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"Au bonheur d'Elise"
23 novembre 2017

Les bienfaits de l’équithérapie aux TSA

article publié sur Charlesbourgexpress

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Après l’équitation, place à l’audiovisuel et aux échecs.

©Photo gracieuseté

Cinq enseignantes et éducateurs spécialisés de l’école de la Fourmilière ont mis en place un projet d’équithérapie pour 31 élèves atteints de troubles du spectre de l'autisme (TSA).

Pendant huit semaines, les jeunes âgés de 6 à 12 ans ont appris les rudiments de l’équithérapie, un soin psychique basé sur la présence d'un cheval qui agit à titre de « médiateur thérapeutique ».

À long terme, ce projet va ouvrir leurs horizons pour de futurs emplois.

Isabelle Lemay, enseignante. 

L’enseignante Isabelle Maltais est l’initiatrice du projet. Après avoir pris connaissance que cette méthode était utilisée à l’école Beausoleil pour les élèves atteints de trouble du langage, elle a réuni sa sœur Emmanuelle et ses collègues Isabelle Lemay, Julie Allard ainsi que Gabrielle Pelletier.

Mme Pelletier enseigne maintenant à l’école Marie-Renouard. Elle en a profité pour implanter le projet là-bas.

«Ce n’est pas toujours facile pour nos élèves d’ouvrir leurs horizons, alors nous voulions leur faire vivre des activités différentes», explique Isabelle Maltais.

 

«Ils ne font pas juste monter sur un cheval. Notre projet va au-delà de cela. Ils apprennent rapidement à prendre soin de l’animal», enchaîne Julie Allard.

Confiance

Parole de Pierre-André Marceau, éducateur spécialisé, les bienfaits de l’équithérapie se font déjà sentir chez les élèves. Il n’hésite pas à parler d’un impact «impressionnant».

Un mot qui est souvent revenu à l’ordre du jour : confiance. Au départ, certains jeunes refusaient catégoriquement de s’approcher du cheval. Maintenant, ils attendent impatiemment leur prochaine visite au centre équestre.

«Ce gain de confiance commence déjà à se refléter en classe. On leur dit: ‘‘Si t’as été capable de monter à cheval, tu es capable de faire tes mathématiques’’», raconte Isabelle Maltais.

«Il y a de très gros projets chez plusieurs élèves», poursuit Isabelle Lemay, bien fière des réussites du clan.

Plus tard au cours de l’année scolaire, le volet sportif laissera place à l’électronique. Les jeunes se familiariseront avec l’audiovisuel, en suivant notamment une formation, 3D et apprendront à manier un appareil photo. Finalement, ils joueront aux échecs, une activité reconnue pour avoir des bienfaits sur les facultés intellectuelles des enfants.

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23 novembre 2017

En Australie, une « heure silencieuse » au supermarché pour aider les clients autistes

Chaque semaine, pendant une heure, les 68 magasins de la chaîne de supermarchés australienne Coles adaptent leur fonctionnement aux besoins de sa clientèle atteinte d’autisme.

Supermarché Coles à Sydney. 

Supermarché Coles à Sydney. / Rob Griffith/AP

Faire ses courses au supermarché, rien de plus banal. Pourtant, les personnes atteintes d’autisme peuvent connaître à cette occasion de nombreuses complications et déployer plus d’efforts que les autres, du fait du bruit et de l’agitation tout autour d’elles.

En Australie, la chaîne de supermarchés australienne Coles a voulu attirer l’attention sur cette situation, et sur cette cause. Ce mardi 21 novembre, elle a organisé dans ses établissements une « heure silencieuse », en partenariat avec l’association Autism Spectrum Australia (Aspect).

Éviter les nuisances sensorielles

Dans 68 magasins répartis sur tout le territoire australien, Coles a entièrement repensé le fonctionnement de ses grandes surfaces pour que ses clients particulièrement exposés puissent faire leurs courses avec moins de difficulté qu’à l’accoutumée. L’entreprise a atténué de moitié les éclairages des supermarchés, elle a éteint la radio qui émet à l’intérieur, a baissé le volume des caisses et évité la collecte des chariots ou les annonces au micro.

Toutes ses nuisances sensorielles provoquent en effet souvent un surplus d’informations bien trop difficile à gérer pour un autiste. « Nous réalisons un espace d’achat où les consommateurs en situation de handicap et leurs familles peuvent se sentir à l’aise et bienvenues quand elles font leurs courses », commente Linzi Coyle, porte-parole de l’association Aspect.

À lire : À l’écoute des besoins des autistes adultes

Selon elle, « un Australien sur 100 » serait touché par l’autisme. « Cette expérience sensorielle va améliorer de façon significative la vie de nombreux enfants, de jeunes et d’adultes ainsi que celles de leurs familles », ajoute-t-elle.

L’opération sera renouvelée tous les mardi matins, de 10h30 à 11h30. Pour l’occasion, des employés des 68 magasins participants ont été formés pour aider les clients en cas de besoin.

Des clients âgés également plus à l’aise

C’est après une remarque d’un client que Coles et Aspect ont réfléchi à ce programme. Un premier essai dans deux magasins de l’État du Victoria, dans le sud-est de l’Australie, s’était montré concluant en août dernier. De nombreux clients avaient émis des commentaires positifs après cette opération.

« Une mère d’un enfant de huit ans atteint d’autisme avait raconté à un employé de Coles que, pour la première fois, elle avait pu emmener son fils au supermarché et se concentrer sur le menu du soir plutôt que sur le regard des clients qui dévisageaient son enfant », confie Melissa Webster, directrice de l’association Aspect.

À lire : Autisme : les défaillances de la prise en charge dénoncées

« Cette expérience a fait une grosse différence pour le shopping de nombreux clients », souligne-t-elle encore. Des personnes âgées ont raconté s’être senties plus à l’aise lors de cette « heure silencieuse » car, avec la réduction des nuisances sonores, le magasin leur semblait moins bondé.

Après le succès de cette initiative, Melissa Webster a annoncé envisager de travailler avec d’autres organismes pour permettre des programmes similaires.

Lilas-Apollonia Fournier (à Melbourne)
23 novembre 2017

Association Les enfants d’Hélène : le partage au-delà des différences

Fabienne Desmons est mère d'un enfant autiste et bénévole. Avec son association Les enfants d'Hélène, elle combat l'isolement des familles touchées par le handicap. La méthode ? Organiser des activités "mixtes" entre enfants handicapés et non handicapés pour des moments de partage au-delà des différences. 




"Je suis maman de trois enfants de 17, 14 et 11 ans, dont un atteint d'autisme sévère, mon fils de 14 ans. Le manque de prise en charge adaptée m’a amenée à cesser mon activité professionnelle alors qu’il avait 6 ans, et à devenir son chauffeur, éducatrice, enseignante, orthophoniste… activités regroupées depuis quelques temps sous le terme « d’aidant familial ». Le tout sans oublier les besoins de ses frère et sœur et en tâchant de ne pas oublier non plus mon couple, ma vie sociale et moi-même.

J’ai pris en 2011 la présidence d’une association, Les enfants d’Hélène, dans le département de l’Hérault. Elle agit pour la mixité des publics avec et sans handicap. Son action s'articule autour de trois axes. D’abord l’accueil d’enfants et adolescents, handicapés ou non, dans des centre de loisirs. Trois fois par an, ils peuvent aussi partir ensemble en mini camp – il s’agit souvent de la première expérience loin des parents pour les enfants en situation de handicap ! Ensuite, l’organisation de séances de cinéma mensuelles, « mixtes » également. Enfin la formation et l’information : nous participons à des colloques, intervenons dans des lieux de formations et auprès de professionnels de l’animation. Parce que la pédagogie est aussi une façon d'éveiller les consciences et de faire tomber les préjugés !"
23 novembre 2017

Quand les animaux apaisent les troubles autistiques

article publié dans 20 MINUTES

SOIGNER Grâce à la zoothérapie, les enfants atteints d’autisme sortent de leur bulle…

Christine Ludwig

Publié le 15/11/17 à 07h05 — Mis à jour le 15/11/17 à 07h05

Plusieurs animaux sont mobilisés par l'association, comme des lapins, des chiens ou des chevaux.

Plusieurs animaux sont mobilisés par l'association, comme des lapins, des chiens ou des chevaux. — UMANIMA

Des babines humides, un poil doux ou une odeur spécifique… Des détails parfois anodins qui ont le pouvoir d’apaiser les enfants autistes. En plus de leurs soins habituels, certaines associations proposent de mettre en place des séances de zoothérapie. C’est le cas d’Umanima, à Saint-Gilles, dans la périphérie de Rennes. Chiens, chevaux et lapins sont les alliés des soignants, qui suivent de jeunes patients au long cours.

«En ce moment, je suis par exemple une enfant de quatre ans. Elle avait de grosses difficultés pour établir des relations avec d’autres personnes. Elle ne supportait pas le contact physique et n’accrochait pas le regard des autres. Nous avons commencé à travailler avec des chevaux. Au bout de deux ans de suivi, nous avons remarqué une nette amélioration. Aujourd’hui, la petite fille peut monter sur le cheval, adossée à sa maman. C’est un progrès énorme», explique Marine Béchu, éducatrice spécialisée et formée par l’association à la zoothérapie. Le but ultime étant d’accepter le contact physique sans la médiation du cheval et de pouvoir reproduire ces nouvelles habitudes à la maison avec ses parents.

Appréhender le monde en douceur

L’enjeu de la zoothérapie pour les enfants autistes est de réussir à les sortir de leur isolement, qui peut parfois être néfaste pour eux. «Nos patients présentent souvent des stéréotypies. Ils se balancent d’avant en arrière ou ne détachent jamais leurs mains. C’est une façon pour eux de s’apaiser. Mais ça les coupe du monde et ça peut même parfois mener à de l’auto-mutilation. Nous sommes là pour les faire lâcher prise», explique Marjolaine Duval, assistante sociale et formée à la médiation par l’animal.

L’éveil au monde extérieur se fait progressivement. «Au bout de plusieurs séances, les enfants commencent à percevoir l’animal comme un être vivant. Ensuite, ils vont assimiler que nous sommes des intervenants présents pour les aider. Et enfin, ils se mettent à pouvoir échanger petit à petit avec leurs parents», explique Marjolaine. L’association adapte chaque séance à ses petits patients, avec des séances individuelles ou en groupe, dans leurs locaux ou dans les institutions qui prennent en charge les malades. Un moyen de s’adapter aux problématiques de chacun.

23 novembre 2017

CRAIF -> Infos Doc du 6 au 18 novembre 2017

Bonjour,

Suite à votre inscription sur la liste de diffusion, nous vous faisons parvenir l’Infos Doc n° 468 du 6 au 18 novembre 2017.

N’hésitez pas à nous transmettre des informations et documents que nous pourrons inclure dans le prochain Infos Doc.

Cordialement,

Estelle Crespy et Clémence Ayrault - Documentalistes
Centre de Ressources Autisme Ile-de-France
6 Cour Saint-Eloi - 75012 Paris
Tél. 01 49 28 54 20 / Fax : 01 49 28 54 21
e-mail : doc@craif.org - Site Internet : www.craif.org

infos_doc_468_CRAIF_du_6_au_18_novembre_2017

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22 novembre 2017

NOUVEAU -> TAMIS l'annuaire régional de ressources en ligne dédié à l'autisme en Ile-de-France

Mise en ligne du site internet TAMIS
1ère Annuaire régional de ressources en ligne dédié à l’autisme en Ile-de-France

22 novembre 2017

Dinan. Le combat quotidien de Sasha, 5 ans, autiste

Âgée de 5 ans, Sasha fréquente assidûment les bancs de l’école malgré son autisme.
Âgée de 5 ans, Sasha fréquente assidûment les bancs de l’école malgré son autisme. | Ouest-France

Maxime LAVENANT.

La petite fille présente des troubles autistiques. Sa mère a renoncé à son travail pour s’en occuper. Un concert de soutien sera organisé le 15 décembre.

« Sasha, elle adore l’école. » Il y a un an, Ouest-France avait rencontré la fillette, alors âgée de 4 ans, et sa mère Virginie. La petite Dinannaise, diagnostiquée autiste, venait d’effectuer sa première rentrée scolaire au Clos-Joli.

À l’époque, elle fréquentait la classe, à raison de 4 heures par semaine. Contre 18 heures aujourd’hui. Une vraie satisfaction pour sa mère. Le fruit de sa ténacité, aussi. Incapable de suivre un cours seule, Sasha doit être épaulée. La moitié du temps, une auxiliaire de vie scolaire l’accompagne.

Une éducatrice spécialisée vient en complément. Pour cette dernière, Virginie est allée jusqu’à téléphoner au ministère de l’Éducation nationale, afin d’obtenir une autorisation. Selon elle, Sasha fait figure d’exception dans les Côtes-d’Armor. L’emploi de cette professionnelle revient à la charge de la famille. Un budget.

« Éprouvant physiquement »

Virginie n’a jamais vraiment fait le calcul, mais elle estime que le handicap de sa fille entraîne, en moyenne, 1 600 € de frais par mois. « L’allocation versée par la maison départementale des personnes handicapées en couvre la moitié », résume la Dinannaise de 37 ans.

C’est que Sasha a « un emploi du temps de ministre ! » Une séance de kiné par semaine (pour les retards moteurs), une autre avec une psychomotricienne (pour la gestion du corps), une troisième avec une zoothérapeute à Corseul (pour l’apprentissage du toucher et de l’échange).

Il y a aussi, une fois par mois, l’art-thérapeute (pour la motricité). « Si j’avais plus de budget, ce serait toutes les semaines ! »

Ponctuellement, Virginie emmène sa fille à Rennes rencontrer une ergothérapeute, quand ce n’est pas une généticienne. Ou sa neuropédiatre, basée pour le coup à Saint-Malo.

« J’avoue que c’est assez éprouvant physiquement. Il m’arrive de pleurer de fatigue », reconnaît la trentenaire, pourtant « combative de nature ». Les progrès ténus mais réguliers de sa fille sont autant de petites victoires.Désormais, Sasha sait se relever, parvient à rester assise une vingtaine de minutes, joue avec les autres enfants…

Devenue « experte » de l’autisme, Virginie dénonce les carences de l’État. « Les parents sont livrés à eux-mêmes. » Manque d’information, d’accompagnement, de structures adéquates, de personnels formés… Elle n’a pas de mot assez dur quand on l’interroge sur le troisième Plan autisme, présenté en 2013. « Que des promesses… C’est insupportable, ce sont eux aussi des enfants de la République ! »

« Donner le maximum de chances »

Récemment, elle s’est rapprochée d’une avocate. « Ce qui me démange, c’est de porter plainte contre l’État pour manquement. »

Avant la naissance de Sasha, Virginie menait une carrière. Elle créait des vêtements pour enfants. Elle tenait même une boutique à Dinan. Elle a tout arrêté pour s’occuper de sa fille. « C’est un combat de tous les jours. Si j’étais payée à l’heure, je serais riche ! »

Un rythme qui s’accorde mal avec une vie de famille. D’autant que Sasha, en raison d’une carence hormonale, ne fait pas ses nuits. « J’ai peu de temps à consacrer à sa grande sœur », avoue pudiquement Virginie.

Et l’avenir ? « Je ne sais pas. C’est dur de se projeter. Ce que je veux, c’est donner à Sasha le maximum de chances pour qu’elle gagne un minimum d’autonomie. »

En attendant, Virginie a créé une association, Sasha pas à pas, destinée à récolter des fonds pour subvenir aux besoins de sa fille.

Un concert de la solidarité à Plélan-le-Petit

Le 15 décembre, à Plélan-le-Petit, aura lieu un concert caritatif. En plus de Sasha, l’argent récolté profitera également à Gabin et Mahé, deux autres enfants autistes. L’affiche de la soirée est alléchante, avec trois membres du groupe Tryo, Emane, Camille Esteban, Maracujah et DJ Ordœuvre, tous bénévoles.

Le vendredi 15 décembre, de 19 h à 3 h, à l’Embarcadère, à Plélan-le-Petit. Réservations par mail à sashapasapas@gmail.com ou sur weezevent.com/sashafestival. Plus d’information sur la page Facebook « sashapasapas ».

22 novembre 2017

A Montpellier, la maman d'un enfant autiste attaque l'État

Emmanuelle Hernandez et son avocate.
G. T.

L 'amertume de la mère d'un enfant autiste devant le tribunal administratif.

“Je suis enfin heureuse d'être entendue. C'est un parcours du combattant dont le point de départ est un drame humain : le handicap. C'est le mépris qui nous a conduits devant vous.” Posément, Emmanuelle Hernandez a expliqué les raisons qui l'ont conduite, avec son mari et leurs fils, devant le tribunal administratif ce mardi 21 novembre. Pourquoi cette mère d'un enfant autiste de 11 ans, Juliano, a décidé d'attaquer l'État pour ses carences dans la prise en charge des enfants handicapés restés à la porte d'un institut médico-éducatif ?

Un préjudice moral

Entre juin 2012 et juin 2015, Juliano n'a jamais pu intégrer, sauf de façon ponctuelle, un établissement spécialisé, comme la maison départementale des personnes handicapées l'avait pourtant spécifiée à deux reprises. Dans ses démarches, Emmanuelle Hernandez s'est retrouvée confrontée à certains murs.

“Un enseignant m'a dit : “On n'est pas responsable de la misère du monde”. À l'Agence régionale de santé, on m'a carrément demandé de changer de pays. Un enfant n'a aucune chance, dès le départ”, a-t-elle lancé. En réparation du préjudice subi, elle a demandé que l'État soit condamné à lui verser 124 000 €.

“Il incombe à l'État de prendre l'ensemble des mesures pluridisciplinaires”

Lors de l'audience de ce mardi, le rapporteur public a largement validé sa démarche sur le plan juridique. “Il incombe à l'État de prendre l'ensemble des mesures pluridisciplinaires” que la situation de Juliano nécessite, a précisé le magistrat. Selon son analyse, l'accueil seulement partiel de l'enfant dans un institut spécialisé “ne répondait pas à la prise en charge particulière décidée par la commission des droits et de l'autonomie des personnes handicapées. Cette absence de prise en charge constitue un fait de nature à engager la responsabilité de l'État.”

Le rapporteur public a calculé à un peu plus de 35 000 € le préjudice moral subi par la famille. Des conclusions accueillies avec satisfaction par Emmanuelle Hernandez et son avocate, Me Sandrine Serpentier-Linarès. “Elles sont conformes à la jurisprudence du Conseil d'État. Pour les familles, c'est important de montrer que la juridiction entend leurs demandes.”

La décision du tribunal administratif interviendra dans trois semaines environ.

22 novembre 2017

Vidéo -> Le "Parti pris" de Josef Schovanec, autiste et philosophe.

LCI
vendredi ·
"L'autisme ce n'est pas la CGT!", le coup de gueule de Josef Schovanec, autiste et philosophe, sur l'intégration des personnes en situation de handicap dans la société.

21 novembre 2017

Michel, lycéen et autiste : "J’apprends à vivre avec les autres"

Michel (au centre), 16 ans, est en première S au lycée Jacques-Prévert, à Boulogne (92). // © Meyer/Tendance floue pour l'EtudiantMichel (au centre), 16 ans, est en première S au lycée Jacques-Prévert, à Boulogne (92). // © Meyer/Tendance floue pour l'Etudiant

Son handicap, l’autisme Asperger, est invisible. Communiquer avec ses professeurs, avoir de l’empathie envers ses camarades, Michel a dû l’apprendre. Il estime avoir eu de la chance et une famille en or. Au lycée, il est heureux !

"J’ai été diagnostiqué autiste Asperger à l’âge de 8 ans. C’est un handicap qui ne se voit pas et que les gens ne peuvent pas deviner. Depuis le diagnostic, je suis suivi dans un SESSAD [service d’éducation spéciale et de soins à domicile], un service de santé. Le mien est spécialisé dans l’autisme. J’ai appris des choses qui vous semblent naturelles et qui ne le sont pas pour moi, pas du tout, comme communiquer, aller vers les autres, se comporter en société. Je suis autiste et cela signifie que j’ai beaucoup de difficultés à me socialiser. Je ne vais pas naturellement vers autrui. Je n’ai pas besoin des autres… sauf pour me nourrir !"

"Le deuxième élément important est le manque d’empathie. J’avais du mal à comprendre les sentiments, les émotions des autres. Par exemple : quand je voyais quelqu’un pleurer, je ne me sentais pas concerné. Je n’avais pas la réaction – normale quand on n’est pas autiste – d’être triste. Mon troisième problème est la compréhension de l’abstrait. En ce moment, c’est difficile en cours de français. Une couleur va définir l’amour et à la leçon d’après cette même couleur pourra évoquer la tristesse ou le désarroi. Je m’y perds : ce qui n’est pas logique me gêne."

"J’ai aussi beaucoup de mal avec le bruit, le brouhaha m’empêche de me concentrer. Je déteste les bruits forts et soudains : un feu d’artifice, un ballon qui éclate ou le bouchon d’une bouteille de champagne… En famille, il nous arrive d’en parler mais toujours sur le ton de l’humour, on en rigole. On va dans une fête, des ballons décorent l’espace…, on va alors ironiser dessus. Quelqu’un de la famille dira : ‘Elle est super cette fête !’ Il vaut mieux rire que pleurer n’est-ce pas ? D’ailleurs, je ne pleure jamais !"

"Il y a autant d’autistes que d’autismes"

"J’ai passé des tests pour connaître mon quotient intellectuel. Je ne le connais pas exactement, mais il est élevé. Pour évoquer cette particularité, mes parents disent que je suis 'très chiant' ! Moi, je ne dis rien sauf, à la rigueur, si on me le demande. Cela dit, je ne parle que de moi, mais je tiens à souligner qu’il y a autant d’autistes que d’autismes. Et le stéréotype du jeune autiste qui exécute très vite des calculs m’agace profondément. Ce n’est pas la réalité : c’est parfois plus simple ou plus compliqué."

Michel a une passion pour les sciences et les mathématiques. Son rêve : être chercheur. // © Meyer/Tendance floue pour l'EtudiantMichel a une passion pour les sciences et les mathématiques. Son rêve : être chercheur. // © Meyer/Tendance floue pour l'Etudiant

"Après l’école primaire, qui a été un cauchemar parce que les instituteurs étaient ignorants et ne me comprenaient pas (ils étaient méchants), les trois premières années du collège ont été très correctes. Je me sentais bien. J’apprenais à me socialiser (je vous ai dit que ce n’était pas naturel pour moi), à vivre avec les élèves de ma classe. J’ai même été délégué. Je respirais. Cela vous choque ? On n’avait pas d’autre moyen de me calmer."

"Certains professeurs ne m’interrogeaient jamais"

"J’ai oublié de vous dire que j’ai un trouble de l’hyperactivité et de l’attention. Je suis un traitement qui m’aide à me concentrer. En troisième, le dosage du médicament n’était plus adapté : j’étais fatigué et j’avais du mal à me socialiser. Je devenais antipathique, et quelquefois violent. Je ne faisais aucun effort pour m’améliorer. Je suis donc allé à l’hôpital pour corriger le dosage. Mais je ne dormais plus, j’étais stressé."

Lire aussi : Lily, lycéenne et déléguée de classe : "j'apprécie mon rôle de porte-parole"

"En fin d’année, certains professeurs ne me voulaient plus dans leur classe ou bien ils ne m’interrogeaient jamais. Je ne leur jette pas la pierre. Il faut les comprendre. Mon handicap ne se voit pas et ils ne faisaient pas la part des choses entre mon insolence et mon autisme. C’est le manque de formation et d’information qui crée ces situations. Si les enseignants étaient formés, je n’aurais pas eu ces problèmes. Même chose pour les élèves : je dérangeais les cours sans intention de les embêter."

"Au lycée, j’ai même été élu délégué de classe"

"Au lycée, c’est génial. Je suis tranquille et je m’en sors. Les professeurs sont très compréhensifs. Dès mon entrée en seconde, ils ont organisé des réunions pour savoir comment m’aider au mieux et quels étaient mes besoins. J’étais angoissé le jour de la rentrée, mais, j’ai retrouvé deux élèves du collège avec lesquels ça se passait bien. J’étais surtout heureux de démarrer quelque chose de nouveau, dans un endroit où on ne me connaissait pas. Puis je me suis fait des camarades. J’ai même été élu délégué de classe !"

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Michel a une passion pour les sciences et les mathématiques. Son rêve : être chercheur.  Michel ne supporte pas le bruit ni la foule. Il travaille souvent à la bibliothèque. // © Meyer/Tendance floue pour l'EtudiantMichel a une passion pour les sciences et les mathématiques. Son rêve : être chercheur. Michel ne supporte pas le bruit ni la foule. Il travaille souvent à la bibliothèque. // © Meyer/Tendance floue pour l'Etudiant

"Aujourd’hui, en première, je me sens bien. J’ai trois ou quatre amis avec lesquels je partage les mêmes centres d’intérêt : les maths et les sciences. Oui, ils savent que je suis autiste et ce n’est pas un sujet de conversation. Comment ils l’ont su ? Soit ils étaient au courant depuis le collège, soit ils ont posé la question lorsque je leur ai dit que je ne supportais pas le bruit. C’est simple, c’est facile, ça n’a rien changé."

"En maths, mes notes fluctuent entre zéro et vingt"

"Je suis dysorthographique, j’écris vraiment très mal. Alors j’ai le droit d’avoir un ordinateur en classe. Je saisis les cours rapidement et je me dis que j’ai de la chance quand je vois mes camarades prendre des notes sur papier. Une accompagnatrice est présente dans le lycée, au moment des cours qui me stressent le plus, tels les maths. Elle n’est pas présente en classe mais se trouve souvent dans la salle des professeurs. Je peux l’appeler quand je veux. Pour l’instant, je ne l’ai pas fait."

"Mon principal problème est la gestion du stress. Surtout en maths… matière qui est aussi mon point fort. C’est paradoxal mais simple à comprendre. Mes notes fluctuent de zéro à vingt. Quand j’arrive à me concentrer et gérer mon stress, ça va tout seul. Quand ça ne va pas, je me bloque. Je peux mettre dix minutes à lire un énoncé. C’est ennuyeux. Je constate que ce trouble de l’attention est souvent lié à la fatigue."

"Gérer mon stress, c’est le projet de cette année"

"Je ne vais pas vous raconter que je passe mes soirées à effectuer des calculs savants. Non, je mène une vie tout à fait normale d’adolescent de 16 ans. J’ai un petit frère avec qui je partage la vie de famille. Je joue aux jeux vidéo, je dessine des illusions d’optique, je fais mes devoirs à la dernière minute, le dimanche soir pour le lundi. Rien de plus banal. Je déjeune avec mes amis parce que je ne supporte pas le bruit et la foule de la cantine."

Le message de Michel : ne soyez pas fermés, ouvrez les yeux et acceptez tous les handicaps (même invisibles). // © Meyer/Tendance floue pour l'EtudiantLe message de Michel : ne soyez pas fermés, ouvrez les yeux et acceptez tous les handicaps (même invisibles). // © Meyer/Tendance floue pour l'Etudiant

"J’ai des projets de métier : mon rêve serait de travailler dans la recherche. J’ai effectué un stage dans un laboratoire de l’Institut Pasteur, qui s’occupe de génétique et d’autisme. J’envisage des études longues. Pour cela, il faudra que j’apprenne à gérer mon stress, c’est le projet de cette année. Bien sûr, ça va mieux, mais pour m’améliorer, je dois régler certains problèmes."

"Mon message : peu importe le handicap, il faut être cool. Un autiste peut essayer de s’adapter aux autres, mais il faudrait que ce soit réciproque. Si les personnes autour de nous ne modifient pas leur comportement, c’est encore plus compliqué. Bref, soyez ouvert."

Autisme, pour en savoir plus
Le syndrome d’Asperger, dont est porteur Michel, est un autisme sans déficience intellectuelle. C’est un handicap et pas une maladie. Des "aspies" (diminutif de porteur du syndrome d’Asperger) célèbres, en voici quelques-uns : Bill Gates, Steve Jobs…
Environ 6.000 enfants autistes naissent chaque année en France. 80 % d’entre eux ne sont pas scolarisés. "Et pourtant une loi prévoit la prise en charge de tous les enfants en situation de handicap, précise Isabelle Letellier, présidente de l’association Asperger-Accueil [située à Évreux, 27]. Ceux-ci peuvent bénéficier pendant leurs études d’aménagements d’horaires, d’adaptations et d’aides humaines."

Associations qui viennent en aide aux personnes autistes et aux familles :
Association Asperger-Accueil, 1, rue Fellini, 27000 Évreux.
Autistes sans frontières : réseau associatif pour la scolarisation en milieu ordinaire des enfants autistes.

À lire aussi :
"Les autres. Modes d’emploi", de Sylvie Baussier, Oskar Éditions, 2014.

21 novembre 2017

AUTISME : Les promesses de la NitroSynapsine

Actualité publiée il y a 5 jours 23 heures 12 min
Nature Communications

Chez la souris modèle, la molécule NitroSynapsine est capable de corriger en grande partie les anomalies électriques, comportementales et cérébrales.

L’autisme affecte environ 1 enfant sur 68 et il n’existe à ce jour aucun traitement définitif. Ce candidat dans le traitement de l'autisme, bien abouti selon ces travaux d’une équipe du Scripps Research Institute, représente donc un espoir à moyen terme pour les patients atteints de TSA et leurs familles. Ces travaux préliminaires menés sur la souris, montrent en effet que la molécule NitroSynapsine est capable de corriger en grande partie les anomalies électriques, comportementales et cérébrales. Des données présentées dans la revue Nature Communications obtenues certes chez l’animal mais qui portent la promesse de pouvoir rétablir une signalisation électrique « normale » dans le cerveau, dans pratiquement toutes les formes de troubles du spectre autistique (TSA).

 

Selon l’auteur principal, le Dr Stuart Lipton, professeur au Scripps mais aussi neurologue clinicien auprès de patients autistes, le candidat médicament est prêt à passer en essais cliniques. Car ses travaux s’inspirent de nombreuses années de recherche et notamment d’une précédente étude menée en 1993 qui identifiait le gène MEF2C comme un facteur clé dans le développement du cerveau. Cette première découverte a conduit l’équipe à confirmer que la perturbation de MEF2C (ou son équivalent chez la souris) au début du développement du fœtus, entraîne des anomalies sévères, autisme-like, perceptibles à la naissance. Depuis, d’autres études ont rapporté de nombreux cas d'enfants ayant des troubles très similaires, résultant d'une mutation d'une copie de MEF2C. Ce trouble, donc initialement découvert chez la souris, est aujourd’hui reconnu comme le syndrome de l'haplo-insuffisance de MEF2C (ou MEF2C Haploinsufficiency Syndrome- MHS).

Les souris modèles de MHS traintées pendant 3 mois par NitroSynapsin présentent une réduction de ce déséquilibre excitateur/inhibiteur

 

Du rôle clé de MEF2C : le gène code pour une protéine qui fonctionne comme un facteur de transcription ou un interrupteur qui active l'expression de nombreux gènes. Bien que le MHS ne représente qu'une faible proportion des cas de troubles autistiques, des études génomiques à grande échelle ont montré ces dernières années que les mutations sous-jacentes à divers troubles de l'autisme impliquent fréquemment des gènes activés par MEF2C. En synthèse, MEF2C régule l’activité de gènes liés à l'autisme, ce qui suggère qu’un traitement efficace du syndrome de l'haplo-insuffisance de MEF2C serait également efficace contre d'autres formes d'autisme.

Une souris modèle de MHS : créée par les chercheurs via des manipulations génétiques, ce modèle souris du syndrome de l'haplo-insuffisance de MEF2C présente -comme les enfants humains atteints de MHS – une seule copie fonctionnelle de MEF2C, vs les 2 copies habituelles. Ces souris modèles présentent des symptômes autisme-like, dont des troubles de la mémoire spatiale, une anxiété, des mouvements répétitifs anormaux, ainsi que d'autres signes caractéristiques. Les analyses de leurs cerveaux révèlent également de nombreuses anomalies, dont un excès de la signalisation excitatrice dans certaines zones cérébrales clés et un déficit de signalisation inhibitrice dans d’autres zones. Ce déséquilibre excitateur / inhibiteur également caractéristique de la plupart des formes de TSA semble expliquer de nombreuses manifestations liées à ces troubles, cognitives et comportementales, ainsi qu’un risque accru de crises d'épilepsie.

3 mois de NitroSynapsine rétablissent l’équilibre cérébral, les comportements et les capacités cognitives : les souris modèles de MHS traintées pendant 3 mois par NitroSynapsin (nitrate d'aminoadamantane lié à la mémantine (Alzheimer)), présentent une réduction de ce déséquilibre excitateur/inhibiteur, des comportements anormaux et une amélioration de la performance aux tests cognitifs et comportementaux. Ave même, chez certaines souris, un retour à la normale.

De prochains essais cliniques sur la NitroSynapsine sont prévus, avec un « bonus » : l’équipe a également constaté que le nouveau composé améliore la fonction synaptique et donc la communication en réseau dans le cerveau, une fonction également déficiente dans un grand nombre de maladies neurologiques.

Accueil

 

Source: Nature Communications 14 November 2017 doi:10.1038/s41467-017-01563-8 NitroSynapsin therapy for a mouse MEF2C haploinsufficiency model of human autism

Plus de 100 études sur l’Autisme et les TSA sur Neuro Blog

Cette actualité a été publiée le 15/11/2017 par Équipe de rédaction Santélog

20 novembre 2017

Une crèche où les enfants autistes sont chez eux

Résumé : 20 novembre 2017, journée internationale des droits de l'enfant. A cette occasion, Sophie Cluzel visite une crèche où l'inclusion des enfants autistes est la règle. Une initiative "exemplaire" qui ne demande qu'à essaimer...

Par , le 20-11-2017

Quoi mieux qu'une crèche pour expérimenter la participation et la citoyenneté partagée ? Et, ce, dès le plus jeune âge. C'est le credo de la crèche multi-accueil Ernest May, située à Paris, dans le 17ème arrondissement. Gérée par la Croix rouge française, elle propose 12 places réservées à des enfants (domiciliés à Paris) avec des troubles du spectre de l'autisme. Sophie Cluzel, secrétaire d'Etat en charge des Personnes handicapées, a choisi le 20 novembre 2017, Journée internationale des droits de l'Enfant, pour se rendre dans cette structure qualifiée « d'exemplaire » parmi les 60 établissements Croix-Rouge française dédiés aux jeunes enfants.

Collaboration spécifique

Ce multi-accueil a pour objectif d'offrir une expérience de collectivité en milieu ordinaire à l'enfant tout en s'assurant de la prise en compte de ses besoins spécifiques. Il ne pourrait fonctionner sans une collaboration étroite avec les acteurs intervenant dans le champ de la petite enfance : les services de la Protection maternelle et infantile (PMI), les Centres d'action médico-social précoce (CAMSP), les Centres médico-psycho-pédagogique (CMPP), les Services d'éducation spéciale et de soins à domicile (SESSAD), etc. A cet effet, la Croix-Rouge française a développé un service mobile d'interventions précoces spécialisé sur les troubles du spectre de l'autisme qui pourra intervenir auprès de l'enfant au sein même de la crèche. Une formation a par ailleurs été déployée afin de sensibiliser les professionnels, élaborée avec les parents, des professionnels et des experts à partir des besoins exprimés par les professionnels des crèches. Elle est en cours de déploiement dans les autres établissements de l'association.

Une opportunité méconnue

La possibilité d'accéder à une place en Etablissements d'accueil des jeunes enfants (EAJE) est bien souvent méconnue par les familles ou peut sembler irréalisable. De même, elles ignorent que ces établissements peuvent proposer un accueil à temps partiel, d'une demi-journée à plusieurs jours par semaine, adapté à chaque situation. Selon le communiqué de la Croix rouge française, « les enfants ne s'y trouvent pas soumis à des recherches de performances ou de pré requis. (…) Il revient aux professionnels de la structure de compenser ce qui rend l'enfant vulnérable en adaptant l'environnement ou l'activité. A la crèche, ce ne sera pas à l'enfant de s'adapter mais bien à ce lieu de le faire. » Des méthodes et une pédagogie sont ainsi développées pour prendre en compte la diversité des rythmes singuliers de développement de tous les enfants accueillis.

Focus sur une équipe mobile de soins précoces

La Croix-Rouge française a par ailleurs développé, en lien avec des directeurs de crèches, un projet d'unité de soins précoces mobile rattaché à l'hôpital de jour pour enfants « l'Etincelle » situé dans le 18ème arrondissement de Paris. Il a pour objectif d'apporter un soutien spécialisé à des tout-petits repérés, ou pour lesquels un diagnostic de trouble autistique vient d'être posé. En effet, la difficulté est criante, pour les professionnels des centres diagnostiques, d'orienter rapidement et efficacement les enfants dépistés très jeunes. La détection doit être faite très tôt, à un âge où les effets des interventions se font rapidement ressentir, notamment grâce à l'importante plasticité du cerveau avant l'âge de 6 ans. Mais les structures de soins spécialisées manquent, et les familles se trouvent trop souvent démunies dans la recherche d'un accompagnement adapté pour leur enfant.

Prises en charge précoces

C'est donc avec cette volonté de répondre rapidement aux besoins des enfants de moins de 4 ans que la création de cet EMSP a été menée. Ce dispositif doit proposer des prises en charge précoces individualisées et délocalisées (dans les lieux fréquentés par le jeune enfant entre 1 et 4 ans), en intégrant d'emblée de nouveaux partenaires du réseau (PMI, lieux d'accueil petite enfance). Le personnel de l'unité interviendra en tant que cellule ressource auprès des autres crèches Croix-Rouge française en lien étroit avec la PMI. La pluridisciplinarité du personnel de l'unité de soins précoces (psychiatres, psychologues, psychomotriciens, orthophoniste) constitue une ressource précieuse pour soutenir parents et professionnels des crèches.

 

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20 novembre 2017

Guer. Avoir un autre regard sur l’autisme avec l’art

Ce samedi, au centre culturel Le Belvédère à Guer avait lieu le vernissage de l’exposition Ap’art qui met en avant des œuvres d’art de personnes autistes.
Ce samedi, au centre culturel Le Belvédère à Guer avait lieu le vernissage de l’exposition Ap’art qui met en avant des œuvres d’art de personnes autistes. | Mélanie Becognee

C’est en musique qu’a démarré, samedi, le vernissage d’Ap’art au centre culturel Le Belvédère à Guer. Le groupe folklorique La Mazurka a guidé les visiteurs du centre-ville jusqu’au lieu d’exposition.

Cet événement s’inscrit dans le cycle des animations proposées jusqu’au 15 décembre par l’association Parlons en ! Autisme.

Gravures, dessins, empreintes… De nombreuses œuvres y mettent en avant le travail d’enfants et personnes à troubles autistiques en lien avec des artistes, collectifs, associations et art-thérapeute. « Toutes ces manifestations valorisent l’expression de l’art chez les personnes handicapées, a rappelé le maire de Guer, Jean-Luc Bléher. Il n’y a aucune structure spécifique pour les adultes autistes. Les autres sont souvent complètes et non adaptées à leur prise en charge. L’hôpital psychiatrique n’est pas la solution. »

Ce samedi, au centre culturel Le Belvédère à Guer avait lieu le vernissage de l’exposition Ap’art qui met en avant des œuvres d’art de personnes autistes.
Ce samedi, au centre culturel Le Belvédère à Guer avait lieu le vernissage de l’exposition Ap’art qui met en avant des œuvres d’art de personnes autistes. | Mélanie Becognee

 

Ce samedi, au centre culturel Le Belvédère à Guer avait lieu le vernissage de l’exposition Ap’art qui met en avant des œuvres d’art de personnes autistes.
Ce samedi, au centre culturel Le Belvédère à Guer avait lieu le vernissage de l’exposition Ap’art qui met en avant des œuvres d’art de personnes autistes. | Mélanie Becognee

 

Ce samedi, au centre culturel Le Belvédère à Guer avait lieu le vernissage de l’exposition Ap’art qui met en avant des œuvres d’art de personnes autistes.
Ce samedi, au centre culturel Le Belvédère à Guer avait lieu le vernissage de l’exposition Ap’art qui met en avant des œuvres d’art de personnes autistes. | Mélanie Becognee

Une façon claire de rappeler le combat de l’association Parlons en ! Autisme qui se bat depuis six ans pour l’ouverture d’un foyer d’accueil médicalisé.il a rappelé le « soutien indéfectible » de la commune.

Tout comme la conseillère départementale Marie-Hélène Herry qui a précisé que « qu’on ne voit pas les choses évoluer malgré une succession de plan autisme […] Le département est prêt à mettre les moyens mais il faut que l’Agence régionale de santé ouvre de places. »

Ce samedi, au centre culturel Le Belvédère à Guer avait lieu le vernissage de l’exposition Ap’art qui met en avant des œuvres d’art de personnes autistes.
Ce samedi, au centre culturel Le Belvédère à Guer avait lieu le vernissage de l’exposition Ap’art qui met en avant des œuvres d’art de personnes autistes. | Mélanie Becognee

Prochain rendez-vous Ap'art :

Ce samedi 18 novembre, ciné-débat au Quai 56 à 20 h 30 avec la projection du filmDernières nouvelles du cosmos de Julie Bertuccelli. Entrée : 5 €

Conférence d'Eric Lemonnier, pédopsychiatre et spécialiste de l'autisme le 25 novembre à 20 h 30 au Quai 56. Gratuit.

18 novembre 2017

"Is there life on Mars ?", superbe spectacle autour de l’autisme, au National

article publié dans La Libre.be

Critique : Guy Duplat Publié le mercredi 18 janvier 2017 à 10h37 - Mis à jour le mercredi 18 janvier 2017 à 17h00

La création d'Héloïse Meire et la Cie What's Up ?! explore avec bonheur ce monde inconnu.

La jeune metteure en scène Héloïse Meire explore dans son nouveau spectacle « Is there life on mars ?», un univers jamais montré au théâtre, celui de l’autisme. Elle n’en fait ni une conférence, ni une simple suite de témoignages, c’est une véritable oeuvre qu’elle crée à partir des nombreuses rencontres qu’elle a faites pendant deux ans avec des autistes ou leur entourage.

Elle propose un spectacle poétique et troublant, important. Elle restitue à ce monde autiste son humanité même si cet univers nous reste obstinément étrange.

« Is there life on mars ? », créé mardi au Théâtre National à Bruxelles, ira ensuite au Festival de Liège.


Un pour cent de la population serait autiste, mais ce terme cache bien des différences. On connaît mieux les autistes légers (Asperger) qui peuvent être des génies selon nos critères, mais il y en a d’autres qui n’ont jamais pu acquérir le langage et nos codes symboliques de communication.

De multiples fantasmes et clichés existent autour de l’autisme. Et aujourd’hui, on cherche toujours les causes de cette maladie et on s’écharpe sur les thérapies possibles. L’autisme fascine car il nous tend un miroir dérangeant et incompréhensible.

Etre autiste, c’est vivre dans un monde dont on n’a pas les clefs, un monde incompréhensible, chaotique. C’est entendre des mots qui ne sont que des bruits sans signification. Loin d’être dans une « bulle », et privé de la barrière protectrice du langage, l’autiste se sent submergé par le réel faute de savoir distinguer l’essentiel de l’accessoire.

Images poétiques, moments oniriques

Héloïse Meire a interrogé des dizaines d’autistes et leur famille. Certains - comme Josef Schovanec - s’expriment souvent et sont bien intégrés. Mais d’autres ne disent pas un mot, sont agités de mouvements violents, ou ont peur des bruits du monde.

Héloïse Meire a élagué un matériau aussi riche pour en faire un spectacle cohérent. Quatre acteurs (Muriel Clairembourg, Jean-Michel d’Hoop, Léonore Frenois et François Regout) redonnent sur scène cette parole. Ils mettent chaque fois des casques pour entendre l’enregistrement exact de ces mots et les reproduisent avec une distanciation particulière.

Ces paroles sont souvent émouvantes comme ce frère et cette sœur évoquant les bizarreries de René ou cette mère d’un autiste expliquant que le plus douloureux est de se demander ce que son enfant deviendra après sa mort et elle dit souhaiter qu’il « parte avec elle ».

© Hubert Amiel

Héloïse Meire ajoute à ces témoignages des moments oniriques de danse et des images qui ne sont jamais une illustration directe de ce qu’on entend, ou de l’autisme. Ce sont des créations inspirées parfois d’artistes comme Jeroen Hollander ou Erwin Wurm. Une grande armoire est sur scène dont les portes s’ouvrent tour à tour ou servent d’écrans vidéo. Parfois, la scène est envahie des bruits stridents du monde, ceux qui font si peur aux autistes. Un enfant se cache dans sa veste, des lignes colorées serpentent, des balles de couleur tombent. Dans un moment superbe, les acteurs sont couchés et une caméra les filme d’en haut. Projeté sur un écran, on voit l’un d’eux qui semble marcher comme un oiseau sur la tête des autres.

Ces images créées avec la scénographe Cécile Hupin touchent par leur tendresse et leur humanité, même si leur sens reste ouvert, comme dans la poésie, comme dans l’autisme.

Héloïse Meire a voulu que son spectacle soit accessible aux autistes eux-mêmes. Si pour certains, cela ne pose pas de problèmes de venir au théâtre, pour d’autres cette irruption du réel peut être difficile et un dispositif est prévu pour les aider.

Bruxelles, National, jusqu'au 28 janvier. Infos & rés.: 02.203.53.03, www.theatrenational.be - Ensuite au Festival de Liège les 13 et 14 février.

 

 

Le cas Robinson

Nous avons évoqué en décembre, dans "Lire", le très beau livre de Laurent Demoulin, « Robinson » (Gallimard) où l’auteur, romaniste à l’université de Liège raconte sa relation au jour le jour avec son fils autiste de dix ans. Un livre entre le récit et le roman.

Laurent Demoulin était à la première du spectacle. « L’art n’explore jamais le champ de l’autisme. S’il y a des autistes artistes, l’autisme n’apparaît pas comme sujet dans la littérature et le théâtre. La folie a été abondamment traitée, mais la folie, c’est l’excès de langage, l’excès de symbolique. L’autisme est le contraire, il est dans le retrait du langage et du symbolique. Or -est-ce un symptôme de notre temps ?- l’autisme semble en augmentation. Beaucoup d’artistes disent que tout a déjà été dit sur tout. C’est faux, il reste des continents vierges comme celui de l’autisme. Certes de nombreux livres l’abordent par des témoignages ou des théories, mais pas la littérature. L’homme, c’est le langage dit-on, depuis Ponge jusqu’à Lacan. Or, avec les autistes on a des êtres profondément humains mais qui n’ont pas le langage des mots et ne correspondent pas à cette définition de l’homme. C’est très troublant et intéressant pour l’art. »

Critique : Guy Duplat
18 novembre 2017

Guer. Ils se battent pour les adultes autistes

Nadège, 19 ans, est entourée de Corentin, 24 ans, et ses parents, Sylvie et Patrick Costard, de Monteneuf ; ses grands-parents, Jacques et Monique Ediar, Andrée

Nadège, 19 ans, est entourée de Corentin, 24 ans, et ses parents, Sylvie et Patrick Costard, de Monteneuf ; ses grands-parents, Jacques et Monique Ediar, Andrée | Ouest-France

Tous les centres susceptibles d’accueillir des adultes autistes sont pleins. Depuis six ans, l’association Parlons-en ! Autisme milite pour la création d’un foyer d’accueil médicalisé à Guer.

L'association Parlons-en ! Autisme se bat depuis six ans pour la création d’un foyer d’accueil médicalisé pour les adultes autistes à Guer. 

« Il n’y a aucune structure spécifique aux adultes autistes, avec internat et externat, dans le département », regrette Isabelle François, mère d'une jeune autiste de 19 ans, Nadège, qui va, une fois par semaine, à l’Institut médico-éducatif (IME) de Bréhan, à 57 km de Saint-Malo-de-Beignon. Mais Nadège bénéficie de l’amendement Creton. En renouvelant sa demande chaque année, elle peut garder cette place jusqu’à ses 25 ans.

Futur bâtiment financé

Les autres peuvent prendre leur mal en patience. Tous les centres morbihannais susceptibles d’accueillir des adultes autistes sont pleins. 

Le terrain d'un foyer d'accueil à Guer est pourtant déjà choisi et le futur bâtiment financé. L'association n'attend plus que le feu vert de l’Agence régionale de santé (ARS) et du Département. « Nous sommes soutenus par la mairie de Guer qui nous cède le terrain, détaille Jacques Ediar, vice-président de Parlons-en ! Autisme. L’Association française de gestion de services et établissements pour personnes autistes prendrait en charge la construction du centre. »

4e Plan autisme

Le sujet sera à l’ordre du jour de la session du conseil départemental de décembre. « Mais un terrain cédé et un bâtiment financé ne sont pas suffisants. Les budgets de fonctionnement pour de telles structures sont très importants. Nous travaillons en étroite collaboration avec l’Agence régionale de santé sur ce sujet », précise Jean-Remy Kerravec, vice-président délégué aux personnes handicapées, au conseil départemental.

 « Le dossier présenté par l’association doit s’intégrer dans la politique régionale, indique l’ARS dans un communiqué, tout en rappelant qu’elle a rencontré l’association. Aujourd’hui, l’Agence finalise la synthèse de la concertation, conduite en vue de la construction du 4e Plan autisme. Ce dernier devrait être publié fin février. »

17 novembre 2017

Orsay : l’Etat condamné pour n’avoir pas fourni d’auxiliaire de vie scolaire à Erwann

article publié dans Le Parisien

Cécile Chevallier (@ChevallierCcile sur Twitter)| 16 novembre 2017, 19h44 |0
Erwann Latreille est un enfant de 8 ans atteint de troubles du développement. Sa famille vient d’obtenir la condamnation de l’Etat qui ne lui a pas fourni l’AVS à laquelle il avait pourtant droit. Franck Latreille

Le tribunal administratif de Versailles a donné raison à la famille d’un jeune autiste qui a dû pallier les carences de l’administration. Une décision qui pourrait faire jurisprudence.

Cette condamnation de l’Etat devrait donner de l’espoir et peut-être ouvrir la voie à toutes les familles qui se battent pour les droits de leur enfant handicapé. Le 9 novembre dernier, le tribunal administratif de Versailles (Yvelines) a donné raison, une seconde fois, à Franck et Emmanuelle Latreille, parents d’Erwann, un garçon de 8 ans atteint de troubles du développement et scolarisé à Orsay. En 2015, la justice avait déjà sommé l’Education nationale de leur fournir l’auxiliaire de vie (AVS) que la maison départementale des personnes handicapées de l’Essonne leur avait octroyé. Elle vient de condamner l’Etat à rembourser les sommes que la famille a dû débourser pour pallier les carences de l’administration.

« En 2015, nous avions déposé un recours en référé liberté, raconte Franck Latreille, le papa d’Erwann. Si nous ne l’avions pas fait, nous n’aurions pas eu d’AVS avant septembre 2015, soit un an après la rentrée d’Erwann. Le tribunal administratif, dans un délai très court, avait enjoint l’Education nationale de nous en trouver un. Mais nous voulions aussi mener une action sur le fond. Car pendant 4 mois, la scolarité et l’équilibre de notre fils ont été très déstabilisés. Mais également l’organisation de toute la famille. »

 

Pour les parents du jeune autiste, également très actifs dans le combat des victimes de la Dépakine (un médicament contre l’épilepsie), la nouvelle décision du tribunal administratif de Versailles, prend en compte cette dimension. « La justice reconnaît que les défaillances de l’Education nationale ont des conséquences pour les enfants et pour toute la famille, poursuit Franck Latreille. Ma femme a dû se mettre en disponibilité car nous ne savions jamais comment nos journées allaient s’organiser. Nous avons dû embaucher une garde d’enfant spécialisée pour rattraper le retard, tout cela a eu un coût. »

« Il ne faut pas avoir peur d’aller en justice »

Ce que le tribunal reconnaît puisque l’Etat est condamné à verser la somme de 8 397,18 € aux parents d’Erwann, ainsi que 1 500 € pour leur rembourser leurs frais de justice.

La décision du tribunal administratif n’est pas qu’une victoire personnelle pour les Latreille. « Nous pensons aux plus de 10 000 enfants et adolescents qui en cette rentrée scolaire 2017-2018 n’ont pas eu d’AVS alors qu’ils bénéficiaient d’une notification de la commission des droits et de l’autonomie des personnes handicapées de leur département », rappelle Franck Latreille.

Pour l’avocat de la famille, cette décision est très symbolique. « Elle rappelle que la justice est là pour faire valoir les droits de chacun, développe Me Charles Joseph-Oudin, du cabinet parisien Dante. Les familles ne doivent plus hésiter à déposer des recours lorsqu’elles ne bénéficient pas des aides ou des allocations auxquelles elles ont droit. Certaines n’osent pas le faire, d’autres ont peur. Il ne faut pas, au contraire, nous invitons les justiciables à aller en justice à chaque fois que l’Etat est défaillant. Les familles ne demandent pas l’aumône, juste l’application de leurs droits prévus par la loi. Cette décision est une incitation à ce que les autorités publiques fassent leur travail. »

La direction académique de l’Essonne n’a pas répondu à nos sollicitations. L’Etat dispose d’un délai de 2 mois pour interjeter appel, mais il s’en était abstenu après l’ordonnance de 2015. Quant à Erwann, qui va fêter ses 9 ans le 24 novembre prochain, il est actuellement scolarisé en classe ULIS (un dispositif particulier) avec des temps d’inclusion en classe ordinaire de niveau CE2. « Il progresse tous les jours et à son rythme », se réjouit sa famille.

16 novembre 2017

Automutilation, stéréotypies, autostimulation, on décode !

article publié sur le blog de Hop'Toys

automutilation, stéréotypies, autostimulation, on décodePublié le 04 mai 2017 / par Julien / Temps de lecture estimé 3 min.


Automutilation, stéréotypies, autostimulation, sont des troubles du comportement qui peuvent être ou non envahissants, présents particulièrement chez les personnes avec autisme. Déchiffrons ces 3 termes
.






Automutilation

On parle d’automutilation quand une personne porte atteinte à son corps. Comme par exemple, se mordre, s’arracher les cheveux, cheveux, se frapper la tête…  Mais une personne veut « se faire mal » à partir du moment où elle a conscience de soi, de son corps et de ses gestes. Quand une personne n’a pas acquis ces repères (handicap mental « sévère », polyhandicap…), on considère que l’automutilation est un « comportement de langage » et que ces mouvements non contrôlés n’ont pas pour but de se faire mal.

Stéréotypie et autostimulation

Les stéréotypies peuvent prendre deux formes. La 1ère en rapport avec le corps (cris, balancements, paroles…), la 2ème en rapport avec un objet (agiter une ficelle, déchirer une feuille de papier, etc). Considérées également comme un « comportement de langage », il est important d’étudier le contexte, les lieux et les heures où ces stéréotypies ont lieu pour les décoder. Car un même geste peut avoir plusieurs signification.

Le site http://www.aba-sd.info/ donne un exemple très concret pour différencier la stéréotypie et l’autostimulation :

« Imaginons un comportement répétitif, stéréotypé : faire tourner des objets sur le sol (c’est la forme du comportement, il se répète régulièrement). Mais la fonction de ce comportement peut être très différente ! Pour certains enfants cela peut être pour que l’on vienne s’intéresser à lui (recherche d’attention). Pour d’autres cela peut être pour éviter de faire des exercices (échappement / évitement), et pour d’autres enfin cela peut être pour créer des stimulations visuelles. Ce n’est QUE dans ce dernier cas que l’on peut parler de comportement d’autostimulation.».

Comment les décoder ?

Ces troubles du comportement peuvent avoir différentes origines. Par exemple, signifier une incompréhension, exprimer un bien être, se procurer du plaisir sensoriel, dire un mécontentent/une gêne (bruit ou lumière trop fort…), exprimer une douleur physique ou encore un ennui…

Le véritable enjeu sera d’une part de donner sens à ce langage et d’autre part de trouver des alternatives à certains gestes. Le tout en collaboration avec les équipes de santé notamment pour déterminer ce qui est de l’ordre des douleurs physiques. L’objectif ne sera pas d’arrêter définitivement ses comportements de langage mais d’introduire petits à petits des alternatives. Tout en s’introduisant dans l’activité de son enfant.

SÉQUENCES

Par exemple, si votre enfant est stressé pour un éventuel imprévu et agite en discontinu une ficelle, mettez en place des routines et planning. Ca vous servira pour lui expliquer visuellement son emploi du temps, ses activités et les durées de chacune d’entre elles. Si vous décodez une stéréotypie ou de l’automutilation dues à une douleur ou de l’énervement, proposez un objet lesté pour calmer et apaiser. Si votre enfant se mord, proposez lui un bijoux à mordre, comme les Chewigem.

plannings CAHIER-DE-COMMUNICATION-PARLANT
manimo LE-COLLIER-MIXTE-CHEWIGEM

Et vous, comment décodez-vous cette communication non-verbale ? Quelles types d’alternatives avez-vous mis en place ? 

A propos de l'auteur

Julien est chargé des réseaux sociaux chez Hop'Toys. Sur ce blog, il assure la rédaction de certains articles. Son terrain de jeu favori : les loisirs créatifs.

15 novembre 2017

Rencontre mardi 21 novembre à 18h30 au CRAIF : Adultes autistes, quelle qualité de vie ?

Urgence Adultes autistes 

Bonjour, 

Le Centre de Ressources Autisme Ile de France (CRAIF) avec le groupe Plaidoyer adultes autistes, collectif de parents, vous invite à une rencontre « Adultes autistes, quelle qualité de vie ? ».  Une animation est proposée pour produire collectivement des idées, exprimer les attentes dans leur diversité.

Nous attendons les adultes autistes, les familles d’adultes autistes, leurs aidants,  leurs tuteurs, pour partager, échanger sur les thèmes de l’enquête en cours. (https://www.plaidoyeradultesautistes.fr/).

Rendez-vous le mardi 21 novembre à 18h30
au CRAIF, 6 cour Saint Eloi 75012 PARIS

 
Pour qui ?  Pour les adultes autistes, familles d’adultes autistes, tuteurs …

Quand ?  Le mardi 21 novembre de 18h30 à 21h

Quoi ?  World Café : Animation de groupe pour échanger sur les différentes thématiques de l’enquête sur la qualité de vie des adultes autistes.

Comment ? Vous pouvez vous inscrire en complétant le lien suivant : https://goo.gl/forms/foBo2Q6HzvHCSvn12

Où ?  Centre de Ressources Autisme Ile de France (CRAIF) 6 cour St Eloi  75012 PARIS (Au fond de l’impasse)

Nous remercions vivement les 600 personnes qui ont déjà répondu à l’enquête en ligne.

Dans un second temps, les résultats de l’enquête et de la rencontre seront présentés aux instances organisatrices du 4ème plan et aux élus locaux. Le manque de données statistiques sur la population des adultes autistes ne nous permet pas d’affirmer que les résultats représenteront l’ensemble de la population. Il s'agit de donner la parole à ceux qui ne l'ont pas toujours directement et de donner des tendances sur les réponses attendues par ceux qui vivent l’autisme.

Pour toutes informations, vous pouvez nous écrire à l’adresse : groupe@plaidoyeradultesautistes.fr

Bien cordialement,
 

Pour le collectif, Béatrice Albertat, Marie-Françoise Lipp, Françoise Vedel
Pour le CRAIF, Thomas Bouquet, Pascaline Rétif
15 novembre 2017

Luna TMG, photographe autiste

15 nov. 2017
Par Blog : Le blog de Jean Vinçot

Un exemple des capacités de personnes autistes : Luna TMG fait des photographies, d'objets (et de chats) et non d'humains. Cela sort de l'ordinaire. Profitez-en !

Je connais Luna TMG depuis 10 ans. A l'époque, elle était spécialiste des plats vegan, qu'elle photographiait et mettait en ligne. Elle recueillait des chats, les hébergeait et s'en occupait quand les proprios n'étaient pas là : elle continue d'ailleurs à le faire.

Elle est agent de service dans une crèche : c'est évidemment (financièrement) nécessaire pour vivre, mais aussi important pour avoir un cadre structurant, sécurisant.

Depuis 10 ans, j'ai vu se développer son intérêt pour les photographies. Je n'ai pas été le seul, car Scott Standifer, de l'Université du Missouri, le spécialiste de l'insertion professionnelle des personnes autistes aux USA, a jugé utile de tenir une conférence sur elle - en 2011:

Luna The Moon Girl /Une fixation autistique façonne les images uniques d'une photographe

Vous pouvez entendre Luna témoigner dans le film "La Vie Couleur Autisme" (Asperansa - Dr Lemonnier) ou dans "Le Cerveau d'Hugo".

Les photos de Luna TMG sont visibles sur https://www.flickr.com/photos/lunatmg

Livre de Luna © Asperansa
Livre de Luna © Asperansa
Asperansa diffuse des travaux de Luna : https://www.asperansa.org/actu/livre_luna_2011.html

Comme chaque année, il est possible de commander un calendrier de Luna TMG.

A commander à asperansa@aol.com

Prix 15 € - Frais de port : 1 exemplaire 5 €, 2 exemplaires 7 €. Format double A4

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13 novembre 2017

L’autisme en mouvement

13 nov. 2017
Par Blog : Le blog de Jean Vinçot

Les enfants avec autisme sont souvent maladroits, physiquement malhabiles ou manquent de coordination. Cette caractéristique peu étudiée et omniprésente a mené les chercheurs à envisager cette nouvelle question : les problèmes moteurs pourraient-ils être à l’origine des difficultés sociales de l’autisme ?

 motion par Nicholette Zeliadt le 31 mai 2017

Introduction

Vélo © Luna TMG Vélo © Luna TMG

Pour la jeune Macey, 6 ans, le déjeuner à l’école n’est pas vraiment une pause dans l’étude de la lecture ou des maths. C’est plutôt une heure de frustrations.

Voici comment la mère de Macey, Victoria, décrit la pause-déjeuner type de sa fille : dans sa classe d’éducation spéciale, à une heure de San Francisco, les camarades de Macey s’assemblent autour d’une grande table carrée, chahutant et se piquant la nourriture. Pendant ce temps, Macey est à part, devant une petite table blanche, dans un coin, face à une étagère. Elle tient le manche d’une cuillère dans la paume de sa main droite, la remplit maladroitement de riz, qu’elle renverse sur ses genoux. Elle voudrait être avec les autres, à la grande table, mais elle est accompagnée d’un soignant, éloignée des autres enfants pour minimiser les distractions pendant son repas. (Victoria nous a demandé de n’utiliser que son prénom et celui de Macey, pour protéger leur vie privée.)

Après le déjeuner, les enfants se dispersent dans la cour. Macey, qui porte un casque, se traîne derrière en tenant la main de son aide. Elle peut marcher, mais elle trébuche et chute souvent sur les sols irréguliers. Elle a tendance à mal estimer les hauteurs, et s’est déchiré un muscle en grimpant sur un équipement d’aire de jeux. Quand elle avait trois ans, elle a trébuché et est tombée la tête la première dans un bac à sable, s’écorchant le visage, se fêlant une dent et en délogeant une autre.

Macey a des difficultés à se déplacer dans la maison, parce qu’il y a des escaliers. Sa mère ne modifie jamais l’organisation des pièces. La plus grande crainte de Victoria est que les difficultés de déplacement de Macey n’interfèrent dans sa vie sociale.

Macey est naturellement sociable : elle aime interagir avec les adultes mais est parfois frustrée quand ils ne la comprennent pas. C’est même encore plus difficile avec ses camarades. L’an dernier, un après-midi, Macey a vu son grand frère et ses cousins faire du vélo devant la maison. Quand son frère s’est arrêté et a posé son vélo, Macey s’est approchée et a essayé de monter sur le vélo. « Mais ce n’était pas possible, » se souvient Victoria. « Elle chancelait, j’avais peur qu’elle tombe et se blesse. » Victoria a doucement éloigné sa fille du vélo. Des larmes ont commencé à couler sur son visage quand elle a crié, « je veux vélo ! »

Macey connaîtra probablement ces problèmes moteurs pendant toute sa vie. Ils sont une caractéristique de son trouble : une copie supplémentaire d’une petite partie d’ADN sur le chromosome 15, ce qui est à l’origine d’une maladie appelée le syndrome dup15q. Comme la plupart des enfants avec ce syndrome, Macey a aussi un autisme.

Environ 80% des personnes avec autisme ont un problème moteur d’une forme ou d’une autre, depuis la maladresse ou une façon de marcher mécanique à des difficultés plus profondes, comme celles de Macey. « Il est très très courant pour les enfants avec autisme d’avoir des déficiences claires de leur contrôle moteur, » dit Stewart Mostofsky, directeur du Center for Neurodevetlopmental and Imaging Research de l’institut Kennedy Krieger de Baltimore, dans le Maryland.

En dépit de cette prévalence, les problèmes moteurs ne sont pas considérés comme une caractéristique principale de l’autisme — c’est à dire qu’ils ne sont pas requis pour un diagnostic d’autisme. Et ils sont sous-étudiés en comparaison des difficultés sociales et des comportements répétitifs qui définissent le trouble. « Pendant de nombreuses années, cela n’a pas été considéré comme une difficulté rencontrée par les enfants avec autisme, » dit Nicole Rinehart, directrice du Deakin Child Study Centre de l’université Deakin de Melbourne, en Australie.

Quelques scientifiques, dont Rinehart et Mostofsky, mesurent précisément les mouvements d’enfants comme Macey pour découvrir des caractéristiques du cerveau pouvant causer les difficultés motrices. Parce que les problèmes moteurs se révèlent souvent pendant la petite enfance, bien avant les autres caractéristiques de l’autisme, quelques chercheurs défendent cette idée provocante : les problèmes moteurs pourraient être une source des difficultés sociales des personnes avec autisme.

La théorie se présente ainsi : les enfants ayant des difficultés à explorer leur environnement ratent des opportunités d’interactions sociales, ce qui leur rend difficile l’apprentissage des compétences sociales et de communication. Plus tard dans l’enfance, leur maladresse les empêche de participer à des activités collectives, ce qui aggrave leurs problèmes sociaux. C’est une idée controversée, mais si elle est vraie, cela veut dire que les thérapies qui apprennent aux personnes avec autisme à se mouvoir plus aisément pourraient aussi les aider à interagir avec les autres.

Des forces vives

En 1943, Leo Kanner a décrit les antécédents médicaux des 11 enfants ayant reçu les premiers un diagnostic d’autisme. Certains de leurs parents lui ont dit que leurs enfants avaient appris à marcher tardivement. Et que quand ils s’approchaient de leur bébé pour le prendre dans leurs bras, l’enfant ne levait pas les bras ou ne repliait pas ses jambes — comme le font (typiquement) les enfants quand on les soulève. Un an plus tard, le pédiatre autrichien Hans Asperger a décrit lui aussi des mouvements et des postures étranges chez quatre garçons avec autisme. Il a décrit un d’eux, Fritz, comme n’ayant « pas de contrôle de son corps » et une écriture manuscrite « atroce », selon une traduction en anglais de son rapport écrit. À propos d’un autre garçon, Asperger a écrit, « il ne peut pas attraper un ballon, quelle que soit la manière dont on essayait de lui faciliter la chose. »

Dans les décennies suivantes, les scientifiques se sont concentrés sur d’autres caractéristiques de l’autisme, plus uniformes et préoccupantes, comme les problèmes sociaux et les difficultés de communication. Mais dans les années 80, des tests standardisés des capacités motrices ont commencé à confirmer ces observations initiales.

Les problèmes moteurs varient d’une personne à l’autre, mais la plupart des personnes avec autisme ont des difficultés à coordonner leurs mouvements — comme le fait de tourner la tête en cherchant à atteindre un objet — mais aussi des troubles de l’équilibre. C’est peut-être la raison pour laquelle ils ont aussi des difficultés dans de nombreuses tâches quotidiennes, des tâches de motricité fine, comme le boutonnage d’une chemise, aux mouvements globaux, comme la course, le saut ou la saisie d’un ballon.

La recherche disponible suggère que ces difficultés commencent tôt dans l’enfance. L’analyse de vidéos familiales révèle que les enfants diagnostiqués plus tard autistes tendent à avoir des difficultés à se tourner et à s’asseoir dans la petite enfance, et apprennent tardivement à ramper. Souvent leurs mouvements sont aussi asymétriques : quand ils marchent ou rampent, les membres d’un côté ne reflètent pas ceux de l’autre. Les parents confirment ces observations : ils disent aux médecins que leur enfant est en retard sur ses pairs dans l’apprentissage de la marche, ou a des difficultés à apprendre des mouvements complexes, coordonnés, comme le pédalage sur un tricycle. « Si vous posez la question à un parent d’enfant autiste, vous obtenez une quasi-unanimité sur le fait que c’est un problème, » dit Mostofsky.

Victoria a su que quelque chose n’allait pas quand Macey n’a pas appris à marcher avant deux ans. Même après qu’elle ait appris à marcher, elle restait instable. « Elle ressemblait à un marin saoul, » dit Victoria.

La raison pour laquelle les enfants autistes ont ces difficultés n’est pas claire, mais une recherche émergente commence à fournir quelques clefs. Une étude non publiée de plus de 2 400 enfants avec autisme suggère que, en comparaison d’autres enfants dans le spectre, ceux portant certaines mutations rares fortement liées à l’autisme sont plus susceptibles de connaître des problèmes moteurs. Cela suggère que quelques problèmes moteurs des personnes avec autisme ont une origine génétique.

D’autres chercheurs utilisent des méthodes de calcul révélant les parties du corps ne se déplaçant pas correctement pendant certaines tâches. Quand les personnes avec autisme accomplissent ces tâches, ils ont des difficultés caractéristiques qui suggèrent que des aires du cerveau ou des circuits sont atteints — une information que les chercheurs peuvent utiliser pour identifier exactement ce qui ne va pas.

Des corps en mouvement

Dans un petit laboratoire sombre de Melbourne, un matin de décembre, Rinehart observe Catherine, douze ans, suivre en marchant un tapis de sol marron traversant la diagonale de la pièce.

Des capteurs de pression dans le tapis détectent les pas de la jeune fille. Des cordons relient le tapis à un ordinateur, dans un coin, qui enregistre en direct les données et calcule la vitesse de marche de Catherine, la longueur de ses foulées et la distance entre ses pieds. Rinehart utilise ce système automatisé pour comparer l’allure des enfants avec autisme à celle de leurs camarades typiques. (Catherine est la fille de Rinehart, et n’a pas d’autisme ; Rinehart l’a enrôlée pour une démonstration de la technologie.)

La longueur et la largeur des pas de Catherine sont très régulières. Par contraste, dit Rinehart, les enfants avec autisme tendent à présenter une position large, la longueur et la largeur de leurs pas varie d’un pas à l’autre. Ces modèles peuvent expliquer pourquoi quelques personnes avec autisme semblent avoir une démarche inhabituelle — même si il est difficile de désigner exactement ce qui est étrange dans leurs mouvements.

La collègue de Rinehart, Jennifer McGinley, guide Catherine dans une série de tâches de plus en plus complexes. La jeune fille marche doucement le long d’une ligne noire fine sur le tapis, comme si elle marchait sur un fil, plaçant à chaque pas le talon de son pied levé directement devant les orteils de l’autre. Les enfants avec autisme pourraient dévier de la ligne ou la suivre sans aligner leurs pieds comme demandé — un signe classique de problèmes dans le cervelet, une région du cerveau qui coordonne les mouvements.

Il est alors demandé à Catherine de marcher le plus rapidement possible tout en énonçant des noms d’animaux de compagnie ou du mobilier que l’on trouve dans une maison. Ce test révèle si des tâches multiples peuvent être à l’origine des difficultés. « Quand vous regardez une aire de jeux, vous ne voyez pas souvent des enfants marcher seuls, lentement et en silence, » dit McGinley. « Donc nous devons voir aussi comment ils se débrouillent quand ils doivent faire d’autres choses. » Dans cette tâche, Catherine marche un peu plus lentement que quand on ne lui demandait pas de répondre à des questions. Les personnes avec autisme marchent encore plus lentement ou sont plus bancals que d’habitude, ce qui suggère que les problèmes d’attention peuvent aussi avoir une part dans leurs difficultés de mouvements.

Pour obtenir une illustration plus complète de la démarche, l’équipe de Rinehart utilise un système de suivi en 3D, qui se trouve à la clinique Kingston Centre toute proche, pour mesurer les mouvements du torse et des membres. La chercheur Anna Murphy fait la démonstration de son fonctionnement avec son fils de 7 ans, Liam, qui n’a pas d’autisme. « Maman va me transformer en squelette, » dit Liam quand sa mère retire sa chemise et attache de petits réflecteurs à ses épaules, coudes, poitrines et dos, comme à ses hanches, cuisses, mollets et chevilles. Murphy enfile un bandeau élastique muni de quatre capteurs supplémentaires sur sa tête, deux autres plus petits, avec deux capteurs, à chacun de ses poignets.

Comme Liam marche le long d’une ligne de plastique noir sur le sol, une série de huit caméras infrarouge connectées à un ordinateur dans le fond de la pièce suit les mouvements des capteurs. Le corps de Liam apparaît comme un squelette vert-néon se pavanant sur l’écran de l’ordinateur. Le système mesure des paramètres comme l’angle du torse et celui du bassin, comme le degré général de mouvement du haut du corps. Les données non publiées de Murphy indiquent que le haut du corps des personnes avec autisme tend à se pencher vers l’avant quand elles marchent, et que leurs pas rebondissent plus que chez leurs pairs typiques. Ces observations correspondent aux résultats de l’analyse en deux dimensions des pas. « Si vous avez plus de mouvements dans le tronc, vous tendez à être moins stable en bas, ce que vous compensez en allongeant le pas, » dit Murphy.

De ce type d’études, Rinehart et ses collègues espèrent pouvoir finalement identifier les modèles de mouvements qui distinguent l’autisme d’autres troubles. L’équipe recrute des enfants avec autisme à partir de l’âge de deux ans pour observer si les mêmes modèles de démarche altérée se présentent chez les nourrissons.

« Ce qu’a fait ce groupe est remarquable, » dit Shafali Jeste, professeur associé de psychiatrie et de neurologie à l’université de Californie, Los Angeles. « Nombre d’entre nous voyons que les enfants avec autisme ont des difficultés motrices, mais c’est resté une observation clinique ; ils prennent cette observation clinique et en font une chose mesurable, quantifiable. »

Avancer

Les bébés apprennent à parler en bougeant d’abord leurs corps — selon une des théories principales. Quand les bébés vont vers leurs parents ou leur apportent un jeu, les parents peuvent répondre verbalement, ce qui aide les bébés à apprendre à communiquer. Les jeunes enfants moins explorateurs « ne connaissent pas les mots de la même façon, » dit Anjana Bhat, professeur associée de physiothérapie à l’université du Delaware, à Newark.

Chez les bébés avec autisme, les problèmes moteurs apparaissent très tôt — bien avant les difficultés sociales et de communication, qui ne sont pas visibles avant le premier anniversaire de l’enfant. Ces observations proviennent d’études des dénommés baby sibs, les jeunes frères et soeurs d’enfants avec autisme, qui présentent un risque accru d’avoir le trouble. Dès l’âge de 3 ou 6 mois, les enfants qui seront diagnostiqués plus tard d’autisme présentent des retards dans les roulades et le maintien de la tête. Ils n’atteignent pas aussi souvent que les bébés typiques les objets les entourant, et ont des difficultés à prendre et manipuler les jouets.

Bien que les enfants puissent finalement acquérir ces capacités, « il n’est pas indifférent qu’un bébé ait ces difficultés de contrôle postural et de prise » dit Rebecca Landa, directrice du Center for Autism and Related Disorders de l’institut Kennedy Krieger, qui a mené certaines de ces études. Des retards ou des perturbations dans l’apprentissage de la position debout et de la marche limitent la capacité d’un enfant à explorer son environnement et à interagir avec les autres. « Ces petites choses pouvant sembler sans conséquences peuvent s’accumuler avec le temps, et faire risquer à l’enfant d’autres retards, comme dans le langage ou l’interaction sociale, » dit Landa.

Quelques études ont montré que les ’baby sibs’ avec des retards moteurs dans la petite enfance ont des difficultés dans l’apprentissage de la parole et la compréhension des mots. La sévérité des difficultés motrices prédit aussi le développement de leurs problèmes sociaux. Bhat et d’autres disent que les problèmes moteurs dans la petite enfance ont des effets en cascade sur le développement social et de la communication.

Mais tout le monde ne soutient pas cette hypothèse. Les problèmes moteurs peuvent se développer avant les problèmes sociaux, mais cela ne veut pas dire qu’il y a une causalité, argumente Mostofsky : « Je ne pense pas que cet argument résiste à l’examen. » Pour lui, les problèmes de mouvement semblent précéder les difficultés sociales parce que les capacités motrices se développent plus tôt que les compétences sociales. « Le développement moteur est bien plus important dans la première année de la vie, » dit-il. À ce moment précoce, « vous pourriez ne pas détecter de signes du développement communicatif et social, parce qu’il n’y en a pas beaucoup à détecter. »

Plutôt, dit Mostofsky, les déficits moteurs et sociaux sont tous deux des manifestations d’un problème plus profond : des connexions défectueuses entre certaines régions du cerveau. Les connexions interrompues rendent difficile pour les personnes avec autisme l’incorporation de l’information visuelle quand ils projettent des mouvements. Pouvoir le faire est un élément clef dans les interactions sociales — par exemple, faire les gestes et les expressions faciales appropriées en réponse aux paroles ou aux actes d’une autre personne.

Pour soutenir cette idée, son équipe a signalé en 2009 que quand les enfants avec autisme apprennent à contrôler un bras robotisé, ils se basent principalement sur la proprioception — c’est à dire, les sensations obtenues de leurs propres muscles — plutôt que sur l’information visuelle, comme le font les enfants se développant typiquement. Moins les enfants dépendent de l’information visuelle, plus leurs difficultés de compétences sociales sont sévères. Il a aussi signalé en 2015 que les enfants avec autisme ont plus de difficultés à attraper un ballon que les enfants avec un trouble du déficit de l’attention. « C’est une tâche dans laquelle un projectile se dirige vers vous, et vous devez rapidement ajuster vos mouvements selon cette information visuelle, » dit-il.

Mostofsky a aussi des données d’imagerie qui soutiennent sa théorie : les enfants typiques avec le plus de synchronisation entre les régions visuelles et motrices du cerveau tendent à avoir les meilleures compétences d’imitation. Ces régions sont souvent en décalage chez les enfants avec autisme ; ceux avec les plus forts décalages ont les caractéristiques les plus sévères de l’autisme.

Sur le terrain

Même des chercheurs comme Mostofsky, qui ne pensent pas généralement que les problèmes moteurs perturbent les compétences sociales, disent que les traitements améliorant les compétences motrices peuvent aider socialement les personnes avec le trouble. Plusieurs études suggèrent que les thérapies basées sur le mouvement améliorent les compétences sociales, les capacités de communication, l’attention et le comportement.

Les parents d’enfants avec autisme se dirigent vers des programmes qui promettent l’apprentissage de compétences physiques. Par exemple, les réservations pour un programme estival d’apprentissage aux enfants avec autisme à monter à bicyclette ont été complétés en quelques jours, dit la directrice du programme, Megan MacDonald, professeur assistante à l’université d’État de l’Oregon, à Corvallis. « Cela nous a montré clairement un besoin d’opportunités de ce genre, » dit-elle.

D’autres chercheurs ont aussi lancé des programmes similaires. L’équipe de Mostofsky développe un jeu vidéo qui aide les enfants avec autisme à apprendre à danser par l’imitation d’un avatar, avec l’objectif de renforcer des connexions entre les aires visuelles et motrices du cerveau. Mostofsky prédit que le jeu augmentera à la fois les capacités motrices et les compétences sociales. Il scanne les cerveaux d’enfants avec autisme avant et après leur séances de jeu pour évaluer les résultats.

Quelques programmes combinent plus ouvertement les formations physiques et sociales. Le programme ACEing Autism de Shafali Jeste, qui enseigne des compétences de tennis basiques, a été lancé en 2008. Les moniteurs apprennent aux enfants avec autisme des indices sociaux, dont la façon de suivre et d’interpréter les gestes d’un partenaire pour prédire son prochain mouvement. Jeste lance une étude pilote, devant inclure au moins 20 enfants avec autisme, qui utilisera des tests standardisés et d’autres mesures quantitatives pour évaluer l’amélioration par le programme des compétences motrices, du contact oculaire et d’autres comportements.

Suivant la même ligne, Rinehart et ses collègues se sont associés à la ligue de Football australienne pour créer AllPlay, un programme qui enseigne le football à des enfants avec autisme ou d’autres troubles du développement. Les moniteurs adaptent les activités et les exercices : un moniteur peut, par exemple, placer l’enfant plus près du but ou utiliser un ballon plus léger. Le programme combine naturellement l’éducation physique à la formation sociale, les parents et les enfants ayant l’opportunité de rencontrer de nouvelles personnes, de jouer collectivement, d’apprendre à supporter les foules et à se préparer au contact physique avec les autres. L’équipe de Rinehart envisage de mesurer les modèles de marche et les compétences sociales des enfants avec autisme avant et après le programme.

Victoria aimerait bien inscrire Macey à une activité de ce type, mais sa fille est trop jeune. « Elle a 6 ans, mais a la mentalité d’un enfant de 3 ans, » dit Victoria. Jusqu’à l’âge de trois ans, Macey suivait un programme d’école du dimanche pour les nourrissons, où elle pouvait interagir avec des enfants de son âge émotionnel et intellectuel. Mais l’église a décidé que Macey est trop grande pour jouer avec des enfants plus jeunes qu’elle de plusieurs années. « Les autres parents craignaient qu’elle ne tombe sur eux et les blesse, quelque chose comme ça, » dit Victoria.

Pour l’instant, elle et son mari font du mieux qu’ils peuvent par eux-mêmes. Ils pensent faire l’acquisition d’un vélo adapté, un tricycle qui ne demande pas d’équilibre. Cela assurerait la sécurité de Macey — et lui permettrait de continuer à jouer avec les autres enfants.

Syndication Cet article a été repris par Scientific American. Traduction PY

 

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