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"Au bonheur d'Elise"
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5 août 2016

Eglantine Eméyé : - Le jour où je me suis arrachée à mon fils autiste.

Avertissement : Je relaie un article de cette mère très médiatique ... charmante et séduisante au demeurant en précisant qu'elle ne saurait à elle seule représenter les familles de personnes avec autisme.

Son parcours et celui de son fils sont extrêmement difficiles et touchants. Il n'en reste pas moins que son propos est, à chaque intervention, plus ou moins ambigüe et  ne saurait servir l'évolution extrêmement positive des prises en charge ou accompagnement sur la base des reccommandations de la HAS (Haute Autorité de Santé) qui précise (page 27) :

"L'absence de données sur leur efficacité et la divergence des avis exprimés ne permettent pas de conclure à la pertinence des interventions fondées sur :

  • les approches psychanalytiques ;
  • la psychothérapie institutionnelle."

Je pense qu'il est utile de le rappeler ...

(Jean-Jacques Dupuis)

 

Paris Match | Publié le 04/08/2016 à 07h00 |Mis à jour le 04/08/2016 à 07h32

L’animatrice télé a publié « Le voleur de brosse à dents » (éd. Robert Laffont) et « Autisme. Ce sont les familles qui en parlent le mieux » (collectif, éd. Librio).

L’animatrice télé a publié « Le voleur de brosse à dents » (éd. Robert Laffont) et « Autisme. Ce sont les familles qui en parlent le mieux » (collectif, éd. Librio).

Je me bats depuis plusieurs années contre la maladie de Samy. Après une énième visite médicale, je me rends compte que je fais fausse route…

Samy est né en 2005. Du plus loin que je me souvienne, il a toujours été différent. Bébé, il ne souriait jamais. Il ne regardait personne dans les yeux. Je guettais sa moindre réaction. Mais rien. Plus tard, à l’âge où certains commencent à marcher et à parler, Samy, lui, ne montre aucune évolution. Ses membres sont flasques... Lorsque les médecins m’annoncent qu’il souffre d’autisme et de polyhandicap – probablement causés par un AVC –, je pense naïvement qu’il sera tout de même autonome et en mesure de se diriger vers un métier manuel.

SC_medaillon

Pour mieux l’accompagner, je crée en 2008 Un pas vers la vie, une association qui, au travers d’une école, aide les ­enfants autistes. Les élèves font beaucoup de progrès. Pas Samy. Les mois passent et son mal-être empire. Les crises se multiplient. Malgré mon dévouement, la culpabilité me ronge : qu’est-ce que je fais de mal ? Un médecin me répond un jour : « Vous savez, pour mieux s’aimer, il faut parfois se séparer. » C’est le déclic. J’ai beau tout mettre en œuvre pour le sauver, je ­n’emploie pas la bonne méthode. Courir de visite en visite, entre l’école, les hôpitaux, les psychologues : j’en demande trop à Samy. Ses crises ne sont que le résultat de son stress, de ses frustrations. Les jours qui suivent, je ne dors pas. Je me pose mille questions. Me séparer de mon enfant est ­inconcevable. Je n’aurai plus mon tout petit auprès de moi. Cette perspective me terrifie. Mais c’est la seule solution.

Lire aussi:Son combat de mère
En juin 2013, je décide de sauter le pas. Nous arrivons à l’hôpital San Salvadour à Hyères, où il avait déjà séjourné pendant les vacances. Etrangement, Samy est calme, il reconnaît même sa chambre. Je m’allonge à ses côtés dans son lit. Je le câline. Il se détend. Nous passons la journée ensemble. Je lui promets de revenir dans quinze jours. Au moment de partir, je suis déchirée. Les larmes et les sanglots me submergent. Pourtant, les jours qui suivent vont balayer mes doutes : Samy trouve peu à peu son équilibre. Ses crises ont presque disparu. Il est presque serein… et moi aussi.

Lire aussi:Le bouleversant combat d'Églantine Eméyé

« Pour faire patienter Samy, je lui donne une brosse à dents, ça l’apaise. J’en achète en moyenne dix par mois. »

« A l’heure des repas, pour éviter qu’il ne se blesse ou ne se salisse, je le mets dans une piscine gonflable vide au milieu du salon. Cette installation incongrue fait beaucoup rire mon fils aîné ! »

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23 juillet 2016

De Gaulle et le handicap : au nom de sa fille trisomique ...

article publié sur handicap.fr

Résumé : Le Général de Gaulle avait une fille trisomique, Anne, décédée jeune. Un lien qui a manifestement impacté sa politique et initié, à terme, les grandes lois fondatrices sur le handicap. Souvenirs d'une rencontre décisive...

Par , le 23-07-2016

Récemment, une chaîne de télévision a diffusé une émission intitulée « De Gaulle, le dernier des géants ». En la regardant, je me suis souvenu d'un échange que j'avais eu, voici longtemps maintenant, avec Marie-Madeleine Dienesch, députée de Bretagne, membre, notamment, du dernier Gouvernement de Georges Pompidou et secrétaire d'Etat auprès du ministre en charge des Affaires sociales de 1968-1974. Elle me raconta que, lors de sa première nomination, elle fut présentée au Général de Gaulle. Celui-ci la reçut avec une extrême courtoisie. Il attendit qu'elle fût installée avant de s'assoir. C'est ensuite qu'un étonnant échange eut lieu...

« De la rééducation, on va en faire ! »

« Mais, expliquez- moi. Il parait que vous voulez faire de la réadaptation, de quoi s'agit-il ? ». Elle fulminait : « Ils ne lui ont rien expliqué, ni le Premier ministre, ni le ministre des Affaires sociales auprès duquel je suis placée. Que vais-je lui dire ? ». Alors, une idée lui traversa l'esprit et elle affirma : « Mon Général, si à l'époque on avait pratiqué la réadaptation peut-être qu'aujourd'hui votre fille Anne serait encore parmi nous ». A l'évocation de son enfant trisomique décédée au lendemain de la guerre, le Général s'affaissa légèrement dans son fauteuil, son regard se troubla, puis il se redressa et déclara : « Alors, mademoiselle, de la réadaptation, on va en faire, vous pouvez compter sur moi ! ». Et, en effet, à plusieurs reprises, le président de la République la soutint dans ses initiatives pour promouvoir le principe et les techniques de la réadaptation qui constitua une étape importante de la politique du handicap.

« N'oublions pas les personnes handicapées ! »

Toujours membre du Gouvernement sous la présidence de Georges Pompidou, chaque fois qu'elle l'estimait nécessaire, Marie-Madeleine Dienesch intervenait en conseil des ministres pour rappeler qu'il ne fallait pas oublier les personnes handicapées dans les mesures que le gouvernement préparait. Au bout de quelques mois, il arrivait que le président de la République, sans doute un peu agacé, dise « Et puis, surtout, n'oublions pas les personnes handicapées, sinon mademoiselle  Dienesch ne va pas manquer de nous le rappeler ».

A l'origine d'une loi fondatrice

Un jour, Georges Pompidou déclara qu'il avait compris ce que sa secrétaire d'Etat voulait dire chaque fois qu'elle prenait la parole et qu'il demandait au gouvernement de préparer un projet de loi réunissant tout ce qu'il convenait de mettre en place pour répondre aux besoins des personnes handicapées. Il décéda peu de temps après. Son successeur, Valéry Giscard-d'Estaing, fut d'accord pour que son gouvernement, dirigé par Jacques Chirac, reprenne l'idée. C'est probablement l'une des raisons de l'adoption de la fameuse loi d'orientation en faveur des personnes handicapées promulguée en juin 1976 qui constitua une autre étape essentielle.

Texte de Patrick Gohet, ancien directeur général de l'Unapei, ancien délégué interministériel aux personnes handicapées, ancien président du conseil national consultatif des personnes handicapées, inspecteur général des affaires sociales, adjoint du Défenseur des droits.

© chrisberic/Fotolia

23 juillet 2016

Le thème de l'autisme abordé en juin 2013 lors des rencontres d'Hippocrate à l'université Paris Descartes

Dans le cadre des Rencontres d’Hippocrate, l’Université Paris Descartes a proposé une conférence autour du thème de l’autisme le 3 juin 2013.

"Que dire de l’autisme, un an après l’année de la grande cause nationale"

- La conférence a été animée par Josef Schovanec, 31 ans, personne avec autisme, ancien élève de Sciences-Po Paris, docteur en philosophie, auteur de "Je suis à l’Est" (Plon, 2012).

Invités :

- Bernard Golse, chef de service de psychiatrie infantile à l’Hôpital Necker-Enfants malades à Paris et professeur de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent à l’Université Paris Descartes.

- Thomas Bourgeron, Professeur à l’université Paris Diderot, Directeur du département Neuroscience de l’Institut Pasteur et chef de l’unité Institut Pasteur – Paris Diderot – CNRS de Génétique humaine et fonctions cognitives.

- Jean-Claude Ameisen, président du Comité consultatif national d’éthique.

- La conférence peut être revue sur le site de l’Université Paris Descartes ou sur son canal Youtube.

=> Tout est intéressant, j'y étais, je vous propose d'aller vers 1h09 l'intervention de Thomas Bourgeron (jjdupuis)

 

Ajoutée le 14 juin 2013

Conférence prononcée par :

Monsieur Josef Schovanec, personne avec autisme, ancien élève de Sciences-Po Paris, docteur en philosophie, auteur de "Je suis à l'Est" (Plon, 2012).


Les « Rencontres d'Hippocrate » sont des conférences mensuelles ouvertes au grand public, organisées par le Doyen Patrick Berche et Christian Hervé (Société Française et Francophone d'Ethique Médicale).
Lors de ces soirées, des personnalités du monde de la politique, de la santé ou des sciences humaines et sociales viennent échanger et débattre avec le public sur des thématiques d'actualité liées à la santé et à l'éthique.
Retrouvez le programme des conférences mensuelles sur notre site: http://www.medecine.parisdescartes.fr/

5 juin 2016

Revoir la Vidéo > Albert Algould : Son combat pour les autistes

Cette vidéo est pour moi un marqueur important ... réalisée en 2010, elle permet de mesurer le chemin parcouru & l'immense chantier en cours. La situation a-t-elle vraiment évoluée ? (jjdupuis)


Albert Algoud - Son combat pour les autistes. par N99

31 mai 2016

La scolarisation des enfants autistes

 

La scolarisation des enfants autistes - France 3 Alpes

Comment accueillir les enfants autistes à l'école? La question touche directement des milliers de familles en France. En Isère, pour la deuxième année consécutive, une U.E.M. (Unité d'Enseignement Maternelle) est réservée à 7 enfants, de 5 ans et demi, à l'école Paul Langevin de Fontaine. Une structure adaptée, avec autant d'adultes spécialisés que d'enfants.

http://france3-regions.francetvinfo.fr

 

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31 mai 2016

Claye-Souilly : mouvement de grève au centre pour handicapés La Gabrielle

Rémy Calland | 30 Mai 2016, 18h16 | MAJ : 30 Mai 2016, 18h16
Claye-Souilly, ce lundi 30 mai. La météo pluvieuse n’a pas refroidi une vingtaine de salariés du centre d’accueil pour enfants et adultes handicapés mentaux La Gabrielle.
Claye-Souilly, ce lundi 30 mai. La météo pluvieuse n’a pas refroidi une vingtaine de salariés du centre d’accueil pour enfants et adultes handicapés mentaux La Gabrielle. (LP/Rémy Calland.)

« Nous constatons l’utilisation arbitraire de l’argent public et la dégradation de plus en plus importante de nos conditions de travail. » David Dikek, délégué CGT au centre de la Gabrielle, à Claye-Souilly ne décolère pas.

 

Une vingtaine de salariés de cette institution d’accueil pour enfants et adultes handicapés mentaux, était en grève ce lundi matin, après un premier mouvement mercredi dernier. Les grévistes dénoncent notamment « une baisse des effectifs en logistique et dans l’éducatif pour augmenter le personnel de direction ».

Christophe Chavatte, éducateur, est inquiet. « On prend des personnes de moins en moins qualifiées, comme si faire de la garderie était suffisant. Mais la thérapeutique demande un certain nombre de compétences, on a abandonné ce terrain-là. Il n’y a pas d’orthophoniste, de moins en moins de psychiatres, plus de kiné ou d’ergothérapeute », témoigne-t-il. « Du coup, la violence et les crises augmentent. Face à un public sensible, les conditions de terrain sont le socle d’un accompagnement efficace. »

Des accusations réfutées par la directrice Bernadette Grosieux. « Il n’y a pas de baisse des effectifs éducatifs et de logistique au profit de l’administratif. Ni d’augmentation sur les postes au niveau de la direction. Pour ce qui est des psychiatres, nous subissons le fait qu’il y en a de moins en moins sur le marché de l’emploi, ce qui amène des difficultés de recrutement. »

La direction estime faire face à un mouvement de grève lancé dans un cadre national, contre la loi Travail. « Des revendications locales viennent se rattacher au mouvement national, c’est une pratique courante », indique-t-on. Ce qui ne l’empêche pas d’assurer qu’« un mouvement de grève, aussi petit soit il, doit être pris en considération. Nous sommes à l’écoute du personnel et de ses représentants ».

24 mai 2016

Leka vidéo de présentation -> un projet novateur pour les enfants différents

23 mai 2016

Josef Schovanec : Etre comme vous est un combat

article publié dans CLES

“Etre comme vous est un combat”
Portrait
Josef Schovanec

“Etre comme vous est un combat”

par Djénane Kareh Tager
 
Notre société est une jungle semée d’embûches. Pour s’y faire une place, cet autiste Asperger a appris tous nos codes absurdes. Son parcours nous interroge : au fait, qu’est-ce que la normalité ? Rencontre avec un poisson au pays des chats.

Rusé. C’est le qualificatif que Josef Schovanec emploie le plus volontiers pour se décrire quand il réussit à déjouer les embûches de la jungle. De notre jungle. Un mot qu’il utilise sans aucune connotation négative, ni positive d’ailleurs. « Rusé » est un état de fait. « Je suis plus rusé aujourd’hui », dit-il. Une manière, pour lui, de vanter son intégration dans ce que nous appellerions la « normalité ». 

Josef a 33 ans. Il est grand, il a belle allure. Il est d’une politesse extrême. « Bonjour madame », « Merci monsieur » font partie de ce qu’il nomme « phrases magiques », des « convenances sociales » qu’il veut bien appliquer puisque cela nous fait plaisir. Certaines de ces phrases, reconnaît-il, sont fort utiles. Par exemple, « Excusez-moi, je reviens dans cinq minutes » : depuis qu’il l’a apprise, il peut « ruser », exprimer à « notre » manière une envie pressante et aller aux toilettes. « Plus jeune, je n’avais pas cette marge de manœuvre, je ne savais pas. J’attendais, et ça finissait mal. Tellement mal que je me suis retrouvé sous camisole chimique, en hôpital psychiatrique. Je sais maintenant éviter cette situation difficile. » Il en rit : ne faut-il pas, dans « notre » monde, ponctuer une telle histoire d’un rire ?

Josef Schovanec est autiste Asperger. « Une personne autiste », rectifie-t-il. S’il a, de prime abord, tous les attributs de notre « normalité », cette apparence, explique-t-il, est le fruit d’un combat de chaque seconde. D’une victoire de chaque seconde. D’un apprentissage douloureux auquel il ne comprend souvent pas grand-chose, mais qu’il s’est résolu à ne pas comprendre : « nous » sommes parfois si illogiques…

Apprendre, répète-t-il. Il me demande : « Comment faites-vous pour enfiler votre veste ? » Son blouson est à côté de lui. Il le déplie. Décortique les gestes que « nous » accomplissons spontanément : « Vous le passez derrière une épaule, puis l’autre. Vous tordez votre main, puis pliez votre bras, dans un geste sophistiqué, vous trouvez l’entrée de la manche, la bonne manche, faites attention à ne pas y mettre les deux mains. Vous glissez le bras tout en tirant sur le tissu. Puis vous attaquez l’autre côté. Petit, il me fallait cinq bonnes minutes pour réussir cet enchaînement. Les autres enfants se moquaient de moi, ils étaient méchants. Certains adultes aussi. Je me mettais en colère. Descendre un escalier n’est pas facile non plus : il faut tout décomposer, la jambe qui se tend, le pied qui avance, l’autre cheville qui se replie. Alors, on nous dit maladroits… » 

Une case pour chaque procédure

Il est désarmant, Josef. Désarmant de franchise, de logique. Il se sait différent : ses routines obsessionnelles, ses maladresses physiques, ses capacités d’interaction sociale limitées, « nous » les appelons des handicaps. « Le terme est problématique, mais c’est une catégorie administrative nécessaire pour que des personnes comme moi puissent demander très pragmatiquement des aides », dit-il d’un seul trait, avec ce débit monocorde, métallique, et ce vocabulaire châtié, ces constructions grammaticales complexes qui sont une caractéristique des Asperger quand ils sortent de leur silence. Mais qu’est-ce qu’un handicapé ? « A Paris, au restaurant “Dans le noir”, vous êtes plongé dans une obscurité absolue. Vous y êtes handicapé, un aveugle ne l’est pas. Un enfant non autiste dans un groupe d’enfants autistes sera très handicapé parce qu’ils discuteront du système digestif du tricératops dont il n’a jamais entendu parler. Einstein disait que si vous évaluez un poisson sur sa capacité à grimper à un arbre, vous aurez de mauvais résultats. Mais en soi, être poisson n’est pas mauvais. Ce n’est pas plus mauvais qu’être chat. Et le chat ne saura pas effectuer des choses que fait le poisson. »

Par exemple, connaître une douzaine de langues. Josef parle couramment le français, le tchèque, l’allemand, le persan, l’anglais, l’hébreu. Un peu moins bien, mais très bien quand même, l’éthiopien, l’arabe, l’araméen, le sanskrit, le chinois, l’azerbaïdjanais. Et puis un peu d’estonien. Au supermarché, la caissière l’aide à remplir son sac et lui explique comment le tenir ; dans les aéroports, il est souvent escorté, comme un enfant, jusqu’à l’avion. Pourtant, il est docteur en philosophie des religions (de l’Ecole pratique des hautes études) et utilise les catégories de pensée les plus sophistiquées pour décrire ses pérégrinations au Baloutchistan. Il écrit des livres et en lit chaque semaine une dizaine.

A vrai dire, Josef reste un poisson, mais il a appris à « faire comme » les chats. S’il lui a fallu beaucoup de temps, c’est, assure-t-il, parce qu’il a été diagnostiqué trop tard : il a d’abord été classé débile, puis schizophrène, a été « calmé » à doses massives de neuroleptiques. « Comme une bonne partie du demi-million d’autistes de France qui finissent en général à la rue ou en hôpital psychiatrique, et qui parfois se suicident. » 

Bébé, ce poisson-là ne souriait pas comme les chats : « Quand vous regardez un bébé “normal”, il vous regarde. Nous, autistes, ne vous voyons pas. Nous ne voyons pas votre sourire. » Bien plus tard, il a appris comment faire dans des manuels de management : « Vous fixez votre vis-à-vis quinze secondes, à un point situé à l’arête du nez. Puis vous détournez votre regard pour ne pas le gêner et vous recommencez. » Il applique scrupuleusement cette technique, mais avoue que les résultats restent moyens. Il a du mal à reconnaître les personnes et, quand il donne un rendez-vous, il ruse : « Je choisis un lieu désert, par exemple devant la poste le dimanche matin. Je saurai que c’est vous que j’attends. Mais je ne vous reconnaîtrai pas au milieu d’autres personnes. Je passe alors pour un imbécile. Mais au milieu d’un troupeau d’éléphants, sauriez-vous identifier celui qui s’appelle Albert ? Non, à moins que vous soyez familière des éléphants. Par contre, entre eux, les éléphants se reconnaissent. »

Par la suite, quand il a commencé à comprendre les mots, Josef continuait à avoir du mal à saisir les phrases. Du moins telles que nous les prononçons, avec des sous-entendus, des raccourcis. Des phrases qui, sans doute a-t-il raison, sont illogiques. Ou répondent à une logique qui n’est pas la sienne : « Si vous dites à un enfant autiste de ne pas parler en classe, il ne répondra pas à l’enseignant qui l’interroge : la consigne n’est-elle pas de se taire ? » Il cite cette amie autiste à qui un chauffeur de taxi demande, une fois qu’ils sont très proches de la destination : « Vous êtes où ? » « Ici, sur la banquette arrière », lui répond-elle. Josef sourit : « Vous auriez compris du premier coup. Pour nous, tout doit être appris de manière extrêmement mathématique. Nous avons des cases dans le cerveau pour chaque procédure. Face à une situation inédite, nous sommes désemparés. Dans ces cas-là, j’ai appris à ne pas me mettre en colère. »

Depuis quelques années, il s’est découvert une passion : les voyages. « Mes particularités sont alors moins visibles, et il y a plus d’indulgence envers elles. Quand vous êtes au Japon, on ne vous demande pas d’être japonais. » « Notre » logique m’amène à déduire qu’il voyage en groupe. Il me détrompe : « Ce serait impossible. Il me faudrait être en interaction permanente avec des gens qui vont parler du dernier film, de leur appartement qu’ils aménagent. Je ne pourrais pas suivre ces conversations que je ne comprends pas. Mes centres d’intérêt sont beaucoup plus réduits que les vôtres. » Mais à ces centres d’intérêt-là, il peut consacrer sa vie. Ainsi, sa collection de bouteilles d’eau minérale de 50 centilitres. « J’en ai partout et de tous les pays. Mais en général, les autistes préfèrent les collections intellectuelles. Mon ami Daniel Tammet collectionne les décimales du nombre pi. Il en a des milliers ! » Quelle mémoire, vous étonnez-vous. Josef vous détrompe : « Le mécanisme mnésique est le même. Un footeux connaît autant de chiffres quand il “collectionne” les résultats de tous les matchs. Mais son loisir est socialement codifié, banal, alors que “nos” centres d’intérêt peuvent être plus perturbants pour vous. » Surtout quand ils virent à l’idée fixe : « J’ai appris, lors d’un entretien d’embauche, à ne plus parler de ma collection de bouteilles, bien que j’en ai énormément envie. Ceci dit, j’ai toutes les connaissances théoriques, mais j’ai toujours raté mes entretiens d’embauche. Je ne sais pas faire avec aisance, comme un non-autiste. » 

Pas vraiment besoin des autres

« Josef, êtes-vous tombé amoureux ? » La question me vient naturellement, sa réponse aussi. « On blâme les autistes de ne pas savoir ce qu’est l’amour. Les non-­autistes le savent-ils ? L’un de mes amis, qui est en couple, vous répondrait : “J’aime les gâteaux à la framboise, donc je veux que ma copine m’en prépare un, tous les jours à 18 heures.” Si vous disiez la vérité, votre réponse serait aussi crue. Nous ne savons pas mentir, et vous nous en tenez rigueur. Si je dis à une femme qu’elle a de grosses cuisses, elle m’en voudra. Un “normal” le dirait derrière son dos et en ricanerait. Qui est le plus méchant ? »

Josef habite chez ses parents. « Je ne saurais pas vivre seul », admet-il en donnant l’exemple d’un autre ami qui est, depuis dix ans, sans eau ni électricité. « Il sait, théoriquement, qu’il devrait appeler un réparateur, mais c’est une situation inédite, il ne sait pas faire, prendre l’initiative. Alors il porte un gros manteau en hiver, et se lave sur son lieu de travail. » Josef, lui, aimerait dormir dans le petit bureau qu’il a occupé pendant des années à la mairie de Paris. Il a cherché le mode d’emploi, dans les livres, sur Internet, pour se forger une nouvelle case dans le cerveau, celle de « dormir au bureau ». Il n’a pas trouvé de notice, n’a pas réussi à en inventer une. Il n’a jamais frayé non plus avec les autres employés : « Je connais les rouages de la communication entre collègues, mais de là à passer à la pratique… » A vrai dire, il n’a pas vraiment besoin des autres pour vivre, « faire comme » eux l’épuise. « Internet et les livres me suffisent, les ragots et les discussions “normales” m’ennuient. » 

Est-il heureux ? Mais que veut dire ce mot, littéralement ? A-t-il un rêve ? Il sourit enfin : « Vivre au TED­istan. » TED, c’est le trouble envahissant du développement, le nom scientifique de l’autisme. « Les gens seraient tous bizarres, comme moi, mais c’est vous qui seriez différente. » C’est seulement là, parmi les siens, qu’il pourrait enfin souffler…

Mots-Clés : autisme

Qu’est-ce que l’autisme Asperger ?

 

Le syndrome d’Asperger, du nom du pédiatre autrichien Hans Asperger qui l’a décrit en 1943, est une forme d’autisme. Dans sa définition, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) retient qu’il est “caractérisé par une altération qualitative des interactions sociales réciproques, semblable à celle observée dans l’autisme, associée à un répertoire d’intérêts et d’activités restreints, stéréotypés et répétitifs. Il se différencie de l’autisme essentiellement par le fait qu’il ne s’accompagne pas d’un retard ou d’une déficience du langage ou du développement cognitif”.

Josef Schovanec a publié deux livres, aux éditions Plon : « Je suis à l’Est. Savant et autiste » (2012) et « Eloge du voyage à l’usage des autistes et de ceux qui ne le sont pas assez » (2014), un journal de ses pérégrinations en solitaire, en Asie et au Moyen-Orient.

26 avril 2016

Une Toulousaine sélectionnée au concours Lépine

article publié dans LA DEPECHE

Publié le 26/04/2016 à 03:52, Mis à jour le 26/04/2016 à 07:40

Innovation - High Tech - Invention

Estelle Ast, ici avec son fils Allan, diagnostiqué autiste depuis ses 2 ans./Photo DDM Xavier de Fenoyl

Estelle Ast, ici avec son fils Allan, diagnostiqué autiste depuis ses 2 ans./Photo DDM Xavier de Fenoyl

 

L'application WatchHelp – une montre connectée à un téléphone portable –, inventée par la Toulousaine Estelle Ast, maman d'un enfant autiste, a été sélectionnée pour le 115e concours Lépine qui se tient du 29 avril au 8 mai au Parc des expositions de Paris (porte de Versailles). Ce concours réputé qui récompense les inventeurs dans de nombreux domaines, créé en 1901, a déjà attribué, en 2015, la médaille d'or au Toulousain Eric Milard pour son astucieux système de meubles sur mesure. Baptisée Kinook, cette invention censée faciliter la vie des bricoleurs est un mélange entre le Mécano et le Légo. L'application imaginée par la Toulousaine «a déjà été téléchargée plus de 1 000 fois», a confié hier Estelle Ast qui a été contactée par le président du concours Lépine, au lendemain d'un reportage diffusé, le 7 mars, dans le JT de TF1. La mère d'Allan, diagnostiqué autiste depuis l'âge de 2 ans, se rend, dès jeudi, à Paris pour une semaine de concours.

De Ray Tomlinson à Estelle Ast...

Son application WatchHelp a toutes les chances de remporter un prix. L'application créée en avril 2015, téléchargeable sur la plateforme internet Google Play store, est gratuite pendant un mois, puis s'acquiert pour un montant modique de 2,90 euros. L'utilisateur doit également acheter la montre connectée, la ZenWatch 2 WI501Q, au prix de 175 euros. Pour la plupart des familles qui ont un enfant souffrant de d'autisme ou d'autres troubles cognitifs, c'est une petite révolution. Testée sur Allan,âgé de 11 ans et qui utilise la montre connectée depuis trois mois maintenant, l'application a changé le quotidien pesant de l'enfant, ponctué de nombreuses tâches à accomplir (s'habiller, se laver, faire son cartable, déjeuner, etc.). Désormais, Allan consulte sa montre qui enregistre les consignes envoyées par sa mère à tout moment de la journée : «Es-tu bien arrivé ?», lui envoie-t-elle de son smartphone. «Oui», répond aussitôt Allan en pianotant sur sa montre. Estelle Ast fait figure de pionnière en la matière. Au moment de révéler ce concept révolutionnaire destiné à favoriser l'autonomie des personnes atteintes de troubles cognitifs, Gilles Bouleau, présentateur du JT de TF1, avait comparé Estelle Ast à l'Américain Ray Tomlinson, l'un des ingénieurs informatiques les plus brillants du XXe siècle et précurseur du courrier électronique : «Comme les mails, l'invention d'Estelle Ast pourrait changer la vie de millions de personnes», a déclaré Gilles Bouleau. Pour faire la promotion de cette application originale, la Toulousaine s'est transformée en VRP, multipliant les interventions dans des structures d'accueil pour personnes atteintes de troubles cognitifs. «J'ai aussi beaucoup de retours concernant d'autres pathologies, explique Estelle Ast. Notamment des gens qui ont un enfant ou un proche atteint de trisomie 21 ou d'un traumatisme crânien et qui sont intéressés par cette application».

Gérald Camier

26 avril 2016

Un message en français de Temple Grandin et Rudy Simone > pour le mois de la sensibilisation à l'autisme

Au début du mois de sensibilisation à l’autisme, j’ai eu une conversation téléphonique avec Temple Grandin. Si vous ne la connais pas, je suis surprise. Elle est probablement la plus célèbre personne autiste dans le monde entier. Une scientifique de l’animal, chercheur et ingénieur, elle est aussi un écrivain éloquent et un conférencier qui a été dépeint habilement à l’écran par Claire Danes dans le film «Temple Grandin». Le film qui a remporté nombreux prix vous montre une vie fascinante au publique général, autiste ou non.

RW Temple headshot best_0

Temple et moi, nous nous sommes rencontrés parce que nous partageons un éditeur et j’ai eu la chance qu’elle écrit la préface de mon livre «Aspergers on the Job» («L’Asperger au travail» disponible en janvier 2017). Je l’ai aussi rencontré à un certain nombre de conférences aux États-Unis où l’on présentait. (Une chose que les gens ne savent pas à son sujet est qu’elle a un merveilleux sens de l’humour. L’un de mes souvenirs préférés de tous les temps se passe au déjeuner, en traîne de discuter Star Trek, le Lone Ranger et les Beatles, lorsque les «adultes» sont assis à l’autre extrémité de la longue table. Je lui ai demandé si elle n’a pas vraiment aimer les Beatles, comme elle nous l’indique dans le film. Elle m’a répondu: «J’ai adoré les Beatles. Je ne voulais pas lançe mon slip en concert!»)

Récemment, notre conversation a été basée sur le fait surprenant que certains pays (par exemple, en France) suivent encore largement les principes de la psychanalyse au sujet de l’autisme, et le fait que le traitement implique souvent la séparation des enfants de leurs mères, car ils croient encore que l’autisme dans la psychose infantile est causée par une mauvaise mère. Temple a généreusement écrit ces mots et m’a donné carte blanche pour les partager avec vous. Au style typique de Temple, ils sont courts, au point et sans bêtises:

“La science indique clairement que la base de l’autisme est forçemment génétique héréditaire. La recherche scientifique montre très clairement que la psychanalyse n’est pas un traitement efficace. Les traitements les plus efficaces sont les méthodes comportementales de la petite enfance. Les troubles du spectre de l’autisme (TSA) est un trait constant qui peux inclure plusieurs caractères, dont le comportement social maladroit, une intelligence de haut-niveau, sinon l’individu peut être non-verbale avec un handicap sévère. Je suis allée voir de nombreuses entreprises de haute technologie et nous avons vu beaucoup de programmateurs en informatiques qui étaient susceptibles d’avoir un trait du spectre de l’autisme. Einstein ne parlait pas avant l’âge de 3 ans – aujourd’hui, il aurait probablement un diagnostic de TSA. Les personnes au niveau “doux” du spectre ont souvent des capacités supérieures en art ou en mathématiques.

Vous trouverez ci-dessous des références pour les quatre documents. Le premier document est une analyse des études jumelles qui suppose que “le spectre de l’autisme est due à des effets forts génétiques.” Cela montre très clairement que ce ne sont pas dus à une mauvaise maternage. Il y a aussi trois documents qui montrent les liens de l’autisme avec la créativité et les mathématiques. Les français sont des leaders dans la physique et le prochain grand physicien aura peut être un diagnostic de TSA. Rudy, vous pouvez utiliser cette lettre et cette référence pour montrer à la France que les gens ayant un TSA peuvent être ceux qui réussissent au projet ITER de l’énergie de fusion française, qui donne une source d’énergie propre. Pour trouver ces documents, écrivez les titres dans Google.”– Temple Grandin

Pour en savoir plus sur Temple Grandin, je recommande vivement son livre «Thinking in Pictures» («Penser en images et autres témoignages sur l’autisme» 1997). Voici quelques-unes des paroles de Temple au sujet de la sagesse que j’espère vous inspire et vous ravi:

Temple’s references:

Tick, B. et al. (2015) Heritability of autism spectrum disorders: A meta-analysis of twin studies.  Journal of Child Psychological Psychiatry, dpi:10.1111/jcpp.12499.

 Xin Wei et al. (2013) Science, technology, engineering and mathematics (STEM) participation among college students with autism spectrum disorder, Journal of Autism and Developmental Disorders, 43:1539-1546.

 Kasirer, A. and Mashel, N. (2014) Verbal creativity in autism: Comprehension and generation of metaphoric language in high functioning autism spectrum disorder and typical development, Frontiers in Human Neuroscience, dpi:10.3389/fnhum.2014.00615.

 Baron-Cohen, S. et al. (2001) The autism spectrum quotient (AQ) Evidence from Asperger Syndrome/high functioning autism, males and females, scientists and mathematicians, Journal of Autism and Developmental Disorders, 31:5-17.

23 avril 2016

Temple Grandin élue à l'Académie Américaine des Arts et des Sciences

 

Temple Grandin elected to American Academy of Arts and Sciences

Grandin is an internationally recognized leader in animal handling innovations. The Colorado State University professor of animal sciences was elected to the academy among 213 new members.

http://source.colostate.edu

 

23 avril 2016

Laurent Savard, un artiste qui rit avec l'autisme

article et vidéo publiés sur France TV Info

Père d'un enfant autiste, il connaît bien la question.

Dans un one-man-show, l'humoriste raconte la vie quotidienne avec son fils.


Laurent Savard, un artiste qui rit avec l'autisme

France 3

Francetv info

Mis à jour le 02/01/2016 | 22:45, publié le 02/01/2016 | 22:45

Ils sont inséparables, papa artiste, son fils autiste. Une petite lettre de différence qui a bouleversé leur vie. Gabin, 13 ans, maîtrise parfaitement le roller, mais il ne parle toujours pas, c'est son père qui le fait pour lui dans un one-man-show. Laurent Savard a écrit ce spectacle quand son fils était tout petit. L'autisme fait peur, mais lui a décidé d'en rire. "Le message, c'est on y va, rock and roll et puis déconnage parce que Gabin il aime bien déconner, moi aussi, et puis c'est mon métier aussi. J'aime beaucoup le deuxième, le troisième degré", explique l'humoriste.

Rire pour se libérer

Sur scène, il raconte la galère des parents et l'incompréhension de la société face au handicap. Dans la salle, beaucoup d'enfants autistes. "On vit parfois des situations tellement difficiles que sur le moment on en pleure. Après coup pour se libérer de ce qu'on a vécu, on est obligé d'en rire. C'est aussi peut-être une force que l'on a en nous pour pouvoir continuer", explique une maman. Depuis cinq ans, le spectacle de Laurent Savard a été vu par 40 000 personnes.

23 avril 2016

Vidéo où le professeur Magerotte rend hommage aux familles avec l'éclairage du Professeur Bernadette Rogé

Mons - Un Chevalier à l'UMons

article & vidéo publiés sur le site de TéléMB.be

 
C'est la première fois dans l'histoire de l'université montoise qu'un de ses professeurs se voit de la sorte récompensé. Hier, Ghislain Magerotte, professeur Emérite  a reçu des mains de l'Ambassadeur de France la plus haute distinction possible : la Légion d'Honneur. L'occasion de revenir sur le parcours académique de ce psychologue révolutionnaire qui a changé la prise en charge des personnes avec autisme.

 

22 avril 2016

Conversations facebook

vendredi 22 avril 2016

Conversations Facebook

L'instant drôle de ce mois d'avril, mois de l'autisme (juré, ce n'est pas un poisson...)


20 avril 2016

Le poème d'un enfant atteint par le syndrome d'Asperger bouleverse le web

Les mots sont parfois plus forts que les paroles. Le poème d’un enfant en est la parfaite illustration. Âgé de 10 ans, il est atteint par une forme d’autisme, le syndrome d’Asperger. Cela ne l’a pas empêché d’écrire un très beau poème. Un message partagé plus de 21.000 fois sur Facebook Ce texte bouleversant, confié

AspergerAsperger

Les mots sont parfois plus forts que les paroles. Le poème d’un enfant en est la parfaite illustration. Âgé de 10 ans, il est atteint par une forme d’autisme, le syndrome d’Asperger. Cela ne l’a pas empêché d’écrire un très beau poème.

Un message partagé plus de 21.000 fois sur Facebook

Ce texte bouleversant, confié à l’organisme par la mère de l’enfant, a déjà reçu plus de 30.000 mentions « j’aime » et a été partagé plus de 21.000 fois.

Dans son poème, écrit dans le cadre d’un exercice scolaire où les deux premiers mots de chaque phrase étaient donnés et devaient être complétés, le jeune Benjamin raconte ce que lui inspire son quotidien d’autiste asperger, une pathologie qui rend difficiles ses relations sociales avec les personnes qui l’entourent.

Quelques mots d’un enfant atteint par le syndrome d’Asperger bouleversent internet

Malheureusement, l’autisme est généralement un trouble très complexe à vivre pour les patients. Ils se sentent rapidement mis de côté, cette exclusion est d’ailleurs très néfaste, car ces personnes ont besoin d’un contact. Il y a quelques jours, les associations révélaient que la France ne mettait pas les moyens pour accueillir les enfants atteints. Cette histoire ne se déroule pas sur le sol français, mais aux États-Unis. Ces mots sont percutants, mais aussi bouleversants, ils mettent en avant le mal-être qui touche quotidiennement ce petit garçon qui souhaite simplement trouver une place parmi les autres habitants.

Benjamin âgé de 10 ans se sent étrange, mais original

La National Autism Association a décidé d’utiliser ce poème en le diffusant sur sa page Facebook. Il aura fallu quelques heures pour que le poème traverse les frontières et les océans. Difficile de rester de marbre devant ces phrases couchées sur un papier à la demande d’une maîtresse. Cette dernière souhaitait que les enfants puissent écrire quelques lignes en se focalisant sur « Je suis ». Benjamin du haut de ses 10 ans s’est exécuté en commençant par « Je suis étrange, je suis original ». Il insiste sur le fait qu’il n’arrive pas à trouver sa place dans cette société, il se compare ainsi à une personne qui flotte dans l’espace à proximité des étoiles.

Il partage aussi ses inquiétudes notamment lorsque le regard des autres devient trop pesant, il pleure surtout lorsque les enfants rient de ce syndrome d’Asperger. Les internautes ont décidé d’apporter leur soutien à ce petit garçon, nombreux sont ceux qui ont insisté sur le fait qu’il n’était pas seul et doté d’un véritable talent pour l’écriture.

Tout le web salue le travail et le poème de ce jeune autiste

De son côté, la National Autism Association a tenu à remercier le jeune Benjamin tout en le félicitant. Un message est venu accompagner ce poème, il est rempli d’espoir : « c’est du très bon travail Benjamin. Tu es totalement à ta place parmi nous, nous sommes étranges aussi ». Pour rappel, le syndrome d’Asperger est un trouble envahissant du développement, plusieurs conséquences sont susceptibles d’être au rendez-vous. Les patients souffrent d’un problème social alors que d’autres auront par exemple des intérêts restreints ou encore des comportements répétitifs.

 

La traduction réalisée par le Huffington Post :

Le poème d’un enfant souffrant du syndrome d’AspergerLe poème d’un enfant souffrant du syndrome d’Asperger

Le syndrome d’Asperger

« l’Asperger est un symptôme, ce n’est pas une maladie » dont l’origine est multifactorielle (Pr A. Munnich, généticien)

La grande hétérogénéité des profils confirme qu’il y a autant de forme d’asperger que d’individus ; il n’y a pas un gène de l’autisme asperger mais des dizaines.
Le symptôme souvent invisible est considéré comme une forme superficielle d’autisme sans déficience mentale ni intellectuelle. D’où les diagnostics corrects tardifs en raison des capacités intellectuelles souvent au-dessus de la moyenne..

Caractéristiques fréquemment présentes :
– perception du monde différente
– Dons intellectuels élevés (pic d’expertise)-mémoire exceptionnelle –remarquable puissance de travail
– Altération des interactions sociales et de la communication
– Difficulté de sociabilisation (ignorance des standard sociaux -ex : difficulté à de regarder dans les
yeux) -empathie limitée
– Difficulté à percevoir la communication non-verbale (= pensée concrète et littérale qui ne
comprend pas les métaphores ; montrer une image « vaut mille mots » , difficulté à décoder le ton
de la voix, les expressions faciales corporelles)
– Difficulté à avoir et garder des amis – n’a pas le mode d’emploi.
– Intérêts et activités au caractère restreint, répétitif
– hypersensibilité des 5 sens (son trop fort, lumière trop vive, vêtement qui irrite, odeur insupportable
etc..). Plus rarement l’hyposensibilité.
– Surcharge émotionnelle (le cerveau contient trop de connexions sensorielles, les « circuits » sont
rapidement surchargés par les sens)
– grande fatigabilité dûe au décryptage et à l’application des codes sociaux.
– Attachement aux habitudes – tout changement est anxiogène.
– Détestation du téléphone – privilégie SMS et mails
– grande honnêteté, ne sait pas mentir – sens de la justice très développé.
– motricité moins bonne que la moyenne
– troubles gastro-intestinaux.
En conclusion : une personne avec asperger parait originale et parfois inadaptée par son comportement qui répond à sa logique personnelle. Il s’agit d’une appréhension différente du monde.
Si les personnes avec asperger ne peuvent guérir, elles évoluent tout au long de leur vie. Un accompagnement personnalisé comportemental et développemental réduit les troubles (exemple : atelier d’habiletés sociales…)
Les prises en charge d’accompagnement qui fonctionnent sont celles qui multiplient les approches en fonction de chaque personne.

20 avril 2016

Vidéo > ABA et autisme : Quelque chose en plus - le trailer

Autisme et ABA : le bonheur d'apprendre

 

Découvrez le trailer de QUELQUE CHOSE EN PLUS documentaire de 80 minutes réalisé par Sophie ROBERT sur la prise en charge éducative, comportementale et développementale de l'autisme - autrement dit l'ABA.
Ce film a été tourné à l'IME ECLAIR de l'association AIME 77 et l'IME Chambourcy de Agir et Vivre l'Autisme, partenaires du Réseau de Ressources ABA.

Image : Alexandre DINAUT
Montage : Arnaud JAKUBOWICZ / VISUAL BOX
Musique originale composée par Maxime CATTELOIN et Lionel RAEPSAET / MakeMeSound


ABA et autisme : Quelque chose en plus (le... par dragonbleutv

17 avril 2016

Laurent Ciman sensibilise le Canada à l'autisme : Nina avance grâce à l'amour

article publié dans l'Avenir.net

vendredi 15 avril 2016 10h39 - L'Avenir

À l’occasion du mois de sensibilisation à l’autisme, Laurent Ciman, dont la fille est autiste, a accepté d’ouvrir les portes de sa maison aux médias canadiens.

«Quand tu l’apprends, la première chose à laquelle tu penses, c’est que le monde autour de toi s’effondre. Après voilà, tu relativises. Tu essayes de penser au mieux pour ta famille et pour ta fille.»

Transféré du Standard à l’Impact Montréal afin de permettre à sa fille autiste de bénéficier des traitements de pointe qu’offrent les services médicaux canadiens, Laurent Ciman et sa femme sont revenus sur leur quotidien à l’occasion du mois de la sensibilisation à l’autisme.

Suivi par une équipe de l’Impact Montréal durant la journée qu’elle a consacré aux médias, la famille Ciman se souvient des premières années compliquées en Belgique. «Quand on a eu la nouvelle, quand on l’a eu réellement, c’est ici au Québec, raconte Diana, la femme de Laurent. Moi, je le savais déjà. Moi, je me suis battue en Belgique pour essayer de l’avoir ce diagnostic. Donc, quand on me l’a dit, je n’étais évidemment pas surprise mais j’espérais que ce soit moi qui me trompe et que les médecins belges aient raison. Donc, ce n’était pas une surprise mais c’était un choc parce qu’on se dit «J’avais vraiment raison: ma petite fille est autiste et il va falloir continuer à vivre.» Dans un premier temps, on survit. Et puis, on apprend à revivre. Mais aujourd’hui, je ne considère pas que je survis, je considère que toute notre famille vit, vit d’une autre façon. On vit avec l’autisme : ce n’est pas facile tous les jours mais ce n’est pas moche non plus. Ça demande juste une adaptation particulière.»

16 avril 2016

Sahad and the Nataal Patchwork > Il faut oser être différent ...

Le groupe sénégalais Sahad and the Nataal Patchwork se nourrit de diverses influences musicales. Ces dignes ambassadeurs de notre scène musicale sont un trait d’union entre plusieurs cultures. Ce groupe est en effet un carrefour culturel où se rencontrent des musiciens de différentes origines avec, à leur tête, Sahad Sarr. A la croisée des chemins entre le blues Malien, l’Afrobeat, le rock et le jazz, leur musique apporte véritablement un nouveau souffle à la musique africaine. Actuellement à Tunis pour les Journées Musicales de Carthage, ce talentueux et prometteur band se dévoile ici à travers cet entretien qu'ils nous ont accordé.

Sahad and The Nataal Patchwork. (Ph) Frédéric Blank
Sahad and The Nataal Patchwork. (Ph) Frédéric Blank

Bonjour Sahad, peux-tu te présenter à nos lecteurs ?

Je m'appelle sahad, auteur compositeur lead vocal de ma formation sahad and the Nataal Patchwork qui signifie portrait du monde un projet qui a maintenant 6 ans d'existence. Notre musique est une fusion afro-jazz. C'est une musique kaléidoscopique qui tire ses influences de l'afro du blues, funk, jazz et ouverte aux influences étrangères. J'ai commencé à jouer de la guitare en étant jeune et c'est au lycée que je me suis rendu compte de mon potentiel artistique et musical et je me suis lancé.

Avec le temps et l'expérience, je me suis forgé par les rencontres et les découvertes d'où la création de Nataal Patchwork en 2010, depuis lors nous avons vécus de belles aventures d'énergies d'amours et de galères. Plusieurs concerts s'en sont suivis, plus de 200 au Sénégal : au Festival du Sahel à Lompoul, le Festival à sahel ouvert, le Saint Louis Jazz, au Just 4 u etc. Récemment on a fait la première partie de Seun Kuti.

Nous avons sorti notre premier EP intitulé Nataal à l'Institut Français de Dakar. Nous sommes également Lauréat du Prix du Rêve Africain 2016, et présélectionnés au Midem, et là nous sommes aux Journées Musicales de Carthage de Tunis.

Tu es actuellement en Tunis pour les JMC, dit nous en un peu plus ? Comment s'est faite cette sélection ?

C'est le journaliste Amadou Ndaw du quotidien « le Soleil », qui fait un coup de fil à notre manager Elodie Dupuis, pour lui demander de déposer la candidature du groupe aux JMC en espérant que le Sénégal soit représenté, ensuite nous avons appris notre sélection par la direction du festival qui a aimé le projet. C'est un festival organisé par le ministère de la culture Tunisienne qui regroupe une communauté de professionnels de la musique venant de partout en Afrique et de l´Europe avec des showcases, des salons de l´industrie de la musique, une compétition musicale avec les 12 groupes sélectionnés avec à la clé le prix du meilleur spectacle à gagner.

Comment vis-tu cette nouvelle expérience ?

C'est une agréable expérience. Au sein de la résidence nous rencontrons des artistes de niveau et de renommée international. Il y a aussi beaucoup d´échanges, de découvertes, de speed meetings. Nous sommes dans de bonnes conditions pour présenter un spectacle de qualité. Je me rends compte que la musique c'est un comportement, une attitude, un professionnalisme, donc ça nous apporte beaucoup. On a découvert des projets très intéressants qui sont pour nous, sources de maturité.

Le groupe est encore méconnu au Sénégal, malgré les succès que tu commences à connaitre... A quoi cela est dû ?

Bon, c'est difficile à analyser, mais y a toute une culture musicale à inculquer à la jeunesse sénégalaise. La musique ne se limite pas au M'balax. Y a bien d´autres styles aussi, et pour cela il faudra rechercher s'enraciner, s'ouvrir et proposer quelque chose au monde.

Il faudrait également que l'industrie, les médias, le ministère de la culture aident à développer les musiques alternatives de notre pays, proposer autre chose au public, mettre en place des conservatoires, des écoles de musiques, des salles où les artistes peuvent s'exprimer, découvrir de nouvelles choses et s´enrichir, et tout ça doit faire partie du programme de l'éducation nationale, il faut imprégner les arts africains et du reste du monde dans les écoles. C'est cela qui fera changer les choses.

« On est jamais prophète chez soi » et pour être prophète au pays, il faudrait que tous les secteurs y compris les médias aident cette nouvelle vague de jeunes sénégalais. Mettre en place de nouvelles découvertes musicales pour que le public ait d´autres références, d'autres influences plus positives pour notre développement.

Comment vois-tu la scène folk-acoustique au Sénégal ?

Elle avance, elle s´exprime. Il y a de plus en plus d´adeptes de la folk et ça promet un avenir musical sénégalais très riche. J'ai vraiment espoir, il y'a plusieurs groupes talentueux et d´univers différents au Sénégal. Il faut encore pousser et oser être différent et s´impose afin que ce style de musique sois partout et reconnu.

Parle-nous un peu plus de ta musique et de tes influences...

C'est une fusion entre l'afro, le jazz et le reste des styles d´ailleurs, beaucoup de rythmes afro mixés aux couleurs jazz, funk, latino etc... On essaie de créer une sonorité kaléidoscopique où l´on sent à la fois l'unité des couleurs, des rythmes etc...

Mes influences sont : Yandé Codou Sene, Richard Bona, Fela kuti, James Brown, Ali Farka Touré, Keziah Jones, Coltrane, Miles Davids, Xalam, Ibrahim Maalouf, Ethiopiques, Bembeya Jazz, Cheikh Lô, etc... ils sont nombreux. Nous écoutons énormément de musique, nous sommes vraiment dans la recherche, nous sommes toujours en train de chercher et d'apprendre.

Combien d'albums as-tu à ton actif ?

Là, actuellement nous avons juste sorti un EP de 5 titres intitulé Nataal qui est sorti l´année dernière et qui comporte 5 titres.

Quels sont tes projets en cours ?

Les projets en cours sont la préparation de l´album national et international prévu inchallah en Octobre 2016. Nous allons également lancer de la campagne de crowfunding pour notre album le 23 avril lors d'un show que nous organisons à Dakar. Nous prévoyons aussi la sortie d´un nouveau clip et nous misons sur les concours, les show cases pour exporter notre musique en Afrique et à l'international.

13 avril 2016

Magazine du groupe de recherche en neurosciences del'autisme de Montréal - 1er Numéro

 

 

11 avril 2016

Samedi, deux pédalos traverseront la Manche pour faire entendre la voix des autistes

article publié dans La Voix du Nord

Publié le

PATRICIA NOËL

C’est pour sensibiliser l’opinion publique sur la situation des personnes atteintes d’autisme que, samedi prochain, deux pédalos, un monoplace et un biplace, traverseront la Manche entre Folkestone et le Cap Gris-Nez.

C’est sans doute parce que défendre la cause des autistes équivaut à braver de sacrées tempêtes qu’une poignée de soignants et de parents directement concernés se sont lancés ce pari un peu fou : traverser la Manche, sur un pédalo.

Ce défi, ils l’ont appelé « La traversée bleue ».

Avril, le mois de l’autisme

En ce mois d’avril 2016 dédié en France à l’autisme, cet événement est organisé avec deux associations partenaires qui se battent au quotidien pour sensibiliser à la prise en charge de ce handicap : « Sur les bancs de l’école » et « Autisme etc ».

Un relais pédalo à Wimereux

Samedi prochain, si les conditions météo sont favorables, deux pédalos, avec à leur bord un professionnel de l’autisme, des parents d’enfants autistes et un bénévole effectueront la traversée entre Folkestone et le Gris-Nez.

Deux bateaux accompagnateurs, avec à leur bord des bénévoles et des médecins, les suivront tandis qu’à terre, sur la digue de Wimereux, un relais, également en pédalo, permettra à des enfants autistes de repousser leurs limites physiques le plus loin possible. Ils tenteront eux aussi de battre un record du monde.

>>Pour suivre le défi, découvrir le travail des associations, rendez-vous sur Facebook

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