit avoir été elle-même « stupéfiée par le contenu des discours » qu’elle a entendus « et surtout par leur récurrence » . « L’accent mis sur la sexualité des femmes, qui élèvent leurs enfants dans un climat incestueux, dit-elle, m’a choquée et bouleversée. J’ai découvert également les conséquences sociales et sanitaires assez inquiétantes de ces théories sur le quotidien des familles. »

Les parents concernés ont d’ailleurs été particulièrement émus par ce film, dans lequel ils ont reconnu les propos qui leur ont été tenus, comme le montrent les nombreux témoignages qui ont afflué sur le site d’Autistes sans frontières. « Depuis de longues années, les parents nous parlent de leurs rencontres avec des pédopsychiatres qui leur ont tenu les mêmes discours culpabilisants, qu’ils redécouvrent dans Le Mur » , souligne son président Vincent Gerhards.

Ce dernier se défend lui aussi vouloir « attaquer la psychanalyse » . « Ce qui est formidable dans ce film, souligne-t-il, c’est que les psychiatres psychanalystes reconnaissent eux-mêmes qu’elle n’est pas adaptée à la prise en charge des enfants autistes ! Nous allons donc continuer à nous battre pour que soient mises en œuvre en France les méthodes éducatives qui ont fait leurs preuves ailleurs et qui sont les seules aujourd’hui à nous permettre d’éduquer correctement nos enfants. »

Ce film est mis en ligne sur le site d’Autistes sans frontières. On peut y lire également les réactions des professionnels et des parents concernés.

CHRISTINE LEGRAND

http://www.la-croix.com/Culture-Loisirs/Culture/Cinema/Des-psychanalystes-veulent-faire-interdire-un-documentaire-sur-l-autisme-_EG_-2011-11-29-741566?mid=53

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30 novembre 2011

article publié sur le blog d'Esteve Freixa i Baqué (EFB)

drapeau_francais.gif Dans la suite de la suite ( Derniers rebondissements du Mur, les psychanalystes et l'autisme ) voici deux textes que je trouve très intéressants et que je mets à votre disposition: un débat dans Le Monde datant de plus d'un an et un très récent communiqué de presse émanant de l'association Vaincre l'autisme.

Dans le débat figure l'expression "forces occultes", expression maladroite car très connotée et qui m'inspira le titre de ma contribution au Hors Série de la revue Science et Pseudosciences consacré à la psychanalyse: Le pouvoir (pas le moins du monde occulte) des psychanalystes.

 

Ep puisque chaque jour apporte de nouveaux éléments à l'affaire, je me propose de maintenir ce post "ouvert" et de le compléter régulièrement en fonction de l'actualité.

Voici ce qu'écrit une maman d'autiste (par ailleurs astrologue): la psychanalyse a aussi ses croisés

Voici la page Facebook où l'on peut apporter son soutien à Sophie Robert, la réalisatrice du documentaire: apporter son soutien via Facebook

ou alors sur Internet: signer la pétition

podcast interview de Sophie Robert sur Fr5

interview Sophie Robert dans Sciences Humaines

réaction d'un lacannien et l'analyse de Jacques van Rillaer

article de l'Express

podcast Radio Monte-Carlo

Europe1 Laurent Ruquier

le blog de Jean-Marc Morandini

podcast RTBF Jacques van Rillaer    (cliquer sur "l'envers des médias" du 17/11)

Sciences et Avenir

collectif Inceste

Télé-Obs

le Parisien

la Voix du Nord

LCI-TF1

Médiapart

CorteX

nouvel article Rue89

Nouvel Obs

interview audio de Sophie Robert

intervieww de Jean-Louis Racca et Nicolas Gaillard

l'appel de Vaincre l'Autisme

lettre d'un député à Mme la Ministre de la Santé

29 novembre 2011

article de Jacques Van Rillaer, professeur émérite à l’Université de Louvain-la-Neuve

 

 

Analyse du film « Le Mur »

par Pierre-Yves Gosset,

psychanalyste lacanien



 

 

suivi de

 

 

 

 

Analyse de cette analyse de P.-Y. Gosset

par J. Van Rillaer

psychologue scientifique

montrant des sophismes classiques des lacaniens

à savoir :

 

Mensonges (voir points 1 et 2)

Insinuations malveillantes (point 3)

Récit d’un cas pour démontrer la pertinence de leurs cures (point 3)

Conception grotesque de ce qu’est la science (point 4)

Logomachie (point 5)

Double langage (point 6)

Pseudo-explications par de simples analogies (point 7)

Le « tic de l’étic » (point 8)



 

 

 

Analyse du film « Le Mur »

par Pierre-Yves Gosset, psychanalyste lacanien

 

 

http://www.acfcapa.fr/chroniques/129-le-mur

 

Pierre-Yves Gosset

Association de la Cause freudienne

 

« Le Mur : la psychanalyse à l'épreuve de l'autisme »

ou : Comment se servir de l'autisme pour « casser du psychanalyste »

 

C'est ce qu'illustre la réalisatrice du pseudo-documentaire intitulé : « Le Mur : la psychanalyse à l'épreuve de l'autisme ».

Le titre en lui-même est a priori engageant, puisque nous mettons toujours, et c'est un grand principe depuis Freud, la théorie à l'épreuve de la clinique et l'une ne va pas sans l'autre. LACAN en donne la ligne dans ses Ecrits lorsqu'il nous dit qu'il faut toujours repenser notre théorie en fonction de notre objet, et non l'inverse (« Ecrits » p. 126).

On comprend vite cependant que cette vidéo est un piège, une véritable diatribe contre la psychanalyse. Non pas une « querelle » au sens noble du terme, où arguments seraient échangés pour aboutir à une discussion constructive sur le thème de l'autisme. Il s'agit de bien autre chose, insidieux autant que simple : c'est une véritable propagande contre la psychanalyse, au profit de méthodes comportementales aux fondements douteux. Au fur et à mesure, cette vidéo nous plonge dans l'indignation et devient insoutenable.

 

Le Procédé

La réalisatrice a interviewé des psychanalystes de renom, toutes écoles confondues. Ensuite, elle a manipulé l'enregistrement en effectuant des coupures et en ajoutant des commentaires a posteriori, visant à dénaturer et tordre les propos recueillis. Le but évident est de présenter les psychanalystes comme non crédibles.

Nous attirerons l'attention sur le fait qu'ainsi elle leur coupe la parole et qu'elle œuvre selon ce grand principe de toutes les méthodes comportementales : réduire l'autre au silence, le faire taire. C'est le fil conducteur de toute cette propagande.

En contraste, un plan de cette vidéo présente une chercheuse de l'INSERM qui développe à l'aise, sans interruption aucune ni commentaires, les résultats de sa recherche devant un écran plat. La question lui est posée sur les causes de l'autisme. Elle répond sans hésiter : « génétiques ! ».

Cette chercheuse a, grâce à des moyens techniques sophistiqués, enregistré le parcours oculaire d'enfants qu'elle dit autistes, placés en face de scènes sociales filmées. Ce parcours a ensuite été visualisé sur l'écran, en fonction des images qui ont été présentées. Elle peut ainsi montrer ce que les enfants qu'elle dit autistes ont regardé sur les scènes présentées. Apparemment, explique-t-elle, « Ils regardent autre chose que ce que regarde la moyenne des gens. » Ils regardent les bouches et le bas du visage, pas les yeux. La chercheuse arrive à cette conclusion : « Ils regardent ailleurs que là où se trouve l'information ; comment voulez-vous qu'ils comprennent ? ». Outre les objections que l'on pourrait aisément faire sur ce que constitue l' « information » et l'endroit où elle est censée être contenue, la principale est celle-ci : n'est-ce pas placer l'autiste en position déficitaire à partir de présupposés plus que douteux ? Il ne vient pas à l'idée de cette chercheuse ceci : ce que les enfants autistes ne regardent pas, ce qu'ils évitent, c'est ce qui les angoisse : l'objet regard. Ils se protègent aussi de l'objet voix, support de la parole : ceux qui côtoient des enfants dits autistes auront remarqué qu'ils se bouchent fréquemment les oreilles en présence de voix et de paroles. Soulignons aussi leur rapport singulier à la voix. Enfin, l'attention de ces enfants, portée sur la partie basse des visages témoigne de leur intérêt tout particulier pour la bouche en tant qu'orifice du corps. Les rapports singuliers des dits autistes à la bouche ne peuvent non plus passer inaperçus de tous ceux qui les côtoient. En outre, nous poserons une question éthique sur les conditions de réalisation de l'expérience : comment les enfants autistes testés l'ont-ils vécue ?

Enfin, une famille nous est montrée en compagnie de leur fils Guillaume qui se présente comme suit: « Je suis autiste à 80 pour cent ». On y entend les parents vantant les mérites d'une méthode qui consiste à utiliser des petits cartons (on ignore ce qu'il y a dessus, mais vraisemblablement, on peut le supposer, de petits dessins) et qui aurait permis à Guillaume de ne plus vomir l'eau qu'on lui présentait. Aucune explication supplémentaire n'est donnée quant aux hypothèses qui soutiendraient cette méthode ni sur les ressorts de sa prétendue efficacité. Ces parents ne tarissent pas de critiques contre les psychothérapies et contre la psychanalyse en particulier.

 

Discussion

La réalisatrice évoque, entre les lignes, les thèmes qui « fâchent ». A savoir, le pire : « On dit que les psychanalystes auraient culpabilisé les mères d'enfants autistes ». Pourtant, rien de cela ne s'entend dans le discours des psychanalystes interviewés.

Si violence il y a envers les enfants autistes et les parents d'enfants autistes, elle est ailleurs, dans le fait de la ségrégation que génère le discours de la science par ses méthodes de dépistage, d'évaluation et de classement. Nous recommanderons la lecture de l'ouvrage (« Sortir de l'Autisme », éditions Buchet-Chastel) où l'auteur, Jaqueline BERGER, mère de deux enfants autistes, en témoigne avec justesse. Que dire de l'exclusion de toutes les structures sociales qu'ont à subir les enfants et les parents d'enfants autistes, sans que des lieux d'accueil soient créés en suffisance ? Et que dire encore du revers de cette exclusion : l'« intégration » forcée des enfants autistes dans les écoles en France ?

Si les psychanalystes ont placé la relation parents-enfant au cœur de la formation du sujet, c'est bien parce que « Entre tous les groupes humains, la famille joue un rôle primordial dans la transmission de la culture et [...] prévaut dans la première éducation » (LACAN : Autres, Ecrits p. 24-25)

La réalisatrice et les « chercheurs » comportementalistes veulent l'ignorer ou le nient.

« Les psychanalystes rejettent les « théories organiques » mais n'hésitent pourtant pas à y recourir. » Absurde ! Les psychanalystes, depuis FREUD, ne font que travailler sur le nouage entre corps, langage et imaginaire. FREUD a d'ailleurs commencé par là : voir ses « Etudes sur l'hystérie ».

« La relation mère-enfant comprend quelque chose de la folie ».

Oui ! Toute relation humaine a quelque chose de « fou », dans le sens de « singulier », hors normes, car il n'y a pas de normalité en cette affaire si l'on veut bien ouvrir les yeux et les oreilles. Il n'y a pas non plus de prétendue « harmonie » dans la relation mère-enfant, Jaqueline BERGER le souligne très justement dans son précieux ouvrage (cité ci-dessus, p 92) : «Il faut en finir avec l'idée qu'élever des enfants est la chose la plus naturelle qui soit, que les femmes sont dotées d'un instinct maternel inné et que les défaillances de leur progéniture les disqualifient, elles et leur compagnon. »

Cette relation, quand on ne le nie pas, est faite de chair et de langage. Car c'est dans un bain de langage, « bouillon de culture » qu'arrive le corps de tout être humain et non pas dans un « programme génétique ».

« La gueule du crocodile qu'il faut toujours empêcher de se refermer à l'aide d'un bâton ». On peut voir dans ce montage vidéo une psychanalyste qui témoigne de son travail avec des enfants autistes. Elle fait des constructions théoriques dans son cabinet, en jonglant avec les animaux en peluche qui font partie de ses outils de travail. Comment nier l'immense intérêt des enfants pour la vie des animaux et ce qu'ils leur permettent de symboliser ! Le premier cas d'enfant amené par son père chez FREUD, n'était-il pas un petit garçon de 5 ans et demi, envahi par une phobie des chevaux, du temps où ceux-ci couraient encore les rues ?

La gueule du crocodile ? Mais elle représente l'irreprésentable : ce qui risque de vous bouffer tout cru ! Ce n'est pas la mère proprement dite, bien entendu ! Mais dans l'imaginaire fantasmatique de l'enfant, sa toute puissance sur lui, qui pourrait bien n'être pas que bienveillante. Le bâton ? Ce n'est pas le père en tant que tel, bien sûr (il n'a plus beaucoup de poids, de nos jours), mais ce que LACAN a redéfini d'une fonction : ce qui dirige le désir de l'enfant sur autre chose que sur sa mère et qui fait que la mère puisse ne pas s'occuper que de son enfant. N'oublions pas qu'une mère est une femme et l'enfant, son objet. Dans son ignorance, la réalisatrice croit et veut faire croire qu'il s'agit de promouvoir une concurrence entre père et mère. C'est absurde !

« Je suis autiste à quatre-vingts pour cent »

Nous discuterons enfin de la question du diagnostic. D'abord, quelles peuvent être les conséquences, sur l'avenir d'un enfant, de se trouver dès son plus jeune âge, identifié, par les tenants de ces méthodes de diagnostic et d'évaluation, à : «Je suis autiste à 80 pour cent ».

Ensuite, pour Guillaume, enfant un peu turbulent certes, les choses ont l'air de plutôt bien se passer. Tant mieux. Mais que dire de ces enfants autistes pour qui les choses sont autrement plus compliquées ? « [...] chez ces jeunes gens, tout est différent, la voix, les gestes, le regard, les mimiques, le tempo. [...] Il y a la mutisme total des uns, au point qu'on pourrait les croire aphones, les cris étranges des autres, des mots répétés en écho sans fin, de l'agitation mal cordonnée ou mécanique, à la manière d'une marionnette. Il y a les trop familiers ou ceux qui vous rendent transparents. » (J. BERGER op. cit. p 28).

Les gens avisés, avec une éthique, savent que ce n'est pas avec des petits cartons, encore moins en « bouffant du psychanalyste » que les choses vont se dénouer. Et, en regardant plus loin que les écrans des chercheurs de l'INSERM, nous voyons nous aussi, avec Jaqueline BERGER, que « Sortir de l'autisme concerne tout le monde, parce que les « autistes » sont le signe autant que le produit de la désagrégation du lien à autrui. Miroir grossissant de nos propres souffrances, ils sont peut-être notre ultime chance d'ouvrir notre regard. »

 

Analyse de l’analyse de P.-Y. Gosset

par J. Van Rillaer

professeur émérite à l’université de Louvain,

montrant des sophismes classiques des lacaniens

à savoir :

 

Mensonges (voir points 1 et 2)

Insinuations malveillantes (point 3)

Récit d’un cas pour démontrer la pertinence de leurs cures (point 3)

Conception grotesque de ce qu’est la science (point 4)

Logomachie (point 5)

Double langage (point 6)

Pseudo-explications par de simples analogies (point 7)

Le « tic de l’étic » (point 8)

 

 

1) Gosset : « [Sophie Robert] œuvre selon ce grand principe de toutes les méthodes comportementales : réduire l'autre au silence, le faire taire. C'est le fil conducteur de toute cette propagande »

J.V.R. :

Gosset ne cite pas un seul propos écrit d’un comportementaliste de renom affirmant qu’il faut réduire l’autre au silence ou qui, tout simplement, suggère une attitude aussi grotesque.

La psychologie scientifique a montré depuis des décennies toute l’importance de l’écoute, de l’empathie, de la bienveillance. Le comportementaliste qui négligerait une attitude humaniste non seulement manquerait d’éthique, mais encore agirait en opposition avec ce que sa discipline a démontré.

Rappelons :

a) Il ne suffit pas d’« on dit » pour argumenter sérieusement

b) Contrairement aux titres légaux « psychiatre » et « psychologue », ceux de « comportementaliste » et de « psychanalyste » sont des titres dont n’importe qui peut se prévaloir dans n’importe quel pays de la planète, qu’il ait fait des études ou non.

Il est donc parfaitement possible qu’il y ait « quelque part » des comportementalistes qui se conduisent comme le dit Gosset. Mais il ne s’agit évidemment pas du « grand principe de toutes les méthodes comportementales ». Cette affirmation est un mensonge grotesque.

Il suffit d’interroger des parents d’autistes qui ont eu affaire à des psychanalystes et d’autres qui ont eu affaire à des comportementalistes, par exemple l’adorable Francis PERRIN.

Pour le témoignage de Perrin : taper dans Google : EDPH2277

ensuite ouvrir : « Documents » et choisir : Autisme.Perrin.pdf

 

2) Gosset : « En contraste, un plan de cette vidéo présente une chercheuse de l'INSERM qui développe à l'aise, sans interruption aucune ni commentaires, les résultats de sa recherche devant un écran plat. »

J.V.R. :

Acte manqué ou manipulation ?

Dans le Film « Le Mur : la psychanalyse à l’épreuve de l’autisme », la chercheuse de l’INSERM n’apparaît pas une seconde. Il s’agit d’un autre film !

Selon Freud, un acte manqué masque TOUJOURS une intention cachée. Selon ce postulat, Gosset essaie de dissuader de visionner le film « Le Mur », comme Mme Roudinesco a tenté de dissuader de lire Le Livre noir de la psychanalyse ou Le crépuscule d’une idole de Michel Onfray, en lançant sur l’Internet des analyses remplies de mensonges.

 

3) Gosset : « Cette chercheuse a, grâce à des moyens techniques sophistiqués, enregistré le parcours oculaire d'enfants qu'elle dit autistes [...] Elle peut ainsi montrer ce que les enfants qu'elle dit autistes ont regardé sur les scènes présentées »

J.V.R. :

Gosset distille le doute sur le fait que les enfants examinés soient des enfants présentant un trouble autistique. Ils sont « dits » autistes par la chercheuse... mais ne le sont peut-être pas.

Par contre, un peu plus loin, il parle de façon louangeuse de « Jacqueline BERGER, mère de deux enfants autistes », qui a écrit un livre qui s’insurge contre l’explication purement génétique de l’autisme. N’aurait-il pas dû écrire ici également que Mme Berger est mère de deux enfants qu’elle « dits » autistes ?

Je veux bien croire Mme Berger, mais je ne puis m’empêcher de rappeler, à cette occasion, que des psychanalystes ont inventé des récits de cas !

Voyez par exemple le Journal d'une adolescente, un faux magistral de Hermina Hug-Hellmuth, la première psychanalyste d’enfants. Le long récit, inventé de toutes pièces, fut qualifié par Freud de « petit bijou » ... parce qu’il illustrait parfaitement sa théorie de la sexualité.

Pour en savoir plus : taper dans Google : EDPH2277

ensuite ouvrir : « Documents » et choisir : Hug-Journal_Adolescente.pdf

 

Des MILLIERS d’enfants présentant un trouble autistique sont passés par les mains des freudiens, des kleiniens, des lacaniens. On attend toujours UNE étude METHODIQUE sur leurs résultats, publiée dans une des centaines de revues de médecine ou de psychologie scientifiques de haut niveau. Le récit, sans doute émouvant de Mme Berger (je ne l’ai pas lu), n’est en rien une preuve de l’efficacité de l’approche freudienne ou lacanienne d’enfants présentant un syndrome autistique.

La médiocrité des résultats des cures freudiennes et lacaniennes ne concerne pas seulement l’autisme. Elle se constate dès que les problèmes sont SERIEUX. Il faut lire à ce sujet le livre du meilleur historien actuel du freudisme (qui a travaillé des années aux archives Freud à Washington), Mikkel Borch-Jacobsen :

Les patients de Freud. Ed ? Sciences Humaines, 2011, 224 p., 14 €

Pour une interview de cet historien: taper dans Google : EDPH2277

ensuite ouvrir « Documents » et choisir : Patients_de_Freud.doc

Sur les 31 patients de Freud bien identifiés, seulement 3 se sont améliorés après la cure !

 

4) Gosset : « Si violence il y a envers les enfants autistes et les parents d'enfants autistes, elle est ailleurs, dans le fait de la ségrégation que génère le discours de la science »

J.V.R. :

Qu’est ce que la démarche scientifique ? Tout simplement une recherche qui veut des faits observables pour bâtir des hypothèses et d’autres faits observables pour accepter ou réfuter des hypothèses. Mais ceci implique de conceptualiser, distinguer, classer, évaluer, vérifier. Gosset est lacanien, c’est un homme du Discours. Il cite son Maître à penser pour dire les choses les plus banales, que plus personne ne conteste :

« Entre tous les groupes humains, la famille joue un rôle primordial dans la transmission de la culture et [...] prévaut dans la première éducation » (LACAN : Autres Ecrits p. 24-25)

J’aurais préféré qu’il ose citer ces propos de Lacan, désabusé, au terme de sa vie :

« La psychanalyse est une pratique délirante, mais c’est ce qu’on a de mieux actuellement pour faire rendre patience à cette situation incommode d’être homme. C'est en tout cas ce que Freud a trouvé de mieux. Et il a maintenu que le psychanalyste ne doit jamais hésiter à délirer » (Ouverture de la section clinique, Ornicar? Bulletin périodique du champ freudien, 1977, n° 9, p. 13).

« La psychanalyse n'est pas une science. Elle n'a pas son statut de science, elle ne peut que l'attendre, l'espérer. C'est un délire — un délire dont on attend qu'il porte une science. On peut attendre longtemps! Il n'y a pas de progrès, et ce qu'on attend ce n'est pas forcément ce qu'on recueille. C'est un délire scientifique » (L'insu que sait de l'une-bévue s'aile a mourre [sic], Ornicar? Bulletin périodique du champ freudien, 1978, n° 14, p. 9).

« La psychanalyse est à prendre au sérieux, bien que ce ne soit pas une science. Comme l'a montré abondamment un nommé Karl Popper, ce n'est pas une science du tout, parce que c'est irréfutable. C'est une pratique, une pratique qui durera ce qu'elle durera. C'est une pratique de bavardage » (Une pratique de bavardage. Ornicar? Bulletin périodique du champ freudien, 1979, n° 19, p. 5).

 

5) Gosset : « Les psychanalystes, depuis FREUD, ne font que travailler sur le nouage entre corps, langage et imaginaire. FREUD a d'ailleurs commencé par là : voir ses Etudes sur l'hystérie. »

J.V.R. :

Ceci demande une explicitation qui, malheureusement, est absente. C’est presque aussi obscur que les affirmations par lesquelles Lacan terminait son interview à l’ORTF, publiée après relecture dans son livre Télévision (éd. Seuil, 1973) :

« L'interprétation doit être preste pour satisfaire à l'entreprêt. De ce qui perdure de perte pure à ce qui ne parie que du père au pire » [sic] (dernières lignes du livre ; réédité dans : J. Lacan, Autres écrits, Seuil, 2001, p. 545).

 

Faut-il rappeler qu’un savant aussi éminent que Claude Lévy-Strauss ne comprenait pas ce que Lacan racontait à son séminaire ... et a fini par oser le dire.

Pour lire le témoignage de Lévy-Strauss, taper dans Google : EDPH2277

puis ouvrir « Documents » et choisir : Lacan.Levy-Strauss.doc

Lacan était un génie de la mystification verbale. Il a réussi à dissimuler la pauvreté de ses nouveautés théoriques et son inefficacité pratique par une logomachie pédante, voire délirante, qui fera date dans l’histoire des impostures intellectuelles.

6) Gosset : « La relation mère-enfant comprend quelque chose de la folie ». Oui ! Toute relation humaine a quelque chose de « fou », dans le sens de « singulier », hors normes, car il n'y a pas de normalité en cette affaire si l'on veut bien ouvrir les yeux et les oreilles. »

J.V.R. : Gosset illustre ici parfaitement le double langage des psychanalystes.

Relisez bien : « singulier » = « fou ».

Mais, par certains aspects, nous sommes tous « singuliers » !

Mes empreintes digitales et mon histoire, comme les vôtres, se distinguent de celles de tous les habitants de la planète.

Donc tous « fous » ? Mais que veut dire alors ce mot ?

Cette façon d’équivoquer, avec des termes comme « sexualité », « Œdipe », « castration », « Phallus », etc., permet de répondre à toute objection : « Mon pauvre ami, vous n’avez rien compris »

Un exemple typique de Lacan :

Le 26 février 1977, Lacan fait une conférence Bruxelles, où il déclare :

« Notre pratique est une escroquerie, bluffer, faire ciller les gens, les éblouir avec des mots qui sont du chiqué, c'est quand même ce qu'on appelle d'habitude du chiqué. [...] Du point de vue éthique, c'est intenable, notre profession ; c'est bien d'ailleurs pour ça que j'en suis malade, parce que j'ai un surmoi comme tout le monde. [...] Il s'agit de savoir si Freud est oui ou non un événement historique. Je crois qu'il a raté son coup. C'est comme moi, dans très peu de temps, tout le monde s'en foutra de la psychanalyse. » (Extraits publiés dans Le Nouvel Observateur, 1981, n° 880, p. 88).

 

Pour calmer ses disciples parisiens avertis par des collègues belges, Lacan fait son séminaire suivant à Paris (15-3-1977) sur « L'escroquerie psychanalytique » et précise :

« Je pense que, vous étant informés auprès des Belges, il est parvenu à vos oreilles que j'ai parlé de la psychanalyse comme pouvant être une escroquerie. [...] La psychanalyse est peut-être une escroquerie, mais ça n'est pas n'importe laquelle — c'est une escroquerie qui tombe juste par rapport à ce qu'est le signifiant, soit quelque chose de bien spécial, qui a des effets de sens » (L'escroquerie psychanalytique. Ornicar? Bulletin périodique du champ freudien, 1979, n° 17, p. 8).

 

Pour des détails sur la tactique du double langage :

Taper dans Google : EDPH2277

puis ouvrir « Documents » et choisir : Freudisme_populaire_initie.pdf

 

7) Gosset approuve tout à fait l’épisode du crocodile ! Relisez ce qu’il écrit :

« La gueule du crocodile qu'il faut toujours empêcher de se refermer à l'aide d'un bâton ». On peut voir dans ce montage vidéo une psychanalyste qui témoigne de son travail avec des enfants autistes. Elle fait des constructions théoriques dans son cabinet, en jonglant avec les animaux en peluche qui font partie de ses outils de travail. Comment nier l'immense intérêt des enfants pour la vie des animaux et ce qu'ils leur permettent de symboliser ! Le premier cas d'enfant amené par son père chez FREUD, n'était-il pas un petit garçon de 5 ans et demi, envahi par une phobie des chevaux, du temps où ceux-ci couraient encore les rues ?

La gueule du crocodile ? Mais elle représente l'irreprésentable : ce qui risque de vous bouffer tout cru ! Ce n'est pas la mère proprement dite, bien entendu ! Mais dans l'imaginaire fantasmatique de l'enfant, sa toute puissance sur lui, qui pourrait bien n'être pas que bienveillante. Le bâton ? Ce n'est pas le père en tant que tel, bien sûr (il n'a plus beaucoup de poids, de nos jours), mais ce que LACAN a redéfini d'une fonction : ce qui dirige le désir de l'enfant sur autre chose que sur sa mère et qui fait que la mère puisse ne pas s'occuper que de son enfant. N'oublions pas qu'une mère est une femme et l'enfant, son objet.

 

a) Rappelons que le 1er cas d’enfant analysé par Freud, auquel Gosset fait allusion, est le Petit Hans, qui avait développé une peur des chevaux après que des chevaux, tirant une lourde voiture, soient tombés bruyamment.

Freud avait étiqueté : « hystérie d’angoisse » (Angsthysterie)

Ce pauvre enfant a été l’objet d’un conditionnement massif par la théorie freudienne.

Pour un exposé du cas de Hans et des réflexions critiques :

taper dans Google : EDPH2277

puis ouvrir : « Documents » et choisir : Hans.Fritz.doc

 

S’y trouve aussi présenté le patient le plus célèbre de Mélanie Klein :

le petit Fritz, dont on a appris longtemps après la publication qu’il était son propre fils ! C’est ce qui s’appelle, dans le jargon freudien, une « analyse incestueuse ».

 

b) La réponse du lacanien illustre une fois de plus le principe de l’interprétation « profonde » par de simples analogies.

Relisez : le bâton

= « ce qui fait que la mère puisse ne pas s'occuper que de son enfant ».

Avec ce même type d’« herméneutique », Freud expliquait n’importe quoi, par exemple que le tabagisme est le substitut inconscient de la masturbation.

Soulignons que Freud, malgré la connaissance de la signification « profonde » de cette dépendance, n'a jamais réussi à s'en délivrer en dépit de plusieurs tentatives !

Pour le psychanalyste, le sevrage tabagique n'est pas — contrairement à ce que pense le psychologue scientifique — une question d'efforts bien ciblés, mais seulement une question de significations à dévoiler.

Quand le psychanalyste Peter Gay, auteur d'une biographie louangeuse de Freud, explique pourquoi le Maître n'est jamais parvenu à arrêter de fumer, il invoque simplement une analyse trop peu profonde :

« La jouissance que fumer procurait à Freud, ou plutôt son besoin invétéré, devait être irrésistible, car après tout, chaque cigare constituait un irritant, un petit pas vers une autre intervention et de nouvelles souffrances. Nous savons qu'il reconnaissait son addiction, et considérait le fait de fumer comme un substitut à ce “besoin primitif” : la masturbation. À l'évidence, son auto-analyse n'avait pas atteint certaines strates ».

(Pour les références précises de ces citations de Freud et Gay, voir Le Livre noir de la psychanalyse, Les Arènes, 2e éd., p. 236 et sv.)

 

Autrement dit : si vous n’arrivez pas aux changements que vous désirez, analysez, analysez, analysez des strates de plus en plus « profondes ».

Otto Rank, qui fut longtemps un des disciples préférés de Freud, disait que tout finit par s’expliquer par le traumatisme de la naissance (Cf. Le Traumatisme de la naissance, 1924, trad. Payot, 1968).

Surtout soyez patients. Comme le dit un des psychanalystes interviewés :

« La position du psychanalyste, c’est avoir ni mémoire, ni attente. C’est le fait d’abdiquer l’idée d’une progression »

 

8) Gosset : « Les gens avisés, avec une éthique, savent que ce n'est pas avec des petits cartons, encore moins en « bouffant du psychanalyste » que les choses vont se dénouer. »

J.V.R. :

Il n’est pas possible de débattre avec un psychanalyste (surtout lacanien) sans qu’il parle d’éthique et qu’il suggère que vous n’en avez pas. Pour le dire à la manière de Lacan : c’est le tic de l’é-tic.

a) En fait, s’en tenir aux Textes freudo-lacaniens et ignorer ce qui se fait dans le reste du monde en matière d’éducation d’enfants présentant un trouble autistique (en particulier dans les meilleures universités : Cambridge, Oxford, Harvard, Stanford, etc.), c’est une grave faute professionnelle, un manque d’éthique évident. Les freudiens et lacaniens sont comparables à des médecins qui soigneraient des troubles graves avec des fleurs de Bach ou des dilutions homéopathiques.

b) Faut-il rappeler que Jacques-Alain Miller, gendre de Lacan, n’hésitait pas à dire :

« La morale de Lacan relève d’un cynisme supérieur »

 

(Débat avec Onfray, in Philosophie magazine, 2010, n° 36, p. 15).

c) Celui qui n’a pas lu des ouvrages de psychanalysés de Lacan, racontant comment le Maître œuvrait, devrait consulter l’article publié dans la revue Science et pseudo-sciences

« Comment Lacan psychanalysait »

En ligne : http://www.pseudo-sciences.org/spip.php?article1553

Ou taper dans Google : EDPH2277

puis ouvrir « Documents » et choisir : Lacan.Pratique.SPS.doc

d) A ma connaissance, aucun comportementaliste membre des associations françaises (AFTCC, AFFORTECC) ou belge (AEMTC) ne pratique une méthode aussi douloureuse que celle du psychanalyste Pierre Delion : le « packing », une camisole de force new look, qui fait songer à des pratiques barbares des siècles passés !

Sa méthode consiste à emmailloter l’enfant présentant un syndrome autistique jusqu’au cou dans un cocon de contention, mouillé et glacé (au moins 10° en dessous de la température du corps), pendant 45 minutes. Quand la température de la peau a chuté de 36 à 33 degrés, l’enfant est progressivement réchauffé. Ainsi, un enfant agité se trouve maté. Le procédé se renouvelle jusqu’à 7 fois par semaine.

C’est ce même psychanalyste qui ose dire, quand on lui demande de parler des effets des traitements :

« Je ne peux pas répondre à ça. Ce n’est pas une question de psychanalyste, ça ! »

d) Pour avoir été membre de l’Ecole belge de psychanalyse pendant 15 ans et être devenu ensuite comportementaliste, j’ai constaté que le goût de l’argent et du pouvoir est plus fréquent chez les freudiens et surtout chez les lacaniens que chez les comportementalistes. S’il y a des abus partout, les lacaniens en tout cas n’ont de leçons à donner à qui que ce soit.

 

9) J.V.R :Freud était plus avisé : il trouvait inutile de discuter

Il écrivait à Oskar à Pfister :

« Que nous attachions si peu d'importance à paraître dans les Congrès me semble très compréhensible. Il n'est guère possible d'argumenter publiquement sur la psychanalyse. [...] Les débats ne peuvent que demeurer aussi infructueux que les controverses théologiques au temps de la Réforme » (28-5-1911).

 

La psychanalyse a commencé comme une recherche scientifique, puis est devenue une religion laïque qui n’a plus sa place dans la « République des Sciences ». Ce qui est écrit ci-dessus par Mr. Gosset l’illustre une fois de plus.



10) J.V.R :Une chose m’étonne : l’absence de psychiatrisation de Sophie Robert

Freud psychiatrisait tous ses opposants.

Selon lui, Adler était un paranoïaque, Bleuler un homosexuel refoulé, etc., etc.

Comment se fait-il que Sophie Robert ne soit pas encore étiquetée « hystérique » ou un truc comme ça ?

Dans la classification freudienne, on n’a pas beaucoup le choix (moins que dans le DSM...) :

perversion, neurasthénie, névrose d’angoisse, névrose de caractère, hystérie de conversion, hystérie d’angoisse (= névrose phobique), névrose obsessionnelle, névrose narcissique, paranoïa.

Je suis curieux de voir quel étiquetage sera choisi.

Si Elisabeth Roudinesco (la principale avocate du freudisme en France) se prononce, ce sera évidemment, la « Haine ». Pour elle, ce sentiment et l’antisémitisme sont l’explication ultime du comportement de tous ceux qui osent remettre en question la Parole révélée de Freud.



11) J.V.R. : Une chose ne m’étonne pas du tout : la hargne des lacaniens

Rappelons qu’à partir de 1963 les analyses didactiques menées par Lacan n’ont plus été reconnues par l’Association internationale de Psychanalyse (IPA), parce que Lacan faisait des séances qui ne duraient que quelques minutes au lieu des 50 minutes traditionnelles et qu’il a refusé obstinément d’abandonner sa pratique des « séances à durée variable » invariablement très très courte.

Lacan a réagi en fondant l’année suivante sa propre Ecole. Il s’est vengé de l’IPA en acceptant comme « analyste » quasi n’importe qui et en déclarant — à juste titre — que « le psychanalyste ne s'autorise que de lui-même »1. Dès lors, les freudiens reconnus par l’IPA ont été noyés sous le tsunami des lacaniens.

Une grande partie des analystes lacaniens n’ont pas de diplôme de psychiatre, ni de psychologue. C’est le cas d’Eric Laurent (anthorpologue-psychanalyste), qui fait un procès à Sophie Robert. C’est aussi le cas des très médiatiques E. Roudinesco (historienne-psychanalyste), J.-A. Miller et son frère Gérard (philosophes-psychanalystes). C’est évidemment le cas des psychanalystes les plus agressifs à l’égard de méthodes psychologiques dont les résultats observables deviennent de plus en plus évidents.

Si la psychanalyse se trouve discréditée, ils ne pourront pas se rabattre sur le titre universitaire de psychiatre ou de psychologue. Leur hargne n’est pas simplement une question de joute intellectuelle : il y va de leur gagne-pain.

Pour en savoir plus sur le titre d’analyste lacanien

et l’abondance de lacaniens en France :

taper dans Google : EDPH2277

puis ouvrir : « Documents » et choisir : Abondance.lacaniens.doc

 

12) Pour un historique de la tentative de faire interdire la vision du film « Le Mur », voir :

http://autisteenfrance.over-blog.com/pages/historique_autour_du_film_le_mur_de_Sophie_Robert-5965434.html

http://www.autistessansfrontieres.com/lemur-site-officiel.php

Bruxelles, 29-11-2011

1 « Rappelons d'abord un principe : le psychanalyste ne s'autorise que de lui-même. Ce principe est inscrit aux textes originels de l'Ecole et décide de sa position. Ceci n'exclut pas que l'Ecole garantisse qu'un analyste relève de sa formation. Elle le peut de son chef. Et l'analyste peut vouloir cette garantie » (Proposition du 9 octobre 1967 sur le psychanalyste de l'Ecole. Réédité dans Autres écrits, Paris, Seuil, 2001, p. 243).

Rappelons que tout le monde peut faire de l’« analyse psychologique » ou de la « psychanalyse ». Pour une discussion de cette question, voir l’article paru dans Science et pseudo-sciences : http://www.pseudo-sciences.org/spip.php?article1538

Ou taper dans Google : EDPH2277

puis ouvrir : « Documents » et choisir : Analyses.Psychanalyses.SPS.pdf

 

28 novembre 2011

article publié sur le site de l'A.L.I. (Association Lacanienne Internationale)

Faire le mur

Auteur : Hervé Bentata 23/11/2011

Pour plus de sujets qu'on ne croit, le jeu de la langue constitue une difficulté parfois insurmontable, souvent aussi pesante que des pierres d'un mur infranchissable... Et ce n'est pas parce qu'une personne parle, que "pierre qui roule n'amasse pas mousse" ou "donnez-nous notre pain quotidien" peuvent faire métaphore. Cette position qui ne permet à un sujet que de comprendre les choses au pied de la lettre suscite, face à ces pierres qui roulent, face aux effets de sens, une totale incompréhension, malaise et angoisse.

C'est probablement de cela dont il est question dans le récent documentaire de Sophie Robert concernant l'autisme et la psychanalyse: la totale incompréhension d'une causalité qui ne soit pas totalement linéaire. Et c'est bien en quoi la méthode recommandée pour éduquer les enfants autistes ne peut être du coup que la méthode ABA qui dit littéralement ce qu'elle est: b-a, ba. Et c'est pourquoi aussi je ne crois pas à la malveillance de la réalisatrice malgré un évident montage tronqué au plus près de ce qu'elle veut démontrer: l'enfant qui a pu bénéficier du PECS s'en est sorti; il parle, a de bonnes notes en classe alors que l'autre, qui a été dans un "hôpital psychiatrique de jour", reste gravement handicapé. Sophie Robert probablement ne peut comprendre qu'il puisse y avoir un écart entre ce qu'elle pense et ce qui lui est dit par nos collègues psychanalystes.

Au demeurant, même à rectifier les propos de ces collègues en se disant qu'ils ont été poussés à la faute, ou qu'on a choisi de ne nous faire entendre que le pire et sorti du contexte, j'ai tout de même frémi de la caricature de leurs propos notamment concernant les mères d'enfant autiste soit disant mauvaises. Je croyais que depuis plus de vingt ans, on avait corrigé ces balivernes; de même l'attentisme de certains au surgissement du désir de l'enfant m'a un peu estomaqué.

De fait, la pédopsychiatrie française qui paraît plus visée dans ce documentaire que la psychanalyse, a été novatrice et des efforts gigantesques ont été faits par les pouvoirs publics pour promouvoir des soins de qualité au plus près de la population et mêmes des populations les plus déshéritées. Les idées d'équipe de soins pluridisciplinaires comprenant pour tous, y compris les autistes, un accès aussi bien à de la pédagogie qu'à l'éducatif, au psychologique, à de l'orthophonie et de la psychomotricité, datent de plus de quarante ans! Aux USA à l'époque, c'était le désert même dans le secteur médico-éducatif. Domine encore un accès très onéreux aux soins, et à des soins rationnés. Certes tout n'est pas parfait et il manque certainement des moyens permettant d'accueillir plus d'enfants autistes en intégration scolaire ou dans des institutions éducatives spécialisées. Mais rappelons enfin que les méthodes éducatives prônées par les associations de parents pour les autistes, si elles proviennent pour la plupart des USA, ne sont souvent que la pâle copie d'idées ou de méthodes éducatives venues au départ d'Europe !

Enfin, les pédopsychiatres français exerçant dans le secteur des hôpitaux publics - qui ont certes souvent une culture et formation psychanalytique, se battent depuis des décennies pour éviter les solutions de soins à plein temps coupant les enfants de leurs familles, et aussi pour que tous les enfants puissent être intégrés dans un milieu scolaire normal. Alors que Mme Robert décrit ces mêmes psychiatres-psychanalystes des hôpitaux publics comme des enfermeurs d'enfants à l'asile, coupés de leur famille et de tout accès à un milieu scolaire!

Au total, "le mur" est un mauvais documentaire, partisan et pétri d'erreurs manifestes et de confusions. Je reste de ce fait sidéré qu'il puisse se trouver des personnes un tant soit peu instruites qui puissent le soutenir. C'est certainement que nous nous trouvons dans un paradoxe similaire à la vague néolibérale qui continue de déferler sur la "vieille" Europe: malgré les dégâts terribles et évidents qu'elle provoque, malgré son extrême bêtise, elle reste le dogme intouchable !

http://www.freud-lacan.com/Champs_specialises/Presentation/Faire_le_mur

27 novembre 2011

Un blog jubilatoire où le Maître vous éclaire ... Solaire ! et à découvrir absolument ...

Jean-Marie De Lacan

site: Critique raisonnée du Non psychanalytique

Jean-Marie de Lacan est psychanalyste. Il a côtoyé les plus grands, s’en est inspiré, les a inspirés, mais s’est à jamais juré de ne s’autoriser que de lui-même.

Avec dix-huit scissions à son actif (dont cinq au sein d’associations psychanalytiques reconnues d’utilité publique), le record intercontinental franco-argentin de la séance la plus courte (0.0066 secondes), et celui de la conférence la plus longue, il s’impose parmi les analystes les plus en vogue du nouveau millénaire.

Sa grande expérience acquise auprès des enfants en difficulté le hisse au sommet de la pointe du pic de la prise en charge des mères d’enfants psychotiques en France. Amateur d’opéra et de chants grégoriens, il préside le mouvement communiste non révolutionnaire depuis plus de vingt ans et anime régulièrement un colloque sur les bonnes pratiques du packing.

Son dernier article pour l'exemple :

Pierre-Yves contre-attaque !

Chers disciples,

Mon appel à la censure n’ayant visiblement pas été suivi des faits ou d’effets de rire comme fût-il, certains con-pères croient bon d’en remettre une couche à nos psychotiques en culotte courte. À mon instar, le camarade Pierre-Yves reste pantois face à un système judiciaire profondément malade et incapable de hâter une raie-solution freudienne que nous n’avions aucune peine à causer avant l’invasion des comportementalistes.

Probablement suite à mes bons conseils, Pierre-Yves évite soigneusement les attaques ad hominem de cette hystéro-perverse de réalisatrice pour se con-centrer sur ce qu’elle ose encore appeler un travail. Je dois bien reconnaitre que, même si son intervention ne saurait égaler la mienne, le camarade fait mouche. Je dirais même qu’il tue-mouche.

Il débute par une analyse fine et rigoureuse du procédé :

La réalisatrice a interviewé des psychanalystes de renom, toutes écoles confondues. Ensuite, elle a manipulé l’enregistrement en effectuant des coupures et en ajoutant des commentaires a posteriori, visant à dénaturer et tordre les propos recueillis. Le but évident est de présenter les psychanalystes comme non crédibles.

Nous attirerons l’attention sur le fait qu’ainsi elle leur coupe la parole et qu’elle oeuvre selon ce grand principe de toutes les méthodes comportementales : réduire l’autre au silence, le faire taire. C’est le fil conducteur de toute cette propagande.

Vous rendez-vous compte ? La malheureuse Sophie a manipulé des enregistrements de psychanalystes ! Pire, elle leur a coupé la parole ! Elle s’est également laissée aller à greffer ses commentaires après-coup ! Mais depuis quand les réalisateurs se permettent des choses pareilles ? Savait-elle que non seulement, nous ne nous autorisons que de nous-mêmes, mais que nous n’autorisons également les autres que de nous-mêmes ? Quelle inculture ! Quel mépris des traditions psychanalytiques en vigueur dans l’empire franco-argentin ! Il s’agit bel et bien de propagande comme l’affirme le camarade Pierre-Yves ! Il s’agit bel et bien de propagande, mais pas de la bonne !

En contraste, un plan de cette vidéo présente une chercheuse de l’INSERM qui développe à l’aise, sans interruption aucune ni commentaires, les résultats de sa recherche devant un écran plat. La question lui est posée sur les causes de l’autisme. Elle répond sans hésiter : « génétiques ! ».

Et pourquoi donc cette « chercheuse » de l’INSERM, qui semble avoir définitivement renoncé à sa quête du pénis, n’est-elle pas coupée au montage ? Demandez-vous pourquoi, chers disciples ! Demandez-vous pourquoi, mais pas trop ! Celle-ci ne cesse pourtant de blasphémer, d’employer des mots que nous avons depuis longtemps bannis de la langue française. Les prononcer me provoque une pénible inflammation symbolique du pénis : « génétique », « chercheuse », « scientifique », « information », « expérience », « autisme », « efficacité » ! Que d’abominations ! N’est-il pas préférable d’en rester au langage, au corps, à l’imaginaire, à l’inconscient, à la jouissance du symptôme ?

Enfin, l’attention de ces enfants, portée sur la partie basse des visages témoigne de leur intérêt tout particulier pour la bouche en tant qu’orifice du corps.

La découverte est donc la suivante : les enfants psychotiques ne regardent pas les yeux mais la bouche ! Mais nous le savions déjà depuis longtemps puisqu’il s’agit d’une regrettable fixation au stade oral, la mère maintenant un processus de perpétuelle fellation symbolique sur son rejeton. Comment voulez-vous que cet obstacle manifeste à l’identification projective leur permette de parler ? L’obstacle au langage que constitue la fellation symbolique reste à ce jour la seule explication scientifique plausible. Tout matériel, aussi onéreux soit-il, ne pourra rien y changer. Et que dire de cette « information » que cette « chercheuse » sans trouvaille s’obstine à localiser dans l’objet œil ? Non, non et non! Dois-encore répéter que la seule et vénérable information est à rechercher au niveau du pénis, voire aux alentours des orifices voués à l’accueillir en toute sainteté? Quelle honte…

Enfin, une famille nous est montrée en compagnie de leur fils Guillaume qui se présente comme suit: « Je suis autiste à 80 pour cent ».

Non seulement parler d’autisme reste en soi un blasphème de la pire espèce, mais oser attribuer un pourcentage à cet autisme relève du non-sens le plus rétroversé : « Autisme à 80% » disent-ils à ce pauvre enfant déjà conditionné au DSM… Ainsi, la sacrosainte démarcation psychose/névrose n’aurait plus lieu d’être ! Nous pourrions être les deux à la fois, à savoir tout autant mal castrés que non castrés : je viens ainsi de démontrer là toute l’idiotie scientiste par l’absurde. Et comment se fait-il que ce jeune homme et sa famille connaissent son diagnostic ? Il s’agit à l’évidence d’une violation du soixante-neuvième commandement freudien…

On dit que les psychanalystes auraient culpabilisé les mères d’enfants autistes. Pourtant, rien de cela ne s’entend dans le discours des psychanalystes interviewés.

Selon les infidèles, nous culpabiliserions les mères. Où ? Quand ? Comment ? Aucun de nous ne l’a officiellement et clairement reconnu ! Donc ceci est totalement faux vous m’entendez ! Ce ne sont que des balivernes lancées par quelques cognitivos parmi les plus enragés et relayées par des génitrices hystériques dont l’instinct maternel visiblement défaillant a précipité leur progéniture vers la psychose la plus sévère.

Si violence il y a envers les enfants autistes et les parents d’enfants autistes, elle est ailleurs, dans le fait de la ségrégation que génère le discours de la science par ses méthodes de dépistage, d’évaluation et de classement.

Non ce ne sont pas les psychanalystes qui culpabilisent les mères mais la société contaminée par le scientisme, ce grand Autre social déshumanisé qui accuse nos gènes d’être responsables de tous les malheurs du monde. Pierre-Yves connait d’ailleurs une de ces fameuses mère, non pervertie par les cognitivos, qui est entièrement d’accord avec lui : n’est-ce pas là la preuve magistrale de la véracité de nos théorie, et du fascisme profond des autres ?

Toute relation humaine a quelque chose de « fou », dans le sens de « singulier », hors normes, car il n’y a pas de normalité en cette affaire si l’on veut bien ouvrir les yeux et les oreilles.

Enfin, mon cher et camarade dénonce avec grande pertinence cette obsession très moderne, très scientiste d’une normalité pourtant totalement fantasmatique ! La plupart des grands esprits s’accordent sur le fait que personne n’est normal. Donc nous sommes tous fous, mais personne n’est plus fou qu’un autre car nous sommes fous différemment : la différence n’est pas une compétition contrairement à ce que veulent nous imposer les comportementalo-capitalistes ! Il n’y a aucun gène qui tienne ! Il n’y a, et il n’y aura jamais que la chair, la chair de la chaire, et le gigantesque bain de langage, dont les remous doivent remuer sans aucun interventionnisme malsain.

C’est dans un bain de langage, « bouillon de culture » qu’arrive le corps de tout être humain et non pas dans un « programme génétique ».

L’efficacité n’existe pas plus que la normalité : il s’agit à nouveau d’un fantasme issu d’une angoisse castration dont l’objet n’a su atteindre l’illusoire précarité d’un œdipe mal chantourné. Les cognitivos trichent, fraudent, gonflent leurs statistiques et dissimulent leurs échecs alors que nous ne cessons de les afficher fièrement. Comment se fait-il que nos hôpitaux de jours renferment les enfants les plus gravement atteints alors que les thérapies comportementalo-suédoises très lucratives (« Money, Money, Money ») n’accueillent que les mouflets qui vont bien ? Demandez-vous pourquoi chers disciples! Demandez-vous pourquoi, mais pas trop !

Enfin, quel est le mal à utiliser un crocodile comme objet transitionnel ? D’autant plus que, tout le monde le sait, les enfants adorent les animaux ! Les interprétations que nous en faisons ne regardent que nous et certainement pas les réalisatrices, historiens et autres documentaristes en mal de pénis.

La gueule du crocodile ? Mais elle représente l’irreprésentable : ce qui risque de vous bouffer tout cru ! Ce n’est pas la mère proprement dite, bien entendu ! Mais dans l’imaginaire fantasmatique de l’enfant, sa toute puissance sur lui, qui pourrait bien n’être pas que bienveillante. Le bâton ? Ce n’est pas le père en tant que tel, bien sûr (il n’a plus beaucoup de poids, de nos jours), mais ce que LACAN a redéfini d’une fonction : ce qui dirige le désir de l’enfant sur autre chose que sur sa mère et qui fait que la mère puisse ne pas s’occuper que de son enfant. N’oublions pas qu’une mère est une femme et l’enfant, son objet. Dans son ignorance, la réalisatrice croit et veut faire croire qu’il s’agit de promouvoir une concurrence entre père et mère. C’est absurde !

Oui, le camarade Pierre-Yves a raison de proclamer que rien ne se dénouera en bouffant du psychanalyste. Or, ce documentaire propagandiste et malsain ne vise qu’à nous faire chuter dans la fosse aux crocodiles…

Les gens avisés, avec une éthique, savent que ce n’est pas avec des petits cartons, encore moins en « bouffant du psychanalyste » que les choses vont se dénouer.

Et qu’on ne vienne pas nous dire que la remise en question nous est impossible puisque Lacan nous incita jadis à toujours repenser notre théorie en fonction de notre objet. Néanmoins, le « notre » indique bien que seuls les « nôtres » sont habilités à réévaluer des théories et des objets que nous sommes par ailleurs les seuls à pouvoir définir comme il se doigt !

Aligatorement vôtre,

26 novembre 2011

prise de position de Danièle Langlois, présidente d'autisme France à propos du Mur

Une intervention documentée, intelligente et empreinte de bon sens.

Cela vient éclairer le sens du Mur de Sophie Robert et montre toute l'importance de ce documentaire :

http://www.autisme-france.fr/offres/file_inline_src/577/577_A_12239_1.pdf

Essentiel pour comprendre et accompagner des personnes avec autisme !

Merci à Danièle Langlois

25 novembre 2011

Sophie Robert parle du Mur dans le magazine de la santé du 23 novembre 2011

www.france5.fr
Le Magazine de la santé, Allô Docteur et Enquête de Santé les rendez-vous "Santé" de France 5 présentés par Michel Cymes, Marina Carrère-d'Encausse et Benoit Thévenet.
c'est à 17:10

 

25 novembre 2011

article publié sur le site FRACTAL le 22 novembre 2011

Lettre Dr Cottraux (Affaire Sophie Robert)
par claude le 22.11.2011.

Docteur Jean COTTRAUX
21 chemin de Roche Bozon
69660 COLLONGES

Psychiatre honoraire des Hôpitaux
Chargé de cours à l’Université Lyon1
Habilitation à la Direction de Recherche
Directeur Scientifique de l’Institut Francophone
de Formation et de Recherche en Thérapie
Comportementale et Cognitive (Ifforthecc)

Conseil psychologique

cottraux@univ-lyon1.fr
Téléphone : 09 61 29 71 19
N° ordre des médecins : 69/3536
SIREN : 417 529 617
SIRET : 417 529 617 00025 ABE 7490B
URSAFF : 690 3720966347
Identifiant Sécurité sociale : 69 0781810

Le 18 Novembre 2011

Madame Sophie Robert
Océan Invisible
2 Place des Bleuets
59000 Lille

Chère Madame

J’ai visionné votre film : « Le mur » qui est fait d’interviews de psychanalystes parlant de leurs conceptions de l’autisme infantile et de leur traitement. A aucun moment je n’ai eu le sentiment que la psychanalyse était en quoi que ce soit dénaturée ou caricaturée : les psychanalystes s’exprimaient librement et tout ce qu’ils disaient correspondait à ce que des psychanalyste ont écrit au siècle dernier au sujet de la responsabilité des mères dans le trouble de leur enfant. J’ai rencontré personnellement Bruno Bettelheim, l’auteur adulé, en ce temps là, de « La Forteresse vide », lors d’une série de conférences et de séminaires à l’université de Lyon en 1975, et il ne professait pas autre chose. Il était, déjà, fort controversé aux USA, où ses méthodes étaient considérées comme une imposture. J’ai depuis quitté le milieu psychanalytique, car la psychanalyse est une pseudo science qui se maintient au pouvoir dans notre pays par les méthodes habituelles d’intimidation, de chantage sur les carrières et de propagande. Il est évident que tous les psychanalystes ne sont pas aussi intégristes que ceux qui vous poursuivent, et que certains évoluent vers des conceptions plus proches des données actuelles de la recherche. Mais du fait de l’influence mandarinale de quelques uns, la pédopsychiatrie demeure très en retard. Ainsi, les soins proposés par beaucoup d’institutions pour traiter l’autisme infantile ne sont pas conformes à l’état actuel des connaissances.

Il est frappant de constater l’énormité des sommes (près de 300 000 Euros) qui vous sont demandées comme dommage et intérêt par les psychanalystes pour un film qui n’est que leur miroir. Ce n’est pas l’argent qui leur permettra de retrouver une beauté évanouie. En attaquant la presse qui est libre de son point de vue, ils aggravent les critiques que l’on peut leur opposer. J’espère qu’ils vont faire un travail sur eux-mêmes qui leur permette d’évoluer vers plus d’empathie vis-à-vis de leurs patients, et une meilleure compréhension des aspects obscurs de leurs motivations dans cette triste affaire.

Bien cordialement à vous et avec tout mon soutien.

Dr Jean Cottraux

http://www.fractal.asso.fr/index3.php?art=article&categorie=16&article=331

24 novembre 2011

article publié sur le site le Cercle Psy le 23 novembre 2011

Sophie Robert : La psychanalyse doit débattre de l'autisme

Propos recueillis par Jean-François Marmion
Article publié le 23/11/2011
 
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En présentant les positions de plusieurs psychanalystes à propos de l'autisme, un documentaire, Le Mur, fait polémique. S'estimant piégés, trois des interviewés ont engagé une action en justice contre la réalisatrice, la journaliste Sophie Robert. Celle-ci nous livre sa version des événements.

Avant d’en venir à la polémique qu’il a suscitée, expliquez-nous pourquoi et comment vous avez conçu ce documentaire ?

Je voulais être psychanalyste, avant de m’orienter vers l’audiovisuel. Je suis fondamentalement en accord avec la démarche psychanalytique (aller voir quelqu'un pour déposer son fardeau existentiel), qui me fascine depuis de longues années : je me définis comme une anthropologue de la psychanalyse, en amateur, mais ayant accumulé pas mal de connaissances. Sachant qu’il y a une différence énorme entre son image dans le grand public et sa réalité lorsqu’elle est exprimée entre initiés, j’avais envie d’en faire un état des lieux accessible à tous. Je suis donc en contact avec Arte depuis plus d’un an pour une série de six documentaires. L’idée était de faire un voyage dans la théorie psychanalytique, fondamentalement la théorie sexuelle, qui distingue la psychanalyse des autres théories. Je ne voulais pas dresser un monument historique à la psychanalyse, mais voir ce qu’elle avait de vivant aujourd’hui. J’ai rencontré une quarantaine de psychanalystes, j’en ai filmé 27 pendant deux à trois heures chacun, ce qui a donné 60 heures de rushes. Je voulais qu’ils parlent franchement, en assumant les points de vue politiquement incorrects du discours psychanalytique. Ils ont joué le jeu, ont accepté de s’exprimer avec sincérité, et je leur en suis reconnaissante. Nos entretiens étaient très riches.

Puisque vous avez projeté toute une série de documentaires, pourquoi avoir choisi de terminer en premier celui qui porte sur l’autisme, sujet explosif ?

C’est vraiment un hasard, pas de l’opportunisme. Je ne voulais pas travailler spécifiquement sur l’autisme, mais il est considéré comme la pire des psychoses pour la psychanalyse, ce qui est vraiment une spécificité française puisque le reste du monde le définit depuis 30 ans comme un trouble neurologique, et qu’à l’étranger les patients sont diagnostiqués très tôt et pris en charge non pas en psychiatrie, mais avec des méthodes comportementales et éducatives adaptées. Il m’a paru intéressant d’extraire ce sujet pour lui consacrer un volet à part entière.

Ce film ne serait donc pas une entreprise délibérée de démolition, en tout cas de déstabilisation, de la psychanalyse ?

Je ne pense pas du tout avoir fait une entreprise de déstabilisation : c’est la psychanalyse qui se déstabilise toute seule. Si mon film est polémique, c’est à cause du discours des psychanalystes en lui-même. Ils étaient très à l’aise, très heureux d’être filmés. Mais je pense qu’ils ne se rendent pas compte de la portée de leurs propos. J’étais vraiment stupéfaite. Je pensais faire un travail beaucoup plus nuancé, or je ne me serais jamais attendue à entendre ce que j’ai entendu de la part de l’immense majorité d’entre eux. Je n’aurais pas imaginé des propos aussi haineux à l’égard de la science, par exemple, ni aussi viscéralement sexistes. Je ne pense pas qu’il existe un quelconque contexte dans lequel affirmer que l’enfant est le substitut du phallus maternel, aliéné au désir de sa mère, est un propos acceptable. J’ai recherché des psychanalystes capables de me tenir un discours différent : j’ai eu du mal à en trouver, et les personnes en question ont refusé de critiquer les positions extrémistes de leurs collègues devant la caméra.

Les psychanalystes Alexandre Stevens, Esthela Solano-Suarez et Eric Laurent se sont retournés contre vous après leurs interviews. Que demandent-ils ?

Des dommages et intérêts faramineux : 290 000 euros. Plus le remboursement des frais d’avocat, 20 000 euros pour faire publier le jugement, et 15 000 euros d’astreinte par jour après celui-ci. Et surtout l’interdiction complète du film. Ils ne contestent pas les idées exprimées, mais prétendent que j’ai escamoté les arguments qui les rendraient acceptables. Leurs propos sont pourtant tenus partout chez les psychanalystes, qui considèrent que le public n’est pas apte à entendre ce genre de discours. Je pense que si, et qu’il faut l’assumer.

Ils vous reprochent de ne pas avoir pu exercer de droit de retrait en visionnant le documentaire avant sa diffusion.

Ils m’avaient posé la question avant le tournage, et je leur avais dit non d’emblée. C’était très clair. Ce n’est absolument pas dans les usages des documentaristes, quel que soit le sujet. Sinon, on ne peut plus travailler.

Mais pour eux, contrairement à ce qui leur avait été annoncé, ce n’est pas un documentaire : c’est un film militant.

Le projet, encore une fois, n’était que de décrypter la psychanalyse pour le grand public. J’ai fait un film avec le matériau qu’ils m’ont donné. Les trois psychanalystes qui m’attaquent prétendent que j’ai déformé leurs propos pour rendre la psychanalyse ridicule. Cela signifie qu’ils sont convaincus d’incarner LA psychanalyse. Au lieu de dire que ce sont leurs propos à eux, leur point de vue à eux sur la psychanalyse qui est ridicule.

Les trois plaignants ont demandé que les rushes soient saisis et détruits, ce que vous avez refusé.

Ils m’ont envoyé un huissier, qui était même autorisé à se faire accompagner d’un commissaire de police pour m’interroger sur l’endroit où étaient les rushes. Ils redoutaient que je détruise les preuves que j’avais « maquillé leurs propos afin de faire une entreprise polémique contre la psychanalyse ». J’ai évidemment refusé. Mais comme je n’ai rien à cacher, j’ai transmis aux magistrats et aux trois plaignants les transcriptions écrites et vidéo de plus de la moitié des six heures d’entretiens les concernant.

Qu’est-ce qui se peut se passer pour vous maintenant ?

C’est déroutant : en France, on ne censure pas un film, mais tout peut arriver, personne ne pouvant préjuger d’une décision de justice. Je peux prouver dix mille fois qu’il n’y a aucune sortie de contexte quelconque, que ces propos ont bien été tenus et répétés, et que ces psychanalystes m’ont dit bien d’autres choses aussi choquantes, voire plus, dans d’autres domaines. Ce sont leurs convictions, et il est fondamental pour tout le monde de les connaître. Ceux qui les partagent ne sont pas choqués par mon film.

Que pensent justement du film les psychanalystes qui y ont participé mais n’ont pas porté plainte, ou d’autres encore ?

Les réactions sont contrastées. Geneviève Loison, l’analyste qui évoque la mère de l’autiste comme mère-crocodile, m’a dit plusieurs fois qu’elle était très heureuse du film, et très fière d’y avoir participé. Elle ne comprend pas du tout en quoi les parents d’autistes sont choqués. Elle assume totalement ses idées. D’autres psychanalystes que je n’ai pas interviewés mais qui ont vu le film sont d’accord avec les propos qui s’y tiennent, et considèrent qu’il n’y a pas matière à débat. Mais une autre a acheté mon film pour le diffuser à Mexico dans un congrès sur l’autisme, et alerter ses collègues pour leur dire qu’il leur faut arrêter de s’impliquer sur le sujet. D’autres encore pensent que mon film est de la propagande pour la psychanalyse, et qu’il était dangereux de laisser les intervenants s’exprimer !

Etes-vous déçue par les dérives de la psychanalyse que vous dénoncez, ou votre intérêt demeure-t-il intact malgré tout ?

Je pense qu’elle est prisonnière de sa toute-puissance. Elle a fait un pas en avant, et deux pas en arrière. Plusieurs psychanalystes me l’ont dit hors caméra, et je suis entièrement d’accord avec eux : elle a construit des dogmes théoriques qui la protègent de ses propres découvertes, c’est-à-dire de la démarche de l’inconscient. Je suis convaincue que nous avons un inconscient, qu’il est formidable de voir quelqu’un pour parler de soi, qu’objectiver ses conflits psychiques est très important pour tout le monde… Mais je pense que la psychanalyse s’est engluée dans une logique sectaire qui lui est préjudiciable, ainsi qu’aux personnes qu’elle est censée soigner. Il n’est pas normal de ne pas pouvoir en parler. Les psychanalystes ne devraient pas avoir peur de la vérité, de débattre.

D’autres documentaires à venir dans votre série sont-ils aussi polémiques ?

Tous ! Tout est dans la même veine. Cinq psychanalystes m’ont par exemple demandé spontanément, hors caméra, d’aborder le sujet de l’homosexualité dans ma série. L’un d’eux m’a même dit : « Un patient homosexuel a intérêt à soigneusement choisir son divan, parce qu’il risque de se faire casser, laminer par son psychanalyste. » En France, on n’arrive pas à évoluer. Qu’est-ce qui se passe ? Je pensais que mon travail serait compliqué puisque les psychanalystes ne sont jamais d’accord entre eux, mais j’ai constaté que la caisse à outils appliquée à l’autisme l’est aussi dans toutes les pathologies : un schéma fondateur unique de toxicité maternelle, avec l’idée que le langage et la conscience de soi se créent en séparant l’enfant de sa mère, que l’enfant est un substitut du phallus, etc. Dans la série, j’expliquerai en détail et de façon contextualisée ces choses évoquées de manière condensée dans Le Mur. Ce titre s’est imposé à moi sur la fin. Je me suis heurtée à un mur idéologique derrière lequel les psychanalystes se sont retranchés. Mais aussi la société française, qui considère qu’il n’y a pas de débat possible sur certains sujets. On ne peut pas débattre de la psychanalyse, y compris entre psychanalystes ! Ce n’est vraiment pas l’image que j’avais de la psychanalyse. Heureusement que j’ai filmé les gens, sinon je ne l’aurais pas cru. Je peux vous assurer que la suite est du même acabit.

Vous bénéficiez d’une large solidarité, sur Internet notamment. Elle émane souvent de gens qui, contrairement à la manière dont vous vous présentez, sont foncièrement hostiles à la psychanalyse. Qu’est-ce que ça vous inspire ?

Depuis début septembre, date de diffusion du film, je découvre l’autre côté du mur, l’autre versant. Je suis contactée tous les jours, par mail, par téléphone, même le week-end, par des parents, ou des personnes avec autisme d’Asperger par exemple, qui me disent qu’ils sont libérés par ce film parce qu’ils ont enfin les moyens de prouver ce qu’ils ont vécu de la part de la psychanalyse. Je tombe des nues ! Il ne s’agit pas de cas isolés. Les idées sur la « toxicité maternelle » ou les dysfonctionnements de la relation mère/enfant ne relèvent pas que du symbolique ou de la recherche de contexte : elles ont des implications sanitaires concrètes dans la vie de centaines de milliers de personnes en France qui sont confrontées à ce mur et sont considérées comme coupables par définition. C’est le Moyen Age ! A force de rester dans le dogme et la toute-puissance, certains psychanalystes vont tourner le public contre l’inconscient et la démarche psychothérapique. C’est vraiment grave. En ce qui me concerne on n’étudie pas la psychanalyse pendant vingt ans, au point d’envisager d’en faire son métier, on ne prépare pas une série documentaire de fond sur la psychanalyse sans valoriser la démarche analytique. Toute la question est de savoir de quelle psychanalyse il s’agit. Ce n’est pas la démarche en soi qui pose problème, c’est la position de personnes extrémistes et dogmatiques, malheureusement majoritaires, qui se positionnent comme des références incontournables de la psyché humaine. Et je ne suis pas d’accord avec cela. Se remettre en question ne devrait jamais être vécu comme un échec.

http://le-cercle-psy.scienceshumaines.com/sophie-robert-la-psychanalyse-doit-debattre-de-l-autisme_sh_28164?mid=537391

23 novembre 2011

Point de vue à propos du Mur de Sophie Robert et autres petites choses ...

Dans ce blog, je relaie un certain nombre d'informations ayant trait à l'autisme ou de manière plus générale au handicap.

J'aimerai aujourd'hui aller plus loin et vous faire partager mes convictions. Le déclic s'est produit d'une part après avoir visionné "Le Mur" de Sophie Robert disponible sur le site d'Autistes sans Frontières et lu les réactions des familles mais aussi l'article de M. Pierre-Yves Gosset que je reproduis ci-après. Précisons que je ne connais pas ce Monsieur pas même de réputation mais le hasard a voulu que je lise son article ...
Y a-t-il un hasard ?

En tout cas, cet article est révélateur d'une certaine pensée psychanalytique qui vise à ridiculiser les arguments de l'autre au prétexte qu'ils s'opposent à des théories élaborées par les pères fondateurs Freud ou Lacan.

Je ne vais pas me lancer dans une démonstration sans doute inutile pour convaincre ce Monsieur et ceux qui veulent bien le suivre dans ce raisonnement de l'inutilité de son propos. Je me suis contenté de souligner en gras les passages qui me paraissent révélateurs (l'article est joint ci-après) ... Mais avant cela :

Parlons du Mur, admettons que ce soit un documentaire militant, admettons que ce soit un montage de propagande destiné à "casser du psychanalyste" ... Quelques questions :

  • Les propos ont-ils été tenus réellement devant la caméra ?

  • Les images sont-elles vraies ?

  • S'agit-il d'un montage sur la base d'images trafiquées ?

Ce sont là les vraies questions. Si les propos sont vrais, les images réelles quel que soit le contexte ou le montage il y a de quoi être consterné que de telles personnes à forte notoriété, en charge de personnes porteuses de handicap, puissent les avoir tenues ... et l'assignation fait devant un tribunal relève sans doute de l'effet miroir.

Parlons du diagnostic, faut-il attendre, comme dans notre cas, 21 ans (Comment j'ai appris que ma fille était autiste) que le diagnostic soit posé ... j'ai dû encore insister pour faire remplacer dans son projet de vie les termes "psychose infantile" par "Troubles envahissant du développement" au motif que  :

HANDICAP : L’utilisation des termes "syndromes autistiques" ou "troubles envahissants du développement" sont considérés comme les plus appropriés pour désigner ce handicap de préférence à ‘’psychose infantile’’ qui appartient à une classification typiquement française considérée comme dépassée (cf. l’avis n° 102 du Comité Consultatif National d’Ethique pour les Sciences de la Vie et de la Santé sur la situation en France des personnes, enfants et adultes, atteintes d’autisme » que l’on peut trouver dans son intégralité sur le site :

http://www.legislation-psy.com/IMG/pdf/CCNE-AVISN102_AUTISME.pdf

Ma conviction est que seul un diagnostic réalisé le plus tôt possible permet de mettre en place un accompagnement de qualité à base d'apprentissage et non de dressage comme une certaine propagande (terme employé par M. Gosset) l'inculque encore aux personnes qui se forment (thérapeutes, psychomotriciennes etc.) ... il se trouve que il y a trois jours encore c'est le terme qui a été employé à propos des méthodes comportementalistes par de jeunes personnes diplômées que je connais ... au hasard (encore ...) ... nous parlions du Mur.

En effet, le terme de dressage s'applique en général à l'animal et est utilisé de façon péjorative pour l'homme ... c'est aussi une méconnaissance profonde des ressources du cerveau humain dont des études ont démontré la plasticité surtout dans les premières années. En clair, même si certaines connections sont endommagées, le cerveau, s'il est sollicité, a les moyens d'en établir d'autres et de contourner la difficulté via d'autres circuits ... d'où l'intérêt d'un diagnostic, d'une intervention précoce pour stimuler la personne qui pourra se développer beaucoup mieux que si l'on reste les bras croisés à attendre ... c'est aussi simple que cela.

D'autres études ont bien sûr démontrées que l'autisme est un problème génétique et Mme Monica Zilbovicius est une des spécialiste reconnue au plan international et travaille notamment avec Thomas Bougeron de l'Institut Pasteur ... Même si nous ne connaissons pas précisément les mécanismes, tous les gènes impliqués et leur combinaison la recherche progresse : écoutez-le nous en parler.

Le professeur Catherine Barthélémy, chef du service de pédopsychiatrie du CHU de Tours, Inserm U 930 et médecin coordinateur du CRA (Centre de Ressources Autisme) de Tours est un éminent spécialiste de la question. Je vous conseille de prendre connaissance des informations du site.

Pour finir, citons Jean-Claude Ameisen, rapporteur de l'avis du CCNE n° 102, que le hasard (décidément ...) a mis en contact direct avec mon épouse, à l'époque chercheur dans l'unité U13 INSERM à Bichat, alors qu'il en était un des directeurs. Si par hasard il lit ces lignes Esther lui passe un grand bonjour.

Sur le sujet, la communauté scientifique internationale est d'accord :
IL FAUT UN DIAGNOSTIC LE PLUS TÔT POSSIBLE
.

 

Parlons des méthodes éducatives, sur le sujet j'ai les témoignages des familles et des quelques professionnels qui en France, non sans mérite, mettent en œuvres ces méthodes : ABA, TEACCH etc. qui me permettent d'asseoir mon jugement. La plupart du temps, les familles qui choisissent ce cap ont d'extrêmes difficultés à se faire rembourser l'argent qu'un tel accompagnement implique ... il n'est pas rare que cela aille jusqu'au tribunal et la jurisprudence s'établit après des procédures qui sont autant de combats. La voie royale restant les hôpitaux de jours qui eux sont remboursés intégralement ... ils ont paraît-il évolués mais à quel rythme ? et comment ? La réponse est vraisemblablement qu'on ne sait pas très bien ... hormis les familles concernées.

Le problème actuel est que les méthodes éducatives peinant à être reconnues elles ne sont pas encadrées et cela donne lieu à certaines dérives il faut le mentionner et mettre les familles en garde.

L'hôpital de jour ?  C'est 10 années de la vie d'Elise.

Parlons de l'actualité d'Elise, de ce que je connais, c'est à dire les séances que nous avons mises en place avec le Cabinet ESPAS IDDEES, avec l'accord du foyer "Moi la vie" de l'ILVM Saint Mandé.

Première démarche un bilan psychologique dont le compte rendu très complet en date du 29 octobre 2009 pointe les réussites et les émergences d'Elise. Ce bilan vise à la mise en place du Programme Individuel de Développement Personnel (PIDP). Et il est réalisé à l'aide d'épreuves : EFI, AAPEP, échelle VINELAND, grille GRAM. Les résultats obtenus correspondent à un âge équivalent compris entre 4 ans 6 mois et 7 ans alors que pour l'état civil Elise est âgée de 24 ans 6 mois. Un peu dur sur le moment pour Esther, la Maman mais au moins nous voilà fixés. Parlez-moi après cela de l'autonomie nécessaire de la personne adulte …

De toute, manière quand on connaît Lisou, c'est de l'ordre de l'évidence, même si elle progresse notablement elle a besoin d'être accompagnée dans les actes de la vie quotidienne …

Depuis, elle bénéficie de trois séances par semaine de 2h30 avec cette année une accompagnante Blandine Yéyé  avec qui elle "accroche" bien ... le feeling avec Lisou est essentiel ... et toujours sous la supervision de Sabrina Houet. Et les progrès sont là ... elle avance à son rythme ... sur la base d'activités ludiques ... gagne des petits bon-hommes contents et est heureuse de nous annoncer chaque week-end "J'ai bien travaillé" ... déclenchant nos félicitations empressées. Blandine nous fait un petit compte rendu des séances chaque semaine ... me permettant d'en parler avec Lisou.

Globalement, Elise bénéficie d'un accompagnement très favorable au sein de son foyer de vie grâce à l'investissement de tous les éducateurs(trices) Sandrine, Addia, Emilie, Fabrice, Danièle et tous les autres qui l'accompagne au jour le jour à travers la vie quotidienne et les activités : équitation, théâtre, danse etc. ... le foyer accueillant des résidents porteur de handicaps variés c'est quelque part une difficulté mais aussi une richesse ... ils s'apportent mutuellement.

Et le week-end, nous retrouvons notre "animatrice" avec un plaisir à chaque fois renouvelé …

Donc à mon sens, que la psychanalyse rende service à des personnes en capacité de communiquer en recherche pourquoi pas ... si elles y trouvent un réconfort. Pour la majorité des personnes autistes dont le problème est justement la communication elle ne peut leur être d'un grand secours ... de là à ce que certains psychanalystes inventent des théories ... face à des êtres incapables de communiquer ou de les contredire où est le dialogue. Chacun face à un psychanalyste doit être en mesure d'interrompre la thérapie quand il le souhaite ou de poursuivre …

Ce que je trouve intéressant dans le discours de M. Pierre-Yves Gosset c'est les termes employés à propos du Mur : "insidieux", "propagande (...) aux fondements douteux".

Je suis d'accord avec lui sur le constat :
"Au fur et à mesure, cette vidéo nous plonge dans l'indignation et devient insoutenable."
Sans doute pas pour les mêmes raisons !

Nous sommes d'accord toujours quand il convient que ce sont :
"des psychanalystes de renom"  qui s'expriment ... ce qui renforce le propos.

"Réduire l'autre au silence, le faire taire"
N'est-ce pas le but avoué de la procédure en cours ?

"n'est-ce pas placer l'autiste en position déficitaire à partir de présupposés plus que douteux ?"
Alors qu'il s'agit en fait d'une exploration scientifique visant à comprendre comment les personnes appréhendent visuellement leur environnement.

"Les enfants qu'elle dit autistes" en parlant de "cette chercheuse" écrivant sur les travaux de Monica Zilbovicius

"leur intérêt tout particulier pour la bouche en tant qu'orifice du corps"
Tiens donc ?!

"une question éthique sur les conditions de réalisation de l'expérience : comment les enfants autistes testés l'ont-ils vécue ?"
A propos d'éthique le packing ? Ils racontent ?

"Il ne vient pas à l'idée de cette chercheuse ceci : ce que les enfants autistes ne regardent pas, ce qu'ils évitent, c'est ce qui les angoisse : l'objet regard. Ils se protègent aussi de l'objet voix, support de la parole : ceux qui côtoient des enfants dits autistes auront remarqué qu'ils se bouchent fréquemment les oreilles en présence de voix et de paroles."
Le traitement du signal par des connections défectueuses il connaît le concept ou peut l'imaginer M. Gosset, c'est pourtant mise en évidence par certaines études scientifiques.

"On y entend les parents vantant les mérites d'une méthode qui consiste à utiliser des petits cartons (on ignore ce qu'il y a dessus, mais vraisemblablement, on peut le supposer, de petits dessins)"
Là encore, M. Gosset fait preuve de connaissances avérées et larges à moins que le propos se veuille délibérément minimaliste, les petits cartons sont en fait un moyen de communication
Le PECS (Pictures Exchange Communication System/Système de Communication par Echange d’Images au même titre que le MAKATON, un programme d'aide à la communication et au langage à base de langue des signes simplifiée.

Plus fort, en parlant du PECS il écrit "Aucune explication supplémentaire n'est donnée quant aux hypothèses qui soutiendraient cette méthode ni sur les ressorts de sa prétendue efficacité."
Admettons qu'il ne sache pas ... informons le que ces moyens de communication sont mis à la disposition des personnes autistes un peu partout dans le monde ... des études ont montré leur efficacité ... ont sait que les autistes sont plus sensibles aux images qu'aux paroles plus abstraites pour eux. Nous ne travaillons plus par hypothèse, la démonstration est faite.

"Que dire de l'exclusion de toutes les structures sociales qu'ont à subir les enfants et les parents d'enfants autistes, sans que des lieux d'accueil soient créés en suffisance ? Et que dire encore du revers de cette exclusion : l' « intégration » forcée des enfants autistes dans les écoles en France ?"
De quels lieux s'agit-il ? Hôpital de jour ? Encore une fois l'hôpital de jour j'ai connu, aller/retour en taxi puis navettes, un lieu fermé où pendant 10 années on ne savait pas très bien ce qu'elle y faisait ... des réunions face à trois psychiatres qui nous écoutaient et nous observaient sans vraiment nous donner d'information (à chaque fois une forte appréhension pour mon épouse) ... les derniers temps des réunions de familles  ... mais en final les difficultés rencontrées dans un lieu qui n'était pas ou plus adapté pour elle on avait l'impression nette qu'il fallait les chercher du côté de la famille (je passe les détails) ... un poste d'enseignant (affichage) presque jamais pourvu ... la dernière enseignante près de la retraite "oh, Elise la classe ça ne l'intéresse pas ... mais je l'emmène en sortie". Au moins elle sortait ... Pour le reste, la socialisation c'était avec nous : les magasins, les vacances etc. mais sans aucun conseils ... Bref on s'est débrouillé sur le tas en maintenant tant bien que mal le cap. Je vous parle d'un temps où internet n'existait pas …

La famille, parlons-en si vous le voulez bien ... juste pour situer ... Lisou a un grand frère et une sœur plus jeune ... l'un est ingénieur, l'autre diplômée d'une école de commerce, seule Elise est autiste. Elle a été attendue et choyée croyez moi ...

A propos de la Mère "Mais dans l'imaginaire fantasmatique de l'enfant, sa toute puissance sur lui, qui pourrait bien n'être pas que bienveillante. Le bâton ? Ce n'est pas le père en tant que tel, bien sûr (il n'a plus beaucoup de poids, de nos jours)" (...) "N'oublions pas qu'une mère est une femme et l'enfant, son objet."
Donc si Papa a du poids, Maman n'a qu'à bien se tenir et les vaches seront bien gardées ... Mais tout va à veau l'eau !
Dans les familles où le Père est puissant il n'y a pas d'autiste ?
Où si le Père est tiède les enfants sont autistes ? Dans mon cas un sur trois.

"Les gens avisés, avec une éthique, savent que ce n'est pas avec des petits cartons, encore moins en « bouffant du psychanalyste » que les choses vont se dénouer. Et, en regardant plus loin que les écrans des chercheurs de l'INSERM, nous voyons nous aussi, avec Jaqueline BERGER, que « Sortir de l'autisme concerne tout le monde, parce que les « autistes » sont le signe autant que le produit de la désagrégation du lien à autrui. Miroir grossissant de nos propres souffrances, ils sont peut-être notre ultime chance d'ouvrir notre regard. »."
Je comprends par là que le malaise est généralisé ... que chacun devrait faire une psychanalyse (c'est d'ailleurs ce que m'a dit un ami probablement convaincu par un discours similaire) ... nos souffrances, leur souffrance amplifiée ... c'est quelque part mortifiant.

L'ouvrage cité de Mme Jacqueline BERGER, Mère de deux enfants autistes ... Avouons que je ne connais pas mais je connais un site  d'entraide Autisme infantile où les parents dont de nombreuses Mamans s'expriment ... et si toutes les Mamans d'enfant avec autisme qui voudraient bien écrire leur histoire passaient à l'acte ... j'ai bien peur que les maisons d'édition soient passablement débordées ... Le constat que je fais dans les prises de paroles est que souvent les familles n'ont pas le choix. Sur facebook un groupe d'entraide fait aussi référence Egalited ... Voilà pour ceux qui cherchent à s'informer ... après à chacun de faire son marché.

En matière d'Autisme, TED (Trouble Envahissant du Développement) , TSA (Troubles du Spectre Autistique), trois mots ou expressions qui désignent le même handicap l'important est de noter que l'atteinte aux facultés de la personne est propre à chacune d'entre elle et que quelque soit le programme mis en place il faut prévoir de l'adapter en fonction des besoins. Il n'y a pas de méthode miracle comme on ne peut pas attendre de guérison ... Nous pouvons tout simplement, cela devrait être reconnu comme une exigence, faire en sorte que chaque personne puisse bénéficier d'un accompagnement efficace lui permettant la meilleure progression possible ... Et l'on progresse à tout âge.

Le procès fait par certains psychanalystes à toute démarche cartésienne me fait penser à la condamnation de Galilée en 1633 (extrait ci-après) ... Nous connaissons la suite.

 Jean-Jacques Dupuis

 

« Le Mur : la psychanalyse à l'épreuve de l'autisme »

ou : Comment se servir de l'autisme pour « casser du psychanalyste »

Pierre-Yves Gosset

C'est ce qu'illustre la réalisatrice du pseudo-documentaire intitulé: « Le Mur : la psychanalyse à l'épreuve de l'autisme ».

Le titre en lui-même est a priori engageant, puisque nous mettons toujours, et c'est un grand principe depuis Freud, la théorie à l'épreuve de la clinique et l'une ne va pas sans l'autre. LACAN en donne la ligne dans ses Ecrits lorsqu'il nous dit qu'il faut toujours repenser notre théorie en fonction de notre objet, et non l'inverse (« Ecrits » p.126).

On comprend vite cependant que cette vidéo est un piège, une véritable diatribe contre la psychanalyse. Non pas une « querelle » au sens noble du terme, où arguments seraient échangés pour aboutir à une discussion constructive sur le thème de l'autisme. Il s'agit de bien autre chose, insidieux autant que simple : c'est une véritable propagande contre la psychanalyse, au profit de méthodes comportementales aux fondements douteux. Au fur et à mesure, cette vidéo nous plonge dans l'indignation et devient insoutenable.

Le Procédé 

La réalisatrice a interviewé des psychanalystes de renom, toutes écoles confondues. Ensuite, elle a manipulé l'enregistrement en effectuant des coupures et en ajoutant des commentaires a posteriori, visant à dénaturer et tordre les propos recueillis. Le but évident est de présenter les psychanalystes comme non crédibles.

Nous attirerons l'attention sur le fait qu'ainsi elle leur coupe la parole et qu'elle oeuvre selon ce grand principe de toutes les méthodes comportementales : réduire l'autre au silence, le faire taire. C'est le fil conducteur de toute cette propagande.

En contraste, un plan de cette vidéo présente une chercheuse de l'INSERM qui développe à l'aise, sans interruption aucune ni commentaires, les résultats de sa recherche devant un écran plat. La question lui est posée sur les causes de l'autisme. Elle répond sans hésiter : « génétiques ! ».

Cette chercheuse a, grâce à des moyens techniques sophistiqués, enregistré le parcours oculaire d'enfants qu'elle dit autistes, placés en face de scènes sociales filmées. Ce parcours a ensuite été visualisé sur l'écran, en fonction des images qui ont été présentées. Elle peut ainsi montrer ce que les enfants qu'elle dit autistes ont regardé sur les scènes présentées. Apparemment, explique-t-elle, « Ils regardent autre chose que ce que regarde la moyenne des gens. » Ils regardent les bouches et le bas du visage, pas les yeux. La chercheuse arrive à cette conclusion : « Ils regardent ailleurs que là où se trouve l'information ; comment voulez-vous qu'ils comprennent ? ». Outre les objections que l'on pourrait aisément faire sur ce que constitue l' « information » et l'endroit où elle est censée être contenue, la principale est celle-ci : n'est-ce pas placer l'autiste en position déficitaire à partir de présupposés plus que douteux ? Il ne vient pas à l'idée de cette chercheuse ceci : ce que les enfants autistes ne regardent pas, ce qu'ils évitent, c'est ce qui les angoisse : l'objet regard. Ils se protègent aussi de l'objet voix, support de la parole : ceux qui côtoient des enfants dits autistes auront remarqué qu'ils se bouchent fréquemment les oreilles en présence de voix et de paroles. Soulignons aussi leur rapport singulier à la voix. Enfin, l'attention de ces enfants, portée sur la partie basse des visages témoigne de leur intérêt tout particulier pour la bouche en tant qu'orifice du corps. Les rapports singuliers des dits autistes à la bouche ne peuvent non plus passer inaperçus de tous ceux qui les côtoient. En outre, nous poserons une question éthique sur les conditions de réalisation de l'expérience : comment les enfants autistes testés l'ont-ils vécue ?

Enfin, une famille nous est montrée en compagnie de leur fils Guillaume qui se présente comme suit: « Je suis autiste à 80 pour cent ». On y entend les parents vantant les mérites d'une méthode qui consiste à utiliser des petits cartons (on ignore ce qu'il y a dessus, mais vraisemblablement, on peut le supposer, de petits dessins) et qui aurait permis à Guillaume de ne plus vomir l'eau qu'on lui présentait. Aucune explication supplémentaire n'est donnée quant aux hypothèses qui soutiendraient cette méthode ni sur les ressorts de sa prétendue efficacité. Ces parents ne tarissent pas de critiques contre les psychothérapies et contre la psychanalyse en particulier.

Discussion

La réalisatrice évoque, entre les lignes, les thèmes qui « fâchent ». A savoir, le pire : « On dit que les psychanalystes auraient culpabilisé les mères d'enfants autistes ». Pourtant, rien de cela ne s'entend dans le discours des psychanalystes interviewés.

Si violence il y a envers les enfants autistes et les parents d'enfants autistes, elle est ailleurs, dans le fait de la ségrégation que génère le discours de la science par ses méthodes de dépistage, d'évaluation et de classement. Nous recommanderons la lecture de l'ouvrage (« Sortir de l'Autisme », éditions Buchet-Chastel) où l'auteur, Jaqueline BERGER, mère de deux enfants autistes, en témoigne avec justesse. Que dire de l'exclusion de toutes les structures sociales qu'ont à subir les enfants et les parents d'enfants autistes, sans que des lieux d'accueil soient créés en suffisance ? Et que dire encore du revers de cette exclusion : l' « intégration » forcée des enfants autistes dans les écoles en France ?

Si les psychanalystes ont placé la relation parents-enfant au cœur de la formation du sujet, c'est bien parce que « Entre tous les groupes humains, la famille joue un rôle primordial dans la transmission de la culture et [...] prévaut dans la première éducation » (LACAN : Autres Ecrits p. 24-25)

La réalisatrice et les « chercheurs » comportementalistes veulent l'ignorer ou le nient.

« Les psychanalystes rejettent les « théories organiques » mais n'hésitent pourtant pas à y recourir. » Absurde ! Les psychanalystes, depuis FREUD, ne font que travailler sur le nouage entre corps, langage et imaginaire. FREUD a d'ailleurs commencé par là : voir ses « Etudes sur l'hystérie ».

« La relation mère-enfant comprend quelque chose de la folie ».

Oui ! Toute relation humaine a quelque chose de « fou », dans le sens de « singulier », hors normes, car il n'y a pas de normalité en cette affaire si l'on veut bien ouvrir les yeux et les oreilles. Il n'y a pas non plus de prétendue « harmonie » dans la relation mère-enfant, Jaqueline BERGER le souligne très justement dans son précieux ouvrage (cité ci-dessus, p 92) : «Il faut en finir avec l'idée qu'élever des enfants est la chose la plus naturelle qui soit, que les femmes sont dotées d'un instinct maternel inné et que les défaillances de leur progéniture les disqualifient, elles et leur compagnon. »

Cette relation, quand on ne le nie pas, est faite de chair et de langage. Car c'est dans un bain de langage, « bouillon de culture » qu'arrive le corps de tout être humain et non pas dans un « programme génétique ».

« La gueule du crocodile qu'il faut toujours empêcher de se refermer à l'aide d'un bâton ». On peut voir dans ce montage vidéo une psychanalyste qui témoigne de son travail avec des enfants autistes. Elle fait des constructions théoriques dans son cabinet, en jonglant avec les animaux en peluche qui font partie de ses outils de travail. Comment nier l'immense intérêt des enfants pour la vie des animaux et ce qu'ils leur permettent de symboliser ! Le premier cas d'enfant amené par son père chez FREUD, n'était-il pas un petit garçon de 5 ans et demi, envahi par une phobie des chevaux, du temps où ceux-ci couraient encore les rues ?

La gueule du crocodile ? Mais elle représente l'irreprésentable : ce qui risque de vous bouffer tout cru ! Ce n'est pas la mère proprement dite, bien entendu ! Mais dans l'imaginaire fantasmatique de l'enfant, sa toute puissance sur lui, qui pourrait bien n'être pas que bienveillante. Le bâton ? Ce n'est pas le père en tant que tel, bien sûr (il n'a plus beaucoup de poids, de nos jours), mais ce que LACAN a redéfini d'une fonction : ce qui dirige le désir de l'enfant sur autre chose que sur sa mère et qui fait que la mère puisse ne pas s'occuper que de son enfant. N'oublions pas qu'une mère est une femme et l'enfant, son objet. Dans son ignorance, la réalisatrice croit et veut faire croire qu'il s'agit de promouvoir une concurrence entre père et mère. C'est absurde !

« Je suis autiste à quatre-vingts pour cent »

Nous discuterons enfin de la question du diagnostic. D'abord, quelles peuvent être les conséquences, sur l'avenir d'un enfant, de se trouver dès son plus jeune âge, identifié, par les tenants de ces méthodes de diagnostic et d'évaluation, à : «Je suis autiste à 80 pour cent ».

Ensuite, pour Guillaume, enfant un peu turbulent certes, les choses ont l'air de plutôt bien se passer. Tant mieux. Mais que dire de ces enfants autistes pour qui les choses sont autrement plus compliquées ? « [...] chez ces jeunes gens, tout est différent, la voix, les gestes, le regard, les mimiques, le tempo. [...] Il y a la mutisme total des uns, au point qu'on pourrait les croire aphones, les cris étranges des autres, des mots répétés en écho sans fin, de l'agitation mal cordonnée ou mécanique, à la manière d'une marionnette. Il y a les trop familiers ou ceux qui vous rendent transparents. » (J. BERGER op. cit. p 28)

Les gens avisés, avec une éthique, savent que ce n'est pas avec des petits cartons, encore moins en « bouffant du psychanalyste » que les choses vont se dénouer. Et, en regardant plus loin que les écrans des chercheurs de l'INSERM, nous voyons nous aussi, avec Jaqueline BERGER, que « Sortir de l'autisme concerne tout le monde, parce que les « autistes » sont le signe autant que le produit de la désagrégation du lien à autrui. Miroir grossissant de nos propres souffrances, ils sont peut-être notre ultime chance d'ouvrir notre regard. ».

Extrait de Wikipédia

"Galilée est donc à nouveau convoqué par le Saint-Office, le 1er octobre 1632. Ce qui lui est reproché n'est pas sa thèse elle-même, mais de ne pas respecter une décision de justice - ce qui justifie des sanctions pénales (encore de nos jours). Son livre est en effet ouvertement pro-copernicien, bafouant l'interdit de 1616 (la mise à l'index de ces thèses ne sera levée qu'en 1757). Malade, il ne peut se rendre à Rome qu'en février 1633. Les interrogatoires se poursuivent jusqu'au 21 juin où la menace de torture est évoquée sur ordre du pape ; Galilée cède.

Le 22 juin 1633, au couvent dominicain de Santa-Maria, la sentence est rendue : Galilée est condamné à la prison à vie (peine immédiatement commuée en résidence à vie par Urbain VIII) et l'ouvrage est interdit. Il prononce également la formule d'abjuration que le Saint-Office avait préparée :

« Moi, Galiléo, fils de feu Vincenzio Galilei de Florence, âgé de soixante dix ans, ici traduit pour y être jugé, agenouillé devant les très éminents et révérés cardinaux inquisiteurs généraux contre toute hérésie dans la chrétienté, ayant devant les yeux et touchant de ma main les Saints Évangiles, jure que j'ai toujours tenu pour vrai, et tiens encore pour vrai, et avec l'aide de Dieu tiendrai pour vrai dans le futur, tout ce que la Sainte Église Catholique et Apostolique affirme, présente et enseigne. Cependant, alors que j'avais été condamné par injonction du Saint Office d'abandonner complètement la croyance fausse que le Soleil est au centre du monde et ne se déplace pas, et que la Terre n'est pas au centre du monde et se déplace, et de ne pas défendre ni enseigner cette doctrine erronée de quelque manière que ce soit, par oral ou par écrit; et après avoir été averti que cette doctrine n'est pas conforme à ce que disent les Saintes Écritures, j'ai écrit et publié un livre dans lequel je traite de cette doctrine condamnée et la présente par des arguments très pressants, sans la réfuter en aucune manière; ce pour quoi j'ai été tenu pour hautement suspect d'hérésie, pour avoir professé et cru que le Soleil est le centre du monde, et est sans mouvement, et que la Terre n'est pas le centre, et se meut. [...]12 »

Le fameux aparté attribué à Galilée E pur si muove! (ou Eppur si muove - « Et pourtant elle tourne ») est probablement apocryphe13 : cette rétractation l'aurait en effet immédiatement fait passer pour relaps aux yeux de l'Eglise, qui n'aurait sans doute eu d'autre sanction que le bûcher.

Le texte de la sentence est diffusé largement : à Rome le 2 juillet, le 12 août à Florence. La nouvelle arrive en Allemagne fin août, aux Pays-Bas Espagnols en septembre. Les décrets du Saint-Office ne seront jamais publiés en France, mais, prudemment et pour éviter la controverse, René Descartes renonce à faire paraître son traité du monde et de la lumière.

Beaucoup (y compris Descartes), à l'époque, pensèrent que Galilée était la victime d'une cabale des Jésuites qui se vengeaient ainsi de l'affront subi par Horatio Grassi dans le Saggiatore."

20 novembre 2011

article publié sur Rue89 le 19 novembre 2011

Autisme : les psys « en guerre » contre le film « Le Mur »Partager l'article sur Facebook

La tension monte entre les pourfendeurs de la psychanalyse dans la prise en charge de l'autisme et ceux qui veulent faire interdire le film de Sophie Robert.

Le 8 décembre, le tribunal de grande instance de Lille devra dire si « Le Mur », le documentaire qu'elle a réalisé, trahit les propos des interviewés et doit être interdit. Avant cela, le 29 novembre, il devra dire si oui ou non la documentariste est tenue de donner tous les rushes – les épreuves brutes de tournage.

Lors de l'audience de ce mardi, le débat a porté sur la nature juridique d'un rush, dont les trois psys interviewés – qui poursuivent Sophie Robert – prétendent qu'ils sont les auteurs.

Pour Benoît Titran, l'avocat de la documentariste, « l'auteur est celui qui provoque la scène, choisit le sujet, le cadrage, la lumière ». Il a aussi invoqué la loi sur la protection des sources journalistiques pour refuser de livrer l'ensemble des rushes, mais aucune jurisprudence ne dit actuellement si un documentaire est de nature journalistique.

L'avocat de la partie adverse, Christian Charrière-Bournazel, n'a pas répondu à nos sollicitations.

Nombre de riverains suivent cette polémique depuis notre article « Le Mur ou la psychanalyse à l'épreuve de l'autisme ». Ils se déchirent avec une violence rare.

Bande-annonce du documentaire « Le Mur », de Sophie Robert

Un documentaire orienté ?

Le riverain Franck Steinel a jugé le film « passionnant, mais clairement, la documentariste est aveuglée par son sujet et jette le bébé avec l'eau du bain. » Il a l'impression que :

« Deux causes se sont trouvées, les associations de parents d'enfants autistes et Sophie Robert. L'une des deux est légitime dans son propos, l'autre nous prouve en près d'une heure trente que non. »

« Ce documentaire est orienté, c'est sûr », estime Librespri. Et La Petite Bête de rebondir :

« Personnellement, je suis convaincu qu'il est très facile de dénaturer le message d'un entretien, même avec des longs plans. Il suffit d'enlever une petite introduction explicative, ou une précaution de langage au début de l'entretien. »

Lui aurait aimé avoir « une estimation de la représentativité de ces propos dans le milieu concerné, au lieu de laisser crier à la “religion d''Etat” ». Mais bien peu de psys veulent s'exprimer sur la manière dont ils traitent les autistes, c'est d'ailleurs pourquoi ce documentaire fait autant réagir.

Dans les commentaires publiés par Autistes sans Frontières, le pédiatre Aldo Naouri « proteste véhémentement contre l'usage que Sophie Robert a fait de propos recueillis auprès de moi », et rappelle qu'il défend aussi les méthodes éducatives.

« Les psychanalystes sont en guerre »

En dehors des parents, évidemment versés dans l'émotionnel, nombre de professionnels ont profité de notre article pour s'exprimer. Pahpah :

« Ce film est une vraie respiration quand on travaille dans le médico-social en France. Dans la région où je vis, c'est toute la prise en charge des autistes et autres enfants TED [troubles envahissants du développement, ndlr] qui est sous l'influence intellectuelle de la psychanalyse. [...]

On déresponsabilise la plupart des éducateurs, rééducateurs, soignants qui finalement ne font plus rien qu'attendre et, une fois qu'il est trop tard, finissent par ne pas voir la conséquence de leur (non) prise en charge puisque les enfants deviennent des adultes et changent alors de structure. »

La parole se libérant, on découvre que les psychanalystes et psychiatres tiennent la carrière des psychologues parce qu'ils tiennent les structures. Ce qui donne, comme le dit Friedrick, psychologue clinicien :

« Au sortir de la fac, pour trouver du boulot, deux possibilités : soit tu es pro-psychanalyse (de préférence tu fais des séminaires payants avec des lacaniens qui eux n'ont pas tous été sur les bancs de la faculté mais sont membres d'un cartel de psychanalystes), soit tu ne bosses pas ou très très difficilement (ce fut mon cas).

Les psychanalystes sont en guerre. Il y a quelques décennies la psychanalyse était subversive, aujourd'hui elle est tenue pour l'essentiel par des gardiens du temple soucieux de préserver leur capital-patient. »

Quand Valérie Létard entendait les parents

Les parents d'autistes en colère contre la psychanalyse ont tendance à surestimer les vertus des modèles comportementaux qui « sont intéressants à condition ne pas en attendre une guérison complète », selon Friedrick.

Ce qui pose question, c'est que les techniques comme ABA ou Teacch sont utilisées dans bien d'autres pays, mais pas en France. D'où la révolte d'Antibobo :

« Le lobby psychanalytique fera TOUT pour les discréditer ! Pourtant les chiffres, les stats, les rapports, les études existent sur les progrès obtenus grâce à ces techniques.

Les psy ABA peuvent démontrer qu'un enfant autiste a fait des progrès absolument incroyables en quelques mois ou quelques années (acquisition de la propreté, du langage, hausse du QI, comportement social totalement adapté, etc.).

Que propose la psychalanyse ? RIEN ! Des parents qui auraient mis leurs enfants dans des “ centres spécialisés ”, pourraient attendre dix ou vingt ans, sans constater AUCUN résultat. »

Comme Franck63, bien des parents aimeraient surtout que le gouvernement se rappelle le discours de Valérie Létard en 2009.

Alors secrétaire d'Etat à la Solidarité, elle :

  • rappelait les ambitions du « plan autisme » ;
  • vantait les mérites de l'expérimentation des méthodes Teacch ;
  • rappelait que l'autisme n'est pas une maladie psychiatrique mais un trouble d'origine neurobiologique ;
  • et comprenait l'inquiétude des associations sur la méthode du « packing ».

Autant de sujets sur lesquels les parents attendent toujours le gouvernement.

18 novembre 2011

article publié dans l'express.fr le 18 novembre 2011

Autisme: des psychanalystes attaquent en justice une documentariste

Par Estelle Saget, publié le 18/11/2011 à 12:36, mis à jour à 14:28

Autisme: des psychanalystes attaquent en justice une documentariste

Le packing, pratique qui consiste à envelopper l'enfant dans des couvertures humides est considéré comme "barbare" par les associations.

JPGuilloteau/L'Express

Une bataille judiciaire s'engage autour du film Le mur, ou la psychanalyse à l'épreuve de l'autisme qui conclut à l'échec de la psychanalyse chez les enfants autistes. 

La bataille judiciaire autour du documentaire Le mur, ou la psychanalyse à l'épreuve de l'autisme est engagée. Une première audience s'est tenue le 15 novembre devant le tribunal de grande instance de Lille. Trois des psychanalystes interviewés dans ce film, disponible sur Internet depuis deux mois, demandent que celui-ci soit interdit d'exploitation. Ils réclament à la documentariste et productrice indépendante, Sophie Robert, la somme de 290 000 euros, pour l'essentiel des dommages et intérêts. 

Ce documentaire de 52 minutes est présenté, sur le site de l'association Autistes sans frontières, comme une "véritable démonstration par l'absurde de l'inefficacité de l'approche psychanalytique de l'autisme." Les plaignants, Eric Laurent, Esthela Solano et Alexandre Stevens, membres de l'Ecole de la cause freudienne fondée par Jacques Lacan, estiment avoir été "piégés". Le projet, qui leur a été présenté sous le titre Voyage dans l'inconscient, s'est révélé, selon eux, une "entreprise polémique destinée à ridiculiser la psychanalyse". Dans leur requête, ils écrivent: "On a dénaturé la pensée et les propos des intervenants en les réduisant ou en déformant leur sens par des commentaires." 

"Les propos ne sont pas sortis de leur contexte"

Cette affaire survient alors que la plupart des associations représentant les autistes et leurs familles dénoncent l'approche psychanalytique du traitement de la maladie en France. Elles réclament en vain, depuis des années, l'accès à des thérapies dites "éducatives" largement développées à l'étranger. Citée par Rue 89, la déléguée générale d'Autistes sans frontières, Delphine Piloquet souligne la rudesse de leur combat: "On a l'impression qu'on attaque une religion d'Etat, c'est une fatwa qui s'abat sur ce film." Un site parodique de la pensée des Lacaniens reprend d'ailleurs, avec humour, l'essentiel de la polémique sous un titre explicite, Sang sur le Mur!  

Les juges doivent rendre, le 29 novembre, une première décision concernant la demande de saisie des rushes, c'est-à-dire les séquences brutes du tournage. Interrogé par L'Express, l'avocat des plaignants, Me Christian Charrière-Bournazel, justifie cette demande en expliquant que "ses clients veulent pouvoir visionner les rushes afin de voir le montage qui en a été fait." De fait, l'affaire a commencé quand la documentariste, Sophie Robert, a découvert un post-it collé sur sa boîte aux lettres, dans l'immeuble du vieux Lille qu'elle habite - sa société, Océan invisible production, y est également domiciliée. Le papier indiquait qu'elle devait rappeler un huissier dont le numéro était mentionné. 

L'huissier, qu'elle a reçu le 25 octobre, l'a informée de la procédure en cours et lui a demandé les rushes. Sophie Robert a refusé, considérant que cette demande était "attentatoire au secret des sources des journalistes." Hormis les 3 plaignants, 24 autres personnes ont en effet été interviewées pour ce documentaire. Par la suite, elle a communiqué à l'huissier les transcriptions écrites des séquences dont sont tirés les propos des trois plaignants. "Je n'ai rien à cacher, affirme-t-elle. Les propos tenus par les intéressés ne sont pas sortis de leur contexte, ils sont d'ailleurs conformes aux thèses psychanalytiques connues et mises en oeuvre de longue date." 

Les psychanalistes dans l'impasse face à l'autisme

Le fond de l'affaire, avec la question de l'interdiction d'exploitation, sera abordé lors d'une seconde audience, fixée au 8 décembre. L'avocat de la documentariste, Me Benoît Titran, alerte sur l'importance des débats. "On n'est pas dans la diffamation mais dans la question du droit à l'image, analyse-t-il. Les plaignants ont livré de l'information en connaissance de cause. Ils se sont rendu compte après-coup de la portée de leurs propos, ne les assument plus et voudraient pouvoir revenir sur les autorisations qu'ils ont données. Si le tribunal accédait à leur demande, ce serait la base même du travail journalistique qui serait sapée." 

Au-delà du sort de ce documentaire, c'est la question du traitement des enfants autistes qui est posée, une nouvelle fois, dans ce procès. Leur pathologie est aujourd'hui considérée par la majorité de la communauté scientifique comme un trouble neurologique, sans doute d'origine génétique. Des associations de parents se battent pour que des programmes destinées à pallier ce handicap, comme ABA ou Pecs, soient développés en France. Mais pour les psychanalystes, l'autisme s'explique toujours par une mauvaise relation avec la mère, qui serait soit trop fusionnelle, soit trop distante. 

Dès lors, que peuvent attendre les autistes de la psychanalyse? Les thérapeutes renommés interrogés dans le film donnent, avec une sincérité confondante, le sentiment d'être dans l'impasse. "Le plaisir de s'intéresser à une bulle de savon, répond l'un d'eux après un long silence. Je ne peux pas vous répondre autre chose." Un autre explique: "Avec un enfant autiste, j'en fais très peu. Très peu, ça veut dire quoi? Que je pose mes fesses, que je me mets à côté de lui et j'attends qu'il se passe quelque chose." Un troisième: "J'essaie d'apprivoiser l'enfant, je me tiens en retrait." Aucun ne cite la méthode du packing, pourtant basée sur des fondements psychanalytiques, mais sans doute trop décriée pour être mentionnée. Celle-ci consiste à envelopper l'enfant dans des couvertures froides et humides avec l'objectif de l'apaiser, un traitement considéré comme "barbare" par plusieurs associations. 

En demandant l'interdiction du documentaire litigieux, les trois psychanalystes ont pris un risque. Celui d'attirer l'attention générale sur un film dont l'audience est restée confinée, jusqu'ici, aux militants de la cause des enfants autistes. 

http://www.lexpress.fr/actualite/societe/autisme-des-psychanalystes-attaquent-en-justice-une-documentariste_1052492.html

18 novembre 2011

Interview de Jacques Van Rillaer sur la RTBF

Ecoutez, la c'est dense, mais il y a tout, vraiment tout......
http://www.rtbf.be/radio/podcast/player?id=1402313
Les radios de la RTBF
www.rtbf.be
Les radios de la RTBF

Jacques Van Rillaer Professeur émérite à l’Université de Louvain-la-Neuve
& aux Facultés universitaires St-Louis (Bruxelles)

18 novembre 2011

article publié sur Sciences et Avenir le 17 novembre 2011

Autisme: un documentaire met la psychanalyse à l'épreuve

17-11-11 à 18:42

"Le mur, ou la psychanalyse à l’épreuve de l’autisme", documentaire de Sophie Robert, est attaqué en justice par trois intervenants, qui s'estiment diffamés. En jeu: la prise en charge de l'autisme en France.

Image extraite du documentaire Image extraite du documentaire "Le mur". A gauche Guillaume, enfant autiste, dont les parents ont rejeté l'approche psychanalytique. (S.Robert/Océan Invisible Productions)

En France, la situation de la prise en charge des autistes est unique en son genre. Malheureusement, pas de quoi en faire un motif de fierté... En effet, notre pays accuse plusieurs années de retard sur ses voisins européens, quand ce n’est pas une bonne trentaine sur les pays les plus en pointe comme le Canada. A cela une raison : la mainmise historique des psychanalystes et des psychiatres sur le traitement des autistes. Alors que la communauté scientifique internationale a reconnu ce handicap comme un problème neuro-développemental ayant des racines génétiques, les héritiers de Freud et de Lacan persistent à y voir une psychose provoquée par une mère dépressive ou incestueuse, ou un père absent.

Cette discordance a des répercussions terribles sur la prise en charge: dans le pire des cas, les enfants sont éloignés de leurs parents, placés dans des hôpitaux de jour où ils s’étiolent peu à peu et ne peuvent pas bénéficier de techniques cognitives comportementales (TCC) ayant pourtant fait leurs preuves mondialement et qui permettent aux personnes souffrant de ce handicap de restaurer le dialogue avec le monde environnant, d’intégrer une scolarité et de s’insérer dans la société.

La réalisatrice Sophie Robert a mené sur cette question une longue enquête et interrogé une trentaine de psychanalystes et de pédopsychiatres. Avec l’aide de l’association Autistes sans frontières, elle a monté un premier volet. Elle a également interviewé le Dr Monica Zilbovicious, psychiatre, directrice de recherche à l'INSERM, qui explique pourquoi l'autisme est un trouble envahissant du développement et non pas une psychose.

Le film est à voir, en libre accès sur le site de l’association, mais jusqu'à quand? S’estimant diffamés, trois de ses intervenants -Esthela Solano-Suarez, Eric Laurent et Alexandre Stevens- ont saisi le tribunal de grande instance de Lille. Si le référé du 8 décembre aboutit, les rushes seront saisis et le film interdit...

Hervé Ratel
Sciences et Avenir.fr
17/11/11

http://www.sciencesetavenir.fr/sante/20111117.OBS4763/autisme-un-documentaire-met-la-psychanalyse-a-l-epreuve.html

17 novembre 2011

A propos du mur sur France 3 Nord Pas de Calais - traduction en anglais

17 novembre 2011

Laurent Ruquier dans l'émission "On va s'gêner" aborde l'interdiction du documentaire Le Mur

Laurent Ruquier a reçu un mail de Michel Onfray et aborde l'interdiction demandée du Mur dès le début de l'émission. Gérard Miller lui répond visiblement pas très au fait des pratiques actuelles notamment sur le packing ... A retenir : Sophie Robert a le soutien de toute l'équipe ... Savoureux même si le sujet est difficile et éclairant sur l'état des connaissances (dès la 3ème minute)

http://www.europe1.fr/MediaCenter/Emissions/On-va-s-gener/Sons/On-va-s-gener-!-17-11-11-821349/

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